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E Lichtbericht 90 Paru en avril 2010 Neues Museum, Berlin Un échange de regards que trois millénaires séparent : sous ce nouvel éclairage, la reine d’Egypte Néfertiti apparaît étonnamment contemporaine et moderne. Le bus- te antique est revenu sur l’Île des musées de Berlin, dans ce bâtiment délaissé pendant plusieurs années avant d’être entièrement restauré. Etudier et conserver, présenter et mettre en scène : les musées constituent les archives culturel- les de l’humanité, où la lumière devient un médium indispensable pour interpréter l’architecture et les œuvres exposées.

ERCO Lichtbericht 90 · 10 ERCO Lichtbericht 90 ERCO Lichtbericht 90 11 Interview de Gabriele von Kardorff, concep-trice lumière du Neues Museum, conduite par Martin Krautter, rédacteur

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E Lichtbericht 90

Paru en avril 2010

Neues Museum, BerlinUn échange de regards que trois millénaires séparent : sous ce nouvel éclairage, la reine d’Egypte Néfertiti apparaît étonnamment contem poraine et moderne. Le bus­te antique est revenu sur l’Île des musées de Berlin, dans ce bâtiment délaissé pendant plusieurs années avant d’être entièrement restauré.

Etudier et conserver, présenter et mettre en scène : les musées constituent les archives culturel ­ les de l’humanité, où la lumière devient un médium indispensable pour interpréter l’architecture et les œuvres exposées.

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Néfertiti a trouvé sa place. Après les transforma­tions majeures orchestrées par l’architecte David Chipperfield, le Neues Museum de Berlin rouvre enfin ses portes après dix ans de planification et de travaux. Pendant cette période, les études d’éclairage ont été supervisées par Gabriele von Kardorff du bureau Kardoff Ingenieure de Berlin. Il en ressort un musée emprunt d’une grande sobriété et d’une grande modernité, qui ne renie néanmoins rien de son passé architectural. Berlin et son Île des musées y trouvent un enrichisse­ment culturel et Néfertiti, après plus de trois mil­lénaires, un havre certainement plus approprié.

Forts de nos 40 ans d’expérience dans l’éclairage encastré au plafond, nous avons créé une nouvelle gamme d’appareils encastrés : Quintessence. Il s’agit de la première gamme de Downlights entièrement pensée en termes de confort visuel efficace. Sa force réside dans l’uti­lisation de lampes d’avenir, qui se distinguent par leur performance. On le voit au nombre élevé (350 !) d’articles équipés de LED. Des lentilles Spherolit et des collimateurs constituent l’opti­que de base. A cela s’ajoute l’optoélectronique qui, par une approche globale mêlant optique, électronique et informatique, façonne un envi­ronnement innovant pour des produits à LED en phase avec leur temps. Enfin, le raccordement possible au dispositif Light System DALI permet d’exploiter pleinement le potentiel énergétique de Quintessence dans les installations d’éclai­rage.

La technique des LED progresse également partout où la qualité est privilégiée, en parti­culier dans les musées. Vous en trouverez un exemple saisissant page 24 au Museum Kunst Palast, à Düsseldorf, où une exposition de tableaux a été mise en lumière par des projec­teurs Optec à LED pour des raisons tant de consommation d’énergie que de conservation des œuvres. L’alliance d’atouts tels que la gra­dabilité, une longue durée de vie et la perfor­mance énergétique, sans compter l’absence de rayonnements ultraviolet et infrarouge fait la joie des conservateurs.

ERCO LichtberichtMentions obligatoiresDirecteur de la publication : Tim H. MaackRédacteur en chef : Martin KrautterMise en page : Simone Heinze, Christoph SteinkeImpression : Mohn Media Mohndruck GmbH, Gütersloh

1028745000© 2010 ERCO

Photographies (page) : Andreu Adrover Esquena (3), Xu Bing (3), Jan Bitter (2), Ulf Büschleb (3), Julia Holtkötter (1), Aksel Karcher (16, 23), David Kuntzsch (U3), Thomas Mayer (2, 3, 4–5, 24, 25, 26–29) Rudi Meisel (U1, 6–11, 25, U3), Rogerio Reis (25), Alexander Ring (2, 17–18, 20­21, 26, U3), Dirk Vogel (2, 25, 26, 30–31), Michael Wolf (U4).

Traduction : Lanzillotta Translations, Düsseldorf

Tim Henrik Maack

Arrière-plan

Le Centre d’art contemporain Punta della DoganaUne méthode d’étude pour l’éclairage des biens culturels

Article de Cinzia Ferrara et Pietro Palladino, Milan

Projets

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Tadao Ando a métamorphosé les anciennes douanes portuaires de Venise en un musée d’art contemporain, où l’on peut admirer la collec­tion de François Pinault. De l’extérieur, rien ou presque ne laisse deviner l’ampleur de la méta­morphose. A l’intérieur cependant, le bâtiment brille par la rigueur minimaliste caractéristique de Tadao Ando et forme un cadre muséogra­phique généreux. Les surfaces en béton appa­rent baignées par une lumière homogène et les murs anciens en briques illustrent parfaitement l’emploi de l’éclairage vertical. En association avec une commande DALI et l’intégration intel­ligente de la lumière naturelle, il en ressort un concept lumière extrêmement performant sur le plan énergétique.

Nous présenterons également cette inno­vation majeure autour des LED au salon Light+Building de Francfort. Rendez­vous au hall 3.0, stand A11 ! Nous serons heureux de vous accueillir.

Quintessence Appareils encastrés

Appareils encastrés Quintessencepour l’éclairage vertical

Appareils encastrés Quintessenceà LED

ZoomLED blanches et production lumineuse Zoom rapprochéLED blanches et synthèse RVBB en pratique

Introduction

Reportage

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Le confort visuel efficace au muséeExposer et transmettre, collectionner, conserver et étudier. Les concepts d’éclairage veillant à un confort visuel efficace accompagnent les musées dans cette mission, toujours sous le signe de la durabilité et de la rentabilité.

Punta della Dogana, VeniseTadao Ando a transformé les anciennes douanes de Venise en un musée d’art contemporain, doté de la technique d’éclairage de demain.

Institut royal des Sciences naturelles de Belgique, BruxellesRécemment transformé, l’Institut royal des Sciences naturelles de Belgique donne à voir aux petits et aux grands des dinosaures et bien d’autres créatures, et présente les dernières découvertes scien­tifiques dans un cadre attrayant.

A propos de cette publication

Flash

Lumières

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Résolument monumental : le Neues Museum, BerlinEn ruine pendant des décennies, le Neues Museum resplendit aujourd’hui grâce une lumière sur mesure.

Les yeux dans les yeux avec NéfertitiInterview de Gabriele von Kardorff, conceptrice lumière du Neues Museum (Kardorff Ingenieure, Berlin).

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Sommaire A propos de cette publication

Lumière &Technique

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Flash

TorontoUn retour en fanfare : Toronto, la ville natale de Frank O. Gehry, vient de donner au grand architecte l’occasion d’agrandir et de revoir entièrement la conception d’une des plus importantes institutions culturelles canadiennes, le Musée des beaux-arts de l’Ontario. Les outils d’éclairage d’ERCO mettent en lumière les objets exposés, à l’intérieur comme à l’extérieur.

Art Gallery of Ontario, TorontoArchitecture : Gehry Partners, LLP, Los Angeles Etudes d’éclairage : L'Observatoire Interna tional, New Yorkwww.ago.net

BarceloneLa Casa Garriga Nogués, immeuble moderniste du quartier de l’Eixam-ple, a été édifiée entre 1899 et 1905 sur les plans de l’architecte catalan Enric Sagnier. Depuis peu, elle abrite la fondation Francisco Godia, qui administre la collection léguée par ce brillant homme d’affaires barce - lonais (1921–1990), pilote auto-mobile de renom et amateur d’art au goût infaillible. Les galeries d’ex - position nouvellement conçues présentent les œuvres rassemblées par Godia, et accueillent dans un environnement chatoyant exposi-tions temporaires et manifestations événementielles. Des projecteurs Cantax montés sur rails lumière Hi-trac assurent un éclairage flexi-ble. La terrasse de la cour intérieure, accessible aux visiteurs, agrémentée d’une sculpture de Cristina Iglesias, est éclairée par des appareils pour l’éclairage du sol Kubus.

Fundación Francisco Godia, BarceloneArchitecture et études d’éclairage : Jordi Garcés, Barcelone www.fundacionfgodia.org

RomeLe palais Massimo alle Terme fait partie du « Museo Nazionale Roma-no ». Au rez-de-chaussée, la salle dédiée à Auguste présente notam-ment l’autel antique d’Ostie, mis en scène avec raffinement grâce au contraste entre la chaleur de l’éclai-rage d’accentuation prodigué par les projecteurs Parscan et l’éclairage indirect, plus froid.

Palazzo Massimo, RomeEtudes d’éclairage : Francesca Storaro, Castel Gandolfo (Rome)

PékinLe musée de l’Académie centrale des beaux-arts, la CAFA, est né de la galerie d’études fondée par cette institution en 1958. Ses vastes col-lections comprennent des œuvres anciennes et contemporaines d’ar - tistes chinois, mais couvrent éga-lement la peinture européenne. L’architecte japonais Arata Isozaki a récemment créé, pour les col-lections permanentes et les expo-sitions temporaires, un nouveau bâtiment d’une superficie d’ex-position de 4 150 m². L’imposante forme sculpturale est revêtue à l’extérieur de pierre naturelle grise. A l’intérieur, des expériences spa-tiales et des perspectives toujours renouvelées s’offrent aux visiteurs. En fonction de l’usage requis, l’éclairage diffus dispensé par des plafonds de lumière se combine avec l’éclaira ge d’accentuation distillé par des projecteurs Stella, Optec et Parscan montés sur rails lumière.

CAFA Art Museum, PékinArchitecture : Arata Isozaki & Associates, TokyoEtudes d’éclairage : Fisher Marantz Stone Partners, New Yorkwww.cafamuseum.org

ZurichPas du tout désuete. Au cours des travaux de réhabilitation, l’exposi-tion permanente du Musée natio-nal a été entièrement transformée et rénovée. Pour cela, des projec-teurs Optec sur rails lumière Hi-trac.

Musée national, ZurichArchitecture : Christ & Gantenbein, ZurichConception de l’exposition et scéno-graphie : Holzer Kobler Architekturen, ZurichEtudes d’éclairage : d'lite, Zurichwww.nationalmuseum.ch

PiacenzaCette ville italienne, chef-lieu de province, a installé certains de ses instituts universitaires ainsi que son musée d’histoire naturelle dans un ancien abattoir, fleuron de son architecture industrielle. Outre des projecteurs sur rails lumière, des appareils pour l’éclairage du pla-fond Parscoop servent à l’éclairage général indirect.

Museo di Storia Naturale, Piacenzawww.piacenzamusei.it

HambourgDans le complexe d’entrepôts de la Speicherstadt, le Zollmuseum transformé confère une nouvelle aura aux douanes allemandes. Leur histoire y est mise en scène avec modernité, au travers de plus d’un millier d’objets, de dessins et de supports multimédia. Le système d’éclairage, très flexible, est signé ERCO : des rails lumière Hi-trac supportent des projecteurs Quinta et Pollux.

