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ANNEE 2016 EVALUATION DE LA PRESCRIPTION DES INHIBITEURS DE LA POMPE A PROTONS CHEZ LA PERSONNE AGEE DE 75 ANS ET PLUS : étude observationnelle, prospective, réalisée dans le service de Médecine Interne Gériatrie du Centre Hospitalier Universitaire de Dijon-Bourgogne THESE présentée à l’UFR des Sciences de Santé de Dijon Circonscription Médecine et soutenue publiquement le 15 décembre 2016 pour obtenir le grade de Docteur en Médecine par Laureline PIORO Née le 29 septembre 1988 à Semur en Auxois Université de Bourgogne UFR des Sciences de Santé Circonscription Médecine

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ANNEE 2016

EVALUATION DE LA PRESCRIPTION DES INHIBITEURS DE LA POMPE A

PROTONS CHEZ LA PERSONNE AGEE DE 75 ANS ET PLUS : étude

observationnelle, prospective, réalisée dans le service de Médecine

Interne Gériatrie du Centre Hospitalier Universitaire de Dijon-Bourgogne

THESE

présentée

à l’UFR des Sciences de Santé de Dijon

Circonscription Médecine

et soutenue publiquement le 15 décembre 2016

pour obtenir le grade de Docteur en Médecine

par Laureline PIORO

Née le 29 septembre 1988

à Semur en Auxois

Université de Bourgogne UFR des Sciences de Santé Circonscription Médecine

Page 2: EVALUATION DE LA PRESCRIPTION DES INHIBITEURS DE LA …

Ce document est le fruit d’un long travail approuvé par le jury de soutenance et

mis à la disposition de la communauté universitaire élargie.

Il est soumis à la propriété intellectuelle de l’auteur.

Ceci implique une obligation de citation et de référencement dans la rédaction

de vos travaux.

D’autre part, toutes contrefaçons, plagiats, reproductions illicites encourt une

poursuite pénale.

Université de Bourgogne UFR des Sciences de Santé Circonscription Médecine

AVERTISSEMENT

Page 3: EVALUATION DE LA PRESCRIPTION DES INHIBITEURS DE LA …

Année Universitaire 2016-2017 au 1

er Septembre 2016

Doyen : M. Frédéric HUET

1er

Assesseur : M. Yves ARTUR

Assesseurs : Mme Laurence DUVILLARD M. Pablo ORTEGA-DEBALLON M. Marc MAYNADIE

PROFESSEURS DES UNIVERSITES – PRATICIENS HOSPITALIERS

M.

Marc

BARDOU

Discipline

Pharmacologie clinique

M. Jean-Noël BASTIE Hématologie - transfusion M. Emmanuel BAULOT Chirurgie orthopédique et traumatologie M. Laurent BEDENNE Gastroentérologie et hépatologie M. Yannick BEJOT Neurologie M. Alain BERNARD Chirurgie thoracique et cardiovasculaire M. Jean-François BESANCENOT Médecine interne Mme Christine BINQUET Epidémiologie, économie de la santé et prévention M. Bernard BONIN Psychiatrie d’adultes M. Philippe BONNIAUD Pneumologie M. Alain BONNIN Parasitologie et mycologie M. Bernard BONNOTTE Immunologie M. Olivier BOUCHOT Chirurgie cardiovasculaire et thoracique M. Belaid BOUHEMAD Anesthésiologie - réanimation chirurgicale M. Alexis BOZORG-GRAYELI ORL M. Alain BRON Ophtalmologie M. Laurent BRONDEL Physiologie M. François BRUNOTTE Biophysique et Médecine Nucléaire M. Patrick CALLIER Génétique M. Jean-Marie CASILLAS-GIL Médecine physique et réadaptation Mme Catherine CHAMARD-NEUWIRTH Bactériologie - virologie; hygiène hospitalière M. Pierre-Emmanuel CHARLES Réanimation M. Pascal CHAVANET Maladies infectieuses M. Nicolas CHEYNEL Anatomie M. Alexandre COCHET Biophysique et médecine nucléaire M. Luc CORMIER Urologie M. Yves COTTIN Cardiologie M. Charles COUTANT Gynécologie-obstétrique M. Gilles CREHANGE Oncologie-radiothérapie Mme Catherine CREUZOT-GARCHER Ophtalmologie M. Frédéric DALLE Parasitologie et mycologie M. Serge DOUVIER Gynécologie-obstétrique Mme Laurence DUVILLARD Biochimie et biologie moléculaire Mme Laurence FAIVRE-OLIVIER Génétique médicale Mme Patricia FAUQUE Biologie et Médecine du Développement Mme Irène FRANCOIS-PURSSELL Médecine légale et droit de la santé M. Pierre FUMOLEAU Cancérologie M. François GHIRINGHELLI Cancérologie M. Claude GIRARD Anesthésiologie – réanimation chirurgicale M. Vincent GREMEAUX Médecine physique et réadaptation M. Frédéric HUET Pédiatrie M. Pierre JOUANNY Gériatrie

Université de Bourgogne UFR des Sciences de Santé Circonscription Médecine

Page 4: EVALUATION DE LA PRESCRIPTION DES INHIBITEURS DE LA …

M. Denis KRAUSÉ Radiologie et imagerie médicale

M. Sylvain LADOIRE Histologie M. Gabriel LAURENT Cardiologie M. Côme LEPAGE Hépato-gastroentérologie M. Romaric LOFFROY Radiologie et imagerie médicale M. Luc LORGIS Cardiologie M. Jean-Francis MAILLEFERT Rhumatologie M. Cyriaque Patrick MANCKOUNDIA Gériatrie M. Sylvain MANFREDI Hépato-gastroentérologie M. Laurent MARTIN Anatomie et cytologie pathologiques M. David MASSON Biochimie et biologie moléculaire M. Marc MAYNADIE Hématologie - transfusion M. Thibault MOREAU Neurologie M. Klaus Luc MOURIER Neurochirurgie Mme Christiane MOUSSON Néphrologie M. Paul ORNETTI Rhumatologie M. Pablo ORTEGA-DEBALLON Chirurgie Générale M. Jean-Michel PETIT Endocrinologie, diabète et maladies métaboliques M. Lionel PIROTH Maladies infectieuses Mme Catherine QUANTIN Biostatistiques, informatique médicale M. Jean-Pierre QUENOT Réanimation M. Patrick RAT Chirurgie générale M. Jean-Michel REBIBOU Néphrologie M. Frédéric RICOLFI Radiologie et imagerie médicale M. Paul SAGOT Gynécologie-obstétrique M. Emmanuel SAPIN Chirurgie Infantile M. Henri-Jacques SMOLIK Médecine et santé au travail M. Éric STEINMETZ Chirurgie vasculaire Mme Christel THAUVIN Génétique M. Pierre VABRES Dermato-vénéréologie M. Bruno VERGÈS Endocrinologie, diabète et maladies métaboliques M. Narcisse ZWETYENGA Chirurgie maxillo-faciale et stomatologie

PROFESSEURS ASSOCIES DES DISCIPLINES MEDICALES

M. Bruno MANGOLA Urgences

PROFESSEURS EN SURNOMBRE

M. Roger BRENOT (surnombre jusqu’au 31/08/2018)

M. Philippe CAMUS (surnombre jusqu’au 31/08/2019) Mme Monique DUMAS-MARION (surnombre jusqu’au 31/08/2018) M. Maurice GIROUD (surnombre jusqu’au 21/08/2018) M. Frédéric MICHEL (surnombre du 20/10/2015 au 31/12/2016) M. Pierre TROUILLOUD (surnombre du 05/02/2014 au 31/08/2017)

Université de Bourgogne UFR des Sciences de Santé Circonscription Médecine

Page 5: EVALUATION DE LA PRESCRIPTION DES INHIBITEURS DE LA …

MAITRES DE CONFERENCES DES UNIVERSITES

PRATICIENS HOSPITALIERS DES DISCIPLINES MEDICALES

M.

