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des additifs chez I’homme, esti- me I’Association internationale pour les edulcorants (Bruxelles, wwwsweefenersorg). En accusation : Les premieres ;allegations asso- ciant aspartame et tumeurs cere- brales remontent a 1996. Aux ctats-Unis, une etude parfai- tement biaisee et non documen- tee pretendait etablir une corre- lation entre l’augmentation de I’ incidence des tumeurs cerebrales et I’ introduction de I’aspartame dans I’alimentation humaine. Trois rapports (americain, britannique, europeen) detruisirent cet argu- mentaire, tandk que fe Conseil superieur d’hygiene publique de France declarait : <c L’honn&tefB de ce scientifique esl’suspecte et ses m6fhodes sont dkfes- tables JJ. Une resurgence britan- nique recente (metabolisme de I’aspartame et methanol) de cet- te allegation a ete contree. L’Association internationale des edulcorants poilnte une preoccu- pation actuelle des responsables de la sante et de la pharmacie : la diffusion sur Internet d’ infor- mations non coritrolees, biaisees, erronees sur la Sante, involontai- rement mais aussi avec l’ intention de nuire. Sur quelque 6 000 sites Web qui mentionnent I’asparta- me, plusieurs centaines diffuse- raient ces allegations menson- geres, attribualnt a I’aspartame une responsabilite dans s&rose en plaques, syndrome de fatigue chronique, lupus eryihemateux dissemine (LED)., cephalees, crises d’epilepsie, etc. Certains sites c< donnent Bvidem- ment I’ impression que /‘aspartame est la source de presque to&es ies maladies du mclnde occidental “1 dit I’Association. Rappel : du fail de sa composi- tion (acide asp,artique+phenyla- lanine) I’aspartame est contre-in dique en cas de phenylcetonurie. J.-M. M. (‘J Opinion of the Scientific Commitfee on Food : Update on the safety of aspartame, disponible sui : europa.eu.intlcommlfoodlfs/scf/index_en. htmi EPO recombinante a effet prolong6 : c’est aussi L a qualite de vie est une notion relativement recente dans notre economic de Sante, pour l’evaluation du rapport coutlefficacite d’un traitement ou d’une analyse biologique (depistage systematique, suivi biologique d’un patient traite), ou co6tlbenefice (pour I’ individu, pour la collectivite). Le developpement de traitements majeurs a effet prolonge entre aus- si dans I’amelioration de la qua- lite de vie des patients et peut meme apporter un benefice the- rapeutique supplementaire. C’est le cas des interferons avec PEG. C’est aussi celui de la dar- bepoetine alfa ou Aranespa d’Am- get-r.La darbepoitine est une EPO recombinante, destinee a stimu- ler l’etythropd’ese d’une part chez les patients qui subissent un trai- tement anti-cancereux (chimio- therapie, radiotherapie) et ceux qui sont atteints d’ insuffisance re- nale chronique (dialyses ou non, a partir de 11 ans), dont le point commun est une anemie definie par un taux d’hemoglobine infe- rieur a 11 g/dL. La R & D Amgen, l’un des leaders mondiaux de la biotechnologie appliqu& a la crea- tion de medicaments, realisa le premier isolement du gene de I’EPO humaine (1984) et proposa la premiere EPO recombinante (epoetine alfa, Epogen@, 1989). La darbepoetine a action pro- longee decoule d’une (cingenie- rie ))sur les differentes isoformes obtenues par recombinaison, pour aboutir a une molecule com- posite beneficiant d’une duree de vie prolongee par rapport aux EPO endogene et recombinan- te classique, activateurs de du- ree breve de l’erythropo’ r’ese. La darbepoetine est une NESP : novel erythropoiesis stimulating protein, une EPO innovante, fac- teur de croissance des erythrdides- souches medullaires. Une EPO sur mesure Comparee a I’EPO recombinante classique en injection unique heb- domadaire (au lieu de 3 habituelle- ment), Aranesp” se revele de 13 a 14 fois plus puissante. Sa rapidite d’action se traduit par une aug- mentation de I’hemoglobine deux fois plus importante que celle obtenue en 4 semaines avec la forme clas- sique a 3 injectionskemaine. On ne peut nier les progres spectaculaires des traitements anti-cancereu, mais I’anemie consecutive aux chimio- therapies myelosuppressives ou a I’ irradiation est un probleme de San- te publique. Elle impose un suivi biologique kgulier : hbmatocrite, r6ticulocy’ tes, taux d’h&moglobine du patient sous EPO. Canemie de grade 1 et 2 (de leg&e a moderee) touche jusqu’a 100 % des patients, I’anemie de grade 3 et 4 (de severe a risque vital) jusqu’a 80 ‘70. I’EPO recombinante d effet prolong6, pour dynamiser IZrythropoi&e (Dot. Amgen) le progres, la qualit de Certains cancers peuvent etre res- ponsables des rnemes effets : m6- tastases medullaires, inflammation, denutrition, hemorragies. Cette anemie est responsable de fa- tigue chronique du fait de I’hypoxie, qui reduit en outre la radiosensibi- lite tumorale. Inconvenient : consi- de&e encore comme * un effet se- wndaire obligatoire )> des traitements anti-cancereux, elle est insuffisam- ment diagnostiquee, done mal pri- se en charge. J.-&l. M. Source : pr&enfation des Laboratokes Amgen. Revue Fran~a~se des Laborstoires, avril 2003, No 352

EPO recombinante à effet prolongé: le progrès, c'est aussi la qualité de vie

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des additifs chez I’homme, esti- me I’Association internationale

pour les edulcorants (Bruxelles, wwwsweefenersorg).

