Upload
others
View
0
Download
0
Embed Size (px)
Citation preview
SSA - 2015- 1
MASTER Administration des Entreprises
Apprentissage
Stéphane Saussier [email protected]
« Environnement Economique International de l’Entreprise »
Cours introductif
Slides disponibles :http://www.webssa.net/MAE-APP&https://cours.univ-paris1.fr/
SSA - 2015- 2
http://www.webssa.net/MAE-APP
SSA – 2015- 3
Objectifs du cours
• Comprendre les fondements micro-économiques des décisions des entreprises
• Distinguer les environnements de marché des entreprises – marchés concurrentiels, marchés monopolistiques, marchés oligopolistiques –
• Comprendre les impacts des décisions de politiques économiques sur les entreprises
• Dimension « internationale »
SSA – 2015- 4
Une méthodologie
• La compréhension des choix des entreprises et de l’impact des variations de l’environnement sur leurs choix dépend de la représentation retenue de l’entreprise et de leur environnement • Une base théorique • Des propositions empiriques • Une analyse des décisions de la firme dans un
environnement donné.
SSA – 2015- 5
Méthodologie de l’Economie
• L’Economie est-elle une science ? • Méthodologie hypothético-
déductive • Le problème du choix des
hypothèses • Milton Friedman vs. Ronald
Coase and David Hendry • La confrontation aux faits
• Une simplification du monde réel • Une science particulière
• Les comportements humains sont moins prédictibles que d’autres phénomènes
Hypothèses Définitions
Raisonnement Propositions réfutables
Tests Corroboration
Réfutation
⇒ Quelles hypothèses ?
SSA – 2015- 6
Des cadres théoriques différents
• Selon les hypothèses retenues • On étudiera une entreprise ou bien une entreprise ! • On analysera les questions qui entrent dans la sphère de
compétence de la théorie… avec humilité !
SSA – 2015- 7
Plan indicatif des prochaines séances 8 séances – 8 thèmes – 7 cas
1) L’entreprise et son environnement: la concurrence parfaite de l’analyse néo-classique 2) Imperfection des marchés et organisation de la production : marché vs. entreprise
(Théorie des coûts de transaction) 3) Environnement et organisation de la production des services publics
• CAS 1: Les Frontières de l'Entreprise : le cas de l'industrie du luxe 4) Infrastructures, grands projets et PPP 1
• CAS 2: Externalisation publique : le cas Velib 5) Infrastructures, grands projets et PPP 2
• CAS 3: Contractualisation long terme : le cas Viaduc de Millau (MDP nécessaire) • CAS 4. Les nouvelles directives europénnes
6) Environnement économique et système d’incitation de l’entreprise • CAS 5: Les Incitations dans l'entreprise
7) L’entreprise et sa capacité à influer sur l’environnement : les ententes • CAS 6 : Les ententes
8) L’entreprise, l’Etat et le cadre institutionnel • CAS 7 : Le rôle des institutions
SSA - 2015 8
Avant toute chose prenons un peu de recul : nous vivons une époque exceptionnelle !
SSA - 2015 9
Nous vivons une époque exceptionnelle !
SSA - 2015 10
La grande dépression des années 30 n’a pas modifiée cette tendance
SSA - 2015 11
Notre époque n’est pas exceptionnelle pour tous
SSA - 2015 12
L’impact de la crise actuelle dans le monde
SSA - 2015 13
L’impact de la crise actuelle en Europe
SSA - 2015 14
Nous vivons une époque exceptionnelle !
SSA - 2015 15
Nous vivons une époque exceptionnelle !
• Un monde de plus en plus ouvert et interconnecté
A Flat World? No. A World 3.0
2-16
the levels of internationalization associated with telephone calls, cross-border migration, direct investment, stock investment, and trade as a fraction of gross domestic product (GDP) all stand much closer to 10 percent than the levels close to 100 percent predicted by many globalization gurus.
