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Chapitre 3:Equilibrage des postes de travail
I. Introduction
II. Définitions
Haykel MAROUANI 1Etude des machines et systèmes de production
III. Lignes dédiée à la fabrication de produits homogènes
1. Problème
2. Méthodes déterministes
IV. Exercice
Dans une institution universitaire, on fait des examens médicaux complets, pour un millierd'étudiants, et qui comprennent cinq étapes. Le patient doit passer à chaque étape dont l’ordre et ladurée sont fournis ci-après :
1- examen des yeux 15 minutes,
2- examen de l’ouïe 12 minutes,
3- cardiovasculaire 25 minutes,
4- examen des dents 20 minutes,
5- prélèvement de sang 5 minutes.
Haykel MAROUANI 2Etude des machines et systèmes de production
Yeux Ouïe Cardiovasculaire Dents Sang
Où se trouve donc le goulot d'étranglement?
À quelle vitesse les patients sortiront-ils de ce processus ?
Que pourrait-on faire pour équilibrer le flux des patients à travers ce système ?
I. Introduction
On observe une utilisation croissante de la structure de ligne de production ou de ligne
d’assemblage, pour la fabrication de produits manufacturés complexes. Cette structure de
production, introduite au chapitre II, est économiquement plus performante que celle de la
configuration en ateliers spécialisés. L’un des facteurs déterminants est le volume de production
susceptible d’être traité par la ligne étudiée. L’évolution des caractéristiques du marché se traduit
par une variété accrue des produits qui conduirait inéluctablement à condamner la structure en
ligne si celle-ci n’était pas capable d’absorber la diversité. Cette variété des produits manufacturés
peut s’obtenir notamment par une combinaison appropriée de modules, chaque module étant choisi
Haykel MAROUANI 3Etude des machines et systèmes de production
dans un ensemble limité de modules interchangeables. Dans ce cas, la structure en ligne est
capable d’absorber la diversité et sa supériorité économique sur la structure en ateliers spécialisés
est facile à vérifier, les flux de production de produits différents pouvant s’agréger sans problème
dans l’analyse du point mort. On parlera dans ce chapitre de produits homogènes , cette
homogénéité s’appréciant du point de vue des problèmes posés par la conception d’une ligne.
La diversité introduite par la présence de composants optionnels, se traduisant par une variation dutemps de travail sur certains postes, a des impacts importants dans la définition de la ligne et dansl’ordonnancement de la production (ce qui rend plus compliquée l’analyse de la supérioritééconomique de cette structure de production). On parlera alors de produits hétérogènes, toujoursen retenant le point de vue des problèmes posés par la conception d’une ligne. Deux remarquesdoivent être faites:
• On peut, sur une même ligne, fabriquer et assembler des gammes de produits utilisant la mêmeplate-forme, ce qui induit la même variabilité du temps de travail sur certains postes. L’avantage decette approche est de mieux pouvoir faire face à des variations de la répartition de la demandeglobale entre les gammes et donc de rendre le système productif plus flexible. Si le volume deproduction est assez important, on peut avoir intérêt à panacher des lignes ne traitant que desproduits homogènes (chacune traitant la partie à peu près certaine de la demande d’une gamme)et des lignes polyvalentes, assurant la flexibilité voulue mais subissant l’impact de toutes erreurs deprévision
Haykel MAROUANI 4Etude des machines et systèmes de production
prévision
• Il faut noter que, dans certaines industries, la tendance est d’obtenir des fournisseurs de premierrang, des modules intégrant ou non des composants optionnels, ce qui revient à externaliser leproblème chez le fournisseur pour limiter l’hétérogénéité des produits et, ce faisant, la complexitédes problèmes rencontrés. Par exemple, dans l’industrie automobile, les boucliers-arrière decertains véhicules haut de gamme peuvent ou non intégrer un capteur de recul. En demandant aufournisseur de livrer des boucliers complets dans un ordre respectant la variété requise au montage(couleur, présence ou non du capteur de recul), on passe alors d’un approvisionnement decomposants à un approvisionnement de modules et les problèmes liés à la diversité sontexternalisés chez l’équipementier.
II. DéfinitionsL'équilibrage des opérations est un "processus d’assignation des tâches à des postes de travail demanière que le temps d’exécution soit approximativement égal pour chaque poste".
