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MENSUEL D’INFORMATIONS DU RESEAU NIGERIEN DES JOURNALISTES POUR L’ENVIRONNEMENT «A «A «A «A «Avant, la plupart de nos sociétés et unités vant, la plupart de nos sociétés et unités vant, la plupart de nos sociétés et unités vant, la plupart de nos sociétés et unités vant, la plupart de nos sociétés et unités industrielles fonctionnaient sans aucun souci industrielles fonctionnaient sans aucun souci industrielles fonctionnaient sans aucun souci industrielles fonctionnaient sans aucun souci industrielles fonctionnaient sans aucun souci pour l’environnement», pour l’environnement», pour l’environnement», pour l’environnement», pour l’environnement», déclare M. Bila Maïna, directeur déclare M. Bila Maïna, directeur déclare M. Bila Maïna, directeur déclare M. Bila Maïna, directeur déclare M. Bila Maïna, directeur du Bureau d’évaluation environnementale et d’études d’impact du Bureau d’évaluation environnementale et d’études d’impact du Bureau d’évaluation environnementale et d’études d’impact du Bureau d’évaluation environnementale et d’études d’impact du Bureau d’évaluation environnementale et d’études d’impact EN EN EN EN EN V V V V V IRONNEMENT IRONNEMENT IRONNEMENT IRONNEMENT IRONNEMENT I I I I I NFOS NFOS NFOS NFOS NFOS N° 002 SEPTEMBRE 2007 «TOUT CITOYEN A DROIT A UN ENVIRONNEMENT SAIN» Gratuit Gratuit Gratuit Gratuit Gratuit «Environnement Infos» vous est offert grâce au soutien du ministère de l’environnement et de la lutte contre la désertification «Environnement Infos» vous est offert grâce au soutien du ministère de l’environnement et de la lutte contre la désertification «Environnement Infos» vous est offert grâce au soutien du ministère de l’environnement et de la lutte contre la désertification «Environnement Infos» vous est offert grâce au soutien du ministère de l’environnement et de la lutte contre la désertification «Environnement Infos» vous est offert grâce au soutien du ministère de l’environnement et de la lutte contre la désertification Le Bureau d’évaluation environnementale et d’étude d’impacts Le Bureau d’évaluation environnementale et d’étude d’impacts Le Bureau d’évaluation environnementale et d’étude d’impacts Le Bureau d’évaluation environnementale et d’étude d’impacts Le Bureau d’évaluation environnementale et d’étude d’impacts Un outil indispensable pour la Un outil indispensable pour la Un outil indispensable pour la Un outil indispensable pour la Un outil indispensable pour la protection de l’Environnement ! protection de l’Environnement ! protection de l’Environnement ! protection de l’Environnement ! protection de l’Environnement ! S’il ne l’avait pas été, il fallait bien le créer ! Le Bureau d’évaluation environnementale et d’étude d’impacts constitue, de par les missions qui sont les siennes, un outil indispensable pour la protection de l’Environnement au Niger. Créé, sous tutelle du ministère de l’Environnement, par Ordonnance N°97-001 du 10 janvier 1997, le BEEI a été installé en 1999 et ses textes organiques, eux, ont été adoptés, en 2000 par Décret N°2000-369/ PRN/ME/LCD du 12 octobre portant ses attributions, son organisation et son fonctionnement. A la découverte du Programme des Nations A la découverte du Programme des Nations A la découverte du Programme des Nations A la découverte du Programme des Nations A la découverte du Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE) Unies pour l’Environnement (PNUE) Unies pour l’Environnement (PNUE) Unies pour l’Environnement (PNUE) Unies pour l’Environnement (PNUE) Montée des cultures transgéniques dans la sous-région: Montée des cultures transgéniques dans la sous-région: Montée des cultures transgéniques dans la sous-région: Montée des cultures transgéniques dans la sous-région: Montée des cultures transgéniques dans la sous-région: Que fait la société civile nigérienne ? Que fait la société civile nigérienne ? Que fait la société civile nigérienne ? Que fait la société civile nigérienne ? Que fait la société civile nigérienne ? Le Bureau d’évaluation environnementale et d’étude d’impacts est, de nos jours, un outil indispensable que nous entendons mettre en valeur dans le cadre de la sauvegarde et de la protection de notre environnement. Ils sont sans doute nombreux ceux qui ne connaissent pas l’existence d’une telle structure au Niger. C’est donc l’occasion pour eux de découvrir le Bureau d’Evaluation Environnementale et d’Etudes d’Impacts, à travers ce numéro de Environnement Infos que vous tenez entre les mains. Aujourd’hui, tous les travaux physiques de construction d’ouvrages ou les activités des unités industrielles et autres sont soumis aux normes et à la surveillance du BEEEI qui prend désormais en charge toutes LE MOT DU MINISTRE les questions relatives à l’évaluation et à l’étude d’impacts sur notre environnement. Toutefois, nous sollicitons l’appui des partenaires au développement, en vue de renforcer les capacités du BEEEI et faire face aux défis environnementaux auxquels le Niger est confronté. Nous sollicitons aussi l’implication de tous les acteurs pour réussir une telle mission. Sommaire P. 4 P. 8 P.7 PAGE 3 Une des unités industrielles qui polluent l’environnement Suite à son adhésion, au Réseau Africain des Journalistes pour l’Environnement, le RJES a changé de dénomination au cours de son Assemblée Générale extraordinaire du 22 septembre 2007, pour devenir désormais RNJE (Réseau Nigérien des Journalistes pour l’Environnement). Ainsi, le RNJE est membre du Réseau Africain des Journalistes pour l’Environnement, dont il constitue le point focal au Niger. Toutefois, les objectifs du Réseau demeurent les mêmes. Il s’agit principalement de la protection de l’environnement, à travers la sensibilisation de la population en vue de la promotion d’un environnement sain et favorable à un développement durable. Communiqué du Réseau des Journalistes pour un Environnement Sain

ENVIRONNEMENT INFOS N°02 - nigerdiaspora.netnigerdiaspora.net/journaux/environnement.pdf · 2 ENVIRONNEMENT INFOS N° 02 SEPTEMBRE 2007 SOCIETE Gouré/Environnement Le sable menace

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MENSUEL D’INFORMATIONS DU RESEAU NIGERIEN DES JOURNALISTES POUR L’ENVIRONNEMENT

«A«A«A«A«Avant, la plupart de nos sociétés et unitésvant, la plupart de nos sociétés et unitésvant, la plupart de nos sociétés et unitésvant, la plupart de nos sociétés et unitésvant, la plupart de nos sociétés et unitésindustrielles fonctionnaient sans aucun souciindustrielles fonctionnaient sans aucun souciindustrielles fonctionnaient sans aucun souciindustrielles fonctionnaient sans aucun souciindustrielles fonctionnaient sans aucun soucipour l’environnement»,pour l’environnement»,pour l’environnement»,pour l’environnement»,pour l’environnement»,déclare M. Bila Maïna, directeurdéclare M. Bila Maïna, directeurdéclare M. Bila Maïna, directeurdéclare M. Bila Maïna, directeurdéclare M. Bila Maïna, directeurdu Bureau d’évaluation environnementale et d’études d’impactdu Bureau d’évaluation environnementale et d’études d’impactdu Bureau d’évaluation environnementale et d’études d’impactdu Bureau d’évaluation environnementale et d’études d’impactdu Bureau d’évaluation environnementale et d’études d’impact

ENENENENENVVVVVIRONNEMENTIRONNEMENTIRONNEMENTIRONNEMENTIRONNEMENT I I I I INFOSNFOSNFOSNFOSNFOSN° 002 SEPTEMBRE 2007

«TOUT CITOYEN A DROIT A UN ENVIRONNEMENT SAIN» Gratu

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it «Environnement Infos» vous est offert grâce au soutien du ministère de l’environnement et de la lutte contre la désertification «Environnement Infos» vous est offert grâce au soutien du ministère de l’environnement et de la lutte contre la désertification «Environnement Infos» vous est offert grâce au soutien du ministère de l’environnement et de la lutte contre la désertification «Environnement Infos» vous est offert grâce au soutien du ministère de l’environnement et de la lutte contre la désertification «Environnement Infos» vous est offert grâce au soutien du ministère de l’environnement et de la lutte contre la désertification

Le Bureau d’évaluation environnementale et d’étude d’impactsLe Bureau d’évaluation environnementale et d’étude d’impactsLe Bureau d’évaluation environnementale et d’étude d’impactsLe Bureau d’évaluation environnementale et d’étude d’impactsLe Bureau d’évaluation environnementale et d’étude d’impacts

Un outil indispensable pour laUn outil indispensable pour laUn outil indispensable pour laUn outil indispensable pour laUn outil indispensable pour laprotection de l’Environnement !protection de l’Environnement !protection de l’Environnement !protection de l’Environnement !protection de l’Environnement !

S’il ne l’avait pas été, il fallait bienle créer ! Le Bureau d’évaluationenvironnementale et d’étude d’impactsconstitue, de par les missions qui sontles siennes, un outil indispensable pourla protection de l’Environnement auNiger. Créé, sous tutelle du ministèrede l’Environnement, par OrdonnanceN°97-001 du 10 janvier 1997, leBEEI a été installé en 1999 et sestextes organiques, eux, ont été adoptés,en 2000 par Décret N°2000-369/PRN/ME/LCD du 12 octobreportant ses attributions, sonorganisation et son fonctionnement.

