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Etat de l’art de la prise en
charge de la sclérose en plaque
Delande Evariste, Peyronnet Jean Xavier, Luis Doriane
Plan
I. La sclérose en plaques
II. Traitements des poussées
III. Traitements de fond
IV. Traitements symptomatiques
V. Essais cliniques
I. La sclérose en plaque
A. Epidémiologie
B. Physiopathologie
C. Clinique
D. Diagnostic
E. Evolution et pronostic
F. Objectifs de la prise en charge
A. Epidémiologie
Adulte jeune (20 – 40 ans)
Prédominance féminine (70%)
Prévalence: 70 000 à 80 000 patients en France
Gradient Nord/Sud observé au niveau mondial (2x plus fréquente dans le Nord que dans le Sud)
Prédispositions génétiques: haplotype HLA DR2/1501 plus fréquent
Facteurs environnementaux:
Infections virales (EBV)
Hygiène
Tabac
B. Physiopathologie
Maladie inflammatoire chronique du SNC
Apparition successive de plaques de démyélinisation disséminées au sein de la substance blanche du SNC
Prédominance dans les régions fortement myélinisées
(Nerf optique, cervelet, moelle épinière etc…)
Diversité des signes cliniques
http://static.commentcama
rche.net
Rôle de la gaine de myéline:
Favorise la conduction de l’influx nerveux
Economise de l’énergie
Plaques récentes: infiltrats inflammatoires de cellules mononuclées et de lymphocytes
Plaques anciennes: cicatrice irréversible
Lésion myélinique a pour conséquence un bloc de la conduction nerveuse
Initialement:
Réversibilité du bloc de conduction
Remyélinisation des fibres
Explique la régression des signes neuro entre les poussées
Evolution:
Signes déficitaires persistent entre les poussées car remyélinisation insuffisante
Source: UMPC Sorbonne universités
C. Clinique
1. Nature des signes
Signes moteurs:
- Monoparésie, paraparésie, hémiparésie
Névrite optique rétrobulbaire (NORB)
- Inaugurale de la maladie (1/3 des cas)
- Baisse de l’acuité visuelle + douleur péri-orbitaire
Troubles sensitifs:
- Picotements, fourmillements, douleurs, décharges…
Troubles vésico-sphinctériens
Asthénie
Douleurs neuropathiques
Autres
- Syndrôme cérebelleux, atteinte de nerfs crâniens, diplopie, troubles génitaux…
2. Mode évolutif
Evolution par poussées:
Très évocatrice du diagnostic de SEP
Symptômes s’installent de manière progressive (quelques jours, voire quelques semaines), puis, après une phase de plateau, s’améliorent spontanément, laissant ou non des séquelles.
Evolution progressive:
Symptômes apparaissent et s’aggravent plus lentement sur plusieurs mois ou années
Forme récurrente- rémittente (SEP RR): évolution par poussées (85%)
Forme progressive primitive (SEP PP): forme d’emblée progressive (15%)
Forme secondairement progressive (SEP SP): SEP RR puis évolution progressive secondaire (40-50%)
« La sclérose en plaques »
Thibault Moreau CIRMA 2008
D. Diagnostic
S’appuie sur le nombre de poussées (dissémination temporelle), de lésions (dissémination spatiale) et sur l’inflammation du SNC.
1. IRM cérébrale et médullaire
Détection des plaques de démyélinisation
Situées dans la substance blanche du SNC
2. Ponction lombaire
Analyse du LCR lors d’une poussée Liquide inflammatoire
Hyperprotéinorachie
Lymphocytose
Electrophorèse: augmentation de la proportion de gammaglobulines avec répartition oligoclonale
Isoélectrofocalisation: sécrétion anormale d’immunoglobulines avec bandes oligoclonales
E. Evolution et pronostic
Imprévisible pour un individu donné
Espérance de vie diminuée de 5 à 10 ans
Estimation: [1]
50% auront une gêne à la marche après 8 ans d’évolution
50% auront la nécessité de prendre une canne après 15 ans d’évolution
50% en fauteuil roulant après 30 ans d’évolution
Les formes dites « bénignes » définies comme l’absence d’invalidité
après 15 ans d’évolution concerneraient 25% des malades.
[1] « Neurologie », Elsevier Masson 2012
F. Objectifs de la prise en charge
Réduction de la fréquence, de l'intensité et de la durée des
poussées.