Sylvain

AUDIA

Discipline Universitaire

Médecine interne

Mme Shaliha BECHOUA Biologie et médecine du développement Mme Marie-Claude BRINDISI Nutrition M. Jean-Christophe CHAUVET-GELINIER Psychiatrie, psychologie médicale

(Mobilité Novembre 2016 à 2017) M. Alexis DE ROUGEMONT Bactériologie-virologie ; hygiène hospitalière

M. Hervé DEVILLIERS Médecine interne M. Olivier FACY Chirurgie générale Mme Ségolène GAMBERT-NICOT Biochimie et biologie moléculaire Mme Françoise GOIRAND Pharmacologie fondamentale Mme Agnès JACQUIN Physiologie M. Alain LALANDE Biophysique et médecine nucléaire M. Louis LEGRAND Biostatistiques, informatique médicale Mme Stéphanie LEMAIRE-EWING Biochimie et biologie moléculaire M Maxime SAMSON Médecine interne

(Mobilité Novembre 2016 à 2017) M. Benoit TROJAK Psychiatrie d’adultes ; addictologie

M. Paul-Mickaël WALKER Biophysique et médecine nucléaire

PROFESSEURS EMERITES

M. Jean CUISENIER (01/09/2014 au 31/08/2017)

M. Jean FAIVRE (01/09/2012 au 31/08/2018) M. Marc FREYSZ (01/09/2016 au 28/02/2017) M Philippe GAMBERT (01/09/2014 au 31/08/2017) M. Patrick HILLON (01/09/2016 au 31/08/2019) M. François MARTIN (01/09/2015 au 31/08/2018) M. Pierre POTHIER (01/09/2015 au 31/08/2018)

PROFESSEURS DES UNIVERSITES DE MEDECINE GENERALE

M. Jean-Noël BEIS Médecine Générale

PROFESSEURS ASSOCIES DE MEDECINE GENERALE

M. Didier CANNET Médecine Générale

M. Gilles MOREL Médecine Générale M. François MORLON Médecine Générale

MAITRES DE CONFERENCES ASSOCIES DE MEDECINE GENERALE

M. Clément CHARRA Médecine Générale

M. Rémi DURAND Médecine Générale M. Arnaud GOUGET Médecine Générale Mme Anne WALDNER-COMBERNOUX Médecine Générale

Université de Bourgogne UFR des Sciences de Santé Circonscription Médecine

Page 6: EVALUATION DE LA PRESCRIPTION DES INHIBITEURS DE LA …

MAITRES DE CONFERENCES DES UNIVERSITES

M. Didier CARNET Anglais

M. Jean-Pierre CHARPY Anglais Mme Catherine LEJEUNE Pôle Epidémiologie M. Gaëtan JEGO Biologie Cellulaire

PROFESSEURS DES UNIVERSITES

Mme Marianne ZELLER Physiologie

PROFESSEURS AGREGES de L’ENSEIGNEMENT SECONDAIRE

Mme Marceline EVRARD Anglais

Mme Lucie MAILLARD Anglais

PROFESSEURS CERTIFIES

Mme Anaïs CARNET Anglais

M. Philippe DE LA GRANGE Anglais Mme Virginie ROUXEL Anglais (Pharmacie)

PROFESSEURS DES UNIVERSITES – PRATICIENS HOSPITALIERS DES DISCIPLINES

PHARMACEUTIQUES

Mme Evelyne KOHLI Immunologie

M. François GIRODON Sciences biologiques, fondamentales et cliniques

MAITRES DE CONFERENCES DES UNIVERSITES

PRATICIENS HOSPITALIERS DES DISCIPLINES PHARMACEUTIQUES

M. Mathieu BOULIN Pharmacie clinique

M. Philippe FAGNONI Pharmacie clinique M. Frédéric LIRUSSI Toxicologie M. Marc SAUTOUR Botanique et cryptogamie M. Antonin SCHMITT Pharmacologie

Université de Bourgogne UFR des Sciences de Santé Circonscription Médecine

Page 7: EVALUATION DE LA PRESCRIPTION DES INHIBITEURS DE LA …

L’UFR des Sciences de Santé de Dijon, Circonscription Médecine, déclare que les

opinions émises dans les thèses qui lui sont présentées doivent être considérées

comme propres à leurs auteurs, et qu'elle n'entend ne leur donner ni approbation,

ni improbation.

COMPOSITION DU JURY

Président : Mr le Professeur MANCKOUNDIA Patrick

Membres : Mr le Professeur BEIS Jean-Noël

Mr le Professeur MANFREDI Sylvain

Mr le Docteur FAGNONI Philippe

Mme le Docteur DIPANDA Mélanie

Page 8: EVALUATION DE LA PRESCRIPTION DES INHIBITEURS DE LA …

REMERCIEMENTS

A Monsieur le Professeur MANCKOUNDIA,

Merci de me faire l’honneur de présider ce jury. Merci pour votre aide tout au long de l’écriture

de cette thèse et pour vos précieux conseils.

A Monsieur le Professeur BEIS,

Merci d’avoir eu la gentillesse d’accepter à la dernière minute de juger ce travail. Veuillez

trouver ici l’expression de mes sincères remerciements et de mon profond respect.

A Monsieur le Professeur MANFREDI,

Merci d’avoir accepté de me rencontrer pour vous présenter ce travail et de me faire l’honneur de

le juger. Veuillez trouver ici l’expression de mes sincères remerciements et de mon profond

respect.

A Monsieur le Professeur FAGNONI,

Vous me faites l’honneur de juger ce travail. Veuillez trouver ici l’expression de mes sincères

remerciements et de mon profond respect.

Au Docteur Mélanie DIPANDA,

Merci à toi de t’être proposé pour diriger ce travail. Merci pour ton soutien, ta disponibilité et tes

conseils avisés tout au long de l’écriture de cette thèse.

A Mr le Docteur D’ATHIS,

Merci pour votre aide dans l’analyse des résultats statistiques. Merci pour vos calculs jusqu’au

dernier moment et votre disponibilité.

Page 9: EVALUATION DE LA PRESCRIPTION DES INHIBITEURS DE LA …

A mes parents,

Merci d’être là au quotidien, de m’avoir soutenu tout au long de mes études et d’avoir cru en moi

jusqu’au bout. C’était pas gagné mais nous voilà à la fin d’un long parcours qui sans vous, n’aurait

pas été possible. Je sais que vous être fiers de moi et je suis fière aujourd’hui de vous montrer

ce que je suis devenue grâce à vous. Je vous aime….

A Stéphane,

Merci d’être là, tout simplement. Merci de m’avoir aidé, soutenu et supporté dans les moments

les plus difficiles. Tu m’apportes amour, joie et bonheur au quotidien. Une page se tourne

aujourd’hui et j’ai hâte d’écrire la suite avec toi… Je t’aime, et bien plus encore…

A Audrey et Benjamin,

Merci d’être là, de me soutenir de loin et de m’apporter des moments de joie et de bonheur. <3

Au reste de ma famille, avec qui on partage de bons moments.

A Bubu,

Déjà merci pour ton amitié et ta bonne humeur à toute épreuve. Merci tout particulièrement pour

ton aide précieuse dans la réalisation de cette thèse, j’ai été heureuse de partagé tous ces durs

moments de recueils de données et de statistiques avec toi ^^.

A Hélène,

Merci à toi, mon acolyte, qui m’apporte un soutien inconditionné, qui est là dans tous les moments,

bons comme mauvais. Ton aide dans la réalisation de cette thèse m’a été précieuse mais ton

amitié l’est encore plus ! A nos fous rires, à nos parties de Mr TOC endiablées et à tout ce qu’on

a encore a partagé ensemble.

A CH,

A toi ma chagasse, mon coup de foudre d’amitié, merci d’avoir été là pour me soutenir pendant

mes études. A nos futures vacances, et à tous les bons moments qui nous restent à vivre ! Big

love tête d’endive.

A ma vieille,

Merci à toi d’avoir été la pendant toutes ses années, ensemble depuis le tout début, une amitié

forte est née. Merci pour tous les moments partagés ensemble. Même avec la distance, on est

toujours resté aussi soudée et on le restera, j’en suis sure.

A tous mes amis de fac, Anne so (merci d’être là, de m’apporter une amitié précieuse…)

chacha ^^ (à nos futurs voyages au bout du monde) et tout le reste. Merci pour tous ces beaux

moments passés ensemble durant nos longues études.

Page 10: EVALUATION DE LA PRESCRIPTION DES INHIBITEURS DE LA …

A mes amis de part et d’autres, à Pierrette, ma deuxième chagasse <3.

A mes cointernes avec qui on a partagé de bons moments, aux équipes médicales lors de

mes stages.

A mes maitres de stage en médecine générale, Stéphane PEPE, Christophe BOISSELIER,

Olivier MAIZIERES, Philippe BONNOT et Philippe CABOURDIN qui m’ont fait découvert leur

métier et m’ont fait partagé leur passion.

Page 11: EVALUATION DE LA PRESCRIPTION DES INHIBITEURS DE LA …

SERMENT D’HIPPOCRATE

"Au moment d'être admise à exercer la médecine, je promets et je jure d'être fidèle aux lois de

l'honneur et de la probité.

Mon premier souci sera de rétablir, de préserver ou de promouvoir la santé dans tous ses

éléments, physiques et mentaux, individuels et sociaux.

Je respecterai toutes les personnes, leur autonomie et leur volonté, sans aucune discrimination

selon leur état ou leurs convictions.

J'interviendrai pour les protéger si elles sont affaiblies, vulnérables ou menacées dans leur

intégrité ou leur dignité.

Même sous la contrainte, je ne ferai pas usage de mes connaissances contre les lois de

l'humanité.

J'informerai les patients des décisions envisagées, de leurs raisons et de leurs conséquences.

Je ne tromperai jamais leur confiance et n'exploiterai pas le pouvoir hérité des circonstances

pour forcer les consciences.

Je donnerai mes soins à l'indigent et à quiconque me les demandera.

