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Pierre Morin • Étude WA4n62 • portant sur 62 sujets surdoués, testés sur la WAIS IV MMXVII Fiat Lux

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Pierre Morin•

• Étude WA4n62 •

portant sur 62 sujets surdoués,testés sur la WAIS IV

MMXVII

Fiat Lux

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Table des matières

Remerciements.............................................................. page 3

Introduction...................................................................page 4

1. Présentation générale du panel...............................page 5

1.1. Les sources...................................................page 5

1.2 Genre et âges.................................................page 5

2. Analyse des Indices et du QIT...................................page 6

2.1. Analyse globale des indices...........................page 6

2.2. Analyse des indices par source.....................page 6

2.3. Analyse des indices par les extrêmes............page 7

2.4. Analyse des indices par genre.......................page 7

2.5. Analyse par âges........................................... page 7

2.6. Analyse des QIT............................................ page 8

2.7. Le QIT comme représentation globale... ?.....page 8

2.8. L'IAG comme représentation globale... ?.......page 8

2.9. De la hiérarchie des Indices..........................page 9

3. Du profil des notes standard.....................................page 10

3.1. Loin du standard............................................ page 10

3.2. Pics et chutes................................................ page 10

3.3. Variations selon le genre...............................page 11

3.4. Variations selon l'âge..................................... page 11

3.5. Chronosensibilité et seuils.............................page 11

3.6. Variations selon le seuil.................................page 12

3.7. Rendement selon le seuil..............................page 12

3.8. Comparatif WAIS IV et WISC IV....................page 13

Conclusion..................................................................... page 14

Bibliographie.................................................................... page 16

© Pierre Morin/acsis-pm-03/04/2017

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Remerciements

à J. B. pour ces 23 ans passés,

à S. A. pour nos entretiens quotidiens et ses relectures critiques,

à S. G-B pour son étroite collaboration.

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Introduction

'objectif de cette étude n'est pas tant de définir les caractéristiques générales des personnes sur-douées, que de comparer les performances de notre panel par rapport au groupe Haut Potentiel

de la WAIS IV (HPStd20) et d 'observer les différences éventuelles afin d'enrichir la compréhension des différents profils et d'affiner les accompagnements souvent nécessaires.

L

Cette étude fait suite aux études précédentes menées sur les WISC III et IV1, en gardant les mêmes règles d'inclusion2. Les sujets étant issus de trois sources différentes3, le groupe contrôle est constitué par le groupe clinique Haut Potentiel du manuel du test.

Le seuil d'inclusion, de même que pour nos études précédentes a été maintenu à 125, d'une part parce que la moyenne du groupe contrôle HP du test se situe sous les QIT 130 : 126,5, d'autre part, pour tenir compte des écarts importants entre indices relevés sur les autres études4, écarts qui pénalisent le QIT et ont amené J. Grégoire à préconiser, dans ce cas, l'IAG plutôt que le QIT.

Le panel ainsi déterminé ne prétend pas à une représentation générale des personnes surdouées, mais à celle des personnes reçues en consultation ; néanmoins, il permet de relati-viser les données officielles du test au vu des réalités rencontrées et de permettre ainsi une meilleure compréhension et prise en charge des personnes concernées.

Autant les études sur le WISC sont assez nombreuses, autant celles sur la WAIS sont rares, il nous a donc semblé intéressant de participer au comblement de cette lacune. Cette étude est donc plus tardive, le temps de compiler suffisamment de données pour être significative.

Dans un premier temps nous étudierons les éléments propres à la WAIS IV, puis nous compare-rons ce qui est de même nature, en termes de représentation, avec les résultats des études menées sur le WISC III et IV, afin de dégager les points communs éventuels.•

1 Études Wi3n273, Wi4n120, publiées sur le site acsis-pm.org.2 Score de 125 à au moins un des indices ICV ou IRP ou au QIT ou à l'IAG.3 Une source majoritaire (A) et deux sources secondaires (B et D).4 Notamment celles de M. Liratni, A. Gauvrit et J. Grégoire (Cf. Bibliographie).

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1. Présentation générale du panel

1.1. Les sources Les sujets de A, groupe majeur, se viennent du sud-est, B du Centre et D représente les sujets de divers psychol-ogues, non situés lo-calement. Les psy-chologues A et B sont spécialisés HP.Les différences d'âge des groupes sont peu sensibles.

