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ETUDIANT - E - S DU MONDE LA PUBLICATION INTERNATIONALISTE Pour plus d’information : www.unef.fr UNEF Tom 06 60 09 78 62 ou Salah 06 10 60 14 67 TUNISIE : Retour sur une rentrée sous le signe de la mobilisation MAROC : Les profs stagiaires sévèrement réprimé-e-s Collectif National de l’UNEF : 30 et 21 Janvier 2016 SYRIE : Comprendre les différents enjeux du conflit

Etudiant-e-s du monde

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La publication internationaliste de l'UNEF

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ETUDIANT-E-S DU MONDE L A PUBLICATION INTERNATIONALISTE

Pour plus d’information : www.unef.fr UNEF Tom 06 60 09 78 62 ou Salah 06 10 60 14 67

TUNISIE :Retour sur une rentrée sous le signe de la mobilisation

MAROC :Les profs stagiaires

sévèrement réprimé-e-s

Collectif National de l’UNEF : 30 et 21 Janvier 2016

SYRIE :Comprendre les

différents enjeux du conflit

EDITO Bonjour à tous pour ce nouveau numéro « d’Etudiants du Monde », la publication internationaliste interne de l’UNEF.

Partout dans le monde l’austérité frappe les populations et notamment les jeunes. Des foyers de mobilisation existent pour combattre ces logiques, les jeunes y sont d’ailleurs les précurseurs. Nous mettrons en lumière les luttes des profs stagiaires au Maroc et de l’UGET en Tunisie.

Les attentats de Paris ont profondément marqué les esprits et a engendré une dérive guerrière du gouvernement. Les attentats ont reposé sur la scène internationale la question de la Syrie et nous essayerons ici de comprendre les différents enjeux qui traversent le conflit syrien.

Cher-e-s camarades, bon CN et bonne lecture.

Etudiant-e-s du monde -- CN des 30 et 31 Janvier 2016

MAroc :LEs profs stagiaires severement reprime-e-s

Depuis plusieurs semaines des milliers de jeunes enseignant-e-s stagiaires se mobilisent pour réclamer le retrait de deux décrets adoptés par le gouvernement marocain en octobre dernier. Jeudi 21 Janvier, à l’appel de la coordination nationale des enseignants stagiaires, des milliers de jeunes se sont mobilisé-e-s un peu partout dans les 4 coins du pays. Cette mobilisation a donné lieu à une répression extrêmement forte de la part du gouvernement. Le bilan de cette manifestation s’élève à une centaine de blessé-e-s. Les étudiant-e-s ont, en effet, été matraqué-e-s à plusieurs reprises causant de nombreuses blessures, et pour deux d’entre eux des blessures extrêmement graves.

Les interventions policières musclées n’ont pas eu raison de la mobilisation des enseignant-e-s stagiaires qui continuent leur bras de fer avec l’Etat marocain. En un mois plusieurs manifestations ont été organisées dans plusieurs villes du Royaume.

Les raisons de cette mobilisation des étudiant-e-s étaient pourtant extrêmement légitimes : défendre leurs conditions de vie et d’études. En effet, ces deux décrets prévoyaient la mise en place d’un concours à la fin de la formation qui sélectionnerait les étudiant-e-s dans un pays qui a pourtant besoin d’une jeunesse

qualifiée et mettait fin aussi à la titularisation des enseignant-e-s stagiaires dans la fonction publique suite à leur formation. Le deuxième décret réduit de moitié les bourses des enseignant-e-s stagiaires plongeant ainsi les étudiant-e-s dans une forte précarité.

Quant au dialogue initié entre la coordination des enseignant-e-s stagiaires, le ministre de l’Intérieur et le ministre délégué à la formation professionnelle, il s’est conclu sur un désaccord : la coordination exigeant le retrait des deux décrets ministériels comme préalable.

En touchant aux emplois publics, aux subventions et aux autres prestations dont bénéficient les marocain-e-s, le gouvernement veut imposer de l’austérité et une baisse des dépenses publiques méprisant la population et créant une tension sociale qui se matérialise par des manifestations, des rassemblements et des grèves.