Ralentissement de la progression de la maladie.
Traitement des symptômes.
Prévention des complications liées au handicap.
Soutien et accompagnement social des patients et de leurs
aidants.
II. Traitements des poussées
1 Poussées:
définie comme l’apparition, la réapparition, ou l’aggravation de symptômes neurologiques ou de douleurs persistants plus de 24h et distants de plus d’un mois de la dernière poussée
2 Bilan préthérapeutique:
Recherche et traitement d’un foyer infectieux
Risquerait d’aggraver la poussée et de s’aggraver avec la corticothérapie
3 Corticoïdes administrés à forte dose par voie IV
Raccourcissent parfois la durée d’une poussée
Aucun effet préventif sur les poussées ultérieures
Réservés uniquement aux poussées modérées à sévères invalidantes
Hospitalisation en cas de poussées sévères
Repos au lit
Bilan systématique avant de débuter le traitement (ECBU, iono, ECG)
Corticothérapie:
Méthylprednisolone (Solumédrol®)
500 mg/jour à 1g/jour en perfusion sur 3H pendant 3 à 5 jours
Eventuellement, relais par Prednisone (Solupred®) à 1mg/kg/j per os puis dose
rapidement dégressive sur 3 semaines.
Mesures associées:
Régime désodé
Apports en potassium (Kaléorid® 1cp/jr)
Surveillance de la TA, de la tolérance digestive, de la glycémie et de la kaliémie
4 Effets du traitements par corticoïdes ressentis après 8 à 10 jours
5 Suivi neuro après 4 semaines: Evalue symptômes résiduels
Evalue les séquelles potentielles
Prévention des complications de décubitus si maintien au lit prolongé
6 Traitement symptomatique +/- Kinésithérapie +/- Instauration ou adaptation d’un traitement de fond
III. Les traitements de fond
A. Recommandations de la prise en charge
B. Les immunomodulateurs
1. Les interférons Bêta
2. Acétate de glatiramère (Copaxone®)
3. Natalizumab (Tysabri®)
4. Fingolimod (Gilenya®)
5. Diméthyl Fumarate (Tecfidera®)
6. Teriflunomide (Aubagio®)
C. Les immunosuppresseurs
1. Azathioprine (Imurel®)
2. Cyclophosphamide (Endoxan®)
3. Mitoxantrone (Noventrone®)
4. Mycophénolate mofétyl (Cellcept®)
A. Recommandations de la prise en charge
B. Les immunomodulateurs
1. Les interférons bêta
Interféron β 1b (Bêtaféron®) en SC
Interféron β 1a (Avonex® en IM et Rebif® en SC)
Diminution du nombre et de la sévérité des poussées
Indications:
Patients atteints par la forme RR ayant fait au moins 2 poussées de SEP dans les 2
années précédentes
Patients atteints de la forme SP évoluant par poussées
Mécanisme d’action:
Mécanisme non encore élucidé dans la SEP.
Liaison à des récepteurs cellulaires particuliers agissant sur l’immuno-modulation.
Effets indésirables: administration en augmentant progressivement
les doses pour les limiter.
Réaction au point d’injection
Syndrome pseudo-grippal (association systématique de paracétamol)
Dépression
Aggravation des symptômes neurologiques en début de traitement
Contre-indication :
Grossesse, allaitement
Épilepsie non contrôlée
Dépression grave
2. Acétate de glatiramère (Copaxone®) : Voie SC
Date de l’AMM (nationale): 25 janvier 2002
Indications :
− Diminution de la fréquence des poussées chez les patients atteints de
la forme RR ayant eu au moins 2 poussées au cours des 2 dernières
années.
Mécanisme d’action :
− Agent immuno-modulateur se fixant sur le CMH II des LT induisant une
production de cytokines anti-inflammatoires
Effets indésirables :
− Réaction au point d’injection
− Réaction systémique dans les minutes suivants l’injection :
vasodilatation, tachycardie, dyspnée.
