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ENQUBTE MENEE EN BELGIQUE SUR LES PROBLEMES SOCIAUX DES PETITES EXPLOITATIONS AGRICOLES Pd‘ GEORGES SIMON et GEORGES MOYAERTS, Sociitd Nationale & la Petite Propriltl Tewiennc, Bruxclles, Belgique INTRODUCTION Le problkme de la viabilitt des petites exploitations agricoles n’est ni nouveau, ni propre d 1’Europe Occidentale. I1 n’en reste pas moins vrai qu’il constitue le problkme principal qui se pose d l’agriculture europtenne. La production agricole de ces pays en effet ne dtpend pas, comme c’est notamment le cas en U.R.S.S. et en Amtrique du Nord, de grandes exploitations de type industriel. Leur agriculture au contraire, dans son immense majoritt, est pqsanne. N’est-il d’ailleurs pas symptomatique d cet tgard que les six pays de la Communautt Economique Europtenne, lors de la premitre con- ference agricole qu’ils tinrent d Strtsa le I I juillet 195 8 ont marqut A l’unanimitt leur volontt de ((maintenir l’entreprise famitiale comme forme caracttristique de la structure agricole europtennen. Sans doute, depuis longtemps dtjd, les ingtnieurs agronomes et les tconomistes se sont-ils penchts sur cette question difficile de la ren- tabilitt des petites exploitations. Grace au dtvouement et d la com- pttence de ces techniciens, des ameliorations sensibles ont ttt apporttes dans la structure de ces exploitations: des terres jadis incultes ou d rendement mediocre sont dtfrichtes ou bonifites, la production augmente en quantite et en qualitt, la structure agraire se modifie favorablement notamment grace au remembrement, l’application des mtthodes de gestion se gtntralise, les barrikres mises d la circulation des produits agricoles s’abaissent. On peut donc affirmer qu’aux points de vue technique et iconornip, les petites exploitations agricoles de ces pays sont pourvues de sptcialistes nombreux et avists. I1 n’en est malheureusement pas de mCme en ce qui concerne les aspects sociaux de ces exploitations. Les sociologues en effet, dont la

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ENQUBTE M E N E E EN BELGIQUE S U R LES PROBLEMES SOCIAUX DES

PETITES EXPLOITATIONS AGRICOLES

Pd‘ GEORGES SIMON

et

GEORGES MOYAERTS, Sociitd Nationale & la Petite Propriltl Tewiennc, Bruxclles, Belgique

I N T R O D U C T I O N

Le problkme de la viabilitt des petites exploitations agricoles n’est ni nouveau, ni propre d 1’Europe Occidentale.

I1 n’en reste pas moins vrai qu’il constitue le problkme principal qui se pose d l’agriculture europtenne. La production agricole de ces pays en effet ne dtpend pas, comme c’est notamment le cas en U.R.S.S. et en Amtrique du Nord, de grandes exploitations de type industriel. Leur agriculture au contraire, dans son immense majoritt, est pqsanne. N’est-il d’ailleurs pas symptomatique d cet tgard que les six pays de la Communautt Economique Europtenne, lors de la premitre con- ference agricole qu’ils tinrent d Strtsa le I I juillet 195 8 ont marqut A l’unanimitt leur volontt de ((maintenir l’entreprise famitiale comme forme caracttristique de la structure agricole europtennen.

Sans doute, depuis longtemps dtjd, les ingtnieurs agronomes et les tconomistes se sont-ils penchts sur cette question difficile de la ren- tabilitt des petites exploitations. Grace au dtvouement et d la com- pttence de ces techniciens, des ameliorations sensibles ont ttt apporttes dans la structure de ces exploitations: des terres jadis incultes ou d rendement mediocre sont dtfrichtes ou bonifites, la production augmente en quantite et en qualitt, la structure agraire se modifie favorablement notamment grace au remembrement, l’application des mtthodes de gestion se gtntralise, les barrikres mises d la circulation des produits agricoles s’abaissent. On peut donc affirmer qu’aux points de vue technique et iconornip, les petites exploitations agricoles de ces pays sont pourvues de sptcialistes nombreux et avists.

I1 n’en est malheureusement pas de mCme en ce qui concerne les aspects sociaux de ces exploitations. Les sociologues en effet, dont la

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science est encore rtcente en Europe, choisissaient leurs principaux sujets d'ttude dans les centres urbains d'oh ils Ctaient gtntralement sortis et oh se trouvaient leurs chaires et leurs sCminaires. Les quel- ques recherches ou enquetes rtalistes parmi les populations de la campagne se plagaient uniquement sur le plan gtntral des relations humaines.

Jamais ils n'avaient abordt l'ttude des probltmes sociaux des agri- culteurs en correlation avec leur profession et en fonction meme de leur mode de vie sptcifique.

D'autre part, les spkcialistes en sociologie rurale, dans la plupart de ces pays, ttaient h cette tpoque trts peu nombreux. Leurs premitres approches du monde des cultivateurs, inttressantes sans doute, avaient cependant une portte ntcessairement limitte. Les premitres etudes

entamtes dtpendaient en majeure partie d'initiatives individuelles dont le dynamisme ne compensait pas le peu de moyens m i s leur dispo- sition. La dispersion des efforts, le manque de programme d'ensemble et le dkfaut de coordination ne permettaient pas d'aboutir h une con- naissance approfondie et scientifique de la situation sociale des agri- culteurs de ces rtgions, de leurs besoins humains et de leurs aspirations profondes.

C'ttait 14 une grave lacune, dont les agriculteurs eux-memes Ctaient les principales victimes.

L'industrialisation et l'essor Cconomique de ces pays en effect accentuent toujours davantage la disparitC existant entre cette im- portante cattgorie de citoyens et les travailleurs des autres secteurs de l'kconomie.

Sans doute, les aspirations, les besoins, les formes de niveau de vie des habitants de la campagne sont-ils diffdrents des aspirations, des besoins et des formes de niveau de vie des habitants des villes.

Les modes de vie urbain et rural sont fort dissemblables, et sous de nombreux aspects, compltmentaires. Sans que les uns soient supCri- eurs aux autres, l'essentiel est qu'ils respectent le genie propre de chacun et servent sa promotion vtritable.

Les enfants de cultivateurs ne peuvent, h notre epoque, vivre autrement que les enfants de travailleurs exerpnt d'autres emplois.

Tout homme travaille ((pour vivre>) certes, mais aussi q o u r vivre aussi bien que les autres hommes de sa rkgionw . Les carences constattes en ce domaine ne sont-elles pas une des causes principales de l'exode rural dont nous avons d6jh h tant de reprises dtnonct les mefaits?

Le professeur Bergmann de 1'Institut national agronomique de Paris ne disait-il pas (EPA, OECE, I 9 j 8) : c t L e seuil en dega duquel une

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Enqutte menb en BeLgipe 21 3 exploitation cesse d’ttre viable depend du niveau de revenus con- sidtrts comme satisfaisants. Ce niveau satisfaisant est ttroitement lit au revenu national myen, au revenu des autres cattgories professionnelles.))

Pour qu’une exploitation soit viable, il faut certes rtunir des con- ditions minimums de progrts, de rentabilitt, de plein emploi et d’tqui- libre production - dtbouchts. Mais ces conditions techniques et tco- nomiques indispensables ne constituent ntanmoins que des moyens en vue de la rtalisation de l’objectif de promotion humaine des cultiva- teurs et de leur famille. Avant de considtrer le travailleur agricole conime un producteur, il faut le considtrer comme homme.

Selon l’expression de M. A. Parmentier, Secrttaire Gtntral du hlinisttre de 1’Agriculture de Belgique : ccL’tconomique prime le technique, mais c’est au social que le technique et l’tconomique doi- vent se plier)).

Aussi, nous sommes-nous rtjouk lorsque la Commission Europtenne de l’Agriculture, lors de sa session de 1958, recommanda 1’Ctude des problhmes sociaux relatifs aux petites exploitations agricoles, en abor- dant cette importante question sous son aspect sociologiqw.

