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Article original E ´ pide ´ miologie des be ˆtalactamases a ` spectre e ´ tendu (BLSE) chez les ente ´ robacte ´ ries dans un ho ˆpital du sud de la France, 1999–2007 Epidemiology of extended spectrum beta-lactamases (ESBL) Enterobacteriaceae in a General Hospital, South of France, 1999–2007 M. Anastay a, *, E. Lagier b , V. Blanc a , H. Chardon b a Laboratoire, centre hospitalier du Paix-d’Aix, avenue des Tamaris, 13616 Aix-en-Provence cedex 1, France b Laboratoire, centre hospitalier d’Antibes Juan-les-Pins, 107, avenue de Nice, 06606 Antibes cedex, France Pathologie Biologie 61 (2013) 38–43 I N F O A R T I C L E Historique de l’article : Rec ¸u le 29 juin 2011 Accepte ´ le 2 mars 2012 Mots cle ´s : Be ˆtalactamase a ` spectre e ´ tendu E ´ pide ´ miologie Escherichia coli France CTX-M Keywords: Extended spectrum beta-lactamase Epidemiology Escherichia coli CTX-M R E ´ S U M E ´ But de l’e ´tude. L’e ´ pide ´ miologie mondiale des ente ´ robacte ´ ries productrices de be ˆtalactamases a ` spectre e ´ tendu (BLSE) a e ´ volue ´ ces dernie ` res anne ´ es, avec l’e ´ mergence re ´ cente, en particulier chez Escherichia coli, de nouveaux types de BLSE, dits CTX-M. Ces ente ´ robacte ´ ries productrices de CTX-M sont responsables d’infections nosocomiales et maintenant communautaires, en particulier urinaires. Le but de notre travail est d’e ´ tudier leur e ´ volution dans le bassin de population du centre hospitalier du Pays- d’Aix (CHPA), entre 1999 et 2007. Patients et me ´thodes. Les ente ´ robacte ´ ries productrices de BLSE ont e ´ te ´ isole ´ es les anne ´ es impaires entre 1999 et 2007 a ` partir de pre ´ le ` vements a ` vise ´e diagnostique et e ´ pide ´ miologique rec ¸us au laboratoire et ont e ´ te ´ identifie ´ es phe ´ notypiquement et leurs BLSE ge ´ notype ´ es. Les donne ´ es mole ´ culaires ont e ´te ´ confronte ´ es aux donne ´ es e ´ pide ´ miologiques recueillies prospectivement par le Comite ´ de lutte contre les infections nosocomiales (CLIN). Re ´sultats. Deux cent soixante-deux isolats producteurs de BLSE ont e ´te ´e ´ tudie ´ s. L’espe `ce Enterobacter aerogenes, majoritaire en 1999 (48,7 % des souches) ne repre ´ sente plus que 18,8 % des souches en 2007. A ` l’inverse, les souches de E. coli BLSE (10,5 % des souches en 1999) repre ´ sentent 37,5 % des souches en 2007. La pre ´ valence de BLSE dans cette dernie `re espe ` ce est passe ´e de 0,3 a ` 2,5 % durant cette pe ´ riode. Simultane ´ ment, les BLSE, majoritairement de type TEM-24 en 1999 ont e ´te ´ remplace ´ es par celles de type CTX-M en 2007, parmi lesquelles, le type CTX-M-15 est pre ´ dominant (88 % des CTX-M). Conclusion. Notre e ´ tude confirme un changement radical dans l’e ´ pide ´ miologie des BLSE avec l’e ´ mergence des BLSE de type CTX-M, en particulier CTX-M-15, et une augmentation de la pre ´ valence des BLSE chez E. coli. ß 2012 Elsevier Masson SAS. Tous droits re ´ serve ´ s. A B S T R A C T Purpose of the study. The global epidemiology of extended spectrum betalactamases (ESBL) producing Enterobacteriaceae has evolved in recent years with the emergence of a new type of ESBL: CTX-M, mainly in Escherichia coli. These CTX-M type producing Enterobacteriaceae are responsible for both nosocomial and, more recently, community infections, including urinary tract infections. The aim of our work is to study ESBL producing Enterobacteriaceae evolution between 1999 and 2007 in the population from the Centre Hospitalier du Pays-d’Aix (CHPA), a general hospital from South of France. Patients and methods. ESBL producing strains of Enterobacteriaceae isolated in odd years between 1999 and 2007 from clinical isolates of all origins have been phenotypically identified and their ESBL genotyped. Molecular and epidemiological data from our hospital health-care associated infection committee were analyzed. Results. Two hundred and sixty-two ESBL producing isolates were studied. Within ESBL producing Enterobacteriaceae, Enterobacter aerogenes was predominant in 1999 (48.7% of isolates), and decreased to * Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (M. Anastay). Disponible en ligne sur www.sciencedirect.com 0369-8114/$ see front matter ß 2012 Elsevier Masson SAS. Tous droits re ´ serve ´s. doi:10.1016/j.patbio.2012.03.001