Contre indication :
− ATCD d’hypersensibilité à la Copaxone®
3. Natalizumab (Tysabri ®) en IV
Date de l’AMM (nationale): 27 Mars 2006
Cout : 1700€ le flacon (T2A)
Schéma thérapeutique : 1 injection / mois
Indications: Monothérapie dans les formes agressives des formes RR chez les
patients de plus de 18 ans uniquement
N’ayant pas répondu à un traitement complet et bien conduit par interféron β (ils doivent
avoir eu une poussée au cours de la dernière année sous interféron β et présenter au moins
9 lésions hyperintenses en T2 à l’IRM cérébral )
Ayant une évolution rapide définie par au moins 2 poussées invalidantes au cours d’une
année associées à une ou plusieurs lésions rehaussées sur l’IRM cérébrale ou une
augmentation de la charge lésionnelle en T2
Mécanisme d’action :
Anticorps monoclonal humanisé dirigé contre une molécule de surface des leucocytes
(intégrine)
En bloquant l’intégrine, il empêche le passage des leucocytes du sang au cerveau
Réduction de l’inflammation causée par ses leucocytes et donc réduction de la SEP
Effets indésirables :
Réactions liées à la perfusion (urticaire, frissons et sensation vertigineuse)
Réactions d’hypersensibilité
Contre-indication:
Hypersensibilité au natalizumab
Patients à risque accrus d’infections opportunistes
Association aux interféron et au Copaxone®
Cancer diagnostiqué en évolution
Leucoencéphalopathie multifocale progressive
4. Fingolimod (Gilénya®) VO
Date de l'AMM (procédure centralisée) : 17 mars 2011
Cout : 60€ le comprimé
Schéma thérapeutique : 1 comprimé par jour avec surveillance cardiaque la 1 ère journée
Indications : dans les formes très active de la forme RR chez les patients
− N’ayant pas répondu à un traitement complet et bien conduit par interféron β (ils doivent
avoir eu une poussée au cours de la dernière année sous interféron β et présenter au moins 9
lésions hyper intenses en T2 à l’IRM cérébral )
− Ayant une évolution rapide définie par au moins 2 poussées invalidantes au cours d’une année
associées à une ou plusieurs lésions rehaussées sur l’IRM cérébrale ou une augmentation de la
charge lésionnelle en T2
Mécanisme d’action :
− Agent immuno-modulateur favorisant la séquestration lymphocytaire dans le thymus et les ganglions
lymphatiques et empêcherait ainsi le passage dans le système nerveux central des lymphocytes
impliqués dans la SEP
Effets indésirables :
Infections
Oedème maculaire. (réaliser un bilan ophtalmologique 3 à 4 mois après l'instauration du traitement )
Bradyarythmie, BAV. (Un ECG et une mesure de la pression artérielle doivent être réalisés chez tous les
patients avant l'administration de la première dose de Gilenya et 6 heures après.)
Elévation des enzymes hépatiques
Lymphopénie, leucopénie
Contre indication :
Syndrome d'immunodéficience connu et patients ayant un risque accru d’infections opportunistes.
Infections actives sévères, infections chroniques actives (hépatite, tuberculose).
Cancers diagnostiqués en évolution.
Insuffisance hépatique sévère.
Hypersensibilité au fingolimod.
5. Diméthyl Fumarate (Tecfidera®)
Date de l’AMM (nationale): 30 Janvier 2014
Cout : 30€ le comprimé
Schéma thérapeutique : 1 comprimé 2 fois par jour
Indications :
− Utilisé en dernière intention quand toutes les autres molécules sont inutilisables chez les
patients présentant la forme RR
Mécanisme d’action :
− Agent immuno-modulateur dont le mécanisme d’action n’est pas encore parfaitement connu
mais qui réduirait significativement l'activation des cellules immunitaires et la libération
ultérieure de cytokines
Effets indésirables :
Bouffées de chaleur
Affections gastro-intestinales (Diarrhées, Nausées, Douleurs abdominales)
Présence de cétones dans les urines
Contre indication :
Hypersensibilité au tecfidera®
6. Teriflunomide (Aubagio®)
Indications :
− Utilisé en dernière intention quand toutes les autres molécules sont inutilisables chez les
patients présentant la forme RR
Mécanisme d’action :
− Agent immuno-modulateur inhibant de façon sélective et réversible une enzyme mitochondriale
importante dans la prolifération et le fonctionnement des LT et LB activés
Effets indésirables :
Alopécie
Augmentation des transaminases réversible
Augmentation du nombre d'infections graves
Diminution moyenne du nombre des globules blancs
Neuropathie périphérique
Hypertension
Contre indication :
Hypersensibilité à l’aubagio®.