O B J E T DE L ’ E N Q U B T E MENBE EN BELGIQUE

Au cours de sa rtunion du 3 novembre 1918, le comitt directeur du groupe ad hoc des probltmes de sociologie rurale nous chargea de prCparer une ttude rtpondant au voeu C m i s par la C.E.A.

Un projet de questionnaire fut mis au point par le Comitt belge de sociologie ruralel.

Une premihre difficult6 consistait d rencontrer avec prtcision la notion de cqetite exploitation)). Chacun sait, en effet, que les experts internationaux ne sont pas unanimement d’accord sur ce point. Aussi, le Comitt belge, sans proposer de dtfinition qui serait en soi sujette B contestation, se raUia-t-il ?i une classification gEntralement admise, en limitant la prospection ctaux exploitations occupant defafonpermanente, en plein enzploi, de m e d deux unitis a% main-d’oewre, A l‘exclusion des exploitations sptcialistes (horticoles, avicoles etc . . . )n.

Tout travailleur, dont les prestations d la ferme s’tlevaient d 2.800 heures par an, ttait considtrk comme full-time2. La valeur de chaque travailleur, exprimte en fonction de la durte de ses prestations, Ctait affectte d’un coefficient de correction relati€ d sa capacitt physique.

Au cours de l’enqutte formant l’objet de notre propos, la rtpar- tition de ces tnergies a portt sur trois types de petites exploitations:

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254 Georges Simon e t Georges Moyaerts

a. exploitations n’occupant que des membres de la famille qui y

b. exploitations occupant en plein emploi un ou des membres de la

c. exploitations dont le ou les exploitants familiaux ont une activitt

Le questionnaire ainsi tlabort avait pour but de dtcouvrir, selon une vue d’ensemble, la situation sociale dans laquelle se trouvent les petites exploitations agricoles susdites, tant sur le plan national que dans chacune des treize rtgions agricoles du Royaume, telles que ces dernitres sont gtntralement adopttes.

Le formulaire d’enquete comprenait la recherche sociologique concernant en ordre principal :

I. L‘exploitation en elle-mtme: la superficie des terres, les bitiments d’exploitation et d’habitation, leur mode de faire-valoir et leur tquipement, les moyens d‘exploitation, la composition de l’tquipe de travail le tableau des revenus de l’exploitation.

11. L‘exploitant e t sa familre: composition, formation gtntrale et professionnelle, vie culturelle et recreative, activitt sur le plan de l’action professionnelle, civique et religieuse.

III. Le milieu de vie: ttude des distances auxquelles se trouve la ferme par rapport aux services gtntraux, ?i l’enseignement, au commerce, A l’artisanat, aux services de santt, aux centres professionnels agri- coles ou aux sources de travail non agricoles, aux centres de vie culturelle ou rtcrtative ainsi que les moyens de communication.

11 s’agissait donc bien d’ttudier, sur un plan trts gtntral mais complet, le mode de vie des petits agriculteurs et des personnes vivant avec eux au sein de leur foyer ou travaillant avec eux aux travaux agricoles.

I1 est en effet apparu que cette premikre approche sociologique devait se situer au niveau d’un survey. Cette vue gtntrale, indispen- sable au depart pour cerner l’ensemhle du problkme post, permettra par la suite de proctder en connaissance de cause A de nouvelles en- quetes dttailltes sur l’un ou l’autre aspect particulier dont l’ttude se rtvtlerait utile. I1 s’agit donc du premier jalon d’une enquete socio- logique complkte et approfondie concernant la situation sociale des petites exploitations agricoles.

Toutefois, pour aboutir 21 m e connaissance objective de la situation sociale des petits agriculteurs, il est apparu ntcessaire, dks le dtbut

trouvent leur plein emploi,

famille et engageant en outre du travail salarit,

compltmentaire en dehors de l’entreprise.

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Enqdte menie en Belgique 25 I de la mise au point du questionnaire, de s’enqutrir simultantment de la situation iconomique dans laquelle vivent ces petit exploitants agri- coles.

C e s deux facteurs, en effet, sont indissolublement lits dans la rtalitd des faits et ont une interftrence certaine. La situation tconomique des petites exploitations facilite la comprthension d‘une rtalitt tconomico- sociale et permet un classement des profils sociaux constatCs suivant une Cchelle de niveaux tconomiques.

C‘est pourquoi, il fut demand6 aux enqutteurs de joindre A chaque formulaire d’enqutte le plan de gestion de la ferme visitCe, suivant les normes appliqutes en Belgique.

En vue de vtrifier la valeur du questionnaire ainsi rtalist, une enqdte-teJt fut men& en Belgique au debut de l’annte 1960 par les Ingtnieurs agronomes de l’Etat, auprts d’environ 900 petits agri- culteurs, rkpartis sur l’ensemble du territoire national.

Au moment du dtpouillement, on ne put retenir que 797 formu- laires remplis complttement et conformtment aux instructions don- nCes. Les rtponses furent mises sur cartes perfortes en vue d’un dC- pouillement mtcanographique.

E X A M E N S U C C I N C T DES R B S U L T A T S OBTENUS

L’enqutte mente en Belgique au cours de l’annte 1960 constituait dans le chef de ses promoteurs, nous l’avons dit, une enqdte-tesf. Son principal objectif consistait Ajauger la valeut du que.rtionnaire tlabort en vue de mettre ulttrieurement au point, grace A l’exptrience acquise, un formulaire amtliort qui, ensuite d’une nouvelle enqutte rCalisCe sur une tchelle sociologiquement valable, permettrait de decouvrir les problhmes sociaux posts par les petites exploitations agricoles.

Sous cette optique, l’exptrience rtaliste a donnt des rtsultats tan- gibles. Le dtpouillement des 797 riponses qui purent ttre retenues et leur

mise sur cartes perfortes permirent de dtcouvrir certaines lacunes ou dkficiences, inhtrentes A une telle experience, tant sur le plan des mtthodes utilistes qu’en ce qui concerne la formulation des questions postes et l’interprttation des rtsultats obtenus.

Une des premieres difiicultts rencontrtes concerne l’kchantillonnage. L’enqutte en effet fut confite au service des agronomes de 1’Etat. Instruction fut donnee de proctder par la voie de l’interview orale, dans chaque circonscription agronomique, auprts d’une trentaine de fer- miers pris au hasard.

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216 Georges Simon e t Georges Moyuerts

I1 est cependant apparu que le manque de directives prtcises en ce qui concerne la technique de l’tchantillonnage a pousst normalement les enqusteurs A se rendre de prtftrence auprts de petits cultivateurs qu’ils connaissaient par leurs contacts anttrieurs. 11 en rtsulte que le choix des exploitations n’a pas ttt suffisamment laisst au hasard, A telle enseigne que les rtsultats obtenus semblent atteindre dans leur ensemble une moyenne quelque peu suptrieure A la normale. L‘tchan- tillon ttudit n’a donc pas le caracttre suffisamment reprtsentatif du milieu soumis A enquCte.

I1 importe donc de veiller tout sptcialement A l’avenir d’une part A ce que les ensembles A prospecter prtsentent un caracttre d’hoomoginiiti stlffiunte et d’autre part, A ce que les unites qui y seront prtlevtes pour former I’tchantillon soient scrupuleusement prises utr husurd. Une telle optration devra, selon nous, normalement comporter les stades suivants : I . Choix des rtgions homogtnes, en fonction des buts de l’enquete. z. Amtnagement, dans chacune de ces rtgions, d’unitks territoriales

administratives au sein desquelles il sera possible, avec le concours des autoritts locales, de dresser la liste compkte des exploitations existantes et de connaitre en premikre approximation celles d‘entre elles qui comprennent de une A deux unitts de main-d’oeuvre.

3 . Pr&vement au hasard du nombre de petites exploitations voulues pour que l’enqukte soit reprdsentative.