Épidémiologie des bêtalactamases à spectre étendu (BLSE) chez les entérobactéries dans un hôpital du sud de la France, 1999–2007

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Page 1: Épidémiologie des bêtalactamases à spectre étendu (BLSE) chez les entérobactéries dans un hôpital du sud de la France, 1999–2007

Pathologie Biologie 61 (2013) 38–43

Article original

Epidemiologie des betalactamases a spectre etendu (BLSE) chez lesenterobacteries dans un hopital du sud de la France, 1999–2007

Epidemiology of extended spectrum beta-lactamases (ESBL) Enterobacteriaceae in a General

Hospital, South of France, 1999–2007

M. Anastay a,*, E. Lagier b, V. Blanc a, H. Chardon b

a Laboratoire, centre hospitalier du Paix-d’Aix, avenue des Tamaris, 13616 Aix-en-Provence cedex 1, Franceb Laboratoire, centre hospitalier d’Antibes Juan-les-Pins, 107, avenue de Nice, 06606 Antibes cedex, France

I N F O A R T I C L E

Historique de l’article :

Recu le 29 juin 2011

Accepte le 2 mars 2012

Mots cles :

Betalactamase a spectre etendu

Epidemiologie

Escherichia coli

France

CTX-M

Keywords:

Extended spectrum beta-lactamase

Epidemiology

Escherichia coli

CTX-M

R E S U M E

But de l’etude. – L’epidemiologie mondiale des enterobacteries productrices de betalactamases a spectre

etendu (BLSE) a evolue ces dernieres annees, avec l’emergence recente, en particulier chez Escherichia

coli, de nouveaux types de BLSE, dits CTX-M. Ces enterobacteries productrices de CTX-M sont

responsables d’infections nosocomiales et maintenant communautaires, en particulier urinaires. Le but

de notre travail est d’etudier leur evolution dans le bassin de population du centre hospitalier du Pays-

d’Aix (CHPA), entre 1999 et 2007.

Patients et methodes. – Les enterobacteries productrices de BLSE ont ete isolees les annees impaires

entre 1999 et 2007 a partir de prelevements a visee diagnostique et epidemiologique recus au laboratoire

et ont ete identifiees phenotypiquement et leurs BLSE genotypees. Les donnees moleculaires ont ete

confrontees aux donnees epidemiologiques recueillies prospectivement par le Comite de lutte contre les

infections nosocomiales (CLIN).

Resultats. – Deux cent soixante-deux isolats producteurs de BLSE ont ete etudies. L’espece Enterobacter

aerogenes, majoritaire en 1999 (48,7 % des souches) ne represente plus que 18,8 % des souches en 2007. A

l’inverse, les souches de E. coli BLSE (10,5 % des souches en 1999) representent 37,5 % des souches en

2007. La prevalence de BLSE dans cette derniere espece est passee de 0,3 a 2,5 % durant cette periode.

Simultanement, les BLSE, majoritairement de type TEM-24 en 1999 ont ete remplacees par celles de type

CTX-M en 2007, parmi lesquelles, le type CTX-M-15 est predominant (88 % des CTX-M).

Conclusion. – Notre etude confirme un changement radical dans l’epidemiologie des BLSE avec

l’emergence des BLSE de type CTX-M, en particulier CTX-M-15, et une augmentation de la prevalence des

BLSE chez E. coli.

� 2012 Elsevier Masson SAS. Tous droits reserves.

A B S T R A C T

Purpose of the study. – The global epidemiology of extended spectrum betalactamases (ESBL) producing

Enterobacteriaceae has evolved in recent years with the emergence of a new type of ESBL: CTX-M, mainly

in Escherichia coli. These CTX-M type producing Enterobacteriaceae are responsible for both nosocomial

and, more recently, community infections, including urinary tract infections. The aim of our work is to

study ESBL producing Enterobacteriaceae evolution between 1999 and 2007 in the population from the

Centre Hospitalier du Pays-d’Aix (CHPA), a general hospital from South of France.

