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1 EVALUATION D’ENTREPRISE Le Gouvernement algérien annonça dernièrement, à fin 2004, la privatisation de 1 200 entreprises. Cette opération peut se faire de diverses façons qui sont, entre autres : - La cession des actifs : le bien est cédé à un certain prix sans aucune condition préalable - La cession de l'activité : le bien est cédé à un certain prix et la condition principale fixée à l'acquéreur est la continuité de l'activité durant une certaine période. - Le partenariat : l’entreprise fait participer l'acquéreur dans son capital à plus de 50 %. - Le contrat de management : l’opérateur assure la gestion de l'entreprise et y apporte son savoir faire et il dispose d'une part de bénéfice en contrepartie. La RES ou reprise d'entreprise par les salariés : cession aux salariés de l'entreprise. Toutes ces formes de privatisation nous interpellent sur le prix de cession : en effet, à quel prix vendre? Certes, le prix de vente d'une entreprise est difficile à prévoir car il fait l'objet de négociations entre l'acheteur et le vendeur mais nous allons nous intéresser dans ce module à la valeur de l'entreprise et à ses modes de calcul. Evaluer l'entreprise n'est pas une simple affaire car chaque entreprise est une entité unique et les méthodes d'évaluation sont multiples. Il est utile de souligner que nous n'allons pas traiter de l'évaluation dans sa globalité mais nous allons limiter cette étude à l'évaluation d'entreprise, présenter les différentes méthodes d'évaluation actuellement utilisées dans le monde et illustrer le tout par des exercices des cas concrets d'évaluation entreprises algériennes. Peut – on parler d'évaluation d'entreprise sans la notion de valeur? Peut – on parler d'évaluation sans effleurer la notion d'investissement? Chacun de nous fait de l'évaluation lors d'un achat ou lors d'une vente. Lorsque la ménagère fait son marché, elle fait des choix relatifs à la qualité des produits et à leur prix : elle se

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EVALUATION D’ENTREPRISE   Le Gouvernement algérien annonça dernièrement, à fin 2004, la privatisation

de 1 200 entreprises. Cette opération peut se faire de diverses façons qui sont, entre

autres :

- La cession des actifs : le bien est cédé à un certain prix sans aucune condition

préalable

- La cession de l'activité : le bien est cédé à un certain prix et la condition principale

fixée à l'acquéreur est la continuité de l'activité durant une certaine période.

- Le partenariat : l’entreprise fait participer l'acquéreur dans son capital à plus de

50 %.

- Le contrat de management : l’opérateur assure la gestion de l'entreprise et y

apporte son savoir faire et il dispose d'une part de bénéfice en contrepartie.

La RES ou reprise d'entreprise par les salariés : cession aux salariés de l'entreprise.

Toutes ces formes de privatisation nous interpellent sur le prix de cession : en

effet, à quel prix vendre? Certes, le prix de vente d'une entreprise est difficile à

prévoir car il fait l'objet de négociations entre l'acheteur et le vendeur mais nous

allons nous intéresser dans ce module à la valeur de l'entreprise et à ses modes de

calcul.

Evaluer l'entreprise n'est pas une simple affaire car chaque entreprise est une

entité unique et les méthodes d'évaluation sont multiples. Il est utile de souligner

que nous n'allons pas traiter de l'évaluation dans sa globalité mais nous allons

limiter cette étude à l'évaluation d'entreprise, présenter les différentes méthodes

d'évaluation actuellement utilisées dans le monde et illustrer le tout par des

exercices des cas concrets d'évaluation entreprises algériennes.

Peut – on parler d'évaluation d'entreprise sans la notion de valeur? Peut – on

parler d'évaluation sans effleurer la notion d'investissement? Chacun de nous fait de

l'évaluation lors d'un achat ou lors d'une vente. Lorsque la ménagère fait son

marché, elle fait des choix relatifs à la qualité des produits et à leur prix : elle se

2

soucie de payer chaque produit à sa juste valeur. S'il existe une mercuriale affichée,

elle s'y réfère, sinon elle procède par comparaison des rapports qualité/prix offerts

sur le marché. Il en va ainsi lors de chaque échange d'un bien contre un autre bien

ou contre sa contrepartie monétaire.

Comment se fait l'évaluation d'entreprise en Algérie : le processus et les

méthodes utilisées?

Tout investissement dans une entreprise existante, dans des immeubles ou

dans des titres de valeurs mobilières nécessite une évaluation préalable.

L'investissement se fait de diverses façons : l'un place son argent, dans une

banque ou achète des obligations et s'assure ainsi un revenu fixe pendant la période

de placement; l'autre préfère acheter des actions ou investir dans la création ou

l'acquisition d'une entreprise. Ce dernier prend un risque plus ou moins élevé par

rapport au premier parce qu'il fait face à plusieurs incertitudes : est ce que

l'entreprise va faire des bénéfices? Sur quelle période continuera t – elle à réaliser

des bénéfices ? Dans combien de temps le capital investi sera t – il amorti ? Les

réponses à ces questions dépendent de plusieurs facteurs telles que: la nature de

l'investissement (un commerce de gros d'alimentation générale est moins risqué

qu'un hôtel par exemple), du marché, de l'environnement (pays, politique, légal,

commercial, technologique, ...) mais aussi de l'entreprise elle même : le risque

diffère entre une entreprise cotée en Bourse et une entreprise non cotée, par

exemple.

Dans tous les cas de figure, l'investisseur fait tout pour minimiser les risques d'une

part et obtenir une rentabilité au moins égale au taux offert par les banques ou par

les obligations du Trésor, d'autre part. Afin de parvenir à ses fins, l'investisseur

procède à l'évaluation de l'entreprise où il compte engager ses capitaux et essaie de

prévoir ses revenus futurs sur une période de visibilité.

3

L'entreprise, objet de l'évaluation, est une entreprise petite, moyenne ou

grande, de statut juridique divers (société de personnes ou de capitaux), de secteur

d'activité indifférent (services, production, ...). Elle peut être publique ou privée.

L'entreprise, comme tout bien, peut donc faire l'objet d'une transaction

commerciale: achat, vente, partage, ... Ainsi, nous avons besoin de connaître le prix

de la transaction et donc sa valeur de base. La même entreprise peut avoir des

valeurs différentes selon le point de vue du vendeur ou selon le point de vue de

l'acheteur.

L'évaluation se fait par l'acheteur ou l'investisseur :

- Avant d'acquérir un investissement : bâtiment, nouvel équipement, fonds de

commerce, entreprise industrielle et/ou commerciale, valeur mobilière, ...

- Avant d'entrer en partenariat ou en association avec une société qui ouvre son

capital

L'évaluation se fait par le vendeur:

- Avant la vente de l'investissement : bâtiment, équipement, fonds de commerce,

entreprise industrielle et/ou commerciale, valeur mobilière, ...

- Avant d'entrer en partenariat ou en association avec une autre société

L'acheteur et le vendeur, en évaluant l'investissement, ont au moins un objectif

commun : connaître la valeur de l'entreprise qui permette de négocier le prix

d'acquisition pour l'un et le prix de vente pour l'autre.

Le vendeur veut obtenir un prix équivalent à la valeur de son actif net mais aussi

une valeur correspondant à la plus value créée (nom de la société, image de

marque, fonds de commerce, procédés, brevets, compétence des hommes,

clientèle, ...). L'acheteur, quant à lui, s'intéresse certes à la valeur de l'actif net mais

surtout à la plus value future potentielle de cette société (en effet, la valeur d'une

société saine financièrement diffère de la valeur d'une société disposant d'un actif

identique mais qui est en quasi faillite).Les soucis différents de l'acheteur et du

vendeur influent sur le choix de la méthode d'évaluation :

4

- Le vendeur va choisir la méthode évaluant le patrimoine net de la société

auquel il ajoute la valeur de la plus value créée (ou Goodwill).

- L'acheteur va porte son choix sur les méthodes reposant sur l'actualisation

des flux futurs ou des rendements futurs de la société.

Les objectifs des acteurs, acheteurs ou vendeurs, spéculateurs, peuvent

influer sur l'évaluation d'une entreprise. En effet, certains cherchent à se développer

par l'acquisition d'une partie ou de la totalité de l'entreprise, d'autres veulent

connaître la valeur de l'entreprise dans le cadre d'une scission, d'une fusion ou lors

d'une augmentation de capital, ...

1) RESUME SUR LES PREMIERES EVALUATION EN ALGERIE

Lors de leur introduction à la bourse d'Alger (1998-1999), les entreprises

Eriad – Sétif, Saïdal et EI-Aurassi ont fait l'objet d'une évaluation par des cabinets

d'expertise afin de déterminer le prix d'introduction de leurs actions dans le cadre

de l:offre publique de vente à prix fixe. L'analyse de ces évaluations montre que ces

cabinets d'expertise ont suivi des démarches non équivalentes. Il ressort ainsi que

certaines évaluations n'ont pas procédé à une analyse prévisionnelle et ont

insuffisamment traiter le risque d'entreprise. Les difficultés rencontrées dans

l'estimation du taux d'actualisation approprié n'ont pas permis de distinguer

clairement entre valeur totale et valeur des fonds propres de l'entreprise. Pour

montrer tout cela, le présent article débute par un exposé de la méthodologie

standard en matière d'évaluation de l'entreprise, soit la méthode des cash-flows

actualisés et la méthode de la valeur comptable nette corrigée. Les écarts

méthodologiques ainsi soulevés sont intégrés dans un cadre d'analyse plus général

qui est celui des difficultés d'évaluation des entreprises en privatisation dans un

contexte de transition vers l'économie de marché. .

5

La détermination du prix de l'entreprise en privatisation dans un contexte de

transition est une opération délicate en raison des bouleversements économiques

faisant suite au changement de système économique. En effet, dans un

environnement en transformation profonde, il devient difficile d'avoir des

anticipations fiables concernant l'avenir de l'entreprise. De plus, le faible

développement des mécanismes de marché rend problématique l'utilisation

satisfaisante des méthodes standard d'évaluation. Ainsi, en l'absence de normes et

de références relativement stables, l'évaluation de l'entreprise comporte un risque

d'erreur assez élevé dans la mesure où la valeur estimée peut s'écarter fortement de

la valeur «intrinsèque» de l'entreprise.

L'utilisation de la méthode des cash-flows actualisés s'avère délicate dans le

contexte de la transition vers l'économie de marché. Malgré ses difficultés

d'application, cette méthode semble être cependant une référence importante lors

des négociations entre l'acheteur et le vendeur. La nécessité de disposer de

références contraint souvent les parties intervenant dans les privatisations à utiliser

des méthodes approximatives. L'approche générale adoptée par les banques

d'affaires intervenant dans le processus de privatisation dans les pays d'Europe

centrale et orientale repose sur les étapes suivantes:

1. Audit industriel des installations.

2. Audit et retraitement des comptes aux standards internationaux.

3. Evaluation proprement dite.

L'une des principales difficultés de l'évaluation d'une entreprise réside dans

la complexité de la prévision des cash-flows futurs. Cette difficulté est encore plus

grande lorsqu'il s'agit d'une entreprise en privatisation dans un contexte de

transition vers l'économie de marché. Il existe, en effet une période de rupture dans

les séries statistiques des entreprises qui rend faible la visibilité de l'entreprise. De

ce fait, les séries statistiques existantes sont d'un apport limité à la prévision. La

période de rupture dans l'information de l'entreprise a pour origine le

bouleversement introduit dans le fonctionnement macro-économique. La libération

6

des prix et du commerce extérieur peut modifier la position concurrentielle de

l'entreprise de sorte que la performance passée ne peut plus être une référence

fiable pour la prévision de la performance future. Le changement des prix relatifs

ainsi introduit peut modifier la rentabilité du bien produit. C'est le cas par exemple

si l'ancien système de prix maintenait artificiellement bas le prix des inputs utilisés

ou lorsque la planification du commerce extérieur assurait à l'entreprise un marché

interne ou externe suffisant. L'introduction d'une contrainte budgétaire dure peut

également modifier la rentabilité de l'entreprise, si par exemple, le crédit bancaire

n'est plus automatiquement accessible.