La mtthode proposte est d’autant plus ntcessaire qu’une comparaison entre difftrents pays aux structures souvent diversifides ne sera pos- que si une identique rigueur scientifique des mtthodes adoptdes est strictement respectte.

D’autre part, le formulaire d’enquCte tel qu’il a ttt rtalist prtsentait le grand avantage de pouvoir &re m i s A la disposition de personnes qui ne sont pas ntcessairement des experts dans les probltmes de sociologie rurale. Ce fait est d 5 principalement aux questions directes qui y sont postes et A la prtcodification particulitrement utile au dt- pouillement mtcanographique qui l’inspire.

Mais les questions relatihes B la motivation de la part de l’enquCt6 ou parfois de l’enquCteur, ont dQ &re complttement revues.

En effet, la diversite des motifs fournis, I’interprttation erronke de certaines questions posCes, la difficult6 d‘une codification mtcanogra- phique des motivations donnCes et partant, l’impossibilitt d’arriver 21 des conclusions scientifiques valables, ont dtcidk le Comitt belge de sociologie rurale, appuyt en ce sens par les experts F.A.o., A re-

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Engutte menk en Bekigue 21 7 courir au prhodage des rtponses A toutes les questions du formulaire.

Ainsi, mCme lorsqu’il apparait utile de connaitre la motivation d’une rtponse faite par l’enquktt, cette motivation fait elle-meme l’objet de rtponses prtcodifites.

I1 est tvident en effet que le r d e de I’enquCteur consiste A consigner l’opinion ou les faits tels qu’ils lui sont communiquts par I’enquCtt lui-mCme, sans que celui-ci ne subisse dans sa rtponse une influence ttrangtre ou une pression quelconque. Les impressions personnelles de l’enqueteur doivent Ctre totalement bannies, A peine de dtformer la connaissance de la rtalitt qui doit se situer sur le plan de la stricte objectivitt, et de faire perdre A l’enquCte toute valeur scientifique.

Seul un dtpouillement partiel des 797 rtponses valables de l’en- quCte-test mente en Belgique a t t t effectut A ce jour et il n’entre pas dans nos intentions d’en prolonger l’ttude de fason systtmatique. Le but poursuivi par le Comitt belge a t t t atteint. emettons le voeu qu’une seconde enquCte rtaliste sur base de l’exptrience acquise au moyen du nouveau formulaire maintenant m i s au point, nous permette A plus ou moins brkve tchtance de parfaire notre connaissance de la situation sociale des petits cultivateurs de notre pays.

Signalons toutefois qu’une ttude sur les aspects sociatlx des petites exploitations a t t C rCaliste A l’initiative de Monsieur le Professeur Giovanni Hoyois, Directeur du Centre #Etude rurales, par le Centre de Recherches en Sociologie rurale de l’Universitt de Louvain.

De leur c6t6, MM. Verbelen en Van Steyvoort, fonctionnakes au Ministere de l’Agriculture, ont proctdt A une analyse assez complkte des rksultats de I’enquCte sur leplan iconomique des petites exploitations situtes dans la rtgion sablo-limoneuse.

Prtcisons enfin que le Dr. Ltopold Martin, sptcialiste en biomttrie, a r n i s au point une mkthode de mise en graphiques des rtponses obtenues.

Nous nous faisons un plaisir de prtsenter en annexe du prtsent rapport, ci titre purement exemplatif, quelques extraits des travaux susmentionnts. Chacun pourra ainsi se rendre personnellement compte de la richesse de la documentation que l’on pourrait obtenir et des conclusions que l’on pourrait tirer d’un dtpouillement systd- matique d’une enquCte-survey relative aux petites exploitations agri- coles.

Malgrt les lacunes et dtficiences que comportait fatalement l’ex- pkrience tentte, les rtsultats de 1’enquCte-test, rtaliste dans des con- ditions malgrC tout imparfaites, sont riches d’enseignement sur la situation sociale des petits cultivateurs.

I1 apparait de toute tvidence que des enseignements particdiere-

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2 j 8 Georges Simon e t Georges Moyaerts

ment prCcieux pour l’agriculture, pourraient &re obtenus tant sur le plan national qu’international, d’une enqu&te de ce genre.

C O N S I D ~ R A T I O N S FINALES

Dks que les premiers rksultats partiels de l’enqu&te-test furent COMUS,

ils furent soumis par le ComitC belge A trois experts dtsignks par la F.A.o., MM. le Professeur Hofstee (Hollande), le Professeur Mendras (France) et le Dr. Kotter (Allemagne), au cours d’une rtunion qui se tint ABruxelles le 2 1 juillet 1960.

A la lumihre des recommandations formultes, un nouveau projet fut rtalisC A l’intention de la P.A.O. et soumis le 24 juillet 1961 a la critique judicieuse des experts susmentionnts. Le questionnaire une nouvelle fois m i s au point par le ComitC

belge fut prCsentt au groupe de travail ad hoc de la C.E.A. Genkve, dans le cours du mois de septembre 1961.

Enfin, compte tenu des observations et suggestions formultes tant au cows de cette dernihre rtunion que par M. Osmyn du B.I.T., le ComitC belge mit au point une nouvelle Cdition amkliorke de son projet de questionnaire et des notices explicatives y annextess. C e s documents portant sur la situation tconomique des petites exploita- tions agticoles et sur les problhmes sociaux qui les concement, furent adoptCs en septembre 1962 par le Groupe de Travail des problhmes de sociologie rurale de la F.A.o., lors de sa session tenue A St-Wolfgang (Autriche) .

L’intCret de l’utilisation d’un tel matiriau n’est pas niable. Sans doute est-il ntcessaire et meme indispensable dans la conjoncture actuelle que chaque pays que ce problkme prtoccupe, puisse fonder sa politique agricole sur une connaissance approfondie et scientifique- ment ttablie de la situation Cconomique et sociale des petits agricul- teurs.

Pour ce faire, les autoritCs responsables ont dtsormais A leur dispo- sition un formulaire d’enquete qui, moyennant certaines adaptations nkcessaires selon le caracthre propre de chaque pays, ne pouna man- quer de leur donner satisfaction.

Mais tel n’est pas le seul avantage que nous y dtcouvrons. Nous pensons en effet que ce document de travail dkbouche de fason efficace sur des perspectives internationales. Car, si les pays membres de la F.A.O. devaient proceder de concert A une enquete similaire en utilisant un formulaire commun, une ktymologie identique et des mdthodes semblables, il saute aux yeux que, pour la premitre fois dans le do-

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Enqdte menie en Belgigt/e 219 maine de l’ttude scientifique de la situation sociale des petits agricul- teurs, des normes de portke intertzationafe pourraient Ctre dtgagtes.

Certes, de nombreux pays, principalement dans les rtgions indu- strialistes, posstdent dtj A certaines donntes statistiques d’ordre tco- nomique relatives aux petites exploitations agricoles. Mais ces 616- ments dont l’utilitt est patente sont tellement variables non seulement de pays A pays, mais souvent encore de rtgion A rtgion voire d’tcole A tcole, qu’il est gkntralement impossible de les juxtaposer et de les comparer entre eux.

Nous estimons par ailleurs qu’il serait contraire A l’esprit scientifique de vouloir transposer telles queues, sur le plan sociologique, qui est nbtre, de telles donntes tconomiques, objet de discussions sans fin entre sptcialistes, et qui ont gtntralement Ctt adopttes dans des cir- constances bien prtcises de temps et de lieu pour satisfaire A des be- soins totalement ttrangers A nos prtoccupations de sociologues.

Les tltments tconomiques repris dans le formulaire d’enquete per- mettront de classer les profils sociaux constatts suivant une tchelle de niveaux tconomiques, lesquels ont une rtpercussion tvidente sur l’ensemble du sdonnt)) humain des petites exploitations agricoles. Mais le but premier de l’enqutte projette consiste, ne l’oublions pas, A dCcouvrir la situation sociale des petits cultivateurs, sans ntgliger pour autant le cadre kconomique dans lequel ils tvoluent.

