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S592 JDP 2013 d’une endocardite à P. acnes chez un adolescent atteint d’acné en postopératoire d’une annuloplastie cardiaque. Conclusion.— Il apparaît important de considérer P. acnes comme une cause potentielle d’endocardite infectieuse à cultures néga- tives. Une attention particulière doit être portée aux patients porteurs de patients prothétiques, vu la capacité de ce micro- organisme à adhérer aux corps étrangers. Le traitement des dermatoses profuses telles que l’acné chez ces patients pourrait constituer une mesure préventive de ce type de complication. Déclaration d’intérêt.— Aucun. Iconographie disponible sur CD et Internet. http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2013.09.519 P351 Diphtérie cutanée toxinique au retour d’un voyage en zone tropicale M. Studer a,, S. Banea a , M. Martinot b , A. Martin b , D. De Briel c , A. Mahé a a Dermatologie, hôpital Pasteur, Colmar, France b Maladies infectieuses, hôpital Pasteur, Colmar, France c Laboratoire de bactériologie, hôpital Pasteur, Colmar, France Auteur correspondant. Mots clés : Diphtérie ; Médecine des voyages ; Ulcère de jambe Introduction.— Les infections cutanées représentent la première dermatose au retour d’un voyage en zone tropicale. Les germes sont habituellement banals. Nous voulons attirer l’attention sur la pré- sence non exceptionnelle d’autres germes, avec un cas de diphtérie cutanée au retour de Madagascar. Observation.— Un homme de 46 ans aux antécédents de troubles bipolaires était hospitalisé en psychiatrie au retour d’un voyage de deux mois à Madagascar avec rupture thérapeutique. Il présen- tait des ulcères arrondis, sans fausses membranes, des membres inférieurs et une dermatose rampante faite de plusieurs trajets serpigineux typiques de larva migrans cutanée. Un examen bacté- riologique des prélèvements de plaies montrait l’existence de cocci et de bacilles Gram positif identifiés en quelques minutes par spec- trométrie de masse MALDI-TOF comme Streptococcus pyogenes et Corynebacterium diphtheriae. Cette dernière présentait dans son génome le gène codant la toxine diphtérique (recherche par PCR au Centre National de Référence des Corynébactéries). Le patient était isolé. Le prélèvement de gorge revenait négatif. L’évolution était favorable avec un traitement par amoxicilline-acide clavulanique sans sérothérapie (absence de signes généraux, résultat de toxine revenu positif seulement tardivement) et par ivermectine (larva migrans cutanée). Une vaccination anti-diphtérique était réalisée. Discussion.— Plus connue sous sa forme ORL, la diphtérie peut éga- lement être importée sous sa forme cutanée. En cas de souche toxinogène, elle peut être à l’origine de cas secondaires ainsi que de complications neurologiques et cardiaques. Malgré l’existence d’un vaccin efficace, certaines zones d’endémie persistent du fait d’une couverture vaccinale insuffisante. Ainsi, une épidémie récente en Europe de l’Est et de rares cas autochtones ont été rapportés. Le diagnostic de diphtérie cutanée est probablement sous-estimé, des prélèvements étant rarement faits. En Afrique subsaharienne, certaines études ont pourtant montré la présence de Corynebacte- rium diphtheriae jusque sur 30 % de prélèvements systématiques de pyodermites. Si le portage chronique de ce germe est peu symptomatique, les lésions cutanées jouent probablement un rôle important dans la dissémination de la diphtérie. Conclusion.— Les formes cutanées de diphtérie sont souvent mécon- nues ou confondues avec des blessures traumatiques ou d’autres infections. Il faut continuer à y penser devant des ulcères aigus des membres inférieurs ou un ecthyma, surtout chez des patients reve- nant de pays d’endémie. En cas de suspicion, la spectrométrie de masse MALDI-TOF apparaît à ce titre comme un outil performant et rapide. Déclaration d’intérêt.— Aucun. Iconographie disponible sur CD et Internet. http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2013.09.520 P352 Intérêt de l’étude en microscopie confocale ex vivo pour le diagnostic de sycosis de la barbe. Première observation J.-L. Perrot a,, E. Cinotti a , B. Labeille a , H. Raberin b , P. Flori b , C. Douchet c , F. Cambazard a a Dermatologie, hôpital Nord, Saint-Étienne, France b Parasitologie, hôpital Nord, Saint-Étienne, France c Anatomopathologie, hôpital Nord, Saint-Étienne, France Auteur correspondant. Mots clés : Microscopie confocale ; Sycosis de la barbe ; T.mentagrophytes Introduction.— Quelques publications ont rapporté l’utilité de la microscopie confocale (MC) pour le diagnostic de divers parasites cutanés : gale, demodex, Malassezia furfur, mais aussi de derma- tophytes unguéaux. On rapporte ici le premier cas de sycosis de la barbe diagnostiqué en microscopie confocale ex vivo. Observation.— Un homme de 54 ans présentait depuis 2 semaines un processus inflammatoire de la lèvre supérieure douloureux et extensif, traité initialement par acyclovir crème puis acide fuci- dique crème et acyclovir per os, puis erythromycine per os lorsque le malade nous a été adressé. Il présentait un placard doulou- reux inflammatoire suppuré de la lèvre supérieure. Nous avons réalisé un examen en MC des poils de la barbe dont l’épilation a pu être réalisée sans douleur ni effort de traction, ainsi qu’un examen parasitologique direct et des cultures sur milieu de Sabou- raud et un examen histologique. La MC a mis en évidence autour de la tige pilaire une profusion de mégaspores spontanément reflé- tant ainsi que des filaments septés endo- et ectothrix, ce qui a permis de débuter un traitement par griséofulvine. L’examen para- sitologique direct confirmait la présence de spores et de filaments 24 heures plus tard, après éclaircissement des prélèvements au lac- tophénol, puis les cultures permettaient ultérieurement d’identifier T.mentagrophytes. L’histologie retrouvait quelques jours plus tard des foyers de folliculite aiguë associés à des spores et de rares filaments. Discussion.— Il est possible, dans le cadre d’une consultation en moins de 5 minutes, de confirmer le diagnostic de sycosis de la barbe et de débuter rapidement un traitement adapté. D’autre part, si le résultat de l’examen n’est pas en adéquation avec l’hypothèse clinique ou si le prélèvement n’est pas de qualité satisfaisante, un deuxième prélèvement peut être réalisé au cours de la même consultation. Conclusion.— Il s’agit à notre connaissance de la première observa- tion de sycosis de la barbe diagnostiqué en MC. Manifestement, la méthode est simple et rapide. Déclaration d’intérêt.— Aucun. Iconographie disponible sur CD et Internet. http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2013.09.521 Médecine interne P353 Étude rétrospective des cas d’ischémie digitale aiguë ou subaiguë en dermatologie : 8 observations

