Enquête nationale auprès des Facteurs qui influencent l ... · Le présent document fait partie d’une série de rapports fondés sur l’analyse des données tirées de l’Enquête

Enquête nationale auprès des apprentis, 2007

Facteurs qui influencent l’achèvement d’un programme d’apprentissage

Benoit Cadieux Ressources humaines et Développement des compétences Canada

Décembre 2010

Enquête nationale auprès des apprentis 2007

Facteurs qui influencent l’achèvement d’un programme d’apprentissage iii

Le Conseil canadien des directeurs de l’apprentissage aimerait remercier l’auteur, Benoit Cadieux, ainsi que le ministère des Ressources humaines et du Développement des compétences Canada, sans qui l’élaboration du présent rapport n’aurait pas été possible. Les opinions et les interprétations dans cette publication sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles du gouvernement du Canada.


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Sommaire

Le présent document fait partie d’une série de rapports fondés sur l’analyse des données tirées de l’Enquête nationale auprès des apprentis (ENA) de 2007. En toile de fond se profile le besoin accru en gens de métiers qualifiés au Canada en raison du vieillissement de la population en âge de travailler. Le recrutement de nouveaux apprentis, l’établissement de conditions adéquates pour assurer des niveaux élevés d’achèvement de la formation d’apprenti, et l’amélioration des résultats des apprentis canadiens sur le marché du travail figurent parmi les objectifs de politique publique les plus importants à cet égard. L’ENA de 2007, qui a recueilli des données sur 30 572 apprentis au Canada, avait pour but de fournir de l’information relativement à ces objectifs.

La capacité du système d’apprentissage à former des compagnons qualifiés est cruciale pour répondre à la demande en gens de métier compétents au Canada. L’une des méthodes permettant d’augmenter le nombre de compagnons issus de l’apprentissage consiste à accroître le nombre d’apprentis qui entrent dans le système. Une autre méthode serait d’augmenter les taux d’achèvement et de réduire le temps nécessaire pour terminer la formation, en d’autres termes, accroître l’efficacité. Cette étude vise à déterminer les facteurs qui influencent la durée de la formation et le taux d’achèvement des apprentis.

Les expériences et les caractéristiques des apprentis sont réparties en cinq catégories : expériences antérieures à l’apprentissage, formation technique, formation en cours d’emploi, obstacles et données démographiques.

Si l’on observe les expériences antérieures à l’apprentissage, les notes obtenues à l’école secondaire, le niveau d’instruction et la formation technique préalable dans le métier représentent les trois variables ayant la plus forte incidence sur la probabilité que l’apprenti achève sa formation, et le temps qu’il lui faudra pour ce faire. Les apprentis qui ont obtenu principalement des A ou des A- à l’école secondaire terminent leur programme beaucoup plus rapidement (4,66 ans) que ceux qui ont obtenu des B, C, D ou E (5,08, 5,30, 5,65 et 6,50 ans, respectivement). Les apprentis qui n’ont pas terminé leurs études secondaires mettent en moyenne 6,37 ans pour achever leur formation, contre 4,91 pour les apprentis ayant terminé leurs études secondaires, et 4,60 ans pour ceux qui ont suivi des études postsecondaires. Trente-quatre pour cent des finissants ont suivi une formation technique avant de commencer leur apprentissage, comparativement à seulement 24,6 % des décrocheurs et 29 % des apprentis à long terme. Ceux qui ont suivi une formation technique avant l’apprentissage


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terminent leur programme en 4,87 ans, tandis que ceux qui ne l’ont pas fait mettent en moyenne 5,17 ans pour achever leur formation d’apprenti.

Le type de formation technique a une grande influence sur la durée de la formation d’apprenti. Ceux qui mettent le moins de temps pour achever leur formation ont bénéficié d’un congé d’étude fractionné tandis que ceux qui suivent une formation technique personnalisée mettent le plus de temps. Les apprentis qui suivent leur formation technique dans le cadre d’un congé d’étude fractionné mettent en moyenne 4,60 ans pour terminer leur apprentissage, alors qu’il faut en moyenne 5,82 ans à ceux qui choisissent la méthode personnalisée.

En outre, les apprentis qui trouvent que la formation technique et les documents écrits sont ardus mettront plus de temps à terminer leur apprentissage que ceux qui n’éprouvent pas ces difficultés. La durée de la formation est de 5,81 ans pour les apprentis qui trouvent la formation technique difficile et de 5,60 ans pour ceux qui ont du mal avec les documents écrits. Elle est ramenée à 5,03 ans pour les apprentis qui n’ont aucune difficulté à comprendre les documents écrits.

Sur le plan des expériences en milieu de travail, les apprentis qui changent souvent d’employeur durant leur programme et ceux qui sont syndiqués mettent plus de temps pour terminer leur apprentissage. Les apprentis qui restent avec le même, employeur mettent, en moyenne, 4,36 ans pour achever leur formation tandis qu’il faut 7,75 ans à ceux qui ont plus de cinq employeurs différents pour parvenir au même résultat. Les apprentis syndiqués mettent, en moyenne, 6,19 ans pour achever leur formation, contre 4,47 ans pour ceux qui n’y sont pas. Ce sont les deux variables qui influencent le plus le temps nécessaire pour terminer l’apprentissage. Il existe toutefois deux autres variables qui sont en corrélation négative avec le temps nécessaire pour achever la formation : le manque de supervision adéquate et l’inscription dans plus d’une province ou d’un territoire.

La principale raison citée par les anciens apprentis pour ne pas avoir achevé leur apprentissage est le manque de travail ou l’insuffisance de revenus, de sorte qu’ils ne pouvaient pas se le permettre. Certains ont également indiqué que leurs employeurs ne respectaient pas les règles. Ces deux groupes d’apprentis mettent plus de temps à terminer leur programme et sont moins susceptibles d’y parvenir que ceux qui ne rencontrent pas ces obstacles. Les apprentis qui manquent de travail mettent, en moyenne, 6,10 ans pour terminer leur formation tandis qu’il en faut 4,77 à ceux qui ne rencontrent pas ce type de problème. Les


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apprentis qui travaillent pour des employeurs qui ne respectent pas les règles mettent en moyenne 5,43 ans pour achever leur programme, contre 4,99 ans pour les apprentis dont les employeurs suivent les règles.

Les données démographiques des apprentis révèlent que l’âge auquel l’apprenti commence sa formation constitue l’un des plus importants facteurs influençant le délai et la fréquence d’achèvement du programme d’apprentissage. Les apprentis plus âgés au début de leur formation ont moins de chances de la terminer que les plus jeunes. En revanche, ceux qui vont jusqu’au bout le font plus rapidement que les apprentis plus jeunes.

Un autre facteur déterminant est la province d’inscription. En moyenne, les apprentis des provinces de l’Est et du Québec mettent plus de temps pour terminer leur formation que les apprentis des provinces de l’Ouest et des territoires.

Enfin, les apprentis qui sont mariés, avec des personnes à charge ou qui souffrent d’un handicap mettent tous plus de temps; et achever leur formation. En outre, il faut moins de temps aux femmes qu’aux hommes.

Sans surprise, le métier choisi représente un facteur essentiel dans le délai nécessaire pour achever la formation, mais la plupart des différences qui en découlent s’expliquent par les durées nominales qui varient d’un métier à l’autre.


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Table des matières

Sommaire ............................................................................................................ iv

Liste des tableaux et des graphiques .................................................................. viii

Remerciements ................................................................................................... xii

Notes statistiques ................................................................................................ xv

1 Introduction .................................................................................................. 1 1.1 Objectif ........................................................................................................ 1 1.2 Contexte ...................................................................................................... 1 1.3 L’ENA de 2007 ............................................................................................ 2 1.4 Définition de l’achèvement .......................................................................... 4 1.5 Initiative de recherche de l’ENA ................................................................... 5 1.6 Portée du projet ........................................................................................... 5 1.7 Questions de recherche .............................................................................. 6

2 Préapprentissage ........................................................................................ 8 2.1 Sensibilisation à l’école secondaire ............................................................. 8 2.2 Notes obtenues à l’école secondaire ........................................................... 9 2.3 Préapprentissage ...................................................................................... 10 2.4 Préapprentissage dans un métier connexe ............................................... 13 2.5 Participation aux programmes de préapprentissage ................................. 18 2.6 Conseils sur l’apprentissage ...................................................................... 21 2.7 Problèmes d’entrée ................................................................................... 23 2.8 Connaître des gens qui travaillent dans le métier et incidence des

influences .................................................................................................. 24 2.9 Niveau d’instruction ................................................................................... 25

3 Formation technique .................................................................................. 28 3.1 Type de formation technique suivie ........................................................... 28 3.2 Enseignement à distance .......................................................................... 32 3.3 Principale source de financement .............................................................. 33 3.4 Qualité et niveau de difficulté de la formation technique ........................... 34

4 Expérience professionnelle ....................................................................... 35 4.1 Nombre d’employeurs ............................................................................... 35 4.2 Taille de l’entreprise .................................................................................. 37 4.3 Travailler dans plus d’une province ou d’un territoire ................................ 38 4.4 Supervision des compagnons.................................................................... 41 4.5 Difficulté du travail ..................................................................................... 42 4.6 Utilisation d’un cahier de suivi ................................................................... 43 4.7 Appartenance à un syndicat pendant l’apprentissage ............................... 43


Facteurs qui influencent l’achèvement d’un programme d’apprentissage viii

5 Difficultés rencontrées pendant l’apprentissage ........................................ 45 5.1 Obstacles rencontrés durant l’apprentissage ............................................ 45 5.2 Aide financière ........................................................................................... 46 5.3 Principale raison de ne pas terminer le programme d’apprentissage ........ 47

6 Données démographiques ........................................................................ 49 6.1 État civil et personnes à charge ................................................................. 49 6.2 Autres caractéristiques personnelles ......................................................... 50 6.3 Groupe de métiers ..................................................................................... 52 6.4 Métiers désignés Sceau rouge .................................................................. 54 6.5 Province d’inscription ................................................................................. 55 6.6 Âge au moment de l’inscription .................................................................. 57 6.7 Genre ........................................................................................................ 58

7 Sommaire des résultats de la régression .................................................. 60 7.1 Vue d’ensemble des modèles et des variables.......................................... 61 7.2 Modèle logistique : fréquence d’achèvement ............................................ 62 7.3 Modèle linéaire : délai d’achèvement ........................................................ 64

8 Résumé et conclusion ............................................................................... 68 8.1 Comparaison des conclusions tirées des statistiques descriptives et de

l’analyse de la régression .......................................................................... 68 8.2 Effets robustes des variables indépendantes sur la fréquence et le délai

d’achèvement ............................................................................................ 70 8.3 Conclusion ................................................................................................. 72

Appendice A : Tableaux de données .................................................................. 75

Appendice B : Méthodologie de l’enquête de l’ENA ............................................ 97


Facteurs qui influencent l’achèvement d’un programme d’apprentissage ix

Liste des figures et des tableaux

Figures

2.1 Délai d’achèvement moyen, selon la sensibilisation à l’apprentissage

ou la participation à un programme de formation aux métiers à l’école

secondaire ................................................................................................ 9 2.2 Délai d’achèvement moyen, selon la note moyenne obtenue à l’école

secondaire .............................................................................................. 10

2.3a Apprentis suivant leur premier programme d’apprentissage, selon leur

statut ....................................................................................................... 11

2.3b Apprentis détenant un certificat de qualification antérieur dans un autre

métier, selon leur statut .......................................................................... 12

2.3c Délai d’achèvement moyen, selon qu’il s’agit d’un premier programme

et selon la qualification antérieure ........................................................... 13

2.4a Apprentis ayant suivi une formation technique dans le métier avant de

s’inscrire comme apprentis ..................................................................... 14

2.4b Apprentis ayant suivi une formation technique dans le métier avant de

s’inscrire comme apprentis, par province et territoire .............................. 15

2.4c Apprentis ayant suivi une formation technique dans le métier avant de

s’inscrire comme apprentis, par métier ................................................... 16

2.4d Délai d’achèvement moyen, selon la formation technique ou

professionnelle de préapprentissage, et selon l’évaluation de la

formation et les crédits obtenus .............................................................. 18

2.5a Apprentis inscrits dans un programme de préapprentissage pendant

leurs études secondaires, par province ou territoire ............................... 19

2.5b Apprentis inscrits dans un programme de préapprentissage pendant

leurs études secondaires ........................................................................ 20

2.5c Délai d’achèvement moyen, selon l’inscription de l’apprenti à un

programme d’apprentissage pour les jeunes, de formation aux métiers

ou d’enseignement coopératif pendant ses études secondaires ............ 21


Facteurs qui influencent l’achèvement d’un programme d’apprentissage x

2.6 Délai d’achèvement moyen, en fonction des conseils reçus sur

l’apprentissage ........................................................................................ 22

2.7 Délai d’achèvement moyen, selon les obstacles au préapprentissage ... 23

2.8 Délai d’achèvement moyen, selon les sources d’influence sur l’entrée

en apprentissage .................................................................................... 25

2.9a Apprentis ayant un niveau d’instruction inférieur à l’école secondaire,

selon leur statut ....................................................................................... 26

2.9b Délai d’achèvement moyen, selon le niveau d’instruction le plus élevé

avant l’apprentissage .............................................................................. 27

3.1a Répartition des apprentis, par type de formation technique .................... 29

3.1b Délai d’achèvement moyen, par type de formation technique ................ 30

3.1c Incidence de la formation technique en congé d’étude fractionné sur le

délai d’achèvement moyen des apprentis plombiers-tuyauteurs et

menuisiers/ébénistes .............................................................................. 31

3.2 Délai d’achèvement moyen, selon le recours à l’éducation à distance ... 32

3.3 Délai d’achèvement moyen, selon la difficulté de compréhension des

documents écrits ou la difficulté à suivre la formation technique ............ 33

4.1 Délai d’achèvement moyen, selon le nombre d’employeurs pendant le

programme d’apprentissage ................................................................... 34

4.2 Délai d’achèvement moyen, selon le nombre d’employés dans

l’entreprise où les apprentis suivent leur formation en milieu de travail .. 36

4.3a Délai d’achèvement moyen, selon les conditions dans lesquelles les

apprentis ont travaillé dans plus d’une province ou d’un territoire........... 37

4.3b Délai d’achèvement moyen, selon la raison pour laquelle les apprentis

travaillent dans une autre province ou un autre territoire ........................ 39

4.4 Délai d’achèvement moyen, selon la supervision de l’apprenti ............... 40

4.5 Délai d’achèvement moyen, selon la difficulté du travail ......................... 41

4.7 Délai d’achèvement moyen, selon l’appartenance à un syndicat :

groupes de métiers sélectionnés ............................................................ 42

5.1 Délai d’achèvement moyen, selon les obstacles rencontrés ................... 44


Facteurs qui influencent l’achèvement d’un programme d’apprentissage xi

5.2 Délai d’achèvement moyen, par type d’aide financière reçue ................. 47

5.3 Décrocheurs, selon la principale raison de ne pas achever le

programme d’apprentissage ................................................................... 48