A la découverte du Programme des NationsA la découverte du Programme des NationsA la découverte du Programme des NationsA la découverte du Programme des NationsA la découverte du Programme des NationsUnies pour l’Environnement (PNUE)Unies pour l’Environnement (PNUE)Unies pour l’Environnement (PNUE)Unies pour l’Environnement (PNUE)Unies pour l’Environnement (PNUE)

Montée des cultures transgéniques dans la sous-région:Montée des cultures transgéniques dans la sous-région:Montée des cultures transgéniques dans la sous-région:Montée des cultures transgéniques dans la sous-région:Montée des cultures transgéniques dans la sous-région:

Que fait la société civile nigérienne ?Que fait la société civile nigérienne ?Que fait la société civile nigérienne ?Que fait la société civile nigérienne ?Que fait la société civile nigérienne ?

Le Bureau d’évaluationenvironnementale et d’étuded’impacts est, de nos jours, un outilindispensable que nous entendonsmettre en valeur dans le cadre dela sauvegarde et de la protection denotre environnement. Ils sont sansdoute nombreux ceux qui neconnaissent pas l’existence d’unetelle structure au Niger.

C’est donc l’occasion pour euxde découvrir le Bureau d’EvaluationEnvironnementale et d’Etudesd’Impacts, à travers ce numéro deEnvironnement Infos que voustenez entre les mains. Aujourd’hui,tous les travaux physiques deconstruction d’ouvrages ou lesactivités des unités industrielles etautres sont soumis aux normes età la surveillance du BEEEI quiprend désormais en charge toutes

LE MOT DU MINISTRE

les questions relatives à l’évaluationet à l’étude d’impacts sur notreenvironnement. Toutefois, noussollicitons l’appui des partenaires audéveloppement, en vue de renforcerles capacités du BEEEI et faire faceaux défis environnementauxauxquels le Niger est confronté.Nous sollicitons aussi l’implicationde tous les acteurs pour réussirune telle mission.

Sommaire

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Une des unités industrielles qui polluent l’environnement

Suite à son adhésion, au Réseau Africain des Journalistes pourl’Environnement, le RJES a changé de dénomination au cours de sonAssemblée Générale extraordinaire du 22 septembre 2007, pour devenirdésormais RNJE (Réseau Nigérien des Journalistes pour l’Environnement).Ainsi, le RNJE est membre du Réseau Africain des Journalistes pourl’Environnement, dont il constitue le point focal au Niger. Toutefois, lesobjectifs du Réseau demeurent les mêmes. Il s’agit principalement de laprotection de l’environnement, à travers la sensibilisation de la populationen vue de la promotion d’un environnement sain et favorable à undéveloppement durable.

Communiqué du Réseau des Journalistes pour un Environnement Sain

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2ENVIRONNEMENT INFOS N° 02 SEPTEMBRE 2007

SOCIETEGouré/EnvironnementGouré/EnvironnementGouré/EnvironnementGouré/EnvironnementGouré/Environnement

Le sable menaceLe sable menaceLe sable menaceLe sable menaceLe sable menace

Stratégie de récupération des solsStratégie de récupération des solsStratégie de récupération des solsStratégie de récupération des solsStratégie de récupération des sols

Une réponse à une double préoccupationUne réponse à une double préoccupationUne réponse à une double préoccupationUne réponse à une double préoccupationUne réponse à une double préoccupation

Le sable a beaucoup avancé, cou-vrant une bonne partie des superfi-cies pastorales et cultivables. Unechaîne de dunes de sable se dressemaintenant de Soubdou jusqu’à Diffa,tout au long de la Route Nationale N°1. A l’intérieur du département, denombreuses localités sont mena-cées par le sable. Plus grave, ce sontles cuvettes, les seules où la popu-lation peut pratiquer les cultures decontre saison qui s’ensablent dange-reusement. Gouré, le chef lieu de dé-partement n’échappe pas à la furiedes sables. Elle est carrément as-siégée. La situation est tout simple-ment inquiétante, selon le service dé-partemental de l’environnement quine reste pas inactif, cependant.

Le programme spécial du prési-dent de la république, une chance

Ayant dirigé dans les années 70

Contraste frappant entre Guidiguir, petite localité située entreZinder et Gouré. Autant la première est entourée par un paysageverdoyant, autant l’autre présente un aspect plutôt désertique etdésolant. Cette verdure fort attirante est l’œuvre de feu le chef decanton de Gouré, Mai Ary Tanimoune, ancien député, ancienambassadeur. De Guidiguir, le département de Gouré est l’antithèse.

la construction de la route de l’uniténigéro-canadienne avec le génie mi-litaire, le président de la république,Mamadou Tandja connaît bien lazone de Gouré. Ainsi, son premierréflexe a été de demander, dans lecadre du programme spécial, la fixa-tion des dunes situées au sud ouestde la ville de Gouré. Un choix qu’il alui même fait. En effet, cette partieest menacée par les dunes quis’avancent chaque jour que Dieu fait.Le site de Kriwalia, puisque c’est delui qu’il s’agit, est situé à moins d’unkilomètre des habitations. On com-prend alors l’inquiétude des riverainsqui n’arrivent plus à fermer l’œil. Sasuperficie est de 54 ha. Lorsqu’il y atrois ans, la décision a été prise defixer ces dunes, personne ne pariaitgros sur la réussite d’une telle opé-ration, tant la tache n’était pas facile.Mais, à cœur vaillant dit-on, rien n’est

impossible. Les jeunes de Gouré(hommes et femmes), se lancent àl’assaut des dunes. En raison de100.000 F CFA par ha fixé, le tour estjoué. En 29 jours, plus de 15000 jeu-nes mettent fin aux velléités destruc-trices des dunes du site de Kriwalia.Le programme spécial vient de sau-ver ainsi une partie de la ville deGouré. Et ce n’est pas tout, toujoursà la demande du président de la ré-publique, des opérations d’ensemen-cement ont été conduites par le ser-vice de l’environnement de Gouré. Enquelques jours des semences degraminées sont éparpillées sur lesdunes. Ces espèces fourragères ontété choisies en collaboration avec leservice de l’environnement, a indiquéle responsable de l’environnement, lecapitaine Djibril. Après un an, le ré-

sultat est là, édifiant. Au point où lepréfet du département de Gouré enredemande. Noma Ahmed qui est àsa tête depuis plus de cinq ans a desraisons de demander la poursuite del’opération. Des gommiers (acaciasenegal), aristida sp, et d’autres va-riétés locales sont sur le point deconquérir ce dame sable leur a arra-ché. L’opération ayant réussi, le pré-fet Noma Ahmed ne tarit pas d’élo-ges pour le programme spécial duprésident de la république. La réalitédu terrain l’exige, car c’est l’ensem-ble du département qui a besoin dece genre d’opération qui, après touta montré son efficacité. Les sites deKoublé Dotchi, Kilakina, Malfaram,sont là pour le prouver.

Abdou Saïdou,correspondant à Zinder

La lutte contre la désertification auNiger est devenue véritable et por-teuse depuis la mise en œuvre duvaste chantier de récupération dessols, une des composantes du Pro-gramme Spécial du Président de larépublique Tandja Mamadou. La ré-cupération des sols consiste, selonles spécialistes en charge des ques-tions environnementales, à menerune activité de restauration de l’envi-ronnement par des travaux d’infiltra-tions d’eau, dans les sols plus oumoins arides. Cette stratégie, depuisla date de sa mise en œuvre jusqu’àaujourd’hui, a permis de réaliser plu-sieurs milliers de banquettes sur toutel’étendue du territoire et de récupé-rer plusieurs hectares de terre aupoint où le Niger a été félicité par la

communauté internationale. Enoutre, si l’un des objectifs majeurspoursuivis reste la restauration del’environnement, il faut reconnaîtreque les travaux suscités pour l’at-teinte des objectifs mis en avant parcette stratégie, participent aussirentablement aux efforts de lutte con-tre la pauvreté en milieu rural et ur-bain. Faut-il le préciser, à travers cetteactivité, plusieurs milliers des brasvalides, alors en proie au désoeuvre-ment, gagnent leur vie chaque jour. Ilfaut noter que dans toutes les locali-tés touchées par cette stratégie derécupération des sols, la verdure s’yinstalle progressivement. Au gré desefforts déployés, plusieurs millionsd’hectares en milieu aride ont un tantsoit peu échappé aux menaces de

désertification et sont aujourd’hui prisen compte dans notre couvert végé-tal. C’est cela le principal objectif re-cherché à travers l’expérimentationde ce vaste chantier : Des espacesdésertiques, plateaux et vallées, se-ront couverts de végétation et reboi-sés d’ici quelques années. Certesle pari est difficile, mais il faut tout demême dire qu’il est en passe d’êtregagné car, si l’on évalue aujourd’huila superficie reboisée sur toute l’éten-due du territoire, on va vite se rendrecompte le Niger gagnera son pari delutte contre la désertification en sipeu de temps. Quelques années suf-

fisent, pour que des espaces pres-que dévastés par le désert, redevien-nent des espaces vitaux pour leshommes et leurs bétails. En définitif,la mise en œuvre de cette stratégiede récupération des sols constitueune réponse à une double préoccu-pation. Non seulement elle a redonnéune nouvelle vie aux sols, mais aussiet surtout elle a permis à plus de20.000 jeunes, en proie au chômagede gagner leur pain à la sueur desefforts qu’ils déploient quotidienne-ment pour la réalisation des banquet-tes.

Lamine Souleymane

Des jeunes travaillant sur un site de récupération de terres

Une retenue d’eau sur un site de récupération de terres

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3ENVIRONNEMENT INFOS N° 02 SEPTEMBRE 2007

SOCIETELe Bureau d’évaluation environnementale et d’étude d’impactsLe Bureau d’évaluation environnementale et d’étude d’impactsLe Bureau d’évaluation environnementale et d’étude d’impactsLe Bureau d’évaluation environnementale et d’étude d’impactsLe Bureau d’évaluation environnementale et d’étude d’impacts

Un outil indispensable pour la protection de l’Environnement !Un outil indispensable pour la protection de l’Environnement !Un outil indispensable pour la protection de l’Environnement !Un outil indispensable pour la protection de l’Environnement !Un outil indispensable pour la protection de l’Environnement !

