Evaluation de la stratégie médias/Synergie des médias · 2017. 4. 10. · Evaluation Stratégie Médias/Synergie des Radios Rapport final 1 Source photo: Reuters Evaluation de

Evaluation Stratégie Médias/Synergie des Radios Rapport final 1

Source photo: Reuters

Evaluation de la stratégie médias/Synergie des médias

Projet : « ‘’Votons pour la Paix’’ – Soutenir des élections pacifiques, crédibles, transparentes et participatives en Guinée » - Gui026, financé par USAID

Février 2016

Evaluateur principal : Julien Niankoye BOLAMOU, SFCG Guinée

Contacts:

Table des matières

Abdourahmane SOW

Search for Common Ground Guinea

Coordinateur Suivi et Evaluation

Conakry Guinée

Kipé T2 Commune de Ratoma

+622913647

[email protected]

Alfred BULAKALI

Search for Common Ground Guinea

Directeur Pays

Conakry Guinée

Kipé T2 Commune de Ratoma

+224 622 88 53 13

[email protected]


Table des matières

Table des matières ............................................................................................................................................................. 1

Liste des acronymes .......................................................................................................................................................... 3

1. Résumé exécutif ............................................................................................................................................................. 4

2. Introduction .................................................................................................................................................................. 12

2.1 Contexte du projet ................................................................................................................... 12

Objectif du projet de SFCG ........................................................................................................... 12

Objet de l’étude ................................................................................................................................. 13

Questions évaluatives .................................................................................................................... 14

3. Méthodologie ............................................................................................................................................................... 16

Type de méthodologie : ................................................................................................................. 16

Cibles de l’enquête .......................................................................................................................... 18

Lieu de l’enquête .............................................................................................................................. 18

Période de l’évaluation .................................................................................................................. 18

Composition et responsabilité de l’équipe d’évaluation : ............................................... 19

Outils de collecte de données : ................................................................................................... 20

Difficultés et limites de l'évaluation : ...................................................................................... 20

4. Résultats de l’évaluation ......................................................................................................................................... 22

4.1 L’efficacité du projet ............................................................................................................... 22

4.2. Facteurs ayant ou non favorisé l’atteinte des résultats de la stratégie médias

................................................................................................................................................................. 28

4.3. Effets de la stratégie médias du projet .......................................................................... 30

5. Leçons apprises et Conclusions ........................................................................................................................... 33

5.1 Leçons apprises ........................................................................................................................ 33

5.2. Conclusions ............................................................................................................................... 33

6. Recommandations ..................................................................................................................................................... 35

7 Les Annexes : ................................................................................................................................................................. 36


Liste des acronymes

CCAF : Cadre de Concertation et d’Actions des Femmes

CENI : Commission Electorale Nationale et Indépendante

CEPI : Commission Electorale Préfectorale et Indépendante

CGPD : Corps Guinéen pour la Paix et le Développement

COFFIG : Coalition des Femmes et filles de Guinée

COJELPAID : Coalition des Jeunes Leaders pour la Paix et le Développement

CONAG/DCF : Coalition Nationale de Guinée pour la Défense et la Citoyenneté des Femmes

ECES: European Center for Election Support

FGD: Focus Ground de Discussion

HAC : Haute Autorité de la Communication

IFES: International Foundation for Election System

ILT: Institutional Learning Team

Magazines PàD : Magazines Prêts à Diffuser

MATD : Ministère de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation

NDI : National Democratic Institut

PNUD : Programme des Nations-Unies pour le Développement

RTG : Radiotélévision Guinéenne

ROSE/Guinée : Réseau des Organisation de la société civile pour l’Observation et le Suivi des

Elections en Guinée

SFCG: Search for Common Ground

UE: Union Européenne

URTELGUI : Union des Radios et Télévisions Libres de Guinée

USEP : Unité de Sécurisation des Elections Présidentielles


1. Résumé exécutif

Contexte du projet

Les élections locales et présidentielles de 2015-2016 en Guinée correspondent à une période

cruciale. Alors que le pays continue à connaître une paix relative entre les différentes

communautés géographiques et culturelles, les crises sociopolitiques portent le risque d’une

exacerbation des tensions à l’approche de ces élections. Ceci était particulièrement préoccupant,

étant donnée la violence ayant caractérisé les précédentes élections législatives et présidentielles.

En mars 2015, la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI) a proposé la date du

premier tour de l’élection présidentielle au 11 octobre 2015, repoussant par ailleurs les élections

locales, déjà attendues depuis longtemps, jusqu’en 2016. En réaction, l’opposition a retiré ses

membres de l’Assemblée nationale et appelé à des manifestations en avril et mai. Les

manifestations se sont traduites par deux morts civils, et par de nombreux blessés, estimés à 77

pour la police, et 146 pour la population civile. A la date de conception du projet (août 2015),

l’opposition n’avait pas accepté publiquement le calendrier électoral annoncé, pas plus que la

Présidence ne l’avait officiellement décrété.

Étant donné les antécédents de violence ethniques au cours des précédentes élections, il y avait

des risques pour que les élections présidentielles et locales à venir se révèlent être un catalyseur

pour les tensions ethniques, qui pourraient potentiellement dégénérer en violence.

Les élections arrivent aussi dans le contexte de la crise de l’Ebola, qui continue à être un facteur

de conflit. La stigmatisation persistante des survivants, la désignation comme responsables de

l’épidémie de groupes ethniques rivaux, et la méfiance envers le gouvernement continuent à

entraver le redressement, affaiblir les liens interpersonnels et dégrader le contrat social,

encourageant une aggravation des tensions, de la violence et des meurtres. Par ailleurs, les risques

de conflit et de tensions intercommunales sont exacerbés par l’insatisfaction économique.

En août 2015, SFCG faisait ainsi les constats suivants : Si les élections sont bel et bien une

opportunité, les enjeux au niveau du pays sont très élevés. Les risques de violence électorale en Guinée

sont significatifs et, en comparaison avec les élections précédentes, peu de mécanismes sont

actuellement en place afin d’y faire face. Afin de combler ces lacunes et répondre à ces défis, SFCG

a obtenu une extension du programme actuel « Soutenir la réconciliation et l’unité nationale en

Guinée », financé par USAID.

Cette extension dénommée « ‘’Votons pour la Paix’’ – Soutenir des élections pacifiques, crédibles,

transparentes et participatives en Guinée », a une durée de 12 mois (Septembre 2015-Août 2016).

Et a pour objectifs de :

Objectif 7 : Améliorer l’éducation civique et des électeurs à travers des programmations radio

portant sur les processus électoraux et l’importance d’élections pacifiques

o Résultat 7.1: Les citoyens sont plus enclins à une participation pacifique et inclusive

au processus électoral

o Résultat 7.2: Les citoyens sont informés concernant le processus électoral et le rôle

des élus


Objectif 8 : Disséminer des informations crédibles concernant le processus électoral avant,

pendant et après le jour de l’élection grâce à la surveillance de celui-ci par les journalistes radio

et la coordination de ces derniers

o Résultat 8.1: Les journalistes sont équipés et s’engagent à produire une

programmation électorale informative et objective.

o Résultat 8.2 : Les journalistes de radio communiquent des informations crédibles, qui

contribuent à la compréhension par les citoyens de la conduite de l’élection, avant,

pendant et après de jour du vote.

Objectif 9 : Prévenir et atténuer la violence électorale grâce à une détection précoce et une

réaction rapide.

o Résultat 9.1: Les parties prenantes communautaires et de l’élection ont une capacité

accrue à détecter et débattre des signes précoces de violence.

o Résultat 9.2: Les acteurs de la société civile et les parties prenantes de l’élection ont

une capacité accrue à répondre aux signes précoces de violence.

Contexte de l’évaluation

Cette évaluation se fait au lendemain de la validation des résultats du scrutin du 1 octobre 2015

par la cour constitutionnelle, plus haute juridiction du pays. Ces résultats plébiscitent le président

sortant Alpha Condé ave près de 58% des suffrages devant son principal challenger Cellou Dalein

Diallo.

L’évaluation devait permettre de connaître le rôle des médias guinéens dans le déroulement

pacifique des élections du 11 octobre 2015 et le niveau d'implication de la société civile dans

l’identification des problèmes autour de ces élections (alerte précoce) et la recherche de solutions

et d'actions permettant d’endiguer ces problèmes (réponses rapides). Elle visait aussi à démonter

l’impact de la stratégie médias de SFCG pour l’éducation des populations et leur mobilisation pour

des élections participatives, apaisées et crédibles. Sur la base des résultats obtenus, l’évaluation

tirera des leçons concernant les stratégies à utiliser pour de prochains projets de sensibilisation

pour prendre en compte le mieux possible le contexte socioculturel afin de réellement avoir un

impact sur les comportements des populations. Cela servira à informer SFCG et ses partenaires

ainsi que son bailleur USAID sur ces meilleures stratégies à adopter pour les prochaines élections

en Guinée.

Objectifs de l’évaluation

(1) Comprendre le rôle des médias, avec une attention particulière portée sur la synergie des

radios, au cours de ce processus électoral ; plus spécifiquement :

Mesurer l’efficacité de la programmation médias de SFCG avant-pendant et après les élections (synergie) ;

Mesurer les premiers effets de cette programmation médias en termes de progrès vers l'atteinte de nos résultats

(2) Tirer les leçons de l’expérience écoulée afin de les appliquer à la prochaine synergie

Le rapport de cette évaluation sera principalement destiné :

Au bailleur de fonds, pour des raisons de redevabilité, et


À SFCG Guinée afin de lui permettre de tirer les leçons de cette expérience, de s’appuyer sur les points forts et d’améliorer les manquements observés, pour la suite du projet afin d’atteindre ses objectifs spécifiques. SFCG Guinée se servira notamment des résultats et recommandations pour améliorer si besoin sa stratégie d’alerte précoce et réaction rapide ; ainsi que sa programmation médiatique autour du processus des élections locales à venir.

Méthodologie d’évaluation

Localités

Les localités touchées par cette évaluation sont Boké, Kindia, Labé, Mamou et la zone spéciale de

Conakry avec ses 5 communes. Le choix s’étendait sur Kankan, Faranah et N’zérékoré mais pour

des raisons financières, l’évaluation n’a pas pu être réalisée dans ces deux villes. Toutes ces

localités sont les cibles du projet et ont bénéficié des activités du projet. Nous avons donc fait un

échantillon pour pouvoir extrapoler les données que nous avons collectées. Malgré le fait que

n’ayons touché que 5 régions au lieu de 8, nous estimons que les conclusions de cette évaluation

ne peuvent s’étendre à toute la Guinée. Car les réalités et les habitudes sont les mêmes dans toutes

les régions du pays.

Méthodologie de la collecte de données

La méthodologie proposée pour cette évaluation a été une méthodologie intégrant les facteurs

quantitatifs et qualitatifs. Deux méthodes de collecte ont permis de recueillir les données pour

cette évaluation. Il s’agit de :

- La méthode qualitative ; et

- La méthode quantitative.

La méthode qualitative a reposé sur trois techniques de collecte distinctes et complémentaires :

une réunion de réflexion participative de tous les acteurs impliqués dans la synergie des radios,

des interviews individualisées et les groupes de discussion semi structurés.

La réunion de réflexion participative de tous les acteurs impliqués dans la synergie des

radios :

Elle a été organisée à l’intention des principaux acteurs impliqués dans l’organisation de la

synergie des radios. Ce sont notamment les représentants de la HAC, le ministère de la

Communication, URTELGUI, SFCG, USAID et la RTG. Cette réunion a servi à faire une autocritique

de l’organisation de cette synergie : tirer les leçons apprises, mesurer les forces et les faiblesses

de cette synergie, étudier les perspectives pour cette synergie et faire des propositions concrètes

pour l’organisation de la synergie pour les élections communales de 2016. 20 personnes qui

seront touchées par cette réunion.

Les interviews individualisées :

Elles ont touché essentiellement les acteurs impliqués dans le processus électoral. Il s’agit de : la

CENI, le Ministère de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation, le Ministère de la

Sécurité et de la protection civique, l’Unité de Sécurisation des Elections Présidentielles (USEP),

les Organisations de la Société civile, et les leaders religieux. Ces interviews ont permis de cerner

la perception qu’ont ces personnes de la synergie et de l’impact direct de la synergie des radios


sur le processus électoral. L’outil de collecte qui a été utilisé par cette méthode est le guide

d’entretien personnalisé. 36 personnes ont été interviewées à travers cet outil dont : 4 préfets, 4

Présidents de CEPI, 4 Responsables préfectoraux de l’USEP, 12 Représentants de Partis politiques

et 12 Journalistes.

Focus groupe de discussion (FGD) :

Dans chaque région administrative du pays, précisément dans les localités abritant les médias

partenaires, deux groupes de discussion (femmes et hommes) de 1heure-1h 30’, d’une taille de 12

personnes ont été organisés. Il a été procédé de la même manière dans les 5 communes de

Conakry. Par ces groupes de discussion, nous avons tenté de cerner, les principaux résultats

obtenus, les effets perçus, les contraintes rencontrées, les défis à relever et les propositions de

pistes de solutions visant à améliorer les prochaines synergies et les mécanismes d’alerte précoce

et de réponse rapide. A cette occasion, nous avons recueillis des histoires, témoignages (succès

stories) racontées par les participants issus des auditeurs de la radio qui illustrent la réussite de

la synergie des radios. Ainsi, 12 groupes de discussion ont été animés touchant 144 personnes

(Hommes et femmes), dont : 81 hommes (Adultes et jeunes) et 63 femmes (Adultes et jeunes).