6.1a Délai d’achèvement, selon l’état civil et le nombre de personnes à

charge au moment de commencer le programme d’apprentissage ........ 49

6.1b Apprentis ayant au moins une personne à charge à la fin de leur

programme d’apprentissage ou au moment de l’enquête, selon leur

statut ....................................................................................................... 50

6.2 Délai d’achèvement moyen, selon les caractéristiques de l’apprenti ...... 51

6.3 Délai d’achèvement moyen, par groupe de métier .................................. 53 6.4 Délai d’achèvement moyen, selon l’inscription à un programme du

Sceau rouge............................................................................................ 55

6.5 Délai d’achèvement moyen, par province et territoire d’inscription ......... 56

6.6a Finissants, selon l’âge au moment de l’inscription .................................. 57

6.6b Délai d’achèvement moyen, par groupe d’âge ........................................ 58

6.7 Délai d’achèvement moyen, selon le sexe : métiers sélectionnés .......... 59

7.2 Coefficients de la régression logistique binaire relativement à la

fréquence d’achèvement ......................................................................... 63

7.3a Coefficients de régression linéaire relativement au délai

d’achèvement.......................................................................................... 66

7.3b Coefficients de régression linéaire relativement au délai d’achèvement,

par groupe de métier ............................................................................... 67

Tableaux

8.1 Comparaison des conclusions tirées des statistiques descriptives et

de l’analyse de la régression................................................................... 69

8.2 Conséquences importantes des variables indépendantes sur la

fréquence et le délai d’achèvement ........................................................ 71


Facteurs qui influencent l’achèvement d’un programme d’apprentissage xii

Remerciements

L’auteur remercie tout spécialement Robert Crocker pour les conseils et les commentaires qu’il lui a fournis, et l’examen qu’il a fait de ce rapport. Il tient également à remercier Paul Stoll, Nina Ahmed et John Paraskevopoulos de leur contribution à ce projet. Enfin, l’auteur exprime toute sa gratitude à Tamara Knighton, de Statistique Canada, qui lui a facilité l’accès aux données de l’ENA


Facteurs qui influencent l’achèvement d’un programme d’apprentissage xiii

Avant-propos

L’Enquête nationale auprès des apprentis (ENA) de 2007 examine les facteurs qui interviennent dans la réussite du programme d’apprentissage et la reconnaissance professionnelle des apprentis ainsi que dans leur transition au marché du travail. Elle s’inspire du contenu et de l’expérience tirés de deux enquêtes antérieures du même genre, la première ayant été menée en 1989 et 1990 et la deuxième en 1994 et 1995. L’enquête de 2007 est le fruit d’une collaboration entre Ressources humaines et Développement des compétences Canada (RHDCC), les autorités de l’apprentissage dans toutes les provinces et les territoires et Statistique Canada. Les travaux ont été effectués sous la direction du Conseil canadien des directeurs de l’apprentissage (CCDA).

Bon nombre d’universitaires et divers intervenants ont participé à la conception de l’instrument d’enquête. Plus important encore, il n’aurait pas été possible de produire ce rapport sans les 30 000 apprentis, anciens et actuels, qui ont pris le temps de répondre au questionnaire d’enquête.

Les travaux relatifs à l’enquête de 2007 ont débuté en 2005. Les gouvernements provinciaux et territoriaux ont fourni des avis concernant le type d’information à recueillir, ainsi que des données pertinentes sur le nombre d’inscriptions aux programmes d’apprentissage dans leurs secteurs de compétence respectifs. RHDCC a apporté les ressources financières requises pour la tenue de l’enquête et a géré, à titre de membre du CCDA, le processus de consultations externes nécessaire à sa conception. Pour sa part, Statistique Canada a fourni les compétences en planification d’enquêtes et les ressources administratives.

Un rapport national et des rapports semblables portant sur les administrations (provinces et territoires) ont été rédigés en 2008. Ensuite, un programme de recherche a été mis en place pour réaliser une analyse secondaire des données de l’enquête en vue de produire des rapports plus détaillés, axés sur les sujets présentant, selon les intervenants, un intérêt pour la politique sur l’apprentissage. Le présent rapport fait partie d’une série de rapports semblables qui présentent les résultats de ces travaux. La liste qui suit énumère l’intégralité des rapports composant cette série :


Facteurs qui influencent l’achèvement d’un programme d’apprentissage xiv

Auteur(s) Titre

Robert Crocker, Trent Craddock, Marjorie Marcil et John Paraskevopoulos

Profil des participants

John Alan Brown, Donald Thomas et Robert Crocker

Motivation pour s’inscrire à un programme d’apprentissage

Benoit Cadieux Facteurs qui influencent l'achèvement d'un programme d'apprentissage

Kemi Medu La mobilité interprovinciale

Errington Charlton, Rosalyn Hu et Susan Stowe

Perceptions de la qualité de la formation

Kristal Hurrell Répercussions de la reconnaissance professionnelle obligatoire sur l’apprentissage au Canada

Nina Ahmed Résultats sur le marché du travail des apprentis canadiens

Nina Ahmed Influence des conditions du marché du travail sur l'achèvement d'un programme d'apprentissage au Canada

Samuel Laryea et Kemi Medu Participation des femmes, des immigrants et des Autochtones aux programmes d’apprentissage

RHDCC, le CCDA et Statistique Canada désirent remercier tous ceux qui ont participé à l’élaboration de l’enquête et ceux qui y ont répondu.


Facteurs qui influencent l’achèvement d’un programme d’apprentissage xv

Notes statistiques

Échantillons et erreur d’échantillonnage Les résultats présentés dans le présent rapport sont fondés sur des échantillons. Des échantillons distincts ont été sélectionnés en fonction des administrations (province ou territoire), des principaux groupes de métiers et de l’état d’achèvement (finissant, décrocheur, persévérant à long terme). Les résultats tirés des échantillons sont donc des estimations de ceux qui auraient été obtenus si tous les membres de la population avaient été inclus dans le sondage. Les résultats réels peuvent être différents des valeurs de leur population pour diverses raisons, y compris l’erreur d’échantillonnage ou le manque de fiabilité des réponses aux éléments du questionnaire. Il faut tenir compte de cette erreur au moment de tirer des conclusions générales relativement à la population à partir de l’échantillon ou de faire des comparaisons entre les groupes.

Erreurs-types et intervalles de confiance On utilise habituellement une donnée appelée « erreur-type » comme mesure de l’erreur. Les erreurs-types peuvent être calculées pour la plupart des statistiques telles que les moyennes ou les pourcentages, à l’aide de techniques établies. Les erreurs-types sont indiquées dans les tableaux, avec la statistique correspondante, afin d’établir le degré de précision de la statistique. En pratique, il est plus fréquent de présenter l’erreur d’échantillonnage sous forme d’une fourchette dans laquelle la valeur réelle de la population est censée se trouver. Cette fourchette est connue sous le nom de « intervalle de confiance ». Les intervalles de confiance sont inscrits sous forme de nombre accompagné d’un symbole ± (plus ou moins) qui représente la plage supérieure ou inférieure à la valeur inscrite dans laquelle la valeur de la population est censée se trouver, en fonction d’une probabilité donnée (habituellement 95 %). D’où l’expression fréquemment utilisée pour communiquer les données d’un sondage, selon laquelle un résultat se trouve dans un certain intervalle exprimé en pourcentage (habituellement de 3 à 5 %) 95 fois sur 100 (ou 19 fois sur 20). Les calculs de l’erreur sont fondés sur la taille réelle des échantillons, car les erreurs sont fortement liées à la taille des échantillons.

Signification statistique Quand on fait des comparaisons entre des groupes (comme la différence relative au pourcentage d’employés entre les métiers), on dit que la différence est statistiquement significative si la différence observée est supérieure à la somme des intervalles de confiance des groupes faisant l’objet de la comparaison. Pondérations Le ratio taille de la population-taille de l’échantillon donne une statistique appelée « pondération », qu’on applique au moment de combiner les résultats de tous les groupes. Cela garantit que chaque population ou sous-population est représentée dans les résultats combinés, dans une proportion appropriée, selon la taille du groupe. Par exemple, les grandes provinces auront habituellement plus de poids que les petites provinces. Tous les résultats présentés dans le rapport sont fondés sur des données pondérées, de sorte que l’on peut dire que les résultats représentent toute la population.


Facteurs qui influencent l’achèvement d’un programme d’apprentissage xvi

Présentations graphiques et barres d’erreur Dans le présent rapport, la plupart des résultats sont présentés en pourcentages de répondants qui ont répondu à des questions particulières et en catégories de questions. Les résultats sont présentés principalement sous forme de graphiques, conçus pour offrir un coup d’œil sur les tendances des réponses et, le cas échéant, sur les écarts entre les groupes. Sur les barres de graphiques, les pourcentages de réponses figurent du côté gauche de chaque barre, comme le montre l’exemple ci-dessous. Les tableaux à l’appui des graphiques sont présentés en appendice.

Les graphiques présentent également les intervalles de confiance sous forme de barres d’erreur, qui consistent en des lignes de chaque côté de la barre, qui correspondent à la largeur de l’intervalle de confiance. Ces barres d’erreur figurent également dans l’exemple de graphique. Les barres d’erreur peuvent servir de guides rapides permettant de déterminer si les écarts observés sont statistiquement significatifs. Si les barres d’erreur de deux groupes se chevauchent, la différence entre ces groupes devrait être considérée comme faisant partie de la marge d’erreur. Si les barres d’erreur ne se chevauchent pas, la différence peut être considérée comme étant statistiquement significative.

Dans l’exemple suivant, les groupes A et B ne sont pas significativement différents l’un de l’autre parce que leurs barres d’erreur se chevauchent. Les groupes C et D sont tous deux significativement différents des groupes A et B parce que les barres d’erreur de chacune de ces paires ne se chevauchent pas. Enfin, même si les groupes C et D sont, en ce qui a trait au pourcentage, plus différents l’un de l’autre que le groupe C l’est du groupe B, les groupes C et D ne sont pas significativement différents parce que leurs barres d’erreur sont relativement larges et se chevauchent.

44

59

71

74

0 20 40 60 80 100

Groupe D

Groupe C

Groupe B

Groupe A

Pourcent


Facteurs qui influencent l’achèvement d’un programme d’apprentissage 1

1 Introduction

1.1 Objectif Le présent projet a pour but de déterminer les facteurs qui interviennent dans la fréquence et le délai d’achèvement de la formation d’apprenti au Canada. Les données utilisées pour parvenir aux conclusions présentées dans ce rapport proviennent essentiellement de l’Enquête nationale auprès des apprentis (ENA) de 2007.

1.2 Contexte Plus de deux millions de gens de métier qualifiés aident le Canada à développer et à maintenir une économie solide et concurrentielle. La formation des apprentis est la méthode officielle pour acquérir les compétences et connaissances nécessaires en vue de devenir une personne de métier titulaire d’un titre de compétence au Canada. Celle-ci combine une formation pratique en milieu de travail ou une expérience professionnelle (80 à 90 % du programme d’apprentissage) à une formation technique structurée en classe (10 à 20 %).

Pendant la période précédant l’ENA de 2007, le Canada a connu plusieurs années de solide croissance économique, qui ont entraîné un accroissement de la demande sur le marché du travail pour des gens de métiers formés et très qualifiés. Outre cette forte demande, les pressions démographiques dans la population active des métiers spécialisés ont suscité des préoccupations relativement à l’offre de main-d’œuvre future. L’âge moyen des travailleurs dans les métiers augmentant régulièrement, le nombre de départs à la retraite devrait faire un bond de géant au cours des dix prochaines années. Cette situation engendre certaines inquiétudes quant aux éventuelles pénuries de main-d’œuvre dans les métiers au cours des années à venir (Statistique Canada, 2008a).

L’un des principaux objectifs du programme de recherche de l’ENA de 2007 consiste à élargir la compréhension de l’apprentissage de façon à ce que tous les intervenants puissent aider le régime d’apprentissage à répondre aux demandes changeantes de chaque apprenti, des employeurs et de l’économie du savoir.



1.3 L’ENA de 2007 L’ENA de 2007 est une enquête téléphonique réalisée par Statistique Canada en vue de recueillir des renseignements sur les expériences des apprentis en matière d’emploi et de formation au Canada. L’échantillon de population choisi pour le sondage a été sélectionné au hasard à partir d’une liste de personnes inscrites en tant qu’apprentis auprès des autorités de l’apprentissage de leur province ou territoire entre 2002 et 2004. L’échantillon total ciblé était de 67 000 répondants.

Les répondants à l’enquête ont été sélectionnés d’après le statut de leur formation d’apprenti en 2002, 2003 ou 2004, conformément aux déclarations des administrations provinciales ou territoriales. Les participants ont confirmé leur statut en répondant à une série de questions de sélection au début du questionnaire de l’ENA. C’est leur statut en 2007 qui a déterminé la série de questions qui leur a été posée ensuite.

Il est important de noter que la densité d’échantillonnage du Québec diffère de celle des autres provinces. Pour le Québec, le cadre de l’ENA était principalement constitué des métiers du bâtiment. Seul un métier n’appartenant pas au secteur du bâtiment (électricien industriel) pouvait être utilisé aux fins de l’échantillonnage. La comparaison des résultats du Québec avec ceux des autres administrations devrait faire l’objet d’une extrême prudence, sauf si elle porte sur deux métiers comparables.

Les questions de sélection utilisées pour catégoriser les répondants ont été conçues de façon à saisir l’information sur les différentes voies suivies par les apprentis poursuivant une reconnaissance professionnelle dans le cadre de programmes d’apprentissage. Si ces derniers se composent habituellement d’une formation en classe et en milieu de travail suivie d’examens et de la certification, l’apprentissage est un régime souple présentant de nombreux points d’accès et chemins menant à la réussite. Certaines personnes travaillent dans un métier pendant plusieurs années avant de s’inscrire et de suivre une formation théorique. D’autres, qui ont suffisamment d’expérience professionnelle, peuvent tenter l’examen sans s’inscrire en tant qu’apprentis ni suivre de formation théorique, devenant ainsi qualifiés pour exercer leur métier (travailleurs qualifiés). C’est ainsi que l’on retrouve dans les résultats de l’enquête un moins grand nombre de voies traditionnelles pour devenir une personne de métier, comme le fait d’abandonner la formation menant à la certification.

La dernière enquête auprès des apprentis, l’Enquête nationale sur les métiers d’apprentissage (ENMA) de 1995, portait sur deux groupes d’apprentis seulement :



les « finissants », désignant ceux qui avaient terminé leur programme d’apprentissage, et les « décrocheurs », soit ceux qui avaient abandonné leur programme avant la fin.

L’enquête de 2007 comprenait des éléments et des questions supplémentaires dans le but d’aborder les nouveaux enjeux et sujets de recherche relatifs au contexte actuel de l’apprentissage au Canada. L’enquête ajoute ainsi un troisième groupe d’apprentis appelé « persévérants », désignant ceux qui ont pris une fois et demie plus de temps pour terminer leur programme, ou même plus. Cet ajout vise essentiellement à tenter de comprendre pourquoi certains apprentis mettent plus de temps que d’autres à terminer leur programme d’apprentissage. Ainsi, les trois groupes-échantillons étaient les suivants :

les persévérants : apprentis actifs en 2004 et qui étaient inscrits en tant qu’apprentis pendant plus d’une fois et demie la durée prescrite de leur programme d’apprentissage et qui n’avaient pas obtenu leur reconnaissance professionnelle en 2004;

les finissants : personnes inscrites en tant qu’apprentis et qui avaient terminé leur programme d’apprentissage (avec ou sans reconnaissance professionnelle) à un moment donné entre 2002 et 2004;

les décrocheurs : personnes inscrites en tant qu’apprentis par le passé et qui avaient abandonné leur programme d’apprentissage entre 2002 et 2004.

