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Etats de mal épileptiques DIU neuroréanimation
17 mars 2010
Dr NicolasEngrand
Fondation Rothschild25-29 rue Manin
75019 Paris
Communications scientifiquesCongrès 2005Congrès 2007 (EEG continu en réanimation)
www.mapar.org/
Janvier 2009
Neurologues cliniciens 5Neurologues électrophysiologistes
5Neurologues pédiatriques 1Urgentistes 2Réanimateurs médicaux 2Anesthésistes réanimateurs 2Réanimateurs pédiatriques 1
Conférence d’experts SRLF1 coordinateur, 2 organisateurs, 18 experts
Texte court : cotations entre 1 et 9moyenne 1 à 3 : désaccordmoyenne 3 à 6 : indécisionmoyenne 7 à 9 : accord
« fort » : intervalle de la médiane dans la zone concernée« faible » : intervalle de la médiane hors de
Réanimateurs médicaux 2
Réanimateurs pédiatriques 1
organisateurs
• Délai classique : 30 minutes (séquelles neuronales irréversibles sur des études expérimentales animales).mais :
- majorité des crises d’épilepsie ≤ 2 minutes.- entre 10 et 30 minutes : la moitié des crises ne cèdent pas spontanément- délai qui entraîne une surmortalité ≅ 60 minutes
- le pronostic n’est réellement touché que pour les EME convulsifs généralisés
• Définition opérationnelle (EME convulsifs généralisés) : crises continues ≥ 5 minutes, ou ≥ 2 crises successives sans récupération complète de la conscience sur une période d’au moins 5 minutes.
Lowenstein. Epilepsia 1999;40:120
EME : définition
EME : crises continues ou succession de crises sans amélioration de la conscience sur une période de 30 minutes.
(accord fort)EME tonicoclonique généralisé : crises continues ou subintrantes pendant au moins cinq minutes (définition opérationnelle).
(accord fort)
EME : Définition de la CFE
EME larvé : évolution d’un EME tonicoclonique généralisé non ou « mal »traité : atténuation, voire disparition des manifestations motrices chez un patientcomateux, mais persistance d’un EME électrique
(accord fort)Les crises sérielles avec récupération de la conscience antérieure entre les crises peuvent évoluer vers un état de mal mais ne rentrent pas dans la définition de celui-ci.
(accord fort)
Chez l’enfant, les définitions sont les mêmes. Mais l’état de conscience est très fluctuant, et d’autant plus difficile à apprécier que l’enfant est plus jeune.
(accord fort)
EME : Classification de la CFE
Classification opérationnelle
• EME avec pronostic vital engagé à court terme - EME convulsif généralisé tonicoclonique (d’emblée ou secondairement
généralisé)- EME larvé
• EME avec pronostic vital et/ou fonctionnel engagé à moyen terme- EME confusionnel partiel complexe- EME convulsif focal avec ou sans marche Bravais-Jacksonienne
• EME n’engageant pas le pronostic vital à court terme- EME convulsif généralisé myoclonique- EME absence- EME à symptomatologie élémentaire, sans rupture de contact
(hallucinations, aphasie . . .)- épilepsie partielle continue
Epidémiologie des EME
• Incidence EME : 10 à 41 / 100 000
• 2 Pics : jeunes enfants, âge > 60 ans
• 40 – 50 % des cas chez patient épileptique
• récidives : 6 à 13 % des cas
• le plus souvent partielles, secondairement généralisées
• durée moyenne 3,8 joursmais < 24h dans 50-75% des cas
• surestimation : états post-anoxiquessous-estimation : EME partiels
EME NC
EME : rappels physiopathologiquesGénération de l’activité épileptique
glutamate
NMDANa+
Ca+ dépolarisation
GABA
K+
Cl-repolarisation
1ères milisecondes