! only 2% of students are at universities outside their home countries! only 3% of people live outside their country of birth! only 7% of rice is traded across borders! only 7% of directors of S&P 500 companies are foreigners! less than 1% of all American companies have any foreign
operations! exports are equivalent to only 20% of global GDP in the US! less than 20% of venture capital is deployed outside the fund’s
home country! only 20% of shares traded on stockmarkets are owned by foreign
investors! less than 20% of internet traffic crosses national borders! …
SSA - 2015 17
Une époque exceptionnelle
• En résumé: depuis le 19ème siècle, et surtout le milieu du 20ème siècle, le PIBh et la population de l’économie mondiale croissent à un taux exceptionnellement élevé au regard des 20 derniers siècles
• Cette croissance s’accompagne de changements structurels importants
• Espérance de vie • Santé • Type de biens produits et consommés • L’amélioration du niveau de vie est inégalement
répartie
SSA – 2015- 18
L’entreprise au centre de la création de richesse : des questions préliminaires
• Qu’est-ce qu’une entreprise ? • Une entité qui produit au moyen de facteurs de production • Un ensemble d’individus unis pour un même objectif • Un ensemble d’individus avec des motivations différentes • Un système de collecte de l’information • Un ensemble d’actifs • Un ensemble créant de la valeur au travers de l’innovation • ….
• Quel objectif avec quel moyen ? • Rationalité ? • Rationalité limitée ? • Max profit ? • Max chiffres d’affaires ? • Max sa réputation ? • …
SSA – 2015- 19
Les entreprises : Panorama des entreprises françaises
• Le tissu des entreprises en France (Source Insee 2010)
• La France compte 3 millions d’entreprises • 1,9 M sont des entreprises individuelles • 1 M emploient de 1 à 9 salariés • Seulement 2 000 entreprises de 500-2000 salariés • 500 entreprises de plus de 2 000 salariés
• Une spécificité française : le nombre insuffisant d’entreprises de taille moyenne
Taille en nombre de salariés Total dont PME (1)
0 1 à 9 10 à 49 50 à 199 200 à 499 500 à 1999 2 000 ou plus
Au 1er janvier 2007 Industries agricoles et alimentaires
20 178 36 533 6 160 1 068 265 117 15 64 336 7 306
Industries hors IAA 83 660 64 176 26 846 6 145 1 413 625 119 182 984 33 470
Construction 182 367 169 032 26 711 2 065 260 120 14 380 569 28 872 Commerce 362 040 251 926 37 882 5 279 848 291 80 658 346 43 472 Transports 50 112 26 193 9 520 1 924 384 117 30 88 280 11 583 Activités financières 33 132 17 164 1 978 579 167 202 58 53 280 2 620
Activités immobilières 156 817 38 070 3 324 468 107 34 3 198 823 3 833
Services aux entreprises 337 473 147 225 26 653 3 972 867 396 101 516 687 30 912
Autres services 519 975 233 675 24 379 3 263 389 105 33 781 819 27 782
Total (2007) 1 745 754 983 994 163 453 24 763 4 700 2 007 453 2 925 124 189 850 Total (2009) 1 911 485 995 199 167 455 26 084 4 798 2 051 506 3 107 578 195 122
SSA - 2015 20
Objectifs de la séance
1. Présenter la vision fruste de l’entreprise retenue par les économistes néo-classiques
2. Présenter la vision fruste du marché 3. Insister sur les hypothèses nécessaires à
l’étude des entreprises et de leurs choix face à l’environnement dans lequel elles évoluent
SSA – 2015- 21
1. La vision la plus fruste : l’entreprise est une fonction de production
• Hypothèses • Des agents économiques rationnels
• Définition • Un objectif unique
• La maximisation du profit • Des marchés concurrentiels
• Conditions de concurrence – Information parfaite et gratuite (transparence) ↔ système complet de marchés ↔ pas d’incertitude – Agents « price-takers »– Biens homogènes– Circulation sans entrave des facteurs de production– Un commissaire priseur bénévole
SSA - 2015 22
Une entreprise représentée au travers d’une fonction de production
La firme « boîte noire »
Marchés des inputs
Marchés des outputs
Inputs: l’ensemble des facteurs de production utilisés dans le processus de production (main d’œuvre; matière première, capital financier et physique…), prix des inputs (p1, p2) Outputs: les produits du processus de production (produits vendus par l’entreprise, pollution…), prix du produit p
2 questions : Comment et combien produire avec des ressources limitées ?
SSA - 2015 23
Une entreprise face à des contraintes techniques
• Problème d’allocation des ressources rares • On appelle isoquante, l’ensemble des combinaisons
de facteurs de production efficaces (sur la fonction de production) permettant d’obtenir un niveau donné d’output.
