2
78 Cah. Nutr. Diét., 39, 1, 2004 congrès de la Société Française de Nutrition, Clermont 2003 une phosphorylation, de même qu’une régulation des taux d’expression des transporteurs potentiels ne sont pas à exclure. Métabolisme intestinal des lipides : influence du sexe A. Morise (1) , P. Weill (2) , E. Fénart (3) , D. Hermier (1) (1) Physiologie de la Nutrition, Université Paris XI, 91405 Orsay, (2) Valorex, La Messayais, 35210 Combourtillé, (3) ONIDOL, 75008 Paris, France. Chez le hamster, l’effet hypolipémiant de l’acide -linolénique (18 :3n-3, ALA) est plus marqué chez les mâles (M) que chez les femelles (F) (Morise et al, 2001, Congrès commun AFERO, AFN & SNDLF « Nutrition-Obésité 2001 », Paris). Pour évaluer le rôle des processus de digestion/absorption sur ces différences, des hamsters M (n = 18) et F (n = 18) adultes ont reçu pendant 7 semaines un régime (lipides : 17 %) riche en acides gras saturés (AGS, base : beurre, B) ou en ALA (base : huile de lin, L). Les fèces ont été recueillies sur les 2 dernières semaines, et la bile a été prélevée au bout des 7 semaines, pour analyse des lipides et des AG. Avec les 2 régimes, les fèces sont enrichies en AGS et appauvries en acide oléïque (18 :1n-9, OL), linoléïque (18 :2n-6, LA) et ALA : ceci traduit une digestibilité différente pour chaque groupe d’AG. En effet, tous groupes confondus (n = 36), l’absorp- tion apparente de chaque AG est très élevée ( ± 99 % ), mais croît avec le degré d’insaturation : AGS < OL = LA < ALA (P < 0,05). Des différences existent entre groupes (n = 9, P < 0,05). Effet du sexe : les AGPI sont moins bien absorbés chez les M (99,6 et 99,8 pour LA et ALA respectivement) que chez les F (99,7 et 99,8). Effet du régime : avec le régime B, les AGS sont mieux absorbés (99,1 vs 98,7 pour le régime L), et l’ALA est moins bien absorbé (99,7 vs 99,8 pour le régime L). En parallèle, les concentrations biliaires de cholestérol et phospholipides sont affectées par le sexe (M>F) et par le régime (L>B). Celle des acides biliaires étant iden- tique dans les 4 groupes ( ± 90 g/l), elle ne peut pas expliquer les différences d’absorption entre M et F. Conclusion : Chez les M, la biodisponibilité des AG favorables tels que l’ALA, est légèrement diminuée, ce qui peut constituer à long terme un facteur de risque cardiovasculaire supplémentaire. Le phénomène est aggravé chez les M consommant des AGS. Ce constat doit être validé chez l’homme dans des conditions alimen- taires standards où l’absorption de l’ALA est de toute façon très élevée. Modèle murin en vue de l’étude des cofacteurs nutrition- nels nécessaires à la sensibilisation à l’arachide par voie orale A. Lifrani, M. Dubarry, M. Rautureau, D. Tomé UMR 914 INRA-INAPG, Physiologie de la Nutrition et du Compor- tement Alimentaire, Paris, France. La sensibilisation à un antigène nécessite la réunion de 3 types de facteurs : a) un terrain atopique b) des facteurs environnementaux et c) la présence de l’allergène. On connaît encore mal les processus de sensibilisation par voie orale et le rôle de co-facteurs nutritionnels dans cette sensibilisa- tion. Un modèle de souris sensibilisée à l’arachide a été utilisé pour l’étude de cofacteurs nutritionnels nécessaires au développe- ment de la sensibilisation. Dans ce but, des souris CBA ont été immunisées par voie intrapéritonéale avec des extraits aqueux d’arachide en présence d’alun. Ces souris sensibles à l’arachide présentent des IgE et IgG1 sériques spécifiques. Des tests de pro- vocation entraînent l’apparition de