La méthode quantitative :

La méthode quantitative a été axée sur le sondage d’opinion des populations dans les localités.

L’outil de collecte données utilisé est le protocole d’enquête. Pour tenir compte des exigences de

l’évaluation, le tirage des enquêtés a été fait par la combinaison de techniques d’échantillonnage

stratifié et aléatoire simple. L’ensemble de la population a été en strates correspondant aux trois

régions. Dans chacune des villes couvertes, nous avons procédé à un tirage aléatoire des quartiers

et/ou villages qui ont été soumis à l’investigation. Au niveau des quartiers retenus, la population

a été répartie en trois sous strates correspondant aux différentes couches de la société (les

hommes, les jeunes et les femmes), ainsi chacune d’elles a été représentée. L’échantillon a porté

sur 150 personnes par ville reparti équitablement entre les couches de la société, soit : 50 femmes,

50jeunes et 50 hommes. Il a été administré auprès de 600 personnes dans 4 régions

administratives du pays : Boké, Kindia, Mamou et Labé. 62% des enquêtés sont des hommes et

38% des femmes. Le nombre total de personnes touchées par cette évaluation est de 780

personnes, âgées de 18 ans et plus.

Cibles de l’évaluation

Les cibles de cette évaluation sont :

1- Population générale,

2- Auditeurs et/ou téléspectateurs,

3- Journalistes,

4- Autorités administratives,

5- Membres des CEPI,

6- Membres de l’USEP, et

7- Représentants partis politiques.

Résultats majeurs

Mesure de l’efficacité de la stratégie médias de SFCG


Réunion des parties prenantes pour le développement d’une campagne pour la paix

1 réunion préparatoire de la synergie : SFCG, URTELGUI, USAID, EU, PNUD,

1 atelier de révision du code de bonne conduite des journalistes : 30 médias ont participé

1 atelier de formation des journalistes pour 130 journalistes au lieu de 100 prévus

Production des programmes médias

24 magazines PàD ont été produites entre Août et Octobre 2015.

20 spots radios et TV

2 T.E TV

1 magazine « Ensemble pour des présidentielles apaisées »

2 documentaires sur le déroulement du vote. (Village électorale et journée électorale)

1 chanson produite

Organisation & Déroulement

2 synergies des radios organisées : URTELGUI & Radio Nationale

Synergie avec URTELGUI

130 journalistes déployées dans 58 circonscriptions électorales

40 radios privées synchronisées

1 fréquence : FM - Guinée-2015

1 rédaction centrale mise en place

1 temps d’antenne de 77h30’ en une semaine

Synergie avec les médias publics

RTG + 28 Radio rurales synchronisées

1 semaine de synergie


Mesure de l’efficacité dans l’atteinte des cibles du projet

Diffusion & Ecoute des programmes médias

Diffusion des programmes médias

24 magazines PàD entre Août et Octobre 2015 : 7.200 diffusions par 25 radios partenaires

20 spots radios et TV : 2.496 diffusions par 25 radios et 4 Télés partenaires


1 chanson produite : diffusée en boucle pendant la synergie des radios privées.

Ecoute des programmes de SFCG

Spots/annonces : 71, 66 des enquêtés ; 2/4 des participants aux FGD et 28/36 personnes

interviewées disent avoir écouter au moins une fois un spot sur le processus électoral

Emissions et Magazines : 63% des enquêtés ; 4/4 des participants aux FGD et 18/36

personnes interviewées disent avoir écouté une émission ou un magazine de SFCG sur les

élections

Ecoute des synergies des radios

Synergie URTELGUI : 59,16% des enquêtés ; 3/4 des participants aux FGD et 23/36

personnes interviewées ont suivi cette synergie


Synergie Médias publics : 44,16% des enquêtés ; ¼ des participants aux FGD et 13/36 des

personnes interviewées ont suivi cette synergie

PS : Les populations ont suivi au moins des deux synergies

Connaissance des thèmes abordés

Comment voter ?

Pourquoi voter ?

Pour qui voter ?

Le retrait de la carte électeur ;

Voter pour la paix !

Mesure des premiers effets de la stratégie médias de SFCG

84,66% des enquêtés ; 4/4 des participants au FGD et 36 personnes interviewées /36

estiment que la synergie des radios et les programmes de SFCG ont permis d’avoir des

infos crédibles

85,33 des enquêtés ; 4/4 des participants au FGD et 36 personnes interviewées/36

estiment que les synergies et les programmes radios de SFCG ont contribuer à renforcer

leurs connaissances sur le processus électoral


estiment que la synergie et les programmes radios de SFCG ont contribué à une plus

grande mobilisation pour le vote


estiment que les messages des programmes de SFCG et les informations reçues des 2

synergies ont contribué à l’apaisement autour du scrutin (avant et après)

Les facteurs ayant permis ou non l’atteinte des résultats du projet

Facteurs Positifs

1- Les canaux choisis pour diffuser les programmes d’information et d’éducation ;

2- Le contexte sociopolitique tendu pendant la période électorale ;

3- L’approche utilisée dans la conception et la production des programmes.

Facteurs Négatifs

Le non-respect du code de bonne conduite par certains journalistes déployé pour couvrir

le processus électoral ;

La mauvaise préparation de la synergie des médias privées ; et

La mauvaise répartition des temps aux journalistes déployés.

Leçons apprises

Les populations ont toujours confiance à la radio pour les informer, mais elles ne couvrent

pas toutes les communautés et certaines ne respectent pas le code d’éthique.

Les populations se souviennent plus des magazines et émissions que des spots produits

pendant la période électorale : Spots trop rapides et pas facile à retenir

Les populations ont accordé plus de crédit aux résultats publiés par les radios que ceux

publiés par la CENI.

Les populations ont compris leurs responsabilités dans le processus électoral et se sont

engagées à participer à la transparence des élections présidentielles à travers

l’observation du scrutin (groupe d’observation initié par les jeunes dans les localités).


Conclusions

Les conclusions que nous pouvons faire de cette évaluation sont les suivantes :

En ce qui concerne l’efficacité de la stratégie médias du projet :

La stratégie médias a été efficace en ce sens que les nombres des programmes radios et télés ont

été atteints, que ces programmes ont été diffusés, que les cibles de ces programmes ont été

atteintes et que deux synergies ont été organisées.

SFCG et ses partenaires médias peuvent se féliciter d’avoir pendant toute la période électorale,

fait une large communication sur le processus électoral pour donner aux guinéens des

connaissances et des informations qui leurs manquaient. L’organisation des deux synergies a été

le point d’orgue de cette stratégie médias. Car tous les observateurs et toutes la population

guinéenne a apprécié cette initiative.

En ce qui concerne les effets de la stratégie médias du projet :

Avec tous les programmes produits et diffusés et avec l’organisation des deux synergies, la

stratégie médias a eu des effets positifs sur la population guinéenne et sur le déroulement du

scrutin du 11 Octobre 2015.

En effet, les programmes d’abord permis à la population d’accroitre leurs connaissances sur le

processus. Ce qui est très important quand on sait que la majorité de la population guinéenne est

analphabète et qu’elle des connaissances limitées sur les élections. Le fait de connaitre

l’importance de l’enrôlement des électeurs et d’y adhérer, de connaitre l’utilité des cartes

d’électeurs et comment les retirer, de connaitre comment voter, pourquoi voter et pour qui voter,

a permis une mobilisation forte dans toutes les régions du pays pour participer au vote. Le taux

de participation enregistré (75%) est juste le reflet de la compréhension par les populations, de

l’enjeu de ces élections pour le pays et pour chaque guinéen.

Outre l’accroissement des connaissances des populations et leur mobilisation pour s’acquitter de

leur devoir civique, les programmes ont aussi contribué à l’apaisement des tensions

sociopolitiques et à atténuer les risques d’affrontements entre militants et sympathisants des

formations politiques, mais aussi entre les différentes communautés dans les quartiers et district

des villes de la Guinée. Les messages et les informations véhiculés pendant la période électorale

ont efficacement lutter contre la prolifération des rumeurs infondées. Progressivement, les

discours des acteurs politiques (leaders des partis) ont commencé à s’adoucir. Et à la proclamation

des résultats par la CENI, tous les candidats ont appelé leurs militants à la retenue conformément

aux engagements qu’ils avaient pris à la veille du scrutin, dans des déclarations enregistrées par

SFCG et diffusés par les médias partenaires.

Recommandations principales

A SFCG :

3 émissions de SFCG (Wontanra, Djémbé et Sissi Aminata) ne sont pas très suivies par les

populations. Il serait important de revoir certains aspects de leur production pour créer

un intéressement des populations. Le choix et la validation des thèmes devraient se faire

par un comité de réflexion (Médias, communauté)


Les jeunes garçons sont plus grands auditeurs des programmes de SFCG : ce qui est une

bonne chose car ils constituent une de ces cibles. Mais SFCG doit élaborer une stratégie

pour booster le taux d’écoute des émissions chez les femmes de tout âge. Cela peut se faire

par l’utilisation des médias publics (RTG et Radios Communautaires et rurales) pour la

diffusion des programmes consacrés aux femmes tel que Sissi Aminata (même si celle-ci

devrait faire l’objet d’amélioration).

A SFCG et ses partenaires :

Pour les communales de 2016, le messages clés doivent être véhiculés à travers des spots

(audio et vidéo). Les magazines et les émissions devraient servir à la diffusion des

informations. Les spots devraient être produits en langues locales.

Etant donné le caractère local de ces consultations, des sessions d’écoute pourraient être

une alternative dans des localités où l’accès à la radio et la télévision n’est pas facile.

Pour la prochaine consultation électorale, faire une synergie décentralisée : au niveau de

chaque région. Cela permettra de pouvoir couvrir le processus sur l’ensemble du territoire

et de façon efficiente.

Commencer les préparatifs de ces synergies au moins trois mois avant. Cela permettrait

de faire une mise à niveau des journalistes à déployés, d’identifier les besoins en

équipement de ces journalistes et des Desk, en vue d’en apporter une solution.

Les Desk doivent un système de réception d’un grand nombre d’appels téléphoniques

pour éviter les journalistes ne passent tout le temps à l’attente

Faire une évaluation de l’audience des médias, en vue d’identifier ceux qui ont une grande

capacité de couverture. Cela permettra dans un premier temps, de mesurer la portée des

programmes que SFCG et ses partenaires diffusent sur ces médias. Dans un deuxième

temps, cette étude permettra de connaitre les canaux d’informations privilégiés des

populations et des programmes qu’elles apprécient le plus.

SFCG pourra profiter de cette étude pour sélectionner ses partenaires médias sur la base

des critères bien définis (Ex : la ligne éditoriale et le respect du code d’éthique) et inclure

ces critères dans les contrats pour la couverture des élections communales de 2016.


2. Introduction

2.1 Contexte du projet



communautés géographiques et culturelles, les crises sociopolitiques portent le risque d’une

exacerbation des tensions à l’approche de ces élections. Ceci était particulièrement préoccupant,

étant donnée la violence ayant caractérisé les précédentes élections législatives et présidentielles.

En mars 2015, la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI) a proposé la date du

premier tour de l’élection présidentielle au 11 octobre 2015, repoussant par ailleurs les élections

locales, déjà attendues depuis longtemps, jusqu’en 2016. En réaction, l’opposition a retiré ses

membres de l’Assemblée nationale et appelé à des manifestations en avril et mai. Les

manifestations se sont traduites par deux morts civils, et par de nombreux blessés, estimés à 77

pour la police, et 146 pour la population civile. A la date de conception du projet (août 2015),

l’opposition n’avait pas accepté publiquement le calendrier électoral annoncé, pas plus que la

Présidence ne l’avait officiellement décrété.

Étant donné les antécédents de violence ethniques au cours des précédentes élections, il y avait

des risques pour que les élections présidentielles et locales à venir se révèlent être un catalyseur

pour les tensions ethniques, qui pourraient potentiellement dégénérer en violence.






de conflit et de tensions intercommunales sont exacerbés par l’insatisfaction économique.

En août 2015, SFCG faisait ainsi les constats suivants : Si les élections sont bel et bien une

opportunité, les enjeux au niveau du pays sont très élevés. Les risques de violence électorale en Guinée

sont significatifs et, en comparaison avec les élections précédentes, peu de mécanismes sont

actuellement en place afin d’y faire face. Afin de combler ces lacunes et répondre à ces défis, SFCG

a obtenu une extension du programme actuel « Soutenir la réconciliation et l’unité nationale en

Guinée », financé par USAID.

Cette extension dénommée « ‘’Votons pour la Paix’’ – Soutenir des élections pacifiques, crédibles,

transparentes et participatives en Guinée », a une durée de 12 mois (Septembre 2015-août 2016).