Exemple avec deux inputs et un output
produiteoutputd'quantitéutilisée2inputd'quantitéutilisée1inputd'quantité
2
1
yxx
1x
2x
( ) 021, yxxf =
( ) 0121, yyxxf >=
SSA - 2015 24
Exemple de technologie : facteurs de production non substituables
Les inputs doivent être associés dans des proportions fixes pour la production d’output
1x
2x( ) { }2121 .,.min, xxxxf βα=
SSA - 2015 25
Exemple de technologie : les substituts parfaits
Les inputs peuvent se substituer les uns aux autres dans le processus de production
1x
2x
( ) 2121 .., xxxxf βα +=
SSA - 2015 26
Le taux marginal de substitution technique : un taux d’échange subjectif
1x
2x
1xΔ−
2xΔ+
( ) iyxxf =21,
SSA - 2015 27
La minimisation des coûts de production
( ) yxxf =21,
Combinaison de production optimale
Isoquante
Droite d’isocoût de pente –p1/p2 : un taux d’échange objectif
1 0
p C
2 0
p C
2x
1x
SSA - 2015 28
L’impact de l’évolution du prix des facteurs
( ) yxxf =21,
Combinaison de production optimale
Isoquante
Droite d’isocoût de pente –p1/p2
1 0
p C
2 0
p C
2x
1x
Imaginons que le prix de marché du facteur 1 diminue
1’ 0
p C
Nouvelle combinaison de production optimale
SSA - 2015 29
La minimisation des coûts • A l’optimum, on a : TMST = rapport des prix des facteurs
• Proposition : dans un environnement concurrentiel, une évolution des prix relatifs des facteurs de production entraine une évolution des choix technologiques de l’entreprise dès lors que les facteurs sont substituables
• Mini Cas « les pionniers de la relocalisation » • Quelles sont les raisons qui poussent certaines entreprises à délocaliser
leur production ?• Quels facteurs sont substitués aux autres ?• La technologie de production est-elle changée ?• Quels sont les problèmes que peuvent rencontrer ces firmes ?• La libre circulation des personnes en Europe peut-elle modifier ce
comportement ?• Quels sont les éléments entrant dans le choix de relocalisation de cette
entreprise que vous ne pouvez pas expliquer à l’aide de l’approche néo-classique ?
SSA - 2015 30
Combien produire en situation de concurrence ?
• La concurrence oblige l’entreprise à la recherche de minimisation des coûts
• La maximisation des profits entraîne une règle de
comportement simple de l’entreprise : produire jusqu’à ce que la dernière unité produite coûte aussi chère que ce que l’on peut espérer la vendre sur le marché
• Cette recherche d’efficacité est optimale pour la société : cette situation génère un surplus économique optimal
SSA - 2015- 31
P = MR
Costs
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 Quantity
60 50 40 30 20 10
0
MC
Coût marginal, recette marginale et prix
0123456789
10
$28.0020.0016.0014.0012.0017.0022.0030.0040.0054.0068.00
Price = MR Quantity Produced
Marginal Cost
$35.0035.0035.0035.0035.0035.0035.0035.0035.0035.0035.00
SSA - 2015- 32
Profit Maximization for a Competitive FirmP = MR Output Total Cost Marginal
CostAverage
Total CostTotal
RevenueProfit
TR-TC— 0 40.00 — — 0 –40.00
35.00 1 68.00 28.00 68.00 35.00 –33.0035.00 2 88.00 20.00 44.00 70.00 –18.0035.00 3 104.00 16.00 34.67 105.00 1.0035.00 4 118.00 14.00 29.50 140.00 22.0035.00 5 130.00 12.00 26.00 175.00 45.0035.00 6 147.00 17.00 24.50 210.00 63.00
Maximisation du profit
SSA - 2015- 33
Profit Maximization for a Competitive FirmP = MR Output Total Cost Marginal
CostAverage
Total CostTotal
RevenueProfit
TR-TC35.00 4 118.00 14.00 29.50 140.00 22.0035.00 5 130.00 12.00 26.00 175.00 45.0035.00 6 147.00 17.00 24.50 210.00 63.0035.00 7 169.00 22.00 24.14 245.00 76.0035.00 8 199.00 30.00 24.88 280.00 81.0035.00 9 239.00 40.00 26.56 315.00 76.0035.00 10 293.00 54.00 29.30 350.00 57.00