Je ne me laisserai pas influencer par la soif du gain ou la recherche de la gloire.

Admise dans l'intimité des personnes, je tairai les secrets qui me seront confiés. Reçue à

l'intérieur des maisons, je respecterai les secrets des foyers et ma conduite ne servira pas à

corrompre les mœurs.

Je ferai tout pour soulager les souffrances. Je ne prolongerai pas abusivement les agonies.

Je ne provoquerai jamais la mort délibérément.

Je préserverai l'indépendance nécessaire à l'accomplissement de ma mission. Je

n'entreprendrai rien qui dépasse mes compétences. Je les entretiendrai et les perfectionnerai

pour assurer au mieux les services qui me seront demandés.

J'apporterai mon aide à mes confrères ainsi qu'à leurs familles dans l'adversité.

Que les hommes et mes confrères m'accordent leur estime si je suis fidèle à mes promesses ; que

je sois déshonorée et méprisée si j'y manque »

Page 12: EVALUATION DE LA PRESCRIPTION DES INHIBITEURS DE LA …

12

Table des matières

1. Introduction ............................................................................................................. 16

2. Matériel et méthode ................................................................................................ 18

2.1. Type d’étude ..................................................................................................... 18

2.2. Population ........................................................................................................ 18

2.3. Données recueillies .......................................................................................... 18

2.4. Critères de jugements ....................................................................................... 19

2.4.1. Critère de jugement principal.................................................................... 19

2.4.2. Critères de jugement secondaires ............................................................. 20

2.5. Analyse statistique ........................................................................................... 20

2.6. Accord comité d’éthique .................................................................................. 21

3. Résultats ................................................................................................................. 22

3.1. Critère de jugement principal............................................................................... 22

3.2. Critères de jugement secondaires ..................................................................... 23

3.2.1. Description de la population ..................................................................... 23

3.2.2. Conditions de prescription ........................................................................ 27

3.2.3. Effets indésirables rencontrés ................................................................... 30

4. Discussion .............................................................................................................. 32

5. Conclusion .............................................................................................................. 40

6. Bibliographie .......................................................................................................... 41

7. Annexes .................................................................................................................. 46

Page 13: EVALUATION DE LA PRESCRIPTION DES INHIBITEURS DE LA …

13

Table des tableaux

Tableau 1 : Critères socio-démographiques quantitatifs… ............................................26

Tableau 2 : Critères socio-démographiques qualitatifs ................................................. 26

Tableau 3 : Effets indésirables possiblement liés aux Inhibiteurs de la Pompe à

Protons ........................................................................................................................... 31

Page 14: EVALUATION DE LA PRESCRIPTION DES INHIBITEURS DE LA …

14

Table des figures

Figure 1 : Diagramme de flux ......................................................................................... 22

Figure 2 : Indication IPP ................................................................................................. 28

Figure 3 : Distribution des molécules… ......................................................................... 28

Figure 4 : Posologie… .................................................................................................... 29

Page 15: EVALUATION DE LA PRESCRIPTION DES INHIBITEURS DE LA …

15

ABREVIATIONS

AFSSAPS : Agence Française de Sécurité Sanitaire des Produits de Santé

AINS : Anti Inflammatoire Non Stéroïdien

AMM : Autorisation de Mise sur le Marché

CD : Clostridium Difficile

CHU : Centre Hospitalier Universitaire

EI : Effets Indésirables

EHPAD : Etablissement d’Hébergement de Personnes Agées Dépendantes

ET : Ecart-Type

FOGD : Fibroscopie Œso-Gastro-Duodénale

GIPP : Groupe IPP

GT : Groupe Total

HAS : Haute Autorité de Santé

HDH : Hémorragie Digestive Haute

IDM : Infarctus Du Myocarde

INSEE : Institut National de la Statistiques et des Etudes Economiques

IPP : Inhibiteurs de la Pompe à Protons

MMSE : Mini Mental State Examination

MDV : Mode De Vie

N : Nombre

PA : Personnes Agées

RGO : Reflux Gastro-Œsophagien

UGD : Ulcère Gastro-Duodénal

US : Ulcère de Stress

Page 16: EVALUATION DE LA PRESCRIPTION DES INHIBITEURS DE LA …

16

1. Introduction

Le nombre de personnes âgées (PA) augmente en raison des progrès médicaux, de

l’amélioration des conditions de vie (hygiène, alimentation..) et du baby-boom.

Selon l’Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques (INSEE), la France

comptera 73,6 millions d’habitants en 2060, soit 9,4 millions de plus qu’en 2015 (1).

Le nombre de PA de plus de 60 ans représentait 9,3% de la population en 2015 contre

seulement 6,2% en 1995 (2). En 2060, une personne sur 3 aura plus de 60 ans (1).

Bien que la plupart des PA soient en bonne santé, certaines sont polypathologiques et

polymédiquées, donc fragiles.

En France en 2001, le nombre de patients atteints de pathologies digestives, tous âges

confondus était de 16,7% (3). La prévalence et l’incidence des pathologies digestives

augmentant avec l’âge, les médicaments à visée digestive font partie des plus prescrits

chez les PA (4).

Les inhibiteurs de la pompe à protons (IPP) diminuent la quantité d’acide produite par

l’estomac en inhibant la pompe Na/K+ ATPase. Ils sont utilisés dans le traitement des

troubles digestifs à type de reflux gastro-œsophagien (RGO) ou d’ulcère gastro- duodénal

(UGD) et s’avèrent être des médicaments très efficaces (5).

Le premier IPP a été mis sur le marché en 1987. Cette classe médicamenteuse regroupe

5 molécules, toutes génériquées, parmi lesquelles l’ésoméprazole, le pantoprazole,

l’oméprazole, le lanzoprazole et le rabéprazole (5,6).

Les recommandations de prescriptions des IPP éditées par la Haute Autorité de Santé

(HAS) en 2009 sont restreintes (Annexe 1). En effet, les IPP ont l’Autorisation de Mise

sur le Marché (AMM) pour le traitement des UGD évolutifs, le traitement d’entretien de

l’ulcère duodénal, l’éradication de l’Helicobacter pylori, le RGO compliqué ou non

d’œsophagite, le traitement et la prévention de lésions induites par les anti-

inflammatoires non stéroïdiens (AINS) chez les sujets ayant des facteurs de risque, et

enfin le syndrome de Zollinger-Ellison (7).

Page 17: EVALUATION DE LA PRESCRIPTION DES INHIBITEURS DE LA …

17

Cependant, les prescriptions en l’absence d’indication sont très fréquentes

particulièrement chez la PA (8Ŕ10). La mise en vente libre en pharmacie pourrait aussi

participer à leur mésusage.

Devant un excellent profil de tolérance et une bonne efficacité des IPP, le traitement ne

semble pas toujours réévalué par le médecin traitant et par conséquent fréquemment

reconduit automatiquement alors que la première prescription devrait être argumentée et

définie pour une durée précise (11).

Ainsi, la prescription des IPP serait alors trop longue et trop fréquente engendrant

notamment un surcoût pour la sécurité sociale.

La France est un pays sur-consommateur de médicaments. En 2013, elle a dépensé 26,8

milliards d’euros en spécialités pharmaceutiques (12). Elle a une dépense par habitant

d’IPP 50% supérieure à la moyenne des quatre pays voisins et trois fois supérieure au

Royaume-Unis (13). L’ésoméprazole est le 13ème

médicament le plus vendu en officine

de ville et le 6ème

médicament générique le plus vendu. Il représente à lui seul 81 millions

d’euros de dépenses (12).

De plus, la prescription d’IPP n’est pas dénuée d’effets secondaires, notamment chez les

PA fragiles qui présentent un risque iatrogénique non négligeable.

Plusieurs effets indésirables (EI) ont été démontrés. Ils engendreraient des hyponatrémies

(14), des pneumopathies bactériennes (15,16), des fractures ostéoporotiques (17Ŕ19), des

infections à Clostridium difficile (20), des carences en vitamine B12 (21) et des syndromes

confusionnels.

Nous avons observé que le traitement habituel d’un nombre non négligeable de PA,

notamment hospitalisées, comportait un IPP, quelques fois sans notion de pathologies le

justifiant. Malgré leur sur-prescription, parfois en dehors de l’AMM et leurs EI non

négligeables, très peu d’auteurs ont étudié la prescription réelle de ces médicaments chez

la PA.

Compte-tenu de ces éléments, nous avons conduit une étude observationnelle dont

l’objectif était d’évaluer la prescription d’IPP chez les PA de 75 ans et plus.

Page 18: EVALUATION DE LA PRESCRIPTION DES INHIBITEURS DE LA …

18

2. Matériel et méthode

2.1. Type d’étude

Il s’agissait d’une étude prospective, mono-centrique, observationnelle réalisée du 1er

décembre 2015 au 31 mai 2016 inclus, dans le service de Médecine Interne Gériatrie du

Centre Hospitalier Universitaire (CHU) de Dijon-Bourgogne.