signes cliniques (100 %) et le décès (20 %) des souris. Ces souris soumises à des régimes con- tenant de l’arachide sous forme de graines entières ou de lyophi- lisats d’extrait aqueux, ne présentent aucun signe de sensibilisation biologique (anticorps spécifiques sériques) ou clinique ni de réac- tion aux tests de provocation. L’allergène par voie orale est donc parfaitement toléré. L’introduction de toxine cholérique par voie orale (gavage) en association avec ces régimes provoque par con- tre l’apparition de signes biologiques (anticorps spécifiques séri- ques d’isotype IgE) mais pas de signes cliniques. Ce modèle devrait permettre d’évaluer l’incidence de différents co-facteurs nutritionnels dans l’apparition d’une sensibilisation par voie ali- mentaire et d’en analyser les conséquences métaboliques, physio- pathologiques et comportementales. Survie et activité de bioconversion de levures génétique- ment modifiées in vivo chez le rat G. Garrait, J.F. Jarrige, S. Blanquet, S. Denis, E. Beyssac, J.M. Cardot, M. Alric Équipe de Recherche Technologique « Conception, Ingénierie et Développement de l’Aliment et du Médicament » (ERT CIDAM), Université d’Auvergne, Clermont-Ferrand, France. Le concept de « drug delivery » repose sur l’administration orale de levures génétiquement modifiées, susceptibles d’avoir dans l’environnement digestif, une activité de bioconversion ou de « libération » de molécules actives, à des fins de prévention ou de traitement de diverses maladies. Après avoir démontré la faisabilité scientifique du concept in vitro, un modèle expérimental chez le rat visant à étudier le taux de survie et l’activité de bioconversion de Saccharomyces cerevi- siae modèles WRP45073A1, transformant le cinnamate en cou- marate, a été mis en place. L’étude du taux de survie des levures a été réalisée chez le rat Wistar recevant par gavage 10 9 levures modèles après un jeûne de 24 h Après sacrifice, les différentes parties du tractus digestif ont été prélevées et les levures vivantes dénombrées (n = 3). L’activité de bioconversion des levures modèles a été étudiée sur des rats Wistar recevant par gavage 10 9 levures modèles et 70 μmoles de cinnamate après un jeûne de 24 h. Le cinnamate et le coumarate urinaires ont été dosés par HPLC. L’analyse statistique a mis en œuvre une analyse de variance. Le taux de survie des levures dans l’estomac n’excède pas 20 %, mais semble se stabiliser dans l’intestin grêle. Huit heures après leur administration, 0,01 % des levures sont retrouvées vivantes dans le côlon. En ce qui concerne l’activité de bioconversion, 0,02 ± 0,01 % (p < 0,05, n = 5) du cinnamate administré a été con- verti en coumarate. Bien que cette activité soit faible, notre modèle expérimental a cependant permis de mettre en évidence, pour la première fois, une activité de bioconversion de levures génétiquement modifiées dans l’environnement digestif du rat. Étude de l’absorption intestinale du cholestérol sur des souris surexprimant SR-BI au niveau intestinal F. Bietrix, Y. Daogang, C. Ferrand, C. Rolland, M. Nauze, R. Barbaras, F. Tercé, B. Perret, X. Collet INSERM U 563 Département Lipoprotéines et Médiareurs Lipidi- ques, Hôpital Purpan, Toulouse, France. Le récepteur SR-BI (Scavenger Receptor class B type 1) est une protéine multi ligands capable de lier des lipoprotéines natives ou oxydées et des phospholipides anioniques. Principalement exprimé au niveau du foie et des tissus stéroïdoformateurs, SR-BI est également présent au niveau de l’intestin où il est exprimé