EME : physiopathologiePérennisation de l’activité épileptique
Systèmes excitateursSystèmes inhibiteurs
dépolarisations répétéeshypersynchronisation
(facteur déclenchant)
PROPAGATION et ENTRETIEN de la crise
Astrocytes : - modulation du système GABA- fonction métabolique (recaptage
K+, glutamate)
C. microgliales : réaction inflammatoire et immunitaire locales
acides aminés excitateursrcp NMDA post-synaptiques
substance P, neurokinines
GABA (chgt de ssu)rcp A1 adénosinesomatostatine, neuropeptide Y
Secondes et minutes suivantes
Pérennisation de l’activité épileptique
Minutes et heures suivantes
Wasterlain. Epilepsia 2008;49(Suppl 9):63-73Meldrum. Epilepsia 2007;48(Suppl 8):33-34
- activation de gènes d’expression précoce
- déficit énergétique
- lésions neuronales
Heures et jours (semaines)suivants
- mort neuronale retardée (excitotoxicité, apoptose)
- activation de gènes d’expression tardive
- « sprouting »et réorganisation des circuits neuronaux (épileptogenès
Hyperadrénergie
HTATachycardieTroubles du rythme
Hyperventilation Hyperglycémie
Altération des mécanismes d’homéostasie
PA, voire collapsus Apnée, hypoxieHTAPOAP, Tako Tsubo
RhabdomyolyseAcidose lactiqueTubulopathieHypoglycémie
T0
T30’
Retentissement systémique de l’EME2 phases à distinguer
métabolisme cérébral
épilepsieDécouplage métabolique :
déséquilibre apport / besoin
apports sanguin et O2
Souffrance neuronale
Hypoxie, hypotension
Œdème cérébral HTIC (TC, hématome…)
Excito-toxicité
Retentissement systémique de l’EMERôle dans la souffrance cérébrale
Souffrance cérébrale secondaireAutres paramètres
Ingvar. Acta Neurol Scand 1983;68:129-44Pereira. J Cereb Blood Flow Metab. 2002;22:196-205
Tolérance de la durée de l’EME chez le jeune enfant
• Rôle de : - la durée de l’EME- la présence de convulsions- l’hyperthermie- contexte d’inflammation
• Oedème cérébral : - spécifique à l’EME : modéré- importance du contexte (« ACSOS »)
Fountain. J Clin Neurophysiol 1995;12:326-42Sankar. Epilepsia 2007;48(suppl 8):16-8
Vespa y. J Neurosurg1998;89:971-82
Diagnostic EEG des EMEQuand ?
Le traitement d’un EME dont le diagnostic est évident doit débuter sans attendre l’EEG.
(accord fort)
Un EEG en urgence est indiqué :
- dans les EME convulsifs généralisés sans en retarder la prise en charge thérapeutique initiale
(accord fort)- en cas de suspicion d’EME non convulsif à expression confusionnelle
(accord fort)- en cas de doute persistant sur un pseudo état de mal
(accord faible)
Tout patient hospitalisé pour un EME doit bénéficier d’un EEG le plus tôt possible
(accord fort)
Celui-ci devrait idéalement être disponible 24 h/24 pour le diagnostic et le suivi des formes graves.
(accord fort)
Définition EEG d’une activité épileptique
Il n’y a pas de critère simple pour définir électriquement une crise d’épilepsie. Dans les études portant sur les EME, les critères EEG sont rarement présentés et des extraits EEG rarement montrés.
EME électrique : activité critique continue ou répétée ≥ 30 minutes
Activité épileptique
- rythmique : répétition des figures en « décharges » de façon continue(périodiques : répétition discontinue des figures, séparées par un intervallede temps (quasi)-constant)
- spécifiques : décharges de pointes, pointes-ondes, polypointes, polypointes-ondesou - non spécifiques : activité rythmique à fréquence variable (de ondes amples à 1 Hz,
jusqu’à des activités rythmiques à plus de 30 Hz, de bas voltage).