Les bouleversements provoqués par la présence de cette période de rupture

est une source importante d'incertitude et peut de ce fait expliquer une partie de la

sous-évaluation des entreprises dans le contexte de transition. Cette incertitude

peut-être amplifiée par l'absence d'une politique économique précise et crédible du

gouvernement. En présence de la faible visibilité de l'entreprise, la subjectivité

prend une part importante dans l'évaluation, ce qui peut remettre en cause sa

fiabilité. Cependant, au fur et à mesure que s'éloigne cette période de rupture, les

résultats financiers deviennent plus pertinents, ce qui rend de moins en moins

problématique l'évaluation de l'entreprise.

Le Business plan représente un élément important de la valeur de l'entreprise. La

prévision des recettes et des coûts lui est intimement liée.

Une des difficultés de l'évaluation dans un contexte de transition est que

l'entreprise en privatisation est généralement dépourvue de stratégie car notamment

étant en situation d'attente de changement de propriétaire et de contrôle. A ce titre,

on peut citer l'exemple des entreprises russes en privatisation dont les dépenses de

recherche/développement ont sensiblement diminué, notamment en raison d'un

défaut de stratégie.

L'évaluateur se trouve dans ce cas dans une situation délicate car n'étant pas

lui-même en mesure d'élaborer la stratégie adéquate.

7

Le risque est un élément essentiel de la valeur de l'entreprise. Dans le

Modèle d'Evaluation Des Actifs Financiers -MEDAF, le risque de l'entreprise j est

mesuré par le coefficient βj, lequel, exprime la covariance existant entre la

rentabilité de l'entreprise et la rentabilité du marché (financier).

Il s'agit d'une mesure financière du risque. En effet, la théorie du portefeuille,

qui est à la base du MEDAF, ne différencie les actifs financiers que par le

rendement financier et le risque financier.

La mesure du risque pays est une des difficultés de l'évaluation de

l'entreprise dans les pays en transition. Il y a lieu dans ce cas d'envisager

l'utilisation d'approches approximatives. Par exemple, le risque – pays peut être

dérivé à partir des coefficients de risque qu'on attribue aux émissions obligataires

ou à partir du marché secondaire de la dette extérieure des pays en développement.

Dans les économies de marché avancées, le marché financier permet

d'établir, même approximativement, des normes qui rendent possible l'évaluation

par utilisation de méthodes comparatives. L'absence ou le faible développement du

marché financier ne permet pas de déterminer de façon objective un prix pour le

risque. De plus, les pays en transition font généralement face à une forte volatilité

des taux d'intérêt, due en partie à des taux d'inflation élevés. Dans un tel contexte, il

ne devient plus aisé de déterminer un taux d'intérêt sans risque. La difficulté de

déterminer le taux d'intérêt sans risque et le prix du risque rend problématique la

détermination du taux d'actualisation, ce qui rend délicat l'utilisation adéquate de la

méthode des cash-flows actualisés.

Depuis le début de la transition, plusieurs pays ont mis en place un marché

boursier : Pologne, République tchèque, Hongrie...etc. Dans la plupart des cas

cependant, ces marchés se développent lentement et connaissent un certain nombre

de limites, telles que: Faible liquidité; pour une part, ce sont des marchés d'initiés;

effet d'éviction de la dette du gouvernement et nombre de transactions relativement

faible. Ces caractéristiques rendent les cours boursiers relativement peu

significatifs.

8

Les parties intervenant dans la privatisation sont-elles incitées à fournir

l'effort nécessaire pour une estimation «correcte» de l'entreprise?

Lorsque l'évaluateur est une administration qui ne paie aucun coût d'erreur,

existe t-il une réelle motivation à une évaluation «correcte»? Peut-on considérer

l'évaluation faite par un expert indépendant comme une sorte d'assurance relative?

Dans le cadre des introductions en bourse dans les pays avancés à économie

de marché, Michael y R et Wayne H S (1995) ont montré que les introductions en

bourse en association avec les prestigieux cabinets d'audit sont les moins risquées.

Ceci constitue le résultat d'une sélection de la part de ces prestigieux cabinets dont

le choix ne porte que sur les entreprises les moins risquées et ce, à l'effet de

protéger leur réputation (la valeur de leur signature). En conséquence, pour signaler

au marché leur qualité, les entreprises de bonne qualité ont une incitation à payer

des frais d'audit et d'évaluation plus élevés.

En Hongrie, une disposition d'une loi de 1991 a entraîné des changements

dans le comportement des parties concernées. Selon cette loi, les autorités locales

ont une participation dans certaines entreprises publiques dont le taux dépend de la

valeur des terrains appartenant à ces entreprises. De ce fait, les autorités locales

sont devenues intéressées par une évaluation réelle ou même par une surévaluation

des terrains. Cette disposition de la loi a donc créé une dynamique qui incite

certaines parties à évaluer «correctement» les actifs en privatisation.

La généralisation de cette méthode peut amener toutes les parties à

rechercher la «véritable» valeur de l'entreprise. Il suffirait par exemple, que la

participation de chaque actionnaire dépende de la valeur de sa contribution

(Autorités locales: terrains; travailleurs et managers: valeur de l'apport en industrie;

etc.). De cette façon, sera introduit un processus de négociation entre les parties

concernées dans lequel chaque partie sera intéressée à maximiser la valeur de sa

participation.

9

L'évaluation Des Entreprises Introduites A La Bourse D'Alger

Depuis la promulgation en Algérie des textes législatifs relatifs à la

privatisation des entreprises publiques, trois principales actions de privatisation

sont à relever: cession aux salariés des actifs des entreprises publiques locales

dissoutes; tentative non concluante de cession de 84 unités des secteurs industriel,

touristique et commercial; introduction en bourse des entreprises Eriad-Sétif, Saïdal

et EI-Aurassi. Il faut également signaler les tentatives de cession en 1995 de cinq

hôtels, dont quatre en phase de réalisation. « Malgré la simplicité de ces opérations,

elles se sont soldées par un échec puisque aucun des hôtels n'a été cédé au terme de

la procédure, faute d'acquéreurs ». Il faut également relever que «58 pharmacies ont

été cédées aux professionnels (dont 4 aux salariés) pour un montant de 440.360

millions de DA ».1

Dans le cadre de l'ordonnance n° 95-25 du 25 septembre 1995 relative à la

gestion des capitaux marchands de l'Etat, trois entreprises publiques ont été

admises à la bourse d'Alger. Ces ouvertures du capital par appel à l'épargne

publique sont qualifiées de privatisation partielle 2 Le tableau ci après décrit

quelques caractéristiques importantes de ces admissions en bourse.

1  Ministère de lʹIndustrie et de la Restructuration. 2 et 3 mars 1999. P 37. 

 2  La qualification de privatisation partielle donnée à ces introductions en bourse peut être contestable 

dans la mesure où les entreprises concernées demeure toujours sous le contrôle de lʹEtat.

10

Principales Caractéristiques De Lʹintroduction A La Bourse DʹAlger Des 

Entreprises Eriad‐Setif, Saïdal Et El Aurassi. 

 

  Eriad‐Sétif  Saïdal  El Aurassi 

Période de souscription  02/11‐15/12/98  15/0215/03/99  15/06‐15/07/99  

Nombre dʹactions mis en vente    1 000 000  2 000 000  1 200 000  

Nombre total dʹactions  4 000 000*  10000000  6 000 000  

Prix dʹémission (DA)  2 300  800  400  

Valeur nominale de lʹaction (DA)    1 000  250  250 

Bénéfice par action‐BPA (DA)    259,63 (1997)**  39,70 (1997)  36,18 (1998) 

Price Earning Ratio‐PER‐dʹintroduction  8,86 **  20,15  11,05  

Price Book Ratio‐PBR‐ dʹintroduction  2,3  3,2  1,6 

 

Tableau établi à partir dʹinformations de la COSOB et de la SGBV. 

 *   : 5 000000 après lʹOPV, celle‐ci étant avec augmentation du capital. 

 ** : Calculé sur la base de 4000000 dʹactions. 

 La détermination du prix de l'action a donné lieu à une évaluation des entreprises

concernées par des cabinets d'expertise. Mais,'comme nous le ferons ressortir ci-

dessous, la méthodologie adoptée n'a pas toujours été conforme aux normes

admises en la matière.1

 

 

 

 

      1  Les  rapports  dʹévaluation  (extraits)  des  cabinets  dʹexpertise  constituent  la  source  des  données chiffrées  (comptables  et  autres) utilisées par  la  suite, notamment pour  faire  ressortir  les  écarts par rapport à la méthodologie généralement admise en la matière. 

 

11

- L'évaluation de Saïdal.

Comme il ressort du tableau ci avant, le groupe Saïdal a utilisé un PER

d'introduction de 20,15, nettement plus élevé que celui des deux autres entreprises.

Cette caractéristique est expliquée par Boukrami (1999) «par la densité

technologique» de ce groupe.

Pour le groupe Saïdal, le cabinet d'expertise en charge de son évaluation a retenu la

méthode des cash-flows actualisés. Le taux d'actualisation a été estimé à 18,74%. Il

s'agit d'un coût moyen pondéré du capital.

Le coût (rémunération) des fonds propres de 19% a été déterminé comme suit par

le cabinet d'expertise:

Taux d'intérêt sans risque, hors inflation: 6% Prime de risque moyenne - marchés occidentaux: 5% Prime de risque/pays : 4% Prime spécifique période de retournement: 2% Etroitesse du marché: 2%

L'une des principales observations concernant la détermination du coût des fonds

propres concerne la prise en compte d'un taux d'intérêt sans risque hors inflation.

On peut effectivement procéder à l'évaluation de l'entreprise sans tenir compte de

l'inflation, c'est à dire à prix constants, mais si les trois conditions suivantes sont

simultanément satisfaites:

Le prix des marchandises produites augmente à un taux

d'augmentation égal au taux d'inflation;

Le prix des produits achetés (matières et fournitures consommées et

services) augmente à un taux d'augmentation égal au taux d'inflation;

L'entreprise procède annuellement à une réévaluation de la valeur au

bilan de l'investissement à un taux de réévaluation égal au taux

d'inflation.

12

19% ‐ (6% + 2%) 15 % ‐ 6% 

Sous ces trois conditions, l'évaluation de l'entreprise peut être effectuée

indifféremment avec des prix courants ou avec des prix constants. En l'absence d'au

moins l'une de ces conditions, l'évaluation de l'entreprise doit s'effectuer sur la base

de prix courants. Dans ce cas, apparaît la difficulté de la nécessité de la prévision

du taux d'inflation futur.

La prime de risque du marché algérien est estimée à 9% = 5% + 4%.

Remarquons que la prime de risque/pays pourrait être différenciée selon que

l'investisseur est résident ou non résident. On aurait dans ce cas deux prix de

l'action, ce qui pourrait être problématique.

En retenant une prime de risque spécifique de 2%, le cabinet d'expertise a

implicitement considéré que le groupe Saïdal a un coefficient bêta (β) égal à

1,22. En effet, la rémunération des fonds propres peut être réécrite de la manière

suivante:

ke = taux d'intérêt sans risque hors inflation + Prime de risque de marchés

occidentaux + prime de risque/pays + prime de risque spécifique + prime de risque

de liquidité.

ke =6% + 5% + 4% + 2% + 2% = 6% + (15% - 6%) β + 2% = 19%

Ceci donne une valeur de bêta (β) égal à :

A titre comparatif, nous pouvons citer les valeurs suivantes des bêtas (β) du secteur

pharmaceutique des pays occidentaux:

Industrie pharmaceutique aux Etats-Unis: 1,14.