Pour atteindre cet objectif essentiel, ainsi que l’ont affirm6 les experts de la F.A.o., il convient:

- que de nombreux pays proctdent simultandment A cette enquCte, - que I’on dttermine pour chaque pays l’importance de l’tchantillon

A prendre afin que les rtsultats soient comparables, - que l’on dtveloppe une mtthode identique de dCpouillement et

d’utilisation de ce document de travail, - que Yon exprime les conclusions de 1’enquCte d’une facon identique

dans tous les pays, soit A l’aide de tableaux ou de diagrammes standardists,

- enfin qu’une seule et mCme tquipe - et non des individus isolts - prodde A l’enquete dans chaque pays envisage.

Formons le voeu que les dirigeants responsables prennent conscience des probltmes posts et de l’urgence A les rdsoudre. Puisse l’enquCte souhaitte se rtaliser A brtve tchtance au moyen du questionnaire propost et ttre mente simultantment par de nombreux pays prC- occupts A des titres divers par les probltmes Cconomiques et sociaux posCs par les petites exploitations agricoles.

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2 60 Georges Simon e t Georges Myaerts

A N N E X E I

Extraits de I’itlrde rialisk par Ie Centre de Rechercbes en sociologie rurale de I’Universite‘ de Louvain, sous la direction du professeur Giovanni Hoyois

sur les aspects sociaz4x des petites exploitations agricooles

Les rksultats de la partie sociologique de l’enquCte ont ktk dkpouillks et interprttks jusqu’d present sur la base de deux facteurs: l’hge des exploitants agricoles et leur niveau d’instruction. Le rapport d’inter- prktation des resultats paraitra prochainement.

Pour donner ici un premier aperp de la signification des rksultats, il a paru utile d’opkrer un regroupement sur la base de deux classes: les exploitants dgks de moins de 40 ans et ceux qui sont Bgts de 40 ans et plus.

T A B L E A U I

Nombre des exploitants interrogks

AGE

~ ~ _ _ _ _ _

absolus Pourcentages

20-30 ans

40-50 ans 50-65 ans 65 ans et plus non indiquk

30-40 anS 39

313 217

= 99 24

5

Total 791 100,-

soit moins de 40 ans plus de 40 ans

352 440

44.4 55.6

I1 faut noter que, du total des entreprises, 783 (soit 98’2%) sont diri- gtes par des exploitants mascdins. C‘est A leur sujet que nous donnerons certains klkments relevts dans 1’enquCte-test pour l’ensemble du ter- ritoire national. Les chiffres figurant dans les figures ci-aprks reprben- tent des pourcentages.

En rksumC, il ressort de cette etude qu’il existe une diffirence entre les niveaux culturels des deux groupes d’iges considkrks, en faveur des exploitants de moins de 40 ans, mais que cette diffkrence n’est pas t r b sensible.

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Enqutte menb en Belgique 261

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Page 12: ENQUÊTE MENÉE EN BELGIQUE SUR LES PROBLÈMES SOCIAUX DES PETITES EXPLOITATIONS AGRICOLES

262 Georges Simon e t Georges Moyaerts

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HEBDOMADAIRES M FORMATION

Z i , D

Unr ou deuz 11,s Unr w d w l

Troii *I PIYS Tmir e l plus

LIVRES DE CULTURE SEANCES OE THEATRE OU SEANCES DE CINEMA GENERALE LUS DEPUIS CONCERT DEPUIS UN AN DEPUIS UN AN UN A-%ans r4Oc.n~ Tolo1

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F I G U R E XI

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Enqdte menk en Belgiq#e 263

ANNEXE I1

Extraits de I'itude rialisie par MM. L7erbe/en e f Van Sfeyvoorf sur la situation bconomique des petites exploitations agricoles de la rigion sablo-

I' imoneuse

Si celui qui doit interpreter sur le plan tconomique les donnCes de l'enqukte ttablit les calculs de moyennes en se rtfdrant d des exploi- tations de types peu semblables, il est certain que les rtsultats aux- quels il aboutira ne seront pas reprtsentatifs des exploitations prises individuellement.

Aussi est-il apparu souhaitable que le dtpouillement s'opkre par rtgions agricoles, caracttristes par une plus forte homogtntitt des conditions de production.

C'est la raison pour laquelle les auteurs de cette ttude ont proctdt au dtpouillement complet des donnkes tconomiques fournies pour la rtgion sablo-limoneuse. Cette rtgion, en effet, comprenait le plus grand nombre de cas observts (soit 14j), ce qui donne une garantie meilleure quant aux rtsultats obtenus, aux tendances gtntrales dt- couvertes et aux conclusions d en tirer.

Nous abordons ici en bref quelques-uns des Cltments d'un travail assez complet.

T A B L E A U 11 - S U P E R F I C I E D E S T E R R E S

Productions Superficie moyenne par exploitation (ha) agricole utile

En yo de la superficie

Verger PIiture Prairie A faucher Fourrages verts Cerbles Cultures sardkes Autres

0,2 I

33x9 0974 0.51

3.40 1249 0,16

Superficie agricole utile (S.A.U.) 9*70 Superficie non exploitke au point de m e agricole (terres en friche, bois, taillis, chemins, fossks etc) 0,28

100,-

2>9

Superficie totale de I'exploitation 9.98 =02,9

Page 14: ENQUÊTE MENÉE EN BELGIQUE SUR LES PROBLÈMES SOCIAUX DES PETITES EXPLOITATIONS AGRICOLES

264 Georges Simon e t Georges Moyaerts

T A B L E A U 111 - D I S P E R S I O N D E S T E R R E S ~~

Pitces de terre distantes du centre de l’exploitation de exploitation

Nombre moyen par %

moins de 100 m 500 A 1.000 m 1.000 B 2.000 m plus de 2.000 m

IS11 3.21 2.43 0,66

44.9 28,3 21,I

I >7 ~

Total

T A B L E A U i V - M O D E D E P A I R E - V A L O I R D E S T E R R E S

Superficie moyenne en proprittt par exploitation: - par succession 1.83 ha 11,6 % - par achat 1334 ha 42.4 -70

- total 3.17 ha 100,- yo

Total en propriktt par exploitation 3.17 ha 31.8 %

exploitation 6,81 ha 68,~ % - Superficie moyenne en location par

- Superficie moyenne totale par exploitation

Remarpe : L’examen compart des 3 tableaux ci-dessus permet d’ktablir que pour une superficie moyenne de 9,98 ha, les 141 exploitations ttu- dikes comptent en moyenne I I A I 2 pitces de terre d’une superficie moyenne de 87 ares.

3 A 4 parmi ces pitces de terre sont exploittes en propriktk, et 7 A 8 en location.

T A B L E A U v - EQUIPEMENT G B N ~ R A L DES B ~ T I M E N T S D’EXPLOITATION -

oui yo non % pas rtpondu %

Electricitt 100,- 0,- 0,-

Electridtt force motrice 13.79 26,21 0,- Eau sous pression 62,16 37.24 0.-

Stabulation libre 1838 93.79 433 Silos 63,41 21952 11/33

Page 15: ENQUÊTE MENÉE EN BELGIQUE SUR LES PROBLÈMES SOCIAUX DES PETITES EXPLOITATIONS AGRICOLES

Enqutte menie en Belgique 265

T A B L E A U V I - R ~ M U N ~ R A T I O N P A R UNITJ? DE MAIN-D’OEUVRE FAMILIALE EN F O N C T I O N D E LA S U P E R F I C I E A G R I C O L E U T I L E DE L ’ E X P L O I T A T I O N

Superficie agricole utile Moyenne

- d e > h a 5A1oha 1oh15ha 1 5 h z o h a t o h a e t +

Nombre

RCmunCration par unit6 de main-d’ oeuvre familiale 43.136 47.971 51.148 64.840 69.711 51.103

d’exploitations I4 80 29 I 0 I t I45

La rCmunCration par U. M. familiale est calculCe comme suit: pro- duction brute dont sont dtduits les frais de production, en ce compris les salaires payes, le fermage (riel ou fictif dans le cas de biens immo- biliers en propriktt) et les intCrCts des capitaux investis; le tout divisC par le nombre d’unitks de main-d’oeuvre familiale.