Deutsches Zollmuseum, HambourgConception de l’exposition et études d’éclairage : Triad, Berlinwww.zoll.de

HagenLa ville natale d’Emil Schumacher (1912–1999), pionnier de la pein-ture abstraite en Allemagne, lui consacre depuis peu un musée. A proximité immédiate du Karl Ernst Osthaus Museum, ce bâtiment neuf présente sur trois étages une riche collection permanente et des expositions temporaires.

Emil Schumacher Museum, HagenArchitecture : Lindemann Architekten, MannheimEtudes d’éclairage : Licht Kunst Licht, Bonn/Berlinwww.esmh.de

GrenadeJosé Guerrero (1914–1991) s’est fait connaître pour sa peinture expressionniste abstraite. Sa ville natale lui a consacré un centre d’art contemporain, dont l’archi-tecture claire et moderne forme un contraste saisissant avec la vieille ville alentour, de style mauresque. Le concept lumière mise sur l’éclai-rage vertical.

Centro José Guerrero, GrenadeArchitecture et études d’éclairage :Antonio Jiménez Torrecillas, Grenadewww.centroguerrero.org

UlmPour abriter son incroyable collec-tion d’art contemporain, l’indus-triel Friedrich E. Rentschler a opté pour un ancien loft. L’équipement technique haut de gamme com-porte des projecteurs Cantax sur rails lumière Hi-trac, aisément pilotables grâce au Light System DALI.

FER Collection, Stadtregal, UlmArchitecture : PEG Projektentwicklungs-gesellschaft Ulm mbH ; Ott Ingenieure Langenau www.fer-collection.de

MadridA Boadilla del Monte près de Madrid, son siège aux allures de campus, la plus grande banque d’Espagne présente les riches collections de sa fondation pour l’art au sein de son propre musée. L’éclairage vertical assuré par les projecteurs à faisceau mural Optec met parfaitement en valeur les œuvres d’art, comme ces magnifi-ques tapisseries du XVIIe siècle.

Fundación Banco SantanderArchitecture et études d’éclairage : Kevin Roche John Dinkeloo and Associates, DublinMuséologie : Juan Ariño, Madridwww.fundacionbancosantander.com

Essen« RUHR.2010 » : cette année, Essen est capitale européenne de la cul-ture. Pour l’occasion, un musée de la Ruhr vient d’ouvrir ses portes dans la mine de charbon Zollverein, site inscrit au patrimoine mondial de l’humanité – un incontourna-ble pour les amateurs de culture industrielle.

Ruhr Museum, EssenArchitecture : OMA, Rem Koolhaas, Rotterdam ; Böll & Krabel, EssenEtudes d’éclairage : Licht Kunst Licht, Bonn/BerlinConception de l’exposition : HG Merz, Stuttgartwww.ruhrmuseum.de

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Lumières Eglise San Giovanni Evangelista, ParmeFresque de la coupole « Visione di San Giovanni » : Correggio, vers 1520Etudes d’éclairage : Francesca Storaro, Castel Gandolfo (Rome)

Photographie : Thomas Mayer, Neuss

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Il y a plus de 20 ans, à la chute du Mur de Berlin, le Neues Museum (littéralement « le nouveau musée ») érigé entre 1841 et 1855 par Friedrich August Stüler semblait un cas désespéré. Bom-bardé et incendié, le somptueux édifice d’antan n’était plus que ruines depuis la fin de la guerre, tel un mémorial beau et sinistre. Longtemps, la volonté et les moyens ont manqué dans l’an-cienne RDA, même pour conserver en l’état cet -te ruine, où herbe et arbustes envahissaient une cage d’escalier détruite. Il a fallu attendre 1985 pour que des mesures de sécurité au niveau des fondations ravivent l’espoir d’une recons-truction. Lors de l’appel d’offres de 1993-1994, l’architecte britannique David Chipperfield proposa de transformer ces ruines en un musée fonctionnel, en accord avec les critères moder-nes. Il promit le plus grand respect vis-à-vis de la substance originelle. En collaboration avec Julian Harrap, expert des monuments histori-ques, Chipperfield s'engagea en 1997 à honorer sa promesse en réalisant une œuvre qui cherche encore sa pareille et défie intellectuellement tous ceux qui, en matière de protection des bâti-ments historiques, privilégient une ambiance agréable et les vitrages anciens.

Ce musée a pour thème la préhistoire, la protohistoire et l’Antiquité égyptienne. Aussi Chipperfield a-t-il exploité l’archéologie archi-tecturale du lieu. La reprise et la conservation méticuleuses de l’ouvrage ont pris une bonne partie des dix ans qu’ont nécessités les études et les travaux. Chipperfield a intégré les frag-ments sauvegardés de la réalisation signée Stüler, d’une complexité extrême sur les plans tant technique qu’architectural, à un ensemble d’ajouts structurels, qui respirent l’austérité prussienne. Au lieu de spéculer sur un contraste maximal entre ancien et nouveau, il a développé les concepts de Stüler de façon abstraite. Il en résulte un bâtiment qui ne renie pas son histoire, mais l’affiche au contraire ostensiblement, qui ne craint pas la complexité, mais la rend percep-tible.

Les spécialistes renommés ont été nombreux à accompagner ce projet monumental au fil des ans. La conceptrice lumière Gabriele von Kardorff du bureau Kardorff Ingenieure à Berlin (entretien en pages 10 et 11) en fait partie. Mal-gré une démarche extrêmement contraignan - te, Chipperfield a finalement réussi à réduire les coûts de construction de plusieurs millions d’euros, ce qui bénéficiera au financement d’autres projets sur l’Île des musées.

MK

Résolument monumental : le Neues Museum, BerlinConstituée de cinq édifices et de collections de renommée internationale, l’Île des musées de Berlin figure sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO. En ruines durant des décennies, le Neues Museum qui en fait par-tie vient de renaître. Si la restauration radi-cale du bâtiment historique polarise l’atten-tion, il faut avouer que l’édifice fascine.

Architecture : David Chipperfield, Londres/Berlin Etudes d’éclairage : Kardorff Ingenieure, BerlinEtudes de protection des monuments histori-ques : Julian Harrap Architects, LondresMaîtrise d’œuvre : Lubic & Woehrlin, BerlinEtudes de restauration : Pro Denkmal GmbH, BambergPhotographie : Rudi Meisel, Berlin

www.neues-museum.de

Dans l’escalier, l’éclaira - ge mural complète la lumière naturelle qui per-ce latéralement à travers les hautes fenêtres. Les concepteurs se sont aidés de simulations d’éclai-rage pour déterminer les réflecteurs et la disposi-tion des appareils appro-

priés pour une homogé-néité optimale. Equipés de lampes à halogénures métalliques longue durée d’un blanc neutre, les appareils à faisceau mural sont montés dans une structure aménagée dans la charpente à 25 m de haut.

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Interview de Gabriele von Kardorff, concep-trice lumière du Neues Museum, conduite par Martin Krautter, rédacteur en chef du Lichtbericht.

Martin Krautter (MK) : Le Neues Museum à Ber-lin constitue un projet d’architecture et d’éclai-rage d’une envergure exceptionnelle, mais qui a aussi tenu ses concepteurs en haleine. Combien de temps en tout lui avez-vous consacré ?

Gabriele von Kardorff (GvK) : 10 ans, si j’inclue les premières étapes jusqu’à l’éclairage effectif des œuvres exposées au jour de l’inau-guration.

MK : Que saviez-vous de l’éclairage original du musée et à quel point en avez-vous tenu compte dans votre concept ?

GvK : August Stüler a dessiné les plans de ce bâtiment au milieu du XIXe siècle pour une utilisation en journée, avec de larges fenêtres complétées par des ouvertures sur des cours intérieures. Le défi consistait à développer un concept pour un monument historique ini-tialement dépourvu d’éclairage artificiel. En conséquence, nous avons commencé nos étu-des par une analyse approfondie des qualités de la lumière naturelle. A partir de maquettes en 3D, nous avons également réalisé un film de simulation, permettant de se déplacer à travers le musée et montrant l’incidence directe des rayons solaires au fil de la journée et de l’année.

Nous avons décidé de garder le concept d’ori - gine fondé sur l’utilisation de la lumière du jour. Naturellement, il est plus facile et fréquent d’ex - clure toute interférence de l’éclairage naturel dans les expositions et de tolérer uniquement des conditions figées, contrôlables. Cette solu-tion ne correspondait toutefois absolument pas au bâtiment. De plus, nous étions convaincus que les fonds des trois collections gagneraient à baigner dans une atmosphère lumineuse changeante. Nous voulions également montrer combien il est possible dans un musée d’allier à merveille lumières naturelle et artificielle. Pour cela, il était indispensable, à chaque étape du projet, de veiller à ne jamais oublier l’inciden-ce de la lumière naturelle lors de la conception de l’éclairage artificiel et inversement. Nous devions mettre au point une protection anti- éblouissement et une protection solaire astu-cieuses, qui laissent filtrer la lumière à l’inté-rieur et préservent la vue sur l’extérieur. A cela s’ajoutait la nécessité de respecter les œuvres exposées, tout en mettant en valeur leurs des-sins, leurs motifs et leurs contours par un com-plément d’éclairage artificiel.

Aujourd’hui, le parcours à travers le musée offre une multitude d’ambiances harmonieuses sous la lumière du jour. Par ailleurs, la lumière artificielle représente un élément essentiel de l’éclairage de l’édifice, pour présenter idéale-ment les objets et autoriser l’exploita tion des lieux indépendamment de la lumière du jour.

type haut-parleur sont montés dans le boîtier des appareils d’éclairage. Les pièces d’exposi-tion, qu’il s’agisse d’imposantes sculptures ou de minuscules objets en or, sont illuminées par l’éclairage de la salle et pratiquement pas par des points lumineux répartis dans les vitrines. Il en résulte une ambiance à la lumière géné-reuse, en constante harmonie avec la lumière naturelle.

MK : La star du musée est indubitablement Néfertiti. Comment avez-vous procédé pour sa mise en lumière, et comment décririez-vous le résultat obtenu ?

GvK : Ce buste de la reine Néfertiti est en effet le clou de la collection d’art égyptien. Pour commencer, il nous a fallu comprendre à quel point la lumière influe sur sa beauté. Heureuse-ment, nous avons pu l’observer à loisir en plu-sieurs endroits et profiter de l’expérience de l’an-cien directeur du musée, le professeur Wildung. Nous avons ainsi découvert que nous pouvions influer sur l’âge de Néfertiti rien qu’en modifiant l’orientation et l’intensité de la lumière. Dans ses

Nous avons lancé les premières réflexions sur notre concept en 2000 sans savoir précisément à quoi les pièces allaient véritablement ressem-bler à la fin des travaux. De nombreuses parties du bâtiment étaient encore en ruine. La dispa-rité des surfaces, la coexistence de l’ancien et du neuf ainsi que la mise en place de tentures devant les fenêtres allaient bouleverser l’appa-rence du bâtiment.