Patients and methods. – ESBL producing strains of Enterobacteriaceae isolated in odd years between 1999

and 2007 from clinical isolates of all origins have been phenotypically identified and their ESBL

genotyped. Molecular and epidemiological data from our hospital health-care associated infection

committee were analyzed.

Results. – Two hundred and sixty-two ESBL producing isolates were studied. Within ESBL producing

Enterobacteriaceae, Enterobacter aerogenes was predominant in 1999 (48.7% of isolates), and decreased to

Disponible en ligne sur

www.sciencedirect.com

* Auteur correspondant.

Adresse e-mail : [email protected] (M. Anastay).

0369-8114/$ – see front matter � 2012 Elsevier Masson SAS. Tous droits reserves.

doi:10.1016/j.patbio.2012.03.001

Page 2: Épidémiologie des bêtalactamases à spectre étendu (BLSE) chez les entérobactéries dans un hôpital du sud de la France, 1999–2007

M. Anastay et al. / Pathologie Biologie 61 (2013) 38–43 39

18.8% of isolates in 2007. On the other hand, E. coli, which represented 10.5% of ESBL isolates in 1999,

grew up to 37.5% of the isolates in 2007. ESBL prevalence in E. coli increased during this period from 0.3 to

2.5%. Simultaneously, ESBL, predominantly TEM-24 in 1999, were replaced by CTX-M in 2007, among

which CTX-M-15 is predominant (88% of CTX-M).

Conclusion. – Our study confirms a major change in ESBL epidemiology in CHPA, with the emergence of

CTX-M type ESBL, mainly CTX-M 15, and an increase of ESBL prevalence in E. coli.

� 2012 Elsevier Masson SAS. All rights reserved.

1. Introduction

Decrites pour la premiere fois en 1983 en Allemagne, puis enFrance et en Tunisie en 1984, la presence de betalactamase aspectre etendu (BLSE) a ete signalee ensuite dans le monde entier,principalement chez des patients hospitalises, en correlation avecune importante utilisation des cephalosporines de troisiemegeneration (C3G) et avec la nature plasmidique des BLSE [1–4].En France, les BLSE, presentes initialement chez Klebsiella

pneumoniae [1], sont isolees actuellement chez toutes les especesd’enterobacteries. En Europe, jusqu’a la fin des annees 1990, laplupart des BLSE detectees etaient de type TEM et SHV, isoleesprincipalement dans des infections nosocomiales en unite de soinsintensifs, tres rarement au niveau communautaire, et plus souventchez K. pneumoniae que chez Escherichia coli. Elles conferentdifferent niveaux de resistance aux C3G et a l’aztreonam [4]. En1989, un nouveau type de BLSE avec un haut niveau de resistanceau cefotaxime mais une faible activite vis-a-vis de la ceftazidime, aete identifie presque simultanement chez une souche de E. coli

isolee en Allemagne a Munich (M) et chez une souche de Salmonella

enterica serovar Typhimurium isolee en Argentine [5,6]. Cesnouveaux types enzymatiques appartenant a la classe A de Ambleront ete denommes cefotaximase ou CTX-M.

A ce jour, par la diversite des sequences d’acides amines, denombreux variants de CTX-M ont ete decrits (> 60), et sont classesen six groupes phylogenetiques distincts : CTX-M-1, CTX-M-2,CTX-M-8, CTX-M-9, CTX-M-25 et dernierement CTX-M-45 [7,8].Les genes CTX-M, naturellement a mediation chromosomique chezles especes d’enterobacteries du genre Kluyvera (K. ascorbata,