Le cycle de production d'un poste de travail "c" est le temps maximal accordé à chaque poste detravail pour l’achèvement d’un ensemble de tâches. Autrement dit, c’est l’intervalle de temps entrela sortie de deux unités consécutives lorsque le poste de travail fonctionne à plein régime.
De plus, si la chaîne n’est pas équilibrée, le cycle de production de la chaîne est égal au cycle deproduction de l’étape qui constitue le goulot d’étranglement
Temps standardCycle de production =
Haykel MAROUANI 5Etude des machines et systèmes de production
Temps standardCycle de production =
Nbr de postes travaillant en parallèle
TPCapacité de production =
C
Avec: TP le temps de production et c le cycle de production !
10 minutesCycle de production = 4 minutes
2.5 employés=
60 minutes
Exemple:
Si le temps standard pour une opération particulière est de 10 minutes et qu’il y a l’équivalent de 2.5 employés affectés à cette tâche, alors:
Il y aura donc un produit qui sortira de cette étape à toutes les 4 minutes en moyenne.
La cadence est le nombre d’unités produites par unité de temps, généralement en heure. (si onexprime le cycle de production en heures, la cadence horaire est égale à l’inverse du cycle deproduction). Dans le cas d’une chaîne non équilibrée, la cadence de la chaîne est égale à lacadence du goulot d’étranglement.
Haykel MAROUANI 6Etude des machines et systèmes de production
60 minutesCadence =
Cycle de production
Le taux d’occupation d’un poste de travail (Taux d’utilisation) est le pourcentage du tempsdisponible effectivement utilisé par un poste de travail pour la production. Dans le cas d'unprocessus séquentiel (en série), on fait souvent l’hypothèse que les postes de travail s’ajustent à lacadence du goulot d’étranglement. Dans ce cas, le taux d’occupation est égal au rapport entre lacadence horaire du goulot d’étranglement et celle du poste considéré. Dans le cas d'un processusen parallèle, le taux d’occupation de chaque poste est théoriquement 100% puisque chaque postene dépend pas des autres.
La cadence d'un processus est le nombre d’unités produites durant une période de base (ex. 1heure) par le processus. On calcul cette cadence selon que notre processus est séquentiel ouparallèle. La cadence du processus séquentiel est égale à la cadence du goulot d’étranglement. Lacadence du processus parallèle est égale à la somme des cadences de chaque poste de travail duprocessus.
On a 5 tâches donc 5 postes (hypothèse :5 travailleurs). La capacité d’un processusséquentiel est déterminée par la cadencedu goulot d’étranglement:
Poste Cycle de production (h/unité)
Cadence (unités/h)
1 0,0083 120
Haykel MAROUANI 7Etude des machines et systèmes de production
1 0,0083 1202 0,0111 903 0,0091 1104 0,0118 855 0,00769 130
Tâches Temps de cycle (h/unité)1 0,00832 0,01113 0,00914 0,01185 0,00769
Total 0,0480
La capacité d’un processus en parallèle estdéterminée par la somme des cadences de tous lespostes du processus (Cycle de production duprocessus est de 0,048 h/unité; Cadence par posteest de 20,83 unités/heure).
Exemple:
Haykel MAROUANI 8Etude des machines et systèmes de production
Etape Temps standard
Nombre de postes
Cycle de production (min/unité)
Cadence (unité/h)
Taux d'occupation
ABCD
III. Lignes dédiée à la fabrication de produits homogènes
ENIM-SA fabrique divers articles électroménagers. La chaîne de fabrication de son nouveau modèle de rôtissoire de luxe comporte une cinquantaine d’opérations. Nous n’examinerons ici que les problèmes relatifs à un sous-ensemble bien défini. Les 10 opérations sont visualisées dans le graphe Potentiel – Tâches suivant: à gauche le code repérant l’opération, à droite son temps opératoire (exprimé en dixièmes de minute):
1. Problème
Haykel MAROUANI 9Etude des machines et systèmes de production
Le problème posé est celui de la définition d’une ligne capab le de fabriquer 3500rôtissoires par mois de 164 heures, minimisant le nombre de p ostes de travailnécessaires, tout en équilibrant les charges de travail de c hacun de ces postes.