Objectif du projet de SFCG

Le présent projet vise à contribuer à des élections locales et présidentielles participatives,

transparentes, crédibles et pacifiques. Afin de contribuer à ce but, 3 objectifs spécifiques ont

été définis, ainsi que leurs résultats correspondants :

Objectif 7 : Améliorer l’éducation civique et des électeurs à travers des programmations radio






des élus

Objectif 8 : Disséminer des informations crédibles concernant le processus électoral avant,





o Résultat 8.2 : Les journalistes de radio communiquent des informations crédibles, qui

contribuent à la compréhension par les citoyens de la conduite de l’élection, avant,

pendant et après de jour du vote.


réaction rapide.





Objet de l’évaluation

Cette étude approfondie est axée sur la stratégie médias adoptée par SFCG, plus spécifiquement

la synergie des radios pour la couverture du processus électoral. Elle servira à :

1) comprendre le rôle des médias, avec une attention particulière portée sur la synergie des






Au bailleur de fonds, pour des raisons de redevabilité, et À SFCG Guinée afin de lui permettre de tirer les leçons de cette expérience, de s’appuyer

sur les points forts et d’améliorer les manquements observés, pour la suite du projet afin d’atteindre ses objectifs spécifiques. SFCG Guinée se servira notamment des résultats et recommandations pour améliorer si besoin sa stratégie d’alerte précoce et réaction rapide ; ainsi que sa programmation médiatique autour du processus des élections locales à venir.

Les utilisateurs secondaires du rapport seront : les partenaires de SFCG impliqués dans la mise en

œuvre de la synergie, ainsi que les organisations de la société civile. Comme toutes les évaluations

commanditées ou réalisées par SFCG, le rapport sera publié sur le site

https://www.sfcg.org/tag/guinea-evaluations/



Questions évaluatives

L’étude devra permettre de répondre aux grandes questions évaluatives suivantes :

A. Mesurer l’efficacité de la programmation médias de SFCG avant, pendant et après les

élections :

Dans quelle mesure les activités de la stratégie média ont-elles été réalisées en rapport à celles prévues initialement ?

Les cibles de ces activités ont-elles été atteintes ? : Mesurer le taux d'atteinte des bénéficiaires dont auditeurs des radios, les téléspectateurs des TV et les utilisateurs des médias sociaux, afin de rendre compte des indicateurs suivants :

o Pourcentage d’auditeurs radio et téléspectateurs touchés par les annonces radio et TV pour un processus inclusif et pacifique (indicateur produit 7.1.2)

o Nombre d’individus recevant une éducation civique ou électorale à travers des programmes de l’USG (ind. résultat 7.2)

o Pourcentage d’auditeurs radio et téléspectateurs atteints par les annonces radio et TV de service public sur les processus électoraux (ind. produit 7.2.1)

o Pourcentage d’auditeurs radio et téléspectateurs atteints par les débats radio et TV sur les processus électoraux (ind. produit 7.1.2)

o Pourcentage de citoyens touchés par la synergie des radios (ind. produit 8.2.1) Quels sont les facteurs qui ont favorisé la réalisation de ces activités et l’atteinte des

cibles de ces activités ? Quels sont les facteurs ont empêché la réalisation de ces activités et l’atteinte des

cibles de ces activités ? Dans quelle mesure SFCG a réussi à surmonter ces facteurs pour réaliser les activités ?

B. Mesurer les premiers effets de la stratégie médias de SFCG en termes en termes d’atteinte

des résultats du projet :

Les auditeurs et/ou téléspectateurs ont-ils internalisé le slogan principal de la

chanson produite ?

Indicateur produit 7.1.3 : % d’auditeurs radio ou de téléspectateurs ayant

internalisé le slogan principal de la chanson et de la vidéo musicale

Les annonces radio et TV de service public et les débats radio et TV du projet ont-ils

permis aux populations, en particulier les auditeurs et/ou les téléspectateurs d’avoir

des connaissances nouvelles sur le processus électoral : notamment sur comment

voter ? pourquoi voter ? Et pour qui voter ?

Résultat 7.2. : % des auditeurs et/ou téléspectateurs qui disent que l’information

reçue a contribué à renforcer leur connaissance du processus électoral

Ces connaissances ont-elles permis aux populations, en particulier les auditeurs et/ou

téléspectateurs de se mobiliser pacifiquement pour voter ? Les auditeurs de la

synergie des radios pensent-ils que cette dernière les a aidés à obtenir plus

d’informations crédibles sur la conduite de l’élection ?

Indicateur : % des auditeurs réactifs de programmes radio de SFCG (synergie des

radios et/ou magazines) qui pensent que l’information reçue est crédible.

Les capacités des journalistes ont-elles été accrues pour communiquer des informations crédibles autour des élections ?


Indicateur : Pourcentage des journalistes formés qui peuvent citer 3 nouveaux

éléments permettant d’assurer un compte-rendu des élections qui tienne compte

des problèmes liés aux conflits

Les informations données par les radios avant, pendant et après le scrutin ont-elles provoqué une prise de conscience chez les populations pour favoriser la paix ?

o Résultat 7.1 % de citoyens concernés par le projet, qui peuvent citer 3 attitudes qu’ils ont adopté afin de promouvoir des élections pacifiques et inclusives

C. Mesurer le progrès vers l’atteinte des indicateurs de fin de projet :

Indicateurs de but:

% d’auditeurs des programmes radio et de téléspectateurs des programmes TV de SFCG qui pensent que ceux-ci ont contribué à des élections présidentielles plus transparentes et crédibles.

Une histoire de succès montrant comment les citoyens, les acteurs de la société civile et les journalistes bénéficiant du projet ont contribué à des élections présidentielles pacifiques en Guinée.

D. Tirer des leçons sur l’expérience passée, afin de les appliquer dans de futurs projets

Quels sont les succès à relever au niveau de la synergie des radios qui pourraient être répliqués dans la réplication de cette initiative pour les prochaines échéances électorales ?

Et quelles sont les faiblesses à prendre en compte lors des prochaines synergies pour améliorer la qualité de la synergie ?


3. Méthodologie

Photo de la réunion de réflexion des acteurs impliqués dans l'organisation de la synergie

Type de méthodologie :

La méthodologie de cette évaluation repose sur deux techniques fondamentales de collecte de

données. La combinaison de ces deux techniques nous permet d’avoir des données chiffrées mais

aussi une analyse des discours des personnes qui seront soumises à cette évaluation.

A- Méthodes qualitatives

Une réunion de réflexion participative de tous les acteurs impliqués dans la synergie des

radios : elle a été organisée à l’intention des principaux acteurs impliqués dans l’organisation de

la synergie des radios. Ce sont notamment les représentants de la HAC, le ministère de la

Communication, URTELGUI, SFCG, USAID et la RTG. Cette réunion a servi à ces acteurs, de faire

une autocritique de l’organisation de cette synergie : tirer les leçons apprises, mesurer les forces

et les faiblesses de cette synergie, étudier les perspectives pour cette synergie et faire des

propositions concrètes pour l’organisation de la synergie pour les élections communales de 2016.

Des interviews individuelles : elles ont touché essentiellement les acteurs impliqués dans le

processus électoral. Il s’agit de : la CENI, le Ministère de l’Administration du Territoire et de la

Décentralisation, le Ministère de la Sécurité et de la protection civique, l’Unité de Sécurisation des

Elections Présidentielles (USEP), les Organisations de la Société civile, et les leaders religieux. Ces

interviews ont permis de cerner la perception qu’ont ces personnes de la synergie et de l’impact

direct de la synergie des radios sur le processus électoral. Le tableau ci-dessous détaille le nombre

de personnes par structures qui seront touchés à travers cette méthode de collecte :


Tableau N° 1 : Cibles des interviews individuelles

N° Structures concernées Nombres de personnes à

toucher

1 CENI 1

3 USEP 1

4 Cour Constitutionnelle 1

5 Ambassade USA 1

6 Ambassade de France 1

8 Mission d’observation de l’Union Européenne 1

9 Mission d’observation de l’Union Africaine 1

10 Cours constitutionnelle 1

11 CNOSC 1

11 COFIG 1

12 CCAF 1

13 Administration (MATD, Ministère de la communication) 2

14 Leaders religieux 2

Total 15

Focus groupe de discussion (FGD) : Dans chaque région administrative du pays, précisément

dans les localités abritant les médias partenaires, ont été organisés deux groupes de discussion

(femmes et hommes) de 1heure-1h 30’, d’une taille de 12 personnes. Cela a été fait dans les 5

communes de Conakry. Par ces groupes de discussion, nous avons tenté de cerner, les principaux

résultats obtenus, les effets perçus, les contraintes rencontrées, les défis à relever et les

propositions de pistes de solutions visant à améliorer les prochaines synergies. Ainsi, 24 groupes

de discussion ont été animés touchant 288 personnes (Hommes et femmes).

B- Méthode Quantitative

Un sondage d’opinion a été mené dans les 5 communes de Conakry, ainsi que dans les chefs-lieux

de 7 régions administratives. Pour tenir compte des exigences de l’évaluation, le tirage des

enquêtés s’est fait par la combinaison de techniques d’échantillonnage stratifié et aléatoire simple.

L’ensemble de la population a été divisé en strates correspondant aux trois régions. Dans chacune

des villes à couvrir, il a été procédé à un tirage aléatoire des quartiers et/ou villages qui ont été

soumis à l’investigation. Au niveau des quartiers retenus, la population a été répartie en trois sous

strates correspondant aux différentes couches de la société (les hommes, les jeunes et les

femmes), ainsi chacune d’elles a été représentée. L’échantillon a porté sur 150 personnes par ville


reparti équitablement entre les couches de la société, soit : 50 femmes, 50 jeunes et 50 hommes.

Ainsi, l’échantillon global de ce sondage est 600 personnes pour toutes les zones ciblées.

Cibles de l’enquête

Cette étude a pour cibles : les responsables de l’organisation de la synergie (RTG, URTELGUI ,

USAID, HAC), le bailleur, les journalistes, les autorités en charge de la gestion des élections en

Guinée (CENI, Cour Constitutionnelle, Le Ministère de l’Administration du Territoire et de la

Décentralisation (MATD), Li Ministère de la Sécurité et de la Protection Civique, Unité de

Sécurisation des Elections Présidentielles (USEP), Les Organisations de la Société Civile, et la

population auditrice et/ou téléspectatrice de programmes médias.

Lieu de l’enquête

L’enquête devait couvrir les localités des régions administratives suivantes :

Basse Guinée : Conakry-Boké-Kindia ; Moyenne Guinée: Mamou-Labé; Haute Guinée: Faranah-Kankan; Guinée forestière: N’zérékoré.

Mais pour des raisons financières, les localités des régions de la haute Guinée et de la Guinée forestière n’ont pas été touches. Le tableau ci-dessous étaye les localités couvertes par cette évaluation :

Tableau N° 2 : Liste des localités couvertes par l’évaluation N° Régions Préfectures/communes

1 Conakry Ratoma, Matoto, Matam, Kaloum, Dixinn

2 Boké Boké

3 Labé Labé

4 Mamou Mamou

5 Kindia Kindia

Période de l’évaluation

La période initiale d’évaluation s’étendait sur une période, allant du 10 Octobre au 20 Décembre

2015. Cette période incluait la phase de préparation, de collecte des données, de l’analyse des

données, de la présentation du premier draft du rapport et de la présentation du rapport final de

l’enquête suivant l’agenda élaboré ci-dessous :


Tableau N° 3 : Agenda de l’évaluation de la stratégie médias/synergie Types d’activités Début Fin Jours

Phase de préparation 10 Octobre 09 Novembre 10

Phase de collecte de données 10 Novembre 25 Novembre 16

Phase de saisie de données 26 Novembre 30 Novembre 12

Phase d’analyse des données 1er Décembre 10 Décembre 11

Atelier de réflexion avec les parties

prenantes

12 Février 2016 12 Février 2016 1

Présentation 1er draft du rapport 16 Février 2016 16 Février 2016 01

Présentation du rapport final 13 Mai 2016 13 Mai 2016 01

Mais les bouleversements dus au retard du décaissement ont affecté le respect de cet agenda. Car

après la collecte de données sur le terrain, devait se tenir la réunion de réflexion avec les acteurs

impliqués dans la synergie des médias. Cette réunion aura lieu au mois de février 2016. Ainsi, au

lieu que l’évaluation finisse en fin Décembre 2015, a sera bouclée en fin février 2016 soit deux

mois après.

Composition et responsabilité de l’équipe d’évaluation :

Composition :

L’équipe de cette étude sera composée :

De l’assistant en Suivi-évaluation 2 personnes pour la collecte et la saisie des données qualitatives 5 agents de saisie des données quantitatives 40 enquêteurs de terrain, soit 5 par ville

Responsabilités :

Les responsabilités pour la réalisation de cette étude sont les suivantes :

Equipe de coordination : Elle sera composée de l’Assistant Suivi-Evaluation. Il aura pour mission

de recruter et former les chercheurs et leurs superviseurs, composer les équipes d’enquête et

organiser le travail de terrain. Il recrutera aussi deux assistants qui l’aideront dans l’animation

des groupes de discussion et la réalisation des interviews individuelles.

