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1 Académie de Caen Nouveaux programmes pour les classes de BTS Année scolaire 2007-2008 Enseigner en deuxième année de TS Les thèmes « Faire voir : quoi ? Comment ? Pour quoi ? » et « Risque et progrès » 1 Document de synthèse et propositions pédagogiques 1 Dossier mis au point par Yves Maubant, avec le concours de Michel Azama, IA IPR, et de Bernard Baillaud. Ceci est la version augmentée, revue et corrigée du document conçu pour la formation proposée en 2006-2007. Le nouveau thème « Faire voir : quoi ? Comment ? Pour quoi ? » y est intégré de même que les propositions faites par les collègues dans les échanges pendant les stages. Merci à tous. Des documents complémentaires peuvent vous être envoyés sur demande à l’adresse suivante : [email protected] .

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Académie de Caen Nouveaux programmes pour les classes de BTS

Année scolaire 2007-2008

Enseigner en deuxième année de TS

Les thèmes

« Faire voir : quoi ? Comment ? Pour quoi ? » et

« Risque et progrès »1

Document de synthèse et propositions pédagogiques

1 Dossier mis au point par Yves Maubant, avec le concours de Michel Azama, IA IPR, et de Bernard Baillaud. Ceci est la version augmentée, revue et corrigée du document conçu pour la formation proposée en 2006-2007. Le nouveau thème « Faire voir : quoi ? Comment ? Pour quoi ? » y est intégré de même que les propositions faites par les collègues dans les échanges pendant les stages. Merci à tous. Des documents complémentaires peuvent vous être envoyés sur demande à l’adresse suivante : [email protected].

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SOMMAIRE 1. Le BO n° 07 du 17 février 2005 (les nouveaux programmes, extraits), p. 3. 2. Le B.O. n° 18 du 3 mai 2007 : texte intégral de la définition des thèmes pour 2007-2008, p. 4. 3. Ecrits et écrans : quelques indications bibliographiques, p. 8. 4. 40 principes de différenciation pédagogique, p. 9. 5. Treize exemples concrets de cette « différenciation ». 6. Un autre exemple de « questions / réponses » et une proposition de progression pour faire le point sur quelques modalités d’enseignement en classes de TS : http://www.ac-creteil.fr/lettres/pedagogie/BTS/stage_nov06.pdf 7. « La charte de l’examinateur » : synthèse et extrait du document Enseignement de culture générale et expression en sections de techniciens supérieurs, compte rendu des réunions interacadémiques 2005-2006, disponible sur http://eduscol.education.fr/D0011/BTS_interacademiques2005-2006.pdf 8. L’épreuve d’examen et l’évaluation de l’écriture personnelle : un exemple de copie.

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1. BO n° 07 du 17 février 2005 (extraits). BREVET DE TECHNICIEN SUPÉRIEUR Objectifs, contenus de l’enseignement et référentiel des capacités du domaine de la culture générale et expression pour le BTS […] CULTURE GÉNÉRALE ET EXPRESSION Objectifs et contenus Le but de l’enseignement du français dans les sections de techniciens supérieurs est de donner aux étudiants la culture générale dont ils auront besoin dans leur vie professionnelle et dans leur vie de citoyen et de les rendre aptes à une communication efficace à l’oral et à l’écrit. Culture générale La culture générale est développée par la lecture de tout type de textes et de documents (presse, essais, œuvres littéraires, documents iconographiques, films) en relation avec les questions d’actualité rencontrées dans les médias, les productions artistiques, les lieux de débat. En première année, le choix des thèmes de réflexion, des textes et documents d’étude est laissé à l’initiative du professeur qui s’inspire des principes suivants : - créer une culture commune chez des étudiants arrivant d’horizons scolaires variés ; - développer la curiosité des étudiants dans le sens d’une culture générale ouverte sur les problèmes du monde contemporain (questions de société, de politique, d’éthique, d’esthétique) ; - développer le sens de la réflexion (précision des informations et des arguments, respect de la pensée d’autrui, formation à l’expression d’un jugement personnel) en proposant des textes et documents de qualité en accord avec les compétences de lecture du public concerné. En deuxième année, deux thèmes sont étudiés. Ces thèmes, dont l’un est renouvelé chaque année, font l’objet d’une publication au B.O. Cette publication précise un intitulé, une problématique et des indications bibliographiques qui orientent et délimitent la problématique de chaque thème. Expression Une communication efficace à l’oral et à l’écrit suppose la maîtrise d’un certain nombre de capacités et de techniques d’expression. Cette maîtrise suppose, à son tour, une connaissance suffisante de la langue (vocabulaire et syntaxe) et une aptitude à la synthèse pour saisir avec exactitude la pensée d’autrui et exprimer la sienne avec précision. Des exercices variés concourent à cette maîtrise : débat oral, exposé oral, analyse des interactions verbales ; analyse et résumé d’un texte, comparaison de textes plus ou moins convergents ou opposés, étude logique d’une argumentation, constitution et analyse d’une documentation, compte rendu d’un livre lu, composition d’une synthèse à partir de textes et de documents de toute nature, rédaction d’un compte rendu, d’une note, d’une réponse personnelle à une question posée, d’une argumentation personnelle. […] Annexe III DÉFINITION DE L’ÉPREUVE DE CULTURE GÉNÉRALE ET EXPRESSION POUR L’EXAMEN DU BTS ÉPREUVES PONCTUELLES ET SITUATIONS D’ÉVALUATION EN COURS DE FORMATION Objectifs L’objectif visé est de certifier l’aptitude des candidats à communiquer avec efficacité dans la vie courante et dans la vie professionnelle. L’évaluation sert donc à vérifier les capacités du candidat à : - tirer parti des documents lus dans l’année et de la réflexion menée en cours ; - rendre compte d’une culture acquise en cours de formation ; - apprécier un message ou une situation ; - communiquer par écrit ou oralement ; - appréhender un message ; - réaliser un message. Formes de l’évaluation Ponctuelle (écrite, durée : 4 h) On propose trois à quatre documents de nature différente (textes littéraires, textes non littéraires, documents iconographiques, tableaux statistiques, etc.) choisis en référence à l’un des deux thèmes inscrits au programme de la deuxième année de STS. Chacun d’eux est daté et situé dans son contexte. Première partie : synthèse (notée sur 40) Le candidat rédige une synthèse objective en confrontant les documents fournis. Deuxième partie : écriture personnelle (notée sur 20) Le candidat répond de façon argumentée à une question relative aux documents proposés. La question posée invite à confronter les documents proposés en synthèse et les études de documents menée dans l’année en cours de “culture générale et expression”. La note globale est ramenée à une note sur 20 points.

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2. B.O. n° 18 du 3 mai 2007. BREVET DE TECHNICIEN SUPÉRIEUR. Thèmes concernant l’enseignement de “culture générale et expression” en deuxième année de BTS. Thème n° 1 : Risque et progrès Problématique Sur le plan individuel comme sur le plan collectif, il n’y a pas de progrès sans risque. Tout progrès suppose un saut vers le nouveau, l’inconnu, le passage d’un état stable et connu à un nouvel état par une situation momentanément perturbée. Sur le plan individuel, progresser, c’est oser choisir : on évolue dans sa vie professionnelle, on s’engage affectivement dans sa vie personnelle, on assume des choix politiques, éthiques, etc. Le risque existe, là encore : peut-être vaudrait-il mieux ne pas choisir, ne pas prendre de risque, s’en tenir à ce que l’on est et à ce que l’on sait, plutôt que de progresser ? Le progrès justifie-t-il que l’on mette autrui et soi-même en danger ? N’est-ce pas de la responsabilité de celui qui innove de gérer le risque, de penser en même temps progrès, sécurité, contrôle, évaluation ? Sur le plan collectif, la science ouvre des perspectives à de nouveaux développements, par exemple dans les domaines de la génétique, de l’espace, de l’énergie, de l’informatique, etc. Dans le domaine politique, les sociétés d’aujourd’hui ne sont pas gouvernées comme l’étaient celles d’hier ; on met en œuvre chaque jour des changements d’organisation : démocratisation, fédéralisme, mondialisation, etc. Chacun est à même, dans sa vie quotidienne, de mesurer également les progrès réalisés dans l’habitat, l’urbanisme, l’environnement culturel et artistique. Mais le progrès peut aussi générer des dangers : utilisation néfaste de la science, destruction, anarchie, crise sociale ... Vaudrait-il mieux alors, par crainte du risque, s’abstenir de tourner ses pensées vers l’inconnu ? Le risque est-il inhérent à toute situation exigeant une prise de décision ? N’est-ce pas le propre de l’homme d’exercer sa liberté en assumant cette mise en danger ? Indications bibliographiques Ces indications ne constituent en aucun cas un programme de lectures. Elles constituent des pistes et des suggestions pour permettre à chaque enseignant de s’orienter dans la réflexion sur le thème et d’élaborer son projet pédagogique. Littérature P. Auster, “La musique du hasard” ; H. de Balzac, “La Peau de Chagrin”, “La Recherche de l’Absolu” ; T.C. Boyle, “America” ; B. Cendrars, “L’Or”, “À l’aventure” ; P. Corneille, “Cinna” ; Chrétien de Troyes, “Yvain le chevalier au lion” ; F. Dostoïevski, “Le Joueur” ; R. Emmerich, “Le jour d’après” ; Frison-Roche, “Premier de cordée” ; A. Gide, “Les Caves du Vatican,” le livre V (Lafcadio) ; W. Goethe, “Faust” ; J. de Léry, “Histoire d’un voyage en terre du Brésil” ; P. Ponson du Terrail, “Rocambole” ; M. Shelley : “Frankenstein ou le Prométhée moderne” ; D. Simmons, “Ilium” ; R.L. Stevenson, “L’étrange Cas du docteur Jekyll et Mr Hyde” ; E. Zola, “Au Bonheur des Dames”. Essais M. Callon, P. Lascoumes, Y. Barthe, “Agir dans un monde incertain. Essai sur la démocratie technique”. Seuil, collection “la couleur des idées”, 2001 ; J. Favier, “Les grandes découvertes”, le Livre de poche, 1991 ; Albert Jacquard : “Au péril de la science”, Seuil 1982 ; P. Kourilsky et G. Viney, “Le principe de précaution”, Rapport au premier ministre, Odile Jacob et la Documentation française, 2000 ; Cl. Levi-Strauss, “Race et histoire”, chapitre 5, “L’idée de progrès”, chapitre 10 : “Le double sens du progrès” ; P. Virilio, “L’Accident originel”, Galilée 2005 ; M. Vaquin (sous la direction de) “La responsabilité. La condition de notre humanité”, Autrement 2002 ; “Traité des nouveaux risques” collectif, Folio essai, 2002. Films, bandes dessinées, documents iconographiques W. Allen, “Matchpoint” ; I - Bergman, “Le septième sceau” ; Y. Boisset, “Le prix du danger”, d’après la nouvelle de R. Sheckley (même titre) ; C. Chaplin, “Les temps modernes” ; E. Chatiliez, “Tanguy” ; Costa-Gavras, “Z” ; C. Eastwood, “Million dollar baby” ; P.M. Glaser, “Running man”, d’après le roman de S. King ; W. Herzog, “Aguirre, la colère de Dieu” ; P. Jackson, “Le Seigneur des anneaux”, d’après le roman de Tolkien ; N. Ray, “La Fureur de vivre” ; H. Sauper, “Le cauchemar de Darwin”. Sites http://www.education.gouv.fr/actu/assisinn/DATA/TABLE1.HTM : compte-rendu des assises de l’innovation, table ronde : “La culture de l’innovation et du risque” http://www.prim.net/citoyen/definition_risque_majeur/definition.html : annuaire du risque majeur http://portaildurisque.iut.u-bordeaux1.fr/artrisque/art.htm : le risque dans l’art, l’art du risque (peinture, littérature, philosophie...) portail de l’université de Bordeaux. Mots clés Risque, hasard, incertitude, jeu, choix, probabilités Destin, fatalité, déterminisme, liberté, responsabilité Danger, insécurité, instabilité, accident, crise, problème Prévision, précaution (principe de précaution), prévention, dissuasion, prévoyance Innovation, aventure, audace, défi, initiative, esprit d’entreprise, projet, stratégie.

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Thème n° 2 : Faire voir : quoi ? Comment ? Pour quoi ? Problématique La question du spectacle et du spectaculaire s’impose à qui réfléchit sur notre société contemporaine. Elle est d’autant plus importante qu’elle touche aussi bien au domaine de l’intime, du privé, qu’aux sphères ayant plus naturellement vocation à la “publicité”, au fait d’être rendues publiques : monde des vedettes et des “stars”, monde de l’industrie qui a besoin de la publicité pour que le consommateur accède à la connaissance des produits qu’elle met sur le marché, mais aussi monde politique dont les “représentants” doivent accéder aux différents médias pour exister. Qui fait voir ? Il s’agit d’abord de s’interroger sur la source des images et des spectacles qui nous environnent. De façon traditionnelle, ce sont les observateurs privilégiés que sont les artistes et les intellectuels (écrivains, peintres, photographes...) qui font voir, qui pointent du doigt les caractéristiques d’une société en train d’évoluer. Mais l’image est aujourd’hui très généralement utilisée, aussi bien par les professionnels de la communication, par les acteurs du monde politique, que par le simple individu, qui est lui-même à la source de nombreuses images mises en circulation. Comment ? Nos sociétés contemporaines ont vu se multiplier les moyens de donner à voir des images : aux moyens traditionnels (description, théâtre, peinture, photographie, cinéma, télévision...) sont venus s’adjoindre des moyens nouveaux suscités par les progrès techniques (internet et webcam, téléphones portables munis de caméras numériques, jeux vidéos avec avatars...). Cette facilité d’accès à l’image semble la banaliser, la rendre anodine, quasi évidente. Quoi ? Ainsi, il semble qu’on puisse tout faire voir, au risque de tout placer sur le même plan : l’événement majeur de l’Histoire contemporaine, comme l’épisode insignifiant de l’histoire personnelle ; le moment intense et spectaculaire qui marque une génération, comme le secret le plus intime. Tout semble ainsi nivelé, uniformisé par l’image. Pour quoi ? Nombreuses sont les finalités de l’image dont l’efficacité ne fait aucun doute : informer et aider à comprendre ; communiquer une émotion, faire communier dans l’émotion d’un spectacle qui est parfois nationalement, mondialement retransmis ; divertir, détourner du réel ; stimuler la curiosité, voire le voyeurisme des spectateurs ; provoquer des réactions : influencer, dénoncer pour faire agir, ou à l’inverse, impressionner pour terroriser, pour désagréger une société sidérée ; rendre cyniquement passifs des spectateurs aliénés qui vivent par procuration ce qu’on leur donne à voir, ou donner à ceux qu’on ne voit pas le moyen d’être visibles, audibles, d’acquérir une importance qu’on leur déniait. Faut-il craindre l’abondance des images ? Fait-elle courir un risque à la vie politique ou concourt-elle à plus de démocratie ? Doit-on traiter de la même façon sur le plan télévisuel la vedette de cinéma, l’artiste de variété, le sportif, l’homme politique ? Faut-il s’offusquer que tout devienne prétexte à diffuser des images ? Quels rapports à la réalité entretiennent les émissions de télé réalité, et les images diffusées sur le net ? Faut-il craindre le pouvoir des images sur les individus ou se réjouir de leur pouvoir à faire partager, à faire agir ? Indications bibliographiques Ces indications ne constituent en aucun cas un programme de lectures. Elles constituent des pistes et des suggestions pour permettre à chaque enseignant de s’orienter dans la réflexion sur le thème et d’élaborer son projet pédagogique. Littérature : Pour une mise en perspective sur la façon dont une société se donne en spectacle Balzac : extraits d’“Illusions perdues” (société et mise en scène de soi) : Première partie, la soirée de lecture chez Mme de Bargeton, deuxième partie, la soirée à l’opéra ; Larry Beinhart, “Reality show” ; Genet, Le Balcon, “Elle” ; La Bruyère : extraits des “Caractères” ; Mme de La Fayette : extraits de “La Princesse de Clèves” (la cour comme lieu de mise en scène de soi) ; La Fontaine, “Fables” ; La Rochefoucauld, “Maximes” ; Barry Levinson, “Des hommes d’influence” ; Molière : “Le Misanthrope”, “Le Bourgeois Gentilhomme” ; Montesquieu, “Lettres persanes” ; Amélie Nothomb, “Acide sulfurique” ; Jean-Jacques Schuhl, “Ingrid Caven” ; Villiers de l’Isle Adam, “L’Affichage céleste” (société de la publicité et du “puff” ) Essais Roland Barthes, “Mythologies”, 1957 ; Pierre Bourdieu, “Sur la télévision” (1996) ; Guy Debord, “La société du spectacle” (texte et dvd) (1967 et 1973 ; Grégory Derville, “Le pouvoir des médias, mythes et réalités”, 1997 ; Laurent Gervereau (direction), “Dictionnaire mondial des images”, Éditions Nouveau Monde, 2006 ; Ernst Kantorowicz, “Les deux corps du Roi”, 1957 (extraits) ; Michel Meyer, “Le Livre noir de la télévision” (2006) ; Edgar Morin, “Les Stars”, 1972 ; Olivier Razac, “L’écran et le zoo” (2002) ; Andy Warhol, “Entretiens” 1962-1987 ; Dominique Wolton, “Éloge du grand public” (1990) ; Films, documents iconographiques, bandes dessinées “Le Cauchemar de Darwin”, Hubert Sauper, 2005 ; “Celebrity”, Woody Allen, 1999 ; “Fahrenheit 9/11”, Michael Moore, 2004 ; “Ginger et Fred”, Fellini, 1986 ; “Good bye Lenin !”, Wolfgang Becker, 2004 ; “Network,” Sidney Lumet, 1976 ; “The Queen”, Stephen Frears, 2006 ; “The Truman Show”, Peter Weir, 1998 ; Jacques Tardi et Daniel Pennac, “La débauche”, (2000). Robert Doisneau, par exemple “Mes Parisiens”, Nathan, coll. “Photo Poche-Société”, 1997 Photojournalisme : numéros spéciaux annuels publiés par “Reporter sans frontières” Christo, Emballage du Pont-Neuf (1975) ; emballage du Reichstag (1995) Philippe Decoufle, Cérémonie d’ouverture et de clôture des XVIèmes Jeux Olympiques d’hiver d’Alberville (1992) Jean-Paul Goude, “Bleu Blanc Goude” : parade à l’occasion du 14 juillet 1989 Sites internet www.dauphin-affichage.com : site du groupe Dauphin. www.jcdecaux.com et www.avenir.fr : sites du groupe JC Decaux, numéro un mondial du mobilier urbain. www.publicis.fr : site du groupe Publicis. www.bvp.org : site du Bureau de Vérification de la Publicité (BVP). www.publivores.com : site de la Nuit des publivores. www.museedelapub.org : site du Musée de la publicité. Collections, expositions, archives, chronique de la publicité depuis 1750. Sites des agences de journalisme SIPA, Gamma, SYGMA...

