Etat des lieux : les coopératives agricoles et le …...Source : Etude Agrinautes Agrisurfeurs 2015 réalisée par BVA et Tic-agri 0% 50% 100% Ordinateur Tablette Smartphone Matériel

Etat des lieux : les coopératives agricoles et le numérique

Quels impacts ? Quels défis à relever ?

www.pwc.com

2016

2016

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L’essentiel

Les défis à relever ? Quels impacts pour les coopératives ? Le digitalIntroduction


Le monde agricole considère le digital comme un enjeu clé, offrant des opportunités de création de valeur

Les coopératives ont déjà déployé des actions concrètes exploitant le numérique, mais jugent être dans une période charnière

Au-delà des questions liées à la chaîne de valeur cible et aux technologies, les principaux défis rencontrés portent sur l’humain

• Parmi les cinq tendances majeures qui sont en train de dessiner le monde de demain (démographie, pays émergents, urbanisation, environnement et technologie), les technologies du digital sont vues comme un enjeu clé par l’ensemble des coopératives interrogées. Le monde agricole est plus connecté que la moyenne et est historiquement précurseur dans l’adoption des nouvelles technologies comme le GPS. Le secteur a lancé de nombreuses initiatives, exploitant le numérique, pour expérimenter de nouveaux usages ou services.

• L’exploitation des technologies liées à la mobilité, à l’analyse des données ou aux objets connectés apparait comme un moyen d’optimiser ses processus et de capter de la valeur complémentaire, notamment au profit des adhérents.

• Les coopératives interrogées soulignent la complexité à appréhender les impacts du digital, qui sont transverses et touchent toutes les activités et fonctions. Si le digital est une source potentielle de rupture sur certains sujets comme l’agriculture de précision, il est plus généralement vu comme un catalyseur de transformation des coopératives et d’optimisation des processus.

• Le « consommer moins pour produire autant voir plus » promis par l’agriculture de précision convainc toutes les coopératives, qui ont conçu différents services pour accompagner leurs adhérents. Les technologies permettant de capter de l’information et agir de manière plus précise commencent à être matures et sont en fort développement. La principale interrogation porte sur la capacité à exploiter les données afin de définir la solution optimale, au regard d’un environnement complexe et ouvert, ainsi que d’un cycle « long » de production des données.

• Le large écosystème des coopératives (adhérents, clients, fournisseurs, autres coopératives, etc.) les a amené à rentrer tôt dans une logique de digitalisation des flux avec leurs différents partenaires, et en premier lieu les adhérents. Des initiatives relatives au travail collaboratif ont également été lancées ou sont en réflexion dans plus de la moitié d’entre elles.

• Les coopératives utilisent également le digital comme une source d’optimisation de leur processus de production, de logistique, de maintenance ou de suivi de la traçabilité, notamment via l’exploitation des données.

• Les coopératives françaises ont une appréciation des enjeux et un niveau de maturité homogène avec les coopératives des autres pays.

• Les technologies ont largement progressé mais la problématique liée à leur choix, leur déploiement et leur usage effectif reste un enjeu clé pour la majorité des coopératives. L’architecture SI doit évoluer pour combiner processus cœur robustes et agilité dans les fonctionnalités périphériques. Les capacités d’exploitation des données sont renforcées en lien avec la collecte des données, qu’il faut par ailleurs sécuriser. La transmission de données entre les différents outils reste néanmoins un facteur limitant.

• Si le sujet du numérique est souvent adressé au niveau de la Direction Générale, différents modèles, plus ou moins décentralisés, coexistent en termes de gouvernance. Les coopératives ont renforcé leurs équipes afin d’acquérir les compétences nécessaires à cette transformation, et déploient des méthodes de travail transverses et collaboratives, allant dans le sens d’une plus grande agilité. De nombreux partenariats ont été mis en place avec des fournisseurs, des universités ou d’autres coopératives, afin de mutualiser les ressources et maitriser les coûts.

• La législation relative à la propriété des données est un sujet de préoccupation mais pas de blocage et l’enjeu reste pour les coopératives de démontrer la valeur ajoutée au partage de données, pour permettre leur massification.

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2016

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PwC France :

Philippe DavidAssocié [email protected]

Baptiste BannierDirecteur [email protected]

Emerence CroguennecConsultante [email protected]

PwC Canada :

Ramy SedraAssocié [email protected]

Chers lecteurs,

Nous sommes heureux de vous présenter notre septième étude annuelle sur les coopératives agricoles. Cette étude s’appuie sur une campagne d’entretiens menée auprès de coopératives de premier plan, françaises et internationales.

Comme nous l’avons souligné dans nos précédentes études, la chaîne de valeur des coopératives est en train de se transformer en lien avec cinq grandes tendances mondiales ; le développement des technologies relatives au domaine agricole impacte significativement certaines activités. Les coopératives ont identifié le digital (ou numérique) comme un levier clé, pour répondre à leurs principaux défis : créer de la valeur pour leurs adhérents, satisfaire la demande alimentaire croissante, accompagner les évolutions de leurs consommateurs et renforcer la compétitivité.

Des initiatives digitales commencent à émerger dans les coopératives: les technologies d’agriculture de précision sont en plein essor, les données générées par l’agriculture sont collectées et analysées pour essayer d’en extraire de la valeur, les liens de la coopérative avec les différents acteurs – notamment les adhérents - sont dématérialisés, le digital donne un nouvel élan à la traçabilité qui se veut de plus en plus de la fourche à la fourchette.

Dans le cadre de cette transformation, les coopératives font face à quatre principaux enjeux et doivent adapter leur modèle pour y répondre. Leur stratégie doit intégrer les possibilités offertes par ces nouveaux outils, sous peine de les voir exploités par de nouveaux entrants. Les technologies sont encore jeunes et leur application à l’écosystème des coopératives reste complexe. L’humain est au cœur du digital et doit s’adapter à de nouveaux modes de travail et de nouvelles compétences, via notamment la mise en place d’une gouvernance adaptée. Enfin, la législation hétérogène et limitée sur les données issues du secteur agricole est un sujet de préoccupation.

Dans ce contexte, nous pensons que pour les coopératives, cette transformation constitue un vrai défi, mais également une vraie opportunité de créer de la valeur, notamment au profit des adhérents.

Cette étude consiste en un état des lieux de la transformation digitale au sein des coopératives et en une identification des enjeux soulevés par cette transformation.

Bonne lecture



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Remerciements

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Nous remercions les coopératives qui ont contribué à cette étude à travers la réalisation d’interviews dont vous retrouverez les citations tout au long du rapport.



2016

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1 Le digital 8

1.1 Qu'est ce que le digital ? 9

1.2 Quels changements pour les entreprises ? 13

2 Quels impacts pour les coopératives ? 19

2.1 Agriculture de précision 23

2.2 Exploitation des données 29

2.3 Digitalisation des échanges 35

2.4 Traçabilité avancée 42

2.5 Implémentation d’usages aux maturités différentes 47

3 Les défis à relever ? 50

4 Annexes 57

Introduction

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Cinq grandes tendances vont transformer l’environnement des coopératives sur les 30 prochaines années

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Croissance démographique

Emergence de nouvelles puissances économiques

Accélération de l’urbanisation

Changement climatique et rareté des ressources

Ruptures technologiques



2016

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Les agriculteurs ont été précurseurs dans l’adoption des nouvelles technologies, par exemple avec l’utilisation du GPS sur les tracteurs dès les années 90.

Ils sont aujourd’hui mieux équipés que la moyenne du grand public en ordinateur et ordinateur portable et le nombre d’agriculteurs équipés de tablettes et smartphones est en croissance depuis 2013.Les coopératives se digitalisent également et identifient le digital comme un enjeu clé pour le secteur agricole :

Parmi les ruptures technologiques, le numérique est un enjeu clé pour les agriculteurs et les coopératives ; ils l’ont déjà adopté

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Source : Etude Agrinautes Agrisurfeurs 2015 réalisée par BVA et Tic-agri

0%

50%

100%

Ordinateur Tablette Smartphone

Matériel utilisé par les agriculteurs pour se connecter à internet

2013 2014 2015

0%

20%

40%

60%

80%

Ordinateur OrdinateurPortable

Tablette Smartphone

Equipement informatique des agriculteurs et du grand public

Agriculteurs Grand public

100%

100% des coopératives interrogées identifient le digital comme un enjeu clé

50%

50% des coopératives l’identifient comme une révolution, 50% comme une source d’optimisation



2016

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Le digital

8

1 Le digital Les défis à relever ? Quels impacts pour les coopératives ? Le digitalIntroduction


2016

PwC

Qu'est ce que le digital ?

