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Étude sur l’impact économique des tournages en région Aquitaine Synthèse du rapport final Juillet 2011 bâtiment 36-37 Rue des Terres neuves - 33 130 Bègles tèl. 05 47 50 10 00 / fax. 05 56 42 53 72 [email protected] / www.ecla.aquitaine.fr Étude réalisée par Valérie Champetier (société t.2.a, think-and-act) avec la collaboration de Stéphanie Durand-Barracand et Karine Silvani, au sein de Media Consulting Group. Contact MCG/T2A : Email : [email protected] Mobile : 06 12 13 35 73

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Étude sur l’impact économique des tournages en région Aquitaine

Synthèse du rapport final

Juillet 2011

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Étude réalisée par Valérie Champetier (société t.2.a, think-and-act) avec la collaboration de Stéphanie Durand-Barracand et Karine Silvani, au sein de Media Consulting Group.

Contact MCG/T2A :Email : [email protected] : 06 12 13 35 73

Sommaire

Introduction 3

1. L’environnement et la santé économique de l’activité d’accueil de tournages 4

a. Un environnement en mutation... 5

b. ... mais la France et les régions disposent d’atouts importants 6

2. Les retombées économiques des tournages en Aquitaine 8

a. Les constats positifs 9

b. Les constats moins positifs 10

3. L’attractivité de l’Aquitaine en matière de tournages 12

a. Les facteurs d’attractivité 12

b. Le positionnement de la région Aquitaine 13c. Le réseau aquitain des commissions du film 13

4. Recommandations 14

a. Optimiser et augmenter les retombées directes et indirectes des tournages en Aquitaine 14

b. Renforcer et développer l’attractivité de l’Aquitaine en matière d’accueil de tournages pour les professionnels français et étrangers 17

c. Valoriser et promouvoir la politique régionale dans le secteur audiovisuel et cinéma 20

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Ce document est la synthèse de l’étude menée par le Conseil Régional d’Aquitaine en collaboration avec le soutien technique de l’Agence ECLA et sa commission du film Aquitaine Tournages, sur « l’impact économique des tournages en région Aquitaine ». Commencée en octobre 2010, l’étude s’est terminée à la fin avril 2011 avec la remise d’un rapport final.

Le travail a porté sur :

• la réalisation d’un état des lieux de la situation économique générale et de la politique menée en faveur de la filière cinématographique et audiovisuelle, en terme d’accueil de tournages ;

• l’évaluation des retombées économiques directes et indirectes des tournages en Aquitaine ;

• l’établissement et la hiérarchisation des critères d’attractivité d’un territoire pour des tournages cinématographiques et audiovisuels et le positionnement de la région Aquitaine sur ces mêmes critères ;

• la proposition si nécessaire d’évolutions des dispositifs actuels de la région Aquitaine et de l’agence Écla Aquitaine ainsi que des pistes pour la valorisa-tion de la politique du Conseil régional en faveur du secteur du cinéma et de l’audiovisuel.

La méthode de travail a été la suivante :

• recherches documentaires sur l’ensemble des sujets couverts par l’étude et spécifiquement des études déjà réalisées sur les retombées économiques des tournages sur les territoires, en France et à l’étranger ;

• entretiens qualitatifs de 40 intervenants du secteur au niveau national et en région dont des responsables de l’agence Écla Aquitaine, du département culture et tourisme du CRA, du CESR, du CNC, de Film France, de la FICAM, du SPI, de l’ARF, des sociétés de production des tournages étudiés, de tech-niciens, directeurs de production, etc ;

• analyse comparative du fonctionnement et de l’organisation du bureau d’ac-cueil Aquitaine Tournages avec trois autres bureaux d’accueil en France ;

• étude approfondie des dossiers de demande d’aides, des dossiers de remise de comptes et de la comptabilité analytique interne aux sociétés de produc-tion d’un panel de 12 tournages sélectionnés avec le comité de pilotage, qu’ils aient bénéficié ou non d’une aide de la région.

Introduction

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Les collectivités territoriales jouent, depuis plus de 20 ans, un rôle déterminant dans les secteurs cinématographique et audiovisuel en soutenant les œuvres de la créa-tion à la diffusion à travers les fonds d’aides1. Suivant ou anticipant la progression du nombre de tournages en région, de véritables filières locales de l’image, avec des compétences techniques et artistiques et des prestataires spécialisés, se sont déve-loppées.

Des bureaux d’accueil de tournages se créent à partir de 19912, proposant un service public et gratuit, financés par les collectivités3, visant à faciliter le travail des produc-teurs et de leurs équipes sur un territoire donné et de promouvoir ce territoire et ses ressources auprès des professionnels de l’industrie cinématographique et audiovi-suelle au niveau national et international.

Ce service, né aux États-Unis dans les années 40, repose, dès le départ, sur le pos-tulat des localités qu’attirer des tournages sur leur territoire engendre des bénéfices économiques directs sur l’ensemble de leurs secteurs d’activités (hôtels, restauration, locations d’hébergement, transports, etc.), mais aussi des bénéfices indirects grâce à l’importante visibilité pour le territoire que permet la diffusion d’une œuvre audiovi-suelle ou cinématographique.

Le réseau des bureaux d’accueil de tournages, constitué au sein de Film France4 regroupe aujourd’hui 41 bureaux d’accueil ou commissions du film5 dont 23 bureaux régionaux et 18 départementaux. Cette activité s’exerce aujourd’hui dans un environnement en mutation dans lequel la France et les régions disposent d’atouts importants qu’il s’agit d’optimiser le mieux possible.

