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Mémoire pour l'obtention de l'attestation de formation à la surveillance des travailleurs des industries nucléaires de base ETUDE DE POSTE AGENT DE LAVERIE EN CNPE Dr Pierre COMMENGE

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Mémoire pour l'obtention de l'attestation de formation à la surveillance des travailleurs des

industries nucléaires de base

ETUDE DE POSTE AGENT DE LAVERIE EN CNPE

Dr Pierre COMMENGE

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Dr Pierre COMMENGE – AGEMETRA- - 1 -

ETUDE DE POSTE D’AGENT DE LAVERIE EN CNPE DE SAINT ALBAN

1. Introduction 3

1.1 Réglementation 4

1.2 Historique 4

1.3 La centrale de SAINT ALBAN 5

1.4 Fonctionnement d’une centrale nucléaire 6

1.5 Rayonnements ionisants 8

1.5.1 Différents type d’exposition 10

1.5.2 Grandeurs et unités 11

1.5.3 Différents radioéléments 12

1.5.4 Radioprotection 15

2. Tenue de base 16

3. La blanchisserie 19

3.1 La laverie 20

3.2 Matériel 21

3.3 Locaux 23

3.4 Étude de poste 26

3.5 Tenues contaminées 32

3.6 Devenir des déchets 32

4. Surveillance médicale 34

4.1 Objectifs 34

4.2 Modalités 34

4.3 Examen clinique 34

4.4 Examens complémentaires 35

4.5 Exposition radiologique 39

4.6 Risques et expositions associés 41

5. Prévention 49

5.1 Collective 49

5.2 Individuelle 51

6. Formation, sensibilisation 58

7. Conclusion 59

8. Bibliographie 60

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Dr Pierre COMMENGE – AGEMETRA- - 2 -

Après avoir effectué une formation théorique au G.I.I.N du 14 au18 mars 2011, dans le

cadre de l'arrêté du 28 mai 1997 concernant la formation spécifique des médecins du

travail chargés de la surveillance médicale des travailleurs des entreprises

extérieures intervenant dans les Installations Nucléaires de Base , nous avons été

cinq médecins du travail a effectuer notre stage pratique du 9 mai au 13 mai 2011 à la

centrale nucléaire de SAINT ALBAN.

Nous avons y avons été chaleureusement accueillis par les DR Antoine PETREQUIN et

E LAPORTE et leur équipe médicale, mais aussi par l'ensemble de l'encadrement du

site.

Nous remercions les DR PETREQUIN et LAPORTE, nos maîtres de stage, qui ont su

nous transmettre leur savoir et leur passion de la mission du médecin du travail dans

une INB et qui nous ont donné notre sujet de mémoire.

Nous remercions l'ensemble de la direction de la centrale de SAINT ALBAN qui nous a

permis d'effectuer un stage pratique très enrichissant, tant au point de vue de la

connaissance du fonctionnement d'une centrale nucléaire, que sur le rôle des hommes

qui y participent.

Nous remercions tout particulièrement

-Le DR TERRU Sandrine médecin du travail de l'entreprise sous-traitante de la laverie.

-Les salariés de cette entreprise qui ont bien voulu nous faire partager le quotidien de

leur travail.

-Le service documentation de l’Université Joseph Fourier, Unité Médecine et Santé au

Travail

-le service de documentation du RPST de LYON.

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Dr Pierre COMMENGE – AGEMETRA- - 3 -

1. INTRODUCTION

1.1Réglementation

Article R. 4451-11

Dans le cadre de l'évaluation des risques, l'employeur, en collaboration, le cas échéant,

avec le chef de l'entreprise extérieure ou le travailleur non salarié, procède à une

analyse des postes de travail qui est renouvelée périodiquement et à l'occasion de

toute modification des conditions pouvant affecter la santé et la sécurité des

travailleurs.

Lors d'une opération se déroulant dans la zone contrôlée définie à l'article R. 4452-1,

l'employeur :

1° Fait procéder à une évaluation prévisionnelle de la dose collective et des doses

individuelles que les travailleurs sont susceptibles de recevoir lors de l'opération ;

2° Fait définir par la personne compétente en radioprotection, désignée en application

de l'article R. 4456-1, des objectifs de dose collective et individuelle pour

l'opération fixés au niveau le plus bas possible compte tenu de l'état des techniques

et de la nature de l'opération à réaliser et, en tout état de cause, à un niveau ne

dépassant pas les valeurs limites fixées aux articles D. 4152-5, D. 4153-34, R. 4451-

12 et R. 4451-13. A cet effet, les responsables de l'opération apportent leur

concours à la personne compétente en radioprotection ;

3° Fait mesurer et analyser les doses de rayonnement effectivement reçues au cours

de l'opération pour prendre les mesures assurant le respect des principes de

radioprotection énoncés à l'article L. 1333-1 du code de la santé publique. Lorsque la

technique le permet, ces mesures sont effectuées de manière continue pour

permettre une lecture immédiate de leurs résultats.

L’objectif d’une étude de poste de travail présentant un risque d’exposition aux

rayonnements ionisants est d’évaluer, dans des conditions normales de travail, les

doses susceptibles d’être reçues par le personnel.

Dans un cadre général lié au risque radiologique il convient d’estimer l’exposition

externe et l’exposition interne.

L’analyse permet d’identifier les sources d’exposition mais aussi les autres sources de

danger pour estimer les risques afin de mettre en œuvre les actions de prévention

adaptées et d’apporter des éléments pour la gestion d’incidents éventuels.

L’étude de poste va permettre également de fournir un certain nombre d’éléments au

chef d’établissement et au médecin du travail pour :

- mettre en place les équipements de protection collective et les consignes de

sécurité,

- renseigner la fiche d’exposition associée au poste de travail,

- le cas échéant, définir les équipements de protection individuelle,

Le médecin du travail sur la base de la fiche va proposer à l'employeur le classement

des travailleurs exposés de la catégorie A ou B.

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Dr Pierre COMMENGE – AGEMETRA- - 4 -

L’étude de poste amène également des données concernant les mesures d’ambiances

pour mettre en place le zonage. Les zones réglementées vont être définies en

fonction des risques présentés par les sources de rayonnements. Mais les mesures qui

vont être réalisées seront faites sur des points judicieusement choisis. A tel point

que si vous définissez une zone réglementée par rapport à un risque d’exposition des

extrémités, c’est bien qu’il y a quelqu’un à un poste de travail !

Vous allez donc pouvoir délimiter les zones réglementées. Cela vous permettra

également de choisir les dosimètres d’ambiance et les dosimètres individuels adaptés

et nécessaires pour accéder à ces zones.

A l’issue des résultats que vous aurez obtenus, il sera nécessaire de se poser la

question de l’optimisation en radioprotection.

1.2 HISTORIQUE:(ASN)

La première centrale nucléaire en France a été construite en 1956 mais c'est à partir

du choc pétrolier des années 70, que le nucléaire occupe une place importante dans le

secteur énergétique français. Aujourd’hui, 78,4% de la production électrique

nationale, soit plus de 450TWh, est d'origine nucléaire. De plus, la France est l'un

des rares pays présentant sur son territoire l'ensemble des installations permettant

la conversion, l'enrichissement, la fabrication, le traitement et

le recyclage des matières nucléaires.