Il faut signaler que les apprentis qui suivaient leur programme sans retard significatif n’ont pas été intégrés à l’enquête, la raison étant que l’enquête porte principalement sur les questions relatives à l’achèvement de la formation plutôt qu’à son commencement. En ce qui concerne les motivations pour commencer un apprentissage, les résultats donnés risquent donc d’être quelque peu subjectifs, si les facteurs de motivation du groupe exclu sont différents de ceux des groupes interrogés.

En élargissant la portée de l’enquête précédente, l’ENA de 2007 visait à enquêter sur les facteurs qui interviennent dans la réussite à l’apprentissage, la reconnaissance professionnelle des apprentis ainsi que dans leur transition au marché du travail. Plus précisément, les objectifs consistaient à mieux comprendre les éléments suivants :

pourquoi certains apprentis ne terminent pas leur programme; quelle incidence l’achèvement de la formation a-t-elle sur les résultats des

apprentis sur le marché du travail; et pourquoi certains apprentis mettent plus de temps que prévu pour terminer

leur programme.



Entre janvier et mai 2007, l’enquête a recueilli des informations auprès des trois groupes d’apprentis. On a posé à chacun des groupes une série de questions identiques ainsi qu’une série distincte adaptée à leur situation. Les questions portaient sur les sujets suivants :

expériences en matière de préapprentissage, de formation et d’emploi; expériences relatives à la formation technique et au travail en tant

qu’apprenti; raisons pour lesquelles les décrocheurs ne terminent pas leur programme; difficultés rencontrées pendant l’apprentissage; expérience depuis le processus de reconnaissance professionnelle; emploi depuis le programme d’apprentissage; caractéristiques sociodémographiques générales.

Près de la moitié du questionnaire de 1995 cadrait toujours avec le contexte actuel des programmes d’apprentissage; il a été adapté pour l’ENA de 2007. De plus, l’enquête de 2007 a ajouté un élément sur la mobilité des apprentis afin de tenir compte de la nouvelle tendance voulant que les apprentis passent d’une administration à une autre pendant ou après leur programme. Elle intègre également un élément visant à examiner les expériences des nouveaux arrivants au Canada en matière d’apprentissage.

Vous trouverez plus d’information sur la méthodologie d’enquête sur le site de Statistique Canada (http://www.statcan.gc.ca/cgi-bin/imdb/p2SV_f.pl?Function=getSurvey&SDDS=3160&lang=en&db=imdb&adm=8&dis=2)

1.4 Définition de l’achèvement Aux fins du présent rapport, on considère que les apprentis ont terminé avec succès un programme d’apprentissage s’ils ont effectué le nombre d’heures de formation en milieu de travail requis, et s’ils ont réussi la totalité des cours de formation théoriques ou techniques. Si ces conditions sont remplies, ils peuvent passer l’examen en vue d’obtenir un certificat d’aptitude professionnelle. Dans la plupart des provinces et dans de nombreux métiers, il s’agit du même examen que l’examen interprovincial du Sceau rouge, qui constitue en outre une accréditation reconnue dans tout le Canada. S’il réussit l’examen, l’apprenti reçoit un certificat d’aptitude professionnelle et devient un compagnon. Ainsi, il est possible de distinguer entre les apprentis qui ont rempli toutes les conditions pour passer l’examen du certificat d’aptitude professionnelle, mais ont choisi de ne pas le faire,

http://www.statcan.gc.ca/cgi-bin/imdb/p2SV_f/pl?Function=getSurvey&SDDS=3160&lang=en&db=imdb&adm=8&dis=2



de ceux qui ont réussi cet examen. Dans les deux cas, l’apprenti a terminé son programme, mais dans le dernier cas, il devient un compagnon ayant obtenu un certificat de qualification. La première catégorie comptant relativement peu de personnes, ce rapport ne les traite pas de façon distincte.

1.5 Initiative de recherche de l’ENA Afin d’exploiter au mieux les données de l’ENA, le CCDA, en collaboration avec RHDCC et Statistique Canada, a mis sur pied le Comité de consultation sur la recherche sur l’Enquête nationale auprès des apprentis (CCRENA). Ce groupe d’experts est composé de représentants de l’apprentissage des provinces et des territoires, de RHDCC et de Statistique Canada. Il a pour mandat de déterminer les sujets d’intérêt et de les convertir en questions de recherche. Ce processus a débouché sur neuf projets de recherche, dont celui-ci fait partie. Les autres rapports de la présente série sont énumérés dans l’avant-propos.

1.6 Portée du projet Un rapport récent de Statistique Canada (Morissette, 2008) s’intéressait aux apprentis qui avaient commencé leur apprentissage en 1993 dans l’une des trois provinces suivantes : Ontario, Alberta ou Nouveau-Brunswick. Il montre qu’entre 50 % et 60 % de ces apprentis ont terminé leur programme, et qu’entre 5 % et 12 % étaient toujours en formation au bout de 11 ans. De plus, les données du Système d’information sur les apprentis inscrits de l’année 2006 indiquent que le nombre d’apprentis finissants est demeuré plus ou moins stable au cours des dix dernières années; il n’a augmenté que de 2,6 % par an, en moyenne, tandis que les inscriptions ont enregistré une hausse moyenne de 9,3 % par an durant la même période. Pour faire en sorte que les programmes d’apprentissage produisent suffisamment de compagnons qualifiés afin de répondre aux besoins de l’industrie, RHDCC et les autorités de l’apprentissage des provinces et des territoires doivent bien comprendre les facteurs qui influencent la réussite à l’apprentissage de façon à pouvoir élaborer des politiques et des mesures qui aideront les apprentis à terminer leur programme.



1.7 Questions de recherche Le présent rapport se penche sur plusieurs questions de recherche générales.

Quelles sont les caractéristiques (par secteur, profil démographique et région) des apprentis qui terminent leur programme?

Quelles sont les combinaisons de caractéristiques des apprentis qui sont liées à l’achèvement de la formation et au temps nécessaire pour y parvenir?

Quelle est l’influence des conditions du marché du travail, comme le chômage, sur les taux d’achèvement?

Quelles sont les caractéristiques des décrocheurs ayant une accréditation (qui étaient sûrement de brillants travailleurs qualifiés) et de ceux qui sont revenus pour terminer leur formation? Quelles étaient leurs motivations pour quitter le programme et pour y revenir?

De quelle façon le soutien financier (assurance-emploi, salaire pendant la formation, prêts, bourses et crédits d’impôt) influe-t-il sur l’achèvement de la formation d’apprenti?

De quelle façon le soutien de l’employeur (notamment une formation en cours d’emploi de très bonne qualité, des encouragements et des incitatifs financiers) influe-t-il sur l’achèvement de la formation?

Quelle est l’influence de la formation de préapprentissage, de l’éducation et de l’expérience professionnelle antérieure sur l’achèvement de la formation?

Le mode de prestation de la formation technique (c.-à-d., stage pratique, congé d’étude fractionné, formation à distance ou sur Internet) a-t-il une incidence sur la réussite à l’apprentissage et le temps nécessaire pour y parvenir? Dans l’affirmative, de quelle façon?

Quelle est l’influence du soutien de l’administration sur la probabilité et le délai d’achèvement?

Quelle est l’influence des caractéristiques professionnelles sur le délai et la probabilité d’achèvement?

Cette étude utilise deux indicateurs relatifs à l’achèvement : le délai d’achèvement et la fréquence d’achèvement. La fréquence d’achèvement est simplement une variable binaire, avec une valeur de 1 si les apprentis terminent leur programme et de 0 s’ils ne le font pas. Le délai d’achèvement est mesuré en années et calculé en soustrayant la date d’inscription de la date d’achèvement. Le délai d’achèvement ne s’applique qu’aux apprentis qui terminent leur programme d’apprentissage. Il ne doit pas être confondu avec le temps passé dans le programme, qui concerne tous les apprentis. Par conséquent, tous les résultats de ce rapport indiquant le délai d’achèvement ne se rapportent qu’aux apprentis qui terminent leur programme.



Les sections 2 à 6 du présent rapport examinent l’incidence sur l’achèvement du préapprentissage, de la formation technique, de l’expérience professionnelle, des obstacles à l’achèvement et des facteurs démographiques. Chaque chapitre se concentre sur un seul facteur. La section 7 regroupe tous ces facteurs dans un modèle de régression multiple conçu pour montrer les effets des divers indices sur le résultat, pris séparément, puis en tenant compte des autres variables.



2 Préapprentissage

2.1 Sensibilisation à l’école secondaire La sensibilisation des élèves aux programmes d’apprentissage pendant leurs études secondaires peut influencer leur décision d’entamer une formation d’apprenti tout de suite après l’école secondaire ou de commencer par travailler ou suivre des études.

Le pourcentage de finissants qui étaient informés des programmes d’apprentissage pendant leurs études secondaires (57 %) est comparable à celui des décrocheurs (60 %) et des persévérants (56 %).

Le graphique 2.1 montre qu’en moyenne, la sensibilisation à l’apprentissage pendant les études secondaires augmente le délai d’achèvement. Cependant, on ne constate pas de différence significative dans le délai d’achèvement entre les apprentis qui ont participé à un programme de formation aux métiers et ceux qui ne l’ont pas fait.



Graphique 2.1 Délai d’achèvement moyen, selon la sensibilisation à l’apprentissage ou la participation à un programme de formation aux métiers à l’école secondaire

2.2 Notes obtenues à l’école secondaire Les établissements d’enseignement postsecondaire utilisent les notes obtenues à l’école secondaire pour sélectionner leurs futurs étudiants, car ces notes donnent un bon indice de la réussite postsecondaire. Cependant, étant donné que le programme d’apprentissage est constitué à 80 % d’une formation en milieu de travail et que la formation théorique n’en représente que 20 %, on risque de ne pas observer les mêmes résultats.

En fait, dans cette étude, les persévérants, les finissants et les décrocheurs ont tous obtenu à peu près la même note moyenne à l’école secondaire, soit 74 %, ou B. Par contre, comme le montre le graphique 2.2, ceux qui ont obtenu principalement des A et A- à l’école secondaire terminent leur programme beaucoup plus rapidement que ceux qui n’ont eu que des B, C, D ou E.



Graphique 2.2 Délai d’achèvement moyen, selon la note moyenne obtenue à l’école secondaire

2.3 Préapprentissage Le fait d’avoir suivi un programme d’apprentissage avant celui auquel ils participent actuellement présente deux avantages potentiels pour les apprentis. Tout d’abord, ils peuvent obtenir des crédits correspondant à l’expérience ou aux connaissances acquises dans le cadre de l’apprentissage antérieur; ensuite, ils peuvent établir des liens avec des employeurs qui pourront les aider à trouver un stage de formation en milieu de travail lors de leur deuxième apprentissage.

Pour être encore plus précis, on peut chercher à savoir si l’apprenti détient un certificat de compagnon dans un autre métier, ce qui peut indiquer qu’il possède de l’expérience et a déjà eu des responsabilités. Si l’apprenti a obtenu ce certificat dans le cadre d’un apprentissage, alors il connaît déjà les objectifs d’un programme d’apprentissage avant de s’y inscrire.



D’un autre côté, les apprentis qui commencent un deuxième, voire troisième programme d’apprentissage sont plus âgés, en moyenne, que ceux qui entament une formation d’apprenti pour la première fois. Comme indiqué plus loin dans cette étude, l’âge au moment de l’inscription joue un rôle important sur la fréquence et le délai d’achèvement.

Le graphique 2.3a montre que les apprentis ont plus de chances de terminer un programme d’apprentissage lorsqu’il s’agit du premier auquel ils s’inscrivent.

Graphique 2.3a Apprentis suivant leur premier programme d’apprentissage, selon leur statut

Le graphique 2.3b indique qu’une plus grande proportion de décrocheurs et de persévérants que de finissants détient un certificat de qualification antérieur. Les apprentis qui détiennent un certificat de qualification antérieur ont ainsi moins de chances de terminer leur programme que ceux qui n’en ont pas.



En outre, les résultats montrent que les apprentis qui ont déjà été inscrits auparavant à un programme d’apprentissage dans lequel ils n’ont pas obtenu de certificat de compagnon ont plus de chances de terminer leur programme en cours que ceux qui, dans la même situation, ont obtenu un certificat de compagnon. (Voir le tableau A2.3d à l’annexe A.)

Graphique 2.3b Apprentis détenant un certificat de qualification antérieur dans un autremétier, selon leur statut

Le graphique 2.3c montre que les apprentis qui étaient inscrits dans un programme d’apprentissage antérieur mettent plus de temps à terminer leurs études que les apprentis suivant leur premier programme.



Graphique 2.3c Délai d’achèvement moyen, selon qu’il s’agit d’un premier programme et qu’il y a un certificat de qualification antérieur

2.4 Préapprentissage dans un métier connexe Une personne peut être amenée à souhaiter poursuivre une carrière dans un métier en travaillant dans un domaine analogue ou en suivant une formation technique dans un métier connexe. Par exemple, un jeune peut prendre un emploi d’étudiant en tant qu’aide d’une personne de métier. Le fait de travailler dans un métier connexe avant de commencer l’apprentissage devrait procurer aux nouveaux apprentis l’expérience et les connaissances du métier qui les aideront à réussir dans leur programme d’apprentissage. L’apprenti aura également plus de chances de trouver un employeur capable de lui offrir un stage de formation en milieu de travail. De la même façon, ceux qui ont suivi une formation technique avant l’apprentissage sont avantagés par rapport aux autres apprentis, car ils ont plus de chances de savoir ce qu’ils peuvent attendre du programme et de comprendre la documentation. Lorsqu’ils s’inscrivent en tant qu’apprentis, ils peuvent avoir à subir une évaluation des acquis et obtenir des crédits pour leur formation technique antérieure.



Le graphique 2.4a montre que les finissants sont considérablement plus nombreux que les décrocheurs ou les persévérants à avoir suivi une formation technique dans le métier avant de s’inscrire comme apprentis. Cela semble indiquer que le fait de suivre une formation technique avant de s’inscrire comme apprenti a des conséquences positives sur la réussite à l’apprentissage.

Comme indiqué dans les graphiques 2.4b et 2.4c, le pourcentage d’apprentis qui ont suivi une forme quelconque de formation technique avant de s’inscrire comme apprenti varie considérablement selon la province ou le territoire d’inscription, et selon le métier.