K. cryocrescens, K. georgiana), transmis aux enterobacteries par unplasmide, s’expriment alors fortement chez ces dernieres. Leplasmide, facilement transmissible par conjugaison in vitro entreenterobacteries, est l’element incontournable a l’emergence desBLSE de type CTX-M [9]. Cette propriete explique la disseminationfacile des enzymes de type CTX-M dont l’importance augmente parrapport aux autres types de BLSE, notamment TEM et SHV [10].Actuellement, la prevalence des BLSE varie selon les pays et leshopitaux, mais dans tous les cas, les CTX-M sont considereescomme le type de BLSE le plus frequent au monde [11]. D’apres desdonnees des programmes de surveillance SENTRY et SMART, 1,3 %des E. coli, 2,6 % des K. oxytoca, 5,3 % des Proteus mirabilis et 18,4 %des K. pneumoniae expriment une BLSE en 2007 en Europe [12].Dans les hopitaux francais la prevalence d’E. coli producteur deBLSE dans l’espece a augmente de 0,2 % en 1998 a 1,99 % en 2005, cequi correspond a un nombre important de souches du fait queE. coli est l’espece d’enterobacterie la plus isolee en pathologiehumaine [13]. Cette augmentation est due a l’emergence de CTX-Mdu groupe 1, en particulier, de l’enzyme CTX-M-15 [13,14]. LesBLSE, initialement presentes en milieu hospitalier, sont de plus enplus souvent retrouvees chez E. coli dans des infections commu-nautaires (essentiellement des infections urinaires) avec unefrequence croissante des types CTX-M [12,15,16]. Ainsi, dansl’etude de Arpin et al., realisee dans differentes regions de l’ouestde la France, la prevalence moyenne des BLSE chez les enter-obacteries d’origine communautaire a augmente de 0,3 % en 1997 aplus de 1 % en 2006 (0 a 3,7 % selon les regions) [16]. De ce fait,l’augmentation des enterobacteries productrices de BLSE et

l’emergence de nouvelles enzymes sont devenues des problemesde sante publique qui meritent d’etre etudies localement. Lasurveillance des bacteries multiresistantes (BMR), notamment lesenterobacteries productrices de BLSE d’ailleurs est une forterecommandation du Haut conseil de la sante publique (HCSP)(http://www.hcsp.fr/docspdf/avisrapports/hcspr20100202_enter-obactBLSE.pdf).

Le but de notre travail etait d’etudier l’epidemiologie des BLSEau centre hospitalier du Pays-d’Aix (CHPA), afin de verifierl’emergence de nouvelles BLSE recemment decrites en France,notamment CTX-M-15.

2. Patients et methodes

Entre 1999 et 2007, le laboratoire du CHPA a mis en place un suivi prospectif des

enterobacteries productrices de BLSE consistant a identifier toutes les especes

secretrices et a typer leur BLSE, les annees impaires (sauf en 2007 ou seul le premier

semestre a ete etudie). Cette etude biologique s’inscrit dans le cadre du suivi

epidemiologique prospectif des principales especes d’enterobacteries secretrices de

BLSE (E. coli, E. aerogenes, E. cloacae, K. pneumoniae, P. mirabilis) realise par le Comite

de lutte contre les infections nosocomiales (CLIN), dont nous avons utilise les

donnees annuelles. Tous les prelevements biologiques a visee diagnostique ou

epidemiologique (milieux selectifs a la ceftazidime 4 mg/L) ont ete inclus. Les

enterobacteries ont ete identifiees a l’aide de galeries API 32E1 (bioMerieux, Marcy-

l’Etoile, France). Conformement aux recommandations du Comite de l’Antibio-

gramme de la Societe francaise de microbiologie, la detection des BLSE a ete

effectuee en routine a partir de l’antibiogramme par diffusion en gelose, puis

confirmee par une image de synergie en « bouchon de champagne » entre les

cephalosporines a spectre etendu (ceftazidime, cefotaxime et cefepime), l’aztreo-

nam et les disques d’antibiotiques contenant un inhibiteur de beta-lactamases

(acide clavulanique). Toutes les souches productrices de BLSE ont ete conservees a

�80 8C avant d’etre etudiees simultanement de facon retrospective en 2007. Le

dedoublonnage et la selection des souches productrices de BLSE ont ete realises par

un logiciel de laboratoire, S.I.R1 (i2a, Perols, France), afin de ne retenir qu’une

souche par patient et par site anatomique, conformement aux recommandations

ONERBA (http://www.onerba.org/).

Deux types principaux de BLSE ont ete recherches, CTX-M et TEM, selon une

strategie decrite sur la Fig. 1. Une amplification du gene codant pour la BLSE de type

CTX-M a ete realisee par plusieurs types de PCR: PCR en temps reel avec les amorces

CTXM A6/A8B [7] et PCR classique avec gel avec les amorces CTXM A1/A2 [17]. Ces

PCR ont permis de differencier les groupes de CTX-M. Une autre PCR classique avec

les amorces CTX-M 1F/1R a permis d’identifier CTX-M-15 parmi les CTX-M du

groupe 1 [18]. Le gene codant pour la BLSE de type TEM a ete recherche avec une PCR

allele specifique utilisant les amorces K104 et TemB [19]. Une autre PCR classique

avec gel avec les amorces A2BLSE/Tem2 a permis d’identifier les differentes BLSE de

type TEM [20] (Tableau 1). L’electrophorese de sequencage est realisee sur un

sequenceur capillaire ABI PRISM 3101 (Applied Biosystems, Carlsbad, Etats-Unis).