Créé, sous tutelle du ministère de l’Environnement,par Ordonnance N°97-001

du 10 janvier 1997, le BEEI a été ins-tallé en 1999 et ses textes organi-ques, eux, ont été adoptés, en 2000par Décret N°2000-369/PRN/ME/LCD du 12 octobre portant ses attri-butions, son organisation et son fonc-tionnement. Organe d’aide à la déci-sion en matière d’évaluationenvironnementale et des études d’im-pact, le BEEEI a compétence, au plannational, sur toutes les activités, pro-jets, programmes ou plans de déve-loppement pour lesquels une Etuded’Impact sur l’Environnement (EIE)est obligatoire ou nécessaire confor-mément aux dispositions de la loin°98-56 du 29 décembre 1998. Enrelation avec les parties prenantes,le BEEEI est chargé, entre autres,de : contrôler et évaluer les Etudesd’Impact sur l’Environnement (EIE) ;organiser et animer des séminaires,

ateliers de formation, d’information etde sensibilisation sur les EIE ainsique des programmes d’éducationrelative à l’environnement ; faire réa-liser des audits, monitorings ou bi-lans environnementaux à la chargedu promoteur ; analyser et vérifier laconformité du rapport EIE aux termesde référence ; préparer pour lecompte du Ministre de l’environne-ment l’avis de conformité de l’EIE réa-lisée ; contrôler la conformité des tra-vaux prévus et des normes de pro-tection environnementales contenusdans le rapport final de l’EIE confor-mément aux lois et règlements envigueur ; faire respecter la procédureadministrative d’évaluation et d’exa-men des impacts sur l’environne-

ment et le règlement de toutes lesquestions juridiques y afférentes.C’est la loi N°2000-398/PRN/ME/LCDdu 20 octobre 2000 qui, en ses arti-cles 31 et 34, a assujetti certainesactivités et certains documents et tra-vaux aux Etudes d’Impact sur l’Envi-ronnement. On peut citer, entreautres : tout projet minier au sens ducode minier, y compris l’agrandisse-ment, la transformation ou la modifi-cation d’une exploitation minièreexistante ; toute centrale hydroélec-trique destinée à produire de l’éner-gie dont la retenue d’eau aura un im-pact significatif sur l’environnement ;toute route ou tronçon d’une longueurd’au moins 25km et dont la duréed’utilisation est prévue pour au moins

15 ans à des fins d’exploitation fores-tières, minières ou énergétiques, no-tamment sa construction, recons-truction ou son élargissement ; touteusine pétrochimique, cimenterie, raf-finage de métaux, usine de ferro-al-liages, une fonderie de première fu-sion de métaux non ferreux, notam-ment sa construction et son agran-dissement ; tout système d’enlève-ment et d’élimination des déchetsdangereux y compris les déchets bio-médicaux, notamment son implanta-tion, sa construction et sonagrandissement…La loi N°98-56 du29 décembre 1998, portant loi-cadrerelative à la gestion de l’environne-ment, a prévu des sanctions contretoute personne (physique ou morale)dont l’activité, le document ou le pro-gramme ne prend pas en comptel’Etude d’impact sur l’environnement,alors même que la réglementation l’ysoumet. Ainsi, l’article 97 de ladite loistipule : « Sera punie d’une peined’emprisonnement de six (6) mois àdeux (2) ans et /ou d’une amende decinq millions à cinquante millions defrancs CFA, toute personne qui : -aura réalisé, sans étude d’Impact, desactivités, projets ou programmes dedéveloppement nécessitant uneétude d’Impact ; -aura réalisé les opé-rations ci-dessus mentionnées enviolation des critères, normes et me-sures édictées pour l’étude d’impact.

S’il ne l’avait pas été, ilfallait bien le créer ! LeBureau d’évaluationenvironnementale et d’étuded’impacts constitue, de parles missions qui sont lessiennes, un outilindispensable pour laprotection del’Environnement au Niger.

Kané Illa

La procédure administratived’évaluation et d’examen des impactssur l’environnement au Niger a étéinstituée suivant le Décret N°2000-397/PRN/ME/LCD du 20 octobre2000 afin d’intégrer les préoccupa-tions environnementales dans les dif-férentes étapes du cycle d’un projet.Elle comporte sept (7) étapes : l’avisdu projet, l’examen préalable, les ter-mes de référence de l’étude d’im-pacts, l’EIE proprement dite, l’analysede l’étude d’impact, les recomman-dations et les conditions de sur-veillance et de suivi .

1) Avis du projet : c’est une des-cription succincte du projet dans la-quelle le promoteur présente les in-formations pertinentes relatives auprojet : son emplacement, les im-pacts environnementaux anticipés(positifs et négatifs). Cet avis estadressé aux autorités compétentespar le promoteur pour examen.

2) Examen de l’avis du projet :il est du ressort de l’autorité compé-tente (BEEEI) en vue d’éclairer le pro-moteur si son projet nécessite uneEIE plus poussée. Une fois l’avis duprojet transmis aux autorités compé-

tentes, ces dernières disposent d’undélai de 12 jours à compter de la datede réception pour donner leur appré-ciation au promoteur. Une fois ce dé-lai dépassé, le promoteur peut con-sidérer son avis du projet commeagréé.

3) Elaboration des TDRs ou ca-hier de charges : ils sont élaboréspar le promoteur conjointement avecle BEEEI et ses démembrements lo-caux au cas où le projet requiert uneEIE. Ces documents orientent l’EIEafin que les investigations et les res-sources soient axées sur les aspectsdu projet qui risquent de produire desimpacts négatifs importants.

4) Réalisation de l’EIE : elle estréalisée par le promoteur avec l’ap-pui d’autres acteurs concernés. Lesprincipaux acteurs de l’EIE sont : lepromoteur (ou requérant) du projet,l’autorité compétente (Ministrechargé de l’environnement) le Minis-tère de tutelle du projet, la population,les bailleurs de fonds, la société ci-vile, le consultant ou bureau d’études.

L’EIE est une étude détaillée, plusorientée sur les impacts potentiels(positifs et négatifs). Elle présente

aussi les impacts significatifs des al-ternatives ou variantes pertinentes auprojet.

L’EIE a pour but de permettre dejuger l’acceptabilité ou non du projetdu point de vue environnemental. Elleaboutit à la rédaction d’un rapport quisera soumis au Ministre chargé del’environnement pour analyse.

5) Analyse du rapport de l’EIE :elle est réalisée par le BEEEI dansun délai de 21 jours à compter de ladate de réception du rapport pourdonner ses appréciations au Minis-tre chargé de l’environnement.

Cette analyse a pour but de véri-fier du point de vue scientifique, lebien fondé du contenu du REIE, enl’occurrence la pertinence, la qualitédes informations recueillies, la vali-dité des données fournies et les mé-thodes scientifiques utilisées.

6) Recommandations ou prisede décision finale : elle est du res-sort de l’autorité compétente qui estle Ministre chargé de l’environnementsur avis motivé du BEEEI dans undélai de sept (7) jours à compter dela date de sa réception.

Procédure administrative d’évaluation et d’examen des impacts sur l’environnementProcédure administrative d’évaluation et d’examen des impacts sur l’environnementProcédure administrative d’évaluation et d’examen des impacts sur l’environnementProcédure administrative d’évaluation et d’examen des impacts sur l’environnementProcédure administrative d’évaluation et d’examen des impacts sur l’environnementLes décisions ainsi prises porte-

ront sur l’agrément (certificat de con-formité), les mesures préventives, decontrôle, de suppression, d’atténua-tion et de compensation des impacts,les modalités de mise en œuvre deces mesures, la participation du pu-blic et du suivi-évaluation. Une foisce délai dépassé, le promoteur peutconsidérer son projet comme agréé.Dans ce cas il met en exécution ledernier rapport du BEEEI.

7) Conditions de surveillanceet de suivi : elles incombent princi-palement au promoteur, à l’autoritécompétente et au BEEEI. Elle permetd’identifier les impacts qui nécessi-tent un suivi, ainsi que les indicateurspertinents. Elle précisera les respon-sables de suivi, les mesures à pren-dre au cas où les impacts négatifsdépasseront les prévisions selon leséchéanciers prédéterminés.

Le schéma ci-après renseigne surles différentes étapes et démarchesque requiert la procédure administra-tive d’évaluation et d’examen des im-pacts sur l’environnement.Source : BEEEI

BEEEI Zinder

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4ENVIRONNEMENT INFOS N° 02 SEPTEMBRE 2007

DOSSIER«A«A«A«A«Avant la mise en place du BEEI, la plupart de nos sociétés et unitésvant la mise en place du BEEI, la plupart de nos sociétés et unitésvant la mise en place du BEEI, la plupart de nos sociétés et unitésvant la mise en place du BEEI, la plupart de nos sociétés et unitésvant la mise en place du BEEI, la plupart de nos sociétés et unités

industrielles fonctionnaient sans aucun souci pour l’environnement»industrielles fonctionnaient sans aucun souci pour l’environnement»industrielles fonctionnaient sans aucun souci pour l’environnement»industrielles fonctionnaient sans aucun souci pour l’environnement»industrielles fonctionnaient sans aucun souci pour l’environnement»,,,,,déclare M. Bila Maïna, directeur du Bureau d’évaluation environnementale et d’études d’impactdéclare M. Bila Maïna, directeur du Bureau d’évaluation environnementale et d’études d’impactdéclare M. Bila Maïna, directeur du Bureau d’évaluation environnementale et d’études d’impactdéclare M. Bila Maïna, directeur du Bureau d’évaluation environnementale et d’études d’impactdéclare M. Bila Maïna, directeur du Bureau d’évaluation environnementale et d’études d’impact

Environnement Infos : Mon-sieur le Directeur est ce quevous pouvez nous présenter leBEEEI ?