Étude rétrospective des cas d’ischémie digitale aiguë ou subaiguë en dermatologie : 8 observations

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Page 1: Étude rétrospective des cas d’ischémie digitale aiguë ou subaiguë en dermatologie : 8 observations

S592 JDP 2013

d’une endocardite à P. acnes chez un adolescent atteint d’acné enpostopératoire d’une annuloplastie cardiaque.Conclusion.— Il apparaît important de considérer P. acnes commeune cause potentielle d’endocardite infectieuse à cultures néga-tives. Une attention particulière doit être portée aux patientsporteurs de patients prothétiques, vu la capacité de ce micro-organisme à adhérer aux corps étrangers. Le traitement desdermatoses profuses telles que l’acné chez ces patients pourraitconstituer une mesure préventive de ce type de complication.Déclaration d’intérêt.— Aucun.� Iconographie disponible sur CD et Internet.

http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2013.09.519

P351Diphtérie cutanée toxinique au retourd’un voyage en zone tropicale�

M. Studer a,∗, S. Banea a, M. Martinot b, A. Martin b, D. De Briel c,A. Mahé a

a Dermatologie, hôpital Pasteur, Colmar, Franceb Maladies infectieuses, hôpital Pasteur, Colmar, Francec Laboratoire de bactériologie, hôpital Pasteur, Colmar, France∗ Auteur correspondant.