MK : Le Neues Museum reflète une position résolument respectueuse de la substance histo-rique. Quelles répercussions ont eu les objectifs de protection de ce monument historique sur votre travail ?

GvK : Le concept d’éclairage artificiel a néces-sité d’élaborer, en concertation avec les archi-tectes, des solutions sur mesure très rationnelles, pensées dans les moindres détails. Aucun espace historique n’est identique. Pour la plupart, les éléments conservés et restaurés ne pouvaient en aucun cas recevoir des installations, de sor-te qu’il a souvent été nécessaire de trouver un compromis entre les emplacements possibles pour les luminaires et les effets- lumière voulus. La diversité et l’étendue des espaces ainsi que les contraintes imposées par la restauration nous ont conduits à mettre au point plus d’une centaine d’appareils différents, qui s’intégraient néanmoins dans un concept global.

MK : La cage d’escalier monumentale est sans conteste un espace-clé dans le musée. Quels cri-tères avez-vous définis pour les différentes com-posantes lumineuses, en particulier s’agissant de l’éclairage vertical des surfaces murales ?

GvK : Cette cage d’escalier qui est pourvue de fenêtres de 6 mètres de haut sur ces deux façades se trouve inondée par la lumière du jour. Avec le nouvel escalier de David Chipperfield, elle forme un espace impressionnant, d’une haute valeur symbolique. Simultanément, elle témoigne ostensiblement des destructions pas - sées en montrant ses plaies sur les murs histo-riques en briques apparentes. Et c’est la lumière du jour qui en révèle toute la splendeur. Nous avons donc assigné à la lumière artificielle un rôle de complément. Cet éclairage artificiel est exclusivement diffusé depuis la charpente, à 25 mètres au-dessus du sol. Les murs sont entièrement préservés. Nous voulions plonger l’escalier et les murs dans une luminosité homo-gène, sans effet de cônes ni ombres portées. Le résultat gagne en naturel lorsque l’on complète la lumière du jour, et l’immensité de l’espace devient frappante. Pour cela, nous avons opté pour des lampes à halogénures métalliques en blanc neutre.

MK : Quels critères ont orienté vos choix pour l’éclairage des différentes galeries, et quels types d’éclairage interviennent ?

GvK : Toutes les salles d’exposition sont pour-vues d’un éclairage d’ambiance et d’un éclairage d’accentuation. Nous avons intégré l’éclairage de sécurité et de veille à l’éclairage général, évi-tant ainsi des dispositifs supplémentaires. Les appareils sont conçus pour être fonctionnels et pouvoir être retirés si besoin. Les appareils spé - ciaux installés dans les pièces historiques pré-sentent par exemple une forme sobre, en caisson de bronze. Tous les plafonds neufs sont équipés de luminaires encastrés dans des éléments pré-fabriqués. Souvent, les dispositifs techniques de

précédents emplacements, elle était éclairée par une lumière plus rasante, ce qui la rendait plus jeune. Aujourd’hui, elle apparaît comme une femme mûre, dont les rides et les traces du temps, sous une lumière plus abrupte, apparais-sent visiblement. Son regard, dont l’éclat résulte d’un reflet lumineux dans ses pupilles, semble plus vivant.

MK : Quel rôle ont tenu les questions énergé-tiques dans ce contexte culturel, marqué par la protection des monuments historiques ? Com-ment ont-elles été prises en compte ?

GvK : Si l’on songe que nous avons commen-cé à travailler sur ce projet il y a 10 ans, on peut considérer qu’une consommation maximale de 20 W/m2 dans un musée est plutôt un très bon résultat. Nous y sommes parvenus en veillant particulièrement à optimiser l’emploi des sour-ces lumineuses. Ainsi, l’éclairage d’ambiance est presqu’entièrement assuré par des lampes fluo-rescentes et des lampes à halogénures métal-liques, peu énergivores. Dans la cage d’escalier et dans les deux grandes cours par exemple, la

Les yeux dans les yeux avec Néfertiti

Kardorff Ingenieure LichtplanungKardorff Ingenieure intervient à l’interna-tional auprès de références majeures dans les domaines de la conception lumière artificielle et naturelle. « D’abord compren-dre, éclairer ensuite » : cette philosophie caractérise le travail du bureau, qui s’at-tache à étudier en profondeur l’environ-nement, l’architecture et l’utilisation des lieux. Fondé en 1997, Kardorff Ingenieure Lichtplanung est dirigé par Gabriele et Volker von Kardorff. Son équipe expéri-mentée se compose de 16 architectes et ingénieurs dans différentes disciplines issus de 8 pays et répartis entre Berlin, Dubaï et Djeddah.

www.kardorff.de

Sculptures imposantes ou minuscules objets en or, les pièces d’exposi-tion sont illuminées par la lumière générale, très rarement par des points lumineux répartis dans les vitrines. Les projec-teurs Parscan sont équi-pés de lampes à halogé-nures métalliques.

La salle des niobides illustre à merveille l’har-monie entre les lumières artifi cielle et naturelle. Des stores spéciaux lais-sent voir à l’extérieur tout en dosant la lumière du jour pour protéger les œuvres exposées. L’éclai-rage d’accentuation dis-pensé par les projecteurs modèle les objets.

L’éclairage du buste de Néfertiti a été élaboré à partir de simulations par ordinateur pour définir précisément les emplacements les plus pertinents des projec-teurs Parscan. (Images : Kardorff Ingenieure)

Dans la cage d’escalier, les unités installées et mon-tées à 25 m de hauteur, peuvent être abaissées au moyen d’un palan, ce qui facilite leur maintenance.

consommation descend à 10 W/m2. Toutes les lampes retenues se situent dans la meilleure classe énergétique de leur catégorie. L’emploi intensif de la lumière naturelle contribue égale-ment à réduire le bilan énergétique. Par chance, un grand nombre des objets exposés ne sont pas sensibles à la lumière. Lorsque ce n’est pas le cas en revanche, comme avec les papyrus, les éclairements sont limités à 50 lux maximum.

MK : Merci beaucoup de ces réponses et du temps que vous avez bien voulu nous consacrer !

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Le Centre d’art contemporain Punta della DoganaUne méthode d’étude pour l’éclairage des biens culturels

Article de Cinzia Ferrara et Pietro Palladino

Cette vue en coupe du musée Punta della Dogana montre la struc-ture du bâtiment, com-posé de plusieurs anciens entrepôts parallèles re -couverts d’une charpente en bois. Les claires-voies

sont dessinées en bleu, les éléments domotiques et d’éclairage en vert. Au centre de l’édifice apparaît un cube de béton marqué d’un maillage à la façon d’un tatami, la signature de Tadao Ando.

La vision de l’architecte : une esquisse à la main du musée Punta della Dogana de Tadao Ando.

La transformation des anciens entrepôts de la douane de Venise, désormais principal pôle d’exposition de la fondation Pinault, s’inscrit dans une collaboration entre le maî­tre d’ouvrage et l’équipe des concepteurs, qui s’est nouée et affirmée avec la restaura­tion du Palazzo Grassi en 2005. Ce dernier a été l’occasion de mettre au point une métho­de opératoire particulièrement efficace pour définir et réaliser les objectifs du projet en un temps minimal. Cette méthode est même désormais systématiquement appliquée par le bureau Ferrara Palladino e Associati à chacu­ne de ses interventions sur des biens culturels. Elle s’appuie sur une longue phase de dialo­gue préliminaire entre les principaux acteurs impliqués, à savoir l’architecte, l’artiste et le maître d’ouvrage.

La synergie avec l’architecte procède d’étu­des complexes mais fondamentales, qui visent à surmonter les contraintes techniques tout en gardant une vision claire de la façon d’in­tégrer la lumière à l’architecture et par rapport

aux autres installations. Souvent, le concep­teur lumière doit non seulement apporter son expertise technique, mais aussi suggé­rer des ambiances, des atmosphères ou des impressions. L’intention première de l’archi­tecte Tadao Ando consistait à laisser émer­ger par des interventions nettes, mais tou­jours réversibles, le caractère original du lieu avant d’instaurer l’ambiance appropriée aux œuvres d’art, une approche en totale opposi­tion avec le concept de « white box » qui tend à uniformiser les espaces d’exposition d’art contemporain en privilégiant des contenants neutres, aux tons estompés. Punta della Dogana emprunte à ces musées l’emploi d’un éclairage d’ambiance diffus, qu’elle décline cependant sur des parois en briques apparen­tes et sur des poutres en bois, en recourant à la lumière naturelle partout où cela est possi­ble. La prédilection du maître d’ouvrage et de l’architecte pour la lumière du jour a inspiré au concepteur lumière un dispositif d’éclai­rage artificiel flexible, à même de s’accorder

avec les claires­voies et les hautes fenêtres et de répondre aux besoins des conservateurs dans diverses expositions.

Des installations d’éclairage flexiblesLa flexibilité est la principale caractéristique requise par les artistes, par les conservateurs et par les techniciens du secteur des biens culturels en général. Chaque artiste conçoit son œuvre sous une lumière déterminée avec une idée précise de son exposition. C’est ensuite au conservateur d’en tenir compte et au concepteur lumière d’en évaluer la faisabilité. Illuminer une sculpture contem­poraine en aluminium plutôt qu’une toile de Rothko nécessite une approche identi­que, mais un ordre des priorités totalement différent. S’agissant des expositions d’art contemporain, il n’est pas rare que ce soit l’artiste lui­même qui suggère l’atmosphère lumineuse générale.

Quant aux musées d’art contemporain qui organisent des expositions collectives et temporaires, ils nécessitent des dispositifs flexibles, capables de supporter différents types de sources lumineuses suivant des configurations multiples. Pour Punta della Dogana, cette question de la flexibilité a été abordée du point de vue tant de la dis­position des luminaires que de leurs pro­priétés. Comme évoqué précédemment, le concept d’éclairage artificiel s’appuie sur la lumière naturelle, plus particulièrement sur ses deux composantes principales : la lumiè­re du soleil, directe et orientée, et la lumière du ciel, plus douce et diffuse. La variation quantitative de ces deux éléments, orienté ou diffus, donne lieu à des gradations infi­nies, des plus dramatiques, où la lumière plonge sur les œuvres, aux plus éthérées, la lumière emplissant alors tout l’espace, tou­jours au moyen de la seule électronique de commande.

La commande numérique de la lumière constitue un sujet particulièrement cher aux maîtres d’ouvrage qui s’occupent aussi de gérer les espaces d’exposition. En effet, au­delà d’accroître la flexibilité du disposi­tif lumineux et de simplifier l’alimentation électrique, la numérisation permet d’intégrer des systèmes techniques. Un projet dépas­se souvent des aspects purement technico­ lumineux pour inclure, de plus en plus, les haut­parleurs, les caméras de vidéosurveil­lance ou encore les détecteurs de fumée. Associées à la domotique, les nouvelles tech­nologies présentent de multiples avantages, à commencer par une sécurité et un contrôle renforcés des salles d’exposition, une écono­mie d’énergie via l’intégration de la lumière naturelle, une surveillance constante du dis­positif, d’où des répercussions positives sur les frais d’entretien, ou, plus simplement, une reconfiguration moins longue entre chaque exposition.