Bien que le nombre d’exploitations examinkes ne soit pas t r b im- portant dans certaines classes de superficie (la classe la mieux reprtsen- tCe est celle de j A 10 ha), une relation trhs nette peut Ctre observCe entre la superficie agricole utile et la rtmuntration moyenne par unit6 de main-d’oeuvre familiale.

Dans le Tableau 7 les exploitations ont C t t rtparties en trois groupes principaux suivant l’importance des productions brutes rtduites cu- mulees des spkculations porcs et volailles.

La production brute rCduite des spdculations porcs et volailles correspond A leur production brute, de laquelle ont C t t dCduits les frais d’alimentation (exception faite pour les fourrages bruts produits i la ferme) et certains frais variables inhtrents A ces productions. La production brute rtduite comprend dts lors: les salaires, l’indemnisation des fourrages bruts produits A l’exploitation, les frais d’investissement (hitiments) et les bCnCfices rtalisCs.

On constatera que dans l’ensemble le revenu moyen par U.M. familiale augmente lorsque l’importance tconomique des productions porcs et (ou) volailles s’accroit.

D’autre part, on constate dans les deux premiers groupes CtudiCs, une progression de cette rCmunCration en fonction de la superficie agricole utile.

Page 16: ENQUÊTE MENÉE EN BELGIQUE SUR LES PROBLÈMES SOCIAUX DES PETITES EXPLOITATIONS AGRICOLES

266 Georges Simon e t Georges Moyaerts

T A B L E A U V I I - I N C I D E N C E DE P R O D U C T I O N S I N D ~ P E N D A N T E S D E L A S U P E R -

F I C I E A G R I C O L E U T I L E ( P O R C S , V O L A I L L E S ) S U R L A R ~ M U N ~ R A T I O N P A R

UNIT^ DE M A I N - D ' O E U V R E F A M I L I A L E , C O M P T E TENU D E L A S U P E R F I C I E

A G R I C O L E U T I L E D E L'EXPLOITATION

~

Production brute rkduite cumulbe Superficie agricole utile Moyenne des spbculations porcsetvolailles - d e j h a 5 A 1 o h a IoAIjha IyA2oha zohaetf par an et par ex- ploitation

rnoins dc 1.00o Fr Nombre d'exploitations 8 Rkmunkration par U.M. familie 39.850

dc 5.oooazo.oooFr Nombre

Rbmuntration par d'exploitations 4

U.M. familiale 27.171

zo.ooo Fr ef plus Nombre d'ucploitations 2

RkmunCration par U.M. familiale 87.400

'9

44.147

46

44.363

11

63.373

7

41.300

I 2

46.875

I 0

60.370

1

47.600

5

67.260

4

66.125

3

1 3 . 3 0 0

6

70.117

3

85 .333

3 8

44.468

73

47.141

34

66.161

Dans le 3tme groupe par contre, l'incidence de la superficie agri- Cole utile sur le revenu moyen par U.M. familiale est marquee par la contribution economique non nCgligeable des productions indkpen- dantes de cette superficie. Ces dernitres productions (porcs et volail- les) permettent en effet aux petites exploitations d'assurer le plein emploi d'une main-d'oeuvre familiale qui ne trouverait pas, sans cela, sdsamment de travail productif sur une superticie agricole trop restreinte.

Page 17: ENQUÊTE MENÉE EN BELGIQUE SUR LES PROBLÈMES SOCIAUX DES PETITES EXPLOITATIONS AGRICOLES

Enqutte menke en Bekique 267 A N N E X E 111

Etude rkaliske par le Docteur Lkopold Martin au sujet de la mise engrapbiquef des donnkes de l’enqu2te-test sur les probl2mes mciaux dex petites

expZoitations agricoles

Introduction klkmentaire d la reprksen fation probit: Dans les sciences d’observation ou d’expirimentation, au sein de groupes

homogenes, les unitts observtes ou exptrimenttes prksentent un certain domaine de variation; elles varient entre un minimum et un maximum.

I . Histogramme (Fig. 3 ) Si l’on divise cet intervalle de variation en classes, les frtquences propres ?i chaque classe sont reprtsenttes classiquement suivant des histogrammes. Ces histogrammes peuvent &re ou symttriques ou asymttriques. Lorsqu’ils sont symttriques, la courbe de frtquence sous-jacente est gkntralement la courbe de Gauss de moyenne p et d’tcart- ttalon Q.

z . Ogive de Galton A ce premier type de reprksentation, on peut en ajouter un second, A savoir la reprtsentation en courbe de frlqz4ences cumulkes. Pour les histogrammes du type Gaussien, cette courbe de frtquences cumultes rkpond ?i l’ogive de Galton qui dtfinit la strie des per- centiles parmi lesquels la mtdiane (50% des cas) joue un r61e im- portant, ainsi que les quartiles inftrieur (25%) et suptrieur (71%). A noter que dans ce cas, la moyenne coincide avec la mkdiane et le mode.

3 . Repisentation probit (Fig. 4, 5 , 6 , 7) Enfin, la reprksentation probit rtalise un changement d’tchelle ou anamorphose qui, en cas de rtpartition gaussienne transforme l’ogive de Galton en une droite4 Que la rtpartition soit ou non gaussienne, les percentiles sont a is t - ment estimts graphiquement. Ainsi : le probit J dtfinit le point tel que lo% des cas h i sont inftrieurs (point mtdian) le probit 4 rtpond au point oh. 16% des cas lui sont inftrieurs, leprobit 6 dCfinit le point pour lequel84% des cas lui sont inftrieurs. La pente de la droite-probit fournit dans le cas gaussien une esti- mation graphique inverse de l’tcart-ttalon I : ts

Page 18: ENQUÊTE MENÉE EN BELGIQUE SUR LES PROBLÈMES SOCIAUX DES PETITES EXPLOITATIONS AGRICOLES

268 Georges Simon e t Georges Moyaerts

Introduite par le psychologue Fechner en 1860, en psychologie ex- pkrimentale, cette mkthode s'est imposke dam l'analyse de la variabi- lit6 biomktrique aprks les travaux de Bliss et de Sir R. A. Fisher en 1934. Elle est d'emploi joumalier en phyto-pharmacie et son utilisa- tion est de plus en plus frtquente en biomktrie animale, vkgktale et humaine. I1 existe dans le commerce un papier-probit qui permet de reporter directement en coordonnkes-probit les courbes de frkqucnces cumulkes.