2. Méthodes déterministes
Méthode RPW
De nombreux algorithmes ont été imaginés. Celui proposé en 1961 par Helgeson et Birnie sefocalise sur les tâches en les classant selon une méthode de pondération de leurs positions(Ranked Positional Weight Method):
Cet algorithme ordonne les tâches par ordre décroissant d’un coefficient de position défini commele cumul des temps opératoires de la tâche considérée et des tâches qui la suivent, puis il affecteles postes de travail (définis pour un cycle de production) aux tâches dans cet ordre en respectantles antécédences.
Cette méthode présente comme avantage principal de fournir rapidement une solution (et donc uneborne supérieure au nombre de postes), mais qui peut être assez éloignée de la solution optimale.
Haykel MAROUANI 10Etude des machines et systèmes de production
borne supérieure au nombre de postes), mais qui peut être assez éloignée de la solution optimale.
Méthode Kilbridge et Wester
La seconde méthode, plutôt focalisée sur les postes, a été proposée par Kilbridge et Wester. Elleconsiste à partir du tableau suivant où l’on note, pour chaque opération, le nombre d’opérations quila précèdent (ce qui correspond à la notion de niveau dans le tableau d’antériorité).
Opération i Niveau ti
⇒⇒⇒⇒
Opération i Niveau ti
12345678910
Haykel MAROUANI 11Etude des machines et systèmes de production
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L’exemple retenu est trop simple pour montrer toutes les implications de laméthode proposée. En effet, une opération A d’un niveau i, par exemple i = 2,n’est pas forcément suivie d’une opération B de niveau i + 1; B peut être parexemple de niveau 5, parce que sa réalisation est conditionnée non seulementpar la réalisation préalable de A, mais aussi de celle d’autres opérations.Lorsque ce cas se produit, on mentionne dans le tableau de préparation del’application de l’algorithme, la plage de niveau 2 - 4 au lieu du seul niveau 2,en face de l’opération A. Ceci implique que A se trouvera affectée à un postecomportant des opérations dont le niveau le plus faible est 2, 3, ou 4. L’intérêtde cette mention est le suivant. Supposons que l’on étudie le deuxième postede travail et que celui-ci comporte les opérations de niveau 2 non prises encompte dans le premier poste de travail, plus des opérations de niveau 3, mais
Haykel MAROUANI 12Etude des machines et systèmes de production
compte dans le premier poste de travail, plus des opérations de niveau 3, maisque l’on ne trouve pas de combinaison d’opérations de niveau 3 susceptible decompléter exactement le service de ce deuxième poste de travail; on pourraexaminer alors si un échange de l’opération A avec une opération de niveau 4permet de saturer ce deuxième poste de travail. Si tel est le cas, cet échangepeut être réalisé sans violer les contraintes d’antériorité. Rien ne s’oppose à ceque d’autres opérations que l’opération A soient dans le même cas, ce quiaugmente la probabilité de saturer le deuxième poste de travail, … etégalement l’exploration combinatoire.
L'entreprise ENIM-SA est maintenant spécialisée dans la fabrication de chariots pour chargemoyennes (150 kg maximum). L'assemblage du chariot est réalisé sur une ligne de montagesynchrone. Le graphe des opérations est le suivant:
Assembler poignée
Constituer les roues
Monter le fond
Monter les manchons de protection
Monter les cotés Assembler le chariot
Assembler le cadre
La ligne doit produire 60 chariots par jour. Une journée de travail représente 6 heures de
IV. Exercice
Haykel MAROUANI 13Etude des machines et systèmes de production
production. Actuellement, 5 opérateurs travaillent sur cette ligne. Voici la répartition actuelle desopérations :
1. Déterminer le temps de cycle de la ligne de montage.
2. Déterminer le taux d’équilibrage (ou ratio de tension de flux) de cette ligne dans laconfiguration actuelle.
3. Déterminer le nombre minimum de postes de travail et faire le bilan de la solutionactuelle.
4. Appliquer la méthode RPW de façon à proposer un autre regroupement desopérations.
5. Calculer le taux d’équilibrage de votre solution.
6. Faire le bilan de votre solution.
Haykel MAROUANI 14Etude des machines et systèmes de production
7. Dessiner votre solution sur le graphe des opérations et donner la durée de travailde chaque poste.
8. En supposant que la ligne de montage soit asynchrone, quel serait le temps decycle et où y aurait-il des encours qui s’accumuleraient ?