1- Création des premiers fonds d’aide en 1984 puis généralisation progressive dans les années 1990 à 2000 et, enfin, mise en place de la politique du 1€ apporté par le CNC pour 2€ apporté par une région en 2004. 2- La première commission du film naît dans le Var, à l’initiative d’une femme américaine, Dana Theveneau, instal-lée dans ce département. 3- Au départ, le CNC a participé pendant 3 ans au financement des bureaux d’accueil régionaux.4- L’association Film France, financée majoritairement par le CNC et chargée d’animer le réseau des commissions du film et de promouvoir les activités de tournage et de postproduction en France, est créée en 1995 par les pro-fessionnels du secteur (producteurs et industriels).5- Les bureaux d’accueil ou commissions du film membres de Film France signent une charte qui les engage sur les services rendus, les bénéficiaires et leur relation de collaboration.

1. L’environnement et la santé économique de l’acti-vité d’accueil de tournages

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a. Un environnement en mutation…

L’activité de tournage dans les secteurs cinématographique et audiovisuel connaît des évolutions de fond qui ont un impact sur les territoires qui les accueillent.

• Une forte transformation technologique touche l’ensemble de la chaîne de création, fabrication et diffusion d’un film dont ses conditions de tournage. Par exemple, la confirmation de la percée des caméras numériques «data» grands capteurs (16% des projets en 2010 et apparition non négligeable d’ap-pareils photo numérique (APN) avec 4% des projets) entraîne une baisse de l’activité des loueurs et autres prestataires. Une adaptation très rapide des techniciens à travers une formation renforcée est également nécessaire.

• Un recul sensible et tendanciel du budget moyen par film et fiction TV qui

pousse à réduire le temps de préparation d’un film et tendre au maximum le nombre de jours de tournage.

• Une forte concurrence entre territoires au sein de l’hexagone mais sur-

tout avec des territoires étrangers qu’ils soient en Europe, en Amérique ou en Asie. La délocalisation à l’étranger des productions à gros budget aug-mente. Dans le secteur du cinéma, en 2009, un tiers de ces films était déloca-lisé, en 2010, ce sont les deux tiers1. En télévision, on constate également une progression du nombre de délocalisations de tournages à l’étranger, de 4% au premier semestre 2010 à 12% au premier semestre 20112. Cette délocalisation croissante des productions françaises inquiète l’ensemble de la profession, et appelle sans doute des améliorations de l’attractivité de la France pour ses propres productions.

De plus, plusieurs réformes touchant aux domaines de compétences des régions et à leur autonomie fiscale ont engendré des questionnements quant à leur capacité à poursuivre les efforts d’investissement dans le secteur de la culture et plus spécifique-ment de l’image. Même si l’Assemblée Nationale, par son vote de 2010, a conservé la compétence générale et les financements croisés, deux sujets d’inquiétude restent présents pour les investissements des régions dans la culture : la suppression de la taxe professionnelle et le gel pour 3 ans des dotations de l’État.

1- Le taux de délocalisation des films dont le budget est de plus de 10M€ (en nombre de semaines) passe de 33,6% en 2009 à 67,5% en 2010. 2- Source : Observatoire « Metiers et marchés de la Ficam », 4 juillet 2011.

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En effet, la réforme de la taxe professionnelle engage une réforme de la fiscalité locale dans sa globalité puisque les régions ne percevraient plus l’ensemble des impôts fon-ciers des ménages. Elle conduit à une perte d’autonomie fiscale des régions :

• en 2009, les régions disposaient de 33% de recettes de fonctionnement grâce à leur autonomie fiscale (part modulable de la TIPP(3%), taxe foncière (8%), taxe professionnelle (13%) et taxe sur les cartes grises (9%)) ;

• en 2011, après la réforme de la taxe professionnelle, les régions ne disposent plus que de 12% recettes de fonctionnement avec autonomie financière (part modulable de la TIPP (3%), taxe sur les cartes grises (9%)).

b. … mais la France et les régions disposent d’atouts importants

Le crédit d’impôt international (C2I) a été mis en place au second semestre 2009 pour combler le retard de la France en termes d’attractivité à côté d’autres territoires de tournage européens ou non et afin de récupérer de gros tournages étrangers. En effet, des crédits d’impôts internationaux existent dans beaucoup de pays de-puis longtemps et les productions étrangères renonçaient, de plus en plus, à venir en France ou y venaient le moins longtemps possible.

Les résultats de la première année complète de fonctionnement du C2I sont plutôt satisfaisants : sur le premier semestre de l’année 2010, on comptabilise autant de films étrangers tournés en France que sur toute l’année 2009. Les 26 films étrangers (73% sont américains) bénéficiant du C2I tournés en France en 2010 ont dépensé 114 M€ dans la filière audiovisuelle et cinématographique, soit plus de 4 M€ par film en moyenne.

Le C2I français est ouvert à la production audiovisuelle à la différence de crédits d’im-pôts étrangers et il a conduit à la localisation en France de plusieurs séries TV ainsi que de tournages de séries et films d’animation, renforçant ainsi la reconnaissance de la qualité française dans ce secteur. En revanche, le niveau minimum exigé de 1M€ de dépenses sur le territoire français est très élevé, ne permettant pas à des films étran-gers de budgets moyens de venir en France.

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Les fonds d’aides régionaux à la production cinématographique et audiovisuelle qui sont les navires amiraux de la politique régionale dans les secteurs cinématogra-phique et audiovisuel1 devraient voir leur montant global se stabiliser voir très légè-rement progresser en 2011 (1 à 2%2) après une baisse de 1,2% en 2010 à 54,4 M€. Cette stabilisation globale recouvre des évolutions assez contrastées :

• avec des régions qui, pour des raisons diverses, réduisent leur fonds d’aide et se trouvent à la croisée des chemins : la Picardie et la France-Comté3 qui n’ont jamaistrès fortement investi le domaine du cinéma et de l’audiovisuel, la région Midi-Pyrénées qui réduit son budget sur l’ensemble du champ culturel ;

• avec des régions dont les fonds d’aide progressent comme la région Pro-vence-Alpes-Côte-d’Azur et le Nord et qui développent une vraie stratégie dans le secteur ;

• et avec des nouveaux entrants comme en Aquitaine, les départements des Landes et des Pyrénées-Atlantiques.