Étude de l’absorption intestinale du cholestérol sur des souris surexprimant SR-BI au niveau intestinal

  • Upload
    x

  • View
    212

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

78 Cah. Nutr. Diét., 39, 1, 2004

congrès de la Société Française de Nutrition, Clermont 2003

une phosphorylation, de même qu’une régulation des tauxd’expression des transporteurs potentiels ne sont pas à exclure.

•Métabolisme intestinal des lipides : influence du sexe

A. Morise (1), P. Weill (2), E. Fénart (3), D. Hermier (1)

(1) Physiologie de la Nutrition, Université Paris XI, 91405 Orsay,(2) Valorex, La Messayais, 35210 Combourtillé, (3) ONIDOL,75008 Paris, France.

Chez le hamster, l’effet hypolipémiant de l’acide -linolénique(18 :3n-3, ALA) est plus marqué chez les mâles (M) que chez lesfemelles (F) (Morise et al, 2001, Congrès commun AFERO, AFN& SNDLF « Nutrition-Obésité 2001 », Paris). Pour évaluer le rôledes processus de digestion/absorption sur ces différences, deshamsters M (n = 18) et F (n = 18) adultes ont reçu pendant7 semaines un régime (lipides : 17 %) riche en acides gras saturés(AGS, base : beurre, B) ou en ALA (base : huile de lin, L). Lesfèces ont été recueillies sur les 2 dernières semaines, et la bile aété prélevée au bout des 7 semaines, pour analyse des lipides etdes AG. Avec les 2 régimes, les fèces sont enrichies en AGS etappauvries en acide oléïque (18 :1n-9, OL), linoléïque (18 :2n-6,LA) et ALA : ceci traduit une digestibilité différente pour chaquegroupe d’AG. En effet, tous groupes confondus (n = 36), l’absorp-tion apparente de chaque AG est très élevée (± 99 % ), mais croîtavec le degré d’insaturation : AGS < OL = LA < ALA (P < 0,05).Des différences existent entre groupes (n = 9, P < 0,05). Effet dusexe : les AGPI sont moins bien absorbés chez les M (99,6 et 99,8pour LA et ALA respectivement) que chez les F (99,7 et 99,8).Effet du régime : avec le régime B, les AGS sont mieux absorbés(99,1 vs 98,7 pour le régime L), et l’ALA est moins bien absorbé(99,7 vs 99,8 pour le régime L). En parallèle, les concentrationsbiliaires de cholestérol et phospholipides sont affectées par le sexe(M>F) et par le régime (L>B). Celle des acides biliaires étant iden-tique dans les 4 groupes ( ± 90 g/l), elle ne peut pas expliquer lesdifférences d’absorption entre M et F.Conclusion : Chez les M, la biodisponibilité des AG favorables telsque l’ALA, est légèrement diminuée, ce qui peut constituer à longterme un facteur de risque cardiovasculaire supplémentaire. Lephénomène est aggravé chez les M consommant des AGS. Ceconstat doit être validé chez l’homme dans des conditions alimen-taires standards où l’absorption de l’ALA est de toute façon trèsélevée.

•Modèle murin en vue de l’étude des cofacteurs nutrition-nels nécessaires à la sensibilisation à l’arachide par voieorale

A. Lifrani, M. Dubarry, M. Rautureau, D. ToméUMR 914 INRA-INAPG, Physiologie de la Nutrition et du Compor-tement Alimentaire, Paris, France.

La sensibilisation à un antigène nécessite la réunion de 3 types defacteurs : a) un terrain atopiqueb) des facteurs environnementaux etc) la présence de l’allergène.On connaît encore mal les processus de sensibilisation par voie

orale et le rôle de co-facteurs nutritionnels dans cette sensibilisa-tion. Un modèle de souris sensibilisée à l’arachide a été utilisépour l’étude de cofacteurs nutritionnels nécessaires au développe-ment de la sensibilisation. Dans ce but, des souris CBA ont étéimmunisées par voie intrapéritonéale avec des extraits aqueuxd’arachide en présence d’alun. Ces souris sensibles à l’arachideprésentent des IgE et IgG1 sériques spécifiques. Des tests de pro-vocation entraînent l’apparition de signes cliniques (100 %) et le