N O T E S

f Le Comitt belge de sociologie rurale comprenant une tquipe de sociologues, d'tcono- mistcs, de biomttriciens et de techniciens, est compost des personnalitks suivantes: MM. Auguste Parmentier, Secrttaire Ghtral au Ministhe de l'Agriculture, Professeur de sociologie male B l'Institut Agronomique de l'fitat h Gembloux. Giovanni Hoyois, Professeur de sociologie male B 1'Universitt Catholique de Louvain, President du Centre d'ttudes rurales. Georges Simon, Directeur G4ntral B la Socittt Nationale de la Petite Proprittt Terrienne. Uopold Martin, Professeur de Biomttrie et de Statistiques B l'hstitut Agronomique de l'etat B Gembloux et B 1'Universitt Libre de Bruxelles. Rent Jurdant (t), Secrttaire G h h l de la Socittt Nationale de la Petite Proprittt Ter- rienne. Jean-Jacques Verbelen, Directeur GCnCral au Ministbe de l'Agriculture. Georges Moyaerts, Conseiller Juridique B la Sod& Nationale de la Petite Proprittt Terrienne. Charles Jaume, Chef du bureau de mkanographie B la Socittt Nationale de la Petite Proprittt Terrienne. Marcel van Steyvoort, Ingtnieur Agronome au Ministhe de l'Agriculuture. * Dans chaque pays, une norme et parfois meme plusieurs normes dXtrentes ont ttc adopttes pour dtterminer la durte de travail requise pour qu'un travailleur agricole soit considtrt comme full-time. Rtcernment encore, les plans de gestion Ctablis par le Ministbe de l'Agridture belge ttaient ttudits s u r base de 3.000 heures par an. Toutefois, sous l'influence des associations agricoles et de certaines Ccoles d'kconomistes, ce M r e fut rtduit B 2.800 heures par an. Dans le nouveau questionnaire, en vue de faciliter la cornparaison des renseignements recueillis, une norme de 2.700 heures de travail par an a C t t retenue. Cette durk de travail correspond en &et, en Belgique, au nombre d'heures de travail au dell duquel une ma- joration de salaire de 25 % est due pour prestations suppltmentaires (dtcision de la Com- mission paritaire nationale de l'Agriculture, prise en sa s h e du 3 ftvrier 1954, et rendue obligatoire par arrett royal du 30 mars 1954). I1 y a toutefois lieu de nota qu'en vcrtu de la ltgislation, ce sursalaire n'est db que pour autant qu'un sursalaire tquivalent n'ait pas ttt pay6 pour le travail ammpli en surplus de dix heures par jour. 8 Le nouveau questionnaire d'enqukte et les notices explicatives ne peuvent &re publits dans la presente etude. On peut se les procurer, en langue franpise ou anglaise, au sibge de la Socittt Nationale de la Petite Proprittt Terrienne, 72, avenue de la Toison $Or, Bruxelles 6. 4 Voir: Uopold Martin, J h d e biomttrique de caractbes somatiques relevh sur les conscrits et recrues belges et de leur tvolution. Bnurelles - Institut National des Statisti-

qua , 1917-

Page 19: ENQUÊTE MENÉE EN BELGIQUE SUR LES PROBLÈMES SOCIAUX DES PETITES EXPLOITATIONS AGRICOLES

Enqdte menhe en Bel@qae 269

EXEMPLE D'HISTOGRAMMES CLASSIQUES PRODUCTIVITE DU TRAVAIL PAR UNITE DE MAIN-D'CEUVRE

CLASSEMENT PAR CATEGORIES DE REVENUS

POLDERS: R. SABUNNEUSE-CAMPINI 216 E X P L O I T A T I O N S

*I. d'.xplOltatlOnS P o l Cot;pori. d. ,."on"*

o i o ~ o i o b o s o w m w s o m IN w 160 ia ,."."" ." 1.000 CI/UY

L E R O Y A U M E 797 EXPLOITAIIONS

RSABLO-LIMONEUSE. LIMONEUSE- CAMPINE HENUYERE 2 7 6 E X P L O I T A T I O N S

COMPARAISON DE CES TROlS GRAPHIQUES

REMARQUE:sl L'ON VEUT COYPARER DIVERS ~RAPHIOUES SIHILAIRES E N SE BASAN1 SUR L E S

HISTOGRAMYES C L A S S I Q U E S , LA LECTURE E N EST P R A I I P U E Y E N T IMPOSSIBLE - PAR CONTRE

CETTE LECTURE EST TRLS A I S L E D A N S LA R E P R t S E N T A T l O N - P R O B I T .

(VOIR P A G E S SUIVANTES ET C O M M E N l A l R L S )

F I G U R E 111

Page 20: ENQUÊTE MENÉE EN BELGIQUE SUR LES PROBLÈMES SOCIAUX DES PETITES EXPLOITATIONS AGRICOLES

270 Georges Simon e t Georges Moyaerts

EXEMPLES DE REPRESENTATION PROBIT REPARTITION DE LA SUPERFICIE EXPLOITEE POUR LE ROYAUME ET TROIS REGIONS AGRICOLES DE L A

BELGlQU E

ha

- ROYAUME ---- TOTAL SABLO-LIMONEUSE

-.-- TOTAL ARDENNES --- TOTAL CAMPINE

m, WpwnCi. .api.iu. .n h.

ORDOWNLES L bch.11. prmbll rdpondsnt .US p U t S n t S ) . . S U n U l 6 J

C O M M E N T A I R E La gnphiqum probit-ruporficim cultivdm crt lin6rire pour la toul dcr Ardmnnes. rdpond 1 unm rdpmrtition ;auuimnnm.

Par contra. pour I'mnrombla dm la ronm sablo-limonouse at da la Campinm d'unm part at la Royaume d'autrm part. la courbm probit-suporficie cultiv6m prdrante une mllurm paraboligua L concavit6 ven Ie bas qui pourn i t rugg6rmr une r6partition loppw- sienna. L a rn6diancr dm chacuna dm cu r6partitionr ront npd rdusur I ' u o dcr rupmr f i c ia pour lo probit 5 qui r4pond 1 50 ye dms as.

A V A N T A G E DE L A M E T H O D E

II crt i n t6 runn t de comparmr la simplicit6 do cm Inphiquo oQ il n'y a aucun rmcou- pmmant mntrm lu lignes avmc la gnphiqum qua I'on imyinmnic on rupmrpos~~ t Icr 4 courbes c lu r i quu de r6put i t ion su inn t Iu revenus (voir p y a pr6c6dmntm).

F I G U R E IV

Page 21: ENQUÊTE MENÉE EN BELGIQUE SUR LES PROBLÈMES SOCIAUX DES PETITES EXPLOITATIONS AGRICOLES

08 OL 09 04 07 OE 02 01 1 I

.W

P

3 4 f l 3NOWI l -O l9VS N0133kl V l HflOd 33V,1 l N V h l f l S NOIlVl lOldX3,Cl Sd3H3 S3Cl N O I l I l H V d 3 t l

Page 22: ENQUÊTE MENÉE EN BELGIQUE SUR LES PROBLÈMES SOCIAUX DES PETITES EXPLOITATIONS AGRICOLES

272 Georges Simon e t Georges Myaerts

REPARTITION DE LA SUPERFICIE EXPLOITEE POUR LA CAMPINE, PAR RAPPORT AUX REVENUS DE LA SPECULATION

0

r w i n u r

PORCS-VOLAI L L E S .

dr la s&uIalion Dorcr-volallles

1.Revenus In t i r i rurs E 5.000hr par an 2.Rcvcnur d. 6.000frs 6 moinl dr 20COOfr1 p.r an 1.Revenur de plus dR 20.000 frs par an

'1 A

Camp in e

Porcs -Volailles

0 5 10 15 20

F I G U R E V I

Page 23: ENQUÊTE MENÉE EN BELGIQUE SUR LES PROBLÈMES SOCIAUX DES PETITES EXPLOITATIONS AGRICOLES

r

2

Page 24: ENQUÊTE MENÉE EN BELGIQUE SUR LES PROBLÈMES SOCIAUX DES PETITES EXPLOITATIONS AGRICOLES

274 Georges Simon e t Georges M9aert.r

S U M M A R Y

INQUIRY INTO T H E SOCIAL P R O B L E M S O P S M A L L H O L D E R S IN BELGIUM

During 1960, a pilot study of the social problems of smallholders (on holdings providing full-time employment to one or two men) was conducted in Belgium. Any person who worked on a farm for a minimum of 2,800 hours per year was regarded as ‘full time’. A corrective coefficient to allow for variations in physical strength was introduced, along lines carefully prepared and firmly fixed beforehand.

The State agriculturists responsible for this survey covered the whole country and interviewed 797 smallholders. They took in three types of farms, excluding those specializing in horticultural crops, poultry-raising, etc. :

I , those worked entirely by the family, full time; 2. those employing one or more members of a family, and engaging

3. those where one or more members of the family had other work paid labour besides;

outside, as well as on the farm itself.