2.2. Population

Toutes les PA de 75 ans et plus, hospitalisées dans le service de Médecine Interne

Gériatrie du CHU de Dijon-Bourgogne durant la période du 1er

décembre 2015 au 31 mai

2016 et ayant des IPP dans leur traitement à l’admission ont été incluses, constituant le

groupe IPP (GIPP).

Il n’existait aucun critère de non-inclusion.

Pour chaque PA incluse, un questionnaire était rempli par des internes en médecine

(Annexe 2).

2.3. Données recueillies

Le questionnaire élaboré sous forme papier comprenait deux parties.

La première partie portait sur les caractéristiques du patient:

- sexe,

- âge,

- mode de vie (institution ou domicile),

- score au Mini Mental State Examination (MMSE),

- mode de prise médicamenteuse : autonome, aidé par un proche, aidé par un

professionnel,

- comorbidités et score de Charlson (Annexe 3),

- nombre de molécules sur l’ordonnance à l’admission et traitements habituels,

- taux d’albuminémie.

Page 19: EVALUATION DE LA PRESCRIPTION DES INHIBITEURS DE LA …

19

La seconde portait sur la prescription des IPP :

- le type d’IPP,

- son dosage (demi-dose, pleine dose et double dose) (Annexe 4),

- le moment quotidien de sa prise (matin, midi ou soir),

- la notion objective de réalisation ou non d’une fibroscopie œso-gastro-duodénale

(FOGD), parallèlement à la prescription des IPP,

- l’indication du traitement,

- la notion de modification ou d’arrêt des IPP au cours ou en fin d’hospitalisation.

Une troisième partie recensait les évènements indésirables rencontrés et possiblement liés

à la prise des IPP, parmi lesquels :

- la carence en vitamine B12,

- l’hyponatrémie,

- le syndrome confusionnel,

- la pneumopathie d’inhalation,

- l’infection à clostridium difficile,

- les troubles digestifs (nausées, vomissements, douleurs abdominales),

- l’ostéoporose.

Afin de collecter les renseignements manquants nécessaires à l’étude, notamment

l’indication des IPP dans le dossier médical, les médecins traitants étaient contactés par

téléphone.

2.4. Critères de jugements

2.4.1. Critère de jugement principal

Le critère de jugement principal était l’évaluation du taux de prescriptions inappropriés

des IPP.

Une prescription d’IPP était définie comme inappropriée lorsqu’elle était réalisée hors

recommandations de la HAS que ce soit sur les indications ou la dose administrée.

Lorsqu’un patient avait plusieurs indications à la prescription d’IPP et qu’au moins une

des indications était appropriée, il était inclus dans les prescriptions appropriées.

Page 20: EVALUATION DE LA PRESCRIPTION DES INHIBITEURS DE LA …

20

2.4.2. Critères de jugement secondaires

Les critères de jugement secondaires comprenaient :

- la description de la population étudiée selon l’âge, le sexe, le mode de vie, le score

au MMSE, l’horaire de la prise du traitement, le nombre de molécules sur

l’ordonnance à l’admission, les comorbidités avec le score de Charlson et le taux

d’albumine,

- la comparaison de la population étudiée (GIPP) à la population totale du service

sur la période considérée, constituant le groupe total (GT), en fonction de l’âge,

du sexe et du mode de vie,

- les conditions de prescriptions de l’IPP avec son indication, la molécule utilisée,

l’horaire de prise et les taux d’arrêt du traitement à la sortie d’hospitalisation en

raison soit de la fin de son indication, soit d’une prescription inappropriée,

- l’analyse des EI possiblement liés aux IPP,

2.5. Analyse statistique

Le questionnaire papier a été informatisé à l’aide du logiciel EPI-INFO version 7.

Les variables quantitatives étaient exprimées sous forme de moyennes ± écart-types et

les variables catégorielles en nombres absolus et pourcentages.

L’analyse statistique a été réalisée à l’aide du logiciel Microsoft EXCEL 2013.

Les variables quantitatives ont été étudiées par le test de Student (de conformité), pour

comparer les moyennes observées à celles dans la population du service.

Les variables catégorielles ont été étudiées par le test du Chi2 (de conformité) pour

comparer les fréquences observées à celles dans la population du service.

Une différence significative était retenue pour une valeur de p < 0,05.

Page 21: EVALUATION DE LA PRESCRIPTION DES INHIBITEURS DE LA …

21

2.6. Accord comité d’éthique

Sur l’avis d’un Comité de Protection des Personnes Est, son accord n’était pas nécessaire.

En effet, il s’agissait d’une étude observationnelle, prospective, descriptive et non

interventionnelle.

Page 22: EVALUATION DE LA PRESCRIPTION DES INHIBITEURS DE LA …

22

3. Résultats

Au total, 818 PA de 75 ans et plus ont été hospitalisées dans le service de médecine interne

gériatrie du CHU de Dijon-Bourgogne sur la période d’étude, du 1er

décembre 2015 au

31 mai 2016.

Parmi ces patients hospitalisés, 270 soit 33% avaient un IPP dans leur traitement à

l’admission et ont ainsi été inclus dans l’étude.

3.1. Critère de jugement principal

Une prescription d’IPP inappropriée selon les recommandations de la HAS était notée

chez 60% des patients (162 PA) (Figure 1).

Figure 1 : Diagramme de flux

Parmi ces patients, 8,1% avaient une justification médicale à un traitement par IPP mais

la molécule utilisée ou la posologie n’était pas adaptée (22 PA).

Prescriptions appropriées:

40% 270 sous IPP

818 patients Prescriptions

inappropriées: 60%

Mauvaise molécule ou

posologie: 8,1%

548 sans IPP non

recommandées 51.9%

Page 23: EVALUATION DE LA PRESCRIPTION DES INHIBITEURS DE LA …

23

3.2. Critères de jugement secondaires

3.2.1. Description de la population

L’ensemble des caractéristiques socio-démographiques est résumé dans les tableaux 1 et

2.

3.2.1.1. Âge

La moyenne d’âge du GT (818 PA) était de 85,4 ans ± 5,35 ans.

La moyenne d’âge du GIPP (270 PA) était de 87,1 ans ± 6,12 ans. L’âge minimum était

de 75 ans et l’âge maximum de 104 ans. Le 1er

quartile était de 83 ans, la médiane de 87

ans et le 3ème

quartile de 92 ans.

Les PA du GIPP étaient significativement plus âgées que celles du GT (p<0,0001).

3.2.1.2. Sexe

Il y avait 58,9% de femmes (482 PA) et 41,1% d’hommes (336 PA) dans le GT.

Dans le GIPP, il y avait 60% de femmes (162 PA) et 40% d’hommes (108 PA).

Aucune différence significative n’était observée entre les deux groupes concernant la

répartition des sexes (p=0,7650).

3.2.1.3. Mode de vie

Au total, 63,45% (519 PA) des PA du GT vivaient en institution, tandis que 36,55% (229

PA) d’entre eux vivaient à domicile.

Dans le GIPP, 76,7 % des PA (207 PA) vivaient en institution et 23,3% (63 PA) à

domicile.

Les PA du GIPP étaient significativement plus institutionnalisés que celles du GT (p<

0,0001).

Page 24: EVALUATION DE LA PRESCRIPTION DES INHIBITEURS DE LA …

24

3.2.1.4. Score au Mini-Mental State Examination dans le groupe

Inhibiteur de la Pompe à Protons

Au total, 197 des 270 PA du GIPP (72,96%) avaient bénéficié de la réalisation d’un

MMSE. Le score moyen au MMSE était de 19,1/30 ± 5,97/30. Le score minimum était

de 1/30 et le score maximum de 30/30.

Le 1er

quartile était de 15/30, la médiane de 20/30 et le 3ème

quartile de 23/30.

3.2.1.5. Modalité de la prise du traitement dans le groupe Inhibiteur

de la Pompe à Protons

Au total, 45,9% des patients (124 PA) du GIPP étaient aidés par un professionnel de santé

(à domicile ou en institution) pour la prise du traitement, 38,9% (105 PA) prenaient seuls

leur traitement et 15,2% (41 PA) étaient aidés par leur entourage.

3.2.1.6. Nombre de molécules sur l’ordonnance à l’admission et

traitement habituel

Le nombre moyen de molécules par ordonnance et par patient à l’admission était de 8,45

± 2,87 molécules dans le GIPP.

Le nombre minimum de molécules était de 1 et le maximum de 18.

Le 1er

quartile était de 6 molécules, la médiane de 9 molécules et le 3ème

quartile de 10

molécules.

3.2.1.7. Comorbidités et nutrition

Le score moyen de CHARLSON était de 2,04 dans le GIPP. Il est à noter que 28,17% (76

PA) présentaient comme antécédent un diabète, 24,44% (66 PA) un infarctus du

myocarde (IDM), 20,74% (56 PA) un accident vasculaire cérébral et 15,9% (43 PA) un

trouble neurocognitif majeur.