Dans un pays où près d’un marocain sur trois est analphabète, le droit à l’éducation doit être une priorité. L’UNEF exprime sa solidarité et son soutien au combat légitime que mène les enseignant-e-s stagiaires au Maroc et dénonce la violence dont sont victimes aujourd’hui les

manifestant-e-s.

AGENDA European Student Convention (ESC) sur le Numérique dans l’ESR du 9 au 11 Mars à Amsterdam

Rencontre du pôle syndical de l’ESU les 23 et 24 Avril, lieu à définir

Semaine de travail sur les droits de l’Homme et Board Meeting ( Assemblée Générale) de l’ESU, du 7 au 15 Mai, à Bergen en Norvège

TUNISIE :RETOUR SUR UNE RENTREE SOUS LE SIGNE DE LA MOBILISATION

Les camarades de l’Union Générale des Etudiants Tunisien (UGET) sortent d’un cycle électoral victorieux, en réunissant 53% des voix dans les conseils scientifiques, ils font reculer les islamistes de l’Union Générale Tunisienne des Etudiants (UGTE) qui se situent maintenant à 30%. La réaffirmation de leur identité politique et de leur appartenance aux mouvances islamistes expliquent aussi le recul de l’UGTE.

Mais l’UGET n’en est pas resté là, ils ont été à la tête des mobilisations dans tout le pays. D’abord sur la question de l’insertion professionnelle puis sur des sujets plus larges. Si la Tunisie a réussi la transition de son modèle universitaire, avec une bonne partie de sa jeunesse accédant à un diplôme bac +3, elle peine à donner un débouché aux études à ses jeunes, multipliant les effets de communication sans réussir à faire changer les choses (annonce de dispositifs d’aides à l’emploi etc.). Au-delà de ça le gouvernement, dans un contexte de crise en Tunisie, annonce une loi des finances qui sera lourde pour les classes populaires : augmentation du budget pour l’armée, la police, la douane, mais en revanche aucune embauche dans la fonction publique pendant les deux ans qui suivront.

Face à la surdité du gouvernement, l’UGET a organisé les étudiant-e-s pour qu’ils n’aient pas à payer la crise et l’austérité. 28 ancien-ne-s de l’Union des Diplômés Chômeurs (UDC) et de l’UGET ont organisé-e-s une grève de la faim (« la bataille des ventres vides ») pendant plus de 30 jours pour obtenir des garanties sur l’insertion. Suivi par des manifestations dans tout le pays, notamment avec l’action « occupy avenue » du 14 Janvier. Le durcissement de la crise et l’absence de réponse politique du gouvernement a entrainé des gestes de désespoir chez certains jeunes entrainant la mort d’un jeune. Cet acte a donné une résonnance nationale aux combats des jeunes entrainant une mobilisation de tout le pays.

Cinq ans après la «Révolution de jasmin » de Janvier 2011, ayant mené à la chute de Zine El Abidine Ben Ali et la mise en place d’un régime démocratique et parlementaire, la gronde sociale s’est vite fait entendre. Si la transition démocratique a permit la création d’une constitution et d’un parlement tunisien, les populations n’ont pas vu de changement dans leurs conditions de vie. Les fantômes du régime de Ben Ali sont même réapparu, avec la mise en place d’une « loi de réconciliation économique », véritable loi d’amnistie économique, permettant à tous ceux qui ont écrasé la population tunisienne pendant des années de ne pas être condamner et retrouver leurs capitaux. L’agitation sociale que l’on observe actuellement et les revendications des jeunes traduisent donc une volonté de la population d’achever la transition avec l’ancien régime. En tant qu’organisation de jeunesse internationaliste, l’UNEF soutient les manifestations et les aspirations de la jeunesse tunisienne à un droit au travail et à une insertion professionnelle, ainsi que celle du peuple tunisien à la justice sociale et à une plus juste répartition des richesses, et rappelle que ces aspirations sont communes aux deux rives de la Méditerranée.