Glaxo (G.B) : 1,18.

L'évaluation aboutit à une valeur des fonds propres de 8.613,2 millions de

DA et ce, après déduction de la dette de 325,8 millions de DA. Le nombre total

d'actions étant de 10.000.000, la valeur (arrondie) de l'action a été estimée à 850

DA. Le groupe Saïdal a finalement retenu un prix par action de 800 DA pour

l'opération de l'offre publique de vente (OPV) à prix fixe.

13

Bénéfice (après distribution) de lʹexercice 1997

             Taux d’escompte                                                   0,08 

  827.000.00

- L'évaluation de Eriad-Sétif.

Pour la firme Eriad-Sétif, le cabinet d'expertise en charge de son évaluation a

considéré que la valeur V de celle-ci est déterminée sur la base de trois approches,

selon la combinaison linéaire suivante: V = 0,6 (Valeur patrimoniale) + 0,3 (Valeur

basée sur la capitalisation du résultat net 1997 après déduction) + 0,1 (Valeur basée

sur la capitalisation des résultats futurs).

La valeur patrimoniale (première approche) de l'entreprise est égale à l'actif

net réévalué soit une somme de 8.286 millions de DA. Le nombre d'actions du

groupe Eriad-Sétif étant de 4.000.000, la valeur de l'action, selon la première

approche, est donc estimée à 2.071 DA (arrondie).

La valeur basée sur la capitalisation du résultat net après distribution de

l'exercice 1997 (deuxième approche) est déterminée selon l'équation suivante:

 

                                                                                    =                          =   10.3 3 7,5 millions de DA 

La valeur de l'action selon cette deuxième approche est estimée à 2.584,38 DA,

arrondie à 2.580 DA.

Quant à la valeur basée sur la capitalisation des résultats futurs (troisième

approche), le cabinet d'expertise a adopté la démarche suivante:

- Sur la base du résultat des années 1992 à 1997 et par ajustement linéaire,

prévision du résultat des trois années suivantes (1998, 1999 et 2000). Les résultats

prévisionnels (après distribution) obtenus sont:

  1998 : 953 millions de DA. 

  1999: 1.098 millions de DA. 

  2000 : 1.243 millions de DA. 

Le taux de croissance annuel moyen est donc de 14,55%. 

14

Bénéfice futur moyen après distribution

Taux d’escompte

1.098.000.00 

0,08

‐  Détermination  du  résultat  moyen  de  ces  trois  années,  soit  1.098 

millions de DA. 

‐ Estimation de la valeur de lʹentreprise sur la base de lʹactualisation au 

taux dʹescompte de 8% de ce bénéfice futur moyen après distribution, soit: 

 

                                                                                 =                             = 13.725 millions de DA 

 

La valeur de l'action ainsi estimée selon cette troisième démarche est de

3.431,25 DA, arrondie à 3.430 DA.

Dans les deuxième et troisième approches, le cabinet d'expertise ne

considère que les bénéfices après distribution laissant ainsi supposer que

l'investissement It est supérieur à la dotation aux amortissements At comme cela

ressort de l'équation (4). La combinaison linéaire de ces trois estimations de la

valeur de l'action suivant les coefficients sus indiqués donne une valeur de l'action

Eriad-Sétif égale à : (2.071 * 0,6) + (2.580 * 0,3) + (3.430 * 0,1) =

2.359,6 DA arrondie à 2.350 DA.

Lors de sa séance du 22 septembre 1998, l'assemblée générale extraordinaire

de l'entreprise Eriad-Sétif a finalement retenu un prix de l'action égal à 2.300 DA,

ce qui donne une valeur estimée des fonds propres de l'entreprise de 9.200

millions de DA.

Plusieurs observations sont à formuler à l'égard de cette évaluation. Les

coefficients de 0,6 - 0,3 et 0,1 utilisés pour l'estimation de la valeur des fonds

propres sont tout à fait arbitraires et n'ont donné lieu à aucune justification. En fait,

l'existence d'une combinaison linéaire de ce type est souvent le reflet de

l'incertitude quant à la méthodologie à retenir.

En faisant le rapport entre le bénéfice de l'année 1997 ou le bénéfice moyen

et le taux d'actualisation, les deuxième et troisième approches considèrent

15

implicitement que le bénéfice de l'exercice 1997 ou le bénéfice moyen sera, dans le

futur, constant et perpétuel. L’hypothèse implicite à ces deu approches est donc que

le fonctionnement futur de l'entreprise Eriad-Sétif sera identique à son

fonctionnement passé.

Le taux d'actualisation de 8% retenu par le cabinet d'expertise ne peut refléter le

niveau du risque de l'entreprise. Il ne correspond ni au coût des fonds propres ke ni

au coût du capital k ou k’ de l'entreprise.

Ainsi, la détermination des valeurs de 10.337,5 millions DA (deuxième approche)

et de 13.725 millions DA (troisième approche) n'a obéit à aucune des trois

méthodes précédemment exposées. Il est par conséquent impossible de savoir si ces

valeurs sont des valeurs totales de l'entreprise (auquel cas, il faudrait déduire le

montant de la dette pour obtenir la valeur des fonds propres) ou la valeur des fonds

propres. Le choix d'un taux d'actualisation aussi faible a eu certainement pour

conséquence la surévaluation de la valeur de l'action Eriad-Sétif.

- L'évaluation de l'hôtel EI-Aurassi.

Pour l'hôtel El-Aurassi, le cabinet d'expertise en charge de son évaluation a

considéré que la valeur de cet hôtel est une combinaison entre la valeur de

rendement VR et la valeur patrimoniale Vp. La formule retenue pour la

détermination de la valeur E de l'hôtel est: E = ( ¼ )VP + ( ¾ ) VR . Les coefficients

¼ et ¾ sont justifiés par le cabinet d'expertise par le fait que la cession d'actions

envisagée est une ouverture minoritaire puisque n'est concerné par cette opération

que 20% du capital. Pour une cession de la majorité du capital, le cabinet

d'expertise aurait retenu des coefficients égaux pour Vp et VR, ce qui donne dans ce

cas E = ( ½ ) Vp + ( ½ ) VR .

16

Ces divers coefficients sont ceux recommandés par l'administration fiscale

française, mais pour ses objectifs propres qui n'ont aucune vocation d'universalité.1

La valeur patrimoniale, soit la Valeur Comptable Nette Corrigée est estimée

sur la base du bilan arrêté au 30-11-1997 et s'élève à 6.652.369.000 DA.2 La valeur

de rendement VR a été estimée par le cabinet d'expertise à 1.980.824.000 DA et a

été déterminée comme suit:

VR = Bénéfice net 1997 x coefficient de capitalisation VR = 183.240.000 x 10,81 = 1.980.824.000 DA Le coefficient de capitalisation de 10,81 est égal à 1/9,25%. Le taux d'actualisation

ainsi retenu est de 9,25%. De plus, le cabinet d'expertise semble avoir adopté

l'hypothèse implicite selon laquelle It = At, puisque le cash-flow est assimilé au

bénéfice (voir équation (4)). Ces deux évaluations laissent apparaître un badwill

égal à: Vp - VR = 6.652.369.000 -- 1.980.824.000 = 4.671.545.000 DA.

Il s'agit d'un badwill important qui, selon le cabinet d'expertise, est dû

principalement à deux éléments: « La sous – utilisation des capacités nominales des

moyens d'exploitation disponibles et l'insuffisance de rentabilité par rapport à

l'importance de la valeur patrimoniale et à la rémunération des placements

financiers offerts par le marché».

 

 

  1 voir Pène D (1993), tome 2, p 134 et 135.     2 Comme le souligne le rapport d'évaluation, cette valeur comptable nette corrigée «ne tient pas compte de la créance de 2.157.058.000 DA réclamée par les domaines publics pour le transfert de la propriété de l'immeuble abritant présentement l'hôtel ». De même, la valeur patrimoniale de 6.652.369.000 DA représente pour le cabinet d'expertise «l'hypothèse forte» de l'évaluation. «L'hypothèse faible» correspond à une valeur patrimoniale de 5.648.759.000 DA. Cette dernière est égale à la valeur patrimoniale de l'hypothèse forte, soit 6.652.369.000 DA, diminuée du badwill d'un montant de 1.003.610.000 DA. Le badwill est à son tour, déterminée selon la méthode dite des praticiens. il est égal à ½ (3.988.198.0oo - 1.980.970.000). Le montant de 3.988.198.000 DA correspond à la valeur patrimoniale de l'hôtel diminuée des éléments hors exploitation (terrain sans lien direct avec l'exploitation et placement financier à moyen et long terme en dinars et en devises). L'hypothèse faible débouche finalement sur une estimation étrange de la valeur patrimoniale puisque cette dernière devient égale à ½ (3.988.198.oo0) + (2.644.171.000) + ½ (1.980.970.000) = ½ (valeur patrimoniale hors exploitation) + (Valeur des éléments hors exploitation) + ½ (valeur de rendement).

17

L'analyse de l'estimation de la valeur de rendement de l'hôtel EI-Al1rassi par

le cabinet d'expertise laisse cependant apparaître un certain nombre d'observations

assez semblables à celles formulées au titre de l'évaluation de l'entreprise Eriad-

Sétif L'estimation de la valeur de rendement comme étant le rapport entre le

bénéfice de l'année 1997 et le taux d'actualisation de 9,25% considère

implicitement que le fonctionnement futur de l'hôtel El Aurassi est identique à son

fonctionnement passé.

Le taux d'actualisation de 9,25% retenu par le cabinet d'expertise ne reflète

pas le niveau de risque de l'entreprise. Au même titre que pour l'entreprise Eriad-

Sétif, la détermination de la valeur de rendement de 1.980.824.000 DA n'a obéit à

aucune des trois méthodes exposées à la sous – section 1.1.1, car le taux

d'actualisation retenu de 9,25% ne correspond ni au coût des fonds propres ke ni au

coût du capital k ou k' de l'entreprise. En conséquence, il est impossible de savoir si

cette valeur est la valeur totale de l'entreprise ou la valeur des fonds propres.

L'évaluation de l'hôtel EI-Aurassi montre que celui-ci se trouve dans une

situation particulière où sa valeur de rendement est (nettement) inférieure à sa

valeur patrimoniale. La continuité de son activité génère donc un badwill important

de l'ordre de 4,67 milliards de DA. Sachant que V = Max {VR'Vp} et que Vp > VR,

la valeur de l'hôtel El-Aurasssi est Vp = 6.652.369.000 DA. Le nombre total

d'actions de l'hôtel étant de 6.000.000, la valeur de l'action EI-Aurassi serait de

1.108,73 DA au lieu de 400 DA. Les écarts méthodologiques relevés ont eu donc

pour conséquence la sous-évaluation de l'action EI-Aurassi.

Sachant qu'une situation où Vp > VR ne peut durer indéfiniment, deux

alternatives sont envisageables. L'une est la liquidation de l'hôtel. L'autre est sa

restructuration (éventuellement par sa privatisation totale) à l'effet d'améliorer sa

gestion et d'obtenir VR > Vp. Cette seconde alternative est, nous semble t-il, la plus

probable, notamment étant donné l'important potentiel de développement futur de

l'hôtel. Dans les deux cas, les investisseurs ayant acquis l'action EI-Aurassi

18

devraient en bénéficier sous réserve cependant que la valeur patrimoniale ait été

convenablement évaluée et soit d'un montant supérieur à 2,4 milliards de DA.