Mots clés : Diphtérie ; Médecine des voyages ; Ulcère de jambeIntroduction.— Les infections cutanées représentent la premièredermatose au retour d’un voyage en zone tropicale. Les germes sonthabituellement banals. Nous voulons attirer l’attention sur la pré-sence non exceptionnelle d’autres germes, avec un cas de diphtériecutanée au retour de Madagascar.Observation.— Un homme de 46 ans aux antécédents de troublesbipolaires était hospitalisé en psychiatrie au retour d’un voyagede deux mois à Madagascar avec rupture thérapeutique. Il présen-tait des ulcères arrondis, sans fausses membranes, des membresinférieurs et une dermatose rampante faite de plusieurs trajetsserpigineux typiques de larva migrans cutanée. Un examen bacté-riologique des prélèvements de plaies montrait l’existence de cocciet de bacilles Gram positif identifiés en quelques minutes par spec-trométrie de masse MALDI-TOF comme Streptococcus pyogenes etCorynebacterium diphtheriae. Cette dernière présentait dans songénome le gène codant la toxine diphtérique (recherche par PCR auCentre National de Référence des Corynébactéries). Le patient étaitisolé. Le prélèvement de gorge revenait négatif. L’évolution étaitfavorable avec un traitement par amoxicilline-acide clavulaniquesans sérothérapie (absence de signes généraux, résultat de toxinerevenu positif seulement tardivement) et par ivermectine (larvamigrans cutanée). Une vaccination anti-diphtérique était réalisée.Discussion.— Plus connue sous sa forme ORL, la diphtérie peut éga-lement être importée sous sa forme cutanée. En cas de souchetoxinogène, elle peut être à l’origine de cas secondaires ainsi que decomplications neurologiques et cardiaques. Malgré l’existence d’unvaccin efficace, certaines zones d’endémie persistent du fait d’unecouverture vaccinale insuffisante. Ainsi, une épidémie récente enEurope de l’Est et de rares cas autochtones ont été rapportés.Le diagnostic de diphtérie cutanée est probablement sous-estimé,des prélèvements étant rarement faits. En Afrique subsaharienne,certaines études ont pourtant montré la présence de Corynebacte-rium diphtheriae jusque sur 30 % de prélèvements systématiquesde pyodermites. Si le portage chronique de ce germe est peusymptomatique, les lésions cutanées jouent probablement un rôleimportant dans la dissémination de la diphtérie.Conclusion.— Les formes cutanées de diphtérie sont souvent mécon-nues ou confondues avec des blessures traumatiques ou d’autresinfections. Il faut continuer à y penser devant des ulcères aigus desmembres inférieurs ou un ecthyma, surtout chez des patients reve-nant de pays d’endémie. En cas de suspicion, la spectrométrie demasse MALDI-TOF apparaît à ce titre comme un outil performant etrapide.

Déclaration d’intérêt.— Aucun.� Iconographie disponible sur CD et Internet.

http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2013.09.520

P352Intérêt de l’étude en microscopieconfocale ex vivo pour le diagnosticde sycosis de la barbe. Premièreobservation�

J.-L. Perrot a,∗, E. Cinotti a, B. Labeille a, H. Raberin b, P. Flori b,C. Douchet c, F. Cambazard a

a Dermatologie, hôpital Nord, Saint-Étienne, Franceb Parasitologie, hôpital Nord, Saint-Étienne, Francec Anatomopathologie, hôpital Nord, Saint-Étienne, France∗ Auteur correspondant.

Mots clés : Microscopie confocale ; Sycosis de la barbe ;T. mentagrophytesIntroduction.— Quelques publications ont rapporté l’utilité de lamicroscopie confocale (MC) pour le diagnostic de divers parasitescutanés : gale, demodex, Malassezia furfur, mais aussi de derma-tophytes unguéaux. On rapporte ici le premier cas de sycosis de labarbe diagnostiqué en microscopie confocale ex vivo.Observation.— Un homme de 54 ans présentait depuis 2 semainesun processus inflammatoire de la lèvre supérieure douloureux etextensif, traité initialement par acyclovir crème puis acide fuci-dique crème et acyclovir per os, puis erythromycine per os lorsquele malade nous a été adressé. Il présentait un placard doulou-reux inflammatoire suppuré de la lèvre supérieure. Nous avonsréalisé un examen en MC des poils de la barbe dont l’épilationa pu être réalisée sans douleur ni effort de traction, ainsi qu’unexamen parasitologique direct et des cultures sur milieu de Sabou-raud et un examen histologique. La MC a mis en évidence autourde la tige pilaire une profusion de mégaspores spontanément reflé-tant ainsi que des filaments septés endo- et ectothrix, ce qui apermis de débuter un traitement par griséofulvine. L’examen para-sitologique direct confirmait la présence de spores et de filaments24 heures plus tard, après éclaircissement des prélèvements au lac-tophénol, puis les cultures permettaient ultérieurement d’identifierT. mentagrophytes. L’histologie retrouvait quelques jours plus tarddes foyers de folliculite aiguë associés à des spores et de raresfilaments.Discussion.— Il est possible, dans le cadre d’une consultation enmoins de 5 minutes, de confirmer le diagnostic de sycosis de la barbeet de débuter rapidement un traitement adapté. D’autre part, sile résultat de l’examen n’est pas en adéquation avec l’hypothèseclinique ou si le prélèvement n’est pas de qualité satisfaisante,un deuxième prélèvement peut être réalisé au cours de la mêmeconsultation.Conclusion.— Il s’agit à notre connaissance de la première observa-tion de sycosis de la barbe diagnostiqué en MC. Manifestement, laméthode est simple et rapide.Déclaration d’intérêt.— Aucun.� Iconographie disponible sur CD et Internet.