décès (20 %) des souris. Ces souris soumises à des régimes con-tenant de l’arachide sous forme de graines entières ou de lyophi-lisats d’extrait aqueux, ne présentent aucun signe de sensibilisationbiologique (anticorps spécifiques sériques) ou clinique ni de réac-tion aux tests de provocation. L’allergène par voie orale est doncparfaitement toléré. L’introduction de toxine cholérique par voieorale (gavage) en association avec ces régimes provoque par con-tre l’apparition de signes biologiques (anticorps spécifiques séri-ques d’isotype IgE) mais pas de signes cliniques. Ce modèledevrait permettre d’évaluer l’incidence de différents co-facteursnutritionnels dans l’apparition d’une sensibilisation par voie ali-mentaire et d’en analyser les conséquences métaboliques, physio-pathologiques et comportementales.

•Survie et activité de bioconversion de levures génétique-ment modifiées in vivo chez le rat

G. Garrait, J.F. Jarrige, S. Blanquet, S. Denis, E. Beyssac,J.M. Cardot, M. AlricÉquipe de Recherche Technologique « Conception, Ingénierie etDéveloppement de l’Aliment et du Médicament » (ERT CIDAM),Université d’Auvergne, Clermont-Ferrand, France.

Le concept de « drug delivery » repose sur l’administration oralede levures génétiquement modifiées, susceptibles d’avoir dansl’environnement digestif, une activité de bioconversion ou de« libération » de molécules actives, à des fins de prévention ou detraitement de diverses maladies.Après avoir démontré la faisabilité scientifique du concept invitro, un modèle expérimental chez le rat visant à étudier le tauxde survie et l’activité de bioconversion de Saccharomyces cerevi-siae modèles WRP45073A1, transformant le cinnamate en cou-marate, a été mis en place.L’étude du taux de survie des levures a été réalisée chez le ratWistar recevant par gavage 109 levures modèles après un jeûne de24 h Après sacrifice, les différentes parties du tractus digestif ontété prélevées et les levures vivantes dénombrées (n = 3). L’activitéde bioconversion des levures modèles a été étudiée sur des ratsWistar recevant par gavage 109 levures modèles et 70 μmoles decinnamate après un jeûne de 24 h. Le cinnamate et le coumarateurinaires ont été dosés par HPLC. L’analyse statistique a mis enœuvre une analyse de variance.Le taux de survie des levures dans l’estomac n’excède pas 20 %,mais semble se stabiliser dans l’intestin grêle. Huit heures aprèsleur administration, 0,01 % des levures sont retrouvées vivantesdans le côlon. En ce qui concerne l’activité de bioconversion, 0,02± 0,01 % (p < 0,05, n = 5) du cinnamate administré a été con-verti en coumarate.Bien que cette activité soit faible, notre modèle expérimental acependant permis de mettre en évidence, pour la première fois,une activité de bioconversion de levures génétiquement modifiéesdans l’environnement digestif du rat.

•Étude de l’absorption intestinale du cholestérol sur dessouris surexprimant SR-BI au niveau intestinal

F. Bietrix, Y. Daogang, C. Ferrand, C. Rolland, M. Nauze,R. Barbaras, F. Tercé, B. Perret, X. ColletINSERM U 563 Département Lipoprotéines et Médiareurs Lipidi-ques, Hôpital Purpan, Toulouse, France.

Le récepteur SR-BI (Scavenger Receptor class B type 1) est uneprotéine multi ligands capable de lier des lipoprotéines natives ouoxydées et des phospholipides anioniques. Principalementexprimé au niveau du foie et des tissus stéroïdoformateurs, SR-BIest également présent au niveau de l’intestin où il est exprimé

