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’Epaulette L Revue de l’association des officiers de recrutement interne et sous-contrat N°170 - Avril 2010 www.epaulette.org I Le travail pour loi, l’honneur comme guide Dossier : L’État, la Nation le Soldat Page 16 Vie d’officier : Page 40 Hommage au chef d’escadron honoraire René Pierre Costa Libres propos : Page 42 Environnement et défaitisme Éditorial du président le général (2s) Jean-François Delochre Page 2 Journée nationale du samedi 6 février 2010 Encart central 12 pages Page 32 Le Politique et l’Officier : quelle relation ? Pages 16-17 « Adaptons la formation des officiers ! » Page 31 Actualités militaires : Sainte-Genevière, allocution du GA Jacques Mignaux Page 34

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Revue de l'association des officiers des recrutements internes et contractuels de l'armée de Terre, de la Gendarmerie et des Services communs.

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’EpauletteLRevue de l’association des officiers de recrutement interne et sous-contratN°170 - Avril 2010

www.epaulette.org

I

Le travail pour loi , l ’honneur comme guide

Dossier :

L’État,la Nationle Soldat Page 16

Vie d’officier :Page 40 Hommage au chefd’escadron honoraireRené Pierre Costa

Libres propos :Page 42 Environnementet défaitisme

Éditorial du présidentle général (2s)

Jean-François Delochre Page 2

Journée nationaledu samedi 6 février 2010Encart central 12 pagesPage 32

Le Politique et l’Officier :quelle relation ? Pages 16-17

« Adaptons la formationdes officiers ! » Page 31

Actualités militaires :Sainte-Genevière,allocution du GA JacquesMignaux Page 34

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L’Épaulette n° 170 • avril 2010 • 1

SOMMAIRE N° 170 AVRIL 2010

Issue de la Versaillaise, reconnue d’utilité publique le 23 février 1924 - Présidentfondateur : Général de corps d’armée Paul Gandoët, Présidents d’honneur : Généralde corps d’armée (2s) Norbert Molinier, Président national : (1988-1993) - Général decorps d’armée (2s) Jean-Louis Roué, Président national (1993-1997) - Général (2s)Claude Sabouret, Président national (1997-2000), Général (2s) Jean-Pierre Drouard,

Président national (2000 à 2005) - Général de division (2s) Daniel Brûlé (Président national (2005 à 2009) - Président national :Général (2s) Jean-François Delochre - La revue L’Épaulette est publiée par la mutuelle du même nom. - Crédits photos : DRL’Épaulette - Conception et réalisation : Michel Guillon, Impression : R2N Impression, 40, rue des vignobles 78400 Chatou -Tél.: 01 39 57 00 23 - Dépôt légal : n°35254 - Directeur de la publication : Général (2s) Jean-François Delochre -Rédacteur en chef (par intérim) - Directeur administratif et financier : Général (2s) Alain Bourdenet - Siège social :Fort Neuf de Vincennes - Cours des Maréchaux - Adresse postale : Case n°115 - Fort Neuf de Vincennes - Cours des Maréchaux -75614 PARIS Cedex 12 - Tél. : 01 41 93 35 35 - Fax : 01 41 93 34 86 - E-mail : [email protected] - Site Internet :http://www.epaulette.org - Intitulé du CCP : L’Épaulette n° 295-97 B Paris.

2 ÉDITORIAL - En couvertureL’officier, l’ambition et les plafonds de verre par le GBR (2s) Jean-François Delochre.> P 3 - Nominations : les généraux Giaume et Baptiste obtiennent une étoile supplémentaire.Ouverture de l’AG : procès-verbal de la journée nationale du samedi 6 février 2010 > + encart P. 32> P 4 - Extraits de l’intervention France-Otan-PESD, de M. Yves Fromion, député du Cher, aux autoritéslors de l’assemblée générale de L’Épaulette, le samedi 6 février 2010.> P 6 - Allocution du général d’armée Elrick Irastorza chef d’état-major de l’armée de Terre à l’assembléegénérale de L’Épaulette, le samedi 6 février 2010.> P 9 - Intervention du général de division Jean-Yves Saffray, représentant le directeur général de lagendarmerie devant l’assemblée générale de L’Épaulette, le samedi 6 février 2010.> P 12 - Lettre du président de L’Épaulette au CEMAT. > P 13 - Lettre de réponse du CEMAT.> P 14 - Les vœux de l’AG de L’Épaulette au MINDEF.> P 15 - Lettre de réponse du CEMAT.

16 LE DOSSIER - En couverture - L’État, la Nation, le Soldat.> P 16 - Le Politique et l’Officier : quelle relation ?, par le GDI (2s) Daniel Brûlé.> P 18 - Qu’est-ce qu’être militaire en 2010 ?, par le Colonel Bruno Mignot.> P 20 - De la place des valeurs militaires au sein de la société civile : le citoyen, le soldat et l’individuà l’heure de la professionnalisation des armées, par le Commissaire capitaine Romain Petit.> P 23 - Une éthique militaire pour un monde meilleur, par le général d’armée (2s) Jean-René Bachelet.

24 ACTUALITÉS MILITAIRES> P 24 - Mémoire. Hommage de la Nation à Philipe Seguin (biographie).> P 25 - Biographie. Hommage au Lieutenant colonel Fabrice Roullier.> P 25 - Hommage au Caporal chef Enguerrand Libaert du 13e BCA de Chambéry.> P 34 - Allocution du général de corps d’armée Jacques Mignaux à l’occasion de la Sainte-Geneviève 2009.> P 36 - Discours Sainte-Geneviève 2009 du président du comité d’entente.> P 37 - Célébration du 2S aux écoles de Saint-Cyr Coëtquidan le 28 novembre 2009.> P 41 - Hommage aux gendarmes morts en service.> P 44 - Nominations : les généraux Puga et de Villiers obtiennent une cinquième étoile.> P 44 - La Force de Gendarmerie Européenne en Afghanistan.> P 45 - Enquête 2009-2010 - Objectifs statutaires de L’Épaulette. > Relance de L’Épaulette.> P 47 - Bienvenue aux OSC/P - P comme pilotes, par le général Yann Pertuisel commandant l’EALAT.> P 48 - Le prix « Armées et Défense » 2009 a été décerné au LCL (H) Armand Bénésis de Rotrou.

26 TRIBUNE LIBRE> P 26 - Impression de Kaboul par le colonel Michel Goya.> P 29 - Une autre facette de la communication opérationnelle, par le Capitaine Tillette de Clermont Tonnerre.> P 31 - « Adaptons la formation des officiers ! » par le CBA Arnaud de Richoufftz.> P 42 - LIBRES PROPOS - Écologie. Environnement et défaitisme, par le Général (2s) Serge Douceret.

40 VIE D’OFFICIER> P 40 - Hommage au chef d’escadron honoraire René Pierre Costa, prix de L’Épaulette 2010.

48 VIE PRATIQUE> P 48 - Le droit à pension de réversion des officiers.> P 49 - Le droit à pension de retraite des officiers sous contrat (OSC).

50 VIE DE L’ÉPAULETTE• GROUPEMENTS DÉPARTEMENTAUX ET PROMOTIONS :

> P 50 - Groupement Dordogne : compte rendu du 7 mai 2009. - Groupement 66 et de l’Aude. > P 51 - > Groupement 87 -Haute-Vienne. > P 52 - Groupement 51 - de la Marne - CR de l’AG départementale du 11 février 2010 à Suippes.> P 53 - Groupement des Pyrénées Orientales 66 - Journée dép. du 17 février 2010. > P 54 - La promotion Serment deKoufra. > P 54 - Journée calédonienne aux antipodes. > P 55 - Journée de L’Épaulette du 28 mai 2009 à Nancy enMeurthe & Moselle.

56 CARNET> P 56 - Mariages. - Naissances. - Adoption. - Décès. - > P 57 - Mesures nominatives. - > P 59 - Décorations. - Succès.

60 BIBLIOGRAPHIENos sélections livres…

Le travail pour loi,l’honneurcomme guide.

En couverture n°170 :Dossier /L’État, la Nation, le SoldatCCH Christophe Fiard/Dicod

Michel Guillon - Droits réservés/L’Épaulette

> Ce numérocomprendun encart centralde 12 pages« Procès-Verbal de laJournée nationaledu samedi6 février 2010 »inséré entreles pages 32-33.

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2 • L’Épaulette n° 170 • avril 2010

ÉDITORIAL

Soyez rassuré, je n’ai ni le talent ni lavocation de fabuliste. De plus mon sujetn’a rien d’une fable. Cette revue faitune large place à notre dernièreAssemblée générale. Elle aborde aussi,

dans son dossier, la place de l’officier dans notresociété contemporaine. Les orientations et lecontenu de la première visent à valoriser laseconde. Ces deux volets ne sont donc pasdéconnectés.

L'officier. Officier nous le sommes tousdevenus par envie, certains diront par vocation.Cette envie s’est forgée au fil du temps. Dès lavie « civile » pour les uns, choix qui s’estimposé lors des premiers pas dans le « métier »pour d’autres, résultat d’un plus long mûrisse-ment enfin, pour quelques uns d’entre nous. Onpourrait penser que cette variété est source dedifférences. Pourtant, malgré ces parcours diffé-rents, je vois une majorité d’hommes et defemmes simples, guidés par le sens du service,l’esprit de corps et l’acceptation de sacrifices…qui peuvent parfois être suprêmes. Ces mots nesont pas des mots creux pour eux. Ce sont devraies références dont la somme créée leur iden-tité. Elles constituent une réalité qui les fait par-fois vivre en dehors de l’air du temps. Être offi-cier n’est pas un « travail » banal. Mais cet enga-gement là, ils le connaissent bien, ils en sontfiers et l’assument à ce jour sans compter, parconviction, mais aussi avec une part légitimed’ambition.

L’ambition. Ce mot n’est ni vulgaire niméprisable. Tout dépend de la cause qu’il sert.L’ambition donne la volonté et la force qui per-mettent de s’élever. Voustrouverez dans le dossierde cette revue certainsdes repères exigeantsqui font la grandeurdu métier d'officier.Rappelons-nous à cet ins-tant la belle devisede Saint-Maixent :« S’élever par l’effort ».Des obstacles existent. Etalors ? Avec « Le travailpour loi… » ! Ces obsta-cles là, qui jalonnentnaturellement toute vied'homme et de femme,nous savons les affronter,souvent les surmonter.En revanche, se multi-plient aujourd’hui des« plafonds de verre »,

permettant peu l’anticipation du fait de leurtransparence relative et qui mettent à rudeépreuve les volontés insuffisamment affirmées.

Les plafonds de verre1. J’ai emprunté ceterme à une conversation récente avec des res-ponsables d’une grande entreprise internatio-nale. Outre son caractère poétique, je trouvequ’il décrit avec une force particulière certainesmesures d’accompagnement des nouveaux par-cours professionnels mis en œuvre (quand il nes’agit pas des parcours professionnels eux-mêmes). Insidieuses car peu visibles jusqu’aumoment où on s'y trouve confronté, ces mesuresviendront encore compliquer le labyrinthe descursus, multipliant les culs-de-sacs, réduisant lessorties. En morcelant nos parcours elles mena-cent notre cohésion.Cette évolution, vous la présentez, voire la

ressentez déjà. Ce sentiment, partagé par nombred’officiers de nos origines que je rencontre, est àl’origine des vœux adressés, notamment auMinistre, au lendemain de l’Assemblée généralede février. Vous en trouverez le texte dans cetterevue. Lisez-le. Exprimez-vous. N’oubliez pascependant que nos objectifs restent la cohésiondu corps des officiers, son unité dans lesépreuves et pas la lutte des classes ! �

GBR (2S) Jean-François Delochre,Président national de L’Épaulette

1 Vous noterez que dans l’illustration le plafond de verreest étoilé… Ce n’est donc bien qu’une image de la réalité !

Comment aller au delà du« plafond de verre » (XVIe siècle).

L’officier, l’ambition et les plafonds de verre

«Général (2s) Jean-François DelochrePrésident national

de L’Épaulette

L’ambitiondonne la volonté

et la force quipermettent de

s’élever.Rappelons-nousla belle devise

de Saint-Maixent :« S’élever

par l’effort ».

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LELes généraux Giaume et Baptisteobtiennent une étoile supplémentaire

Biographie du général de corpsd’armée Giaume

Le général de corps d’armée Hervé ThierryGiaume est né le 18 février 1954 à Constance. Il estmarié et père de quatre enfants.

D’origine EMIA, il choisit l’arme de l’artillerie à lasortie de l’Ecole militaire interarmes et rejointl’école d’application de l’artillerie de Draguignan.Il est affecté au 11ème régiment d’artillerie d’Offenbourgl’année suivante. Promu capitaine en 1984, il effectueson temps de commandement d’unité élémentaire au8ème régiment d’artillerie de Commercy. En 1988, il est

muté à l’école d’application du train à Tours en qualité d’instructeur artille-rie. Promu chef d’escadron en 1989, il est admis à l’Ecole supérieure deguerre, en 1991, comme stagiaire de la 105ème promotion. En 1993 il estnommé lieutenant-colonel et il rejoint le bureau « planification finances » del’EMAT où il est chargé du budget de fonctionnement. De 1997 à 1999, ilcommande le 32ème régiment d’artillerie d’Haguenau et accède au grade decolonel durant cette période. A l’issue de son temps de chef de corps, ilretourne à l’EMAT comme chef de la Mission d’audit financier des forma-tions de l’armée de Terre.

En 2000, il est muté à l’Inspection de l’armée de terre, en qualité d’of-ficier expert à la cellule budget-MAFFAT. En 2003, il est désigné commeadjoint au sous-directeur des dépenses ordinaires de la Direction des affairesfinancières, poste qu’il occupe jusqu’en 2006. Il est nommé général de bri-gade à cette date. Après une courte période où il est chargé de mission àl’état-major des armées, il est affecté à la cellule « opérations » duCommandement des forces logistiques terrestres puis il rejoint l’EMAcomme adjoint au major général des armées, chef de la division « études etstratégie militaire » en 2007 puis chef de la division « études-synthèses-management » en 2008. Il est promu général de division en 2009 et exercela fonction d’inspecteur des forces en opérations et de la défense du terri-toire. En 2010, il est nommé inspecteur des armées et élevé au rang degénéral de corps d’armée.

Le général de corps d’armée Hervé Thierry Giaume est chevalier de laLégion d’honneur et officier de l’Ordre national du mérite. � La Rédaction

Biographie du général dedivision Baptiste

Le général de division Christian, Henri, BernardBaptiste est né le 20 mars 1954 à Cholon. Il est mariéet père de deux enfants.

D’origine EMIA, il entre en service en 1975 etchoisit l’infanterie à la sortie de l’Ecole militaire inter-armes. Il rejoint l’école d’application de l’infanterie deMontpellier en 1980, avant d’être affecté au 6ème régi-ment parachutiste d’infanterie de marine de Mont-de-Marsan. Promu capitaine en 1985, il effectue son temps

de commandement d’unité au 8ème régiment parachutiste d’infanterie demarine de Castres. En 1990 il est désigné, dans le cadre l’Assistance militairetechnique, pour effectuer un séjour au Togo comme conseiller technique ducommandement, au cours duquel il est promu chef de bataillon.A son retouren métropole, en 1992, il est muté à l’école d’application de l’infanterie pourcommander le groupe d’officiers stagiaires d’active. En 1994 il est admis aucours supérieur d’état-major, comme stagiaire de la 108ème promotion, puisau collège interarmées de défense (3ème promotion). En 1997, à l’issue de saformation militaire supérieure il rejoint le Service d’information et de rela-tions publiques des armées comme adjoint au chef de service et, après avoireffectué une mission extérieure en Ex-Yougoslavie, il devient chef du centreopérationnel militaire de la presse internationale de défense. En 1998, il estnommé chef du département « médias » de la Délégation à l’information età la communication de la Défense. Puis il est désigné pour commander le33ème régiment d’infanterie de marine à Fort de France, dont il sera le chef decorps de 1999 à 2001. Son temps de commandement terminé, il est muté,en 2001, à l’état-major des armées en qualité de conseiller communicationdu CEMA. En 2004, il rejoint l’ambassade de France en Israël, à Tel Aviv,comme attaché de défense. Nommé général de brigade en 2007, il estaffecté au ministère de la Défense au poste d’adjoint au délégué à l’infor-mation et à la communication de la Défense. Il est promu au grade de géné-ral de division en 2010 et maintenu dans sa fonction.

Le général de division Christian, Henri, Bernard Baptiste est Officier dela Légion d’honneur et de l’Ordre national du mérite. Il détient la Croix de lavaleur militaire avec une citation à l’ordre du régiment. � La Rédaction

> Nominations

Lassemblée générale deL’Épaulette s’est tenuele samedi 6 février 2010

à l’École militaire, sous laprésidence du général (2S)Jean-François Delochre,président national.Le président ouvrela séance à 9h30.Après la présentation del’ordre du jour, il est renduhommage aux disparus.Le président du bureaude vote annonce que lequorum est atteint et quel’assemblée générale peutdélibérer valablement.

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Lire notreencart central12 pagesinséré entreles pages 32-33.

PROCÈSVERBAL DÉTAILLÉDE LA JOURNÉENATIONALEDU SAMEDI6 FÉVRIER 2010

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Le travail pour loi,l’honneurcomme guide.

’Le général Jean-François Delochre déclare ouverte l’assemblée générale.

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4 • L’Épaulette n° 170 • avril 2010

ALLOCUTION-AG

En avril 2009, lors du sommetde l’Organisation du traité del’Atlantique Nord, organisé àStrasbourg-Kehl, le Président dela République a décidé que laFrance reprendrait sa place ausein des structures de l’Alliance,exception faite pour le comité desplans nucléaires. Voici de largesextraits du propos tenu sur cesujet par M. Yves Fromion,Député du Cher, membre de lacommission de la Défense del’Assemblée nationale, à l’occa-sion de la tribune « La défenseeuropéenne et les défis à releverpour sa mise en œuvre sous lesaspects national et interallié »qu’il a présidée à l’Ecole militairelors de la journée nationale deL’Épaulette, le 6 février dernier,et qui était animée par M. DidierFrançois journaliste à Europe 1.

En décidant de reprendre toute sa place au sein del’OTAN la France s’est assignée des objectifs pré-cis :Tout d’abord, peser et influer, en étant présent là où

les décisions qui engagent potentiellement la vie de nossoldats sont prises, en participant aux mécanismes dedécision de l’Alliance atlantique qui est historiquement,politiquement, diplomatiquement et militairement notreAlliance. Elle constitue un des aspects centraux de notrepolitique de défense. Il s’agit également de mettre nosactes en conformité avec les faits puisque nous partici-pons en réalité à toutes les opérations de l’Alliance.

Construire, ensuite, en développant la défense euro-péenne dans la continuité du travail déjà accompli (déve-loppement de structures et capacités opérationnelles,mise en place d’opérations extérieures, développementd’une doctrine, …) et en participant à la nécessaire réno-vation de l’Alliance et au processus de transformationdans le cadre d’un monde multipolaire, tout en garantis-sant notre sécurité en toute indépendance et dans le res-pect de notre souveraineté.

Obtenir, enfin, un nouveau partage des postes à res-ponsabilité au sein du commandement intégré conformeà l’ampleur de nos engagements et à notre statut de mem-bre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU. LaFrance a obtenu le commandement stratégique de latransformation avec à sa tête le Général Abrial.

La participation à la rénovation et au processus detransformation de l’Alliance dans le cadre d’unmonde multipolaire et le développement de la défenseeuropéenne dans le prolongement du travail déjà

accompli sont les deux objectifs qui me paraissentdevoir retenir notre attention.

Les deux derniers concepts stratégiques datent de1991 puis de 1999.

Dans le concept stratégique de 1991 la sécurité despays membres demeurait l’objectif fondamental del’OTAN mais allait de pair avec l’obligation spécifiqued’œuvrer en vue d’améliorer et d’étendre la sécurité dansl’intérêt de l’ensemble de l’Europe au moyen de partena-riats et de la coopération avec les anciens adversaires.

Les années qui suivirent furent marquées par :• 1994 : création du partenariat pour la paix :

Autriche, Finlande, Irlande, Suède, Balkans, Géorgie,Ukraine, Caucase du Sud, Arménie, Azerbaïdjan,Géorgie, Kazakhstan, Kirghizstan, Ouzbékistan,Tadjikistan, Turkménistan, Russie,

• 1994 : Dialogue méditerranéen : Algérie, Egypte,Israël, Jordanie, Maroc, Mauritanie, Tunisie,

• 1995 : conflit en Bosnie,• 1998: Saint Malo,• 1999 : Kosovo.Avec le Concept stratégique 1999, les alliés s’enga-

gent, au-delà de leur défense commune, à garantir la paixet la stabilité de l’ensemble de la Région Euro-Atlantique à partir :

• d’une approche large de la sécurité englobant desmoyens politiques, économiques, sociaux et environne-mentaux, ainsi que les questions de défense concernantl’Alliance ;

• d‘un engagement ferme à l’égard des relationstransatlantiques ;

• du maintien des capacités militaires de l’Alliancepour garantir l’efficacité des opérations militaires,

• du développement de capacités européennes ausein de l’Alliance ;

• du maintien de structures et de procédures appro-priées de prévention des conflits et de gestion des crises ;

• de la mise en place de partenariats efficaces avecdes pays non membres de l’OTAN, sur la base de la coo-pération et du dialogue ;

• de l’élargissement de l’Alliance et de l’adoptiond’une politique de la porte ouverte à l’intention des nou-veaux membres potentiels ;

• de la poursuite des efforts en vue de parvenir à desaccords de grande portée dans les domaines de la maî-trise des armements, du désarmement et de la non-proli-fération.

• du maintien de structures et de la procédure appro-priées de prévention des conflits et de gestion des crises.

Le concept stratégique de l’Alliance tend à répondreà la globalisation des enjeux stratégiques et des menaces.Il est sans doute aussi révélateur de la dynamique depuissance des USA « en charge des affaires du monde »,qui pousse « au large » l’ensemble de l’Alliance.L’attentat du 11 septembre 2001 contre les USA fait-ilécho à cette évolution ?

On constate que depuis l’effondrement de l’URSS,l’OTAN n’a cessé d’étendre son champ d’action.

En couverture

Extraits de l’intervention de M. Yves Fromion, député du

«M. Yves Fromion,député du Cher,

membre de la commissionde la Défense

de l’Assemblée nationale.

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Le conceptstratégique del’Alliance tendà répondre à laglobalisationdes enjeux

stratégiques etdes menaces.

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L’Irak puis l’Afghanistan confirment bien quel’Atlantique Nord « ne forme qu’un avec toutes lesmers du globe ». Dès lors l’Alliance doit s’interrogersur ses objectifs :

• Force de maintien de l’ordre planétaire ?• Bras armé de l’ONU ?• Repli sur les fondamentaux de l’Alliance ?• Structure civilo-militaire chargée de la préven-

tion des tensions ?

Évolution de la politique euro-péenne de sécurité et de défenseDans le même temps, comment a évolué la poli-

tique européenne de sécurité et de défense (PESD) ?C’est parce que notre pays ne pouvait pas se tenir

en dehors de la réflexion existentielle avec laquellel’OTAN et le monde ont rendez-vous, qu’il étaitindispensable qu’il reprenne toute sa place dansl’Alliance. A la France maintenant de tenir cette placeen s’en donnant les moyens.

S’en donner les moyens c’est pour la Francecontribuer à faire émerger une « Europe puissante »dotée des moyens de défense adéquats.

La PESD est une dynamique chaotique maiseffective comme l’attestent les évènements majeurssurvenus dans ce domaine ces dernières années :

• 1992 : Traité de Maastricht, c’est la mise enplace d’une politique étrangère et de sécurité com-mune (PESC), Missions de Petersberg ;

• 1998 : sommet franco-britannique de Saint-Malo, OCCAR et LOI ;

• 1999 : création de la PESD, partie intégrante dela PESC, les accords de Berlin (mise à disposition desmoyens de l’Alliance, sous direction UE), accordsd’Helsinski : objectifs globaux militaires de l’UE,COPS,CMUE, EMUE ;

• 2000 : transfert des moyens de l’UEO à l’UnionEuropéenne ;• 2002 : Sommet de Prague et Berlin plus (droitde tirage sur les moyens de l’Alliance sans parti-cipation de cette dernière) ;• 2003 : L’UE adopte une stratégie européenne desécurité. Opérations UE en Macédoine et auCongo ;• 2004 : Bosnie Herzégovine. Création del’AED ;• 2005 : Le Soudan ;• 2008 : Le Kosovo. CoopérationAED-OCCAR ;• 2010 : le traité de Lisbonne.

L’émergence de la PESD et dela Coopération structuréepermanente (CSP)• En dix ans la PESD a accompli des efforts

constants et enregistré des avancées non négligeables.Mais au-delà des multiples embuches qui ont freiné laprogression de l’Europe de la défense il faut constaterque la position française par rapport à l’OTAN restaitdifficilement compréhensible pour beaucoup de nos

partenaires, notamment chez nos alliés issus du Pactede Varsovie.

La volonté française de construire une Europe dela défense était perçue comme destinée à créer uneconcurrence à l’OTAN, d’où leurs réticences à soute-nir ce projet majeur de l’Union.

La réintégration de la France dans le commande-ment de l’OTAN, au moment où le traité de Lisbonnepeut enfin entrer en application, ouvre une perspec-tive majeure à la PESD par la mise en œuvre de laCoopération Structurée Permanente (CSP).

Quel est l’apport de laCoopération StructuréePermanente ?La Coopération Structurée Permanente est

d’abord une base institutionnelle communautaire per-mettant de fonder la défense européenne conformé-ment aux objectifs de la PESD.

Elle n’est ni une alternative à l’OTAN ni antago-niste avec l’Alliance. Elle vise à la constitution d’unpilier européen au sein de l’OTAN doté d’une grandeautonomie de décision et d’action pour répondre auxobjectifs de la PESD.

La CSP s’adresse aux pays de l’Union quiconsentent à amplifier leur effort en matière dedéfense et elle peut être mise en œuvre dès l’entrée enapplication du Traité de Lisbonne. C’est une structureouverte dans laquelle les membres de l’Union peu-vent s’incrémenter dans le temps.

La CSP est dotée d’une gouvernance particulièreet ses membres sont en relation avec le Haut-repré-sentant de l’Union pour les affaires étrangères et lapolitique de sécurité et de défense, avec pour contre-partie l’absence de financement communautaire.

De manière inclusive ou exclusive, elle intervientdans la définition des critères d’adhésion des Etatsmembres, procède au développement des capacités dedéfense et à l’interopérabilité des forces multinatio-nales par le biais des principaux programmes euro-péens d’équipement, de l’activité de l’Agence euro-péenne de défense, de la recherche, de l’acquisition etde l’armement.

La France, dont l’effort de défense ne représente que1,7/1,8 % de son PIB ne pouvait prendre le risque d’unemarginalisation suicidaire dans l’espace européen.

Son retour dans le commandement intégré del’OTAN lui offre une double opportunité :

• Contribuer à l’élaboration du concept straté-gique d’une Alliance en expansion ;

• donner une impulsion décisive à la PESD- CSP,rendue possible par la dynamique expansionniste del’Alliance et celle du traité de Lisbonne. �

Yves Fromion, député du Cher,membre de la commission de la Défense

de l’Assemblée nationale. •••

«Laparticipationà la rénovation etau processus de

transformation del’Alliance dans lecadre d’un mondemultipolaire et le

développement dela défense euro-péenne dans leprolongementdu travail déjà

accompli sont lesdeux objectifs

qui me paraissentdevoir retenir

notre attention.

La tribune : FRANCE-OTAN-PESD

Cher, aux autorités lors de l’assemblée du 6 février 2010

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tions. Avec 2 500 hommes désengagés des théâtres en2009 (RCI, Tchad, Kosovo), l’armée de Terre estactuellement sur un « point bas » avec 7 700 hommesen OPEX, 4 100 en MCD, (soit avec un total infé-rieur à 12 000 hommes, moins que la seuledivision Daguet), 700 en MISSINT et 6 500 en pos-ture d’alerte.

J’estime donc qu’elle est en mesure de tenir dansla durée et sans aucune difficulté un rythme de projec-tion instantanée de 14-15 000 hommes, renforcementdes forces de présence et de souveraineté compris, àl’instar des Britanniques.

Elle est aujourd’hui clairement une arméeemployée, qui combat régulièrement, notamment auxcôtés de l’armée afghane.Sur tous les théâtres, nous avons de bons

soldats, bien commandés, bien équipés, quireconnaissent eux-mêmes être bien préparéset ne manquer de rien. Ils s’engagent avec cou-rage et professionnalisme, en allant au bout de leurengagement au service de notre pays, nous rappelantainsi que lorsque l’on a choisi ce métier, on n’en choi-sit plus ensuite les missions. Ils montrent aussi quenous exerçons un métier à nul autre pareil, que le faitd’armes n’est pas un fait divers, comme l’a rappelé leprésident de la République lors de ses vœux auxarmées à Vannes.

Il faut d’ailleurs se souvenir des raisons qui ontentraîné la professionnalisation :

• l’incapacité à participer à un juste niveau auxopérations de la 1re Guerre du Golfe (la DivisionDaguet alignait péniblement 12 500 hommes) ;

• la volonté d’atténuer la charge émotionnelle pro-voquée par la perte de soldats du contingent au coursd’opérations menées loin du sanctuaire national (atten-tat du Drakkar au Liban en 1983).

Nous avons désormais de bonnes unités profes-sionnelles et de bons soldats de métier. Sur ledeuxième attendu, les évolutions ne sont pas tout à faitproduites comme escomptées.

Une constante heureuse qui a survécu à laconscription est que la vie du soldat de métier aconservé le même prix que celle du conscrit.

• En revanche, nous sommes passés de l’accepta-tion du sacrifice patriotique – vertu portée par laconscription – au refus de la perte au combat, désor-mais vécue comme un accident du travail qu’ilconvient non seulement d’expliquer mais surtout dejustifier.

• Le fait d’armes apparaît comme un fait divers,entraînant la recherche d’une responsabilité de « l’em-ployeur », et donc à l’irruption du fait judiciaire dansla conduite tactique des opérations, sphère de l’incerti-

Allocution du général d’armée Elrick Irastorzaà l’assemblée générale de L’Épaulette, le same

Messieurs les officiers générauxMes chers camarades,En préambule, je voudrais remercier legénéral Delochre de son invitation.

Notre armée de Terre a absolument besoind’un lien étroit avec les associations parta-geant ses valeurs, et je me félicite de l’ap-pui apporté par L’Épaulette en périoded’engagement opérationnel soutenu et de

transformation, de son soutien indéfectible dans lesépreuves parfois dramatiques que nous traversons, jepense à la mort récente au combat du LCL FabriceRoullier et de deux sous-officiers.

Il est donc important que vous suiviez les évolu-tions de l’armée de Terre et son actualité, permettezmoi donc de commencer par vous faire un bref tourd’horizon. La transformation de l’armée de Terre ad’ailleurs un lien direct avec la question de la défenseeuropéenne. En effet, il y a des convergences de vuesentre l’armée de Terre française et les autres armées deTerre européennes sur la nature des menaces, et depuis20 ans, nous ne comptons plus les engagements opéra-tionnels communs. Nous partageons aussi avec elles laconduite d’un certain nombre de chantiers, dont celuides transformations internes que je vais maintenantévoquer pour ce qui concerne notre armée de Terre.

2010 est pour l’armée deTerre l’année pivot de satransformation

Elle verra en effet le champ de ses actions s’articu-ler désormais en un triptyque mission-hommes-équipe-ments, reposant sur un socle d’administration généraleet de soutien commun qui sera assuré par des presta-taires de services, interarmées pour la plupart.

Sur le volet central, celui des missions,nous poursuivons avec acharnement nosefforts pour permettre à nos soldats engagésen opérations de remplir au mieux leurs mis-sions.

Evoluant dans un cadre espace-temps-ressources-capacités dans lequel s’inscrivent ses engagementsactuels, l’armée de Terre est en mesure de remplir lecontrat opérationnel maximal (30+10+5) défini par leLivre Blanc,

• sans bouleversements ni déstructura-tions en termes d’effectifs, car elle dispose desressources humaines strictement nécessaires,

• au terme d’un processus de remontée en puis-sance pour une partie des équipements et des muni-

«Sur tous lesthéâtres, nousavons de bonssoldats, biencommandés,bien équipés,qui reconnais-

sent eux-mêmesêtre bien

préparés et nemanquerde rien.

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Le général d’arméeElrick Irastorza

lors de son allocution.

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• poursuivre lesefforts de maîtrise descoûts de MCO, enmenant à bien toutes lesréformes visant à rega-gner des marges demanœuvre au profit desthéâtres et de la PRE-PAOPS. Cette préoccupa-tion est commune à toutesles armées européennes.

Quelques mots enfinsur la réorganisation dusocle de l’administrationgénérale et des soutienscommuns (AGSC).

L’armée de Terre esttrès touchée par cetteréforme de l’AGSC quilui fait abandonner la pra-tique culturellement bien

ancrée d’autonomieadministrative de sesrégiments. Mais, pourpréserver les capacitésopérationnelles dont nousavons besoin, nous nepouvons plus désormaisfonctionner de cettemanière. En consé-quence, les BdD sont uneincontournable nécessitési on veut payer la défla-tion.

A terme, en 2014,la ressource humaine« Terre » sera répartieentre l’armée de Terre« du BOP » (94 000 PMet 9 000 PC) et lesgrandes entités interar-

tude et du danger. Cette judiciarisation est désormaisun fait, dont nous ne devons pas avoir peur tant quenous exerçons les diligences normales de notre métier(article 16 du SGM).

Néanmoins, nous encourons un risque réel d’inhi-bition individuelle dont la somme pourrait mener à laparalysie collective de nos armées.

Pour parer ce risque, nous devons :• Etre parfaitement clairs sur les règles, du recrute-

ment à la fin de carrière. On ne doit pas venir et resterchez nous en ignorant que ce métier « exige en toutecirconstance esprit de sacrifice, pouvant aller jusqu’ausacrifice suprême» (article 1 du SGM).

• Former sans relâche nos cadres, en école bien sûr,mais surtout de manière continue dans les unités et lesEM.

• Renforcer l’esprit de corps au sein de nos unités,en prenant soin de l’élargir plus qu’actuellement auxfamilles. Votre aide dans ce domaine est plus que bien-venue.

• Bien évidemment, poursuivre nos efforts finan-ciers, humains, matériels, tendus vers l’engagementopérationnel.

Nos soldats et nos unités suivent une PRE-PAOPS bien charpentée, et articulée en 4 niveauxsuccessifs : formation initiale, maîtrise des missionscommunes de l’armée de Terre, maîtrise des savoir-faire de métier et interarmes, mise en condition avantla projection, par essence différenciée suivant le théâ-tre d’opérations.

En toute logique, l’armée de Terre fait effort sur lesOPEX et joue la bascule des efforts en équipements etpréparation opérationnelle, dont toutes les unités béné-ficient par le jeu des rotations sur les théâtres. Le débatsur une armée à deux vitesses n’a pas de sens, nousn’en sommes plus aux temps de la FAR et du CorpsBlindé Mécanisé.

Sur le 2e volet du triptyque, les hommes, 2010doit être l’année du virage vers plus de maturitéprofessionnelle.

En quelques mots, je voudrais d’abord rappeler lescaractéristiques de notre armée de Terre. Elle est com-posée à 72% de contractuels, ce qui lui est dicté parl’obligation de jeunesse de ses soldats. Cette obliga-tion de jeunesse conduit à un volume de recrutementannuel de 14 000 soldats, soit un rythme de turn-overdu personnel encore trop rapide. Elle est enfin un esca-lier social indiscutable, dans lequel 67% des officiersde carrière sont issus du recrutement interne, plus 55%provenant du corps des sous-officiers, et dans lequelplus de 50% des sous-officiers sont issus des EVAT.

Mon objectif est de passer d’une gestion collectivenormée à la gestion individuelle au mérite.

Pour les EVAT, il s’agit de rendre de la perspectiveprofessionnelle. Cela veut-dire :

• mieux former (les CFIM),• supprimer les barrières technocratiques auxrenouvellements de contrats en ne retenant plusque 5 conditions :> vouloir servir,> savoir servir (irréprochabilité du comportement),> pouvoir le tenir physiquement,> pouvoir le tenir techniquement.> pourvoir un poste existant.• responsabiliser et considérer davantage au quoti-

dien,• mieux promouvoir en passant rapidement à plus

de 55% de semi-directs et de rang et en amorçant lerecrutement officiers.

Pour les sous-officiers, il s’agit avec la rénovationdu BSTAT de privilégier les acquis de l’expérienceopérationnelle.

Pour les officiers, il s’agit de clarifier les parcoursprofessionnels. La voie EMS2 reste bien sûr accessibleaux officiers de recrutement semi-direct, et donc l’ac-cès au grade de colonel pour les brevetés voire le géné-ralat pour les meilleurs.En fait, il s’agit pour l’armée de Terre de

faire sienne la devise de l’ENSOA « s’éleverpar l’effort ».