- permanentesou - sérielles voire subintrantes (récupération d’un rythme de fond entre les crises)
- décharges régulières (plutôt EME généralisés) ou - irrégulières (plutôt EME partiels) : variation de fréquence, d’amplitude, de topographie.
CFE EME . Navarro. Réanimation (2009) 18, 33-
• Décharges rythmiques (continues)spécifiques (pointes ondes)permanentes
• Propagation de la région temporale ghe, aux régions centrale et pariétale ghe
Etat de mal confusionnel
Décharges rythmiques (continues)spécifiques (pointes ondes)alternant avec des suppressions (pento)
CFE EME . Navarro. Réanimation (2009) 18, 33-
Etat de mal tonico-clonique
PseudoperiodicLateralizedEpileptiformDischarges
(méningo-encéphaliteherpétique)
CFE EME . Navarro. Réanimation (2009) 18, 33-
Décharges périodiques (discontinues)amples et lentesunilatérales (temp ghe)
Pas de figure épileptique
Non épileptiques
Non modifiées par les BZD
Etiologies- AIC- encéphalite herpétique- EME larvé (stade ultime)- encéphalopathie post-anoxique
Burst suppression(bouffées suppressions)
Bouffées périodiques (discontinues)ondes amples et lentes + rythmes + rapidesdiffuses
Entrecoupées de tracé quasi-nul
CFE EME . Navarro. Réanimation (2009) 18, 33-
Etiologies- barbituriques- hypothermie ≤ 22 °C- coma post-anoxique- souffrance cérébrale majeure
- Non épileptique lps- EME larvé, stade ultime(si burst = décharge rythmique)
Diagnostic différentiel des EME
Pseudo-état de mal d’origine psychogène« pseudo-crises »
• Terrain : - jeunes femmes (60-80%)- parfois hommes > 55 ans, ATCD médicaux ++- « ambiance psychiatrique » (hystérie, retard mental…)- facteur déclenchant (stress)
patient épileptique 20-40% des cas (ttt efficace)
• Epidémio : - fréquent : 10-40 % des patients explorés en épileptologie- nbx séjours en réa (complications+++)
(accord fort)
Δ - Ne répondent pas au TAE- Risquent d’être traités comme des EMER
Δ - Ne répondent pas au TAE- Risquent d’être traités comme des EMER
Eléments cliniques en faveur :
- en présence de témoins- fermeture des yeux (Se 96%, Sp 98%), résistance à l’ouverture des yeux,
évitement du regard lors de la rotation de la tête- mouvements amples, désorganisés, exubérants, sans systématisation neuro,
trop régulier, touchant le tronc- absence de phase tonique- contact possible avec le patient, ROS- bonne tolérance des doses élevées de BZD- absence de confusion post critique- absence de désaturation artérielle pendant les crises- pas traumatisme, de chute de langue ni de perte d’urine
Diagnostic différentiel des EMEPseudo-état de mal d’origine psychogène
En cas de doute diagnostique, l’EEG (idéalement couplé à un enregistrement vidéo) est utile pour distinguer un EME d’un pseudo état de mal (accord faible)
Diagnostic différentiel des EMEEncéphalopathie postanoxique
• Après un ACR réanimé
• Absence de réveil à la désédation
• Myoclonies : - fréquentes- non épileptiques - lps réflexes (stimulations sonore, visuelle, nociceptive..)- parfois persistantes après réveil (Lance Adams)
• Pas de traitement anti-épileptique
• Burst suppressions de périodicité régulière, ou PLEDs (bouffées rapprochées)
Diag différentiel : médicamenteuse (barbituriques) • Parfois pointes ondes périodiques, ou ondes triphasiques
Encéphalopathie postanoxique
CFE EME . Gélisse. Réanimation (2009) 18, 99-105
Encéphalopathie postanoxique
•Δ paroxysmes indépendants des myoclonies
• Crises épileptiques : - < 10 % comas postanoxiques- paroxysmes contemporains des myoclonies
• Intérêt de l’EEG couplé vidéo
Diagnostic différentiel des EMEEncéphalopathies métaboliques
• Clinique variable :- trouble de conscience ±