Graphique 1 Graphique 2

1.2 Genre et âges

Le panel se constitue de 62 adultes, avec une majorité de femmes (63%, hommes 27%). Nous sommes ici dans une inversion de tendance par rapport au WISC IV, où la propor-tion des garçons se situait à 73%.

Il semble, par ailleurs, que le ratio Filles/Garçons soit en train de changer rapidement vers une meilleure parité au vu des résultats très partiels sur le WISC V. Il aura quand même fallu plus de 20 ans pour que cette évolution se fasse jour. Les<= Graphique 3

La majorité du groupe se situe entre 30 et 44 ans. Les plus jeunes sont moins bien représentés (6%), comme la tranche supérieure (2%). Les femmes sont un peu plus jeunes (33,40 ans) que les hommes (38,41 ans). On note globalement une pas-sation assez tardive du test : 72,59 % après 30 ans, dont 30,64% après 40 ans. Ces données renforcent notre hypothèse selon laquelle les filles, dans un pre-mier temps, se coulant dans le moule social et sco-laire pour des raisons relationnelles et de conforma-tion, se font donc moins repérer en termes de com-portement. C'est donc tardivement que se fait jour chez ses personnes, dégagées des influences fami-liales, la possibilité d'un haut potentiel.

Graphique 4

Écart 6,74

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2. Analyse des Indices et du QIT

2.1. Analyse globale des Indices

On note un fort décalage entre notre panel et le groupe HP du manuel (20

sujets déjà testés auparavant), notamment l'importante prédominance de l'ICV, sur les autres indices. L'ICV de notre panel est pus élevé que celui de HPStd20,

soit à plus d'un écart-type. Les différences entre les autres indices et le HPStd20 ne sont pas significatives.

Ainsi, l'empan des Indices HPStd20 se situe à 14,8 pts, soit sous les 15 pts habituels, quand l'écart de notre panel grimpe à 27,26 pts, quasi au double. Nous avions ce même écart sur notre étude Wi4n120 (32,99 pts).

Graphique 5 =>

2.2. Analyse des Indices par source

Les écarts entre psychologues, sont au maximum de 8,95 pts sur le QIT ; le plus faible est à moins de 3 pts du groupe contrôle HPStd20.

Les trois groupes présentent de fortes similitudes : pics sur ICV, chutes sur IRP et IVT et un IMT plus fluctuant, notam-ment en raison de très forts QI dans le sous-groupe B. Mais, ces variations, nor-males n'indiquent pas de fortes différences de comportement des psychologues lors de la passation ou de la cotation.

Graphique 6 =>

L'hétérogénéité des indices bien constituer une caractéristique

Il ressort très nettement que nous avons là un profil plus accentué que le profil HPStd20, surtout sur l'ICV +14,57 pts, qui semble sous-coté pour cette population dans le manuel. Ce type de profil semble bien typique de cette population, même s'il existe aussi des profils homogènes et des profils inversés : IRP prédominant, bien que plus rares.

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2.3. Analyse des Indices par les extrêmes

Ce qui frappe, au premier abord, c'est l'empan considérable entre les extrêmes. Curieusement, c'est sur l'ICV qu'il est le moindre ; il semble bien que les freins à l'expression des capacités soient ici moins fé-roces. Nous verrons plus avant que même dans les profils les plus en difficulté, l'ICV est le plus souvent préservé, surtout Similitudes, comme s'il y avait là un socle « indestructible ».

Graphique 7

Contrairement à ce que laisse entendre une littérature grand public, cette population est loin d'être homogène, il convient donc de ne pas considérer automatiquement une note basse comme un déficit structurel et une pathologie.

2.4. Analyse des Indices par genre

Les profils des hommes et des femmes sont très proches, il n'y a pas de différences significatives. Nous avions le même constat sur les WISC III et IV.

Graphique 8

2.5. Analyse par âges

En suivant les tranches d'âges de la Wais IV, même tenant compte que les sujets <25 ans et >54 ans sont peu nombreux (4 et 1), non seulement nous n'observons pas de dégradation des performances avec la montée en âge, mais c'est même l'inverse que l'on note. Ce qui est conforme à différentes études5 qui montrent qu'en vieillissant, les fonctions cognitives des personnes surdouées sont plus longtemps préservées que celles de la population générale, mais chutent plus vite.