Cah. Nutr. Diét., 39, 1, 2004 79

congrès de la Société Française de Nutrition, Clermont 2003

selon un gradient décroissant le long de l’axe gastro-intestinal etest présent aux sommets des villosités intestinales. Ces différentescaractéristiques font de SR-BI un transporteur potentiel du choles-térol au niveau de l’intestin.Afin d’évaluer le rôle de la protéine SR-BI dans l’absorption intes-tinale du cholestérol, des souris transgéniques ont été élaboréesdans le laboratoire. L’utilisation de « l’enhancer » de l’apolipopro-téine CIII (apo CIII) couplé au promoteur de l’apolipoprotéine AIV(apo AIV) a permis l’expression de SR-BI majoritairement dansl’intestin.Nous avons ainsi pu mettre en évidence de manière paradoxale quelorsque les souris transgéniques sont soumises à un régime enrichien cholestérol, elles présentent une chute d’environ 50 % du cho-lestérol plasmatique, tandis que des études de dosage de l’absorp-tion du cholestérol montre que ces souris présentent uneaugmentation de l’absorption intestinale du cholestérol. De plus,nous avons mis également en évidence une régulation spécifique àl’intestin de la séquence utilisée pour la transgénèse (enhancer del’apo CIII/promoteur de l’apo AIV) lorsque les souris sont soumisesà un régime hypercholestérolémiant.

•Métabolisme splanchnique de l’azote alimentaire chez leporcelet en période postprandiale

C. Bos (1), B. Stoll (2), H. Fouillet (1), C. Gaudichon (1), X. Guan (2),M.A. Grusak (2), P.J. Reeds (3), D. Tomé (1), D.G. Burrin (2)

(1) UMR 914 INRA-INAPG Physiologie de la Nutrition et du Com-portement Alimentaire, Paris, France. (2) USDA/ARS Children’sNutrition Research Center, Baylor College of Medicine, Houston,TX 77030, USA. (3) Décédé.

La contribution et le rôle de la zone splanchnique (intestin et foie)dans le métabolisme de l’azote alimentaire en conditions postpran-diales sont encore mal connus, notamment du fait de difficultésméthodologiques. Dans ce travail, des porcelets de 3 semaines ontété équipés d’une sonde débit-métrique au niveau de la veine porteet de cathéters dans la veine porte, l’artère carotide et la veine jugu-laire. Une semaine après l’intervention chirurgicale, les porceletsont reçu une perfusion continue d’18O-urée avec dose amorce pen-dant 10 h et un repas complet uniformément marqué au 15N. Desprélèvements de sang artériel et portal ont été pratiqués à interval-les réguliers et les animaux ont été abattus 8 h après le repas. Unflux faible d’azote alimentaire mais significativement différent dezéro apparaissait dans le sang porte sous forme de protéines. Lepassage des acides aminés alimentaires dans la veine porte attei-gnait un pic 2 h 30 après l’ingestion du repas. La distribution del’azote alimentaire dans les tissus splanchniques était de 18,7 % del’ingéré (10,1 % dans l’intestin, 5,4 % dans le foie et 3,2 % dansles protéines plasmatiques) et 31 % dans la masse musculaire. Laproduction totale de NH3 par l’intestin était de 400 μmol/kg/h,dont la quasi-totalité était d’origine alimentaire pendant les deuxpremières heures suivant le repas. Le bilan de production d’uréepar l’intestin était nul pendant toute la période postprandiale. Laproduction d’urée au niveau du corps entier était maximale 3 haprès le repas (1 mmolN/kg/h) et 40 % de ce flux de productionétait d’origine alimentaire. L’azote alimentaire retrouvé sous formed’urée après 8 h était de 4,7 ± 1,5 % de l’ingéré. Ces résultats illus-trent le poids important de l’intestin dans le prélèvement et le méta-bolisme de l’azote alimentaire chez le porcelet.

•Qualité nutritionnelle des protéines de colza chezl’homme

C. Gaudichon, C. Bos, F. Mariotti, R. Ntounda, S. Daré,C. Luengo, R. Benamouzig, D. Tomé

UMR 914 INRA-INAPG Physiologie de la Nutrition et du compor-tement alimentaire, Paris, Service de Gastro-entérologie, HôpitalAvicenne, Bobigny et CETIOM, Paris, France.