The inquiry questionnaire was drafted by the Comitd belge de sodologit? rurale with a view to obtaining an over-all picture of the social con- ditions of agricultural smallholders. Questions were therefore put on the nature of the holding itself, the small farmer and his family, and their whole pattern of living. It was found necessary at the same time to look into their economic circumstances, in order to get an idea of the whole complex of facts and thus make possible a classifi- cation of all the sociological groups observed, according to income level.

This test-inquiry was also a good means of gauging the value of the questionnaire used, so that it could be afterwards improved upon and used in a second survey on a greater scale so that the findings would have sociological validity, in order to acquire really scientific know- ledge of the sociological problems of smallholdings.

This trial survey has made possible: certain improvements in the questionnaire itself; the defining of the conditions required for a proper random sampling from a homogeneous group of holdings; and pre-coding of motivations discovered through the survey with a view to proper analysis of replies.

In spite of the gaps and other defects inherent in such a pilot study, the results obtained were very instructive on the socio-economic

Page 25: ENQUÊTE MENÉE EN BELGIQUE SUR LES PROBLÈMES SOCIAUX DES PETITES EXPLOITATIONS AGRICOLES

Enquafe mene’e en Bekipe 275 circumstances of smallholders in Belgium. Various detailed studies made to date, of which certain extracts are given in the appendix to this article, bear this out.

It should be added that such a test-inquiry on the over-all problem provides the first clear landmark from which new and more detailed sociological research on each of the special features discovered can be made; the need for such a study is obvious.

The revised questionnaire (which was completed and approved by the FAO ad hoc Working Party in 1962) is undoubtedly a very useful instrument for any country concerned about smallholders.

It also opens up new perspectives on the international level. If several countries co-operated in a similar survey, using a uniform set of questions, identical vocabulary and harmonized methods, it is clear that standards of international significance would emerge for the first time in this field.

Copies of this questionnaire in French and English can be obtained on application to Mr. Simon, 72 avenue de la Toison d’Or, Brussels.

R ~ S U M B ENQUQTE MENBE EN B E L G I Q U E sun LES P R O B L ~ M E S S O C I A U X

D E S PETITES E X P L O I T A T I O N S A G R I C O L E S

Au cours de l’annte 1960, fut mente en Belgique une enqutfe-test sur les probltmes sociaux posts par les petites exploitations agricoles, c’est-A-dire celles occupant de fafon permanente, en plein enlploi, de m e d derrx unit6.r de main-d’oeuvre. Tout travailleur, dont les prestations b la ferme s’ilevaient A 2.800 heures par an, ttait considtrt c o m e full- time. Un coefficient de correction relatif A sa capacitt physique avait it6 fix6 suivant des crittres prtcis.

Ides ingtnieurs agronomes de l’Etat, charges de proctder b l’en- quCte par interview orale, s’adresskrent A 797 petits agriculteurs repartis sur l’ensemble du territoire national, selon trois types d’exploi- tations si l’exclusion des exploitations sptcialistes (horticoles, avicoles etc. . . .) : I. les exploitations n’occupant que des membres de la famille qui y

2. celles occupant en plein emploi un ou des membres de la famille et

3 . celles enfin dont le ou les exploitants familiaux ont une activitC

trouvent leur plein emploi.

engageant en outre du travail salarik.

compltmentaire en dehors de la ferme.

Page 26: ENQUÊTE MENÉE EN BELGIQUE SUR LES PROBLÈMES SOCIAUX DES PETITES EXPLOITATIONS AGRICOLES

276 Georges Simon et Georges Moyaerts

L’objectif poursuivi par le ComitC belge de sociologie rurale, en rt- digeant le formulaire d‘enquCte consistait A dkcouvrir selon m e w e d’ensemble (surve_y), la situation sociale des petites exploitations agricoles. Ce questionnaire portait en effet sur l’exploitation elle-mCme, l’exploi- tant et sa famille ainsi que sur son milieu de vie. I1 est toutefois apparu indispensable de s’enqutrir simultantment de la situation iconomipe des petits agriculteurs, afin de faciliter la comprkhension d’une rtalitt indissolublement like dans les faits et de permettre un classement des profils sociaux constatts, suivant une tchelle de niveaux tcono- miques.

L‘enquCte-test fut menke en vue de jauger la valeur du question- naire Clabort et de mettre ultkrieurement au point un formulaire amtliort qui permettrait, par une nouvelle enquCte rtaliste sur une tchelle sociologiquement valable, de connaitre de fason scientifique les probkmes sociaux des petites exploitations.

Grace A cette exptrience, certaines amtliorations furent apporttes au questionnaire qui servit de base A l’enquete; les conditions ntces- saires A un kchantillonnage judicieux qui garantirait davantage un choix des exploitations laissC strictement au hasard au sein d‘entites homogenes purent &re dCgagtes et prtciskes ; les motivations fournies par les enquetts furent prkcodifits en vue de permettre tgalement sur ce point un dtpouillement utile des rtponses donnkes.

Malgrt les lacunes et dkficiences que comportait nkcessairement I’expCrience tentee, les rtsultats obtenus dans des conditions malgrt tout imparfaites sont riches d’enseignement sur la situation tconomico- sociale des petites exploitations en Belgique. Les diverses ktudes rtaliskes A ce jour et dont certains extraits figurent en annexe de l’ar- tide en sont le ttmoignage.

Ajoutons enfin qu’une telle enquCte-survey qui embrasse dans son ensemble le probltme post, constitue le premier jalon sur lequel pourront Ctre bastes de nouvelles recherches sociologiques dCtailltes sur chacun des aspects particuliers dkcouverts et dont l’ttude s’avb rerait ntcessaire. Le nouveau formulaire m i s au point et adopt6 par le groupe de

travail ad hoc de la F.A.O. en 1962 constinie incontestablement un outil de travail particulitrement prtcieux pour chaque pays que prt- occupe la situation sociale des petites exploitations agricoles.

Mais il ouvre tgalement des perspectives nouvelles sur le plan inter- national. Car, si de nombreux pays devaient proctder de concert & une enquete similaire, en utilisant un formulaire commun, une Cty- mologie identique et des mtthodes semblables, il parait tvident que

Page 27: ENQUÊTE MENÉE EN BELGIQUE SUR LES PROBLÈMES SOCIAUX DES PETITES EXPLOITATIONS AGRICOLES

Enquite menk en Bebque 277 pour la premitre fois en ce domaine, des normes de portCe internatio- nale pourraient &re dkgagies. Ce questionnaire, en langue franpise ou anglaise, peut &re obtenu

en s'adressant A M. Simon, 72, avenue de la Toison d'Or, A Bruxelles.

Z U S A M M E N F A S S U N G

UNTE R s u c H UN G ij B E R D I E S O z I A LEN PRO B LEM E L A N D w I R T s c H A FT-

L I C H E R K L E I N B E T R E I B E I N B E L G I E N

Im Laufe des Jahres 1960 wurde in Belgien eine Testuntersuchung uber die sozialen Probleme landwirtschaftlicher Kleinbetriebe durch- gefuhrt. Unter Kleinbetriebe werden hier solche Betriebe verstanden, die ein oder zwei stiindige Vollarbeitskriifte beschiiftigen. Jeder Be- schdtigte, der mindestens 2.800 StundenlJahr auf dem Betrieb ar- beitet, wurde als Vollarbeitskraft betrachtet. Entsprechend seiner physischen Leistungsfiihigkeit wurde nach prbisen Kriterien ein Korrekturkoefhient eingefuhrt. Staatlich angestellte Agraringenieure, die mit der Durchfiihrung der Interviews beauftragt waren, nahmen Kontakt mit 797 Kleinbauern auf, die iiber das gesamte Staatsgebiet gestreut waren. Dabei wurde nach drei Unternehmenstypen unterschieden, wobei spezialisierte Betriebe, Gartenbaubetriebe, Gefliigelbetriebe usw. ausgeschlossen waren :

I . Betriebe in denen nur Familienkrlifte s tkdig beschiiftigt sind, 2. solche Betriebe, die ein oder mehrere Familienarbeitskriifte standig

besch'dftigen, dariiber hinaus landwirtschaftlichen Zuenverb haben, 3. solche Betriebe, in denen der Betriebsleiter oder die Familien-

arbeitskrifte eine zusatzliche Besch'dftigung auRerhalb des Betriebes haben.