Les sequences ont ete effectuees en capillaires courts remplis d’un polymere

(POP61) remplacant les gels classiques d’electrophorese, selon une technique mise

au point au laboratoire. Le logiciel Sequencing Analysis1 recueille les informations

et les transforme en electrophoregramme, lui-meme transforme en une sequence

texte correspondant a la sequence en ADN du gene amplifie. Cette sequence est

analysee par l’intermediaire du logiciel « Sequence Navigator1 », et comparee aux

sequences connues : banques de donnees NCBI blast (http://www.ncbi.nlm.nih.-

gov/) et Lahey Clinic (http://www.lahey.org/studies/) aboutissant a l’identification

des genes amplifies.

3. Resultats

Le suivi epidemiologique realise dans le cadre du CLIN a permisde recenser les enterobacteries productrices de BLSE parmi lesprincipales especes etudiees provenant de l’ensemble des echan-tillons adresses au laboratoire a visee diagnostique ou epidemio-logique, et de determiner la prevalence des souches productrices

Page 3: Épidémiologie des bêtalactamases à spectre étendu (BLSE) chez les entérobactéries dans un hôpital du sud de la France, 1999–2007

PCR temps réel CTX -M A6/A8

PCR Classique avec gel, CTX-M A1/A2

+ -

Réac tion de séqu ence A1 et/ou A2

Rec herche d e TEM :PCR classique avec gel : K104/TemB

-+

PCR Classique avec gel : A2BLSE/Tem2Groupe 1

CTX -M 15, 28 ou 34

Groupe 2, 8, 9 ou 25

PCR Classique avec gel : CTX -M 1F/1 R et séqu ençage.

Séqu ençageTem B

BLSEnon TEM et non CTX-M

Séqu ençageA2BLSE et

Tem2

-

+

Fig. 1. Etude genotypique des betalactamases a spectre etendu (BLSE) : choix des techniques mises en œuvre.

M. Anastay et al. / Pathologie Biologie 61 (2013) 38–4340

de BLSE par espece au cours des annees impaires de 1999 a 2007(Tableau 2). Une augmentation de la prevalence des BLSE estobservee chez E. coli au cours des annees avec un taux maximal de2,5 % en 2007. A l’inverse chez E. aerogenes, la prevalence desouches productrices de BLSE est elevee et stable jusqu’en 2005,puis diminue de maniere importante, de l’ordre de 50 a 24,3 % en2007, meme s’il s’agit de l’espece la plus souvent productrice deBLSE. Enfin pour ce qui concerne K. pneumoniae, apres unediminution de la prevalence des BLSE dans cette espece en2003 puis en 2005, celle-ci augmente a nouveau a 11,7 % en 2007(Tableau 2).

Comme precise au Tableau 3, un total de 262 souchesconsiderees comme productrices de BLSE (test de synergie positif),soit 76 en 1999, 54 en 2001, 40 en 2003, 60 en 2005 et 32 en 2007(premier semestre) a ete selectionne pour une identificationgenotypique. Ces souches se distribuaient ainsi : 118 issuesd’examens cytobacteriologiques des urines, 74 de selles, 38 deprelevements respiratoires, 8 d’hemocultures, et enfin 19 d’autres

Tableau 1Amorces utilises pour les PCR et sequencages.

Gene Amorce Sequence oligonucleotidique : 50 � 30 Temperature

de fusion

TEM K 104 CTCAGAATGACTTGGTTA 53,07

Tem B TTACCAATGCTTAATCA 47,55

A2BLSE GTATCCGCTCATGAGACAAT 58,35

Tem 2 GACAGTTACCAATGCTTAATC 56,71

CTX-M CTXM-A6 TGGTRAYRTGGMTBAARGGCA 60,94

CTXM-A8B TGGGTRAARTARGTSACCAGAA 59,88

CTXM-A1 SCVATGTGCAGYACCAGTAA 60,74

CTXM-A2 CCRTARYCDCMGCTGCCGGT 67,23

CTXM-1F ATGGTTAAAAAATCACTGCG 54

CTXM-1R TTACAAACCGTCGGTGAC 54

prelevements : profonds (huit), cutanes (sept), genitaux (deux),nez (un) et gorge (un).