9

1.1 Qu'est ce que le digital ?


1.1


2016

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L’essor des technologies numériques (ou digitales) s’est accéléré et tend à positionner l’utilisateur au cœur de la technologie

Au-delà de ces objets, le numérique est supporté par un volet technologique permettant à ces outils de fonctionner, commel’internet des objets, le cloud ou des plateformes de stockage des données.

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Source : Rapport au gouvernement – La nouvelle grammaire du succès, La transformation numérique de l’économie française

Ainsi, de nouveaux objets connectés se banalisent et demain, l’interconnexion entre les objets et les hommes seraoptimisée, permettant aux consommateurs d’être encore plus connectés, entre eux et avec leurs objets.

Hier Aujourd’hui Demain

@

Apparition des technologiesde l’information

• Web• Web mobile• Réseaux sociaux• Vente en ligne

Banalisation des objets connectés

• Santé et bien-être• Domotique• Objet connecté portable

(wearable)

Interconnexion généralisée des hommes

et des objets


La transformation numérique désigne la réorganisation de la société depuis l’apparition des technologies de l’information :

• 1960 : premier ordinateur

• 1992 : création du web

• 1994 : début de la vente en ligne

• 1995 : apparition des réseaux sociaux

• 1999 : développement du web mobile

Depuis 2008, nous sommes dans une nouvelle phase appelée numérique pendant laquelle la transformation s’accélère grâce au numérique et la société est directement impactée par cette transformation.

Ere du numérique

Les défis à relever ? Quels impacts pour les coopératives ? Le digitalIntroduction1.1 Qu'est ce que le digital ?

2016

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Quatre puissances (les GAFA) dominent le marché du numérique et ont initié la création de nouveaux modèles

Ces quatre géants ont initié de nouveaux usages digitaux, aujourd’hui utilisés par la majorité des internautes :

• Réseau social créé en 2004• Chiffre d’affaires de 18 milliards $ en 2015• La mission de Facebook est d’aider ses

utilisateurs à se connecter entre eux et échanger à travers plusieurs plateformes:

• Moteur de recherche Google créé en 1998• Chiffre d’affaires de 74 milliards $ en 2015• De nombreuses offres et produits dont :

• Projet de commercialisation d’une voiture autonome (Google self driving car)

• Entreprise créée en 1976, commercialisant une gamme de produits interconnectés

• Chiffre d’affaires de 234 milliards $ en 2015• Une gamme de produits et de systèmes

d’exploitation très développée :

• Site créé en 1995 et initialement dédié à la vente en ligne de livres

• Chiffre d’affaires de 107 milliards $ en 2015• Vente en ligne, commercialisation de ses

propres produits, nouveaux modes de distribution et services de cloud computing :

Sources : Annual Reports 2015



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2016

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Adoption du numérique comme accélérateur d’opportunités à l’étranger et dans les marchés émergents (pénétration à faible coût, opportunités liées à la généralisation du mobile, possibilités de capturer de l’information client grâce aux réseaux sociaux …).

Accroissement des acteurs mettant en relation des particuliers / professionnels ayant des capacités inutilisées ou des stocks non écoulés avec des utilisateurs potentiels.

De nouveaux acteurs numériques ont suivi la trace des GAFA, réalisant des ruptures dans certains domaines ; les utilisateurs prennent de nouvelles habitudes qui infusent sur l’ensemble des secteurs

Désintermédiation

Implantation numérique à

l’internationalIntermédiation

Du produit au service

Mise en ligne de capacités inutilisées

Economie à la demande

Nouveaux business model

digitaux

Réduction de la chaîne de distribution en s’adressant directement aux clients finaux, à l’instar du e-commerce, du crowdfunding ou du prêt entre particuliers.

Emergence de nouveaux acteurs apportant au consommateur un accès unifié à des acteurs fragmentés, et captant une part importante de la valeur, comme les sites de booking pour l’hôtellerie, la restauration, etc.

Passage d’une logique de produit vendu à une commercialisation de services basés sur les produits comme le streaming de musiques ou de films, les nouveaux modes de location de voitures et l’abonnement aux imprimantes à distance.

Multiplication des services répondant immédiatement aux demandes des clients, ce qui créé une logique de nouvelle concurrence dans des marchés auparavant cloisonnés.

Source : PwC Report– L’agribusiness à l’ère numérique


Et demain ?


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2016

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Quels changements pour les entreprises ?

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1.2 Quels changements pour les entreprises ?


1.2

« Le digital n’est pas une option : c’est une nécessité pour survivre. »

« Le digital est un accélérateur de transformation. »


2016

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Fréquence des achats sur smartphone ou tablette

Les consommateurs se nomadisent et souhaitent pouvoir faire tout, tout de suite, partout ; cette attente est répliquée au sein des entreprises

• L’achat en ligne est devenu un acte commun dans la plupart des foyers.

• Les achats sur mobiles ou tablettes se banalisent et de nouveaux comportements d’achat apparaissent notamment grâce aux « wearables » de nouvelle génération (vêtements et montres connectés par exemple).

• La praticité est une des motivations principales pour un web acheteur.

• Les produits alimentaires restent toutefois les produits les moins achetés en ligne.

• Au sein des entreprises, les salariés suivent le même comportement et sont à la recherche de praticité et de mobilité.

Australie

BelgiqueBrésil

Canada

Chili

Chine

Danemark

France

Allemagne

Hong Kong

Inde

Italie JaponMalaisie

Mexique

Moyen Orient *

Pologne

Russie

Singapour

Espagne

Afrique du Sud

SuisseThailande

Turquie

Royaume-Uni

Etats-Unis

20,00

25,00

30,00

35,00

40,00

45,00

50,00

55,00

60,00

65,00

25,00 30,00 35,00 40,00 45,00 50,00 55,00 60,00 65,00

Motif de l’achat en ligne : Prix (%)

Motif de l’achat en ligne : Praticité (%)

Source : Total Retail 2016, Base : 22 618

* Moyen Orient, incluant les Emirats Arabes Unis, l'Egypte et

l'Arabie Saoudite

54%

2014

48%

20152013

43%

2012

30%

Smartphone

2015

48%

2014

46%

2013

41%

2012

28%

Tablette

Base : web acheteurs (2015 : 22 618 répondants; 2014 : 19 068; 2013 : 15 080; 2012 : 11 067)



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2016

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De nouveaux modes de distribution apparaissent pour répondre aux attentes du consommateur numérique

Il existe en France 4 025 drives, dont 2 903 click and drive (les 1 122 restants sont des points de retrait de commandes en magasin).Ces drives sont proposés par les enseignes de grande distribution, et en particulier par les hypermarchés (plus de 80% d’entre eux proposent une solution de type drive).

Le nombre de drives est en constante augmentation en France(+ 1 400 entre 2015 et 2016).

Les abonnements à des offres de type box permettent aux consommateurs de découvrir des produits à chaque nouvelle box. Les box proposent aujourd’hui différents types d’offres, comme les box de cosmétiques, collants, mais aussi de produits alimentaires.

D’autres types d’abonnements proposent aux consommateurs des ingrédients pour réaliser les repas de la semaine.

Les circuits courts permettent aux consommateurs de consommer local et presque sans intermédiaire. Différentes options de circuits courts sont proposées aux consommateurs, comme les AMAP (Association pour le Maintien de l’Agriculture Paysanne), marchés de producteurs, ruches, cueillettes directement à la ferme, etc. Pour acheter directement auprès des producteurs, 58% des internautes se disent prêts à consommer uniquement des légumes de saison et 34% prêts à récupérer ces aliments uniquement certains jours.