Dans le cas de Punta della Dogana, la pos­sibilité d’un long échange préliminaire entre architectes, maître d’ouvrage, conservateurs et concepteurs lumière a permis d’affronter toutes les opérations in situ avec des décisions partagées et des temps d’exécution réduits.

Le musée aussi économise l’énergieLa préparation du cahier des charges entre les techniciens et les conservateurs de la collection Pinault a produit des résultats intéressants également en termes d’écono­mie d’énergie, sujet généralement secon­daire dans les musées. La solution proposée consistait à éclairer l’ensemble du pôle d’ex­

position par des lampes à halogénures métalliques, assorties d’un rendu élevé des couleurs pour une température de couleur avoisinant 4 200 K afin de compléter dans la journée, et ce le plus longtemps possible, les nuances de la lumière naturelle. Il con­vient ici de noter que durant les essais réali­sés dans une salle spécialement équipée, le maître d’ouvrage et toute l’équipe du pro­jet se sont prononcés presqu’unanimement en faveur de nouvelles sources lumi neuses. Cette décision a conduit à une consomma­tion d’énergie extrêmement réduite pour un musée puisque, selon les prévisions, les flux lumineux pourront atteindre 300 lux en moyenne avec une puissance installée de 25 W/m2. Lors de l’exposition inaugurale, le seuil de 10 W/m2 n’a jamais été dépassé, sachant que la surface d’exposition totalise 3 000 m2. L’autre facteur qui a contribué à cette réduction est l’utilisation d’un disposi­tif de commande DALI, raccordé aux réseaux domotiques de l’ensemble de l’édifice.

Couleur de la lumière et lampes à halogé-nures métalliquesL’éclairage des espaces muséographiques, quelles que soient les œuvres exposées, recourt depuis des décennies à des techni­ques affirmées qui ont été exportées avec brio dans toutes les parties du globe. Les paramètres constituant l’ossature de l’éclai­rage muséographique s’appuient sur la con­viction que toute œuvre d’art doit pouvoir être observée au mieux, ce qui implique de garantir une bonne vision d’ensemble de l’œuvre exposée tout en facilitant simultané­ment la lecture des détails, en accordant un respect maximal aux matériaux qui la com­posent, en rendant parfaitement ses couleurs et en limitant les phénomènes d’éblouisse­ment, directs ou indirects.

Chaque lieu dicte ses propres désirs selon ses particularités spatiales et sa géométrie, ce qui différencie chaque musée quant à l’éclairage nécessaire. Ainsi, s’il est vrai que les modes d’éclairage des zones muséogra­phiques, surtout s’agissant d’expositions permanentes, peuvent varier d’un endroit à l’autre, la source lumineuse la plus répan­due reste la lampe à incandescence. Au fil des ans, ces lampes ont caractérisé l’éclai­rage de l’art antique, le plus précieux, nous habituant à jouir de ses œuvres dans un cadre soigné, dans une atmosphère envelop­pante qui reproduit les sensations d’intimi­té, facilement assimilables à celles suscitées dans les lieux emprunts d’une certaine élé­gance, agréables, où le rendu des couleurs

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Pour calculer les éclai-rements et étudier l’in-teraction des lumières naturelle et artificielle, les concepteurs ont em -ployé des programmes de simulation par ordina-teur. ERCO met en ligne les données photomé-triques nécessaires à ces réalisations, dans des

Ferrara Palladino e AssociatiCe cabinet de conception lumière existe depuis plus de vingt ans et s’intéresse aux applications les plus variées de la lumière. Cinzia Ferrara et Pietro Palladino, respecti-vement architecte et ingénieur, ont choisi dès le départ d’aborder la lumière dans son acception la plus vaste grâce à la complé-mentarité de leurs compétences : créativité, technique et pragmatisme donnent lieu à des solutions innovantes et à des réalisations originales. Cesare Coppedè et Paolo Spotti, leurs associés, assistent les deux fondateurs pour diriger le bureau et élargir les compé-tences de l’équipe vers le dessin industriel et l’éclairage dynamique. Outre les activités habituelles de conception et design, ils mon-trent un engagement fort et constant pour diffuser la culture de la lumière. Le cabinet milanais constitue ainsi non seulement un atelier, où naissent concepts, produits et dis-positifs d’éclairage, mais aussi un centre de formation et de référence pour tous ceux qui souhaitent approfondir leurs connaissances en matière de lumière.

www.ferrara-palladino.it

formats divers et pour tous les outils d’éclairage du programme ERCO :

www.erco.com/download

Loin de tout « White Cube », les salles histo-riques de Punta della Dogana s’affirment avec caractère derrière les œuvres expressives d’art contemporain de la col-lection Pinault. La lumière naturelle et la lumière artificielle s’équilibrent harmonieusement. Grâce aux logiciels de simula-tion de l’éclairage, il est possible d’étudier préci-

sinon une nacelle pour accéder à l’installa­tion, à près de 7 mètres au­dessus du sol dans les salles à double hauteur sous plafond.

Participants au projetMaître d’ouvrage : Palazzo Grassi s.p.a.

Equipe de conceptionArchitecte (transformation et restauration) : Tadao AndoCoordination du projet : Eugenio Tranquilli – Equilibri, MestrePlan d’exécution : Tecnobrevetti – Luigi CoccoDomotique : LagrecacolonnaInstallation électrique : P.I. Sergio RigatoEtudes d’éclairage : Ferrara Palladino e Associati Equipe du projet : Paolo Spotti et Cesare Coppedè

FournisseursEntreprise générale : Dottor GroupDispositifs électroniques : FielAppareils d’éclairage : ERCOSystèmes domotiques : Siemens

est optimal et la lumière chaude, typique des ambiances intérieures.

Avec l’art moderne et surtout contempo­rain, tout change, à commencer par l’expé­rience visuelle et sensorielle qu’il impose. La différence par rapport à l’art antique est considérable. Les artistes contemporains sont eux­mêmes l’expression d’un nouveau mode de vie qui annule les séparations nettes entre les milieux, entre intérieur et extérieur. L’œu­vre d’art fait partie intégrante de son envi­ronnement. Notre mode de vie actuel nous conduit à apprécier toujours plus les espaces toujours plus vastes, privés de séparations internes, en lien continu avec le monde exté­rieur, inondés d’une lumière naturelle diffu­se qui met en valeur le volume entier sans en souligner les détails.

Si nous appliquons ces concepts à l’éclai­rage artificiel, nous voilà en train d’assister à des expériences nouvelles et novatrices qui ont conduit à introduire la lumière diffuse dans les musées et à y instaurer une atmos­phère raréfiée, assortie de sources lumineu­ses en harmonie, dont les températures de couleur correspondent à celles de la lumière naturelle. On passe ainsi d’une vision re ­cueillie et personnelle de l’œuvre des grands maîtres d’antan à une sorte de partage du travail de l’artiste contemporain, qui ne place plus ses créations sur un piédestal (ce que les dimensions de la plupart des réalisations contemporaines rendent de toutes façons impossible), mais favorise l’interaction de l’observateur voire sa contribution à l’œuvre.

L’espace et les murs qui entourent l’œuvre d’art contemporaine perdent leurs couleurs, parfois très saturées, pour restituer la crudi­té des teintes neutres (voire du blanc total) à l’aide d’une lumière naturelle froide et impi­toyable.

Le musée de Punta della Dogana applique ces principes et se les approprie. C’est dans cette optique qu’ont été abordés le projet et sa réalisation. Aujourd’hui, ce musée utilise uniquement des lampes fluorescentes et à halogénures métalliques.

Composition de l’installation d’éclairageL’installation est constituée suivant la logique de bus, le câble d’alimentation étant distinct du câble de commande ou de données. Cha­que appareil d’éclairage est raccordé directe­ment ou indirectement à une unité centrale de gestion et de commande, elle­même reconfigurable et expansible. Le protocole DALI (Digital Addressable Lighting Interface) définit l’interface avec les éléments électro­niques et les actionneurs. Chaque ballast DALI possède une mémoire interne qui per­met d’enregistrer différentes configurations (ou scénarios). Dès que l’utilisateur déclen ­che une scène d’éclairage, tous les ballasts DALI concernés atteignent simultanément la valeur de gradation programmée.

L’installation d’éclairage en place à Punta della Dogana répond à un système constant, déployé dans toutes les salles d’exposition, qu’il s’agisse de sa composition proprement dite ou de son mode de commande. Les para­

mètres définis dans une salle pourront donc être facilement transférés dans une autre et, si l’équipement le permet, générer un effet­lumière global analogue. Chaque salle d’ex­position présente deux types d’éclairage, pour une lumière directe diffuse ou focalisée.

Le choix d’utiliser l’une plutôt que l’autre ou, au contraire, les deux associées dépend des impératifs d’exposition de chaque œuvre. Aussi l’installation d’éclairage est­elle recon­figurable et expansible à tout moment. Sa flexibilité repose sur deux concepts distincts en matière d’éclairage et donc de corps lumi­neux. S’agissant de l’éclairage focalisé des projecteurs amovibles, la flexibilité lumineu­se vient de la possibilité d’augmenter ou de réduire le flux lumineux d’une scène d’éclai­rage en ajoutant ou en retirant l’appareil lui­même. Dans le cas de l’éclairage diffus assuré par les appareils fixes, la flexibilité repose sur la possibilité de régler chaque source indivi­duellement, soit en l’activant ou en la désac­tivant, soit en variant sa gradation.

Gestion de l’installation d’éclairageUne fois en place, les appareils d’éclairage sont commandés par l’utilisateur au moyen d’un dispositif numérique. L’unité de com­mande centrale est située dans la salle de contrôle dans la première halle, mais il est possible de s’y connecter grâce à un port d’accès à toutes les données du réseau pré­vu dans toutes les salles d’exposition pour régler la lumière sur les œuvres. La comman­de intervient aussi bien dans la salle de com­mande que dans les autres salles à l’aide d’un logiciel installé sur un ordinateur por­table. Les appareils d’éclairage peuvent alors être pilotés individuellement ou par grou­pes. A chaque nouvelle exposition, le systè­me d’éclairage peut être reconfiguré pour satisfaire les besoins technico­lumineux des œuvres.

Les projecteurs sont équipés de lampes à halogénures métalliques très performantes, mais non gradables. Ils possèdent un adapta­teur standard pour rails lumière et sont mon­tés sur des boîtiers de sortie raccordés au réseau d’alimentation. Les interfaces DALI ne se font pas dans les appareils, mais via des actionneurs installés dans les salles. Cela per­met une commande numérique centralisée du système tout en autorisant une sélection flexible des appareils pour rails lumière tri­phasés. Les projecteurs ne possèdent donc pas de ballast DALI et peuvent être déplacés d’une salle à l’autre lors des changements d’exposition sans qu’il soit nécessaire de les reconfigurés. Chaque actionneur présente deux sorties de 16 A, qui commandent des rails d’environ 12 mètres ou des groupes comprenant, plus ou moins, 15 boîtiers de sortie. Le nombre maximal d’appareils par circuit électrique dépend des limites de puis­sance de l’actionneur. Dans le système DALI, à chaque actionneur correspond une adresse, qui sert de référence au logiciel pour com­mander le circuit correspondant et tous les appareils associés. L’actionneur permet d’ac­tiver ou de désactiver le circuit. Le raccor­dement des projecteurs n’exige aucun outil,

sément l’effet produit par la lumière naturelle tant directe que diffuse tout au long de la journée et de l’année, et de le visua-liser sur une maquette en 3D, un atout majeur pour une conception plus sûre.

