Projet pédagogique et artistique de l’Erg L’Erg est une école d’art ouverte sur le monde et la société, elle est résolument à l’écoute — tout en portant un regard critique — de tout ce qui inspire et influence les artistes et créateurs d’aujourd’hui. Dès sa création en 1972, l’Erg a fondé sa pédagogie en prenant acte du décloisonnement et du croisement constant des disciplines artistiques et a créé des ateliers qui abordent la recherche à partir de notions interdisciplinaires (geste, structure, couleur, texte…). Depuis lors, l’Erg n’a cessé de questionner les problématiques multiples posées par les pratiques des arts plastiques, visuels et de l’espace dans une société contemporaine en évolution constante. Pour atteindre ses objectifs, l’Erg développe une pédagogie interdisciplinaire qui allie la recherche expérimentale et l’apprentissage particulier de disciplines artistiques. Cette pédagogie a pour but d’inscrire progressivement l’étudiant dans une démarche engageante et personnelle. L’enseignement de l’Erg se différencie par la multiplicité des regards et des pratiques qui est offerte aux étudiants et à laquelle ils se confrontent. Une formation théorique rigoureuse accompagne le parcours de chaque étudiant et l’aide à structurer sa pensée, sa réflexion critique et sa méthode de travail. L’interdisciplinarité En soutien aux finalités, l’Erg regroupe certaines disciplines au sein d’un même atelier qui initie à un apprentissage diversifié des arts plastiques. Ces ateliers pluridisciplinaires permettent de cerner les enjeux techniques, théoriques et esthétiques de matières complémentaires que les finalités abordent isolément. Finalités et interdisciplinarité s’enrichissent mutuellement de leur caractère spécifique et transversal. L’ensemble des ateliers apprend à décloisonner et à interconnecter des pratiques et des savoirs multiples pour renforcer et amplifier la démarche personnelle de l’étudiant. Tout au long de ses études, les projets personnels de l’étudiant témoigneront progressivement de la pertinence, de la portée et de l’engagement contemporain de sa démarche et de ses apprentissages. Des workshops et/ou séminaires (ces derniers alliant théorie et pratique) viennent ponctuer le parcours pédagogique de l’étudiant et ont pour mission d’interroger des pratiques et problématiques artistiques transversales. Ces laboratoires expérimentaux de recherche artistique s’adressent à plusieurs années et ateliers simultanément et sont généralement renforcés voire animés par des artistes ou théoriciens extérieurs à l’école.

Organisation du projet pédagogique 1. Les cours artistiques Ils sont organisés de manière à ce que l’étudiant bénéficie d’une pédagogie alliant mono, inter et pluridisciplinarité Le cours artistique de l’option ou finalité 13 finalités peuvent être organisées à l’Erg: dessin, peinture, sculpture, installation-performance, photographie, communication visuelle, graphisme, typographie, illustration, bande dessinée, cinéma d’animation, vidéographie, arts numériques. L’atelier consacré à une finalité peut regrouper plusieurs années. Ces finalités — du domaine des arts plastiques, visuels et de l’espace — s’inscrivent dans le cadre des champs interdisciplinaires suivants: recherche picturale et tridimensionnelle; image imprimée; art et communication; livre et design graphique; représentation et mouvement. Le stage Pour renforcer son projet et amplifier sa démarche personnelle, l’étudiant choisit un autre cours parmi les finalités organisées à l’Erg. Le cours de soutien à l’option (ou cours pluridisciplinaire: atelier) Il est démultiplié en fonction de différents paramètres: suivant le nombre d’étudiants, les équipes enseignantes, le groupement des disciplines, le calendrier… et les possibilités d’infrastructure et d’équipement. Ces cours pluridisciplinaires sont actuellement organisés en 3 groupes: Art, Communication et Narration. La finalité est ainsi soutenue par une ouverture, une interaction avec des regards issus de disciplines proches et complémentaires. 2. Les cours généraux L’amplitude dans le choix des cours généraux permet de répondre aux nécessités d’une formation artistique (histoire de l’art, esthétique, …) et de garder l’ouverture théorique vers les sciences exactes et humaines. L’Erg insiste sur l’importance des cours généraux tout au long des études. Dans les dernières années, ces cours sont majoritairement au choix et permettent ainsi aux étudiants de soutenir le développement de leur démarche personnelle.

L’école L’Erg est un institut d’enseignement supérieur artistique du réseau libre confessionnel, subventionné par la Communauté française. Par la récente réforme de l’enseignement artistique supérieur (décret du 17 mai 1999 relatif à l’enseignement supérieur artistique), l’enseignement de l’Erg a été classé en enseignement de type long. L’Erg a été créée en 1972 au sein d’un ensemble de 6 instituts, qui se dénomment aujourd’hui les Instituts Saint-Luc et Instituts associés à Saint-Gilles, qui dépendent du même Pouvoir Organisateur et offrent tous des formations dans le domaine des arts plastiques ou de l’architecture. Les Instituts Saint-Luc proposaient déjà depuis leur création des formations en arts plastiques de niveau supérieur. L’Erg s’est vu confier une mission pédagogique et artistique spécifique. L’Erg adhère à la charte commune à tous les Instituts Saint-Luc de la Communauté française, définissant la spécificité du projet éducatif commun. Cette charte constitue la base de son projet pédagogique et artistique.