Les protéines de colza ont une composition en acides aminés trèsbien équilibrée en regard des besoins. Elles ne présentent aucunedéficience en acides aminés indispensables, contrairement à la plu-part des protéines végétales. Ces protéines n’ont cependant pas étéévaluées chez l’homme. Pour évaluer leur qualité nutritionnelle, desvolontaires sains munis d’une sonde intestinale positionnée auniveau du jéjunum (n = 5) ou de l’iléon terminal (n = 7) ont ingéréun repas mixte complet contenant 24 g de protéines de colza uni-formément et intrinsèquement marquées à l’azote 15, additionnéesd’une dose orale de 13C-glycine. Des prélèvements sanguins et latotalité des urines ont été recueillis pendant les huit heures suivantle repas. La méthodologie appliquée a permis de mesurer le tempsde demi-vidange de ce repas (4 h 30) et la digestibilité iléale réelledes protéines de colza à 83,7 ± 9,4 % de l’ingéré. Cette digestibilitéest plus faible que celle généralement mesurée pour les protéinesvégétales (˜ 90 %). L’excrétion urinaire d’azote alimentaire sousforme d’urée et de NH3 atteignait 5,6 % de l’ingéré après 8 h, tan-dis que 8,4 % de l’azote alimentaire était encore présent dans lepool d’urée corporelle. La désamination des protéines de colza étaitdonc très faible, indiquant une très bonne utilisation métaboliquedes acides aminés absorbés. Ces données traduisent une valeur bio-logique postprandiale élevée de ces protéines : 83 ± 5 % à 8 h.En conclusion, la rétention postprandiale des protéines de colzasur 8 h était de 69,5 ± 10,6 % de l’ingéré. Ce score leur confèreune qualité nutritionnelle proche de celle des protéines de soja,considérées comme les protéines végétales de référence.

•La qualité de la dentition influence l’utilisation postpran-diale des protéines de la viande chez la personne âgée

D. Rémond (1), M. Machebeuf (1), C. Buffière (1), C. Yven (2),L. Mioche (2), P. Patureau Mirand (1)

(1) UNMP. (2) SRV, I.N.R.A. de Theix, 63 122 St Genès-Champa-nelle, France.

Chez les personnes âgées, la vitesse de digestion des protéinesinfluence le gain protéique postprandial. Les aptitudes masticatoirespeuvent-elles conditionner la cinétique de digestion des protéines dela viande et donc leur intérêt nutritionnel pour ces personnes ? Uneétude a été réalisée sur 20 volontaires sains âgés de 60 à75 ans répartis en 2 groupes de 10 avec des capacités masticatoiresréduites (prothèse) ou normales (témoin avec dentition complète).Les volontaires devaient ingérer un repas de 120 g de viande. L’effi-cacité de l’utilisation des protéines alimentaires a été déterminée enmesurant les flux de leucine par perfusion intraveineuse de 1-13Cleucine. Avant le repas, les paramètres mesurés dans les 2 groupesn’étaient pas différents. Chez les sujets porteurs de prothèse, lesconcentrations plasmatiques en leucine, ses flux d’entrée et d’utilisa-tion pour la synthèse protéique étaient plus faibles que chez lestémoins entre 60 et 140 minutes après le repas (P < 0,05). L’aug-mentation de la quantité de leucine entrant dans le plasma pendantla période postprandiale (7 h) était aussi plus faible (185 vs227 μmole/kg, P < 0,05) de même que celle de leucine utiliséepour la synthèse des protéines corporelles (58 vs 98 μmole/kg, P< 0,10) alors que l’accroissement postprandial de la quantité de leu-cine oxydée était le même dans les 2 groupes (137 μmole/kg). Sitoutefois la réduction du flux d’entrée de leucine ne résulte pas d’uneinhibition plus intense de la protéolyse corporelle, il semble donc quel’altération des capacités masticatoires chez des sujets âgés puisseaffecter l’efficacité de l’utilisation des protéines de la viande.