Page 25: EVALUATION DE LA PRESCRIPTION DES INHIBITEURS DE LA …

25

Sur le plan nutritionnel, 94,81% des patients du GIPP (256 PA) avaient bénéficié d’un

dosage d’albuminémie. Ce taux était inférieur à 30 g/L chez 57,03% (146 PA) d’entre

eux, compris entre 30 g/L et 35 g/L dans 32,03% des cas (82 PA) et supérieur à 35 g/L

chez 10,94% des patients (28 PA).

3.2.1.8. Décès durant l’hospitalisation

Dans le GIPP, le taux de décès durant leur hospitalisation était de 4,81%, soit 13 patients.

Vingt patients sont décédés durant la période d’étude pour laquelle les médecins traitants

n’ont pas pu être contactés.

Page 26: EVALUATION DE LA PRESCRIPTION DES INHIBITEURS DE LA …

26

Tableau 1 : Critères socio-démographiques quantitatifs

Groupe

Critère GIPP

N=270

GT

N=818 P*

N Moyenne ± ET N Moyenne

Age 270 87,1 ± 6,12 818 85,4 ± 5,35 <0,0001

MMSE 197 19,1 ± 5,97

N de molécules sur

l’ordonnance 270 8,45 ± 2,87

*Comparaison des "GIPP" et "GT"

N : Nombre ; GIPP : groupe inhibiteur de la pompe à protons ; GT : groupe total ; ET : Ecart-type ;

MMSE : Mini Mental Test Examination

Tableau 2 : Critères socio-démographiques qualitatifs

Groupe

Critère GIPP

N=267

GT

N=818 P*

N Fréquence (%) N fréquence (%)

Femmes 162 60 482 58,9

Sexe 0,7650 Hommes 108 40 336 41,1

Domicile 63 23,3 299 36,55

MDV < 0,0001 Institution 207 76,7 519 63,45

Autonome 105 38,9

Autonomie prise du

traitement

Professionnel

124

45,9

Entourage 41 15,2

GIPP : Groupe inhibiteurs de la pompe à protons; GT : groupe total; N : Nombre; MDV : mode de vie

*Comparaison des "GIPP" et "GT"

Page 27: EVALUATION DE LA PRESCRIPTION DES INHIBITEURS DE LA …

27

3.2.2. Conditions de prescription :

3.2.2.1. Indications de la prescription :

Le nombre de patients sous IPP ayant bénéficié d’une FOGD avant l’hospitalisation

était de 34% (92 PA).

Certains patients avaient plusieurs indications à la prescription d’IPP.

Parmi les indications de prescriptions d’IPP recommandées par la HAS et retrouvées ici,

il était noté : (Figure 2)

- un RGO dans 29,9% des cas (81 PA) dont 14,1% (38 PA) porteurs d’une hernie

hiatale symptomatique,

- un UGD dans 11,5% des cas (31 PA),

- une œsophagite dans 4% des cas (11 PA),

- une prévention lors d’un traitement par AINS chez les personnes à risque dans

2,6% des cas (7 PA),

- aucun d’entre eux n’était porteur d’un syndrome de Zolliger-Ellison.

Parmi les pathologies traitées par IPP hors recommandations de la HAS, nous avons

retrouvé:

- 19,2% de prescriptions pour dyspepsie (52 PA),

- 7,8% de prescriptions pour anémie (21 PA),

- 5,9% de prescriptions pour la prévention d’hémorragie digestive haute (HDH)

sous traitement anticoagulant, antiagrégant plaquettaire ou corticoides (16 PA),

- 5,5% de prescriptions pour gastrite (15 PA),

- 1,8% de prescriptions pour une hémorragie digestive haute (HDH) non explorée

(5 PA),

- 1,1% de prescriptions pour la prévention d’un ulcère de stress (US) (3 PA),

- 1,1% de prescriptions pour rectorragies (3 PA),

- 0,8% de prescriptions en présence d’un cancer gastrique (2 PA).

Dans 12,6% des cas, l’indication de l’IPP était inconnue du médecin traitant (34 PA).

Page 28: EVALUATION DE LA PRESCRIPTION DES INHIBITEURS DE LA …

28

35 %

30

25

20

15

10 Indication IPP

5

0

Figure 2 : Indication IPP

3.2.2.2. Molécule

La molécule la plus prescrite était l’ésoméprazole dans 67,4% des cas, suivi du

pantoprazole dans 18,2% des cas (Figure 3). L’oméprazole était prescrit dans 6,7% des

cas, le lansoprazole dans 4,8% des cas et le rabéprazole pour 2,9% des patients.

Figure 3 : Distribution des molécules

Esoméprazole

Pantoprazole

Oméprazole

Rabéprazole

Lanzoprazole

Page 29: EVALUATION DE LA PRESCRIPTION DES INHIBITEURS DE LA …

29

3.2.2.3. Posologie

La posologie d’IPP la plus prescrite était la pleine dose dans 52,41% des cas, tandis que

la demi-dose et la double dose étaient respectivement prescrites dans 45,35% et 2,24%

des cas (Figure 4).

60 %

50

40

30

posologie

20

10

0

Pleine dose Demi dose Double dose

Figure 4 : posologie

3.2.2.4. Horaire de prise

Les IPP étaient majoritairement prescrits le soir dans 67,4% des cas (182 PA). Le taux

d’IPP prescrits le matin était de 30% (81 PA) et le midi de 2,6% (7 PA).

3.2.2.5. Arrêt de l’Inhibiteur de la Pompe à Protons pendant ou à la

sortie d’hospitalisation

Les IPP ont été arrêtés chez 60 patients à la sortie de leur hospitalisation, ce qui

représentait 23% des prescriptions.

Parmi les 77% des prescriptions restantes, 32% des posologies ont été modifiées.

Page 30: EVALUATION DE LA PRESCRIPTION DES INHIBITEURS DE LA …

30

3.2.3. Effets indésirables rencontrés

Dans le GIPP, 90 patients (33 ,3%) présentaient au moins un effet indésirable

possiblement lié aux IPP.

Parmi ces 90 patients, 14 ont présenté 2 effets indésirables et 4 ont présenté 3 effets

indésirables.

Les effets indésirables les plus fréquents étaient l’hyponatrémie dans 10% des cas, le

syndrome confusionnel pour 9,63% des patients, des troubles digestifs (nausées,

vomissements, douleurs abdominales) dans 6,66% des cas, une carence en vitamine B12

dans 5,55% des cas, une ostéoporose dans 5,55% des patients, une pneumopathie

d’inhalation pour 3,33% des patients et une infection à Clostridium difficile dans 0,74%

des cas (Tableau 3).

Page 31: EVALUATION DE LA PRESCRIPTION DES INHIBITEURS DE LA …

31

Tableau 3 : Effets indésirables possiblement liés aux inhibiteurs de la pompe à protons

GIPP

Effet indésirable (N=270)

N

Fréquence

(%)

Hyponatrémie 27 10

Syndrome confusionnel 26 9,63

Troubles digestifs 18 6,66

Carence vitamine B12 15 5,55

Ostéoporose 15 5,55

Pneumopathie d’inhalation 9 3,33

Infection à Clostridium difficile 2 0,74

GIPP : groupe inhibiteurs de la pompe à protons ; N : Nombre

Page 32: EVALUATION DE LA PRESCRIPTION DES INHIBITEURS DE LA …

32

4. Discussion :

Cette étude est originale puisqu’elle s’intéresse à la prescription des IPP chez les

PA. Il s’agit de médicaments efficaces et très prescrits en France. Cependant, peu d’études

se sont intéressées à la prescription de ces médicaments dans cette tranche d’âge.

Notre travail a mis en évidence un taux de prescriptions d’IPP élevé chez les

patients très âgés avec 33% des malades sous ce traitement à l’admission dans le service

de Médecine Interne Gériatrie du Centre Hospitalier Universitaire (CHU) de Dijon-

Bourgogne. Dans la littérature, la prévalence des IPP chez les PA est variable, elle est

estimée entre 14 et 35% (9,22,23). Ainsi, le travail de thèse du Dr Duc, réalisé en 2010

dans un service de Médecine Interne Gériatrique sur 269 patients avec une moyenne d’âge

de 85 ans, retrouvait 14,5% de patients sous IPP (22). Seite et al. décrivaient, quant à eux,

un taux de prescription identique à celui de notre étude, pour une population similaire,

sur une période de 9 semaines (9). Enfin, dans sa thèse, le Dr Hustache-Foster, retrouvait

une prescription d’IPP de 35,3% chez 436 patients de 65 ans et plus (23).

Il existe pourtant des recommandations concernant la prescription d’IPP. Celles-

ci ont pour but d’uniformiser les pratiques médicales d’un praticien à un autre, en se

basant sur des données scientifiques fiables. Elles permettent de limiter la réalisation

d’actes non justifiés pouvant être délétères pour le patient et également de limiter le coût

pour la sécurité sociale. Plusieurs études, dont la nôtre démontrent une difficulté

d’adhésion des médecins et des patients à ces pratiques (8,9,24-26).