Maximisation du profit
Quelle quantité produire pour maximiser les profits ?Une règle de base : produire jusqu’à ce que le prix
soit égal au coût marginal
SSA - 2015- 34
Coût marginal, recette marginale et prix
P
Q
Coût Marginal
$35 P = Rm Cm< P,
Augmenter la production pour accroitre le profit
Cm = P pour 8 unités produites le
profit est maximisé
Cm> P, Réduire la production
pour augmenter le profit
Cm = P
SSA - 2015 35
L'équilibre sur un marché concurrentiel et le surplus généré à CT
( ) ( )** pDpS =
p
q
*p
*q
( )pS
( )pD
La somme des offres et demandes individuelles
SSA - 2015 36
L'équilibre sur un marché concurrentiel et le surplus généré à LT
( ) ( )** pDpS =
p
q
*p
*q
( )pS
( )pD( )pS
SSA - 2015 37
L’équilibre général
• Il existe un vecteur prix d’équilibre qui assure l’équilibre entre l’offre et la demande sur l’ensemble des marchés
• Quels implications ? • Sur un marché de concurrence pure et parfaite, à
l’équilibre les entreprises font un profit économique nul
• Toute autre situation de marché est caractérisée par la création d’un surplus plus faible
• Dans certaines configuration de marché, les entreprises peuvent envisager de mettre en place des stratégies réduisant la concurrence (i.e. augmentant leur profit)
SSA - 2015 38
Deux critiques récurrentes
• Quel lien entre maximisation du surplus et bien-être ?
• Comment émerge l’équilibre ?
SSA - 2015 39
SSA - 2015 40
C’est quoi le bonheur ? • Comment mesurer le bonheur?
Source : rapport commission Fitoussi-Sen-Stiglitz http://www.stiglitz-sen-fitoussi.fr/
SSA - 2015 41
C’est quoi le bonheur ? • Comment mesurer le bonheur ?
Source : rapport commission Fitoussi-Sen-Stiglitz http://www.stiglitz-sen-fitoussi.fr/
SSA - 2015 42
L'équilibre sur un marché concurrentiel et le surplus généré à CT
( ) ( )** pDpS =
p
q
*p
*q
( )pS
( )pD
La somme des offres et demandes individuelles
Et l’équilibre ?
SSA - 2015 43
Comment l’équilibre est-il fixé ?
Commissaire priseur bénévole ou main invisible ?
Let’s Play !
SSA - 2015 44
La vision de l’entreprise
• Qu’est-ce qu’une entreprise ? • Un entrepreneur individuel coordinateur !
• Comment produit-il ? • Il passe par le marché !
• Quels-sont ses problèmes ?
• « C’est un paradoxe fascinant que la théorie de la firme généralement acceptée suppose, dans l’ensemble, que la firme n’existe pas. » (Thorelli 1965).
• Qu’en déduire quant à la conception de la firme dans l’approche néo-classique?
• L’entreprise est assimilée à un individu unique : l’entrepreneur ⇒ pas
de prise en compte des autres membres de la firme, des différentes fonctions, conflits internes…
• L’entrepreneur est un « automate maximisateur » (parfaitement rationnel) qui n’a qu’un objectif, la maximisation du profit ⇒ la firme une boîte noire (rien sur la manière dont s’opère la transformation d’inputs en outputs).
• Tous les facteurs de production sont traités de manière analogue ⇒ les formes sociales de l’entreprise n’ont aucune incidence sur ses performances.
• Un entrepreneur coordinateur // équilibre général et commissaire priseur bénévole
L’entreprise fonction de production
SSA - 2015 46
2. Où est l’entreprise ? Un texte fondateur
R. H. Coase(1910 - 2013)Nobel Prize 91
« The main reason why it is profitable to establish a firm would seem to be that there is a cost of using the price mechanism » (Coase 1937)
SSA - 2015 47
Côuts de transaction et la nouvelle économie institutionnelle
2009: Oliver E. Williamson "for his analysis of economic governance, especially the boundaries of the firm".