profond- myoclonies- troubles végétatifs
• Diagnostic : anamnèse, biologie
• Etiologies : - insuffisance rénale- hyperammoniémie- hNa, hCa, hMg, hGie- IRs sévère- toxiques : valproate
propofolcéfépimelithium, bismuth…
Encéphalopathie métabolique : ondes lentes triphasiques
CFE EME . Gélisse. Réanimation (2009) 18, 99-105
Etiologies des EME
Etiologies Fréquence relativeSous-dosage de médicaments anti-épileptiques 34 %séquelle lésion cérébrale (AVC 80 % cas) 24 %AVC < 7 jours (AIC, HIP, thrombophlébite cérébrale)
22 %Troubles métaboliques 15 %Sevrage ou intoxication alcoolique aiguë 13 %
Tumeur cérébrale (primitive ou secondaire) 7 %
Infection hors SNC 7 %
Méningites, encéphalites 3 %
Traumatisme crânien 3 %
Médicament (intolérance, surdosage, sevrage), toxique
3 %
Indéterminée 3 à 10 %
DeLorenzo. Neurology 1996;46:1029-35Chin Lancet 2006;368:222-9
Adultes
Enfants
Imagerie en urgenceEME inaugural
• Scanner cérébral sans ± avec PdC ou IRM
si - signes de localisation (accord fort)- crise initiale partielle (clinique et électrique) (accord faible)- notion de traumatisme crânien (accord fort)- notion de néoplasie (accord fort)- notion d’immunodépression (VIH, corticothérapie. . .) (accord fort)- cause demeurant obscure (accord fort)
- nécessité de PL (accord fort)
• Ponction lombaire si :- contexte infectieux (fièvre…)- immunodépression (VIH, corticoïde)- recherche étiologique négative (accord
fort)
• Sans retarder le traitement anti-infectieux (accord fort)
Enquête étiologique négative < 10 % des cas
(accord fort)
pléiocytose modérée 15-20 % des cas, hors infection
Ponction lombaireEME inaugural
EME fébriles de l’enfant : PL recommandée (18 % de méningites bactériennes)Chin. Arch Dis Child 2005 ; 90 :66-69
Démarche étiologique devant un EMEEpileptique connu
2 éléments importants :
- Dosage plasmatique du traitement habituel
- Attention en cas de modification des crises, traumatisme
Prise en charge pré hospitalière
• La prise en charge symptomatique de l’EME convulsif généralisé est une urgence. Elle nécessite, en préhospitalier, l’intervention d’une équipe médicale d’urgence.• L’hospitalisation est systématique. • Le transfert en réanimation est indiqué en cas de persistance des crises, du trouble de la vigilance ou de défaillances associées.
(accord fort)
Dans tous les cas, le contrôle des facteurs d’agression cérébrale est impératif, ce d’autant que l’EME est consécutif à des lésions cérébrales aiguës.
(accord fort)
En cas d’hypertension intracrânienne potentielle ou avérée (traumatisme crânien, pathologie cérébrale vasculaire, infectieuses, tumorale. . .), l’EME est considérécomme un véritable facteur d’agression secondaire susceptible d’aggraver l’hypertension intracrânienne
(accord fort)
Prise en charge pré hospitalièreRéanimation respiratoire
• Indications d’intubation : - recours à des agents anesthésiques- détresse respiratoire aiguë- altération profonde et prolongée de la vigilance, malgré l’arrêt des
convulsionsEME réfractaire aux après un délai de PEC de 30 à 60 min (QS)
(accord fort)
En préhospitalier, la sécurité du transport autorise un délai plus court derecours à la ventilation mécanique (accord faible)
VNI non indiquée (atteinte des VAS)
Urgentistes :
Indications larges
Neurologues :
évaluation clinique
Intubation / ventilation
Induction anesthésique / sédation
L’induction anesthésique à séquence rapide est recommandée. • L’utilisation de succinylcholine est recommandée. • Les curares de longue durée d’action doivent être évités. • Le thiopental, le propofol, ou l’étomidate peuvent être utilisés comme agent d’induction.