Patients atteints d'insuffisance hépatique sévère.
Grossesse ou femmes en âge de procréer n'utilisant pas de moyen de contraception fiable.
Allaitement.
Patients en état d'immunodéficience sévère.
Patients atteints d'insuffisance médullaire, d'anémie, de leucopénie, de neutropénie ou de
thrombopénie.
Patients atteints d'une infection active sévère non résolue.
Patients insuffisants rénaux sévères dialysés.
Patients présentant une hypoprotéinémie sévère.
C. Les immunosuppresseurs ( Hors AMM )
1. Azathioprine (Imurel®)
Indications : dans les formes RR agressive SP et PP.
Mécanisme d’action :
Le mécanisme d'action précis de l'azathioprine n'est pas élucidé.
L'azathioprine libérant la 6-MP agit ainsi comme antimétabolite intervenant au niveau enzymatique du métabolisme des purines
Effets indésirables :
Infections
Leucopénie, myélosuppression, thrombopénie.
Nausées
Contre indication :
Allaitement.
Hypersensibilité connue à l'azathioprine.
Vaccin contre la fièvre jaune.
Allopurinol.
2. Cyclophosphamide (Endoxan®)
Indications : dans les formes RR agressive SP et PP.
Mécanisme d’action :
agit par interaction directe sur l'ADN en formant des liaisons covalentes avec les substrats nucléophiles par l'intermédiaire de ses radicaux alcoyles
Effets indésirables :
La tolérance générale et locale du cyclophosphamide est bonne.
Contre indication :
Association avec le vaccin contre la fièvre jaune.
Insuffisance médullaire sévère.
Infection urinaire aiguë, cystite hémorragique préexistante.
Hypersensibilité au cyclophosphamide.
Femmes en âge de procréer n'utilisant pas de contraception efficace.
Allaitement.
3. Mitoxantrone (Noventrone®)
Indications : dans les formes RR agressive SP et PP.
Mécanisme d’action : antinéoplasique cytostatique
Activité intercalante, son point d'impact se situerait au niveau de l'ADN
Effets indésirables :
Toxicité hématologique ( leucopénie et/ou neutropénie )
Mucites et stomatites
Réaction au site d’injection.
Toxicité cardiaque.
Contre indication :
Association avec le vaccin contre la fièvre jaune (vaccin antiamarile)
Hypersensibilité à la mitoxantrone.
Femme enceinte ou allaitante
4. Mycophénolate mofétyl (Cellcept®)
Indications : dans les formes RR agressive SP et PP.
Mécanisme d’action :
puissant inhibiteur sélectif, non compétitif et réversible de l'inosine monophosphate déshydrogénase ; il inhibe donc, sans être incorporé à l'ADN, la synthèse de novo des nucléotides guanine
Effets indésirables :
Infections opportunistes
Leucopénie, thrombopénie, anémie
Vomissements, douleur abdominale, diarrhée, nausées
Contre indication :
Hypersensibilité au CellCept®.
Grossesse.
Allaitement.
IV. Les traitements symptomatiques
A. Traitements de la spasticité
B. Traitements des troubles vésico-sphinctériens
C. Traitements des douleurs neuropathiques
D. Traitements de l’asthénie
E. Soutien psychologique
F. Rééducation motrice
G. Prévention des complications de décubitus
A. Traitements de la spasticité
Spasticité: augmentation du réflexe tonique d’étirement (contraction
musculaire réflexe exagérée déclenchée par l’étirement)
Hypertonie, spasmes, impotence fonctionnelle des membres
A respecter si elle est discrète
Compense la gêne fonctionnelle liée au déficit moteur
A traiter si elle est marquée
Majore l’incapacité motrice
1. Traitements d’une spasticité diffuse:
Baclofène (Liorésal®) VO
Dantrolène (Dantrium®) VO
Benzodiazépines VO
(hors AMM)
Gabapentine (Neurontin®) VO
(hors AMM)
Tinazidine (Sirdalud®) ATU nominative VO
En cas d’inefficacité des autres traitements
2. Traitements en cas de spasticité permanente et rebelle
Baclofène en pompe SC ou par voie intrathécale
Toxine botulique de type A (Botox®) voie IM
B. Traitements des troubles vésico-
sphinctériens
Bilan urodynamique (BUD) systématique
Médicaments anticholinergiques:
Traitement de l’hyperactivité vésicale (mictions impérieuses)
Chlorure de Trospium (Ceris®), Solifénacine (Vesicare®), Oxybutinine
(Ditropan®)
Médicaments alphabloquants
En cas de rétention vésicale, dysurie
Tamsulosine (Josir®, Omix®)
Prévention des infections urinaires
Maintien d’une diurèse suffisante et apports hydriques suffisants
Acidification des urines (Vit C 1g/jr VO)
Auto sondages en cas de rétention vésicale
