ETUDE CYTOBACTERIOLOGIQUE DU PUS 1- · PDF file1- Généralités sur la genèse d’un pus – principales localisations – Les germes en cause La formation d’un pus est un des

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  • 1- Gnralits sur la gense dun pus principales localisations Les

    germes en cause

    La formation dun pus est un des signes les plus caractristiques dune infection. Le pus est

    constitu de cellules activit phagocytaire (en gnral des polynuclaires neutrophiles altrs) et

    de bactries (pas toujours trs nombreuses lexamen direct). Les cellules en activit

    phagocytaire sont attires au foyer infectieux par diverses substances constitutives de la paroi des

    bactries : la murine joue le rle le plus actif, mais dautres polysaccharides possdent, un

    degr moindre, cette proprit. Les germes dont la paroi est la plus riche en murine

    (Staphylocoques, Streptocoques) attirent massivement les polynuclaires, le pus est alors

    abondant : ces germes sont dits pyognes. Les phagocytes subissent ensuite, au foyer infectieux,

    certaines dgradations dues laction de substances scrtes par les bactries (leucocidines).

    Il se forme du pus au cours dinfections urinaires, respiratoires, mninges, gnitales et mme

    intestinales. Il est alors retrouv dans les urines, les expectorations, le liquide cphalorachidien,

    les prlvements gnitaux, les selles.

    1.1. Les pus ORL

    Pus oculaires

    Ils proviennent dinfections de la conjonctivite, de la corne, du canal lacrymal.

    Les germes isols sont :

    Souvent : Streptococcus pneumoniae, Haemophilus, Streptocoques des groupes

    A, C, G, B

    Plus rarement : Entrobactries (Kebsiella), Pseudomonas

    Spcifique des infections oculaires : Moraxella lacunata

    Pus de sinusites

    Staphylococcus aureus

    Streptocoques

    Bactries anarobies de la flore de Veillon

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    ETUDE CYTOBACTERIOLOGIQUE DU PUS

  • Pus doreille

    Ils accompagnent linflammation du conduit auditif au cours des otites externes. Les agents

    tiologiques sont les mme que pour lil, sauf Moraxela lacunata trs rare au niveau de loreille.

    1.2. Les pus cutans

    Infection bactries pyognes

    Staphylococcus aureus et les Streptocoques du groupe A se partagent la majorit des infections

    cutanes. Les lsions bulleuses de limptigo, les infections des folliculites infectieuses est le

    furoncle. Un anthrax provient de la runion de plusieurs furoncles.

    Streptococcus pyognes (groupe A) est responsable de la plupart des lsions croteuses de

    limptigo et des lsions purulentes daspect gangreneux.

    Infections de plaies

    Une plaie se forme lorsque le revtement cutan ou muqueux est altr sur une plus ou moins

    grande surface. Cette altration constitue dj en elle mme un facteur favorisant linfection.

    Dautres conditions de milieu sont, cependant, propices au dveloppement de bactries. Ainsi, la

    formation dune plaie saccompagne de saignement et donc de la constitution de caillots ; dautre

    part, les cellules les plus superficielles sont ncroses. Les produits de cette ncrose, les caillots

    eux-mmes, forment autant de substrats utilisables par les bactries.

    Le dveloppement microbien ne sera pourtant durable que si les dfenses de lorganisme

    sont diminues : une infection de plaie sinstallera et persistera facilement sur des plaies de

    grands brls ou daccidents de la route dont les rsistances linfection sont plus ou moins

    perturbs, en particulier du fait dune diminution de lirrigation et de loxygnation des tissus

    lss.

    On explique ainsi que les germes isols des prlvements de plaie appartiennent presque

    toujours lenvironnement immdiat de la lsion : Staphylocoques, Entrobactries (E.coli,

    Proteus), Pseudomonas mais aussi Streptocoques. En milieu hospitalier, les germes

    multirsistants jouent le rle essentiel.