1993: Douglass C. North "for having renewed research in economic history by applying economic theory and quantitative methods in order to explain economic and institutional change"
1991: Ronald H. Coase "for his discovery and clarification of the significance of transaction costs and property rights for the institutional structure and functioning of the economy".
SSA - 2015 48
« The Nature of the Firm » 1937
• Contexte: • Ecrit en 1935. Débuté en 1932. Coase a alors 21
ans. • 3 objectifs annoncés
• Pourquoi les firmes existent elles ?• Quelle définition donner à l’entreprise ?• Quel est l’arbitrage à l’œuvre entre faire ou faire
faire. • Seul le premier objectif sera atteint.
Ronald Coase : pourquoi existe-il des entreprises ?
Coase 1937 « The Nature of the Firm » • Coordination décentralisée du marché /
Coordination centralisée de la firme : 2 arrangements institutionnels alternatifs • « A l’extérieur de l’entreprise, les prix dirigent la
production par le jeu des transactions du marché. A l’intérieur, c’est l’entrepreneur qui dirige la production. Il remplace le mécanisme complexe des transactions de marché. Ce sont deux méthodes alternatives de coordination de la production. »
• «If a workman moves from department Y to department X, he does not go because of a change in relative prices, but because he is ordered to do so_» (Coase 37)
(1910-2013)�Nobel 1991
Ronald Coase : pourquoi existe-il des firmes?
Coase 1937 « The Nature of the Firm » • Si les marchés sont des modes de coordination aussi
efficaces que le prétend la théorie standard, alors pourquoi existe-t-il d’autres modes de coordination comme la firme?
" Parce qu’il existe des coûts à recourir au marché :
les COUTS DE TRANSACTION
# Coûts de recherche d’information# Coûts de négociation, de rédaction des contrats (« ink costs »)# Coût d’exécution et de contrôle# Coûts d’adaptation
(1910-2013)�Nobel 1991
Ronald Coase : pourquoi existe-il des firmes?
Coase 1937 « The Nature of the Firm » Nature et frontières de la firme coasienne
! Mode de coordination distinctif de la firme: l’AUTORITE " Avantage de la firme en présence d’incertitude (Knight 1921) ! Rationalité limitée et frontières de la firme " Limites cognitives et calculatoires du manager, taille de la
firme et variété des transactions ! Rôle de l’environnement institutionnel
(1910-)�Nobel 1991
Ronald Coase : pourquoi existe-il des firmes?
Coase 1937 « The Nature of the Firm »
• Symétriquement, si la firme présente des avantages par rapport au marché, pourquoi n’y a-t-il pas que des firmes? Pourquoi les firmes sont-elles limitées en taille?
" Parce qu’il existe des COUTS BUREAUCRATIQUES qui sont
une fonction croissante de la taille de la firme (rendements décroissants de la coordination en interne)
(1910-)�Nobel 1991
SSA - 2015 53
Les limites de la firme
• « Firm will tend to expand until the costs of organising an extra transaction within the firm become equal to the costs of carrying out the same transaction by means of an exchange on the open market or the costs of organising in another firm. » (Coase 1937, p. 395)
• « it may be that as the transactions which are organized increase, the entrepreneur fails to place the factors of production in the uses where their value is greatest, that is, fails to make the best use of the factors of production». (395-396)
• «A firm will tend to be larger the less likely the entrepreneur is to make mistake» (395-396)
SSA - 2015 54
La taille de la firme
• La taille de la firme ne concerne pas les quantités produites mais le nombre de transactions ou d’activités qui restent dans ses frontières
Ronald H. Coase (1910-)
A1 C3 D4 E5B2
SSA - 2015- 55
La taille optimale de la firme.
$
T* Nombre de transaction (ordonnées de la plus coûteuse à la moins coûteuse à organiser sur le marché).
Coûts du marché CM
Coûts administratifs CA
CA + CM
Taille de la firme.
Externalisation Totale
InternalisationTotale
SSA - 2015 56
Le rôle des l’environnement dans la taille de la firme
“It should be noted that most inventions will change both the costs of organising and the costs of using the price mechanism. In such cases, whether the invention tends to make firms larger or smaller will depend on the relative effect on these two sets of costs. For instance, if the telephone reduces the costs of using the price mechanism more than it reduces the costs of organising, then it will have the effect of reducing the size of the firm.” (Coase 1937, p. 397n.)