L’industrie électronucléaire française est ainsi constituée d’un ensemble d’installations

diversifiées :

Les centrales nucléaires : Les 19 centrales nucléaires actuellement en fonctionnement

en France ont été globalement construites sur le même mode. Tous leurs réacteurs

utilisent la même technologie, dans laquelle de l’eau sous pression sert à transporter

la chaleur produite par les réactions nucléaires. Les centrales nucléaires regroupent

un total de 58 réacteurs dont 34 produisent chacun une puissance électrique de 900

MégaWatt (MWe). A cela s’ajoutent 20 réacteurs de 1300 MWe, tandis que les

quatre derniers délivrent 1450 MWe. Un réacteur de type EPR de 1600MWe est en

cours de construction à Flamanville.

Les usines du cycle du combustible : Elles assurent l'ensemble des opérations qui

accompagnent la production d'électricité nucléaire de l'extraction du minerai

d'uranium à la fabrication de combustible (amont du cycle), de son utilisation dans un

réacteur, à son traitement puis son recyclage jusqu'à son élimination définitive (aval

du cycle). Ces installations sont implantées sur 5 sites dans 5 départements. En

France, la stratégie adoptée en matière de gestion du combustible nucléaire est celle

dite du « cycle fermé ». Le « cycle fermé » signifie que le combustible nucléaire est

retraité après son utilisation en réacteur. Ce retraitement vise deux objectifs :

extraire les substances (uranium et plutonium) qui pourront servir à la fabrication de

nouveaux combustibles nucléaires ; conditionner les déchets ultimes sous forme

compatible avec une élimination à long terme.

http://www.asn.fr/index.php/Les-activites-controlees-par-l-ASN/Production-d-

Electricite

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Dr Pierre COMMENGE – AGEMETRA- - 5 -

1.3 LA CENTRALE DE SAINT ALBAN

Le Centre Nucléaire de Production d’Electricité (CNPE) de St Alban / St Maurice s’étend

sur une superficie totale de 180 hectares. Il est implanté à l’est du département de l’Isère

(région Rhône-Alpes), sur la rive droite du Rhône, à 17 km au sud de Vienne et à 50 km au

sud de Lyon. Le site occupe une superficie totale de 180 hectares, sur les territoires des

communes de Saint-Alban-du-Rhône et de Saint-Maurice-l’Exil.

Le CNPE de St Alban / St Maurice emploie 654 salariés d’EDF et 120 salariés d’entreprises

extérieures. En période d’arrêt des unités, 600 à 2000 intervenants supplémentaires

viennent renforcer les équipes du CNPE pour réaliser des activités de maintenance.

L’ensemble des installations regroupe deux unités de production d’électricité de 1300 MW

(mégawatts), en fonctionnement, de la filière « réacteur à eau sous pression ( REP ). Leur

mise en service industriel a été déclarée le 1er mai 1986 pour le réacteur N°1 et le 1er Mars

1987 pour le réacteur N°2.

Les installations nucléaires de base de St Alban / St Maurice sont placées sous la

responsabilité d’un directeur, qui s’appuie sur un comité de direction.

Typ

e

Nature de

l'installation

n°INB*

REP 1300 MW

Réacteur N°1

119

REP 1300 MW

Réacteur N°2

120

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Dr Pierre COMMENGE – AGEMETRA- 6

IMPLANTATION DE LA CENTRALE

Le site en bref

Centrale nucléaire de Saint-Alban

Le site de Saint Alban abrite la centrale nucléaire exploitée par EDF dans le

département de l'Isère, à 40 km au sud de Lyon.

Cette centrale nucléaire est constituée de 2 réacteurs à eau sous pression d'une

puissance de 1300 Mwe chacun.

1.4 FONCTIONNEMENT DE LA CENTRALE

Une centrale électrique est une usine qui produit de l’électricité. Il existe

des centrales thermiques, des centrales hydrauliques… et des centrales

nucléaires. Toutes sont basées sur le même principe : faire tourner une

turbine couplée à un alternateur qui fabrique de l’électricité. La différence

de fonctionnement se situe au niveau de l’entraînement de la turbine. Dans

les centrales hydrauliques, l’eau des barrages actionne la turbine. Dans les

centrales thermiques classiques, un combustible fossile (charbon, gaz

naturel ou pétrole) est brûlé pour transformer de l’eau en vapeur capable

d’entraîner la turbine. Dans les centrales nucléaires, les noyaux d’uranium

remplacent le combustible fossile. En se cassant, ces gros noyaux libèrent

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Dr Pierre COMMENGE – AGEMETRA- 7

de l’énergie nucléaire, qui sera utilisée pour produire de la vapeur d’eau

laquelle, de la même manière que dans les centrales thermiques, peut activer

la turbine.

Le premier réacteur nucléaire est construit en 1942, aux États-Unis, par

Enrico Fermi. Il est constitué d’un empilement de 6 tonnes d’uranium

métallique, 34 tonnes d’oxyde d’uranium et 400 tonnes de graphite. La “pile

de Fermi” (appelée ainsi à cause des empilements) génère une puissance de

0,5 watt seulement. En France, le premier réacteur d’essai Zoé, est

construit par le CEA dans son centre d’études de Fontenay-aux-Roses. Cette

pile fonctionne pour la première fois le 15 décembre 1948. En 1953, sa

puissance est portée à 150 kW et elle cesse de fonctionner en 1976. Depuis,

le bâtiment Zoé a été transformé en “musée de l’Atome”.

Aujourd’hui, les réacteurs des centrales nucléaires françaises délivrent de

900 à 1 450 mégawatts* d’électricité. La chaudière nucléaire – présente

dans les réacteurs – constitue la partie de la centrale nucléaire fournissant

la chaleur nécessaire à la production de vapeur d’eau. Les autres éléments

(turbine, alternateur, etc.) sont communs à toutes les centrales.

media2.wmv

http://energie.edf.com/nucleaire/comment-ca-marche-y/les-grands-principes-de-

fonctionnement-48400.html

http://irfu.cea.fr/Nuclearplant/

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Dr Pierre COMMENGE – AGEMETRA- 8

1.5 LES RAYONNEMENTS IONISANTS

Le risque propre à l'entreprise est représenté par les rayonnements ionisants qui

se produisent lors de l'utilisation du combustible.

Ce rayonnement est dit ionisant car il a l'énergie suffisante pour arracher un

électron qui transporte à son tour de l'énergie.

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Dr Pierre COMMENGE – AGEMETRA- 9

Généralement, un radioélément émet plusieurs types de rayonnement à la fois

(alpha, bêta, gamma, X, neutronique).(13)

Les différents types de rayonnements ionisants et leurs caractéristiques

Type de

rayonnement

Exemples

d’émetteurs *

Nature Spécificité Pouvoir pénétrant **

Alpha α Américium 241

Plomb 210

Radon 222

Thorium 232

Uranium 235

Uranium 238

P rticules

constituées de 2

protons et 2

neutrons (charge

électrique positive)

Directement

ionisant

Faible pénétration

- parcourt quelques centimètres

dans l’air

- arrêté par la couche cornée

de la peau ou une feuille de

papier

Beta ß Césium 137

Iridium 192

Phosphore 32

Soufre 35

Tritium (ou

Hydrogène 3)

Electrons porteurs

d’une charge

électrique positive

(positons ß+) ou

négative (ß-)

Directement

ionisant

Pénétration limitée

- parcourt quelques mètres dans

l’air

- arrêté par une feuille

d’aluminium ou par des

matériaux de faible poids

atomique (plexiglas, etc.)