La livraison à domicile est la solution privilégiée des distributeurs en ligne, comme par exemple Amazon et son service Amazon Prime Nowproposant une livraison express en 1h. Elle est aussi adoptée par la majorité des grandes et moyennes surfaces.

De nouveaux acteurs, sur des nouveaux secteurs, répliquent cette offre en proposant par exemple de livrer aux consommateurs des repas préparés dans des restaurants à proximité.

;

La livraison par robots est en train de se développer, par exemple avec les robots de livraison Starship, pouvant être utilisé pour la livraison des colis, mais aussi pour la livraison de repas à domicile.

Drives Livraison à domicile

Circuits courts Abonnements

Mais aussi demain …

Source : LSA, CCM Benchmark, Septembre 2015



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2016

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La connectivité et l’exploitation des données révolutionnent les différents processus des entreprises

L’industrie 4.0 est considérée comme la quatrième révolution industrielle, après la mécanisation (machine à vapeur), l’industrialisation (chaînes de montage) et l’automatisation (électronique et robotique).

Elle place la donnée comme valeur centrale de la chaîne de valeur et augmente l’utilisation de systèmes intelligents, interconnectés et générateurs de données.

Exemples

Utilisation des robots dans les industries comme l’usine de Siemens d’Amberg qui fonctionne avec 75% de robots

Fablabs pour accélérer l’innovation industrielle• Protospace pour• i-Lab pour • Communauté d’Innovation

Impression 3D pour réduire considérablement les cycles de production

Industry4.0

Appareils mobiles

Cloud computing

Réalité augmentée / wearables

Interaction avec les consommateurs et profilage

« Big data » analytics et algorithmes avancés

Capteurs intelligents Impression 3D

Authentification et détection des fraudes

Interfaces hommes-machines avancées

Technologies de détection de la localisation

Plateformes IoT

Source : PwC Report Industry 4.0 - Building the digital enterpriseSource : PwC Report L’agribusiness à l’ère du numérique



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2016

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La dématérialisation et le collaboratif renforcent la capacité des entreprises à agir avec leur écosystème, au sein d’une filière ou dans des logiques de communautés

La dématérialisation regroupe toutes les techniques permettant de supprimer les flux physiques au profit du numérique, afin d’accélérer et fluidifier les échanges :

• Dématérialisation de documents papiers (relevés bancaires, commandes, factures, bulletins de paie, etc.)

• Nouveaux canaux de distribution ou de communication

• Dématérialisation de certains processus de l’entreprise (comptabilité, achats, ressources humaines, etc.)

• Dématérialisation des formations, notamment via les e-learning et les MOOCs (Massive Open Online Course)

Dématérialisation

• Travail collaboratif grâce à divers outils

• Economie collaborative : partage ou échange entre particuliers de biens, services ou connaissances

• Financement collaboratif de projets (« crowdfunding »)

Collaboratif



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2016

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2,5 trillions d’octets de données sont générés quotidiennement par le numérique ; leur exploitation permet aux entreprises de mieux comprendre le présent et d’anticiper le futur

« Big Data »

• Volume considérable• Grande Variété

d’informations• Vélocité élevée

Explosion des données numériques

• Communications électroniques, réseaux sociaux

• Capteurs, GPS, objets connectés

• Cartes de crédits, visites de sites internet, bases de données clients, bases de données utilisateurs

Exploitation des données

• « Data Visualisation » : analyse de la donnée grâce à la visualisation

• « Data modeling » : modélisation des données générées à des fins d’optimisation ou de prédiction

Source : Gartner , IBM

Une correcte exploitation des données permet non seulement d’analyser le passé, de suivre en temps réel les activités et d’optimiser les différents flux d’une entreprise, mais aussi de prédire le futur.



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2016

PwC

Quels impacts pour les coopératives ?


« De nouvelles façons de faire vont perturber tous nos process. »


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2 Quels impacts pour les coopératives ?

2016

PwC

Au-delà de l’optimisation qu’elles permettent, les nouvelles technologies se déclinent, pour les coopératives agricoles, en certains usages spécifiques (comme l’agriculture de précision).

Le contexte des coopératives, à l’écosystème généralement riche et complexe (adhérents, salariés, clients, fournisseurs, partenaires, etc.), renforce par ailleurs l’intérêt de certains usages (travail collaboratif, dématérialisation, etc.) en facilitant la mise en place de filières ou la création de communautés.

Cette transformation impacte la chaîne de valeur des coopératives ; source d’optimisation pour certaines activités, elle peut également conduire à des ruptures

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AmontProduction

végétaleProduction

animaleRelation

clientSeconde

transformationNégoce

Première transformation

Distribution

Agriculture de précision


Dématérialisation des échanges

Traçabilité avancée


2016

PwC

Acquisition de start-up innovantes

Financement de start-up innovantes

Développement de nouveaux « business

models » basés sur les données

Multiplication des ventes directes à travers les

places de marché locales et de nouveaux modes de

distribution

Elargissement du « Do It Yourself » et de la

consommation « à la maison »

Mise en réseau de capacités comme la

location entre particuliers de matériels

agricoles

Financement collaboratif de projets Agro

De nouveaux modèles apparaissent, notamment portés par une génération de start-up innovantes

Source: PwC Analysis



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2016

PwC

Les coopératives mettent en évidence la complexité à définir cette transformation : technologique et humaine, entre optimisation et révolution

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« Nous avons commencé à parler du digital dans notre coopérative il y a deux ans et demi, mais nous ne savions pas exactement ce que cela voulait dire. Nous savions que nous devions faire quelque chose mais le scope du digital était trompeur et tout ce qui avait un lien avec le digital était considéré comme de l’IT. Nous nous sommes alors demandés sur quel aspects le digital était pertinent pour notre coopérative. »

« Le digital regroupe un ensemble de choses pour nous : c’est la combinaison de notre stratégie d’intelligence d’affaireset de nos initiatives relatives aux applicatifs et solutions pour les agriculteurs. »

« Le digital est une rupture technologique, à la fois dans le domaine agricole, dans la transformation et dans la relation consommateur. »

« Il y a un changement de tendance très important en agriculture avec la révolution des données. Je pense que ces données vont révolutionner l’agriculture autant que la mécanisation l’a fait dans les années 50 –60. »

« Le digital est un nouveau moyen et média pour communiquer auprès d’un public que l’on veut de plus en plus ciblé. »

« Le digital est composé autour de 4 piliers : technologie, data analytics, Internet of Things et Data Hub. »

« La transformation digitale, c’est étudier comment nous pouvons automatiser les processus et éviter les transactions. »

« Le digital occupe deux sphères de relation : avec les adhérents et, en terme de management, avec les équipes. »


2016

PwC

Agriculture de précision

23

2.1 Agriculture de précision


2.1

«L’agriculture de précision est principalement encore devant nous ; nous n’en sommes qu’aux prémices. Mais c’est tellement encourageant que nous savons que c’est la direction qui doit être prise. »

«Il y a une forte appétence du monde agricole pour les techniques de précision car elles améliorent les coûts de revient. C’est une évolution logique du métier et la coopérative doit accompagner ses adhérents sur le sujet, sinon d’autres le feront. »


2016

PwC

L’agriculture de précision vise à produire mieux avec moins

SI Métier« Big Data »


L’agriculture de précision désigne l’ensemble des

approches ayant pour but d’obtenir un rendement optimal

tout en prenant en compte la variabilité intra parcellaire : utilisation du bon intrant, au

bon moment, au bon endroit et à la bonne dose pour produire

mieux, tout en consommant moins

• Identification précise des besoins des cultures ou des animaux

• Optimisation des besoins en intrants

• Economie de temps et d’énergie


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2016

PwC

Les GPS et drones aident les agriculteurs à améliorer leur productivité et à réduire leur impact environnemental

Amélioration de la productivité des agriculteurs grâce aux équipements GPS embarqués

• Optimisation des trajectoires grâce au guidage automatique des tracteurs sur les parcelles

• Coupure des tronçons des pulvérisateurs pour limiter les intrants et leur impact environnemental

• Modulation intra parcellaire des traitements en fonction des cartographies du sol


Connaissances accrues des parcelles agricoles grâce aux drones

• Analyse du sol et des parcelles (mapping 3D) pour élaborer des modèles de semences ou connaitre les besoins du sol

• Semences grâce au largage dans le sol de capsules comprenant des graines et nutriments

• Pulvérisation (quantité, distance, précision)

• Surveillance des cultures pour identifier les anomalies

• Analyse des besoins en irrigation grâce à des capteurs

• Bilan de santé des cultures grâce aux mesures de réflexion de la lumière

• Surveillance des silos

A noter que la technologie d’imagerie satellite reste largement répandue, avec une précision qui reste suffisante pour une partie des usages actuels.