Graphique 2.4a Apprentis ayant suivi une formation technique dans le métier avant de s’inscrire comme apprentis



Graphique 2.4b Apprentis ayant suivi une formation technique dans le métier avant des’inscrire comme apprentis, par province et territoire



Graphique 2.4c Apprentis ayant suivi une formation technique dans le métier avant de s’inscrire comme apprentis, par métier



Les apprentis peuvent obtenir des crédits correspondant à une portion de leur formation technique ou de leur expérience professionnelle, selon son type, réduisant ainsi le temps qu’ils auront à consacrer à la formation technique ou en cours d’emploi afin de remplir les exigences de leur programme d’apprentissage.

Les apprentis ayant suivi une formation technique ou professionnelle antérieure dans un métier connexe devraient être avantagés, étant donné qu’ils ont vraisemblablement acquis certaines connaissances et compétences du métier. Cependant, ce préapprentissage leur est encore plus bénéfique s’il fait l’objet d’une évaluation et donne lieu à des crédits. Plus de 46 % des apprentis dont la formation technique ou professionnelle antérieure est évaluée reçoivent des crédits correspondant aux exigences de leur programme de formation technique. En outre, plus de 86 % des apprentis reçoivent des crédits correspondant au nombre d’heures exigées en matière d’expérience professionnelle.

On pourrait penser que les apprentis qui obtiennent des crédits pour leur formation technique terminent leur programme d’apprentissage plus rapidement que les autres apprentis, puisqu’ils ont moins de formation technique à effectuer. Pourtant, étant donné que celle-ci ne représente que 20 % environ du programme d’apprentissage, les crédits pourraient n’avoir qu’une faible incidence sur le délai d’achèvement.

Le graphique 2.4d montre que les apprentis ayant suivi une formation technique de préapprentissage dans un métier connexe mettent moins de temps à terminer que ceux qui ne l’ont pas fait. Les résultats indiquent en outre que les apprentis qui ont suivi une formation technique de préapprentissage mettent moins de temps à terminer que ceux qui ont travaillé dans un métier connexe avant de commencer leur apprentissage, bien que ces deux groupes ne soient pas incompatibles. Il semble donc que le fait de suivre une formation technique antérieure a des conséquences plus positives sur le délai d’achèvement que le fait de posséder une expérience professionnelle dans un métier connexe.

Les apprentis dont la formation est évaluée mettent également beaucoup moins de temps à terminer leur programme que ceux dont la formation ne l’est pas. Il n’y a toutefois pas de différence notable dans le délai d’achèvement selon que l’apprenti reçoit des crédits pour la formation technique ou les heures de travail.



Graphique 2.4d Délai d’achèvement moyen, selon la formation technique ou professionnellede préapprentissage, et selon l’évaluation de la formation et les crédits obtenus

2.5 Participation aux programmes de préapprentissage Certaines provinces ont consacré beaucoup d’efforts et d’argent aux programmes de préapprentissage, comme les programmes d’apprentissage pour les jeunes, les programmes de formation professionnelle ou aux métiers et les programmes d’enseignement coopératif. Mais ces efforts ont-ils une incidence sur la fréquence ou le délai d’achèvement? La participation aux programmes de préapprentissage peut amener les futurs apprentis à rencontrer des employeurs dans leur milieu. De plus, les apprentis peuvent acquérir une connaissance du métier, ce qui peut faciliter la formation technique ou en milieu de travail.

Comme le montre le graphique 2.5a, la participation aux programmes d’apprentissage de l’école secondaire varie considérablement selon la province et le territoire.



Graphique 2.5a Apprentis inscrits dans un programme de préapprentissage pendant leurs études secondaires, par province et territoire

Comme illustré dans les graphiques 2.5b et 2.5c, la participation aux programmes d’apprentissage pour les jeunes semble avoir une incidence négative sur la fréquence et le délai d’achèvement des apprentis qui terminent leur programme. Néanmoins, certains de ces programmes, comme le diplôme d’études professionnelles (DEP) au Québec, semblent bien avoir un effet positif sur les résultats de l’apprentissage. Comme le montre le graphique 2.5b, les élèves de l’école secondaire qui se sont inscrits au DEP avaient plus de chances de terminer leur apprentissage. La participation aux programmes de formation professionnelle ou aux métiers n’aurait apparemment pas d’incidence significative sur le délai d’achèvement; elle semble en revanche avoir une forte influence sur la fréquence d’achèvement, étant donné que les finissants ont suivi des programmes de formation professionnelle ou aux métiers en plus grand nombre que les décrocheurs ou les persévérants. (Voir le graphique 2.5b.)



Enfin, si la participation à un programme d’enseignement coopératif de préapprentissage ne semble pas vraiment se répercuter sur la fréquence d’achèvement, ce n’est pas le cas de son incidence sur le délai d’achèvement, ainsi que le montre le graphique 2.5c.

Graphique 2.5b Apprentis inscrits à un programme de préapprentissage pendant leurs études secondaires



Graphique 2.5c Délai d’achèvement moyen, selon l’inscription de l’apprenti à un programmed’apprentissage pour les jeunes, de formation professionnelle ou d’enseignement coopératif pendant ses études secondaires

2.6 Conseils sur l’apprentissage Le fait de recevoir des conseils sur l’apprentissage de la part d’un parent, d’un ami, d’un employeur ou d’un conseiller scolaire peut avoir son rôle à jouer dans la décision de s’inscrire à un programme d’apprentissage.

Le graphique 2.6 montre que recevoir des conseils sur les programmes d’apprentissage avant d’entamer une formation d’apprenti a, en moyenne, un effet positif sur le délai d’achèvement, sauf lorsque les conseils viennent d’un parent, où l’effet est alors négatif.



Graphique 2.6 Délai d’achèvement moyen, selon les conseils reçus sur l’apprentissage



2.7 Problèmes d’entrée Le graphique 2.7 illustre que les problèmes pour trouver un employeur ainsi que d’autres difficultés (non précisées) augmentent le délai d’achèvement. Déménager avant d’entreprendre un programme d’apprentissage n’a aucun effet significatif, tandis que suivre des études à l’extérieur du Canada avant d’entamer une formation d’apprenti réduit le délai d’achèvement. Cependant, ce dernier résultat peut s’expliquer par le fait que 14 % des apprentis instruits en dehors du Canada qui terminent leur formation sont coiffeurs-stylistes, et le programme de ce métier est plus court que bien d’autres programmes d’apprentissage. Par contre, seulement 8 % des apprentis instruits au Canada qui terminent leur apprentissage sont coiffeurs-stylistes.

Graphique 2.7 Délai d’achèvement moyen, selon les obstacles au préapprentissage



2.8 Connaître des gens qui travaillent dans le métier et incidence des influences

Dans la section 2.6, le rapport étudie l’incidence des conseils sur l’achèvement de l’apprentissage. Si les conseils représentent une certaine forme d’influence, celle-ci peut aussi provenir de sources plus variées. L’influence des autres constitue souvent un facteur déterminant dans la décision d’entreprendre une formation d’apprenti et de faire carrière dans les métiers spécialisés. Bon nombre de personnes commencent un apprentissage parce qu’elles connaissent quelqu’un qui travaille dans un corps de métier, comme un parent ou un ami. Toutefois, comme indiqué plus haut, les influences peuvent aussi provenir d’autres sources, comme d’un cours suivi à l’école secondaire sur un métier connexe, d’un passe-temps, d’un emploi d’été, ou d’un cours ou programme collégial ou universitaire.

Comme le montre le graphique 2.8, certains types d’influence ont d’importantes conséquences sur le délai d’achèvement. La plupart d’entre eux, comme la publicité, un passe-temps en rapport avec le métier, une expérience professionnelle ou d’enseignement coopératif pendant les études secondaires, une expérience professionnelle antérieure ou un programme scolaire ou collégial, ont des conséquences positives. Il existe toutefois certaines exceptions. Connaître quelqu’un dans le métier ou être influencé par une personne comme un membre de la famille, un collègue ou un enseignant présentent, en général, un effet négatif sur le délai d’achèvement. On ne constate aucune incidence significative sur le délai d’achèvement lorsqu’une personne entreprend un programme d’apprentissage parce qu’elle travaillait déjà dans le métier.



Graphique 2.8 Délai d’achèvement moyen, selon les sources d’influence sur l’entrée en apprentissage

2.9 Niveau d’instruction Les apprentis ont des parcours scolaires divers et variés. Pour certains, l’apprentissage ne représente pas la première option de carrière ou de scolarité. Bon nombre d’étudiants s’inscrivent au collège ou à l’université après l’école secondaire. En revanche, ils sont nombreux à ne pas avoir du tout suivi d’études secondaires. Compte tenu de l’importance des compétences essentielles dans les métiers, on peut penser que le niveau d’instruction a une incidence sur le délai et la fréquence d’achèvement.

Le graphique 2.9a montre que les finissants dont le niveau d’instruction est inférieur à l’école secondaire sont bien moins nombreux que les persévérants ou les décrocheurs. Plus globalement, le graphique 2.9b montre que les apprentis possédant un niveau d’instruction plus élevé mettent généralement moins de temps pour terminer leur apprentissage. En particulier, l’absence d’études secondaires présente l’incidence la plus négative, tandis que le fait de suivre des études collégiales ou universitaires est lié aux délais d’achèvement moyens les plus courts.



Graphique 2.9a Apprentis dont le niveau d’instruction est inférieur à l’école secondaire, selon leur statut



Graphique 2.9b Délai d’achèvement moyen, selon le niveau d’instruction le plus élevé avant l’apprentissage



3 Formation technique

Les expériences acquises par les apprentis pendant la formation technique peuvent considérablement influencer la probabilité qu’ils terminent leur formation et le temps qu’il leur faudra pour y parvenir. Le type de formation technique (y compris l’éducation à distance), la source de financement et la qualité de la formation constituent les principales variables de cette catégorie. Trente-quatre pour cent des finissants ont suivi une formation technique avant d’entreprendre un programme d’apprentissage, comparativement à seulement 24,6 % des décrocheurs et 29 % des persévérants.

3.1 Type de formation technique suivie La formation technique est offerte sous plusieurs formes différentes, notamment le stage pratique1, l’éducation à distance2 et le congé d’étude fractionné3. Le graphique 3.1a montre la méthode choisie par les apprentis pour suivre la formation technique. La somme des pourcentages n’égale pas 100 % du fait que certains apprentis ont recours à plus d’une méthode. Le stage pratique de longue durée constitue de loin la méthode la plus prisée. La méthode choisie par l’apprenti peut influencer la probabilité de terminer le programme d’apprentissage et le temps nécessaire pour y parvenir.

1 Dans le stage pratique, les employeurs libèrent les apprentis pour leur permettre d’assister à leur formation technique pendant une période déterminée chaque année, habituellement de cinq à huit semaines. 2 Dans l’enseignement à distance, les apprentis suivent leur formation technique sur Internet ou par correspondance sans être présents physiquement sur place, dans une salle de classe conventionnelle. 3 Dans le congé d’étude fractionné, les employeurs libèrent les apprentis pour leur permettre d’assister à leur formation technique pendant une journée (habituellement un jour par semaine).



Graphique 3.1a Répartition des apprentis, selon le type de formation technique

La documentation existante montre que les personnes concernées par l’apprentissage ont une préférence pour certaines méthodes de formation technique. L’étude du Forum canadien sur l’apprentissage (FCA) sur les obstacles à l’achèvement de la formation d’apprenti indique que la formation en stage pratique « risque de poser de graves problèmes aux employeurs pour la planification et l’exécution de leurs tâches » (FCA, 2004). En outre, le stage pratique peut entraîner une perte de revenu pour les apprentis, ce qui peut s’avérer problématique s’ils ont des personnes à charge.



Comme illustré dans le graphique 3.1b, le congé d’étude fractionné correspond à un délai d’achèvement plus court que la plupart des autres méthodes. La formation au rythme personnalisé affiche les résultats inverses, le délai d’achèvement étant alors plus long que pour la plupart des autres méthodes. Cependant, le congé d’étude fractionné semble mieux adapté à certains métiers qu’à d’autres. Par exemple, les apprentis menuisiers et plombiers-tuyauteurs qui l’ont utilisé ont mis plus de temps à terminer leur apprentissage que les apprentis ayant choisi d’autres méthodes de formation dans les mêmes métiers. (Voir le graphique 3.1c.)

Graphique 3.1b Délai d’achèvement moyen, par type de formation technique



Graphique 3.1c Incidence de la formation technique en congé d’étude fractionné sur le délai d’achèvement moyen des apprentis plombiers-tuyauteurs et menuisiers/ébénistes



3.2 Enseignement à distance La possibilité de suivre une formation technique à l’aide de l’enseignement à distance est relativement récente. Le graphique 3.2 montre que ceux qui suivent leur formation technique de cette manière mettent en moyenne plus de temps pour terminer leur apprentissage que ceux qui choisissent d’autres méthodes. Bien qu’elle soit statistiquement significative, cette différence doit être considérée comme peu importante, étant donné que le nombre d’apprentis qui ont recours à l’éducation à distance est plutôt limité. Graphique 3.2 Délai d’achèvement moyen, selon l’utilisation de l’éducation à distance



3.3 Principale source de financement Le financement que les apprentis reçoivent pour suivre leur formation technique provient de sources diverses. Le graphique 3.3 montre l’incidence sur le délai d’achèvement de ceux qui bénéficient de différentes sources de financement. La plupart de ces conséquences ne sont pas statistiquement différentes les unes des autres. En revanche, le financement par l’épargne personnelle correspond à un délai d’achèvement plus court, alors qu’il est plus long lorsque le financement provient de prêts fournis par des amis et l’employeur, comparativement à la plupart des autres sources.

Graphique 3.3 Délai d’achèvement moyen, selon la principale source de financement



3.4 Qualité et niveau de difficulté de la formation technique Une ancienne étude (Gallacher Whittaker, Crossan et Mills, 2004; FCA, 2004) a révélé que la qualité de la formation constitue un facteur essentiel pour déterminer si les apprentis termineront ou non leur programme. Alors que l’ENA de 2007 ne mesurait pas directement la qualité de la formation, l’enquête intégrait bien des questions sur les perceptions de la qualité.

Le graphique 3.4 montre que les apprentis qui trouvent que la formation technique est difficile et ceux qui ont du mal à comprendre les documents écrits mettent plus de temps à terminer leur programme, en moyenne, que les apprentis pour qui ce n’est pas le cas.

Graphique 3.4 Délai d’achèvement moyen, selon la difficulté de compréhension des documents écrits ou la difficulté de la formation technique



4 Expérience professionnelle

La section qui suit examine en détail les effets sur l’achèvement de l’apprentissage des expériences acquises par les apprentis pendant la portion de leur programme d’apprentissage représentée par la formation en milieu de travail.

4.1 Nombre d’employeurs Les apprentis qui effectuent au complet la portion de formation en milieu de travail de leur programme auprès du même employeur mettent moins de temps à rechercher un employeur que les apprentis qui ont plusieurs employeurs. On peut donc penser qu’ils terminent leur programme plus rapidement, en moyenne. Plus globalement, on peut prévoir une augmentation du délai d’achèvement en fonction du nombre d’employeurs, surtout s’il existe des écarts importants selon les emplois. Le graphique 4.1 montre une forte corrélation entre le délai d’achèvement et le nombre d’employeurs. Les apprentis qui ont un ou deux employeurs ont tendance à terminer leur programme dans un délai avoisinant la durée nominale pour la plupart des métiers. Les délais d’achèvement s’accroissent considérablement lorsque les apprentis ont au moins trois employeurs différents, et davantage s’ils en ont au moins six.