- ne pénètre pas en profondeur

dans l’organisme (pour une

source située dans son

environnement extérieur)

Gamma γ Césium 137

Iridium 192

Or 198

Technétium 99

Photons

énergétiques

Indirectement

ioni ant

Pénétration importante

- parcourt quelques centaines de

mètres dans l’air

- traverse les vêtements et le

corps

- arrêté ou atténué par des

écrans protecteurs (épaisseurs

de béton, d’acier ou de plomb)

X Générateur

électrique de rayons

X

Photons

énergétiques

Indirectement

ionisant

Pénétration importante

- parcourt quelques centaines de

mètres dans l’air

- traverse les vêtements et le

corps

- arrêté ou atténué par des

écrans protecteurs (épaisseurs

de béton, d’acier ou de plomb)

neutronique Couple Américium-

Béryllium

Lors de la fission de

l’Uranium 235

Accélérateurs de

particules

Neutrons Indirectement

ionisant

Pénétration importante

- parcourt quelques centaines de

mètres dans l’air

- traverse les vêtements et le

corps

- arrêté par des écrans de

paraffine

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Dr Pierre COMMENGE – AGEMETRA- 10

1.5.1Les différents types d'exposition

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Dr Pierre COMMENGE – AGEMETRA- 11

1.5.2. Grandeurs et unités

Dose efficace (E) :

Il s'agit de la somme des doses absorbées par tous les tissus, exprimées en gray.

Elle est doublement pondérée: une première fois par le facteur WR qui permet

de tenir compte

de la qualité du rayonnement ((α,β,γ...)et une deuxième fois par le facteur WT

permettant de tenir compte de la radiosensibilité relative du tissu exposé. La

dose efficace a pour objectif d'apprécier le risque total et s'exprime en sievert

(Sv). Elle est appelée communément « Dose ».

Débit d’équivalent de dose :

Pour des raisons de pratique opérationnelle, il est commode de mesurer une autre

grandeur: le débit d'équivalent de dose (couramment appelé « débit de dose »).

Il correspond à la dose délivrée pendant l'unité de temps. Il s'exprime en

Sievert par heure. Les cartographies des locaux sont réalisées avec un appareil:

le radiamètre qui mesure un débit de dose.

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Dr Pierre COMMENGE – AGEMETRA- 12

Dose engagée :

Dans les cas d'exposition interne, on calcule la dose qui en résulte. On parle alors

de dose engagée. C'est la dose qui sera reçue par la personne pendant tout le

temps où la source restera dans son organisme avant son élimination (par

décroissance radioactive et par élimination naturelle) et sur une durée maximum

de 50 ans pour un travailleur.

Dose efficace collective dite « dose collective »

C'est la somme des doses efficaces individuelles pour un groupe donné. Elle

s'exprime en « Homme . sievert » (H.Sv). Son utilisation est limitée à l'usage de

l'optimisation de la radioprotection.

Par exemple, une dose collective de 1 H.Sv est la dose reçue par un groupe de

cent personnes ayant reçu chacune 10 mSv ou bien par un groupe de 1 000

personnes ayant reçu chacune 1 mSv.

1.5.3) Les différents radioéléments

Dans une centrale en marche :

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Dr Pierre COMMENGE – AGEMETRA- 13

Les radionucléides qui se forment dans le coeur du réacteur sont dus aux multiples

réactions nucléaires provoquées par l'intense flux de neutrons qui y règne. On

distingue trois grands types de réactions:

1 - Environ 40 % des neutrons provoquent des réactions de fission sur les noyaux lourds

dits « fissiles » présents dans le combustible, principalement l'uranium 235 et le

plutonium 239. Ces fissions libèrent de l'énergie (celle-ci apparaït sous forme de

chaleur dans le combustible), elles émettent des photons gamma (appelés gamma

instantanés de fission) et plusieurs neutrons, 2,5 en moyenne, ce qui permet

d'entretenir la réaction en chaïne, enfin elles créent des nucléides radioactifs, les

produits de fission.

2 - Environ 25 % des neutrons sont capturés par des noyaux lourds dits « fertiles » qui

peuvent se transformer en noyaux « fissiles » : ainsi l'uranium 238, présent en grande

quantité dans le combustible, va se trouver partiellement transformé en plutonium

239. Ce plutonium 239 participe à la réaction en chaîne en subissant la réaction de

fission, mais il capture aussi des neutrons pour devenir plutonium 240, puis plutonium

241, ce qui est le point de départ d'une série de réactions créant des noyaux

radioactifs plus lourds. Les nucléides radioactifs qui se forment ainsi, isotopes des

éléments au-delà de l'uranium - neptunium, plutonium, américium, curium, ...-

constituent la chaîne des actinides.

3 - Les neutrons restants (environ 35 %) disparaissent en étant capturés par d'autres

types de noyaux présents dans le réacteur - matériaux de structure, eau primaire,

corps dissous dans l'eau - ce qui conduit à l'émission de photons gamma et à la création

de produits d'activation.

Les produits de fission, les actinides et les produits d'activation const ituent les trois

grands volets du terme source qu'il faut prendre en compte sur le plan de la

radioprotection.

Dans une centrale en arrêt :

Le rayonnement neutronique disparaît.

Il reste les produits d'activation de la cuve et des particules déposées dans le circuit

primaire (malgré les filtrations continues), qui irradient en rayonnement gamma à

distance et sont susceptibles d'entraîner une contamination, en cas d’ouverture de

circuit.

Eventuellement en cas de rupture de gaine, on peut retrouver tout ce qui est contenu

dans le combustible utilisé : les produits de fission, le Pu...

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Dr Pierre COMMENGE – AGEMETRA- 14

En fait, si les éléments lourds sont retenus ( Pu..) les éléments légers et gazeux font

l’objet de surveillance pour vérifier l’intégrité de la 1° barrière (gaine) .

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Dr Pierre COMMENGE – AGEMETRA- 15

1.5.4) La radioprotection

Grands principes de radioprotection

La radioprotection vise à se protéger des effets des rayonnements ionisants et à limiter la

dose. Elle repose sur trois grands principes: la justification, l'optimisation et la limitation

des doses.

Justification : toute activité humaine susceptible d'entraîner une exposition de l'homme

aux rayonnements ionisants doit être justifiée par les avantages qu'elle procure. Ses

bénéfices doivent être supérieurs à ses inconvénients.

Optimisation pour une source donnée, l'objectif général est de maintenir les valeurs de

doses individuelles, le nombre de personnes exposées et la probabilité d'exposition

potentielle au niveau le plus bas qu'il est raisonnablement possible d'atteindre, compte -

tenu de l'état des techniques et des facteurs socio- économiques. C'est le principe ALARA

(As Low As Reasonably Achievable*).

Limitation des doses : l'exposition d'une personne aux rayonnements ionisants résultant

d'une « activité nucléaire » ne doit pas dépasser les limites réglementaires.