Source : PwC global report on the commercial application of drone technology


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2016

PwC

Les capteurs fournissent aux agriculteurs les données importantes sur leurs exploitations et les objets connectés simplifient leur quotidien

L’agriculteur dispose aussi de différents objets connectés pour faciliter son quotidien

• Robots agricoles connectés et autonomes de binage ou de désherbage

• Robots de traite et d’alimentation permettant aussi un monitoring du bétail

• Objets connectés permettant par exemple de semer plusieurs hybrides sur une même rangée en fonction des caractéristiques du sol

• Agriculture intelligente, avec par exemple des solutions autonomes d’éclairage de serres s’adaptant aux besoins des plantes


Les différents capteurs fournissent à l’agriculteur les informations sur son exploitation

• Capteurs implantés pour un suivi des indicateurs du sol (pluviométrie, hygrométrie, etc.)

• Capteurs embarqués sur des tracteurs ou drones pour suivre l’état de santé, détecter les végétaux ou déterminer les besoins

• Capteurs pour le bétail de géolocalisation ou de monitoring


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2016

PwC

L’agriculture de précision est déjà une réalité chez les coopératives et celles-ci développent de nouvelles offres pour accompagner leurs adhérents


Les technologies d’agriculture de précision (GPS, drones, Capteurs, objets connectés) sont déjà largement répandues et adoptées par les coopératives et leurs adhérents. Deux d’entre elles précisent même un plébiscite de la part de leurs adhérents. Pour autant, il s’agit principalement de « catalogues de services », avec des possibilités d’intégration globale qui restent à ce stade limitées. Les coopératives développent ce catalogue en fonction de l’avancée des technologies.

• Les coopératives fournissent à leurs adhérents des services de monitoring ou cartographie par drones. Une coopérative propose de coupler ces services à des techniques de biocontrôle et de larguer des trichogrammes par drone pour attaquer la pyrale du maïs

• Elles utilisent les données des systèmes de traite et des systèmes d’automatisation, pour aider à distance les agriculteurs à gérer leurs fermes et les conseiller.

• Elles commencent aussi à utiliser les imprimantes 3D pour créer sur mesure des pièces de rechange et diminuer les niveaux de stocks. La limite de cette technique reste cependant d’obtenir les cotes des pièces, ce qui soulève des sujets de propriété intellectuelle.

Les technologies sont disponibles en amont et en aval et l’offre permet de nombreuses applications. La connectivité reste problématique et est suivie avec attention par les coopératives, avec par exemple le réseau LoRa (Low Range) qui pourrait permettre aux objets connectés d’échanger des données en bas débit.

En revanche, la gestion de données (« data analytics ») pour être capable d’exploiter ces technologies de manière efficace et proposer des solutions précises reste perfectible et doit être déclinée par filière.

« Les fermes deviennent de plus en plus digitalisées. Nous aidons les producteurs à gérer leurs systèmes automatisés de traite. Ces mécanismes génèrent constamment de la donnée. Nous sommes donc capables, à distance, de gérer les fermes, suivre les changements de température du lait, la santé des animaux, le volume de consommation d’aliments, le volume de production, le débit de traite, etc. Les agriculteurs sont maintenant capables de gérer beaucoup de choses sur leurs smartphones en restant assis chez eux. »

« L’aspect matériel existe et est du rôle des constructeurs. La donnée, qui est le lien entre les techniques est moins mature. Il faut collecter la donnée, la rendre utilisable et l’exploiter pour redescendre aux objets connectés. »


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2016

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Les coopératives sont convaincues par l’agriculture de précision mais estiment que les principales avancées sont encore à venir

• Meilleure connaissance des parcelles et des besoins des cultures

• Diminution des consommations d’intrants via un usage plus précis des semis et traitements ; baisse en conséquence des impacts environnementaux

• Augmentation de la productivité grâce aux outils d’optimisation

• Simplification du quotidien des agriculteurs grâce à une automatisation des process

Bénéfices

• Technologies en constante évolution et nécessitant un suivi attentif

• Technologies assez lourdes qui peuvent être difficilement adaptées aux petites parcelles

• Multiplicité des outils posant la question de leur interopérabilité

Limites

• Couverture du réseau parfois insuffisante pour permettre aux différents outils de communiquer et de remonter leurs données

• Propriété des données générées et modèle de valeur

• Lien avec la gestion et l’exploitation des données (stockage, qualité, etc.)

• Technologies innovantes faisant appel à des données en masse qui sont parfois difficiles à collecter et à structurer

Enjeux

Maturité coopératives

2

1

0

4

3

5



28


2016

PwC


29

2.2 Exploitation des données


2.2

« Nous faisons des tests d’approche prédictive sur la base des données mais nous ne sommes pas assez bons. Bien sur, nous aidons les agriculteurs à planifier leurs prochaines années, mais il va falloir un autre volet pour être capable de prévoir quel va être le business dans le futur. Il nous manque encore des données. »

«Aujourd’hui, nos investissements sur le « BigData » sont concentrés sur la compréhension des enjeux des contraintes et des technologies. »

«Je ne crois pas au prédictif. Je pense que dame nature sera toujours plus forte que nos prédictions. »


2016

PwC

Les données agricoles permettent un suivi précis des exploitations et leur analyse peut aider les agriculteurs à avoir une longueur d’avance



SI de gestionERP Analyses

L’exploitation des données générées par les divers capteurs, couplées à des données externes, permet de suivre en temps réel les exploitations agricoles. Leur analyse permet d’anticiper les scénarii, optimiser les productions et ainsi avoir une longueur d’avance pour prendre les bonnes décisions.• Usages agronomiques : Suivi en temps réel des données de l’exploitation, aide à la décision (choix des cultures, traitements,

etc.), prévision des récoltes • Usages non spécifiques au secteur agronomique : anticipation des besoins, optimisation des ventes, maintenance prédictive


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2016

PwC

Les exploitants peuvent utiliser des solutions qui analysent leurs données pour les aider à prendre des décisions et à anticiper leurs besoins en intrants

Des solutions proposent aux agriculteurs d’utiliser leurs données pour anticiper les besoins des parcelles et prendre de meilleures décisions

• Aide au choix des graines à planter (et sous quelles conditions) grâce aux analyses des bases de données météorologiques et les cartes digitales des parcelles. Cette solution peut aussi être couplée à un benchmark de suivi des rendements de graines par rapport aux exploitations voisines

• Conseils en fertilisation

• Anticipation des besoins en irrigation grâce aux analyses prédictives des conditions météorologiques et à des réseaux de capteurs

• Prévision des récoltes

• Logiciels de gestion de données agronomiques générées par l’exploitation pour optimiser le pilotage et la traçabilité des productions



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2016

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Les agriculteurs peuvent anticiper maladies des cultures et dysfonctionnements des machines grâce au traitement des données agricoles

Anticipations des maladies et mauvais fonctionnements

• Détection anticipée des mammites grâce à l’imagerie thermale

• Anticipation des évolutions des maladies et des rendements grâce à l’intelligence artificielle au service du « smart agro »

• Maintenance prédictive grâce aux capteurs implantés sur les machines agricoles et récoltant les informations sur le fonctionnement des différentes pièces pour améliorer l’efficacité opérationnelle et anticiper les pannes

Plusieurs organismes favorisent une agriculture prédictive en fournissant des données gratuites complémentaires (« open data ») au secteur agricole

• Données agronomiques (référentiels de produits phytosanitaires, les doses de référence par culture, les codes races des ruminants, etc.)