Surveillance régulière de l’ECBU
Traitement précoce de toute infection urinaires par ATB adaptée pour éviter les
pyélonéphrites
C. Traitements des douleurs neuropathiques
Douleurs secondaires à une lésion nerveuse quelle qu’en soit l’étiologie
Les antidépresseurs tricycliques:
Amitriptyline (Laroxyl®), Clomipramine (Anafranil®), imipramine (Tofranil®)
Diminuent la recapture de la NA et 5HT (médiateurs jouant un rôle dans les contrôles descendants des neurones nociceptifs au niveau de la moelle)
Utilisés dans les douleurs neuropathiques et cordonales postérieures
Effet antalgique
Les antiépileptiques:
Gabapentine (Neurontin®), Prégabaline (Lyrica®)
Diminuent l’excitabilité des neurones impliqués dans la transmission des
messages nociceptifs
Indiqués dans les névralgies aiguës, les douleurs neuropathiques chroniques et
cordonales posterieures
Règles générales de prescription:
Monothérapie
Débuter par des doses faibles et augmentation progressive
En absence d’effet antalgique au bout de 3 semaines à la dose maximale
tolérée Médicament inefficace, remplacement
D. Traitements de l’asthénie
Fréquente
La fatigue chronique ne contre indique ni la kinésithérapie, ni l’effort
physique. L’effort physique est même recommandé.
Amantadine (Mantadix®)
Hors AMM
L-carnitine (Levocarnil®)
Hors AMM
E. Soutien psychologique
Maintien de l’insertion sociale et professionnelle (ex: aménagement
du temps de travail)
Prise en charge psychothérapique souvent nécessaire car syndrôme
dépressif fréquemment associé à la maladie
Médicaments anti-dépresseurs
Inhibiteur sélectif de la recapture de sérotonine (ISRS) ou inhibiteur de la
recapture de sérotonine et de la noradrénaline (IRSNA) en 1ère intention.
ISRS: Paroxétine (Deroxat®); IRSNA: Venlafaxine (Effexor®)
F. Rééducation motrice
Objectifs:
Préserver le maximum d’autonomie
Diminution de la spasticité et des douleurs
Entretien du potentiel moteur et respiratoire
Amélioration de la marche, de la communication
Techniques:
Kinésithérapie
Ergothérapie
Orthophonie
Fampridine (Fampyra®) (AMM en juillet 2011)
Indication: amélioration de la capacité de marche des adultes atteints
de SEP et présentant un handicap à la marche (EDSS 4-5)
Mécanisme d’action: Bloqueur des canaux potassiques voltage
dépendants.
Son utilisation n’est recommandée qu’en association d’un programme
de rééducation adapté
Médicament en attente d’évaluation à long terme: crise convulsives,
EI neurologiques, psychiatriques et infectieux préoccupants (synthèse
d’avis de la commission de transparence HAS avril 2012)
G. Prévention des complications de décubitus
Chez les malades grabataires
Lors des poussées prolongées
Massage des points de pression
Changement fréquent de position
Lit fluidifié
Anticoagulants à dose préventive
V. Essais cliniques
A. Effet sur la progression des IFN β
B. IFN β versus GA : méta-analyse sur 5 essais cliniques
C. Fingolimod vs. IFN β
D. Siponimod
E. Alemtuzumab
F. Ocrelizumab
G. Daclizumab
H. Teriflunomide
I. Diméthyl fumarate
A. Effet sur la progression des IFN β
”Interferon-beta and disability progression in relapsing-
remitting multiple sclerosis” Drulovic et al. 2013
Cohorte prospective 419 patients (236 IFNβ et 183 non traités)
suivi sur 7 ans
Caractéristiques à l’entrée : identiques, sauf nombre de
rechutes l’année précédent le début de l’étude : + élevé chez
IFN
% progression IFN/NT : RR = 0.34, 95% CI : 0.19-0.61, p<0.001
A. Effet sur la progression des IFN β
Étude observationnelle cannadienne de Shirani et al. : 868
patients sous IFN (cohorte contemporaine) vs. 959 patients
non traités (cohorte historique)
Conclusion : hétérogénéité selon les sous-groupes pour le
bénéfice des IFN en terme de ralentissement de la progression
Sous-groupe des hautes fréquences de poussées (>1/an) : risque
de progression diminuée sous IFN
HR = 0,38 (95%CI 0,20–0,75) p=0,005
B. IFN β versus GA : méta-analyse sur 5 essais
cliniques
“Interferons-beta versus glatiramer acetate for relapsing-
remitting multiple sclerosis” La Mantia et al. 2014
1679 IFN vs. 1179 GA au total
3 ans (1 étude) et 2 ans (4 autres)
Résultats à 24 mois : critères de jugement principaux
% rechutes RR = 1.04 (95% CI: 0.87 - 1.24)
% progression RR = 1.11 (95% CI: 0.91 - 1.35)
…. Efficacité similaire!