En effet, le nombre de prescriptions d’IPP non conformes aux recommandations est

important. Notre étude le confirme avec un taux de prescriptions hors recommandations

de 60%. Selon la littérature, ce chiffre est variable. Seite et al. ont retrouvé un taux

similaire (59,3%) à celui de notre travail (9). Thorel et al. dans un travail récent, portant

sur une population de 375 patients âgés en moyenne de 85,9 ± 6,6 ans retrouvaient un

taux un peu moins élevé de 35,7% (8). A l’inverse, l’étude de Pallasin et al., également

réalisée en milieu gériatrique, n’avait mis en évidence que 4% de prescriptions conformes

aux recommandations de la HAS, d’où un taux de non-conformité de 96% (24). De plus,

il semblerait que les prescriptions d’IPP conformes aux recommandations

Page 33: EVALUATION DE LA PRESCRIPTION DES INHIBITEURS DE LA …

soient significativement moins fréquentes chez les sujets âgés. Une étude de 2004 réalisée

dans un service de Médecine Interne retrouvait seulement 60% de conformité de

prescriptions d’IPP chez les 70-75 ans, 54% chez les 80-89 ans et 28% chez les plus de

90 ans (25).

Cette sur-prescription d’IPP en dehors des recommandations ne concerne pas seulement

la population gériatrique. Sauvaget et al. le prouvent à travers leur étude réalisée en 2015

dans un service de médecine interne en démontrant que 25,2% des ordonnances

d’admission de patients hospitalisés tous âges confondus comportaient des IPP et que

61% de ces prescriptions étaient non conformes aux recommandations de la HAS (26).

Dans notre étude, quels que soient les patients considérés, GT ou GIPP, le nombre

de femmes était supérieur au nombre d’hommes (41,8% vs 59,2%, 40% vs 60%). Ce

chiffre concorde avec la distribution démographique de la population française où l’on

retrouve 57,27% de femmes et 42,73% d’hommes chez les 65 ans et plus, au 1er

janvier

2016 (27).

Il est bien connu que le nombre de molécules sur les ordonnances des patients âgés

sont nombreuses. Notre étude le montre avec une moyenne de 8,44 molécules par

ordonnance à l’admission. Ce résultat se rapproche de celui retrouvé par le Dr Charpentier

qui était de 6,9 molécules par ordonnance de patients âgés de 75 ans et plus se rendant

dans une officine (28). Enfin, l’étude de Rousseau et al, en analysant les ordonnances de

284 PA de plus de 75 ans et institutionnalisés (EPHAD), retrouvait une moyenne de 8,1

± 4 médicaments par ordonnance. La polymédication peut toute ou en partie être

expliquée par la polypathologie (29) inhérente à la fragilité de cette population (30). Cette

polymédication augmente le risque de iatrogénie pouvant être délétère chez la PA,

d’autant plus que ce risque augmente proportionnellement au nombre de molécules sur

l’ordonnance. Il semblerait que 10% des hospitalisations chez les PA de plus de 65 ans et

20% chez les PA de plus de 80 ans seraient liées à un problème médicamenteux (11). La

prescription inappropriée participe à la polymédication ; certains médicaments qui n’ont

pas leur place chez un patient donné sont prescrits ou reconduits. En effet, nous avons

précédemment montré que 60% des prescriptions d’IPP n’étaient pas conformes aux

recommandations de la HAS, participant ainsi à la iatrogénèse. Par ailleurs, dans leur

étude menée en EHPAD, Rousseau et al. avaient retrouvé que 74% des résidents

présentaient au moins une

33

Page 34: EVALUATION DE LA PRESCRIPTION DES INHIBITEURS DE LA …

34

prescription potentiellement inappropriée et que ces prescriptions concernaient en

moyenne 1,5±1,4 molécules par ordonnance (31).

Nous avons été surpris par le faible taux de réalisation d’une FOGD. Celle-ci a été

réalisée dans seulement 34% des cas. Pourtant, dans le RGO, il est recommandé de la

réaliser avant de débuter un traitement par IPP devant la présence de symptômes

atypiques, de signes d’alarme (amaigrissement, dysphagie, hémorragies digestives et

anémie) et chez les PA de plus de 60 ans en raison d’un risque de néoplasie. Elle est

également indiquée en cas de résistance au traitement médical ou en cas de récidive rapide

des symptômes (32). Ainsi, dans notre population, l’ensemble des patients inclus auraient

dû réaliser une FOGD. Ce résultat s’apparente à l’étude de Seite et al. où la FOGD avait

été réalisée chez moins d’un tiers des patients (9). Le refus pourrait être une des premières

causes de la non-réalisation de la FOGD, en raison de son caractère invasif puisqu’elle

est souvent vécue comme désagréable voire insupportable par certains malades. L’anxiété

et l’agitation qui en résultent associées aux efforts de vomissements, contribuent à rendre

l’examen difficile, incomplet voire impossible et compromet les possibilités de le répéter

ultérieurement (33). Nous pouvons encore supposer que l’état général précaire de certains

patients inclus dans notre étude pouvait être un frein à la réalisation de cet examen. Il

serait, de ce fait, intéressant dans un travail ultérieur de déterminer les freins à la

réalisation de la FOGD chez les PA de plus de 75 ans.

Dans notre travail, le 1

er motif d’introduction des IPP était le RGO sans

œsophagite et concernait 30% des patients. Ce taux est plus élevé que celui retrouvé par

l’étude de Regnier Gavier et al. où le RGO constituait le premier motif de prescriptions

d’IPP et concernait 18% des patients (10). Il diffère du travail de thèse du Dr Lafaye de

Michaux où le RGO arrivait en 2ème

position derrière la prévention des UGD et des

hémorragies digestives (34). Ce fort taux de prescriptions peut en partie s’expliquer par

le fait que les IPP ne sont peut-être pas prescrits pour une durée définie. De plus, nous

pouvons supposer que le rebond d’acidité à l’arrêt du traitement motive une reprise rapide

des IPP à la demande du patient. Dans ce contexte, peut-être serait-il judicieux d’effectuer

une décroissance posologique des IPP et discuter des alternatives thérapeutiques pour

contrôler les symptômes tels que les mesures hygiéno-diététiques, les anti-acides et les

alginates.

Page 35: EVALUATION DE LA PRESCRIPTION DES INHIBITEURS DE LA …

35

Dans notre étude, l’UGD représentait 11,5% de prescriptions d’IPP. Cependant,

7,5% de celles-ci n’étaient pas conformes aux recommandations de la HAS. En réalité,

ces derniers patients étaient traités par de l’ésoméprazole alors que ce traitement n’a pas

d’indication dans les UGD évolutifs sans infection à Helicobacter Pilori ou en traitement

d’entretien (Annexe 5). Ce taux s’avère plus élevé que celui retrouvé par Sauvaget et al.

qui était de 5,5% de prescriptions d’IPP pour un UGD (26).

Nous avons aussi été surpris du taux élevé de prescriptions d’IPP dans la

dyspepsie, qui regroupe l’ensemble des symptômes situés dans la partie haute de

l’abdomen, le plus souvent représenté par l’épigastralgie. En effet, la dyspepsie

représentait la 2ème

indication de prescriptions d’IPP dans notre étude avec 19,2% des cas.

Pourtant, les IPP ne constituent pas le traitement de 1ère intention de la dyspepsie.

En effet, les premières mesures regroupent des règles hygiéno-diététiques, les antiacides

et les alginates. Ce taux s’apparente à celui de l’étude menée par Roblin et al. qui

retrouvait un taux de prescriptions pour dyspepsie à 11,4% (35).

Le taux important d’indications inconnues du médecin traitant, quant à lui, ne

parait pas surprenant (34 PA). Parmi ces patients, 20 étaient décédés dans les suites de

leur hospitalisation et durant la période d’étude. Leurs médecins traitants ont été contactés

a postériori de leur décès et nous n’avons par conséquent pas eu de réponse sur

l’indication du traitement. Nous avons tout de même décidé d’inclure ces patients décédés

dans notre étude en les regroupant avec ceux dont l’indication était inconnue. Ainsi,

seulement 14 patients n’avaient réellement pas d’indication connue à leur IPP, soit 5,2%

des prescriptions. Nous pouvons supposer que le traitement par IPP a été initié par

d’anciens médecins traitants compte tenu de l’âge avancé des patients inclus dans notre

étude. L’indication initiale du traitement est donc « perdue » et celui-ci reconduit

automatiquement par leur nouveau médecin traitant. En effet, il est difficile d’arrêter des

IPP lorsque l’on ne connait pas l’indication première par peur des risques hémorragiques

potentiels (sur antécédents d’UDG par exemple). De plus, il arrive que le traitement soit

instauré lors d’une hospitalisation et que l’indication de celui-ci ne soit pas expliquée dans

le courrier de sortie. Ainsi, par manque d’informations, le traitement est automatiquement

reconduit par le médecin traitant.