Le nombre de projets dans le secteur du cinéma et dans celui de l’audiovisuel est en progression :

• le nombre de films d’initiative française est sur une tendance à la hausse de-puis 2006 et a connu en 2010, avec 261 films, sa meilleure année depuis 1981. Le niveau des investissements globaux se situe à un bon niveau à 1 430 M€ en 2010, proche de celui de 2008 (1 490,5M€) qui était historique ;

• en télévision, après une forte baisse en 2009 et 2010, on enregistre une reprise des tournages, de 685 semaines au 1er semestre 2010 à 825 semaines au 1er semestre 2011 (+20%). Le volume horaire mis en tournage des fictions de 52’ se reprend de manière spectaculaire entre le 1er semestre 2010 et le 1er se-mestre 2011. Le nombre de semaines de tournage est à 336 semaines contre 206 en 2010 (+63%). En revanche, le volume horaire mis en tournage pour le 90’ reste stable et le 26’ est en baisse (65 semaines de tournage au premier semestre 2011 contre 74 au premier semestre 2010)4.

Dans ce environnement fragilisé avec les transformations technologiques et écono-miques des secteurs du cinéma et de l’audiovisuel, la pression financière sur les ré-gions, la concurrence entre les territoires et l’augmentation du phénomène de délo-calisation des tournages, mais qui dispose aussi d’éléments positifs importants que sont la stabilisation des montants des fonds d’aides, la création du crédit d’impôt international et l’augmentation du nombre de projets de films et de fiction TV, l’accueil de tournages est devenu un maillon central, à vocation fortement économique5, à côté du fonds d’aide, pour la cohérence, l’efficacité et l’impact d’une politique terri-toriale dans le cinéma et l’audiovisuel.

1- Depuis près de vingt ans, ces soutiens financiers ont presque toujours progressé, à la fois sur les montants et les types d’aides proposés.2- Source : CNC, juillet 2011. 3- Le fonds d’aide de la région Franche-Comté ne soutient plus les longs métrages et la fiction télévisuelle, se concentrant sur les courts métrages et les documentaires. Dans le même temps, la commission du film Franche-Comté voit son budget fortement revu à la baisse, donc son existence menacée.4- Source : Observatoire « Metiers et marchés de la Ficam », 4 juillet 2011. 5- Cette insistance sur la vocation économique de l’accueil de tournages n’enlève rien à son implication cultu-relle que sont, en autres, la collaboration en amont des tournages avec les collaborateurs de création du film (scénariste, réalisateur et directeur de casting) et la recherche des décors.

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2. Les retombées économiques des tournages en Aquitaine

L’analyse comptable et économique des comptes d’un panel de 12 tournages, re-présentatif de la diversité des films se tournant dans la région1, a permis de montrer que l’investissement de la région dans les tournages et le travail du bureau d’accueil engendrent des retombées économiques non négligeables avec cependant des fai-blesses quant au recours aux ressources locales du secteur.

Genre Année Budget Localisation SoutienLocalisation société de production

1 LM 2009 1,7M€ Tournage partagé Aidé CR Extra-régionale

2 LM 2008 3M€ Intégral en Aquitaine Aidé CR Extra-régionale

3 LM 2009 18M€ Presque intégral Non soutenu Extra-régionale

4 LM chinois 2010 NC Aquitaine et Chine Non soutenu Extra-régionale

5 CM 2008 0,12M€ Intégral en Aquitaine Aidé CR et CG40 Extra-régionale

6 TV unitaire 2007 1,3M€ Intégral en Gironde Aidé Extra-régionale

7 TV mini série d’époque

2009 4,9M€ Intégral en Aquitaine Aidé CR et CG24 Extra-régionale

8 TV série contemporaine

2009 4,1M€ Tournage partagé Aidé CR Extra-régionale

9 TV documentaire de création

2008 0,29M€ Intégral en Aquitaine Aidé CR Extra-régionale

10 Web fiction 2010 1,2M€ ?Aidé CR

(Culture et TIC)Extra-régionale

11 TV flux 2010 0,38M€Aquitaine et autres

régionsNon soutenu Régionale

12 Jeu vidéo 2007/09 4M€ Presque intéral Non soutenu Régionale

1- Des films aidés et des films non aidés, des films de cinéma et des films de télévision, des unitaires TV et des séries TV, des films d’époque et des films contemporains, etc.

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a. Les constats positifs

Pour tous les films qui ont bénéficié d’un soutien financier de la région Aqui-taine et, pour certains des départements des Landes et de la Dordogne, les niveaux de budgets globaux définitifs des films sont proches des budgets prévisionnels donnés dans les dossiers de demande d’aide. La convention entre le producteur et la région Aquitaine stipule que, pour recevoir la totalité de l’aide, le budget définitif de l’œuvre doit atteindre ou dépasser 75% du budget prévisionnel. En moyenne, pour les tournages aidés du panel, les budgets définitifs se montent à 93% des budgets prévisionnels.

Le coefficient multiplicateur de l’aide régionale est conséquent et en cohérence avec le genre de l’œuvre réalisée. 1€ investit par la région, sous forme de sou-tien, génère entre 2€ et 13€ de dépenses locales.

1€ investit par la région génère : • 1,5€ pour un court métrage,• entre 2€ et 4€ pour un long métrage de budget inférieur à 4M€,• 3€ pour une web fiction,• entre 8€ et 13€ pour une série TV.

Les quatre principaux facteurs qui font varier ce multiplicateur sont la durée du tour-nage en Aquitaine, le genre de l’œuvre tournée (les plus gros multiplicateurs sont ceux des œuvres télévisuelles et web série), la récurrence et le budget du film.