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Conférences en lignes sur UTLS (Université de tous les savoirs) : www.canalu.fr Jean-François Abramatic, Croissance et évolution de l’internet ; Mercedes Erra, L’image publicitaire ; Olivier Faugeras, Le traitement des images ; Peter Humi, Mondialisation et information ; François Jost, Cinéma, Télévision : entre réalité et fiction ; Jean-François Leroy, Le photojournalisme ; Daniel Schneidermann, L’image télévisuelle ; Serge Tisseron, Propagande, publicité, information et désinformation ; Martin Winckler, Les séries TV et le soap opera Mots clés Spectacle, spectaculaire, focalisation, point de vue, mise en scène Documentaire, fiction, docu-drama, télé-réalité Publicité, afficheur, agence de publicité, marchandisation Internet, site Information-désinformation, éthique, déontologie, objectivité, politique-fiction Exhibition, voyeurisme, (sur)médiatisation Starisation, star-système, vedettariat, paparazzi, people Simulacre, simulation.

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Pour rappel et archives, le thème n° 1 en 2006-2007 : Thème n° 1 : LA FETE DANS SES DIMENSIONS COLLECTIVES Problématique Depuis toujours, les hommes ont éprouvé le besoin de fêter un moment du calendrier (fête du retour du printemps, fête du solstice d’hiver, fête du Nouvel An …), une solennité religieuse (fête de la naissance du Christ, de la fin du Ramadan, Yom Kippour …), un événement historique ou social (fête de la prise de la Bastille, fête du Travail en France, Fête Nationale en Allemagne, Indépendance Day aux États Unis … ). Ils ont également organisé des fêtes pour des événements personnels, autour des anniversaires de la naissance, du mariage, de la mort, autour des rites de passage. Dans tous les cas, la fête est associée à une durée au cours de laquelle on rompt avec le quotidien et avec l’individualisme ou la solitude : on cesse de travailler, on change de vêtements, on se réunit, on mange, on danse, on assiste ou on participe à un spectacle, on décide d’être joyeux ensemble, de se souvenir et de se recueillir ensemble. La fête est alors vécue comme un temps de partage. Les hommes ont également exprimé dans la fête leurs angoisses (le soleil va-t-il revenir réchauffer la Terre ? cesse-t-on d’appartenir à la communauté lorsque l’on meurt ?), les conditions difficiles de leur existence (on ne s’arrête guère de travailler, sauf les jours de fêtes, jusqu’au XX° siècle), la nécessité de permettre une transgression pour mieux supporter les contraintes du quotidien (effacement ou inversion des identités sociales dans les Saturnales, dans le Carnaval), le besoin de s’inscrire dans des cycles et dans le temps (celui des saisons, celui de la naissance et de la mort). Les fêtes sont un héritage du passé. Peut-on penser qu’elles vont disparaître avec les changements culturels, économiques, sociaux, historiques de notre époque ? Les nouvelles fêtes (Fête des Mères, Fête de la Musique, Fête de l’Internet…) ou les fêtes d’une communauté exportées vers d’autres (Fête d’Halloween) sont-elles signe de la vitalité du processus festif ou de son détournement (récupération économique, instrumentalisation politique) ? Les fêtes continuent-elle de cimenter les liens collectifs ou font-elles courir le risque d’atomiser les communautés ? Indications bibliographiques Ces indications ne constituent en aucun cas un programme de lectures. Elles constituent des pistes et des suggestions pour permettre à chaque enseignant de s’orienter dans la réflexion sur le thème et d’élaborer son projet pédagogique. Littérature ALAIN-FOURNIER, Le Grand Meaulnes (chapitres 13 et 14) LA BIBLE : Le veau d’or, Les noces de Cana L. F. CELINE, Voyage au bout de la Nuit, fin du roman, à partir de « On peut dire qu’on en a eu alors de la fête plein les yeux ! Et plein la tête aussi ! » V. HUGO, Les Misérables, Cinquième partie, livre VI, chapitre 1 (le carnaval). V. HUGO, Notre-Dame de Paris, premier livre, chapitre V (la fête des fous) J.J. ROUSSEAU, La Nouvelle Héloïse, partie 5, Lettre VII (La fête des vendanges à Clarence) E. ZOLA, L’Assommoir, chapitre III (Le repas de la noce), chapitre VII (La fête de Gervaise) Essais M. BAKHTINE, L’œuvre de François Rabelais et la culture populaire au moyen âge et sous la renaissance R. CAILLOIS, L’Homme et le sacré (chapitre IV en particulier) J. CAZENEUVE, La vie dans la société moderne O. DONNAT, Les pratiques culturelles des Français, Enquête 1997, La Documentation Française, Paris, 1998. D. FABRE, Carnaval ou la fête à l'envers, collection Découvertes, Gallimard, 1992 S. FREUD, Totem et tabou R. GIRARD, La Violence et le sacré A. GLAUSER-MATECKI, Le Premier mai ou le Cycle du printemps, Imago, 2002 M. MAZOYER, J. PEREZ REY, F. MALBRAN-LABAT, R. LEBRUN, La Fête, de la transgression à l'intégration, L'Harmattan 2003 M. MAZOYER, J. PEREZ REY, F. MALBRAN-LABAT, R. LEBRUN, La Fête, la rencontre des dieux et des hommes, L'Harmattan, 2004 M. PERROT, Ethnologie de Noël, une fête paradoxale, Grasset, 2000 Ph. URFALINO, L'invention de la politique culturelle, Comité d'Histoire du Ministère de la Culture, Paris, La documentation Française, 1996. « Calendriers et fêtes, les éternels retours », Textes et documents pour la classe, 1998, CNDP Article Fête dans le Dictionnaire des littératures française et étrangères, Larousse Films, documents iconographiques, bandes dessinées M. CAMUS, Orfeu negro ; M. CARNE, Les Enfants du Paradis (scène de fête dans les rues de Paris). L. COMENCINI, Casanova, une adolescence à Venise . G. CORBIAU Le roi danse . M. NEWELL, Quatre mariages et un enterrement ; M. OPHULS, Le Plaisir ; L. RIEFENSTAHL, Les Dieux du stade ; J. TATI, Jour de Fête ; Th. VINCENT, Karnaval ; L. VISCONTI, Le guépard. Peinture : par exemple Jérôme BOSCH, La nef des fous ; BRUEGHEL l’Ancien, Le combat de Carnaval et de Carême ; BRUEGHEL le Jeune, Noces villageoises ; BRUEGHEL d'Enfer, Danse des noces, Kermesse flamande ; Francesco GUARDI, Le doge de Venise offre à déjeuner aux ambassadeurs ; Francisco GOYA, L’enterrement de la sardine ; Nicolas POUSSIN, L’adoration du veau d’or ; Peter Paul RUBENS, La Kermesse ou la Noce de Village ; Auguste RENOIR, Bal du moulin de la Galette Montmartre ; Jan STEEN, L’adoration du veau d’or. Photographie : par exemple Photographies du carnaval de Rio, de Venise ; Willy RONIS : photographies de bals du 14 juillet Sites internet Site « Joconde » pour les peintures évoquant le carnaval de Venise, la Fête du 14 Juillet, etc. « Fêtes en ville, villes en fêtes », Isabelle Garat, Internet, cafe-geo.net, 13 novembre 2005 Mots clés Fête païenne – fête religieuse – fête nationale– fête populaire - fête de famille Communauté - commémoration – rituel – rites Célébration – cérémonie - cérémonial Solennité – réjouissance - liberté - rupture – transgression – fête des fous

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3. Ecrits et écrans : quelques indications bibliographiques supplémentaires2. 3.1. Risque et progrès. ESSAIS :

Les Progrès de la peur - clonage, CO2, Nucléaire, Internet, sous la direction de Neyla Farouki, Editions le Pommier. Michel BARNIER, Atlas des risques majeurs : écologie, environnement, nature, Paris, Plon, 1992, 125 p. Cartes du monde sur de nombreux risques : l'ozone, les pluies acides, l'industrie sale, la mer dépotoir, l'agriculture et l'environnement, le nucléaire, les catastrophes industrielles, la bataille de l'eau... Pour cette approche du risque voir la bibliographie et les liens sur le site du CNDP : http://www.cndp.fr/lesScripts/bandeau/bandeau.asp?bas=http://www.cndp.fr/secondaire/viescolaire/citoyennete/risques/s_r_generalites.htm Jean-Jacques SALOMON, Survivre à la science - une certaine idée du futur, Albin Michel, 1999, 373 p. Cf. l’analyse d’André KASPI, « Survivre à la science. Une certaine idée du futur », La Revue pour l’histoire du CNRS, N°2 - Mai 2000, [En ligne], mis en ligne le 7 mars 2006. URL : http://histoirecnrs.revues.org/document376.html. Consulté le 29 décembre 2006. « Les temps incitent au bilan. Jean-Jacques Salomon dresse l'état des lieux et, parallèlement, réfléchit sur nos lendemains. Il part d'une observation à la fois simple et effrayante : la science remplace aujourd'hui la religion, sans parvenir à donner à l'homme les satisfactions spirituelles qu'il attend… » Yves DUPONT (dir.), Dictionnaire des risques, Armand Colin, 2003, 421 p.. Cet ouvrage réintègre les questionnements purement économiques dans le champ politique et social. Vous y trouverez des développement sur les NTIC, le dopage sportif ou la crise adolescente à lire au crible du concept de progrès, qui doit, sans aucun doute, être interrogé comme une construction culturelle comme les autres. Ulrich BECK, La Société du risque, Flammarion, Champs, 2001, 522 p. Une pensée originale qui souligne combien le risque doit être repensé car, à défaut de partager les richesses, notre monde partage aujourd'hui les risques avec une grande générosité (nuage de Tchernobyl, aliments OGM…). Marie-Paule VIRARD, « Faut-il encore croire au progrès », Enjeux Les Echos, n°200, mars 2004 Sciences Humaines, n° 124, Février 2002, Dossier sur la société du risque. Jacques JULLIARD, « Depuis quand le progrès est-il devenu fou ? », Le Nouvel Observateur, hors série sur les grandes questions de la philo, Mars 1998, p. 72.

Philippe LABAUNE et Jérôme DESTAING, Préface de Marc Bussière, Risque et progrès, Flammarion, collection Etonnants classiques, 2006, 156 pages. Cette anthologie de supports variés, textes littéraires, essais, articles de journaux, est consacrée au progrès sur le plan individuel et collectif et à son corollaire, le risque. Présentation de l’éditeur : « Risque et progrès sont depuis toujours intimement liés. De Prométhée à Frankenstein, en passant par Icare et Faust, tous les grands mythes soulignent la relation complexe qui les unit ; tous font de l'homme un aventurier qui ne progresse qu'en se mettant en danger. S'éprouver face à l'autre, choisir sa destinée, penser par soi-même : chacun prend des risques pour se connaître et s'épanouir. Sur le plan collectif, l'Histoire aura justifié les utopies et les voyages les plus fous. Mais après Hiroshima et Tchernobyl, et à l'heure du clonage et des OGM, la méfiance est de mise : faut-il se garder du progrès comme de l'enfer ? faut-il lui adjoindre un «principe de précaution» ? Et si le risque demeurait la meilleure garantie de notre liberté... ».

Liens3 sur « Risque et progrès ».

http://www.lettres.ac-aix-marseille.fr/lycee/bts/btsrisque.htm : on trouvera à cette adresse huit exemples de travaux menés sur le thème risque et progrès, dont deux accompagnés de « corrigés ». On rappellera à tous, comme nous l’avons fait dans de nombreux stages déjà que les devoirs à la maison doivent être inédits si on ne veut pas voir fleurir la triche et les copies malhonnêtes. On peut en faire l’objet d’une réflexion et d’un dossier d’initiation à la synthèse en première année : cf. par exemple, parmi d’autres documents, Véronique Radier, « La gruge sur le net » Le Nouvel observateur, 30/11/2000. http://www.science-ethique.org/rubrique.php3?id_rubrique=18 : 1998 : Risques associés aux progrès technologiques http://www.cnisf.org/biblioth_cnisf/risques_indus.pdf : Maîtrise des risques industriels : propositions d'action http://www.monde-diplomatique.fr/2005/12/TESTART/13039 : article stimulant par la nature du propos et une orientation argumentative très nette contre une foi aveugle dans le progrès scientifique. http://www.univ-lille1.fr/clerse/site_clerse/PDF/pdfnews/colloque2004/page_soceco.pdf : acteur, risque et prise de risque à l'épreuve des sciences sociales : http://perso.orange.fr/marxiens/egep/pub/livres/beck.htm : compte rendu de lecture de l’ouvrage d’Ulrich Beck, La Société du risque, 1986.

3.2. Ouvrages traitant des deux thèmes. Catherine DUFFAU, Françoise PFIRRMANN, La fête dans ses dimensions collectives - Risque et progrès, Hachette, collection Top'exam, 2006, 143 p. Isabelle et Yves ANSEL, La Fête, Risque et progrès, Nathan, collection Réflexe, 127 p. […]

2 Reprises, révisées et augmentées à partir notamment de http://www.cultureco.com/blog/blog/culture-generale. Dans la mesure du possible, ces références ont été vérifiées. Certaines imprécisions ou erreurs de référenciation peuvent subsister. Merci de nous les signaler. Des références littéraires, pour lesquelles nous sommes en général plus armés, doivent bien sûr faire l’objet d’un autre travail, notamment partir des suggestions du B.O. 3 Un véritable annuaire critique reste à constituer, appel est fait à vos contributions…

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4. 40 principes de différenciation pédagogique4. Pour aborder concrètement ce problème, nous sommes partis d’une question : Comment traiter d’une manière différenciée les thèmes « la fête dans sa dimension collective », « risque et progrès », ou bien désormais « Faire voir : quoi ? Comment ? Pour quoi ? » ? Ces idées, ces ressources pédagogiques classiques ou plus originales, ces exemples de réalisations ont quatre fonctions :

• ouvrir au plus large le champ des possibles et présenter les outils du laboratoire pédagogique pour le professeur ; • montrer la continuité naturelle et méthodologique qui existe entre le travail de culture générale fait en première année et

celui des thèmes en seconde année ; • offrir aux étudiants de BTS une formation sur le thème qui évite la répétition peu motivante, dans ses contenus culturels

comme dans ses méthodes ; • organiser dans l’année le travail autour de ces deux thèmes et bâtir une progression.

Il ne s’agit évidemment pas de tout faire, et nous pouvons reprendre ici ce que disent les instructions à propos des thèmes : « Ces indications ne constituent en aucun cas un programme [pédagogique]. Elles constituent des pistes et des suggestions pour permettre à chaque enseignant de s’orienter dans la réflexion sur le thème et d’élaborer son projet ». Un tour de table des enseignants de l’académie lors des quatre journées de formation prévues a permis d’élargir le champ des idées pédagogiques et de faire un bilan critique des actions menées dans les différentes sections de BTS. On adaptera ces propositions à la redéfinition des thèmes pour 2007-2208. Il paraît évident par exemple que le nouveau thème « Faire voir… » autorise un travail plus approfondi sur les modes et les codes de l’image, ou sur la presse écrite ou audio visuelle sous ses formes les plus diverses. Les rubriques « people » peuvent par exemple faire l’objet d’un travail sainement critique ! La photographie de presse sera bien sûr un objet de travail à la fois séduisant, grave et stimulant. Nous pouvons donc aborder les thèmes par : 1. Les représentations : un « vrac » initial d’idées reçues, de connaissances disparates, de références plus ou moins maîtrisées

(Frankenstein…) peut permettre un lancement du thème stimulant… Mis en mémoire en septembre, il peut faire l’objet d’un « je me souviens » en février, pour mesurer le chemin parcouru, feuilleter le livre d’images et « l’encyclopédie » du thème.

2. Les définitions : revue de dictionnaires et d’encyclopédies, papier et web : synonymes / antonymes, étymologie (racine, mais aussi histoire et apparition du mot : cf. Le Robert historique bien sûr), penser aussi au dictionnaire analogique, au dictionnaire culturel d’Alain Rey, au dictionnaire de Pierre Larousse qui peut permettre de travailler « l’idéologie » du mot progrès au XIXème siècle, et de l’associer ensuite au mot risque dès lors que certaines fractures terribles de l’Histoire auront eu lieu, dont les dictionnaires témoignent… Cf. ci-après la ressource www.lexilogos.com qui référence tous les dictionnaires en ligne : on y collectera par exemple les définitions du verbe « voir », d’une fausse simplicité et d’une riche polysémie.

3. L’Encyclopédie, les encyclopédies… Entrées « fête », « risque » et « progrès »... Entre wikipedia (parfois confuse et à aborder d’un oeil critique) et les ressources papier, CD- ou DVD-ROM du type Universalis, Hachette, Larousse ou Encarta, il y a matière à un bilan, à une synthèse objective, ordonnée et concise. L’encyclopédie de Diderot et d’Alembert peut bien sûr prendre sa place dans ce choix.

4. Un dictionnaire culturel de… peut alors être constitué par les étudiants (cf. exemple le projet présenté en 2005-20065 et le « cahier des charges » plus loin)… Moyennant ce cahier des charges, qui oblige à un travail de synthèse pour éviter le copier / coller compulsif, les rubriques en sont constituées au fil de l’année et régulièrement augmentées d’exemples par le professeur et / ou les étudiants. Elles ont pu être par exemple pour la fête : bacchanale, catharsis, carnaval, commémoration, Dionysos, exutoire, festival, fête des fous, fête religieuse, saturnales… ou pour risque et progrès : Big Brother, bioéthique, clonage, éthique, eugénisme, génétique… Il s’agit donc là d’un travail de langue, notamment lexical : le thème est l’occasion d’un apprentissage de mots nouveaux, ou d’une réflexion plus approfondie sur la polysémie de mots qu’on croît connaître : le verbe voir, le mot « image »… Il s’agit aussi d’une encyclopédie de la classe, nourrie d’images et de références qui créent une culture du thème, dont certains aspects peuvent être convoqués pour les travaux d’écriture personnelle. Ils peuvent être imposés par une consigne adéquate lors des travaux de l’année, ce ne sera pas bien sûr le cas à l’examen, mais il est bon que les étudiants acquièrent ce réflexe culturel.