Bila Maïna : Le Bureau d’EtudeEnvironnementale et d’Impact a étéinstitué sous tutelle du ministère del’environnement par ordonnance97-001 du 10 janvier 1997.

Il a été installé en 1999 avecdonc la nomination de son premierDirecteur qui est moi-même. Il aété créé en fait dans le souci defaire prendre en compte la dimen-sion environnementale dans lesprojets programmes et activités dedéveloppement. Ça veut direquoi ? Si vous voulez, le Bureaud’évaluation environnementale etd’étude d’Impact s’occupe, au plannational, de toutes les questionsliées aux études d’impact sur l’en-vironnement.

Qu’est-ce que l’étude d’impactsur l’environnement ? C’est un outilde gestion de l’environnement quiconsiste à tenir compte de l’aspectenvironnemental dans la mise enœuvre des projets, activités et pro-grammes de développement.C’est un outil d’aide à la décisionqui permet d’éclairer les décideurssur la mise en œuvre des program-mes des projets et même des po-litiques. Donc il a été installé en1999, mais il a commencé ses ac-tivités en 2001, puis ses textes or-ganiques ont été adoptés précisé-ment en novembre 2000. Doncc’est en ce moment que le bureaua été rendu fonctionnel à partir de2001.

Environnement Infos : De sacréation à aujourd’hui est- ceque le BEEEI a eu à mener desactivités ? si oui quelles sont-elles ?

Bila Maïna : De son installationà aujourd’hui, le BEEEI a mené plu-sieurs activités, notamment cellesrelatives aux évaluationsenvironnementales. Il y a eu une cin-quantaine d’études qui ont été réa-lisées par les promoteurs et vali-dées par le Bureau d’évaluationenvironnemental. Il y a eu l’organi-sation des audiences publiques,qui sont une sorte de consultationpublique. Y en a eu au total cinq (5).Ça concerne les projets qui ont uneforte incidence sur l’environnement,c’est-à-dire on organise des séan-ces des audiences au cours des-quelles nous informons le public, lapopulation sur la mise en œuvre duprojet ; de ce que ce projet pour-rait apporter comme avantages etsurtout aussi les inconvénients et

les mesures d’atténuation des cesinconvénients. Donc on a organiséquelques 5 audiences. On a tenu,dans le cadre du renforcement descapacités, des ateliers de forma-tion des services techniques et dela société civile, à travers les finan-cements de nos différents partenai-res. Nous avons fait mener desactions de sensibilisation, notam-ment à travers les médias pour in-former tous les acteurs sur la né-cessité de l’étude d’impactenvironnementale, ses avantages.Nous avons élaboré des textes re-latifs à l’application de loi cadre surla gestion de l’environnement. Voilàen fait les principales actions quenous avons eu à mener depuis pra-tiquement 2001à ce jour.

Environnement Infos : Onsait qu’il y a des sociétés, notam-ment dans le domaine minier,qui exerçaient bien avant la créa-tion de ce bureau. Est-ce quevous arrivez à les amener à seconformer aux nouvelles dispo-sitions nationales en matière deprotection de l’environnement ?

Bila Maïna : Oui l’institutionna-lisation des études d’impact surl’environnement au Niger a eu lieuen 1997 par l’ordonnance 1997que j’ai citée plus haut. Mais c’estavec l’installation du Bureaud’Etude d’Impact Environnementalen 1999, rendu fonctionnel en2001, que réellement les promo-teurs ont commencé à réaliserl’étude d’impact. Effectivementavant l’installation du Bureau, il n’ya pas seulement que les sociétésminières, il y avait beaucoup desprojets, les industries laitières quiétaient déjà en place et on saitbien que beaucoup de ces projetsavaient des fortes incidences surl’environnement.

Alors ce qu’on a fait pour rame-ner ces promoteurs- là à se con-former à la loi et à la réglementa-tion sur l’environnement, c’est à tra-vers ce que nous appelons lesaudits environnementaux qui con-sistent à voir comment ces unitésfonctionnent par rapport à l’environ-nement et identifier et évaluer leurseffets sur l’environnement.

L’environnement s’entend dansson sens large, que ça soit le mi-lieu naturel, le milieu humain, ainsique les aspects socio-économi-ques et culturels et cultuels. Doncon identifie, tout comme on faitpour le nouveau projet, ces effetset on détermine les mesures àprendre pour pouvoir supprimeratténuer les effets négatifs sur l’en-

vironnement. Pour les cas de so-ciétés minières, effectivementavec les nouveaux permis, elles ontréalisé les études d’impact, ils lesont validé et ils mettront en œuvretoutes les mesures d’atténuationqui ont été préconisées.

Comme vous l’avez souhaitéd’ailleurs je vous ferais rencontrerles responsables sécurité environ-nement de ces sociétés-là. Pourles premières sociétés comme laSOMAÏR (NDLR : Société des mi-nes de l’Aïr), qui ont les ancienspermis, elles ont un système demanagement environnemental ; lesdeux sociétés COMINAK (NDLR :Compagnie minière d’Akouta) etSOMAÏR prennent l’aspect environ-nement sérieusement en compte,dans la mesure où elles s’occupentde ces aspects-là. Encore de plusen plus, beaucoup d’autres promo-teurs prennent en compte la dimen-sion environnementale.

S’agissant des projets qui exis-taient déjà avant l’installation duBEEEI, dernièrement aux mois deSeptembre et Novembre, nousavons effectué ce qu’on appelleune mission de vérificationenvironnementale qui consiste àauditer les projets et sociétés, queça soit les sociétés minières ou lesunités industrielles.

Nous avons fait une missiond’audit environnementale que nousavons appelée vérificationenvironnementale pour voir com-ment ces sociétés et unités indus-trielles fonctionnent par rapport àl’environnement, c’est-à-direqu’est- ce qu’elles ont comme pro-duits, et qu’est - ce qu’elles ontcomme rejets, et quels effet ces

rejets ont sur l’environnement.Nous avons audité dix (18) socié-tés et unités industrielles. Nousavons malheureusement constatéque la plupart de ces unités fonc-tionnent au mépris de l’environne-ment. Suite à çà le ministre aadressé une lettre à ces promo-teurs pour qu’ils se conformentdans les meilleurs délais. Un délaia été donné pour pouvoir se con-former à la réglementation en ma-tière d’environnement dans notrepays, autrement gérer au mieux lesincidences de leurs activités surl’environnement.

Environnement Infos : Alorsde par votre expérience quelssont les principaux défis aux-quels l’environnement est con-fronté au Niger ?

Bila Maïna : Les principaux dé-fis environnementaux, d’abord il ya bien entendu ce problème de dé-sertification, c’est le plus importantproblème. Maintenant de plus enplus, il y a la dégradation du cadrede vie dans le milieu particulière-ment urbain. Vous avez, avec toutce qu’il y a comme les déchetsplastiques, les rejets des eauxusées, disons des déchets divers,notamment des eaux usées en pro-venance de tannerie, les rejets defumée. Donc il y a donc tous cesaspects-là qui sont liés particuliè-rement à l’industrialisation. Ce sontlà les principaux défisenvironnementaux auxquels le Ni-ger fait face, en plus de la déserti-fication qui est le plus grand défi,d’ailleurs dans tous les pays sahé-liens.

Propos recueillis par

Yahaya Garba et Kané Illa

M. Bila Maïna, directeur du BEEEIM. Bila Maïna, directeur du BEEEIM. Bila Maïna, directeur du BEEEIM. Bila Maïna, directeur du BEEEIM. Bila Maïna, directeur du BEEEI

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5ENVIRONNEMENT INFOS N° 02 SEPTEMBRE 2007

DOSSIERImportance de l’étude d’impacts environnementauxImportance de l’étude d’impacts environnementauxImportance de l’étude d’impacts environnementauxImportance de l’étude d’impacts environnementauxImportance de l’étude d’impacts environnementaux

Un environnementaliste témoigne…Un environnementaliste témoigne…Un environnementaliste témoigne…Un environnementaliste témoigne…Un environnementaliste témoigne…

Environnement Info: Mr IDIYACOUBA, vous étiezl’environnementaliste du projetde mobilisation des eaux dans ledépartement de Tahoua ; pouvez-vous nous présenter la politiquedu projet en matière d’étude d’im-pact sur l’environnement et sonexécution?