Pour l’ensemble des tournages, qu’ils soient soutenus ou non par la région, la part des dépenses réalisées en Aquitaine sur l’ensemble des dépenses du tournage s’élève à 27%. En prenant comme base le coût de fabrication1 du film, qui selon la définition de Film France dans son étude d’octobre 2004 exprime le coût du film moins les dépenses qui ne dépendent pas de la localisation du tournage, cette part des dépenses locales s’élève à 37%. Cette part est très forte sur 3 types de tour-nages :

• les tournages s’effectuant dans une économie limitée, comme les courts mé-trages ou les web séries,

• les tournages de fiction et séries TV,• les tournages s’effectuant intégralement dans la région, dont le film étranger.

Le montant quotidien moyen de dépenses locales d’un tournage en Aquitaine s’élève à près de 20 000 € :

• 1 500€ par jour pour un documentaire,• 11 081€ pour un long métrage à petit budget,• 13 000€ pour une fiction TV unitaire,• 30 000€ pour un long métrage à gros budget,• entre 35 000 et 40 000€ pour une série TV (contemporaine ou d’époque).

1- Le coût de fabrication d’un film est la différence entre le coût total du film et le poste I (droits artistiques), le poste IX (assurances et divers), les salaires des producteurs et des acteurs principaux et les charges qui leur correspondent.

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b. Les constats moins positifs

Pour les tournages soutenus par la région, le différentiel entre le montant des dé-penses locales prévu au moment de la demande d’aide et le montant des dé-penses locales réellement effectué au moment du tournage s’avère parfois assez important allant, pour le panel des tournages étudiés, de moins 54% à plus 123%. Dans la plupart des cas ce montant est à la baisse et cette différence se fait, à budget constant, sur des postes liés aux ressources locales du secteur cinéma et audiovisuel.

Le niveau moyen des dépenses locales de 27% du budget total recouvre une forte différence dans la structure des dépenses locales d’un tournage à l’autre mais il se dégage 2 grands types de tournages :

• les tournages de fiction TV (série, fiction, web série) et de documentaire, pour lesquels la plus grande partie des dépenses locales se fait en embauches locales, donc dans la filière cinématographique et audiovisuelle, ce qui est un élément positif ;

• les tournages de longs et courts métrages cinéma dans lesquels l’essentiel de la dépense locale se fait sur les transports, la régie et l’hébergement soit hors de la filière cinéma et audiovisuelle locale. On peut se féliciter du montant des dépenses sur le territoire mais regretter le faible poids de la dépense dans la filière locale pour les films de cinéma.

En termes d’embauches de comédiens, pratiquement aucun tournage ne fait ap-pel à des rôles principaux en Aquitaine, si ce n’est marginalement des acteurs qui se sont installés dans la région. A l’opposé, tous les tournages ont fortement re-cours à des petits rôles et à de la figuration en local. Un des manques à gagner conséquent pour le secteur local est la faiblesse de l’embauche de rôles secondaires alors que ce poste est souvent important dans le dossier de demande. Les raisons de ce paradoxe apparaissant dans les entretiens et l’analyse sont multiples :

• dans les séries, les comédiens jouant des rôles secondaires ont tous été vus un grand nombre de fois à l’écran et trop peu de comédiens nouveaux sont proposés ;

• des seconds rôles avec des caractéristiques très spécifiques (cavaliers, anglo-phones, etc.) qui étaient prévus en région, n’y sont pas trouvés ;

• des directeurs de casting locaux peuvent parfois dans leur recherche se limiter à un trop maigre fichier et négliger le casting « sauvage » ;

• et enfin une réduction du nombre de rôles secondaires en raison d’un rétréci-cement du budget définitif du film.

L’embauche de techniciens locaux est très variable selon les tournages, de 50% à seulement 2% des techniciens du tournage. Cependant, là encore deux types de tournages apparaissent :

• les tournages d’œuvres de télévision et la série web pour lesquels l’embauche de techniciens locaux représente 20 à 50% des techniciens du tournage ;

• les longs et courts métrages cinéma pour lesquels l’embauche de techniciens locaux représente maximum 10% des techniciens. Seul le tournage du film étranger, localisé, pour sa partie française, intégralement en Aquitaine a em-bauché plus de 50% de techniciens locaux sur l’ensemble des techniciens du tournage.

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On compte, en moyenne, seulement 1,6 chef de poste local par tournage. Les raisons semblent devoir être trouvées, à la fois, dans la connaissance réduite et le faible intérêt pour les ressources locales par des producteurs majoritairement pari-siens et dans la trop faible visibilité, formation et proactivité des techniciens locaux. On constate cependant que les tournages TV ont plus recours à de la main d’œuvre locale que les tournages cinéma.

D’une manière générale, le poids des dépenses « Moyens techniques » en région Aquitaine est extrêmement faible alors que ces dépenses sont prévues dans le dossier de demande de beaucoup de films aidés et que des prestataires techniques existent sur le territoire.

En conclusion, si le taux multiplicateur de l’aide est déjà conséquent (de 2€ à 13€ se-lon les genres de tournage) et si la part des dépenses locales représente, en moyenne, près d’1/3 des dépenses du tournage, les dépenses dans la filière cinématographique et audiovisuelle locale peuvent être considérées comme faibles et devraient être op-timisées tant sur les embauches de comédiens et de techniciens qu’en prestations techniques. Il convient également de noter que les tournages de télévision dépensent proportionnellement plus en embauches et prestataires locaux que ceux du cinéma.