(accord fort)
L’entretien d’une sédation est souvent nécessaire en préhospitalier. • Le midazolam est recommandé et l’adjonction d’un morphinomimétique est utile. • Les curares de longue durée d’action doivent être évités afin de ne pas masquer des convulsions.
(accord fort)
2 situations
EME de cause médicale :
Évaluation précoce > sédation lourde
Agression neuro grave :
EME = ACSOS
Température / lésions neuronales
• Hyperthermie :- aggrave les lésions neuronales secondaires à l’EME
Lundgren. Exp Brain Res. 1994;99:43-5- favorise le processus épileptogène
Liu Z. Brain Res. 1993;631:51-8- peut majorer une hypertension intracrânienne
• Hypothermie- neuroprotectrice expérimentalement
Lundgren. Exp Brain Res. 1994;99:43-55Liu Z. Brain Res. 1993;631:51-8
- potentialise les BZD expérimentalementSchmitt Neurobiol Dis. 2006 Sep;23(3):689-
96. - aucune confirmation en pratique clinique.
Contrôle de la GlycémieHypoglycémie
Le monitorage et le contrôle de la glycémie (en prévenant tout épisode d’hypoglycémie)est systématique.
(accord fort)
• Contexte de l’hypoglycémie - cause de l’EME ?- secondaire (EME tardif)
• Risques- aggravation ou induction de lésions neuronales sévères- pérennisation de l’activité comitiale- par libération excessive d’AAE dans la fente synaptique
Auer. Metab Brain Dis 2004;19:169-75
• Correction en urgence
(texte long)
Contrôle de la GlycémieHyperglycémie
• Hyperglycémie- fréquente dans d’EME- expérimentalement : aggravation de l’acidose cérébrale et des lésions
cérébrales consécutives à l’EME. Tomlinson. Epilepsy Res 1993;14:123-37
• Chez l’homme, pas d’argument direct mais :- autres situations d’agressions aiguës (ACR, AIC, TC…)- arguments physiopathologiques (hyperactivation cascade
excitotoxique, acidose lactique tissulaire, RLO. . .)
« maintenir dans une fourchette de valeurs aussi physiologique que possible, grâce à un protocole clinique de surveillance de la glycémie capillaire et d’administration d’insuline »
(texte long)
Neuroprotection
Aucune molécule à visée neuroprotectrice ne peut être recommandée actuellement
(accord fort)
• Neuroprotection dans l’EME : - prévention de la mort neuronale- préservation des circuits neuronaux (chronicisation de l’épilepsie,
dégradation des fonctions cognitives)objectifs contradictoires
• Efficacité expérimentale : - érythropoiétine- valproate de sodium- topiramate- antagonistes des récepteurs du glutamate- agonistes GABAergiques (BZD, imidazenil)…- rôle des astrocytes
• Cliniquement : aucune preuve
Interruption précoce de l’EMEWalker M. Epilepsia 2007;48:66-8
Prise en charge spécifique de l’EMELes molécules
GABA
K+
Cl-repolarisation
Inhibiteur rcp gluttopiramate
Agonistes GABAbenzodiazépinesbarbituriques
Stabilisateurs de membranephénytoinevalproate de Nacarbamazépine
Duncan, Lancet 2006;367:1087-100
glutamate
NMDANa+
Ca+ dépolarisation
Alldredge, NEJM 2001;345:631-7
- Traitement pré-hospitalier
- 205 EME (crise ≥ 5 min)
- 3 groupes : diazépam 5 mglorazépam 2 mg ± 1 réinjectionplacébo
- randomisés, double aveugle
Quelle benzodiazépine ?