5. Les mots clés du nouveau thème pour l’année 2007-2008 peuvent par exemple être l’occasion d’une version de ce dictionnaire culturel et critique, d’une encyclopédie portative du « faire voir », assortie bien sûr d’une banque d’exemples et d’une iconographie issus de l’histoire, de l’actualité, de la littérature et du cinéma. On définira donc les trente mots-clés suggérés par le B.O. : « Spectacle, spectaculaire, focalisation, point de vue, mise en scène… Documentaire, fiction, docu-drama, télé-réalité…Publicité, afficheur, agence de publicité, marchandisation… Internet, site… Information-désinformation, éthique, déontologie, objectivité, politique-fiction … Exhibition, voyeurisme, (sur)médiatisation… Starisation, star-système, vedettariat, paparazzi, people… Simulacre, simulation… ».

6. Les références mythologiques, le travail symbolique, la prolongation du cours de culture générale de TS1 : Bacchus, Dionysos, Orphée, Saturnales6… ou Prométhée, ou désormais Narcisse…

7. Une visite au musée peut être organisée, un parcours thématique négocié avec le service éducatif du musée des Beaux-Arts local. Quand il a été fait pour une classe, il peut être réutilisé pour les autres…

8. Image (dessin, photo) illustrant le thème mais non légendée, sans aucun paratexte : nécessité donc de formuler des hypothèses variées pour l'interprétation. Outre l’intérêt d’apprendre à observer attentivement un document iconographique, il s’agit d’utiliser la polysémie ou les mystères de l’image pour amener des débats intéressants, promouvoir une approche plus culturelle (par exemple le Supplice de Prométhée de Gustave Moreau), et constituer avec de puissants outils mnémotechniques une mémoire du thème. On peut aussi proposer un groupement non de textes mais d'images (dessins, photos, reproductions de tableaux) illustrant le thème. En faire la synthèse permet une entrée plus originale dans le propos et pour la notion qu'on

4 Synthèse et propositions de Yves Maubant, avec des suggestions de Michel Azama, Bernard Baillaud, Gilles Charlon, Serge Lureau et des collègues participant aux stages. 5 Ce projet avait été présenté lors du stage nouveaux programmes proposé en 2005-2006. 6 Cf. par exemple Dictionnaire de culture littéraire : 100 personnages, 100 citations, P.U.F., 2002, pour des notices à la fois claires, ambitieuses et précises.

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veut faire passer. Il est possible qu'une des images soit en contradiction forte avec le reste du groupement (elle peut être proposée par le professeur ou apportée par un étudiant). Les étudiants peuvent également constituer eux-mêmes ces « groupements d’images » en précisant sources et référenciation, et en écrivant si nécessaire une légende, les deux peuvent être séparés et appariés ensuite. L’ensemble peut se gérer au vidéo projecteur sous forme d’un diaporama et permettre des oraux dynamiques.

9. Un parcours et un dossier pédagogiques ont été préparés sur le thème « risque et progrès » par le Musée des arts et métiers, 60, rue Réaumur, 75003 Paris (cf. plus loin). L’entrée est gratuite pour nos étudiants, il ne vous reste qu’à financer le voyage !

10. Les philosophes : Pascal, Leibniz, Bachelard par exemple pour risque et progrès : cf. l’article progrès extrait de La Culture générale de A à Z, Hatier, sans doute « illisible » pour certains de nos étudiants, mais facilement synthétisable par nos soins.

11. La requête define:progrès ou define:risque du moteur de recherche google : cf. un exemple de résultat ci-après, qui fera l’objet d’un examen critique.

12. On peut aussi utiliser sur ce même moteur la fonction « actualité » pour avoir les occurrences d’emploi de mots clés dans la presse des derniers jours ou mois. …

13. Deux autres moteurs de recherche pour varier du précédent, www.exalead.fr et www.kartoo.fr : les résultats de ce dernier sont présentés sous forme de carte. Un exemple de référence originale trouvée grâce au premier : http://eventail.chez-alice.fr/carnaval.html, vous y avez la présentation du Carnaval ou la fête à l‘envers, Ballet-Comédie à partir de musiques de Joseph Bodin de Boismortier (1689-1755), création originale de la Compagnie de Danse Baroque L’Eventail et l’ensemble instrumental Le Concert Spirituel, coproduite par la Région Lorraine, l’Arsenal de Metz, le Festival de Sablé-sur-Sarthe, L’ADAMI et la SPEDIDAM, réalisé en résidence à l’Espace Carpeaux de Courbevoie…

14. Lorsque les conditions de travail le permettent, la construction d’un « annuaire critique » peut faire l’objet de travaux dirigés très stimulants en salles d’informatique. Il s’agit d’amener les étudiants à comparer, résumer et évaluer la pertinence scientifique et l’intérêt « vulgarisant » des références proposées. Une fiche critique peut être conçue pour chaque site. Et un annuaire édité, parfois mis en ligne sur le site du lycée…

15. Une bibliographie critique (cf. supra) et des itinéraires différenciés : pour les professeurs et pour les étudiants… une présentation spécifique ou une recherche (BCDI…) peut être faite en collaboration avec nos collègues documentalistes.

16. Les ouvrages de synthèse : compte rendus de lecture, entretiens avec des spécialistes réels ou « reconstitués » : ce peut être un sujet d’écriture, et l’occasion d’une synthèse objective entre plusieurs sources. Par exemple, est paru Philippe LABAUNE et Jérôme DESTAING, Préface de Marc Bussière, Risque et progrès, Flammarion, collection Etonnants classiques, 2006, 156 pages (cf. bibliographie).

17. Le tri de textes ou de documents : classer, hiérarchiser, éliminer, distinguer thème et propos. 18. La construction et l’édition d’une anthologie. 19. Les « domaines de connaissance » : comment un géographe, un historien, un philosophe, un scientifique… abordent-ils le

thème ? 20. Les citations : cf. par exemple le site http://www.evene.fr/citations/ : il y a bien sûr un tri à faire, ce peut être l’objectif d’une

séance, qui commente et fait vivre un florilège poétique, littéraire, philosophique…, qui inscrit en mémoire des références réutilisables dans l’écriture personnelle, qui les met en débat, en contestation, en recherches d’exemples, bref en argumentation. Certains étudiants s’amusent même à inventer des citations, attribuées ensuite à un savant ou philosophe inconnu. A partir des carnets d’un Jean Rostand par exemple, et de l’observation syntaxique et lexicale d’un florilège de citations, il est possible de mettre en lumière les lois d’écriture de la maxime et de résumer en une série de formules denses les aspects essentiels des propos qu’on vient d’étudier.

21. On peut aborder ce jeu des citations par l’exemple de Newton, celui de Galilée et d’Einstein, savants à qui l’on prête beaucoup (cf. exemples ci-après). On peut aussi partir de certains clichés (« Et pourtant elle tourne ») pour les dépasser et arriver à une réflexion plus ambitieuse.

22. Il est également possible de faire travailler les étudiants sur les biographies de ces savants, par exemple bien sûr celles de Galilée ou d’Einstein pour risque ou progrès se révèlent très intéressantes.

23. Ecrire un éloge de… et / ou un blâme de…, enchaîner avec la proposition suivante. 24. L’art oratoire : où l’on prendra un beau texte, un monument du patrimoine culturel et littéraire, où l’on ne s’interdira pas

d’écrire soi-même un bel éloge ou un blâme, et où l’on s’exercera à le déclamer solennellement, ou à plusieurs voix, ou en faisant varier les intonations, ou en accentuant un pathétique qui mettra votre auditoire au bord des larmes, ou en faisant vibrer un ethos qui fera de vous la figure admirable d’un moraliste quasi pascalien, ou en faisant résonner un logos puissamment appuyé sur force procédés éprouvés : une rafale d’anaphores, une prosopopée qui vous projette un discours depuis l’outre-tombe, un chiasme savant, un jeu d’antithèses aux accents hugoliens. Bref, de beaux discours résonnent dans la classe et sur la place publique, ils peuvent être filmés, enregistrés, théâtralisés….

25. La construction d’un site web. Cf. par analogie, et pour un autre projet l’exemple du site Mont-Saint-Michel, construit au lycée Laplace de Caen… http://193.49.103.6/mont%20saint%20michel/home.htm

26. « Atlas imaginaire » (cf. référence ci-après) et schématisation. On peut associer à la création d’une carte du pays « Risque et progrès » d’une part la rédaction d’un carnet de voyage ou d’une lettre d’un voyageur qui a exploré ce pays, d’autre part une présentation orale de cette carte. L’étudiant doit alors justifier et expliquer ses choix, ses itinéraires… Pour avoir expérimenté cette technique de travail par deux fois au lycée Laplace en 2007-2008, je peux vous assurer que cela donne des résultats très intéressants, aussi bien dans la qualité graphique et conceptuelle des cartes proposées que dans le dynamisme et la pertinence des soutenances orales.

27. Histoire de l’art : constituer un « groupement » d’images légendées, une galerie d‘images, ou mieux encore un musée imaginaire… (de Bruegel à …). On n’oubliera pas la photographie dans ce musée.

28. Match argumentatif… Par exemple à partir de cette citation de Newton : « Les hommes construisent trop de murs et pas assez de ponts », qui a opposé en un duel passionné et néanmoins courtois les citoyens amateurs d’ouvrages d’art de la section BTS Travaux Publics et les experts constructeurs de murs de la section BTS Bâtiment au lycée Laplace.

29. Bibliothèque d’arguments, d’exemples (classés, hiérarchisés...). 30. Extraits littéraires longs : un chapitre entier du Meilleur des mondes, de Big Brother, de Globalia…

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31. Certains films peuvent faire l’objet d’une véritable séquence de travail : cf. quelques exemples plus loin et plusieurs témoignages dans chaque lycée. On citera en premier lieu Galilée ou l'amour de Dieu (téléfilm, Jean-Daniel VERHAEGHE, 2005,), Bienvenue à Gattaca (Andrew NICOLL, 1998), ou Des fleurs pour Algernon (téléfilm, David DELRIEUX, 2006) pour le thème « Risque et progrès ».

32. On pourra associer ce film à une étude de la pièce de Brecht, La Vie de Galilée (écrite au Danemark en 1938, puis remaniée en 1947 et 1956), et notamment de la scène dite de « vestition du pape »7, dans laquelle, lors d’une audience donnée au cardinal Inquisiteur, on voit l’homme de pouvoir qu’est le nouveau pape Urbain VIII, progressivement habillé et investi de ses nouvelles fonctions, l’emporter sur l’homme « éclairé » et ouvert aux sciences qu’était le cardinal Barberini. Galilée sera donc condamné…

33. Le film : ce peut être une œuvre, certes, mais aussi un groupement d’extraits ou un groupement de génériques ou d’incipits. 34. Un travail à partir de résumés (cf. un exemple plus loin) peut être proposé, qui permettra de varier les références, de se servir

de la culture cinématographique des étudiants et de dégager des constantes, par exemple en ce qui concerne la valeur d’avertissement d’un certain nombre de films de science fiction, au premier rang desquels par exemple on placerait Soleil vert (Ricard FLEISHER, 1973) pour le thème risque et progrès. A noter pour ce film un travail possible et très stimulant à partir du générique (images, montage, son, musique…).

35. Dans un certain nombre de classes, il sera possible de gérer des groupes (un seul peut suffire…) de veille documentaire, plus particulièrement chargés de suivre dans la presse par exemple tout ce qui peut se rapporter au thème « Risque et progrès ». Ces étudiants peuvent alors faire des comptes rendus oraux assortis d’un contrat de temps limité et / ou d’une présentation sous forme de diaporama (une illustration scannée, cinq diapositives de texte) ou d’une lecture expressive d’extraits bien choisis et mis en débat.

36. De manière plus technique mais non moins pertinente, l’aide méthodologique que nous devons apporter à certains étudiants ou à certaines sections de TS peut être centrée sur la prise de notes, par exemple à partir d’extraits de films, film unique ou « groupement » de séquences extraites de deux ou trois films.

37. Certains collègues pratiquent avec bonheur les jeux de rôle du type « plateau de télévision » sur lequel animateur/régulateur et experts d’horizons divers s’affrontent en des débats nécessairement animés et obligatoirement respectueux.

38. Un sujet comme le réchauffement de la planète, sur lequel on ne manque ni de documents, ni d’images et de dessins de presse peut être mieux géré dans sa profusion dans la perspective d’une exposition « Risque et progrès, risque du progrès : l’exemple du réchauffement de la planète ». Ce projet d’exposition peut emprunter les méthodes du concours revue de Presse créé par le CLEMI, la ville de Caen et les étudiants de Sup Europe, une école de commerce caennaise : 5 journaux et deux fois deux heures pour créer une revue de presse sur papier (dossier ou panneau). Chaque groupe doit choisir un propos spécifique, se soucier d’une sélection intelligente et bien mise en page de l’information. Un classement des panneaux peut être fait, les meilleurs gagnent toute notre estime. Les autres ne la perdent pas. Selon les moyens et les énergies disponibles dans les établissements, on peut donner à ce concours davantage d’ambition, mettre en lice plusieurs classes de BTS, attribuer réellement un prix, créer des affiches (pour les graphistes ou les design d’espace par exemple), etc…

39. Ce travail peut aussi être lié à des formes diversifiées d’écriture personnelle et argumentative : brèves, éditoriaux, fausses interviews (cf. exemple en fin de dossier), débats d’experts (soigneusement identifiés) qui visent à la fois à organiser, synthétiser et personnaliser des éléments documentaires recueillis dans les dossiers d’étude du thème constitués par le professeur ou par les étudiants.

40. Utilisez le jeu de photographies de Yann Arthus Bertrand. Ce photographe, en partenariat avec le ministère de l’Education nationale et celui de l’Ecologie, a lancé en 2006 l’opération "le développement durable, pourquoi ?"1. Cette exposition est constituée de 21 affiches qui présentent une sélection de photographies de La Terre vue du Ciel, accompagnées de textes pédagogiques. Ce jeu de photos, par ses dimensions (60 x 80 cm), par la puissance de ses images et la précision de ses légendes peut faire l’objet d’une réflexion extrêmement diversifiée, pour laquelle il suffira (si l’on peut dire) de préciser le lien qu’elle a avec une définition plus stricte du thème au programme. Cf. le site http://www.ledeveloppementdurable.fr/ qui présente aussi le projet 2007, consacré à la biodiversité et sur lequel on peut télécharger les fiches pédagogiques. Chaque école, collège ou lycée peut être destinataire de ce jeu de photos par l’intermédiaire des CRDP.

41. … 42. …

7 Cf. Bertolt Brecht, La Vie de Galilée, scène 12, in Théâtre complet 4, L’arche, 1975, p. 120-123. Texte français de Gilbert Badia.

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5. Treize exemples concrets de cette « différenciation ». 1. Une ressource : http://www.lexilogos.com/francais_langue_dictionnaires.htm Pour illustre la richesse de ce « portail des dictionnaires », voici un exemple de liens qu’il propose : Trésor de la langue française : dictionnaire du XIXe & XXe siècle, définitions, étymologie, citations, synonymes, antonymes version en ligne du TLF en 16 volumes, plus de 100 000 mots dictionnaire Littré (1872) dictionnaire de l'Académie française (1935) & dernière édition incomplète [a-o] answers : dictionnaire français & bilingue français-anglais TV5 mediadico : dictionnaire français (définitions, synonymes) & bilingue français-anglais alexandria : dictionnaire français (définitions, synonymes) & multilingue dictionnaire des synonymes & antonymes dictionnaire des synonymes & atlas sémantique, bilingue français-anglais encyclopédie en ligne : dictionnaire des noms propres dictionnaires anciens du VIIIe au XIXe siècle étymologie - citations & proverbes - argot dictionnaires thématiques Mots & expressions dictionnaire des mots rares : présents dans la presse mais absents des dictionnaires (9 000 mots) dictionnaire des éponymes : les noms propres (personnes, lieux) devenus noms communs dictionnaire des anthroponymes : les noms de personnes devenus noms communs... dictionnaire des mots moches : pour écrire et causer moche... quelques mots du Larousse de 1906 : le sexe, les nègres, les changements de sens... dictionnaire des mots de Céline dictionnaire des mots de Georges Brassens : textes de chansons & analyse des expressions noms de pays, de peuples et de lieux dans le langage imagé (locutions...) expressions de toutes les couleurs origines des expressions classées par thème ou par origine (francophonie) dictionnaire des rimes dictionnaires des rimes [PDF] anciens : du XVIe au XIXe siècle dictionnaire des anagrammes jeux de mots 2. define:risque sur google. Il reste à faire le tri et une synthèse… Sur quels plans le risque est-il ici défini (financier, écologique, juridique…) ? D’autres pistes de définition sont bien sûr donc à explorer : il n’est pas interdit de montrer à nos étudiants les limites des outils de recherche qu’ils emploient de manière parfois trop exclusive. Définitions de risque sur le Web : Risque > Danger > Accident---- fr.wikipedia.org/wiki/Risque Objet de l'assurance (personnes ou biens) ; - Probabilité de survenance d'un sinistre ; - Evénement qui déclenche la garantie (incendie, vol, etc.…). www.scor.com/fr/2_glossaire.asp L'incertitude qu'un événement pouvant avoir un impact sur l'atteinte d'objectifs se produise. Les risques sont mesurés en termes de conséquences et de probabilité. www.caubo.ca/ia/other_usefuldef_f.cfm Probabilité de survenue d'une maladie particulière chez une personne donnée. Lorsqu'on compare deux groupes, le risque peut être exprimé sous forme de risque relatif d'une maladie ou de probabilité d'une maladie. dsol-smed.phac-aspc.gc.ca/dsol-smed/cancer/glossa_f.html Situation selon laquelle le nombre d'événements éventuels est supérieur au nombre d'événements qui vont réellement se dérouler et la mesure de probabilité qu'on peut leur rattacher. strategis.ic.gc.ca/epic/internet/insof-sdf.nsf/fr/so03161f.html Probabilité qu’un événement apparaisse, par exemple, qu’une personne devienne malade ou décède à une période ou à un âge défini. www.meningvax.org/francais/fr-glossary.htm incertitude concernant des événements ou des conséquences futurs. Expression de la vraisemblance et de l’effet d’un événement qui peut s’accompagner de répercussions positives ou négatives. www.inspection.gc.ca/francais/corpaffr/publications/riscomm/riscomm_appf.shtml Danger qui peut arriver. Quand on connaît les risques, on peut prévoir des solutions pour protéger la population. www.msp.gouv.qc.ca/jeunesse/coinprofs/definitions.asp un risque naturel est un phénomène naturel potentiellement destructeur. Pour les spécialistes cette expression ne qualifie pas nécessairement le phénomène lui-même, mais plutôt le risque qu'il présente pour une population donnée. www.siagne-avenir.com/html/glossaire.php Facteur susceptible de retarder ou d’empêcher l’accomplissement des objectifs du projet. www.ifad.org/evaluation/guide_f/annexa/a.htm Concept primordial en finance. La reconnaissance et la quantification du risque constituent les fondements de la finance moderne. Pour plus de détails, vous pouvez consulter la page sur le risque. www.bnains.org/lexique/lexique.htm probabilité de survenue d'un événement défavorable dans un contexte défini. Comme celle d'un événement favorable (chance) elle s'exprime par une valeur de 0 à 1. 0 si l'événement n'a aucune chance de se produire, 1 si sa survenue est certaine. L'évaluation d'un risque utilise des méthodes statistiques qui comportent elles-mêmes un certain risque d'erreur. www.sante.gouv.fr/amiante/pourquoi/lexique.htm La possibilité de subir une perte ou l'incertitude relative au rendement futur. www.franklintempleton.ca/ca/retail/fr/jsp_cm/global_nav/help/glossary/glossary_r.jsp (risk) Pertes éventuelles auxquelles s'expose l'investisseur ou l'épargnant. https://www.bmolignedaction.com/CentreEducatif/r.html