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3. L’attractivité de l’Aquitaine en matière de tournages

Dans ce contexte, les facteurs d’attractivité d’un territoire sont essentiels pour favo-riser l’implantation d’un tournage. Cette partie s’applique d’abord à les définir et les hiérarchiser dans l’absolu puis pour la région Aquitaine en particulier. Et ce à partir de plus de 40 entretiens qualitatifs avec des intervenants du secteur cinématographique et audiovisuel qu’ils soient parisiens ou en région.

a. Les facteurs d’attractivité se divisent en deux catégories : les facteurs fonda-mentaux qui décident de l’implantation ou non d’un tournage sur un territoire et ceux qui apportent « un plus » appréciable, mais ne décident pas de la venue d’une production.

Les facteurs fondamentaux :

• les montants des aides accordés par les régions et les départements consti-tuent le premier facteur stratégique d’attractivité d’un territoire. Les régions avec les plafonds les plus élevés sont plus attractives que les autres et celles dans lesquelles il est possible de cumuler plusieurs aides de collectivités ter-ritoriales différentes (région, département, ville) le sont plus particulièrement ;

• la mise en balance du contenu du scénario en termes de décors et d’espace et les paysages et décors disponibles, qui sont différents d’une collectivité à l’autre, constituent le second élément d’attractivité.

Les autres facteurs :

• les compétences locales : le recours à des techniciens et des comédiens locaux est un moyen efficace et intéressant pour toutes les parties d’optimiser le budget global du film ;

• l’accessibilité : avec 90% des intervenants des secteurs cinématographique et audiovisuel résidant en région parisienne, l’accessibilité se jauge au temps et coût de transport pour desservir la région à partir de la capitale ;

• la logistique globale : la qualité du bureau d’accueil et des services qu’il offre constituent un vrai plus. Le bureau d’accueil idéal est celui qui épaule et guide la production dans la recherche de décors, de techniciens et de comédiens locaux et qui facilitent le contact avec les interlocuteurs administratifs et/ou prestataires locaux ;

• la présence de grosses infrastructures comme les studios facilite l’implan-tation locale ;

• la capacité d’hébergement : l’offre hôtelière, ainsi que les résidences et ap-partements disponibles sont importants.

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b. Le positionnement de la région Aquitaine

L’attractivité de l’Aquitaine repose d’abord sur la grande variété de ses décors et la connaissance qu’en ont les réalisateurs et producteurs, puis sur les plafonds du fonds d’aide et la capacité à mobiliser les soutiens de plusieurs collectivités ter-ritoriales sur un même projet. La capacité d’hébergement et l’accessibilité (de Bordeaux1 essentiellement) sont plutôt valorisées. La réactivité du bureau d’accueil est également appréciée.

Les facteurs pour lesquels l’analyse des retombées et les entretiens avec les inter-venants laissent apparaître des points moins positifs ou moins bien connus, sont l’offre de compétences locales, les techniciens, les comédiens, les prestataires techniques du secteur implantés en Aquitaine, les studios ou autres locaux à dis-position.

c. Le réseau aquitain des commissions du film

L’attractivité d’un territoire, au delà de ses décors et de son climat, se construit par sa relation aux professionnels, les services et compétences qu’il propose. Dans ce cadre, l’accueil de tournages joue un rôle central.

La région Aquitaine est la 4ème plus grande région française (41 309 KM2) après la Guyane, Midi-Pyrénées et Rhône-Alpes, avec une densité de population moyenne (76 habitants au KM2, la région est 16ème sur 26 sur ce critère). Le département de la Gironde concentre à lui seul 45% de la population avec 1,4 million d’habitants.

L’accueil de tournages en Aquitaine regroupe cinq bureaux d’accueil dont une tête de réseau et quatre bureaux départementaux. Ces structures qui sont très différentes en termes de statuts et de budgets se doivent de fonctionner en réseau (au regard du code des territoires, des conventions CNC du 1 pour 2 € et de la charte Film France). Cependant, ce regroupement se fait dans le respect de l’indépendance juridique et hiérarchique de chaque structure, ce qui n’aide pas à l’intégration en réseau.

Avec 21 longs métrages cinéma et fiction TV accueillis en 2010 pour 696 jours de tournages2, la région Aquitaine se situe dans le peloton de tête en matière d’accueil de tournages. C’est une forte progression par rapport à 2008 et 2009. Au total l’Aquitaine a accueilli, en 2010, 81 projets3 dont 41% ne sont pas des tournages cinéma et télévision mais de la publicité, du shooting photos ou autre et 46% ne sont pas des projets soutenus financièrement par le Conseil régional ou les départements.

1- En 2014, Bordeaux ne devrait être qu’à deux heures de Paris en TGV. 2- Source : Bilan Aquitaine Tournages 2008/2010. 3- Source : Bilan Aquitaine Tournages 2008/2010.

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4. Recommandations

Cette étude démontre que la région Aquitaine est plutôt attractive pour les tournages cinématographiques et audiovisuels, que les retombées économiques y sont non né-gligeables et que son réseau des commissions du film joue un rôle important pour optimiser ces deux leviers de croissance.

Cependant, avec le potentiel naturel, humain et économique de ce territoire et dans un contexte de concurrence renforcée entre les régions françaises et avec les pays étrangers pour attirer des productions cinématographiques et audiovisuelles, la ré-gion Aquitaine et l’agence Écla devraient s’engager activement dans une politique fondée sur trois grandes orientations stratégiques :

• optimiser et augmenter les retombées potentielles directes et indirectes des tournages en Aquitaine ;

• renforcer l’attractivité du territoire en matière d’accueil de tournages ;• mieux valoriser et promouvoir sa politique dans le domaine du cinéma et de

l’audiovisuel à destination des professionnels en France et à l’étranger mais aussi des élus et résidents aquitains.