Dans le sens horaire : Cinzia Ferrara, Pietro Palladino, Paolo Spotti, Cesare Coppedè

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Appareils encastrés Quintessence

1000 nouveaux outils d’éclairage pour un confort visuel efficace Le cinquième élément, la « quinta essentia », représentait pour les philosophes de l’Antiquité l’énergie vitale, omniprésente. Aujourd’hui, quintessence est synonyme d’es­sentiel, d’aboutissement. La nou­velle gamme Quintessence d’ERCO constitue littéralement la quintes­sence de 40 ans d’expérience en matière d’éclairage intégré au plafond et forme simultanément un cadre futuriste pour le déve­loppement d’appareils encastrés. L’évolution de cette première série d’appareils encastrés, qui a été entièrement conçue pour favoriser un confort visuel efficace, repose principalement sur les impératifs énergétiques de l’architecture de demain. Quintessence regroupe ainsi un nombre particulièrement

élevé et différencié d’outils pour l'éclairage vertical, facteur majeur d’impression de luminosité dans une pièce. L’atout de la gamme rési­de dans l’utilisation de lampes per­formantes, tournées vers le futur d’où la présence de près de 300 arti­cles équipés de LED. Les innovations mises au point par ERCO se tradui­sent par des lentilles et les réflec­teurs Spherolit, qui façonnent effi­cacement la lumière émise par les lampes modernes sur la sur face cible. Les composants optimisés sur le plan thermique contribuent à exploiter pleinement les nouvelles lampes éprouvées et ce pour une efficacité et une durée de vie maxi­males. Les ballasts électroniques renforcent la performance énergé­tique des appareils Quintessence tout en mettant à la disposition de l’utilisateur des interfaces numéri­

Un concept global pour des impératifs d’éclairage généraux et spécifiques : la boîte à outils différen­ciée que représente la gamme Quintessence donne lieu à des solutions lumière concluantes, qui assurent à l’utilisateur et à l’exploitant un confort visuel efficace.

ques (DALI) pour les raccorder par plug­and­play à des dispositifs de commande intelligents et accroî­tre encore leur rendement poten­tiel. Les concepts d’éclairage qui prévoient des encastrés au plafond et assimilent les sources lumineuses à de discrets détails caractérisent particulièrement la philosophie d’ERCO : « De la lumière, plus que des appareils d’éclairage ». La gam­me Quintessence couvre les prin­cipales fonctions d’un tel concept, qu’il s’agisse d’éclairage vertical, d’éclairage général, d’éclairage d’accentuation ou encore d’effets scénographiques. La grande cohé­rence conceptuelle et l’organisa­tion logique de la gamme facilitent la planification et la conception, tandis que le montage et l’entretien des appareils deviennent plus faci­les et plus rationnels que jamais.

Design et qualité La gamme Quintessence se caracté­rise par une très grande cohérence conceptuelle. Sa structure modu­laire permet de varier la finition de l’encastrement d’un grand nom­bre de versions, d’utiliser des acces­soires comme les lentilles ou les fil­tres, ou encore de raccorder des Light Clients à commande numéri­que à un Light System DALI. Tous les appareils encastrés Quintessence sont assortis d’anneaux d’encastre­ment qui fonctionnent suivant le même principe. Ils peuvent non seulement être combinés à diffé­rents types de lampes et de réflec­teurs, mais aussi être intervertis.

Alliance d’un design haut de gamme et d’une technique d’éclairage parfaite, Quintessence pose de nouveaux critères pour les encastrés. Circu­laires ou carrés ou avec une finition spéciale, les appareils Quintessence exhaussent tous les sou­haits en matière d’encas­trement aussi.

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Avec Quintessence, ERCO propose une gamme très variée pour l’éclai­rage vertical. La palette développée contient ainsi des appareils étudiés pour assurer l’éclairage homogène des murs, comme le requièrent par exemple les musées ou les exposi­tions, mais aussi des Downlights à faisceau mural, particulièrement fonctionnels, ou encore des encas­trés qui dispensent un éclairage Flood avec une focalisation par­tielle du faisceau pour ajouter une accentuation, notamment sur les présentoirs disposés dans les maga­sins. Par rapport à la lumière pro­jetée sur les surfaces horizontales, l’éclairage vertical joue un rôle autrement plus important sur l’im­pression subjective de luminosité. D’où des solutions d’éclairage mural spécifiques, qui facilitent les éco­nomies d‘énergie.

Downlights à faisceau mural et Downlights à faisceau mural double Les Downlights à faisceau mural Quintessence associent éclairage

Appareils encastrés Quintessence pour l’éclairage vertical

horizontal et éclairage vertical sur la périphérie des espaces intérieurs. Le dispositif d’éclairage se compo­se de trois éléments : le réflecteur supérieur Spherolit, le diffuseur et le réflecteur Darklight doublé d’un segment Spherolit pour fais­ceau mural. Le réflecteur supérieur conçu selon la technique Spherolit oriente la lumière efficacement sur le diffuseur. Diffuseur et tech­nique Dark light offrent en outre un bon confort visuel. Pour tirer pleinement profit de la puissance d’une lampe rayonnant dans tou ­tes les directions, les sphérolites polies brillantes du réflecteur supé­rieur dirigent la lumière vers le bas, sur le diffuseur. Le confort visuel est optimisé au moyen de diffu­seurs translucides qui réduisent la luminance élevée de la lampe et la répartissent sur toute la sur face du diffuseur. Placé sous le diffu­seur, le réflecteur Darklight préser­ve l’observateur de tout éblouis­sement tant que le diffuseur est occulté par le réflecteur. De ce sys­tème optique résulte un rayonne­

Réflecteur à faisceau mural Spherolit

Segment Spherolit pour faisceau mural

Réflecteur supérieur Spherolit

Réflecteur Darklight Réflecteur Darklight

Lentille

Diffuseur

ment large à symétrie radiaire, idéal pour l’éclairage général. Pour obtenir à la verticale la luminosité homogène indispensable à l’éclai­rage mural, le réflecteur Darklight comprend un segment de sphéroli­tes. Avec cette technique de réflec­teur brevetée, la section du faisceau lumineux commence juste sous le plafond. Par rapport au Downlight à faisceau mural, le Downlight à fais­ceau mural double possède deux segments Spherolit pour faisceau mural qui se font face, de manière à éclairer les murs latéraux parallè­les d’un couloir avec homogénéité et efficacité.

Appareils à faisceau mural à lentille Les appareils à faisceau mural à lentille servent à créer un éclairage exclusivement vertical. L’associa­tion de réflecteurs Spherolit diffé­rents et d’une lentille divergente donne lieu à deux produits d’éclai­rage vertical concluants : un appa­reil à faisceau mural à lentille pour l’éclairage homogène des murs et un appareil à faisceau mural à len­tille avec focalisation. Le réflecteur Spherolit poli brillant, qui dirige les rayons lumineux uniquement vers le mur, répartit la lumière asymétri­quement. Selon la répartition et l’incurvation des sphérolites, l’éclai­rage mural peut être très homo­gène, par exemple pour mettre en valeur les tableaux exposés dans un musée. Il peut aussi, avec l’ajout d’une lentille divergente, être foca­lisé sur le tiers supérieur du mur, entre autres pour éclairer les pré­sentoirs au­dessus des étagères dans les magasins. Spécialement étudiée, la lentille divergente dif­fuse la lumière de sorte qu’en pré­sence d’un alignement d’appareils à faisceau mural à lentille, le mur reste très homogène sur toute sa hauteur. Le réflecteur Darklight sous la lentille divergente empêche tout éblouissement tant que la len­tille est occultée par l’ouverture du réflecteur. Cet aspect contribue considérablement au confort visuel. Les techniciens ERCO ont conçu le réflecteur Spherolit de telle façon que le faisceau commence très près

du plafond et s’étend jusqu’au pied du mur. Pour une répartition opti­male de la lumière à la verticale, il est conseillé de prévoir une dis­tance d’un tiers de la hauteur sous plafond entre le mur et l’appareil d’éclairage. De manière générale, cette distance s’applique aussi à l’écart entre les appareils à faisceau mural à lentille Quintessence.

Les Downlights à faisceau mural simple et double font intervenir la tech­nique Spherolit à double titre : sur le réflecteur supérieur et, pour la for­mation du faisceau mural, sur le diffuseur Darklight. Le diffuseur, qui com­prend normalement le réflecteur supérieur pour un confort visuel élevé, a été isolé sur la photo ci­dessus afin de faciliter la compréhension.

Confort visuel efficace ERCO a mis au point les encastrés Quintessence en veillant au con­fort visuel efficace. Cette gamme offre ainsi un éventail exception­nellement vaste d’articles dédiés à l’éclairage vertical. Cette image en fausses couleurs explicite l’homo­généité de l’éclairage vertical. L’ef­ficacité et la qualité de l’uniformité dépendent du rayonnement des

appareils à faisceau mural retenus ainsi que de leur distance au mur et de leur entraxe.

Downlight à faisceau mural Les Downlights à fais­ceau mural associent les exigences des éclairages horizontal et vertical en périphérie des espaces intérieurs. Lorsque l’ob­servateur regarde la pièce, l’effet produit est typique des Downlights. Sur le mur, la lumière est répar­tie de façon homogène jusqu’au plafond.

Downlight à faisceau mural double S’agissant des Downlights à faisceau mural double, deux segments de réflec­teur Spherolit qui se font face diffusent une lumière homogène sur les murs des couloirs.

Appareils à faisceau mural à lentille Grâce à l’homogénéité de leur gradient de lumi­nosité, les appareils à faisceau mural à lentille génèrent une très grande uniformité verticale, ce qui les qualifie pour les applications où le mur doit apparaître comme un tout, notamment dans les entrées, ou lorsqu’il s’agit de produire un éclai­rage très homogène, par exemple sur les tableaux exposés.

Appareils à faisceau mural à lentille Focal Contrairement aux appa­reils à faisceau mural à lentille et à leur gradient de luminosité continu, les appareils à faisceau mural focalisé à lentille dispensent un accent de luminosité sur le tiers supérieur de la paroi. Cette focalisation rehausse par exemple parfaitement les présentoirs au­dessus des étagères dans les maga­sins et constitue ainsi un précieux atout de l’éclai­rage vertical.

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Dans la gamme Quintessence, les LED rivalisent avec les lampes conventionnelles. Elles comp­tent pour principaux atouts une durée de vie extrême, un rende­ment lumineux maximal ainsi qu’une grande souplesse d’utili­sation grâce à leur gradabilité. Particulièrement performants, les dispositifs optoélectroniques des modules LED, les lentilles et les réflecteurs ont été spécialement mis au point par ERCO pour un confort visuel efficace. La gamme d’appareils Quintessence à LED comprend des modèles circulaires et carrés de rayonnements divers, notamment au travers des appa­reils à faisceau mural à lentille, des Downlights, des Downlights à faisceau mural simple ou dou­ble, des encastrés orientables ou encore des projecteurs encastrés.