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Quantité d'argent qui est à risque en raison des fluctuations du taux de change. www.denarius.com/francais/terminologie.htm Evènement préjudiciable, futur et incertain, au moins quant à sa date, en dehors de la volonté des parties, et contre lequel l'assuré veut se prémunir. www.inncomm.fr/createur/glossaire.html […] 3. Le dictionnaire des synonymes : http://elsap1.unicaen.fr : Progrès : accroissement, adoucissement, aggravation, amélioration, amendement, approfondissement, ascension, augmentation, avancement, cheminement, civilisation, courant, cours, croissance, développement, essor, évolution, expansion, extension, gain, marche, marche en avant, maturation, mieux, modernisme, montée, mouvement, pas, perfectionnement, procès, processus, profit, progression, propagation, prospérité, recrudescence, renaissance, technique, transmission. Antonymes : abaissement, abrutissement, arrêt, barbarie, corruption, décadence, déchéance, déclin, défaut, dégénérescence, immobilité, récession, recul, régression, rétrogradation Risque : aléa, chance, danger, fortune, fortune de mer, gageure, hasard, inconvénient, menace, péril, responsabilité. Pour mémoire et aussi pour le plaisir je vous rappelle les réjouissants synonymes du mot fête : agapes, amusement, anniversaire, apparat, apport, assemblée, bacchanale, bal, ballade, baloche, balocho, bamboche, bamboula, banquet, bombance, bombe, boum, bringue, célébration, cérémonie, cocagne, commémoration, débauche, dédicace, dégagement, délice, divertissement, ducasse, enchantement, événement, férie, ferrade, festin, festival, festivité, fiesta, foire, frairie, gala, garden-party, inauguration, java, kermesse, liturgie, matinée, noce, nouba, pardon, partie, préveil, raout, réception, récréation, redoute, régal, reinage, réjouissance, réunion, réveillon, ribouldingue, roménage, roméria, sauterie, soirée, solennité, station, surboum, surprise-partie, veglione, vie, vogue. 4. www.kartoo.fr requête « risque » :

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5. A partir de Van SWAAIJ, Louise et KLARE, Jean, L'atlas imaginaire - Notre continent intérieur, Paris, Autrement, 2000, 96 p. En résumé : « Feuilleter un atlas, activité jubilatoire par excellence. On aura d’autant plus de plaisir à parcourir celui-ci, que derrière leur légende, leur présentation belle et soignée, ces cartes représentent un monde qu’on connaît sans l’avoir ainsi visualisé : celui de la pensée et des émotions. Les noms qu’on y lit s’avèrent ceux de concepts et d’affects de la vie quotidienne. On parcourra ainsi l’océan des Possibles ouvert par le littoral du Doute, les marais de l’Ennui surmontés par les montagnes de Travail, le pays du Plaisir à travers Clin d’œil, Débauche et Ronron. Chaque pays représenté est précédé d’une page de réflexions philosophico-psychologiques. A la fois ludique et sérieux, un atlas hors du commun qui nous convie à l’exploration de notre moi profond. » (L’avis de la Fnac) Qui n'aime pas feuilleter un atlas ? Cet atlas imaginaire nous invite au voyage le plus original qui soit : celui de notre pensée et de nos émotions. En 21 cartes inventées, il offre à nos yeux notre territoire mental. Prospérité est la capitale de ce pays, desservie par l'aéroport Liberté. Elle est entourée des Montagnes de travail dont les villes sont Stress, Traintrain et Résistance…

PASSION, CARTE 108 - « Il ne brûle guère, celui qui peut dire combien il brûle. » Cette phrase de Pétrarque touche à l'essence de la passion : incontrôlable, dévorante et brûlante, elle s'installe dans notre esprit désespéré, nous rend esclaves de nos sens et nous attire dans des zones où la raison déraisonne et où notre tête perd son sang-froid. Dans l'Antiquité, la poétesse Sappho exprimait ainsi cette confusion extatique :

… car dès que je t'aperçois un instant, il ne m'est plus possible d'articuler une parole : mais ma langue se brise, et, sous ma peau, soudain se glisse un feu subtil : mes yeux sont sans regard, mes oreilles bourdonnent, la sueur ruisselle de mon corps, un frisson me saisit toute ; je deviens plus verte que l'herbe. et, peu s'en faut, je me sens mourir.9

C’est précisément parce qu'elle permet aux désirs de régner sur l'esprit que la passion ne reçoit pas toujours un accueil aussi enthousiaste. Lorsque sa passion poétique menace de l'emporter sur la philosophie, le philosophe romain Boèce écrit : Quand [Dame Philosophie] vit à mon chevet les Muses de la poésie suggérer des mots à mes pleurs, elle perdit quelques instants son calme et ses yeux lancèrent des éclairs menaçants : « Qui. demanda-t-elle, a autorisé ces petites putes de scène à approcher ce malade ? Non contentes d'être incapables de remédier à ses souffrances, elles seraient bien capables de les prolonger avec leurs poisons douceâtres ! Ce sont elles qui, sous les ronces stériles des passions, étouffent la moisson féconde de la raison10 ». Contre la nature, de nombreux philosophes et psychologues nous recommandent d'utiliser notre bon sens et de ne pas nous laisser emporter par nos émotions. Mais qui songerait à écouter ces judicieux conseils ? II est beau d'être raisonnable et serein, mais qui veut vivre dans un monde d'animaux à sang froid, sans désir, sans amour, sans idéal, sans la chaleur que la passion communique à 1'existence ?

 Sparte, cette menace était traitée selon des procédés typiquement spartiates. Pour maintenir éveillé le feu de la passion, toute expression de cette flamme était interdite. Même les époux ne pouvaient s'aimer qu'en secret et il était tout aussi scandaleux d'être surpris au lit avec son conjoint qu'avec n'importe qui. Montaigne écrivait : «La difficulté des assignations, le danger des surprises, la honte du lendemain, […] c'est ce qui donne pointe à la sauce.11 »

8 Source : Louise Van Swaaij et Jean Klare, Notre continent intérieur, l’atlas imaginaire, Autrement, 2000, p. 50. 9 Cité par Roland Barthes, Fragments d’un discours amoureux, Paris, Seuil, 1977, p. 186. 10 Boèce, De la consolation de la philosophie, Trad. C. Lazam, Paris, Rivages, 1989, p. 47. 11 Michel de Montaigne, Essais II, 15.

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Les projets conçus à partir de cette ressource Exemple 1 : la consigne donnée pour dessinée une carte « Fête… » :

TS2, ajouter une carte12 à l’Atlas imaginaire, dessiner notre « continent intérieur » festif13… La référence : cf. la carte « passion » extraite de l’Atlas imaginaire et le texte qui l’accompagne. Ce texte sera précédé d’une citation épigraphe, toutes dans la classe devront être différentes. cf. par exemple le site www.evene.fr : « Les catastrophes, ce sont les fêtes des pauvres. » Guillaume Hanoteaux Vous créerez une carte « fête » et vous écrirez un texte d’accompagnement , certains d’entre vous seront amenés à défendre leur carte (fichier numérisé d’une carte dessinée, ou bien carte directement conçue avec un logiciel de dessin). Comment procéder (par exemple) ? � Décider de la forme de ce pays : île, archipel, pays continental (pour lequel on peut inventer des pays voisins…) � Placer des fleuves (et même un réseau hydrographique), des mers, des villes (grandes et petites), des villages, quelques

hameaux, des déserts, des forêts, des zones fertiles et des zones protégées, des chaînes de montagne, etc. � Faire un lien logique, pensé et explicité entre les éléments de la carte, ne pas les disposer au hasard. Des tâtonnements sont

possibles et nécessaires, mais il faut que la carte organise une vision du thème. � …

12 Un étudiant a suggéré une planète. L’idée est à retenir, et elle sera encore plus pertinente quand nous aurons avancé dans le thème et quand ses contours et la complexité du monde de la fête collective sera mieux connue. 13 J’ai gardé pour sa force démonstrative l’exemple du thème de l’an dernier. Vous ferez toutes les adaptations nécessaires pour les thèmes de cette année. De même, le musée imaginaire qui suit reste consacré à la fête, on considérera qu’il s’agit désormais de culture générale, pour laquelle il ne nous est pas interdit de créer des « respirations » totalement ou partiellement « hors thème » dans l’année.

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Les mots de la fête14, la « banque de mots », les ressources qui vous guideront (choix, classement, principes de « circulation » dans la carte). Ils vous sont donnés presque en vrac, vous reconnaîtrez les logiques à l’œuvre dans cette banque de mots. Fête, fêter, festin, festival, festif, festivité, festoyer, fêtard… Fête religieuse, fête profane, fête païenne. Fête culturelle, sportive, politique, de la Rose, du village, patronale, du boudin, de la bière, de la musique, du printemps. Fête du Travail. Feria. Salle des fêtes. Fête du livre, Printemps des poètes. Fête de la science. Célébration, commémoration. Célébrer, commémorer. Faire la fête. Pendaison de crémaillère. Naissance, baptême, mariage, enterrement. Fête familiale. Fête des mères, des pères, des grand-mères, des amoureux. Saint Valentin. Saint Patrick. Bar mitsva, communion. Pardon. Fête des morts, Toussaint, Pâques, Pâque, Pentecôte, Ascension, Assomption, Noêl. Ramadan, Mouloud, Aïds. Love parade, Gay pride. Fête techno. Rave party. Fête foraine. Fête de fin d’année, d’anniversaire. Saint Sylvestre. Réveillon. Fête nationale, 14 juillet. Fêtes nationales. Calendrier. Saint du jour, bonne fête ! Carnaval, Carnaval de Rio, de Venise, de Dunkerque…, charivari, fête des fous, mardi gras, déguisement. Inversion, excès, abus, dépense, ivresse, jeunesse. Astérix : dernière image des albums. Partager, oublier, boire, discuter, rire, se rassembler, séduire, draguer, plaire, faire l’amour, danser… Vacances, amis, concert, boite de nuit, monde de la nuit, paillettes et cotillons, bruit, été, soir d’été, sexe, bal, rigolade, barbecue, champagne, alcool, Saint Tropez, Ibiza, musique, karaoké, famille, jazz sous les pommiers, bar, apéro, drogue, gastronomie, nourriture, repas, argent, décoration, costume, élégance, soirée mousse, insouciance, convivialité, joie, liberté, DJ, coupe du monde. Carême Faire sa fête à… Solitude, interdit, règlement, violence, travail, stress, famille, agoraphobie, misanthropie, misogynie, pluie, suicide, viol, tristesse, douleur, dépression, maladie, hypocondriaque (hypocondrie), bile, mort. Exemple 2, quatre cartes réalisées sur le thème « Risque et progrès » :

14 Ils sont issus d’un travail sur les « représentations » fait dans deux classes de TS2.

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Cette dernière « carte », réalisée par un étudiant de BTS Travaux Publics, mérite un commentaire.

Il s’agit d’un disque de compactage, c’est-à-dire de l’enregistrement du travail d’un de ces rouleaux qui passent et repassent sur les assises de nos roues pour assurer la parfaite stabilité des matériaux. Ce travail techniquement très précis doit être fait X fois à vitesse définie et constante. Pour en vérifier la parfaite exécution et repérer les incidents éventuels (visibles sur le quatrième cercle), un enregistrement en est fait, qui est en suite lu par un technicien du chantier.

Voilà pour les aspects techniques.

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L’idée de cet étudiant, bien commentée lors d’un oral dynamique et applaudi, a été de transposer la trace du mouvement de cet engin en une figuration du temps qui inscrit risque et progrès dans l’histoire longue des hommes. Le cercle central, celui de la connaissance, permet le second cercle, celui du progrès. Lorsque celui-ci se met en mouvement, en haut du schéma, il avance régulièrement pour dessiner le troisième cercle. Les incidents du progrès, les facteurs de risque et d’incertitude, le « mauvais compactage » apparaissent dans le quatrième, sous forme de décrochements irréguliers, plus ou moins accentués selon des périodes. Mais ces incidents se multiplient dans la dernière période, en bas, qui mène l’humanité à la catastrophe, à l’Apocalypse, au grand blanc de la partie gauche du schéma, qui peut figurer aussi la lente régénération de l’humanité après que sa destruction a eu lieu. Le temps est cyclique, le progrès n’est pas linéaire et la question est aussi de savoir à quel moment du cycle nous sommes, en ces temps d’avertissements nombreux sur l’avenir sombre de la planète.

L’intérêt d’une telle représentation, et surtout de son exploitation pédagogique en classe, est donc de permettre une synthèse à partir des mots clés du thème, puis d’obliger l’étudiant à justifier ses choix, ou de les argumenter face au groupe qui peut réagir, contester, ajouter… les mots clés disposés sur ce disque peuvent par exemple faire l’objet d’un examen critique. 6. « La fête dans ses dimensions collectives » le musée imaginaire15.

15 On a gardé pour son intérêt culturel évident la référence au thème de la fête et au tableau de Bruegel. Il est facile d’imaginer les adaptations possibles, aussi bien au programme de culture générale de 1ère année qu’aux nouveaux thèmes de deuxième année. Le musée imaginaire peut aussi être un musée de la photographie, de la publicité…

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Musée imaginaire16 Bruegel, Le Combat de Carnaval et de Carême, analyse du tableau, d’après Magali Vacherot, à l’adresse suivante :

http://magali.vacherot.free.fr/Bruegel/index.html. Le " Combat de Carnaval et de Careme ", œuvre de Pieter Bruegel l'Ancien, est conservé au Kunsthistorisches Museum de

Vienne, c'est une huile sur bois de 118 cm sur 164,5 cm, signée et datée de 1559 dans le coin inférieur droit du panneau. Qui était Bruegel ? Les indications biographiques sont assez lacunaires en ce qui le concerne. Il serait né entre 1525 et

1530 près de Breda, et aurait été l'élève de Pieter Coeck à Anvers. Dès 1552, il entame un voyage en Italie, descendant jusqu'à Naples. En 1553-54, il est à Rome. L'année suivante, de retour à Anvers, il réalise des dessins destinés à la gravure pour l' éditeur Jérome Cock, dont de grands paysages, des sujets religieux, et des séries " didactiques " inspirées de Bosch (1450-1516), comme les " Sept Péchés Capitaux " (1558) ou les " Sept Vertus " (1559): il a donc une formation première de dessinateur, laquelle exercera une grande influence sur sa manière de peindre. choisissant l'oeuvre de son compatriote Jérome Bosch comme source d'inspiration. En 1559, le " Combat de Carnaval et de Careme " se situe dans cette période. Bruegel meurt à Bruxelles en 1568, laissant deux fils, Pieter (né en 1564) et Jan (né en 1568). Bruegel, longtemps considéré comme le " Peintre des Paysans ", traite ici le thème de la célébration des fêtes religieuses de Carnaval. Pour cela, il puise dans le folklore des Flandres mais il recompose aussi, à partir d'éléments réels et vécus, une vision synthétique de la vie religieuse de son pays, qu'il dispose sur une grande ellipse, comme sur un calendrier à roue. Il faut en effet noter que la signification du tableau est intimement liée à la compréhension des lignes de forces de la composition, il faut donc mener ensemble la description et l'analyse plastique du " Combat de Carnaval et de Careme ". Description et analyse plastique : Malgré la foule de figures que représente ce panneau, le format de ce dernier est assez modeste (118 cm de haut sur 164,5 cm de large). La scène s'ouvre sur la place d'un village flamand, offrant au regard placé en hauteur une vue en contreplongée de toutes les activités qui s'y déroulent. Ici, la représentation de l'espace n'est pas régie selon une perspective mathématique mais selon une perspective empirique : les lignes d'architecture ne convergent sur aucun point de fuite, et de plus la représentation décroissante des personnages sur la place est un peu anarchique, en partie à cause de la nature des êtres représentés (cul-de-jattes, enfants, nains...). La cohabitation de personnages de tailles différentes sur un même plan donne une impression de fourmillement et de grande diversité, renforcée par la disposition en petites taches de couleurs vives sur l'ensemble du tableau : des rouges vermillon, des bleus, des jaunes tirant sur l'ocre, disposés sur un fond uni brun-vert. Précisons dès à présent le thème central : le titre présente le tableau comme un "combat", ici entre les personnifications de Carnaval et de Careme. Il faut cependant remarquer que l'agressivité est absente des antagonistes de la joute représentée... Carnaval lève les yeux vers le ciel en esquissant un geste d'adieu ; quant à Careme, elle reste passivement assise sur un prie-dieu. Des deux cotés c'est donc un défilé, composé d'un char suivi de son cortège. Il n'y aura pas d'affrontement ; si on laissait se poursuivre le mouvement des cortèges, Carnaval laisserait place à Careme et passerait au second plan, ainsi que les festivités liées à la célébration du Carnaval laissent place à celles liées au Careme dans le déroulement de l'année. Cf. sur le site l’image réactive : en cliquant sur les scènes composant l'ellipse, vous pouvez obtenir des informations complémentaires. 7. DES FLEURS POUR ALGERNON, DVD, 2007, avec des scènes commentées par le réalisateur et Julien Boisselier. Un film réalisé par David Delrieux avec Julien Boisselier et Hélène de Fougerolles, d’après la nouvelle de Daniel Keyes parue en 1959 (disponible en livre de poche, collection J’ai lu). .