Parmi les enterobacteries productrices de BLSE (Tableau 3),E. aerogenes etait l’espece majoritaire jusqu’en 2005 (41,7 %), anneeau cours de laquelle un changement epidemiologique s’est amorceavec une augmentation des souches de E. coli (31,7 %). En 2007(premier semestre), 37,5 % des enterobacteries productrices deBLSE appartiennent a l’espece E. coli contre 18,8 % pour E. aerogenes.

Concernant la repartition des BLSE identifiees par type et enfonction de l’annee d’etude (Tableau 4), le type TEM etaitmajoritaire en 1999, soit 75 des 76 souches (99 %), et le typeTEM-24 etait preponderant, a savoir : 59 des 75 souchesproductrices de TEM examinees (79 %) et 59 des 76 souches del’ensemble des souches productrices de BLSE (78 %). Les souches detype TEM-24 ont ensuite progressivement diminue jusqu’en 2007,ne representant plus que six des 32 souches productrices de BLSE(19 %).

Pendant toute la duree de l’etude, le type TEM-24 est restemajoritairement associe a E. aerogenes (Tableau 5). A l’inverse, uneprogression des BLSE de type CTX-M est observee : absentes en1999, elles apparaissent en 2001 et constituent, au premiersemestre 2007, 75 % des BLSE (24/32 souches) et 92 % (huit de12 souches) des BLSE chez E. coli.

Tableau 2Enterobacteries : prevalence de souches productrices de betalactamases a spectre

etendu (BLSE) (%) en fonction de l’espece et de l’annee (1999–2007).

Espece 1999 2001 2003 2005 2007

E. coli 0,3 0,1 0,4 1,4 2,5

E. aerogenes 51,3 47 47 51 24,3

E. cloacae 2,1 4,6 7,6 1,3 10,4

K. pneumoniae 8,5 11,6 0,8 2,5 11,7

P. mirabilis ND 2,8 8,9 4,2 3,9

ND : non disponible.

Page 4: Épidémiologie des bêtalactamases à spectre étendu (BLSE) chez les entérobactéries dans un hôpital du sud de la France, 1999–2007

Tableau 3Distribution des especes d’enterobacteries productrices de betalactamases a spectre etendu (BLSE) par annee d’etude.

1999 2001 2003 2005 2007 Total

Espece n % n % n % n % n % n %

E. coli 8 10,5 6 11,1 6 15 19 31,7 12 37,5 51 19,5

E. aerogenes 37 48,7 28 51,9 21 52,5 25 41,7 6 18,8 117 44,6

E. cloacae 2 2,6 2 3,7 1 2,5 1 1,7 5 15,6 11 4,2

K. pneumoniae 13 17,1 9 16,7 1 2,5 4 6,6 7 21,9 34 13

P. mirabilis 5 6,6 3 5,5 8 20 5 8,3 1 3,1 22 8,4

Autresa 11 14,5 6 11,1 3 7,5 6 10 1 3,1 27 10,3

Total 76 100 54 100 40 100 60 100 32 100 262 100

n : nombre de souches.a Citrobacter diversus, C. freundii, E. cancerogenus, Serratia marcescens, Providencia stuartii, P. penneri.

Tableau 4Repartition du type de betalactamases a spectre etendu (BLSE) identifiees en fonction de l’annee (1999–2007).

BLSE 1999 (n) 2001 (n) 2003 (n) 2005 (n) 2007 (n) Total (n)

TEM-24 59 37 29 31 6 162

TEM-3 12 6 4 7 – 29

TEM-8 1 – – – – 1

TEM-18 2 3 1 1 1 8

TEM-19 – 1 – – – 1

TEM-21 – – 2 – – 2

TEM-44 – – 1 – – 1

TEM-46 – – 1 – – 1

TEM-52 – 1 – – – 1

TEM-121 – – 1 – – 1

TEM non identifiee 1 – – – – 1

Total 75 48 39 39 7 208

CTX-M-15 – 2 – 9 21 32

CTX-M groupe 1 – 2 – 2 – 4

CTX-M groupe 2 – – – – 1 1

CTX-M groupe 9 – 2 1 6 2 11

CTX-M autre – – – 1 – 1

Total – 6 1 18 24 49

Non TEM et non CTX-M 1 – – 3 1 5

Total BLSE 76 54 40 60 32 262

n : nombre de souches.