EME à l’arrivée à l’hôpital
LZP : 41 %
DZP : 57 %
Placébo : 79 %
arrivéehôpital
Alldredge, NEJM 2001;345:631-7
Quelle benzodiazépine ?
délai d’action durée d’action demi-vie d’élimination
DIAZEPAM 1 à 3 min 15 à 20 min 20 à 40 h
CLONAZEPAM 1 à 3 min 6 à 8 h 26 à 42 h
LORAZEPAM < 5 min 6 à 12 h 15 h
MIDAZOLAM < 1 à 1,5 min 15 min à 4 h 1,3 à 3,5 h
Liposolubilité importante : - grand volume de distribution- demi-vie contextuelle
Safety and efficacy of buccal midazolam versus rectal diazepam for emergency treatment of seizures in children. A randomised controlled trial.
Mc Intyre, Lancet 2005;366:205-10
- 4 centres hospitaliers
- 219 crises tonico cloniques aux urgences, chez 177 enfants de 6 mois à 15 ans
- MDZ buccal, # 0,5 mg/kg (2,5 à 10 mg, entre la joue et la gencive)vs
DZP rectal, # 0,5 mg/kg (2,5 à 10 mg)
- exclusion : enfants perfusés (lorazépam)cessation crise pré-hospitalier
- objectif : cessation de la crise < 10 min, sans récurrence < 1 het sans dépression respiratoire
MDZ buccal# 0,5 mg/kg
(2,5 à 10 mg)
DZP rectal# 0,5 mg/kg
(2,5 à 10 mg)p
n 109 110Cessation
crises 56 % 27 % < 0,05 %
Durée crises 8 min 15 min < 0,05 %Nécessitélorazépam
(EME)33 % 57 % < 0,05 %
Dépression respiratoire 5 % 6 % NS
récurrences 14 % 33 % < 0,05 %
Mc Intyre, Lancet 2005;366:205-10
Treiman, NEJM 1998;339:792-8
A comparison of four treatmentsfor generalized convulsive status epilepticus
• 16 centres5 ansRandomisée double aveugleEME généralisé, n = 570
• 4 traitements :diazépam 0,15 mg/kg puis phénytoïne 18 mg/kglorazépam 0,1 mg/kgphénobarbital 15 mg/kgphénytoïne 18 mg/kg
• Objectif : cessation crise clinique et électrique < 20 min, et persistant > 40 min
convulsifsn = 384
(3/4)
non convulsifsn = 134
(1/4)ATCD comitialité 54 % 25 %
patho neuro chroniquepatho neuro aiguëdétresse vitale
ACR
70 %27 %32 %6 %
34 %37 %57 %38 %
délai avant traitement 2,8 h 5,8 h
n = 518
*
*
*
Treiman, NEJM 1998;339:792-8
convulsifsn = 384
non convulsifsn = 134
mortalité 27 % 65 %
sortis hôpital 50 % 9 %
Pronostic à J 30
Treiman, NEJM 1998;339:792-8
Groupe EME convulsif
Efficacité traitement 1ère intention : 56 %
2è 7 %3è 2,3
%
Treiman, NEJM 1998;339:792-8Bleck, Curr Opin Crit Care 2005;11:117-20
EME tonico-clonique généralisé
< 30 min ≥ 30 minutes
clonazépam 0,015 mg/kg
clonazépam 0,015 mg/kg+ (fos)phénytoine 20 mg/kg
clonazépam 0,015 mg/kg+ phénobarbital 15 mg/kg
convulsions ≥ 5 min
convulsions ≥ 30 minaprès début(fos)phénytoine
phénobarbital 15 mg/kg
convulsions ≥ 20 minaprès débutphénobarbital
Anesthésie générale
convulsions ≥ 20 minaprès débutphénobarbital
et :- durée totale EME < 60 min- faible proba de lésion cérébrale- pas d’ACSOS- pas d’EME larvé
(fos)phénytoine 20 mg/kg
convulsions ≥ 30 minaprès début (fos)phénytoine
ou
sinon
clonazépam 0,015 mg/kg+ (fos)phénytoine 20 mg/kg
clonazépam 0,015 mg/kg+ phénobarbital 15 mg/kg
clonazépam 0,015 mg/kg
convulsions ≥ 5 min
convulsions ≥ 30 minaprès début(fos)phénytoine
convulsions ≥ 20 minaprès débutphénobarbital
Anesthésie générale
Prise en charge spécifique de l’EMEPhénobarbital / (fos)phénytoine ?