* Aussi bas que raisonnablement possible

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Dr Pierre COMMENGE – AGEMETRA- 16

Après cet exposé théorique, nous allons aborder maintenant, le circuit des vêtements et

du linge, au niveau de la Centrale Nucléaire de SAINT ALBAN

2. LA TENUE DE BASE

Si les tenues Mururoa sont

éliminées avec les déchets

solides, les tenues de base font

l'objet d'un entretien régulier.

Cet entretien est dévolu à une laverie,

qui est donc un maillon dans

l'organisation de la prévention d'un

site nucléaire,

La tenue de base est composée de :

Les tee-shirts et les gants sont en coton, les chaussettes et les combinaisons sont un

mélange de coton et polyamide, cette matière permettant :

*un meilleur détachage,

*une meilleure décontamination,

* une meilleure tenue après lavage.

Ces vêtements de protection sont enlevés dés la sortie de la zone contrôlée, en règle

générale, ils vont être lavés mais certains seront éliminés.

. Combinaison

. Gants

. Chaussettes

. Tee -shirt

. Calot papier

. Casque

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Dr Pierre COMMENGE – AGEMETRA- 17

Circuit du vêtement dans la centrale

A l'entrée de la zone contrôlée l'opérateur met sa tenue de base.

A la sortie, un premier contrôle est effectué par l'opérateur au portique C1:

(N.VALENDRU)

Celui ci vérifie le niveau de contamination de ses vêtements.

Si les vêtements sont détectés contaminés, il les dépose dans un rack spécifique, éliminés

comme déchets.

Les non contaminés seront mis dans un autre rack spécifique.

Le magasinier qui réceptionne les tenues contaminées contrôle leur contamination à l'aide

d'un appareil MIP 10 .

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Dr Pierre COMMENGE – AGEMETRA- 18

3. LA BLANCHISSERIE

Dans la ligne politique d'EDF qui recentre ses activités sur son métier particulier, cette

activité n'est plus assurée par du personnel EDF, mais sous-traitée à une entreprise

prestataire:

les entreprises prestataires apportent leur savoir faire de constructeurs, de concepteurs,

de maintenance, d'exploitation, EDF assure la coordination et le contrôle de ces

activités.

EDF a la gestion des locaux du matériel spécifique, l'entreprise prestataire ayant à sa

charge l'exploitation et la gestion de l'activité avec obligation de résultats qui sont

définis par un cahier des charges établi par le donneur d'ordre.

Le choix de la sous-traitance répond à un moindre coût pour la centrale et une adaptation

plus souple de l'entreprise prestataire aux coups de « bourre » lors des arrêts de

tranche.

Cette dernière peut augmenter le personnel nécessaire lors de ces arrêts de tranche, celui

ci doublant durant cette période.

Cette activité consiste en mise en propreté du linge utilisé en zone contrôlée, en

approvisionnement du linge propre des différents secteurs chauds et en optim isation de

l'utilisation de ce linge.

L'entreprise prestataire a en permanence 30 salariés sur le site de SAINT ALBAN, 3

salariés en contrat à durée indéterminée sont affectés tout au long de l’année à la

laverie.

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Dr Pierre COMMENGE – AGEMETRA- 19

3.1 La laverie

La laverie est classée en zone contrôlée ( zone verte) car traitant du linge contaminé, il

existe un risque de contamination.

Le débit de dose est de 0,001 mSv par heure.

Ce qui justifie le classement,

Le cobalt 60 est le contaminant le plus souvent en cause et retrouvé sur les vêtements.

Celle ci se retrouve surtout au niveau des combinaisons, des gants et des chaussures,

exceptionnellement au niveau des chaussettes et tee-shirts.

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Dr Pierre COMMENGE – AGEMETRA- 20

3.2 Matériel

-5 machines à laver de avec station d'injection de produits lessiviels , dont 2 de 60 kg,1 de

40 kg,1 de 30 kg, 1 de 20 kg.

2 séchoirs rotatifs 2.

2 séchoirs à chaussures

1 séchoir à chaussures horizontal

1 convoyeur avec tri des combinaisons par taille.

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Dr Pierre COMMENGE – AGEMETRA- 21

1 portique NARDEUX associé au convoyeur.

les moyens de transport et manutentions du linge : Chariots, sacs, cintres, caisses

plastiques .....................

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Dr Pierre COMMENGE – AGEMETRA- 22

3.2 Locaux :

3.2.1 Rez de chaussé :

Sas d'entrée et sortie du personnel

Vestiaires froids, hommes, femmes

Vestiaires chauds

local réception du linge usagé

Zone de départ linge propre.

Zone de triage, lavage ,séchage, pliage.

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Dr Pierre COMMENGE – AGEMETRA- 23

3.2.2 Etage :

Zone de lavage et pliage

3.2.3En sous sol :

Local réservé aux effluents de la laverie : micro filtration ,

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Dr Pierre COMMENGE – AGEMETRA- 24

produits utilisés:

Fibror NF

Neutrolinge

Local traitement des effluents

2 bâches de recueil des effluents et leurs pompes de vidanges associées à des filtres.

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3.4 Etude de poste du blanchisseur

Horaires de travail du personnel prestataire

Hors arrêt de tranche : 6h-13h

Pour trois salariés.

En arrêt de tranche : en 2X8 : 5h 13h et 13h-21h . Pour six salariés.

Réception et triage

A l'arrivée du linge, il n'y a pas de nouveau contrôle de contamination par l'opérateur de la

laverie.

Le linge mis dans des sacs est réceptionné dans des conteneurs de 50 kg, environ, l’agent

vide le contenu du bac dans la machine et pour avoir accès au fond du bac, couche le

container par terre, s’accroupi, ou fléchit le tronc pour sortir les derniers vêtements du

fond

Le volume de linge traité est de 7 à 8 T par mois en marche et de 20 à 25 T par mois en

arrêt, soit une augmentation de l'activité pouvant être de 350 % par rapport à une

activité basse .

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Dr Pierre COMMENGE – AGEMETRA- 26

Lavage

Le linge (combinaisons, chaussettes, tee-shirts, chaussures) est mis en machine à tambour

classique dont l'alimentation est mixte : vapeur ou résistance électrique ; la vapeur

donnant une meilleure efficacité de lavage.

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Dr Pierre COMMENGE – AGEMETRA- 27

Séchage :

Les combinaisons sont accrochées sur des cintres en inox

Entrée du portique nardeux

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Dr Pierre COMMENGE – AGEMETRA- 28

Le séchage des chaussures est plus difficile et plus long.

- le laveur les accroche sur une sorte d'arbre, avec arrivée d'air chaud à l'extrémité

des branches.

-séchage en machines, les chaussures sont disposées à l’arrivée sur des casiers qui sont

entrés dans la machine .

Les vêtements une fois séchés :

- les combinaisons sont stockées par taille sur cintre

Les autres tenues dans des bacs plastiques.

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Dr Pierre COMMENGE – AGEMETRA- 29

Approvisionnement de produit

Les produits de lavage sont fournis par l'entreprise

prestataire, mais ils doivent être PMUC : Produits et

matériaux utilisables en centrale.

Le laveur doit donc approvisionner les machines à laver en lessive , produits adoucissants

et bactéricides tous agréés PMUC.