Etudiant-e-s du monde -- CN des 30 et 31 Janvier 2016

Quel bilan tirez vous de «révolution de jasmin» de 2011 ?

5 ans après la révolution , la situation sociale et économique des tunisiens n’a pas vraiment changé . Si cette révolution nous a permis d’obtenir la liberté d’expression , les arrestations des manifestants comme le militant de l’UGET Mohamed Rezgui et bien d’autre la remet aujourd’hui en cause. La liberté d’expression et de réunion permet quand même aux jeunes de s’organiser et de poursuivre leurs mobilisations pour imposer aux gouvernements une politique de lutte contre le chômage efficace et une révolution sociale . Ce même gouvernement se pose en fer de lance d’une bataille contre le terrorisme mais occulte toutes réponses à la crise économique et sociale .Les jeunes n’aiment pas trop le terme «révolution de jasmin» car c’est plutôt la diaspora qui n’a pas vécu la violence de cette révolution .L’UGET et UDC ont lancés un appel à tous les jeunes engagés, l’objectif étant de mieux s’organiser en définissant une plateforme de revendication et une feuille de route.

La parole a jawaher channa de l’UGET

SYRIE :COmprendre les enjeux du conflit

La Syrie occupe le paysage médiatique depuis maintenant presque 5 ans. De la révolution syrienne à l’apparition de Daesh, la situation a beaucoup évolué et s’est déplacée dans les pays limitrophes (Irak principalement, Libye, Turquie...). Ces guerres ont engendré plus de 250 000 morts et plus de 4 millions de réfugiés qui tentent pour certains de rejoindre l’Europe. Les conséquences de ce conflit sont mondiales, les attentats de Paris, Ouagadougou et Jakarta sont des exemples de cette mondialisation. Cette recrudescence d’attaque se traduit pour la France par une dérive guerrière du gouvernement et à l’international par la création d’une coalition arabo-occidentale pour combattre Daesh. L’objectif ici est de comprendre les différents conflits qui composent ce qu’on appelle couramment la « guerre en Syrie ».

La révolution syrienne :

Dans le contexte de printemps arabe que connait la région fin 2010 début 2011, une partie des syriens tente de déchoir le pouvoir local en place. La Syrie est dirigée par la famille el-Assad depuis que le père a pris le pouvoir par un putsch en 1970. Le pays, en état d’urgence de 1963 à 2011, est un régime dictatorial. Des manifestations éclatent en Syrie pendant l’année 2011, elles sont sévèrement réprimées par le régime entrainant une escalade de violence jusqu’à la déclaration de la guerre civile par l’ONU le 1er Décembre 2011. L ’ o p p o s i t i o n politique à el-Assad s’est d’abord organisée au sein du Conseil National Syrien (CNS) créé en Septembre 2011 puis au sein de la Coalition nationale des forces de l’opposition et de la révolution (CNFOR) créée en Novembre 2012. Sur le terrain l’armée syrienne et les milices pro-gouvernementales sont en guerre contre l’Armée Syrienne Libre (ASL) qui reconnait l’autorité du CNS, Le Front Islamique qui est une alliance de groupes rebelles islamistes, le Front al-Nosra qui est la branche syrienne d’al-Qaïda, Daesh et les forces armées kurdes.

Sunnites vs Chiites :

Si la révolution syrienne n’est pas directement liée à une guerre entre groupe religieux, en effet la population a réclamé plus de démocratie et de libertés, cet affrontement va aggraver la situation. Le gouvernement syrien est alaouite, un groupe religieux proche des chiites. Il reçoit le soutient, armé et logistique, des principales forces chiites de la région : Le Hezbollah (Liban), l’Iran et les chiites irakien (au pouvoir). De l’autre côté les forces sunnites de la région vont officiellement aider les rebelles pour renverser le régime syrien : L’Arabie Saoudite, les Emirats Arabes Unis et le Qatar soutienne l’ASL mais

on sait aussi que ces grandes puissances régionales financent les rebelles islamiques (Front Islamique, Front al-Nosra, Daesh).