Les préconisations qui suivent sont liées à ces trois orientations. Les structures régio-nales impliquées pour conduire la réalisation de ces objectifs opérationnels ainsi que les bénéficiaires sont également indiqués.

a. Optimiser et augmenter les retombées directes et indirectes des tournages en Aquitaine1

Objectif opérationnel n°1 :Le bureau d’accueil Écla Aquitaine Tournages a une vocation fortement écono-mique (soutien de l’emploi des comédiens et techniciens locaux et du recours aux prestataires, promotion de la région auprès des professionnels des secteurs cinéma-tographique et audiovisuel) qui devrait être prise en compte par le Conseil régional au titre de l’économie et pas seulement de la culture.

> Mise en oeuvre : CRA> Bénéficiaires : les professionnels du cinéma et de l’audiovisuel nationaux et locaux

1- Nous nous centrons ici sur les retombées économiques. Les retombées culturelles, d’image ou touristiques sont difficilement mesurables de manière avérée et n’ont pas donné lieu à une étude approfondie dans ce travail.

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Objectif opérationnel n°2 :La convention « Région Aquitaine/Société de production » devrait évoluer pour permettre un meilleur respect de ses termes en matière de dépenses des tournages sur le territoire. Il faudrait :

• impliquer, dans les règles financières, un respect des dépenses prévisionnelles en Aquitaine par un pourcentage précis ;

• engager fortement à ce que les embauches locales et facturations auprès de prestataires locaux effectives soient au niveau des prévisions.

> Mise en oeuvre : CRA> Bénéficiaires : région et départements, filière locale cinéma et audiovisuel

Objectif opérationnel n°3 : Un suivi et un contrôle du respect des engagements de la convention devraient être mis en place :

• suivi pendant la préparation et pendant le tournage ;• contrôle a posteriori des dossiers de remises de compte. Ces contrôles de-

vraient être annoncés dans la convention de façon transparente et pourraient se faire par sondage si le nombre de dossiers est trop élevé ;

• dans ce cadre, un document préformaté et à remplir par les sociétés de pro-duction à la remise des comptes devrait être joint à la convention. Film France a développé, dans le cadre d’un groupe de travail avec plusieurs bureaux d’accueil dont celui de l’Aquitaine, un tel document.

> Mise en oeuvre : CRA et Écla> Bénéficiaires : région et départements, filière locale cinéma et audiovisuel

Objectif opérationnel n°4 :Les rôles, responsabilités et pouvoirs entre le Conseil régional d’Aquitaine et l’agence Écla sur le fonds d’aide et sur l’accompagnement des producteurs de-vraient être clarifiés pour les bénéficiaires afin qu’ils respectent mieux leurs enga-gements financiers, culturels et de communication.

• Qui s’engage sur le respect des engagements de la région elle-même ?• Qui assure le suivi et le contrôle des engagements du producteur tant sur le

point financier que sur les autres ?• Qui met en place un outil statistique ?

> Mise en oeuvre : CRA et Écla et activité dynamisation du réseau d’Aquitaine Tour-nages> Bénéficiaires : professionnels cinéma et audiovisuel nationaux et locaux

Objectif opérationnel n°5 :Un accompagnement le plus en amont possible de la demande d’aide puis du tournage avec les producteurs qui envisagent et demandent le fonds d’aide aqui-tain devrait être mis en place et systématisé pour assurer un meilleur respect de la convention et une optimisation des retombées directes et indirectes des tournages.

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> Mise en oeuvre : CRA et Écla> Bénéficiaires : professionnels cinéma et audiovisuel nationaux et locaux

Objectif opérationnel n°6 : Constitution d’une base de données statistique de la filière cinématographique et audiovisuelle locale.

• Les thèmes à traiter : organisation du secteur, dynamisme, formation, marché du travail, chiffres d’affaires des prestataires, nouveaux entrants, retombées économiques et autres, etc.

• A travers les préconisations précédentes, la possibilité de constituer des sta-tistiques précises et suivies sur le respect des conventions, les retombées des tournages en région et la santé de la filière cinématographique et audiovisuelle locale s’avèrera possible.

> Mise en oeuvre : CRA et activité dynamisation du réseau d’Aquitaine Tournages> Bénéficiaires : région et départements, filière locale cinéma et audiovisuel

Objectif opérationnel n°7 :Impulser la structuration et la promotion de la filière locale :

• mettre en place des relations systématisées avec le pôle image de la Commu-nauté Urbaine de Bordeaux ;

• aider les prestataires locaux à développer leur notoriété, à mieux prospecter, à proposer des offres commerciales intéressantes ;

• renforcer la formation sur les métiers en déficit, les métiers les plus recherchés et sur les équipements numériques ;

• développer ou créer des relations et des outils de connaissance et d’amé-lioration du secteur avec les organismes qui suivent le marché du travail, la protection sociale, la formation des salariés intermittents du cinéma et de l’au-diovisuel comme Pôle Emploi, Audiens, Afdas, etc. ;

• mettre en place un suivi de la structure et du développement de la filière lo-cale (et pas seulement les embauches de techniciens) en termes de données statistiques à travers la création d’un observatoire qui servirait également de base au bilan annuel.

> Mise en oeuvre : activité dynamisation du réseau d’Aquitaine Tournages> Bénéficiaires : professionnels cinéma et audiovisuel nationaux et locaux, filière lo-cale cinéma et audiovisuel

Objectif opérationnel n°8 : Élaborer et mettre en place une feuille de route avec les membres du réseau de prise en main du projet à l’implantation pour un tournage dans la région.

• Pour les projets qui demandent l’aide de la région : en faire l’expertise en ma-tière de retombées locales (économiques, culturelles, touristiques et d’image) et donner un avis sur ces points pour le comité d’experts.

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• Hiérarchisation des tournages à accueillir si forte demande1 : ce qu’ils rappor-tent en terme financiers, culturels, touristiques et image.

• Différencier la prise en main et le suivi des tournages cinéma et audiovisuel des tournages de films de publicité, shooting photos ou émissions de flux.