Gamme Nucléaire

Lavage, décontamination et désinfection du linge

Fibror NF

Neutrolinge

Traitement des effluents

Le laveur doit

Remplacer les filtres, tâche effectuée avec tenue étanche

Nettoyer le dessous des bâches

r t •••••

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Dr Pierre COMMENGE – AGEMETRA- 30

Tâches administratives

L'opérateur a la gestion de l'ensemble des vêtements, à cet effet, EDF a demandé à

l'entreprise prestataire de mettre en oeuvre un logiciel permettant le suivi de ces tenues

Exemple :

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Dr Pierre COMMENGE – AGEMETRA- 31

3.5 Devenir des tenues contaminées ;

Lorsque le portique Nardeux indique une contamination, ces tenues sont rebutées.

3.6 Devenir des déchets(9)

La laverie est génératrice de déchets : effluents, boues etc, la gestion de ces

déchets s'intègre dans la réglementation de la loi du 15 juillet 1975.

Tous les déchets dits « à vie courte » produits par EDF bénéficient de solutions de gestion

industrielles définitives dans les centres spécialisés de l’ANDRA (Agence nationale pour la

gestion des déchets radioactifs) situés dans l’Aube à Morvilliers (pour les déchets de très

faible activité TFA) ou à Soulaines (pour les déchets de faible à moyenne activité à vie

courte FMAVC). Ces déchets proviennent essentiellement :

_ des systèmes de filtration – épuration du circuit primaire : filtres, résines, concentrats,

boues…

_ des opérations de maintenance sur matériels : pompes, vannes…

_ des opérations d’entretien divers : vinyles, tissus, gants…

_ de certains travaux de déconstruction des centrales mises à l’arrêt définitif : gravats,

pièces métalliques…

Le conditionnement des déchets triés consiste à les enfermer dans des conteneurs adaptés

pour éviter toute dissémination de la radioactivité. On obtient alors des déchets

conditionnés, appelés aussi « colis de déchets ».

Sur les sites nucléaires, le choix du conditionnement dépend de plusieurs paramètres,

notamment du niveau d’activité, des dimensions du déchet, de l’aptitude au compactage, à

l’incinération… et de la destination du colis. Ainsi, le conditionnement de ces déchets est

effectué dans différents types d’emballages : coque ou caisson en béton ; fût ou caisson

métallique ; fût plastique (PEHD) pour les déchets destinés à l’incinération sur l’installation

CENTRACO ; big-bags ou casiers.

Les progrès constants accomplis, tant au niveau de la conception des centrales que de la

gestion du combustible et de l’exploitation des installations, ont déjà permis de réduire les

volumes de déchets à vie courte de façon significative. Ainsi, les volumes des déchets

d’exploitation ont été divisés par 3 depuis 1985, à production électrique équivalente.

A lire

:

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Dr Pierre COMMENGE – AGEMETRA- 32

Les valeurs indiquées dans le tableau ci-dessous sont données pour

l’ensemble des installations :

Unité

Lim ite réglem

entaire

annuelle

Activit

é

reje

tée

% de la limite réglem

entaire Tritium T Bq 60 49 65%

Carbone 14 G Bq 400 21 5,25% Iodes G Bq 0.1 0,0,14 14%

Autres produits de fission

ou d ’activation,

émetteurs bêta et

gamma

G Bq

25

0,7

2,8

1 TBq (tér abecquer el) : 1012 Bq

1 GBq (gigabecquerel) : 109 Bq

Le tableau suivant résume les différentes catégories de déchets, les niveaux

d’activité et les conditionnements utilisés.

Type déchet

Niveau

d’activité

Durée

de vie

Classification

Conditionnem ent

Filtres d’eau

Faible et Moy enne

Courte

FMAVC (f aible et moyenne activité à vie courte)

Fûts, coques

Filtres d’air

Très faible, Faible et Moy enne

TFA (très faible activité), FMAVC

Casiers, big-bags, fûts, coques, caissons

Résines

Concentrats, boues

Pièces métalliques

Matières plastiques, cellulosiques

Déchets non métalliques (gravats.. .)

Déchets graphite

Faible

Longue

FAVL (f aible activité à vie longue)

Entreposage sur site

Pièces métalliques et autres

déchets activés

Moy enne

MAVL (moyenne activité à vie longue)

Entreposage sur site (en piscine de

ref roidissement pour les grappes et autres déchets activés REP)

Voir également : http://energie.edf.com/nucleaire/carte-des-centrales-

nucleaires/centrale-nucleaire-de-saint-alban/surveillance-de-l-environnement-

45949.html#acc51826

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Dr Pierre COMMENGE – AGEMETRA- 33

4. SURVEILLANCE MEDICALE (10) (12)

4.1 Objectifs :

Prévenir et dépister les affections en rapport avec l'exposition (Tableau n°6 des

Maladies Professionnelles au Régime Général)

• Déceler les contre-indications médicale à une affectation ou au maintien à un poste

exposant aux RI

4.2 Modalités :

o Examens cliniques : avant exposition, au moins une fois par an (Cat. A et B)

o Examens complémentaires :

nature et fréquence laissées à l'appréciation du médecin du travail

Intérêt de l'examen hématologique à l'embauche

Examens exceptionnels : avant et/ou après expositions exceptionnelles

4.3 Examen clinique

Anamnèse :

dossier médical antérieur et carte de suivi médical

Antécédents médicaux : en particulier hématologiques et

néoplasiques :

Cancer et aptitude

Les cancers ne sont pas systématiquement une CI

En pratique

Bilan médical

Avis du cancérologue

Poste de travail, en particulier, l’évaluation dosimétrique

Retentissement psychologique, craintes…du travailleur

En cas de difficultés : consultations de pathologie professionnelle

Antécédents d'exposition professionnelle et non professionnelle :

aux RI et autres expositions professionnelles

-Exposition externe : examen hématologique et ophtalmologique

-Exposition interne : Recherche de pathologies comportant des

risques de :

Rétention importante au niveau respiratoire

pénétration plus importante au niveau cutané et digestif

ralentissement de l'élimination au niveau hépatique ou rénal

difficultés de décontamination au niveau de la peau ou des oreilles

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Dr Pierre COMMENGE – AGEMETRA- 34

4.4 EXAMENS COMPLEMENTAIRES

Selon une fréquence déterminée par le médecin du travail (intérêts

des consensus médicaux)

Système hématopoïétique

Cet examen devra être complété, en cas d’anomalies, par toutes investigations cliniques, biologiques ou de cinétique cellulaire utiles pour définir le mécanisme et la cause de l’anomalie constatée. On devrait s’attacher aussi à préciser l’ancienneté, le caractère génétique ou acquis, la stabilité ou l’évolutivité de l’anomalie, avant décision d’aptitude

NFS et plaquettes

Valeurs de référence à titre indicatif

Diagnostic étiologique avant aptitude

Avis spécialisé si nécessaire

Appareil respiratoire

Radiographie thoracique :

-Avant exposition interne

-Périodicité laissée à l’appréciation

Épreuve fonctionnelle respiratoire :

-Exposition interne

-Port de protection respiratoire

Inaptitude vis à vis des expositions internes :

-Troubles obstructifs sévères et fixés

-Asthmes instables

Dans l’ensemble, seules les affections de l’appareil respiratoire ayant un retentissement fonctionnel constituent une contre-indicationau risque d’exposition interne.