Sur le volet équipement :nous devons poursuivre lerenouvellement à peineentamé, le 3e cycle d’ampleurdepuis la fin de la DeuxièmeGuerre mondiale.

2009 a été une bonne année en termes de com-mandes et de livraisons et le débat sur notre sous-équi-pement – individuel notamment – est provisoirementderrière nous. 2010 devrait nous voir poursuivre surcette voie, qu’il s’agisse des programmes majeurs oudes urgences opérationnelles.

En 2010, l’armée de Terre a pour priorité le lance-ment du VBMR. Ce successeur de notre bon vieuxVAB surexploité est l’urgence absolue des prochainesannées.

Elle a deux préoccupations constantes :• concilier préparation du long terme et réponse

aux urgences du moment, sans sacrifier l’un à l’autre.Nous devons donc concevoir les équipements futursprévus pour durer comme des matériels basiquesoffrant de fortes possibilités d’évolution dans lesdomaines de l’électronique, de la protection, de l’ar-mement de bord, voire de la propulsion.

chef d’état-major de l’armée de Terreedi 6 février 2010

«2010 doit êtrel’année du virage

vers plusde maturité

professionnelle.

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En couverture

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mées nouvellement créées (35 000 PM en 2014). Jesuis attentif à ce que les parcours professionnels privi-légient des premières parties de carrière au sein de

l’AdT stricto sensu et ouvrent ensuite desperspectives en interarmées. Il en va de lacohésion et de la cohérence de la collectivité« Terre », notamment parce que COMIAS,SCA, SIMU… fourniront l’AGSC desforces terrestres en OPEX. Il est essentielque les organisations retenues pour les basesde défense soient connues avant l’été 2010pour qu’elles puissent être mises en œuvredès l’été 2011. C’est là le seuil d’acceptabi-lité des risques.

Voici dressé à grands traits ce qui attendl’armée de Terre en 2010.

J’en viens maintenantplus particulièrementà l’armée de Terre et à ladéfense européenne

Comme je l’ai dit en préambule, nous avons desconvergences de vue et des chantiers en commun. J’enretiendrai 3.

Le premier est le reformatage des outils dedéfense, chacun regardant ce que fait l’autre. Je l’aiévoqué en ce qui concerne notre armée de Terre.

Le second est celui de l’organisation du comman-dement, son positionnement au sein des structures decommandement de l’OTAN et ses modalités d’emploi.Nous sommes très présents dans ces structures(EMUE, PC opératifs lorsqu’ils sont activés (lesOHQ), EUROFOR, CRR-E, BFA), et contribuons auxgroupements tactiques 1 500 de l’UE. Ces états-majorssont employés mais il est clair qu’il y a aujourd’hui unnécessaire équilibre à trouver entre ces structures etcelles de l’OTAN, afin d’éviter les redondances.

Le troisième chantier est celui de la banalisation dela coopération entre les différentes armées euro-péennes et de l’émergence d’une véritable culture,d’une pratique militaire commune. Dans ce domaine,les progrès sont significatifs : passer d’un état-major àl’autre ou d’une école à l’autre est désormais courant,et nous menons des engagements et des préparationsopérationnelles communs. Nous entretenons une coo-pération tous azimuts avec des axes privilégiés : axefranco-britannique, axe franco-italien avec l’étuded’une brigade franco-italienne, axe franco allemand àpropos duquel je citerai simplement deux évènementsqui en sont emblématiques :

• Le 24 novembre 2008, notre chef de l’Etat et lachancelière allemande prenaient la décision de réorgani-ser la BFA et de la redéployer de part et d’autres du Rhin.

> avec l’installation en 2010-2011 d’un bataillonallemand, à Illkirch-Graffenstaden près de Strasbourg.

> avec le maintien du 3e régiment de Hussards etson transfert à Metz en 2010-2011.

> 20 ans après sa création, la BFA aura ainsi enfinacquis sa véritable nature de brigade franco-alle-mande. Il nous reste à travailler sur la planificationd’engagements communs permettant d’employer laBFA en temps que tel.

• Le 7 novembre dernier, mon homologue alle-mand et moi-même remettions ensemble leurs casoarsà des élèves officiers allemands formés en France etdes élèves-officiers français formés en Allemagne. LeCEMAT allemand, le général Budde a bien résumé enune phrase la portée de cet évènement : « quel plusbeau geste de confiance que de confier la formation deses jeunes officiers à un autre pays ».

> Un tel évènement aurait été difficilement envisa-geable il y a encore quelques années et est finalementaujourd’hui naturel tant nos valeurs sont partagées.

Je suis donc convaincu que nous allons vers plusde fluidité dans nos coopérations.

Si les volontés politiques et militaires sont fortes,elles tiennent aussi compte des réalités du moment :

• Les contraintes budgétaires, qui font que nos res-sources ne sont pas extensibles et que nous ne pouvonsnous permettre des duplications et des redondances,tant en termes de structures permanentes que de multi-plication des dispositifs d’alerte ou d’alourdissementdes processus de certification opérationnelle. Nosétats-majors et unités doivent ainsi être capables des’engager dans n’importe quel cadre (national, UE,ONU, OTAN…).

• Les contraintes de politique nationale en matièred’équipements, qui sont très compréhensibles dans lecontexte économique que nous connaissons.

• Le positionnement par rapport à l’OTAN.Sur ce point et ce sera ma conclusion, je crois que

nous pouvons être optimistes. J’ai retenu une phrase du« Green Book » britannique qui me semble assez bienrésumer l’état d’esprit de la plupart des pays européens :« Our security increasingly relies on effective interna-tional relationships. The continuing commitment of allNATO allies to collective defence and internationalsecurity remains the critical underpinning of our secu-rity. The EU also plays an increasing role in promotingour interests. » Si le fondement de la sécurité collec-tive reste l’OTAN, le rôle de l’Union Européenne, s’ilapparaît en second, est non seulement désormaisreconnu, mais sa croissance est connotée de manièrepositive. �

Je vous remercie de votre attention.

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Allocution du CEMAT

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«Si lesvolontés

politiques etmilitaires sont

fortes, ellestiennent aussi

compte desréalités dumoment.

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Monsieur le Président,Messieurs les représentants d’associations,Mes chers anciens, chers amis,

Vous m’avez demandé aujourd’hui de réfléchir aulien entre la gendarmerie nationale, d’une part, etla défense européenne et ses défis de mise enœuvre, d’autre part. Comme vous le savez lapolitique de sécurité et de défense commune

(PSDC) assure aujourd’hui la responsabilité politique et laconduite de 3 opérations militaires et de 10 missions civiles.

En France, le livre blanc sur « la défense et la sécuriténationale » a mis en valeur l’impératif d’intégrer objectifs dedéfense, de politique étrangère et de sécurité intérieure faceaux nouvelles menaces. Ce nouveau concept souhaité par lePrésident de la République permet d’envisager notre sécuritéet notre défense dans le continuum « paix-crise-guerre » entout temps et tout lieu.

La gendarmerie, force militaire, comme le réaffirmel’article 1er de la loi du 3 août 2009, et force policière rele-vant du ministère de l’intérieur, s’inscrit parfaitement danscette nouvelle approche.

Par sa présence permanente hors du territoire national,aux côtés ou non des armées françaises, elle participe plei-nement à la défense et à la sécurité européennes. Elle a supar ailleurs être à l’initiative de la création d’outils de stabi-lité ou de gestion de crise comme la force de gendarmerieeuropéenne qui permet d’apporter une réponse efficace aubesoin de sécurité.

Après avoir souligné la totale pertinence politique de lagendarmerie en qualité d’acteur majeur de la PSDC, j’évo-querai l’enjeu stratégique du lien entre PSDC et sécuritéintérieure ainsi que les difficultés de mise en oeuvre pour lagendarmerie.

Les forces de gendarmerie,un atout majeur de la PSDC

La crise géorgienne a donné un coup de fouet à la poli-tique européenne de sécurité et de défense (PESD) devenueaujourd’hui politique de sécurité et de défense commune(PSDC) et je n’emploierai plus que cette appellation dansmon propos.

Elle a donné à la PSDC une visibilité qu’elle n’avait pasatteinte jusqu’ici. Pour la première fois depuis des années,une guerre éclate dans un territoire proche de l’Union euro-

péenne (UE) et les autres organisations internationales nepeuvent pas intervenir :

• l’ONU est paralysée par son fonctionnement intergou-vernemental et son système de droit de véto ;

• l’OTAN souffre de son statut de quasi-belligérant et dela place dominante des Américains en son sein ;

• les autres organisations régionales telles que l’OSCEou le Conseil de l’Europe n’ont pas les moyens réels pourintervenir.

Seule reste en scène l’UE, dont l’absence d’unité enmatière de politique européenne est une garantie d’impartia-lité pour les belligérants et autorise une intervention. Elle nesera pas militaire, mais civile. L’accord du 8 septembre 2008valide le déploiement de 200 observateurs avant le 1er octo-bre. Le secrétariat général du conseil (SGC) fait appel dansun premier temps à une nation susceptible d’assurer ledéploiement d’une opération temporaire. La gendarmeriedéclare sa capacité à accomplir seule cette mission si néces-saire. Au final elle sera le premier contingent de cette mis-sion et assurera les fonctions de chef de mission adjoint.

Cet exemple illustre parfaitement la véritable plus-valuede la gendarmerie nationale pour la PSDC, à savoir unecapacité de projection rapide d’une force de police pouvantintervenir dans un environnement dégradé. Naturellement,cette capacité ne saurait exister sans le soutien de nos arméesen termes d’équipement et de formation spécifiques ou deprojection stratégique.

Avant d’aller plus loin, je me dois de vous rappeler l’en-gagement de la gendarmerie française dans les missions horsdes frontières nationales. La gendarmerie est forte de 100000 hommes et femmes. Sur cet effectif global, 703 mili-taires dont 191 au sein de 8 missions de l’UE sont déployésen mission extérieure. Cet effort est très significatif et j’yreviendrai tout à l’heure.

Forte de son expérience engrangée en vingt années de par-ticipation au sein de missions multinationales, la gendarmeries’est résolument engagée dans deux directions, le soutien desinitiatives du SGC en matière de PSDC et le renforcement de sescapacités par la structuration de l’outil gendarmerie.

La gendarmerie s’est spécialisée dans le développementde la doctrine d’emploi et de l’interopérabilité des unités depolice intégrées (IPU) et des unités de police formées (FPU)qui font partie du concept de déploiement rapide d’élémentsde police du SGC dans le cadre de la PSDC.

Concrètement, elle conçoit et conduit depuis 2001 ausein de son centre national d’entraînement des forces de gen-

«La Gendarmerienationale estune véritable

plus-valuepour la PSDC.

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Intervention du général de division Jean-Yves Saffray,représentant le Directeur général de la gendarmerie devantl’assemblée générale de L’Épaulette, le samedi 6 février 2010

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Dans son discours prononcé le 6 février 2010 à l’École militaire lors de la tribune de la journée natio-nale de L’Épaulette, dont voici de larges extraits, le général de division Jean-Yves Saffray nous parlede la plus-value de la Gendarmerie nationale pour la politique de sécurité et de défense communetout en soulignant les difficultés que lui cause sa mise en œuvre.

Le Général de divisionJean-Yves Saffraylors de son intervention.

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darmerie de Saint-Astier des exercices rassemblant, lors dela dernière session, plus de 600 policiers et gendarmes issusde 27 forces et de 22 états membres de l’UE. Ces exercicesrenvoient à deux enjeux majeurs pour l’UE :

• la capacité opérationnelle à faire face de façon globaleà une crise civilo-militaire majeure par le déploiementrapide d’une police efficace prompte à réagir en toutes circons-tances ;

• le développement et la promotion de standards euro-péens indispensables à la bonne réalisation d’une mission degestion civile de « moyenne intensité ».

C’est dans cette optique que la force de gendarmerieeuropéenne (FGE) a été créée en 2004 sur une initiative deMichèle Alliot Marie, alors ministre de la Défense. Ellerepose sur une déclaration d’intention de 2004 et sur untraité signé en 2007, en cours de ratification par notre parle-ment. La FGE est une force autonome, distincte de l’UE etde toute autre organisation internationale, en mesure d’inter-

venir à tous les stades d’une crise, sousautorité civile ou militaire.

Elle dispose d’un état-major perma-nent et projetable de 34 officiers et sous-officiers (dont 6 français), situé à Vicenceen Italie.

L’objectif de la FGE est de contri-buer à renforcer l’Europe de la défensepar la mise en place de capacités dedéploiement rapide de forces de police àstatut militaire. Elle affiche une capacitéinitiale de déploiement de 800 gendarmesdans un délai de 30 jours. Son conceptopérationnel prévoit deux scénarios d’in-tervention, mais aussi la participation àdes opérations humanitaires.

La FGE, c’est un instrument européen de la Défense.C’est dans le contexte de l’Europe de la défense qu’elle a étéengagée en Afghanistan, en réponse à la demande améri-caine de mars 2009. Elle peut donc ainsi être mise à la dis-position de l’UE, de l’ONU, de l’OSCE, de l’OTAN et d’au-tres organisations internationales ou d’une coalition ad hoc,elle peut aussi être déployée de façon autonome.

La FGE est d’ores et déjà un outil opérationnel, engagéedepuis novembre 2007 dans le cadre de l’unité de policeintégrée (IPU) de l’opération militaire EUFOR Althéa enBosnie-Herzégovine. En Afghanistan, c’est sous comman-dement OTAN que sont déployés depuis fin 2009 les 120gendarmes français présents pour former la police de sécu-rité publique (ANCOP) et assurer le tutorat de la police enuniforme (AUP) au sein des districts. Ces forces participentconcrètement et de façon visible à la priorité qu’est la forma-tion de forces de sécurité afghanes crédibles et opération-nelles. Enfin, elle est sur le point d’apporter à la MINUS-TAH en Haïti le renfort demandé par le Département desopérations de maintien de la paix (DOMP) à l’UE. Près de300 militaires, dont 73 gendarmes français, pourraient parti-

ciper à cette opération. Couvrant la totalité des missions depolice (maintien de l’ordre, sécurité publique, police judi-ciaire, recherche et exploitation du renseignement), pouvantse substituer aux forces de police locales défaillantes, oubien les renforcer en les accompagnant par des actions deformation et de tutorat, la FGE dote les Européens d’un outilde gestion de crise robuste et crédible et contribue, confor-mément aux priorités défendues par la France, à renforcerles capacités disponibles de l’UE, de l’OTAN, ou desNations Unies.

Le lien entre PSDC et sécuritéintérieure constitue une approchestratégique forte

Si en France le livre blanc permet de décloisonner et defaire converger les politiques de défense et de sécurité, auniveau européen, la stratégie européenne de sécurité, rédigéeen 2003 et en cours de révision, intègre maintenant très for-tement les préoccupations de sécurité intérieure, dans unelogique d’actualisation des menaces à prendre en compte.Cette convergence est appelée à se renforcer avec l’entrée envigueur du Traité de Lisbonne qui fait disparaître les troispiliers. Ce nouveau traité actualise d’ailleurs les missions dePetersberg et ainsi élargit les compétences de l’Union enmatière de défense. L’article 43 précise clairement que lesnouvelles « missions de prévention des conflits » ou « opé-rations de stabilisation à la fin des conflits » pourront contri-buer à lutter contre le terrorisme.

L’engagement des gendarmeries, comme des policesnationales, sur les théâtres d’opérations répond aussi à lanécessité de renforcer la sécurité intérieure de leur paysd’appartenance en contribuant à la stabilisation des nationsen difficulté. Concrètement, il s’agit de soutenir les volets delutte contre le crime organisé des missions internationales etde participer aux différentes initiatives de réforme des sys-tèmes de sécurité.

Il n’y a pas contradiction absolue entre sécurité inté-rieure et opération extérieure bien au contraire.

Les missions OPEX aident à réduire les risques deconflits entre Etats ou à l’intérieur des Etats en participant àleur stabilisation. Elles contribuent ainsi à la paix internatio-nale. Au-delà, elles agissent aussi, indirectement, sur leseffets collatéraux causés par l’instabilité des Etats, je veuxparler des trafics des êtres humains, de drogues ou d’armespar exemple.

Le crime organisé se développe dans les zones grises. Ilparticipe, par ses effets, à entretenir l’instabilité de ceszones, voire à l’encourager pour en tirer bénéfice.

Parce qu’elles interviennent dans les pays en situationde crise ou de post-crise comme la Bosnie-Herzégovine, leKosovo, la République démocratique du Congo, la Guinéeou l’Afghanistan pour ne citer que certains théâtres, ces mis-sions agissent le plus souvent dans des pays touchés par cesfléaux. Leur travail aide à la stabilisation des Etats et donc à

Intervention du général de division Jean-Yves Saffray,représentant le directeur général de la gendarmerie

«C’est dans cetteoptique que la forcede gendarmerie

européenne (FGE)a été créée

en 2004 sur uneinitiative de

Michèle Alliot Mariealors ministre de

la Défense.

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Le GDI Jean-Yves Saffray, à la tribune entouréde Didier François journaliste à Europe1et du député Yves Fromion, du CEMAT GAElrick Irastorza et du GBR Eric Bonnemaison.

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la réforme des systèmes de sécurité en réduisant l’instabilitéet parfois comblant la vacuité étatique dont les réseaux cri-minels ont besoin pour agir.

Il est toutefois difficile d’exploiter le lien entre les mis-sions extérieures et la sécurité intérieure.

Tout d’abord, certaines difficultés sont liées au mandatmême des missions. Si la plupart des missions de policeincluent dans leur mandat une action en matière de luttecontre la corruption, peu de missions extérieures sont direc-tement concernées par les questions de lutte contre la crimi-nalité organisée. Pour les autres missions, l’effet de ces der-nières est donc diffus, lent et indirect.

Le retour en sécurité intérieure, la réduction concrètedes menaces qui affectent les Européens sont une manièreessentielle de justifier envers nos parlements et nos citoyensles efforts et les risques que nous consentons sur les théâtresdangereux qui leur paraissent lointains. Pour intensifier lesliens, la dimension justice affaire intérieure de la politiqueextérieure de l’UE devra donc être intégrée plus en amontdans la PSDC.

A ce titre, l’engagement au Kosovo est pour la gendar-merie et pour la France un champ expérimental particulière-ment intéressant en termes d’organisation de la remontée durenseignement d’ordre judiciaire vers l’agence Europol.

Malgré une importantecontribution, mobiliser et finan-cer des personnels déployablesau sein des missions et peserdans le processus décisionnelne vont pas sans certainesdifficultés :

En premier lieu, pour les raisons que je viens d’évoquerla demande, qu’elle émane de l’UE ou de l’ONU pour desforces de police rapidement déployables, solides et robustesest en constante augmentation. Même s’il s’agit d’une évi-dence je me dois de rappeler que les forces de police desEtats membres ont comme mission première la sécurité descitoyens. Or, en l’absence de réservoirs dédiés, les forcesprojetées dans ce type de missions sont dans leur majoritéprises sur des unités territoriales sur lesquelles existe uneattente très forte en termes de résultats contre la criminalitélocale. C’est ainsi qu’en interne, les mises à disposition enfaveur des missions civiles de la PSDC sont souvent perçuescomme un surcoût par les administrations d’origine, qui,dans un contexte budgétaire contraint, font valoir leur voca-tion première à assurer des tâches régaliennes (justice, sécu-rité) sur le territoire national. C’est la raison pour laquelle lagendarmerie nationale qui a aujourd’hui 1348 personnelsdéployés à l’étranger dont la moitié au sein d’opérationsextérieures s’efforce de ne pas dépasser ce volume. Il estparfois nécessaire de recourir à des arbitrages interministé-riels, qui tendent à devenir un mode de gestion ordinaire denos contributions civiles aux missions de la PSDC.

En second lieu, force est de constater qu’en matière degestion civile de crise, la France, même si elle est le premierpays contributeur pour les missions civiles PSDC, ne dis-pose pas de l’influence qui devrait lui revenir. La gendarme-rie est sous représentée dans les instances bruxelloises tellesque la Direction commune de planification (CMPD) ou la

Capacité de planification et de conduite des opérationsciviles (CPCC) et occupe peu de postes à responsabilité dansles missions. Or, c’est par l’occupation de tels postes que laFrance peut peser sur les concepts opérationnels et les doc-trines d’emploi.

Ce problème est pris en compte très sérieusement et faitl’objet d’une véritable politique de formation de nos offi-ciers qui passe par un renforcement de leurs capacités lin-guistiques, leur acquisition progressive d’expérience au seinde missions internationales et par la spécialisation d’offi-ciers de haut niveau à la planification des opérations depolice.

Dans ces conditions, quelspeuvent être nos objectifs, sousl’angle du rapprochementPolice-Gendarmerie ?

Tout d’abord le développement de la capacité de veilleet d’anticipation du ministère, exploitation partagée du ren-seignement stratégique comme opérationnel, la participationau travail interministériel et dans les divers fora internatio-naux et européens, l’approfondissement des partenariatsdans des aires géographiques ciblées, l’intégration pleine etentière de la problématique liée à la prévention et à la ges-tion des crises comme des opérations de maintien de la paix,tous ces champs nous sont ouverts.

Le défi à relever est d’autant plus délicat qu’il s’inscrit,nous le savons tous, dans un contexte financier mais aussi degestion de la ressource humaine qui impose en permanencela recherche de la meilleure adéquation coût/efficacité…

D’autres défis d’envergure nous attendent pour l’annéeà venir dans la sphère internationale : élaboration du pro-gramme de Stockholm en vue de l’approfondissement del’espace de justice, de liberté et de sécurité en Europe ;entrée en vigueur du Traité de Lisbonne amenant indéniable-ment à une nouvelle manière de concevoir et de vivre la coo-pération européenne dans le domaine de la sécurité inté-rieure et de la défense ; approfondissement de l’Union pourla Méditerranée ; mise en oeuvre du plan sahélo-saharienélaboré sous le pilotage du SGDSN ; participation au sein dela cellule interministérielle AFPAK ; rénovation profondedes relations avec le continent africain comme souhaité parle Président de la République dès l’année 2010.

La complexité des crises actuelles et futures oblige àdéfinir des stratégies réunissant l’ensemble des instruments,diplomatiques, financiers, civils, culturels et militaires, aussibien dans les phases de prévention et de gestion des crisesproprement dites, que dans les séquences de stabilisation etde reconstruction après un conflit.

Le caractère dual de la gendarmerie, force militaire par sonstatut, son entraînement et ses matériels, et force de police parses missions, en fait certainement l’un des outils les plus aboutisen matière de gestion des crises en ce début de siècle. �

Général de division Jean-Yves Saffray

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Les missionsOPEX aident à

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stabilisation.

Le Général de divisionJean-Yves Saffrayà la tribune.

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LETTRE AU CEMATLettre du président de L’Épaulette au CEMAT•••

Général (2s) Jean-FrançoisDelochre

Président nationalde L’Épaulette

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L’Épaulette n° 170 • avril 2010 • 13

LETTRE

DU

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Lettre de réponse du CEMAT•••

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LETTRE AU MINDEF

14 • L’Épaulette n° 170 • avril 2010

Les vœux de l’AG de L’Épaulette au MINDEF•••

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LETTRE

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L’Épaulette n° 170 • avril 2010 • 15

Lettre de réponse du CEMAT•••

Général d’arméeElrick Irastorza

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16 • L’Épaulette n° 170 • avril 2010

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«pas. Encore faut il le dire de manière pro-fessionnelle, incontestable, en rappelantaux politiques que nous sommes au ser-vice de l’Etat et que cela implique desdevoirs bien sûr mais surtout l’exercicede responsabilités qui ne se partagent pas.

Il est donc tout à fait primordial quel’officier comprenne la raison politique etqu’il dépasse sa dimension d’expert touten assumant pleinement sa place dans lesrouages de l’Etat. Dans ses relations per-sonnelles, son avis sera écouté avec atten-tion du moment qu’il se situe au bonniveau. Je voudrais évoquer ce petittémoignage pour illustrer mon propos. EnDécembre 2007, nous avions organisé àl’ETAP (Pau) une cérémonie commémo-rative du crash du Noratlas de la promo-tion Général Koenig. Un député de lacommission de la défense nationale y par-ticipait. Nous avons tous pu observer sonintérêt pour discuter longuement avec lecolonel commandant l’ETAP parce qu’ilsavait trouver auprès de celui-ci les argu-ments pratiques qui lui seraient utilesdans le cadre de son mandat du moment.De nombreux exemples comme celui-làpourraient sans doute être cités car toutofficier qui a été chef de corps ou a com-mandé à haut niveau a probablement étéamené ainsi à s’exprimer dans la cadre deses responsabilités.

Examinons maintenant un autreaspect plus juridique. Selon laConstitution de 58, l’autorité militaire estsubordonnée au pouvoir politique. Maissubordination n’est pas soumission. La

Le Politique et l’Officier :quelle relation ?

En couverture

GDI (2s) Daniel BrûléPrésident d’honneur

de L’Épaulette.

Poser ce sujet c’est manifester l’idéeque nous aimerions bien que leshommes politiques s’intéressentdavantage à la chose militaire.C’est aussi d’une certaine façonaffirmer que les politiques mécon-naissent ou ignorent les militaires,alors que ces mêmes politiques leurdemandent de plus en plus d’inter-ventions pour la sécurité du mondeet ne semblent pas donner l’impres-sion de les défendre lorsqu’il le faut.

Je trouve assez stérile les procèsd’intention sur ce sujet dont cer-tains se délectent volontiers dansdes milieux avides de querelles etde controverses bien gauloises.

Mon expérience militaire puis civile ausein de l’industrie m’a montré que la rela-tion entre l’officier et le politique ne fonc-tionne pas si mal. J’ai déjà eu l’occasionde m’exprimer à ce sujet dans un numérorécent de L’Épaulette. Des progrès sontbien sûr possibles. Ils se rapportent toutautant à l’organisation et à la nature de nosrelations qu’à la qualité du dialogue.

Notre préoccupation ne devrait pasêtre d’épiloguer sans fin sur ce qui cultu-rellement semble séparer l’officier dupolitique mais bien d’assurer dans l’ac-tion, la cohérence de cet attelage. Dequelle action s’agit-il ? Cette action, c’estla mise en condition des forces qui relèvede la stratégie des moyens et l’emploi desforces qui relève de la stratégie opération-nelle. C’est sur ces deux points que jepeux le mieux donner ma vision deschoses.

Concernant le premier point, l’officierne peut se contenter d’apparaître commesimple expert des armes. En effet, dans sesresponsabilités de commandement, d’ad-ministration, de conception des systèmesde forces et lorsqu’il consomme des res-sources, il engage l’Etat dans des dépensesconsidérables et la manière dont il lesengage est un acte politique. On se rappel-lera à ce sujet les propos de monsieur

Hervé Morin, ministre de la défense quiévoquait justement l’an dernier, lors de laprésentation de la modernisation de l’ar-mée, cette globalité de la politique del’Etat. La presse en général et votre revueen avaient parlé avec objectivité. Il va desoi que dans ses actes et dans ses déci-sions, l’Officier doit être solidaire del’Etat et de sa stratégie.

Il me semble intéressant d’affirmerensuite que l’Officier n’a pas le monopolede la stratégie.A haut niveau de responsa-bilités, il partage la stratégie avec le poli-tique. Peu importe en fait que l’on parle destratégie nationale, de stratégie totale oude stratégie intégrale. Ce qui compte c’estla dimension stratégique de l’Etat et doncdu pouvoir dévolu au politique mis enplace par la voie démocratique à laquellenous sommes attachés. Ce qu’on attend dupolitique c’est qu’il se batte en perma-nence pour porter chacune des forces de lanation - économique, technologique,sociale, culturelle, diplomatique, militaire- à un niveau approprié de puissance et decapacité, dans le cadre global d’un projetde politique générale. L’officier doit com-prendre cette raison politique comme ildoit comprendre la globalité de l’opéra-tion ou du système dans lequel s’insère samission.

Si l’on considère maintenant la ques-tion de l’emploi des forces, le politique nepeut pas se substituer au militaire pour laconduite des opérations parce que laconduite de l’action militaire requiert destechniques que le politique ne maîtrise

L’État, la Nation, le Soldat

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L’Épaulette n° 170 • avril 2010 • 17

assurer par les armes des intérêts plus oumoins compréhensibles par nos conci-toyens. Ce danger là existe et je crois parconséquent qu’il est du plus grand intérêtde le faire connaître à ceux qui sont aupouvoir.

Avec ce dernier point, on entre enplein dans un autre enjeu qui est celui dela communication. La communicationcommune hommes politiques - officiersest très importante. Il est évident à cesujet que les politiques doivent compren-dre les bons messages mais il est toutaussi évident que les officiers doivent ycontribuer et ne jamais sous estimer cerôle. A l’heure de l’apparition de nou-veaux enjeux stratégiques et des grandsdébats plus que confidentiels en coulissessur l’évolution des forces, de leurs capaci-tés ou de leur engagement, il importe depromouvoir des arguments réfléchis pourqu’ils servent bien sûr la construction dela défense et de ses capacités. C’est notreresponsabilité d’officiers, que noussoyons sous l’uniforme ou recasés dans lecivil. Sommes nous certains d’être suffi-samment convaincants auprès de nosreprésentants politiques et assez critiquesenvers ceux qui font l’opinion ? Le débatest ouvert. �

(*) L’officier et le politique,L’Épaulette n°166 octobre 2008, p 8.

GDI (2s) Daniel BrûléPrésident d’honneur de L’Épaulette

Promotion Général Koenig (EMIA 70-71)

politique, que le rôle de l’officier, c’estaussi de faire connaître et de défendre leshommes dont il a la responsabilité. Inutiled’invoquer Lyautey, tout le monde alu ses écrits. L’officier, c’est leCommandement par essence. Or dansl’armée, c’est le Commandement quiapporte au politique ce qu’il doit connaî-tre des militaires, de leurs besoins et deseffets de ses décisions sur leur moral et enfinale sur leurs aptitudes et la réalité descapacités… Ce n’est pas le rôle des syndi-cats comme c’est le cas dans d’autres pro-fessions ou dans certaines armées. Onévite ainsi toute tentation politicienne,mais qui peut dire si à l’avenir les mili-taires ne seront pas amenés à envisagerles choses autrement, à l’instar d’autrescorps d’Etat ?

Que dire d’une autre idée fréquem-ment exprimée du peu d’intérêt du poli-tique pour le militaire ? Je dirais attention,danger ! Danger pour trois raisons,d’abord la professionnalisation et peut-être tout autant la modernisation inscritedans le Livre Blanc de 2008 et le retourdans le commandement intégré del’OTAN : ces trois décisions ont apportéde grands avantages à la défense, chacuna son idée là-dessus, mais ces trois déci-sions ont aussi pour effet de changer fon-damentalement la nature des relations dela nation à son armée, la relation des élusà l’armée de la nation. Le danger seraitque l’armée soit classée au rang d’un ser-vice public comme un autre auquel lepouvoir politique délègue un domained’action, celui d’aller au bout du monde

subordination n’oblige pas à obéir sous lapression de la conformité socialeambiante ni par contagion émotionnelle,pas plus que le devoir de réserve necontraint au silence. C’est la raison pourlaquelle lors de la campagne pour la pré-sidentielle de 2007, L’Épaulette avait faitla démarche d’interroger officiellementles candidats. C’est pour la même raisonqu’elle avait sollicité le ministre en juin2008 pour qu’il présente les orientationsdu Livre Blanc(*) aux associations d’offi-ciers un moment oubliées, alors qu’ill’avait fait devant le commandement etdevant les syndicats. Ces démarches denotre association visaient à rappeler auxpolitiques que les officiers sont aussi descitoyens.

Sait-on ce que les politiques attendentdes officiers ? Quand il s’agit de décisionspolitiques, en général ils attendent desavis à la fois techniques et parfois poli-tiques, des avis exprimés avec franchiseet construits sur des leçons apprises et surnotre expérience du terrain. J’ajoutequ’ils cherchent aussi parfois des avis surles objectifs de la politique de défense etsur l’adéquation des moyens aux objec-tifs. Je les crois sincères, raisonnablementsincères ! Notre rôle, en fonction de notrerang et du niveau de responsabilitéexercé, c’est donc d’apporter les réponsesattendues ou… inattendues. En toutes cir-constances les réponses doivent être éla-borées, pertinentes et crédibles.

Je pense nécessaire d’ajouter sur cesujet des relations entre l’officier et le •••

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Poste de tir de missilesMilan, de la 27e Brigaded’Infanterie de montage(BIM).École militaire,l’Officier doit êtresolidaire de l’État etde sa stratégie.

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«QU’EST-CE QU’ÊTRE MILITAIRE EN 2010 ?

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et depuis longtemps, le bruit du canon. Etc’est bien. On ne peut pas ne pas se félici-ter de l’éloignement du spectre de laguerre causé par la construction euro-péenne. Le phénomène actuel est qued’un côté, les militaires assurent des mis-sions de contre insurrection hautementrisquées en Afghanistan, en perdant desleurs périodiquement, et d’un autre, ilsposent le fusil et aident les administra-

tions civiles à assurerleurs missions de sécu-rité. Cela ressemble à ungrand écart peut-être pro-blématique à gérer auquotidien et ne faisantpas forcément l’affairedes bureaux de recrute-ment : que vanter auprèsdes jeunes ? Le sable

chaud ou Vigipirate ?Alors, avec une spé-cificité diluée dans un panier sécuritaireoù l’on a tendance à fourrer tout ce quitouche de près ou de loin à la violencelégale, on peut se demander s’il est encorepossible de mobiliser les esprits – nousparlons de la fonction hautement vitaled’assurer la relève – avec les mêmesvaleurs qu’hier, d’autant que la société enmanque terriblement ; c’est l’objet denotre deuxième constat.

La perte de valeurs est en second lieuce qui caractérise la société françaiseactuelle. Ainsi, l’incivilité, le repli sur soi,l’individualisme et la recherche duconfort sont autant de traits dominantsrelayés et amplifiés par les nouvellestechnologies de l’information s’opposantau respect des anciens, à l’esprit de corps,

Effervescence dans les armées »,« mécontentement des bidasses »,« grogne chez les gendarmes » : fré-

quentes sont les assertions dans lesmédias relayant les (éventuels) étatsd’âme des militaires, ou plutôt de certainsd’entre eux. Les blogs sur internet comme« Secret défense » de Jean-DominiqueMerchet du quotidien Libération,« Armées.com », « Gendarmes et citoyens »ou « Tribunes ouvertes » de Jean Guisneldu Point sont alimentés en permanencepar des soldats, des marins, des aviateursou des gendarmes, militaires du rang,sous-officiers ou officiers faisant partouvertement – sous pseudonyme s’entend– de leur inquiétude sur l’avenir. Peut-ondès lors affirmer que la condition militairese dégrade, que les militaires n’ont plus lafoi, que la vocation s’étiole, que l’éthiqueest violée ? Ce serait faire une généralisa-tion hasardeuse. Non, comme disaitPascal, « le mal est bavard et le bien dis-cret ». Risquons-nous à interpréter cespropos en affirmant que les minoritéssavent se faire entendre et que la majoritéa tendance à se taire1. Néanmoins, si l’onapplique le principe des 602 aux contribu-tions posées sur le web par les militaires,on est en droit de s’interroger sur l’éten-due du spleen ressenti par la communautémilitaire, dont les autorités politiques sontd’ailleurs conscientes. Il faut donc raisongarder, tout en faisant preuve de vigilancecar il existe effectivement des sujets deréflexion, pour ne pas dire de préoccupa-tion. Il est proposé au lecteur d’en aborderdeux.

En premier lieu, il y a lieu d’être sur-pris quand un commandant de policedemande à une personne dans la rue –malheur à lui, il s’agissait de l’auteur deces lignes ! – de l’appeler « Mon com-mandant ». L’appropriation de la symbo-lique militaire – uniformes, grades, appel-lations, drapeau, traditions … – par lasociété civile est en effet un des phéno-mènes de ces vingt dernières années qui aconduit à banaliser le métier militaire,notamment par l’amalgame entre mis-sions de défense et tâches de sécurité. Laspécificité du militaire s’est diluée : ainsi,le sacrifice suprême auquel seuls les mili-taires consentent ne fait plus recette enraison de la banalisation de la violenceque connaît notre société actuelle, lapolice et la gendarmerie étant les pre-mières touchées. Par ailleurs, hier excep-tionnelles, les missions de service publictendent à devenir quotidiennes et les

moyens du ministère de la défense sont deplus en plus utilisés comme supplétifs deceux du ministère de l’intérieur ou decelui des finances en raison du manque demoyens dédiés. Ainsi, on mêle allégre-ment risques et menaces et chacun y va desa communication pour montrer son uti-lité et préserver son format. La marinevante sa participation à l’action de l’Etaten mer en y affectant presque 30 % de sonactivité, l’armée de terre fait du « contrôlede foule » en opération extérieure pour nepas dire qu’elle réalise la même missionde maintien de l’ordre que les gendarmes,l’armée de l’air utilise ses AWACS pourdétecter les flying boats des trafiquantsentre la côte marocaine et l’Espagne. Sicela y ressemble, cela n’est en rien unchant du cygne pour les armées. On nedoit donc pas s’en offusquer mais s’adap-ter.