• Informations météorologiques au km² près

• Données sur les propriétés du sol



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2016

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Les coopératives ont lancé de nombreuses initiatives relatives aux données et se sont associées entre elles ou avec des tiers pour travailler sur cette problématique complexe90% des coopératives collectent, stockent et utilisent des données générées par les exploitations mais, à ce stade, principalement à des fins d’analyse.

• Les solutions de récolte et de stockage de données sont en cours d’implémentation :

• Récolte de données pour créer des « big data » d’informations. Une des coopératives interrogée a créé à cet effet un réseau de fermes de références

• Création de solutions de stockage (« data hub ») pour disposer de plus de données et aider les agriculteurs à protéger celles-ci

• Création de plateformes « d’open data » sur lesquelles les entreprises peuvent partager leurs données et leurs applications

• Des usages spécifiques au secteur agronomique commencent à être déployés par les coopératives :

• Création d’outils d’aide à la décision ou d’outils de décision, qui permettent soit à l’agriculteur de prendre lui-même ses décisions, soit de se baser sur un modèle plus assurantiel qui lui propose la meilleure décision

• Création d’applications pour accompagner les adhérents dans l’exploitation des données (aide, accompagnement, etc.). Une coopérative réfléchit d’ailleurs à commercialiser ces applications à des agriculteurs non adhérents

• D’autres usages, déjà matures dans certaines entreprises, affectent aussi les coopératives comme l’analyse des données à des fins de maintenance prédictive, l’optimisation de la transformation ou de la « Supply Chain »

La moitié des coopératives jugent que l’exploitation des données reste complexe et problématique, notamment dans une logique prédictive (deux des coopératives interrogées considèrent d’ailleurs comme non pertinente ce type d’approche). Les données sont difficiles à appréhender et à exprimer et seront nécessaires à l’utilisation de certains outils de précision, comme par exemple ceux faisant appel aux caractéristiques du sol.

Face à cette complexité, 60% des coopératives interrogées se sont associées entre elles, ou avec des fournisseurs voire des universités pour avancer plus vite sur cette problématique.


« Les agriculteurs ne sont pas avides d’informations. Ce qu’ils souhaitent, c’est rentabiliser leurs fermes, avoir un bon prix, mieux commercialiser leurs produits, travailler moins, avoir moins d’employés, moins de bureaucratie au quotidien. »

« Les adhérents sont entourés de nombreux fournisseurs désireux de les aider à récolter leurs données afin de les conseiller. Il y a un bénéfice à ce que nous essayions de travailler avec ces entreprises. »

«Les capteurs sont importants car le métier est riche en données mais la probabilité de renouveler les mêmes conditions que celles rencontrées à un moment donné sont quasiment nulles. Il faut être au service de l’agriculture de précision : être capable de mettre sous forme de données l’observation agricole. »


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2016

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Les coopératives collectent massivement des données, qu’elles considèrent comme un actif, et commencent à les utiliser mais pas encore à des fins prédictives

• Meilleure connaissance des exploitations et de leur fonctionnement via l’exploitation des données

• Renforcement de la pertinence des outils d’aide à la décision à destination des agriculteurs

• Anticipation des besoins (irrigation, nutriments, etc.), des récoltes, des maladies voir des pannes, via les analyses prédictives

Bénéfices

• Maturité limitée des outils et des usages « data analytics »

• Difficulté et lourdeur du traitement des données

• Longueur du « rythme agricole » (la campagne, soit 1 an), qui implique plusieurs années d’historiques pour être à même de réaliser des analyses pertinentes

• Scepticisme des coopératives sur la capacité à utiliser les informations pour mettre en place des modèles applicables à une maille de plus en plus fine

Limites

• Identification / sélection des données à collecter et mise en place des sources nécessaires (ie. capteurs)

• Mise en place des outils de stockage et de collecte des données. Gestion de la gouvernance et de la qualité des données

• Environnement complexe à modéliser, difficultés pour exprimer la donnée et faible fréquence de récurrence des données

• Propriété des données générées et partage des données. Approche « Open data »

• Regroupement avec des tiers (coopératives, fournisseurs, université, etc.) dans le cadre des travaux d’innovation

Enjeux


2

1

0

4

3

5



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2016

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Digitalisation des échanges

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2.3 Digitalisation des échanges


2.3

« Le digital permet de faire des choses qu’on ne pouvait pas faire avant. »


2016

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La dématérialisation des échanges automatise et accélère les flux d’informations, permettant de travailler de façon plus collective


SI de gestionCRM

Les relations entre les différents acteurs de la chaîne coopérative sont facilitées par le digital : relations avec les adhérents, relations avec les fournisseurs et les clients (voire le consommateur final), mais également en

interne.

• Automatisation et dématérialisation des échanges avec les fournisseurs et les clients

• Economie collaborative (financement, innovation, etc.)

• Nouveaux circuits de distribution au plus près du consommateur

• Marketing digital


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2016

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Les échanges de la coopérative avec ses adhérents, ainsi que la communication interne entre salariés, sont de plus en plus digitalisés

Multiplication des plateformes proposées aux agriculteurs par les coopératives ou des tiers

• Sites et applications dédiés aux adhérents, proposés par les coopératives afin de simplifier les échanges

A noter le développement important de nouveaux entrants qui proposent des services aux agriculteurs :

• Sites internet spécialisés à destination des agriculteurs, permettant d’acheter tous les produits utiles à l’exploitation

• Plateformes de vente de matériel agricole neuf ou d’occasion

• Plateforme collaborative de mise en relation pour la location de matériel non utilisé, entre particuliers ou professionnels


Les méthodes de travail des coopératives évoluent vers des « Digital Workplaces » collaboratives

• Partage de documents, de données, d’agendas grâce aux processus digitaux

• Intranets collaboratifs, blogs et réseaux sociaux internes

• Dématérialisation des réunions

• Travail collaboratif, sur des mêmes documents ou sur des plateformes d’idéation

• Outils de travail mobiles

• Dématérialisation des documents sur les « clouds »


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2016

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La dématérialisation des flux et l’approche collaborative répondent bien aux besoins des coopératives, qui font généralement partie d’un écosystème complexe


• Les adhérents sont la priorité de 70% des coopératives, dans le cadre de la digitalisation des échanges :

o Sites internet pour leurs adhérents pour remplacer ou venir en complément des magasins de proximité

o Création d’applications pour leur permettre de passer leurs commandes, ou d’indiquer le nombre de bêtes qui sera envoyé à l’abattoir ; applications d’accompagnement et de conseil

o Communication par sms, indiquant par exemple les cotations de prix

o Digitalisation des factures et des relevés de compte

o Fourniture de tableaux de bord exploitant les données (suivi de consommation ou de production, etc.)

o Développement des dispositifs de formation en ligne (MOOC)

A noter que les coopératives font face à une population d’adhérents relativement hétérogène ayant des habitudes différentes. Selon les adhérents et le sujet, le format attendu peut être le mail, comme le SMS ou le courrier. En conséquence, il reste nécessaire pour le moment de conserver une stratégie omnicanale ce qui complexifie la mise en œuvre.

La rencontre physique, donc l’existence d’un réseau de technico-commerciaux de proximité, reste considérée comme un prérequis par les coopératives.

• Plus de la moitié des coopératives indiquent également travailler sur l’exploitation des approches collaboratives en interne (Intranets collaboratifs, dématérialisation des réunions, etc.)

• L’automatisation des flux avec ses fournisseurs et clients (EDI, place de marché, etc.), déjà largement mise en place, est en train de se généraliser.

« Nous avons travaillé très dur à digitaliser les communications avec les fournisseurs, les agriculteurs, les distributeurs et les consommateurs. La quantité d’informations et son échange est un gros travail et nous continuons à travailler là-dessus pour améliorer notre efficacité. »

« On commercialise un certain nombre de produits et volontairement on se refuse à ce que l’agriculteur puisse remplir son bon de commande en ligne car on veut conserver la relation et le partage. On considère que l’outil n’est pas créateur de valeur ajoutée. »


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2016

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Le digital permet de créer de nouvelles relations entre la coopérative et ses clients ; il devient plus facile de parler à ses consommateurs finaux


De nouveaux acteurs se positionnent entre les marques et les distributeurs pour dématerialiser leurs relations et mieux informer les consommateurs

Positionnement à l’interface entre les producteurs et les distributeurs pour faciliter l’échange de données, par exemple lors du référencement d’un nouveau produit ou pour choisir les informations affichées sur les sites de vente en ligne.