Les affections pulmonaires telles qu’asthme, bronchite chronique, tuberculose, sous réserve de tenir compte des risques ou servitudes surajoutés (atmosphère confinée, travail en dépression, chaleur humide, port de masque ou de scaphandre, etc.), ne constituent pas une contre-indication formelle.

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Dr Pierre COMMENGE – AGEMETRA- 35

ORL (exposition interne)

Otoscopie : perforations tympaniques et otorrhées

TDM des sinus (perméabilité méatique) : sinusite

avérée, polypose naso-sinusienne

A cet égard, les otorrhées, les perforations tympaniques et la sinusite chronique peuvent entraîner une inaptitude temporaire ou définitive.

Ophtalmologique (expositions externe et interne)

Lésions cornéennes

Cataracte à rechercher

La constatation d’une telle cataracte ne doit pas être systématiquement considérée comme une cause d’inaptitude. Les petites opacités cristalliniennes, notamment dues à l’âge, même multiples, ne constituent pas une contre-indication à l’exposition aux rayonnements ionisants.

Dermatologique : zones découvertes ou pas étendue,

efficacité des traitements...

(Radiodermites aiguës ou

chroniques)

solutions de continuité

Lésions gênant la décontamination

Indépendamment de leur valeur comme élément d’appréciation du passé radiologique éventuel du sujet ou de contre-indication à l’exposition aux rayonnements, les altérations cutanées sont également à prendre en considération pour éviter qu’une contamination externe ne devienne interne dans la mesure où existe une solution de continuité ou lorsque l’état de la peau peut gêner une éventuelle décontamination (comme les peaux fragilisées par une affection ou une exposition antérieure). Il y a lieu de tenir compte, notamment, du siège, de l’étendue et du caractère évolutif des lésions, celles qui siègent sur les parties découvertes impliquant une plus grande sévérité. L’apparition de troubles cutanés imputables aux rayonnements constituerait, bien entendu, une cause d’inaptitude, au moins temporaire.

Système nerveux : non spécifique

états anxieux et névrotiques

addictions

troubles du comportements…

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Dr Pierre COMMENGE – AGEMETRA- 36

Appareil digestif (exposition interne)

diverticulose

R.C.H. et maladie de Crohn

Ulcères gastro-duodénaux

Seul le risque d’exposition interne est à considérer et pose un problèmedans toutes les affections entraînant une perte de continuité notable de la barrière épithéliale (diverticulose).

Foies et reins (exposition interne)

Atteintes fonctionnelles sévères

L’atteinte des fonctions de détoxication et d’excrétion hépatique ou rénale constitue une contre-indications’il existe un risque d’exposition interne. Sa mise en évidence peut exiger le recours aux tests biologiques permettant de faire un bilan hépatique ou rénal.

Endocrinologie

Affections thyroïdiennes (non stabilisées, avec

exposition potentielle aux iodes radioactifs)

Certaines affections thyroïdiennes peuvent constituer des contre-indications vis-à-vis des radionucléides qui se fixent de manière préférentielle sur la thyroïde (iodes, technétium) en cas d’exposition interne.

Femmes enceinte

Exposition aussi faible que raisonnablement possible

et inférieure à 1 mSv entre déclaration grossesse et

accouchement

Prise en compte des craintes de la mère

Déclaration précoce de la grossesse (mais laissée à

l'appréciation de l'intéressée : intérêt de

l'information en amont)

Femmes allaitantes (exposition interne)

Inaptitude de principe

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Dr Pierre COMMENGE – AGEMETRA- 37

Conclusions médicales

Au vu des données recueillies au cours des différents examens pratiqués, qu’il s’agisse de la visite médicale à l’embauchage ou de visites médicales systématiques, le médecin du travail doit émettre un avis et établir une fiche d’aptitude.

-Le travailleur est apte à son poste de travail l’exposant aux rayonnements ionisants (catégories A et B), aptitude qui peut être limitée à moins de douze mois ; -Le travailleur est apte au travail l’exposant aux rayonnements ionisants sous certaines réserves: le médecin est alors fondé à proposer à l’employeur soit des modifications du poste de travail, soit d’autres postes de travail ; -Le travailleur est inapte temporairement ou définitivement au travail l’exposant aux rayonnements ionisants : comme le cas précédent, le médecin est amené à faire des propositions. Toutes les possibilités de changement d’emploi temporaire ou définitif doivent alors être examinées au sein de l’entreprise, notamment par la mutation dans une zone d’exposition à un niveau moindre ;

Cas particulier : à l’issue d’une visite médicale, le salarié peut être mis en observation tout en étant maintenu à son poste de travail. Peuvent être mis en observation tout en continuant leur travail les sujets pour lesquels l’un quelconque des motifs d’inaptitude est à la limite de ce que le médecin peut raisonnablement admettre ; la mise en observation permet également de différer la décision relative à l’affectation aux travaux sous rayonnements ionisants et de disposer ainsi du recul nécessaire dans les cas difficiles. Cette période peut être mise à profit pour s’enquérir des conditions de travail. Si les anomalies s’accentuaient, le médecin pourrait être amené à prononcer l’inaptitude aux travaux sous rayonnements ionisants (catégories A et B). A l’inverse, si les anomalies disparaissaient, le médecin pourrait décider de la levée de la mise en observation et donc de l’aptitude aux travaux sous rayonnements ionisants

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Dr Pierre COMMENGE – AGEMETRA- 38

4.5 Exposition radiologique

Le tableau ci-dessous met en évidence la faible dosimétrie reçue à ce

Poste

L’organisme est LANDAUER EUROPE, le M signifie en dessous du seuil de

détection. (0.05mS)

Les opérateurs en laverie en zone contrôlée sont classés dans la catégorie des

servitudes nucléaires, et dans le document(7) :

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Dr Pierre COMMENGE – AGEMETRA- 39

4.6 Risques ou expositions associés

Codage des expositions(12)

Codage des expositions

Durée d’exposition au danger exposant

0

non exposé

(0)

1

quelques

heures/an

(+)

2

quelques

heures/mois

(++)

3

quelques

heures/semaines

(+++)

4

quelques

heures/jour

(++++)

5

continu

(+++++)

Radiologiques :

Identification de la source : linge

Type de rayonnements : gamma, béta

Nature des radioéléments :

Produits d’activation : +

Produits de fission :0

Autres

Type d’expositions dans la fonction :

classement DATR en catégorie A:

Exposition externe , ,

Contamination externe ,

Exposition interne , ,

Dose Métier annuelle <inf seuil détection (0.060 mS)

L’IRSN publie le Bilan 2009 des expositions professionnelles aux rayonnements ionisants :

http://www.irsn.fr/FR/expertise/rapports_expertise/radioprotection-

homme/Pages/Bilan-2009-expositions-professionnelles-rayonnements-ionisants.aspx

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Dr Pierre COMMENGE – AGEMETRA- 40

On note que le personnel d’entretien est regroupé dans la rubrique :

Intervenant logistique (entretien, nettoyage, servitudes)

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Dr Pierre COMMENGE – AGEMETRA- 41