    1.3. Suppurations abdominales Autres localisations viscrales

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  • Elles peuvent apparatre la suite dune opration chirurgicale de labdomen. Les bactries de

    la flore intestinale sont lorigine de ces complications. On retrouve presque toujours dans une

    suppuration abdominale une association de plusieurs bactries dont une au moins est anarobie.

    Le tandem E.coli, Bactriodes fragilis est le plus usuel dans ces prlvements mais on peut

    rencontrer aussi dautres bactries anarobies (Clostridium Streptopeptococcus) ou dautres

    bactries arobies (Klebsiella, Proteus) ou encore lassociation de plusieurs germes anarobies.

    Les abcs hpatiques splniques sont peupls, lorigine, partir dun abcs abdominal. Les

    associations y sont encore frquentes (50%).

    1.4. Abcs du cerveau

    On recherche surtout les germes anarobies.

    2. Les tapes de lexamen cytobactriologique dun pus

    2.1. Prlvement et examen macroscopique

    Le problme est diffrent selon que le pus collect provient dun abcs ferm, sans relation avec

    le milieu extrieur ou dun abcs ouvert en communication permanente ou temporaire avec

    lextrieur. Dans le premier cas, le prlvement se fait en gnral la seringue aprs dsinfection de

    la peau ; il est ensuite transvas dans un tube strile. Dans lautre cas, la plaie est dsinfecte et

    dbarrasse des dbris et scrtions qui la recouvrent. Lorsque le choix est possible, le prlvement

    la pipette Pasteur ou lanse est prfr usage de lcouvillon.

    Certaines localisations posent des problmes particuliers : dans le cas dinfection dune

    plaie par exemple, lusage de la glose count tact (bioMrieux) semble prfrable la mise en

    uvre des techniques de prlvements habituelles. Cette pratique permet en effet raliser

    prlvement et mise en culture en un seul temps, donc de limiter les risque de contamination. La

    suppression du dlai sparant le prlvement de lensemencement est, de plus, favorable ou

    fragilis.

    Autres cas particuliers : ceux des abcs du cerveau, des infections osseuses (ce sont ici des

    biopsies qui sont envoyes au laboratoire).

    Remarquons, enfin, que dans le cas dune infection oculaire, il ny a gure dautre solution que

    de prlever avec un couvillon strile imbib de bouillon nutritif.

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  • Lorsquun prlvement est assez abondant, lexamen macroscopique peut fournir des

    renseignements intressants : lodeur nausabonde des pus anarobies, laspect granuleux, mal

    li, des pus streptocoques, les pus crmeux Staphylocoques ou Pneumocoques sont des

    lments dorientation dont il faut tenir compte.

    2.2.Examen microscopique

    Deux colorations sont indispensables : la coloration de GRAM pour orienter la flore, celle au

    bleu de mthylne pour observer et dcrire la cytologie. Lexamen direct a donc une forte valeur

    pour le choix des milieux disolement1.

    On notera :

    la prsence ou labsence de bactries (une ou plusieurs espces)

    leur morphologie

    leur position intra ou extracellulaire

    en cas de pus polymicrobien, lespce dominante

    leur abondance

    Lexamen cytologique consiste apprcier le degr de daltration et le nombre des

    polynuclaires neutrophiles et, ventuellement, la prsence dautres cellules.

    Devant un pus amicrobien et / ou si la cytologie rvle une majorit de lymphocytes, la

    recherche des Mycobactries simpose. Une coloration de Ziehl sera alors ncessaire.

    2.3.Cultures

    2.3.1. Choix des milieux

    Les milieux disolement les plus appropris la reprise des germes observs lexamen direct

    sont ensemencs, lorientation microscopique guidant le choix de ces milieux. On inocule aussi un

    bouillon thioglycolate.

    En labsence dindications fournies par lexamen direct, on peut ensemencer :

    une glose chocolat incube sous CO2,

    une glose lactose au pourpre de bromocrsol,1 Certaines prparations sont cependant trs pauvres en germes. Cela rend alors lorientation trs difficile, parfois impossible.

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  • deux gloses Columbia au sang dont une incube en anarobiose, un bouillon

    de Rosenow ou thioglycolate.

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