La réalisation du mini sondage : Pour le sondage d’opinion, appliquant la technique

d’échantillonnage développée au niveau de la méthodologie, les enquêteurs recueilleront les

points de vue des personnes sélectionnées en remplissant le questionnaire élaboré à cet effet.

L’équipe de coordination s’assurera que toutes les consignes soient respectées pour une bonne

collecte de données. Pour la saisie des données quantitatives, deux opérateurs de saisie seront

recrutés et basés à Conakry. En collaboration avec l’équipe de collecte, ces opérateurs de saisie

recevront chaque semaine, les fiches d’enquête déjà administrées pour leur saisie. Ainsi avant le

retour de l’équipe de collecte, la saisie serait quasiment achevée.


Contrôle de qualité : Pour s’assurer de la qualité de l’utilisation des outils de recherche, l’équipe

veillera à ce que le questionnaire et les guides soient bien compris par les chercheurs et que ces

derniers les administrent correctement.

Traitement des données : Tous les travaux relatifs au traitement des données, à l’analyse et à la

rédaction du rapport seront réalisés au bureau de SFCG à Conakry.

L’élaboration des programmes ou des masques de saisie : Cette phase sera consacrée à la

formulation et à la rédaction des variables à partir des questions qui composent les

questionnaires. Cette étape commencera par la finalisation des outils de collecte suite à

l’élaboration de la matrice d’évaluation.

La saisie des données : La saisie consiste à entrer les données collectées à l’aide du masque de

saisie qui sera conçu à cet effet. Un Opérateur sera recruté pour faire le masque de saisie pour les

données quantitatives, conformément au questionnaire de l’enquête. Cette saisie commencera sur

le terrain et sera terminée à Conakry.

Nettoyage ou apurement des données quantitatives

A la suite de la saisie, l’apurement des fichiers de données sera réalisé après que la base de

données ait été exportée en Excel. Cette phase consistera à corriger les erreurs détectées,

notamment les incohérences, les problèmes de complétude et le non-respect des instructions

prévues par les questionnaires. Il s’agit en particulier des erreurs de saisie, celles liées à la collecte

étant déjà corrigées sur le terrain par les équipes de collecte. La réalisation de cette étape

permettra d’améliorer la qualité des résultats à analyser.

Analyse et rédaction du rapport

Cette étape consistera à une analyse descriptive des variables (calcul des proportions, des

paramètres de tendance centrale, des graphiques, …) pour les données de l’enquête. Cette activité

sera complétée par une analyse explicative résultant des interviews et focus group.

Outils de collecte de données :

Cinq guides ont servi d'outils pour la collecte des données :

Un guide d’entretien pour les focus groupes ;

Un guide d’entretien pour les leaders des associations de jeunes et de femmes ;

Un guide d’entretien pour les bénévoles formés ;

Un guide d'entretien pour les responsables des radios partenaires ;

Un protocole d’enquêtes pour le sondage.

Difficultés et limites de l'évaluation :

Difficultés rencontrées :

Aucune difficulté n’est intervenue pendant la phase de collecte qui puisse affecter les données

collectées. Les leçons tirées des précédentes évaluations et/ou études ont servi dans le cadre cette

évaluation, pour prendre les dispositions nécessaires à une bonne collecte de données. Les

personnes qui ont été associées à cette évaluation, ont suffisamment été préparées pour faire un


travail de qualité. L’agenda de cette évaluation a été conçu de façon à avoir un temps conséquent

pour chacune des étapes de cette évaluation.

Toutefois, la difficulté de faire le décaissement pour réaliser cette évaluation n’a pas permis de

faire la collecte de données dans toutes les zones ciblées par l’évaluation. Ceci constitue la

principale difficulté pendant la phase de collecte, étant donné que les personnes cibles dans ces

localités avaient été mobilisées à l’avance.

Limites de l’évaluation :

Les limites de cette évaluation se situent au niveau de l’extrapolation des données. En effet, il était

prévu que cette évaluation couvre toutes les régions administratives du pays. Mais les régions de

Kankan et N’zérékoré n’ont pu être couvertes par la phase de collecte de données. Les données

recueillies dans les autres régions ne peuvent être extrapoler à ces deux régions.


4. Résultats de l’évaluation

Image des électeurs dans un bureau de vote à Conakry (Image Guineenews)

4.1 L’efficacité du projet

4.1.1 de l’efficacité dans la mise en œuvre de la stratégie médias :

Production des programmes médias

Souhaitant tirer parti de la popularité des programmes radio sous forme de tables rondes, SFCG a

travaillé avec un réseau de 42 stations de radio nationales, rurales et privées, dont les membres

de l’Union des Radios et Télévisions Libres de Guinée (URTELGUI) et 3 chaînes de télévision, afin

de diffuser des programmes informatifs, des débats ouverts et interactifs concernant le processus

électoral et les problèmes clés de la campagne électorale. Ainsi, une série de productions ont été

faite soit par SFCG, soit par les médias partenaires entre Août et Octobre 2015. Ci-dessous, la

situation des productions faites au compte du projet :

24 magazines PàD ont été produites.

20 spots radios et TV

2 T.E TV


2 documentaires sur le déroulement du vote. (Village électorale et journée électorale)

1 chanson produite

L’ensemble de ces programmes a été produit autour de thèmes spécifiques, de façon à véhiculer

un nombre conséquent de message et atteindre le plus de personnes.


Radio mobile et Campagnes localisées d’éducation des électeurs

Etant donné que dans certaines localités de la Guinée, les ondes des radios ne sont pas reçues,

SFCG a développé un programme spécifique (radio-magazine) pour informer les personnes

habitant les localités enclavées, sur le processus électoral. Ce programme ‘’Nimba’’ conçu, SFCG a

développé une stratégie permettant de le diffuser dans les zones enclavées. Le but étant de rendre

accessible les informations sur le processus électoral aux habitants de ces zones et de susciter un

débat positif et constructif autour des élections présidentielles ; des groupes d’auditeurs ont été

mis en place dans chaque localité.

Organisation de la synergie des médias

Afin de renforcer les capacités des journalistes pour une couverture crédible et efficace du

processus électoral, SFCG a organisé une série de formations axée sur deux jours. En utilisant

l’approche « Common Ground » du journalisme, les formations visaient à 1) Eduquer les

journalistes sur les aspects clés du processus électoral afin d’améliorer leur capacité à couvrir

l’élection à chacune de ses étapes ; 2) mettre en avant l’importance des principes d’éthique, de

neutralité et de crédibilité dans la couverture du processus électoral ; 3) étendre la couverture du

processus électoral en incluant les personnes ou groupes marginalisés : femmes, jeunes et

personnes handicapées. Aussi, la formation des journalistes devait couvrir les modalités de la

participation à la synergie des radios pendant la période électorale par la signature du code de

bonne conduite des médias. Pour ce volet, les activités suivantes ont été réalisées :

1 réunion préparatoire de la synergie : SFCG, URTELGUI, USAID, EU, PNUD,

1 atelier de révision du code de bonne conduite des journalistes : 30 médias ont participé

1 atelier de formation des journalistes pour 130 journalistes au lieu de 100 prévus

Déroulement de la synergie des médias :

A la suite de ces ateliers, deux synergies des médias furent organisées : Une avec les médias privés

(URTELGUI) et une ave les médias publics (RTG et ses 28 radios communautaires).

Synergie avec les médias privés (URTELGUI)

130 journalistes déployées dans 58 circonscriptions électorales

40 radios privées synchronisées

1 fréquence : FM - Guinée-2015

1 rédaction centrale mise en place


Synergie avec les médias publics

RTG + 28 Radio rurales synchronisées

1 semaine de synergie


Il faut dire que toutes ces activités étaient prévues dans le projet. SFCG a donc été efficace dans

l’organisation de ces réunions car les nombres prévus ont largement été atteints. SFCG et ses

partenaires ont même fait efforts pour dépasser les nombres de production et de diffusion des

programmes.


4.1.2 De l’Efficacité dans l’atteinte des cibles du projet :

La formation des journalistes :

Pour la formation des journalistes a ciblé les acteurs des médias à tout point de vue. Chaque

atelier de formation a été organisé pour un groupe cible spécifique. Ainsi, l’atelier de révision du

code de bonnes des médias a regroupé 30 personnes (les responsables des médias (Directeurs de

publication, rédacteur en chef, chef de de programmes…), l’atelier de préparation de la synergie a

regroupé 30 personnes issues des partenaires techniques et financiers (USAID, PNUD, Union

Européenne), de SFCG, de la Haute Autorité de la Communication, de l’Union des Radios-

Télévisions Libres de Guinée et de la Radiotélévision Guinéenne. Et le troisième atelier a regroupe

les journalistes reporters qui allaient être déployés sur le terrain pour la couverture de la période

électorale. Les capacités de 130 journalistes ont été renforcées en journalistes de paix (Common

Ground).

Nous estimons que la stratégie pour atteindre les cibles des formations a été efficace. Les

catégories de cibles citées plus haut et les chiffres qui sont atteint témoignent de l’efficacité de

cette stratégie.

La diffusion des programmes radios et télés de SFCG :

24 magazines PàD ont été produit entre Août et Octobre 2015 et diffusé 7.200 fois par 25

radios.

20 spots radios et TV ont été produit à la même période et diffusés 2.496 fois par 25 radios

et 4 télés partenaires

1 magazine « Ensemble pour des présidentielles apaisées » produit et diffusé par la RTG

1 chanson produite par SFCG intégrant les principales langues du pays (Soussou, Poular,

Maninka et Kpèlè), diffusé en boucle tout au long de la période électorale et postélectorale.

Pour la période électorale Août à Octobre 2015, SFCG a produit ou a soutenu la production des

programmes cités ci-dessus. La diffusion de ces programmes s’est faite suivant les prévisions

faites au préalable. Pour certains programmes comme la chanson, les annonces, les médias

partenaires et SFCG se sont mis d’accord pour faire une diffusion plus large. Ainsi, au lieu de s’en

tenir aux prévisions, la diffusion pour ces programmes a doublé pour permettre une plus large

dissémination d’informations crédibles sur le processus électoral. La production d’une chanson

était prévue dans le cadre de ce projet, une chanson porteuse de messages de paix a été produite

par SFCG et diffusée par les médias partenaires (Radios et TV).

Globalement, les cibles ont été atteintes en termes de productions et de diffusion des programmes.

Ceci dénote de l’efficacité de la stratégie mise en place par SFCG et ses partenaires médias dans le

cadre de la dissémination des informations et messages sur le processus électoral auprès des

populations. Ainsi, 24 radios ont été mobilisées dans les régions du pays pour appuyer la diffusion

de ce programme. 110 sessions d’écoute ont été organisées dans les localités où l’accès aux ondes

des radios est difficile. Il reste à ce niveau 130 pour atteindre le nombre prévu qui est de 240

sessions d’écoutes.


L’écoute des programmes de SFCG :

71,66% des enquêtés ; 2/4 des participants aux FGD et 28/36 personnes interviewées disent avoir

écouter au moins une fois un spot sur les processus électoraux. Alors que 63% des enquêtés ; 4/4

des participants aux FGD et 18/36 personnes interviewées disent avoir écouté une émission ou

un magazine de SFCG sur les élections. Nous constatons que les émissions et magazines sont plus

suivis par les participants aux groupes de discussions que par les enquêtés ou les personnes

interviewées. Ceci montre que les spots (Radio et TV) sont plus suivis par les populations dans les

communautés. Et que les émissions et magazines plus suivis par des auditeurs/téléspectateurs

fidélisés par SFCG. Nous pouvons dire que SFCG a réussi à travers ces programmes, à toucher les

populations dans les communautés. La diversité des programmes serait la cause de cette efficacité

selon les acteurs des médias partenaires rencontrés.

Directrice de la radio régionale de Labé : « Les programmes sont très diversifiés, cela permet

à chacun d’avoir l’information sous la forme souhaitée. Certains préfèrent les messages

courts, donc les spots sont bons pour ceux-là. D’autres, ce sont les émissions, les magazines

ou encore les tables rondes. Je pense que c’est ce qui fait que les programmes de SFCG sont

très suivis ».

Ceci est évocateur du fait que l’efficacité dans la production des programmes a une incidence sur

l’efficacité dans l’atteinte des cibles des programmes. Cela est plus visible dans la figure ci-

dessous :

Figure 1 : Proportion des auditeurs selon les programmes

Cette figure permet d’établir un

classement des programmes de

SFCG suivant la proportion de

personnes qui suit. A ce petit,

l’émission ‘’Barada’’ vient en tête du

classement avec 40% des personnes

sondées qui disent écouter le

programme. Elle est suivie par le

magazine ‘’ Ensemble pour des

présidentielles apaisées’’. Ces deux

programmes sont loin devant

Wontanara, Djémbé et Sissi

Aminata. Ainsi par ce classement

nous constatons que ‘’Barada’’ a été

le programme le plus suivi par les

auditeurs de SFCG pendant la

période électorale. L’autre constat

est que les auditeurs apprécient le programme ‘’ Ensemble pour des présidentielles apaisées’’

diffusé sur les ondes de la RTG et des radios communautaires et locales. Un journaliste animateur

de ce programme à la RTG nous en dit plus :

Journaliste RTG : « Les auditeurs apprécient beaucoup ce programme. Lorsque je suis à

l’antenne, je reçois beaucoup d’appels des gens de toutes la Guinée et même au-delà. Les gens

veulent tellement réagir sur les thèmes abordés qu’ils nous demandent parfois de prolonger

35%

8%6%11%

40%

Barada

Djémbé

Sissi Aminata

Wontanara

Ensemble pour desprésidentiellesApaisées


la durée de l’émission. Ils appellent souvent pour dire que c’est une bonne chose de procéder

à l’éducation des populations sur le processus électoral ».