Physiques

BRUIT

Pour le bruit, il a été fixé les valeurs d'exposition inférieures déclenchant l'action de

prévention : LEX, 8 h (niveau d'exposition quotidienne au bruit) de 80 dB (A) ou Pc

(pression acoustique de crête) de 135 dB (C) ainsi que le prévoit le décret 2006-892 du 19

juillet 2006. La surveillance médicale renforcée s’impose par contre au dessus des valeurs

d’exposition supérieures déclenchant l’action de prévention : LEX, 8 h (niveau d'exposition

quotidienne au bruit) de 85 dB (A) ou Pc (pression acoustique de crête) de 137 dB (C)

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Dr Pierre COMMENGE – AGEMETRA- 42

Mesures du bruit réalisées dans la laverie

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Dr Pierre COMMENGE – AGEMETRA- 44

CHALEUR4(5)

Pour les travaux en ambiance thermique chaude, il a été retenu comme niveau

d'investigation une température sèche de 30 °C. Classiquement, les ambiances de confort

se situent entre 15 et 25 °C, au-delà on se situe en ambiance chaude, en deçà en ambiance

froide. Si, l'humidité est importante ou si le travail physique est intense, il faut analyser

les situations de travail dès que l'on dépasse 25 °C. Les travaux en ambiance chaude

nécessitent des EPI adaptés et de fixer des durées limites de travail en application de la

norme NF EN ISO 7933 (mars 2005).

DEUX OBJECTIFS PRINCIPAUX

• Évaluation de la contrainte thermique dans des environnements qui peuvent

entraîner une augmentation de la t° corporelle centrale ou des pertes hydriques

importantes chez un sujet standard

• Détermination de Durée d’ Exposition (DLE) compatible avec une astreinte

physiologique tolérable ( pas de dommages physiques prévisibles)

Ces DLE protègent des effets sanitaires des salariés en bonne santé, mais ne sont

pas pour autant des normes de confort

LOGICIEL ASTEC

(Analyse des Situations de Travail en Environnement chaud)

Joseph OJALVO et Dr Bernard LANDRY

• En remplacement du logiciel SUDREQ et déployé progressivement sur les sites

d’EDF

• Fondé sur la nouvelle norme ISO EN 7933

• Méthode d’évaluation de la DLE et puissant outil d’analyse de la situation de travail

• Permet de simuler différents scénarios d’intervention et d’en comparer les effets

sur l’astreinte physiologique

• Introduction de phase de repos, adaptation de la tenue vestimentaire,

modification des conditions d’ambiance

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MESURES :

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Dr Pierre COMMENGE – AGEMETRA- 46

AMBIANCE LUMINEUSE

La laverie bénéficie d’un éclairage naturel, distribué par de grandes baies vitrées.

CONTRAINTES GESTES ET POSTURES4

Contraintes posturales4 :

Lors du chargement et déchargement des machines à

laver à sécher, pour les tenues, les chaussures qui

doivent être vidées des « poubelles », rangées sur les

casiers ,poussés dans la machine, puis remis dans les

containers une fois secs.

Lors du nettoyage des sols et des surfaces,

Mouvements répétitifs3 des membres supérieurs

(douleurs dorsales, troubles musculo-squelettiques) lors

dela sortie des tenues, mises sur cintres puis

accrochées au rail.

Posture accroupie, à genou

Déplacements : Déplacements nombreux entre bâtiments ou entre niveaux d’un même

bâtiment : risques de chute de plain pied ou dans les escaliers (glissade,

trébuchement) ou de heurts, aggravés lorsque le salarié transporte du matériel.

Montée d’escaliers,

Port de charges lourdes

Travail de force: Port et déplacement de charges lourdes avec efforts de poussée et de traction (poubelles, mobilier…) : lombalgies, lésions traumatiques de l’épaule et du bras)

risques articulaires lors du chargement, déchargement, de la manutention ou du

retournement pour changer les brosses de la monobrosse. Risque de choc lors des

mouvements par à-coup de l’appareil. Appareils autotractés (Monobrosse, décapeuse,

cireuse, balayeuse, autolaveuse).

Escabeaux : chutes de hauteur.

Gestes répétitifs…Contraintes posturales lors du nettoyage des sols et des surfaces, mouvements répétitifs des membres supérieurs (douleurs dorsales, troubles musculo-squelettiques)

AUTRES : vibrations, champs électromagnétiques, UV, IR…

Risques électriques en cas de mauvais état de l’appareil (fils dénudés sous -tension) ou

de l’installation électrique à laquelle il est relié (disjoncteurs différentiels

inadaptés ou inexistants).De manière générale, les câbles électriques sont soumis à

de nombreuses contraintes (arrachages…) et souvent utilisés en milieu

humide : électrisation ou électrocution

Risque d'incendie, d'explosion0.

Risque lié au travail en atmosphère confinée0

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Dr Pierre COMMENGE – AGEMETRA- 47

Chimiques4

Lessive :irritant, caustique, allergisant (Tableau N°65 Lésions eczématiformes de

mécanisme allergique en raison de la présence de chlorure de didécyldiméthylammonium)

pour FIBROR

Xn ,Xi , pour NEUTROLINGE ( MP84)

Toutes les fiches de sécurité ont pu nous être communiquées, ces produi ts sont

toujours choisis selon la démarche « PMUC » de toutes les INB.

Biologiques1

Bactériologiques et parasitologiques ( au contact des tenues et chaussures)couverts

par la moyens de radioprotection.

Organisationnels1 :

Horaire de travail :

-hors arrêt de tranche : 6h-13h pour 3 salariés

-en arrêt de tranche : travail posté en 2x8 5h-13h et 13h-21h pour 6 salariés.

Contrainte temporelle, imprévus,

Temps d’attente pour exécution du travail

Autres :

Psychosociaux1 :

Ces risques n’ont pu être mis en év idence lors de ce travail, mais nécessiteraient un

travail complémentaire pour compléter ce volet.

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5 PREVENTION

5.1 PREVENTION COLLECTIVE

Aspiration et ventilation de la laverie

Mise en place d'une douche de sécurité et d'un lave oeil

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Mise à disposition de moyens de manutentions adaptés

envisager des chariots à plateau élévateur

Pour diminuer ces contraintes posturales, il a été mis en place un plateau de fond qui

s'élève au fur et à mesure que le poids du linge diminue, évitant ainsi ces positions

penchées en avant délétères pour le dos des opérateurs.

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5.2 Prévention individuelle

Port d’E.P.I. (2)

Lorsque l'exposition ne peut être évitée, l'employeur définit les mesures individuelles de

protection qui permettent de ramener les doses reçues à un niveau aussi bas que

raisonnablement possible (R. 4452-24). Il met à la disposition des travailleurs, en tant

que de besoin, les équipements de protection individuelle (EPI) appropriés et veille à

leur utilisation effective (R. 4321-4) et assure leur entretien (R. 4323-95).

(http://www.asn.fr/index.php/Les-actions-de-l-ASN/La-reglementation/Cadre-

legislatif/Circulaires-directives-instructions-guides/Circulaire-DGT-ASN-n-04-du-21-

avril-2010)

Le médecin du travail peut formuler toute proposition à l’employeur quant au choix des EPI en

prenant en compte leurs modalités d’utilisation (R 4456-16).