Graphique 4.1 Délai d’achèvement moyen, selon le nombre d’employeurs pendant le programme d’apprentissage



4.2 Taille de l’entreprise On pourrait croire que le nombre d’employés présents dans l’entreprise où les apprentis suivent leur formation professionnelle se répercute sur la diversité des expériences qui leur sont offertes. Les apprentis qui acquièrent un vaste éventail d’expériences auprès d’un seul employeur de grande envergure devraient terminer leur programme plus rapidement. Pourtant, comme l’indique le graphique 4.2, le nombre de personnes employées par l’entreprise de l’apprenti la plus récente n’a pas d’effet significatif sur le délai d’achèvement.

Graphique 4.2 Délai d’achèvement moyen, selon le nombre d’employés dans l’entreprise où les apprentis suivent leur formation en milieu de travail



4.3 Travailler dans plus d’une province ou d’un territoire Les apprentis peuvent effectuer leur programme d’apprentissage dans plus d’une province ou d’un territoire de deux façons : en s’inscrivant dans plus d’une province, ou en s’inscrivant dans une seule province ou un seul territoire, mais en effectuant une partie de leur formation dans un(e) autre. Du fait que les crédits de formation ne sont pas transférables automatiquement d’une administration à l’autre, on peut penser que la mobilité interprovinciale augmente le délai d’achèvement.

Le graphique 4.3a montre l’incidence sur le délai d’achèvement de plusieurs variantes des deux scénarios décrits ci-dessus. En général, les apprentis qui s’inscrivent dans plus d’une administration ou qui travaillent dans une administration autre que celle où ils se sont inscrits mettent plus de temps à terminer leur programme d’apprentissage. Les différences sont relativement mineures pour ceux qui travaillent dans des entreprises ayant des succursales dans plusieurs provinces ou territoires, mais elles restent statistiquement significatives. Le fait de ne pas recevoir de crédits pour le travail effectué en dehors de la province d’inscription contribue davantage à augmenter le délai d’achèvement que tous les autres facteurs.



Graphique 4.3a Délai d’achèvement moyen, selon les conditions dans lesquelles les apprentis ont travaillé dans plus d’une province ou d’un territoire

Le graphique 4.3b montre une légère variation sur ce point. Ceux qui travaillent en dehors de leur province d’inscription parce que leur travail les y amène terminent leur programme beaucoup plus rapidement que les apprentis qui travaillent en dehors de leur province d’inscription en raison d’un manque de travail chez eux.



Graphique 4.3b Délai d’achèvement moyen, selon la raison pour laquelle les apprentis travaillent dans une autre province ou un autre territoire



4.4 Supervision des compagnons Dix-neuf pour cent des apprentis ont déclaré ne pas avoir été supervisés en permanence. Le graphique 4.4 montre que le délai d’achèvement moyen des apprentis qui sont supervisés en permanence est beaucoup plus court que celui des apprentis qui sont parfois laissés sans supervision. Le délai d’achèvement moyen est également plus long pour ceux qui sont restés sans supervision pendant au moins cinq semaines durant leur programme.

Graphique 4.4 Délai d’achèvement moyen, selon la supervision de l’apprenti



4.5 Difficulté du travail Les apprentis qui trouvent le travail difficile peuvent se décourager et ne pas terminer leur programme, et sont plus susceptibles d’interrompre leur formation. Le graphique 4.5 montre que les apprentis qui trouvent le travail difficile mettent plus de temps à terminer leur apprentissage que ceux dont ce n’est pas le cas. Graphique 4.5 Délai d’achèvement moyen, selon la difficulté du travail



4.6 Utilisation d’un cahier de suivi Soixante-dix pour cent des apprentis finissants ont déclaré utiliser un cahier de suivi pendant leur apprentissage. Le cahier de suivi permet d’indiquer les progrès réalisés par l’apprenti et de mettre en relief les compétences, les tâches ou les stages d’apprentissage restant à effectuer. Cependant, comme indiqué dans le tableau A4.6 à l’annexe A, l’utilisation d’un cahier de suivi n’entraîne pas de différences significatives dans le délai d’achèvement moyen. Les apprentis qui utilisent un cahier de suivi mettent en moyenne 5,06 ans pour terminer leur programme contre 5,09 ans pour ceux qui n’en utilisent pas.

4.7 Appartenance à un syndicat pendant l’apprentissage Le graphique 4.7 montrent que les apprentis qui sont syndiqués à la fin de leur programme d’apprentissage mettent plus de temps à terminer leur programme que ceux qui ne le sont pas. Toutefois, cette différence peut être propre à chaque métier, car on constate d’importants écarts dans l’étendue de l’appartenance à un syndicat entre les différents métiers. Le graphique 4.7 montre que dans presque tous les métiers comptant un grand nombre d’employés syndiqués et non syndiqués, les apprentis syndiqués mettent habituellement plus de temps, en moyenne, pour terminer leur programme que les apprentis non syndiqués.



Graphique 4.7 Durée moyenne avant l’achèvement de la formation, selon l’appartenance à un syndicat : Groupes de métier choisis



5 Difficultés rencontrées pendant l’apprentissage

5.1 Obstacles rencontrés durant l’apprentissage Dans l’ensemble, les apprentis qui signalent d’importants obstacles à l’achèvement de l’apprentissage sont relativement peu nombreux. Par exemple, aucun des obstacles indiqués dans le graphique 5.1 n’a été signalé par plus de 20 % environ des répondants. Par contre, ce même graphique montre également que, dans certains cas, il y a corrélation entre la présence d’un obstacle et l’augmentation du délai d’achèvement.

Graphique 5.1 Délai d’achèvement moyen, selon les obstacles rencontrés



5.2 Aide financière Les apprentis peuvent bénéficier de plusieurs formes d’aide financière pendant leur formation. Cette aide peut provenir d’un grand nombre de sources différentes, notamment les gouvernements, les syndicats, les employeurs, la famille ou les ressources personnelles. Il peut s’agir d’une augmentation de salaire, d’une aide de l’employeur autre salariale, d’une aide financière de l’employeur pour la formation technique, de l’assurance-emploi, d’une aide au logement ou au déménagement.

Comme le montre le graphique 5.2, tous les types d’aide ne réduisent pas le délai d’achèvement plus court. Les apprentis qui reçoivent une aide au transport, au logement ou de subsistance mettent beaucoup plus longtemps à terminer leur programme que ceux qui n’en bénéficient pas. Cette constatation cadre avec la conclusion précédente indiquant que ceux qui déménagent mettent plus de temps à terminer leur apprentissage; elle semble en outre indiquer que l’aide au déménagement ne compense pas les autres effets négatifs du déménagement. En revanche, les apprentis qui reçoivent un salaire plus élevé ou une aide financière pendant la formation technique terminent leur programme d’apprentissage beaucoup plus rapidement que les apprentis qui ne bénéficient pas de ce type d’aide.



Graphique 5.2 Délai d’achèvement moyen, par type d’aide financière reçue

5.3 Principale raison de ne pas terminer le programme d’apprentissage Les apprentis peuvent faire face à de nombreux obstacles pendant leur programme d’apprentissage. Par contre, ces obstacles ne les conduisent pas forcément à abandonner leur formation. Le graphique 5.3 montre les principales raisons de ne pas terminer le programme, dont la première est le manque de travail et l’insuffisance des revenus.



Graphique 5.3 Décrocheurs, selon la principale raison de ne pas terminer le programme d’apprentissage



6 Données démographiques

6.1 État civil et personnes à charge Le graphique 6.1a montre que les apprentis qui sont mariés ou vivent en union libre, ou ceux ayant une ou plusieurs personnes à charge, mettent plus de temps pour terminer leur programme, en moyenne, que les apprentis célibataires ou sans personne à charge. Le graphique 6.1b montre que ceux qui ont une ou plusieurs personnes à charge sont plus susceptibles d’abandonner leur programme que ceux qui n’en ont pas. Il va sans dire que ces deux résultats sont liés, étant donné que les apprentis mariés ont plus de chances d’avoir des personnes à charge.

Graphique 6.1a Délai d’achèvement, selon l’état civil et le nombre de personnes à charge au moment de commencer le programme d’apprentissage



Graphique 6.1b Apprentis ayant au moins une personne à charge à la fin de leur programmed’apprentissage ou au moment de l’enquête, selon leur statut

6.2 Autres caractéristiques personnelles Le graphique 6.2 montre les conséquences de plusieurs caractéristiques des apprentis sur le délai d’achèvement. Les apprentis qui sont blancs, citoyens canadiens de naissance, souffrent d’un handicap ou ne parlent pas la même langue au travail que chez eux mettent tous plus de temps à terminer leur programme d’apprentissage, en moyenne, que les apprentis ne possédant pas ces caractéristiques. On ne constate pas de différence significative dans le délai d’achèvement entre les apprentis d’origine autochtone et les autres.



Graphique 6.2 Délai d’achèvement moyen, selon les caractéristiques de l’apprenti



6.3 Groupe de métiers La durée des programmes d’apprentissage varie selon les métiers. La plupart des programmes durent théoriquement quatre ans. Cependant, certains durent cinq ans, et d’autres deux ou trois ans. On pourrait ainsi croire que le délai d’achèvement moyen est différent selon le groupe de métiers. Le graphique 6.3 montre qu’il existe des différences non négligeables dans le délai d’achèvement réel d’une catégorie de métier à l’autre. Ces différences sont partiellement corrélées aux différences dans les délais d’achèvement théoriques. (Les barres jaunes sur le graphique indiquent les quelques métiers dont le délai d’achèvement nominal est de trois ans tandis que les barres vertes désignent les métiers dont le délai d’achèvement nominal est de deux ans.) Par exemple, l’apprentissage du métier de coiffeur-styliste dure habituellement deux ans, tandis que la plupart des autres métiers demandent un apprentissage de quatre ans. Il n’est donc pas surprenant de constater que le délai d’achèvement moyen dans ce métier est le plus court. Il existe toutefois des différences significatives également dans les métiers dont l’apprentissage dure théoriquement quatre ans.



Graphique 6.3 Délai d’achèvement moyen, par groupe de métiers



6.4 Métiers désignés Sceau rouge Le programme interprovincial du Sceau rouge a été conçu à l’origine pour faciliter la mobilité des gens de métier entre les administrations canadiennes. Plus récemment, nombre de ces dernières ont adopté les examens obligatoires pour obtenir la désignation Sceau rouge comme leurs examens d’accréditation.

Tous les métiers ne sont pas désignés comme des métiers Sceau rouge. Cependant, selon le Système d’information sur les apprentis inscrits, les métiers du Sceau rouge représentaient 87,5 % de tous les apprentis inscrits à la fin 2007.

Le graphique 6.4 montre que les apprentis inscrits dans les métiers désignés Sceau rouge mettent en moyenne beaucoup plus de temps pour terminer leur programme que les apprentis des autres métiers. Cela peut en partie s’expliquer par le fait que, comme indiqué plus haut, la durée nominale des programmes d’apprentissage des métiers non désignés Sceau rouge est largement inférieure à celle des métiers du Sceau rouge, en moyenne. De plus, de nombreuses administrations offrent des programmes de formation débouchant sur une accréditation pour les corps d’état de la seconde œuvre d’un métier désigné Sceau rouge. Ces corps d’état constituent une bonne partie des métiers non désignés Sceau rouge. La durée nominale de la formation à ces métiers est habituellement plus courte que celle des métiers du Sceau rouge, ce qui peut expliquer pourquoi la durée du programme des autres métiers est généralement moins longue.



Graphique 6.4 Délai d’achèvement moyen, selon l’inscription aux programmes du Sceau rouge

6.5 Province d’inscription On pourrait penser que la province d’inscription a une incidence à la fois sur la probabilité de terminer l’apprentissage et sur le temps nécessaire pour y parvenir, en raison des différences constatées dans les conditions du marché du travail, les méthodes de prestation de la formation, les exigences des programmes et les mécanismes de soutien. Comme le montre le graphique 6.5, le délai d’achèvement moyen varie considérablement selon les provinces et les territoires. En général, les apprentis des provinces de l’Ouest et de l’Ontario mettent moins longtemps pour terminer leur programme que ceux des provinces de l’Atlantique et du Québec. Cela semble concorder avec une explication des différences sur le marché du travail, puisque ces dernières provinces ont tendance à afficher les niveaux d’emploi les plus bas. Les résultats du Québec sont peut-être également influencés par le fait que seuls les métiers de l’industrie du bâtiment ont été échantillonnés dans cette province.



Graphique 6.5 Délai d’achèvement moyen, par province et territoire d’inscription



6.6 Âge au moment de l’inscription Le graphique 6.6a montre que les taux d’achèvement ont tendance à chuter à mesure que l’âge des apprentis augmente. La baisse du pourcentage de finissants est particulièrement marquée pour ceux qui commencent un apprentissage après 50 ans.

Le délai d’achèvement suit un schéma différent, comme illustré dans le graphique 6.6b. Ici, les apprentis plus âgés mettent généralement moins de temps pour terminer leur programme. La différence est minime chez les trois groupes d’âge les plus jeunes, jusqu’à l’âge de 29 ans. À partir de cet âge, on constate une baisse importante du délai d’achèvement avec l’âge, avec une baisse particulièrement marquée pour les apprentis âgés d’au moins 50 ans. Par conséquent, le tableau général montre que les apprentis plus âgés sont moins nombreux à terminer leur apprentissage, mais ceux qui y parviennent le font plus rapidement.

Graphique 6.6a Finissants, selon l’âge au moment de l’inscription



Graphique 6.6b Délai d’achèvement moyen, par groupe d’âge

6.7 Genre Dans l’ensemble, les données de l’ENA concordent avec celles du Système d’information sur les apprentis inscrits de 2007, qui montre que les femmes ne représentent qu’un peu plus de 10 % de tous les apprentis inscrits. Même si le nombre d’apprenties est en hausse (la représentation des femmes parmi les nouveaux apprentis est passée de 10,4 % en 1997à 12,6 % en 20074 ), il est juste de dire que les hommes ont toujours dominé l’apprentissage et les métiers. Un fort pourcentage de femmes est inscrit dans le métier de coiffeur-styliste, dont la durée nominale du programme n’est que de deux ans. Les comparaisons entre les sexes doivent être examinées sous cet éclairage. Pour cette raison, le graphique 6.7 met en relief les quelques métiers spécialisés où le nombre de femmes est suffisamment élevé pour produire de bons résultats.

4 Source : Statistique Canada, Système d’information sur les apprentis inscrits, 2009.



Le graphique montre que, globalement, les femmes terminent leur programme beaucoup plus rapidement que les hommes. Toutefois, au sein des métiers de coiffeur-styliste et de la restauration, les différences dans le délai d’achèvement ne sont pas très marquées. Cela semble indiquer que le temps généralement plus court qu’il faut aux femmes pour terminer leur programme correspond à la durée nominale inférieure de l’apprentissage dans ces métiers-là, où il y a une forte concentration de femmes. Néanmoins, dans le cas du métier d’électricien en bâtiment, où la proportion de femmes est limitée, mais où le nombre absolu est relativement élevé compte tenu du nombre d’apprentis dans ce métier, les femmes terminent effectivement leur programme plus rapidement que les hommes. La différence est à peine significative en raison de l’erreur d’échantillonnage importante concernant les femmes.