Ainsi, les populations apprécieraient les programmes de SFCG dans leur ensemble. Le contenu des

programmes est généralement la raison pour laquelle, ces programmes seraient prisés par les

populations dans les communautés. C’est la première des personnes qui ont été interviewées au

cours de cette évaluation.

Préfet de Mamou : « La raison pour laquelle les populations écoutent ces programmes est

simple… Le contenu ! Ce sont des programmes qui sont assez bien fourni en enseignement ?

Lorsque tu suis ces programmes, tu te rends compte qu’il y a eu un travail de réflexion en

amont. Ce n’est pas comme ce que les médias font de leur propre chef ».

Président de la CEPI de Labé : « Je puis vous dire que, j’ai été agréablement surpris lorsque

j’ai écouté le programme à la RTG qui explique le processus électoral. Quand on sait ce que

les gens pensent de ce média et qu’on voit qu’il est capable de diffuser des informations

crédibles et d’éduquer les populations sur les élections, je me suis réjoui ».

Ces réactions mettent en relief le travail en amont qui fait pour concevoir des programmes de

qualité qui répondent aux besoins des populations en termes d’information. Elles mettent ensuite

un accent sur le renforcement des capacités des médias partenaires par SFCG. Ce qui faciliteraient

l’atteinte des cibles de ces programmes. Car tous les programmes ont une cible spécifique. Cette

conclusion est confirmée par la figure ci-dessous :

Figure 2: Proportion des auditeurs selon l’âge

Dans cette figure, nous constatons

que les programmes de SFCG sont

suivis par les jeunes se situant entre

18 et 24 ans. Cette tranche d’âge

constitue plus de la moitié des

auditeurs de ces programmes.

Par cette figure, on comprend mieux

pourquoi l’émission ‘’Barada’’ est

celle qui est la plus suivie dans les

communautés. Cette émission est

destinée aux jeunes et donc ce serait

logique qu’elle soit celle qui est la

plus suivie étant donné que les

jeunes sont les premiers auditeurs

des programmes de SFCG.

Il faut dire que l’écoute des programmes de SFCG est proportionnelle à l’âge des auditeurs dans

les communautés. Barada est l’émission la plus suivi parce que les jeunes constituent plus de la

moitié des auditeurs des programmes de SFCG, comme on peut le constater dans la figure ci-

dessous :

56%33%

11%

18-24

25-35

36 et +

Evaluation Stratégie Médias/Synergie des Radios Rapport final

27

L’écoute des synergies :

En marge des programmes produits par SFCG (les programmes prêtes à diffuser) et de ceux qui

ont été produits et diffusés par les certains médias partenaires, deux synergies des médias ont été

organisées pour soutenir la communication autour de la période électorale. Les deux synergies

sont : la synergie des médias privés et la synergie des médias publics.

Si les programmes de SFG ainsi ceux des radios semblent avoir été bien suivi dans les

communautés, quid des synergies qui permis de synchroniser les fréquences des médias ? la

réponse, les synergies ont eu taux d’audience très élevé. Chacune des synergies ayant des objectifs

bien précis, les populations ont de manière générale suivi toutes ces deux synergies même si on

peut noter une différence de l’audience d’une synergie à une autre.

En effet, 59,16% des enquêtés ; 3/4 des participants aux FGD et 23/36 personnes interviewées

ont suivi la synergie avec les médias privés, tandis que 44,16% des enquêtés ; ¼ des participants

aux FGD et 13/36 des personnes interviewées ont suivi la synergie avec les médias publics. Deux

raisons pourraient expliquer le fait que la synergie avec les médias privés ait été plus suivi que

celle avec les médias :

Dans les régions de Boké, Kindia, Mamou et Labé, les radios privées sont plus rependues

que les radios publiques, donc touchent plus de monde que celles publiques ;

Le temps d’émission des radios publiques est très inférieur à celui des radios privées1.

Aussi, le fait que les jeunes constituent plus de la moitié des auditeurs des programmes de SFCG

est aussi une raison pour justifier cet état de fait. Car les jeunes ont une tendance à plus écouter

les médias privés que ceux publics. Ceux-ci sont généralement indexés comme médias à la solde

de l’état. Toutefois, les médias publics gardent une côte auprès des populations surtout dans les

villages à cause des programmes communautaires qu’ils diffusent. Ce qui fait que la synergie avec

eux a été aussi presque bien suivi que celle avec les médias privés. Ce que nous pouvons retenir

et qui semble être le plus important, c’est que les populations guinéennes ont au moins suivi une

des deux synergies. Elles ont donc été touchées par les informations diffusées par les synergies.

Comme nous pouvons le constater à travers la figure ci-dessous :

Figure 3 : Proportion des auditeurs qui ont ou non suivi toutes les deux synergies

Ainsi les programmes de SFCG et de

ses médias partenaires, et les

synergies organisées ont permis de

toucher presque toutes les

populations guinéennes, du moins

celles qui utilisent les canaux de

communication comme la radio et la

télévision. En effet, nous n’avons

trouver personne pendant la phase de

collecte de cette évaluation qui nous

ait dit qu’elle n’a suivi ni les

programmes de SFCG, ni les

synergies.

1 Si les radios privées émettent toute la journée, les radios publiques ne le font pas. Le programme d’émission est souvent : 7h-9h dans la matinée et 18h-22h dans la soirée.

91%

9%

Ont Suivi une desdeux synergies

N'ont pas suivi unedes deux synergies


Nous pouvons dire que la stratégie mise en place pour toucher la population guinéenne a été

efficace. Les informations ont été tellement diffusées que les populations retiennent les thèmes

clés qui ont été abordés dans les différents programmes qu’elles ont suivis. Les thèmes cités par

les populations sont les suivants :

Comment voter ?

Pourquoi voter ?

Pour qui voter ?

Le retrait de la carte électeur ;

Voter pour la paix !

La connaissance de ces thèmes montre que les populations ont assimilé les informations diffusées

dans les programmes et pendant les synergies des médias. Ce que nous pouvons vérifier à travers

les effets de la diffusion des programmes et les effets des synergies des médias, dans le chapitre

suivant.

4.2. Facteurs ayant ou non favorisé l’atteinte des résultats de la stratégie médias

Comme pour n’importe quel projet, il y a toujours des facteurs qui soit, favorisent sa réussite,

œuvre, soit empêchent la réussite et donc l‘atteinte des résultats escomptés. Ce projet ne dérobe

pas à cette réalité. Le croisement des informations reçues auprès de toutes les cibles des actions

de SFCG a permis cerner les facteurs qui ont favorisé ou non l’atteinte des résultats de la stratégie

médias du projet.

a- Les facteurs ayant favorisé l’atteinte des résultats de la stratégie médias :

Trois principaux facteurs ont été évoqués par nos répondants comme étant ceux qui ont permis

la réussite de la stratégie médias et favorisé l’atteinte des résultats du projet. Ce sont entre autres :

4- Les canaux choisis pour diffuser les programmes d’information et d’éducation ;

5- Le contexte sociopolitique tendu pendant la période électorale ;

6- L’approche utilisée dans la conception et la production des programmes.

Pour 41% des répondants de cette évaluation, le fait de choisir la radio et la télévision pour

diffuser les informations et les messages a été le premier facteur de réussite du projet. Le fait

que la radio soit le premier canal de communication et d’information en Guinée aurait constitué

un atout majeur dans l’atteinte des populations à tous les niveaux.

Le deuxième facteur de réussite évoqué est le contexte de ces élections présidentielles. Le discours

politiques très violents et le radicalisme des partisans des différents partis en lice pour ces

présidentielles aurait fait peur à la majorité de la population guinéenne et ainsi permis une prise

de conscience au sein des communautés. 32% des répondants estiment que le contexte

sociopolitique exacerbé est un facteur qui a permis la réussite de la stratégie médias.

Le troisième facteur de réussite est la qualité des programmes. Le contenu des messages, la

pertinence des informations et l’approche avec laquelle, ces programmes ont été conçu, ont

permis une adhésion totale des populations et une appropriation des notions vivre ensemble et

d’acceptation des résultats du vote. 27% des répondants estiment que la forme des

programmes et le contenu des messages est un facteur qui a permis la mobilisation des

populations pour le vote.


Nous précisons que tous ces facteurs ont été évoqués par tous les répondants de cette évaluation :

équipes du projet, partenaires de mise en œuvre et bénéficiaires. Autant les personnes soumises

au sondage ont donné leurs points de vue, autant les participants aux groupes e discussion et les

personnes interviewées ont-elles aussi évoqué que ces trois facteurs étaient à la base de la réussite

de la stratégie médias.

b- Les facteurs ne favorisant pas l’atteinte des résultats de la stratégie médias :

Si nous avons eu des facteurs qui ont favorisé la réussite de la stratégie médias, d’autres ont affecté

ou failli affecté la réussite de cette stratégie et donc l’atteinte des résultats du projet. Les facteurs

évoqués sont de trois types :

Le non-respect du code de bonne conduite par certains journalistes déployé pour couvrir

le processus électoral ;

La mauvaise préparation de la synergie des médias privées ; et

La mauvaise répartition des temps aux journalistes déployés.

Pour le type de facteur évoqué, il s’agit de l’avis des populations. Elles estiment que certains

journalistes auraient laissé apparaitre leurs appartenances politiques et auraient outrepassé leur

responsabilité en intimidant les membres des bureaux de votes. Ces informations n’étant vérifiées

nous ne pouvons les confirmer. Cependant, il serait risqué de ne pas prendre en compte cette

information et chercher à parer à de telles situation à l’avenir. Lorsque des journalistes, dans des

bureaux commencent à perturber la quiétude, il va s’en dire que des personnes mal intentionnées

au sein des populations puissent profiter de la brèche pour s’en prendre aux membres des

bureaux de vote.

Le deuxième type de facteur évoqué est un problème récurrent : le retard dans l’organisation e la

synergie et son lot de conséquences. L’organisation des précédentes synergies a toujours connu

ce problème et ce malgré la réussite qu’on connait de celles-ci. Le manque d’un chronogramme

d’actions à chaque étape du processus électoral, du début jusqu’aux jours de la synergie est un

sérieux sur lequel SFCG et ses partenaires médias, techniques et financiers devraient se pencher

pour éviter de revivre de cette synergie. Souvent SFCG et ses partenaires se sont retrouvés dans

un empressement général pour l’organisation des synergies. Or une action faite dans

l’empressement se fait toujours avec de l’improvisation et les conséquences de cette

improvisation ne peuvent que néfaste pour la réussite de l’action.

Le troisième type de facteur est une suite logique du deuxième. En effet, s’il n’y a pas eu de

préparation de la synergie ou si celle-ci n’a pas été bien faite, il va de soi qu’il y ait une mauvaise

répartition des temps d’antenne. Il y aurait alors plusieurs journalistes déployés sur le terrain,

mais peu pourrait rendre compte de leur reportage. Car il n’y a pas eu de limitation du nombre

d’appels, ou pas de personnes disponibles pour répondre à tous les appels qui rentrent.

Pour tous les répondants de cette évaluation, ce sont ces facteurs qui auraient ‘’ un peu ‘’ affecté

la réussite de la stratégie médias du projet. Nous pensons que ceci permet à l’équipe du projet de

prendre des dispositions idoines pour améliorer la qualité de l’organisation des synergies futures.


4.3. Effets de la stratégie médias du projet

L’un des objectifs de cette évaluation est de mesurer les premiers effets de la stratégie médias sur

le processus électoral. Dans ce chapitre nous allons donc étayer les véritables effets attribuables

à la stratégie médias du projet dans la bonne tenue des présidentielles de 2015.

Les populations ont accès à des informations vérifiées et crédibles :

84,66% des enquêtés ; 4/4 des participants au FGD et 36 personnes interviewées /36 estiment

que la synergie des radios et les programmes de SFCG ont permis d’avoir des informations

vérifiées et crédibles sur le processus électoral.

Presque l’ensemble des personnes rencontrées dans les quatre région (Boké, Kindia, Labé et

Mamou) et à Conakry, disent que les actions (programmes de SFCG et synergies) de la stratégie

médias du projet ont permis d’avoir accès à des informations crédibles. Pour ces personnes tout

ce qui a été diffusé sur le processus électoral est vrai. Cette perception aurait notamment permis

aux populations d’adhérer aux appels à la préservation de la quiétude sociale. Les messages

diffusés sur les ondes des médias publics et le déploiement des journalistes pour couvrir

l’organisation des élections auraient permis de sensibiliser les populations et ainsi minimiser les

risques de violences qui allaient entraver la réussite des présidentielles de 2015. C’est ce que les

différents propos recueillis nous disent : Une femme participante au groupe de discussion de

Kindia : « Vous savez, le contexte était très tendu comme toujours. Les propos des acteurs politiques

ont fait que chacun avait une position prise par rapport à la tenue de cette élection. Moi, ne je croyais

qu’en ce que mon mari me disait quand il rentrait de ses réunions de parti. J’avais même dit que je

n’allais me faire enrôler. Mais lorsqu’à travers la radio nationale, j’ai écouté ce programme qui

donnait l’importance de l’enrôlement et le rôle de chacun pour la réussite de ces élections, j’ai alors

couru pour me faire enrôler ».