Les kurdes combattent pour leur indépendance :

Dans l’effondrement de l’empire ottoman, le traité de Lausanne de 1923 découpe le Kurdistan dans 4 pays différent : l’Iran, l’Irak, la Syrie et la Turquie. Les minorités kurdes opprimées ont profité de la

situation pour prendre contrôle de la partie Kurde du territoire Syrien avec le soutien des kurdes turcs et irakiens. Les Kurdes se retrouvent dans ces régions comme les seuls opposants à Deash. La Turquie joue dans ce conflit un double jeu puisque o f f i c i e l l e m e n t elle fait partie de la coalition pour combattre Daesh mais elle s’oppose au contrôle par les kurdes de nouveaux territoires. C’est pour cela que la Turquie ferme les yeux sur le passage par ses frontières de nombreux candidats au djihad

allant grossir les rangs de Daesh ou du Front al-Nosra.

La guerre des occidentaux :

Alors que beaucoup de pays occidentaux étaient frileux sur le sujet syrien, les deux attentats à Paris et la crise des réfugiés qui ont touché l’Europe au cours de l’année 2015 a accéléré les choses. La France était seule dans sa démarche guerrière en Syrie, les attentats de Paris lui ont permis de convaincre ses partenaires, aujourd’hui elle est accompagnée sur le terrain par une partie de l’OTAN (Les Etats-Unis, les Pays-Bas, le Danemark, le Royaume-Uni et la Turquie). Ce bloc occidental souhaite combattre Daesh et faire tomber le régime syrien. En parallèle la Russie bombarde aussi les territoires contrôlés par des groupes islamistes , mais soutient le pouvoir en place. Ces bombardements en appui à Assad sont les plus meurtriers pour les civils.

Etudiant-e-s du monde -- CN des 30 et 31 Janvier 2016

Chili : L’université deviendra gratuite d’ici 2020

Le 23 Décembre 2015 le parlement chilien a voté le projet de loi qui rendra l’Université gratuite. Cette loi appliquera la gratuité progressivement, dès la rentrée universitaire (en Mars) 30 établissements universitaires seront touchés ce qui profitera à 178 000 jeunes. L’objectif est d’atteindre 100% de gratuité d’ici 2020. De plus cette réforme ne touchera que les universités et les instituts professionnels qui ne font pas de profits et qui sont accrédités par l’Etat. Cela peut paraître évident pour nous mais c’est une première depuis la chute du dictateur Pinochet. Cette avancée est issue de la mobilisation étudiante de 2011 : plusieurs mois de lutte et jusqu’à 150 000 personnes dans la rue (près de 10% de la population chilienne). C’était la première manifestation d’ampleur depuis Pinochet. Cette victoire traduit aussi un engagement de campagne de la socialiste Michelle Bachelet qui a été élu en 2014 en faisant sa de la gratuité des universités un élément essentiel de son programme.

Freedom dies with security *Les attentats de Paris ont marqués une rupture dans les politiques de sécurité en Europe. Les dérives sécuritaires remarquées en France et dans d’autres pays européens ne pouvaient rester sans réponses. Si l’UNEF a régit en France en étant à l’initiative d’un collectif jeune et en participant à toutes les mobilisations contre l’Etat d’urgence, elle se devait aussi d’intervenir au niveau européens. Avec les autres organisations du pôle syndical de l’European Student Union (ESU, regroupement européen d’organisation et syndicat étudiant) l’UNEF a présenté au vote une résolution pour dénoncer les conséquences des dérives sécuritaires. Cette résolution, disponible sur le site de l’UNEF dans la rubrique international,a été publié sur le site de l’ESU et envoyé à toutes les organisations pour permettre d’avoir un maximum de signataire puisqu’elle n’a pas obtenu une majorité de voix. Nous y réaffirmons notre opposition à la réduction des libertés individuelles et collectives au nom de la sécurité. Ainsi que notre volonté de construire des sociétés ouvertes en redonnant les moyens à l’éducation d’émanciper les individus.*la liberté meurt avec la sécurité

EN BREF