B. IFN β versus GA : méta-analyse sur 5 essais
cliniques
Résultats sur la tolérance:
% patients sortis des essais pour EI : RR = 0.95 (95% CI : 0.64 -
1.40)
Résultats à 36 mois (étude de 3 ans) :
% rechutes IFN/GA : RR = 1.40 (95% CI : 1.13 - 1.7) P = 0.002
Résultats sur la progression à long terme?
C. Fingolimod vs. IFN β
Étude de phase 3, 12 mois, patients jeunes, 1153 ont atteint la fin
Fingolimod 0,5mg (n=429) ou 1,25mg (n=420), vs. Avonex
30µg/semaine (421 patients)
Critère principal : taux de rechutes annualisé
Un des critères secondaires : progression de la maladie (pendant au
moins 3 mois)
Résultats : critère principal
- 1,25mg : 20% (95%CI : 16% - 26%)
- 0,5mg : 16% (95% CI : 12% - 21%)
- IFN : 33% (95% CI : 26% - 42%) …P<0,001 pour IFN vs. 1,25mg tout comme pour IFN vs.
0,5mg
C. Fingolimod vs. IFN β
Résultats : critère secondaire
- 1,25mg : 93% (95CI 91-96%) p = 0,5 (vs. IFN)
- 0,5mg : 94% (95CI 92-96%) p = 0,25 (vs. IFN)
- IFN : 92% (95CI 89-95%)
EI : infections (herpès virus), troubles cardiovasculaires
(bradycardie, BAV, HTA), cancer cutané, élévation des
transaminases
2 infections létales survenues dans le bras 1,25mg :
- Varicelle primaire disséminée
- Encéphalite herpétique
D. Siponimod
”Siponimod for patients with relapsing-remitting multiple
sclerosis (BOLD): an adaptive, dose-ranging, randomised, phase
2 study” Krzysztof et al.
cohorte 1 (188 patients) : siponimod 10 mg, 2 mg, ou 0,5 mg,
ou placebo (6 mois)
cohorte 2 (109 patients) : siponimod 1,25 mg, siponimod
0,25 mg, ou placebo (3 mois)
Critère principal: % réduction nb de lésions IRM à 3 mois
D. Siponimod
Résultats vs. placebo à 3 mois :
- 0,25 mg : 35% (95% CI : 17 - 57) p = 0,1338
- 0,5 mg : 50% (95% CI : 29 - 69) p = 0,0206
- 1,25 mg : 66% (95% CI : 48–80) p = 0,0006
- 2 mg : 72% (95% CI : 57–84) p = 0,0112
- 10 mg : 82% (95% CI : 70–90) p = 0,0078
Effets indésirables: troubles cardiovasculaires (bradycardie,
BAV), lymphopénie, infections (ORL/pneumo), ALAT↑,
céphalées/migraines
E. Alemtuzumab
Ac monoclonal humanisé Anti-CD52 lymphocytes B/T => cytolyse
Ac/Cpl dépendante
12mg/j sur 5 jours puis sur 3 jours un an après
Campath retiré du marché au niveau européen pour raisons
commerciales
études de phase 3 contre Rebif : étude CARE-MS I avec patients
naifs de ttt, CARE-MS II avec patients ayant eu au moins une
rechute sous IFNβ ou GA
Critère principal : taux de rechute à 6 mois
CARE-MS I : résultats non stat significatifs
E. Alemtuzumab
CARE-MS II :
202 patients IFN vs. 426 patients alemtuzumab
Taux de rechute à 2 ans : IFN 47% vs. alemtuzumab 65% :
RR = 0,51% (95%CI : 0,39 – 0,75) p<0,0001
Supériorité en terme d’efficacité, mais problème de double aveugle
compromis: Réactions post-perfusion chez 90% des patients sous
alemtuzumab!