Les écarts méthodologiques relevés ont-ils un effet sur le cours des actions?

Au regard de la note de la SGBV sur l'activité de la bourse d'Alger, il semble que

non puisque le cours de ces trois titres se stabilise autour du prix d'introduction.1 Ce

comportement des cours pose en fait la question du degré d'efficience de la bourse

d'Alger. Cette question est d'autant plus pertinente que durant les sept premiers

mois de fonctionnement de la bourse, les cours sont restés relativement stables et

ce, malgré l'existence d'une forte pression à la baisse des cours puisque l'offre des

titres est nettement plus forte que la demande, comme il ressort du tableau suivant :

Lʹactivité de la bourse dʹAlger de septembre 1999 à mars 2000 (moyenne 

mensuelle). 

  Eriad‐Sétif  Saïdal  EI‐Aurassi 

Quantité échangée  5 155  7785  7206 

Valeur échangée (DA)  11 950 425  6 252 208  2 890 725 

Quantité offerte  14 304  46 556  11 340 

Quantité demandée  5672  10 077  7207 

Offre/Demande  2,52  4,62  1,57 

Source: SGBV. 

 

A titre comparatif, il ressort que les évaluations effectuées pour Eriad-Sétif

et l'hôtel EI-Aurassi font ressortir un certain nombre d'écarts méthodologiques.

Quoique présents, les écarts méthodologiques apparus lors de l'évaluation de Saïdal

semblent être moins importants.

 

1     Voir note sur lʹactivité de la bourse dʹAlger (septembre 1999 à [m 2000). SGBV. 

19

Ces trois exemples se rapportent aux premières entreprises introduites à la

bourse d'Alger et montrent que les risques d'erreur dans l'évaluation des entreprises

en privatisation peuvent être importants. Dans ces cas d'espèce, les difficultés

d'évaluation de l'entreprise sont dues à une multitude de raisons, notamment: rareté

du personnel qualifié, absence de normes de marché, concernant la valeur de

l'entreprise, nouveauté des opérations boursières dans la culture populaire

algérienne.

Le coût social associé aux difficultés d'évaluation des entreprises en

privatisation peut être conséquent lorsque le contrôle de l'entreprise est transféré à

un repreneur stratégique. Aussi y a t-il lieu dans ce cas de prendre les mesures

nécessaires à l'effet de réduire ce coût.

La privatisation partielle (avec transfert du contrôle), dont l'une des

justifications possibles est l'existence d'un écart important entre l'épargne

disponible et la valeur des entreprises en privatisation, permet de réduire le coût de

la sous-évaluation. En effet, la partie non initialement privatisée devra faire l'objet

d'une évaluation à une date ultérieure, date à laquelle devraient être plus tempérées

les difficultés décrites à la deuxième section.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

20

Bt + At - It ke

ke Bt + At + kd D(1-τ) - It kd D(1-τ)

ke

kd D(1-τ) ke

k ke

kd D(1-τ) ke

k ke

ke Bt + At + kd D(1-τ) - It k

ke

ANNEXE 

 

La valeur des fonds propres est donnée par l'équation (3) suivante:

E = ∑=

T

t 1( Bt + At – It ) ( 1 + ke ) –t + ( VRT – D) ( 1 + ke ) –T

La valeur de revente pouvant être à son tour estimée selon l'équation (3) avec

reconduction ou renouvellement de la dette D, nous avons:

VRT =  ∑+=

T

Tt 1 (Bt +At ‐It )(1+ke)t + (VRTʹ –D)( 1+ke)‐Tʹ 

VRTʹ,  est également estimée selon la même démarche, de sorte que la valeur des

fonds propres est la valeur actuelle de flux perpétuels, soit:

E= ∑∞

=1t (Bt +At ‐It)(1+ke)‐t 

En adoptant l'hypothèse simplificatrice selon laquelle Bt, At et It sont constants, on

obtient l'équation (4) :

E=  

 

Pour déterminer l'équation (5), réécrivons comme suit l'équation (4) :

E=                                         ‐   

 

                      =           (E + D) ‐ E  

De même, sur la base de l'équation (6), nous avons:

                =           (E + D) – E 

 

Il s'ensuit que:

E=                                           ‐          (E + D) 

(3) 

(4) 

21

Bt + At + kd D(1-τ) -

E + D Bt + At + kd D(1-τ) - It

E + D ke E + kd (1-τ)D

E + D Bt + At + kd D - It

E + D ke E + kd D

k’ Bt + At + kd D - It

k

En déduisant E de par et d'autre de cette équation et en simplifiant par ke, nous

obtenons l'équation suivante qui n'est autre que l'équation (5) :

 

E= ‐D +     

 

Pour l'obtention de l'équation (7), écrivons k à partir de l'équation (5) :

k=                                         =  

 

Il s'ensuit que:

                                 =                         = k’ 

Et finalement:

E= ‐ D +  

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

(5) 

(7)

22

METHODOLOGIE  D’ EVALUATION DʹENTREPRISE 

 

"L'entreprise est un ensemble de facteurs de production réunis sous l'autorité

d'un individu (l'entrepreneur) ou d'un groupe, afin de dégager un revenu monétaire

par l'élaboration de biens et de services".1

Ainsi, l'objectif essentiel d'une entreprise est de dégager des bénéfices

nécessaires pour : la rémunération des propriétaires (Etat, actionnaires publics ou

privés, particuliers, ...), la rémunération de l'Etat (à travers l'impôt) et les

collectivités locales (à travers les taxes), la rémunération de son personnel et le

développement de l'entreprise elle même (une part des bénéfices n'est pas

distribuée et est destinée à l'augmentation de l'Actif net).

L'entreprise est vue comme une entité statique à travers son patrimoine

corporel constitué de ses biens matériels, ses créances et ses dettes mais elle est une

entité dynamique et vivante lorsqu'elle est vue à travers le génie des hommes qui la

composent, son organisation, ses systèmes de gestion, son marché, ses produits,

l'environnement dans lequel elle évolue, ... Cette dynamique est créatrice de valeur

passible d'être calculée.

Ainsi, évaluer une entreprise est une opération complexe car il s'agit de

déterminer la valeur d'une entité changeante, en devenir et qui engendre elle même

de la valeur.

Dans cette partie, nous présentons la démarche de l'évaluation d'entreprise et

les différentes méthodes connues et utilisées dans le monde.

 

 

 

 

1   Alain Cotta dans Dictionnaire des Sciences économiques cité par Jacques Bravard dans lʹévaluation 

des entreprises 

23

PROCESSUS DE LʹEVALUATION DʹENTREPRISE 

 

Il suffit du dernier bilan d'une entreprise pour pouvoir entamer une

évaluation de son patrimoine. Cette méthode est décrite dans le chapitre Approche

patrimoniale. Mais la valeur d'une entreprise, faut – il le répéter, n'est pas

seulement la valeur de son patrimoine, c'est aussi la valeur de sa créativité, du génie

de ses hommes, de sa clientèle, de son image de marque, ... de sa capacité à

répondre aux changements et à s'adapter à l'environnement. Aussi, toutes les

méthodes, autres que celles utilisant le patrimoine, se basent sur la connaissance de

l'entreprise et de son environnement et ces méthodes se déroulent suivant un

Processus décrit ci-dessous et qui comprend trois étapes:

• le diagnostic

• le business plan

• l'évaluation proprement dite, 1. Diagnostic de l'entreprise

Le diagnostic est une photographie de l'existant mais il permet aussi de

connaître le passé et de projeter l'avenir de l'entreprise. Il se base sur le recueil de

documents (comptables et financiers, rapports d'activité, statuts, inventaires

physiques, ...), sur les interviews de responsables et une visite des sites de

l'entreprise. Un rapport de diagnostic est établi et il se termine par une Analyse

SWOT (forces, faiblesses, opportunités et menaces) et des recommandations.

«L'analyse adoptera le plan des cinq M : market, machines, materials, men,

money ».1 . Ainsi le diagnostic permet d'apporter des éclaircissements sur la

position de l'entreprise sur le marché, sur les capacités et l'état de son outil de

production, sur les ressources telles que les hommes, les matières et les finances.

 

1     Jacques Bravard dans Lʹévaluation des entreprises 

24

Le diagnostic d'entreprise, objet de l'évaluation concerne:

- l'historique de l'entreprise, son identité, ses statuts, le nom commercial, sa

culture, sa mission, ...

- l'étude de l'environnement : situation géographique, population, revenus, son

adresse (en ville ou ville la plus proche), les accès (rail, routes, aéroport, port), ...

- le patrimoine de l'entreprise : terrains, bâtiments, ... description, actes de

propriété, ... les infrastructures, les matériels et outillages : état général, vétusté,

obsolescence, ...

- le diagnostic commercial : les produits, les clients, les chiffres d'affaires, les

prix, la qualité, le marketing, le marché, les concurrents, la position de l'entreprise

dans son secteur d'activité...

- le diagnostic industriel : les processus de production, les procédés, la

recherche et l'innovation, la technologie, les capacités installées, les TUC (taux

d'utilisation des capacités), la qualité, la maintenance et l'état général des

équipements, la vétusté et l'obsolescence, les méthodes de travail et de contrôle, les

stocks et les approvisionnements, ...

- le diagnostic de l'organisation : organisation, procédures, système,

d’information,

- le diagnostic des ressources humaines : effectifs, qualification, formation, âge,

ancienneté, climat social, rémunérations, ...

- le diagnostic financier et comptable sur au moins les trois dernières années'

analyse de l'exploitation (l'entreprise dégage t – elle un profit durable), analyse du

bilan retraité et de la situation financière, situation de l'entreprise dans son secteur

d'activité.

Le diagnostic se termine par une liste des points forts et des points faibles de

l'entreprise et une présentation des opportunités à saisir et des menaces à éviter ou

dont il faut tenir compte.

25

2. Le Business Plan

Ce document prévisionnel est élaboré à partir des éléments du diagnostic sur

la base des fondements stratégiques de l'entreprise.

Le Diagnostic nous permet de connaître la situation passée et présente de

l'entreprise et ses conclusions vont servir de base de données pour l'élaboration du

plan prévisionnel appelé communément Business Plan.

Nous précisons qu'il ne s'agit pas d'un plan de développement même s'il y a

des investissements à réaliser durant la période de projection (ou période de

visibilité). A l'issue du diagnostic, nous pouvons dire si l'entreprise à évaluer est

pérenne ou au moins viable dans le moyen terme ou si l'entreprise est en déclin et

irrécupérable. Ainsi, à l'une ou l'autre de ces deux conclusions peut correspondre

l'une ou l'autre méthode parmi les méthodes d'évaluation. Le diagnostic nous

permet de construire des scénarios futurs, par exemple : pas d'investissements

(hypothèse1), investissements prévus (hypothèse2). Les différents scénarios. Leurs

plans d'actions et les plans de financement respectifs sont décrits dans le Business

Plan.

Le Business Plan est l'étude technico-économique réalisée avant toute

création d'entreprise. Il est élaboré aussi dans le cadre du développement de

l'entreprise, dans des cas de filialisation et il représente le Plan stratégique de

l'entreprise, en général. Le Business Plan est utilisé comme base de données

nécessaire à la détermination de la valeur de l'entreprise, objet d'une évaluation.