Das Ziel des belgischen Komitees fur lhdliche Soziologie war es, in einen Studie die soziale Situation der landwirtschaftlichen Klein- betriebe festzustellen. Der dazu entwickelte Fragebogen bezog sich auf den Betrieb selbst, den Betriebsleiter und seine Familie sowie auf das Betriebsmilieu. Es erschien unumgiinglich, gleichzeitig die okonomische Situation der Kleinbauern festzustellen, urn das Ver- stlindnis fur eine Realitat zu erleichtern, die unlosbar mit den okono- mischen Fakten verbunden ist. Auf diese Weise war es moglich eine Klassifizierung der festgestellten SozialproWe auf Grund einer oko- nomischen Skala zu erarbeiten.

Page 28: ENQUÊTE MENÉE EN BELGIQUE SUR LES PROBLÈMES SOCIAUX DES PETITES EXPLOITATIONS AGRICOLES

278 Georges Simon e t Georges Mcyaerts

Die Testuntersuchung wurde durchgefuhrt, urn die Brauchbarkeit des Fragebogens zu beurteilen, und um auf diese Weise einen ver- besserten Fragebogen auszuarbeiten, der in einer neuen Untersuchung die Moglichkeit bieten sollte, in wissenschaftlicher Weise die Probleme der kleinen Betriebe zu untersuchen. Dank der Erfahrung der Test- untersuchung konnten eine Reihe von Verbesserungen im Frage- bogen angebracht werden. Die notwendigen Bedingungen fur eine zuverlassige Zufallsstichprobe konnten prbisiert werden.

Trotz gewisser Miingel und Unvollkommenheiten, die notwendiger- weise mit einer solchen Untersuchung verbunden sind, liefem die Resultate reiche Erkennulisse iiber die wirtschaftlich-soziale Situation der Kleinbauern in Belgien. Die bis jetzt durchgefuhrten Untersu- chungen, ausdenen einige Angaben im Annex zu diesem Artikel gemacht werden, bezeugen das. Es mu13 noch hinzugefugt werden, dass eine solche Untersuchung, die das Problem von d e n Seiten angeht, eine erste Stufe darstellt, auf der neue soziologische und detailliertere Untersuchungen basieren konnen, die sich auf besondere Aspekte beziehen. Der neue Fragebogen, der von der Arbeitsgruppe der FAO 1962 uberpriift und angenommen wurde, stellt unzweifelhaft ein Instrument dar das fur andere Liinder, die die soziale Situation kleinbauerlicher Betriebe studieren wollen, angewendet werden kann. Aber er e rohe t dariiber hinaus neue Perspektiven auf internationaler Ebene.

Wenn eine Vielzahl von Liindern in einer gemeinsamen Anstren- gung eine solche Studie untemehmen und dabei einen gemeinsamen Fragebogen, eke gemeinsame Terminologie und W c h e Methoden benutzen wiirde, konnten auf diesem Gebiet zum ersten Male all- gemein akzeptable Normen entwickelt werden. Der Fragebogen ist in englischer oder franzosischer Sprache erhaltlich durch M. Simon, 72, avenue de la Toison d’Or, Briissel.

R E S U M E N

E N C U E S T A SOBRE LOS PROBLEMAS SOCIALES PLANTEADOS P O R

LAS P B Q U E R A S BXPLOTACIONES A G R f C O L A S E N B e L G I C A

Durante el aiio 1960, se llevb a cab0 en BClgica una encuesta-ensayo sobre 10s problemas sociales planteados por las pequefias explotaciones agricolas, es decir, las que ocupan h manera permanente, en pleno empleo, de ma a d0J miahdes de mano de obra. Calquier trabajador cuyas presta- ciones en la finca ascencieran a 2.800 horas al afio, se consideraba

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Enqtdte menk en Bebqne 279 como de jornada completa. S e g h criterios precisos, se habia fijado un coeficiente de correcci6n relativo a su capacidad fisica.

Los ingenieros agr6nomos del Estado, encargados de realizar la encuesta mediante entrevistas orales, se dirigieron a 797 pequeiios agricultores repartidos por todo el territorio nacional, con arreglo a tres tipos de explotacibn, excluyendo las especializadas (horticolas, avicolas, etc.) : I . las explotaciones que s610 daban ocupaci6n a miembros de la fami-

lia, 10s cuales hallan en eUas el pleno empleo. 2. las que dando ocupaci6n de jornada completa a uno o varios

miembros de la familia, utilizan ademis trabajadores a jornal. 3 . aqutllas, por ultimo, en las que el productor o productores fami-

liares desarrollan una actividad complementaria fuera de la explo- tacibn.

El objetivo perseguido por el Comitt belga de sociologia rural, para redactar el formulario de encuesta, consistia en descubrir con ma viJidn de conjunto (mwy), la situacibn rocid de las pequeiias explota- ciones agricolas. Este cuestionario se referia en efecto a la explotacibn misma, a1 productor y su familia, asi como a su medio de vida. Sin embargo, pareci6 indispensable averiguar simultheamente la situa- cibn econdmica de 10s pequeiios agricultores, con el fin de facilitar la comprensi6n de una realidad ligada indisolublemente a 10s hechos y permitir una clasificacibn de 10s perfiles sociales comprobados, s e g h una escala de niveles econ6micos.

La encuesta-ensayo fue llevada a cab0 con el fin de calibrar el valor del cuestionario elaborado y de preparar ulteriormente un formulario mejorado que permitiera, mediante una nueva encuesta realizada a escala sociol6gicamente valedera, conocer de manera cientifica 10s problemas sociales de las pequeiias explotaciones.

Gracias a esta experiencia, pudieron llevarse a cab0 ciertas mejoras en el cuestionario que sirvi6 de base a la encuesta; pudieron destacarse y precisarse las condiciones necesarias para un muestreo juicioso que garantizara mejor una selecci6n de las explotaciones confiada estricta- mente al azar en el sen0 de entidades homogtneas; las motivaciones proporcionadas por 10s interrogados, fueron codificadas previamente con el fin de permitir asimismo un escrutinio 15til de las respuestas dadas.

No obstante las lagunas y deficiencias que necesariamente llevaba consigo la experiencia intentada, 10s resultados conseguidos en con- diciones, a pesar de todo, imperfectas, e s t h ricos de enseiianza

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acerca de la situaci6n econbmicosocial de las pequeiias explotaciones en Bklgica. Prueba de ello son 10s diversos estudios realizados hasta hoy y de 10s que figuran algunos extractos en el anexo del articulo.

Hemos de aiiadir, en fin, que tal encuesta, que abarca en su con- junto el problem planteado, constituye el primer jalbn sobre el que podriin basarse nuevas investigaciones sociol6gicas detalladas sobre cada uno de 10s determinados aspectos descubiertos y cuyo estudio se considerarii necesario.

El nuevo formulario preparado y adoptado por el grupo especial de trabajo de la FAO en 1962 constituye incontestablemente un instru- mento de trabajo singularmente precioso para cada pais preocupado por la situaci6n social de las pequeiias explotaciones agricolas.

Pero descubre asimismo, perspectivas nuevas en el plan0 interna- cional. Pues, si varios paises tuvieran que proceder de consuno a una encuesta andoga, utilizando un formulario comb, una etimologia idkntica y mttodos anhlogos, parece evidente que pot primera vez en este dominio se podrian fijar normas de alcance internacional.

Este cuestionario, el lengua francesa o inglesa, puede solicitarse de M. Simon, 72, avenue de la Toison d’Or, Bruselas.