Autres EI : infections (77% alemtuzumab vs. 66% IFN), dysthyroïdies
A-I (16% alemtuzumab vs. 5% IFN)
conclusion: non recommandé en 1ère ligne, chez patient CI Tysabri?
F. Ocrelizumab
Ac monoclonal humanisé Anti-CD20 (comme rituximab, mais
plus humanisé)
Étude phase 2 chez jeunes patients (<55 ans)
Ocrelizumab 600mg vs. 2000mg vs. IFN Avonex
Critère principal : nb de lésions à l’IRM à 6 mois
Résultats : % de lésions en moins (comparaison) :
- 600mg vs. placebo : 89% (95%CI : 68 – 97%) p<0,0001
- 2000mg vs. placebo : 96% (95%CI : 89 – 99%) p<0,0001
Ocrelizumab suggère supériorité vs. IFN (radiologique), mais
non stat significatif
G. Daclizumab
Ac monoclonal humanisé anti-CD25 (SU alpha du récepteur à
IL2)
Injection SC 150mg ou 300mg /mois
Etude SELECT Gold et al. , phase 2 sur 600 patients vs.
placebo sur 13 mois, patients jeunes
Critère principal : taux de rechutes annualisé
Résultats : RR versus placebo
- Placebo : 46% (95%CI : 37 – 57%)
- 150mg : 21% (95%CI : 16 – 29%) …RR 46% (95%CI : 32 – 67%) p<0,0001
- 300mg : 23% (95%CI : 17 – 31%) …RR 50% (95%CI : 35 – 72%) p=0,00015
H. Teriflunomide
Métabolite actif du léflunomide (immunosuprresseur, inhibe la
synthèse des pyrimidines)
Étude TOWER : phase 3 vs. placebo, 2 ans ½ , 7 et 14mg/j PO,
1169 patients, taux de rechutes annualisé:
- 14mg : 32% [95CI 27-38%] p=0.0001
- 7mg : 39% [95CI 33-46%] p=0.0183
- Placebo : 50% [95CI 43-58%]
% progression secondaire 14mg vs. placebo : HR = 0.68 [95CI
0.47-1.00] p=0.0442
H. Teriflunomide
EI : profil de tolérance raisonnable (élévation des
transaminases, céphalées, alopécie)
Étude TENERE : phase 3 vs. IFN β Rebif (n=104) : 7mg (n=109)
et 14 mg (n=111)
Critère principal : « time to failure »
Résultats : pas de ≠ sur les 3 bras
Conclusion à tort de l’investigateur : « effet comparable »
…étude de non-infériorité?
I. Diméthyl fumarate
anti-inflammatoire, induit réponse Ly Th1 -> Th2, inhibe la
migration Ly à travers BHE
Étude CONFIRM : phase 3 avec 4 bras : DMF 240mg X2/j
(n=359), DMF240mg X3/j (n=345), GA (n=350), et placebo
(n=363)
Critère principal : taux de rechutes à 2 ans
Résultats : taux de réduction relative au placebo
- DMF X3/j : 51% (95CI 34-63%) P<0,001
- DMF X2/j : 44% (95CI 26-58%) P<0,001
- GA : 29% (95CI 7-45%) P=0,01
Réduction de progression secondaire : résultats non significatifs
EI + fréquents avec DMF : gastro-intestinaux et érythèmes
VI. Conclusion
Bénéfice des nouveaux traitements de fond,
notamment PO: efficacité et commodité
(meilleure observance ?)
Monitoring indispensable (fingolimod : cardio)
Nécessité d’évaluation à long terme :
- Tolérance
- Efficacité : pas seulement sur les poussées (challenge :
retarder la progression secondaire)
MERCI DE VOTRE ATTENTION
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