"Le Business Plan donne les indications sur les investissements

(renouvellement), la capacité bénéficiaire (résultats futurs) et le choix des taux

d'actualisation ou de capitalisation (ces taux prennent en compte le risque

spécifique de l'entreprise)" 1

1 Claude Maire dans Construire et utiliser un plan de développement. 

26

Après la phase diagnostic, les caractéristiques de l'entreprise sont

déterminées et cela peut être:

1- une entreprise dont la situation financière est mauvaise et dont

l'exploitation est viable (entreprise rentable et pérenne) : élaborer un Business Plan

en prévoyant un assainissement financier

2- une entreprise dont la situation financière est mauvaise et dont

l'exploitation n'est pas viable : valoriser sur la base de la valeur de liquidation et un

Business Plan n'est pas nécessaire.

3- une entreprise dont la situation financière est bonne et dont l'exploitation

est viable (entreprise rentable et pérenne) : élaborer un Business Plan.

4) une entreprise dont la situation financière est bonne et dont l'exploitation

n'est pas viable : élaborer un Business Plan avec un Plan d'actions pré requises.

Les étapes de construction d'un Business Plan sont:

- Choix et présentation de stratégies : définir le nombre d'hypothèses à

explorer suivant la variation des CA (chiffre d'affaires) et/ou suivant la variation

des charges. Un pourcentage de croissance du CA est dévolu à chaque hypothèse et

les charges sont plus ou moins prévues à la réduction progressive jusqu'à l'atteinte

d'un niveau égal à celui des concurrents ou d'une norme définie à priori.

- définir les moyens nécessaires pour chaque scénario et les valoriser. Cela se

traduit par un Plan d'actions élaboré pour chacune des hypothèses du Business Plan.

Il consiste en un Budget des ventes par produit et en un plan de soutien qui

permette la réalisation du Budget des ventes.

Le plan d'actions peut s'étaler sur une année et plus et il a trait :

• aux actions marketing

• aux investissements : acquisitions, rénovations, cessions

• à la technologie

• aux activités : abandon, développement, statu quo

• au personnel : plan social, recrutement, formation, ...

27

• à l'organisation, aux procédures et aux systèmes de gestion,… Toutes les actions sont valorisées et programmées. Ainsi, le Business Plan se

termine par des tableaux financiers prévisionnels : investissements, comptes de

résultats, trésorerie prévisionnelle, tableaux de financement, bilans prévisionnels.

3. Evaluation de l'entreprise

L'évaluation du patrimoine peut se faire juste après le Diagnostic mais

l'utilisation des autres méthodes d'évaluation nécessite les données du Business

Plan.

La phase évaluation proprement dite consiste en :

- L'évaluation du patrimoine suivant la méthode de l'Actif Net Corrigé

décrite dans le chapitre intitulé Approche patrimoniale.

- Le choix d'une ou de deux méthodes d'évaluation (exemple : méthode du

goodwill et méthode des DCF) et calcul des valeurs de l'entreprise selon ces deux

méthodes (les données nécessaires au calcul sont présentées dans le Business Plan).

Il est à rappeler que les calculs se font pour chaque hypothèse du Business Plan.

‐ La présentation du tableau d'évaluation

Méthodes  Hypothèse 1  Hypothèse 2 

ANC  Dinars  Dinars 

AnC + Goodwill  Dinars Dinars

DCF actualisés   Dinars Dinars

La lecture de ce tableau peut donner le prix minimum à négocier pour le vendeur et

le prix maximum à payer pour l'acheteur.

 

 

 

 

28

METHODES DʹEVALUATION 

L'évaluation d'entreprise consiste en l'estimation de sa .valeur ou de son prix

potentiel. L'évaluation sert de base à la prise de décision sur une prise de

participation, l'achat ou la vente d'une partie ou de la totalité de l'entreprise.

Il existe plusieurs méthodes d'évaluation mais elles peuvent être assemblées

dans 4 groupes principaux:

- les méthodes basées sur le patrimoine

- les méthodes basées sur les rendements

- les méthodes combinant patrimoine et rendements

- les autres méthodes : méthodes des multiples, approche par le marché,...

A. APPROCHE PATRIMONIALE

Cette méthode consiste à estimer à leur juste valeur tous les éléments

identifiables d'actif et à soustraire le passif exigible. Dans le cadre de cette

approche, l'entreprise est évaluée à travers les éléments portés sur son bilan

comptable. Comme les montants du bilan ont des valeurs historiques, l'évaluateur

s'est ingénié à corriger ces montants afin de les rapprocher au mieux de leur valeur

réelle.

L'évaluation du patrimoine est basée sur certains principes:

- s'assurer de la réalité des éléments du patrimoine en confrontant les

inventaires physiques des investissements et des stocks aux inventaires comptables:

procéder à tous les ajustements nécessaires.

- Faire une distinction entre les actifs nécessaires à l'exploitation et les actifs

hors exploitation (que l'on peut céder sans influer sur la continuité de l'affaire).

- Vérifier l'état général des immeubles, des .équipements et des matériels

(vétusté, état, qualité de l'entretien, obsolescence, ...)

29

- Apprécier les possibilités de transformation ou de conversion de l'usine ou

de la technologie (implantation au centre ville, possibilité d'extension, ou autre...).

Ces principes peuvent être déterminés à travers une opération d'audit des comptes

du dernier bilan de l'entreprise à évaluer et d'une visite des sites: recueil des plans

(terrains, bâti, non bâti), actes de propriété, observation de l'état général de tous les

éléments figurant sur l'inventaire physique.

Les corrections et les ajustements à apporter aux différents éléments du Bilan

comptable concernent les éléments de l'Actif et du Passif.

1. Eléments de l'Actif

1.1. Immobilisations incorporelles

Frais d'établissement : ce sont des non valeurs et ne sont pas pris en compte

dans l'évaluation.

Les éléments tels que le fonds de commerce, la marque, le brevet, ... ne sont

pas pris en compte dans le cas où leur valeur est incorporée dans le calcul du

Goodwill. Cette remarque est vraie pour les frais de recherche et de

développement.

1.2. Immobilisations corporelles

La valorisation de ces immobilisations peut se faire suivant:

- la valeur vénale 011 de marché : valeur de vente du bien déterminé selon la

loi de l'offre et de la demande

- la valeur de remplacement :prix de remplacement d'un bien ancien par un

bien neuf offrant la même utilité dans les mêmes conditions, d'utilisation et capable

des mêmes performances de qualité et de quantité. La valorisation du bien ancien

est égale au prix du neuf diminué d'abattements relatifs à : l'état général, la vétusté

et l'obsolescence.

- la valeur d'utilité : prix du bien établi en fonction du rendement attendu.

30

- la valeur historique : il s'agit de la valeur nette comptable VNC (coût

d'acquisition moins les amortissements).

- la valeur de liquidation : elle est déterminée par le produit de la cession des

biens de la société duquel on soustrait les règlements des créanciers.

- Terrains de culture ou agricole : évaluation par l'approche comparative, par

la méthode des rendements ou par l'ajustement d'une valeur antérieure.

- Terrains à bâtir : évalués sur la base de leur surface et du prix du mètre

carré. Ce dernier dépend de la localisation, de l'occupation (nu, bâti, aménagé), de

la viabilisation, des commodités (eau, gaz, électricité) et des accès, (route, rail, port,

aéroport, ...).

- Immeubles : la valorisation d'un immeuble dépend de ses caractéristiques

physiques et des conditions d'occupation. La valorisation peut se faire par:

* La méthode de capitalisation des revenus (cas d'un immeuble en location,

un hôtel, ...)

* La technique utilisée par les professionnels de l'immobilier :prix de

construction à neuf duquel on déduit des abattements (état général, vétusté)

* La technique de réajustement d'une valeur antérieure

- Installations techniques: valeur d'utilité ou d'usage, valeur de

remplacement,

- Matériels et outillages : pour le matériel courant (véhicules légers et lourds,

engins, ...) l'évaluation se fait suivant la valeur de marché; pour le matériel

spécifique (équipements), l'évaluation se fait selon la valeur de remplacement ou la

valeur d'utilité.

- Agencements et installations : ne sont pas pris en compte car ils sont inclus

dans les bâtiments.

1.3. Les titres de participation

Les titres de participation sont évalués ainsi:

31

‐ participation majoritaire : évaluer la filiale concernée

‐ participation minoritaire:

* dans une entreprise cotée : prendre le prorata de la valeur en Bourse

* dans une entreprise non cotée : procéder à la capitalisation des dividendes

futurs.

Les dépôts, cautionnements et prêts sont évalués à leur valeur de réalisation.

1.4. Autres valeurs immobilisées

- pour les prêts à plus d'un an, vérifier la solvabilité des débiteurs et s'assurer

de la suffisance des provisions constituées

- vérifier les taux d'intérêt auxquels ces prêts ont été consentis et prendre en

compte les taux actuels si nécessaire

1.5. Les stocks

Leur valorisation dépend de leur nature, des méthodes de gestion des stocks,

de l'existence de stocks morts et/ou obsolètes, ... Généralement, ils sont évalués à

leur valeur de réalisation en perspective de la continuité de l'exploitation mais il

faut s'intéresser à l'existence et à la suffisance des provisions pour dépréciation.

Le risque de change, provision figurant au passif, doit être ajusté au cours

actuel de change.

1.6. Les créances

Les créances commerciales doivent être apurées compte tenu de leur âge, de

la qualité des clients (douteux, litiges, ...). Sinon, elles sont évaluées à leur valeur

de réalisation.

Les éléments de créances doivent être actualisés au cours du jour dans le cas

de clients devant régler en devises.

Les valeurs mobilières de placement sont évaluées au cours de Bourse.

32

1.7. La trésorerie

Les éléments de trésorerie sont repris dans leur valeur du marché.

1.8. Les éléments d'actif hors exploitation

Les actifs hors exploitation sont évalués à leur valeur marchande : prix

auquel on peut vendre le bien à tout moment et non le prix auquel on peut l'acheter.

2. Eléments de Passif

2.1. Les résultats

Les résultats sont à revoir de manière objective sans aucune considération

pour le fisc. La part du bénéfice à distribuer aux actionnaires doit figurer dans le

Passif exigible.

2.2. Les provisions pour pertes et charges

Les montants de ces provisions sont analysés et réajustés si nécessaire. La

situation nette est à augmenter du montant des provisions ayant un caractère de

réserve et à diminuer du montant des risques non provisionnés.

2.3. Les dettes financières

Les DLMT (dettes long et moyen terme) et crédits bancaires CT (court

terme) : estimer par actualisation la valeur actuelle des dettes à taux d'intérêt fixe.

Les dettes à court terme sont reprises sans modification.

2.4. Comptes d'associés

Procéder à leur examen et actualiser leur valeur si nécessaire.

2.5. Le passif non inscrit

Prendre en compte les engagements pris par l'entreprise (escomptes d'effets

non échus, cautions accordées), la situation fiscale (litige en cours, risque de

redressement, ...), les provisions pour congés payés, ...

33

Ainsi, l'ensemble des postes de l'actif corrigé et du passif corrigé (capitaux

propres exceptés) donne la valeur patrimoniale nette ou Actif net corrigé.

B. ELEMENTS DE BASE DES CALCULS

La valorisation des éléments du bilan permet de connaître la valeur

patrimoniale nette (ANC) de la société, objet de l'évaluation, mais cette valeur ne

suffit pas. En effet, l'analyste utilise d'autres méthodes pour évaluer l'entreprise. Le

choix des méthodes dépend de plusieurs critères. Les éléments de calcul utilisés par

les différentes méthodes seront présentés dans le cadre de ce chapitre.

Il est reconnu que la valeur de l'ANC constitue une donnée essentielle et sert

de base de calcul pour différentes méthodes d'évaluation. Mais il existe d'autres

données de base que l'analyste ne peut occulter et leur mode de calcul est présenté

ci-dessous.

1. La valeur de l'actif net corrigé

La valeur de l'Actif Net Corrigé (ANC) ou Actif net réévalué (ANR) est

égale à la valeur de l'Actif Brut total moins le Passif exigible et le passif non inscrit.