Mr IDI YACOUBA : Disons que deprime à bord, le projet de mobilisa-tion des eaux dans le départementde Tahoua, qui a été financé par laBanque Africaine de Développement(BAD), est classé à la catégorie II,c’est-à-dire c’est un projet qui estsusceptible d’avoir des impacts surl’environnement, mais qui peuventêtre limités. Et à ce titre le projet a,dès le début, essayé d’établir unprotocole de suivi environnementalavec le Bureau d’EvaluationEnvironnementale et d’Etude d’Im-pact ; un protocole d’un montant169.900.000F CFA pendant 5ans etles premières activités ont consistétout naturellement à l’élaboration desétudes d’impact du projet . Il y a trois(03) volets qui ont été assujettis: levolet aménagement hydro-agricole,le volet piste rurale et le volet puitsvillageois. Tous ces trois projets ontfait l’objet d’études d’impact dont lasynthèse est contenue dans un do-cument qui constitue le rapportd’étude d’impact sur l’environnementdu projet de mobilisation des eauxdans le département de Tahoua. Cerapport d’étude est assorti d’un plande gestion environnementale et so-ciale où toutes les mesures d’atté-nuation y figurent ; où un dispositif parrapport au suivi et à la surveillance aété mis en place. Il a été notammentcréé une cellule régionale de sur-veillance et de suivi environnementalpar un arrêté préfectoral. La celluleen question regroupait un certainnombre de directions techniques,dont celles de l’environnement, del’hydraulique, des ressources anima-les, de la Santé publique, de l’agri-culture et le service départementaldes aménagements et équipementsruraux. Il y aussi la préfecture, à tra-vers un représentant, et le projet quia deux représentants. Donc ont étaitau total une dizaine dans cette cel-lule qui avait pour mission d’assurerla surveillance des travaux et le suivides impacts du projet pendant les 5ans. Elle était sous la charge du pro-jet, tout naturellement. En quoi con-sistait au juste la surveillance ?C’était de veiller à ce que les mesu-res préconisées dans les étudesd’impact soient bien exécutées.Quant au suivi, il consistait à suivrel’évolution des certaines composan-

Environnementaliste de formation, M. Idi Yacouba a travaillé,pendant près de six (6) ans, au niveau du Projet « mobilisationdes eaux » dans le département de Tahoua. Il s’est notammentoccupé, au niveau de ce projet, de l’étude d’impacts sur l’envi-ronnement. Environnement Infos l’a rencontré. Il nous expliquel’importance d’une étude d’impacts environnementaux….

tes des milieux naturel et humain,telles que adoptées par la réalisationdu projet et toutes ces deux activitésincombent à la cellule, mais aussi auBEEEI qui en assurait la supervision.Dans ce cadre donc, la cellule effec-tue les missions mensuelles et leBEEEI effectue des missions trimes-trielles pour la supervision. Voilà donccomment a été organisé le suivi.Donc je disais tantôt qu’il y avait lesrapports d’études d’impact qui ont étéélaborées mais en plus, dans le ca-dre du protocole avec le BEEEI, onavait un autre protocole avec l’ex -IDA de la direction de l’environnementpour l’élaboration des cartes des bas-sins versants. Ces cartes devraientêtre réactualisées tous les deux (02)ans. Dans un premier temps, enphase de pré construction, c’est-à-dire au moment où les ouvragesn’étaient pas déjà construits. Aprèsla phase de construction, cette car-tographie des cinq bassins versantsest réactualisée en phase d’exploi-tation cette fois-ci. Et, au besoin, onpeut continuer à réactualiser cescartes pour voir les changements enterme d’occupation de l’espace. Pre-nons un exemple banal : quand vousfaites une route, rien que la présencede cette route peut faire venir desgens qui vont habiter à ses abords.Donc on peut apprécier ce change-ment-là. En dehors de la cartogra-phie nous avons aussi essayé desuivre un certain nombre d’impacts,dont la récurrence des maladiesliées à l’eau, lorsqu’il s’est agi deconstruire des mini-barrages et desseuils d’épandage. Nous avons eudes protocoles avec le service quinous, d’abord, fait une étude sur laprévalence de ces maladies, avec lacontribution de la direction régionalede la santé publique. Ce protocoleconsistait à effectuer des enquêtespériodiquement sur les maladiesliées à l’eau, comme le paludisme,les maladies diarrhéiques, la bilhar-ziose, le ver de guinée, pratiquementune fois par semestre. On fait cesgenres d’enquêtes et quand on cons-tate qu’il y a un taux de prévalencefort, toute la population dépistée ma-lade est systématiquement prise encharge, surtout par rapport au cas dela bilharziose. Nous avons eu ce casà Minaou et à Ahi, deux villages deTahoua. En dehors de ça, un de nosvolets ce sont les puits villageois ;nous avons un protocole avec la di-rection de l’hydraulique qui faisait desanalyses physico-chimiques et bac-tériologiques pour apprécier les pa-ramètres physiques, chimiques etbactériologiques des eaux. Là aussic’est pratiquement tous les six (06)

mois. Ces analyses permettaient desavoir si tel élément chimique n’estpas au-delà de la barre fixée par lesnormes de l’Organisation mondialede la santé (OMS), puisque c’estavec ces normes qu’on travaille auNiger. L’autre aspect important desanalyses, c’est que lorsqu’on cons-tate que les paramètres bactériolo-giques sont de trop, on arrête l’usagedu puits. Vous vous souvenez del’exemple de Tibiri (Maradi), où il y aeu ce cas avec le fluorure. Donc, undes intérêts fondamentaux d’un suivienvironnemental est qu’on peut arrê-ter l’usage d’un puits lorsqu’on cons-tate un dépassement des normes decertains éléments chimiques. Enplus, en dehors de cette appréciationdes paramètres physico-chimiqueset bactériologiques des eaux par rap-port à la végétation, on avait un pro-tocole également avec la direction ré-gionale de l’environnement, cettefois-ci, par rapport aux inventairestouristiques, pour voir l’impact desouvrages sur la végétation. Ça nouseffectivement de constater qu’il y aeu mortalité en aval des herbacés oul’aval du barrage, tout comme il y aeu aussi certains herbacés qui ontrégénéré. Par contre au niveau desespèces arborées, il n’y avait pas eubeaucoup de problèmes parce quec’était des espèces qui supportaientl’eau.

Environnement Infos : Vous entant qu’environnementaliste, quepensez-vous de la politique deprotection de l’environnementdans notre pays et de toutes cesunités industrielles dont les acti-vités ont des impacts sur l’envi-ronnement ?

M. Idi Yacouba : Je dirai qu’il y aeu une nette évolution de notre politi-que environnementale par rapport àce qu’elle était il y a de cela dix (10)ans. Souvenons-nous que l’ordon-

nance même qui instituait les étudesd’impacts date de 1997. Après, il y aeu la loi N°98-56 du 29 décembre1998 et qui pointe un instrument fon-damental, notamment les étudesd’impacts sur l’environnement. Quitteà l’élargir et à le voir sous formed’évaluation environnementale. Enamont des politiques il est nécessairequ’il y ait des évaluationsenvironnementales stratégiques. Sicela est fait, maintenant en ce quiconcerne toutes les conventions quele Niger a eu à ratifier dans le cadrede la protection de l’environnement,il faut que leur intégration dans noslois soit pratique, qu’il y ait des plansd’action qui permettent de savoir sion est en train d’évoluer par rapportà la mise en œuvre des différentesconventions en matière d’environne-ment. Par exemple quand on prendle Plan national de l’environnementpour un développement durable,l’Etat devrait faire un état de l’envi-ronnement tous les deux ans. Est-ce que c’est fait ? Pourquoi ce n’estpas fait ? Pourtant ça pourrait éclai-rer les gens sur beaucoup de cho-ses.

Propos recueillispar Yahaya Garba

Tout récemment, certaines sociétés ont écopé d’une mise en demeure dela part du BEEEI pour non respect des normes environnementales dansleurs activités. C’est le cas des savonneries traditionnelles dont les activitésont un impact nuisible sur l’environnement et sur les populations voisines dufait de l’odeur nauséabonde que les produits chimiques utilisés pour lafabrication du savon provoque et aussi de leur toxicité. La société SATOM aété sommée d’arrêter une carrière qu’elle a voulue creuser en pleine ceintureverte. Pour le BEEEI, cette carrière aura beaucoup de conséquencesnégatives sur l’environnement immédiat. La SML, la Société des MInes duLiptako a été interpellée aussi sur le respect de certaines exigences liées àla sécurisation de l’environnement, du personnel qui y travaille et de la faunepar rapport à la gestion de ses eaux usées. En dehors de ces sociétés,plusieurs autres ont été sommées de se conformer aux conditions deprotection de l’environnement fixées par le BEEEI suite à un audit.

Disons donc que le Bureau d’Evaluation Environnementale et d’Etuded’Impacts travaille discrètement, mais sans relâche, pour amener les sociétéset autres unités industrielles à se conformer aux normes environnementalesdans notre pays. Depuis son Bureau qui est coincé dans une rue du quartierYantala, le BEEEI veille rigoureusement sur les impacts des activités humainessur notre environnement. Et tout manquement aux règles de la protection del’environnement est directement sanctionné par le BEEEI.

Yahaya Garba

Le BEEEI veille rigoureusement sur le respect des normes environnementalesLe BEEEI veille rigoureusement sur le respect des normes environnementalesLe BEEEI veille rigoureusement sur le respect des normes environnementalesLe BEEEI veille rigoureusement sur le respect des normes environnementalesLe BEEEI veille rigoureusement sur le respect des normes environnementalesDes sociétés récalcitrantes écopent des sanctionsDes sociétés récalcitrantes écopent des sanctionsDes sociétés récalcitrantes écopent des sanctionsDes sociétés récalcitrantes écopent des sanctionsDes sociétés récalcitrantes écopent des sanctions

BilletBilletBilletBilletBillet

Idi Idi Idi Idi Idi YYYYYacouba, Environnementalisteacouba, Environnementalisteacouba, Environnementalisteacouba, Environnementalisteacouba, Environnementaliste

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6ENVIRONNEMENT INFOS N° 02 SEPTEMBRE 2007

SOCIETEOrganismes Génétiquement Modifiés :Organismes Génétiquement Modifiés :Organismes Génétiquement Modifiés :Organismes Génétiquement Modifiés :Organismes Génétiquement Modifiés :

Une menace sérieuse pour la biodiversitéUne menace sérieuse pour la biodiversitéUne menace sérieuse pour la biodiversitéUne menace sérieuse pour la biodiversitéUne menace sérieuse pour la biodiversitéLes Organismes Génétiquement