Phénobarbital (15mg/kg) (fos)phénytoine (20 mg/kg)Intérêts : - efficacité
- rapidité d’action (20 min)Intérêts : - efficacité
- non dépresseur central
Inconvénients : - dépression vigilance et respiratoire - CI : IRs sévère
Inconvénients :- troubles de conduction,
dépresseurmyocardique
- délai d’action
• Fosphénytoine (pH 9) vs phénytoine (pH 12) ?- meilleure tolérance veineuse, et compatibilité avec autres médicaments- ne nécessite pas de VVP de gros calibre ou de VVC
Mais : - autant de complications C/V- même délai d’action in fine (30 min)- posologies compliquées- + chère
Limdi Neurology, 2005 ; 64 : 353-5
63 EME adultes , utilisation du VPA, en 1ère, 2è, 3è, 4è, 5è intentionDose moyenne = 31 mg/kg
% efficacité(cessation crise < 12h)
Efficacité globale = 63 %
Place du valproate de Na ?
Place du valproate de Na ?
• 40 enfants, étude randomiséeValproate : 80 % succès, en 5 min, pas d’IVM, pas d’hPADZP : 85 % succès, en 17 min, 60 % IVM, 50 % hPA
Mehta. J Child Neurol. 2007;22:1191-7
• 100 patients EMER (rst aux BZD), étude randomiséeValproate : 88 % succèsPhénytoine : 84 % succès récurrences et effets II : idem
Agarwal. Seizure. 2007;16:527-32
• 68 patients EME rst aux BZD, étude randomiséeValproate : 66 % succès en 1ère intention 79 % succès en 2è intention (EMER)Phénytoine : 42 % succès 25 %
Misra. Neurology. 2006;67:340-2
Place du valproate de Na ?
• Pas d’AMM dans l’EME
• Alternative à la phénytoine ou au phénobarbital en cas de CI (accord fort)
• Alternative à l’AG lorsque celle-ci est déraisonnable (limitation de soins)(accord fort)
• Intérêt en cas de EME par sevrage au valproate (accord fort)
• forte dose : 25 mg/kg (charge), puis 1 à 4 mg/kg/h
• Surveiller la concentration sanguine (accord fort)
• Contre-indiqué en cas d’hépatopathie
Relais médicamenteuxAprès contrôle de l’EME
- Benzodiazépines par voie entérale ou parentérale discontinueclobazam 5 à 10 mg x 3
ou clonazépam : 1 à 2 mg x 3
- Ce relais doit être immédiat si l’EME a été contrôlé par une seule dose de diazépam ou de midazolam en raison du risque de récidive à court terme
(accord fort)
- Adaptation du traitement de fond : avis spécialisé. Le phénobarbital devrait être évité au long cours
(accord faible)
EME réfractaireDéfinition / diagnostic
• Absence de définition consensuelle (accord fort)
• Résistance à au moins deux médicaments antiépileptiques différents administrésà posologie adaptée (accord fort)
• Intubation ventilation après une séquence benzodiazépine + autre médicament antiépileptique incomplète ≠ EME réfractaireLe traitement devra être complété avant de les traiter comme tel
(accord fort)• Vérifier les concentrations sanguines des AE
• Reconsidérer les diag différentiels avant de retenir le diag d’EMER (coma post-anoxique, pseudo-crises…)
(accord fort)
EME réfractaireObjectifs• Anesthésie générale, avec ventilation mécanique
Maintenir les traitements AE (relais)