Page 36: EVALUATION DE LA PRESCRIPTION DES INHIBITEURS DE LA …

36

Nous avons observé que l’ésoméprazole était l’IPP le plus largement prescrit dans

67,4% des cas. Ce résultat rejoint celui de l’étude de Sauvaget et al. qui retrouvait une

prescription majoritaire d’ésoméprazole (79,3%) (26). En revanche, ce taux diffère de

celui obtenu par le Dr Lafaye de Michaux dans laquelle la part de prescriptions

d’ésoméprazole était de 18% contre 42% pour l’oméprazole. (34). Le résultat de cette

dernière étude semble plus logique puisque l’oméprazole est le premier IPP mis sur le

marché et par conséquent le plus connu et utilisé par les médecins. Néanmoins,

l’utilisation des différents IPP reste dépendante du praticien. Il aurait été intéressant de

connaitre la spécialité du premier médecin prescripteur afin d’évaluer les différentes

pratiques.

L’Agence Française de Sécurité Sanitaire des Produits de Santé (AFSSAPS)

recommande de prescrire les IPP avant le premier repas de la journée afin d’optimiser les

effets anti sécrétoires et limiter les interactions avec les aliments (32). Pourtant, les

résultats de notre étude ne suivent pas ces recommandations et ont montré que les IPP

étaient principalement pris le soir (68,5%). Certaines études mettent en évidence une

meilleure efficacité des IPP sur l’acidité gastrique entre 7h et 19h lorsque ceux-ci étaient

pris le matin à jeun (36,37). Cependant, un autre travail ne retrouvait pas d’incidence de

l’acidité gastrique sur la nuit que la prise soit le matin ou le soir (38). Une autre étude

observait même une augmentation de l’acidité gastrique plus conséquente la nuit lorsque

les IPP étaient pris le soir (39). Ainsi, il serait préférable d’administrer les IPP le matin à

jeun, comme il est recommandé, sauf en cas de symptômes principalement nocturne où

la prise pourrait être plus efficace le soir.

Les IPP ne sont pas dénués d’EI. Dans notre étude, 33,3% des patients ont présenté

un EI susceptible d’être lié au traitement. Bien que décris dans la littérature, les EI

semblent sous-estimés et par les patients et parfois par les médecins prescripteurs rendant

l’utilisation des IPP fréquente. En début de traitement, nous retrouvons des diarrhées, des

nausées, des vomissements, des douleurs abdominales ou des céphalées. Ce sont des EI

rares, souvent peu intenses et réversibles à l’arrêt du traitement qui concernent moins de

5% des patients sous IPP (40). Pourtant, ces EI peuvent s’avérer plus graves chez certains

patients en raison notamment de leur fragilité. Les IPP peuvent aussi être responsables

d’EI plus lourds de conséquence (14,17,39-43).

Page 37: EVALUATION DE LA PRESCRIPTION DES INHIBITEURS DE LA …

37

L’apparition de fractures sous IPP (hanche, vertèbres, poignets) est bien rapportée

dans la littérature. Cependant, nous n’avons décidé de ne pas étudier cet effet secondaire

dans notre étude puisque nous ne connaissions pas la date d’introduction des IPP. L’une

des premières études ayant décrit le risque fracturaire chez les PA de plus de 50 ans sous

IPP a été réalisé par Yang et al. en 2006 à partir de la base du general practice research

database, en comparant un groupe de patients ayant présenté une fracture de l’extrémité

supérieure du fémur et un groupe témoin. Ce travail a mis en évidence que le risque de

fracture sous IPP était augmenté de 44%. De plus, il semblerait qu’il y ait un effet dose

dépendant des IPP concernant la survenue de fracture du col du fémur (17). Elle rejoint

une étude cas-témoin canadienne qui a rapporté l’existence d’un lien entre les IPP et

l’apparition de fractures de l’extrémité supérieure du fémur après 5 ans d’exposition. Elle

a aussi retrouvé une relation entre les IPP et la survenue des autres fractures

ostéoporotiques (poignets et vertèbres) après 7 ans d’exposition (41). A travers ces études,

il convient de considérer les IPP au long cours comme un facteur de risque de fragilité

osseuse et de rechercher une éventuelle ostéoporose chez les patients sous ce traitement.

Le taux élevé de syndromes confusionnels dans notre étude ne surprend pas

(9,6%) puisque la prévalence des syndromes confusionnels en hospitalisation se situe

entre 10 et 30% (42,43). Pour autant, son imputabilité aux IPP est difficile à prouver. En

effet, le syndrome confusionnel est souvent multifactoriel. Chez un malade âgé fragile,

bien que le facteur précipitant le syndrome confusionnel puisse être un évènement

pathologique aigu, l’hospitalisation en elle-même est un facteur prédisposant et ceci par

une inadaptation du processus de soins (absence de repères spacio-temporaux,

perturbation du sommeil, immobilisation, contention physique) (44). Une analyse

comparative entre le GT et le GIPP aurait pu être intéressante.

L’hyponatrémie est aussi un EI retrouvé dans la littérature, comme le confirme

notre travail. Une étude de 2013 a montré que 3 des 4 patients inclus et présentant une

hyponatrémie modérée sous IPP, normalisaient leur natrémie à l’arrêt de ce médicament.

Ce qui est en faveur d’une imputabilité de cette classe médicamenteuse dans la survenue

d’hyponatrémie (45). Une seconde étude, également réalisée en 2013, dans un service de

soins de suite et de réadaptation a montré que 31,3% des patients sous IPP présentaient

une hyponatrémie modérée (natrémie comprise entre 120 et 134

Page 38: EVALUATION DE LA PRESCRIPTION DES INHIBITEURS DE LA …

38

mmol/L), sans différence significative selon la dose administrée (14). Elle a aussi montré

que les associations IPP-tramadol et IPP/neuroleptiques potentialisaient le risque

d’hyponatrémie modérée (14).

Un autre EI rattachable aux IPP et bien décrit dans la littérature est la

pneumopathie bactérienne. Le travail du Dr Lafaye de Micheaux retrouvait 3,4% de

pneumopathies dans sa population sous IPP (34). L’étude de Rodrigez et al. a confirmé

l’augmentation du risque, dose dépendant, de pneumopathie, en particulier dans les 12

premiers mois de traitement (46). Dans notre étude, nous avons étudié uniquement les

pneumopathies d’inhalation et cet EI était retrouvé chez 3,33% des patients. En effet,

l’utilisation des IPP, diminuant la quantité d’acide dans l’estomac entrainerait une

augmentation de la colonisation de l’estomac par des bactéries. Ainsi, lors des épisodes

de RGO, ces bactéries pourraient contaminer les voies respiratoires et provoquer des

infections pulmonaires, d’où l’étude particulière des pneumopathies d’inhalation (47).

Mais en étudiant uniquement les pneumopathies d’inhalation, nous avons possiblement

minoré l’EI pneumopathie bactérienne liée aux IPP.

Concernant l’infection à Clostridium difficile (CD), notre résultat est comparable

à celui retrouvé dans l’étude du Dr Lafaye de Michaux qui retrouvait aussi 0,4% de

patients ayant présenté une infection à CD sous IPP. La relation entre les IPP et l’infection

à CD a été démontrée dans de nombreuses études chez l’adulte. En 2009, Dalton et al.

ont noté une augmentation du risque d’infection à CD chez les patients traités par

antibiotiques et IPP comparativement aux patients traités par antibiotiques seuls (48).

L’étude de Linski et al. a démontré que les patients ayant déjà eu une infection à CD

avaient un risque modéré de récidive en cas d’instauration d’un IPP (20). Ainsi, il

convient d’être vigilant lors de l’instauration d’un IPP chez un patient ayant un antécédent

d’infection à CD. Afin de limiter ce risque, il serait conseillé de débuter les IPP à la

posologie la plus faible possible et pour une période courte. De plus, il faut toujours penser

à l’infection à CD chez un patient présentant une diarrhée sous IPP.

Notre étude présente quelques limites. La première est un biais d’informations. En

effet, lors du recueil de données, nous nous sommes basés sur le dossier médical

informatisé du CHU pour relever la plupart des informations. Or, nous pouvons supposer

que plusieurs informations étaient manquantes, en particulier celles concernant

Page 39: EVALUATION DE LA PRESCRIPTION DES INHIBITEURS DE LA …

39

les antécédents du patient et la réalisation ou non d’une FOGD (hors CHU). De plus,

lorsque l’indication de la prescription d’IPP n’était pas retrouvée dans le dossier

informatisée, les médecins traitants étaient contactés par téléphone. Cependant, leur

accessibilité n’était pas toujours facile du fait de leur charge de travail importante et du

caractère intrusif de notre questionnement durant leurs consultations.

On retrouve une seconde limite concernant les EI. En effet, il est difficile d’établir un lien

entre les EI retrouvés et les IPP par manque de certaines données, telles que l’influence

des autres médicaments et l’ensemble des antécédents propres aux patients.