http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2013.09.521

Médecine interne

P353Étude rétrospective des casd’ischémie digitale aiguë ou subaiguëen dermatologie : 8 observations�

Page 2: Étude rétrospective des cas d’ischémie digitale aiguë ou subaiguë en dermatologie : 8 observations

Posters S593

A. Marchal a,∗, E. Mahé a, P. Bilan a, C. Sin a, P. Bagan b,J.-C. Couffinhal b, M.-L. Sigal a

a Dermatologie et médecine vasculaire, centre hospitalierVictor-Dupouy, Argenteuil, Franceb Chirurgie thoracique et vasculaire, centre hospitalierVictor-Dupouy, Argenteuil, France∗ Auteur correspondant.

Mots clés : Aigu ; Ischémie digitale ; Membre supérieurIntroduction.— La diversité des étiologies et la rareté caractérisentles ischémies digitales. Nous avons étudié rétrospectivement lesobservations d’ischémie aiguë digitale (phénomènes de Raynaudexclus) dans un service de dermatologie afin d’en préciser les étio-logies et leur prise en charge.Observations.— Huit observations d’ischémie digitale sont décrites(7 hommes, 1 femme). L’âge moyen était de 53 ans. Un tabagismeactif était noté dans 7 cas et une consommation de cannabis dans1 cas. L’ischémie était aiguë dans 5 cas et subaiguë dans 3 cas. Lalocalisation était unilatérale dans 6 cas et bilatérale dans 2 cas. Lesformes unilatérales concernaient 1 doigt dans 4 cas, les 4 derniersdoigts dans 1 cas et toute la main dans l’autre cas. Des lésions nécro-tiques étaient notées chez 5 patients. L’écho-Doppler artériel étaitpathologique dans 7 cas sur 8. Une angiotomodensitométrie (angio-TDM) était réalisée dans 2 cas (normal) et une artériographie dans6 cas.Les étiologies trouvées étaient : 1 cas de dysplasie de l’arcadepalmaire, 1 cas de vascularite avec syndrome des antiphospholi-pides, 1 cas de gelures, 1 cas d’artérite proximale tabagique chezun patient infecté par le VIH, 1 cas d’artériopathie paranéoplasique,1 maladie de Buerger et enfin 1 cas d’embolie sur ectasie du ventri-cule gauche. Les traitements médicaux étaient des antiagrégantsdans 4 cas, anticoagulation curative dans 6 cas, cure d’iloprost dans4 cas. Sur le plan chirurgical, une sympathectomie était réaliséedans 1 cas. Dans 2 cas, une amputation était nécessaire.Discussion.— L’ischémie digitale est une maladie rare, de par lesparticularités de la vascularisation du membre supérieur avec demultiples anastomoses. Les 8 observations présentées ici illustrentla diversité des étiologies : inflammatoires, thrombotiques ou vas-culaires.Les étiologies à évoquer sont les artériopathies inflammatoiressans composante systémique (Buerger, artériopathie oblitéranteau cannabis), les artériopathies inflammatoires avec composantesystémique (Takayasu, Behcet, vascularites systémiques), lesartériopathies thrombotiques (thrombophilies, syndromes myé-loprolifératifs, syndromes canalaires), les maladies emboligènesd’origine cardiaque ou vasculaires, les artériopathies iatrogènes ettoxiques et enfin l’athérosclérose accélérée.Le bilan étiologique doit donc être large incluant un bilanimmunologique et de thrombophilie, des explorations artérielles(écho-Doppler, et selon le contexte angio-TDM ou artériogra-phie), cardiaques (échographie, holter ECG), une TDM thoraco-abdominopelvienne et éventuellement PET-scanner en cas de bilannégatif (recherche de néoplasie).Conclusion.— Les séries d’ischémie digitale sont rares et nous enavons rapporté 8 cas.Déclaration d’intérêt.— Aucun.� Iconographie disponible sur CD et Internet.

http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2013.09.522

P354L’intoxication au cannabis : cause oufacteur de risque dans la survenue dela maladie de Léo-Buerger ?A. Taghy a,∗, H. Lamsyah b, B. Hassam a

a Dermatologie, CHU de Rabat, Rabat, Maroc

b Dermatologie, hôpital militaire d’instruction Mohammed V,Rabat, Maroc∗ Auteur correspondant.