• Objectif minimal : suppression des crises cliniques et électriques(accord fort)
• Profondeur optimale non certaine- seule suppression des crises- burst-suppression- ou tracé isoélectrique ? (accord fort)
• Proposition de la CFE : burst-suppression pendant 12 à 24 heures
sevrage progressif sur 12 à 24 heures + surveillance EEG
Contrôle de l’EME reprise de l’EME
reprise de l’AG (le même ou changement)
• La poursuite du traitement même après plusieurs semaines d’EME réfractaire, est justifiée tant qu’il n’y a pas d’argument qui atteste d’une atteinte irréversible du cerveau
(accord fort)
EME réfractaireAgents anesthésiques
Pentothal Propofol midazolamIntérêts - AG de référence
- burst suppression-Burst suppression- demi-vie courte
- tolérance hémodynamique- maniabilité
inconvénients - tolérance hémodynamique- thésaurisation tissulaire +++-immunosuppression
- tolérance hémodynamique- Synd de perf du ppfDosage biquotidien : lactates, TG, CPK
- tachyphylaxie- besoin de fortes doses
Stecker, 1998 n Apache II efficacité délai mortalité
Propofol1-2 mg/kg
puis 1-15 mg/kg/h
8 63 % 2,6 min 88 %
Pentotal10-30 mg/kg
puis 1-10 mg/kg/h
8 82 % 123 min 50 %
Inclusion : EME > 2 heures, échec LZP + PHE ou phénobarbitalEfficacité : cessation clinique et électrique des crises, burst suppression
propofol1-3 mg/kg
puis 1-10 mg/kg/h
14 64 % 57 %
midazolam0,03-0,15 mg/kg
puis 0,05-0,8 mg/kg/h
6 67 % 17 %
Prasad, 2001
27 ± 5
21 ± 7
Agents anesthésiques
EME réfractaireDernières alternatives
• Association des AG
• Topiramate
• Lévétiracétam
• Kétamine (attention PIC)
• Halogénés (accord fort)
• Valproate
EME réfractairePronostic
• Mortalité des EME (J 30) - est mieux étudiée que la morbidité- comprise entre 8 et 39 % des cas - principalement déterminée par l’étiologie- la qualité de la prise en charge améliore le pronostic (accord
fort)
• Pronostic fonctionnel : séquelles motrices, cognitives, apparition ou aggravation d’une maladie épileptique)
- difficile à déterminer- dépend des facteurs étiologiques sous-jacents et des complications liées à la prise en
charge (accord fort)
• Trois principaux déterminants du pronostic (vital et fonctionnel) d’un EME (adulte et enfant)
- âge- sa cause- sa durée (accord
fort)
• Par rapport à des crises épileptiques inaugurales, un EME de novo augmente le risque de développer une épilepsie (accord
CONCLUSIONSDonnées essentielles• Avis d’experts >>> études scientifiques
• Définition opérationnelle : prise en compte de l’EME + précoce (5 minutes)
• Tableaux extrêmement hétérogènes : cliniques, étiologiques et donc pronostiques
• Importance des mesures non spécifiques
• Importance d’un protocole pré-établi
• Stratégie spécifique :- stratification à > ou < ½ heure- possibilité de cross over
• Ce qui est récent mais peu pris en comte par la CFE : - Intérêt du valproate (enfant compris)- EMER + précoce- Intérêt du midazolam dans l’EME et l’EMER- Risque du propofol
• Enfants : particularités étiologiques, mais PEC comparables