En accusation :

Les premieres ;allegations asso- ciant aspartame et tumeurs cere-

brales remontent a 1996.

Aux ctats-Unis, une etude parfai-

tement biaisee et non documen-

tee pretendait etablir une corre-

lation entre l’augmentation de

I’incidence des tumeurs cerebrales

et I’introduction de I’aspartame

dans I’alimentation humaine. Trois rapports (americain, britannique,

europeen) detruisirent cet argu-

mentaire, tandk que fe Conseil

superieur d’hygiene publique de

France declarait : <c L’honn&tefB

de ce scientifique esl’ suspecte

et ses m6fhodes sont dkfes-

tables JJ. Une resurgence britan- nique recente (metabolisme de

I’aspartame et methanol) de cet-

te allegation a ete contree.

L’Association internationale des

edulcorants poilnte une preoccu-

pation actuelle des responsables de la sante et de la pharmacie : la diffusion sur Internet d’infor-

mations non coritrolees, biaisees,

erronees sur la Sante, involontai-

rement mais aussi avec l’intention

de nuire. Sur quelque 6 000 sites

Web qui mentionnent I’asparta-

me, plusieurs centaines diffuse-

raient ces allegations menson- geres, attribualnt a I’aspartame

une responsabilite dans s&rose

en plaques, syndrome de fatigue

chronique, lupus eryihemateux

dissemine (LED)., cephalees, crises

d’epilepsie, etc. Certains sites c< donnent Bvidem-

ment I’impression que /‘aspartame

est la source de presque to&es ies

maladies du mclnde occidental “1

dit I’Association.

Rappel : du fail de sa composi-

tion (acide asp,artique+phenyla-

lanine) I’aspartame est contre-in

dique en cas de phenylcetonurie.

J.-M. M.

(‘J Opinion of the Scientific Commitfee on Food : Update on the safety of aspartame, disponible sui : europa.eu.intlcommlfoodlfs/scf/index_en. htmi

EPO recombinante a effet prolong6 :

c’est aussi

L a qualite de vie est une

notion relativement recente

dans notre economic de Sante,

pour l’evaluation du rapport

coutlefficacite d’un traitement

ou d’une analyse biologique

(depistage systematique, suivi

biologique d’un patient traite), ou co6tlbenefice (pour I’individu,

pour la collectivite).

Le developpement de traitements majeurs a effet prolonge entre aus-

si dans I’amelioration de la qua-

lite de vie des patients et peut

meme apporter un benefice the-

rapeutique supplementaire.

C’est le cas des interferons avec PEG. C’est aussi celui de la dar-

bepoetine alfa ou Aranespa d’Am-

get-r. La darbepoitine est une EPO

recombinante, destinee a stimu- ler l’etythropd’ese d’une part chez

les patients qui subissent un trai-

tement anti-cancereux (chimio-

therapie, radiotherapie) et ceux

qui sont atteints d’insuffisance re-

nale chronique (dialyses ou non, a

partir de 11 ans), dont le point

commun est une anemie definie

par un taux d’hemoglobine infe-

rieur a 11 g/dL. La R & D Amgen, l’un des leaders mondiaux de la

biotechnologie appliqu& a la crea-

tion de medicaments, realisa le

premier isolement du gene de

I’EPO humaine (1984) et proposa

la premiere EPO recombinante

(epoetine alfa, Epogen@, 1989).

La darbepoetine a action pro-

longee decoule d’une (c ingenie-

rie )) sur les differentes isoformes obtenues par recombinaison,

pour aboutir a une molecule com-

posite beneficiant d’une duree

de vie prolongee par rapport aux

EPO endogene et recombinan-

te classique, activateurs de du- ree breve de l’erythropo’r’ese.

La darbepoetine est une NESP : novel erythropoiesis stimulating

protein, une EPO innovante, fac-

teur de croissance des erythrdides-

souches medullaires.

Une EPO sur mesure

Comparee a I’EPO recombinante

classique en injection unique heb- domadaire (au lieu de 3 habituelle-

ment), Aranesp” se revele de 13 a

14 fois plus puissante. Sa rapidite

d’action se traduit par une aug-

mentation de I’hemoglobine deux fois plus importante que celle obtenue

en 4 semaines avec la forme clas- sique a 3 injectionskemaine. On ne

peut nier les progres spectaculaires

des traitements anti-cancereu, mais

I’anemie consecutive aux chimio-

therapies myelosuppressives ou a

I’irradiation est un probleme de San- te publique. Elle impose un suivi

biologique kgulier : hbmatocrite,

r6ticulocy’tes, taux d’h&moglobine

du patient sous EPO. Canemie de

grade 1 et 2 (de leg&e a moderee)

touche jusqu’a 100 % des patients, I’anemie de grade 3 et 4 (de severe

a risque vital) jusqu’a 80 ‘70.

I’EPO recombinante d effet prolong6, pour dynamiser

IZrythropoi&e (Dot. Amgen)

le progres, la qualit de

Certains cancers peuvent etre res-

ponsables des rnemes effets : m6- tastases medullaires, inflammation,

denutrition, hemorragies. Cette anemie est responsable de fa-

tigue chronique du fait de I’hypoxie,

qui reduit en outre la radiosensibi-

lite tumorale. Inconvenient : consi- de&e encore comme * un effet se-

wndaire obligatoire )> des traitements anti-cancereux, elle est insuffisam-

ment diagnostiquee, done mal pri-

se en charge.

J.-&l. M.

Source : pr&enfation des Laboratokes Amgen.

Revue Fran~a~se des Laborstoires, avril 2003, No 352