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Enseignement Des Rose-Croix

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Page 1: Enseignement Des Rose-Croix

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CONTE Un esprit sain Un coeur pur Un corps sain

LA PETITE ABEILLE FATIGUEE Par Dorothy V. Baird

(Conte de l’Ere du Verseau)

« Je suis fatiguée de travailler » dit la petite mouche à miel. « Je ferais mieux de me promener et d’aller à la découverte ». Notre petite abeille qui, jusqu’ici faisait du miel comme ses compagnes, en butinant le nectar des fleurs jolies et odorantes, décida de cesser cette agréable occupation pour s’envoler au fond des bois ombreux.

Sous une large feuille verte, elle aperçut un petit papillon jaune et s’arrêta pour bavarder un instant avec lui. Il accueillit l’abeille de sa bonne figure ronde et lui demanda pourquoi elle ne travaillait pas comme à son ordinaire par un si beau jour. « Oh, je suis brisée de fatigue. Je n’en peux plus et j’ai besoin de me distraire » répondit-elle. « C’est très bien de te reposer un peu et de te distraire si tu es fatiguée lui dit le papillon, mais ne te risque pas trop loin au fond des bois, car il y a par ici des plantes étranges qui ne sont pas celles des jardins. J’ai entendu les abeilles parler d’amies très chères qui s’étaient égarées dans les bois et n’étaient jamais revenues. Il y a, par ici, une certaine plante très grosse qui est assez laide à voir et qui est très dangereuse ». « Ah vraiment » dit l’abeille, « et à quoi ressemble-t-elle ? ». « Elle est d’un vert brunâtre, armée d’une quantité de longues dents pointues, d’une énorme bouche et de larges narines et elle ne sent pas bon du tout. Aussi, je te conseille de te méfier si tu tombes sur une fleur qui a une mauvaise odeur. Ce sera peut-être celle là ». « Je ferai attention. Merci ! » dit l’abeille. « En tout cas, je ne vais pas aller bien loin. Je vais seulement faire un petit tour par ici ». Et elle s’envola. D’abord, elle se posa sur de fraîches fougères toutes dentelées, leurs feuilles légères se courbaient doucement sous la brise et la petite abeille s’amusa à se balancer sur l’un d’elles de haut en bas, ce qu’elle pouvait faire sans effort. Elle se sentit si calme et si bien qu’elle s’endormit. Quand elle se réveilla la pluie tombait et elle chercha vainement une de ses sœurs abeilles, mais toutes étaient parties. Pourtant elle aurait bien voulu retourner vers elles à l’abri de la ruche. Elle se mit à voler de-ci, de-là toute affolée. Enfin, elle finit par s’abriter sous une grosse feuille. Ses ailes étaient humides et elle les agita pour les sécher. Puis, elle se dit qu’elle ferait aussi bien de jeter un coup d’œil dans les parages jusqu’à ce que la pluie s’arrête. « Mon Dieu, s’exclama-t-elle, comme voilà une drôle de fleur, plutôt laide et qui ne sent pas bon du tout, d’ailleurs ». Naturellement, il lui était assez souvent arrivé de rencontrer des fleurs malodorantes ; aussi cette fleur-ci ne l’inquiéta pas particulièrement. Du reste, elle avait déjà oublié l’avertissement du papillon jaune. « Comme elle a de drôles de dents longues et pointues et – Juste Ciel ! – comme on peut voir loin au fond de sa gorge ! Je me demande ce qu’il y a en bas, tout au fond. Si j’allais voir ? se dit notre petite curieuse ».

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Mai 2006 La Petite Abeille fatiguée 2/2

Très lentement, elle longea le bord de la fleur à l’endroit où commençaient les grandes dents et regarda encore vers le fond où il lui sembla voir quelque chose qui remuait. Mais, comme il faisait sombre dans le bois sous les arbres, elle ne pouvait pas bien distinguer ce qu’il y avait là. A force de se pencher pour mieux voir, elle aperçut une fourmi rouge. Cet insecte essayait de lui dire quelques chose mais d’une voix si faible et tout ce qu’elle entendait était : « m m m m m m ». « Parlez plus fort, je ne vous entends pas » cria-t-elle.

« Allez-vous en, n’approchez pas » entendit-elle, « Sinon vous ne pourrez plus sortir. Moi, jamais plus je ne reverrai le soleil, jamais plus je ne retournerai vers mes frères et mes sœurs. Je me suis lassée de faire mon travail. Alors, je suis partie à l’aventure. Je suis tombée ici et je ne peux plus sortir. Et vous ne pouvez rien pour moi ».

« Oh, comme je vous plains ! » s’écria l’abeille. Alors elle comprit qu’il s’agissait de cette plante dangereuse qui vous attrapait et ne vous laissait plus sortir si vous dépassiez ses longues dents. Vite, elle fit un petit saut de côté sur le bord extérieur où elle resta un instant, folle de peur tout en se lamentant. « Pourquoi, ai-je quitté mes sœurs les abeilles… Ne valait-il pas mieux pour moi de butiner les fleurs avec elles ! Quand je ne fais rien, j’ai des ennuis et des difficultés, Grand Dieu, comme je voudrais retrouver mes sœurs et notre bonne et belle Reine ! ». Elle continuait de se plaindre sans oser bouger. Mais, heureusement le soleil se mit à briller ce qui acheva de sécher ses ailes. Quelle ne fut pas sa joie en entendant le bourdonnement d’une abeille qui transportait le doux nectar qu’elle avait butiné pour en faire du miel. Notre petite amie appela encore une fois la pauvre fourmi rouge qui ne répondit pas et qui ne bougeait plus aussi, avant de s’envoler, la petite abeille versa une larme sur la fourmi qui, comme elle, avait voulu ne plus rien faire. Elle se dirigea vers ses sœurs, heureuse de reprendre son travail jusqu’au moment où le soleil se fut couché en murmurant : « Bonne nuit ! ». En disant ses prières, ce soir là, elle pensa à la pauvre fourmi qui n’avait plus voulu faire son travail et elle se promit d’aller remercier le papillon jaune qui l’avait mise en garde contre les mauvaises surprises et aussi elle promit de ne plus être paresseuse.