De nouveaux acteurs, exploitant les possibilités du digital, se positionnent sur le créneau des produits locaux et du « consommer différemment »

• Circuits courts ou vente directe

• Abonnements

La communication entre les entreprises et les consommateurs s’effectue de plus en plus via les réseaux sociaux et le marketing se digitalise

• Publicité digitale ciblée et dématérialisée via les réseaux sociaux pour proposer aux consommateurs une publicité ciblée

• Marketing digital

• Meilleure connaissance client (bases de données, CRM)

• Nouveau service consommateur via les réseaux sociaux


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2016

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Les coopératives exploitent les possibilités offertes pour se rapprocher de leurs consommateurs finaux

70% des coopératives cherchent à réduire la distance entre les consommateurs finaux et elles, afin de mieux comprendre ses attentes et mieux communiquer :

• Nouveaux échanges avec leurs consommateurs

o Réseaux sociaux pour échanger de manière bidirectionnelle avec les consommateurs, effectuer de la publicité digitale et créer des communautés de marque

o Communication ciblée et maîtrisée, mesure des impacts via des indicateurs dédiés

o Travail collaboratif avec les consommateurs en leur demandant leur avis pour des choix marketing

• Meilleure connaissance de leurs clients

o Création de bases de données consommateur pour mieux comprendre leurs besoins

o Développement des CRM pour suivre les prospects, l’activité, etc.

o Analyse de données pour aider à servir les consommateurs mal servis ou pas servis

• Créations de nouveaux canaux de vente

o Canaux e-commerce pour proposer des ventes directes aux consommateur

o Nouvelles stratégie e-commerce en s’associant avec des pure players de l’e-commerce comme Amazon ou Alibaba


« Il y a deux ans, nous associions marketing digital avec les publicités sur Facebook. Aujourd’hui nous parlons d’analyses consommateurs, d’achats programmatiques, etc. Nous avons décidé de nous concentrer sur le marketing digital : si nous avançons vite, l’image digitale que nous sommes en train de construire peut devenir un avantage concret et nous ouvrir de nouvelles opportunités. »

« Nous sommes très contents de nos sites. Le seul challenge c’est que le e-commerce est le canal de distribution le plus en croissance et que tous nos compétiteurs font de même. Ca va donc devenir de plus en plus concurrentiel. »


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2016

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Le digital a révolutionné les moyens de communications rapprochant les coopératives de leurs adhérents et de leurs consommateurs

• Rapprochement des consommateurs finaux pour une connaissance plus fine de leurs attentes et mieux communiquer avec eux

• Facilitation des échanges avec les adhérents

• Travail collaboratif au sein de la coopérative

• Communication plus aisée au sein d’une filière ou d’une communauté

Bénéfices

• Impacts des réseaux sociaux qui permettent de diffuser rapidement des avis positifs mais également négatifs ; nécessité de gérer son image

• Règlementation relative à la vente de produits phytosanitaires qui limite l’apparition de nouveaux entrants, ayant une approche entièrement dématérialisée

Limites

• Mise en place d’une politique digitale

• Gestion des attentes des différentes générations en interne et vers l’externe

• Retour sur investissement des campagnes de communication digitale encore très difficile à quantifier

Enjeux


2

1

0

4

3

5



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2016

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Traçabilité avancée

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2.4 Traçabilité avancée


2.4

« La traçabilité est un sujet important et ancien, mais dont la mise en œuvre change avec l’apport du numérique. »


« Nous travaillons de plus en plus avec nos producteurs au niveau de la traçabilité. Aujourd'hui nous avons des mesures de traçabilité mais pas une traçabilité complète du produit. Le consommateur aujourd'hui veut presque savoir le nom de la vache, ou la provenance du carton de lait. Nous nous devons d'être de plus en plus innovants pour regagner l'estomac du consommateur»

2016

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La quantité d’informations produites tout au long de la chaîne, permet d’envisager à terme une traçabilité beaucoup plus fine


L’ensemble des données enregistrées au cours du processus de production et de transformation peut alimenter un système de traçabilité et permettre un suivi à une maille de plus en plus fine.

• Préoccupation de plus en plus forte des consommateurs sur l’origine de ses produits• Scandales sanitaires ayant remis en cause la confiance des consommateurs qui s’intéressent aujourd’hui de plus près à la

traçabilité ; capacité à mieux valoriser une « Supply Chain » transparente• Suivi beaucoup plus fin du produit, du champ à la fourchette, permis par le numérique


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2016

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De nombreuses solutions digitales permettent un enregistrement des données de la fourche à la fourchette

L’enregistrement des données tout au long de la chaîne de production permet une traçabilité de plus en plus fine

• Solutions de géo traçabilité « end to end »

• Différents systèmes de tracking (traçabilité logistique) et de tracing (traçabilité produit) sont disponibles en France, comme la RFID, la NFC, le QR code, le datamatrix ou le flashcode. Pour les trois derniers, les codes sont flashables par le consommateur pour obtenir plus d’informations.

A noter que la règlementation évolue et impose une traçabilité de plus en plus importante sur différents types de produits

La chaîne du froid est, elle aussi, surveillée et contrôlée

• Puces RFID

• Indicateurs à encre thermo chromiques

• Indicateurs microbiologiques ; traceurs de température électronique


Le consommateur veut en savoir plus sur ce qui est dans son assiette

• Les différentes affaires sur la sécurité et la transparence alimentaire poussent les consommateurs à en savoir plus sur l’origine de leurs aliments

• Augmentation des appellations (AOP, AOC, Bio, etc.)

• Une traçabilité totale et transparente devient un argument commercial, apportant une valeur ajoutée spécifique


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2016

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La traçabilité n’est pas un nouveau sujet pour les coopératives mais le digital lui donne un nouvel élan

La traçabilité n’est pas un sujet nouveau pour les coopératives. Au-delà descontraintes réglementaires de plus en plus importantes, les coopérativesidentifient de la valeur, dans certaines filières, à mettre en place et communiquersur un dispositif de traçabilité à une maille plus fine ou sur une portion plus largede la chaîne de valeur globale :

• Certification de leurs produits (par exemple avec des normes de type « AgriConfiance » répondant à un cahier des charges précis)

• Démarche de type RSE

• Renforcement du suivi des lots tout au long de la chaîne logistique

• Utilisation de QR codes sur leurs emballages permettant aux consommateursde visionner des films sur les produits ou d’avoir plus d’informations

50% des coopératives souhaiteraient avoir à terme une traçabilité, de lafourche à la fourchette, et proposer à leurs consommateurs des informationsprécises sur les produits comme la ferme d’origine. Ce type de démarche restecomplexe à mettre en place, sauf pour les coopératives très intégrées verticalementou appartenant à une filière très structurée. La traçabilité pourrait être aussipoussée jusqu’au calcul du bilan carbone de l’exploitation à l’origine du produit.

L’intérêt de la démarche est variable d’une filière à l’autre, selon notamment que leproduit soit fongible ou pas. Dans ce cas, la maille de suivi est celle du silo.

Cette traçabilité serait un avantage, spécifiquement dans une perspective d’export,pour mieux valoriser l’origine France. Reste que cela ne pourra être proposé qu’àun public spécifique acceptant de payer plus cher pour cette informationcomplémentaire sur le produit.