ANC = Actif brut - Passif exigible - Passif non inscrit :

Les valeurs de l'Actif brut, du Passif exigible et du Passif non inscrit sont

calculées sur la base des éléments présentés dans les paragraphes 1- et 2- ci-dessus

(Approche patrimoniale).

2. La valeur substantielle

La valeur substantielle brute (VSB) est la valeur de tous les biens mis en

œuvre pour la réalisation de l'activité de l'entreprise et estimés à leur valeur réelle.

La VSB est égale à l'actif corrigé auquel on ajoute les immobilisations louées ou en

crédit bail ou mises à disposition de l'entreprise et duquel on retranche les éléments

d'actif hors exploitation et les valeurs mobilières de placement.

3. Valeur Substantielle Nette (VSN) = VSB - Dettes

34

La valeur substantielle (VS) est utilisée dans plusieurs méthodes utilisant le

Goodwill.

4. Analyse du marché et étude de la structure des coûts. Le bénéfice

trouvé est comparé au bénéfice passé.

Procéder à l'analyse des résultats des 3 à 5 derniers exercices

- raisonner en Dinars constants : exprimer le bénéfice en % du CAHT

- procéder au lissage des séries des CAHT par la méthode des moyennes

mobiles.

Exemple:

  1999  2000  2001  2002  2003 CAHT  6 800 000  8 700 000  7 900 000  8 500 000  9 000 000 Bénéfice net / CAHT  7%  7,5%  6,5%  6,3%  6,6% 

 

Les moyennes mobiles sur trois ans conduisent au tableau ci dessous:

  1999‐2000‐01  2000‐01‐02  2001‐02‐03 CAHT  7 800 000  8 366 000  8 466 000 Bénéfice net / CAHT  7%  6,76%  6,46% 

Les prévisions de l'exploitation (éléments du TCR) et du bilan sur la période

de visibilité sont présentés dans le Business Plan de l'entreprise élaboré sur la base

d'un Diagnostic de la société et de l'analyse de son environnement.

Dans le cadre de L'évaluation d'entreprise, le bénéfice à retenir est le résultat

d'exploitation corrigé:

‐ après amortissements mais qu'il s'agisse d'amortissements réels

‐ avant frais financiers

‐ après corrections de tous ordres axées sur l'idée de notion économique de

bénéfice

35

‐ après impôts

4.1. Amortissements

- soit retenir le profit avant amortissements ou le cash flow

- soit retenir le profit après amortissements réels:

• méthode de la durée résiduelle : l’annuité d'amortissement réel est

calculée à partir des valeurs d'utilisation déterminées dans le cadre de

l'évaluation et la durée résiduelle d'utilisation

• . méthode de la durée totale : l'annuité résulte du rapport entre la

valeur à neuf actuelle et de la durée totale d’utilisation.

4.2. Frais financiers

Le coût du financement ne doit pas influer sur la détermination de la valeur.

4.3. Corrections diverses

- rémunérations des dirigeants : pour une entreprise en nom personnel ou

assimilée (défalquer le salaire des propriétaires du bénéfice), pour les sociétés de

capitaux (lorsque les rémunérations correspondent à des salaires il faut les

défalquer du bénéfice)

- variations des valeurs d'exploitation : rattacher à chaque exercice la part de

variation lui revenant

- appréciation du bien fondé des provisions : analyser le redressement des

provisions d'un exercice (sur ou sous évaluées) et tenir compte du caractère

permanent ou occasionnel de la provision.

4.4. Incidence fiscale

L'impôt s'applique à la totalité du bénéfice.

5. Le taux de distribution

36

CFP x FP + CD (1 - ζ) x D FP+ D

Le taux de distribution du bénéfice est fixé par une décision des propriétaires

de la société. L'utilisation de certaines méthodes lors de l'évaluation de l'entreprise

nécessite la connaissance de ce taux afin de déterminer les dividendes

(enrichissement des actionnaires) et les bénéfices non distribués (enrichissement de

l'entreprise).

Le taux de distribution d = Dividende net /Bénéfice net

6. Le taux d'actualisation

Le choix du taux d'actualisation dépend de facteurs externes à l'entreprise

(inflation, taux pratiqués sur les marchés financiers) et de facteurs internes à

l'entrepris8. Il existe plusieurs techniques de choix ou de calcul du taux

d'actualisation, nous en citons deux:

6.1. Modèle du Medaf (méthode d'évaluation des actifs financiers)

K = Rf + β (Rm - Rf) + ε

Où : k taux de rentabilité espérée Rf taux de rendement sans risque p risque de marché Rm - taux de rendement du marché ε - taux de risque spécifique à l'entreprise Le taux d'actualisation est égal au taux de rentabilité espérée par l'investisseur

majorée par le risque marché et le risque entrepris.

6.2. Technique du CM PC

Le coût moyen pondéré du capital (CPMC ou WACC weighted average

capital cost) est un coût d'opportunité du capital lié au risque.

CMPC := 

 Où : CFP coût des fonds propres = rentabilité exigée (rendement sans risque + prime de risque) CD coût de la dette I taux d'imposition sur le bénéfice en % D dette financière nette

37

FP fonds propres  

 

Rendement sans risque : ce taux de rendement peut être égal au taux des

obligations du Trésor ou à un taux offert par la banque.

Prime de risque : la notion de temps implique le risque, en effet un

rendement futur d'un actif ne peut pas être prévu de manière certaine : toute

prévision comporte un risque. C'est pour cela qu'une décote est appliquée sur les

rendements futurs lors de calculs prévisionnels d'évaluation, cette décote est

appelée prime de risque.

La prime de risque est fixée selon les facteurs externes (marché,

concurrence, inflation, technologie, ...) et internes à l'entreprise. Cette prime varie

selon le secteur d'activité et d'une entreprise à une autre.

7. La durée de capitalisation

La durée de la période de capitalisation est un élément essentiel de

valorisation d'une entreprise lorsqu'on utilise les méthodes d'actualisation.

Cette durée sur laquelle vont être actualisés les bénéfices, les flux

monétaires, les revenus de manière générale, varie de 3 à 7 ans selon l'entreprise

:l'état de son outil de production, la pérennité du marché, ses capacités

d'innovation, ...

8. Le Goodwill

"Dans l'évaluation de l'actif, tout est pris en compte sauf la clientèle, le nom

commercial et l'enseigne, les marques, les brevets, les procédés, les dessins, la

réputation de la firme, le réseau commercial, l'organisation générale, le

management, la capacité d'innover, ...

Le goodwill est cette valeur supplémentaire qui tire son origine de tous les

éléments incorporels." 1

38

1    Jacques Bravard dans lʹEvaluation des entreprises.  

"La valeur d'une entreprise ne s'arrête pas à ses actifs corporels. Des facteurs

aussi difficiles à quantifier que la propriété intellectuelle, le savoir faire managérial

et la capacité à configurer le processus de production pour répondre aux exigences

des clients peuvent dépasser la valeur comptable même retraitée des variations du

coût de remplacement." 1

La lecture de ces deux définitions nous permet de dire que le "Goodwill" est

une valeur immatérielle due à la notoriété de l'entreprise et à l'image de marque de

ses produits ou services, à sa culture et à son identité, à la compétence de son

management et de son personnel, à sa clientèle et à son marché, Il s'ajoute à l'actif

net corrigé pour déterminer la valeur de l'entreprise. Le goodwill représente la

différence entre la valeur de l'entreprise vue comme une entité dynamique et la

valeur de l'ANC.

Goodwill = Valeur de l'entreprise - ANC

Lorsque l'entreprise crée de la valeur, elle dégage un Goodwill mais

lorsqu'elle détruit de la valeur (entreprise en difficulté) elle est sanctionnée par un

Badwill.

C. APPROCHE PAR LES RENDEMENTS

Il s'agit de déterminer la valeur de l'entreprise dans sa dynamique spatiale et

temporelle, comme étant une entité créatrice de valeur. Donc, on s'intéresse à

l'arbre et à ses fruits. Ces derniers sont les revenus de l'entreprise représentés par

les bénéfices, les dividendes, les cash-flows, ...

Toutes les méthodes se basant sur les rendements utilisent des éléments de

calcul plus ou moins difficiles à déterminer car cela concerne le futur, le devenir de

l'entreprise à évaluer. Les éléments présentés dans les détails dans le chapitre

précédent sont listés ci-dessous:

39

1  Art de la Finance. 

- le bénéfice futur : le calcul de ce bénéfice a été présenté dans le chapitre

précédent. Ce bénéfice doit être prévu sur la période de visibilité nécessaire à

l'évaluation (5 à 7 ans).Certes, il est facile de prévoir les résultats d'une entreprise

dans les deux prochaines années mais il devient ardu de faire des prévisions sur 3

ans et plus. En effet, la planification stratégique, ce dont il s'agit, prend en compte

tous les changements potentiels en matière d'environnement politique, économique,

légal, commercial, de technologie, de concurrence, de produits et de qualité, ... Les

bénéfices futurs d'une entreprise sont présentés dans le Business Plan de l'entreprise

développé dans le chapitre relatif au processus d'évaluation.

- le taux d'actualisation : choisir un taux d'actualisation est une tâche

difficile pour l'évaluateur au sens de l'évaluation du risque. Une entreprise est

confrontée à plusieurs types de risques : risque pays, risque du marché, risque

spécifique à l'entreprise, ... L'objet de cette étude n'étant pas l'évaluation du risque

d'investissement, nous avons cité à titre d'exemples quelques techniques de calcul

du taux d'actualisation dans le chapitre précédent.

- la valeur terminale : il s'agit de la valeur résiduelle de l'entreprise

actualisée à l'infini au taux d'actualisation choisi pour la période de visibilité. Elle

est calculée ainsi:

Valeur terminale (VT) = CFn+1 / k

OÙ : CFn+1 cash flow de l'année 1 après la période des prévisions n.

Exemple: lorsque la période des prévisions est de 6 ans, la valeur

terminale est calculée sur la base des cash-flows de la 7ième année

K taux d'actualisation.

1. Méthodes basées sur l'actualisation des bénéfices

1) Valeur de rendement

40

VE = Σnt=1 Bt /(1+ k)t 

   

Où : VE valeur de l'entreprise Bt bénéfice de l'année t K taux d'actualisation Cette méthode s'applique dans le cas d'un horizon fini qui correspond à la

période des prévisions. Elle est valable pour les commerces et les PME/PMI. En

effet, cette méthode ne tient pas compte de la valeur terminale de l'entreprise. Cette

méthode peut être simplifiée en procédant à l'actualisation d'un bénéfice constant à

l'infini.

VE = B / k

Où: VE valeur de l'entreprise. B bénéfice moyen futur (calculé sur 4- 5 ans) K taux d'actualisation (égal dans ce cas au taux d'intérêt sans risque) 2) Le délai de recouvrement

Le délai de recouvrement est une méthode d'évaluation d'entreprise qui se

base sur la période d'amortissement de l'investissement engagé. C'est "le délai

nécessaire pour égaliser le cours de l'action C avec la somme des bénéfices futurs

actualisés". 1

VE = C = Σn t=1 Bt 1(1+ k)t

Où : VE valeur de l'entreprise C cours de l'action Bt bénéfice de l'année t K taux d'actualisation La durée t de prévision s'étale jusqu'au moment où la somme: des bénéfices

actualisés atteigne le cours de l'action sur le marché.

41

 

1    Alain Choinel dans Introduction à lʹIngénierie financière 

2. Méthodes basées sur l'actualisation des dividendes

Les méthodes d'actualisation des dividendes sont des répliques des méthodes

d'actualisation des bénéfices : il suffit de remplacer le Bénéfice par le Dividende.