Les missions utiles ne manquentpourtant pas et, faut-il le rappeler, lesarmées ont pour vocation de défendre lapopulation. Il n’est évidemment pas ques-tion de discuter les priorités gouverne-mentales contre le terrorisme, le dégazagedes bateaux en mer, le trafic de drogue oul’émigration clandestine puisqu’elles ontpour objectif de préserver le bien-être desFrançais. Hier formés comme Drogo aufort Bastiani à défendre le sanctuairenational contre les hordes de chars sovié-tiques prévues de déferlervia la trouée de Fulda, lesmilitaires sont dorénavantemployés à l’extérieur duterritoire pour maintenirla paix – à des degrés dif-férents, l’Afghanistan nepouvant être comparé auKosovo ou à la Côted’Ivoire – et sur le terri-toire pour pallier les manques de moyenscivils de traitement des risques naturels,industriels ou environnementaux. Leurutilité n’est donc pas remise en cause.Seul leur emploi varie et selon des critèresdifférents de ceux de la Guerre froidepour lesquels nombre de militaires se sontengagés. Comment ne pas comprendre cephénomène à l’heure où les frontières duterritoire – mais de quel territoire parle-t-on ? De la France ou de l’Europe ?Assurément de l’Europe ! – sont repous-sées à chaque entrée d’un Etat dansl’Union européenne ! Le phénomène dedate pas d’hier puisqu’en 1998, déjà, lecolonel de Richoufftz se demandait« Pour qui meurt-on ? »3 La guerre, lavraie, se passe désormais bien loin dechez nous et la population n’entend plus,

En couverture

La 27e Brigade d’Infanterie de montagne, (BIM) e(un contrôleur, au brassard blanc) sur le théatre a

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Non, comme disaitPascal, « Le malest bavard et lebien discret ».

L’État, la Nation, le Soldat

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faire un « reset » et de changer de peau !Face au communautarisme, à la perted’autorité de l’Etat, au refus d’intégrationde certaines minorités, au rejet du modèlefamilial traditionnel, à la société deconsommation à tout prix et à la défensepugnace des privilèges acquis, il est diffi-cile de prôner l’adoption de valeurs detolérance, de discipline ou de fraternité.Le décalage est patent. Pour autant, il nefaut surtout pas se retrancher dans unetour d’ivoire. Peut-on dès lors dire quetout oppose société civile et communautémilitaire ? Certes non car l’armée ne peutemprunter un chemin inverse, mêmeparallèle, à celui de la société dont elle estissue. En revanche, on constate des évolu-tions inquiétantes, voire des dérives, quilaissent à penser que le ver est entré dansle fruit. En effet, qui ne s’est pas heurté àun grand silence au bout du téléphone unvendredi après-midi dans un régiment, unbateau ou une base aérienne ? Pourquoi leport de la coiffe n’est-il plus de rigueur ?Pourquoi les uniformes sont-ils si absentsdes rues de nos villes ? Pourquoi un telsilence des autorités militaires vis-à-visdu port abusif par des civils d’uniformes,que ce soit dans la rue ou sur un plateaude télévision ? Faut-il parler de laxismeou d’évolution inéluctable, de grandécart ou d’adaptation nécessaire ?Assurément, la société évolue au rythmedes nécessités du moment, celle des mili-taires aussi et cela est depuis que lemonde est monde.

Alors, en fonction de ce qui vientd’être énoncé, faut-il considérer la situa-tion comme affligeante et crier au « toutfout le camp » ? L’histoire répond à cettequestion. En effet, il y a beaucoup depériodes dans l’histoire de France aucours desquelles la gent militaire s’estsentie embarrassée. Que penser du moraldes militaires de 1895 ballotés pendantl’affaire Dreyfus ? Eux si admirés pourpréparer la revanche contre l’Allemagnese voient divisés et surtout deviennent dujour au lendemain défiés de la populationaprès que le ministère de la guerre s’estenfermé dans son mensonge. Que dire dumoral des troupes pendant la débâcle dejuin 1940 et de leur sentiment après l’ap-pel du Général de Gaulle ? Les militairesdéconsidérés par l’issue tragique d’uneguerre mal préparée doivent choisir entreun pouvoir licite personnalisé par unmaréchal ayant sauvé la France vingt-quatre années plus tôt à Verdun et un sur-saut d’honneur légitimé par un obscurgénéral réfugié à Londres chez un alliés’étant plus ou moins investi à repousser

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l’envahisseur sur le continent. Et queltraumatisme chez ceux d’Algérie devantle choix entre leur serment de garder ledépartement dans le giron national quedéfendent quatre généraux putschistes en1961 et la fidélité à un pouvoir politiquequi le mène tout droit vers l’indépendance ?On pourrait citer nombre d’autres cas deconscience mais ces trois affaires sontvraisemblablement à l’origine d’uneméfiance de la part de l’intelligentsia fran-çaise voire d’un antimilitarisme latent ausein de la population4.

Assurément, le militaire de 2010 n’estpas mis devant de tels choix éthiques ; il ya donc lieu de calmer les esprits et de com-parer ce qui est comparable. Les appels à80 000 démissions dans la gendarmerie,comme on le voit parfois dans les blogscités plus haut, sont en totale dispropor-tion avec la réalité du temps présent. Non,plutôt que de parler de crise violente, ilserait plus raisonnable de parler d’unerupture douce dans les mentalités… assor-tie d’un double grand écart difficilementgérable au quotidien. Or, chacun sait quel’évolution des mentalités d’une sociétéest le phénomène le plus difficile àcontrer. Jusqu’à espérer « une bonne petiteguerre » pour remette les pendules àl’heure, certains jusqu’auboutistes pour-raient faire le pas. Ce n’est pas là queréside le danger. En revanche, le recrute-ment demeurant l’enjeu essentiel de toutearmée de métier, rien ne dit que la situa-tion actuelle remplit les conditions d’unepérennisation sans nuage. Tout simple-ment, l’armée de demain sera celle queméritera la nation. Hier, le militaire étaiten service actif, aujourd’hui, il est davan-tage en service public. La véritable ques-tion consiste à savoir s’il est acceptableque le métier militaire relève désormaisd’un projet professionnel plus que d’uneréelle vocation. La qualité des futurs com-battants en dépendra. �

Colonel Bruno Mignot

1Ce n’est pas toujours le cas, à en voir le résultat desélections législatives qui ont suivi les troubles demai 1968.2 Les entreprises commerciales considèrent quepour une lettre reçue d’un client mécontent qui s’estdonné la peine d’écrire, ce sont soixante clients quile sont réellement.3 Pour qui meurt-on ?, Emmanuel de Richoufftz,ADDIM, 1998 (prix Vauban en 2000).4 Force est de constater que l’antimilitarisme actifest aujourd’hui très discret et par conséquent, qu’iln’est pas source d’inquiétude, sauf à considérer soncaractère passif devant le peu de cas fait par lasociété des militaires quittant l’institution, en parti-culier les officiers supérieurs et généraux.

à la solidarité et au sens de l’effort desmilitaires. Donc ces derniers sontconfrontés à un autre grand écart qui estcelui des valeurs existant entre l’armée etla nation, l’une émanant de l’autre. Etc’est bien là que se situe l’enjeu : l’arméeémane de la nation. A l’heure où, grâceaux médias, l’on vante l’immédiateté, laliberté totale d’expression et la recherchedu moindre effort, comment pérenniser lapersévérance, le devoir de réserve et lesens du service ? Devant la partition de lasociété française en de multiples cha-pelles, le formatage des esprits et lesdommages causés par la pensée unique, lerecours systématique à l’Etat providence,il est difficile de dire à la jeune recrue de

en exercice d’évaluation des démineursafghan, dans la province de Kapisa.

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Né en 1962, le colonel Bruno Mignot est issude la promotion 1983 de l’Ecole de l’air.Pilote de chasse puis de transport et d’héli-coptères, il est breveté de l’enseignementmilitaire supérieur, a servi au Service d’infor-mation et de relations publiques des arméeset au Secrétariat général de la défense natio-nale. Professeur à l’école de guerre de Paris,il a dirigé celle de Yaoundé avant de rejoindrele Commandement de la défense aérienne etdes opérations aériennes. Auteur de deuxouvrages publiés tout deux chez L’Harmattan– Regard d’un militaire sur la société fran-çaise – La République nous appelle (juin2007) et Il était une fois des militaires –Chronique d’une mutation en cours (décem-bre 2009) –, le colonel Mignot porte unregard attentif à la place du militaire dans lasociété depuis près de quinze ans.

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groupe à l’instar de ce que toute sociétérequiert de renoncement de la part de cha-cun de ses membres pour que le vivreensemble demeure possible. Notons toute-fois que chez les militaires, du primat ducollectif dépend bien souvent la survie ducombattant en milieu hostile. En d’autrestermes, la cohésion des armées exige davan-tage d’abnégation que n’en réclame l’har-monie de la société civile car l’exercice dumétier des armes possède la spécificitéd’être un métier où l’on peut être amené àtuer ou à être tué. C’est pourquoi, l’esprit decorps qui règne au sein d’une unité de com-bat est incomparable avec le sentiment d’ap-partenance qu’un salarié peut ressentir ausein d’une entreprise et ceci malgré l’impactque peut avoir une culture d’entreprise surchaque individu qui la compose.

Prendre conscience du sacrifice quesous-entend la cohésion au sein de l’institu-tion militaire, c’est saisir tout le sens durituel militaire. En effet, le sens du cérémo-nial vise à rendre vivant une tradition enhonorant l’individu devant le groupe et ceci,toujours en liaison avec la raison d’être dece groupe : « Vecteur idéal pour le respect etla culture des traditions, le cérémonial mili-taire peut susciter une réflexion personnellede l’individu sur son engagement pourautrui tout en concourant à promouvoirl’image de la collectivité militaire3 ».

Autrement dit, il s’agit de promouvoirl’image de la collectivité via l’individu. Lacohésion au sein des armées signifie doncque la réussite, si elle se focalise sur un indi-vidu, est toujours le fait de la collectivité.En ce sens, cohésion et abnégation sontdeux notions complémentaires pour le bonexercice du métier des armes. De toute évi-dence, l’armée tend à créer une cohésion età donner une identité au groupe via le res-pect de certaines qualités humaines au cœurdesquelles nous trouvons l’abnégation. Cedévouement à une cause qui suppose désin-téressement et altruisme, s’exprime dans lesforces armées via les notions d’obéissance,de disponibilité absolue et de sacrifice de

Parmi toutes les valeurs cardinalespouvant concourir à la définitionde la spécificité militaire, lesnotions de cohésion, de disci-pline, d’abnégation et de sens du

devoir nous paraissent être les plus signifi-catives2.

Lesdites notions, vitales au bon exercicedu métier des armes, sont autant une sourced’identité que de fierté au sein des arméesalors que ces dernières semblent de plus enplus contestées au sein de la société civile.

A l’heure où notre armée est profession-nalisée, il importe donc de s’interroger surla portée réelle de ces dernières afin demieux comprendre si celles-ci doivent fairel’objet d’une adaptation à la société ou sileur sens profond échappe finalement auxpréjugés de notre époque. En fait, c’est bienla question du sens et de la reconnaissancede la notion d’autorité qui se pose ici. End’autres termes, le serviteur de l’Etatœuvrant sous l’uniforme et le citoyenlambda s’entendent-ils sur l’importance àaccorder à l’autorité ?

La cohésion et la discipline permettentle maintien et l’unité d’un même corps. Ence sens, ces dernières peuvent être perçuescomme le ciment qui lie les éléments fonda-teurs du moral des armées. En effet, forceest de constater que la cohésion et la disci-pline rendent possible l’esprit de corps enentretenant chez chaque militaire le goût dela dévotion au groupe. C’est pourquoi, onpeut dire que ces dernières impliquent leprimat du collectif sur l’individuel, logiquecontraire à l’idéologie individualiste sem-blant dominer la société civile françaisecontemporaine. A ce titre, la cohésion vise àrenforcer l’estime de l’individu à hauteur dela dévotion que celui-ci portera au bien-êtredu groupe.

Par ailleurs, la cohésion et la disciplineexigent de l’individu un certain renonce-ment au niveau de l’expression de sa singu-larité afin que rayonne le groupe. Ainsi, lacohésion réclame du militaire une certainedose d’abnégation au nom de la survie du

De la place des valeurs militaires au sein de la société civile :le citoyen, le soldat et l’individuà l’heure de la professionnalisation des arméespar le Commissaire capitaine Romain Petit 1

du Groupement des écoles d’administration de l’armée de l’air (GEAAA)

Cet article est extrait de la revue « Penser les Ailes Françaises » n° 21.Avec l’aimable autorisation de la rédaction en chef et de son auteur.

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soi. Qu’est-ce à dire ? Tout d’abord, quel’abnégation se traduit par le sens de l’obéis-sance. Obéissance à l’ordre donné quiimplique respect de la hiérarchie et sens duvertical4. Or ce sens de la verticalité estcontraire à l’horizontalité dominante au seinde la société civile. En effet, force est deconstater qu’aujourd’hui l’amalgame le pluscomplet se fait entre démocratisation etnivellement5. Ce goût du nivellement, queNietzsche aurait qualifié de nihilisme actif,voit sa matérialisation via la prédominancedu thème de l’absence de sens que traduisentles expressions zéro mort, tolérance zéro,zéro défaut, libido zéro, risque zéro…

Il y a derrière ce champ lexical de la nul-lité faite reine, la trace d’une absence de res-ponsabilité et donc par extension, la marquede l’infantilisation de notre société qui passetrès vite d’un tout est égal à un tout m’estégal. Or, l’institution militaire signe le refusde l’indifférence du sens qui caractérisenotre société de consommation car derrièrecette indifférence c’est la mort et le sacrificeinutile qui apparaît et l’abnégation requisechez le soldat ne l’est pas à titre gratuit.Beaucoup reste à communiquer sur le sensde l’obéissance chez le militaire qui, biencompris, signifie finalement responsabilitéassumée6. Notons enfin que l’abnégationchez le militaire est présente au sein de savie quotidienne tant il est vrai que la dispo-nibilité implique non seulement un systèmed’astreinte mais aussi de départ en opéra-tions extérieures qui signifie pour chaquesoldat d’être séparé d’avec sa famille demanière fréquente et récurrente.

C’est pourquoi, on peut dire que l’abné-gation du militaire ne se comprend pas sansle sens du devoir qu’elle sous-entend. En cesens, le sens du devoir qui caractérise si for-tement la spécificité militaire est une notionde moins en moins compréhensible au seinde la société civile. L’une des principalescaractéristiques du sens du devoir pour lemilitaire tient à la primauté de la bonne exé-cution de la mission sur toute autre considé-ration. Ce primat de la mission s’accom-

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La spécificité militaire,les notions de cohésion,de discipline,d’abnégation et de sensdu devoir nousparaissent être les plussignificatives…« La majesté du devoirn’a rien à faire avec lajouissance de la vie ».

pagne d’un très fort sens des responsabilitésqui se décline sous la forme de la prise encompte des possibles ne nuisant pas au bienêtre des subordonnés et des populationsciviles. En ce sens, le devoir du soldat fran-çais s’inscrit dans le respect du droit de notrepays aussi bien que du droit internationalhumanitaire. Ainsi, le militaire est bien uncitoyen à part entière en ceci qu’en tantqu’individu, il adhère aux règles ainsiqu’aux finalités de la Cité qu’il a pour mis-sion de défendre voire de représenter lors demissions à l’étranger . Le sens du devoirchez le militaire est semblable à cette exi-gence qui conduit l’individu à dépasser sesfaiblesses et ses opinions pour devenir uncitoyen, c’est-à-dire un homme responsableau service du bien être dela cité dont il mérited’être un des membres.C’est pourquoi, à l’heureoù chacun veut ériger sescroyances en dogme sansrien assumer de la res-ponsabilité de ce qu’im-plique pareil exercice dela liberté, le militaire faitfigure d’exception carincarnant des valeursqu’il se doit de servir enles faisant siennes via ledépassement des préju-gés de son époque. Serviravec loyauté son paysnécessite de la part de celui qui se destine àpareil destin un sens moral aigu doubléd’une intelligence exercée dans le sens d’unemystique de l’abnégation que le penseur rhé-nan Maître Eckhart appelait sens du détache-ment8. La correspondance établie avec unconcept d’essence religieuse se justifie en cesens qu’en France depuis la IIIe République,l’Ecole et l’armée, via la transmission dusavoir et l’apprentissage de la disciplineainsi que du service de l’Etat, ont crée unenouvelle forme de sacerdoce laïc basésur le catéchisme de l’instruction civique. End’autres termes, depuis la IIIe République en

France : « Un Dieu catholique, particulariste[…] était remplacé par un Dieu séculier : lapatrie et ses symboles vivants, l’armée et ledrapeau9 ».

Dernier reliquat de cette époque, le sensdu devoir chez le soldat s’exerce au traversde ce qui lui est encore inculqué commeétant le plus important de tous les devoirs, àsavoir : le devoir envers la patrie10. Apparentanachronisme que ce sacerdoce qui met lesoldat face à l’incompréhension d’une jeu-nesse qui préfère servir des devoirs qu’elleentend se créer. Or, les devoirs que se donnela jeunesse possèdent cette caractéristiqueque pour être, dans la majorité des cas, axéssur l’humanitaire, ces derniers tendent versune forme renouvelée de générosité et de

fratrie. Reste que cettegénérosité, au demeurantfort louable, a ceci d’em-barrassant qu’elle neprend pas en compte lenécessaire devoir dedéfense permettant l’ex-pression de cet élan defratrie. En effet, sans per-sonne pour assurer lapermanence de ce devoirde défense, il n’y auraitbientôt plus en France depossibilité de définir lesnouveaux devoirs dignesd’être ceux d’une nou-velle génération, tout

simplement parce qu’il n’y aurait plus deFrance. De fait, sans devoir s’imposant àl’ensemble pour le bien de tous, pas dedéfense et donc pas de nation.Reconnaissons néanmoins que la réalité dutype de devoir dont nous parlons ne seconjugue que très rarement avec le mot plai-sir tant en général : « La majesté du devoir n’arien à faire avec la jouissance de la vie11».

Par ailleurs, il y a dans l’expressiondevoir de défense une dimension sacrifi-cielle qui, bien que ne s’accordant pas avecl’hédonisme caricatural de notre époque,n’en n’est pas moins réelle et digne du plus

profond respect. Notre époque semble avoirperdu à ce point le sens du sacrifice néces-saire au bien d’une nation, qu’elle ne s’inter-roge même pas sur ce qui conduit des mil-lions de personnes à glorifier des héros vir-tuels tel le général Maximus au service del’empereur Marc Aurèle dans le filmGladiator12, alors qu’elle ignore sciemmentle sacrifice de certains de ses enfants allantrisquer leur vie aux quatre coins de la pla-nète pour le renom de la France et sa prospé-rité13. Le patriotisme n’est pas une maladiehonteuse, il diffère du caractère belliqueux etexclusif du nationalisme14. Le patriotisme15

en France ne va pas sans un goût de l’univer-sel contenu dans les notions de Liberté,d’Egalité et de Fraternité qui forment ladevise idéale de notre pays. Or, chacune deces notions est propre à faire rêver tous lespays où le peuple désire devenir souverain.Mais cette souveraineté a un prix, c’est celuidu sacrifice qu’elle exige et qui s’appelle ledevoir de défense.

En d’autres termes, un peuple qui ne sedéfend pas lui-même n’est plus un peuplesouverain, c’est un peuple mis sous tutelle,un peuple d’enfants ou d’« adulescents »comme le veut le néologisme consacré. Il y adonc un enjeu civique de taille qui caracté-rise notre époque ; celui qui consiste à récon-cilier l’individu et le citoyen au sein de notresociété : « Un humanisme bien tempérépourrait nous garantir contre leserrements d’hier et d’aujourd’hui. Romponsles associations faciles : revendiquer l’éga-lité de droits de tous les êtres humains n’im-plique nullement de renoncer à la hiérarchiedes valeurs ; chérir l’autonomie et la libertédes individus ne nous oblige pas à répudiertoute solidarité ; la reconnaissance d’unemorale publique n’entraîne pas inévitable-ment la régression au temps de l’intolérancereligieuse et de l’Inquisition16».

Au cœur de cette réconciliation se jouel’avenir de notre société et la possibilitémême que perdure esprit et devoir dedéfense au sein de notre pays. Si l’uniformeimpose neutralité, abnégation et loyalisme,

La cohésionau sein des armées

signifie doncque la réussite,si elle se focalisesur un individu,est toujoursle fait de

la collectivité.

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le fait qu’il fallait aimer sa patrie, se dévouer àcette dernière, obéir à ses lois et comprendre ceque la France attendait de chaque citoyen. A cesujet lire : Brigitte Krulic, op. cit., p.103.

11 Emmanuel Kant, Critique de la raison pra-tique, 1788, livre I, chapitre III, trad. Picavet,Paris, PUF, p.93.

12 Ridley Scott, Gladiator, 2000.13 Dans le même ordre d’idée, on ne peut être

que frappé par l’amnésie qui touche le cinémafrançais contemporain ne produisant que trèsrarement des films évoquant le courage ou lagrandeur de certains épisodes de notre histoirecollective. Notons que nous ne parlons pas decinéma à vocation propagandiste mais bien plutôtd’un cinéma de qualité de celui ayant donné lejour à des films tels que L’armée des ombres deJean-Pierre Melville, La ligne de démarcation deClaude Chabrol ou bien encore Lacombe Luciende Louis Malle ou plus proche de nous Indigènesde Rachid Bouchareb.

14 Même si dans le cas français, le nationa-lisme n’est pas une notion aisée à définir. Ainsi, sil’on se réfère à l’ouvrage de Raoul Girardet Lenationalisme français, il y aurait eu pas moins dequatre types de nationalismes différents sur notreterritoire entre 1871 et 1914. En ce sens, le natio-nalisme d’expansion mondiale de Ferry s’opposeau nationalisme de rétraction continentaledéfendu par Clemenceau, ces deux derniers sedistinguant du nationalisme boulangiste qui seraradicalisé par Maurras et Barrès définissant unnationalisme de repli et de protection contre desmenaces extérieures (l’expansion allemande) etcontre des menaces intérieures (cosmopolitisme ;groupes d’influence). Notons enfin que l’arméesera la seule référence commune dont se réclame-ront tous ces nationalismes durant cette période.

15 Le patriotisme ne doit pas être confonduavec le chauvinisme, qui est une manifestationagressive du sentiment de fierté d’appartenir à unpays, ni avec le nationalisme qui est une idéologiepolitique. Selon la célèbre formule du Général deGaulle : « Le patriotisme, c’est aimer son pays.Le nationalisme, c’est détester les autres ».

16 Tzvetan Todorov, Nous et les autres, Laréflexion française sur la diversité humain , Seuil,2001, p.523.

17 Sur ce point nous renvoyons le lecteur auxanalyses d’Hannah Arendt développées dans sonouvrage La Crise de la culture.

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de fragilisation de la nation si les devoirs ducitoyen s’estompent et que l’armée ne parti-cipe plus de la normalisation de ces devoirsvia l’exemplarité, et non la singularité, de saspécificité. Dès lors, l’importance primor-diale du lien unissant armée et société civile,lien garant du pacte social et de l’avenir dela République française, n’en est que plussacrée. �

Commissaire capitaine Romain Petit

1 Docteur en histoire, le commissaire capi-taine Petit est titulaire d’un master II en philoso-phie, en défense et en droit public.

2 Cf. article 1 de la loi du 24 mars 2005 por-tant Statut général des militaires (SGM) reprisaujourd’hui au sein du Code de la défense art.L.4111-1.

3 Commandant VANDENBOGAERDE, « Lacohésion, ciment de nos armées », Penser lesailes françaises, n°5, février 2005, 80 p., p.62.

4 Par verticalité, nous voulons parler de ceque Maurice Merleau-ponty nomme transcen-dance active. Autrement dit, constitution de maliberté par tension vers la constitution de cettedernière via l’arrachement à la naïveté de l’atti-tude naturelle qui est perception non conscientede soi. A ce sujet lire : Maurice Merleau-ponty,Phénoménologie de la perception, Paris,Gallimard, 1945, 531 p.

5 John Rawls dénonce cette symétrie abusivefaite entre égalité et justice qui finit par ne plus res-pecter les mérites de chacun : John Rawls, LaJustice comme équité, Paris, La Découverte, 2003.Lire aussi : Dominique Schnapper, La Démocratieprovidentielle, Essai sur l’égalité contemporaine,Paris, Gallimard, « NRF essais », 2002.

6 Lire sur ce point l’article 8 du SGM de 2005.7 Ainsi que le rappelle le code du soldat.8 Nous faisons ici référence au sermon Du

détachement du mystique rhénan. A ce sujet lire :Maître Eckhart, Œuvres de Maître Eckhart,Sermons et traités, Paris, Gallimard, 1942.

9 EugenWeber, La fin des terroirs, La moder-nisation de la France rurale 1870 1914, Paris,Fayard, 1983, p.485.

10 Le programme d’instruction civique envigueur dans les années 1910 mettait l’accent sur

le citoyen qui revêt ce dernier a besoin de lareconnaissance de la nation. La spécificitémilitaire appelle pour exister un plébiscitequotidien de la société qu’elle fait sermentde défendre. Mais pour que cela soit, lemétier de soldat doit être compréhensible enson fondement. Or, la spécificité militairerepose à la fois sur un modèle d’autorité tra-ditionnelle et sur un modèle d’autoritélégale-rationnelle où la compétence prime lacoutume, d’où la difficulté d’expliciter latension fondatrice de la condition du mili-taire qui repose sur la contrainte acceptée.

Le militaire, de par la spécificité de sonstatut, incarne l’idéal de l’individu au ser-vice du citoyen via le primat accordé, defait, au bien-être de la collectivité sur lebien-être personnel. Pour le soldat de laRépublique, discipline ne signifie pasabsence de distance critique tout commeabnégation ne rime pas avec masochisme.Le soldat est au service de l’autorité del’Etat tant que ce dernier demeure soumisaux services des principes démocratiquesqui le fondent. Le militaire français n’estpas un mercenaire agissant au nom d’inté-rêts pécuniaires, son obligation de désinté-ressement ainsi que sa vocation de servirl’idéal de nos valeurs démocratiques est àl’origine du respect que peut lui témoignerla nation.

Reste que s’il n’y a pas entente sur unenormalité civique qui doit être le propre dechaque citoyen, on ne pourra bientôt plusparler de spécificité militaire mais desociété militaire tant cette dernière sera dis-tincte de la société civile. Il y a là un risquede fragilisation du lien civique qui rassem-ble la spécificité militaire et l’exigencecitoyenne. Autrement dit, il existe un risque

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de ClaudeChabrol et de

Jean-PierreMelville,évoquant

le courage oula grandeurde certainsépisodesde notrehistoire

collective.

Notre époquesemble avoirperdu à ce pointle sens dusacrifice néces-saire au biend’une nation,qu’elle nes’interrogemême pas sur cequi conduit desmillions depersonnes àglorifier deshéros virtuelstel le généralMaximus auservice del’empereur MarcAurèle dans lefilm Gladiatorde Ridley Scott.

De la place des valeurs militaires au sein de la société civile

L’État, la Nation, le Soldat

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«Une éthique militaire pour un monde meilleurvie et à son intégrité physique. Ces exi-gences se heurtent aux réalités : celles ducombat, avec l’ivresse meurtrière qui peuts’emparer des combattants ; celles aussi despectacles insoutenables qui peuvent appe-ler à la vengeance ou aux représailles.

Or, dans ces situations concrètes, ce nesont pas les grands principes qui sont le res-sort de l’action. L’ultime ressort, parfois leseul, c’est la force de cohésion du groupe.Elle repose sur la « fraternité d’armes », celien qui unit aussi bien les camarades entreeux, que ceux-ci à leurs chefs, et grâceauquel se développe une exceptionnelle

confiance collective. Maisc’est, bien sûr, pour lemeilleur ou pour le pire.

C’est pourquoi le rôledes chefs est déterminant.Il leur revient de capter laconfiance, d’abord par leurcompétence, mais aussipar un exercice de l’auto-rité combinant une néces-saire fermeté avec uneexemplarité sans faille etune attention bienveillanteportée à chacun de leurssubordonnés. Ainsi pour-

ront-ils les former et les commander desorte que soient dominées les pulsions dehaine et de meurtre.

Il leur revient aussi, dans ces situationsterribles où il n’est pas de bonne solution,de cultiver le discernement et le caractèrequi leur permettront de choisir la moinsmauvaise et de décider, dans leur pleineliberté d’hommes.

Pour conclure…Pour un militaire, œuvrer pour un

monde meilleur, c’est concilier la nécessité,parfois, d’user de la force avec l’exigencedu principe d’humanité. Pour cela, le rôledes chefs est primordial.

La conscience de leurs immenses res-ponsabilités en la matière et les expériencespositives qu’ils peuvent en avoir ne doiventtoutefois pas les aveugler. Le pouvoir exor-bitant qui est, de fait, le leur, est soumis,pour ne pas courir le risque d’être dévoyé, àune double injonction : une subordinationstricte du militaire au politique, garant dubien commun, - des liens étroits à cultiveravec la société civile, dont l’armée n’est quela délégataire dans des valeurs partagées. Ily va, là aussi, de l’édification d’un mondemeilleur. �

Général d’armée (2s)Jean-René BACHELET

Une éthique fondée sur le principed’humanité.

La conscience de l’unité du genrehumain s’est imposée progressivementau cours des siècles. Paradoxalement,

on peut penser que l’ampleur des régres-sions barbares du XXème siècle et l’horreurqu’inspirent des images relayées par lesmoyens de communication modernes ontcontribué à élargir cette pleine conscience àce que l’on appellera le principe d’humanité :Tous les hommes, quels que soient leur race,leur nationalité, leur sexe, leur âge, leur opi-nion, leur religion, appartiennent à une com-mune humanité et chacun a un droit impres-criptible au respect de sa vie, de son inté-grité, de sa dignité.Ce principe, qui se situe au cœur du biencommun de notre monde désormais global,se décline sous trois aspects :• l’universalité de l’homme• la valeur de la personne humaine, de savie, de son intégrité, de sa dignité

• l’exigence que nous avons d’œuvrer pourun monde meilleur.

L’armée : une institution d’Etat,détentrice de la force des armes.

L’armée est une organisation détentricedu pouvoir que lui donnent les armes dontelle est équipée. Autrement dit, du redouta-ble pouvoir de provoquer la destruction et lamort, Elle relève d’un Etat, sinon ce n’estpas une armée, mais une bande ou unemilice. Son caractère hors normes en faitl’une des expressions les plus fortes du pou-voir de cet Etat. Or, la fonction première del’Etat est d’assurer la protection descitoyens face aux violences du monde.

L’armée est ainsi, au service de cet Etat,le moyen le plus significatif de détourner et,si nécessaire, d’affronter et de vaincre cesviolences.

Mais comment l’usage de la force quecela suppose, avec sa capacité de destruc-tion et de mort, peut-il être compatible avecl’exigence de service du bien commun,subordonné au « principe d’humanité » ?

Autrement dit, à quelles conditionsl’emploi de la force armée est-il légitime ?Telle est la question à laquelle doit répondrel’éthique militaire. Légitimité du recours àla guerre. Cette question s’est posée depuisdes siècles.

La réponse élaborée en Occident dès leMoyen Age trouve aujourd’hui un regaind’actualité. Le recours à la guerre est légi-time,• si l’autorité qui en décide est elle-mêmelégitime,• si l’on a épuisé tout autre moyen de parve-

nir à ses fins,• si l’intention est droite, c’est-à-dire quel’objectif est bien le retour à la paix et nonpas quelque autre but caché,• si les moyens mis en œuvre sont à propor-tion du péril à combattre,• si les dégâts occasionnés ne risquent pasd’être supérieurs à ceux que l’on veut éviter,• si, enfin, il y a des chances raisonnables desuccès. Or, dans la période récente, on a dis-tingué, des « opérations autres que la guerre», avec des militaires armés pour la seuleautodéfense, généralement sous égide del’ONU.• des opérations de guerre,avec la mise en œuvre d’em-blée de moyens de destruc-tion considérables.L’expérience a montré l’ina-nité du concept.En effet, dans le premier cas,la « force », impuissante faceaux violences déchaînées,ainsi qu’on a pu le voir enBosnie dans les années 92-95,trahit par défaut les valeursqu’elle prétend défendre.

Dans le deuxième cas,avec l’ampleur des destructions et des« dégâts collatéraux », on les trahit par excès.

En fait, l’action militaire est une : c’esttoujours, potentiellement au moins, l’usagede la force à la mesure des violences à com-battre, du plus bas niveau d’intensité, auplus élevé si nécessaire. Mais une forcedosée, maîtrisée, ni trop, ni trop peu.

Ainsi, les conditions de la légitimité dela guerre rappelées ci-dessus sont-elles plusque jamais d’actualité ; pour s’en convain-cre, il suffît de penser à la funeste guerred’Irak en cours.

Légitimité dans la conduitede la guerre.

A supposer que la guerre soit légitime,encore faut-il qu’aux niveaux d’exécution,les comportements des militaires n’enta-chent pas cette légitimité par leur cruauté ouleur barbarie.

Le « droit des conflits armés » d’au-jourd’hui, ratifié par toutes les nations dumonde, a redonné vigueur, là aussi, à l’idéalmultiséculaire d’une « guerre sans haine ».Il peut se résumer en deux exigences :

Les belligérants doivent avoir le soucid’épargner ceux qui ne portent pas lesarmes, autrement dit les populations civiles ;• L’adversaire doit être respecté ; lorsqu’ilest désarmé, blessé ou prisonnier, cerespect dû à sa dignité d’homme s’étend à sa

Le « droit des conflitsarmés » d’aujourd’hui,ratifié par toutes lesnations du monde,a redonné vigueur,

là aussi,à l’idéal multiséculaire

d’une« guerre sans haine ».

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ACTUALITÉS MILITAIRES

Né en 1943 à Tunis, Philippe Seguin est décédé à son domicileparisien le 7 janvier dernier, à la suite d’un accident cardiaque.Ses obsèques ont été célébrées quatre jours plus tard en l’église

Saint-Louis des Invalides par le cardinal-archevêque de Paris,monseigneur André Vingt-Trois. En présence de sa famille, duPrésident de la République accompagné de son épouse, du premierministre et de la plupart des membres du gouvernement, de nom-breux responsables politiques, comme les deux anciens Présidents dela République, les présidents du Sénat et de l’Assemblée nationale etdes membres de l’opposition, des personnalités de la culture, de lajustice, de la presse… qui ont pris part à ce dernier adieu au présidentde la Cour des comptes, fonction qu’il occupait depuis 2004.

A la fin de la cérémonie, le Président de la République dans sonéloge funèbre, a souligné les vertus républicaines de l’homme poli-tique et du haut fonctionnaire que fut ce grand serviteur de l’Etat, tra-vailleur infatigable qui fut ministre, président de l’Assemblée natio-nale et premier président de la Cour des comptes à laquelle il aredonné sa véritable dimension ainsi que le rôle et la place qui luireviennent parmi nos institutions.

BiographiePhilippe Séguin, né le 21 avril 1943 à Tunis, est mort

le 7 janvier 2010 à Paris, il fût un haut fonctionnaire et unhomme politique français.

Gaulliste social, il est ministre des Affaires sociales etde l’Emploi durant la première cohabitation (1986-1988).Partisan emblématique du « non » au référendum sur letraité de Maastricht, il est président de l’Assembléenationale de 1993 à 1997. Président du Rassemblementpour la République jusqu’en 1999, il se porte candidat àla mairie de Paris en 2001, mais les divisions de la droitecontribuent à son échec face à Bertrand Delanoë.

Premier président de la Cour des comptes de 2004 àsa mort, Philippe Séguin, grâce à sa notoriété, a redonnéde la visibilité à cette institution, en intensifiant le nom-bre de rapports et en lançant une importante réformedes juridictions financières.

Son père, l’aspirant Robert Séguin combattit au seindu 4ème régiment de tirailleurs tunisiens pour la Libérationde la France, fut tué à l’âge de 23 ans, en septembre1944, à Clerval (Doubs), alors que Philippe était âgé d’unan. Il lui rendra hommage lors de son premier discours deprésident de l’Assemblée nationale. Pupille de la nation,il s’inscrit au lycée Carnot à Tunis. À l’indépendance de laTunisie, sa mère, Denyse Séguin Daniele, institutrice,décide de rentrer en France pour vivre à Draguignan(Var) et Philippe poursuit ses études à l’École normaled’instituteurs du Var, puis de Nîmes (Gard) où il passe sonbaccalauréat (philo).

Licencié es lettres à la Faculté des lettres d’Aix-en-Provence, il est ensuite diplômé d’études supérieuresd’histoire et diplômé de l'Institut d'études politiquesd’Aix-en-Provence en 1967, il en est devenu le présidentdu conseil d’administration de septembre 2007 à sa mort.Il intègre ensuite l’ENA, promotion « Robespierre »(janvier 1968 - mai 1970) et entre à la Cour des comptesen juin 1970, tout d’abord en tant qu’auditeur deseconde classe ; en décembre 1971, il devient auditeur depremière classe.