Modifiés (OGM) sont par définition,des êtres vivants (plantes, animauxou micro-organismes) dont le patri-moine héréditaire a été modifié en la-boratoire. Ils agissent dangereuse-ment sur notre environnement de parleur nature et risque de faire dispa-raître la biodiversité. Ainsi, les cultu-res d’OGM peuvent non seulementavoir une influence sur les autrescultures, mais aussi et surtout sur lesautres organismes vivant dans leschamps et le sol et autour deschamps. En effet, les plantes se con-duisent comme toutes les plantes.Elles se fécondent entre elles et secroisent avec les plantes du champvoisin. Elles produisent des grainesqui se multiplient et se disséminent.C’est dire clairement que les OGMplantés en plein champ vont se croi-ser avec les plantes voisines enva-hissant leur environnement et conta-minant ainsi les autres cultures. LesOGM présentent des risques de pol-

lution et de contamination. Avec cemélange involontaire entre les gènesdes plantes GM et ceux des plantesnon GM, qu’il s’agisse de variétés tra-ditionnelles très typiques ou de cul-tures biologiques, la contaminationpar les OGM est lisible sur le planécologique. Ainsi, depuis des années,les problèmes de pollution ou de con-tamination génétique a commencé àse manifester, se traduisant ainsi parl’apparition des mauvaises herbes to-lérant les herbicides et celle des in-sectes ravageurs résistants aux toxi-nes des plantes insecticides. Il fautaussi souligner que ces OGM sontun danger pour les plantes sauvages.En effet, les échanges de gènes parle pollen entre les plantes GM et lesespèces sauvages apparentées quipoussent dans les forêts, les prairieset les savanes, peuvent transformerles propriétés des plantes sauvagesutilisées en agriculture pour l’obten-tion ou l’amélioration des plantes cul-tivées. Ces échanges peuvent éga-

lement changer les propriétés desplantes sauvages utilisées par la mé-decine traditionnelle. En outre, lesOGM ne sont pas sans risques pourles micro-organismes. Ainsi, des ex-périences ont révélé que les différentsmicro-organismes vivant sur et sousle sol peuvent, grâce à leur vie enharmonie, introduire des gènes (mor-ceaux du patrimoine héréditaire), desplantes dans leur propre patrimoinehéréditaire. Si ce transfert s’effectue,la dissémination du transgène de-vient générale et les micro-organis-mes du sol peuvent être affectés. Unautre risque lié aux OGM, c’est quele pollen de certains OGM (maïstransgénique par exemple) appliquéà certains insecticides utiles (lachrysoperla utilisée dans la lutte bio-logique contre les pucerons) peutavoir un effet sur le comportement etla survie des papillons. Il en est demême que les plantes transgéniquesrésistant à un herbicide appauvris-sent la biodiversité du champ et me-

nacent les oiseaux. Ce phénomèneest accentué par les interactions en-tre les différentes espèces qui s’in-tègrent dans une même chaîne ali-mentaire. Pire, notre agriculture estaujourd’hui menacée par le géniegénétique, risquant de compromet-tre l’environnement sain envisagé. Ilne faut pas perdre de vue que cer-tains OGM ont des effets nuisibles

sur la santé des animaux, à travers

notamment la malformation de l’es-

tomac et de l’intestin chez des rats

de laboratoire alimentés avec des

pommes de terre Bt par exemple, le

décès suite à des maladies inexpli-

quées après ingestion de maïs Bt

chez des vaches et des poulets et la

stérilité chez les porcs. Ce qui faitcroire qu’il y a risque de diminutionou de disparition des certaines es-pèces animales et végétales. Il y adonc sérieusement menace à labiodiversité.

ENVIRONNEMENT INFOS

Mensuel d’informations du RNJEB.P: 5005 Niamey-NigerTél: (00227) 96.13.95.28/

96.96.45.85E.mail:[email protected]

Site: tamtaminfo.comDirecteur de publication

Kané IllaRédacteur en chef

Yahaya GarbaRédactionKané Illa

Yahaya GarbaLamine Souleymane

Maman AbdouMme Fati Karimoun

Laoual Salaou IsmaëlIbrahim Manzo

Kabasselé FleurAbdou SaidouJames DidierComposition

Ibrahim AmadouTirage

NTI1000 exemplaires

Bureau d’Evaluation Environnementale et d’Etude d’Impact

Un instrument du développement durableUn instrument du développement durableUn instrument du développement durableUn instrument du développement durableUn instrument du développement durable

Les sociétés Tannerie Mallam Yaroet la laiterie Nagari de Zinder sont devéritables polluants de l’environne-ment dans la communauté urbainede Zinder. Aucune étude d’impactenvironnemental n’a été réaliséeavant leur installation. De fait, ellesne disposent même pas de stationd’épuration, encore moins d’un quel-conque bassin pour recueillir leurseaux usées. Pourtant ces deux so-ciétés travaillent avec des produitschimiques souvent nocifs. Principa-lement la tannerie. Toutes ces eauxsont déversées dans la nature. Aucours d’une récente visite du minis-tre des ressources animales dansces deux unités industrielles, les res-ponsables ont argué le manque demoyens pour justifier le manque destation d’épuration. Pour le moment,aucune solution n’est proposée. Lesriverains de la tannerie Nagari parexemple continuent d’inhaler lesodeurs nauséabondes dégagées par

les déchets versés dans la nature.Changement de décor. Nous som-

mes sur un des sites retenus pourconstruire un barrage. Or toute rete-nue d’eau quelle quel soit, engendredes dégâts sur l’environnement.Ayant compris cela, les responsablesdu Projet d’appui au développementagricole de la région de Zinder(PADAZ) ont commandité une étuded’impact sur l’environnement pourl’ensemble des barrages et seuild’épandage. Le Bureau régionald’Evaluation Environnementale etdes Etudes d’Impact se lance dansla danse. Ainsi de 2004 à ce jour, dixsept missions de suivienvironnemental ont été réaliséesavec le projet d’appui au développe-ment de l’agriculture de la région deZinder (PADAZ), selon le responsa-ble régional du BEEEI de Zinder, lecolonel des Eaux et Forêts IdiAbarchi. L’objectif de ces déplace-ments est de vérifier l’effectivité de

la prise en compte de ‘environnement(mise en œuvre des mesures d’atté-nuation) ; apprécier le niveau de miseen œuvre de ces mesures et enfinproposer si possible des recomman-dations opérationnelles pour amélio-rer la qualité de la prise en comptedes aspects environnementaux etsociaux. Du reste, il ressort de cesétudes que la population a donné sonaccord pour la réalisation des ouvra-ges et son adhésion totale. Toutefoisrelève le colonel Abarchi Idi, la réali-sation des ouvrages va entraîner desimpacts négatifs certains sur l’envi-ronnement. C’est pourquoi des me-sures d’accompagnement ont étéproposées pour la bonne réalisationdes ouvrages. Notamment les tra-vaux de conservation des eaux dusol et de défense et restauration dessols (CES/DRS), l’aménagementdes massifs forestiers, l’indemnisa-tion des propriétaires des champssusceptibles d’être inondés ou situésdans l’emprise de l’ouvrage. Ce n’estpas tout, le bureau régional du BEEEIa également effectué d’autres activi-tés, toujours selon Abarchi Idi, notam-ment avec les ONG et le Programmed’irrigation privée phase II. Malgré leséchos favorables rencontrés par lebureau régional du BEEEI auprès despartenaires, son responsable (seulagent affecté sur le terrain), recon-naît que des difficultés ont jalonnél’exécution des activités. Il s’agit dumanque de véhicule, l’insuffisance

des moyens de fonctionnement diffi-cilement débloqués par les partenai-res. Néanmoins, affirme Abarchi Idi,le BEEEI marquera certainement deses empreintes la vie socio-écono-mique de la région et comptera parmiles instruments privilégiés des ges-tion de l’environnement et du déve-loppement durable.

Abdou Saidou,correspondant à Zinder

Mamane ABDOU

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7ENVIRONNEMENT INFOS N° 02 SEPTEMBRE 2007

Montée des cultures transgéniques dans la sous-région:Montée des cultures transgéniques dans la sous-région:Montée des cultures transgéniques dans la sous-région:Montée des cultures transgéniques dans la sous-région:Montée des cultures transgéniques dans la sous-région:

Que fait la société civile nigérienne ?Que fait la société civile nigérienne ?Que fait la société civile nigérienne ?Que fait la société civile nigérienne ?Que fait la société civile nigérienne ?

Les deux visions peuvent-elles êtreconciliées sachant que les firmes inter-nationales luttent pour l’accaparement àleur profit ; des connaissances endogè-nes africaines et ou mondiales ? Quellesseront ou pourront être les conséquen-ces sur l’agriculture traditionnelle, sur lescultures biologiques connues et prati-quées jusque là et qui font notre fierté ?Quelles seront ou pourront être les con-séquences sur la santé des hommes, desplantes, des sols et des sous-sols del’Afrique ? C’est autant de questions queles Africains et les Nigériens doivent seposer avant que le mal ne dégénère. Noussavons dores et déjà, qu’au moment oùde nombreux pays africains avertis (Zim-babwe, Malawi, Zambie, Angola, etc.),ont mis l’embargo sur l’importation detous les produits à base d’OGM (riz,maïs, …), certains pays africains ont ac-cepté le test (culture de cotongénétiquement modifié) sur leur territoire(Afrique du Sud, Burkina Faso, Kenya,etc.), certainement sans mesurer la gra-vité de leur acte, soit par ignorance oupar négligence. D’autres pays africains,et ils sont nombreux (comme le Niger)sans encore commencer la culture desOGM sur leur territoire, accroissent toutde même, l’importation de produits (prin-cipalement le riz et le blé) à partir essen-tiellement des marchés asiatiques eux-mêmes, de fois approvisionnés par lesEtats-Unis (premier producteurd’OGM dans le monde), sans aucun con-trôle ou exigence de qualités (type, formede culture, qualité, durée ou autres). C’estdire que les céréales importées à traversles relations commerciales ou l’aide ali-mentaires peuvent être des OGM ! Pourrevenir à l’agriculture transgénique, ren-dons-nous compte que la culture desOGM non comestibles-mêmes (commele coton) peuvent affecter (contaminer) lescultures comestibles (céréales, fruits, lé-gumes et autres) par la circulation dupollen, à la floraison de plantes. L’expéri-mentation du Coton transgénique à nosportes (au Burkina Faso), n’inquiète ap-paremment pas l’opinion nationale nigé-rienne, et surtout la société civile. Pour-tant, c’est le moment où jamais de sepréparer à la lutte. Il vous souviendra déjà,de la tentative d’introduction de la culturedu coton il y a environ 5 ans (la campa-gne cotonnière initiée et encouragée parle gouvernement nigérien) devait nousdonner les bases de réflexion sur leTYPE, l’ORIGINE et la QUALITE des se-mences de coton et surtout le BUT de