En effet : D = d x B

Où : D dividende d taux de distribution B bénéfice Il est difficile d'affirmer que la somme des dividendes actualisés reflète la

valeur de l'entreprise. En effet, les dividendes enrichissent les actionnaires et les

bénéfices non distribués enrichissent l'entreprise donc augmentent sa valeur. Ainsi,

les dividendes intéressent le capital risker afin qu'il sache dans combien de temps il

va récupérer son capital.

1) Modèle général

VE = Σ Dt / (1+ k)t + VT / (1+k)T

Où : VE valeur de l'entreprise Dt dividende de l'année t K taux d'actualisation VT valeur résiduelle en l'année T T année suivant la fin de période prévisionnelle. Cette méthode s'applique dans le cas d'un horizon fini de détention des actifs

par l'actionnaire : existence d'une valeur terminale. Les difficultés d'application de

cette méthode sont multiples:

- difficulté de prévoir les dividendes changeants de chaque année future : en

effet, le dividende dépend du bénéfice annuel (difficile à prévoir) et du taux de

distribution d fixé par l'assemblée générale des propriétaires

42

- difficulté de fixer le taux d'actualisation k qui dépend de facteurs multiples

(se reporter au chapitre précédent).

2) Modèle de Gordon Shapiro

Gordon et Shapiro ont essayé d'apporter des solutions en fixant un taux

constant de croissance du dividende à appliquer à la méthode ci-dessus sur un

horizon infini de détention des actifs. On obtient une formule simplifiée, dite de

Gordon Shapiro :

VE = D1 / (k-g)

Où : VE valeur de l'entreprise D1 dividende de l'année 1 K taux d'actualisation g taux de croissance du dividende

Cette méthode se base sur un taux de distribution d constant durant la période

sachant que D = d x B.

Malgré cette simplification, les difficultés de fixer le taux g de croissance des

dividendes et le taux d'actualisation k persistent encore.

3) Modèle de Bates

Le modèle de Bates se situe entre le modèle général et le modèle de Gordon

Shapiro. Dans ce modèle la période prévisionnelle est divisée en deux ou trois sous

périodes durant lesquelles les taux g demeurent constants. Ainsi, durant chaque

période, l'on peut jouer sur les dividendes, les taux de croissance.

Période 1 on a : D1 k g1 Période 2 on a : D2 k g2 Période 3 on a : D3 k g3

VE = D1 /(k- g1) + D2 /(k- g2) + D3/(k- g3)

43

3. Méthodes basées sur l'actualisation des cash-flows

Ces méthodes commencèrent à voir le jour à partir des années 1970. Elles

s'intéressent aux flux de trésorerie générés par l'entreprise.

1) Méthode des cash-flows simples

VE = Σ CFt / (1+ k)t + VT / (1+k)T

Où : VE valeur de l'entreprise CFt cash-flow de l'année t K taux d'actualisation VT valeur résiduelle en l'année T T année suivant la fin de période prévisionnelle.

Cette méthode simple se base sur le cash-flow futur ordinaire soit le Résultat

d'exploitation auquel on ajoute les amortissements.

2) Méthode des cash-flows disponibles (discounted cash-flows)

Cette méthode, connue sous le nom de Méthode DCF, prend en compte des

cash – flows futurs nets calculés ainsi:

Résultat d'exploitation

± Intérêts payés ou reçus

+ Amortissements = résultat avant frais financiers et amortissements

- impôt théorique (calculé sur le résultat ci dessus)

- acquisitions d'investissements (ou + cessions d'investissements) de

l'exercice

- Δ BFR (variation des besoins en fonds de roulement de l'exercice).

VE = Σ DCFt / (1+ k)t + VT / (1+k)T

Où: VE valeur de l'entreprise DCFt discounted cash-flow de l'année t

K taux d'actualisation VT valeur résiduelle en l'année T T année suivant la fin de période prévisionnelle D dettes financières nettes = dette financière + intérêts – trésorerie

44

Lorsque l'entreprise est en pleine croissance, ses cash-flows ne vont pas

suffire à financer les investissements. Dans ce cas, la société va recourir à l'emprunt

dont il faut tenir compte dans le calcul du cash-flow.

Il est utile de rappeler l'impact du taux de change sur les cash-flows présents

et futurs dans le cas où l'entreprise traite des opérations d'achat et de vente avec

l'extérieur.

Les méthodes des cash-flows actualisés sont fréquemment utilisées dans

l'évaluation des entreprises de services, celles dont le patrimoine corporel n'est pas

très important. Elles sont aussi utilisées dans l'évaluation d'entreprises industrielles

afin d'avoir des éléments de comparaison avec les autres méthodes telles que

l'ANC, les valeurs de rendement, ... La difficulté d'utilisation de ces méthodes

réside dans la prévision des cash-flows futurs et dans la fixation du taux

d'actualisation.

D. METHODES COMBINEES

Il existe donc des dizaines de méthodes qui combinent l'approche

patrimoniale et l'approche par les rendements et qui permettent d'appréhender à

chaque fois une valeur de l'entreprise. Compte tenu de toutes ces valeurs et de la

pondération qu'on leur accordera, on arrivera à une estimation de la valeur

approchant de la réalité. Le cas échéant, en cas de cession d'entreprise, on passera à

la recherche d'un compromis entre le vendeur et l'acheteur pour en fixer le prix.

Ces méthodes sont en général basées sur le Goodwill. La valeur de

l'entreprise est égale à l'Actif net corrigé plus ou moins la valeur de l'efficacité

(goodwill en cas de création de valeur) ou d'inefficacité (badwill en cas de

destruction de valeur). Ainsi:

VE = ANC + Goodwill

Les méthodes ci dessous sont des variantes de la' formule ci – dessus et

différentes suivant les modes de calcul du Goodwill

1. Méthode des praticiens (ou indirecte ou allemande)

45

GW= ½ (VR – ANC)

Où : GW valeur du goodwill VR valeur de rendement (Bit) ANC valeur de l'actif net corrigé. La valeur de l'entreprise est la moyenne arithmétique de l'ANC et de la

valeur de rendement.

VE = (ANC + VR) / 2

Les variantes de cette méthode peuvent être relatives à :

• La pondération : prendre des coefficients de pondération au lieu de la

moyenne arithmétique

• L'actif net corrigé qu'on peut remplacer par la valeur substantielle.

2. Méthode des anglo saxons (ou directe)

GW = (8 – t x VS)/k

Où: GW valeur du goodwill B bénéfice moyen futur t taux d'intérêt sans risque

VS valeur substantielle. K taux d'actualisation incorporant une prime de risque La valeur de l'entreprise est égale à l'ANC auquel on ajoute un Goodwill

capitalisé à l'infini par un taux k.

VE = ANC + (B - t x VS)/k

Lorsque le bénéfice est supérieur à la rentabilité exigée de l'investissement (t

x VS), il y a un Goodwill qui augmente la valeur de l'entreprise; lorsque le bénéfice

est inférieur à la rentabilité exigée de l'investissement (t x VS), il y a un Badwill qui

réduit la valeur de l'entreprise;

3. Méthode de l'UEC (union des experts comptables)

Elle est aussi appelée Méthode d'actualisation de la rente du goodwill.

46

VE = ANC + GW

Où : GW = Σ (Bt - iA)t / (1 +k)t Bt bénéfice de l'année t i taux de rémunération sans risque A capitaux permanents nécessaires à l’exploitation

k taux d’actualisation L'actif net A peut être remplacé par la valeur substantielle VS. A l'inverse de

la méthode précédente, le Goodwill est une somme de rentes actualisées durant la

période des prévisions.

4. Méthodes de pondération

4.1. ANC et bénéfices

VE = (a x ANC + b x CB/k) / (a + b)

Où : VE valeur de l'entreprise a et b coefficients de pondération k taux d'actualisation CB capitalisation boursière

4.2. Moyennes pondérées

VE = (a x VM + b x VR) / (a + b)

Où : VE valeur de l'entreprise a et b coefficients de pondération VM valeur de ANC + Goodwill VR valeur de rendement

4.3. Valeur de liquidation et de rendement

VE = (VL + VR ) / 2

Où: VE valeur de l'entreprise VL valeur de liquidation

VR valeur de rendement Cette méthode s'applique pour l'évaluation des entreprises industrielles.

47

4.4. Pondération de Harmont

VE = (ANC + R + x % du CA)/3

Où : VE valeur de l'entreprise X% pondération appliquée au chiffre d'affaires par référence

aux usages professionnels du secteur d'activité ANC actif net corrigé R rentabilité égale à 10 fois le bénéfice net ou 5 fois le

cash-flow brut

La commune mesure de ces méthodes réside dans la détermination des

bénéfices futurs et dans le choix des coefficients de pondération. En effet, il est

difficile de dire que la valeur de telle entreprise est constituée de 60 % d'ANC et de

40 % de VR par exemple.

E. AUTRES METHODES

1. Méthodes boursières

1.1. Le PER

Le PER, Price Earning Ratio, est interprété comme le nombre d'années de

bénéfices que l'investisseur est prêt à payer.

VE = PER x B

Où: VE valeur de l'entreprise PER price earning ratio B bénéfice moyen futur PER = C/BPA

Où : C cours de l'action

SPA bénéfice par action

48

Alain Choinel dans Introduction à l'ingénierie financière a développé une

formule plus élaborée qui prenne en compte le risque de liquidité L et le risque

spécifique à l'entreprise R.

VE = PER x B x L x R

Où: L coefficient de liquidité

L =1 pour une société cotée en bourse L =0,85 pour une société cotée à faible marché L =0,70 pour une société non cotée

R coefficient de risque R =0,95 si le bénéfice est régulier dans les 5 ans R =0,85 s'il y a risque d'une année sans bénéfice sur les 5 ans R =0,70 s'il y a risque d'une année sans bénéfice sur les 3 ans.

1.2.Capitalisation boursière

La capitalisation boursière (CS) est la valeur de marché des capitaux propres

de l'entreprise cotée en bourse. Toutefois, un investisseur doit décaisser une prime

de contrôle s'il achète la majorité des actions. Dans ce cas la valeur de la société

dépasse sa capitalisation boursière.

Cb = C x n

Où: C cours de l'action, n nombre d'actions.

2. Méthodes des multiples

2.1. Multiple de l'EBE

Dans certains secteurs, tels les prestations de services, la dotation, aux

amortissements n'est pas très significative; il est donc possible de déterminer la

valeur d'une entreprise en se basant sur l'excédent brut d'exploitation (EBE).

2.2. Multiple du CA

49

Le coefficient multiplicateur du chiffre d'affaires résulte de la division de la

capitalisation boursière par le chiffre d'affaires. Cette méthode est surtout utilisée

par l'administration fiscale qui évalue les commerces à travers leur CA.

2.3. Multiple du résultat d'exploitation

La valeur de l'entreprise est exprimée sur la base d'un nombre d'années de

bénéfices d'exploitation après impôts.

3. Méthode des comparaisons

Elle se base sur l'observation d'un panel d'entreprises comparables (taille,

secteur, taux de croissance, risque,...) pour lesquelles on tire les rapports entre leur

valeur (boursière ou de transaction) et les paramètres de l'entreprise à évaluer

(résultat d'exploitation, résultat net, capitaux propres,…). Les multiples moyens

obtenus sont ensuite appliqués aux paramètres de l'entreprise à évaluer.