Appareils encastrés Quintessence à LED

Température de couleur et rendu des couleurs Les appareils encastrés Quintessence à LED exis­tent en blanc lumière du jour ou blanc chaud ainsi qu’en version vary­chrome à 4 canaux avec la technique de mélange des couleurs RVBB. La version en blanc chaud produit un meilleur rendu des couleurs que celle en blanc lumière du jour.

Mélangeur de lumière à LED Dans les différentes variantes de Downlight et sur l’appareil à faisceau mural à lentille, la lumière est orientée par un réflec­teur poli brillant segmenté en huit. Les réflexions à l’intérieur du mélangeur permettent, en particulier avec les modules à LED RVBB, une synthèse opti­male des couleurs dès la naissance du faisceau sous l’appareil.

Lentilles Spherolit et collimateur Pour les sources lumi­neuses à LED aussi, la technique d’éclairage constitue une compé­tence fondamentale d’ERCO. Les encastrés orientables et projecteurs encastrés Quintessence à LED disposent de sys­tèmes de lentilles mis au point et fabriqués par ERCO, suivant lesquels le collimateur dirige la lumière de manière paral­lèle. Une lentille Spherolit contrôle précisément l’angle de rayonnement souhaité.

Qu’il s’agisse des multiples fini­tions envisageables pour l’encas­trement, du recours possible à des Light Clients doublés de ballasts DALI codés en usine, ou du mon­tage simple et rationnel, toutes les autres propriétés de ces versions à LED reprennent les caractéristi­ques de l’ensemble de la gamme Quintessence. La source lumineuse d’avenir que constitue la LED s’intè­gre ainsi parfaitement au program­me cohérent proposé par ERCO.

Dissipation de la chaleur Une excellente dissipation de la chaleur des appareils est indispen­sable au fonctionnement dura­ble des lampes, notamment pour qu’elles soient au maximum de leur puissance pendant toute leur durée de vie. La forme, la structu­re et le matériau du boîtier contri­buent également à une meilleure dissipation de la chaleur. Un grand nombre de simulations et de tests ont été menés au cours de la phase de développement, garantissant la parfaite réussite de ces mesures au niveau du produit en série.

Deux éléments contri­buent considérablement à la performance des appa­reils Quintessence à LED. D’une part, les surfaces de contact entre le boî­tier et la platine des LED garantissent une bonne dissipation de la chaleur. D’autre part, les ailettes de refroidissement sur le boîtier dispersent la chaleur à l’extérieur de l’appareil, assurant des conditions optimales pour un fonctionnement durable.

RayonnementsL’éventail des réparti tions de la lumière possibles avec les appareils encas­trés à LED Quintessence comprend des Downlights, des Downlights à faisceau mural simple et double, des appareils à faisceau mural à lentille et des encastrés orientables. Des projecteurs encastrés à LED figurent également au programme Quintessence.

Downlight Downlight à faisceau mural

Downlight à faisceau mural double

Appareil à faisceau mural à lentille

Encastré orientable

Mélangeur de lumière

Segment Spherolit pour faisceau mural

Mélangeur de lumière

Réflecteur DarklightRéflecteur Darklight

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Zoom Zoom rapproché

Avec les appareils d’éclai­rage assortis de la syn­thèse RVBB, l’attribut varychrome à 4 canaux du logiciel de comman­de de la lumière permet de régler en continu la température de couleur suivant une large plage spectrale.

LED blanches et synthèse RVBB en pratiqueEn pratique, l’éclairage architec­tural voit les LED non seulement s’imposer de plus en plus dans les mises en lumière colorées, mais aussi remplacer les lampes conven­tionnelles pour l’éclairage général. Associées à la technique de conver­sion de la luminance, les LED blan­ches haute performance allient des atouts tels que la gradation et la disponibilité de différentes tempé­ratures de couleur, à une très lon­gue durée de vie. Leur lumière se limite en outre au spectre visible, sans rayons ultraviolets ni infra­rouges, ce qui est particulièrement important notamment dans les musées pour éviter toute dégrada­tion des œuvres exposées.

Le rendu optimisé de ces LED les qualifie également pour d’autres situations d’éclairage où la qualité des couleurs est primordiale, comme en gastronomie, dans les bureaux, les salles de conférence ou encore dans le commerce. Avec des flux de 1740 lm (blanc chaud) et 2160 lm (blanc lumière du jour), les modules de LED de 28 W actuels convien­nent à des applications similaires à celles des lampes halo gènes basses tension de 100 W ou des lampes à halogénures métalliques de 20 W, et ce qu’il s’agisse d’éclairage mural dans des pièces de 4 m de haut, d’éclairage général ou d’éclairage d’accentuation sur des distances moyennes.

En associant la conversion de la luminance et la synthèse RVB, les modules LED RVBB ouvrent de nouvelles perspectives concep­tuelles puisqu’ils diffusent soit, pour un bon rendu, de la lumière blanche dans une température de couleur variable en continu, soit de la lumière colorée très satu­rée. Le potentiel de ces appareils d’éclairage RVBB est pleinement exploité par l’utilisation de disposi­tifs de commande correspondants ou d’un logiciel pour PC comme le Light Studio d’ERCO. Ce dernier prévoit divers éléments de com­mande comme le cercle chromati­que RVB ou le curseur coulissant qui permettent de régler la tempé­

LED blanches et production lumineuseDeux facteurs conditionnent l’utilisation de LED pour l’éclai­rage général : l’existence de LED blanches haute performance au flux lumineux suffisamment élevé et l’amélioration du rendu des couleurs. Les LED produisent de la lumière blanche par la synthèse RVB ou la conversion de la lumi­nance, mais par aussi une combi­naison des deux procédés sous la forme du mélange RVBB.

S’agissant de la synthèse RVB, trois diodes électroluminescentes génèrent une lumière de couleur saturée suivant un large éventail composé d’un mélange de rouge, de vert et de bleu (RVB). Au besoin, elles produisent aussi une lumière blanche. Chaque LED de couleur est alors commandée par voie élec ­ tronique en fonction de la lumino­sité requise. L’inconvénient de cette variabilité extrême reste néan moins le mauvais rendu des couleurs de la lumière blanche obtenue, en raison des spectres très étroits des trois éléments de couleur. En conséquen­ce, cette méthode de production de la lumière blanche ne se prête pas aux applications qui exigent un rendu de grande qualité.

Avec la conversion de la lumi­nance, la lumière d’une LED mono­chrome est convertie partiellement ou totalement dans d’autres zones spectrales par des couches lumi­nescentes pour produire avec le spectre ainsi obtenu un meilleur rendement lumineux et un meilleur rendu des couleurs que les LED RVB. Aujourd’hui, il est classique d’asso­cier des LED bleues et des phospho­res jaunes. Plus rarement en raison de la complexité de leur fabrication, les LED à UV sont combinées avec des phosphores RVB. Ce procédé implique une couleur de la lumière constante, par exemple d’environ 3200 K pour le blanc chaud ou de 5500 K pour le blanc lumière du jour. Actuellement, les LED en blanc chaud assurent un rendu (Ra) avoi ­ sinant 85 contre 70 pour les LED en blanc lumière du jour. Leur rende­ment lumineux est toutefois légè­rement inférieur.

Pour produire de la lumière blan­che avec des LED, il est possible d’exploiter les avantages des deux méthodes au moyen de systèmes de synthèse RVBB, qui associent des LED blanches de couleur constante avec des LED à commande numé­rique en rouge, vert et bleu. Ces dispositifs permettent, dans la variation des blancs, de conserver un indice de rendu de Ra 85 tout en modifiant en continu la tempéra­ture de couleur et, le cas échéant, les accents colorés indispensables à un éclairage scénographique.

Le triangle de la CIE indi­que les points de couleur des modules de LED RVBB. La courbe de Planck re ­présente à l’intérieur de cet espace colorimétrique les nuances de blanc de différentes températures de couleur, du blanc froid bleuté au blanc chaud rougeoyant, que produit le mélange des couleurs.

Le triangle de la CIE indi­que les points de couleur des LED blanches avec la conversion de la lumi­nance.

Répartition spectrale rela ­ tive : LED RVB. Le mélange de lumière blanche obte­nu à partir de LED rouges, vertes et bleues produit un rendu des couleurs insuffisant pour les con­cepts d’éclairage où la qualité des couleurs est primordiale.

Répartition spectrale rela­tive : LED en blanc chaud avec la conversion de la luminance en association à la relative sensibilité des cônes de l'œil à la clarté.

rature de couleur sur la courbe de Planck et, ainsi, d’intégrer simple­ment et rapidement les fonction­nalités de ces appareils aux scènes d’éclairage. Parmi les applications typiques des appareils RVBB figu­rent les salles polyvalentes, les galeries, les salles de conférence et les foyers. Selon les circonstan­ces, l’utilisateur choisit d’éclairer en blanc un mur ou une zone pour présenter un objet avec un bon rendu des couleurs, ou préfèrera une lumière colorée pour instaurer une ambiance plus animée.

Thomas Schielke

Les éléments de comman­de constituent un moyen simple et rapide de confi­gurer et de déclencher les scènes d’éclairage avec différentes températures de couleur.

Des modules à LED blan­ches haute performance dispensent désormais un flux lumineux suffisant pour l’éclairage architec­tural, que ce soit pour l’éclairage vertical, l’éclai­rage général horizontal ou l’éclairage d’accentua­tion.

Les modules optoélectro­niques spéciaux assurent une efficacité maximale des appareils d’éclairage à LED et atteignent ainsi un rendement lumineux élevé.

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Après le numéro 89 du Lichtbericht qui envisa­geait le concept du confort visuel efficace dans le cadre du commerce de détail, cet article vise à montrer comment les 5 facteurs de ce confort (éclairage vertical, études d’éclairage qualita­tives, technique d’éclairage efficace, comman­de d’éclairage intelligente et lampes efficaces) s’appliquent aussi parfaitement au domaine de l’éclairage muséographique. Chacun de ces facteurs revêt un potentiel énorme pour pré­server les ressources et réduire les coûts. Seule leur interaction cependant les renforce mutuel­lement et décuple leur synergie.

Les critères de l’éclairage muséographiqueDevant la diversité du paysage muséal, il est dif­ficile de définir des caractéristiques d’éclairage générales. Les musées se consacrent en effet à différents thèmes, que ce soit l’archéologie, l’art contemporain, la littérature ou encore les scien­ces et techniques. Leurs dimensions varient de quelques mètres carrés à de gigantesques com­plexes culturels. Néanmoins, pour la plupart de ces institutions, leur mission consiste d’une part à collectionner, conserver et étudier leurs sujets respectifs, d’autre part, et plus que tout, à trans­mettre et à présenter ces thèmes. Partout où sont conservées et exposées des œuvres cultu­relles majeures, l’architecture se voit exercer un rôle de représentation à leur mesure. Dans ces musées, de longue tradition comme le Louvre à Paris ou au contraire récemment implantés com­me le musée Guggenheim à Bilbao, les architec­tes, les concepteurs lumière, les muséographes et les conservateurs ont généralement la volon­

Le confort visuel efficace au musée

Eclairage vertical Il produit efficacement une agréable impression de luminosité et crée les conditions de perception idéales pour la présenta­tion des peintures (Saatchi Gallery, Londres).