Projet éducatif et social, spécificité des Instituts Saint-Luc et Instituts associés 1. Les Instituts Saint-Luc, fidèles à la tradition des Frères des Ecoles Chrétiennes, assurent une éducation et une formation inspirées de l’esprit évangélique. Cette attitude fondamentale va de pair avec l’ouverture, la tolérance et le respect de la pluralité des convictions qui, elles-mêmes, s’expriment avec ouverture, tolérance et respect. La fidélité à la tradition des Frères porte sur ce qui a été et est caractéristique du projet de Jean-Baptiste de La Salle et des Frères: conjuguer démarche spirituelle et réponse éducative audacieuse aux défis des temps nouveaux, notamment face aux nouvelles données économiques et culturelles de la vie sociale. Ainsi, même s’il n’est pas vécu explicitement par chacun, c’est l’esprit évangélique qui oriente et définit le rapport à établir entre soi-même, les autres et le monde. Il inspire l’école, constitue la référence à partir de laquelle on peut la juger et la faire évoluer. L’ouverture, la tolérance et le respect de la pluralité font partie de la réponse au défi des temps nouveaux ; il faut accepter les hommes et leur culture tels qu’ils sont. La tolérance, sans laxisme, suppose l’affirmation des individualités qui se confrontent, se heurtent, se supportent,... dialoguent. 2. Dans un esprit humaniste, les Instituts Saint-Luc sont ouverts aux valeurs universelles. Ils veillent à l’épanouissement de chaque personne et de ses ressources propres qui trouvent leur accomplissement dans la vie avec les autres. Parler d’inspiration humaniste, c’est déclarer comme nôtre un courant historique — la modernité — qui est aussi le fruit du christianisme. Les valeurs universelles de cet humanisme sont: - l’esprit de rigueur dans la recherche du vrai; - l’imagination inventive; - la construction de la vie sociale en espace de débat, d’échanges, de négociation dont personne n’est exclu car chacun quel qu’il soit est en situation d’y apporter sa contribution. L’école est donc un lieu d’apprentissage du respect de soi et des autres. Ce respect amène à dépasser égocentrisme et européocentrisme et à découvrir le sens de l’art dans la multiplicité de ses expressions. 3. Ces objectifs sont réalisés dans le domaine de l’art et des disciplines à caractère artistique. L’aspect créatif et la formation à la sensibilité sont confrontés à une démarche de rigueur et dans le respect des contraintes du réel où l’imaginaire trouve son incarnation. L’école se doit d’offrir les

conditions les plus favorables pour que chacun puisse s’y développer pleinement. Autrement dit, l’école doit apprendre à: - acquérir peu à peu les conduites amenant à une véritable liberté, c’est-à-dire l’aptitude à dépasser le poids des aliénations et préjugés qui conditionnent nos comportements et automatismes; - proposer en matière artistique de nouvelles lectures et de nouvelles cohérences des éléments constituants la réalité afin d’élargir la compréhension de notre univers; - créer des œuvres. Cette pédagogie suppose la pratique d’une lecture critique et rigoureuse de la réalité et de ses contraintes, pour les restituer dans de nouvelles perspectives. 4. L’aspect social de l’éducation et de la formation est particulièrement important. Les Instituts Saint-Luc se veulent attentifs aux moins favorisés et ont le souci d’éveiller chacun au sens de la justice sociale et de la paix. L’école doit permettre à des jeunes d’origines, de conditions sociales et familiales différentes de s’éduquer les uns les autres, - à la compréhension d’autrui; - à la reconnaissance mutuelle; - à l’acceptation réaliste de l’originalité et des limites de chacun; - à la bienveillance. L’école vise aussi à faire prendre conscience des situations de pauvreté, à en faire comprendre les racines, à promouvoir la justice, la dignité humaine et la protection de la nature au profit de tous. Elle veille à réserver un accueil privilégié aux économiquement pauvres. Face aux risques de déchirement, aux tentatives d’exclusion par intégrisme (au nom de quoi les autres et les cultures autres sont trop différents pour coexister au sein d’un même espace, chacun chez soi par conséquent), ou par intégration (au nom de quoi les autres et les cultures autres doivent être réduits par assimilation), l’école veut rechercher les voies d’une communication entre individus autonomes et responsables qui, sans se soumettre à l’argument d’autorité, œuvrent à la construction d’une société de justice et de paix. 5. La préparation des jeunes à la citoyenneté responsable notamment dans l’exercice de la vie professionnelle vise à former des personnes capables d’agir dans la société avec rigueur et honnêteté et d’y cultiver les valeurs démocratiques. Les Instituts se veulent un lieu d’information et de vie qui permette aux jeunes de discerner le rapport entre leurs projets et compétences personnelles et les exigences d’un futur métier. La responsabilité des écoles est d’informer et de former les jeunes en fonction de la réalité sociale et professionnelle qu’ils auront à affronter. L’école doit permettre d’apprendre à établir des hiérarchies de valeurs - afin d’être un citoyen respectueux des valeurs démocratiques d’une part et soucieux d’autre part, de valoriser le travail et l’action des autres personnes; - afin de pouvoir établir des stratégies pour faire valoir leur qualification professionnelle; - afin de servir la société par leurs œuvres. 6. La réalisation de ces objectifs commence au sein des Instituts qui prennent toutes les dispositions pour en faire des lieux d’épanouissement pour tous les acteurs œuvrant avec les étudiants au projet de leur formation: les Instituts Saint-Luc se veulent un lieu de vie et de bonheur pour chacun. Les élèves, les enseignants, les ouvriers, les membres du personnel d’éducation, d’administration et de direction n’attendent pas seulement de l’école qu’elle fonctionne bien (rôles définis, exigences respectées...) mais qu’elle soit aussi lieu de vie et de bonheur par la qualité de l’accueil, par le souci de «faire réussir», et par la place réservée aux rencontres et aux manifestations festives et amicales....