Après l’Asie et l’Amérique latine, l’Afrique vient d’entrer dansla mire des firmes internationales de biotechnologie. L’Afriqueest en danger ! Elle est sur le point de devenir la terre deprédilection des essais de cultures transgéniques appeléesOrganismes Génétiquement Modifiés (OGM). Le ‘’développementdes productions agricoles permettant d’atteindre la sécuritéalimentaire de la population mondiale’’, constitue le slogan decampagne de ces firmes internationales que l’on peut comparerà des vampires, non soucieuses de la santé de l’homme et de lanature, et guidées par une soif ignoble de la croissance purementéconomique. L’action de ces multinationales, vise t-elle desobjectifs sociaux ou économique ? Quelles sont ses relationsavec la mondialisation (vision économique) ? Est-elle compatibleavec la vision africaine (sociale) du monde et du développement ?

cette action politique. A notre avis, la so-ciété civile doit être informée, et à sontour informer et éduquer les paysans surles risques qu’ils courent et font courirtoute la population nigérienne en accep-tant de cultiver des OGM. La vie et lasanté du Niger ne seraient-elles pas ainsisacrifiées sur l’autel de la croissanceéconomique (mondialisation) poursuiviepar les multinationales occidentales ?Nous essayons de donner ici, sans êtreexhaustif, quelques aperçus sur les ris-ques et les dangers des OGM et des rai-sons de les rejeter. En acceptant lesOGM et leur culture, voici, à titre illustratif,les malheurs auxquels l’agriculteur s’ex-pose et expose tout le pays et toute l’Afri-que :

1. L’environnement de manière géné-rale et les culture plus particulièrement,ne peuvent en aucun demeurer saines,dans une co-existence avec les OGM :Les OGM sont des plantes qui fleurissent,et la circulation du pollen des fleurs (parle vent et les insectes, et même les hom-mes) échappent à tout contrôle humain.Une fois le pollen d’OGM (conditionnéspour croître seuls dans un espace en éli-minant toute autre plante de nature diffé-rente) en contact avec d’autres cultures,ces dernières sont contaminées et dé-truites ou stérilisées. Aucune continuitéd’autres formes de culture ne serait pos-sible à terme.

2. Les OGM sont des plantes mani-pulées dans les laboratoires : ils sont ma-nipulés de façon à assurer eux-mêmesleur croissance dans un environnementmême difficile ; la croissance des OGMnécessite IMPERATIVEMENT des traite-ments chimiques qui détruisent toutesautres plantes et micro organismes quise trouveraient dans le même environne-ment, et qui seraient de composition chi-mique et/ou biologique (génétique) diffé-rente. De plus, certains OGM sont mani-pulés de façon que leurs grains soientstériles au second rang. Ce qui pose l’im-possibilité pour le paysan, de disposerde semences propres. La culture d’OGMempêche la multiculture à laquelle lesagriculteurs nigériens sont habitués etdont les bons rendements sont sansaucune contestation.

3. Les OGM créent une dépendancedes agricultures vis-à-vis des firmes in-ternationales : les OGM sont une fabri-cation, une manipulation humaine sur lesplantes, dont les firmes internationalesdétiennent seules les secrets. Les OGM

sont conditionnés de façon à NE permet-tre aux agriculteurs de disposer de se-mences propres à eux (les grains descultures sont stérilisés et ne peuvent enaucun cas germer). Ce qu’il ne faut ja-mais perdre de vue c’est que sur chaqueOGM il y a un brevet. Ce qui signifie queChaque année, les agriculteurs serontobligés de se tourner vers ces firmes in-ternationales ou leurs représentants dansle pays, pour l’achat de semences. Or,nous référant au contexte africain demanière générale et spécifiquement ce-lui du Niger, nous conviendrons que celan’est ni acceptable ni possible pour despaysans vivant avec moins de 300 dol-lars par an.

4. Les OGM détruisent la santé deshommes, de la faune et de la flore : Laculture d’OGM rime avec l’utilisation in-tensive et ininterrompue de substanceschimiques (engrais, pesticides, herbici-des) fabriquées et vendues par les mê-mes firmes internationales qui luttent pourla généralisation des cultures d’OGM àtravers le monde. Plusieurs conséquen-ces y résultent :

* Ces substances chimiques détrui-sent les éléments organiques naturels dusol (bactéries) qui régulent biologiquementleur fertilité et servent aussi de pesticidebiologique dans les champs (écosys-tème). De même, l’alternance culturalene serait plus possible, car ces substan-ces, nous l’avons dit, détruisent lesautres plantes de constitution chimiquedifférente de celle pour laquelle elles ontété utilisées.

* L’utilisation prolongée des substan-ces chimiques pollue les sols, le sous-sol : Cette pollution se répercute au ni-veau des plantes qui n’auront plus desubstances organiques (biologiques)équilibrées, nécessaires à leur crois-sance.

* La pollution de l’environnement del’homme et des animaux (eaux, sols,sous-sol, arbres, plantes, nappe phréati-que, …) se répercute incontestablementsur la santé des personnes, par l’appari-tion ou l’amplification de maladies diver-ses et variées. Nous renvoyons le lecteuraux différente maladies (et leurs évolu-tions) que vivent depuis un certain temps,les populations des puissances industriel-les aujourd’hui (obésité et autres troublesphysiologiques, vache folle, poulet audioxyde, grippe aviaire, …). Ceci consti-tue aujourd’hui un vrai problème de SantéPublique dans ces pays. Certaines de cesmaladies ont commencé à être perçuesici, outre mer.

5. L’utilisation des OGM pose des con-ditions qui dépassent les capacités despaysans : La monoculture qu’impose laculture des OGM obligera les agriculteursà cultiver sur des superficies plus vastesque celles cultivées jusque là. Ce qui ris-que de créer ou d’amplifier les problèmesfonciers (agriculteurs – éleveurs par exem-ple) que le Niger cherche à régler à toutprix. Les OGM ne sont ni naturels ni gra-tuits, c’est seulement les laboratoiresbiotechnologiques occidentaux qui lesproduisent et les commercialisent. C’estpour obliger les paysans à acheter lessemences que celle-ci est manipuléepour germer une seule fois, et que lesgrains qui y seront issus soient stérili-

sés d’avance. Est-ce cela le souci de sé-curité alimentaire mis en avant par lesmultinationales ? A travers cette politique,la vision de croissance économique quise cache derrière la politique de sécuritéalimentaire par la culture d’OGM, se dé-voilera au grand jour, et obligerait ensuiteles paysans à industrialiser leur agricul-ture (par l’utilisation de machines et lesproduits chimiques qu’ils doivent acqué-rir aux prix des yeux de la tête).

6. Les OGM sont loin de régler laquestion de l’insécurité alimentaire enAfrique et au Niger : L’insécurité alimen-taire observée au Niger n’est pas pure-ment consécutive à un manque de pro-duction agricole, mais d’une mauvaisepolitique agricole, dont la mauvaise ges-tion de la production constitue un deséléments principaux.

En plus de ces divers enjeux écologi-ques, culturels et économiques, il y a uneréflexion de fond à mener, en rapport avecles OGM. En effet, tout comme le vaccincontre la polio (à base de tissu organi-que de Chimpanzé) a été manipulé dansles année 60 par le Docteur Malkowski(polonais naturalisé USA, travaillant pourune firme américaine), donnant naissanceau Sida (ravage du siècle) par l’adminis-tration aux populations innocentes (auCongo et au Rwanda) du vaccin conta-miné (consciemment ou par négligence)par le VIS (Virus Immunodéficience deSinge), les OGM ne sont pas aussi à l’abride tels ‘’crimes contre l’humanité’’, bienque l’acte de ce chercheur ne soit pasencore qualifié ainsi. L’Afrique en géné-ral, et le Niger en particulier, étant margi-nalisé sur le plan des infrastructuresmatérielles, financières et techniques desécurisation et de régulation de l’adop-tion d’une telle technologie, il serait malindiqué alors d’adhérer à une telle cam-pagne, dirigée par les laboratoires occi-dentaux et soutenue par certains leadersde la politique internationale, et pas desmoindres ! Sur le continent, face à cenéocolonialiste travesti, des ONG régio-nales ou internationales ont engagé unlutte pour dénoncer le complot grotesquecontre l’Afrique et son peuple, en reje-tant tout simplement les OGM dans l’agri-culture et l’alimentation. Cette action doitse relayer au niveau de chaque Etat, dechaque organisation et de chaque indi-vidu, en vue de porter loin les idéaux despartisans de la Souveraineté Alimentaireet d’‘’un monde sans OGM’’, un mondeprospère et où le social dominera l’éco-nomique. Acteurs de la Société Civile ni-gérienne, qu’attendez-vous alors ?