Graphique 9 =>

5 Pr Orgogozo, in Le Vieillissement cérébral (Presses Universitaires de France, 1990. Pr Y. Stern in The concept of cognitive reserve : a catalyst for research. J Clin Exp Neuropsychol 2003 ; 25 : 589-93.

28 51 33,5 4264 58

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2.6 Analyse des QIT

Les QIT >=130 représentent 77% du panel. Aucun QIT ne dépasse 150. En tenant compte de notre seuil d'inclusion à QIT ou ICV ou IRP ≥ 125, ce sont 17,74% du panel dont le QIT est inférieur au seuil de 125, conséquence des ef-fets de l'hétérogénéité des profils présents, sans qu'il faille y voir pour autant déficit ou pathologie.

Graphique 10 =>

2.7. Le QIT comme représentation globale des capacités ?

Le QIT est censé donner une représentation globale et les Indices une image sectorielle des capacités d'une personne et ainsi de pouvoir la situer statistiquement par rapport à la moyenne de la population d'un pays donné. Cependant, ceci n'est valable et interprétable que si les écarts entre indices ne dépassent pas ±15 pts et que les composantes de ces mêmes indices soient homogènes, soit ≤ 3 points d'écart entre les épreuves d'un même registre.

Au regard de notre panel, seuls 3% répondent de la règle des 15 pts et 58% dépassent les 30 pts, la moyenne se situant à 27,28 pts. L'écart peut monter à 55 pts avec un QIT à 125 et un IAG à 135 pts. Donc, même l'IAG, dans certain cas, ne peut lui aussi prétendre à une représentation globale. M. Liratni6 obtenait un résultat du même ordre : Graphique 11

Indices ICV IRP IMT IVT écart

Wi4n50 Liratni 139 121 121 112 27

Wi4n120 Morin 144 126 122 111 33

Wa4n62 Morin 142 121 121 114 28

Tableau 12

On peut remarquer en effet, malgré une seuil d'inclusion plus restrictif (QIT ≥ 130), la similarité des résultats sur tous les indices. Nous obtenions des écarts identiques sur le WISC IV : 96% des QIT n'étaient pas interprétables7. M. Liratni obtenait des résultats similaires.

2.8. L'IAG comme représentation globale des capacités et de ses limites

J. Grégoire8, dans le cas d'écarts trop importants (chutes) entre ICV/IRP et IMT/IVT, préconise l'utilisation de l'IAG (Indice d'Aptitude Générale : ICV+IRP) en place du QIT, comme représentation glo-bale des capacités intellectuelles, les chutes sur IMT et IVT étant plus fréquentes chez les sur-doués que dans la population générale.

6 Liratni (Mehdi), Dr es Psychologie,in Variabilité et Hétérogénéité des Profils Psychométriques chez 50 enfants HPI. Seuil à QIT130. 2010.

7 Morin (Pierre), in Étude Wi4n120, 120 sujets, seuil >=125 sur ICV, IRP, QIT ou IAG. Acsis-pm, 2016.8 Grégoire (Jacques),Dr es Psychologie, in Les indices du WISC IV et leur interprétation. Cairn 2007.

& Rapport technique : Indice d'aptitude générale. WISC IV. 2006.

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De plus, les subtests de l'IVT sont peu corrélés avec le facteur « g »9 et très sujets à la chronosensibilité et dont l'aspect répétitif présente peu d'attrait pour les surdoués.

La structure ICV+IRP, celle de l'IAG, présentant moins de fluctuations, semble alors plus fiable que le QIT pour donner une image globale des capacités de la personne surdouée. Avec son utilisation, on gagne en moyenne +7,05 pts sur le QIT sur notre panel. La différence peut pa-raître peu importante, mais cela fait passer chez bien des personnes la barre symbolique des 130 pour la reconnaissance de leur spécificité. Le symbole est hélas bien ancré.

Cependant, l'IAG n'est valide que si ses deux composantes sont elles-mêmes homogènes, ce qui est hélas rarement le cas, même dans l'ICV.