Ses propos sont confirmés par le Président de la CEPI de Boké : « Franchement, les informations

sur le processus électoral qui ont été diffusées par la radio nationale a facilité notre travail. Une

frange partie de la population ne s’était pas fait enrôler. Les gens se disaient que les élections étaient

déjà faites et que ça ne servait à rien de s’enrôler. Mais lorsque la radio nationale a commencé à faire

cette émission, les gens ont compris la nécessité de s’enrôler ».

A la lecture de ces témoignages, nous pouvons dire que le fait d’avoir produit et fait diffuser des

programmes axés sur l’éducation des populations, a permis aux populations d’accéder à des

informations vérifiées et crédibles. Ceci est le premier effet de la stratégie médias du projet.

Les populations ont leurs connaissances accrues sur les processus électoraux

De l’avis de beaucoup de personnes rencontrées au cours de cette évaluation, les connaissances

des populations sur les processus électoraux ont augmenté. En effet, 85,33% des enquêtés ; 4/4

des participants au FGD et 36 personnes interviewées/36 estiment que les synergies et les

programmes radios de SFCG ont contribuer à renforcer leurs connaissances sur le processus

électoral.

Nous utilisons l’expression contribuer à renforcer, pour relativiser les propos de nos répondants

qui sont très loquace envers les médias en cette période postélectorale. En effet même s’ils

n’oublient que des actions ont été entreprises par certaines ONG internationales et locales, pour

renforcer leurs connaissances des processus électoraux, ils estiment que ce sont les médias qui


leurs ont le plus permis d’avoir ces connaissances. Pour la simple raison que les activités des ONG

ne touchaient qu’une infime partie de la population et que les médias (surtout les radios) ont

permis que les messages et informations touchent plus de personne. Comme cela est dit dans les

propos d’un des participants au groupe de discussion de Kindia : « Les activités de sensibilisation

qui ont été réalisées ici n’ont pas touché tout le monde. Ces activités même si elles ont permis d’avoir

des connaissances nouvelles sur le processus électoral, restent très sélectives. Mais avec les radios

tout le monde a accès à l’information ou au message qui est diffusé. Je pense que les radios ont plus

contribué à accroitre les connaissances des populations que les activités de sensibilisation organisées

par les ONG ».

Les informations et les messages diffusés par les médias pendant la période électorale semble

avoir eu plus d’effet sur les populations qu’autres choses. Ceci dénote encore si besoin en ait,

l’efficacité de la stratégie médias du projet. Le fait d’opter pour les médias pour éduquer et

sensibiliser les populations est une démarche saluée par les populations à tous les niveaux.

Les informations reçues des programmes médias et des synergies ont contribué à l’apaisement des

tensions sociopolitiques

Les élections en Guinée ont toujours été des moments fertiles aux tensions sociopolitiques. En

effet, depuis l’avènement du multipartisme en 1990, chaque consultation électorale a connu des

affrontements entre militants et sympathisants des formations politiques en lice. Les élections

présidentielles de 2015 ne dérobaient pas à cette triste tradition.

En effet, le fait que ces élections présidentielles soient organisées avant celles communautaires

qui étaient prévues par la constitution, a provoqué des mouvements de protestation et de

manifestation dans les rangs de l’opposition. Ces mouvements avec leurs lots de malheurs ont

animé le contexte préélectoral en Guinée. Chaque semaine ou presque, les principales villes du

pays connaissaient des mouvements manifestations. En marge de ces mouvements, les discours

politiques n’étaient pas de nature à favoriser un climat apaisé pour organiser les élections. Le

contexte était très délétère, et il a fallu une médiation pour que les acteurs politiques acceptent le

chronogramme proposé par la CENI pour que les guinéens puissent être convoqués dans les urnes.

Le fait que les acteurs politiques aient décidé d’aller au vote ne signifiait la fin des hostilités entre

militants et sympathisants des différentes formations politiques. Au contraire avec les discours

violents des leaders, les tensions étaient palpables.

C’est dans ce contexte que SFCG a développé une stratégie de communication en vue d’apaiser les

tensions et de mobiliser les guinéens autour de la consolidation de la paix. Cette stratégie

permettra de développer des programmes spécifiques, axés sur la tolérance et la culture de la paix.

Cette démarche semble avoir porté ses fruits, puisque : 82,83% des enquêtés ; 4/4 des

participants au FGD et 36 personnes interviewées/36 estiment que les messages des

programmes de SFCG et les informations reçues des 2 synergies ont contribué à l’apaisement

autour du scrutin (avant et après). Aussi, 88,5% des enquêtés ; 4/4 des participants au FGD

et 36 personnes interviewées/36 estiment que la synergie et les programmes radios de SFCG

ont contribué à une plus grande mobilisation pour le vote. Ainsi, la stratégie de SFCG aurait

contribué à la réduction des tensions électorales et à mobiliser les populations un scrutin aussi

crucial et où le taux de participation semblait faible à la lecture des événements préélectoraux et

des avis de certains observateurs.


Les propos des répondants à cette évaluation sont édifiants de l’apport de SFCG à travers la

stratégie médias sur le scrutin d’Octobre 2015 en Guinée.

Une jeune dame Mamou : « Ici, beaucoup de personnes ne voulaient aller aux élections parce

qu’ils disaient que c’est mal organisé. Et certains disaient d’attendre les résultats pour

manifester. Mais à travers le message reçus à la radio, les gens sont allés voter. J’avais

vraiment peur de l’issue de ces élections, mais je me réjouis que cela se soit passé sans

problème ».

Un observateur de l’Union Européenne : « J’étais à l’intérieur du pays pendant la phase de

campagnes et je puis vous dire que le climat était tendu, que l’on était à un pas de précipiter

le pays dans le chao. Je fus agréablement surpris qu’à la proclamation des résultats par la

CENI, aucune tension n’ait été enregistrée. Je pense que les médias ont joué un grand rôle

dans l’apaisement des tensions… Le fait qu’ils ait donné les résultats même si ceux-ci n’étaient

que partiels et provisoires, a permis de décrisper l’atmosphère et de donner du crédit au

processus électoral ».

Un journaliste à Kindia : « Sans être chauvin, je pense que tous les médias en Guinée ont fait

un travail dont ils peuvent être fiers. Les gens nous ont appelés pour nous remercier pour ça.

Il y a un vieux de Madina-Oula qui s’est déplacé pour venir jusqu’à la radio ici, pour nous

remercier. J’étais ému je quand l’ai vu parler… C’est en moment que je me suis rendu compte

de l’importance du travail que je faisais ».

Tous ces propos concourent à dire que les médias ont joué un rôle déterminant dans le

déroulement des élections et l’acception des résultats par les populations. Et confirme notre

analyse des effets du projet sur les bénéficiaires. Etant donné que ce projet a soutenu les actions

des médias, nous pouvons dire sans risque de se tromper que la stratégie adoptée par SFCG a

largement contribué à atténuer les violences électorales et à donner une certaine crédibilité au

vote du 11 Octobre 2015.


5. Leçons apprises et Conclusions

5.1 Leçons apprises

Les principales leçons apprises de la mise en œuvre de la stratégie médias du projet sont les

suivantes :

La radio est le seul vrai canal par lequel il est possible de toucher un grand nombre

de personnes.

SFCG et ses partenaires ont vu justes d’opter pour les radios pour la diffusion des messages et

informations sur le processus électoral. Même s’il y a eu des actions communautaires qui ont été

engagées par d’autres acteurs impliqués dans le processus électoral, les messages et les

informations relayées par les médias et notamment par les radios ont touché plus de monde.

Les messages véhiculés par les spots radios et/ou TV sont mieux compris que ceux

des magazines et émissions

Cette évaluation permet de comprendre que lorsque les spots sont bien conçus et produits dans

les langues de terroir, ils sont mieux compris par les populations que les autres types de

programmes. Les populations retiennent facilement les messages des spots et parviennent à

engager des discussions entre elles, autour de ces messages. Les magazines et les émissions ne

favorisent une appropriation rapide des messages et informations par les populations.

La synergie des radios permet à chacun de connaitre la tendance des résultats d’un

vote

Les résultats partiels et provisoires publiés sur la fréquence de la synergie « FM-Guinée 2015 », a

permis aux populations de connaitre la tendance des résultats du scrutin du 11 Octobre 2015. En

effet dans les groupes de discussions, les participants nous ont dit que des personnes bien avisées

ont réussi à assembler ces résultats partiels et provisoires pour faire le décompte de voix obtenues

par chaque candidat. Ainsi avant même que la CENI ne proclame les résultats du scrutin, les

populations avaient leur petite idée de la tendance des votes.

5.2. Conclusions

A la lecture des résultats atteints et des effets obtenus, nous estimons que :

En ce qui concerne l’efficacité de la stratégie médias du projet :

La stratégie médias a été efficace en ce sens que les nombres des programmes radios et télés ont

été atteints, que ces programmes ont été diffusés, que les cibles de ces programmes ont été

atteintes et que deux synergies ont été organisées.

SFCG et ses partenaires médias peuvent se féliciter d’avoir pendant toute la période électorale,

fait une large communication sur le processus électoral pour donner aux guinéens des

connaissances et des informations qui leurs manquaient. L’organisation des deux synergies a été

le point d’orgue de cette stratégie médias. Car tous les observateurs et toutes la population

guinéenne a apprécié cette initiative.


En ce qui concerne les effets de la stratégie médias du projet :

Avec tous les programmes produits et diffusés et avec l’organisation des deux synergies, la

stratégie médias a eu des effets positifs sur la population guinéenne et sur le déroulement du

scrutin du 11 Octobre 2015.

En effet, les programmes d’abord permis à la population d’accroitre leurs connaissances sur le

processus. Ce qui est très important quand on sait que la majorité de la population guinéenne est

analphabète et qu’elle des connaissances limitées sur les élections. Le fait de connaitre

l’importance de l’enrôlement des électeurs et d’y adhérer, de connaitre l’utilité des cartes

d’électeurs et comment les retirer, de connaitre comment voter, pourquoi voter et pour qui voter,

a permis une mobilisation forte dans toutes les régions du pays pour participer au vote. Le taux

de participation enregistré (75%) est juste le reflet de la compréhension par les populations, de

l’enjeu de ces élections pour le pays et pour chaque guinéen.

Outre l’accroissement des connaissances des populations et leur mobilisation pour s’acquitter de

leur devoir civique, les programmes ont aussi contribué à l’apaisement des tensions

sociopolitiques et à atténuer les risques d’affrontements entre militants et sympathisants des

formations politiques, mais aussi entre les différentes communautés dans les quartiers et district

des villes de la Guinée. Les messages et les informations véhiculés pendant la période électorale

ont efficacement lutter contre la prolifération des rumeurs infondées. Progressivement, les

discours des acteurs politiques (leaders des partis) ont commencé à s’adoucir. Et à la proclamation

des résultats par la CENI, tous les candidats ont appelé leurs militants à la retenue conformément

aux engagements qu’ils avaient pris à la veille du scrutin, dans des déclarations enregistrées par

SFCG et diffusés par les médias partenaires.


6. Recommandations

Les recommandations que nous formulons à la suite de cette évaluation s’adresses en tout premier

lieu à SFCG qui le commanditaire de cette évaluation. Elles s’adressent par la suite à tous les

acteurs qui accompagnes les processus électoraux en Guinée et au bailleur du projet qui USAID.

A SFCG :

3 émissions de SFCG (Wontanra, Djémbé et Sissi Aminata) ne sont pas très suivies par les

populations. Il serait important de revoir certains aspects de leur production pour créer

un intéressement des populations. Le choix et la validation des thèmes devraient se faire

par un comité de réflexion (Médias, communauté)

Les jeunes sont plus grands auditeurs des programmes de SFCG : ce qui est une bonne

chose car ils constituent une de ces cibles. Mais SFCG doit élaborer une stratégie pour

booster le taux d’écoute des émissions chez les femmes. Cela peut se faire par l’utilisation

des médias publics (RTG et Radios Communautaires et rurales) pour la diffusion des

programmes consacrés aux femmes tel que Sissi Aminata (même si celle-ci devrait faire

l’objet d’amélioration).

A SFCG et ses partenaires :

Pour les communales de 2016, le messages clés doivent être véhiculés à travers des spots

(audio et vidéo). Les magazines et les émissions devraient servir à la diffusion des

informations. Les spots devraient être produits en langues locales.

Etant donné le caractère local de ces consultations, des sessions d’écoute pourraient être

une alternative dans des localités où l’accès à la radio et la télévision n’est pas facile.