Algernon est une souris de laboratoire dont une intervention expérimentale a décuplé l'intelligence. Ses capacités intellectuelles ne cessent de croître. Enhardis par cette réussite, deux savants tentent alors leur découverte sur l'homme. Charles (Julien Boisselier), un attardé mental voulant à tout prix devenir "intelligent", devient le premier cobaye humain à subir cette intervention. Charles devient à son tour très intelligent et découvre également l'amour auprès d'Alice (Hélène de Fougerolles), son professeur de piano. Mais un jour, les capacités intellectuelles d'Algernon chutent brutalement, annonçant le probable destin de Charles. Quel sera son choix : redevenir lui-même ou rester un rat de laboratoire ? Source : http://boutique.francetv.com/sommaire.asp

16 Le tableau qui vous accueille dans le grand hall de ce musée virtuel est celui de Pieter Bruegel l’ancien : Le combat de Carnaval et de Carême. Un certain nombre de tableaux liés au thème de la fête peuvent faire l’objet de synthèses à partir des analyses des spécialistes, mais un certain nombre d’autres seront donnés sans commentaire. On suivra toutefois une référenciation constante : Auteur / dates de vie et de mort, titre du tableau, dimensions, technique de peinture, lieu où il est exposé : Pieter Bruegel l’ancien (1525-1569), « Le combat de Carnaval et de Carême », 1559, huile sur bois, 118 x 164,5 cm, Musée des Beaux-Arts, Vienne.

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8. « Risque et progrès »… Florilège de 37 citations. Remue-méninges : � Vous y ajouterez les vôtres… � Vous formulerez pour au moins dix d’entre elles une problématique en intégrant, à partir de la citation, un lien

explicité entre « progrès » et « risque » � Ce faisant, vous éliminerez certaines citations, qui vous paraissent peu pertinentes pour le thème. Ou bien vous

en dégagerez une « idéologie du progrès »… � Vous en apprendrez au moins cinq par coeur, auteur compris bien sûr, et vous les utiliserez à l’occasion, avec

pertinence et élégance, dans votre prochain travail d’écriture personnelle. 1. Le véritable progrès démocratique n'est pas d'abaisser l'élite au niveau de la foule, mais d'élever la foule vers l'élite. Gustave

Le Bon. 2. Chaque progrès donne un nouvel espoir, suspendu à la solution d'une nouvelle difficulté. Le dossier n'est jamais clos. Claude

Lévi-Strauss. 3. Les vrais hommes de progrès sont ceux qui ont pour point de départ un respect profond du passé. Ernest Renan. Source : http://www.proverbes-citations.com/cit8.htm#Progrès 4. La tradition, c'est le progrès dans le passé ; le progrès, dans l'avenir, ce sera la tradition. [Edouard Herriot] 5. Sans progrès, il n'y a pas de paix possible. Sans paix, il n'y a pas de progrès possible. [Kofi Annan] 6. Le progrès matériel favorise toutes les autres formes de progrès. [Eugène Cloutier] 7. Le progrès a encore des progrès à faire. [Philippe Meyer] 8. Si le progrès est la loi, la liberté est l'instrument du progrès. [Maurice Schumann] 9. Il ne peut y avoir de progrès véritable qu'intérieur. Le progrès matériel est un néant. [Julien Green] 10. Nos progrès en tant que nation dépendront de nos progrès en matière d'éducation. L'esprit humain est notre ressource

fondamentale. [John Fitzgerald Kennedy] 11. Despote conquérant, le progrès technique ne souffre pas l'arrêt. Tout ralentissement équivalant à un recul, l'humanité est

condamnée au progrès à perpétuité. [Alfred Sauvy] Source : www.evene.fr 12. Le Progrès est l'injustice que chaque génération commet à l'égard de celle qui l'a précédée. Emil Michel Cioran (De

l'inconvénient d'être né, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard, p. 1349). 13. L'idée de progrès déshonore l'intellect. Emil Michel Cioran (De l'inconvénient d'être né, in Oeuvres, coll. Quarto, éd. Gallimard,

p. 1353). 14. [...] se discipliner sans arrêt est la condition préalable pour progresser quotidiennement [...]. Thomas Bernhard (La cave, trad.

Albert Kohn, p. 169, Gallimard/Biblos, 1990) 15. [...] la foi est la première vertu, et l'espérance n'est que la seconde ; car il faut commencer sans aucune espérance, et

l'espérance vient de l'accroissement et progrès. Les projets réels ne poussent que sur l'oeuvre. Alain (Propos sur le bonheur, Folio-essais n°21 p. 120).

16. [...] il n'y a de progrès, pour nul écolier au monde, ni en ce qu'il entend, ni en ce qu'il voit, mais seulement en ce qu'il fait. Alain (Propos sur l'éducation, p. 18, P.U.F 1969).

17. Tout pouvoir qui cultive l'hypocrisie de sa perfection ne tombe pas seulement dans le ridicule et dans les excès de la dévotion à lui-même ; il détruit l'espoir de la nature humaine en la continuité du progrès. Hervé Bazin (Ce que je crois, p. 182, Livre de Poche n° 5141).

18. L'élève écoute le maître avec docilité. Il reçoit de lui des leçons et il l'aime. Il fait des progrès. Mais, si un jour il voit que ce maître est Dieu, il le bafoue et ne sait plus rien. Maurice Blanchot (Le ressassement éternel, p. 72, Éd. de Minuit, 1983).

19. La personnalité créatrice doit penser et juger par elle-même car le progrès moral de la société dépend exclusivement de son indépendance. Sinon la société est inexorablement vouée à l'échec, comme l'être humain privé de la possibilité de communiquer. Albert Einstein (Comment je vois le monde, trad. Régis Hanrion, p. 12, Champs-Flammarion, 1979).

20. [...] Les seules ressources rares et irremplaçables deviendront l'intuition, la critique, la méditation, la synthèse et l'invention. Moyennant la technique, nous guérirons ainsi de l'accumulation de l'excès de spécialisation par l'excès même de la spécialisation. [...] Sans analyse, la synthèse est superficielle et vague, mais sans capacité de synthèse, l'analyse est un abrutissement. Les progrès de la spécialisation et de la technique annulent donc le prestige de la spécialisation et de l'érudition. Jean Guitton (Mon testament philosophique, p. 161, Éd. Pocket, n° 10494).

21. L'inventeur ne connaît pas la prudence ni sa soeur cadette, la lenteur. Il bondit, il va d'un saut sur le domaine vierge et, de ce seul fait, il le conquiert. Un éclair. Le problème obscur jusque là et que nulle lampe aux lueurs timides n'aurait révélé, se trouve, du coup, inondé de lumière. On dirait une création. Au rebours des acquisitions progressives, un tel acte ne doit rien à la logique, à la raison... L'acte de découverte... serait comparable aux faits de mutation... qui ont le caractère d'accidents. L'acte de découverte est, lui aussi, un accident... Jacques Hadamard (C.Nicolle, Biologie de l'invention cité par J.Hadamard dans Essai sur la psychologie de l'invention en mathématique).

22. Car un changement n'est un progrès que si le fond reste inchangé. Un jeune chêne en grandissant devient un chêne majestueux. S'il devenait un hêtre, on ne parlerait plus de croissance, mais de mutation. C.S. Lewis (Dieu au banc des accusés, Éd. Sator/ebv, trad. Astrid et Etienne Huser, p. 37).

23. Il y a deux voies pour prolonger la vie : la première est d'éloigner l'un de l'autre ces deux points que sont la naissance et la mort, afin d'accroître la route à parcourir. Sur ce chemin, tant de machines et de choses ont été inventées qu'il semble impossible, pour autant qu'on y jette un regard, qu'elles servent à autre chose qu'à nous tuer, domaine dans lequel les médecins ont fait bien des progrès ; la seconde voie est de marcher plus lentement, en laissant les deux points là où Dieu voulut qu'ils fussent : c'est la voie des philosophes. Ceux-ci ont découvert que la meilleure des choses est de vivre comme s'il s'agissait d'une promenade d'herboriste qui va, zigzaguant, ici tentant de sauter un fossé, plus loin encore un autre, et qui hasarde une pirouette, là où nul ne le voit, pour poursuivre ensuite. G.C. Lichtenberg (Le miroir de l'âme, trad. Charles Le Blanc, p. 137, Éd. José Corti, 1997).

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24. C'est parfois l'échec qui est le meilleur gage de succès et souvent un retard s'avère plus utile qu'un progrès. Nous sommes rarement en mesure de nous rendre compte à quel point le négatif sert à produire le positif, à quel point le mal engendre le bien. Henry Miller (Peindre c'est aimer à nouveau, Livre de Poche n° 3640, trad. G. Belmont, p. 12).

25. La situation est paradoxale sur notre Terre. Les interdépendances se sont multipliées. La communication triomphe, la planète est traversée par des réseaux, fax, téléphones portables, modems, Internet. La conscience d'être solidaires dans leur vie et dans leur mort devrait lier désormais les humains les uns aux autres. Et pourtant, l'incompréhension demeure générale. Il y a certes de grands et multiples progrès de la compréhension, mais les progrès de l'incompréhension semblent encore plus grands. Edgar Morin (Les sept savoirs nécessaires à l'éducation du futur, p. 103, Seuil, 2000).

26. Je ne suis guère sensible à la technique, cette extension progressive du corps humain aux conséquences imprévisibles, et il me semble que pour en faire ses délices, il faut être déjà soi-même un peu en aluminium et en plastique, et ne plus tellement croire au libre arbitre. Cees Nooteboom (L'histoire suivante, trad. Philippe Noble, p. 21, Folio n° 3392).

27. C'est une grande sottise, et qui sent son curé avancé, que de dire : on va sur la Lune, mais les hommes n'en sont pas plus honnêtes, loyaux, fraternels. Nous avons eu le Christ et les saints. Nous avons eu Rousseau et Tolstoï, sans compter Marx. Nous ne sommes pas devenus angéliques. Je ne vois pas pourquoi nous demanderions à l'électricité et au pétrole ce que le Messie et les penseurs ne nous ont pas donné. Je crois que les vertus sont en nous. Encore faut-il être à soi pour le découvrir. Nous ne pouvons demander au progrès que de progresser, pour qu'il nous rende à nous-même. Louis Pauwels (Ce que je crois, Livre de Poche n° 4803, p. 96).

28. [...] il n'est de progrès réel que si la science, le savoir, l'ingéniosité s'accompagnent d'un recul de la haine et d'une progression des facteurs de justice et de solidarité. René Victor Pilhes (La bête, p. 14, Livre de Poche n° 5240)

29. [...] le progrès technique doit nous apparaître comme une question posée par la science à la conscience. Et la réponse n'est ni dans la lune ni dans les prodigieuses machines qui nous y conduisent : elle est en nous. Gustave Thibon (L'équilibre et l'harmonie, p. 24, Fayard, 1976).

30. [...] se moquer de soi-même. Aucun progrès n'est possible dans la connaissance objective sans cette ironie autocritique.Gaston Bachelard (La psychanalyse du feu, p. 18, Folio/essais n° 25).

31. L'essence du progrès, c'est la décadence. Progresser, c'est mourir parce que vivre, c'est mourir. Fernando Pessoa (En bref, trad. Françoise Laye , p. 23, Christian Bourgois, 2004).

32. Est-il vraiment si étonnant que le prix d'un progrès scientifique significatif soit un engagement qui risque d'être une erreur ? Thomas S. Kuhn (La structure des révolutions scientifiques, trad. Laure Meyer , p. 145, Champs/Flammarion n° 115).

33. Progrès ? - Le monde, depuis un siècle, évolue à pas de géant. Tout se précipite : le vent du progrès nous coupe la face. Amer symptôme : l'accélération continue est le propre des chutes plutôt que des ascensions. Gustave Thibon (L'Échelle de Jacob, p. 139, Boréal Express, 1984).

34. Sans contraintes il n'est pas de progrès. Attraction et Répulsion, Raison et Énergie, Amour et Haine, sont nécessaires à l'existence de l'homme. William Blake (Le mariage du Ciel et de l'Enfer, trad. André Gide , p. 12, José Corti, 2003).

35. Je me garde de dire qu'il y a progrès. Je dis seulement qu'il y a bouleversement [...] Paul Morand (Le Voyage, p. 15, Librairie Hachette, coll. Notes et maximes, 1927).

36. [...] comme ce fut le cas dans le passé, les progrès majeurs viendront de quelques individus, les Newton ou les Einstein des siècles futurs, qui proposeront de nouvelles façons de voir le monde. Leurs recherches bouleverseront notre façon de penser, donneront à réfléchir pendant des décennies aux scientifiques qui les suivront, et donneront lieu à des avancées inimaginables aujourd'hui. Bernard Derrida (Transitions de phases, p. 229, in La Complexité, vertiges et promesses, Le Pommier/Poche, 2006).

37. N'oublions pas que c'est un Occidental, un chrétien, le président Harry Truman, qui a osé s'adresser publiquement à Dieu au lendemain de l'explosion d'Hiroshima pour - je cite : « Le remercier de nous avoir donné cette arme. » Cette référence à Dieu dans un tel contexte montre que les consciences n'ont guère progressé depuis les XIIe siècle, époque où les cardinaux du Vatican condamnaient l'usage de l'arbalète, mais en limitant cet interdit aux seuls combats entre chrétiens. Albert Jacquard (Mon utopie, p. 117, Stock, 2006).

38. … Source : http://www.gilles-jobin.org/citations/index.php

Citations attribuées à Einstein

De très nombreuses citations circulent comme étant d'Einstein. Il est difficile d'établir lesquelles sont authentiques. En voici un florilège. 1. Pour être un membre irréprochable parmi une communauté de moutons, il faut avant toute chose être soi-même un mouton. 2. Ceux qui aiment marcher en rangs sur une musique, ce ne peut être que par erreur qu'ils ont reçu un cerveau, une moelle

épinière leur suffirait amplement. 3. Quiconque prétend s'ériger en juge de la vérité et du savoir s'expose à périr sous les éclats de rire des dieux puisque nous

ignorons comment sont réellement les choses et que nous n'en connaissons que la représentation que nous en faisons. 4. Définissez-moi d’abord ce que vous entendez par Dieu et je vous dirai si j'y crois. 5. Le hasard, c'est Dieu qui se promène incognito. 6. Il n'existe que deux choses infinies, l'univers et la bêtise humaine... mais pour l'univers, je n'ai pas de certitude absolue. 7. La science sans religion est boiteuse, la religion sans science est aveugle. 8. Triste époque que celle où il est plus difficile de briser un préjugé qu'un atome. 9. Nous aurons le destin que nous aurons mérité. 10. La plus belle chose que nous puissions éprouver, c'est le mystère des choses. 11. La science sans religion est boiteuse, la religion sans science est aveugle. 12. Je ne pense jamais au futur. Il vient bien assez tôt. 13. Placez votre main sur un poêle une minute et ça vous semble durer une heure. Asseyez vous auprès d'une jolie fille une heure

et ça vous semble durer une minute. C'est ça la relativité. 14. Soit A un bonheur. Alors A = x+y+z. Où x=travailler, y=s'amuser, z=se taire. 15. L'enseignement devrait être ainsi : celui qui le reçoit le recueille comme un don inestimable mais jamais comme une contrainte

pénible.

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16. Si les faits ne correspondent pas à la théorie, changez les faits. 17. Rien n'est plus proche du vrai que le faux. 18. La recherche, c'est 5% de talent et 95% de transpiration. 19. Un problème sans solution est un problème mal posé. 20. Ce qui est incompréhensible, c'est que le monde soit compréhensible. 21. La politique, c’est éphémère, mais une équation est éternelle. 22. Quiconque prétend s'ériger en juge de la vérité et du savoir s'expose à périr sous les éclats de rire des dieux puisque nous

ignorons comment sont réellement les choses et que nous n'en connaissons que la représentation que nous en faisons. 23. Un être humain est une partie du tout que nous appelons "Univers"… Une partie limitée dans le Temps et dans l'Espace. 24. L'homme et sa sécurité doivent constituer la première préoccupation de toute aventure technologique. 25. Je sais pourquoi tant de gens aiment couper du bois. C'est une activité où l'on voit tout de suite le résultat. 26. Ce qui fait la vraie valeur d'un être humain, c'est de s'être délivré de son petit moi. 27. Peu d'êtres sont capables d'exprimer posément une opinion différente des préjugés de leur milieu. La plupart des êtres sont

même incapables d'arriver à formuler de telles opinions. 28. Le problème aujourd'hui n'est pas l'énergie atomique, mais le cœur des hommes. 29. C'est le devoir de chaque homme de rendre au monde au moins autant qu'il en a reçu. 30. Les amères leçons du passé doivent être réapprises sans cesse. 31. L'école devrait toujours avoir pour but de donner à ses élèves une personnalité harmonieuse, et non de les former en

spécialistes. 32. La plus belle chose que nous puissions éprouver, c'est le côté mystérieux de la vie. 33. L'État est notre serviteur et nous n'avons pas à en être les esclaves. 34. Le progrès technique est comme une hache qu'on aurait mise dans les mains d'un psychopathe. 35. Ne t'inquiète pas si tu as des difficultés en maths, je peux t'assurer que les miennes sont bien plus importantes ! 36. Ce qui compte ne peut pas toujours être compté, et ce qui peut être compté ne compte pas forcément. 37. Inventer, c'est penser à côté. 38. L'effort d'unir sagesse et pouvoir aboutit rarement et seulement très brièvement. 39. Rare est le nombre de ceux qui regardent avec leurs propres yeux et qui éprouvent avec leur propre sensibilité. 40. En apparence, la vie n'a aucun sens, et pourtant, il est impossible qu'il n'y en ait pas un. 41. N'essayez pas de devenir un homme qui a du succès. Essayez de devenir un homme qui a de la valeur. 42. La perfection des moyens et la confusion des buts semblent caractériser notre époque. 43. Les grands esprits ont toujours rencontré une opposition farouche des esprits médiocres. 44. Il est hélas devenu évident aujourd'hui que notre technologie a dépassé notre humanité. 45. Ceux qui aiment marcher en rangs sur une musique : ce ne peut être que par erreur qu'ils ont reçu un cerveau, une moelle

épinière leur suffirait amplement. 46. L'imagination est plus importante que le savoir. 47. C'est le rôle essentiel du professeur d'éveiller la joie de travailler et de connaître. 48. L'homme évite habituellement d'accorder de l'intelligence à autrui, sauf quand par hasard il s'agit d'un ennemi. 49. Le monde est dangereux à vivre ! Non pas tant à cause de ceux qui font le mal, mais à cause de ceux qui regardent et laissent

faire. 50. La valeur morale ne peut pas être remplacée par la valeur intelligence et j'ajouterai : Dieu merci. 51. Dieu ne joue pas aux dés dans l'univers. 52. La gravitation ne peut être tenue responsable du fait que les êtres humains tombent amoureux. 53. Ce qui est évident, c'est que rien n'est évident. 54. … Quelques citations d’Isaac Newton :

1. Dieu n'est pas l'éternité, il n'est pas l'infini, mais il est éternel et infini. Il n'est ni la durée ni l'espace, mais il a existé de tout temps et sa présence est partout. [ Principes mathématiques de la philosophie naturelle.]