> Un demi-siècle plus tard, maire d’Épinal et député desVosges, il parvint à convaincre le ministre de la DéfenseFrançois Léotard de rebaptiser le 170 ème régiment d’infan-terie, qui tient garnison à Épinal, en 1er régiment de tirail-leurs. Ce fut fait le 1er mai 1994. Les traditions de l’Arméed’Afrique étaient relevées, et le 1er Tir possède sa nouba(musique), ses tenues de tradition nord-africaines et sonbélier. À l’époque, les régiments d’infanterie mécaniséepossèdaient des chars AMX-30 et l’un d’entre eux portaitle nom d’aspirant Séguin.

> MémoireHommagede la Nationà Philippe Seguin

Le cercueil recouvert du drapeau français, porté par dix tirailleurs,sortant de l’église Saint-Louis, est entré dans la cour d’honneur desInvalides sur La marche funèbre de Frédéric Chopin.

DRSIRPA

DRSIRPA

DRPRÉSIDENCEFRANÇAISE

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AC

TUA

LITÉS

Le capitaine Fabrice Roullier estdécédé de ses blessures le mardi 12janvier 2010 matin. Il avait été griè-

vement blessé la veille, en milieu dematinée, alors qu’une section de l’ar-mée nationale afghane (ANA) et sonOMLT française étaient prises à partiepar des insurgés au cours d’unepatrouille à pied dans le villaged’Alasay.

Agé de 39 ans, le capitaine FabriceRoullier (né le 11.03.1970 à Caen),après avoir effectué son service mili-taire en tant qu’aspirant au 21e régimentd’infanterie de marine (21e RIMa) en1995, avait décidé de s’engager endécembre 1996 comme ORSA (officierde réserve en situation d’activité). Ilavait alors rejoint le 9e régiment dechasseurs parachutistes (9e RCP) àPamiers – qui deviendra le 1er RCP en1999 – où il servira en tant que chef desection jusqu’à l’été 2002.

Promu au grade de capitaine le1er juillet 2002, le capitaine Roullier estmuté au 3e RSMA (Cayenne- Guyane)où il sert deux ans comme officieradjoint d’une compagnie. Durant lesquatre années suivantes (été 2004 – été2008), il revient en métropole et rejointle groupement de camp de Mourmelon.Il y effectue d’abord un remarquabletemps de commandement à la tête de la3e compagnie stationnée à Sissonne,avant de servir en tant qu’officier trai-tant au Centre d’Entraînement desBrigades (CEB) de Mailly.

Depuis le 1er juillet 2008, le capi-taine Roullier servait au bureau emploides forces au sein de la cellule projec-

tion de la 1re brigade mécanisée (1re BM)de Châlons-en Champagne. Au cours deces quinze années de services, le capi-taine Fabrice Roullier, officier expéri-menté, avait été engagé dans de nom-breuses opérations extérieures : deuxfois au Liban (1998 et 2008), au Tchad(septembre 1999 – février 2000), auGabon (2001).

Particulièrement apprécié par seschefs comme de ses subordonnés, lecapitaine Roullier était un officier exi-geant, pragmatique et chaleureux. Sesqualités tant professionnelles qu’hu-maines l’avaient tout naturellementamené à être désigné pour servir au seindes Operational Mentoring and LiaisonTeams (OMLT) en Afghanistan.

Il s’y était préparé de façon trèsassidue pendant près de neuf mois (dejanvier à septembre 2009) avec une cin-quantaine d’autres soldats de la 1re bri-gade mécanisée (1re BM), suivant unepréparation opérationnelle approfondiedurant laquelle les efforts avaientnotamment porté sur les missions àremplir avec l’armée afghane, le com-bat en altitude, le déplacement en mon-tagne, le tir et le secourisme, les spéci-ficités du théâtre afghan ou encore letravail en multinational. Le capitaineRoullier avait rejoint l’Afghanistan le21 septembre 2009.

Titulaire de la médaille d’or de laDéfense nationale (agrafe troupes demarine et missions d’assistance exté-rieure) et de la de la médaille Outre-Mer (agrafe Liban et Tchad), le capi-taine Fabrice Roullier était marié sansenfant.

Le soldat de 1ère classe Enguerrand Libaert,chasseur alpin au 13ème Bataillon dechasseurs alpins de Chambéry, est

mort pour la France en service commandédans la vallée d’Alasay, en Kapisa.

Lors de la mission d’accompagne-ment d’un convoi logistique qui rejoignaitun poste avancé de l’armée Afghane,l’unité de protection à laquelle il apparte-nait a été engagée dans une embuscadeorganisée par les insurgés Talibans, aucours de laquelle il a été mortellementtouché par un tir d’armes légères. Cestypes d’accrochages se multiplient mal-heureusement depuis l’annonce parl’OTAN de l’envoi de nouveaux renfortsdans la région de Kapisa.

Célibataire de vingt ans, engagé volon-taire pour cinq ans, le soldat de1ère classe Enguerrand Libaert avait signé uncontrat en octobre 2008 et avait rejoint lesmontagnes afghanes en décembre 2009.

Quarantième soldat de France à mou-rir depuis le début de l’intervention fran-çaise en 2001, il faisait partie de cesjeunes engagés volontaires courageux etaltruistes, emprunts de valeurs morales etciviques et d’un sens du devoir peu com-mun qui avaient choisi la voie del’Institution militaire pour servir leurPays.

Il nous appartient à jamais de lui ren-dre, ainsi qu’aux autres, un profond hom-mage pour son choix et de faire en sorteque son sacrifice suprême ne soit ni vainni oublié car, curieusement, l’anagrammede son nom est « Liberta », ce qui, sur leversant transalpin des Savoies veut direliberté, cette liberté qu’il a défenduejusqu’au sacrifice de sa vie.

Le soldat de 1ère classe EnguerrandLibaert a été promu Caporal-chef etdécoré de la croix de chevalier de laLégion d’honneur à titre posthume par lePrésident de la République.

> BiographieHommage auLieutenant colonelFabrice Roullier (1er BM) > Hommage

au soldat de 1er classeEnguerrand Libaertdu 13e BCAde Chambéry

DRTIM

Avec la mort au combat du capitaineFabrice Roullier, officier sous contrat,c’est l’ensemble du corps des officiersqui est concerné. Sous le feu,il n’y a plus que des hommes.Le sang versé se charge de gommerla différence des origines et la mesquineétroitesse des préjugés.Seule la multiplication des talents mis encommun contribue à sauver des vies.

Le capitaine FabriceRoullier, agé de 39 ans

est décédé de sesblessures le 12 janvierdernier. Il a été promu

lieutenant-colonelet décoré de la Légion

d’honneur par lePrésident de la Répu-

blique, à titre posthume.

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profitent bien peu. Prendre ses repas dansla base américaine Phoenix (où est logéEpidote) est surréaliste par l’abondancede ses produits, tous importés des Etats-Unis, et ses écrans plans sur les murs pas-sant en boucle les émissions de la chaînedes forces armées US (1/3 de base-ball,1/3 de football et 1/3 de conseils et slo-gans militaires), univers aseptisé dont lesAfghans sont absents sauf pour le net-toyer. Outre son caractère égoïste, cetarchipel combine trois autres défauts : ilest intimement associé à un gouverne-ment et une administration corrompus, ilest multinational, avec ce que cela sup-pose comme « usines à gaz », et il est sousdomination d’une culture militaire améri-caine, dont on connaît l’inadéquation à cetype de conflit.

L’organisation de la formation desofficiers afghans, cœur de la missiond’Epidote, est un bon exemple de ce quepeut donner cette organisation. Même siles Français sont plutôt leaders dans cetteformation, les ordres sont donnés par unorganisme conjoint Coalition-Ministèrede la défense afghan dominé par lesAnglo-saxons. Le résultat est un empile-ment de périodes de formation. De l’ESMau CHEM, un saint-cyrien suivra septpériodes de ce type, là où le cursus del’officier afghan, dans une armée, quin’est qu’une grosse infanterie et surtout

est en guerre, en comprend neuf, avectoutes les difficultés que cela pose pourlui de venir à Kaboul à chaque fois, sanslogement et avec une maigre solde.Durant ces différentes périodes de forma-tion, il recevra des manuels qui ne sontque des traductions intégrales d’énormesmanuels américains, réalisées (à prixd’or) par la société privée MPRI (quis’occupe aussi de la formation, essen-tielle, des commandants de bataillon). Audelà de la volonté sincère d’aider lesAfghans, cette galaxie de la formation estaussi un champ de bataille feutré entreAlliés. Les Canadiens, qui veulent donnerdes gages après leur retrait annoncé deKandahar, mènent ainsi une campagnesecrète pour dominer la future universitéde défense afghane.

Le pire est que les officiers qui sortentde cette machine à former sont ensuitegérés par le ministère de la défenseafghan. Pour, entre autres, les raisons pra-tiques évoquées plus haut, les stagiairessont originaires de Kaboul et ne deman-dent qu’à y rester, quitte à « acheter » leurposte. Le facteur ethnique est égalementomniprésent et intervient dans toutes lesdécisions ou presque (j’ai vu des sta-giaires pashtounes se plaindre d’avoirreçu des calculatrices plus petites quecelles données aux Hazaras). On seretrouve ainsi avec un décalage énorme

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TRIBUNE LIBRE

Je me suis rendu à Kaboul du 5 au15 octobre, invité par l’opérationEpidote afin de prononcer desconférences à l’équivalent du CIDet du CHEM afghan (soit au total

sept officiers généraux et vingt colonels)et suivre, avec eux, le stage de contre-insurrection de trois jours organisé par lesAméricains. Le principal intérêt de mamission a été d’échanger avec ces offi-ciers afghans mais aussi de rencontrer,outre le personnel d’Epidote, le chef decorps du Battra, des officiers des OMLTet de certains membres français du QGISAF. Mon regret est de ne pas avoir pume rendre en Kapisa, mais je suis encontact régulier avec le bataillon surplace.

La formation de l’arméenationale afghane

La Coalition apparaît comme uneimmense machine tournant un peu surelle-même et souvent pour elle-même, enmarge de la société afghane. Le QG del’ISAF (2000 personnes) et les différentesbases de Kaboul forment un archipelfermé sur l’immense majorité de la popu-lation. Les membres de la Coalition sedéplacent en véhicules de bases en basescomme de petits corps étrangers, blindéset armés. Pour les Afghans, ces basesconstituent des oasis de prospérité dont ils

DRDICOD

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L’organisation dela formation desofficiers afghans,cœur de la missiond’Epidote, est unbon exemple de ceque peut donnerce dispositif.

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Impression de Kaboul

Le principal intérêt de cette mission a été d’échanger avec ces officiers afghans mais aussi de rencontrer,outre le personnel d’Epidote, le chef de corps du Battra, des officiers des OMLT et de certains membres français du QG ISAF.

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entre le corps des officiers formé àKaboul et celui qui combat dans les bri-gades et kandaks. Et encore, les officiersdésertent-ils peu par rapport aux sous-officiers et militaires du rang (3% contrerespectivement 12% et 34 % !). Au total,l’ensemble du système de formationde l’armée afghane apparaît commeune machine à faible rendement.L’investissement humain et matériel(pourtant très faible par rapport auxdépenses induites par les actions de com-bat) est démesuré par rapport au résultatobtenu, alors que l’on baigne dans uneculture guerrière et que la ressourcehumaine est plutôt de qualité. On ne per-met pas aux Afghans de combattre à leurmanière, en petites bandes très agressives(c’est-à-dire comme les rebelles qui nousavons en face de nous) tout en ayant dumal à en faire des bataillons et des bri-gades manœuvrant à l’occidentale.

On est donc en droit de s’interrogersur la réalisation du programme de multi-plication par deux voire trois d’ici à 2013demandé par le général Mac Chrystal.L’idée est évidemment louable, tant il estvrai que rien ne remplace les hommesdans ce type de guerre, mais où trouvera-t-on les afghans pour encadrer et les coali-

ÉPIDOTE : Il s’agit de la formationdes militaires de l’ANA.Sous commandement américain etintégrée à ENDURRING FREEDOM,elle comprend pour la partie françaiseun détachement d’instructionopérationnel de 40 militaires.- Carte d’Afghanistan extraite de TIM.

afghans (soit un total d’environ 200 à 300millions de dollars par an, dans uneguerre qui en coûte plus de 40 milliardsaux seuls contribuables américains) pourd’une part, diminuer sensiblement le tauxde désertion et d’autre part attirer lesguerriers qui se vendent au plus offrant(pour l’instant les Talibans). Mais il estvrai que personne ne demande vraimentleur avis aux officiers de l’ANA, commelorsqu’il a été décidé d’échanger lesincrevables AK-47 dont les Afghans maî-trisent le fonctionnement dès l’enfance,par des M-16 trop encombrants pour eux.

La guerre à l’américaineMa plus grande surprise a concerné

les Américains. J’avais constaté à plu-sieurs reprises il y a presque vingt ans, lamédiocrité tactique de leurs petits éche-lons d’infanterie2 mais j’étais persuadé deleur progrès considérable après desannées de combat en Irak et enAfghanistan. Les témoignages de plu-sieurs officiers insérés dans des opéra-tions américaines tendent à prouver que jeme trompais et que les critiques de l’ana-lyste (américain) William Lind3 étaientvalides lorsqu’il dénonçait il y a peu la

compensation de cettemédiocrité par la puissancede feu, auto-entretenue parla jeunesse et le turn-overdes recrues. Finalement,d’un point de vue tactique,les méthodes américaines nesont guère différentes del’époque de la guerre duVietnam (à l’exception dumoral des troupes qui resteélevé) et dont on connaît lesnombreux effets pervers. Au

sein d’une culture afghane féodale, guer-rière et mystique, cette puissance de feuécrasante est comme un Midas qui trans-forme en héros ceux qui s’opposent à elle,en martyr ceux qui en sont victimes et envengeurs les proches de ces martyrs.Inversement, ceux qui se protègent der-rière elle et refusent le combat rapprochéapparaissent comme des lâches. Bien évi-demment, et malgré les innombrables pré-

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sés pour « mentorer » cette armée dilatée1 ?La tentation est alors très forte de dimi-nuer considérablement les durées desstages de formation des hommes (la for-mation initiale des militaires du rang pour-rait passer de 20 à 8 semaines) au risqued’un effondrement de laqualité, déjà assez aléa-toire. On évoque même lasolution d’un service mili-taire, ce qui effraie beau-coup de monde.

Les généraux afghansavec qui j’évoquais cettequestion considèrent quela ressource humaine estsuffisamment abondantepour fournir les effectifsnécessaires, à conditiond’augmenter très sensiblement les soldes.Ils sont sidérés par le décalage entre lesdépenses faramineuses des coalisées et lafaiblesse de la solde des soldats afghans(le coût d’une sortie moyenne d’un Rafaleen Afghanistan (50 000 euros x 4 heures)représente la solde mensuelle d’unbataillon afghan), d’autant plus qu’ilexiste un « marché de l’emploi guerrier ».Il suffirait probablement de doubler, etpourquoi pas tripler, la solde des militaires

Ils sont sidéréspar le décalage

entre les dépensesfaramineusesdes coalisées

et la faiblesse de lasolde des soldats

Afghans

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n’ait pas pris elle-même les choses enmain à la fin de 2001, éventuellementsous l’autorité morale du roi Zaher (à lamanière du couple Mac Arthur-Hiro Hitoau Japon en 1945), au lieu de faire appelaux seigneurs de la guerre et à Karzaï.L’action militaire continuation d’une poli-tique corrompue ne peut qu’être corrom-pue elle-même. Tous réclament donc uneaction ferme de la Coalition sur l’admi-nistration. Le deuxième pilier de la vic-toire, selon eux, viendrait de l’arrêt totaldu soutien pakistanais aux mouvementsrebelles. Ses deux conditions (considéra-bles) réunies, il sera facile, selon eux, desoumettre les mouvements nationaux, aumoins celui d’Hekmatyar. Le djihad inter-national d’Aï Qaïda, déjà moribond, s’entrouverait encore affaibli, et quant auxcentaines de mouvements locaux, ilsn’ont pas la masse critique pour contestervraiment le contrôle de l’Etat central.Cette « pakistanophobie » entraîne d’ail-leurs une certaine schizophrénie dans lecorps des officiers supérieurs, souhaitantune armée suffisamment puissante pours’opposer à la fois au Pakistan et auxrebelles intérieurs. Ils ne voient pas d’in-compatibilité entre ces deux formes d’ar-mée, malgré leur passé de moudjahidins.

L’énergie de la fusionD’un point de vue tactique, on voit bien

également toutes les difficultés des petitesarmées occidentales « tertiairisées ».Comme dans les entreprises occidentalesmodernes, les fonctions de commande-ment, d’encadrement et de conseil tendentà prendre le pas sur le combat, quiconcerne finalement directement très peud’hommes et à qui on fait prendre lemoins de risques possibles. Les bataillons

cautions (qui du coup en réduisent consi-dérablement l’efficacité), cette dépen-dance au feu et notamment aérien conduitrégulièrement à des bavures catastro-phiques, d’autant plus facilement exploi-tées médiatiquement qu’il n’y a pas decontre-propagande. Avec le temps, l’effri-tement du soutien de l’opinion publiqueet, ce qui va de pair, avec la sensibilitécroissante aux pertes, conduit mécanique-ment à une plus grande distanciation del’ennemi mais aussi de la population,jusqu’au rejet final. La bavure de Kunduzle 4 septembre dernier, lorsque lesAllemands ont demandé aux Américainsde détruire deux camions citernes détour-nés par les rebelles et offerts par ces der-niers à la population, est symptomatiquede cette spirale négative. Les officiersafghans, assez choqués, ne comprennentpas que les Allemands n’aient pas envoyéune unité terrestre pour aller récupérer cesciternes, apparemment si importantes, etqu’ils n’aient pas compris qu’ellesseraient entourées de civils4.

Cette manière de faire la guerre à dis-tance est incontestablement perdante àterme et toute la volonté de la directiveMac Chrystal est d’enrayer cette spirale« vietnamienne », mais il s’agit là d’uncombat à mener contre la culture de sapropre armée. Ce combat a été gagné enIrak, il n’est pas évident qu’il le soit enAfghanistan.

Les FrançaisLes Français, qui conservent une

bonne image5, paraissent coincés au seinde cet ensemble complexe, et, jusqu’à laformation de la Task force La Fayette,agir sans cohérence. Il est très étonnant deconstater le décalage entre la situationentre les deux zones occupées par lesGTIA français. En Surobi, les combatssont très rares, en Kapisa, ils sont inces-sants. Il est vrai que la densité militaireest plus importante dans le premier cas(40 000 habitants) que dans le second (aumoins 350 000) mais cela n’explique sansdoute pas tout. Il est certain en tout casque la situation en Kapisa est plus diffi-cile que prévu et que le calme qui a suc-cédé à l’action du 27e BCA était un leurrepuisque jamais les attaques contre lesFrançais n’ont été aussi nombreusesqu’aujourd’hui.

Le chef des armées ayant refusé toutrenfort, il est à craindre une nouvelledégradation de la situation à l’été 2010.Conscient de l’impossibilité de contrôlertoute sa zone avec ses moyens limités, le3e RIMa se concentre sur une action indi-recte concentrée sur la construction desroutes et le repoussement des rebelles quiveulent s’y opposer, sans chercher à lestraquer et les détruire (à l’exception deschefs radicaux et/ou extérieur à la zone).Cette approche a fait l’unanimité des offi-ciers afghans à qui je l’ai présenté maiselle reste une posture défensive.

De son côté, l’opération Epidote,pourtant essentielle, ne dispose que d’unbudget de 700 000 euros (dont 450 000consacrés à la location d’une vingtaine devéhicules que l’on aurait pu acheterdepuis longtemps6). Beaucoup deFrançais ont le sentiment d’une opérationde guerre menée sans vision à long terme,à bas bruit et à bas coût, sorte de guerred’Indochine en modèle réduit.

Stratégie afghaneII faut être conscient que cette guerre

sera longue et difficile, mais qu’elle estgagnable ne serait-ce que parce que lesTalibans sont largement détestés. Elle nepeut probablement être gagnée qu’à l’af-ghane et donc avec les Afghans. Encorefaut-il leur demander leur avis.

Avec une grande franchise, tous lesofficiers afghans rencontrés se plaignentde la gestion politique de cette guerre, necomprenant d’ailleurs pas que la coalition

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TRIBUNE LIBREImpression de Kaboul

DRCYNTHIAGLOCK/DICOD

Secteur de la vallée de Tizin. Cette guerre sera longue et difficile, mais elle estgagnable ne serait-ce que parce que les Talibans sont largement détestés…

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restent ainsi des « corps étrangers », àtous les sens du terme, d’autant moinsgreffés dans le milieu qu’ils changent aubout de quelques mois.

Des solutions simples existent pour-tant qui permettraient une beaucoup plusgrande efficacité grâce à une meilleurefusion avec le milieu humain.L’association de la compétence tactiquedes cadres occidentaux et de la connais-sance du milieu des guerriers locaux atoujours donné d’excellents résultats tac-tiques, dans les guerres au milieu despopulations, jusqu’à la bataille de Bagdaden 2007. Dans ce cas, pourquoi ne pasengager des Afghans dans nos unitéscombattantes, à la manière des compa-gnies « jaunes » de nos bataillons enIndochine. L’idée de prendre des Afghansdirectement sous contrat et encadrés pardes Français, non seulement ne choquepas les officiers afghans mais les enthou-siasme plutôt, à condition que les soldesne soient pas trop supérieures à celles del’ANA. On pourrait ainsi, par exemple,former à moindre coût au moins une sec-tion de reconnaissance afghane par GTIAou, plus efficace encore, des « comman-dos de chasse » franco-afghans. On peutencore faciliter la « greffe » du corps fran-çais dans le corps afghan, soit en formantdes officiers français des affairesafghanes, parlant le dari et connaissantparfaitement un district, soit, au contraire,en prenant sous contrat des officiersafghans. Une autre idée pourrait consisterà inclure une structure SMA au sein desFOB. L’adaptation réactive ne doit pasconcerner que les équipements, elle doitconcerner aussi nos méthodes.

Colonel Michel Goya

1 Le COFAT éprouve déjà du mal, semble-t-il, àtrouver suffisamment de volontaires.

2 En l’occurrence l’infanterie des Marines aucours de trois exercices communs.

3 William Lind, The priée ofbad tactics,www.military.com, 24 février 2009.

4 Détail intéressant, il m’a fallu plusieurs minutespour expliquer le pacifisme allemand aux Afghans,le concept de pacifisme leur étant étranger et le motn’existant pas en langue dari.

5 Déclaration d’un colonel afghan : « II n’ya quedeux contingents qui respectent vraiment la popula-tion : les Turcs et les Français ». Un ancien moudja-hidin est venu également me dire qu’il n’avait pasoublié l’action des médecins français lorsqu’il com-battait avec Massoud.

6 Mais les fonds ne sont pas pris sur les mêmes bud-gets selon qu’il s’agit d’une location ou d’un achat,ce qui explique la persistance de cette aberration.

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HQ KFOR

« Press AffairsOffice ».

Kosovo

Désigné pour assurer leposte de « chef de la celluleMedia Brief » inséré auPress Affairs Office (PAO) duHQ KFOR à Pristina,le capitaine Tillette deClermont tonnerre del’EMAT/ SIRPAT/Images a étémis en place le 21 janvier2009 pour une durée de6 mois. Sa mission a pris finle 21 janvier 2010.

La cellule Medias brief, insérée ausein du PAO « Press AffairsOffice » du HQ de la KFOR dePristina, est composée de deuxofficiers : son chef (poste fran-

çais) et un adjoint du grade de lieutenantou capitaine (poste italien).

Très proche conseiller du chef du PAO,le chef de cellule Médias brief est respon-sable de divers objectifs pour le compte duPAO/KFOR mais aussi pour celui du géné-ral REPFRANCE en tant que conseillermédias:

• création des éléments de langagede la KFOR par la production de« Talking Points » dérivés en « Key mes-sages ». Ces éléments créés à Pristina sontsystématiquement liés à une chaine devalidation interne au HQ/KFOR, maisaussi à l’état major de niveau supérieur deNaples, voire du niveau de SHAPE. Leséléments de langage sont principalementdestinés aux forces présentes sur le terri-toire du Kosovo. Ils font l’objet de nom-breux ajustement dans tous les domaines(la KFOR au Kosovo, la réduction destroupes, la KSF,….).

• réponses aux questions posées

par les médias (TV, Radio ou Presseécrite) de Pristina, mais aussi du niveauinternational. Le traitement de ce genre dedossier est relativement délicat. Il néces-site une parfaite coordination avec le chefdu PAO, mais aussi avec le JEC/Psyops,voire d’autres bureaux de l’état-major.

• maintien du contact avec le JOC(Joint Operation Center), salle opéra-tion, qui permet de sentir, de se tenir aucourant de la situation opérationnelle, devivre l’activité sur le terrain en fonctiondes événements.

• maintien d’un contact journalieravec les PIO (Press Information Office)de « Task Forces » dans tous les domainesqui intéressent la cellule Média brief.

• avoir un contact journalier avec leniveau supérieur qu’est le PAO de SHAPEpar le biais d’une conférence téléphoniquematinale et hebdomadaire.

• assurer des compte renduspapiers hebdomadaires (agenda Médiabrief et rapport pour Naples) avec leniveau supérieur pour faire part des activi-tés de communication de la KFOR, duniveau du HQ/KFOR mais aussi de celuides « Task Forces ».

• préparer et suivre les actions decommunication sur le terrain lors desexercices majeurs qu’organise leJ3/CONOPS. De nombreuses réunionspermettent de connaître l’enjeu de cesobjectifs d’entrainement, d’accueillir sur leterrain les médias pour les faire participeraux événements d’entrainement des forces.Le retour de presse est positif pour la force.Ces actions sont généralement coordon-nées avec les PIO de « Task Forces ».

• réaliser les Press release, Mediaadvisory qui permettent aux médias de

Une autre facette de lacommunication opérationnelle

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suivre l’actualité de la KFOR. Comptetenu des réserves nombreuses d’élémentsde langage, des renseignements donnéspar les FRAGO (Ordre Opération), et descontacts avec les autres PIO de « TaskForces », cette tache est assez aisée. Letravail combiné avec la cellule analyse duPAO pour la traduction en albanais et enserbe et le NMIC (centre de presse enville) pour la diffusion est fondamental.Le retour de presse, notamment écrite, estbon tant dans le fond que dans la forme,mais aussi en terme de réactivité.

• participer en tant qu’officier duPAO aux exercices d’entrainement del’état-major du HQ/KFOR, les CATEX.Ils reviennent normalement une fois parmois et sont adossés à des sujets touchantà la réalité du terrain et du Kosovo.

• assurer la préparation de diapo-sitives d’actualité du Kosovo ou inter-nationales en vue de la présentation heb-domadaire à 18h00 lors de la réunion de« l’Evening Update », devant l’ensembledu staff de l’état-major.

• réaliser un compte rendu hebdo-madaire de presse à destination dugénéral REPFRANCE. Ce rapport seconstruit tout au long de la semaine (lematin, en cours de journée et le soir) parl’étude des comptes-rendus de presse(Morning, Sumary et EveningMonitoring) produits par la cellule analysedu PAO. Ce compte-rendu est résumé surun document de deux à trois pages, pro-posé au comité de lecture du samedi aprèsmidi présidé par le REPFRANCE, encompagnie de ces principaux conseillers(POLAD/CONSRENS/CONSECO/FRENIC et MA2). Il est adressé à l’EMACOM en fin de semaine, avec d’autres élé-ments attenants tels statistiques, rapportdes activités médiatiques franco-française,de temps à autre un article sur le pays.

• mettre en œuvre un documentdédié à l’information interne (Le petitCanard du KFORIEN) du personnel fran-çais inséré ou non, vivant sur le quartier deFilm City.

• accueillir, accompagner les voyagesde presse français quand ils viennent sur lethéâtre du Kosovo. Le chef de la celluleMédias brief ne suit que ceux qui intéres-sent directement le REPFRANCE.

Quelques commentaires s’imposentpour compléter ce panorama.

La pratique de la langue anglaise (écrit,lu et parlé) est absolument nécessaire.

Le travail intellectuel de traductiondans un sens comme dans l’autre, la com-préhension du discours lors des meetings,la compréhension par l’interlocuteuradverse sont des facteurs qui en cas deméconnaissances peuvent altérer le bonfonctionnement de la cellule Media brief.

L’image de linguiste à l’aise dans sondiscours est très importante vis-à-vis de larelation interalliée. Dans ce domaine, lesFrançais n’ont en aucun cas à rougir del’état de pratique de la langue anglaise. Decette bonne connaissance dépend sérieuse-ment la réactivité d’appréciation et de pro-duction au profit de la mission, en particu-lier dans la relation aux journalistes sur leterrain ou dans leurs questions.

La mise à disposition d’une passerellede traduction directement incluse dans lelogiciel de Word 2003 est un atout incom-parable. S’il ne doit pas servir exclusive-ment de facilitateur, il permet une correc-tion et un apprentissage très utile pour toututilisateur.

La connaissance du théâtre duKosovo est primordiale.

Dans le cadre de sa MCP, le personnelaffecté sur ce poste doit impérativement sepréparer plusieurs mois avant pour mieuxappréhender sa mission. Le passage auCERT, le contact préliminaire avecl’ENSOME, le passage au DPSD et laprise de consignes à l’EMA/COM ont étéde gros atouts pour la réalisation de cettemission. Ces derniers n’excluent pas le

travail personnel qui passe par larecherche d’informations par le biais descanaux internet (site de la KFOR, sitecanadien ‘opération de paix’ riche en

informations à jour, sitedes journaux locaux,….),des lectures diverses delivres politiques ou d’his-toire du pays.

Les médias sontbien présents auKosovo. Outre lesorganes nationaux etquelques agences privées,il y a de plus en plus decorrespondants de grandsvecteurs tels Reuters,AFP, AP, ……

Chez certains le pro-fessionnalisme est bien instauré, pour laplupart ils apprennent encore leur métier.D’une manière générale, le journaliste estassez timide dans ses questions.

Dans le domaine des équipements, lesagences sont très bien équipées avec dumatériel léger (caméras A1 ou Z1, peu deXDCAM).

La réaction à la mise en ligne ou à ladiffusion de l’information captée estbonne, voir immédiate pour certainscomme Kosovo Live (pratiquement entemps réel).

Toutes les grandes agences ont leursite qui est alimenté de façon très correcte.

La transcription de l’information estassez fidèle et peu de corrections sontapportées après diffusion, voire aucune.

Les conditions de vie au Kosovo, enparticulier sur le site de Film city sont sanséquivalent à celles connues sur d’autresthéâtres d’opérations extérieures.

Les moyens de tous ordres sont pré-sents et permettent de travailler dans d’ex-cellentes conditions.

La connaissance des alliés est incom-parable. Il est totalement permis de ne passe dévaluer de ses compétences dans letravail en milieu OTAN.

Cette mission comme chef de la cel-lule Media Brief aura été bénéfique danstous les domaines. Elle aura permis d’enressortir grandi dans l’apprentissage desmétiers de la communication opération-nelle en abordant une autre facette liéeprincipalement à l’utilisation et la mise enœuvre du « bon mot ».

Capitaine Hervé TILLETTE de CLERMONTTONNERRE - Officier Rang 1997

30 • L’Épaulette n° 170 • avril 2010

TRIBUNE LIBRE

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HQ médias en Opex, TV, Radio ou Presseécrite avec pratique de la langue anglaise.

Une autre facette de la communication opérationnelle

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Alors que nous sommesentrés dans une périodede forts changementstant stratégiquesqu’institutionnels,la connaissance desstructures et des modes defonctionnement desorganismes de l’Etat etterritoriaux n’est que peuprise en compte dans laformation des officiers.L’appropriation d’unsolide savoir dans cedomaine permettrait deparfaire l’efficience desofficiers amenés à servirdans les organismescentraux et présenteraitun intérêt opérationnelmajeur.

Au fur et à mesure que la paci-fication s’affirme, le pays secultive, les marchés se rou-vrent, le commerce reprend.Le rôle du soldat passe au

second plan ; celui de l’administrateurcommence ». Ces instructions duGénéral Gallieni à Madagascar en 1898trouvent toute leur actualité aujourd’hui.En effet, les opérations menées actuelle-ment par les armées françaises sontcomplexes. Elles recouvrent un voletmilitaire mais aussi sécuritaire voirepurement civil. Elles exigent donc de lapart des officiers des connaissances quivont bien au-delà de la seule instructionmilitaire. Ceux-ci doivent posséder uneconnaissance approfondie du fonctionne-ment et des mécanismes décisionnels desstructures administratives étatiques et ter-ritoriales. Est-ce le cas aujourd’hui ?

L’interaction entre monde civil etmilitaire est devenue la norme. Nousassistons depuis quelques années à unemodification significative de la conflic-tualité. La croissante complexité descrises a imposé une évolution desméthodes pour parvenir à leur règle-ment. La doctrine des armées occiden-tales a évolué d’un traitement spécifi-quement militaire vers une approcheglobale1 de la gestion des conflits.Désormais, l’engagement militaire estintégré dans un faisceau d’actions denatures diverses (économique, politique,sécuritaire, humanitaire, etc…). C’est laconvergence des efforts de l’ensembledes acteurs, civils ou non, qui permetd’obtenir la normalisation d’une situa-tion. Le militaire reste cependant celuiqui intervient en premier pour garantirun niveau de sécurité satisfaisant maisaussi pour agir face aux urgences huma-nitaires. Déployé en Irak en 20032 pourpacifier la région de Mossoul, leGénéral Chiarelli, commandant la 1èredivision de cavalerie américaine, a faitformer son état-major par la mairied’Austin (Texas) afin que celui-ci dis-

pose des connaissances nécessaires pourgérer une municipalité. Cette initiativelui permit, après avoir sécurisé larégion, de rétablir les fonctions essen-tielles de la vie courante (eau, électri-cité, administration) et de gagner « lescœurs et les esprits ». Les opérationsextérieures, mais également cellesconduites sur le territoire national, met-tent en évidence la nécessité d’une coor-dination étroite entre structures mili-taires et civiles, soulignant ainsi l’im-portance d’une connaissance réci-proque.

De même, l’interaction avec lasociété civile est le paradigme dominantdans le fonctionnement quotidien desarmées. La recherche de l’optimisationdu fonctionnement ainsi que la réduc-tion du format ont conduit à accroître lenombre des personnels civils dans laDéfense (civilianisation) ou à sous-trai-ter certaines tâches (alimentation, blan-chisserie, sécurité des emprises) dans lecadre de l’externalisation. La « normali-sation » du fonctionnement de laDéfense est totale. L’essentiel de sesparticularismes, budgétaires ou ceux liésaux ressources humaines ont disparu, lesarmées obéissent aux mêmes règles quel’ensemble de l’administration (LOLF3,code des marchés publics). Elles ontadopté des méthodes de managementimportées du monde de l’entreprise.Cette tendance est accentuée par lesréformes en cours. La Revue généraledes politiques publiques (RGPP) accé-lère le processus d’uniformisation desministères. La nouvelle réforme de laDéfense initiée par le Livre blanc de2008 accroît la coopération interminis-térielle.

L’ouverture au monde civil est doncpermanente pour les armées d’au-jourd’hui. Récemment le général d'ar-mée Georgelin, chef d’état-major desarmées, indiquait que: « si nous voulonsque les armées soient performantes, ilfaut que les élites militaires connaissentparfaitement leur monde mais aussi lesmondes qui interagissent avec lui ». Ilsoulignait ainsi la nécessité pour lesofficiers de posséder les connaissancesindispensables pour agir efficacementdans un contexte de coopération civilo-militaire en pleine mutation.

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•••

Le Sigem, séminaire interarmées desgrandes écoles militaires, à lieu à Parischaque année en mars à l’EM, l’affiche 2010.

«

« Adaptons la formation des officiers ! »« La valeur de l’homme d’action à tous les degrés décuples’il sait s’extérioriser, garder le contact de toutesles manifestations humaines, ne pas se spécialiserdans son compartiment. »

Maréchal Lyautey

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Face à ces évolutions, force est doncde constater que le contenu de l’ensei-gnement militaire n’a que peu évolué. Ilreste centré sur « le cœur de métier »l’action militaire, et se déroule principa-lement en interne. La prise en compte decette transformation de la Défense restenégligée au profit de l’adaptation de laformation opérationnelle aux conflitsd’aujourd’hui. Cela ne semble pourtantpas antinomique !

Il est par conséquent nécessaire defaire évoluer la formation des officiersafin qu’ils puissent répondre pleinementaux défis qu’attendent les armées et laNation.

Le système de formation militairefrançais est efficace et reconnu tant enFrance qu’à l’étranger. Des adaptationssont nécessaires et doivent permettre, demanière pragmatique et ciblée, de don-ner à des officiers les outils et lesconnaissances utiles pour mener à bienleurs missions.