Commande d’éclairage intelligenteLes installations d’éclairage comme le Light System DALI se mettent au service tant de la scénographie que de l’économie d’éner­gie, notamment en asso­ciant le déclenchement de scènes d’éclairage à des détecteurs de mouvement ou à la luminosité exté­rieure (Museo Emilio Caraf­fa, Córdoba, Argentine).

Des outils optimaux pour un éclairage agréa­ble, efficace et respec­tueux des œuvres. Ici les projecteurs Optec à LED, montés sur rails lumière ERCO. (Museum Kunst Palast, Düsseldorf)

Etudes d’éclairage qualitativesLes musées présentent généralement de multiples possibilités de travailler avec les hiérarchies de la perception. Des éclaire­ments contrastés renfor­cent l’intensité dramatique d’une visite (Punta della Dogana, Venise).

Lampes efficacesLes lampes envisageables influent directement sur la consommation d’éner­gie. Les LED se distinguent ainsi particulièrement. Les lampes fluorescentes ou à halogénures métalliques conviennent aussi parfai­tement à certaines appli­cations (projecteurs Optec à LED dans la maison des frères Grimm, Steinau an der Strasse).

Technique d’éclairage efficaceDes réflecteurs et des dispositifs de lentilles performants dirigent effi­cacement la lumière sur la surface cible. Des outils d’éclairage différenciés, spécialisés garantissent une efficacité optimale pour chaque application (projecteurs Optec à LED au Musée ethnologique de Berlin­Dahlem).

té de s’appuyer sur un éclairage extrêmement qualitatif. C’est ainsi que le terme de « qualité muséale » relatif à la lumière est devenu un cri­tère pour d’autres genres architecturaux. Les caractéristiques de l’éclairage muséographique dépendent tant des besoins des visiteurs que des impératifs imposés par les objets exposés. Ainsi, les visiteurs comptent principalement sur un confort visuel élevé, sur des conditions d’ob­servation optimales et sur une orientation claire et sûre au sein du bâtiment. A cela s’ajoutent des attentes croissantes vis­à­vis de la mise en lumière des espaces et des œuvres, attentes que conditionnent des habitudes visuelles nouvelles, façonnées par l’événementiel, dont les films ou les concerts.

Protection des œuvres et confort des visiteursA l’intérieur même de l’institution muséale, dif­férentes approches d’éclairage coexistent. Pour les conservateurs, il est primordial de protéger les objets exposés et donc d’éviter toute lumière ou rayonnement dommageables. Les muséo­graphes en revanche souhaitent disposer d’ins­tallations d’éclairage flexibles, qui laissent une marge d’action la plus étendue possible à la mise en scène. Des considérations économiques s’intéressent en premier lieu aux frais d’investis­sement et d’exploitation. En ce sens, le confort visuel efficace allie une démarche et une tech­nologie qui permettent de satisfaire simulta­nément ces souhaits, pourtant contradictoires en apparence. Un exemple, lorsque des outils d’éclairage sont conçus pour assurer un confort

visuel et une protection anti­éblouissement élevés, les visiteurs jouissent de conditions de perception optimales. Leurs yeux s’adaptent sans difficulté aux différentes ambiances lumi­neuses. Dans ce contexte, il est possible de tra­vailler avec des éclairements moindres sur l’en­semble des espaces, ce qui protège les œuvres tout en réduisant les frais d’exploitation.

Le facteur que constitue l’éclairage verti­cal intervient dans de nombreuses structures muséales en autorisant l’observation d’objets sur les cimaises, notamment dans les gale­ries de peinture classiques. Le recours, exclusif ou en complément de l’éclairage zénithal (pla­fonds de lumière par exemple), à un éclairage mural génère des éclairements homogènes sur les surfaces de présentation verticales pour une dépense énergétique réduite. Dans les foyers ou les dégagements aussi, l’éclairage mural constitue un moyen idéal de produire efficace­ment une agréable impression de luminosité.

La progression des LED Dès qu’un concepteur s’atèle à l’éclairage qua­litatif d’un musée, les principes énoncés par Richard Kelly s’avèrent particulièrement perti­nents. En effet, de concepts structurés en fonc­tion de la lumière pour voir, de la lumière pour mettre en valeur et de la lumière pour décorer découlent souvent naturellement des hiérar­chies de perception et, avec elles, les réponses quant aux endroits où l’abondance de lumière apparaît véritablement indispensable. ERCO partage avec tous les fabricants forts d’une lon­gue expérience en muséographie la responsa­

Exposer et transmettre, collectionner, conserver et étudier. Les concepts d’éclai­rage veillant à un confort visuel efficace accompagnent les musées dans ces mis­sions, en intégrant la durabilité et la ren­tabilité.

bilité de mettre au point les outils adaptés à ces études de qualité, axées sur la perception. La technique des LED présente en cela un intérêt particulier dans la mesure où elle allie certaines qualités des lampes halogènes basse tension, jusqu’ici très répandues, telles que la gradation et un rendu des couleurs amélioré. Elle assure également une performance énergétique aupa­ravant réservée aux seules lampes fluorescentes et lampes à décharge haute pression. Les dio­des électroluminescentes vont même plus loin en termes de durée de vie. Grâce à leur lumière dénuée de rayonnements ultraviolet et infra­rouge, elles font également la joie des conserva­teurs. En proposant des outils d’éclairage com­me les projecteurs ou les appareils encastrés à LED, ERCO souhaite d’une part faciliter au maxi­mum la planification et la manipulation de ces nouvelles technologies au travers d’une offre extrêmement cohérente, d’autre part accroî­tre plus encore les performances réalisées au moyen d’une technique d’éclairage développée en interne.

Un grand nombre de musées sont aujourd’hui confrontés à une réduction des subventions publiques et doivent gérer au mieux leurs bud­gets. Or, un assainissement énergétique est l’oc­casion d’investir une fois pour toutes dans un éclairage assurant un confort visuel efficace et de réduire durablement les frais d’exploitation. Le musée dispose alors de moyens accrus pour accomplir sa véritable mission : conserver et fai­re connaître les trésors d’une culture.

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Acqua alta ! En hiver, les crues font presque partie du quotidien des Vénitiens. Cette ville lagunaire érigée sur des pieux s’enfonce tous les ans de quelques millimètres alors que le niveau de la mer menace de s’élever sous l’effet des changements climatiques. Pour les habitants, une chose est sûre, les crues sont de plus en plus fréquentes. Quiconque bâtit ici est contraint de se pencher sur la protection anti-crue, non seulement pour la construction et l’étanchéité des ouvrages, mais aussi, plus généralement, en termes de développement durable et de performance énergétique, tant concernant l’édifice lui-même que son équipe-ment technique.

La Punta della Dogana, où s’élève l’ancienne douane portuaire de la ville, est formée par la pointe de terre en face de San Marco, juste à côté de l’église Santa Maria della Salute. Initia-lement construit en 1677 par Giuseppe Benoni, le bâtiment des douanes a connu plusieurs transformations avant de perdre sa fonction au XXe siècle et de tomber dans l’oubli. Il est resté

Punta della Dogana, Venise

Un emplacement de rêve : le nouveau musée au bord du Canal Grande renforce la réputation de centre d’art moderne et contem-porain que s’est forgée Venise, notamment avec la Biennale, le musée Peggy Guggenheim et le Palazzo Grassi, première acquisition de la fonda-tion François Pinault.

Tadao Ando : le visiteur ne découvre le cube de béton aux marques de coffrage caractéristiques de l’architecte qu’une fois à l’intérieur, au centre des anciens entrepôts. La lumière naturelle, source lumineuse la plus efficace qui soit, inonde l’espace aux généreux volumes. Un éclairage d’accentuation souligne les œuvres d’art tout en finesse (ici, Rudolf Stingel, « Untitled », 2008).

Architecture : Tadao Ando, TokyoEtudes d’éclairage : Ferrara Palladino e Associati, Milan Photographie : Thomas Mayer, Neuss

www.puntadelladogana.it

fermé au public pendant plus de 30 ans avant que François Pinault, en sa qualité de collection-neur d’art, ne se mette en quête, avec le maire de Venise, Massimo Cacciari, d’un second lieu où abriter sa fondation et ne fasse dessiner des plans pour réhabiliter cette architecture préin-dustrielle.

Déjà sur le premier site vénitien de la fonda-tion François Pinault, au Palazzo Grassi, Tadao Ando avait réalisé en 2005 un musée remarqua-ble, avec autant de précision que de discrétion. De même sur la Punta della Dogana, rien ou presque vu de l’extérieur ne laisse deviner l’am-pleur des travaux. A l’intérieur, Ando s’est appuyé sur la structure originale du bâtiment, qui s’arti-cule en cinq halles, dont les murs en briques bru-tes marqués par l’histoire et l’impressionnante charpente en mélèze ont été soigneusement conservés. Au cœur de l’édifice, où par endroit les murs de séparation des entrepôts avaient été remplacés par des piliers lors de précédentes transformations, Ando a inséré un cube de béton aux lignes épurées, minimalistes, et aux surfaces

Ces halles au bord du Canal Grande ont abrité les douanes durant des siècles. Passé, présent et avenir : Tadao Ando a transformé l’édifice historique en un musée d’art con­temporain, doté de la technique de demain y compris en matière d’éclairage.

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polies, structurées par le maillage des marques du coffrage, semblable à un tatami. De cette « bâtisse dans la bâtisse » partent des passerelles, des galeries et des escaliers pour desservir et relier les deux niveaux d’exposition.

Le concept d’éclairage assure efficacité et confort visuel sur plusieurs étages, en alliant lumière naturelle, éclairage d’ambiance artificiel et éclairage d’accentuation. Des stores automa-tisés permettent d’ajuster la lumière du jour qui filtre à travers les claires-voies et les fenêtres latérales. Une installation DALI commande des Downlights et des appareils à faisceau mural équipés de lampes fluorescentes. Des projec-teurs à lampes à halogénures métalliques ultra-performantes mettent en valeur les œuvres exposées. Ils sont intégrés au dispositif de com-mande au moyen d’actionneurs DALI. Ando a choisi d’enfermer l’éclairage et la climatisation dans des tubes parallélépipédiques sombres, qui s’insèrent discrètement dans la charpente historique.

Punta della Dogana, Venise

Place à l’art : les halles de la Punta della Dogana n’offrent pas un arrière-plan neutre à la « white cube », mais un environne-ment spacieux, de caractè-re, où la collection Pinault se révèle pleinement.

Parallèlement aux salles qui ont conservé leur hau - teur sous plafond origina-le, Ando a créé un second niveau dans la partie la plus grande du musée pour des espaces d’exposi-tion supplémentaires. Les muséographes disposent ainsi également de gale-ries intimistes.