2. Dieu, qui connaît le mieux les capacités des hommes, cache ses mystères aux sages et aux prudents de ce monde, et les révèle aux petits enfants.

3. L'ordre qui règne dans les choses matérielles indique assez qu'elles ont été créées par une volonté pleine d'intelligence. 4. Les hommes construisent trop de murs et pas assez de ponts. 5. Si j'ai vu si loin, c'est que j'étais monté sur des épaules de géants. [ Lettre à Robert Hooke, 5 février 1675. ] 6. Dix mille difficultés ne font pas un doute. 7. Je sais calculer le mouvement des corps pesants, mais pas la folie des foules 8. Combien il est contraire au dessein de Dieu que la vérité de sa religion soit aussi évidente et claire pour tous les hommes

qu'une démonstration mathématique. 9. Comme un aveugle n'a aucune idée des couleurs, de même nous n'avons aucune idée de la manière dont Dieu infiniment

sage perçoit et comprend toutes choses. 10. Il est difficile de chasser Dieu tout à fait. Toujours il revient humblement déguisé sous un nom ou sous un autre, et sous

le nom que nous avons choisi, il se fait aimer sans qu'on le sache. 11. Lorsque deux forces sont jointes, leur efficacité est double. 12. Ne tenez pour certain que ce qui est démontré. 13. …

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9. Document : affiche et résumé du film Bienvenue à Gattaca, 1998, réalisation et scénario d’ Andrew Niccol, avec Ethan Hawke, Uma Thurman, Jude Law. Durée : 1h 46 min. Dans un futur proche et non précisé, une société hautement technologique pratique l'eugénisme : les gamètes des parents sont triées afin de concevoir in vitro des enfants ayant le moins de défauts possibles. Bien que cela soit officiellement interdit, les sociétés recourent à des analyses d'ADN afin de sélectionner leurs employés ; les personnes conçues de manière naturelle se retrouvent de fait réléguées aux tâches subalternes. Vincent Freeman est un enfant naturel qui rêve de devenir cosmonaute et de rentrer à Gattaca, l'unique chance pour lui de partir un jour dans l'espace. Mais son « handicap » génétique le cantonne au rôle d'homme de ménage. Vincent ne pouvant que constater ce plafond de verre décide d'enfreindre le système en devenant un pirate génétique. Jérôme Eugène Morrow, élément prometteur de Gattaca ayant toutes les qualifications génétiques requises mais cloué sur un fauteuil roulant sera pour Vincent l'espoir de réaliser son rêve : Jérôme lui fournit les échantillons biologiques pour les tests ADN (sang, urines, cheveux, peaux mortes, etc.) tandis que Vincent partage avec lui plus qu'un nom... Vincent réussit ainsi à entrer comme élève cosmonaute à Gattaca. Mais le directeur de mission est assassiné. La police ne tarde alors pas à scruter chaque fibre, chaque cil pouvant se trouver près du corps afin de démasquer l'auteur du forfait.

10. Galilée ou l'amour de Dieu est un téléfilm français (2005) de Jean-Daniel Verhaeghe retraçant le procès en Inquisition contre Galilée. Il a été diffusé pour la première fois le samedi 7 janvier 2006 sur France 3. Fiche technique : Scénario : Claude Allègre, Jean-Claude Carrière ; images : Jean-Claude Larrieu ; musique : Carolin Petit, Budapest Symphonie Orchestra dirigé par Bela Draltos ; costumes : Bernadette Villard ; décors : Chantal Giuliani ; montage : Laurence Hennion ; son : Jean-Luc Ruault-Cheynet ; 1° assistant réalisateur : Ferdinand Verhaeghe ; production : Jean Nainchrik, Sept production. Distribution : Claude Rich : Galilée. Daniel Prévost : Le Grand Inquisiteur. Frédéric van den Driessche : Père Oregi. Jean-Pierre Marielle : Urbain VIII. Pascal Elso : père Pasquaglio. Pierre Vernier : cardinal Robert Bellarmin. Laurent Malet : Beneto Castelli. Valérie Kaprisky : Marina Gamba. Alexandre Zloto : Mario Giuducci. Bernard Haller : Maître Marino. Adélaïde Bon : soeur Céleste. Jean-David Beroard : Tonino. Claude Allègre : ambassadeur de France. Jean-Louis Trintignant : voix du narrateur. Jean-Marc Cozic : frère Segeri. Jean-Noël Martin : un jésuite. Source : wikipedia.

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Le film Galilée est un scientifique reconnu, soutenu par des princes et des hommes d’Église, laquelle n’est pas complètement monolithique. En 1633, l’Église détient le quasi-monopole de l’instruction et de la recherche scientifique. Une majorité de scientifiques sont des religieux. L’époque se passionne pour ces découvertes. Ainsi le pape Urbain VIII, lui-même passionné par ses travaux, commande à Galilée — lors d’une audience historique — un livre : un dialogue sur les deux plus grands systèmes du monde, le ptoléméen et le copernicien. C’est précisément cet ouvrage qui vaudra à Galilée de comparaître devant l’Inquisition. Car cautionner de sa renommée les thèses de Copernic, jugées hérétiques, c’est déjà trop pour une partie du clergé, alors qu’une autre révolution se propage, celle de la Réforme. La position de l’Église se durcit. Rien ne doit venir contredire les préceptes de la Bible, la survie de l’Église catholiqueromaine en dépend. Sur le banc des accusés, Galilée tente de sauver sa vie sans pour autant renier sa conviction d’homme de science… Source de ce résumé : www.cinemotions.com/ La première originalité de ce film de Jean-Daniel Verhaeghe, réalisateur de La Controverse de Valladolid, aussi anecdotique soit-elle, réside dans le fait que l’ex-ministre Claude Allègre est l’auteur du scénario et des dialogues. Le film met en scène Galilée, incarné par un remarquable Claude Rich, et le procès qui lui a été intenté en 1633. Il en résulte une véritable réhabilitation du procès Galilée, loin du cliché « Et pourtant elle tourne ». Cette réalisation permet ainsi de se forger une idée juste de l’avancée des sciences, de la position de l’Église et de celles des scientifiques face à des observations révolutionnaires. Le film démontre judicieusement combien science et Église sont, au début du XVIIe siècle, intrinsèquement liées : il revient ainsi sur les a priori bien installés de Galilée, accusé d’hérésie par l’Inquisition. L’astronome, dans l’esprit de Copernic, s’appuyait sur des expériences précises lorsqu’il rédigea, à la demande du cardinal Barberini, devenu en suite le pape Urbain VIII, le Dialogue sur les deux plus grands systèmes du monde. Or l’Inquisition exige de lui des justifications. Opposant le savant à ses trois juges, la force de la mise en scène est donc de dénoncer le fossé qui existe entre les observations et la véracité des affirmations. Se joue ici l’habileté d’un propos oratoire qui lutte contre l’absence de preuves concrètes. Tout est ainsi inscrit dans le titre, dans ce « ou » bien inclusif : Galilée avait la prétention de voir réunies Église, science et croyance, que certains nommeront foi. En 90 minutes, bien rythmées pour ménager l’action, le spectateur aura une vision définitivement rationaliste des accusations portées contre Galilée. Une introduction au siècle classique Dans le cadre de l’étude du thème « Risque et progrès », ce téléfilm permet d’étudier l’histoire culturelle, autour des mentalités et des idéologies. En ce sens, le procès Galilée éclaire le classicisme (au XVIIe), et permet de mieux comprendre le siècle de Lumières (au XVIIIe), étudié par exemple sous l’angle de l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert et de sa foi dans la « raison » face aux « superstitions ». Conduire une étude du film nécessite de comprendre le système politique, scientifique et humaniste en place à l’époque. Lors de son entretien avec le pape, Galilée apprend ainsi que « la situation n’est guère brillante. L’hérésie protestante progresse, les divers ordres se disputent, le sacré Collège est divisé, les rois catholiques se combattent et les mines italiennes se haïssent ». Il faut donc définir ce que sont : l’Académie, le concile de Trente, les jésuites, les protestants, les catholiques, le Collège, les théories scientifiques de Ptolémée et Copernic, la notion de « querelle ». Le dialogue entre le Saint-Père et Galilée permet ainsi une approche historico-littéraire de l’affaire : il démontre que la littérature n’est pas opposée à la science mais aussi que les théories galiléennes sont un véritable legs pour les sciences à venir, du XIXe au XXIe siècle. Un procès pour convaincre

Ce film permet aussi de donner réalité à différentes démarches argumentatives, on peut ainsi, en s’appuyant sur des extraits précis du film, démontrer la place que tient la démonstration dans une argumentation. Qu’est-ce qu’une démonstration ? Une induction ? Quels reproches adresse-t-on à Galilée ? Pourquoi Galilée dit-il que la théorie de Copernic est « élégante » et non pas « vraie » ? La différence entre réalité et vérité est soulevée. Quelles vérités Galilée prétend-il exposer ? Pourquoi fait-il appel à des arguments d’autorité, tels les ecclésiastiques, l’évêque de Sienne, le pape Urbain VIII ? « Vous devez prouver ce que vous dites sinon, c’est parole contre parole » : dans quelles circonstances contemporaines sommes-nous contraint d’accepter l’autorité d’un propos ? Enfin, pour Aristote, « l’expérience est reine » : cela vous semble-t-il vrai ? N’existe-t-il pas des faits impossibles à démontrer ? Lesquels ?

L’Église emploie des allégories : citer quelques allégories célèbres (Platon, la Bible). Quel est l’intérêt d’une allégorie ? Ce procédé vous semble-t-il efficace ?

On conclura en étudiant la scène 12 de La Vie de Galilée de B. Brecht (cf. supra).

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11. Pour nourrir la réflexion sur le thème « Risque et progrès » d’exemples cinématographiques variés et pertinents, vous pouvez ajouter à Galilée et à Bienvenue à Gattaca ces six films : 2001 ou l’odyssée de l’espace, film et scénario (d’après Arthur C. Clarke) de Stanley Kubrick, 1968, 156 mn. A l'aube de l'Humanité, dans le désert africain, une tribu de primates subit les assauts répétés d'une bande rivale, qui lui dispute un point d'eau. La découverte d'un monolithe noir inspire au chef des singes assiégés un geste inédit et décisif. Brandissant un os, il passe à l'attaque et massacre ses adversaires. Le premier instrument est né. En 2001, quatre millions d'années plus tard, un vaisseau spatial évolue en orbite lunaire au rythme langoureux du "Beau Danube Bleu". A son bord, le Dr. Heywood Floyd enquête secrètement sur la découverte d'un monolithe noir qui émet d'étranges signaux vers Jupiter…

Soleil vert, film de Richard Fleischer, scénario de Stanley R. Greenberg, d'après la nouvelle de Harry Harrison, 1973, 97 mn.

En 2022, la nature a été totalement détruite, la planète est surpeuplée, les hommes ont épuisé les ressources naturelles. Les paysages sauvages ont disparus, ainsi que les arbres et la plupart des animaux. Dans les mégapoles où règnent la misère et le chaos, seule une élite peut encore acheter des aliments naturels, fruits, salades, viandes ou poissons. Seul le soleil vert, sorte de pastille, parvient à nourrir une population miséreuse… Blade Runner, film de Ridley Scott, scénario de Hampton Fancher et David Peoples d'après le roman de Philip K. Dick "Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques?", 1982, 1h56 mn. An 2019 : Los Angeles, ville décadente, emploie des humanoïdes dont la durée de vie est très brève. Révoltés contre ce triste destin, quatre "répliquants" s'enfuient, poursuivis par un blade-runner, un tueur de répliquants. L'histoire se passe en 2019 dans un Los Angeles d'une Terre viciée à cause de guerres radioactives qui ont anéanti la quasi-totalité de la faune et de la flore de la planète… The Island, film de Michael Bay, scénario d’Alex Kurtzman, Roberto Orci et Caspian Tredwell-Owen, 2005, 136 mn. D'ici quelques décennies...Lincoln Six-Echo et sa camarade Jordan Two-Delta font partie des centaines de Produits d'une immense colonie souterraine où la vie est étroitement surveillée et régie par des codes très stricts. Le seul espoir d'échapper à cet univers stérile est d'être sélectionné pour un transfert sur "l'Île"… Equilibrium, film et scénario de Kurt Wimmer, 2003, 1h 47min. Dans les années 2070, dans la citadelle de Libria, les émotions n'existent plus, supprimées par l'absorption quotidienne de Prozium. Cette drogue anti-anxiété rend les gens plus heureux et plus productifs… THX 1138, film de George Lucas, scénario de George Lucas et Walter Murch , 1971 (jamais sorti en France), 1h28mn. L'Humanité vit sous terre dépendant d'une autorité qui a proscrit l'amour et exerce un contrôle total sur la vie des hommes… 12. Le « dictionnaire culturel » en classe de BTS : cahier des charges et exemple d’un travail réalisé en 1ère année.

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Lycée Laplace Cours de français

Dictionnaire culturel pour les

classes de techniciens supérieurs17

Éditions Laplace 2006

Dictionnaire culturel pour les classes de BTS18

17 À paraître en mai 2006 (2ème édition). Recherches et mise au point faites par la classe de TS1 EEC (Etudes et Economie de la Construction). Révision et synthèse finale : Yves Maubant. Fichiers à mettre à disposition de tous les étudiants de BTS de l’établissement, mais aussi des élèves de seconde, de première et de terminale, dans le cadre d’un lien possible entre les cours de français et de philosophie : cf. par exemple la légende des androgynes dans Le Banquet de Platon. Illustration de couverture : Oedipe face au sphinx, reproduction colorisée d’une céramique grecque, vers le 5ème siècle avant J.C. Œdipe est représenté en simple voyageur muni de son bâton, de sandales, d'un chapeau et d'une tunique. Il est assis sur une pierre et le Sphinx est juché, en face de lui, sur un temple monolithe. Le Sphinx a un corps de lion, des ailes d'aigle et une tête féminine.

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Pourquoi ? � Pour créer un appétit de culture générale et être « acteur » de cette culture. � Pour renforcer, d’une manière critique et réfléchie, les capacités documentaires, et cela à travers des travaux

dirigés, et plus précisément, mais pas uniquement, en utilisant les nouvelles technologies. Il s’agit en effet de faire le lien entre les ressources traditionnelles de documentation et la jungle des ressources web,

� Pour aborder en profondeur et culturellement certains aspects de l’actualité (par exemple des mesures draconiennes, une épée de Damoclès au dessus de la tête d’un ministre…)

� Pour exercer l’esprit de synthèse (citation, sélection, reformulation, mise en relation…) � Pour travailler la communication orale : préparation d’un compte rendu de recherche, appuyé sur deux

transparents au moins, ou bien d’une présentation en vidéo projection (animation de type « powerpoint® », « Open office impress » - logiciel libre - ou « Freelance® »).

� Pour donner aux différents aspects abordés dans le référentiel “ TD informatique et documentation” : un contenu de culture générale significatif.

Conditions de travail : � En salle informatique de 15 postes, le travail en groupe de deux personnes est imposé pour favoriser l’échange

et l’esprit d’équipe. � Une heure de travaux dirigés par semaine (groupes de 15 étudiants), accès rapide au réseau informatique,

dictionnaire Le Robert électronique disponible sur chaque poste, ressources CDI également accessibles (BCDI ). � Plusieurs exemplaires de dictionnaires (noms communs et/ou noms propres) disponibles dans la salle,

imprimante laser et possibilité de vidéo projection pour le professeur ou les étudiants. Les Rubriques doivent obéir au cahier des charges suivant : � Une page A4 maximum (deux sur négociation…). � Une notice explicative : une ou plusieurs sources identifiées, reformulation éventuelle, tri et sélection de

l'information, interrogation sur la nature et la validité scientifique des sources. � Une illustration (photo, reproduction d’œuvre d’art…), toujours accompagnée d’une légende. � Des occurrences d’emploi dans l'actualité (cf. par exemple la commande “actualités” dans google). � Chaque fiche, une fois terminée, est à déposer dans le dossier “françaisBTS” et “dicoBTS” L’édition et la présentation matérielle du « dictionnaire » : une charte graphique et quelques conseils � Charte graphique. Une règle générale pour tous vos écrits et vos rapports : une police unique est préférable, ne pas multiplier les tailles, ni les interlignes, différencier simplement les notes bas de page et les légendes de documents, qui peuvent être plus petites. Privilégier la police de caractères la plus lisible possible et ne pas faire de trop grandes recherches en ce domaine ! Et plus précisément pour notre dictionnaire : 1. Police de caractères : Times New Roman

2. Titre gras, encadré avec ombrage, taille 18 : Dictionnaire 3. Sous titre précédé d’un chiffre arabe suivi d’un point, en gras, taille 12 : 3. Sous-titre 4. Texte en taille 10, utilisation éventuelle de puces, paragraphes justifiés. 5. Notes bas de page si nécessaire (cf. commandes adéquates dans votre traitement de texte, rubrique

« insertion »). 6. Les images sont légendées. 7. Tous les paragraphes sont justifiés. 8. Les « raccourcis clavier » sont utilisés, notamment pour les majuscules accentuées (cf. doc. spécifique). 9. Ponctuation et espaces, rappel de la norme : � un espace avant, un espace après pour les signes doubles! ? ; : � pas d’espace avant, un espace après pour les signes simples. ,

18 Document de travail : le projet vient d’être mis en œuvre, des adaptations et des compléments lui seront apportés à la lumière de l’expérience.

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Vers le dictionnaire 1. Un exemple : la rubrique « athée ». 2. TD informatique et documentation : cf. référentiel pour les consignes de travail en salle d’informatique. 3. Un TD d’initiation pour tous : autour de Damoclès …

1. Couverture du Nouvel observateur (dossier « stress »). 2. Occurrences dans l’actualité : cf. google / actualité ; 3. Recherche : constituer un dossier documentaire, et une banque d’images. 4. Cf. cahier des charges : composer une page du dictionnaire… 5. Présentation orale du résultat de ses recherches. 6. …

3. Quatre niveaux possibles de documentation et de construction de la fiche explicative, à recomposer de manière variable : l’exemple de la légende des androgynes chez Platon. � Le niveau 1, « grand public », lisible par tous, qui peut être dense et bref. Ex : Le banquet, résumé du mythe de l’androgyne (cf. « représentations » pour commencer). � Le niveau 2, qui ajoute à votre information minimale une source essentielle, une notice encyclopédique

complète, la définition du Robert, une légende grecque, scandinave ou chinoise…. Ex : Le banquet, extraits de traductions du texte de Platon. � Le niveau 3, celui des occurrences quotidiennes, journalistiques, actuelles d’une expression ou d‘une référence.