Il paraîtrait présomptueux de donnerici des solutions à cette problématique.Les enjeux sont multiples et toute hypo-thèse mériterait des études poussées. Onpeut cependant d’ores et déjà identifierdes champs d’action possibles.

Premièrement : la connaissance dufonctionnement de l’Etat et des struc-tures administratives territoriales. Ilconviendrait de donner aux officiers desbases théoriques et pratiques solidesdans ce domaine. Une telle formation,destinée essentiellement aux officiersd’état-major tactiques et opératifs, per-mettrait de faciliter la coopération entreunités militaires et organismes civils(ONG, missions civiles de l’ONU) agis-sant dans le cadre de missions de stabi-lisation ou de secours aux populations.

Deuxièmement : la maîtrise des pro-cessus décisionnel en interministériel.Destiné aux officiers brevetés amenés àservir en administration centrale, ils’agirait de les former aux processus,théoriques et réels, de prise de décisionde la haute administration. L’objectif est

de fournir les « armes » utiles pourmener les combats « du temps de paix »dans les domaines clés tels que les res-sources humaines, les finances ou lesprogrammes d’équipements.

Enfin : la constitution de réseauxd’influence. Un tel dispositif permettraità la fois d’accroître la capacité de coo-pération et de renforcer le lien armées-Nation entre les élites du pays. Deuxpistes pourraient être envisagées. D’unepart, l’ouverture de certains stages,comme le CID, à des cadres civils(diplomates, fonctionnaires, journa-listes) d’autre part, le renforcement desaffectations en mobilité extérieures(MOBEX)4 qui représentent un vecteurde rayonnement et de connaissancemutuelle.

Ces propositions ne sont que desaxes de réflexions. La mise en place detels aménagements devrait faire l’objetd’études approfondies afin de ne pasalourdir un plan de formation déjàimportant pour les armées.

Compléter la formation des officiersen donnant une connaissance solide desstructures administratives et de leurfonctionnement concret semble crucialen cette période caractérisée par le chan-gement. C’est l’un des moyens les plussûrs de permettre aux chefs militaires demener à bien les missions qui leurs sontconfiées aujourd’hui, missions qui se

déroulent dans un environnement mou-vant et couvrent un spectre d’actionstoujours plus vaste. En poursuivant laréflexion, on peut même se demanders’il ne serait pas nécessaire de doternotre pays d’une structure intégrée de lacoopération interministérielle, sorted’EMA des opérations civilo-militaire,ce qui exigerait de pouvoir y affecter descadres civils et militaires maîtrisant lessavoir-faire dans ce domaine et habituésà travailler ensemble.

En outre, l’ensemble de la sociétéfrançaise retirera les bénéfices d’un ren-forcement des interactions entre cadresmilitaires et civils. Non seulement, lesarmées verront leur rayonnement favo-risé; de plus larges échanges avec lasociété dont elles sont issues contribue-ront à une diffusion accrue des idées etdes valeurs de l’institution militaire.Mais surtout, le monde civil s’enrichirade l’expérience, de la capacité d’adapta-tion et de réforme des officiers et auraainsi la possibilité de redécouvrir lesqualités fondamentales de l’institutionmilitaire.

En cette période difficile où notrepays s’interroge sur son identité et sur lapérennité de ses valeurs fondatrices, estplongé dans une crise économique quifragilise la société toute entière et estconfronté à un défi sécuritaire, favoriserde tels échanges devrait permettre à laNation de se réapproprier certainsrepères fondamentaux. Cet enrichisse-ment mutuel pourrait contribuer à ren-forcer la cohésion et la sécurité desFrançais.

CBA Arnaud de RichoufftzEMIA stagiaire CID

1Voir Livre blanc sur la défense et la sécuriténationale (p 58).2Lire à ce sujet l’article « Démocratie 101 » duLcl GOYA dans les Cahiers du CESAT n°6 - octo-bre 2006.3LOLF : Loi organique relative aux lois definances votée en 2001, qui régit les procéduresbudgétaires de l’ensemble des ministères.4Discours d’ouverture de la 17ème promotion duCollège interarmées de défense (CID) le 15 sep-tembre 2009.

32 • L’Épaulette n° 170 • avril 2010

TRIBUNE LIBRE« Adaptons la formation des officiers ! »

•••

L’affiche 2006 du Sigem, avait pour thème« La préparation de l’avenir au Mindef ».

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Messieurs les généraux, Messieursles présidents et représentants d’as-sociations,Messieurs les aumôniers,Mesdames et Messieurs les offi-ciers, sous-officiers, d’active, deréserve et retraités,Mesdames et Messieurs les gen-darmes adjoints,Mesdames et Messieurs les person-nels civils,Mesdames et Messieurs,

Le directeur général a été cematin, comme un certain nom-bre de gendarmes, appelé parles nécessités du service – ilaccompagne le ministre de l’in-

térieur en Corse et regrette évidemmentde ne pouvoir participer à cette célébra-tion si importante qui nous voit ressaisirtous les ans ce qui nous rassemble. Jesais qu’il a ce matin une pensée pournous tous qui le soutenons chaque jourdans son action.

Il n’est bien sûr pas le seul gen-darme à évoluer aujourd’hui loin de sesbases pour les impératifs du service – etje n’oublie pas, mon cher Jean-Marc,les gendarmes projetés en Afghanistandans le cadre d’une mission aussi com-plexe que délicate qu’ils accomplirontavec toute la rigueur qui nous caracté-rise ; je n’oublie pas non plus ceux quiservent sur d’autres théâtres lointains etsensibles : en Irak, en Géorgie, commedans un certain nombre d’autres régionséloignées ils font prévaloir tous lesjours, dans un contexte parfois troublé,les valeurs de notre institution. Je lesassocie, ainsi que leurs familles, à cettecélébration de cohésion.

Il y a un an mon cher Jean-Marc uncertain nombre d’inquiétudes affleu-raient, de bonne foi, dans l’esprit decelles et ceux qui voyaient derrière leschangements en cours, un amoncelle-ment de risques et d’obstacles : déva-luation de notre identité, fusion larvéeavec la police, disparition de nos liensavec la communauté militaire, étrangle-ment budgétaire, amputation de nosmissions principales, démantèlement denotre système d’arme, dangers encou-

rus pour l’Etat lui-même...Je pourrais poursuivre longtemps

cette litanie de doutes qui s’expli-quaient essentiellement à la fois parl’attachement viscéral des gendarmesactuels et anciens à leur gendarmerie, etpar l’incertitude inhérente aux périodesde changement.

Nous étions il y a un an au milieu dugué. Pessimistes et optimistes s’y dis-putaient, les premiers en prédisant unenoyade immédiate, les seconds en secroyant déjà ou toujours sur la rive.

Nous étions bien au milieu du gué etnous sommes aujourd’hui sur la rive –sans nous être noyés, sans rien avoirperdu ou abandonné de notre héritage.Parmi les obstacles qu’on nous annon-çait, un certain nombre ne se sontjamais manifestés et ne se manifeste-ront pas ; d’autres sont apparus et ontété surmontés. D’autres sont en coursd’examen, dans d’excellentes condi-tions, par l’ensemble des acteursconcernés.

Et nous voilà, unis, confiants, dansl’intégrité de nos moyens, au rendez-vous de cette Sainte Geneviève – la pre-mière pour la gendarmerie au sein duministère de l’intérieur.

Je n’ignore rien des grésillementsqui demeurent – sache, mon cher Jean-Marc, qu’ils ne nous parasitent pas, pasplus qu’ils ne nous éloignent de notremission, de notre chemin. Nous tenonsnotre place au sein de l’architecture desécurité et de défense – rien que notreplace mais toute notre place, et nouscontinuons à avancer sans nous laisserdéstabiliser.

Comme elle a révélé aux Parisiens

qui doutaient, que leur destin n’étaitremis dans aucune autres mains que lesleurs, Sainte-Geneviève rappelle unefois par an à la gendarmerie que sondestin est remis entre ses mains.

En cette fin d’année 2009, la routede la gendarmerie apparaît tracée d’unefaçon très claire :

• tracée d’abord par la loi votée letrois août qui donne à notre institutiontoute sa place dans le paysage de lasécurité intérieure,

• tracée ensuite par les modalités toutà fait satisfaisantes, je tiens à en témoi-gner, des conditions concrètes de notreintégration au ministère de l’intérieur,

• tracée enfin par la confiance quenos concitoyens placent en nous et dontles responsables politiques se font régu-lièrement l’écho à tous les niveaux.

La loi sur la gendarmerieLa loi sur le gendarmerie traduit

l’entière reconnaissance que la Nationvoue à une de ses plus anciennes insti-tutions. Cette loi nous permet d’évoluersereinement dans l’espace qu’elle nousdétermine :

• nous nous y retrouvons d’abordparce qu’en nous associant étroitement àsa préparation, le gouvernement et le par-lement ont permis qu’elle soit la plusreprésentative et la plus fidèle possible ;

• nous nous y retrouvons ensuiteparce qu’en réaffirmant l’existenced’une force de police à statut militaireprésente sur l’ensemble du territoireelle dessine une gendarmerie conformeaux valeurs qui la fondent – une gendar-merie dont le statut et les missions sontrepris à la lettre dans un texte législatifqui a su capter son esprit ;

• nous nous y retrouvons enfin parcequ’en nous plaçant sous l’autorité duministre de l’intérieur elle nous confèreen droit la place que nous occupionsdepuis longtemps en réalité au sein del’architecture rénovée de sécurité inté-rieure. Elle consacre notre rôle majeurde force de sécurité intérieure.

Si le législateur a si bien su ressaisiravec cette loi le dénominateur communde nos missions et de nos valeurs, c’estd’abord grâce à l’engagement quotidiendes gendarmes :

34 • L’Épaulette n° 170 • avril 2010

ACTUALITÉS MILITAIRES«Allocution du général de corps d’armée Jacques Mignauxà l’occasion de la Sainte-Geneviève 2009

DRSIRPA

GENDARMERIE

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• un engagement quotidien qui a sugagner, dans la continuité des années, laconfiance de la population, en travail-lant pour elle et avec elle à sa sécurité,

• un engagement quotidien dontl’exécutif et le corps législatif, qui enmesurent chaque jour la qualité, n’onteu de cesse de rappeler l’importance etla grandeur,

• un engagement quotidien dont lesens s’éprouve et se conforte chaquejour – sens militaire, sens du territoire,sens du droit et sens du service.

Les excellentes conditions denotre intégration au ministèrede l’intérieurCet engagement trouve toute sa

place au sein d’un ministère en ordre debataille pour faire baisser la délin-quance.

Signe fort de cette intégration ausein de notre nouveau ministère, ledirecteur général, comme tu l’as souli-gné, s’est installé lundi avec son cabinetplace Beauvau, à proximité immédiatedu ministre. Ce projet d’installationplace Beauvau est contemporain duprojet de loi relative à la gendarmerienationale. Dans une forme à la fois émi-nemment symbolique et extrêmementconcrète, il s’agit bien pour la gendar-merie de venir occuper la place que leParlement et le Gouvernement lui ontdésignée. C’est ce que le ministre avoulu souligner au cours d’une cérémo-nie et d’une allocution riches de sens.

La gendarmerie est doncaujourd’hui partie intégrante d’ungrand ministère de la sécurité inté-rieure, où travaillent en véritable syner-gie l’ensemble des forces et des admi-nistrations dédiées à cette mission fon-damentale. Elle y conserve toute sa spé-cificité de force armée, comme l’a rap-pelé le ministre la semaine dernière lorsde la séance plénière du CFMG. Encette première allocution du ministre del’intérieur en clôture d’une session duCFMG, il a redit son attachement trèsfort à notre mode de concertationancrée dans la communauté militaire.

La confiance des responsablesde notre paysC’est dans ce contexte que la gen-

darmerie doit continuer à gagner laconfiance dont elle bénéficie à ce jour :

• elle bénéficie de cette confiancegrâce à la qualité des résultats qu’elle aobtenus dans la lutte contre la délin-

quance depuis plusieurs années – elledoit faire encore baisser l’insécuritédans les zones dont elle a la charge ;

• elle bénéficie de cette confiancegrâce à la proximité qu’elle a su main-tenir avec la population au travers deses missions de sécurité et de souverai-neté - elle doit développer encore cetteproximité ;

• elle bénéficie de cette confianceparce qu’elle a toujours été forte sansjamais cesser d’être humaine – elle doitconserver et développer cette doublefiliation de force armée et de forcehumaine, de force de souveraineté et deforce de sécurité.

Disposant de cette confiance héritéeet sans cesse renouvelée de la population,la gendarmerie voit laroute de son avenir parti-culièrement dégagée – ilne lui reste, et c’est l’es-sentiel, qu’à l’emprunter.Il lui faut donc poursui-vre son travail quotidienen étant toujours plusprofessionnelle et perfor-mante.

Cette exigence deperformance ne fragilisepas notre identité : c’estelle au contraire qui l’éprouve et la forgecomme elle l’a éprouvée et forgée auxépoques antérieures.

Car c’est bien au contact de la popu-lation sur le territoire, à l’épreuve de ladélinquance et de la criminalité, que s’esttoujours forgée dans le présent de chaqueépoque l’identité de la gendarmerie.

Cette identité n’est ni un dogmeimmuable ni une simple traduction del’esprit du temps : elle est ce socle com-mun de valeurs qui évolue dans la lettremais demeure dans l’esprit ; elle est laréponse que nous écrivons en actes auxproblèmes que nous rencontrons dansl’exercice de nos missions.

C’est là que se joue le destin du gen-darme, dans le service indéfectible qu’ildoit à la population sur le territoire – à lapopulation dont il est issu, sur le territoirequi l’a vu grandir.

C’est là que se joue le destin de lagendarmerie :

• dans l’investissement quotidien d’unhéritage immuable au profit d’une réalitééminemment changeante et instable

• dans la rencontre quotidienne entreun ordre juste à défendre et une sommede menaces à affronter,

• dans l’équilibre quotidien entre lesimpératifs d’une force armée et les exi-gences d’une force humaine.

Un écrivain à la fois moderne et éprisde traditions, qu’on appelait le connéta-ble des lettres, nous a livré séparémentdeux pensées qui ensemble font sens etvous donnent une direction que ne renie-rait pas Sainte-Geneviève.

Un sens à comprendre, qui détermineune direction à prendre.

Cet écrivain nous dit deux choses quitouchent au coeur même de l’existenced’une institution comme la nôtre :

il dit d’abord qu’ « Un pouvoir doit êtreabsolument Pouvoir, faute de quoi il n’estqu’une des formes de l’impuissance » ; ildit ensuite que « Dans les choses où le

coeur n’est plus, la mainn’est jamais puissante ».

A la force armée queconstitue la gendarmerie, ilrappelle d’abord que si ellen’assumait pas pleinement lapuissance publique qui luiest confiée, elle serait vouéeà se fragiliser, et à fragiliserl’autorité de l’Etat. Il nousrappelle qu’il n’importe pastant de gérer la force quinous est confiée que de l’in-

vestir chaque jour au profit de la popula-tion, pour que l’autorité de l’Etat puissetoujours prévaloir. Il nous revient doncde nous engager pour traduire en mili-taires, dans le domaine de la sécurité, laforce de l’Etat.

A la force humaine que constitue lagendarmerie, il rappelle ensuite que sielle cessait d’adhérer aux valeurs qui fon-dent son identité, elle risquerait de perdreà la fois sa force et sa substance. Il nousrappelle qu’il n’importe pas tant de prati-quer notre état de gendarme que de levivre. Le pratiquer sans le vivre c’est secontenter d’œuvrer faiblement ; le vivrec’est nécessairement le pratiquer avecforce et enthousiasme, c’est adhérer plei-nement et susciter la pleine adhésion.

C’est dans ce sens que je souhaiteaffirmer, en pleine concordance avecl’esprit de Sainte-Geneviève, que notreavenir est remis entre nos mains pour quenous en fassions avec le cœur ce quenous souhaitons qu’il soit.

GA Jacques Mignaux

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La gendarmerieest donc

aujourd’hui partieintégrante d’ungrand ministèrede la sécurité

intérieure.

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Selon une heureuse traditiondésormais bien établie, nousvoici aujourd’hui à nouveaurassemblés aux Invalides, ence lieu ô combien symbolique

pour tous les militaires , afin de célébreren famille et en toute amitié la fêtede Sainte-Geneviève, notre patronne.Ayant été reconduit à la présidence duTrèfle il y a quelques semaines au termed’un premier mandat de trois ans et cedans l’attente espérée d’un futur suc-cesseur, j’ai une fois encore l’honneuret le privilège de vous adresserquelques mots, au nom de mes amis lesprésidents des associations membres duComité d’entente, et au delà, au nom detoutes celles et ceux qui ont servi ausein de notre institution et ont conservéun profond attachement à celle-ci enmême temps qu’ils éprouventconfiance, reconnaissance et estimepour celles et ceux qui y serventaujourd’hui.

Puisque ce jour n’est autre que lamanifestation concrète de ce qui doitnous animer au quotidien, j’évoque lesentiment d’appartenir à une mêmefamille et de partager les mêmesvaleurs, j’évoque l’esprit de cohésion,j’évoque la nécessité d’une profondesolidarité, je voudrais d’abord et en pre-mier lieu exprimer avec force notreindéfectible soutien et nos penséestoutes particulières aux personnels detous grades qui viennent d’être projetésen Afghanistan pour l’accomplissementde missions importantes mais ô com-bien délicates et exposées, même sinous savons tous les efforts qui ont étédéployés ces derniers mois pour les pré-parer efficacement et garantir au mieux

leur protection sur ce théâtre difficile etsensible, en parfaite coopération avecl’état-major des armées et l’armée deterre en particulier. Ils sauront, nous ensommes sûrs, au travers de leur totalengagement et de la manifestation deleurs compétences et de leur courage,porter haut les valeurs attachées à leurétat de militaire et desoldat de la loi, valeurshéritées des générationsqui les ont précédés.

Mais cette célébra-tion de l’an 2009 revêtégalement un goûtparticulier pour tousles anciens que noussommes.

D’aucuns, et ils sontnombreux il est vrai,prétendent en effetqu’elle marque une nou-velle ère, ère qui dessi-nerait une tout autre gendarmerie, éloi-gnée de ses valeurs traditionnelles et deses fondamentaux séculaires, au pointd’ailleurs de douter parfois fortementde son existence pérenne. D’autres, etj’en suis, même s’ils ont manifesté leursinquiétudes et leurs préoccupations euégard à certaines dispositions contenuesdans le projet de loi initial, ont volon-tiers admis que la loi promulguée le3 août dernier était porteuse, grâce auxamendements apportés par les sénateurset les députés, de garanties suffisantespour asseoir une gendarmerie du XXIe

siècle ancrée dans ses traditions et sesvaleurs et prenant toute sa place, sansrenier son originalité, dans lanouvelle architecture de sécurité inté-rieure... encore que les propos récentstenus par le rapporteur spécial sur lamission sécurité au sein de la commis-

sion des finances du Sénat ne soient pasfaits pour nous rassurer. Nous en avonsdébattu. Le comité d’entente a eu l’oc-casion de s’exprimer devant les com-missions parlementaires. Nombreuxfurent ceux qui ont fait valoir leurspoints de vue et leurs arguments dansnos revues respectives et sur nosforums parfois même au travers denotes ou d’articles dont la presse s’estparfois faite l’écho. Il n’y a pas eu desbien-pensants et des mal-pensants. Iln’y a pas eu de velléités purement cor-poratistes. Il y a seulement eu, et c’estheureux et réconfortant, un débat et desconfrontations d’avis de la part de tousceux qui ont un égal attachement àl’institution au sein de laquelle ils ontservi et un égal désir de la voir tenirtoute la place singulière qu’elle occupedans le paysage institutionnel français,place qui fait plus que jamais référenceet modèle dans des pays en voie

de démocratisation, n’endéplaise à certains.

Au sein du comitéd’entente et après que nousayons pris notre juste partaux débats en exprimantnos désaccords et noscraintes à l’égard de cer-taines dispositions du pro-jet, nous considérons dés-ormais qu’il n’est plustemps d’épiloguer et que laloi étant votée et promul-guée, il convient mainte-nant de la faire vivre dans

sa lettre et son esprit, lourde charge quiest désormais la vôtre.

La loi est la loi et elle est faite pourêtre appliquée et ne plus être discutéepar quelque institution que ce soit. Elleréaffirme solennellement le statut de lagendarmerie et de ses personnels, ellefixe avec grande précision commejamais ce fut le cas le périmètre de sesmissions, elle consacre la place origi-nale d’une force armée chargée de mis-sions de police et de missions militaireset ces dispositions légales s’imposent àtous.

Non monsieur le secrétaire généraldu syndicat Alliance de la police natio-nale, rapprochement et complémenta-rité ne sont pas synonymes de fusion.Non monsieur Delage, le conseil del’Europe n’a jamais affirmé que le sta-tut militaire était incompatible avec

36 • L’Épaulette n° 170 • avril 2010

VIE DE L’ÉPAULETTEACTUALITÉS MILITAIRES•••«Discours Sainte-Geneviève 2009

du président du comité d’entente

Affirmer plusencore notrecohésion etl’esprit desolidarité

qui doit nousanimer…

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l’exercice d’une fonction de police. Nonmonsieur Delage, la défense des intérêtsdes personnels de la gendarmerie et dela juste reconnaissance de leur engage-ment et de leur travail ne vous appar-tient pas. En militaires qu’ils sont, ilsont suffisamment l’occasion de s’expri-mer dans le cadre d’instances propres àleur état sans avoir recours à votre orga-nisation que nous respectons commevous devez respecter ce qui fait notrestatut et les devoirs qui s’y attachent. Cerapprochement, voulu par le Présidentde la République et approuvé par lareprésentation nationale, concrétisé parle rattachement organique au ministèrede l’intérieur, symbolisé en quelquesorte par la très récente installation dudirecteur général et de son cabinet àBeauvau, dans des conditions remarqua-bles comme nous avons pu en jugerlundi dernier, ce rapprochement, disais-je, suppose et impose sans nul doute desnécessaires évolutions en terme d’orga-nisation, en terme de fonctionnement ouen terme de pratiques de même qu’iljustifie plus encore la recherche d’unevéritable parité globale de traitemententre policiers et gendarmes, sans pourautant faire fi des spécificités propres àchacun des corps concernés.

Cette logique, chacun la comprendbien et nous sommes disposés à l’ad-mettre. Mais faut-il pour autant au pré-texte de se conformer au mouvementd’intégration au ministère de l’intérieur,s’évertuer à suggérer avec quelqueaudace, ainsi que nous avons pu enprendre connaissance à la lecture d’unetribune libre parue dans une revue asso-ciative sous la plume d’un universitairefin connaisseur de notre institution, cer-taines mesures ou décisions qui neferaient que nous éloigner encoredavantage de notre statut pourtant réaf-firmé de force armée.

Non, nous ne pensons pas que leposte d’inspecteur général des armées-gendarmerie soit subitement devenu le 3août dernier une sorte de « bâton demaréchal dispendieux et inutile », sauf àméconnaître la place et le rôle de la gen-darmerie au sein de la communauté dela défense en même temps que les attri-butions et prérogatives du collège desinspecteurs généraux des armées. Non,nous n’estimons pas qu’il soit désormaisdevenu opportun de s’écarter de l’ensei-gnement militaire supérieur interarméesau seul prétexte que la part réservée auxmissions militaires représente une partlimitée de l’activité missionnelle, don-née d’ailleurs qui n’a pas soudainementété bouleversée le 3 août dernier. Audemeurant, la cour des comptes, dans un

référé récent relatif à la gendarmerie nes’y est pas trompée en estimant néces-saire de conserver de nombreusesmutualisations avec les écoles desarmées, une des conditions, selon elle,du maintien de l’identité militaire et dela dualité des forces. Non, nous neconsidérons pas non plus qu’une grandeinstitution telle que la gendarmerie aupérimètre missionnel si particulier doivese priver d’un centre de recherche, pasplus qu’elle ne doit renoncer à disposerde ses propres canaux d’informationinterne et externe, a fortiori dans unepériode où nombreux sont ceux qui doi-vent être dûment éclairés sur les évolu-tions et phénomènes en cours.

Mon général directeur général, chersamis, vous l’avez bien compris : nousavons pris acte, après en avoir désap-prouvé certaines dispositions, ducontenu de la loi du 3 août 2009, loi quià l’évidence, et les mois et les années àvenir le démontreront, sera à l’originede profondes mutations par rapport auxschémas et aux pratiques que les anciensque nous sommes avons connus et vécusau cours de nos carrières respectives.

Car au delà de la lettre de la loi du3 août 2009, nombreux sont et seront lesdossiers qui constituent autant d’enjeuxpropres à conditionner tout à la fois lepositionnement de la gendarmerie dansles architectures de sécurité et dedéfense en même temps qu’ils influen-ceront, selon les conclusions qui yseront apportées, le climat en interne, letout s’inscrivant dans un contexte tendude réduction des dépenses publiques,contexte qui pourrait être égalementcompliqué par une tension accrue enmatière de dialogue social sous l’effetd’éléments polluants que chacun icipeut avoir à l’esprit.

Alors oui, au final, même si nousvoulons aujourd’hui manifester forte-ment notre confiance dans l’avenir, nousvoulons aussi, conscients des enjeux dumoment, vous témoigner notre totalsoutien. Les quelques commentaires ouconstats que je viens de délivrer au nomde mes camarades du Comité d’ententene peuvent que nous inviter à affirmerplus encore notre cohésion et l’esprit desolidarité qui doit nous animer, toutesgénérations confondues, afin que la gen-darmerie de demain que vous construi-sez aujourd’hui, forts des principes etdes valeurs auxquels nous vous savonsattachés, nous permette de partager pourtrès longtemps encore et sans y avoirperdu notre âme, de belles et réjouis-santes fêtes de Sainte Geneviève. Quevive la Gendarmerie.

GA (2s) DenizotAncien DGGN - Président du Trèfle

Lors de la journée du 2Squi s’est déroulée à Coëtquidanle 28 novembre dernier, les promotionsdes écoles de saint-Cyr Coëtquidantoutes origines confondues, fortesde leur identité et de leurs traditions,ont voulu témoigner de l’espritde corps qui les unit, au traversdu souvenir de leurs anciens.A cette occasion, dans son ordre du jourN°3 reproduit intégralement,le général Bonnemaison, commandantles écoles, fait l’apologie del’indispensable cohésion du corpsdes officiers unis par« une même communauté de valeursqui projette une lumière vers le futurpour construire ensuite quelque chosede grand que l’on ne pourraitfaire tout seul ».

Célébration du2S aux écolesde Saint-CyrCoëtquidanle 28 novembre 2009

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VIE D’OFFICIER

> Ceux et celles qui ne seraient pas à jour de leur cotisation, sont invités à régulari-ser leur situation dans les meilleurs délais.L’Épaulette les en remercie vivement !« Renforçons les moyens de réaliser ensemble notre communication ».

Catégories 01 janvier 2010

Officiers généraux et colonels ..................................... 52 €Lieutenant-colonels et commandants....................... 45,5 €Officiers subalternes...................................................... 34 €Veufs ou veuves ............................................................. 17 €

> Rappel des cotisations…

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> Hommage au chef d’ePrix de L’Épaulette 2010,

De parents originaires du Piémont, lechef d’escadron honoraire RenéPierre Costa est né en 1923 à

Kénitra, au Maroc, où il passe toute sonenfance.

A la suite du débarquement des forcesaméricaines en novembre 1942, il quitteson lycée de Rabat, après avoir obtenu sonbaccalauréat, et s’engage dans l’arméed’Afrique en espérant participer à la libé-ration de la France.Il devient officier de l’armée Française àlaquelle il consacre vingt-cinq annéesmarquées par plusieurs campagnes enAlgérie, au Maroc, et en Indochine oùcomme sous-lieutenant, chef de peloton, ila bien connu le Cambodge entre juillet1946 et juin 1947 pour y avoir effectué lesreconnaissances de l’ensemble du réseauroutier et participé aux opérations de réoc-cupation de la province de Battambangrétrocédée par la Thaïlande.

Au cours de sa carrière militaire, il com-mande à diverses reprises des unités despahis et de tirailleurs marocains, ce quilui vaut de parfaire ses connaissances surl’Islam, la langue arabe et, surtout, sur lecomportement de ses hommes pour les-quels il manifeste un très grand attache-ment. De ces expériences acquises sur leterrain, en vivant quotidiennement aumilieu d’eux dans des conditions diffi-ciles, il rapporte les récits authentiques demarches et opérations effectuées dans lesrizières des deltas Tonkinois et du fleuvejaune, dans la jungle et autres forêts duLaos, au sud-Vietnam…

Carte du Cambodge réalisée en 1947,par le lieutenant René Pierre Costa.

Nouvelle adresse ?

Merci de bien vouloir nous la communiquer :

Par courrier au siège : L’ÉPAULETTE Fort Neuf de Vincennesà l’adresse postale : Case n°115 - Cours des Maréchaux

75614 Paris Cédex 12

Tél. : 01 41 93 35 35

Par Fax. : 01 41 93 34 86

Par E-mail : [email protected]

Vos nouvelles coordonnées personnelles :

NOM : ..................................................................................................................Prénoms : .............................................................................................................Promotion : ..........................................................................................................Grade : .................................................................................................................Sexe : ...................................................................................................................Né (e) le, à : .........................................................................................................Célibataire - Marié (e) - Concubin (e) - Divorcé (e) - Pacsé (e) - Veuf (ve)*

Adresse : ............................................................................................................................................................................................................................................Code Postal : ........................................................................................................Ville : ...................................................................................................................Pays : ....................................................................................................................

Tél. : ................................................Fax : ................................................ Portable : ...................................................E-mail : .................................................................................................................

Affectation : .....................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................

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Sa carrière militaire prend fin en 1967, aupremier régiment du Train, quand,diplômé de l’école supérieure des trans-ports, il quitte le service actif pour débuterune nouvelle vie dans le privé.C’est à la « Générale de transport et d’in-dustrie » qu’il exerce pendant près de 15ans des fonctions de direction, toujoursorientées vers le terrain, le plus souvent aucontact de ses hommes qui apprécient par-ticulièrement ses qualités de meneur. Maisc’est à METZ en Moselle, à la présidencedu réseau du grand Est, qu’il va s’épanouirréellement, créer, innover et rayonnerauprès des autorités et des élus. Son actionau sein de la Fédération nationale destransporteurs routiers sera égalementreconnue et il contribuera au cours de cesannées à professionnaliser la branche.Son action sociale, sans doute avant-gar-diste, lui vaudra d’être désigné commechargé des affaires sociales au sein de ladirection du groupe, deux années avant deprendre sa deuxième retraite en 1984.

Retiré dans les Pyrénées orientales en1985, il va alors se consacrer à sa dernièrepassion, l’écriture, s’essayant à tous lesgenres littéraires, l’analyse historique, lepamphlet politique, le journal de marche,sans oublier les articles et lettres publiéesdans bon nombre de revues. Ses écrits sontemprunts d’une grande sensibilité et révè-lent tout ce qui fait sa personnalité :rigueur, vision, clarté, précision et jus-tesse.La richesse de ses témoignages de soldatsur les campagnes coloniales, décrits dansdes ouvrages romancés, à la fois histo-riques et autobiographiques, comme « lesRivières de la Fraternité », « LeCambodge : la décomposition » ou« Derniers combats du 3ème Bataillon du2ème Régiment de tirailleurs marocains » etles nombreux articles qu’il a rédigés pourla revue L’Épaulette font honneur auxofficiers du recrutement interne et àl’Institution militaire tout entière.Fidèle et comptant parmi les adhérents lesplus anciens de l’association, le chef d’es-cadron honoraire René Pierre Costa a lar-gement contribué à la notoriété et aurayonnement de L’Épaulette.C’est à ce titre que lui a été décerné, cette

année, le prix de L’Épaulette.Chevalier de la Légion d’honneur, titulairede la croix de guerre TOE et de la valeurmilitaire, le chef d’escadron honoraireRené Pierre COSTA est décédé le 12 mars2010 à l’issue d’une longue et doulou-reuse maladie contre laquelle il a luttéjusqu’au dernier moment. II laisse uneépouse, trois enfants et douze petitsenfants. La rédaction

escadron honoraire René Pierre Costadécédé le 12 mars 2010

HOMMAGE AUX GENDARMES MORTS EN SERVICELe 16 février dernier un hommage solennel a été rendu dans la cour d’hon-

neur des Invalides aux onze militaires de la gendarmerie, dont deux officiers,qui ont perdu la vie en service en 2009 ainsi qu’aux trois autres tués en Haïtidepuis le début de l’année 2010.

Cette manifestation, coprésidée par les ministres de l’Intérieur, MonsieurBrice Hortefeux, et de la Défense, Monsieur Hervé Morin, s’est déroulée en pré-sence du général d’armée Roland Gilles, directeur de la gendarmerie nationale,de Monsieur Eric Besson, ministre de l’immigration, de l’intégration, de l’iden-tité nationale et du développement solidaire et de hautes autorités militaires etciviles de Paris.

L’Épaulette était représentée par le général (2S) de la gendarmerie RobertBernard, Vice président de l’association.

A l’issue de la cérémonie militaire qui comportait un salut au drapeau et unerevue des troupes, Monsieur Brice Hortefeux a prononcé un discours danslequel il a renouvelé son soutien aux familles et salué le courage et le dévoue-ment de ces militaires morts pour la France.

Le 3 septembre 1954,à la plantation d’hévéas de Binh-An,le général Allard s’entretient avec lecapitaine Bedot et les commandantsde compagnie du 3/2e R.T.M.Au premier plan, le lieutenant Costaparlant au général.De face, le capitaine Bedotvisiblement satisfait.

R.PELLEGRINO/ECPAD

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En couverture

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Comme tout citoyen, je croisjuste et nécessaire de mepréoccuper des problèmesd’environnement ; la Terrevaut bien la peine que l’on

s’inquiète pour elle. Certes, je ne suispas qualifié pour parler du réchauffe-ment planétaire : je laisse ce soin àMessieurs Claude Allègre et NicolasHulot. A vrai dire certains faits du passéme font douter. Sans parler des cyclesconnus sous le nom « des 7 années devaches maigres, suivies des 7 années devaches grasses », je me souviens qu’en1970 d’éminents climatologues annon-çaient un refroidissement dramatiquede 3’5°Celsius. N’a-t-il pas été admisaussi qu’en 1850, la Terre sortait de cequi fut appelé « le petit âge de glace »qui avait duré tout de même 500 ans !

Je suis donc très souvent agacé parle ton que prennent d’importunsAliborons sur la plupart des questionsabordées dans ce domaine. Les com-mentaires sont systématiquement pessi-mistes, débouchant sur des menacesincroyables sur notre santé. Cesmenaces régulièrement annoncées pardes médias et des ONG semblentorchestrer une sorte de business de lapeur ; il est vrai que c’est un bon moyende récupérer pour les uns un accroisse-ment d’audience et pour les autres deseffectifs et de l’argent. Que l’espérancede vie soit passée de 60 ans en 1950 à81 ans de nos jours, ou bien que lesétudes sur la santé des Français ne jus-tifient en rien un quelconque catastro-phisme, aucun argument ne résiste auxprophètes du malheur.

Prenons l’exemple de la vachefolle : à l’époque, le chiffre avancé parles médias fut de 150000 morts proba-bles. Sous la pression d’une opinionaffolée, le gouvernement de l’époque apris des mesures qui coûtent la baga-

telle de 1,5 milliard d’euros par an ! Or,en dix ans il y a eu 23 cas de cette mala-die, à comparer aux dizaines de milliersde morts sur la route pour la mêmepériode. C’est un exemple, mais lesmédias ont trouvé bien d’autres sujetsd’épouvante, nous démontrant que noussommes aux limites de l’empoisonne-ment.

Au lieu de faire peur, ne vaudrait-ilpas mieux encourager par l’exaltationde tout ce qui peut enrichir notre ave-nir : comment investir dans la rechercheet l’innovation, comment soutenir lesentreprises en situation possible de lea-dership mondial ? A mes yeux deuxdomaines me semblent devoir être prio-ritaires pour l’avenir de notre planète :celui de l’eau et celui de l’énergie. Il ya là, pour notre Etat, nos ingénieurs etnos entrepreneurs une possibilité d’hé-gémonie non négligeable.

L’eau d’abord. Sa pénurie est unproblème menaçant, et déconcertantpuisque oscillant entre les extrêmes quesont les inondations et les sécheresses.Pour produire l’eau nécessaire à l’ali-mentation et à l’irrigation il faut déve-lopper les moyens de résoudre plus effi-cacement les trois problèmes que sont :le captage de l’eau, sa mise en réserveet son transport de régions en abon-dance vers celles en pénurie.

Le captage se fait selon plusieursmodes : collecte de l’eau de pluie, utilisa-tion des sources et nappes phréatiques, des-salement de l’eau de mer, récupération deseaux usées et détournement des eaux desfleuves (dont l’exemple le plus typique etréussi en France, est celui du canal latéralde la Durance qui alimente la Provence).Vaste programme. Pourquoi l’Espagne est-elle en pointe dans le dessalement d’eau demer alors que la France construisit les pre-mières usines de ce type ?