A –Définition

a-Au sens de la directive, un EPI désigne :

•Un dispositif porté ou tenu par une personne en vue de la protéger contre des risques

susceptibles de menacer sa santé ou sa sécurité

•Un ensemble de dispositifs associés de façon solidaire

•Des composants interchangeables d’un EPI, spécifiques et indispensables à son bon

fonctionnement

b-Un EPI doit tenir compte des dimensions d’acceptabilité psychologique

http://www.sfrp.asso.fr/IMG/pdf/05-Aldrovandi.pdf

L’usage de tenue complémentaire doit devenir un réflexe quelque soit l urgence d une

intervention, tout en sachant qu elle diminue certains risques sans toutefois les

supprimer. usage complémentaire réflexe l’urgence d’une qu’elle diminue certains risques

sans toutefois les supprimer

Tenue de base :

Sur-tenue type Tyvek :

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Dr Pierre COMMENGE – AGEMETRA- 52

Le Tyvek est un textile non-tissé de fibres de polyéthylène à haute densité (HDPE) d'une

épaisseur entre 0,5 et 10 μm. Après extrusion, les fibres sont disposées de façon

aléatoire et non-directionnelle et ensuite consolidées sans liant sous pression par un

procédé thermique.

Autres :

Les gants de protection contre les risques chimiques :

La résistance d’un gant de protection n’est pas universelle

•Elle est limitée dans le temps

•Il est donc essentiel :

de choisir le gant en fonction des produits manipulés

de respecter les consignes d’utilisation

Protection anti-bruit.

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En conclusion :moyens de prévention

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6. Formation, sensibilisation

*au risque radiologique

*à la manutention

*à l'utilisation des produits de lavage et de décontamination

*à la chaleur :

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CONCLUSION

Pendant notre stage pratique, il nous a été permis :

-d'assister à de nombreuses réunions préparatoires aux arrêts de tranche,

-d'échanger avec tous les acteurs de prévention,

-d'avoir un aperçu du vécu du travail des salariés et des cadres, centrale en marche et en

arrêt de tranche,

- en bref, de vivre le travail au quotidien dans une industrie nucléaire de base , et la

laverie nous est apparue un exemple de gestion des problèmes dans une centrale

nucléaire.

En effet, une activité qui semble annexe dans la marche d'une centrale nucléaire pour le

néophyte, est en fait l'objet constant d'investissements pour améliorer le service, la

gestion des coûts, et la diminution des déchets. Cette gestion des déchets qui à l'heure

actuelle fait couler beaucoup d'encre et qui remet en cause la pérennité du choix de

l'énergie nucléaire, est cependant un souci permanent des responsables des centrales

nucléaires.

Ce travail permettra, au cours de l’entretien médico-professionnel, d’aborder avec les

salariés certaines informations concernant :

-des recommandations, des informations sur le poste de travail, sur les équipements de

protection individuelle, sur les gestes et postures, sur les éventuels risques sanitaires

provoqués par les rayonnements ionisants.

Des supports, comme OMIRIS(outil multimédia d’information sur les rayonnements

ionisants), des plaquettes d’informations (personnel féminin, travail à la chaleur…)

peuvent être utilisés.

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Dr Pierre COMMENGE – AGEMETRA- 57

Bibliographie

-1-activité de la blanchisserie à la centrale nucléaire de CRUAS :mémoire pour l’obtention

de l’attestation de formation à la surveillance des travailleurs des industries nucléaires

de base ,1998, DR CATASTINI Jacques, Dr CHARRIER Danielle,Dr SELLIER Patricia.

2- Production d’électricité :http://www.asn.fr/index.php/Les-activites-controlees-par-l-

ASN/Production-d-Electricite

3-mémento de la radioprotection en exploitation : EDF-2004 :

http://www.edf.com/html/pres_nuc/memento2009/index.html

-4 Circulaire DGT/ASN n° 04 du 21 avril 2010 relative aux mesures de préventiondes

risques d’exposition aux rayonnements ionisants :http://www.asn.fr/index.php/Les-

actions-de-l-ASN/La-reglementation/Cadre-legislatif/Circulaires-directives-

instructions-guides/Circulaire-DGT-ASN-n-04-du-21-avril-2010

-5.TRAVAIL EN AMBIANCE THERMIQUE CHAUDE

Dr. Catherine BAILLOEUIL Médecin du Travail au SCAST et Tricastin

Dr. Dominique FRISON Médecin du Travail AST Grand Lyon Journée AMTSN du 21 Mai

2010

-6.Enquête STED RHONE ALPES :http://www.inrs.fr/inrs-pub/inrs01.nsf/intranetobject-

accesparreference/tf%2087/$file/tf87.pdf

-7 Etude sur les dosimétries dans le cadre de l'enquête STED Rhône-Alpes : INRS

Documents pour le médecin du travail N° 79trimestre 1999

-8 Retour d’expérience sur les portiques de contrôle dans les INB d’EDF.

http://www.sfrp.asso.fr/IMG/pdf/16-VALENDRU_Nicolas.pdf

-9 INSTALLATIONS NUCLEAIRES DE SAIN T-ALBAN / SAINT-MAURICE rapport 2008 EDF

-10 formation des médecins du travail GIIN-PROMINF,2 Suivi médical des salariés exposés aux rayonnements

ionisants(arrêté du 28/08/1991) Dr A.PETREQUIN-E.LAPORTE

-11 Contamination vestimentaire détectée au portique de contrôle radiologique de sortie du site :

http://www.asn.fr/index.php/content/view/full/119407

-12 aptitude des salaries exposes aux rayonnements ionisants, http://www-sante.ujf-

grenoble.fr/SANTE/alpesmed/evenements/rns/Rencontres_nuclaires_annees_precedentes/re

ncontresnucleaires2009/pdf/02_DJ_Gambini.pdf

-13 Rayonnements ionisants, INRS http://www.inrs.fr/inrs-pub/inrs01.nsf/IntranetObject-

accesParReference/INRS-FR/$FILE/fset.html

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-14 Prévention des risques

-15Intervention médicale en cas d’événement nucléaire ou radiologique

-16 CANEVAS d’étude de poste Dr TIBERGUENT

-17 groupe de coordination études de postes – métiers du nucléaire : trame

-18 Fichier d’activités en centrale nucléaire- Dr PETREQUIN DR FRISON

-19 : Études de poste et radioprotection,

Journée de la Société française de radioprotection

6 avril 2006, Paris

-20 Place du médecin du travail dans la réglementation , Patricia MALADRY

Inspection Médicale du Travail et de la Main d’Œuvre

Direction Générale du Travail

21-Lettres de suite d'inspection

http://www.asn.fr/index.php/content/down...164146/file/INSSN-BDX-EDFBLA-

0096.pdf

22- Radioprotection – Interventions en zone

http://www.asn.fr/index.php/content/down.../155840/file/INS-2010-EDFBEL-

0013.pdf

Mémoire pour l'obtention de l'attestation de formation à la surveillance des

travailleurs des industries nucléaires de base.

Bien que l'activité de la laverie soit commune à toutes les centrales, nous nous sommes

attachés dans ce mémoire à étudier l'activité propre de la laverie fonctionnant sur la

centrale nucléaire de SAINT ALBAN