Climatisation, éclairage et autres dispositifs ont été regroupés par Ando dans des tubes paral-lélépipédiques de tôle sombre, qui s’insèrent discrète ment dans la charpente en mélèze.

Des Downlights Lightcast équipés de lampes fluo-rescentes compactes se chargent de l’éclairage d’ambiance tandis que des projecteurs Parscan à lampes à halogénures métalliques assurent l’éclairage d’accentua -tion. La couleur de leur lumière s’accorde avec la lumière naturelle. Un dispositif DALI varie l’éclairement des Down-lights et active les pro-jecteurs par groupes au moyen d’actionneurs DALI.

L’architecture en expo-sition : en instaurant un éclairage vertical homo-gène avec des appareils à faisceau mural Quadra, les concepteurs lumière ont choisi de souligner l’unité et l’esthétique de la sur-face murale, composante de l’ensemble.

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Dans les années 90, le succès du film « Jurassic Park » de Spielberg avait fait déferler une vague de dinosaures dans les médias et les chambres d’enfants. Soudain, les musées de sciences naturelles, après souvent des décennies figés dans la poussière et l’humidité, retrouvaient la lumière et l’attention du public, se trouvant confrontés aux besoins et aux habitudes visuel-les d’une nouvelle génération de visiteurs. Il est toujours important qu’un établissement ne dispose pas uniquement de pièces de collec-tion spectaculaires. Ainsi, l’Institut royal des Sciences naturelles de Belgique fondé en 1846 présente un iguanodon de Bernissart, où un fonds sensationnel avait été découvert au XIXe siècle, mais aussi une architecture historique intéressante, restée trop longtemps dissimulée derrière plusieurs aménagements et revête-ments. Aujourd’hui, après plusieurs années de transformations, le bâtiment offre un arrière-plan idéal pour des présentations à la pointe des progrès scientifique et médiatique du XXIe siè-cle. La transformation de l’aile Janlet, du nom de

Institut royal des Sciences naturelles de Belgique, Bruxelles

La science qui divertit : une jeune visiteuse asia-tique, probablement venue de Corée, où selon la mythologie les ours seraient les ancêtres des hommes, pose devant le grizzli empaillé.

rails mettent en valeur les objets en exposition. Des appareils pour l’éclairage du plafond Parscoop com-plètent l’installation.

Les appareils pour l’éclai-rage du plafond Parscoop équipés de lampes à halo - génures métalliques se prêtent parfaitement à l’éclairage homogène efficace de la voûte. Leur lumière non éblouissante complète voire, à la tom-bée de la nuit, remplace la lumière naturelle qui filtre par les vitres du toit.

La couleur en point de mire : pourvus de filtres spéciaux, les projecteurs Optec permettent de pas - ser d’un éclairage neutre des squelettes de dino-saures reconstitués à une mise en lumière specta-culaire.

La gamme de projecteurs Optec remplit à la per-fection les tâches propres à l’éclairage scénogra-phique, comme ici dans ce musée, au moyen de répartitions lumineuses de Narrow spot à Wide flood ainsi que de lampes efficaces, comme celles à halogénures métalliques, ou gradables, comme les halogènes basse tension. Les réflecteurs Spherolit assurent constamment une qualité de lumière optimale.

Des squelettes fossilisés de dinosaures se trouvent exposés dans une halle à structure d’acier des débuts de l’ère indus-trielle : une attraction tant pour les passionnés de grands reptiles que pour les amateurs d’archi-tecture.

L’esthétique de la présen-tation sensibilise, suivant la volon té des concepteurs de l’exposition, à la beauté fragile, menacée de notre écosystème. Les appareils pour l’éclairage du pla-fond Parscoop équipés de lampes à halogénures métalliques hautement performantes contribuent à la préservation des res-sources.

Architecture (transformation) et études d‘éclairage : SumProject, BruxellesGalerie de l'évolution – Scénographie : Atelier de l'Ile, Paris. Eclairage muséographique : Cosil, ParisPhotographie : Dirk Vogel, Dortmund

www.naturalsciences.be

son bâtisseur Charles-Émile Janlet (1839–1919), s’est déroulée en deux phases, ayant abouti à l’ouverture respectivement en 2007 et en 2009 de la nouvelle salle des dinosaures et de la Galerie de l’évolution. Les architectes bruxellois SumProject ont réhabilité les volumes géné-reux du lieu, repensé entièrement l’organisa-tion de l’espace et révélé les détails techniques des splendides constructions en acier jusque là dissimulées. Le caractère historique de ces nouvelles galeries forme un contraste captivant avec la présentation sophistiquée et visiblement tournée vers l’avenir des installations, des pièces exposées et des vitrines. Personne n’est oublié, ni les enfants de la génération Playstation ni leurs parents que ravit l’esthétique des prémices de l’ère industrielle.

Les dinosaures restent une attraction lorsqu’il s’agit d’amener un public jeune au musée. Récemment transformé, l'Institut royal des Sciences naturelles de Belgique donne à voir aux petits et aux grands des dinosaures et bien d’autres créatures, et présente les dernières découvertes dans un cadre attrayant.

La lumière du jour dans la Galerie de l’évolution : un éclairage naturel dif-fus afflue à travers le toit vitré tandis que des pro-jecteurs Optec montés sur

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Feux stop

Exposition Modell Bauhaus Martin-Gro pius-Bau, BerlinDu 22 juillet au 4 octobre 2009La fondation du Bauhaus à Weimar il y a 90 ans a donné lieu en 2009 à une série d’expositions et de manifestations. Au cours de ses 14 années d’existence, le Bauhaus s’est affirmé comme la première école de la modernité. Aujourd’hui, la scène internationale y voit une contribution majeure de l’Allemagne à l’art et à la culture modernes du début du XXe siècle. L’exposition Modell Bauhaus s’est concentrée sur le rôle central du Bauhaus dans l’évolution et l’inter-nationalisation de l’école moderne en s’intéres-sant notamment à ses répercussions mondia-les, encore aujourd’hui, sur l’architecture et le design.

www.modell-bauhaus.de

Des conseillers formés aux dernières nouveautésEn sortant plus de 1600 nouveautés, dont les quelques 1200 appareils et projecteurs encas-trés inédits de la gamme Quintessence, ERCO lance en 2010 la plus grande offre de produits de son histoire. Pour orienter au mieux tous les clients et les acteurs du secteur au sein de cette gamme, des conseillers lumière ERCO du monde entier ont suivi des formations intensi-ves pendant les premières semaines de l’année. Ces experts ERCO se réjouissent aujourd’hui de pouvoir vous transmettre leur savoir. Retrouvez leurs coordonnées sur :

www.erco.com/contact

Foire internationale du meuble (imm), CologneDu 19 au 24 janvier 2010Avec Pure Village dans le hall 3.2, l’imm cologne a lancé avec brio un nouveau format de présen-tation. De célèbres marques de l’ameublement, du tissu, de l’éclairage et de la salle de bain ont présenté dans le cadre d’un concept architec-tural général aussi bien des objets design haut de gamme que des aménagements complets des plus créatifs. Parmi ces grands noms figurait également ERCO, d’une part pour dispenser des effets scénographiques sur une surface de pré-sentation au moyen d’outils d’éclairage perfor-mants, d’autre part pour équiper l’espace « The Stage », où les visiteurs pouvaient assister à de passionnants exposés.

www.purevillage.de

Les pictogrammes d’AicherEn créant un système de pictogrammes pour les Jeux olympiques de 1972 à Munich, Otl Aicher (1922–1991) a révolutionné la communication visuelle. Ses pictogrammes sont devenus des classiques du design et des symboles de notre quotidien. Ils accompagnent la société mobile, facilitent la compréhension internationale et s’intègrent ainsi parfaitement à notre monde moderne, ce monde qui pense « global ». Suite à sa longue collaboration avec Aicher, ERCO s’est attaché à prendre sous licence ce système de pictogrammes et à l’enrichir. Une nouvelle brochure présente sa version actuelle. Pour en savoir plus :

www.aicher-piktogramme.de

Dispositifs d’orientationLes dispositifs d’orienta-tion graphiques en place dans les bâtiments publics comme les aéroports ou les salons sont des appli-cations typiques des systè-mes de pictogrammes. Les dessins figuratifs stylisés réalisés par Aicher pour la signalisation et les trans-ports interpellent immé-diatement l’usager et leur interprétation ne nécessite

aucune référence linguis-tique ou culturelle locale. Les visiteurs du monde entier se repèrent sans dif-ficulté (Foire de Stuttgart, dispositif d’orientation : Büro Uebele).

Cohérence globale, mon-tage facile, effet lumière parfaitement pensé et efficacité : les conseillers du réseau international d’ERCO ont pu constater les atouts des nouveaux produits à la maison mère, à Lüdenscheid.

Les pictogrammes répon-dent quasiment à tous les domaines de la vie. Surtout utilisés en sport ou pour les loisirs, dans les secteurs de la santé, des transports, des servi-ces et de la sécurité, ces symboles constituent un moyen de communica -tion visuelle pertinent.

DéveloppementLa syntaxe mise au point par Aicher permet d’en-richir toujours plus cet ensemble de symboles. Une équipe de spécialis - tes expérimentés et créatifs travaillent chez ERCO à l’élaboration de nouveaux pictogrammes en veillant à respecter à la lettre les consignes initiales.

Produits dérivés et marchandisageSur les vêtements, les accessoires et tous les produits dérivés associés au sport et aux loisirs en général, les pictogrammes d’Aicher attirent le regard. Diplômes et médailles gagnent en prestige dès qu’ils affichent les sym-boles caractéristiques des disciplines en question.

Le Bauhaus pour modè-le : la fascination de cette école pluridisciplinaire pour l’architecture, le design, les arts plastiques et les arts figuratifs, qui avait dû déménager à Dessau en 1925, reste intacte 75 ans après sa fermeture à Berlin.

Le Light System DALI l’a fait : des scènes d’éclai-rage programmées facile-ment sur le stand d’ERCO (ci-dessus) et dans la salle de conférence « The Stage » au Pure Village. Le mot d’ordre d’ERCO « tune the light » était d’ailleurs le point de départ d’un grand nom-bre de discussions sur le confort visuel efficace.

E ERCO GmbHPostfach 246058505 LüdenscheidGermanyTel.: +49 2351 551 0Fax: +49 2351 551 [email protected]

Shenzhen Museum of HistoryArchitecture : Li Mingyi, ShenzhenPhotographie : Michael Wolf, Hong Kong

www.shenzhenmuseum.com.cn

Au sud de la Chine et au nord de Hong Kong, la ville de Shenzhen comprend une zone économique spéciale qui connaît ces dernières années un essor considérable. Son nouveau musée couvre 6 000 ans d’histoire régionale sur 12 500 m2. Parmi les outils d’éclairage utilisés, des projecteurs Optec et, pour l’éclairage vertical, des projecteurs à faisceau mural Quinta illuminent

les dioramas, si prisés dans les musées chinois. Ici, une repré­sentation du chef du parti, Deng Xiaoping (1904–1997), en train de planter un arbre, symbole de sa politique de réforme et d’ouver­ture à l’origine du développement économique de Shenzhen.