2.9. De la hiérarchie des Indices ?

Dans le groupe standard (étalonnage général) de la WAIS IV, tous les indices sont de valeur équivalente à quelques points près. Par contre, sur le panel HPStd20, l'empan monte à 14,8 au bénéfice de l'ICV, et pour notre panel, les écarts sont beaucoup plus importants, tant en termes d'empan que d'écart-type . C'est donc l'ICV qui enregistre les moindres fluctuations, sui-vi de l'RP, laissant loin derrière l'IMT et l'IVT, plus sensibles et donc moins fiables quant à la détermination du Haut Potentiel. Sur notre panel, seul 1,61% des sujets ont un IRP>ICV et même quand on applique la règle des 15 pts d'écart, ce sont 64,51% qui présentent un ICV>(IRP+15). C'est dire la prépon-dérance de l'ICV chez les personnes surdouées.

Indices Empan écart-type

ICV 28,00 7,68

IRP 46,00 9,85

IMT 58,00 13,52

IVT 51,00 14,23

QIT 42,00 9,93

Tableau 13

insi que nous l'avions montré dans notre étude « QIT 130 or not 130, that is not the question », le seuil à 130 pour la détermination du surdouement est à

remettre en cause, en raison même de l'hétérogénéité des profils d'une très grande partie de cette population. Sauf à vouloir laisser pour compte les sujets qui, pour cette même raison, ont le plus besoin d'être reconnu comme tels et accompagnés pour investir leur réalité profonde et développer leurs aptitudes en talents, utiles à tous et à eux-mêmes.

A

Un indice chuté peut certes révéler une pathologie, mais peut tout autant résulter d'un blocage réversible, voire d'un choix délibéré de la personne de ne pas investir un registre où elle se sent moins à l'aise ou dont elle ne voit ni la nécessité ni l'utilité présentes.

Alors comment statuer ?

a solution est simple, étudier finement (ce qui l'est moins) le profil des notes standard, sans oublier ce qu'il peut y avoir de commun dans les processus de

base entre les registres, ni de relier les notes obtenues aux données de l'anamnèse (histoire de la personne), mais aussi avec les comportements lors de la passation.

LCe sera l'objet du chapitre suivant.

9 Facteur « g » : facteur général d'intelligence.

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3. Du profil des notes standard

n pourrait logiquement penser que la courbe de notes standard des personnes surdouées serait quasi-similaire à celle de la population moyenne (Std), mais simplement d'un niveau

plus élevé. C'est bien ce qui se passe selon le manuel de la WAIS IV entre la courbe Std et la courbe HPStd20. L'empan des notes est faible, en deçà des 3 pts, soit 1,6 (Std) et 2,8 (HPStd20).

O

3.1. Loin du standard

Il en va tout autrement sur notre courbe. Si la moyenne des notes ne diffère de HPStd20 que de 0,86 pts, ce qui n'est pas significatif, l'écart des notes monte à 4,15 pts (Voc). Similitudes et Vocabu-laire se trouvent hors de l'écart-type. L'empan des notes sur HPStd20 se si-tue à 2,8, soit sous les 3 pts, quand il est de 5,49 pts sur notre panel, mar-quant ainsi une forte hétérogénéité. L'écart avec la courbe HP ne se situe vraiment que sur le registre ICV, res-pectivement sur les 3 premiers items (+1,6, +3,5, +4,1), c'est beaucoup ! D'au-tant que notre seuil d'inclusion est plus bas : 125 au lieu des 130 (HPStD20).

Graphique 14 =>

3.2. Pics et chutes

Afin de s'en assurer, nous avons comparé ce qui est com-parable en termes de subtests sur nos différentes études. Sur les quatre présentées ci-contre, nous retrouvons la même confi-guration à quelques nuances près. L'étude menée par M. Li-ratni sur 50 sujets sur le WISC IV profIle de même. Nous observons un pic im-portant sur les subtests ICV, u chute à Cubes et sur Code, quelle que soit la source.

Graphique 15 =>

Sur Indices comme sur notes standard, il existe bien un profil spécifique des personnes surdouées, enfants et adultes, même si certains, plus rares, peuvent y déroger (IRP>ICV).

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3.3. Variations selon le genre

Comme sur les indices, les variations sont très faibles (< 1,5 pts), donc trop peu élevées pour avoir valeur significative. Par ailleurs, pics et chutes se situent bien aux mêmes points donc aucune singularité par rapport au genre.