Graphique 6.7 Délai d’achèvement moyen, selon le sexe : métiers sélectionnés



7 Sommaire des résultats de la régression

Analyse de régression multiple

La réussite à l’apprentissage est influencée par un grand nombre de facteurs, qui peuvent agir séparément ou en combinaison. Par exemple, le sexe et le métier peuvent tous deux influencer le délai d’achèvement. Par contre, pris ensemble, l’un peut avoir plus d’influence que l’autre, ou n’en avoir aucune une fois que l’autre est pris en considération.

Dans la recherche par enquête, la technique statistique normalisée permettant de prédire les résultats à partir de plusieurs facteurs différents est connue sous le nom d’analyse de régression multiple, ou modèle de régression. Cette technique repose sur une équation dans laquelle le résultat (ou variable dépendante) est considéré comme la combinaison linéaire d’une série de facteurs (indices ou variables indépendantes). La contribution de l’un des indices au résultat est représentée par un coefficient de régression, dont la valeur dépend de l’effet de l’indice lui-même et des autres variables du modèle. Les dimensions relatives des coefficients de régression dans un modèle particulier peuvent servir à indiquer les contributions relatives des facteurs d’intérêt. Les modèles qui intègrent ou excluent une variable en particulier peuvent également servir à déterminer la contribution unique de cette variable tout en tenant compte de l’effet des autres.

Régression logistique : si le résultat est une variable continue, comme le revenu, on peut calculer les coefficients d’une façon plutôt directe, à l’aide de techniques bien établies. Cependant, certains résultats d’intérêt dans l’ENA de 2007, en particulier selon si une personne est employée ou au chômage, sont binaires ou dichotomiques (ils n’ont que deux catégories). Les techniques de régression ordinaires (moindres carrés) ne sont pas adaptées à de tels résultats. Pour contourner cet écueil, on repose le problème pour tenter de prédire la probabilité (plus précisément, les chances) qu’une personne se trouve dans l’une ou l’autre catégorie. Les coefficients de régression peuvent être calculés à l’aide des chances (plus précisément, le logarithme des chances).

Interprétation des coefficients de régression : bon nombre des résultats de ce rapport sont présentés sous la forme de coefficients de régression. En général, on peut interpréter un coefficient de régression comme la représentation du changement de résultat à prévoir à la suite du changement d’une seule unité de l’indice. Les coefficients bivariés (parfois appelés « effets absolus ») correspondent à la corrélation entre un indice unique et le résultat, sans tenir compte de l’effet des autres variables. Les coefficients multivariés (parfois appelés « effets relatifs ou uniques ») désignent les effets d’un indice particulier tout en tenant compte de l’effet de tous les autres indices entrant dans l’équation.

Les coefficients de régression logistique sont plus difficiles à interpréter que les coefficients de régression ordinaire, car le résultat prédit par le modèle ne correspond pas à la valeur dichotomique directe (0,1), mais à une fonction plus complexe de la probabilité du résultat. Cependant, dans tous les cas, les dimensions relatives des coefficients sont comparables pour les indices qui se trouvent sur la même échelle et pour un indice unique sur plus d’un seul modèle.

La signification statistique des coefficients de régression est déterminée d’après l’intervalle de confiance de la même façon que celle indiquée plus haut. Le point de référence spécifique est un coefficient de zéro, ce qui indiquerait que le facteur n’a aucune corrélation avec la variable des résultats.

Des explications plus détaillées, fondées sur les résultats réels des modèles utilisés ici, sont fournies dans les sections correspondantes.



7.1 Vue d’ensemble des modèles et des variables

Les sections précédentes répartissaient le délai d’achèvement selon le niveau d’instruction, le groupe de métiers et d’autres facteurs, en les examinant tous séparément. Cependant, les résultats sont influencés par plusieurs variables agissant de concert. L’analyse de la régression présentée dans cette section offre un tableau des effets conjugués des variables explicatives et examine les effets uniques de chacune d’elles, en tenant compte de l’effet des autres. Accessoirement, les résultats de l’analyse de la régression peuvent s’interpréter comme indiquant les effets progressifs des variables explicatives sur le résultat d’intérêt.

On utilise deux modèles de régression différents pour examiner les effets de diverses caractéristiques sur l’achèvement du programme d’apprentissage. Le premier consiste en une régression logistique dont la variable dépendante est l’achèvement ou le non-achèvement (codifiée par 1 et 0, respectivement). Le second est un modèle de régression linéaire simple dont la variable dépendante est le délai d’achèvement. Compte tenu du nombre important de variables susceptibles d’influencer le délai d’achèvement, les chercheurs ont dû procéder à une sélection pour éviter au modèle de devenir trop compliqué. Ils ont ainsi essayé plusieurs modèles et ont conservé les variables ayant la plus forte puissance prédictive dans le modèle définitif, lequel contient 39 variables. Les variables indépendantes des deux modèles sont identiques afin de pouvoir comparer les coefficients.

En général, les résultats de la régression des deux modèles concordent avec les conclusions tirées dans les sections précédentes. Cela indique que les effets déjà identifiés sont relativement indépendants les uns des autres et ne sont pas en forte corrélation. Par conséquent, les personnes possédant une combinaison « optimale » de caractéristiques devraient logiquement terminer leur programme d’apprentissage beaucoup plus rapidement que ceux possédant une combinaison de caractéristiques opposée.

Dans un souci de simplicité, seuls les coefficients modèles et les intervalles de confiance correspondants sont illustrés dans les tableaux qui suivent. Des coefficients positifs indiquent une probabilité plus élevée de terminer le programme d’apprentissage chez le groupe représenté par la variable indépendante sur l’axe vertical, par rapport à ceux qui ne sont pas dans le groupe ou au groupe de référence, comme indiqué. Un coefficient est statistiquement significatif si sa barre d’erreur ne traverse pas le point zéro sur l’axe horizontal.



Le modèle de régression logistique binaire présente une très faible puissance prédictive (R2 de Nagelkerke = 0,109) tandis que le modèle de régression linéaire comporte une puissance prédictive légèrement supérieure (R2 = 0,260). (Voir les tableaux A7.1a et A7.1b à l’annexe A.)

7.2 Modèle logistique : fréquence d’achèvement Les coefficients correspondant au modèle de régression logistique sont indiqués dans le graphique 7.2. Les résultats du modèle peuvent différer de ceux obtenus pour chaque variable prise séparément, car le coefficient de chacun de ces facteurs est fondé sur la prise en compte de tous les autres facteurs présents dans le modèle. En ce sens, les effets illustrés par le modèle sont plus proches d’un rapport de « causalité » que ceux constatés en examinant les facteurs séparément. Les résultats du modèle peuvent être résumés comme suit :

La fréquence d’achèvement est beaucoup plus faible chez les apprentis dont le niveau d’instruction est inférieur à l’école secondaire que chez ceux possédant un niveau d’instruction plus élevé.

La fréquence d’achèvement est plus faible chez les apprentis des administrations autres que l’Île-du-Prince-Édouard et les Territoires-du-Nord-Ouest que chez ceux de l’Ontario (le groupe de référence, dans ce cas).

La fréquence d’achèvement est plus élevée chez ceux qui ont bénéficié d’une aide au transport et d’une aide salariale pendant leur formation.

Les apprentis dont les employeurs ne respectent pas les règles et ceux qui sont confrontés à un manque de travail sont moins susceptibles de terminer leur programme.

La fréquence d’achèvement est plus élevée chez les apprentis qui suivent une formation technique dans le métier avant d’entreprendre leur programme d’apprentissage et chez ceux qui reçoivent des crédits pour une formation technique antérieure.

Ceux qui travaillent en dehors de la province d’inscription et ont plus d’un employeur ont une fréquence d’achèvement plus élevée.

La sensibilisation à l’apprentissage pendant les études secondaires est en corrélation négative avec la fréquence d’achèvement.

En général, le modèle montre que les différences entre les administrations sont globalement plus importantes que les différences correspondant aux autres facteurs. Cela indique que les caractéristiques non mesurées des administrations, comme les conditions du marché du travail, représentent la plupart des différences entre les administrations. Cela peut également contribuer à expliquer la puissance explicative généralement faible de ce modèle.



Graphique 7.2 Coefficients de régression logistique binaire relativement à la fréquence d’achèvement



7.3 Modèle linéaire : délai d’achèvement Les coefficients utilisés dans le modèle de régression linéaire correspondant au délai d’achèvement sont indiqués dans les graphiques 7.3a et 7.3b. Bien que les modèles linéaires et logistiques diffèrent par leur détail statistique, l’interprétation de ces coefficients est essentiellement identique à celle du modèle logistique. La principale différence est que les coefficients positifs correspondant à un facteur indiquent que ce dernier contribue à un délai d’achèvement plus long. Les résultats de ce modèle peuvent être résumés comme suit :

Le délai d’achèvement est plus court lorsque les apprentis ont suivi des études postsecondaires alors qu’il est plus long lorsque le niveau d’instruction est inférieur à l’école secondaire (les études secondaires constituent la catégorie de référence). Les bonnes notes obtenues à l’école secondaire contribuent également à réduire le délai d’achèvement.

Comparativement à ceux de l’Ontario, les apprentis de la Nouvelle-Écosse, du Nouveau-Brunswick, du Québec et de Terre-Neuve-et-Labrador affichent un délai d’achèvement beaucoup plus long, alors que celui des apprentis de l’Alberta et de la Colombie-Britannique est plus court.

Souffrir d’un handicap entraîne un délai d’achèvement plus long. Le délai d’achèvement est plus long lorsque les apprentis sont mariés et

qu’ils ont des personnes à charge. Les apprentis dont les employeurs ne respectent pas les règles et ceux qui

sont confrontés à un manque de travail mettent plus de temps à terminer leur formation.

Le délai d’achèvement est plus long lorsque les apprentis appartiennent à un syndicat.

Le fait de suivre une formation technique avant de commencer un programme d’apprentissage contribue à réduire le délai d’achèvement.

Participer à un programme du niveau secondaire qui se rapporte à l’apprentissage contribue à augmenter le délai d’achèvement.

Le coefficient de l’âge réduit, mais statistiquement significatif, montre que les apprentis plus jeunes sont plus susceptibles de mettre plus de temps à terminer leur programme. Ce coefficient n’est pas directement comparable aux autres étant donné que l’âge est une variable continue.

Une fois encore, les effets liés aux administrations sont généralement plus importants que les autres effets du modèle, indiquant que les caractéristiques non mesurées de ces dernières peuvent avoir une grande influence sur les résultats.



Le genre et l’apprentissage dans un métier désigné Sceau rouge n’a pas une incidence prononcée sur le délai d’achèvement, car ces deux variables sont étroitement corrélées avec les métiers eux-mêmes. On trouve la majorité des apprenties dans les métiers de la restauration et de coiffeur-styliste.

Presque tous les métiers affichent un délai d’achèvement plus court que celui du groupe des électriciens. Les exceptions sont les métiers d’éducateur de la petite enfance, de mécanicien d’appareils industriels et de menuisier/ébéniste, pour lesquels les résultats ne sont pas significatifs, et le métier de revêtement intérieur, dont le délai d’achèvement est plus long.



Graphique 7.3a Coefficients de régression linéaire relativement au délai d’achèvement



Graphique 7.3b Coefficients de régression linéaire relativement au délai d’achèvement, par groupe de métiers



8 Résumé et conclusion

8.1 Comparaison des conclusions tirées des statistiques descriptives et de l’analyse de la régression

Le tableau 8.1 résume les conclusions de cette étude, en présentant une comparaison des résultats tirés des analyses descriptives et de la régression. En majeure partie, les résultats de la régression reflètent étroitement ceux de l’analyse descriptive. Cela indique qu’un grand nombre des variables du modèle ont des effets qui sont indépendants de ceux des autres variables. Les résultats relatifs à la fréquence d’achèvement ne sont pas toujours parallèles à ceux du délai d’achèvement, indiquant que différents facteurs peuvent influencer la réussite à l’apprentissage et le temps nécessaire pour y parvenir.

Dans la plupart des cas, les effets étaient moindres dans l’analyse de la régression que dans ceux de l’analyse descriptive. Ce n’est pas surprenant, étant donné que les coefficients du modèle de régression montrent l’effet unique de chaque variable une fois l’effet des autres variables du modèle pris en compte. Lorsqu’ils sont combinés, chacun des effets a tendance à diminuer.



Tableau 8.1 Comparaison des conclusions tirées des statistiques

descriptives et de l’analyse de la régression

Variables

Statistiques descriptives

Incidence sur

Fréquence d’achèvement

Délai d’achèvement

Analyse de la régression

Incidence sur

Fréquence d’achèvement

Délai d’achèvement

Données démographiques et caractéristiques des apprentis Âge au début de l’apprentissage - - - - Femmes S.O. - = = État civil S.O. + = + Personnes à charge S.O. + + + Handicap S.O. + = + Citoyen canadien S.O. + = = Origine ethnique (blanc) S.O. + = =

Provinces et territoires5 Terre-Neuve-et-Labrador S.O. + - + Île-du-Prince-Édouard S.O. + = = Nouvelle-Écosse S.O. + = + Nouveau-Brunswick S.O. + - + Québec S.O. + - + Manitoba S.O. = - = Saskatchewan S.O. = - = Alberta S.O. = - - Colombie-Britannique S.O. - - - Yukon S.O. = - = Territoires-du-Nord-Ouest S.O. = = =

Expérience de préapprentissage et expérience d’apprentissage Notes obtenues à l’école secondaire

= - = -

Sensibilisation à l’apprentissage à l’école secondaire

= + - =

Travail ou programme d’ens. coop. à l’école secondaire

S.O. = = +

Éducation postsecondaire + - = -

Éducation inférieure à l’école secondaire

- + - +

Problèmes pour trouver un premier employeur

S.O. + = =

5 Le délai et la fréquence d’achèvement relatifs aux provinces et territoires sont comparables à ceux de

l’Ontario, ce pour quoi cette province ne figure pas dans le tableau.



Problèmes pour commencer un programme d’apprentissage

S.O. + = =

Éducation en dehors du Canada S.O. - = + Formation technique antérieure dans le métier

+ - + -

Évaluation de la formation S.O. - = = Crédit pour la formation technique S.O. = + = Crédit pour les heures de travail S.O. = = = Nombre d’employeurs S.O. + + + Travail en dehors de la province S.O. + + = Appartenance à un syndicat S.O. + = + Obstacles : conditions de travail S.O. + = - Obstacles : manque de travail S.O. + - + Obstacles : l’employeur ne respectait pas les règles

S.O. + - +

Aide : salaire pendant la formation technique

S.O. - + =

Aide : coûts de transport S.O. + + = Métier désigné Sceau rouge S.O. + = = Remarque : dans ce tableau, le signe « + » dans les colonnes du délai d’achèvement se traduit par une incidence négative sur le délai d’achèvement (c.-à-.d., augmentation du délai d’achèvement), tandis que le signe « - » dans ces mêmes colonnes signifie une incidence positive sur le délai d’achèvement (c.-à-d., réduction du délai d’achèvement).