Almoustapha S. MOUMOUNI,Chercheur Socio - Economiste

BP. 11979 Niamey / Niger

Almoustapha S. MOUMOUNI,Chercheur Socio - Economiste

REFLEXION

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8ENVIRONNEMENT INFOS N° 02 SEPTEMBRE 2007

SOCIETE

A la découverte du Programme des NationsA la découverte du Programme des NationsA la découverte du Programme des NationsA la découverte du Programme des NationsA la découverte du Programme des NationsUnies pour l’Environnement (PNUE)Unies pour l’Environnement (PNUE)Unies pour l’Environnement (PNUE)Unies pour l’Environnement (PNUE)Unies pour l’Environnement (PNUE)

Sa mission est de montrer la voie etd’encourager la coopération pour pro-téger l’environnement. Elle se doitaussi d’être une source d’inspirationet d’information pour les Etats et lespopulations et un instrument defacilitation leur permettant d’améliorerla qualité de leur vie sans toutefoiscompromettre celle des générationsà venir. A cette fin :

le PNUE entreprend de promouvoir lacoopération internationale en matièred’environnement et recommande despolitiques susceptibles de mener à

Créé en 1972, le PNUE est la plus haute autoritéenvironnementale au sein du système des Nations Unies.Le Programme joue le rôle de catalyseur, de défenseur,d’instructeur et de facilitateur œuvrant à promouvoirl’utilisation avisée et le développement durable del’environnement mondial. A cette fin, le PNUE collaboreavec de nombreux partenaires, dont des organes desNations Unies, des organisations internationales, desgouvernements nationaux, des organisations nongouvernementales, le secteur privé et la société civile.

cette fin;

il procède à l’évaluation de l’état del’environnement mondial, et à la diffu-sion d’informations recueillies sur l’en-vironnement ;

Il suscite une prise de conscience etencourage une prise d’action en ma-tière d’environnement au sein de gou-vernements, du secteur privé et de lasociété civile ;

Il facilite la coordination des activitésde l’ONU relatives à l’environnementet assure, par le biais de la coopéra-

tion, de la communication et de la par-ticipation, que les activités entreprisesincorporent toutes une composanteenvironnementale ;

Il élabore des programmes régionauxde développement durable ;

. Il procède, à la demande des minis-tères de l’environnement et d’autresautorités locales, tout particulièrementdans les pays en voie de développe-ment et à économie en transition, àl’élaboration et à la mise en ouvre despolitiques environnementales ;

. Au niveau national, il apporte un ap-pui technique et renforce les capaci-tés environnementales ;

Il contribue à l’élaboration du droitenvironnemental international et ap-porte son expertise en matière de miseen ouvre de concepts et d’instrumentsenvironnementaux.

Le siège du PNUE est à Nairobi (Ke-nya). Etant basé en Afrique, le PNUEest très proche des problèmes aux-quels sont confrontés les pays en voie

de développement.

L’organisation ouvre de concert avecde nombreux partenaires, y comprisdes agences des Nations Unies, desorganisations internationales, desgouvernements nationaux, des orga-nisations non gouvernementales, dessociétés privées, des industries, lesmédias et la société civile. Le PNUEcompte au nombre de ses responsa-bilités : l’évaluation des conditions etdes tendances environnementalesmondiales, régionales et nationales ;

le développement d’instrumentsenvironnementaux nationaux et inter-nationaux ;

le renforcement d’institutions pour unegestion avisée de l’environnement ;l’intégration du développement éco-nomique et de la protection de l’envi-ronnement ; la promotion le transfertdes connaissances et de technologiespour le développement durable ;

le renforcement de nouveaux parte-nariats et de nouvelles attitudes dansla société civile et le secteur privé.

(Ouagadougou 21 septembre 2007. CILSS/SE/UAM-CID). Malgré de for-tes inondations enregistrées par endroits dans plusieurs pays du Sahel et enAfrique de l’Ouest, de bonnes perspectives agricoles sont attendues pour latroisième année consécutive.

Après un démarrage tardif de la saison agricole jusqu’en mi-juillet, lespluies abondantes enregistrées au cours du mois d’août ont été à l’originede nombreuses inondations qui ont occasionné au Ghana, au Togo, en Mau-ritanie et au Burkina Faso, des pertes en vies humaines, des dégâts impor-tants sur des infrastructures (routes, ponts, habitations), des biens et descultures. En dépit des retards de semis par endroits dans les pays, les con-ditions hydriques se sont nettement améliorées avec la reprise pluviométriqueà partir de mi-juillet, permettant jusqu’ici un développement normal des cultu-res. Les stades de développement des cultures céréalières sont satisfai-sants allant du stade épiaison à maturation. La situation hydrologique estcaractérisée par des écoulements généralement bons sauf sur le fleuve Sé-négal à Kayes. Les barrages et points d’eau connaissent des niveaux deremplissage satisfaisants. Néanmoins, on observe des débordements decertains cours d’eau (notamment la Volta Noire) ayant occasionné des dé-gâts importants sur les cultures. Concernant la situation pastorale, on noteune bonne amélioration de la disponibilité fourragère jusqu’à la limite norddes zones pastorales. La situation zoo sanitaire est calme et l’embonpointdes animaux très satisfaisant, entraînant des termes de l’échange céréale/bétail plus favorables aux éleveurs dans les zones agropastorales des pays.La situation phytosanitaire est globalement calme dans les zones agricoles.Toutefois, la conduite des missions de prospection dans les aires de repro-duction du criquet pèlerin s’avère nécessaire pour prévenir une éventuelleinvasion. Sur la base du suivi permanent et des informations disponibles surl’évolution actuelle de la campagne agricole 2007-2008, les récoltes céréa-lières attendues pour les neuf pays du Sahel (CILSS), se situeraient entre14,7 millions - scénario le plus pessimiste consistant à un arrêt des pluies au30 septembre 2007 et 16,7 millions de tonnes - en cas de poursuite despluies jusqu’à la mi-octobre 2007. Les perspectives concernant les légumi-neuses sont très bonnes, particulièrement le niébé dont l’importance écono-mique se renforce. Au Nigeria, au Togo, au Bénin et en Guinée, malgré lesinondations survenues, les perspectives de productions céréalières serontaussi bonnes. Elles pourraient atteindre des niveaux de production chiffrésentre 26,6 millions de tonnes - hypothèse pessimiste et 29,4 millions de ton-nes - hypothèse optimiste. Les fortes inondations observées par endroitsprédisent de bonnes conditions de réussite des cultures de décrue et decontre saison dans plusieurs zones même si cela nécessite une disponibilitéà temps de semences de cultures céréalières et maraîchères. Ces produc-tions de contre saison permettront en même temps de renforcer les disponi-bilités alimentaires et de conforter les revenus des producteurs afin de faci-

liter l’accès et la consommation des denrées alimentaires par les popula-tions. Ce qui pourrait contribuer à combler d’éventuels déficits nutrition-nels. Sur le plan alimentaire, la situation à la sortie de la période de sou-dure est globalement satisfaisante avec des marchés correctement appro-visionnés et des prix de céréales inférieurs à ceux de l’année dernière etaux moyennes des cinq dernières années. C’est seulement en Mauritanieet au Sénégal que les niveaux de prix restent élevés rendant plus difficilel’accès aux céréales. Les récoltes attendues et les stocks existants devrontpermettre une baisse des prix de céréales. Cependant des mesures dereconstitution des stocks de sécurité devront être envisagées dans les zo-nes de production pour éviter une chute drastique des prix aux produc-teurs. Enfin, malgré les bonnes perspectives de récoltes, on notera parendroits des baisses significatives de production, surtout pour les culturesde rente comme le coton et l’arachide, à cause surtout du retard observédans l’installation de l’hivernage, de l’environnement économique, de l’in-suffisance de semences des cultures de substitution (niébé, sésame,voandzou) et de l’impact des inondations sur les cultures. Une évaluationminutieuse doit être entreprise par les dispositifs nationaux d’informationsur la sécurité alimentaire en collaboration avec leurs partenaires pouridentifier et définir les types d’interventions appropriées. Les prochainesmissions conjointes Gouvernement/CILSS/FAO/FEWS NET prévues à par-tir de la mi-octobre 2007 procèderont aussi à une évaluation de la situationagricole et alimentaire dans tous les pays du Sahel et certains pays cô-tiers. Cet avis est issu de la réunion régionale sur les perspectives agrico-les et alimentaires au Sahel et en Afrique de l’Ouest et les perspectives derécoltes tenue du 17 au 19 septembre à Banjul en Gambie. La réunion aenregistré la participation des délégués des pays membres du CILSS (ve-nant des services des statistiques agricoles, d’Alerte Précoce et des Unitésd’Analyse de Sécurité Alimentaire), des pays côtiers d’Afrique de l’Ouest,des représentants des organisations et institutions sous régionales, régio-nales et internationales (FAO, FEWS NET/USAID, PAM), des partenairesau développement (USAID/WA, Coopération Française, UNION EURO-PEENNE, ACDI) et des experts du CILSS.

Contact presse:

Harouna KINDO

Responsable (UAM-CID)/CILSS

03 BP 7049 Ouagadougou 03 BURKINA FASO

Tel: (+226) 50 37 41 25/26 Fax: (+226) 50 37 41 25/26

Email: [email protected] / Web: www.cilssnet.org

COMMUNIQUÉ DE PRESSE DU CILSSCOMMUNIQUÉ DE PRESSE DU CILSSCOMMUNIQUÉ DE PRESSE DU CILSSCOMMUNIQUÉ DE PRESSE DU CILSSCOMMUNIQUÉ DE PRESSE DU CILSSLe Sahel attend de bonnes récoltes malgré les inondationsLe Sahel attend de bonnes récoltes malgré les inondationsLe Sahel attend de bonnes récoltes malgré les inondationsLe Sahel attend de bonnes récoltes malgré les inondationsLe Sahel attend de bonnes récoltes malgré les inondations