Mots clés : Artérite ; Cannabis ; Intoxication ; Léo-BuergerIntroduction.— La maladie de Léo-Buerger (MLB) est une artérite dusujet jeune de sexe masculin classiquement associée au tabac. Sapathogénie exacte demeure inconnue mais il semble que le tabacn’est pas le seul facteur incriminé dans sa genèse.Patients et méthodes.— Nous abordons ici la discussion nosologiqueentamée sur la MLB et ses liens possibles avec le cannabis, à traversune étude prospective sur deux années consécutives (2011 et 2012)durant laquelle six patients ont été colligés.Résultats.— Tous nos patients étaient de sexe masculin avec un âgemoyen de 31 ans. Une notion d’intoxication tabagique était présentechez cinq patients et une intoxication au cannabis chez tous lespatients. L’examen clinique mettait en évidence des claudicationsintermittentes chez tous les patients et un phénomène de Raynaudchez cinq d’entre eux. L’ischémie aiguë distale était constatée auniveau des membres inférieurs chez tous les patients et au niveaudes membres supérieurs chez deux patients, s’accompagnant d’uneabolition des pouls en distalité (n = 4), de troubles trophiques (n = 5),d’ulcérations pulpaires hyperalgiques (n = 4), voire de nécroses évo-luant vers des amputations distale chez trois patients. La VS étaitaugmentée chez 50 % des patients. Un bilan à visée étiologiqueétait sans particularités. L’imagerie vasculaire montrait un aspectcaractéristique de la MLB. La prescription d’antiagrégants plaquet-taires et de nifédipine chez tous les patients, des cures d’ilosprost(n = 3), d’antalgiques majeurs (n = 4) ainsi que des soins locauxpermettaient une cicatrisation des ulcères en quelques mois. Desamputations des gros orteils étaient réalisées chez trois patients etle sevrage n’a pu être obtenu que chez quatre patients.Discussion.— Le cannabis est une drogue douce qui sécrète unesubstance riche en cannabinoïdes : le D9 tétrahydrocannabitol, quidétermine une vasoconstriction périphérique. L’association du can-nabis avec la MLB a été décrite la première fois par Sterne en1960 à partir de l’observation, au Maroc, d’une vingtaine de jeuneshommes grands fumeurs de cannabis et consommateurs modérés detabac, évoquant un rôle additionnel du cannabis dans la survenue dela MLB. D’autres auteurs ont considéré cette maladie comme effetsecondaire toxique du cannabis, discutant ainsi un rôle indépendantde celui du tabac. Cette dernière hypothèse concorde parfaitementavec notre étude, où a constatée la survenue de la MLB) chez l’undes six patients consommant uniquement du cannabis.Conclusion.— L’action du cannabis isolée ou en synergie avec letabac reste à élucider. On pourrait avancer l’hypothèse d’un effetadditif. Ainsi, la MLB ferait partie des effets secondaires possiblesdu cannabis indépendamment de ceux du tabac.Déclaration d’intérêt.— Aucun.

http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2013.09.523

P355Accidents de décompression cutanésassociés à un shunt droite-gauche enplongée : neuf observations�

S. Abed a,∗, P. Louge b, E. Gempp b, E. Marmottant a, B. Fournier a,T. Boyé a, B. Guennoc a, J.-J. Morand a

a Dermatologie, hôpital militaire Sainte-Anne, Toulon, Franceb Médecine hyperbare, hôpital militaire Sainte-Anne, Toulon,France∗ Auteur correspondant.

Mots clés : Cutis marmorata ; Plongée ; Shunt droite-gaucheIntroduction.— La présentation cutanée des accidents de décom-pression (ADD) lors de plongées est rare (1 à 5 %) et le plus souventbénigne, à type de « puces » ou de « moutons » prurigineux. Nousrapportons une série de neuf cas, dont quatre cutis marmorata,