On a déjà vu « une épée de Damoclès », pour laquelle on note de très nombreuses utilisations de l’expression dans l’actualité, et de nombreuses références dans le dessin… Les références peuvent être aussi iconographiques, par exemple pour le dessin de Martin Veyron paru dans Le

Nouvel observateur, 14-20 novembre 200219, pour lequel la référence à Saint Sébastien peut ne pas être comprise (cf. ci-dessous). La reproduction d’un tableau de Hans Holbein, d’une gravure de Dürer et d’un autoportrait d’Egon Schiele peuvent être nécessaires pour une vision culturelle plus approfondie de cette référence.

� Le niveau 4, celui de l’iconographie, doit faire l’objet d’une recherche et d’une interprétation spécifique

(légende existante à créer, référenciation des reproductions d’œuvres d’art, lecture du dessin de presse, commentaire d’un tableau) : cf. par exemple Dali, « La métamorphose de Narcisse », commentaire du tableau par le maître lui-même…

19 Pour illustrer un entretien avec Pierre Chiaroni, psychiatre spécialiste de la santé au travail, intitulé « Troubles du sommeil, anxiété, irritabilité. Vite un psy ! », propos recueillis par Martine Gilson, p. 28.

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Épée de Damoclès

1. La légende Illustration : Martin Veyron, Le Nouvel observateur, 4-10 février 2001, couverture d’un n° consacré au stress. La référence à l’Epée de Damoclès est issue de l'antiquité grecque et d’une légende rapportée par Horace et Cicéron. Damoclès était un courtisan de Denys l'Ancien, tyran de Syracuse, en Sicile (405-308 avant JC). Envieux et admiratif des richesses et de la magnificence entourant son maître, il ne cessait de s'épancher sur le bonheur évident qu'il devait vivre. Pourtant Denys, comme tout tyran, s'entourait d'immenses précautions, de protections de toutes sortes de crainte d'être assassiné, vivant sans cesse dans l'angoisse d'être trahi, volé, assassiné... Lassé par l'enthousiasme de son courtisan, il décida de lui donner une leçon : il invita Damoclès à déjeuner et fit en sorte d'exposer toutes ses richesses. Mais, au cours du repas, Damoclès, en levant les yeux, vit qu'une lourde épée était suspendue au-dessus de lui, visant précisément sa nuque. Cette épée n'était attachée que par un crin de cheval (certaines versions parlent d'un cheveu). Denys estimait que cela permettrait à Damoclès de mieux se rendre compte de la précarité

et de la relativité du bonheur d'un homme dans sa position. C'est pourquoi on parle d'une "épée de Damoclès" pour décrire la situation d'une personne dont la vie ne tient qu'à un fil ou encore pour évoquer une menace ou des circonstances particulièrement périlleuses. Source : d’après http://www.francparler.com

2. Emploi dans l’actualité de l’expression épée de Damoclès (obtenus grâce au moteur de recherche google, fonction “actualités”). � L'épée de Damoclès, Sapeur-Pompier, 13 sep 2005.

Puis la reconstruction au long des dix années suivantes, après que l'épée de Damoclès est tombée, changeant radicalement la vie d'Erick. ...

� Une épée de Damocls au-dessus de l'îlot Fleurie, Le Soleil, 11 sep 2005 Une épée de Damoclès pend au-dessus de l'Îlot Fleurie. Plutôt deux, puisque Transports Québec envisage de démolir les « bretelles ...

� Salariés polyvalents tous prix, L'Humanité, 24 sep 2005 ... La direction a créé un critère, une véritable épée de Damoclès au-dessus de la tête des salariés, qui inclut dans l’attribution de la prime la prise ...

� Amélie Nothomb, VOIR.CA - 22 sep 2005 ... Au-dessus de la tête de ces derniers, il ya une épée de Damoclès. Quels seront les prochains à être défigurés par les coups ? ...

� Nucléaire : l'Iran brandit l'arme du pétrole pour éviter des ..., Le Monde, 21 sep 2005 ... Enfin, et c'est peut-être l'épée de Damoclès la plus efficace dans le contexte des tractations menées actuellement par les Européens, l'Iran a annoncé ...

� Le Premier ministre veut une protection automatique des mineurs .., 01net, 22 sep 2005 ... pas satisfaits de l'évolution des pratiques ». L'amendement va donc servir d'épée de Damoclès au-dessus de la tête des FAI.

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Les rubriques proposées 20 Alchimie Androgyne (le mythe de l’ — : Platon, Le Banquet) apocalypse (apocalyptique) Arche de Noé (cf. publicité « Grand Scénic »). athée / agnostique / profane chaos Charon corne d’abondance (+ corne… ) Copernic et Galilée (Copernic…) Cupidon (et Eros) Cyclopéen Damoclès (une épée de Damoclès) Dédale et Ariane Déluge Docteur Jekyll et Mister Hyde Dom Juan (Don Juan + Dom Juan) Draconien Dracula (vampires) Eden (jardin d’Eden) Eau de jouvence Faust Frankenstein Hespérides (jardin des — ) Quasimodo Herculéen Intelligence (vivre en bonne — etc.) Janus Léonard de Vinci Machiavel Madone Magellan Manichéisme Marchands du temple Mars et Venus Mnémosyne (Titans et Muses) muses masochiste /sadique Narcisse Oedipe pathos logos ethos péché originel Prométhée Protée proverbes (la fausse sagesse des — : Il n’y a pas de fumée sans feu, il n’y a que la vérité qui blesse..., la raison du plus fort est toujours la meilleure…) Quasimodo Saint Sébastien, Sosie titanesque (un travail de titan), troll (des cavernes…) Valentin vampires (Dracula) Les participants au stage 2005-2006 se souviendront qu’ils ont vu le résultat final de ce projet, rendu possible à la fois par le fait qu’une parie des cours de la section EEC a lieu en groupes de 15 et par la disponibilité d’une salle informatique de quinze postes en réseau (parmi plus de 500 disponibles au lycée Laplace).

20 En caractères gras : articles également synthétisés pour le cours de culture générale des TS1 Bat et TP (classe entière, 30 étudiants, une heure par semaine, rubriques proposées ou imposées par le professeur, négociées ou demandées par les étudiants).

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13. « Risque, progrès : sécurité » VISITE AU MUSEE DES ARTS ET MÉTIERS (Proposition de Bernard Baillaud). Parcours thématique dans les collections du Musée des Arts et Métiers, tracé par deux des professeurs-relais du Musée, à la demande des professeurs du lycée « Alain » d’Alençon (fait le 21 décembre 2006). La visite a pour objectif, à l’intérieur du programme annuel, de voir des objets techniques anciens, de croiser les compétences technologiques et d’enseignement général et de redonner aux disciplines technologiques la conscience de leur historicité. Financement intégral sur les ressources de la taxe d’apprentissage (transport en car et entrée avec guide à 4,50 € par étudiant). Cette visite est désormais réitérable à la demande (réservation pour les scolaires au 01 53 01 82 75. Contact : [email protected]). HISTORIQUE : le Conservatoire national des Arts et Métiers (CNAM) a été fondé en 1794 par l’abbé Henri Grégoire dans un dessein clairement pédagogique : aménager les salles du prieuré Saint-Martin afin de favoriser l’observation et la reproduction des nouvelles machines. La rencontre de l’agriculture, de l’industrie et de l’église constitue en elle-même un pari audacieux. Des exemples contrastés pour aborder la réflexion : – le pendule de Foucault (démonstration au Panthéon en mars 1851, puis exposition universelle de 1855). Exemple d’une démonstration scientifique sans risque aucun. Problématique comparable avec le tour à guillocher de Louis XVI (1780 : il s’agit de graver des boites de métal en traits serrés). – Louis Blériot (25 juillet 1909) participe au concours lancé par le Daily Mail pour traverser la Manche. Blériot dispose de deux moteurs à explosion, à une époque où il n’existe aucun contrôle de qualité. Un des deux moteurs de Blériot prend feu – incendie éteint par une averse. Avec Louis Bréguet, l’aviation atteint en moins de dix ans le stade de l’industrialisation. Exemple d’un risque majeur, pris à chaque tentative de vol (les tentatives de vol avec des ailes fixées sur le corps humain ont cessé quand on a pu démontrer que les seules forces musculaires de l’homme ne lui permettaient pas de voler). – la maquette d’un atelier de fabrication de roues de voitures permet d’observer les lacunes de la sécurité au travail. De même, les premières scies circulaires ne comportent pas de dispositif de protection : le blessé ne peut arrêter la machine. La répartition des risques est aussi sociale : risque financier pour le patronat, risque physique pour l’ouvrier. Voir les affiches d’atelier en faveur de la sécurité. PRENDRE DES MESURES : – la pile dite de Charlemagne, étalon royal du poids, destiné à homogénéiser les monnaies, à la source du kilogramme. – la pascaline, jamais mise dans le commerce, parce que le besoin n’en est pas ressenti dans la société contemporaine, et la machine à multiplier de Léon Bollée, qui traduit les tables de Pythagore en relief. – le laboratoire de Lavoisier, père de la chimie expérimentale, toutes pièces dessinées par sa femme, et fabriquées pour le chimiste. Synthèse de l’eau, pesée des gaz, définition de la respiration comme une combustion. Comme fermier général, Lavoisier est guillotiné. Après sa mort, sa femme épouse un Dupont de Nemours. – le chronomètre marin permet de conserver l’heure en mer et de fixer les coordonnées du lieu par rapport à celles d’une puissance coloniale. Instrument essentiel à la conquête coloniale. Voir aussi les débats sur l’heure légale. TISSER : – le métier à tisser de Vaucanson (1744). Louis XV donne mission à Vaucanson de réorganiser l’industrie textile en France. L’ingénieur propose un métier révolutionnaire (on ne lance plus la navette, qui se meut par un système rotatif de manivelles, et le tireur de lacs disparaît). Le métier à tisser de Vaucanson atteint la robotisation avec les seuls moyens de la mécanique. Mais cette révolution, techniquement disponible, se heurte au corporatisme des ouvriers du textile et à l’idée que le roi s’en fait. Louis XV refuse donc toute mise en œuvre et le métier reste à l’état de prototype. Pas de risque physique, mais un risque social majeur (canuts lyonnais). Jacquart passe outre, avec ses cartes perforées (système déjà tenté par Basile Bouchon en 1725 et par Falcon vers 1728). Les Françaises filent chez elles puis en atelier. Elles montrent à leurs enfants le fonctionnement des machines, et contribuent ainsi elles-mêmes à les mettre au travail, sans mesurer les conséquences sociales de cette forme de transmission précoce. De même, les fibres de coton en suspension dans l’atmosphère des ateliers de l’industrie textile provoquent de très nombreuses maladies des voies respiratoires. Personne ne le savait (vs amiante). Où se trouvent, dans ce cas, les possibilités de prévision ? Pour mémoire, et dans les marges de la visite : le couso-brodeur de Thimonnier, puis la cannette de Singer : marché en hausse jusque dans les années 1980. SOUFFLER LE VERRE : Quelle que soit la longueur de la canne, la technique du verre soufflé suppose une grande proximité entre le feu, le verre incandescent et le visage du souffleur. Le métier suppose dix ans d’apprentissage. Mais l’espérance de vie chez les verriers ne dépasse pas 48 ans (la situation est pire que chez les mineurs). La nécessité de produire des bouteilles en grand nombre pousse à chercher des solutions qui permettraient d’éviter au verrier de souffler directement dans la canne. Le système de Claude Boucher, verrier à Cognac, prévoit une pompe et deux moules, et supprime en effet le soufflage direct. Perspective esthétique avec Gallé (meuble marqueté représentant les différentes opérations artisanales). EXPLOITER L’ÉNERGIE DE LA VAPEUR : Après l’éolipyle de Héron d’Alexandrie, les travaux de Papin, Savery, Newcomen (« l’ami des mineurs »), Watt (1780) et des frères Périer (rue de la Pompe). Le fardier de Cugnot, premier véhicule automobile, essayé dans les jardins de l’Arsenal de Paris, semble-t-il, à la fin de 1769 (deuxième version l’année suivante). Il comporte volant et freins, roule en effet, mais reste sans suite, jusqu’à l’emploi du moteur à explosion. BÂTIR DES PONTS : Une salle entière du musée est consacrée à la construction : les risques sont ici consciemment appréhendés, portent sur le milieu naturel qui est modifié, et génèrent des études sur la résistance des matériaux, le béton par exemple (exposition temporaire). Contre-exemple de la rupture du barrage de Malpasset, au-dessus de Fréjus, en 1959. CONSTITUER DE NOUVEAUX MATÉRIAUX : Des matériaux naturels comme la laine ou le verre, on passe à l’invention de matériaux artificiels, destinés à lutter contre les maladies (ostéoporose), et compatibles par exemple avec le corps humain (pacemaker, aorte, rotules et vertèbres artificielles). Un casque de pompier paraît emblématique de l’ensemble de la problématique. Le Musée dispose de bibliographies en ligne et d’un centre de documentation sur place qui peuvent donner des références utiles pour alimenter les rayons des CDI. Prévoir une journée entière pour une visite guidée thématique suivie d’une exploration du musée avec questionnaire.

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6. Un exemple de « Questions / réponses » qui fait le point sur quelques modalités d’enseignement en classes de TS : http://www.ac-creteil.fr/lettres/pedagogie/BTS/stage_nov06.pdf, extrait :

TABLEAU RÉCAPITULATIF DES DIFFICULTÉS RENCONTRÉES

Problèmes identifiés chez les étudiants Éléments de réponse Lassitude des étudiants

Démarrer par leur point de vue spontané et une exploration de la richesse du thème. Utiliser des événements : forum des cultures, portes ouvertes de l’établissement, 11 Novembre, événements sportifs...

Recherches décevantes Donner des recherches ponctuelles liées aux problématiques, par exemple : Saturnales, Fête des fous, Carnaval Diriger les recherches en fixant des contraintes

Manque de mémorisation Faire des interrogations portant sur les exposés ou le cours Difficultés à faire des synthèses

Confrontations systématiques, y compris des exposés, même sur deux documents Aborder les documents avec une grille de questions aidant au repérage des éléments descriptifs, analytiques, argumentatifs.

Insuffisance des connaissances acquises pour l’examen

Centrer la recherche documentaire et l’apport des cours sur les problèmes essentiels posés par le programme.

Difficulté de passer à l’analyse abstraite

Aborder les documents sous l’angle des réponses qu’ils donnent à un ou plusieurs aspects de la problématique clairement identifiés au préalable.

[…] PROJET N° 2 DE PROGRESSION SUR L’ÉTUDE D’UN THÈME Lors du stage des 9 et 13 novembre 2006 des progressions ont été élaborées par des groupes de travail. Ces progressions sont naturellement indicatives et applicables à n’importe quel thème en 2e année de BTS. La progression s’étend sur 12 semaines, chaque séance dure 2h. Nous insistons sur la nécessité du lien entre la 1ère année et la 2è année de BTS ; dans la mesure du possible, il est souhaitable que l’enseignant puisse suivre les étudiants et ainsi établir sa progression sur les deux années. Compte tenu des contenus de l’épreuve il serait bon d’aborder la méthodologie de la synthèse dès la fin de la 1ère année afin de pouvoir se consacrer aux thèmes en 2è année. Outre les travaux réalisés dans le cadre de la progression, des lectures cursives sont envisageables avec établissement d’une fiche de lecture ou d’un compte-rendu sous forme d’exposé. Séance 1 : Nous procédons à un « remue-méninges » sous forme de questionnaire ouvert ou/et à partir de mots-clés ; les étudiants évoquent les idées que le thème leur inspire. Une mise en forme est effectuée qui dégage les problématiques essentielles liées au thème envisagé, les idées principales qui seront ensuite étudiées. En fin de séance un bilan est réalisé sous forme d’écriture personnelle. Ce court travail est relevé. Séance 2 : Après avoir apporté des mises au point sur le vocabulaire, une liste d’exposés est proposée aux étudiants. Ces exposés sont choisis par l’enseignant, mais les idées des étudiants sont également prises en compte. Un calendrier est établi. Selon l’effectif de la classe, les étudiants réalisent l’exposé seuls ou en groupes. Il faut valoriser l’oral, mais il ne convient pas de multiplier les exposés au risque de lasser l’auditoire. Dans la mesure du possible, une partie de la séance peut se dérouler au CDI afin d’effectuer les premières recherches. Des consignes sont données quant au déroulement des exposés : durée : environ 10mn ; documents variés : exploitation d’un document écrit, exploitation d’une image (tableau, photographie, extrait de film éventuellement), utilisation de sites Internet. Les sources doivent être indiquées ; le « copier-coller » est banni ; l’utilisation d’anecdotes pour amorcer le thème est envisageable si celles-ci sont suivies d’une analyse. Les étudiants ne doivent pas lire leurs notes, ils doivent annoncer un plan et le suivre. Durant l’exposé le reste de la classe ne reste pas passif : prise de notes de manière libre ou en suivant une grille préétablie en commun. Séance 3 : Aborder une première problématique concernant le thème étudié. Support : un corpus constitué de 3 ou 4 documents de natures différentes et pas trop longs. Aborder la méthodologie : tableau (ou autre méthode) pour dépouiller les documents ; confection d’un plan en commun, confrontation des documents. Elaborer un document qui sera rempli au fur et à mesure des séances et qui servira de récapitulatif à la fin de l’étude. Ce document comportera deux parties : une première colonne où seront indiqués les documents étudiés, leurs références et une seconde colonne, plus large destinée au relevé des idées essentielles contenues dans les documents. Les premiers relevés sont réalisés en commun, puis les étudiants remplissent ensuite eux-mêmes le récapitulatif après chaque séance. Ce récapitulatif prendra également en compte le bilan des exposés. Séance 4 : Toujours dans le cadre de la première problématique, donner un deuxième corpus. Réaliser les opérations de dépouillement des documents, mise au propre du plan Donner des modèles d’introductions et de conclusions sur divers sujets (pas obligatoirement en rapport avec le thème étudié). Exercice d’écriture, relevé et noté : rédiger l’introduction et la conclusion de la synthèse liée au 2e corpus. Séance 5 : Début de séance : 2 ou 3 exposés avec brève reprise pour mises au point plus ou moins importantes selon ce qui a été dit et en fonction des questions posées par l’auditoire. La notation peut être envisagée à partir d’un questionnaire d’autoévaluation et/ou d’une grille remplie par les élèves qui écoutent l’exposé. Correction du travail de la séance précédente. Aborder une deuxième problématique concernant le thème étudié. Corpus contenant des documents plus difficiles que dans les corpus précédents. Ce corpus sert d’introduction au travail d’écriture personnelle.