Tableau 5Enterobacteries : repartition des principaux types de betalactamases a spectre etendu (BLSE) (%) en fonction de l’annee (1999–2007).

Type de BLSE Espece 1999

n (%)

2001

n (%)

2003

n (%)

2005

n (%)

2007

n (%)

Total

TEM-24 E. coli 7 (11,9) 2 (5,6) 4 (13,8) 1 (3,2) – 14

E. aerogenes 36 (61) 28 (75,7) 20 (69) 25 (80,6) 6 (100) 115

Autres 16 (27,1) 7 (18,9) 5 (17,2) 5 (16,2) – 33

Total 59 (100) 37 (100) 29 (100) 31 (100) 6 (100) 162

TEM autres E. coli – 1 1 1 1 4

E. aerogenes 1 1 1 – – 3

Autres 15 9 8 7 – 39

Total 16 11 10 8 1 46

CTX-M-15 E. coli – 1 (50) – 7 (77,8) 8 (38) 16

E. aerogenes – – – – – –

Autres – 1 (50) – 2 (22,2) 13 (62) 16

Total – 2 (100) – 9 (100) 21 (100) 32

CTX-M autres E. coli – 2 – 7 3 12

E. aerogenes – – – – – –

Autres – 2 1 2 – 5

Total – 4 1 9 3 17

BLSE non-TEM et non-CTX-M E. coli – – – 3 – 3

E. aerogenes – – – – – –

Autres 1 – – – 1 2

Total 1 – – 3 1 5

n : nombre de souches.

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Parmi l’ensemble des CTX-M, CTX-M-15 a emerge entre 2001 et2007, representant respectivement 33 % et 88 %. La moitie des CTX-M-15 est associee a l’espece E. coli et ce quelle que soit l’anneeetudiee sur la duree de l’etude (16/32 souches) (Tableaux 4 et 5).

4. Discussion

La premiere BLSE a ete isolee en 1987 au CHPA. En 1990,14 souches productrices de BLSE sont isolees, puis 145 en 1994 soitune multiplication d’un facteur 10 en quatre ans (donnees CLINnon presentees). De ce fait, dans les annees 1990, de nombreusesmesures preventives de lutte contre les resistances bacteriennes al’hopital ont ete instaurees au CHPA : protocole d’isolement despatients porteurs de BMR, informatisation du suivi epidemiologi-que, mise en place d’un systeme d’alerte, creation d’un posted’infirmier hygieniste, programme de formation continue, creationofficielle de l’unite d’hygiene hospitaliere. Ces mesures peuventexpliquer une diminution de la prevalence des BLSE entre 1994 et1995, comme cela a ete observe dans d’autres hopitaux ayant misen place des programmes de lutte contre les BMR : une etudenationale sur 88 hopitaux montrait que 1,6 % des enterobacteriesexpriment une BLSE en 2005 alors qu’en 1998 ce taux s’elevait a3,2 % [13]. Depuis, le nombre d’enterobacteries productrices deBLSE au CHPA est reste stable, autour de 60 souches par an.Cependant, nous avons observe que la prevalence de E. coli parmiles especes productrices de BLSE, ainsi que la prevalence dessouches productrices de BLSE dans l’espece E. coli progressaient, cequi etait demontre par d’autres equipes a la meme periode. Ainsidans l’etude de Naas et al., E. coli represente 56 % des especesproductrices de BLSE en 2004 et 2 % des E. coli sont producteurs deBLSE en 2004 [7]. Cette evolution serait liee a la diminution de laprevalence de diverses enterobacteries porteuses de BLSE au profitd’autres especes : ainsi selon une etude realisee dans des structuresde soins privees en Aquitaine, la prevalence dans l’especed’E. aerogenes producteurs de BLSE reste stable entre 1999 et2004 (32 % versus 33 %), alors qu’elle augmente chez les E. coli

(0,3 % en 1999 versus 1,8 % en 2004) [10]. De meme, dans l’etude duColBVH, 2008 comparant 1998 et 2005, la prevalence de souchesproductrices de BLSE dans l’espece a diminue pour P. mirabilis

(3,7 % en 1998 versus 1,31 % en 2005), pour E. aerogenes (53,5 %versus 21,4 %) et K. pneumoniae (9,4 % versus 3,71 %) mais aaugmente pour E. coli (0,2 % versus 1,99 %) [13]. Enfin, l’importanteetude de Nicolas-Chanoine et al. realisee dans les 34 hopitaux del’Assistance publique de Paris a partir de 1993, indique les memestendances, en particulier dans les structures de long sejour. Laprevalence d’E. aerogenes parmi les especes productrices de BLSE adiminue significativement de 25 % en 2001 a 5 % en 2005, alors quecelle de E. coli a dramatiquement augmente, de 40 % en 2001 a 80 %en 2005 [21].