La réserve de l’eau s’effectue essen-tiellement par des barrages. Barragesdont la construction fait immédiatementse lever hauts cris et manifestationsnotamment des écologistes. Et pourtantlorsque l’on voit les ravages occasion-nés par les inondations à répétition,n’est-il pas plus raisonnable d’essayerpar des travaux de construction depetits barrages et de bassins d’expan-sion, de retenir une eau qui servira plustard à atténuer les effets d’une séche-resse ?

Enfin le transport à grande distancevers des régions défavorisées est unproblème qui reste à résoudre. On faitbien des pipe-lines pour acheminer lepétrole, y compris des conduits sous-marins ; une solution identique ne per-mettrait-elle pas de transporter l’eaudes Alpes ou des Pyrénées vers lesrégions ou les pays voisins, l’Espagnepar exemple, qui importe de l’eau parbateau-citerne ?

Pour en terminer avec ce problèmede l’eau, comment a-t-on pu sous lapression des écologistes renoncer aucanal Rhin-Rhône : immense bêtisequand on pense que la voie d’eau estcelle qui consomme le moins d’énergieet que l’on a renoncé là à un enrichisse-ment de toute une région par la mise en

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LIBRES PROPOS«Environnementet défaitisme

Écologie

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place de la liaison fluviale la plus courteentre la Mer du nord et la Méditerranée.

Le problème de l’énergie qui est à labase de tout développement offreencore plus de possibilités de rechercheet de développement. Les écologistes seplaignent avec raison des méfaits durejet dans l’atmosphère de gaz carbo-nique mais s’opposent à l’utilisation del’énergie nucléaire, prônant les énergiesnon polluantes que sont les énergiessolaire et éolienne.

Outre que l’on puisse dire quel’énergie nucléaire n’est pas polluante,il faut se souvenir que les énergies desubstitution ne pourraient couvrir à

terme que 20% de l’énergie totalenécessaire. Par ailleurs est-il conceva-ble de dénaturer nos campagnes et noscôtes par des champs de panneauxsolaires et des forêts de tours éoliennes.Déjà bien des habitants proches detelles installations s’élèvent contre leursnuisances.

Il faut donc avoir le courage d’in-vestir et de développer de nouvellescentrales nucléaires plus performantesque celles actuelles, y compris au plande la sécurité. Il a été aberrant de cepoint de vue de voir un gouvernementfermer sous la pression d’écologistes,notre prototype de réacteur à neutronsrapides de Creys-Malville. La France a

dans le domaine nucléaire un certainleadership qu’il convient de ne pas lais-ser s’évanouir.

Il serait aussi coupable me semble-t-il de délaisser les recherches sur l’éner-gie solaire. Il y a là pour l’humanité laseule source inépuisable d’énergie. Ils’agit de trouver des procédés de minia-turisation et de valorisation de capteurssolaires permettant des applicationsdans la vie courante, voire le transport.Pourquoi l’Allemagne est-elle leadermondial en matière d’énergie solairephotovoltaïque, alors que son ensoleil-lement est faible ? La réponse va de soi.

Ainsi donc pour nos savants et nosentreprises de nombreuses solutionsexistent pour d’une part améliorer la viesur terre, d’autre part donner à notrepays des domaines de compétencesvoire d’hégémonie. Citons, en résumé,des usines nucléaires, des usines de des-salement d’eau de mer, des canalisa-tions d’eau douce, des barrages de régu-lation d’eau…. Sans doute la Frances’est-elle laissé trop influencer par leslobbies du pétrole et les taxes rappor-tées par ce dernier. Mais le pétrole estune matière première aux prix fluc-tuants qui pèse sur l’économie et nous afait prendre du retard dans les domainesde substitution (sauf le nucléaire). Nenous laissons donc pas influencer parles prophètes du pire, par la peur dufutur, par la démission, par lerenoncement, par le catastrophisme.Développons au contraire notre volontéet nos capacités : notre Passé nous adonné maintes preuves de celles-ci et iln’y a aucune raison pour que l’Avenirne les confirme pas.

Général (2s) Serge DouceretPromotion Union Française (52-53)

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AUX FUTURS AUTEURS DE L’ÉPAULETTE

> Quelques consignes pratiques !

Adressez vos projets d’articles à L’Épaulette de préférence sous forme de fichiers informatique type Word, au format RTF

([email protected]) . Il est demandé que les projets ne dépassent pas trois pages de la revue (soit 3000 signes/page)

iconographie à ajouter. Adressez des illustrations, soit sous forme de tirages photos couleurs, soit sous forme de fichiers numé-

riques, format jpeg, définition de 300 pixels/cm. L’envoi de textes et ou d’illustrations à L’Épaulette vaut acceptation par l’auteur

de leur reproduction et de leur publication sans droits. La rédaction

> Nous recommandons aux futurs auteurs, de bien vouloir signer leurs articles et de compléter ceux-ci du nom de leur promotion.

DRNASA

DRALAINGUILLON

N’a-t-il pas été admisaussi qu’en 1850,la Terre sortait de ce qui fut appelé« le petit âge de glace »qui avait durétout de même 500 ans !

Ci-contre, grand lac proche du PéritoMoréno dans le sud de l’Argentine,près de la ville Kalafaté.

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ACTUALITÉS MILITAIRESLa Force deGendarmerieEuropéenne enAfghanistan

> Nominations

Approuvée en avril 2009 àStrasbourg, lors du sommet mar-quant le 60èmeanniversaire de

l’OTAN et le retour de la France dansses structures de commandement inté-grées, la participation de la Force deGendarmerie. Européenne (FGE) à lamission de formation de l’alliance enAfghanistan (NATO Training MissionAfghanistan ou NTM-A) a été planifiéeen liaison avec l’OTAN par son etat-major permanent de Vincenza.

Elle est pleinement opérationnelledepuis décembre 2009. Armée par prèsde 400 militaires appartenant aux forcesde type Gendarmerie de sept pays mem-bres ou observateurs de la FGE, dont150 gendarmes français, celle-ci réalisesur le théâtre une double mission, rela-tive d’une part à la formation, au conseilet à l’accompagnement opérationnel dela police afghane (Police OperationalMentoring Liaison Team, POMLT),d’autre part à la formation de policiers,de sous-officiers et d’officiers de policeafghans.

Cette projection opérationnelleconstitue la première opération majeurede la FGE, organisation européenne crééeen 2004 à l’initiative de la France

• Extrait de la Newsletter RMFUE N°XII -janvier 2010.

Participation de la Force deGendarmerie Européenne (FGE) à lamission de formation de l’alliance enAfghanistan (NATO Training MissionAfghanistan ou NTM-A).

CHRISTOPHEFIARD/DICOD

Biographiedu générald’armée Puga

Le général d’ar-mée Benoît MariePuga est né le 30janvier 1953 à Saint-Mandé (94). Il estmarié et père deonze enfants.

S a in t - c y r i end’origine, il entre en

service en 1973 et choisit de servir dans l’infanterieà la sortie de l’Ecole spéciale militaire. Il rejointl’Ecole d’application de l’infanterie deMontpellieren 1975 avant d’être affecté au 1er groupe de chas-seurs de Reims l’année suivante. Promu capitaineen 1980, il effectue son temps de commandementau 2ème régiment étranger de parachutistes deCalvi, à l’issue duquel il estmuté à l’EMAT. En 1985,il est promu chef de bataillon et maintenu dansson affectation comme officier de quart du centreopérationnel de l’armée de terre, puis commechargé de mission au groupe d’études straté-giques du SGDN.

En 1987, il est admis à l’Ecole supérieure deguerre comme stagiaire de la 101ème promotion.Promu lieutenant-colonel en 1989, il rejoint lesécoles de Coëtquidan pour commander lebataillon de l’Ecole spéciale militaire. De 1992 à1996, il retrouve l’EMAT, au sein de la cellule« organisation » et obtient le galon de colonel en1994. Au cours de cette période, il participe à qua-tre opérations extérieures en Ex-Yougoslavie dansle cadre de la Forpronu et de la conférence inter-nationale mise en œuvre à l’issue des accords deParis. En 1996, il est désigné pour commander le2ème régiment étranger de parachutistes de Calvi.

Durant son temps de commandement, ileffectue quatre missions extérieures de courtedurée au Tchad (opération Epervier), enRépublique Centre Africaine (opérationsAlmandin II et III), au Congo (opération Pélican II).

En 1998, il est affecté au collège interarméesde défense en qualité de cadre professeur, avantde rejoindre le CHEM/IHEDN, l’année suivante,comme stagiaire de la 49° session et auditeur de la52° session.

Muté à l’état-major des armées-COIA commeadjoint « terre » en 2000, il est nommé général debrigade en 2002 et maintenu dans son affectationavec la fonction d’adjoint « conduite » du centrede planification et de conduite des opérationsjusqu’en 2003, date à laquelle il devient chef decentre. Il est promu général de division en 2005,alors qu’il commande les opérations spéciales deTaverny puis de Villacoublay. En 2007, il obtientune quatrième étoile et la fonction de sous-chefd’état-major « opérations » de l’EMA, avant d’ac-céder à la fonction de directeur du renseignementmilitaire en 2008. Elevé au rang de général d’ar-mée en 2010, il est nommé, la même année, chefde l’état-major particulier du Président de laRépublique.

Le général d’armée Benoît Marie Puga estcommandeur de la Légion d’honneur, grandOfficier de l’ordre national du mérite et détienthuit citations dont deux à l’ordre du corps d’ar-mée, trois à l’ordre de la brigade et trois à l’ordredu régiment. �

Biographiedu général d’armée de Villiers

Le général d’armée Pierre François Marie LeJolis de Villiers de Saintignon est né le 26 juillet1956 à Boulogne, en Vendée. Il est marié et pèrede six enfants.

Saint-cyrien d’origine, il entre en service en1974 et choisit de servir dans l’arme blindée etcavalerie. A la sortie de l’Ecole spéciale militaire, ilrejoint l’EAABC à Saumur. En 1978, il est affecté au2ème régiment de dragons de Haguenau. Il estpromu au grade de capitaine en 1982. En 1985,après un passage au bureau « planification-finances » de l’EMAT, il commande l’EED/7 du 5èmerégiment de dragons du Valdahon. Promu chefd’escadrons en 1988, il est admis à l’Ecole supé-rieure de guerre l’année suivante, comme sta-giaire de la 103ème promotion, avant d’être muté ànouveau au bureau « planification-finances » del’EMAT. En 1992, il est promu lieutenant-colonel etaccède au grade de colonel en 1997. Il commandealors la division d’instruction de l’EAABC depuis1995. De 1998 à 2000, il est chef de corps du501ème/503ème régiment de chars de combat deMourmelon. Au cours de cette période, il com-mande le bataillon d’infanterie mécanisée de labrigade Leclerc engagée en Ex-Yougoslavie. A l’is-sue de son temps de commandement en 2000, ilest muté à la Direction des affaires financièresavant d’être désigné comme auditeur auCHEM/IHEDN en 2003. L’année suivante, il estaffecté au Cabinet militaire du Premier ministre.Nommé général de brigade en 2005, il commandede 2006 à 2008 la 2ème brigade blindée d’Orléans, àla tête de laquelle il intervient en Afghanistan,dans la région de Kaboul. Promu général de divi-sion à la fin de son temps de commandement, ildevient chef du cabinetmilitaire du premierminis-tre et obtient une quatrième étoile en 2009. Elevéau rang de général d’armée en 2010, il accède à lafonction de major général des armées la mêmeannée.

Le général d’armée Pierre François Marie LeJolis de Villiers deSaintignon est com-mandeur de laLégion d’honneuret officier de l’Ordrenational du mérite.Il détient la croix dela Valeur militaireavec une citation àl’ordre la brigade. �

La rédaction

Les généraux Puga et de Villiersobtiennent une cinquième étoile

ADCBRUNOBIASUTTO/DICOD

EMA

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> La consultation lancée dans le n°169 de la revue relève d’une démarche prospective qui a pour but depréparer l’avenir de L’Épaulette à l’horizon 2015. Sur les 6200 questionnaires diffusés seul une centaine deréponses sont parvenues au siège. Ce nombre est nettement insuffisant pour permettre de proposer lesaxes d’orientation et les modes d’actions à mettre en œuvre pour répondre avec certitude aux nouveauxbesoins et attentes des officiers de recrutement interne et sous contrat, consécutifs à l’évolution de lasociété et de l’Institution militaire.En conséquence, cette consultation est relancée en souhaitant vivement qu’elle sera suivie d’une participa-tion massive, afin d’assurer toute l’influence et la notoriété de L’Épaulette à cette échéance.

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«V

ous avez dit OSC/P, maisquelle est donc cette nou-velle « race » d’officierssous contrat ? Après lesOSC/E1 et OSC/S2, voici

donc les OSC/P, P comme Pilote, spéci-fiques à la fonction aéromobilité.En fait, l’armée de Terre a décidé den’avoir dorénavant que des pilotes offi-ciers pour ses hélicoptères. Les raisonsqui ont conduit à cette évolutionmajeure pour l’ALAT sont de troisordres.

C’est tout d’abord l’interarméisa-tion sans cesse croissante du monde del’hélicoptère qui est entre autre à l’ori-gine de cette évolution. En effet, noscamarades des autres armées n’ont quedes officiers aux commandes de leursappareils. Tous se côtoient en formationinitiale à l’EALAT à Dax, puis sur lesthéâtres d’opérations, et les dernièresdifférences de statut qui pouvaient exis-ter sont ainsi en partie gommées.

Ensuite, le niveau technologiqueatteint aujourd’hui par les hélicoptèresde nouvelle génération, tels que le Tigreet bientôt le NH 90, ainsi que lesniveaux d’emploi de ces appareils, mili-taient pour confier la mise en œuvre detels systèmes à des équipages du graded’officier.

Enfin, dans le cadre de la politiquede recrutement des pilotes d’hélicoptèrede l’armée de Terre, il est apparu que lestatut d’officier offrait un intérêt sup-plémentaire dans la concurrence que selivrent les armées pour capter la res-source.

Les premiers de ces officiers recru-tés directement du civil3 sont actuelle-ment en formation à l’école4, après

avoir passé quelques mois avecleurs camarades OSC au sein du4ème bataillon à Coëtquidan. Ilsont vocation à être pilotes lespremières années, avant dedevenir commandants de bord5

et terminer pour certains d’entreeux chefs de patrouille6. Un toutpetit nombre pourra commanderune escadrille en fonction dubesoin.

Il faut de plus préciser quetous les pilotes sous-officiersont été invités à passer OSC/P etqu’une très grande majorité afranchi le pas.

Les OSC/P constituerontdonc à terme la grande majoritédes équipages des hélicoptèresde l’armée de Terre. Bienvenue donc ànos jeunes camarades (et moins jeunespour les anciens sous-officiers) quirejoignent et viennent grossir les rangsde la population des officiers d’origine« autre que St Cyr ». Au-delà d’être des« techniciens » de la 3ème dimension, ilssont avant tout des officiers de l’arméede Terre, conscients des devoirs quis’attachent à leur condition.

Général Yann Pertuiselcommandant l’EALAT

Promotion LCL Broche, EMIA (79-80)

1 Encadrement.2 Spécialiste.3 Ils doivent être titulaires au minimum d’un bac,avoir satisfaits aux tests de sélection et être aptesmédicalement.4 Une cinquantaine d’OSC/P recrutés annuelle-ment.5 Responsable de la conduite de la mission del’appareil.6 Formation de 2 à 3 hélicoptères.7 Environ 600 pour 1000 pilotes au total (lesautres étant du COA et de recrutements tardifs).

Bienvenue aux OSC/PP comme Pilotes

DRSTÉPHANEDZIOBA/M

ARINENATIONALE

OSC / P

Voici donc les OSC/P, P comme Pilotes,spécifiques à la fonction aéromobilité.l’armée de Terre a décidé de n’avoirdorénavant que des pilotes officierspour ses hélicoptères.

En haut, Gazelle Vivianne,lors d’une opération militairede renseignement, montée sur la based’informations fiables et recoupées.

Au centre, Tigre en manœuvres surle batiment Mistral, pour obtenirsa « navalisation ».

En bas : Puma de l’armée de Terredéposant du fret humanitaire.

DREM

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DRDICOD

AC

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LITÉS

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48 • L’Épaulette n° 170 • avril 2010

VIE DE L’ÉPAULETTEVIE PRATIQUE

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Vous avez été nombreux à demanderune information complète sur le droit àpension en cas de décès. Avant de

développer ce thème relativement com-plexe, Regard sur la retraite fait le point surquelques sujets d’actualité qui ont desconséquences sur la retraite.

L’article 65 de la loi n°2009-1646 du24 décembre 2009 modifie notam-

ment, pour les pensions de retraite prenanteffet au 1er avril 2010 et au delà :Les conditions d’octroi de la majora-

tion de durée d’assurance pour enfantsnés à compter du 1er janvier 2010, applica-bles aux pensions de retraite du régimegénéral.Les conditions d’ouverture du droit à

pension de retraite anticipée au titre descarrières longues.Ne sont plus prises en compte pour

l’ouverture du droit :• la majoration de durée d’assurance

définie ci-dessus,• la majoration de durée d’assurance

attribuée aux fonctionnaires et ouvriers del’Etat pour les enfants nés à compter du1er janvier 2004,• la bonification pour enfants nés

avant le 1er janvier 2004.

Décret n°2009-1744 du 30 décembre2009 pris pour l’application de l’article 1-3 de la loi n°84-834 du 13 septembre1984 relative à la limite d’âge dans lafonction publique et le secteur public.

Ce décret prévoit que les fonction-naires dont l’emploi est classé dans lacatégorie active (avec la limite d’âgeinférieure à 65 ans) peuvent, sur leurdemande, lorsqu’ils atteignent cette limited’âge, être maintenus en activité jusqu’àl’âge de 65 ans, sous réserve de leur apti-tude physique.

Cette prolongation d’activité peut êtreaccordée après application, le caséchéant, des droits à recul de limite d’âgeet à prolongation d’activité (cf. Regardsur la retraite n° 2).

Seuls sont concernés par cette dispo-sition, les surveillants des services médi-caux et les infirmiers civils de l’institu-tion nationale des invalides (INI) (cf. noted’application sur l’intrasga : vie profes-sionnelle/retraites).

> Le droit à pensionde réversion « retraite »

> Selon les lettres d’information « Regard sur la retraite »n°s16 et 17, publiées par la Sous-direction des pensions (SDP)5 place de Verdun -17016 La Rochelle Cedex 1Tél. : 05 46 50 23 08 - Fax. : 05 46 50 23 99< [email protected] >

Décès (hors circontancesexceptionnelles)

Après le décès d’un militaire, d’unfonctionnaire ou d’un ouvrier de l’Etat, laveuve ou le veuf, un ancien conjoint, lesenfants, peuvent sous certaines conditionsbénéficier d’une pension dite de réversion.

Les bénéficiaires (ayants-cause) :• le conjoint (veuve ou veuf) ;• le conjoint divorcé ou séparé de corps ;• les orphelins de moins de 21 ans ;• les orphelins infirmes de plus de 21 ans àla charge de l’agent lors du décès.> Les personnes qui vivent en concubinageou les partenaires liés par un pacte civil desolidarité (PACS) sont exclus du droit.

Conditions d’attribution pour laveuve, le veuf ou les ex-conjoints(décès en activité ou en retraite)

Le droit à pension de réversion est reconnu :> dès qu’un enfant est issu du mariage ;

ou> si le mariage a duré au moins 4 ans,

qu’il ait été contracté avant ou après lacessation d’activité ;ou

> si l’intéressé a obtenu ou pouvait obte-nir une pension de retraite (15 ans de ser-vices) et que, depuis la date du mariagejusqu’à celle de sa radiation des contrôles,qu’il ait accompli deux années au moins deservices valables pour la retraite.

Si l’intéressé a été radié des cadres pourinvalidité ou décède en activité, il suffitque le mariage soit antérieur à l’événe-ment qui a provoqué sa mise à la retraitepour invalidité ou son décès pour qu’undroit soit ouvert.

> Les droits à pension de réversion sont lesmêmes pour les hommes et les femmes.

Aucune conditiond’âge ou de ressources

n’est exigée pour qu’ils perçoivent la pen-sion de réversion mais le mariage et sadurée conditionnent le droit.

En ce qui concernel’ex-conjoint :S’il justifie des conditions citées ci-contre,le droit à pension lui est ouvert :> s’il n’est pas remarié avant le décès del’agent ;> s’il s’est remarié avant le décès, et :> si sa nouvelle union est dissoute ;> s’il ne bénéficie pas d’une autre pensionde réversion ;> et si, à la cessation de sa nouvelle union,le droit n’était pas déjà ouvert au profitd’un autre conjoint ou d’un orphelin.

Conditions d'attribution pourl’orphelin (enfant dont la filiation aété établie ou enfant adoptif) :Conditions d’âge :> être âgé de moins de 21 ans ;> être âgé de plus de 21 ans si, au jour dudécès de l’agent, il se trouvait à sa chargeeffective, par suite d'une infirmité perma-nente le mettant dans l’impossibilité degagner sa vie.> Si l’invalidité de l’enfant survient aprèsle décès de l’agent mais avant son 21ème

anniversaire, la pension est maintenue au-delà de cet âge.

Conditions de ressources :• Le salaire brut mensuel perçu par l’or-phelin au titre de l'activité qu'il peut exer-cer ne doit pas être supérieur à 839 € autitre de l’année 2009. Ce montant maxi-mum est périodiquement revalorisé.

Calcul de la pensionde réversion pour la veuve, le veufou les ex-conjoints :

> 50% de la pension qui était (ou aurait été)servie à l’agent décédé, (En cas de pluralité demariages (50% maximum) lire complémentd’information sur Regard sur la retraite n °17).

> Le montant de la pension d’un conjointou ex-conjoint disposant de ressourcesinférieures à l’allocation de solidarité auxpersonnes âgées peut être élevé à ce mini-mum (677,13 € au 1er avril 2009).> Si au moment du décès, la situation d’unex-conjoint n’est pas connue (non remarié,marié, décédé...), sa part lui est réservée. �

LE PRIX « ARMÉES ET DÉFENSE » 2009 A ÉTÉ DÉCERNÉAU LIEUTENANT–COLONEL (H) ARMAND BÉNÉSIS DE ROTROU

Le président, le conseil d’administration et la direction de L’Épaulette adres-sent leurs vives félicitations au Lieutenant-colonel (H) Armand Bénésis deRotrou à l’occasion de la remise du prix « Armées et défense » qui lui a étédécerné en 2009 pour son livre Commando « Georges » et l’Algérie d’aprèsqui, selon la critique littéraire, amène à « la remise en question d’idéesreçues » concourant à l’amélioration des relations franco-algériennes.Cet ouvrage a été présenté dans la bibliographie du n°168 de L’Épauletteparu au mois de juillet 2009.

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L’Épaulette n° 170 • avril 2010 • 49

VIE

PRA

TIQU

E

• Les années d’études rachetées ne sont pas prises en consi-dération pour le calcul de la bonification du cinquième du temps.

> Une calculette permettant d’estimer le coût du rachatd’années d’études selon les différentes options est accessiblesur la page d’accueil du simulateur de calcul de pension• Intradef SGA : vie professionnelle > retraites > simulateurde calcul Internet :

www.defense.gouv.fr/SGA > communautédefense > les militaires > simulateur

ATTENTION : Le simulateur de calcul de pension netient pas compte des règles de décote des OSC.

> Pour bénéficier d’une pension de retraite àliquidation immédiate, l’OSC doit réunir :

• 20 ans de services en qualité d’OSC ;• ou 25 ans de services civils (en qualité de fonctionnaire ou

d’ouvrier de l’État) et de services militaires effectifs (y compris la car-rière effectuée avant le contrat) ;

• ou 50 ans d’âge et 15 ans de services civils (fonctionnairesou ouvrier de l’État) et militaires (s’il ne réunit pas 20 ans de contratou 25 ans de services) ;

• aucune condition de durée de services, s’il est rayé descontrôles par suite d’infirmités ;

• 15 ans de services s’il est parent de 3 enfants vivants oudécédés par fait de guerre ou d’un enfant vivant de plus d’un anatteint d’une infirmité égale ou supérieure à 80%, à condition qu’ilait interrompu son activité pendant au moins 2 mois après la nais-sance de chaque enfant ;

• 15 ans de services si son conjoint est atteint d’une infirmitéou d’une maladie incurable le plaçant dans l’impossibilité d’exercerune profession quelconque.

> Le paiement de la pension est différé à l’âgede 50 ans si l’OSC est radié des contrôles sansavoir atteint la limite de durée de services(20 ans de contrat).

Les règles de liquidation de la pension sont celles applicablesau moment de sa mise en paiement. La solde est revalorisée pendantla période comprise entre la date de radiation des contrôles et lamise en paiement de la pension militaire.

> Le coefficient de minoration ou décote (se repor-ter au Regard sur la retraite n° 4) s’applique à l’OSC qui n’a pasatteint l’âge de 50 ans, qui part à la retraite soit, à sa limite de duréede services soit, au moment où il réunit 25 ans de services et, dansla mesure où il ne totalise pas, en durée d’assurance, le nombre detrimestres permettant d’obtenir le maximum de pension. Ce coeffi-cient est calculé par rapport au nombre de trimestres manquantspour accomplir 22 ans ½ de services effectifs d’OSC ou 27 ans ½de services militaires effectifs, dans la limite de 10 trimestres.

> Pour ce mode de calcul, seuls, les services militaires effec-tifs sont pris en compte.

Un second calcul est effectué par rapport au nombre de trimes-tres manquants pour atteindre le nombre de trimestres nécessaires,en durée d’assurance (tous régimes confondus) pour obtenir le pour-centage maximum de pension.

Le pourcentage de décote par trimestre manquant est déter-miné en fonction de l’année d’ouverture du droit. Il s’applique aumontant de la pension.

1er exemple :Un OSC (capitaine), né le 1er mai 1970 est rayé des contrôles à salimite de durée de services, le 1er juillet 2010.

Il totalise :Durée du contrat : 20 ans (80 trimestres)Bonification 1/5è du temps : 4 ans.Bénéfices de campagne : 7 ans.Trimestres CNAV : 8 trimestres.Durée des services et bonifications liquidables :80 tr. + 44 tr. = 124 trimestres.

Durée des services militaires effectifs : 20 ans.Durée d’assurance : 124 tr. + 8 tr. = 132 trimestres.Année d’ouverture du droit : 2010.Nombre de trimestres requis en 2010 : 162 trimestres.Taux de décote par trimestre en 2010 : 0,625%.

DERNIERS TEXTES PARUS- Décret n°2009-1053 du 26 août 2009 portantcréation du service des retraites de l’État.- Décret n°2009-1052 du 26 août 2009 portantorganisation du service des retraites de l’État.- Décret n°2009-1054 du 26 août 2009 instituantun comité de coordination stratégique en matièrede retraites de l’État.- Arrêt du Conseil d’État du 29 mai 2009(Kucharski) Un congé maternité d’au moins deuxmois pris au titre de la naissance de jumeauxouvre droit à bonification pour chacun des deuxenfants.- Arrêt du Conseil d’État du 2 septembre 2009(Freiermuth) Tout recours contre une décisionrelative à la solde de réserve doit être examinéepar la commission des recours des militaires.

> Le droit à pension de retraitedes officiers sous contrat (OSC)

Cette information traite essentiellement du droit àpension de retraite des officiers sous contrataccordée aussi bien aux militaires qu’aux fonction-

naires et aux ouvriers de l’État. Avant de développer cesujet, il apparaît utile de faire un petit rappel à l’atten-tion des employeurs :

EMPLOYEURS :N’exposez pas vos agents bientôt retraités au risque de la rup-

ture de ressources.Vous devez envoyer les dossiers de demande de pen-

sion de retraite à la Sous-direction des pensions Bureau P1.Place de Verdun 17016 LA ROCHELLE Cedex 1, trois mois au

plus tard avant la date de radiation des cadres de vos agents.Ce délai correspond à l’obligation réglementaire de l’article

5 du décret n° 80-792 du 2 octobre 1980 (JO du 7/10/80) tendantà accélérer le règlement des droits à pension de retraite de l’État desfonctionnaires et des militaires. Ne pas le respecter entraîne une rup-ture de revenus entre le dernier traitement ou solde d’activité et lepremier paiement de la pension.

LES OFFICIERS SOUS CONTRAT (OSC)> La limite de durée de services d’un officier souscontrat est fixée à 20 ans de services.

L’OSC qui atteint sa limite de durée de services peut, sur sademande, être maintenu en service pour une durée maximum de10 trimestres, (22 ans ½ de services) et dans la limite de ladurée d’assurance nécessaire pour obtenir le pourcentage maximumde la pension. Cette prolongation de services est prise en compte autitre de la constitution et de la liquidation du droit à pension.

Le temps passé dans l’une des situations de position denon-activité suivantes est pris en compte dans la durée totaledes services du militaire servant en vertu d’un contrat :

• congé parental ;• situation de retrait d’emploi ;• congé pour convenances personnelles ;• congé complémentaire de reconversion ;• congé du personnel navigant.

Le service national n’est pas pris en considération pourl’appréciation des 20 ans de services en qualité d’OSC. Cependant,il est pris en compte pour la constitution et la liquidation de la pen-sion (se reporter au Regard sur la retraite n° 15).

Les services militaires rémunérés par une solde deréforme expirée ne sont pas pris en compte dans le cadre des20 ans de services exigés pour atteindre la limite de durée de ser-vices. Ils sont retenus pour la constitution du droit à pension et nonpas pour la liquidation.

Les périodes d’études rachetées ne sont pas non plus rete-nues pour parfaire les 20 ans de contrat. Par contre, ces périodessont prises en compte, selon l’option choisie (se reporter au Regardsur la retraite n° 5) pour la constitution du droit à pension permet-tant ainsi de réunir les 15 ans de services exigés pour bénéficierd’une pension militaire de retraite à paiement différé à l’âge de 50 ans.

Ainsi, un OSC qui a bénéficié d’un premier contrat de 5 anspuis d’un deuxième de 8 ans, soit 13 ans de contrat, peut obtenir undroit à pension (à paiement différé) s’il demande le rachat de 8 tri-mestres d’années d’études au titre de l’option « liquidation » ou« liquidation et durée d’assurance ».

À titre d’exemple :Un capitaine, âgé de 38 ans, 5è échelon, indice 563, demande

le 1er décembre 2009 le rachat de 8 trimestres d’années d’études autitre de l’option « liquidation ». Le coût du rachat s’élèvera à :55,2871€(valeur du point d’indice au 01/10/2009) x 563 (indice)x 6,2% (en fonction de l’âge) = 1929,85 €pour 1 trimestre soit,15 438,81 €pour 8 trimestres.

Les modalités de paiement sont précisées dans Regard sur laretraite n°5. Les cotisations de rachat sont déductibles du revenu netimposable.

NB - Si le rachat d’années d’études (option 1 et 3) permet desatisfaire la condition des 15 ans pour ouvrir un droit à pension, il nepermet pas au militaire de démissionner ou de résilier son contratsans accord préalable de son autorité.

1. Calcul du nombre de trimestres manquants pourobtenir le nombre de trimestres requis :- 162 tr. (trimestres requis) – 132 tr. (durée d’assurance) = 30 trimes-tres ramenés à 20 trimestres.2. Calcul du nombre de trimestres manquants pouraccomplir 22 ans ½ 22 ans ½ :- 20 ans = 2 ans ½ soit 10 trimestres.La décote sera calculée sur le plus petit nombre de trimestres soit10 trimestres.Taux de la décote à appliquer sur le montant de la pension :10 tr. x 0,625% = 6,25%.

2er exemple :Un OSC (lieutenant) issu des sous-officiers, né le 2 février 1965, est rayédes contrôles le 1er décembre 2009.

Il totalise :Services en qualité de sous-officier : 18 ans.(72 trimestres).Services en qualité d’OSC : 8 ans (32 trimestres).Bonification 1/5è du temps : 5 ans.Bénéfices de campagne : 4 ans.Trimestres CNAV : 7 trimestres.Durée des services et bonifications liquidables :72 tr. + 32 tr. + 36 tr. = 140 trimestres.Durée des services militaires effectifs :18 ans + 8 ans = 26 ans (104 trimestres).Durée d’assurance : 140 tr. + 7 tr. = 147 trimestres.Année d’ouverture du droit : 2008.Nombre de trimestres requis en 2008 : 160 trimestres.Taux de décote par trimestre en 2008 : 0,375%.

1. Calcul du nombre de trimestres manquantspour obtenir le nombre de trimestres requis :160 tr. (trimestres requis) – 147 tr. (durée d’assurance) =13 trimestres.2. Calcul du nombre de trimestres manquantspour accomplir 27 ans ½.27 ans ½ - 26 ans = 1 an ½ soit 6 trimestres.La décote sera calculée sur le plus petit nombre detrimestres soit 6 trimestres.Taux de la décote à appliquer sur le montantde la pension : 6 tr. x 0,375% = 2,25%.

> OSC sans droit à pension de retraitemilitaire

L’OSC, rayé des contrôles sans totaliser le minimum de15 années de services civils et militaires effectifs (sauf en cas de radia-tion pour invalidité) ou, sans avoir bénéficié d’une solde de réforme,est rétabli dans les droits qu’il aurait eus au titre du régime généralde la sécurité sociale et du régime complémentaire de l’institution deretraite complémentaire des agents non titulaires de l’État et des col-lectivités locales (IRCANTEC) s’il avait été assujetti à ces régimes pen-dant les périodes soumises aux retenues pour pension. Cette périodesera alors prise en compte dans la pension de retraite du régimegénéral.

Le rétablissement est une affiliation rétroactive qui doit êtreréalisée dans l’année qui suit la radiation des contrôles sans droità pension. Elle est effectuée d’office, sans qu’il y ait lieu d’exigerune demande de l’intéressé, par l’organisme payeur de la solded’activité. �

>36 trimestres

>44 trimestres

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En cette année 2009, le Groupement Dordognese met au bleu. En effet, ce jeudi 7 mai, notrerencontre annuelle se déroule chez nos cama-

rades gendarmes de Saint-Astier où est implanté leCentre National d’Entraînement des Forces deGendarmerie (C.N.E.F.G.). Le programme préparéavec le Colonel Coste et le Cen Sausin prometd’être dense et très instructif. Les 27 participantsne tarderont pas à s’en rendre compte. LeCapitaine Ropital, notre accompagnateur pour lajournée, nous accueille sur le parking et nousdirige vers le P.C. où nous attend le ColonelQuenelle, Chef de Corps. Après la traditionnellephoto, celui-ci nous présente, en personne, leCentre qui fête ses 40 ans. Pendant près d’uneheure, nous découvrons toutes les missions duC.N.E.F.G. et son organisation.

Sont abordés :• le maintien de l’ordre,• l’intervention professionnelle,• le rôle élargi,• le rayonnement international,• le Centre d’excellence européen dans le

domaine de l’ordre public.Quelques chiffres :• 13 000 stagiaires et visiteurs par an dont

1000 étrangers et plus de 500 fonctionnairesdes autres adminis-trations françaises,

• 125 escadrons deg e n d a r m e r i emobile par an enstage de perfec-tionnement duM.O.

• 212 personnelsmilitaires et civils,

• une emprise de 136 hectares.Après cet exposé magistral et sans langue de boispour les sujets qui fâchent, nous faisons la visitedu Centre avec ses zônes d’exercice et d’instruc-tion. Plusieurs escadrons sont en action contre desmanifestants (en fait des gendarmes qui appliquentles méthodes de l’adversaire). Au passage, le gazlacrymogène fait sortir quelques mouchoirs etinvite le conducteur du bus à accélérer !A 11h45, nous nous retrouvons sur la placed’armes en présence du Chef de Corps et des com-mandants de division. Avant le dépôt de gerbe et lasonnerie aux morts , le président de groupement litquelques vers de sa composition. L’Épaulette sesouvient.A 12h00, nous découvrons le nouveau CercleMixte. L’accueil chaleureux et la qualité du repasméritent d’être soulignés. Aux remerciementsadressés à nos hôtes, le président ajoute quelques

mots sur les dénominateurs communs à laGendarmerie et à l’Armée de Terre et sur les inter-rogations soulevées par la nouvelle subordinationde la Gendarmerie et l’impact sur L’Épaulette durecul d’un an de la limite d’âge inférieure de pré-sentation au concours d’entrée à l’E.M.I.A. Nousavons la chance d’avoir un cadre d’active par table : leColonel Quenelle, le Lieutenant-Colonel Blériot,également du C.N.E.F.G. et le D.M.D., le ColonelMagny adhérent de notre groupement.Vers 14h00, nous sommes invités à reprendre lecar qui nous emmène au village Pôle 1. Avant demonter dans une tour de commandement, deuxgendarmes nous détaillent leurs équipements. Enraison de l’ardeur du soleil, nous avons chaud poureux tout en prenant conscience de leur mérite.Puis, nous nous dirigeons vers le hangar desConnétables où une démonstration d’InterventionProfessionnelle et une présentation d’armementsnous permettent, si besoin était, de faire confianceau professionnalisme de nos camarades gen-darmes. Et ceci sera encore confirmé en voyant larécupération acrobatique et rôdée d’un manifestantbrandissant une banderole à mi-hauteur de latour TITI.