Graphique 16 =>

3.4. Variations selon l'âge

Graphique 17

Le faible écart entre les moyennes (15,60-13,83 = 1,77) indique une bonne préservation des fonc-tions intellectuelles avec la montée en âge, mais la distribution des différentes notes montre des variations parfois importantes, notamment sur Code (7,25), les plus âgés y obtiennent le meilleur score, les 20/24 le moins bon. On retrouve pics et chutes sur les mêmes subtests. Les tranches <30 ans sont faiblement dotées (4 sujets) et la plus âgée (55/64) ne présente qu'un seul sujet.

3.5. Chronosensibilité et seuils

Le chronométrage de certains subtests peut générer des chutes de performance chez certains sujets (angoisse de performance,

inhibition, évitement, perfectionnisme, dépression...). Sur HPStd20, cela ne semble pas avoir grand effet (écart de 0,75 pts). Par contre, sur notre panel, il semble que la pression du temps soit ressentie plus fortement, la perte de performance atteint -2,16 pts pour les QI ≥ 130 et – 3 pts pour les QI<130. Le choix du seuil à 125 ne porte par contre guère à conséquence.

Graphique 18 =>

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3.6. Variations selon le seuil

Le seuil < 130 ne modifie pas la forme de la courbe de l'ICV (Info,

Sim, Voc) où les écarts se situent en dessous des 2 pts. Ils ne dé-passent les 3 points que pour MdC et Code (3,81 et 3,42). Sur les moyennes l'écart est de 2,06 pts. MdC est sensible au stress et Code est le subtest le moins bien corrélé avec le facteur « g ».

Ici aussi, la faiblesse des écarts entre les deux courbes ne justifie pas le seuil à 130 pour la dé-termination du Haut Potentiel.

Graphique 19 =>

3.7. Rendement selon le seuil

En comparant par seuils les résultats obte-nus selon l'ordre de passation des subtests, il apparaît qu'en dehors d'une très légère baisse générale de niveau at-tendue et logique, les pentes suivent la même faible dégression, que le QI soit > ou < 130. Le profil HPstd20 est lui très légèrement moins dégressif.

Là encore le seuil à 125 ne semble pas avoir d'effets particulier.

Graphique 20

Si nous sommes les seuls, comme pour la chronosensibilité, à prendre en compte cette notion, c'est qu'il nous semble intéressant de mesurer les écarts du sujet sur le décours du test. En effet, cela permet de relativiser les données et de repérer les cas de fatigue excessive d'origines diverses : inhibition, évitement, perfectionnisme, dépression, etc. qui peuvent générer des dépenses énergétiques importantes et obérer les résultats.

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3.8. Comparatif des notes standard WAIS IV et WISC IV

Graphique 21

Pour le comparable, nous retrouvons les mêmes profils, pics et chutes aux mêmes subtests, avec des écarts très peu sensibles (maximum : 1,33 pts sur Code). Quel que soit le test et donc l'âge, s'inscrit un profil réellement spécifique bien plus riche d'enseignement que le seul seuil à 130. Si certains subtests sont plus révélateurs (ICV) du surdouement, les autres ne sont pas inutiles pour l'accompagnement, en cas de chutes. Difficultés qui ne doivent pas être tenues automatiquement pour pathologiques.

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Conclusion

emettre en cause la WAIS IV n'était nullement l'objectif, ce test s'avère un bon outil. Il s'agit, par contre, de tenir compte des particularités des personnes surdouées par rapport

au test pour mieux répondre à leurs besoins et attentes. R

La mesure de l'intelligence n'implique-t-elle pas aussi :l'intelligence des mesures ?

De cette recherche, nous pouvons raisonnablement tirer un certain nombre d'enseignements susceptibles d'enrichir la compréhension des processus en jeu et des personnes concernées.

Il s'en dégage notamment :

• 1. Que le seuil à QIT≥130, pas plus que celui que nous avions choisi à 125 (QIT ou ICV

ou IRP) n'ont de sens pratique en terme de détermination du surdouement, en raison de l'hétérogénéité ultra-majoritaire (98%) des notes obtenues. D'autant plus que la catégorie HPStd20 du test donne un QIT à 126,50, soit en dessous des fameux 130.

• 2. Qu'il se dégage des profils considérés des points suffisamment communs, tant en termes de pics (ex. Similitudes) que de chutes (ex. Code ou Cubes) qui permettent de dresser une courbe moyenne plus représentative du surdouement que QIT ou Indices.