« Beaucoup de pays notamment en Asie, sont très demandeurs d’une traçabilité jusqu’à la vache. Actuellement nous ne remontons pas jusqu’à la vache, mais il s’agit d’un sujet minutieux sur lequel on se penche. »

« L’enjeu que nous avons, c’est d’être capable, avec tous les outils que nous avons, de faire un lien entre les conseils que nous avons donnés aux agriculteurs, les produits qui sont dans leurs fermes et franchir l’étape pour maintenir l’information jusqu’à la commercialisation des produits. Nous vendons nos produits partout dans le monde et si on est capable de faire ça, alors on peut valoriser le produit national à l’international. Certaines coopératives le font déjà et sont capables de raconter l’histoire de leurs porcs abattus sur leur territoire et vendus à l’autre bout du monde. Elles sont un peu plus avancées que nous. »


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2016

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Une traçabilité fine, qui sera à terme nécessaire, est d’ici là un argument de valorisation de ses produits

• Gestion du risque de réputation

• Capacité à créer de la valeur, autour de la traçabilité

• Va généralement de pair avec une meilleure maîtrise de la chaîne logistique et son optimisation

Bénéfices

• Faisabilité et intérêt très variable d’une filière à l’autre (moins pertinent pour les produits fongibles de type « Commodities » pour lesquels la maille est limitée par la taille des silos)

• Complexe à mettre en œuvre pour des filières longues (avec par exemple plusieurs étapes de transformation) ou internationales

Limites

• Choix de la maille de suivi et déploiement des outils nécessaires

• Exploitation des données déjà disponibles

• Valorisation et communication auprès des clients

Enjeux


2

1

0

4

3

5



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2016

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Implémentation d’usages aux maturités différentes

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2.5 Implémentation d’usages aux maturités différentes


2.5


2016

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Le positionnement de la coopérative dans la chaîne de valeur en fait un maillon clé de la digitalisation de l’agriculture, mais nécessite pour elle de maîtriser une intégration complexe

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Agriculture de précisionAgriculture prédictiveDigitalisation des relationsTraçabilité

SI de gestionERP , CRM Analyses



2016

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Les coopératives interrogées jugent que le numérique va modifier en profondeur leur processus et ont déjà engagé de nombreuses initiatives pour créer de la valeur pour leurs adhérents

La quasi-totalité des coopératives interrogées sont convaincues que le digital va révolutionner le secteur ou faire évoluer très fortement les processus. Elles ont déjà largement déployé des initiatives exploitant ces technologies, en cherchant principalement à créer de la valeur pour les adhérents :

• Toutes accompagnent leurs adhérents dans l’utilisation d’une agriculture de précision et sont convaincues de l’intérêt des techniques de précision.

• ~90% d’entre elles collectent, stockent et exploitent la donnée agricole pour mieux conseiller leurs adhérents. Cependant, elles n’utilisent pas encore les données à des fins prédictives.

• ~70% d’entre elles ont renforcé par le biais de services ou applications numériques, les relations avec leurs adhérents et leurs consommateurs. ~60% promeuvent et déploient des outils et méthodes de travail de type « collaboratif »

• ~50% réfléchissent à une approche de gestion de la traçabilité plus poussée, du champ à l’assiette.

Au-delà des évolutions et optimisations des processus existants permises par le numérique, elles identifient des opportunités pour créer de la valeur complémentaire, qui doit rester au profit des adhérents.

Par ailleurs, les coopératives interrogées considèrent que, même si les technologies et les usages évoluent très vite, les principaux changements restent à venir ; il y a de la place pour l’innovation.

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« On va mettre beaucoup d’efforts dans les prochains mois et prochaines années en intelligence artificielle. »

50%

Pour 50% des coopératives, le digital

est une révolution


2016

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Les défis à relever ?



50

3 Les défis à relever ?

2016

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Les coopératives souhaitent digitaliser au plus vite leur modèle afin de répondre aux attentes des différentes parties prenantes ; elles jugent risqué de ne pas prendre le virage au plus tôt

Les coopératives doivent répondre aux attentes des différentes parties prenantes deleur écosystème, qui les poussent à se digitaliser :

• Les adhérents souhaitent exploiter les technologies, afin de suivre en quasitemps réel leurs échanges avec la coopérative et disposer de services innovants.Ils souhaitent être guidés et appuyés dans la mise en place de l’agriculture deprécision.

• En interne, les générations Y et Z remettent en cause le modèle actuel. Ilssouhaitent disposer d’outils plus accessibles et agiles, notamment afin desoutenir l’innovation métier.

• Les tiers fournisseurs et clients mènent généralement la même démarche etvont dans le sens d’une dématérialisation plus importante des flux.

• La logique de filière, dans laquelle certaines coopératives s’inscrivent, estfacilitée par la mise en place d’outils numériques, permettant le partage rapidedes informations.

La remise en cause de la chaîne de valeur permet à de nouveaux entrants devenir concurrencer la coopérative :

• Sur des activités historiques, pour lesquelles le numérique permet de proposerde nouvelles façons de faire (conseil, plateforme de vente, etc.)

• Sur de nouveaux services, avec le risque ensuite de voir remonter le nouvelentrant sur le reste de la chaîne de valeur (exploitation des données, etc.)

Les coopératives estiment toutefois que la transformation digitale est complexe.Pour réussir le virage du digital, elles essaient de se fixer des objectifs les plus clairspossibles et adoptent une démarche en mode agile, en avançant étape par étapedans leur digitalisation.

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« Le digital n’est pas un outil qui nous rendra meilleur si on l’utilise, mais c’est une obligation si on ne veut pas être hors service d’ici 5 ans. C’est un challenge et une nécessité. »

«La révolution numérique n’est pas devant nous mais est en cours. Il est fondamental d’en faire un élément moteur de notre activité. Nous ne pouvons pas nous demander si on y va ou pas. »

«Le digital est un incontournable et nous sommes dans une phase d’expérimentation. Nous apprenons à utiliser l’outil, nous essayons de comprendre les évolutions et cela va très vite ; les règles changent souvent. »


2016

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Le déploiement des opportunités offertes par le numérique, nécessite la gestion d’enjeux métiers, technologiques, humains et règlementaires

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01

02

03

04

Chaîne de valeur

Technologique

Humain

Règlementaire

« Le défi est d’être réactif ; le digital demande plus d’agilité.»

«Pour éviter « l’Ubérisation », il y a une nécessité à ce que le conseil soit apporté sur une plateforme créée par la coopérative et non un tiers extérieur. »

«Il existe un million de données, que faire avec? Les meilleurs sont ceux qui exécutent le mieux, pas ceux qui collectent le plus. »

« On demande aux entreprises et à leurs interlocuteurs d’être capables de communiquer digitalement. Il faut parler le même langage EDI pour communiquer. Ce langage commun est un challenge car, en 2016, il n’existe pas. »

« Le challenge, c’est les gens. Vous pouvez avoir le bénéfice du temps et être en avance mais la valeur ajoutée vient des personnes. La principale différenciation c’est les gens qui vont conduire le projet. »

« Il faut canaliser les énergies, intégrer les jeunes qui ont des réflexes et une culture rapide pour que les coopératives évoluent. La coopérative doit travailler dans un monde connecté pour répondre aux attentes de la nouvelle génération. »

« Le plus gros challenge est de rendre la donnée disponible et non prise en otage par des parties individuelles. »

«Les compagnies créant les objets connectés collectent les données et risquent de les utiliser. Nous considérons que l’agriculteur est le propriétaire de sa donnée et voulons lui laisser le choix de l’utiliser. »


2016

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De nouveaux modèles pourraient à terme modifier la chaîne de valeur des coopératives

• De nouveaux entrants viennent se positionner, notamment via des approches de désintermédiation et d’intermédiation :

◦ Nouveaux acteurs proposant aux agriculteurs d’acheter leurs intrants sur leur site internet

◦ Désintermédiation via des plateformes de vente en ligne des fournisseurs à destination directe des agriculteurs

◦ Intermédiation de start-up proposant des services dématérialisés comme des plateformes d’échange ou de conseil à partir des données des agriculteurs. La multiplication des applications et des sites internet permet déjà aux adhérents les plus digitaux de chercher les informations à l’extérieur de la coopérative.