8.2 Effets robustes des variables indépendantes sur la fréquence et le délai d’achèvement

Le tableau 8.2 présente un résumé plus concis des effets qui sont statistiquement significatifs d’après l’analyse descriptive et l’analyse de la régression. On peut considérer que ces effets sont importants dans le sens où les premiers effets indiqués par les statistiques descriptives ne sont pas atténués par la présence d’autres variables dans le modèle de régression, au point de devenir non significatifs. Autrement dit, les corrélations entre les variables ne sont pas suffisantes pour réduire les effets observés au départ à des effets non significatifs.



Tableau 8.2 Effets robustes des variables indépendantes

sur la fréquence et le délai d’achèvement

Fréquence d’achèvement Délai d’achèvement Effet positif

Formation technique antérieure dans le métier

Effet négatif

Âge au début de l’apprentissage Éducation inférieure à l’école secondaire

Aucun effet Notes obtenues à l’école secondaire

Effet positif

Âge au début de l’apprentissage Inscription en Colombie-Britannique Notes obtenues à l’école secondaire Éducation postsecondaire Formation technique antérieure dans le métier

Effet négatif

Marié Personnes à charge Handicap Inscription à Terre-Neuve-et-Labrador Inscription en Nouvelle-Écosse Inscription au Québec Éducation inférieure à l’école secondaire Nombre d’employeurs Appartenance à un syndicat Obstacles : manque de travail Obstacles : l’employeur ne respectait pas les règles

Aucun effet

Inscription au Manitoba Inscription en Saskatchewan Inscription au Yukon Inscription dans les Territoires-du-Nord-Ouest Crédits pour la formation technique Crédits pour les heures de travail

Remarque : un « effet positif » est un facteur qui réduit le délai d’achèvement ou augmente la fréquence d’achèvement. Un « effet négatif » est un facteur qui augmente le délai d’achèvement ou réduit la fréquence d’achèvement. « Aucun effet » signifie que la variable n’a aucune incidence apparente sur le délai ou la fréquence d’achèvement.



8.3 Conclusion Les apprentis qui ont suivi des études postsecondaires ont tendance à terminer leur programme d’apprentissage plus rapidement que ceux qui n’ont pas fini leurs études secondaires. En outre, les apprentis qui n’ont pas suivi d’études secondaires n’ont pas autant de chances de terminer leur programme d’apprentissage que les apprentis qui en ont suivi.

Si l’on observe la province d’inscription, où la variable de contrôle est l’Ontario, les apprentis inscrits dans les provinces de l’Atlantique mettent généralement plus de temps à terminer leur programme que les apprentis inscrits dans les provinces de l’Ouest, qui le terminent plus rapidement. De plus, les apprentis de l’Ontario ont plus de chances de terminer leur programme d’apprentissage que les apprentis dans la plupart des autres provinces.

Les apprentis inscrits dans un métier désigné Sceau rouge mettent généralement plus de temps pour terminer leur programme que ceux inscrits dans les autres métiers. Ce n’est pas surprenant, puisque la durée nominale des programmes d’apprentissage du Sceau rouge est souvent plus longue que celle des autres métiers. Si l’on considère l’influence du métier sur le délai d’achèvement, l’effet marginal de l’inscription à un métier désigné Sceau rouge n’est pas significatif.

Les apprentis qui sont mariés, ceux qui ont des personnes à charge et ceux qui souffrent d’un handicap au moment de commencer leur programme mettent normalement plus de temps pour terminer leur apprentissage que les autres. Cependant, les apprentis qui ont des personnes à charge ont plus de chances de terminer leur programme que ceux qui n’en ont pas.

Si l’on se penche sur les obstacles, les apprentis confrontés à un manque de travail et ceux dont les employeurs ne respectent pas les règles mettent plus de temps à terminer leur programme et sont moins susceptibles d’y parvenir.

En examinant la formation en milieu de travail, les apprentis qui ont plus d’un employeur et ceux qui sont syndiqués à la fin de leur apprentissage ont tendance à mettre plus de temps pour terminer leur programme. Toutefois, l’augmentation du nombre d’employés dans l’entreprise augmente d’autant la probabilité d’achèvement.

Les apprentis qui suivent une formation technique antérieure dans un métier connexe terminent souvent leur programme plus rapidement que ceux qui ne le font pas. Ils ont aussi plus de chances de réussir que leurs homologues.



En poursuivant l’examen des expériences de préapprentissage, on constate que les apprentis qui suivent un programme d’enseignement coopératif ou de formation aux métiers pendant leurs études secondaires mettent plus de temps à terminer leur apprentissage.

Les apprenties sont susceptibles de terminer leur programme beaucoup plus rapidement que leurs homologues masculins. Cependant, elles ont aussi plus de chances de s’inscrire dans des métiers dont la durée nominale est plus courte. Quelques exemples ont confirmé que, lorsqu’on examine certains métiers en particulier, il y a peu de différence dans le délai d’achèvement entre les hommes et les femmes. En outre, l’analyse de la régression confirme que, en tenant compte des différences de métier, le délai d’achèvement des hommes et des femmes ne diffère pas de façon significative.

Enfin, l’âge au moment de l’inscription est en corrélation négative ave le délai et la probabilité d’achèvement. En d’autres termes, les apprentis plus âgés ont tendance à terminer leur programme plus rapidement que les plus jeunes, mais ils sont moins susceptibles de le terminer.



Références

Forum canadien sur l’apprentissage. L’accès et la réussite des programmes d’apprentissage au Canada : Perception des obstacles, Rapport de consultation, Ottawa, Forum canadien sur l’apprentissage, 2004.

Gallacher, J., S. Whittaker, B. Crossan, B. et V. Mills. Modern Apprenticeships: Improving Completion Rates, Série Scottish Executive Social Research, Edimbourg, Écosse, septembre 2004. www.scotland.gov.uk/Resource/Doc/47171/0028784.pdf.

Morissette, D. Apprentis inscrits : la cohorte de 1993, une décennie plus tard, Ottawa, Centre des statistiques sur l’éducation, Statistique Canada, 2008.

Statistique Canada. Données du Système d’information sur les apprentis inscrits de 2007, Ottawa, Statistique Canada, 2009.

http://www.scotland.gov.uk/Resource/Doc/47171/0028784.pdf



Appendice A : Tableaux de données

Tableau A2.1 Délai d’achèvement moyen, selon la sensibilisation à l’apprentissage ou la participation à un programme de formation aux métiers pendant

les études secondaires

Tableau A2.2 Délai d’achèvement moyen,

selon la note moyenne obtenue à l’école secondaire

Tableau A2.3a Apprentis suivant leur premier programme d’apprentissage, selon leur statut



Tableau A2.3b Apprentis détenant un certificat de qualification antérieur

dans un autre métier, selon leur statut

Tableau A2.3c Délai d’achèvement moyen, selon qu’il s’agit d’un premier

programme et qu’il y a un certificat de qualification antérieur

Tableau A2.3d Apprentis détenant un certificat de qualification obtenu dans

le cadre d’un programme d’apprentissage antérieur



Tableau A2.4a Apprentis ayant suivi une formation technique

dans le métier avant de s’inscrire comme apprentis

Tableau A2.4b Apprentis ayant suivi une formation technique dans le métier avant de s’inscrire comme apprentis, par province et territoire



Tableau A2.4c Apprentis ayant suivi une formation technique dans le métier

avant de s’inscrire comme apprentis, par métier



Tableau A2.4d Délai d’achèvement moyen, selon la formation technique

ou professionnelle de préapprentissage et selon l’évaluation de la formation et les crédits obtenus

Table A2.5a Apprentis inscrits dans des programmes de préapprentissage

pendant leurs études secondaires, par province et territoire



Tableau A2.5b Apprentis inscrits dans des programmes de préapprentissage

pendant leurs études secondaires

Table A2.5c Délai d’achèvement moyen, selon l’inscription des apprentis à un

programme pour les jeunes, un programme de formation aux métiers ou d’enseignement coopératif pendant leurs études secondaires



Tableau A2.6 Délai d’achèvement moyen, selon les conseils reçus sur l’apprentissage

Tableau A2.7 Délai d’achèvement moyen, selon les obstacles au préapprentissage



Tableau A2.8 Délai d’achèvement moyen, selon les sources d’influence

sur l’entrée en apprentissage

Tableau A2.9a Apprentis dont le niveau d’instruction est inférieur

à l’école secondaire, selon leur statut



Tableau A2.9b Délai d’achèvement moyen, selon le niveau d’instruction

le plus élevé avant l’apprentissage

Tableau A3.1a Répartition des apprentis, par type de formation technique

Tableau A3.1b Délai d’achèvement moyen, par type de formation technique



Tableau A3.1c Incidence de la formation technique en congé d’étude fractionné

sur le délai d’achèvement moyen des apprentis plombiers-tuyauteurs et menuisiers/ébénistes

Tableau A3.2 Délai d’achèvement moyen, selon l’utilisation de l’éducation à distance

Tableau A3.3 Délai d’achèvement moyen, selon la principale source de financement



Table A3.4 Délai d’achèvement moyen, selon la difficulté pour comprendre les

documents de formation écrits ou la difficulté de la formation technique

Table A4.1 Délai d’achèvement moyen, selon le nombre d’employeurs pendant le

programme d’apprentissage

Table A4.2 Délai d’achèvement moyen, selon le nombre d’employés dans l’entreprise où

les apprentis ont effectué leur formation en milieu de travail



Tableau A4.3a Délai d’achèvement moyen, selon les conditions dans lesquelles les

apprentis ont travaillé dans plus d’une province ou d’un territoire

Tableau A4.3b Délai d’achèvement moyen, selon la raison pour laquelle les apprentis ont

travaillé dans une autre province ou un autre territoire

Tableau A4.4 Délai d’achèvement moyen, selon la supervision de l’apprenti



Tableau A4.5 Délai d’achèvement moyen, selon la difficulté du travail

Tableau A4.6 Délai d’achèvement moyen, selon l’utilisation d’un cahier de suivi

Tableau A4.7 Délai d’achèvement moyen, selon l’appartenance à un syndicat :

groupes de métiers sélectionnés



Table A5.1 Délai d’achèvement moyen, selon les obstacles rencontrés

Tableau A5.2 Délai d’achèvement moyen, selon le type d’aide financière reçue



Tableau A5.3 Non-finissants, selon la principale raison de ne pas avoir

terminé leur programme d’apprentissage

Tableau A6.1a Délai d’achèvement, selon l’état civil et le nombre de personnes à charge au

moment de commencer le programme d’apprentissage

Tableau A6.1b Apprentis ayant au moins une personne à charge à la fin de leur programme

d’apprentissage ou au moment de l’enquête, selon leur statut



Tableau A6.2 Délai d’achèvement moyen, selon les caractéristiques de l’apprenti

Tableau A6.3 Délai d’achèvement moyen, par groupe de métiers



Tableau A6.4 Délai d’achèvement moyen, selon l’inscription

à un métier désigné Sceau rouge

Tableau A6.5 Délai d’achèvement moyen, par province et territoire d’inscription

Tableau A6.6a Finissants, selon l’âge au moment de l’inscription



Tableau A6.6b Délai d’achèvement moyen, par groupe d’âge

Tableau A6.7 Délai d’achèvement moyen, selon le sexe : métiers sélectionnés



Tableau A7.1a Statistiques du modèle sélectionné : modèle de régression logistique binaire

Statistique Valeur Logarithme du rapport de vraisemblance -2 11 816 R² de Cox et Snell 0,069 R² de Nagelkerke 0,109

Tableau A7.1b Statistiques du modèle sélectionné : modèle de régression linéaire

Statistique Valeur R au carré 0,260 R au carré rajusté 0,256 Statistique Durbin Watson 1,676



Tableau A7.2 Coefficients de régression logistique binaire relatifs

à la fréquence d’achèvement



Tableau A7.3a Coefficients de régression linéaire relatifs au délai d’achèvement



Tableau A7.3b Coefficients de régression linéaire, par groupe de métiers



Appendice B : Méthodologie de l’enquête de l’ENA

L’Enquête nationale auprès des apprentis (ENA) de 2007 est une enquête transversale visant à recueillir des données directement auprès des apprentis canadiens. Ces apprentis ont été contactés par Statistique Canada entre janvier et mai 2007 et ont répondu de leur plein gré à un sondage téléphonique. Il convient de noter que l’échantillon représente trois types d’apprentis en particulier et non l’ensemble de la population. Les résultats de l’enquête fournissent une illustration, un aperçu de tous les groupes à un moment donné dans le temps.

Population cible Dans l’ENA de 2007, une personne sélectionnée était considérée dans le champ de l’enquête si elle participait à des activités d’apprentissage entre 2000 et 2004. L’ENA de 2007 ciblait les apprentis inscrits dans les 10 provinces et les trois territoires en fonction de leur statut d’apprenti. Par conséquent, les résultats ne sont pas représentatifs de tous les apprentis. L’enquête ciblait les trois groupes d’apprentis ci-dessous.

Finissants : ils étaient considérés comme tels par les 12 administrations6. Ce terme désigne les personnes qui ont effectué leur programme d’apprentissage en 2002, 2003 ou 2004 et qui n’étaient pas inscrites à une formation d’apprenti au 31 décembre 2004.

Décrocheurs : ils étaient considérés comme tels par les 12 administrations. Ce terme désigne ceux qui ont arrêté leur programme d’apprentissage en 2002, 2003 ou 2004 et qui n’étaient pas inscrits à une formation d’apprenti au 31 décembre 2004.

Persévérants : il s’agit des apprentis actifs au 31 décembre 2004, qui se sont inscrits comme apprentis avant l’an 2000 et qui étaient inscrits dans le même programme d’apprentissage pendant plus d’une fois et demie la durée prescrite, en 2004. Environ 19 % des persévérants en 2004 étaient des persévérants à long terme.

Les apprentis qui étaient inscrits à une formation d’apprenti au 31 décembre 2004 et qui se trouvaient dans les limites normales de la durée prescrite de leur formation ont été exclus de la population cible. Ce groupe représentait 81 % de tous les persévérants en 2004.

6 Les données du Nunavut n’étaient pas disponibles pour l’enquête



La population cible a d’abord été déterminée lors de la phase de création à l’aide des définitions ci-dessus. Lors de la collecte des données, Statistique Canada a demandé aux participants de confirmer leurs activités d’apprentissage en 2000 et 2004. S’ils confirmaient que leur statut d’apprenti n’entrait pas dans l’un des trois groupes de population cible, ils étaient considérés comme étant hors du champ de l’enquête.

Base d’échantillonnage La base d’échantillonnage de l’enquête était fondée sur les listes d’apprentis inscrits fournies par les administrations provinciales et territoriales relativement aux années de référence visées (2002, 2003 et 2004). Ces listes contenaient tous les renseignements nécessaires pour stratifier et sélectionner l’échantillon, comme le statut de l’apprenti, l’année d’inscription, le métier ou le programme de formation, l’âge et le sexe. Les listes contenaient en outre les coordonnées des apprentis, comme leurs adresses et numéros de téléphone. Certaines administrations ont également fourni une seconde source de coordonnées.