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Révision des techniques de l’argumentation. Donner un sujet d’écriture personnelle sur lequel les étudiants réfléchiront pour la séance suivante. Séance 6. : Debut de séance : deux ou trois exposés selon les mêmes modalités que précédemment. Ecriture personnelle : mise en commun des idées, établissement d’un plan. Rédaction individuelle, relevée et notée. Séance 7. : Début de séance : deux ou trois exposés et mises au point. Aborder une troisième problématique liée au thème considéré. Donner un corpus de documents variés. Préparation de la synthèse, individuellement, en groupes ou en commun. Rédaction individuelle du développement de la synthèse. Selon le temps 2h ou 3h, l’introduction et la conclusion peuvent également être demandées. Séance 8 : Correction du travail d’écriture personnelle ; mises au point. Suite des exposés, si nécessaire. Cela dépend du nombre d’élèves de la classe et des exposés pris en charge. Travail sur l’image, de préférence sur un film, projection intégrale ou projection d’extraits commentés. Séance 9 : Correction du développement de la synthèse. Fin des exposés. Réécriture éventuelle de certaines parties, selon la réussite du devoir. Exercices complémentaires par groupes pour mises au point. Séance 10 : Aborder la lecture de l’image en faisant un rappel de la méthode d’analyse. Le travail est réalisé par groupes afin que plusieurs types d’images soient étudiés : publicité, tableau, dessin humoristique, photographie... Présentation par chaque groupe de son travail et bilan. Séance 11 : Devoir sur table de 4h. Il est indispensable de réaliser une sorte de BTS blanc, prévu dans le cadre de la matière uniquement ou en accord avec l’équipe pédagogique. Séance 12 : Correction du devoir. Bilan du thème. Distribution de documents complémentaires apportés par le professeur ou/et par les étudiants qui se seraient investis dans des recherches concernant le thème étudié. Mise au point de la fiche récapitulative.

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7. « La charte de l’examinateur » : synthèse et extrait du document Enseignement de culture générale et expression en sections de techniciens supérieurs, compte rendu des réunions interacadémiques 2005-2006, disponible sur http://eduscol.education.fr/D0011/BTS_interacademiques2005-2006.pdf Charte des examinateurs

[…] Dans les trois regroupements inter académiques, les participants présents ont trouvé rapidement un accord autour de la nature particulière de l’épreuve écrite : la synthèse répond à des critères de réalisation qui lui sont propres, l’écriture personnelle également ; ces critères peuvent être communs à d’autres formes de production écrite du cursus scolaire, mais n’ont pas à être plaqués à partir d’un modèle extérieur à l’enseignement au niveau BTS.

Ainsi, l’un des rapporteurs d’un des ateliers de Reims note « On estime que le système introduction / conclusion, s’il a du sens dans la dissertation, n’est pas bien utile dans la synthèse, par conséquent certains se contenteraient d’un développement honnête ». Ainsi les participants des différents ateliers se sont interrogés sur le statut et la forme de l’introduction et de la conclusion en référence à l’exercice particulier de la synthèse de documents puis de l’exercice d’écriture personnelle.

On s’est interrogé sur la définition de cet exercice nouveau, à partir de la définition donnée dans le B.O. : « Le candidat répond de façon argumentée à une question ».

Cela devrait rappeler aux étudiants ce qu’ils ont fait en philosophie et en français en classe de Première et de Terminale ; par de « de façon argumentée » on entendra un travail structuré. Le terme de dissertation n’appartient pas à la définition de l’exercice. On parlera plutôt d’un « essai argumentatif », ce qui signifie qu’on ne vise pas à l’exhaustivité, que le candidat peut ne traiter qu’un point de vue et qu’on attend de lui qu’il utilise ce qui a été vu en classe ou lu personnellement. « Répond » ne signifie pas « traite » de manière exhaustive. Il ne s’agit pas de restituer un cours. La réponse peut être personnelle et subjective.

Cet atelier a connu des discussions très ouvertes, puisque les participants avaient tous en mémoire les critères que chacun d’eux présente à ses classes comme allant de soi. Par exemple, un stagiaire a d’emblée estimé que la formulation « Pensez-vous que . » introduisant la question de l’écriture personnelle devait nécessairement conduire à un développement en deux parties. Pourquoi donc en deux parties ? Les échanges ont apporté bien des arguments pour défendre d’autres attentes.

Les réflexions et les conclusions des différents ateliers sont présentées ci-dessous, pour la synthèse d’abord, pour l’écriture personnelle ensuite. La discussion sur une grille d’évaluation a permis l’élaboration d’une « charte des examinateurs », à disposition de tous les enseignants et des commissions d’harmonisation des épreuves du BTS. Critères de réussite de la synthèse Évaluation globale Différents aspects de l’exercice ont suscité entre les participants discussions et mises au point. La lecture des documents

On attend du candidat une restitution fidèle des documents, ce qui suppose de les comprendre (visée du propos et éléments de ce propos). L’utilisation des documents dans la synthèse

On attend du candidat qu’il reformule de façon objective et précise le propos des documents qu’il a lus. On pénalise donc les commentaires ou ajouts personnels, l’absence de références explicites aux documents, tout contresens, toute omission. Tous les documents doivent être exploités en fonction de la problématique, ce qui n’implique pas un traitement égal pour tous les documents.

Un document visuel et un texte littéraire appellent une reconnaissance de leur spécificité et une analyse qui la prenne en compte, sans engager un commentaire autonome. L’usage du vocabulaire spécifique de l’analyse littéraire ou iconique est attendu lorsque des documents de cette nature sont proposés. L’organisation de la synthèse

On attend du candidat un regroupement des documents dans la logique de la démonstration qui sous-tend l’organisation de la synthèse. Cela suppose d’utiliser chacun des documents dans le plus grand nombre possible de rubriques du plan. Se trouve donc exclue la juxtaposition d’analyses ou de résumés limités à un seul document.

La dynamique de la composition et l’équilibre des parties sont des critères d’appréciation essentiels pour le lecteur (de la copie) comme pour un auditeur qui, dans une situation professionnelle, écouterait le propos d’un collaborateur. Le lecteur doit être guidé par une hiérarchisation des arguments dans chaque partie, comme par la hiérarchisation des parties entre elles. Énonciation

La fidélité aux documents a pour corollaire l’absence de jugement personnel. On attend donc du candidat qu’il rédige sa synthèse avec neutralité. Mais on distinguera un refus manifeste de neutralité d’une maladresse occasionnelle (par exemple dans le choix malheureux d’un verbe introducteur). Les usages de la langue française autorisent le recours, dans l’introduction, à la première personne du singulier ou du pluriel comme à celui du pronom personnel « on ». Il importe que le choix de l’énonciation soit cohérent au long de la rédaction. Critères de réussite de l’introduction

Elle doit être cohérente avec le contenu et les critères de réussite de la synthèse énumérés précédemment. Pour éviter l’excès de formalisme, on n’exigera pas de présentation des documents. Cette étape demandait beaucoup de temps aux candidats pour un résultat mince : si les candidats réalisaient une bonne synthèse, c’est que les documents avaient été bien analysés lors de la préparation. L’introduction présente le thème, la problématique retenue, elle annonce le plan de manière concise et efficace.

Si les documents ne sont plus présentés dans l’introduction, ils sont par contre clairement identifiés dans le corps de la synthèse. Par exemple, « Dans le dessin humoristique de Plantu publié par le Monde le 12 octobre 2005, on voit bien que. » Critères de réussite de la conclusion

La « conclusion personnelle » attendue dans l’ancienne formule de l’examen apparaît désormais comme artificielle, puisque la partie "écriture personnelle" est évaluée à part.

La présence d’une conclusion a été l’objet d’un débat fourni : politesse nécessaire pour les uns, formalisme universitaire pour d’autres. Tous ont insisté sur l’idée de ne pas pénaliser une excellente synthèse si la conclusion est absente. On peut apprendre aux étudiants à rédiger une brève conclusion et à manipuler les formules conclusives (« Telles sont donc les trois prises de position qui. », « On retient donc que . »). Critères de réussite de l’écriture personnelle Évaluation globale À partir de la définition de l’exercice donnée dans le B.O., on attend du candidat qu’il réponde :

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- à la question posée, - de façon argumentée, - de façon organisée, - en prenant en compte le corpus proposé en synthèse et les lectures de l’année. Qualité de l’argumentation

La réponse argumentée du candidat suppose que le lecteur de la copie ait sous les yeux l’expression d’une pensée organisée, progressant de l’annonce d’un propos à sa conclusion, et prenant une orientation argumentative pour défendre une prise de position. Le lecteur sera convaincu du bien-fondé de la réponse apportée à la question posée : - par le choix des arguments (leur pertinence par rapport à la position adoptée), - par la précision de leur formulation (précision des exemples et des références, précision sémantique), - par la richesse de la pensée exprimée.

Il s’agit moins, dans ce dernier point, de fixer arbitrairement un nombre d’arguments à avancer, un nombre canonique de parties dans la rédaction, que d’entraîner les candidats à progresser d’un argument à l’autre en nuançant, en réfutant, en confortant une pensée première. On vérifie que les candidats sont capables de mener un parcours dialogique qui dépasse le simple point de vue individuel et intime, en proposant une articulation entre la réflexion ouverte par la question posée, les documents proposés en synthèse et le travail de l’année. Parmi les critères d’évaluation s’est posée la question de la longueur de la production écrite dans cette partie de l’épreuve. Il est apparu plus intéressant d’évaluer la validité du propos, sa pertinence et sa richesse, plutôt que sa longueur. À la réflexion, il est apparu qu’il n’est pas possible de préjuger des qualités d’un modèle d’organisation par rapport à un autre ; la progression de l’argumentation peut être dialectique, thématique, l’important étant que le lecteur ait le sentiment d’être confronté à une pensée organisée. Affirmation d’un point de vue personnel

Le terme « écriture personnelle » implique l’engagement « personnel » du candidat. La question de l’énonciation s’est posée dans ce nouvel exercice, et il va de soi qu’aucun choix énonciatif ne saurait être récusé par avance. Le "je" semble bien évidemment recommandé, mais on ne pénalisera pas un candidat qui fera usage du pronom personnel « nous » ou « on » pour affirmer son propre point de vue (tant d’écrivains que nous leur faisons étudier le font si bien !).

Les discussions ont parfois été vives entre les tenants d’une copie qui montre que le candidat se passionne et ceux qui craignent les dérives possibles d’un point de vue personnel. Ainsi, si un candidat se livre à une apologie du racisme ou de l’intégrisme, même si c’est passionné et bien écrit, que faudra-t-il faire ? Certains ont été tentés d’ajouter l’adjectif « citoyen » dans la Charte des examinateurs (« point de vue personnel et citoyen »), mais on a craint alors que les étudiants ne se sentent obligés d’écrire dans le « politiquement correct », quel que soit le sujet.

Le dilemme se résout cependant. On souhaite que le candidat puisse élaborer un point de vue personnel, à partir d’une parole authentique, sans préjuger de ce que le correcteur pensera. Dans le même temps, toute la formation de l’année, et le travail collectif sur le thème auquel la synthèse et l’écriture personnelle seront référées, conduiront nécessairement au dépassement d’un simple point de vue personnel et intime. L’argumentation suppose que le candidat prenne position par rapport à ses lectures (qui ne sont forcément pas celles des autres candidats), à sa culture (qui n’est pas forcément celle des autres candidats), à sa réflexion de l’année. Dans l’année, les étudiants seront conduits à percevoir clairement le passage entre une opinion personnelle au sens « d’opinion privée » et opinion personnelle au sens « d’opinion partageable et publique ». Évaluation de la culture du candidat

La pensée exprimée doit s’appuyer sur des références précises. L’exercice d’écriture personnelle valide une culture acquise en classe, en français et dans d’autres disciplines, dans l’année et dans les années qui ont précédé, et non l’étalage de citations mal comprises ou peu pertinentes dans le cours du devoir.

Un important débat a eu lieu sur la prise en compte de la culture du candidat. Certains participants souhaitaient qu’on s.en tienne à la simple réponse organisée du candidat, d’autres demandaient de privilégier les copies qui traduiraient des qualités littéraires et / ou « sensibles » de l’étudiant. On rappelle ici l’extraordinaire hétérogénéité des candidats au BTS, qui conduit à reporter vers les commissions d’harmonisation la responsabilité de telle ou telle valorisation ou pénalisation. Il est clair qu’on va attendre dans un BTS arts appliqués une dimension culturelle et esthétique qu’on n’attendra pas à l’identique dans un BTS industriel, par exemple. Mais l’intérêt de la réforme est précisément de proposer à tous les candidats de se construire, dans l’année, une culture. Il est donc logique qu’on prenne en compte la qualité de cette culture à l’examen.

On attend un équilibre entre les références aux textes du corpus, ce qui a été vu dans l’année (textes, films, tableaux, etc.) et réflexion / apports personnels. Il doit s’agir d’une « articulation » entre tout cela plus que d’une « confrontation » entre ces différentes activités. Critère de réussite de l’introduction et de la conclusion

En écho à l’atelier n° 2, la discussion a repris sur la nature de l’introduction dans l’écriture personnelle. Les participants se sont mis d’accord sur l’expression « présentation de la question », moins entachée de formalisme que le mot « introduction ». Une conclusion doit exister, car ce n’est pas au lecteur de se demander si le candidat est parvenu au terme de son propos. Elle n’a pas nécessairement à être longue, elle ne doit pas nécessairement reprendre l’avis défendu dans l’écriture qui précède (si le candidat a clairement pris une position, on ne voit pas bien pourquoi il devrait la répéter en conclusion), elle n’a pas à proposer une ouverture vers une thématique plus générale. Grille d’évaluation

Des discussions assez longues ont eu lieu sur la distribution des 40 points affectés à la partie « synthèse » et des 40 points affectés à la partie « écriture personnelle ».

Le point de vue dominant est qu’il ne faut pas imposer de grille avec un nombre de points fixé d’avance, au risque de fossiliser l’épreuve et de s’enferme dans un carcan. Il convient de garantir la possibilité du travail des commissions d’harmonisation : il doit demeurer possible de juger différemment les candidats selon leur section d’origine. On pénalisera ainsi plus la langue chez les secrétaires trilingues que chez les conducteurs d’engins.

Enfin il faut pouvoir s’adapter chaque année à la difficulté propre de sujet. Toutes ces raisons conduisent à confier l’établissement de barèmes précis aux commissions d’harmonisation si cela leur apparaît nécessaire.

Un consensus se dégage à propos de l’évaluation de l’expression. Il paraît nécessaire de prendre en compte la maîtrise de la langue, qu’il faut non seulement pénaliser mais aussi valoriser. Critères de correction linguistique

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Syntaxe : - Cohérence des pronoms avec les mots qu’ils représentent ; - Construction de la phrase complexe (propositions conjonctives, propositions interrogatives, etc.) ; - Maîtrise de l’emploi des prépositions. Lexique : - Maîtrise de la diversité du lexique de l’expression des idées ; - Maîtrise du vocabulaire abstrait ; - Absence de répétitions et de pléonasmes. Grammaire : - Maîtrise des accords dans le système nominal ; - Maîtrise des accords dans le système verbal, respect de la morphologie verbale. Critères pour la synthèse Pour conclure, les échanges ont fait rapidement apparaître pour la synthèse six critères, correspondant aux enjeux traditionnels de l’exercice : - Compréhension des documents ; - Confrontation des documents ; - Fidélité aux textes ; - Reformulation des idées essentielles ; - Composition de la synthèse ; - Concision. En regard des critères de réussite, les points suivants doivent être pénalisés : - Toute paraphrase, tout montage de citations ; - Toute opinion personnelle ; - Tout contresens ; - Toute référence à des savoirs acquis pendant l’année plaquée artificiellement (introduction d’éléments étrangers aux documents proposés en synthèse) ; - Toute longueur contraire à l’esprit de la synthèse. Critères pour l’écriture personnelle : - Rédaction d’un point de vue argumenté cohérent dans sa construction ; - Formulation d’une réponse personnelle et pertinente à la question posée ; - Utilisation d’une culture acquise dans l’année, fondée sur des exemples et références adaptés et précis. En regard des critères de réussite, les points suivants doivent être pénalisés : - Réponse sans composition ni progression ; - Réponse sans prise de position ; - Réponse sans référence au thème étudié dans l’année.

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7. Le problème de l’écriture personnelle. Pour conclure ce document de synthèse et de propositions pédagogiques, voici une copie que certains d’entre vous ont déjà

vue en stage. Elle répond au sujet ci-dessous et veut poser le plus concrètement possible le problème des formes variées et parfois renouvelées d’écriture argumentative que nous pouvons exercer avec nos étudiants pour les préparer à cette épreuve. Cela n’a pas d’autre prétention que d’être un exemple, qui ne dispensera pas d’une réflexion plus approfondie sur l’évaluation des nouvelles épreuves et de la manière dont le thème s’y reflète. La « charte de l’examinateur » et la correction des sujets de la session 2007 auront contribué à ce que synthèse et écriture personnelle soient évaluées avec toute la justesse nécessaire.

TS2 FEE, EEC, BAT et TP, thème « Risque et progrès », DS, 2 heures, mercredi 6 décembre 2006 Ecriture personnelle : Le risque est-il nécessairement lié au progrès ? Vous répondrez de façon argumentée et organisée à cette question, en vous appuyant sur les documents du corpus, sur les lectures faites en cours, sur les films que vous avez vus et étudiés, sur les citations que vous avez apprises, et sur votre expérience personnelle*. *Vous aurez le souci de l’exemple précis (plusieurs exemples approfondis, plusieurs séries d’exemples en facteur commun…) et la présence de citations pertinentes dans votre devoir sera appréciée. Vous avez toute liberté de composition pour ce travail d’écriture personnelle : dissertation avec introduction, développement en deux ou trois parties, conclusion, entretien avec un « spécialiste » que vous présentez dans un chapeau d’introduction, dialogue « philosophique » entre plusieurs personnes en désaccord, etc…, dans tous les cas, la dimension argumentative est nette, l’intégration de références culturelles (Prométhée, Galilée, Bienvenue à Gattaca par exemple) est évidente. Document n° 1 : Gustave Moreau, Prométhée, 1868 peinture à l’huile sur toile, 205 x 122 cm, Musée national Gustave-Moreau, Paris. Document n° 2 : article Prométhée, d’après http://mythesgrec.ibelgique.com/promethee.htm. Document n° 3 : Alain Etchegoyen, « Les apprentis sorciers », Le Figaro Magazine, novembre 1991. Document n° 4 : Les entretiens science et éthique, 1998, « Risques associés aux progrès technologiques », allocution d’ouverture. Source : http://www.science-ethique.org/article

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