L’heure est déjà bienavancée. Dans le car, leColonel Quenelle vientnous saluer une dernièrefois en remettant au pré-sident de groupement un« pavé » souvenir, unebelle photo de groupe etun C.D. sur le Centre et

sur la journée. Il y a longtemps que L’ÉpauletteDordogne n’avait pas été accueillie de la sorte etnos remerciements vont dans ce sens. Pour clorecette journée et toujours dans le car pour gagnerdu temps, le président fait un tour d’horizon rapidede notre association. La parution récente du der-nier bulletin facilite sa tâche ! Il salue encore la pré-sence, pour la première fois, du Lieutenant-ColonelCoirier Amédée, verbicruciste émérite de 88 ans queTF1 a présenté récemment. Au moment de se séparer,chacun exprime sa satisfaction sur l’intérêt de cetteréunion et, en aparté, notre adhérent gendarme inter-pelle le président sur : « En effet, L’Épaulette a voca-tion à accueillir tout officier non Saint-Cyrien issu del’Armée de Terre » (cf bulletin n° 167). Cetteremarque fera l’objet ultérieurement d’une mise aupoint amicale et motivée avec le siège. C’est aussil’intérêt de nos rencontres !

Colonel Yves SchrickePrésident du Groupement Dordogne

Promotion Narvik (67-68)

> Visite du Centre Départementalde Mémoire des Pyrénées-Orientales

Annoncée lors de notre journéedépartementale 2009, la visite duCentre Départemental de Mémoire

des Pyrénées-Orientales à Perpignan aeu lieu le 21 octobre 2009.

Le groupement de l’Aude, en la per-sonne de son président et de quelquesuns de ses adhérents, était associé àcette manifestation.

Le général (2S) Jean-JacquesFlorimond, concepteur et président duCentre, nous a guidés dans la décou-verte des lieux.

En 2003, le constat de :• la disparition progressive des

Anciens, entraînant la perte deleur vécu,

• la perte par les enfants d’une partde repères du passé, d’autre partde repères de valeurs, conduit en2004 à l’élaboration d’un projet.

Le but affiché du Centre est deconserver la mémoire des Anciens pourla transmettre aux jeunes générations. Ilne s’agit ni d’un musée ni d’un tribunalde l’Histoire ni d’une apologie de laguerre.

« Il est conçu principalementcomme un outil pédagogique à la dispo-sition des enseignants ».

Les locaux appartiennent à la villede Perpignan qui en a assuré la réhabi-litation tout en y intégrant l’ensembledes dispositifs, circuits électriques et

50 • L’Épaulette n° 170 • avril 2010

VIE DE L’ÉPAULETTE> Groupement Dordogne :compte rendu du 7 mai 2009

> Groupement 66et de l’Aude

DRGROUPEMENTDORDOGNE

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informatiques nécessaires (environ7000 mètres de câbles).

La vaste et haute pièce principalepermet la présentation de panneauxfixant des repères d’Histoire en y asso-ciant des objets, peu nombreux, mais àhaute valeur symbolique.

Il convient de souligner le soinapporté à la prise en compte de la sensibi-lité des Anciens pour l’élaboration de cer-tains panneaux (Résistances intérieure etextérieure, évadés de France, …).

L’unité de lieu permet, dans un seulregard, d’embrasser l’ensemble denotre passé.

Aux références nationales s’ajou-tent des références catalanes. En effet,le nom de la commune du Boulou estinscrit sur les parois de l’Arc deTriomphe à Paris ; cinq futurs maré-chaux de France et deux cents futursgénéraux sont nés en Roussillon.

Le Centre dispose également d’unevaste bibliothèque de 1800 ouvragesréférencés par thèmes dans une base dedonnées informatiques, offrant ainsi devastes perspectives à toute personne enquête d’informations.

Après plus de deux heures passion-nantes, nous avons pu mesurer l’am-pleur du travail accompli par le généralFlorimond, et les bénévoles qui l’entou-rent, et apprécier la très haute valeurdes résultats obtenus.

> Ce lieu remarquable est accessi-ble à tous et est doté d’un site internetwww.cdm66.fr.

Colonel (H) Christian TalarieCS-OA promotion capitaine

Vergnaud (72-74)Président du groupement 66

Le 26 novembre 2009, 43 personnes pré-sentes au « Belvédère », 27 adhérentsdont 8 officiers en activité, soit 33%

des 82 adhérents du Groupement,ont accueilli le lieutenant-colonelLelogeais, adhérent recruté à l’EMF 4et le lieutenant-colonel Caland, affectéau Groupement départemental de laGendarmerie Nationale à l’été 2009. Leprésident a mis l’accent sur l’adaptationdes structures de L’Épaulette pourrépondre à la diversité de ses recrute-ments et souligné l’intérêt de participerà l’assemblée générale annuelle à Paris.Par la suite, les conversations de la soi-rée ont pris tournure, le verre à la main,puis dans le partage d’un dîner debonne facture, dans une ambiance tou-jours sympathique, jusqu’à 23 heures.

Le 29 janvier 2010, nous étionsnombreux à la messe célébrée enl’église Saint Pierre à la mémoire denos anciens et de tous les militairesdéfunts, par le nouvel aumônier, le PèreBruno Ducoux. A la fin de l’office, sousla baguette du lieutenant-colonelBlaise, nous avons chanté la « Prière »,rappelant ainsi la forte implication dansL’Épaulette des officiers issus del’EMIA. Notre soirée de gala a ensuitedébuté par une liaison en direct avec legénéral de division Lechevallier, com-mandant l’EMF 4, actuellement adjointau général commandant l’ISAF àKaboul, désireux de marquer l’intérêtqu’il porte à l’Épaulette et de garder lelien avec la garnison depuisl’Afghanistan, où nombre de nos adhé-rents de Limoges ont déjà servi, dont lecolonel Laplace, le lieutenant-colonelde Coniac, le chef de bataillon Denis, lecapitaine Royère, présents à la soirée.Puis le président a évoqué le sens de la

réunion, fait l’appel des promotions desdivers recrutements, proclamé l’ordredu jour traditionnel et lancé le chant deL’Épaulette. Le vin d’honneur et undîner dansant dans les salons de l’Hôtelde Commandement nous ont ensuitemenés tard dans la nuit, et mêmejusqu’à 3 heures du matin pour les fanasde la danse. Une nouvelle fois, de l’avisgénéral, la prestation du Cercle du 15e

Bataillon du Train fut d’un excellentniveau et le DJ très pro. Ce fut donc unesoirée très réussie, qui a fait le plein,réunissant 85 personnes autour de37 adhérents dont 16 officiers en acti-vité, soit une participation de 44% del’effectif du Groupement. Au cours dela réunion une quête a permis de faireun geste significatif pour les sinistrésd’Haïti. Merci à tous de cette fidélitéaux activités du Groupement 87.

Depuis, à l’occasion de l’assembléegénérale du 6 février à Paris, le lieute-nant colonel Caland a été élu au conseild’administration de L’Épaulette ce qui,avec le capitaine Royère élu l’an der-nier, représente bien le Groupement ausiège de notre association.

Rendez-vous à la mi-juin pour uneprochaine réunion !

Colonel (er) Lucien SuchetEMIA- Belvédère (63-64)

Groupement de L’Épaulettede Haute Vienne.

L’Épaulette n° 170 • avril 2010 • 51

VIE

DE

L’ÉPAU

LETTE

> Groupement 87- Haute-Vienne

DRCGROUPEMENT87

DRCOLONELTALARIE

Le but affiché du Centre est de conserverla mémoire des Anciens pour la transmettreaux jeunes générations.

DRCGROUPEMENT87

Le colonel Joret, à droite,face au lieutenant colonel Caland.

Lcl Calandnouvel

adminis-trateur.

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Chers camarades et chère amie,

Comme le veut désormais la tradi-tion, le groupement de la Marne deL’Épaulette se réunit le jeudi soir

qui suit l’assemblée générale de Paris.En 2010, cette dernière s’est tenue le 6février et c’est ainsi que nous noussommes retrouvés le 11 février à « laBombarde », ordinaire du 40e RA, quele chef de corps, le colonel Lecorguillé,a bien voulu mettre à notre disposition.Qu’il en soit ici remercié ainsi que lelieutenant colonel Trzcialkowski,second du 40e RA et membre deL’Épaulette, qui a largement contribué àla préparation de cette soirée.

Nous étions 30 dont 8 épouses; ceteffectif représente 28% des adhérentsdu groupement de la Marne (à rappro-cher des 20% de notre réunion 2009).Nous sommes donc en progrès ; maiscela reste à confirmer en 2012…..ilnous appartient donc d’inciter noscamarades à faire un effort de participa-tion.

La soirée a débuté par un dépôt degerbe au monument aux morts du 40e

RA où nous avons observé une minutede silence en mémoire de tous les cama-rades décédés, connus et inconnus, del'association. Nous y avons associé leCNE Roullier (EM 1e BM - Châlons enChampagne), le SCH Toinette (402e RA- Châlons en Champagne), le SGT Diop(517° RT - Châteauroux) et le chasseurLibaert (13 BCA – Chambery), tousquatre morts au combat les 11,12,13janvier et 9 février 2010.

Nous nous sommes ensuite rendus à« la Bombarde » où nous avons tenunotre réunion départementale annuelleau cours de laquelle le président degroupement a rendu compte de l'AG deParis :

AG du 6 février 2010- Paris –Ecole militaire.

Vous trouverez le compte rendudétaillé de l’assemblée générale dans laprochaine revue. Il convient de noterqu’au cours de la matinée, en lieu etplace des exposés traditionnels duCEMAT et du DGGN, nous avons puapprécier un débat fort intéressant sur laDéfense européenne, présidé par mon-sieur Yves Fromion (ancien officier),député du Cher et membre de la com-

mission de la Défense Nationale,accompagné du CEMAT, du généraladjoint OPS de la DGGN et du généralBonnemaison, patron des Ecoles deCoëtquidan, et animé par un journalisted’Europe 1.

S’agissant de l’AG à proprementparler, il me semble cependant utile devous donner, à chaud, les quelquesinformations qui figurent ci-après.

• Le président rappelle que notreassociation compte dans ses rangs desofficiers de 28 origines statutaires diffé-rentes et que les OAEA sont, envolume, les deuxièmes.

• Une anecdote assez révélatrice :certains IA ont transformé la devise deleur école « le travail pour loi, l’hon-neur pour guide » en le « travail pourmoi, l’honneur pour lui »….

• L’association a adopté un budgetpar objectif ce qui a pour effet de per-mettre au président et au conseil d’ad-ministration de mieux cerner leur margede manœuvre financière.

• La création des collèges, envisa-gée à un moment, est abandonnée auprofit de la création de quatre « réfé-rents catégoriels » au sein du conseild’administration :

• retraités et OGX deuxième sec-tion,

• officiers de recrutement direct ousemi-direct terre et services interarméesen activité,

• officiers de gendarmerie,• officiers sous contrat.Ainsi, chaque membre aura un cor-

respondant privilégié au sein du CA.• La revue et l’alpha.com, sont très

bien perçus. Le siège est toujours « pre-neur » des articles que les membresvoudront bien lui envoyer…

• Le site internet a été complètementrepensé. Il sera ouvert avant la fin dumois de février ; il faudra attendreencore quelques semaines pour avoiraccès au forum qui y sera ouvert.

• A l’unanimité de l’AG moins unevoix, il a été décidé d’adresser les vœuxde l’AG de L’Épaulette au ministre. Cedocument sera reproduit dans la pro-chaine revue.

EMIA :• La promotion actuelle est articulée

en deux brigades de deux sections pourun effectif de 85 éléves officiers… c’estpeu.

• Une licence « générale » est accor-dée à tous les élèves ayant réussi leurscolarité.

EMCTA :• La promotion actuelle sera la der-

nière promotion de cette école. En effet,après la dissolution de l’EMSAM deMontpellier et la création simultanée deEcole d’administration militaire dès larentrée prochaine à Coëtquidan, lesélèves seront admis dans cette nouvelleécole.

OAEA et Rang :• maintien de la semaine de cohé-

sion à Coëtquidan et de la participationau triomphe. S’agissant des OAEA, lesiège est à la recherche des différentsnoms de promotion qui ont leur ont étéattribués au fil du temps….A bon enten-deur…..

OSC « encadrement » :• la durée de formation est portée à

six mois aux Ecoles de Coëtquidan plussix mois de stage dans un corps detroupe avant de rejoindre leurs cama-rades de Cyr et de l’IA en école d’appli-cation.

Activités du siège :Vous pourrez en lire le détail dans la

revue. Pour l’essentiel, elles ontconsisté à :

• poursuivre l’action déterminée surles objectifs fonctionnels de L’Épau-lette en faisant effort sur les objectifsstatutaires, dans l’esprit d’entraide et desolidarité,

• rénover la communication de l’as-sociation dans sa globalité,

• redéfinir l’organisation deL’Épaulette pour mieux répondre auxattentes de ses adhérents.

Santé de l’association :Les effectifs sont pratiquement sta-

bles ; nous sommes actuellement 6200dont 5776 à jour de cotisations. Lenombre des adhésions reste cependantencore inférieur à celui des décès et desradiations. Nous devons donc continuernotre effort pour convaincre en vue derecruter.

Pour la deuxième année consécutivele bilan financier est positif (+18689€).Le siège veut mettre à profit une partiede cette ressource pour renforcer lesaides et actions de solidarité, volonté

52 • L’Épaulette n° 170 • avril 2010

VIE DE L’ÉPAULETTE> Groupement 51 - de la Marne -CR de l’AG départementale du 11 février 2010 à Suippes

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affichée de notre président. Ce derniera toutefois souligné que les demandesd’aides 2009 avaient toutes été satis-faites mais que leur montant était endeçà du prévisionnel.

Élection du nouveau conseild'administration :

Au cours de l’AG, il a été procédé àl'élection du nouveau conseil d'adminis-tration; vous trouverez sa compositiondans la prochaine revue. Sachez toute-fois que le général Delochre est recon-duit dans ses fonctions de président.

Conclusion du présidentde groupement :

Notre département, très militarisé,doit pouvoir faire croître les effectifs dugroupement d'une façon significative.Lors de notre réunion de 2009, j’expri-mais le vœu que nous soyons une qua-rantaine à cette réunion de 2010. Nousavons atteint un objectif intermédiaire.Dans ces conditions, l’objectif 2011reste fixé à 40 participants...

Mais il nous faut avant toutRECRUTER de nouveau membres. 78adhérents, c’est peu compte tenu du fortpotentiel qui existe dans notre départe-ment. En un an il doit être possible deconvaincre 22 officiers de nous rejoin-dre pour atteindre la barre des 100membres. Avec l’appui efficace descorrespondants de formation, cet objec-tif est tout à fait réaliste. Nous devonstous continuer à « expliquer pourconvaincre »

Notre soirée s’est terminée par unexcellent dîner préparé par l'équipe del'adjudant chef Van Nuffelen qu'ilconvient une nouvelle fois de remercier.

Vers 23h15... retour dans nos bases.

Pour terminer en forme de clind’oeil et faire saliver les absents – ilsseront peut être moins nombreux l’anprochain.

Bien amicalement à vous tous et auplaisir de vous retrouver.

Colonel (er) Alain SchantzPrésident du groupement

de la MarnePromotion Plateau des Glières

EMIA (69-70)

C’est avec un plaisir non dissimuléque nous nous retrouvons par cettefroide journée venteuse.

Nous souhaitons la bienvenue augénéral (2s) Pirson et au chef debataillon Ogier respectivement déléguéde la Saint-Cyrienne et président de LaFraternelle pour les Pyrénées-Orientales, ainsi qu’au général (2s)Florimond, président de l’Associationdu Centre Départemental de Mémoire.

Après avoir cité les absents excusés,le colonel Christian Talarie fait procé-der à la lecture de l’ordre du jour. Puis,il fait observer quelques instants desilence à la mémoire des disparus de laSaint-Cyrienne et de La Fraternelle,aucun décès n’étant heureusement àdéplorer dans nos rangs.

Néanmoins, par le jeu des mutationset des démissions, nos effectifs sont ànouveau légèrement en baisse. Dans cecontexte, il convient de souligner l’atti-tude remarquable d’un officier d’activequi, radié suite à des cotisations nonréglées, a décidé de réintégrer nos rangsen régularisant ses cotisations anté-rieures et en optant pour le prélèvementautomatique.

Parmi les évènements heureux, rele-vons la nomination du commandantCharles de Chillaz au grade deChevalier de la Légion d’Honneur ainsique l’obtention par le colonel (er)

L’Épaulette n° 170 • avril 2010 • 53

VIE

DE

L’ÉPAU

LETTE

> Groupement des Pyrénées Orientales66 - Journée dép. du 17 février 2010

Nous souhaitons la bienvenue au général (2s) Pirson et au chef de bataillonOgier respectivement délégué de la Saint-Cyrienne et président de LaFraternelle pour les Pyrénées-Orientales, ainsi qu’au général (2s) Florimond, pré-sident de l’Association du Centre Départemental de Mémoire.

DR

Antoine Guerrero, trésorier du groupe-ment, de la seconde année d’un mastèred’Histoire avec la mention « Très Bien »sans oublier les naissances d’arrière-petits-enfants et de petits-enfants cheznos amis Marcel Philbert, EmmanuelAlis et Gérard Blanc.

L’attribution du prix de L’Épauletteà notre ami le chef d’escadron (er)René-Pierre Costa est incontestable-ment le point d’orgue de ces bonnesnouvelles. Nos plus vives félicitationsMon Commandant.

Le président résume succinctementla Journée nationale du 06 février 2010(moins de chiffres, interventions plusfluides) mais procède à la lecture inté-grale de la lettre de notre PrésidentNational au CEMAT et des vœux devantêtre adressés au Ministre de la Défenseet aux hautes autorités militaires.

A l’issue, le hasard, par l’entremisede boules numérotées, a décidé de l’at-tribution des places (un peu étroites auxépaules) auxquelles chaque convive apu apprécier le repas avant d’entonner lechant de L’Épaulette..

Colonel (H) Christian TalarieCS-OA Capitaine Vergnaud (72-74)

Président du groupement desPyrénées-Orientales.

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La promotion Serment de Koufra s’estrassemblée du 8 au 11 septembre 2009dans les environs de Vannes, 1’an-

cienne Darioritum des Vénètes. Les orga-nisateurs, Claudine et Francis Avargues,secondés par un couple ami de Baden(10 km de Sainte-Anne d’Auray)Geneniève et André Le Boissetier,ontchoisi pour support de nos activités lecélèbre lieu de pèlerinage de Sainte-Anne-d’Auray, le troisième de France. Installésdans l’hôtel « La croix blanche » (BritHôtel) et disposant d’un car grand luxe àdeux niveaux, les camarades de promotionet leurs épouses ont pu redécouvrir le« midi breton » par un temps superbe.

C’est ainsi que nous nous dirigeâmesvers la presqu’île de Quiberon pourembarquer pour Belle-île. La côte sauvagefut vite atteinte pour nous livrer ses val-lons entaillés de hauts rochers et sesfameuses aiguilles de Port-Coton immor-talisées par l’impressionniste ClaudeMonet. Mais ce fut surtout le site gran-diose de la Pointe des Poulains qui avaittant séduit Sarah Bernhardt et qui a étébien réaménagé,qui attira notre attention :le phare,la villa des cinq parties du monde(construite par le fils de la tragédienne)avec son musée ludique, le fort où la« dame de Belle-île » avait installé sademeure. Il fallut faire la queue pour s’as-soir sur son « fauteuil de pierre », face à lamer. Le retour à été agrémenté par les iné-vitables alignements de Carnac.

La journée suivante fut celle duSouvenir avec la visite de deux musées :celui du Souvenir de Coëtquidan dont unprojet d’extension et de modernisation estinitié avec pour objectif 1’inauguration dunouveau musée à l’horizon 2012 à l’occa-sion de centenaire de sa création ; celui de

la Résistance bretonne de Saint-Marcelavec ses 1500 m2 d’exposition perma-nente sur la vie et l’engagement des bre-tons « durant la seconde guerre mondialeet ses 6 hectares de parc boisé et aménagépar des reconstitutions grandeur nature. Ilrappelle l’histoire du maquis le plusimportant de Bretagne et son rôle lors dudébarquement des Alliés en Normandie. »Elle se termina par un office religieuxdans l’église de Baden à la mémoire denos camarades disparus.

Le vendredi fut consacré à la visite dupatrimoine local : la ville de Vannes et leGolfe du Morbihan. Nous nous sommessouvenus que ce fut dans l’hôtel de villede cette « ville d’art et d’histoire » quenous avions organisé la « Nuit de 1’EMIA »le 27 avril 1963. Nous nous sommes pro-menés le long du port de plaisance puisdes remparts qui représentent un remar-quable exemple de l’évolution de l’archi-tecture défensive nous avons flâné dansles rues bordées de maisons à pans de boiset d’hôtels particuliers en pierre. Le siègede l’association mondiale « des plus bellesbaies de Monde » se trouve à Vannes, ilfallait embarquer pour « la petite mer ».La croisière fut un ravissement et l’escaleà l’île aux Moines la « perle du golfe »intéressante. La soirée se termina par undîner de gala avec le Cercle celtique dePloêmel « Danserion Bro Plenuer » encostume du Pays d’Auray.

Notre prochaine réunion en septembre2011 aura pour cadre le pays Basque etsera organisée par Bernadette et MaximeMorel.

LCL (er) Gilbert Moutardsecrétaire de Promotion

Promotion Serment de Koufra (62-63)

Al’occasion de la Journée nationalede L’Épaulette et en avance dephase du fait du décalage horaire,

le colonel Troistorff, chef de corps duRégiment d’Infanterie de Marine duPacifique – Nouvelle Calédonie, a tenua rassembler lors d’un repas de cohé-sion sous le faré du Cercle mess dePLUM tous les officiers de recrutementindirect de l’armée de Terre que comptele Caillou.

Nous fûmes ainsi trente sept« Dolos », OSC, OAEA et officiersissus du rang à nous retrouver sous lesoleil calédonien en cette magnifiquejournée du 6 février 2010.

Le repas, présidé par le colonel deHautecloque, adjoint terre du COM-SUP, a permis à l’ensemble de faireplus ample connaissance dans un cadreautre que le métier des armes, de seremémorer des souvenirs de promo etde carrière, et surtout de tisser de nou-veaux liens que chacun a souhaité ren-forcer lors d’une prochaine activité.

Capitaine BalanchePromotion général de Lanlay

EMIA 2003-2005

54 • L’Épaulette n° 170 • avril 2010

VIE DE L’ÉPAULETTE> La promotion Serment de Koufra(EMIA 62/63)

> Journée calédonienneaux antipodes (EMIA 03/04)

DRPROMOKOUFRA

Nous nous sommes souvenus que ce fut dans l’hôtel de ville de cette « ville d’art etd’histoire » que nous avions organisé la « Nuit de l’EMIA » le 27 avril 1963.

DRPROMOGALDELANLAY

Nous fûmes ainsi trente sept« Dolos », OSC, OAEA et officiersissus du rang à nous retrouver

sous le soleil calédonien en cettemagnifique journée du 6 février 2010.

> BULLETINS REÇUSDES PROMOTIONSNOUVEAU BAHUT (N° 39)EXTRÊME-ORIENT (N° 104)LAPERRINE (N° 63)TERRE D'AFRIQUE (N° 45)MARECHAL DE LATTRE (N° 64)SERMENT DE KOUFRA (N° 35)GARIGLIANO (N° 109)AMILAKVARI/FRANCHET d'ESPEREY (N° 67)VICTOIRE (N° 61)LIEUTENANT-COLONEL JEANPIERRE (N°20)

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L’Épaulette n° 170 • avril 2010 • 55

VIE

DE

L’ÉPAU

LETTE

La Journée de L’Épaulette 2009, enMeurthe & Moselle, s’est dérouléeà Nancy le 28 mai dans le

cadre prestigieux du Palais duGouvernement, siège de l’Autoritédepuis 1755, à l’invitation du GénéralOlivier Jumelet, Gouverneur militairede Nancy, Commandant de la 4e

Brigade aéromobile.A cette occasion, nous avons eu

l’honneur et le plaisir de recevoir notreprésident national, le Général (2s) Jean-François Delochre, accompagné duDirecteur administratif et financier, leGénéral (2s) Alain Bourdenet.

Après l’observation d’une minutede silence à la mémoire des officiersdisparus, ce fut la lecture de l’Ordre duJour par le LTN Imbert de la Cie deGendarmerie de Lunéville.

Ensuite, nous avons eu un exposédu Général (2s) JG Blanc, président del’ANOCR 54-55 et membre de notreAssociation, sur plusieurs points : lamenace qui pèse sur la CNMSS, larevalorisation des retraites, les pensionsde réversion et l’augmentation des coti-sations de l’UNÉO.

Puis le Général Jumelet est inter-venu pour souligner l’aide à apporter àune association fondée sur la solidarité,vertu cardinale pour les militaires. Il ainsisté sur le fait que la Défense vit uneréforme sans précédent dont on nemesure pas complètement l’ampleur.Elle vient après une autre réforme nonterminée, la professionnalisation, dontl’objectif était clair. Fondée sur laRGPP, la réorganisation du ministère dela Défense a lieu simultanément avec laréduction de la dette publique quioblige chacun à faire un effort. C’est undiscours pas très positif. Par ailleurs, ilfaut s’engager plus avec une diminutiond’effectif significative (-54000 H).

Là encore, la fin de carrière ne seraplus la même. C’est une période où lasolidarité va jouer très fort en raisond’un flux important de départs. Il vadonc falloir aider les partants. C’est unvrai projet à mettre en œuvre.

Le Général (2s) Delochre prit laparole pour dire que L’Épaulette étaitmal connue et donc poursuivre « labataille des effectifs » (actuellement6200 adhérents dont 50% d’OA). Lacible sont les promotions d’élèves-offi-ciers à Coëtquidan. Un plan de commu-nication est engagé avec une étudiante

en Master de com. pour réaliser uneétude sur les moyens de com. à utiliser.

Ainsi, la plaquette « Adhésion-Cotisation » va être améliorée et le logochangé pour être mis en place à la pro-chaine AG. Il a évoqué la nécessitéd’une comptabilité analytique ou parobjectifs pour gérer au mieux l’argentdes cotisants. Enfin, il a conclu sur lesactions menées par L’Épaulette (livreIII du code de la mutualité) : actions desolidarité et d’entraide…, développe-ment moral, culturel, intellectuel et

physique des membres-adhérents.Le pot de l’Amitié a réuni une assis-

tance malheureusement peu nombreuseen raison du nombre important de cama-rades d’active, détachés en OPEX.

Colonel (er) JH de RibierPdt du Grpt de L’Épaulette en M&M.

Promotion 50e anniversaire deVerdun (EMIA 65-66)

«> Journée de L’Épaulette du 28 mai 2009à Nancy en Meurthe & Moselle

La place Stanislas voulue par le duc de Lorraine Stanislas Leszczynski, construiteentre 1751 et 1755 sous la direction de l’architecte Emmanuel Héré.

Le Général (2s) Delochre prit la parole pour dire que L’Épaulette était mal connueet donc poursuivre « la bataille des effectifs ».

DR

DRL’ÉPAULETTE

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MARIAGES> Clothilde, fille du CommandantChristian BRIÈRE (CTA-GEN-80/81)et de Madame, avec Monsieur RenaudLABAYE, le 24 avril 2010 à CandesSaint Martin.

> L’Épaulette adresse ses meilleurs vœux debonheur aux jeunes mariés.

NAISSANCES> Constance, le 9 mai 2008 et Erwan le 12septembre 2009, premier et deuxième petits-enfants du Lieutenant-colonel JeanWEBRE(INF-EMIA-Centenaire-81/82) et deMadame, au foyer de Anne-Laure et Louis-Marie CHRISSEMENT.

> Larena, neuvième petit-enfant duCapitaine Guy BOUSSARD (ART-OT-70)et de Madame, le 2 septembre 2009 à Orthez,au foyer de Sandra et Michel.

> Bérénice HALBACH, seizième petit-enfant du Colonel Gérard SAINT-MARTIN(ABC-Lieutenant-colonel Amilakvari-54/56) le 15 septembre 2009 à Toronto(Ontario) Canada.

> Aymeric, quatrième enfant du CapitaineAlain FAIVRE (MAT-EMIA-CapitaineBiancamaria-01/02) et de Madame, le 11octobre 2009 à Dax.

> Willy, troisième petit-enfant duLieutenant-colonel Eugène MONORY(GND-EOGN-Capitaine Prudhomme-80) etde Madame, au foyer WELSCH-MONORY,le 19 octobre 2009 à Wavrin.

> Isilde, quatorzième petit-enfant duColonel Patrick BUREAU (CTA/GSEM-ESMIA-Terre d’Afrique-58/59) au foyer deSylvain et Marie BUREAU, le 22 octobre2009 à Tours.

> Jeanne, neuvième petit-enfant duLieutenant-colonel Bernard FAYAUD(TDM-EMIA-Belvédère-63/64) et deMadame, le 6 novembre 2009 à Islamabad.

> Guillaume, enfant du Capitaine (ITA)Bertrand DUTHEIL (GND-EOGN-Lieutenant Bricot-98/00) et de Madame, le11 décembre 2009 à Auxerre.

> Maxime, dix septième petit-enfant duGénéral François GAUDY (CS-EMIA-Connétable Du Guesclin-66/67) et deMadame, le 15 décembre 2009, au foyer deMichel et Diane RIVETTE.

> Galahad, deuxième enfant du CapitaineGuillaume VEYS (TRS-15/2-2000) et deMadame, le 22 décembre 2009 à SainteFlorine.

> Laetitia, quatrième petit-enfant duLieutenant-colonel Gérard BLANC (MAT-OA-72) et de Madame, au foyer deGuillaume et Nathalie BLANC, le 24décembre 2009.

> Geoffroy, deuxième enfant du CapitaineGuillaume CHAGNEAU (MAT-EMIA-Campagne d’Italie-99/01) et de Madame, le31 décembre 2009 à Nîmes.

> Louise, deuxième enfant du CapitaineDominique ROUX (CSSA-EMCTA-Lieutenant Général Dejean-01/02) et deMadame, le 3 janvier 2010 à Clamart.

> Roman, enfant du Capitaine SIMONET-FORTIER (ABC-EMIA-Campagne d’Italie-99/01) et de Madame, le 10 janvier 2010 àSaumur.

> Vincent, cinquième petit-fils du ColonelClaude PARIS (CS-Secrétaire de la promo-tion Général Koenig-70/71) et de Madame,au foyer de Monsieur et Madame StéphanePARIS, le 17 janvier 2010 à Beaumont.

> Brune, quinzième petit-enfant du ColonelPatrick BUREAU (CTA/GSEM-ESMIA-Terre d’Afrique-58/59) au foyer de Pierre-Etienne et Gaëtane BUREAU, le 22 janvier2010 à Sèvres.

> Evence, sixième enfant du Capitaine EricDAUCE (GEN-EMIA-Capitaine Coignet-00/02) et de Madame, le 29 janvier 2010 àNogent le Rotrou

> Paul, premier petit-enfant du ColonelPhilippe LAFOIX (GND-EMIA-GénéralLaurier-78/79) et de Madame, au foyer deleur fille Cécile et de l’Enseigne de vaisseaude réserveAugustin MIGNOT (X 2001), le 8février 2010 à Paris.

> Rose, septième petit-enfant du Lieutenant-colonel Claude JOUSSEMET (MAT-OAES-Lieutenant Laffitte-77/78) et de Madame, aufoyer de leur fils Jean-Noël et de GéraldinePUYECO, le 23 février 2010 à Balaruc-les-Bains. �

ADOPTION

56 • L’Épaulette n° 170 • avril 2010

CARNET> Colombe, née en France le 10 janvier2009, est arrivée au foyer du Chef debataillon David MICHEL (INF-EMIA-Général Gandoët-96/98) et de Madame.

> Joel, né le 21 octobre 2008 au Gabon, estarrivé au foyer du Chef de bataillon Gael LEDOUARON (GEN-EMIA-Capitaine Barrès-91/93) et de Madame, le 24 octobre 2009.. �

> L’Épaulette adresse ses félicitationsaux parents et grands-parents.

DÉCÈS> Chef de bataillon Jean FORIE (INF-OR-44) le 26 novembre 2007 à Bordeaux.

> Lieutenant-colonel Roger AMIEL (INF-OA-42) le 3 juin 2008 à Muret.

> Capitaine JeanMARTINEZ (INF-OR-81)en juillet 2008 à Sète.

> Lieutenant-colonel Joseph RAGUIDEAU(GND-OR-52) en 2009 à Frontenay-Rohan.

> Colonel Pierre PIOVANO (GEN-OA-42)en 2009 à Paris.

> Lieutenant-colonel François MENARD(INF-EMIA- de Belsunce-76/77) le 14 avril2009 à Lafox.

> Lieutenant-colonel Jean-Michel BRU-ZEAU (ABC-ESMIA-Nouveau Bahut-45/47) le 30 avril 2009 à Rennes.

> Lieutenant-colonel Jean-Daniel CIMA-DOMO (TDM-OAEA-77) le 1er mai 2009 àGoos.

> Lieutenant-colonel Pierre MESTROT(TDM-EMIA-Connétable Du Guesclin-66/67) le 2 mai 2009 à Espéraza.

> Lieutenant-colonel Albert COUSSOT(ABC-OR-Rhin Français-44/45) le 21 mai2009 à Colonzelle.

> Colonel François LE BORGNE (INF-EMIA-Indochine-46/47) le 23 juin 2009 àMimizan.

> Chef de bataillon Jacques CHAPUIS(INF-EMIA-Victoire-45/46) en juillet 2009à Joué-Les-Tours.

> Colonel Roland RATELADE (INF-

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L’Épaulette n° 170 • avril 2010 • 57

VIE

DE

L’ÉPAU

LETTE

ESMIA-Général Laperrine-57/58) le 7 juillet2009 à Niort.

> Capitaine Robert PETILLON (CTA/TRS-OR-68) le 13 juillet 2009 à Pleumeur Bodou.

> Lieutenant-colonel Jacques COTTIN(ABC-EMIA-Victoire-45/46) le 20 juillet2009 à Lyon.

> Lieutenant-colonel Jean LAVAULT (INF-OAEA-60) le 16 août 2009 à Paris.

> Madame Catherine BERNARD, épousedu Lieutenant-colonel Michel BERNARD(GND-EOGN-Hondschoote-87) le 27 octo-bre 2009 à Strasbourg.

> Lieutenant-colonel Raoul LARTIGUE(TDM-OR-62) le 28 octobre 2009 àMontpellier.

> Monsieur Lucien PIHÈRY, ancien com-battant et prisonnier de guerre, beau-père duColonel René CARLETTO (GND-EMIA-Général Laurier-78/79) le 28 octobre 2009 àGuer.

> Commandant René ALLANDRIEU(MAT-OA-54) le 1er novembre 2009 àVilleurbanne.

> Colonel André RAMON (INF-EMIA-Victoire-45/46) le 5 novembre 2009 à Saix.

> Lieutenant-colonel Justin LALLEMENT(MAT-OA-55) le 6 novembre 2009 à Auray.

> Colonel Daniel BOULY (TRN-OAEA-62)le 9 novembre 2009 à Tours.

> Madame GICAILLAUD, mère duLieutenant-colonel Jacques GICAILLAUD(MAT-OT-76) le 23 novembre 2009.

> Lieutenant-colonel René MOUGEL(TRN-ESMIA-Maréchal de Lattre-51/52) le24 novembre 2009 à Veigne.

> Capitaine Michel CHATAIGNER (MAT-OA-62) le 11 décembre 2009 à Saint-Domineuc.

> Commandant Jean MARTIAL (CS-ESMIA-Union Française-52/53) le 19décembre 2009 à Orléans.

> Colonel Joseph BERNARD-GUÊLE(INF-ESMIA-Maréchal Franchet d’Esperey-55/56) le 25 décembre 2009 à Saint Didierau Mont d’Or.

> Colonel Claude BASTIAN (ABC-EMIA-Victoire-45/46) le 26 décembre 2009 à Aixen Provence.

> Lieutenant-colonel Henri de CASTEL-LANE (ABC-ESMIA-Général Leclerc-46/48) le 26 décembre 2009 à Riberac.

> Colonel Bernard LEFEBVRE (INF-OR-45) le 27 décembre 2009 à Rennes.

> Colonel Roger FLAMAND (INF-EMIA-Victoire-45/46) le 11 janvier 2010 à Pau.

> Colonel Gérard MATHIEU (INF-ESMIA-Amilakvari-54/55) le 24 janvier2010 à Arveyres.

> Colonel Louis PERRUCHE (GEN-EMIA-Indochine-46/47) le 6 février 2010 àBesançon.

> Colonel Guy ALQUIER-BOUFFARD(ABC-OR-45) le 11 février 2010 à Sendets.

> Chef de bataillon Maurice GUERRIER(INF-OA-39) le 14 février 2010 à La Baule.