On a examiné la base d’échantillonnage afin d’en évaluer la portée, ainsi que la qualité et l’uniformité des 12 administrations. Il a fallu relier les apprentis des trois années de référence afin de classifier chacun d’eux dans le groupe correspondant (persévérants, finissants ou décrocheurs) et d’éliminer les doublons dans et entre les administrations.



Nombre

Tableau B3.1 Nombre d’apprentis de l’échantillon, selon l’administration

et la base de sondage

Administration Statut de la base de sondage

Persévérants Finissants Décrocheurs Total

Terre-Neuve-et-Labrador 2 430 545 2 255 5 230 Île-du-Prince-Édouard 5 315 45 370 Nouvelle-Écosse 730 1 245 1,110 3 085 Nouveau-Brunswick 365 1 300 1 295 2 960 Québec 12 030 7 740 12 085 31 850 Ontario 19 650 14 410 13 740 47 795 Manitoba 530 2 160 1 635 4 325 Saskatchewan 510 2 390 2 005 4 905 Alberta 1 800 14 240 13 005 29 045 Colombie-Britannique 310 6 815 8 190 15 315 Yukon 35 65 85 190 Territoires-du-Nord-Ouest 20 110 180 310 Canada 38 405 51 340 55 630 145 375 Remarque : les chiffres sont arrondis au multiple de 5 le plus élevé. Source du tableau : Statistique Canada, Vue d’ensemble du Canada 2007, Enquête nationale auprès des apprentis, numéro de catalogue 81-598-X, 2008.

Plan d’échantillonnage Statistique Canada s’est servi de trois variables pour stratifier l’échantillon de l’enquête : l’administration, le statut de l’apprenti et le groupe de métiers principal. Il y avait 12 administrations, trois statuts d’apprenti et sept groupes de métiers principaux. Ces variables ont produit un total de 231 strates.

La taille de l’échantillon national devait être d’au moins 30 000 répondants en vue d’obtenir des estimations fiables pour chaque strate. Un échantillon minimal a été réparti dans chaque strate et le reste de l’échantillon a été réparti proportionnellement entre le nombre d’apprentis dans chaque strate. Dans plusieurs strates, on a sélectionné un registre d’apprentis pour les provinces et territoires plus petits.



Au sein de chaque strate, on a sélectionné un échantillon aléatoire d’apprentis. Cet échantillon a été réparti en sept étapes. Pour commencer, il a été réparti selon le statut définitif (le statut prévu au moment de la collecte) et ensuite selon la base d’échantillonnage. En troisième lieu, un nombre de cas minimal a été réparti par strate et on a ensuite déterminé les strates à tirage complet. L’étape suivante consistait à répartir les cas restants proportionnellement. Enfin, on a procédé aux rajustements pour le dépistage et les taux de réponse ainsi qu’à l’augmentation pour les cas sans coordonnées utiles.

Le tableau B3.2 montre le nombre total de cas, répartis selon l’administration et la base de sondage, reçu et utilisé par les bureaux régionaux de Statistique Canada pour réaliser l’enquête. L’échantillon ciblé de 30 000 répondants a été collecté à partir de cet échantillon, afin d’obtenir la précision minimale pour tous les domaines d’intérêt. L’objectif était d’atteindre un coefficient de variation (CV) de 33,3 % pour une proportion estimée de 10 % dans autant de strates que possible, et un CV d’environ 16,6 % pour une proportion estimée de 25 %.



Nombre

Tableau B3.2 Taille de l’échantillon par province et territoire

et statut de la base de sondage

Provinces et territoires

Statut de la base de sondagePersévérants Finissants Décrocheurs Total

Terre-Neuve-et-Labrador 1 435 5451 1 965 3 945

Île-du-Prince-Édouard 51 3151 451 370 Nouvelle-Écosse 7301 1 2451 1 1101 3 085 Nouveau-Brunswick 3651 1 3001 1 2951 2 960 Québec 2 855 3 180 4 820 10 850 Ontario 4 510 5 635 5620 15 760 Manitoba 5301 1 335 1 6351 3 500 Saskatchewan 5101 1 410 2 0051 3 925 Alberta 1 080 5 515 5 305 11 900 Colombie-Britannique 3101 3 035 3 770 7 110 Yukon 351 65 851 190 Territoires-du-Nord-Ouest 201 110 1801 310

Canada 12 375 23 700 27 830 63 905 1. Représente une strate à tirage complet. Remarque : les chiffres sont arrondis au multiple de 5 le plus élevé. Source du tableau : Statistique Canada, Vue d’ensemble du Canada 2007, Enquête nationale auprès des apprentis, numéro de catalogue 81-598-X, 2008.

Dans certaines strates, on a observé un taux d’exclusion du champ d’enquête beaucoup plus élevé que prévu. De ce fait, Statistique Canada a décidé d’ajouter des données d’appoint afin de compenser le nombre moins élevé que prévu de répondants.



Nombre

Tableau B3.3 Répartition de l’échantillon brut par province et territoire après ajout de

données d’appoint (en fonction du statut de la base de sondage)


Statut de la base de sondage


Terre-Neuve-et-Labrador 1 825 5451 2 2501 4 620

Île-du-Prince-Édouard 01 3151 451 365 Nouvelle-Écosse 7301 1 2451 1 1101 3 085 Nouveau-Brunswick 3651 1 3001 1 2951 2 960 Québec 3 615 3 180 4,820 11 610 Ontario 7 010 5 635 5 620 18 260 Manitoba 5301 1 335 1 635 3 500 Saskatchewan 5101 1 410 2 005 3 925 Alberta 1 080 5 515 5 305 11 900 Colombie-Britannique 3101 3 035 3 770 7 110 Yukon 351 651 851 190 Territoires-du-Nord-Ouest 201 1101 1801 310

Total 16 020 23 700 28 115 67 835 1. Représente une strate à tirage complet. Remarque : les chiffres sont arrondis au multiple de 5 le plus élevé. Source du tableau : Statistique Canada, Vue d’ensemble du Canada 2007, Enquête nationale auprès des apprentis, numéro de catalogue 81-598-X, 2008.

Taux de réponse Les taux de réponse au sondage constituent de bons indicateurs de l’utilité de l’échantillon de population, de l’efficacité du processus de collecte et de la qualité des estimations produites. Le tableau B3.4 montre les taux de réponse pendant la phase de collecte de l’ENA 2007, au niveau national et celui des provinces et des territoires.



Nombre Pourcentage

Tableau B3.4 Taux de réponse par province et territoire et statut de la base de sondage

Provinces et territoires et statut de la base de

sondage

Taille totale del’échantillon

Apprentis participants

Taux de réponse lors de la collecte

Terre-Neuve-et-Labrador 4 624 1 531 42,7 Persévérants 1 826 652 46,3 Finissants 544 365 71 Décrocheurs 2 254 514 30,9 Île-du-Prince-Édouard 364 201 68,6 Persévérants 2 1 100 Finissants 317 178 69,8 Décrocheurs 45 22 59,5 Nouvelle-Écosse 3 084 1 818 73,1 Persévérants 729 467 77,6 Finissants 1 247 912 79,1 Décrocheurs 1 108 439 60 Nouveau-Brunswick 2 960 1 696 66,2 Persévérants 364 228 66,1 Finissants 1 302 985 78,9 Décrocheurs 1 294 483 49,9 Québec 11 612 5 815 63,2 Persévérants 3 614 1 934 69,9 Finissants 3 179 2 088 72,5 Décrocheurs 4 819 1 793 50,4 Ontario 18 261 7 237 49,2 Persévérants 7 010 1 804 36,4 Finissants 5 633 3 647 68,8 Décrocheurs 5 618 1 786 40,2 Manitoba 3 500 1 758 58,3 Persévérants 528 279 62,3 Finissants 1 336 922 71,8 Décrocheurs 1 636 557 43,4 Saskatchewan 3 925 1 918 55,1



Persévérants 509 284 61,6 Finissants 1 412 916 67,5 Décrocheurs 2 004 718 43,3 Alberta 11 900 5 534 50,8 Persévérants 1 079 700 67 Finissants 5 517 3 333 62,5 Décrocheurs 5 304 1 501 33,2 Colombie-Britannique 7 112 2 860 45,8 Persévérants 309 149 51,2 Finissants 3 033 1 708 59,6 Décrocheurs 3 770 1 003 32,5 Yukon 189 78 44,1 Persévérants 35 13 39,4 Finissants 67 40 60,6 Décrocheurs 87 25 32,1 Territoires-du-Nord-Ouest 310 126 42,7

Persévérants 19 4 22,2 Finissants 112 63 57,3 Décrocheurs 179 59 35,3 Canada 67 841 30 572 53,7 Persévérants 16 024 6 515 52,6 Finissants 23 699 15 157 67,7 Décrocheurs 28 118 8 900 40,1 Table source: Statistique Canada, Vue d’ensemble du Canada 2007, Enquête nationale auprès des apprentis, numéro de catalogue 81-598-X, 2008.

Estimation et pondération Le principe qui sous-tend une estimation pour un échantillon probabiliste tel que l’ENA 2007 veut que chaque personne incluse dans l’échantillon « représente », en plus d’elle-même, plusieurs autres personnes qui en sont exclues. Afin de produire des estimations tirées des données de l’enquête qui soient représentatives de la population cible, on attribue un poids à chaque personne qui a répondu aux questions du sondage. Ce poids correspond au nombre de personnes représentées par le répondant dans la population cible. La phase de pondération calcule ce nombre pour chaque enregistrement. Ce poids apparaît dans le fichier de microdonnées et doit impérativement être utilisé pour tirer des estimations significatives du sondage.



La pondération de cette enquête a été réalisée en deux phases. Dans la première phase, les poids ont été déterminés en fonction de l’échantillonnage. Dans la seconde phase, ces poids ont été modifiés en fonction de la répartition définitive des répondants. Le poids de la première phase est égal à l’inverse de la probabilité de sélection de l’apprenti. Ce poids est ensuite multiplié par un facteur de rajustement de la seconde phase. Dans le but de procéder à ce rajustement, on a créé des groupes de réponse homogènes (GRH) d’après les caractéristiques personnelles des répondants et des non-répondants. Le facteur de rajustement est simplement égal à l’inverse du taux de réponse pondéré observé dans chaque GRH.

Pour l’estimation des écarts, on a utilisé l’approche en deux étapes du Système généralisé d’estimation (SGE).

Exactitude des données Bien que des efforts considérables aient été déployés pour que la collecte et le dépouillement des données se déroulent selon des normes rigoureuses, les estimations qui en résultent comportent inévitablement des d’erreurs. Celles-ci sont classées en deux grandes catégories : les erreurs d’échantillonnage et les erreurs non dues à l’échantillonnage.

Les imperfections de la base de sondage et la non-réponse sont des sources d’erreurs non dues à l’échantillonnage. Compte tenu des imperfections de la base de sondage, une grande proportion des apprentis (25,9 %) de l’échantillon était hors du champ de l’enquête (n’ont pas été apprentis durant la période de référence visée). Ils se trouvaient hors du champ de l’enquête parce qu’ils n’ont jamais été apprentis ou ne l’étaient pas durant les années de référence visées. Les taux de hors champ provinciaux et territoriaux se situaient entre 10 % et 40 %. Le taux de hors champ était de 7,8 % pour les finissants, de 35 % pour les persévérants et de 39,3 % pour les décrocheurs.



Pourcentage

Tableau B3.5 Taux de hors-champ par province et territoire et statut de la base de sondage

(calculés d’après les unités résolues uniquement)


Statut de la base de sondage


Terre-Neuve-et-Labrador 38,5 7,5 52,8 39,9

Île-du-Prince-Édouard ... 25,8 26,7 26,1 Nouvelle-Écosse 21,3 9,3 45,9 24,6 Nouveau-Brunswick 7,6 5 40 18,8 Québec 30,1 12,4 40,2 28,7 Ontario 52,4 8,2 39 32,5 Manitoba 22 5,1 38,1 21,2 Saskatchewan 14,1 5,5 31,9 18,6 Alberta 4,7 5,1 33,8 15,2 Colombie-Britannique 10,6 8,8 40 23,1 Yukon 13,3 2,4 25,7 13,2 Territoires-du-Nord-Ouest 20 3 16,2 10,3

Canada 35 7,8 39,3 25,7 Source du tableau : Statistique Canada, Vue d’ensemble du Canada 2007, Enquête nationale auprès des apprentis, numéro de catalogue 81-598-X, 2008.

On constate une importante différence de couverture pour le Québec comparativement aux autres provinces. Au Québec, les métiers du bâtiment sont presque les seuls métiers représentés dans la base de sondage de l’ENA 2007. La Commission de la construction du Québec (CCQ) a fourni la liste des apprentis dans les métiers du bâtiment. Emploi-Québec (EQ) a fourni une liste concernant les quatre autres métiers. Toutefois, cette liste était incomplète puisque les finissants dans trois des quatre métiers n’y figuraient pas. De ce fait, seul un métier (électricien industriel) provenant de la liste des apprentis fournie par EQ a été retenu dans la base de sondage de l’ENA 2007. Il convient donc d’éviter de comparer les estimations du Québec avec celles des autres provinces, sauf si elles portent sur des métiers similaires.



La non-réponse constitue une autre source importante d’erreurs non dues à l’échantillonnage qui se répercute sur les résultats du sondage. L’étendue de la non-réponse varie de la non-réponse partielle (ne répond pas à une ou quelques questions seulement) à la non-réponse totale. Celle-ci s’est produite lorsque l’interviewer n’a pas pu joindre le répondant, qu’aucun membre du foyer n’était en mesure de fournir des renseignements ou que le répondant a refusé de participer au sondage. La non-réponse totale a été gérée en rajustant le poids des personnes qui ont répondu à l’enquête afin de compenser pour ceux qui ne l’ont pas fait. Dans la plupart des cas, la non-réponse partielle à l’enquête s’est produite lorsque le répondant ne comprenait pas une question ou qu’il l’avait mal interprétée, refusait de répondre à une question ou ne se souvenait pas des informations demandées. Dans les cas de non-réponse partielle, on a procédé à une imputation d’enregistrement donneur pour certaines variables. Les variables imputées étaient les salaires et les variables liées aux salaires de la main-d’œuvre et des modules d’emploi plus récents.

La base qui permet de mesurer l’ampleur potentielle des erreurs d’échantillonnage est l’erreur type des estimations découlant des résultats du sondage. Du fait de l’immense variété d’estimations pouvant être produites à partir d’un sondage, on dit généralement de l’erreur type d’une estimation qu’elle est relative à l’estimation à laquelle elle appartient. La mesure qui en résulte, appelée « coefficient de variation » (CV) d’une estimation, s’obtient en divisant l’erreur type de l’estimation par l’estimation elle-même; elle est exprimée comme un pourcentage de l’estimation.

Remarque Les données du Nunavut n'étaient pas disponibles pour l'enquête.

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Enquête nationale auprès des Facteurs qui influencent l ... · Le présent document fait partie d’une série de rapports fondés sur l’analyse des données tirées de l’Enquête