Ce travail a été réalisé en milieu hospitalier. Ainsi, les résultats ne peuvent pas être

extrapolés à l’ensemble des prescriptions, dont celles réalisées en médecine libérale. Elle

permet néanmoins de souligner la prévalence importante des prescriptions d’IPP chez les

PA et leur mésusage fréquent. Il serait intéressant de réaliser une étude multicentrique,

ayant les mêmes objectifs que la nôtre en y incluant le prescripteur initial du médicament

afin de comparer les pratiques. Une étude comparative entre patients sous IPP et patients

témoins pourrait également être intéressante pour imputer réellement les EI retrouvés aux

seuls IPP. Enfin, il serait aussi judicieux de réaliser une étude afin d’évaluer la

connaissance des médecins généralistes sur les effets secondaires possiblement liés aux

IPP. Cela permettrait de les sensibiliser sur leurs existences et leurs potentiels risques.

Page 40: EVALUATION DE LA PRESCRIPTION DES INHIBITEURS DE LA …

40

5. Conclusion

Les IPP sont des molécules très largement prescrites en France.

Pourtant, peu d’études se sont intéressées à leur prescription, en particulier chez les PA,

souvent poly-médicamentées avec un risque iatrogénique non négligeable.

Outre leur prescription forte, expliquée par leur bonne efficacité et la sous-estimation de

leurs EI par les patients et quelquefois les médecins prescripteurs, les recommandations

de la HAS ne sont pas toujours respectées.

Notre étude, qui avait pour objectif de déterminer le taux de prescription des IPP hors

recommandations chez les PA de 75 ans et plus, a retrouvé une prévalence d’utilisation

de ce médicament de plus d’1/3 des patients avec 60% de prescriptions non conformes

aux recommandations.

Ainsi, une meilleure surveillance des PA bénéficiant de ces traitements est nécessaire en

raison des EI potentiels, souvent sous-estimés, à tort, et afin de prévenir la iatrogénèse.

Il convient de recommander aux médecins traitant de réévaluer régulièrement les

traitements par IPP chez les PA de leur patientèle, afin de déterminer l’intérêt de les

poursuivre ou non au long cours.

Le Président du jury, Pr MANCKOUNDIA Vu et permis d'imprimer

Dijon, le 9 novembre 2016

Le Doyen

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7. Annexes

Annexe 1 : Fiche de bon usage des IPP. HAS 2009

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Annexe 2 : Questionnaire de thèse

Identité du patient : _______________________________________________

Numéro permanant d’identité (NPI): _____________

Problématique

La prescription des IPP est largement répandue dans la population des sujets d’un âge ≥75 ans, cependant est-elle toujours justifiée ? Doit-elle être poursuivie ou interrompue ?

Partie I : Identification du patient

1) Sexe du patient

□ Masculin □ Féminin

2) Mode de vie avant hospitalisation

□ A domicile □ Institution (EHPAD / SSR / soins de suites)

3) Rythme de consultation du médecin traitant

□ < tous les 3 mois □ > tous les 3 mois

4)

Age = ans

5) MMSE = /30

6) Autonomie

□ Score ADL : /6 □ Score IADL /8

7) Contrôle de la prise de traitement :

□ Autonome □ Professionnelle (IDE) □ Informelle ou familiale, entourage

Prescription d’IPP chez les patients âgés de 75 ans et plus, admis

dans le service de médecine interne gériatrie du CHU de Dijon

entre le 1er décembre 2015 et le 31 mai 2016

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51

8) Comorbidités (retenues pour le score de Comorbidité de Charlson) :

□ Infarctus du myocarde (antécédent, pas seulement un changement électrique)

□ Pathologie vasculaire périphérique (incluant l’anévrysme aortique > 6 cm

□ Accident vasculaire cérébral avec ou sans séquelle ou accident ischémique transitoire

□ Pathologie hépatique modérée (sans hypertension portale, en incluant hépatite chronique)

□ Pathologie hépatique modérée ou sévère

□ Diabète avec ou sans complication (exclue le diabète traité par régime uniquement)

□ Diabète compliqué (rétinopathie, néphropathie, neuropathie)

□ Tumeur sans métastases (exclue tumeurs diagnostiquées depuis plus de 5 ans)

□ Démence □ Pathologie pulmonaire chronique

□ Maladie de système □ Pathologie ulcéreuse peptique

□ Hémiplégie □ Insuffisance rénale

□ Leucémie (aigüe ou chronique □ Lymphome

□ Tumeur solide métastatique

□ SIDA (non pas sérologie positive uniquement)

9) Albuminémie (en g/L) :

10) Nombre de médicaments :

11) Ordonnance en DCI : (sans posologies)

Partie II : Motivation de la prescription

1) La prescription d’IPP a-t-elle été motivée par le résultat d’une fibroscopie œsophagienne

et/ou gastrique ?

□ Oui □ Non

2) Type d’IPP ?

□ Esoméprazole □ Pantoprazole □ Oméprazole □ Rabéprazole □ Lanzoprazole

3) A quelle dose ? □ Demi-dose □ Simple dose □ Double dose

4)

Horaire de prise : □ Matin □ Midi □ Soir

PARTIE PROPRE A LA PRESCRIPTION D’IPP

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52

5) Indication de la prise d’IPP

□ Prévention ou traitement

des lésions dues aux AINS

chez les patients à risque (*)

□ Eradication d’Helicobacter

Pilori

□ Dyspepsie

□ RGO non compliqué □ Hémorragie digestive

haute

□ Ulcère gastroduodénal

□ Œsophagite □ Traitement du Zollinger-

Ellison

□ Hernie hiatale

□ Anémie □ Inconnu □ Autres

(*) Plus de 65 ans, antécédent ulcéreux, traités ni par antiagrégant plaquettaire ou anticoagulant ou corticoïdes

3) Evolution de la prescription :

- Bonne indication: Oui / Non - Posologie adaptée : Oui/ Non - Modification de la posologie à la sortie du patient : OUI / NON - Arrêt du traitement à la sortie du patient : OUI / NON

Partie III : effets indésirables potentiellement liés à la prescription d’IPP

Le patient présent

1) ci-dessous ?

e-t-il l’un ou plusieurs effets indésirables potentiellement liés aux IPP

□ Hyponatrémie □ Infection a clostridium difficile

□ Nausées, vomiss ements, diarrhées □ Confusion

□ Fracture hanche, poignet, vertèbres □ Pneumopathie d’inhalation

□ Carence en B12 □ Ostéoporose

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Annexe 3 : Score de CHARLSON

Annexe 4 : dose IPP

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Annexe 5 : Libellé d’indications des IPP

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TITRE DE LA THESE:

EVALUATION DE LA PRESCRIPTION DES INHIBITEURS DE LA

POMPE A PROTONS CHEZ LA PERSONNE AGEE DE 75 ANS ET PLUS

: étude observationnelle, prospective, réalisée dans le service de Médecine

Interne Gériatrie du Centre Hospitalier Universitaire de Dijon-Bourgogne

AUTEUR : LAURELINE PIORO

RESUME :

Introduction : Les inhibiteurs de la pompe à protons sont très prescrits en

France et seraient responsables d’effets indésirables non négligeables surtout chez

le sujet âgé. Afin de limiter leur mésusage et un surcoût pour la sécurité sociale, la

Haute Autorité de Santé (HAS) a édité des recommandations de prescription

strictes. Nous avons conduit une étude chez le sujet âgé dont l’objectif principal

était d’évaluer le taux de prescription d’IPP hors recommandations de la HAS.

Méthodes : Il s’agit d’une étude prospective, monocentrique et

observationnelle portant sur des sujets d’âge 75 ans admis dans le service de

Gériatrie du CHU de Dijon-Bourgogne du 1er

/12/2015 au 31/05/2016. La prévalence de prescription des IPP et le taux de prescription hors recommandations a été calculée. Les caractéristiques sociodémographiques et médicales des patients traités par IPP ont été étudiées ainsi que les modalités de prescription des IPP et les effets indésirables liés à ces derniers.

Résultats : Sur les 818 patients hospitalisés durant la période d’étude, 270 avaient des IPP à l’admission (33%). Parmi ces prescriptions, 60% n’étaient pas

conformes aux recommandations. Le reflux gastro-œsophagien était la 1ère

indication d’IPP (30%), suivi de la dyspepsie (19%). Un ou plusieurs effets indésirables possiblement lié aux IPP étaient retrouvés dans 33% des cas, avec notamment 10% d’hyponatrémie, 9,6% de confusion et 5,5% de carence en

vitamine B12.

Discussion /Conclusion : Cette étude confirme la forte prévalence de

prescription des IPP et leur mésusage. Ces médicaments sont souvent reconduits

sans réévaluation médicale devant leur bonne tolérance apparente.

MOTS-CLES : EFFETS INDESIRABLES, INHIBITEURS DE LA POMPE A

PROTON, MESUSAGE, POLYMEDICATION, SUJET AGE