> Chef de bataillon Emile d’AGON deLACONTRIE (INF-ESMIA-Rhin Français-44/45) le 16 février 2010 à La Bouexière.

> Lieutenant-colonel Georges GENEVES(CTA/CAT-OA-38) le 16 février 2010 àCrest.

> Colonel Jacques CHAILLER (INF-ESMIA-Général Laperrine-57/58) le 28février 2010 à Villeneuve-les-Maguelone.

> Colonel Georges FERRIER (MAT-ESMIA-Nouveau Bahut-45/47) le 11 mars 2010 àLattès.

> Chef d’escadron Honoraire René-PierreCOSTA (TRN-Rhin Français-44/45) le 12mars 2010 à Perpignan. �

> L’Épaulette partage la peine des familleséprouvées par ces deuils et leur adresse ouleur renouvelle ses condoléances attristées.

MESURESNOMINATIVES

JORF du 16 septembre 2009Décret du 14 septembre 2009

portant nomination et promotiondans l’armée active

GENDARMERIE NATIONALE

OFFICIERS DE CARRIÈRE

Corps des officiers de gendarmerie

Au grade de lieutenant-colonelPour prendre rang du 1er juillet 2009

> les chefs d’escadron : Georges FOUR-CADE - Rémy BIGUENET - Patrick BER-NARD - Philippe CALAND - Patrice JOU-BERT - Jean-Christophe DELSIRIĒ -Thierry ROUANET - Christian DUVI-GNEAU.

Au grade de chef d’escadron

Pour prendre rang du 1er juillet 2009

> le capitaine Sébastien MAHEY.

Au grade de capitainePour prendre rang du 1er août 2009

> le lieutenant Nicolas VIGNON

JORF du 13 décembre 2009Décret du 10 décembre 2009

portant nomination et promotiondans l’armée active

ARMÉE DE TERRE

OFFICIERS DE CARRIÈRE

Corps des officiers des armes

Au grade de colonelPour prendre rang du 1er octobre

2009

> le lieutenant-colonel Paul DANVY(ABC).

Au grade de lieutenant-colonelPour prendre rang du 1er décembre 2009

> les commandants : François CALCA-GNO (TDM/INF) - Laurent VONDER-SCHER (INF) - Stéphane LESCOFFIT(TRN) - Laurent TESTA (TRN) - Jean-François CUIGNET (TRN) -

OFFICIERS SOUS CONTRAT

Corps technique et administratifde l’armée de terre

Au grade de commandantPour prendre rang du 1er décembre 2009

> le capitaine Lionel PIN

Au grade de capitainePour prendre rang du 1er décembre 2009

> le lieutenant Alexandra ARRIGHI

SERVICE DES ESSENCESDES ARMÉES

OFFICIERS DE CARRIÈRE

Corps technique et administratif duservice des essences des armées

Au grade de commandantPour prendre rang du 1er octobre 2009

> le capitaine Wojciech KARNAT

JORF du 22 décembre 2009Décret du 21 décembre 2009

portant promotion ou nomination •••

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d’officiers généraux

Article 2

Est nommé dans la 2ème section desofficiers généraux de l’armée de terre :

Au grade de général de brigadePour prendre rang du 5 janvier 2010

> M. le colonel de l’artillerie AlainTOURON.

JORF du 1er janvier 2010Décret du 31 décembre 2009portant affectation d’officiers

généraux

ARMÉE DE TERRE

>M. le général de division Hervé GIAUMEest nommé inspecteur des armées.

JORF du 28 janvier 2010Décret du 26 janvier 2010

portant promotion et nominationdans la 1re et 2e section et

affectation d’officiers généraux

ARMÉE DE TERRE

Article 1

Est promu dans la 1ère section desofficiers généraux de l’armée de

terre, avec maintien dansses fonctions :

Au grade de général de divisionPour prendre rang du 1er février 2010

> M. le général de brigade ChristianBAPTISTE.

JORF du 21 février 2010Décret du 19 février 2010

portant élévation aux rang etappellation

de général de corps d’armée,affectation et

élévation aux rangs et appellationd’ingénieur

général hors classe de l’armement,promotions et nominationsdans la 1re et 2e sectiond’officiers généraux

ARMÉE DE TERRE

Article 1

Les rang et appellationde général de corps d’armée

sont conférés dans la 1ère sectiondes officiers généraux de l’arméede terre, avec maintien dans

ses fonctions :

Pour prendre rang du 1er mars 2010

> À M. le général de division HervéGIAUME.

JORF du 7 mars 2010Décret du 5 mars 2010

portant nomination et promotiondans l’armée active

ARMÉE DE TERRECorps des officiers des armes

Au grade de lieutenant

Pour prendre rang du 1er août 2009

ÉCOLE MILITAIRE INTERARMES

> les sous-lieutenants : Sylvain PICHENOT- Gabriel CHAUMIER - Yann de CLOS-MADEUC -Fabien CATALLO - DjamelGUEMAGUEMA - Nicolas LOTTEN-BERG - Bruno THOORENS - EmmanuelROBERT de RANCHER - Matthieu GLA-MAZDINE -Arnaud VILLENAVE - Jean-Baptiste PATOIS - Julien MARCEAUX -William MĒZIĒRES - Pierre-Yves HER-BERT - Angélique MARTINOLI - DavidPORTELATINE - Cyril KIFFEL - LaurentDUPASQUIER - Yann BINET - GürhanTEL - Gautier de WARREN - EmmanuelGOULUT - Guillaume ARRAULT - JulienPOIXBLANC - Rémy MOUTEL - JulienBRONOEL - Jeremy BOUZIER - KévinAMACHANTOUX - Benoit HERON -Flavien EGON - Guillaume ABADIE -Pierre CHARTIER - Fabien JANIGA -Erwan MARIE - Elodie MUSSO - CédricDUARTE - Benjamin MĒLLĒ - DavidDURAND - Christophe TAILFER -Guillaume CAILLE - Jordane DURANT -Godefroy THOUVENIN - ChristopheMUTET - Pierrick EON - Raphaël GIL-BERT - Samuel MULLIEZ - François-Xavier CAUMARTIN - Cédric CHAMOT -Loïc MARIN - Alexis COULON - FlorentSTRUYVEN - Gérald BASTIN - Arthurd’AVOUT d’AUERSTAEDT - François-Xavier AUBAN - Thomas CATALA -Emilien BARRAIS - Artus GUERRE -Cyprien MARTIN - Xavier TOMAS -Antoine ROBLIND - Cédric BAUDE -Michaël LEFEVRE - Julien ARNAUD -Loïc CAVELL - Alexandre OLIVIERI -Thomas GRATIOLET - William POL -Laurent ESPOSTI - Jean-Marie DUVAL -Sébastien POEYDOMENGE - Jean HERIS-SON - Pierre DROUINEAU - SébastienVERGNES - Emmanuel BRETAGNE -Gérard BLAISE - Antoine JUBĒ - AudreySELVE - Rémi BARJOT - Benoît VALA-DIER - Antoine CASASOLE - NadègeHUART - Guillaume LECLERC - Jean-Charles OGIER - Julien VERFAILLIE -Louis VILLEMAIN - David LE DAIN -Jonathan GEFFARD - Pierre WAUQUIER -Franckie SMITH - Olivier TAULEIGNE -Guillaume LAMBERT - Tristan BLAN-CHARD - Lilian LAUBER - MikaëlPETRIQUE - Sébastien DELECOUR - Karl

58 • L’Épaulette n° 170 • avril 2010

CARNET••• BOURDIER - Philippe BERTHET -

Schemseddin HERMI - Mickaël LEFEB-VRE - Jordane PARIS - Valentin BRUS -Julien LEROUX - Baptiste LACAZE -Cyril BOLLE - Guillaume NOUGAYREDE- Jean-Christophe SOURT - Matthieu VAS-SEUR - Jean-Edouard TALARMIN.

Corps technique et administratifde l’armée de terre

Au grade de lieutenant

Pour prendre rang du 1er août 2009

ÉCOLE MILITAIRE SUPÉRIEURED’ADMINISTRATION

ET DE MANAGEMENT DE L’ARMÉEDE TERRE

> les aspirants : Arnaud de CATHELI-NEAU - Anne-Laure NICOLAU -Benjamin MEYER - Ana de LIMA -MarcPARADIS - Aurore BANCEL - OlivierVERDIER.

Pour prendre rang du 1er août 2009Au titre de l’article 5 (4°) du décret

n° 2008-945du 12 septembre 2008

ÉCOLE MILITAIRE INTERARMES

> les sous-lieutenants : Hugues CARRE-LET de LOISY - Marina THĒBAULT.

SERVICE DE SANTÉ DES ARMÉES

Corps technique et administratifdu service de santé de armées

Au grade de lieutenant

Pour prendre rang du 1er août 2009

ÉCOLE DU VAL-DE-GRÂCE

> les aspirants Guillaume LERICOLAIS -Béatrice AUSTRY - Alice ESCOBAR -Laetitia GRIVART - Sébastien MOULIN -Laetitia JOFFROY - Etienne SONGUEMINEH.

SERVICE DES ESSENCESDES ARMÉES

Corps technique et administratifdu service des essences des

armées

Au grade de lieutenant

Pour prendre rang du 1er août 2009

BASE PÉTROLIÈRE INTERARMÉES

> les aspirants : Philippe BRENIAUX -Boévi LAWSON-ZANKLI - MathildeMATHONNET - Matthieu TRUTAUD. �

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GENDARMERIE NATIONALE

> CEN François-Xavier ALARY - CENChristophe HERRMANN - CEN Jean-François MOREL - CEN Henri RUL.

ARMÉE DE TERRE

> LCL Laurent ANSART (TRS) - LCLGuerric d’ARCHE de PESSAN (TDM)- LCL Arnaud d’AVIAU de TERNAY(ABC) - CBA Jean-Christophe BER-GER (TDM) - CNE Pierre BERTEN(GSEM) - CBA Michel BOURGOIN(GEN) - CBA Gérald BOUTOLLEAU(GEN) - CES Michel BRUSCO (ABC)- CDT Raoul BUROLLET (MAT) -CBA Jean-Baptiste BUSUTTIL (INF) -LCL Bruno CACHAU (TRS) - LCLThierry CHIPAUX (ART) - LCL GillesCHOUAN (INF) - LCL ChristopheCONTANT (INF) - CBA PhilippeCUENCA (GEN) - CNE DenisDEMERSCASTEL (TRN) - LCL Jean-Pierre DEPAUW (TRS) - CBAFrançois DEVOUGE (GEN) - CBAChristophe DUCAT (GEN) - CBAMichel FRANCO (GEN) - CEN RégisFRANÇOIS (ART) - LCL PatriceGAILLON (MAT) - LCL Jean-MichelGASPERMENT (MAT) - CEN BernardGODINI (ART) - LCL Martine GRA-DELER, épouse GERARDIN (GSEM)- CBA Xavier GUESDON (GEN) -LCL François GUILLEMINOT (TRS) -LCL Yann HENRY (ABC) - CDTRaphaël HUMBERT (MAT) - CBAJean-Luc KOCH (TRS) - LCL EricLAGATHU (CS) - LCL PierreLAOUFI (INF) - CBA Joël LECRU(GEN) - CDT Jean-Christophe MAR-TIN (GEN) - LCL Olivier MASQUIN(ABC) - CBA Pierre MAZERAN (INF)- LCL Jérôme MICHELET (INF) -LCL Jean-Michel MONNIER (TDM) -CBA Bertrand MOREL (INF) - CBAThierry NARCÈS (GEN) - LCLAmbroise PERMALNAÏCK (MAT) -LCL Hervé PEYRE (ABC) - CBAPatrick PIZON (TDM) - LCLDominique POIREAU (TDM) - CNEEmmanuel SALEN (GSEM) - LCLJean-Michel SAMSOEN (TRS) - CBAPascal SCHMIT (TRS) - CBA LaurentVANNET (TRS) - CEN PhilippeVOGEL (TRN) - LCL GeorgesXAVIER (MAT).

JORF du 8 novembre 2009Décret du 6 novembre 2009

Militaires n’appartenant pasà l’armée active portant élévation

À la dignité de grand officier

ARMÉE DE TERRE

> Colonel Robert SEJALON (INF).

L’Épaulette n° 170 • avril 2010 • 59

VIE

DE

L’ÉPAU

LETTE

portant promotion et nomination

Au grade d’officier

GENDARMERIE NATIONALE

> Colonel Jean-Marie GRANDRY.

ARMÉE DE TERRE

> Commandant Maryvonne PER-DREAUX épouse BLÉRIOT (CS). �

SUCCÈSATTRIBUTION DUBREVET TECHNIQUE

D'ÉTUDES MILITAIRES SUPÉRIEURES

JORF du 12 février 2010Arrêté du 2 février 2010

ARMÉE DE TERRE

Corps des officiers des armes

A compter du 1er août 2009

> CDT Frédéric AUBANEL (INF) - CDT(TA) François AUDY (TDM/ABC) - CDTLaurent BANSEPT (INF) - CDT Pierre-Henri BERTIN (GEN) - CDT BertrandGUTTER (ALAT/MAT) - CDT RonanLAHUEC (ABC) - CDT Hugues LATOUR-NERIE (INF) - CDT Laurent MILLOT (INF)- CDT (TA) Philippe PAYRE (ART) - CDTLouis de PERIER (INF) - CDT Arnaud deRICHOUFFTZ de MANIN (GEN) - CDTJean-Charles SANSGUILHEM (ABC).

ATTRIBUTION DUBREVET TECHNIQUE

D'ÉUDES MILITAIRES GÉNÉRALES

ARMÉE DE TERRE

Corps des officiers des armes

A compter du 1er décembre 2009

> Les lieutenants-colonels Jean-DidierSUDRIE (TRN) - Pascal TALANDIER-DUPEYROT (ART).

Corps des officiers du cadre spécial

> Lieutenant-colonel Olivier de POMPERY.

Corps technique et administratif

> Lieutenant-colonel Jean-FrançoisMELOT. �

> L’Épaulette adresse ses félicitations auxlauréats.

DÉCORATIONSORDRE NATIONAL

DE LA LÉGION D’HONNEUR

JORF du 1er janvier 2009Décret du 31 décembre 2008

portant promotion et nominationGrande chancellerie dela Légion d’honneur

Au grade de chevalier

> Lieutenant-colonel JacquesLELEUX, conseiller juridique de laSociété d’entraide des membres de laLégion d’honneur ; 45 ans d’activitésprofessionnelles et de services mili-taires.

ORDRE NATIONAL DU MÉRITE

JORF du 8 novembre 2009Décret du 6 novembre 2009

portant promotion et nomination

Militaires appartenantà l’armée active

Au grade de commandeur

ARMÉE DE TERRE

> Général de brigade DidierLEGRAND.

Au grade d’officier

GENDARMERIE NATIONALE

> Colonel Philippe LAFOIX

ARMÉE DE TERRE

> LCLHenri CADENET (TDM) - LCLXavier CLOCHARD (TDM) - LCLPascal JURY (ART) - COLYann KER-VIZIC (INF) - LCL Jean-Jacques LAN-CELOT (INF) - LCL ChristianLEMAIRE (TDM) - COLAlain MARC(TRN) - LCL Michel MAUFRAIS(GEN) - LCL Michel SAVARY (INF).

Au grade de chevalier

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60 • L’Épaulette n° 170 - avril 2010

BIBLIOGRAPHIE

CAHIERS D’HISTOIRE DELA GUERRE N° 16

ASPECTS DE LA GUERRED’INDOCHINEPar le GénéralMichel Prugnat

Préface du ContrôleurGénéral des Armées Jacques

Bonnetête

En 1945, au lendemain de la Libération,André Allix, « le recteur de la Résistance »,avait créé une commission chargée derecueillir scientifiquement toute la docu-mentation possible sur la guerre quiallait s’achever. Composée d’une part dereprésentants des collectivités territo-riales et des grandes administrations etd’autre part d’anciens résistants etdéportés, elle avait pour dessein de ser-vir, avec la plus grande objectivité,l’Histoire et la vérité.Depuis soixante trois ans, cette tâche aété poursuivie sans relâche. Au cours deses réunions du troisième mardi dechaque mois, la Commission a réuni unfonds d’archives considérable. Il consti-tue une mine exceptionnelle de rensei-gnements vérifiés, mise à la dispositiondes étudiants, des chercheurs, des histo-riens, des familles, etc.Elle a publié des monographies (desCahiers) sur de grands thèmes de notrehistoire régionale. Ces ouvrages sont dis-tribués gratuitement à toutes les biblio-thèques des villes de plus de mille habi-tants du département, à l’intention desjeunes notamment.

143 pagesFormat : 15,5x 24Général Michel Prugnat9 rue du Lac69003 LYON.

IL ETAIT UNE FOISDES MILITAIRES

CHRONIQUED’UNE MUTATION EN COURS

Préfaced’Emmanuel Caulier

C.E.S.D.

L’armée française est aujourd’hui davan-tage utilisée comme un prestataire deservices plutôt qu’un ultime recours. Eneffet, le traitement de menaces très éloi-gnées du territoire national et l’emploi

LA GENDARMERIE DANSLA GUERRE D’ALGÉRIEPar Emmanuel JaulinPréface de MonsieurPierre MutzAncien Directeur de laGendarmerie Nationale

Quel a été l’impact réel de la guerred’Algérie sur les forces armées fran-çaises ? Opérations militaires, moyens mis en œuvre, évolution du rôle del’armée, échecs, victoires et déchirements : tous ces sujets ont déjà ins-piré d’innombrables mémoires et témoignages, et ont fait l’objet, princi-pal ou accessoire, de nombreuses études.Mais au sein même de l’ensem-ble des forces de l’ordre, chargées de lutter contre la « rébellion », quellea été la perception du conflit ? Plus précisément, comment la gendarme-rie et l’armée, deux parties complémentaires et distinctes de cet ensem-ble, ont-elles vécu ces événements ? Minutieusement documenté, à par-tir des archives de la gendarmerie, et nourri d une série d’entretiens avecdes anciens officiers d’Algérie, l’ouvrage s’attache à répondre à ces ques-tions. Il montre comment les missions et la place de la gendarmerie ausein des forces armées, c’est à dire essentiellement par rapport à l’arméede terre, changent au cours du conflit en fonction de son intensité, dudegré d’intégration de la gendarmerie à l’armée de terre, de leurs moyensrespectifs et surtout de l’environnement politique. Ce dernier évolue pro-fondément de l’indécision initiale à l’engagement total contre la « rébel-lion » de 1956 à 1959 puis à la volonté progressivement exprimée deretrait de 1960 à 1962. Si les circonstances de la lutte contre la rébellionrapprochent les deux armes jusqu’en 1959, l’évolution politique du gou-vernement à l’égard de l’avenir du territoire se traduit ensuite par destensions entre elles qui reflètent bien leurs différences de nature et derôle que les circonstances avaient momentanément occultées.

496 pagesFormat : 14,8 x 21 - Editions Lavauzelle-GraphicService Editions - BP 8 - 87350 PANAZOL

TOI, CE FUTUR OFFICIERPar le GénéralÉric BonnemaisonPréface de Pierre Tapie,Président de la Conférencedes Grandes ÉcolesAvant-proposdu père Guy Gilbert

Ce livre s'adresse au jeune étudiant quiréfléchit à devenir officier. Aucun ouvrage, récent en tout cas, n'avaitencore pris ces jeunes et leurs parents pour cible, afin de tenter de leurparler, avec des mots du début du 21e siècle, de la guerre et du terro-risme, mais aussi de morale et d'amitié, de courage et de volonté.Et d'amour et de vertus, et de principes. Et de discipline et de sacrifice etde générosité, qu'il a en quantité à condition qu'on lui explique commentil va en faire le meilleur usageSes propos intéresseront aussi tous ceux qui, même en dehors des corpsarmés, s'interrogent sur l'énigme de l'homme face à la violence.

244 pagesFormat : 15.5 x 24 - Editions Economica49, rue Héricourt 75015 PARIS

des militaires sur le terrain font croireque leur vocation n’est plus de se prépa-rer ou de conduire la guerre mais demaintenir la paix sans user de violence.Ensuite, les militaires ayant été petit àpetit dépossédés de leur symbolique pro-pre, le métier des armes se trouve forte-ment banalisé et la spécificité militaireconsidérablement diluée. Dans l’incons-cient collectif, l’heure étant à la sécuritédes personnes et des biens plutôt qu’à ladéfense du sanctuaire national, le mili-taire d’aujourd’hui ressemble de plus enplus à un super policier et on peut sedemander à quoi il ressemblera demain.Après s’être dans un premier temps inté-ressé aux évolutions de la société fran-çaise dans son premier ouvrage Regardd’un militaire sur la société française, lecolonel Mignot porte ici sa réflexion surla vision qu’entretient la société civile surla fonction militaire. Sans faire preuve debienveillance ou de langue de bois dansses constats mais toujours avec le soucidu bon sens, il tente de dresser un por-trait aussi fidèle que possible des condi-tions dans lesquelles servent aujourd’huiles forces armées.

206 pagesCollection Diplomatie et stratégieEditions L’Harmattan5-7 rue de l’Ecole Polytechnique75005 PARIS

LES GAULOIS EN GUERREStratégies, tactiques

et techniquesEssai d’histoire militaire(IIe - Ier siècles av. J.-C.)Par Alain Deyber

La guerre dans la civilisation celtiquen’a été que rarement évoquée, etjamais sous un angle militaire.Pourtant, dans la société gauloise de lafin de l’Indépendance, la guerre étaitun phénomène quasi permanent.Plutôt que de se référer à la simple his-toire événementielle, basée en particu-lier sur le récit de Jules César, l’auteurpropose ici d’examiner d’autrescauses, plus profondes : longues tradi-tions guerrières et violence latente

MEP170 biblio 60-64:GABl'épau 3col 2/04/10 13:32 Page 60

Page 63: Epaulette 170

L’Épaulette n° 170 - avril 2010 • 61

BIB

LIOG

RA

PHIE

multiforme aboutissant parfois à unhallucinant carnage, conceptions reli-gieuses exaltant le héros et le sacrificesuprême, société dont les fondementsmatériels reposent sur une véritable «économie de la guerre », le tout surfond de conflits avec l’étranger. L’artde la guerre à La Tène D ou finale (IIe/

Ier s. av. J.-C.) a connude profondes muta-tions par rapport à lapériode antérieure :mise en place pro-gressive d’un proces-sus de décision codi-fié, structuration des,forces, accroissementdes effectifs, dévelop-pement d’un art ducommandement avecdes préoccupations

stratégiques embryonnaires et leur tra-duction tactique sur le terrain modi-fiant la manière traditionnelle de com-battre. La diversification de l’arme-ment précède ou accompagne le déve-loppement des armes « tactiques » et,en particulier, celui des troupes mon-tées, véritable fer de lance des armées.Dans l’infanterie, on assiste à la substitu-tion partielle de formations plus légèreset mobiles à l’antique phalange grecque.C’est aussi l’époque du développementdes fortifications et des premiers balbu-tiements dans l’art de la poliorcétique(ou science du siège des places fortes).Certains nobles celtes - les equites - ten-tent alors de détourner cette force nais-sante à leur seul profit, faisant de laguerre un métier à part, une activité deprofessionnels et non plus un spectacled’amateurs en quête d’émotions fortes.Cet ouvrage, issu d’un travail de docto-rat, aborde les divers aspects de ce pro-blème central de l’Histoire et suggèredes voies de recherche novatrices quiintéresseront les historiens mais aussi lesmilitaires et un public cultivé.

528 pages - Format : 16 x 24Editions Errance7 rue Jean du Bellay75004 PARIS

SECRET DÉFENSELA PROTECTION DELA RAISON D’ETAT ?Un flic sort de l’ombrePar Jacques Nain

Préface deRaymond CAZORLA

Condamné à un an de prison fermedans l’affaire de l’Angolagate, vastetrafic d’armes en direction de

RES MILITARISDE L’EMPLOI DES FORCESARMÉESAU XXIe SÈCLEPar le ColonelMichel GoyaPréface du GénéralJean-Louis Georgelin Chefd’état-major des Armées

Depuis la brillante victoire de 1991 contre l'armée irakienne, les arméesoccidentales ont vu leur efficacité relative décliner face aux organisationsarmées du grand Moyen-Orient, pour des coûts humains et financiers qui,au contraire, se sont envolés. Les forces armées françaises n'ont paséchappé à ce phénomène de «stagflation tactique» et une réflexion enprofondeur s'est imposée afin de mieux accorder l'outil de défense, lesnécessités stratégiques du temps et les ressources de la nation.Res militaris regroupe l'ensemble des fiches rédigées, en toute libertéd'esprit pendant deux ans, pour le Général d'Armée Jean-LouisGeorgelin, Chef d'état-major des Armées (CEMA).

264 pages - Format : 15.5 x 24Editions Economica49 rue Héricart75015 PARIS

l’Angola, le sénateurCharles Pasqua, ancienministre de l’Intérieur, ademandé à NicolasSarkozy de lever le« secret défense » sur lestransactions, liées à l’ar-

mement, de la France à l’étranger...Le sénateur, qui fait appel de sacondamnation, note les « coïnci-dences » entre ses ambitions prési-dentielles de 2000 et le début de ses« ennuis »...L’usage de l’estampille « secretdéfense » serait-il galvaudé ?C’est à cette question que répond cetroisième volet de la trilogie profes-sionnelle d’un flic de l’Antigangpassé à la DST. Et si nous n’étionsque des pions manipulés par desintérêts cachés, dénués de scrupules,prêts à tout pour assouvir leur soifde pouvoir ?Professionnel du renseignement,Jacques Nain s’attaque cette fois au« secret défense » et à sa pratiquedans notre pays. Il corrige les idéesfausses et autres approximationsrépandues par la rumeur et lesmédias sur un sujet particulièrementsensible, celui de la protection de laraison d’État.De la guerre froide à la guerre éco-nomique, de l’espion isolé à l’agentd’accès, de l’officier traitant auxbataillons de veilleurs, du systèmed’écoute américain Échelon auxgrandes oreilles de notreRépublique, de la cyberguerre auxaffaires de terrorisme, l’auteurdévoile le dessous des cartes etrévèle que KGB, SVR, MI 5, CIA,Mossad, RG, DST, DGSE... sontautant d’acronymes qui dissimulentun monde parallèle, invisible etextrêmement puissant.De la rue de Bièvre, domicile privé duprésident Mitterrand, aux sites pro-tégés de la recherche nucléaire, enpassant par les oreilles du pouvoir,dans les sous-sols des Invalides, lepolicier entraîne le lecteur dans leseaux troubles de dossiers nauséa-bonds qui représentent une menacepour la sécurité de notre pays.Sans complaisance, révélations àl’appui, l’auteur met au jour lobbyspolitiques, industriels, commerciaux,financiers ou personnels, qui sontautant de manifestations de ladérive d’un système que certainscherchent à s’approprier.

240 pagesFormat : 15,5 x 23,5Editions l’Esprit du Livre22 rue Jacques Rivière92330 SCEAUX

LESNOUVEAUXDANGERSPLANÉTAIRESChaos mondial,décèlement précocePar Xavier Raufer

Par son ambition théorique, cette somme sans équivalent renouvelle enprofondeur la connaissance des processus qui déterminent notre sécurité.Cybercriminalité, guérillas reconverties dans le narcotrafic, méga-gangs,États voyous, terrorisme transnational… A l’heure du chaos planétaire,comment lutter efficacement contre la multiplication des dangers ? Faceà la re-tribalisations du monde, comment prévenir, contrôler, réprimer ouattaquer ?Toute stratégie de sécurité globale cherchant ses références dans lesrègles et les normes du passé est vouée à l’échec. Pour répondre auxdéfis du nouveau désordre mondial, l’État souverain doit optimiser la col-lecte et l’analyse de l’information stratégique, la rendre moins coûteuse,et concevoir une doctrine fondée sur l’alerte précoce. Par son ambitionthéorique, cette somme sans équivalent renouvelle en profondeur laconnaissance des processus qui déterminent notre sécurité. Une étudefondamentale pour comprendre la face noire de la mondialisation et lut-ter contre les fléaux du troisième millénaire.

256 pagesFormat : 14 x 22Editions CNRS15 rue Malebranche75005 PARIS

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BULLETIN D’ADHÉSION À L’ÉPAULETTE

NOM : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Prénoms : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Sexe : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Né (e) le : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Célibataire - Marié (e) - Concubin (e) - Divorcé (e) - Pacsé (e) - Veuf (ve)*Adresse : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Code Postal : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Ville : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Numéro de téléphone : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Courriel : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Situation militaire : Active – Retraite*

Affectation : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Grade : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Année du grade : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Année de nomination sous-lieutenant d’active : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Arme ou Service : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Origine : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

École d’officiers d’origine : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Nom de Promotion : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Diplôme militaire le plus élevé : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Décorations : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Cotisations :Général et Colonel : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 52 eurosLt-colonel et Commandant : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 45,5 eurosOfficier subalterne : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34 eurosElève en 1ère année : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . GratuitConjoint d’adhérent décédé : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17 euros

Je souhaite adhérer à L’Épaulette et je joins au présent bulletin un chèque de euros (C.C.P. : 295-97 B PARIS).Pour les cotisations ultérieures, j’opte pour le prélèvement automatique et je joins ma demande : OUI - NON*L’ÉPAULETTE - Case N°115 - Fort Neuf de Vincennes - Cours des Maréchaux - 75614 Paris Cédex 12

Fait à .................................................................................. le .............................................................................................Signature :

* Rayer les mentions inutiles

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LES AVIONSDE RENSEIGNEMENTÉLECTRONIQUE

50 ANS D’ACTIVITÉSSECRÈTES RACONTÉESPAR LES ACTEURS

Témoignages recueillis par leComité Historique del’Association Guerrelec

Qui se souvient des C 47 Gabriel de l’arméede l’air, hérissés d’antennes, qui survolaientl’Algérie à la fin des années 1950, à l’écoutedes transmissions des rebelles ? Les NoratlasGabriel ont pris leur relève au début de laGuerre Froide pour promener leurs « grandesoreilles » sur le théâtre européen, des côtesde la mer Baltique à la frontière tchécoslo-vaque et dans les couloirs de Berlin.Pendant quarante-cinq ans, les avions deRenseignement Electronique français ont par-ticipé silencieusement à l’évaluation de lamenace que constituaient les forces du Pactede Varsovie et à la reconstitution de leur ordrede bataille. A bord, des équipes d’opérateursécoutaient, enregistraient et analysaient leurstransmissions et leurs émissions radar, pourconnaître leur état de préparation, les perfor-mances de leurs matériels, leurs procéduresde combat et pour découvrir leurs intentions.Au fil du temps, les techniques ont progressé,les besoins et les moyens aériens ont évolué.Les Transall ont remplacé les Noratlas. DeuxDC 8 Sarigue ont couvert le besoin « straté-gique », deux Transall, le besoin « tactique »,et un hélicoptère spécialisé, le besoin« technique ».Avec ses Neptune, ses Breguet Alizé ouAtlantic et, aujourd’hui encore avec sesAtlantique II, l’aéronautique navale a large-ment contribué au recueil du Renseignementd’origine électromagnétique.C’est l’histoire de ces avions de RenseignementElectronique et de leurs missions que le ComitéHistorique de l’Association Guerrelec a entreprisde retracer dans cet ouvrage, au travers destémoignages de vingt-huit acteurs de cette aven-ture peu connue.Tous les auteurs de ces récits ont participé àces activités, soit en préparant ou en réalisantles programmes techniques au niveau de l’in-dustrie, de la DGA et des états-majors, soitdans les unités opérationnelles en effectuantces missions très spéciales tenues secrètespendant la Guerre Froide.

416 pages - Format : 14,8 x21Editions Lavauzelle GraphicService Editions - BP 887350 PANAZOL

CAMPAGNE D’ITALIE 1943-1944CASSINO – ROME – SIENNE

L’AFFRONTEMENTDES CINQ ARMÉES

Par François de LinarèsPréface

de Monsieur le Générald’Armée (2S) Pierre de Percin,

Présidentde l’Union des Tirailleurs

Les Armées de cinq nations étaient en présence en Italie en 1943,Américaine, Britannique, Française, Polonaise etAllemande, et leur affron-tement fut un des plus cruels de la deuxième guerre mondiale, autantpour les combattants que pour la population civile, dont on ne parlejamais.Devant la résistance à outrance des troupes allemandes sur la LigneGustav au sud de Rome, les Alliés se sont trouvés dans l’impossibilité deremonter vers la capitale italienne, « sans l’Armée française d’Afrique,jamais les Alliés, bloqués devant Cassino, ne seraient parvenus à percerle front ».Une page glorieuse de notre histoire militaire a été écrite là par ces sol-dats d’Afrique du Nord, avec les Algériens, les Marocains, les Tunisiens etleurs officiers. Malheureusement leur épopée héroïque a été volontaire-ment occultée après la guerre pour de mesquines raisons politiques.Ce livre incroyablement précis raconte la vérité sur ces combats, lesmanoeuvres magnifiques, les erreurs criminelles, les hauts-faits d armeset à chaque page le courage et la fraternité des combattants.Aussi était-il juste que les descendants de tous ces magnifiques soldatsde la guerre en Italie sachent la vérité. Puisse ce livre y contribuer.

512 pages - Format : 14,8 x21Editions Lavauzelle-Graphic - Service Editions - BP 887350 PANAZOL

LES HOMMES ET LES FEMMES DE L’ANCIEN RÉGIME,DE LA RÉVOLUTION,DE L’EMPIRE ET DE LA

RESTAURATIONVUS PAR LEURSCONTEMPORAINS

Du début du règnede Louis XVI (1774)à la fin de celuide Charles X (1830)Par Clément Bily

L’ouvrage présente 778 personnages qui ont traversé la scène politique,religieuse, littéraire ou artistique pendant plus d’un demi-siècle, de 1774à 1830. Encensés, brocardés ou vilipendés par leurs contemporains, deshommes et des femmes, plus ou moins connus, s’y dévoilent dans plus de3300 « portraits ».Au lecteur de confronter ces jugements avec ceux qu’ilpeut avoir aujourd’hui sur ces personnages, la patine du temps étantvenue adoucir ou noircir davantage leurs traits.

996 pages - Format : 21 x 29,5Editions Muller25 rue des Bas - 92600 ASNIÈRES SUR SEINE

ASSUMERÀ VINGT ANS !TÉMOIGNER

AUJOURD’HUI…GUERRE D’ALGÉRIEPÉRIODE 1960 - 1961Par André MalichierPréface de Monsieur leGénéral Marcel Bigeard

Né en Limousin en 1940, et appelé en février 1960,à l’âge de 20 ans, André Malichier a su saisir l’op-portunité de préparer avec succès le P.P.O.R. enFrance et de faire bonne figure à l’Ecole MilitaireInterarmes de Cherchell, en Algérie. Il sera nomméOfficier.Il est affecté, à la sortie, au 51° Régimentd’Infanterie, basé à MILA, pour une période de neufmois. Il poursuivra sa conscription au 126° Régimentd’Infanterie de BRIVE, en qualité d’Instructeur, enca-drant par deux fois, le cycle P.P.O.R. des candidaturespour l’entrée à l’Ecole Militaire.Son parcours et plus particulièrement celui effectuéen Petite Kabylie, est le témoignage fort et de raison,sans élargissement à l’Histoire, d’un appelé duContingent, vécu avec énergie et enthousiasme,abnégation et pondération.A la tête d’une section de combat isolée dans le dje-bel et composée de supplétifs, (les harkis), il a mené,sans relâche, sur son secteur, la double mission dequadrillage et de guérilla d une part, et celle, beau-coup plus noble, de la pacification, d autre part. Il ya obtenu des résultats probants et a été cité à l’or-dre du Régiment, pour fait de guerre.De retour en Métropole, il a donné le meilleur de lui-même, pour former les générations d’après. Mais iln’a pas souhaité poursuivre l’aventure...Malgré cela, et en accompagnement d un parcoursprofessionnel réussi, il n a pas décroché de la viemilitaire, ayant été, jusqu à 49 ans, Officier deRéserve opérationnelle, ayant participé à une multi-tude de missions se rapportant à la défense.Homme de bien, libre de tous engagements et man-dats, il se déploie encore aujourd’hui, sur un par-cours de réserve citoyenne, éclectique et suivi. Sonsens des responsabilités n a pas changé et son quo-tidien se décline, avec le monde combattant, par lecivisme, le devoir de mémoire et l’action sociale. Il nese défait pas du professionnalisme sans détour de lavie militaire, qui, pour lui, est une Institution. Il resteen éveil vis-à-vis de la jeunesse et disponible pourmener des actions de solidarité, de projets scolaires,de citoyenneté.« Je fais ce que je sais faire et ce que j’ai appris àfaire », se complait-il à répéter…

288 pages + 1 cahier photosFormat : 14,8 x21Editions Lavauzelle-GraphicService Editions - BP 887350 PANAZOL

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• Les informations contenues dans la présente demande ne seront utilisées que pour les seules nécessités de la gestion etpourront donner lieu à exercice du droit individuel d’accès auprès du créancier ci-dessus, dans les conditions prévues par ladélibération n° 80 du 1/4/80 de la Commission informatique et libertés.

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