• Par conséquent, la coopérative doit continuer à développer la valeur qu’elle apporte à ses adhérents, en exploitant elle-même ces nouvelles possibilités, et faire évoluer sa stratégie en conséquence

◦ Création de nouveaux services à destination des adhérents, comme la cartographie par drone

◦ Elaboration d’outils d’aide à la décision ou d’outils de décision, exploitant les données produites par les agriculteurs

◦ Dématérialisation de certaines fonctions pour simplifier le quotidien des agriculteurs comme les magasins de proximité présents en ligne ou la dématérialisation des formations

◦ Elaborations de plateformes collaboratives de conseil et d’échange avec les adhérents pour faciliter l’accès à l’information

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« Il va y avoir des joueurs qui seront comme des AirBnB de l’agriculture et qui n’auront pas de plateforme d’entreposage et créerons des plateformes d’ échange pour les agriculteurs. On est quand même chanceux que la règlementation nous donne un certain cadre. »

« Si les entreprises comme notre coopérative ne prennent pas le virage digital, les fabricants de produits vont aller directement vers les producteurs et nous allons perdre toute la personnalisation du service et l’intégration du conseil agronomique aux agriculteurs. Il faut être un acteur clé des outils digitaux et aider les agriculteurs à digérer leurs informations. »


2016

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Si les technologies ont largement progressé, la problématique liée à leur déploiement et leur usage effectif reste un enjeu clé pour la majorité des coopératives

L’architecture SI doit évoluer pour s’adapter à la transformation digitale des entreprises et la supporter :

• Transformation des architectures SI en plateformes d’intégration des données provenant de tous types de canaux (ressources, processus, mobile, etc.) ; urbanisation des SI

• Nécessité de mettre en place des plateformes « Big Data », le cas échéant partagées, afin de faire face à la volumétrie des données et aux besoins de traitement en quasi temps réel

• Coexistence du socle transactionnel supportant les processus cœur (achat, vente, finance) et de couches périphériques plus agiles

• Mise en place d’architectures orientée services (SOA), pour rapprocher le SI du métier et de plateformes API, pour faciliter l’interaction avec des tiers

Si les technologies disponibles sont pour certaines matures, leur exploitation effective reste bridée par une capacité d’analyse des données, qui reste perfectible (notamment sur les données agricoles) :

• Nécessité d’un historique de données de plusieurs campagnes (donc plusieurs années)

• Milieu complexe à apprécier

• Spécificités par filière

La transmission de données entre les différents outils reste également un facteur limitant :

• Fourniture des services en mode déconnecté (en cas d’absence de réseau)

• Gestion de l’interconnexion entre les différents objets / bases

Les partenariats et le travail à plusieurs sont un facteur clé de succès des initiatives

• Partenariats avec des « start-up » et des universités pour développer les innovations

• Création d’incubateurs internes et sollicitation de la communauté publique avec « l’Open Innovation »

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« On remarque qu’on devrait créer un incubateur avec les différentes initiatives présentes sur le marché. Aujourd’hui toutes les start-up qui ont des bonnes idées d’innovation en agriculture font affaire à des fonds financiers d’innovation mais leur projet meurt avant de l’opérationnaliser. On pense qu’on pourrait jouer un rôle de catalyseur des innovations grâce à nos relations avec les agriculteurs. »

Source : PwC Report–DSI Digital Ready


2016

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Au-delà de la technologie, l’une des principales difficultés identifiées porte sur la gestion des enjeux humains, par une gouvernance, des équipes et méthodes de travail adaptés

La gouvernance doit être adaptée, afin d’adresser au mieux des enjeux, par nature transverses, et nécessitant une forte réactivité

• Intégration du digital à la stratégie de l’entreprise en nommant un responsable dédié en charge de coordonner l’ensemble des initiatives, en appui de la Direction Générale

• Renforcement des collaborations entre la DSI et les autres fonctions del’entreprise : passage d’un modèle cloisonné à des équipes pluridisciplinaires combinant compétences techniques et fonctionnelles

• Décentralisation de l’exécution au sein d’équipes autonomes et responsabilisées

• Questionnement du rôle de la DSI vis-à-vis du digital : transformation nécessaire pour intégrer les nouveaux modes de fonctionnement de l’entreprise

Les compétences évoluent et de nouveaux rôles émergent

• Emergence de nouvelles fonctions propres au digital (scrum masters, cloud managers, data scientists, community managers, etc.)

• Intégration des générations digitales

Les modes de travail sont nouveaux, agiles, collaboratifs et décloisonnés

• Utilisation de méthodes agiles, ayant pour objectif de délivrer des solutions de façon incrémentale sous forme de sprint. L’approche est itérative et flexible, et encourage une réponse rapide aux demandes d’évolution

• Mise en place d’un esprit de collaboration entre les équipes en utilisant de nouveaux outils collaboratifs

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« Nous avons besoin de mettre les bonnes personnes, au bon endroit, avec les bonnes compétences pour faire bouger les choses. Cette évolution sera rapide avec la nouvelle génération. »

« La stratégie digitale au niveau de la coopérative n’est pas activée. Chaque BU gère son activation digitale et il n’y a pas de gouvernance centralisée. »

Source : PwC Report–DSI Digital Ready


2016

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La législation relative à la propriété des données est un sujet de préoccupation, mais pas de blocage ; l’enjeu est de démontrer la valeur ajoutée à partager les données

Il n’existe pas de législation homogène entre les pays sur les données agricoles :

• Un nouveau règlement européen sur la protection et la sécurité des données a été établi en avril 2016 pour renforcer les droits des citoyens et leur donner plus de contrôle sur leurs données personnelles. Cependant, ce règlement s’applique aux données personnelles et protège principalement les consommateurs.

• Les données générées par les animaux ou les champs ne sont pas inclues dans ce règlement. Actuellement, le propriétaire de la donnée reste le plus souvent celui qui la collecte (fabricants de tracteurs, robots de traite, etc.)

Un cadre juridique reste donc à créer, notamment en France, pour protéger les données, qui ont une forte valeur ajoutée une fois qu’elles sont exploitées. Il y a un enjeu pour l’Europe à se positionner car certains manufacturiers récoltent les données présentes sur leurs appareils et peuvent les utiliser.

Les agriculteurs ont bien compris cet enjeu et sont réticents à partager leurs données sans contrepartie. Pour autant, leur exploitation nécessite une certaine massification, donc un partage.

Les coopératives réalisent un travail pédagogique auprès de leurs adhérents pour leur démontrer en quoi et comment la valeur produite par leurs données sera à terme redistribuée.

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Source : CNIL

« Je vois des entreprises qui deviennent membre de notre association agricole qui ne sont pas des exploitations mais des petites start-up techno qui tentent de collecter de la donnée et de lancer un produit. »

« Les coopérateurs sont propriétaires de la coopérative et il est donc plus facile de demander aux coopérateurs de fournir de la donnée pour la coopérative. C’est aussi une question de transparence : à partir du moment ou toute cette démarche a comme but de créer de la valeur pour les associés coopérateurs, on peut investir la donnée dans les outils qui permettrons une meilleure productivité. »


2016

PwC

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2016

PwC 58

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Au sujet de cette étude

Les données utilisées dans cette étude s’appuient sur des entretiens réalisés auprès des coopératives.

L’objectif de ces échanges était d’obtenir des informations qualitatives et les notations de maturité présentées aux pages 28, 34, 41 et 46 sont une appréciation de PwC de la maturité des coopératives, en fonction de ces échanges et de notre vision des applications du digital au sein de ses coopératives

PwC France :

Philippe DavidAssocié [email protected]

Baptiste BannierDirecteur [email protected]

Emerence CroguennecConsultante [email protected]

PwC Canada :

Ramy SedraAssocié [email protected]


2016

PwC 59

4 Annexes


Nos autres publications


Du fait de notre organisation par secteur, nous disposons d’un réseau d’experts dont les compétences et connaissances sectorielles et métiers sont continuellement actualisées grâce aux recherches, analyses, études et publications réalisées par notre firme.

Panorama annuel sur le secteur Cartographie des fusions-acquisitions

Notre département Vins & Spiritueux

Nos études spécifiques (sucre, lait…)

Notre département Food Trust

Documents

Etat des lieux : les coopératives agricoles et le …...Source : Etude Agrinautes Agrisurfeurs 2015 réalisée par BVA et Tic-agri 0% 50% 100% Ordinateur Tablette Smartphone Matériel