Pour la prochaine consultation électorale, faire une synergie décentralisée : au niveau de

chaque région. Cela permettra de pouvoir couvrir le processus sur l’ensemble du territoire

et de façon efficiente.

Commencer les préparatifs de ces synergies au moins trois avant. Cela permettrait de faire

une mise à niveau des journalistes à déployés, d’identifier les besoins en équipement de

ces journalistes et des Desk, en vue d’en apporter une solution.

Les Desk doivent un système de réception d’un grand nombre d’appels téléphoniques

pour éviter les journalistes ne passent tout le temps à l’attente

Faire une évaluation de l’audience des médias, en vue d’identifier ceux qui ont une grande

capacité de couverture. Cela permettra dans un premier temps, de mesurer la portée des

programmes que SFCG et ses partenaires diffusent sur ces médias. Dans un deuxième

temps, cette étude permettra de connaitre les canaux d’informations privilégiés des

populations et des programmes qu’elles apprécient le plus.

SFCG pourra profiter de cette étude pour sélectionner ses partenaires médias sur la base

des critères bien définis (Ex : la ligne éditoriale et le respect du code d’éthique) et inclure

ces critères dans les contrats pour la couverture des élections communales de 2016.


7 Les Annexes

Annexe 1 TDR de l’évaluation

Termes de Références

Evaluation approfondie sur la tenue des élections présidentielles « Synergie des médias »

Projet : “Votons Pour la Paix” – Soutenir des élections pacifiques, crédibles, transparentes et

participatives en Guinée-GUI026-financé par USAID

1. Contexte

A propos de Search for Common Ground

Fondée en 1982, Search for Common Ground (SFCG) est une ONG internationale qui œuvre depuis

près de 30 ans à la transformation des conflits dans 34 pays à travers le monde, privilégiant la

recherche de solutions coopératives au détriment d’approches plus conflictuelles. Pour

promouvoir le dialogue et la cohésion sociale au sein de communautés souvent divisées, SFCG a

recours à une série d’outils, aussi bien des techniques traditionnelles de résolution des conflits

comme les formations, que des outils plus novateurs comme les médias, l’art ou le sport. SFCG a

ainsi développé une expertise spécifique de l’outil média et de l’intégration de cet outil à l’action

communautaire. De plus, SFCG travaille avec de nombreux partenaires locaux, notamment les

radios, avec pour objectif de trouver des moyens culturels appropriés et adaptés au contexte pour

renforcer les capacités de la société à résoudre les conflits de façon constructive. L’approche de

SFCG vise à comprendre les différences et à agir sur les points communs.

SFCG travaille en Guinée depuis 2001, se concentrant essentiellement sur la diversification du

paysage médiatique, l’appui aux processus démocratiques existants, et le renforcement de la

capacité des Guinéens à contribuer à un dialogue informé qui promeut la cohésion et la

sensibilisation sociales. Sa mission en Guinée est de « Sensibiliser et éduquer les communautés à

la culture de la non-violence, à la cohabitation pacifique pour une cohésion sociale durable et à la

consolidation de la démocratie et de la paix dans la sous-région ». SFCG Guinée a également pour

mission « d’Éduquer les communautés pour un changement de comportement à intégrer la bonne

gouvernance dans tous les secteurs de la vie socio-économique et culturelles. » Plus

d’informations sur SFCG sont disponibles sur http://www.sfcg.org

A propos de la Synergie des médias

Depuis les premières élections présidentielles démocratiques en Guinée en 2010, une synergie

des radios a été initiée SFCG pour couvrir le processus électoral et permettre aux populations

guinéennes, d’avoir accès aux mêmes informations au même moment. Cette expérience a certes

connu un succès auprès des auditeurs, mais le fait que cela ait été l’occasion de publier les résultats

des bureaux de vote a créé des soulèvements dans certaines localités. Selon la Constitution

http://www.sfcg.org/


37

guinéenne, seule la CENI2 est autorisée de publier les résultats d’une élection en Guinée. Au-delà

des résultats publiés, les commentaires des journalistes des médias privés ont contribué à attiser

les tensions. En effet certains journalistes, au lieu de juste publier les résultats affichés devant les

bureaux de vote, ont laissé paraitre leur penchant politique pour commenter et confirmer des

résultats qui n’étaient alors que partiels et provisoires. Ce constat a été fait par l’ensemble des

observateurs de ces élections et plus précisément la MOE-UE3. Ayant tiré les leçons de cette

première expérience et devant, SFCG soucieuse du respect de sa mission et de sa neutralité dans

ces interventions, SFCG a organisé une deuxième synergie en 2013 avec l’appui de l’USAID et du

PNUD. Cette deuxième sera focalisée sur un renforcement de capacités des hommes de médias sur

le journalisme de paix. SFCG a ainsi renforcé la capacité des médias guinéens dans la couverture

des processus électoraux avant de déployer les journalistes pour la couverture des élections

législatives. L’évaluation de cette synergie de 2013 a démontré des résultats concluants : près

78% des auditeurs des radios ont dit avoir été informés sur le processus électoral grâce à cette

synergie. Les informations reçues par les auditeurs ont principalement concerné les thèmes

suivants : Comment voter ? Pour qui voter ? A quoi sert le vote pour un citoyen ? - L’acceptation

des résultats des urnes et le recours aux dispositions légales pour gérer les contentieux

électoraux. Ces informations ont contribué à désamorcer la tension qui régnait autour de ces

élections et d’avoir une élection paisible. En 2015, consciente de l’enjeu des présidentielles et des

tensions qui ont émaillé le processus de cette élection depuis le début et soucieuse de la quiétude

et de la cohésion sociale, SFCG a réactivé son réseau de journalistes pour l’organisation d’une

nouvelle synergie des médias. Ceci pour produire et diffuser des programmes qui contiennent des

messages de paix et de contribuer à la transparence du processus électoral en vue d’assurer la

crédibilité du scrutin et de sensibiliser les populations à l’acceptation des résultats du vote. C’est

une des activités phares du projet, donc le contexte est expliqué ci-dessous.

2. A propos du projet

Contexte du projet global



communautés géographiques et culturelles, les crises au niveau économique, sanitaire et politique

portent le risque d’une exacerbation des tensions ethniques et régionales à l’approche de ces

élections. Ceci était particulièrement préoccupant, étant donnée la violence ayant caractérisé les

précédentes élections législatives et présidentielles, et alors que les acteurs politiques mobilisent

les citoyens sur des lignes politiques et ethniques.

En mars 2015, la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI) a fixé la date du premier

tour de l’élection présidentielle au 11 octobre 2015, repoussant par ailleurs les élections locales,

déjà attendues depuis longtemps, jusqu’en 2016. En réaction, l’opposition a retiré ses membres

de l’Assemblée nationale et appelé à des manifestations en avril et mai. Les manifestations se sont

traduites par deux morts civils, et par de nombreux blessés, estimés à 77 pour la police, et 146

pour la population civile. Le principal parti d’opposition, l’Union des forces démocratiques de

2 Commission Electorale Nationale Indépendante. 3 Mission d’Observation Electorale de l’Union Européenne : http://www.eueom.eu/files/pressreleases/english/rapport-final-moeue-guinee2010-25022011_fr.pdf


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Guinée (UFDG), a estimé que le Président actuel Alpha Condé a sciemment modifié l’ordre des

élections dans le but d’utiliser les représentants actuels des administrations locales, non élus, afin

d’influencer le résultat de celles-ci.4 A la date de conception du projet (août 2015), l’opposition

n’avait pas accepté publiquement le calendrier électoral annoncé, pas plus que la Présidence ne

l’avait officiellement décrété.

A la date de conception du projet (aout 2015), les candidats plausibles des principaux partis

illustrent aussi les divisions ethniques, qui caractérisent la vie politique du pays. Il était prévu que

le Président Alpha Condé, qui représente le Rassemblement du peuple guinéen (RPG), affronte

Cellou Diallo de l’UFDG au cours des élections présidentielles. Alpha Condé est soutenu par les

Malinkés, le second groupe ethnique du pays, alors que Cellou Dialo est soutenu par les Peuls, le

groupe ethnique le plus nombreux. L’ancien Président Moussa Dadis Camara – qui a récemment

été inculpé pour avoir ordonné une violente attaque contre des protestataires dans un stade de

football de Conakry pendant sa présidence en 2009 – de l’ethnie Kpelle avait aussi annoncé sa

candidature, en tant que représentant des Forces patriotiques pour la démocratie et le

développement (FPDD)5. Étant donné les antécédents de violence ethniques au cours des

précédentes élections, il y avait des risques pour que les élections présidentielles et locales à venir

se révèlent être un catalyseur pour les tensions ethniques, qui pourraient potentiellement

dégénérer en violence.






de conflit et de tensions intercommunales sont exacerbés par l’insatisfaction économique. De

nombreux guinéens pensent que la richesse et les opportunités sont distribuées de manière

croissante selon des lignes ethniques.6 La jeunesse, en particulier les jeunes hommes urbains,

rejoignent de plus en plus les gangs et un trafic de drogue prospère afin de se procurer des

ressources, les rendant ainsi vulnérables à la violence et à la manipulation par les acteurs

politiques.

C’est dans ce contexte que SFCG a estimé que les élections locales et présidentielles à venir

pouvaient représenter une occasion cruciale de consolider les précédentes avancées

démocratiques dans le pays et de progresser plus avant vers l’objectif de réconciliation nationale

et de paix. En août 2015, SFCG faisait ainsi les constats suivants : Si les élections sont bel et bien

une opportunité, les enjeux au niveau du pays sont très élevés. Les risques de violence électorale

en Guinée sont significatifs et, en comparaison avec les élections précédentes, peu de mécanismes

sont actuellement en place afin d’y faire face. Afin de combler ces lacunes et répondre à ces défis,

SFCG a obtenu une extension du programme actuel « Soutenir la réconciliation et l’unité nationale

en Guinée », financé par USAID.

4 “Guinea: Security Force Excesses, Crimes”, Human Rights Watch (30 juillet 2015) 5 Il a retiré sa candidature en Septembre 2015, et ce retrait a occasionné l’arrivée de Georges Faraguet Gandhi Tounkara intronisé à la tête de l’UGDD 6 “Open Data for Guinea: Urbanization”, groupe de la Banque africaine de développement (29 mars 2014)


Cette extension, dénommée « “Votons Pour la Paix” – Soutenir des élections pacifiques, crédibles,

transparentes et participatives en Guinée », a une durée de 12 mois.

Objectif du projet de SFCG

Le présent projet vise à contribuer à des élections locales et présidentielles participatives,

transparentes, crédibles et pacifiques. Afin de contribuer à ce but, 3 objectifs spécifiques ont

été définis, ainsi que leurs résultats correspondants :

Objectif 7: Améliorer l’éducation civique et des électeurs à travers des programmations radio





des élus

Objectif 8: Disséminer des informations crédibles concernant le processus électoral avant,





o Résultat 8.2 : Les journalistes de radio communiquent des informations crédibles,

qui contribuent à la compréhension par les citoyens de la conduite de l’élection,

avant, pendant et après de jour du vote.


réaction rapide.





3. A propos de l’évaluation approfondie

Objet de l’étude

Cette étude approfondie est axée sur la stratégie médias adoptée par SFCG, plus spécifiquement

la synergie des radios pour la couverture du processus électoral. Elle servira à :

1) comprendre le rôle des médias, avec une attention particulière portée sur la synergie des







Au bailleur de fonds, pour des raisons de redevabilité, et À SFCG Guinée afin de lui permettre de tirer les leçons de cette expérience, de s’appuyer

sur les points forts et d’améliorer les manquements observés, pour la suite du projet afin d’atteindre ses objectifs spécifiques. SFCG Guinée se servira notamment des résultats et recommandations pour améliorer si besoin sa stratégie d’alerte précoce et réaction rapide ; ainsi que sa programmation médiatique autour du processus des élections locales à venir.

Les utilisateurs secondaires du rapport seront : les partenaires de SFCG impliqués dans la mise en

œuvre de la synergie, ainsi que les organisations de la société civile. Comme toutes les évaluations

commanditées ou réalisées par SFCG, le rapport sera publié sur le site


Questions évaluatives

L’étude devra permettre de répondre aux grandes questions évaluatives suivantes :

A. Mesurer l’efficacité de la programmation médias de SFCG avant, pendant et après les

élections :

Dans quelle mesure les activités de la stratégie média ont-elles été réalisées en rapport à celles prévues initialement ?

Les cibles de ces activités ont-elles été atteintes ? : Mesurer le taux d'atteinte des bénéficiaires dont auditeurs des radios, les téléspectateurs des TV et les utilisateurs des médias sociaux, afin de rendre compte des indicateurs suivants :

o Pourcentage d’auditeurs radio et téléspectateurs touchés par les annonces radio et TV pour un processus inclusif et pacifique (indicateur produit 7.1.2)

o Nombre d’individus recevant une éducation civique ou électorale à travers des programmes de l’USG (ind. résultat 7.2)

o Pourcentage d’auditeurs radio et téléspectateurs atteints par les annonces radio et TV de service public sur les processus électoraux (ind. produit 7.2.1)

o Pourcentage d’auditeurs radio et téléspectateurs atteints par les débats radio et TV sur les processus électoraux (ind. produit 7.1.2)

o Pourcentage de citoyens touchés par la synergie des radios (ind. produit 8.2.1) Quels sont les facteurs qui ont favorisé la réalisation de ces activités et l’atteinte des

cibles de ces activités ? Quels sont les facteurs ont empêché la réalisation de ces activités et l’atteinte des

cibles de ces activités ? Dans quelle mesure SFCG a réussi à surmonter ces facteurs pour réaliser les activités ?