• 3. Que le subtest le plus représentatif est Similitudes, étant le moins sujet aux variations individuelles, suivi globalement du registre ICV ; mais les chutes sont tout aussi caractéristiques (Cubes et Code). Si la prédominance ICV est quasi-générale, l'existence d'une dominance IRP n'est pas à exclure, bien que statistiquement très faible (1,61%).

• 4. Que les registres IMT et IVT ne sont pas des déterminants fiables quant à la détection du surdouement, d'ailleurs la création de l'IAG en remplacement du QIT ren-force cette hypothèse. Si la mémoire de travail est un outil indispensable à l'exercice de l'intel-ligence, elle n'est pas l'intelligence, et sa mesure calée sur la seule mémoire auditive reste fragile chez les personnes surdouées (stress, dépression...). Le WISC V en ajoutant la mémoire visuelle tente d'y remédier, mais elle n'entre pas dans le calcul du QIT.

Quant au registre IVT, aussi peu attractif que l'IMT pour les mêmes raisons, peu corrélé avec le facteur « g », s'il est discriminant, c'est plutôt par sa chute.

Ces deux registres sont cependant à conserver par leur capacité à repérer les problématiques graves ou les pathologies liées à ces domaines.

• 5. Que le groupe surdoué est loin d'être aussi homogène que l'on pense et/ou qu'il est décrit dans certains ouvrages de vulgarisation. Cette hétérogénéité n'induit pas automatiquement pathologie.

Une chute, même sévère à l'un des subtest ne doit pas être considérée automati-quement comme un déficit structurel (dys...), mais doit induire dans ce cas l'utilisation des subtest optionnels du même registre pour relativiser et surtout doit amener à :

A/ comparer ces résultats avec une anamnèse fouillée (comportements généraux, trai-

tements médicamenteux, inhibition, dépression...) ;B/ prendre en compte le comportement du sujet pendant le subtest en question :

inhibition, évitement, impulsivité... ;C/ considérer les processus communs avec d'autres subtests. Exemple : une basse

note à MdC n'est pas compatible avec un ICV élevé qui utilise aussi la mémoire de travail.

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• 6. Il n'y a aucune obligation pour un sujet à développer toutes ses aptitudes en capacités de même niveau. Cette asynchronie - et non dyssynchronie - qu'elle soit due à la contrainte (normalisation), ou résulte d'un choix délibéré (développement perçu comme peu utile dans la situation,

refus par échecs mal vécus...), ne signifie pas pour autant que l'aptitude soit inexistante ou ait disparu (dormance évoquée par A. Gauvrit10). Elle peut se réveiller soit par une évolution positive de la situation, soit par la découverte de son utilité ou suite à un accompagnement ciblé. Il n'est pas rare d'observer des gains par exemple de 40 pts de QIT entre test et re-test, lorsque les conditions sociales ou de passation deviennent aménitaires et/ou les conditions psychologiques plus adéquates.

• 7. Il importe de rappeler qu'un test n'est pas un instrument de concours, mais un outil de compréhension du fonctionnement intellectuel d'une personne. L'essentiel n'est pas tant de situer la personne dans une catégorie HP que de lui permettre de prendre conscience de son potentiel et du choix qui lui revient de le développer ou non, de la manière qu'il veut et dans le temps qui est le sien.

n conclusion, il ne s'agit pas de trouver des surdoués à tout prix, mais de permettre à ceux qui le sont d'être reconnus comme tels, vis-à-vis d'eux-mêmes afin de mieux se com-

prendre et s'accepter, comme vis-à-vis des autres pour mieux les comprendre et en être com-pris. Participants de la psychodiversité au même titre que bien d'autres, leur permettre d'investir l'excellence plutôt que de sombrer dans le marasme est une chance pour tous, surtout dans la compétition internationale où l'intelligence n'est pas et ne sera pas le moindre des atouts.

E

© Pierre Morin/acsis-pm – 09/05/2017.

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10 Gauvrit (Alain) in L'inhibition intellectuelle, se défendre ou s'interdire. Actes du Ier Congrès Internatio-nal d’Eurotalent, Barcelone.1989.

Page 16: Étude WA4n62 • - acsis-pm.org Wa4n62*.pdf · testés sur la WAIS IV ... est pus élevé que celui de HPStd20, soit à plus d'un écart-type. Les différences entre les autres indices

Pierre Morin • Étude Wa4n62 • 16/16

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