Ronald H. Coase (1910-)
SSA - 2015 57
Un exemple
Tous d
roits r
éserv
és !
Les E
chos !
2008
19/12/08
P. 19
Industrie
ENVIRONNEMENT Unarrêtde laCourdecassationconfirmeque leprincipepollueur-payeurpeut s’appliquerauxboulettesdefioul échouées sur lesplagesà lasuitedunaufragede l’« Erika». Si la part de responsabilitéde Total étaitconfirmée, legroupedoncdevrait assumer le coûtdunettoyagedesplagesnon supportépar leFipol.
« Erika » :nouveau revers juridiquepourTotalUn arrêt rendu le 17 décembrepar la Cour de cassation signe unnouveau rebondissement dansl’interminable querelle juridiquesur la responsabilité ou non del’affréteurTotaldans le naufragedupétrolier «Erika » survenu en1999. Corinne Lepage, avocatede 14 communes plaignantesdans le procès de l’« Erika »,parle d’une « victoire historiquedudroitde l’environnement sur ledroitmaritime ».Depuis huit ans,son cabinet, au nom de la com-mune de Mesquer, se bat pour
que les boulettes de fiouléchouées sur le littoral soientreconnues commedesdéchets,etqu’à ce titre le principe pollueur-payeur inscrit dans le droit euro-péen s’applique. Ce qui oblige-rait Total à prendre en charge lenettoyage et l’élimination de cesdéchets.
La commune avait été débou-tée de sa requête au tribunal deSaint-Nazaire puis en appel àRennes. Mais la Cour de cassa-tiona considéré que la courd’ap-pel « ne pouvait, sans violer le
droit de l’environnement, retenirque les sociétés du groupe Totaln’étaient ni productrices ni déten-trices des déchets retrouvés sur lesplages ». Elle suit ainsi l’arrêt du24 juin dernier rendu par laCourde justice des Communautés eu-ropéennes, selon laquelle nonseulement les boulettes de fioulpeuvent être considérées commeun déchet, mais aussi que le ven-deur et l’affréteur du navire peu-vent être considérés comme lespollueurs, si l’on peut prouverqu’ils ont contribué au risque de
survenance de la pollution. A cetitre, la justice européenneconfirmaitqu’onpouvait leurde-mander de prendre en charge lecoût de leur élimination, pourpeuqu’il soit supérieur auxmon-tants prévus par le fonds d’in-demnisation des pollutions parles hydrocarbures (Fipol).
Or Total, à l’issue d’un procèsfleuve au tribunal correctionnelde Paris, a bien été condamnésolidairement avec l’armateur,son gestionnaire et la société declassification pour délit de pollu-
tion. Le groupe pétrolier ainsiqu’une soixantaine de parties ci-vilesont fait appel,et le jugementen appel est attendu au premiersemestre 2009. Un porte-paroledeTotaldissocie cependant cetteprocédure pénale de celle, civile,intentéepar lacommunedeMes-quer. Dans ce dernier cas, laCour de cassation a renvoyé à lacour d’appel deBordeaux le soinde déterminer si Total avait ounon contribuéau risquedesurve-nance de la pollution.
A. B.
SSA - 2015 58
Comment utiliser l’approche coasienne ?
• L’autorité existe dans les relations commerciales
• Des propositions tautologiques : “organizational forms that exist minimize transaction costs”
• Des limites de la firme peu convaincantes • Mais le rôle central des coûts de transaction est avancé
• Quelles-sont les sources des coûts de transaction?
La prise en compte des imperfections du marché amène à se poser une question nouvelle
• Selon l’environnement auquel la firme fait face, comment produire et où ?
• Dans la firme, sur le marché• Comment ?
SSA - 2015 60
Pour en savoir plus
SSA - 2015 61
Pour en savoir plus
• Retrouver le cours et plus sur : http://www.webssa.net
Meeting on Concession Contracts at IAE de Paris with Oliver Williamson on Thursday October 18th (TBC)
Conference in honor of Oliver Williamson �at the University Paris-Dauphine on Friday October 19th 2012, 9h30-18h30.
Mais suivez les annonces de séminaires à l’IAE de Paris
SSA - 2015 62
Pour en savoir plus
https://twitter.com/ssaussier