B. Mesurer les premiers effets de la stratégie médias de SFCG en termes en termes d’atteinte

des résultats du projet :

Les auditeurs et/ou téléspectateurs ont-ils internalisé le slogan principal de la

chanson produite ?

Indicateur produit 7.1.3 : % d’auditeurs radio ou de téléspectateurs ayant

internalisé le slogan principal de la chanson et de la vidéo musicale

Les annonces radio et TV de service public et les débats radio et TV du projet ont-ils

permis aux populations, en particulier les auditeurs et/ou les téléspectateurs d’avoir

des connaissances nouvelles sur le processus électoral : notamment sur comment

voter ? pourquoi voter ? Et pour qui voter ?

Résultat 7.2. : % des auditeurs et/ou téléspectateurs qui disent que l’information

reçue a contribué à renforcer leur connaissance du processus électoral



Ces connaissances ont-elles permis aux populations, en particulier les auditeurs et/ou

téléspectateurs de se mobiliser pacifiquement pour voter ? Les auditeurs de la

synergie des radios pensent-ils que cette dernière les a aidés à obtenir plus

d’informations crédibles sur la conduite de l’élection ?

Indicateur : % des auditeurs réactifs de programmes radio de SFCG (synergie des

radios et/ou magazines) qui pensent que l’information reçue est crédible.

Les capacités des journalistes ont-elles été accrues pour communiquer des informations crédibles autour des élections ?

Indicateur : Pourcentage des journalistes formés qui peuvent citer 3 nouveaux

éléments permettant d’assurer un compte-rendu des élections qui tienne compte

des problèmes liés aux conflits

Les informations données par les radios avant, pendant et après le scrutin ont-elles provoqué une prise de conscience chez les populations pour favoriser la paix ?

o Résultat 7.1 % de citoyens concernés par le projet, qui peuvent citer 3 attitudes qu’ils ont adopté afin de promouvoir des élections pacifiques et inclusives

C. Mesurer le progrès vers l’atteinte des indicateurs de fin de projet :

Indicateurs de but:

% d’auditeurs des programmes radio et de téléspectateurs des programmes TV de SFCG qui pensent que ceux-ci ont contribué à des élections présidentielles plus transparentes et crédibles.

Une histoire de succès montrant comment les citoyens, les acteurs de la société civile et les journalistes bénéficiant du projet ont contribué à des élections présidentielles pacifiques en Guinée.

D. Tirer des leçons sur l’expérience passée, afin de les appliquer dans de futurs projets

Quels sont les succès à relever au niveau de la synergie des radios qui pourraient être répliqués dans la réplication de cette initiative pour les prochaines échéances électorales ? Et quelles sont les faiblesses à prendre en compte lors des prochaines synergies pour améliorer la qualité de la synergie ?

Méthodologie

La méthodologie de cette évaluation repose sur deux techniques fondamentales de collecte de

données. La combinaison de ces deux techniques nous permet d’avoir des données chiffrées mais

aussi une analyse des discours des personnes qui seront soumises à cette évaluation.

Méthodes qualitatives

Une réunion de réflexion participative de tous les acteurs impliqués dans la synergie des

radios : elle sera organisée à l’intention des principaux acteurs impliqués dans l’organisation de

la synergie des radios. Ce sont notamment les représentants de la HAC, le ministère de la

Communication, URTELGUI, SFCG, USAID et la RTG. Cette réunion servira à faire une autocritique

de l’organisation de cette synergie : tirer les leçons apprises, mesurer les forces et les faiblesses

de cette synergie, étudier les perspectives pour cette synergie et faire des propositions concrètes

pour l’organisation de la synergie pour les élections communales de 2016. Le tableau ci-dessous

détaille le nombre de personnes par structures qui seront touchés à travers cette méthode de

collecte :



toucher

1 URTELGUI 4

2 HAC 3

3 USAID 2

4 RTG 2

5 SFCG 5

6 Ministère de la Communication 2

Total 18

Comme consigné dans ce tableau, ce sont donc 18 personnes qui seront touchées par cette

réunion.

Des interviews individuelles : elles toucheront essentiellement les acteurs impliqués dans le

processus électoral. Il s’agit de : la CENI, le Ministère de l’Administration du Territoire et de la

Décentralisation, le Ministère de la Sécurité et de la protection civique, l’Unité de Sécurisation des

Elections Présidentielles (USEP), les Organisations de la Société civile, et les leaders religieux. Ces

interviews permettront de cerner la perception qu’ont ces personnes de la synergie et de l’impact

direct de la synergie des radios sur le processus électoral. Le tableau ci-dessous détaille le nombre

de personnes par structures qui seront touchés à travers cette méthode de collecte :


toucher

1 CENI 1

3 USEP 1

4 Cour Constitutionnelle 1

5 Ambassade USA 1

6 Ambassade de France 1

8 Mission d’observation de l’Union Européenne 1

9 Mission d’observation de l’Union Africaine 1

10 Cours constitutionnelle 1

11 CNOSC 1

11 COFIG 1


12 CCAF 1

13 Administration (MATD, Ministère de la communication) 2

14 Leaders religieux 2

Total 15

Focus groupe de discussion (FGD) : Dans chaque région administrative du pays, précisément

dans les localités abritant les medias partenaires, seront organisés deux groupes de discussion

(femmes et hommes) de 1heure-1h 30’, d’une taille de 12 personnes. Il sera organisé de même

dans les 5 communes de Conakry. Par ces groupes de discussion, nous tenteront de cerner, les

principaux résultats obtenus, les effets perçus, les contraintes rencontrées, les défis à relever et

les propositions de pistes de solutions visant à améliorer les prochaines synergies. A cette

occasion, nous allons recueillir les histoires, témoignages (succès stories) racontées par les

participants issus des auditeurs de la radio qui illustrent la réussite de la synergie des radios.

Ainsi, 24 groupes de discussion seront animés touchant 288 personnes (Hommes et femmes).

B. Méthode Quantitative

Un sondage d’opinion : sera mené dans les 5 communes de Conakry, ainsi que dans les chefs-

lieux de 7 régions administratives. Pour tenir compte des exigences de l’évaluation, le tirage des

enquêtés se fera par la combinaison de techniques d’échantillonnage stratifié et aléatoire simple.

L’ensemble de la population sera divisé en strates correspondant aux trois régions. Dans chacune

des villes à couvrir, il sera procédé à un tirage aléatoire des quartiers et/ou villages qui seront

soumis à l’investigation. Au niveau des quartiers retenus, la population sera répartie en trois sous

strates correspondant aux différentes couches de la société (les hommes, les jeunes et les

femmes), ainsi chacune d’elles sera représentée. L’échantillon portera sur 150 personnes par ville

reparti équitablement entre les couches de la société, soit : 50 femmes, 50jeunes et 50 hommes.

Ainsi, l’échantillon global de ce sondage est 1200 personnes pour toutes les zones ciblées.

Cibles de l’enquête

Cette étude a pour cibles : les responsables de l’organisation de la synergie (RTG, URTELGUI ,

USAID, HAC), le bailleur, les journalistes, les autorités en charge de la gestion des élections en

Guinée (CENI, Cour Constitutionnelle, Le Ministère de l’Administration du Territoire et de la

Décentralisation (MATD), Li Ministère de la Sécurité et de la Protection Civique, Unité de

Sécurisation des Elections Présidentielles (USEP), Les Organisations de la Société Civile, et la

population auditrice et/ou téléspectatrice de programmes médias.

Lieu de l’enquête

L’enquête couvrira les localités des régions administratives suivantes :

Basse Guinée: Conakry-Boké-Kindia; Moyenne Guinée: Mamou-Labé; Haute Guinée: Faranah-Kankan; Guinée forestière: N’zérékoré.


Période de l’évaluation

La période d’évaluation ne peut être fixe étant donné le contexte postélectoral. Mais nous faisons

une proposition d’agenda. La proposition s’étendra sur une période, allant du 10 Octobre au 20

Décembre 2014. Cette période inclut la phase de préparation, de collecte des données, de l’analyse

des données, de la présentation du premier draft du rapport et de la présentation du rapport final

de l’enquête suivant l’agenda élaboré ci-dessous :

Types d’activités Début Fin Jours

Phase de préparation 10 Octobre 09 Novembre 10

Phase de collecte de données 10 Novembre 25 Novembre 16

Phase de saisie de données 26 Novembre 30 Novembre 12

Phase d’analyse des données 1er Décembre 10 Décembre 11

Présentation 1er draft du rapport 11 Décembre 11 Décembre 01

Présentation du rapport final 20 Décembre 20 Décembre 01

4. A propos de l’équipe d’étude

Composition et responsabilité :

Composition:

L’équipe de cette étude sera composée :

Du DME-Officer 2 personnes pour la collecte et la saisie des données qualitatives 5 agents de saisie des données quantitatives 40 enquêteurs de terrain, soit 5 par ville

Responsabilités :

Les responsabilités pour la réalisation de cette étude sont les suivantes :

Equipe de coordination

Elle sera composée de l’Assistant Suivi-Evaluation. Il aura pour mission de recruter et former les

chercheurs et leurs superviseurs, composer les équipes d’enquête et organiser le travail de

terrain. Il recrutera aussi deux assistants qui l’aideront dans l’animation des groupes de

discussion et la réalisation des interviews individuelles.

La réalisation du mini sondage

Pour le sondage d’opinion, appliquant la technique d’échantillonnage développée au niveau de la

méthodologie, les enquêteurs recueilleront les points de vue des personnes sélectionnées en

remplissant le questionnaire élaboré à cet effet. L’équipe de coordination s’assurera que toutes

les consignes soient respectées pour une bonne collecte de données. Pour la saisie des données

quantitatives, deux opérateurs de saisie seront recrutés et basés à Conakry. En collaboration avec

l’équipe de collecte, ces opérateurs de saisie recevront chaque semaine, les fiches d’enquête déjà

administrées pour leur saisie. Ainsi avant le retour de l’équipe de collecte, la saisie serait

quasiment achevée.


Contrôle de qualité

Pour s’assurer de la qualité de l’utilisation des outils de recherche, l’équipe veillera à ce que le

questionnaire et les guides soient bien compris par les chercheurs et que ces derniers les

administrent correctement.

Traitement des données

Tous les travaux relatifs au traitement des données, à l’analyse et à la rédaction du rapport seront

réalisés au bureau de SFCG à Conakry.

L’élaboration des programmes ou des masques de saisie

Cette phase sera consacrée à la formulation et à la rédaction des variables à partir des questions

qui composent les questionnaires. Cette étape commencera par la finalisation des outils de

collecte suite à l’élaboration de la matrice d’évaluation.

La saisie des données

La saisie consiste à entrer les données collectées à l’aide du masque de saisie qui sera conçu à cet

effet. Un Opérateur sera recruté pour faire le masque de saisie pour les données quantitatives,

conformément au questionnaire de l’enquête. Cette saisie commencera sur le terrain et sera

terminée à Conakry.

Nettoyage ou apurement des données quantitatives

A la suite de la saisie, l’apurement des fichiers de données sera réalisé après que la base de

données ait été exportée en Excel. Cette phase consistera à corriger les erreurs détectées,

notamment les incohérences, les problèmes de complétude et le non-respect des instructions

prévues par les questionnaires. Il s’agit en particulier des erreurs de saisie, celles liées à la collecte

étant déjà corrigées sur le terrain par les équipes de collecte.

La réalisation de cette étape permettra d’améliorer la qualité des résultats à analyser.

Analyse et rédaction du rapport

Cette étape consistera à une analyse descriptive des variables (calcul des proportions, des

paramètres de tendance centrale, des graphiques, …) pour les données de l’enquête. Cette activité

sera complétée par une analyse explicative résultant des interviews et focus group.

5. Livrables attendus :

A la fin de cette évaluation, l’équipe fournira les produits suivants :

- Un rapport final de l’évaluation en version Word et PDF en hard copy et électronique qui résume et analyse de la synergie, les produits et les effets de cette stratégie à ce jour, les facteurs de réussite et les points faibles et les histoires de bonne pratiques (maximum 40 pages) ;

- Une présentation PowerPoint du rapport afin de restituer et de discuter avec l’équipe de mise en œuvre les résultats et recommandations de l’évaluation ;

- Un court résumé du rapport (5 pages) destiné à être partagé avec le public en dehors de SFCG. - Une base des données de l’évaluation.


Préparé par : Vérifié par Autorisé par

Niankoye Bolamou Mamadou Barry Béatrice O. Abouya

DM&E - Officer Coordinateur Programme Directrice-Pays

Documents

Evaluation de la stratégie médias/Synergie des médias · 2017. 4. 10. · Evaluation Stratégie Médias/Synergie des Radios Rapport final 1 Source photo: Reuters Evaluation de