> Mise en oeuvre : activité bureau d’accueil d’Aquitaine Tournages > Bénéficiaires : professionnels locaux et nationaux des secteurs cinématographique et audiovisuel

Objectif opérationnel n°9 :Amélioration du recours aux compétences locales :

• d’une manière générale, réfléchir en terme de promotion des personnels lo-caux par les bureaux d’accueil mais aussi par les personnes elles mêmes et à travers des outils. Faire en sorte que chaque bureau utilise plus systématique-ment les outils communs Film France ;

• techniciens et comédiens : - conseil aux producteurs, promotion des compétences sans se trans-former en bureau de placement, - se servir du site pour informer d’un tournage à venir, promotion des techniciens à travers un fichier moderne et attractif qui est un réel outil de communi-cation et d’image, - améliorer et moderniser les fichiers techniciens et comédiens sur le site d’Écla. Et simplifier leur chemin d’accès ;

• prestataires : revoir complètement le fichier et bâtir un réel outil de promotion des prestataires locaux. Impliquer les prestataires dans cette évolution.

> Mise en oeuvre : activité dynamisation du réseau d’Aquitaine Tournages > Bénéficiaires : professionnels locaux et nationaux des secteurs cinématographique et audiovisuel

b. Renforcer et développer l’attractivité de l’Aquitaine en matière d’accueil de tournages pour les professionnels français et étrangers

Objectif opérationnel n°1 : Les rôles et responsabilités entre le Conseil régional d’Aquitaine et l’agence Écla, sur le fonds d’aide et sur l’accompagnement des producteurs, devraient être clarifiés pour que les bénéficiaires sachent bien à qui s’adresser.

> Mise en oeuvre : CRA et agence Écla > Bénéficiaires : producteurs et réalisateurs cinéma et TV

1- En faisant attention de ne pas trop pénaliser les tournages qui ne dépensent pas beaucoup.

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Objectif opérationnel n°2 : L’agence Écla devrait distinguer clairement dans l’organisation de son bureau d’accueil Écla Aquitaine Tournages deux activités différentes :

• l’activité d’accueil des tournages stricto sensu (repérages, informations aux producteurs et réalisateurs, actualisation des bases de données, collaboration avec les autres bureaux d’accueil) ;

• l’activité de structuration et dynamisation du réseau des bureaux d’accueil du territoire.

Ces deux missions sont distinctes dans le sens où elles font appel à des compétences spécifiques et impliquent des relations avec les bureaux d’accueil infra-régionaux dif-férentes. Ainsi, il pourrait être pertinent de les confier à deux personnes différentes, chacune étant en charge d’une des deux activités.

> Mise en oeuvre : agence Écla > Bénéficiaires : professionnels locaux et nationaux des secteurs cinématographique et audiovisuel

Objectif opérationnel n°3 :Poursuivre et renforcer la structuration d’un réseau de bureaux d’accueil. Le bureau régional et le responsable de l’activité de dynamisation du réseau devraient se mettre en position d’apporter un plus à chacun des bureaux du réseau et chercher à faciliter les relations entre eux pour renforcer le groupement :

• poursuivre et développer ce qui est déjà fait : stands ombrelles, financement de campagne de repérages, financement commun d’eductours etc ;

• proposer une gestion transparente et non conflictuelle des doubles adresses : CV avec adresse administrative en région, CV double adresse ;

• constituer des groupes de travail et améliorer les services sous l’égide de Film France : par exemple, travailler sur une charte des collectivités accueillant des tournages ;

• identifier des bonnes pratiques au sein des différents bureaux d’accueil et les communiquer sur le site ;

• systématiser, « routiniser » les collaborations avec les bureaux d’accueil de tournages des départements pour dépasser les problèmes de relations inter-personnelles.

> Mise en oeuvre : activité dynamisation du réseau d’Aquitaine Tournages> Bénéficiaires : professionnels locux et nationaux des secteurs cinématographique et audiovisuel

Objectif opérationnel n°4 : Poursuivre l’élargissement du réseau :

• formaliser la collaboration de la mission cinéma de Bordeaux, l’intégrer au ré-seau et systématiser les procédures ;

• proposer une charte des collectivités accueillant des tournages légère et souple à l’image de celle du réseau Film France ;

• mettre en place avec Film France un relevé constant (forums, groupes de tra-vail) des « bonnes pratiques » sur les bureaux français et européens.

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> Mise en oeuvre : activité dynamisation du réseau d’Aquitaine Tournages> Bénéficiaires : professionnels locaux et nationaux des secteurs cinématographique et audiovisuel

Objectif opérationnel n°5 :Préparer la filière locale à l’accueil de professionnels à l’international pour facili-ter la venue de tournages étrangers :

• renforcer la formation de l’anglais et former si nécessaire les producteurs exé-cutifs aux méthodes de tournages des films étrangers ;

• identifier les forces et faiblesses de la région pour les producteurs et cinéastes étrangers.

> Mise en oeuvre : activité dynamisation du réseau d’Aquitaine Tournages> Bénéficiaires : professionnels à l’étranger des secteurs cinématographique et au-diovisuel

Objectif opérationnel n°6 :Accélérer l’amélioration des outils d’accueil de tournages à destination des créateurs et producteurs :

• poursuivre l’amélioration en cours de la recherche de décors à travers les campagnes d’actualisation du fichier décors et une bonne réactivité ;

• mettre en place des procédures claires pour les productions et suivies par tous les bureaux d’accueil de la région :

- Quelle procédure si tous les départements de la région sont concernés ? - Quelle procédure si un seul territoire est concerné ?

> Mise en oeuvre : activité bureau d’accueil d’Aquitaine Tournages> Bénéficiaires : réalisateurs et producteurs

Objectif opérationnel n°7 :Mieux structurer les relations avec les producteurs et réalisateurs des secteurs cinématographique et audiovisuel :

• poursuivre ou élaborer une stratégie de promotion/prospection : quels objec-tifs ? qui voir ? quelle argumentation?