Notre etude fait apparaıtre des resultats similaires. Deuxtendances se dessinent :

� une diminution de la prevalence des BLSE dans l’especeE. aerogenes entre 1999 et 2007, alors que ce taux tend afluctuer ou diminuer chez la plupart des autres especes ;� une augmentation de la prevalence des BLSE chez E. coli sur la

meme periode.

Compte tenu de la frequence d’isolement d’E. coli, la prevalencede la resistance par production de BLSE dans l’espece de 2,5 % en2007, place E. coli a la premiere place en termes de frequenced’isolement de bacterie productrice de BLSE.

Cette inversion de tendance est a relier a l’emergence dans lacommunaute de BLSE de type CTX-M, liees plus specifiquement aE. coli [15,16]. Dans l’etude d’Arpin et al., les BLSE sont des CTX-Mchez seulement 2,9 % des enterobacteries en 1999, contre 24,5 % en

2004 [10]. Cette emergence est confirmee par d’autres etudesfrancaises, avec des niveaux encore plus eleves quelquefois commedans l’etude de Naas et al. qui demontre que 92 % des BLSE isoleeschez E. coli sont des CTX-M en 2004 parmi lesquelles 84 % sont desCTX-M-15 [7]. Cette predominance des CTX-M-15 est nette enFrance, ou les principales CTX-M appartiennent au groupe 1 avecnotamment CTX-M-15, mais aussi CTX-M-1 et CTX-M-3. Le groupe9 est egalement represente avec CTX-M-9, CTX-M-14, CTX-M-21 etCTX-M-27, et beaucoup plus rarement le groupe 2 avec CTX-M-2[9,19]. La dissemination de CTX-M-15, notamment chez E. coli

(O25H4) est egalement mondiale : ces CTX-M-15 sont frequem-ment portees par le clone ST131 de E. coli qui presente en outre desresistances associees, en particulier aux fluoroquinolones, unevirulence accrue pour l’Homme et un potentiel de transmission al’animal [22–24].

Nous avons egalement observe ce changement dans l’epide-miologie des BLSE du CHPA, marque par l’emergence des CTX-Mchez E. coli particulierement CTX-M-15 et par la diminutiond’E. aerogenes, qui reste associe a TEM-24. L’etude de clonalite etdes co-resistances est en projet pour une etude complementaire.

Les enterobacteries productrices de BLSE sont historique-ment decrites dans les infections associees aux soins [25]. A cetitre, en raison de leur frequence elevee, de leur potentielpathogene, de leur caractere commensal qui expose au risque dediffusion hors de l’hopital, du caractere aisement transferabledes mecanismes de resistance impliques, ces BMR font l’objet deprogrammes nationaux de surveillance dans plusieurs pays. Cessystemes de surveillance ont permis de constater, a l’inversedes previsions, une diffusion des BLSE non pas de l’hopitalvers la communaute, mais l’emergence autonome de BLSEdans la communaute, qui menace de diffuser dans noshopitaux. De fait, l’augmentation des enterobacteries secretricesde BLSE est maintenant observee partout dans le monde nonseulement dans les infections nosocomiales, mais aussi dans lesinfections communautaires [15,16]. De plus, de nouvellesresistances emergentes, telle que la resistance aux carbape-nemes associee a differents types de carbapenemases se sontdepuis ajoutees (http://www.eurosurveillance.org/ViewArti-cle.aspx?ArticleId=19880). Il est donc primordial de continuera surveiller les BMR connues, de detecter les nouvelles BMR etd’effectuer leur signalement, ce qui place toujours le biologisteau centre de ce dispositif de veille sanitaire (http://www.hcsp.fr/docspdf/avisrapports/hcspr20101116_bmrimport.pdf).

Declaration d’interets

Les auteurs declarent ne pas avoir de conflits d’interets enrelation avec cet article.

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