• dans quel cadre : festivals, marchés ou prospection personnalisée ?• mettre en place un outil de suivi et d’évaluation de ce plan d’action.

> Mise en oeuvre : activité bureau d’accueil d’Aquitaine Tournages> Bénéficiaires : réalisateurs et producteurs

Objectif opérationnel n°8 :Renforcer le positionnement de la région en avance sur les nouveaux médias amorcé avec : la création de l’agence Écla, la notoriété et l’image de la web série Addict, le dynamisme du secteur du jeu vidéo dans la région, l’aide à la numérisation des salles et les synergies dans les industries culturelles. Ces actions devraient être

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poursuivies, intensifiées et faire l’objet d’une communication. Par exemple, il pourrait être pertinent de :

• profiter de la nouvelle aide territoriale du CNC sur les actions des régions en faveur des projets pour les nouveaux médias en lançant un projet numérique avec le livre, le cinéma, la TV, le jeu vidéo et le web ;

• créer un pôle de compétitivité sur l’image ou une grappe d’entreprises (exemple: Imaginove, Magelis, Cap Digital) : étudier les aides à l’innovation, à la structuration des entreprises, au développement à l’international dans les dispositifs nationaux. Activer les partenariats avec la CUB (Pôle Image de Bègles) et la ville de Bordeaux sur les tournages et sur le secteur de l’image dans son ensemble.

> Mise en oeuvre : CRA> Bénéficiaires : région et départements professionnels cinéma et audovisuel, Écla

c. Valoriser et promouvoir la politique régionale dans le secteur au-diovisuel et cinéma

Objectif opérationnel n°1 :Favoriser la promotion de la région auprès des professionnels à l’international pour faire venir des tournages étrangers :

• poursuivre les actions de promotion de la région comme territoire d’accueil de tournages, certaines conçues avec le Comité régional du tourisme1, d’autres pourraient l’être avec le département de l’économie et de l’emploi, dont les éductours. Quelques premiers arguments à mettre en avant :

- des décors historiques mais aussi des vignes, des caves, etc ;- une diversité des décors dans un périmètre réduit ;- des infrastructures opérationnelles ;- des techniciens et comédiens mobilisables rapidement ;- des hôtels mais aussi d’autres solutions d’hébergement ;- des personnels qui parlent anglais ;- un coût du travail qui n’est pas plus haut qu’ailleurs grâce au crédit d’im-pôt ;

• mettre en avant les producteurs exécutifs de la région qui s’occupent de films étrangers et en former si nécessaire ;

• valoriser les producteurs exécutifs de la région auprès des professionnels étrangers via les journaux, les sites et réseaux sociaux professionnels, les marchés ;

• poursuivre et intensifier les actions à destination des producteurs, scénaristes réalisateurs, étrangers : élaborer une stratégie et un plan d’action en concer-tation avec Film France en ciblant quelques territoires clés.

> Mise en oeuvre : Écla, Aquitaine Tournages activité de dynamisation du réseau, Film France> Bénéficiaires : professionnels du cinéma, audiovisuel, animation à l’étranger et filière locale

1- Une première action a été faite dans le cadre du Festival de Cannes 2011 sur l’oenotourisme et le cinéma.

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Objectif opérationnel n°2 :Réaliser une communication à destination des élus :

• rapport annuel de l’accueil de tournages avec estimation des retombées éco-nomiques et mise en avant des retombées indirectes (culturelles, d’image, box office et audience, touristiques s’il y a), statistiques de l’emploi des profession-nels de la filière, des formations et actions de professionnalisation réalisées, du recours aux prestataires ;

• argumentaire de l’intérêt pour la région de renforcer le fonctionnement des bureaux d’accueil en réseau ;

• communication d’une synthèse des retombées économiques de cette étude.

> Mise en oeuvre : Écla et activité dynamisation du réseau d’Aquitaine Tournages> Bénéficiaires : élus

Objectif opérationnel n°3 :Renforcer la communication à destination des bénéficiaires et plus largement du secteur cinématographique et audiovisuel en local et au national :

• l’offre et l’activité du territoire : l’objectif est de faire tomber des a priori qui peuvent exister sur les compétences en région et en l’occurrence en Aqui-taine. Et ce sur tous les supports possibles : site Écla et CRA, newsletter, ré-seaux sociaux, visite sur le terrain, etc. Par exemple :

- réaliser et diffuser des courts reportages sur des tournages en région, sur un technicien ou sur un prestataire ;- pour ce qui est des prestataires, organiser des visites pour les directeurs de production ;

• organisation du réseau des commissions du film en Aquitaine : expliquer la répartition des rôles entre les différents bureaux d’accueil : création d’Écla, comment ça marche ? le réseau des bureaux d’accueil de tournages, les tech-niciens et prestataires locaux, capacité d’hébergement.

> Mise en oeuvre : Écla et activité dynamisation du réseau d’Aquitaine Tournages> Bénéficiaires : profesionnels locaux et nationaux des secteurs cinématographique et audiovisuel

Objectif opérationnel n°4 : Engager une communication à destination des Aquitains :

• communication sur les bureaux d’accueil, les tournages accueillis dans les salles de cinéma, les librairies, les musées, en plus du site du Conseil régional et du site d’Écla, etc ;

• distribution des fiches déjà réalisées au sein d’Écla sur les films tournés en Aquitaine (ex : La famille Wolberg) ;

• courts reportages sur les tournages sur le site du Conseil régional.

> Mise en oeuvre : CRA et Écla> Bénéficiaires : citoyens en Aquitaine et élus

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ÉCLA Aquitaine :

PATRICK VOLPILHACDirecteur général

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