Exemple:

Entreprise  Valeur boursière en 106 DA A  120 B  90 C  150 

 

 

Paramètres de l'entreprise E à évaluer:

Résultat net : 12 MDA (millions de Dinars)

CA : 90 MDA

1) Calculons le multiple moyen du résultat

50

Soient ka, kb ke les multiples du résultat par rapport aux entreprises A, B, C

ka = 120/12 = 10 kb = 90/12 = 7,5 ke = 150/12 = 12,5

2) Calculons le multiple moyen du CA

Soient da, db de les multiples du résultat par rapport aux entreprises A, B, C

da = 120/90 = 1,33 db = 90/90 = 1 de = 150/90 = 1,66

3) Calculons la valeur de l'entreprise suivant cette méthode

Le multiple moyen k du résultat est égal à (10 + 7,5 + 12,5)/3 = 10

La valeur de l'entreprise est: 10 x 12 = 120 MDA

Le multiple moyen d du CA est égal à (1,33 + 1 + 1,66)/3 = 4/3

La valeur de l'entreprise est : 4/3 x 90 = 120 MDA

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

51

 

 

 

 

 

 

Exercices d’évaluation 

 

Après avoir présenté la démarche générale et les différentes méthodes

d'évaluation d'entreprise, nous allons, dans cette phase de l'étude, présenter un cas

concret d'évaluation. Les travaux ci-dessous ont été réalisés dans le cadre d’une

privatisation réalisée en 1999, elle concerne une entreprise d'eau minérale. La

société mère est désignée sous les termes de Direction Générale ou de Société.

Le dossier d'évaluation se compose de trois manuels:

‐ le manuel de Diagnostic

‐ le Business Plan

‐ le manuel d'évaluation

Le volume important de ces trois documents ne peut être inclus dans ce cours

nous nous contenterons de présenter:

- un résumé du diagnostic

- les étapes importantes du business plan

- une grande partie de la phase d'évaluation.

 

52

 

 

 

 

 

 

SYNTHESE DU DIAGNOSTIC

1.1. Présentation

Cette entreprise de production d'eau minérale est une mono unité dont le

siège est sis à Alger. Elle a démarré en 1993 et son capital actuel est de 99,25

millions Dinars et ce depuis le 01/01/1998.

L'entreprise emploie 80 agents et a réalisé un chiffre d'affaires de 81 615

KDA en 1999. Elle dégage des résultats positifs.

Elle a pour objet la fabrication, la mise en bouteilles et la commercialisation

de l'eau minérale. Ses capacités de production sont de 16 000 000 bouteilles de 1

,5L et 0,75 L par an. Elle dessert le territoire national mais son champ d'action est

réduit par l'absence d'effort de marketing.

Principaux agrégats de gestion de l'exercice 1999.

désignation  Montant en KDA Production  81 193 Chiffre dʹaffaires  81 615 Valeur ajoutée  44 841 Frais du personnel  16 930 Frais financiers  222 Résultat brut d’exploitation   10 528 

  Actif  Montant en KDA  Passif  Montant en KDA     Fonds propres   209 018 Investissements bruts  290 195  Dont LIU  (19 250) 

53

Investissements nets  139 994  Résultat 1999  19 Stocks  38 957  Dettes LMT  598 Créances  15 668  Dettes Cterme   2 307 Disponibilité   17 323  Dont découvert   Néant Total Actif  211 942  Total Passif  211 942 

Les LIU (liaisons inter unités) s'expliquent du fait que cette entreprise était

une unité comptable d'une société de tourisme.

1.2. Patrimoine immobilier

L'assiette de l’unité est un terrain au bord d'une route communale menant

vers le piémont nord du Djurdjura. Ce terrain a été acquis en 1990 suivant l'acte de

propriété n°006 du 26 / 11 / 1990 établi par notaire.

Sa valeur d'acquisition est de 456 641 DA.

Superficie totale: 8 972 m2

Superficie bâtie: 2 123 m2

Superficie aménagée + superficie bâtie: 1 0 000 m2

Topographie: terrain accidenté

Voirie: généralement bonne

Le patrimoine bâti de l'unité est constitué par :

Le bâtiment industriel: 1500 m2, Le bâtiment administratif

Le hangar de stockage: 4 220 m2,

Les constructions légères et 2 logements de fonction

Les coûts des constructions de ces bâtiments sont ceux lues sur le

Bilan.

L'unité d'eau minérale dispose de commodités telles que : électricité, gaz

propane, groupe de production de froid, air comprimé, eau.

1.3. Organisation de l'entreprise

54

L'organisation de l'entreprise s'articule autour du Directeur qui assure la

coordination de 5 organes et ce sont:

- Gestion du personnel, paie, finances et comptabilité

- Hygiène et sécurité

- Gestion commerciale : achats, stocks et ventes

- Gestion de la production : ateliers de production, utilités, maintenance -

Laboratoire de contrôle de qualité.

L'entreprise assure sa comptabilité et dispose d'une large autonomie

financière mais les gros investissements sont faits après l'aval de la Direction

générale.

Les procédures ne sont pas formalisées mais un commissaire aux comptes

veille à la conformité de la pratique procédurière aux principes universels de l'audit.

1.4. Diagnostic de la production

1.4.1. Production

L'entreprise a un fort taux d'intégration car elle assure elle même:

- l'exploitation de la source située en amont de l'unité : elle utilise en partie le

débit d'eau qui lui est concédé. L'eau est acheminée par canalisation en PVC à

partir de la source.

- la fabrication de la bouteille en plastique nécessaire à ses besoins.

- le conditionnement de l'eau minérale

- la commercialisation du produit

L'entreprise assure la production d'eau minérale en :

Produits  1997  1998  1999 

Nombre Bouteilles 1,5L  6 033 624  6 007 763  5 717 620 

55

Nombre Bouteilles 0,75L  76 840  47 348  159 519 

La production était stable durant les deux premières années et a chuté de

4,8 % en 1999 pour les bouteilles de 1 ,5L Pour les bouteilles de 0,75L, la

production a évoluée en dents de scie durant les années étudiées et ce, à cause de la

variabilité de la demande.

Le processus de production est continu et simple. L'eau provenant de la

source est stockée puis elle passe à travers les équipements de filtration et de

stérilisation avant d'être mise en bouteille.

Le PVC compound est utilisé pour la fabrication de l'emballage. Cette

opération est assurée par des machines à 700 bouteilles/heure/machine. Les

bouteilles sont stockées dans une trémie d'une capacité de 4 mois de production.

Le bouchon est fabriqué par injection du PEBO (polyéthylène à basse

densité) à raison de 2000 bouchons/heure. Les bouchons sont stockés dans" une

trémie d'une capacité de 30 000 unités

Le conditionnement de l'eau minérale se fait à travers la ligne de

conditionnement d'une capacité de 5 000 bouteilles/heure. Il est à noter que la

bouteille et le bouchon subissent eux aussi la stérilisation aux UV avant le

remplissage.

La mise en bouteille, la pose du bouchon, l'étiquetage et l'empaquetage en

colis de 6 bouteilles sont des opérations qui sont réalisées automatiquement.

Les paquets plastifiés de 6 bouteilles sont posés sur des palettes (300

bouteilles par palette) avant d'être acheminés vers les aires de stockage des produits

finis.

L'entreprise dispose de matériel de filtration et de stérilisation de l'eau, de

matériel de fabrication des bouteilles et d'équipements pour le conditionnement.

Les équipements de production sont à l'état neuf.

Investissements

56

L'entreprise a procédé au renouvellement de ses équipements et à la

construction d'un hangar de stockage durant les années 1990.

En plus de ces acquisitions, l'entreprise a acheté des matériels et outillages

au fur et à mesure des besoins.

En prenant une heure par équipe pour l'entretien et le réglage des machines,

la capacité d'extrudage de l'usine fonctionnant en 3 équipes pendant 266 jours par

an, sera de 15 millions de bouteilles. Et la capacité de l'atelier de conditionnement

opérant en 2 équipes sera de 18 millions de bouteilles.

Les capacités réelles de production se limitent à 38 % des capacités installées

en moyenne et ce à cause d'une mévente due à l'absence d'effort de marketing.

Le contrôle de qualité est assuré deux fois par jour par le Laboratoire de

l'unité. Il se fait pour l'eau minérale à la réception et pour le produit fini. L'unité

confie périodiquement (une fois par trimestre) les analyses à des laboratoires

externes tels que l'Epeal (entreprise de production d'eau d'Alger), l'Institut Pasteur,

...

1.4.2. Maintenance

La politique de maintenance se limite à certaines rénovations d'équipements

faites au fur et à mesure des besoins et aux remises en service des équipements en

panne. La maintenance préventive se limite à l'entretien journalier: nettoyage,

graissage, ...

La structure Maintenance dispose de personnel assez compétent et de tout le

matériel nécessaire à son fonctionnement.

1.4.3. Approvisionnements et stocks

Durant les années 1998 et 1999, le PVC a constitué 68,4 % des achats en

moyenne.

57

Le tableau des inventaires montre que le stock de pièces de rechange

représente 26,8 % de la valeur totale des stocks en 1999, les plastiques représentent

48 %.

L'unité dispose de capacités de stockage importantes et ce sont:

- Cuves de stockage en inox de l'eau minérale : 60 000 litres

- 1 hangar de stockage du produit fini de 2 400 m2.

- 1 trémie de stockage de bouteilles de 80 000 unités

- 1 trémie de stockage de bouchons de 30 000 unités

Les moyens de l'unité permettent de satisfaire ses besoins en matière de

transport et de manutention. Les véhicules sont en état de marche.

1.5. Diagnostic commercial

1.5.1. Les produits

La gamme des produits mis à la vente est ainsi répartie:

Au 31/12/199 Eau minérale en bouteille de 1,5L 98 % du CA Eau minérale en bouteille de O,75L 2%  

Produits 1997 1998 1999 Production vendue en KDA 90 383 90 831 80 703

Production stockée en KDA 3 022 294 5 064

 

Le CA, d'un niveau stable durant les deux premières années a chuté de 11 %

en 1999. Cette situation est causée par la mévente du produit et par l'absence d'une

politique de marketing.

1.5.2. Le marché

58

Les besoins du marché national en eau minérale n'ont pas été évalués. Le

ménage algérien consomme modestement l'eau en bouteille. Toutefois, les hôtels,

les restaurants, les administrations constituent un marché important pour ce produit.

La capacité de production de l'entreprise représente une offre de 0,8 L par an

par habitant. Ainsi, le marché ne représente aucune contrainte et ce malgré

l'existence de concurrents tels que : Saida, Batna, Mansourah, Ifri, Toudja, ...

1.5.3. Les prix

Les prix de vente sont déterminés par la Direction générale de l'entreprise sur

la base des fiches de coûts de revient établies par l'unité.

En 1999, les prix de vente hors taxe grossiste sont de 14,50 DA la bouteille de

1,5 L et 10 DA la bouteille de 0,75 L.

1.5.4. Les clients

L'unité assure 83 % de ses ventes à des clients des wilayate du centre. Les

hôtels du centre ont pris 9,5 %. Le reste est vendu aux administrations et à divers

clients particuliers.

1.6. Diagnostic des ressources humaines

A fin 1999, l'unité emploie 80 agents permanents. Le taux d'encadrement est

faible 5 % et le taux de maîtrise est acceptable 12,5 %. Le taux d'encadrement n'est

pas uniforme à travers les structures de l'unité. Il est le plus faible dans la

Production. Il est à noter que 35 % des effectifs sont des agents de sécurité.

L'ancienneté moyenne des personnels de l'unité est de 10 ans et leur âge

moyen est de 30 ans.

La grille des salaires comprend 20 catégories allant de 6 000 DA par mois

(catégorie 1grade1) à 22 760 DA par mois (catégorie20 grade20).

59

Les effectifs sont restés stables durant les 3 années. Le rendement est resté

stable mais la productivité du personnel a diminué de 9 % entre 1997 et 1999. Cela

est dû aux effets conjugués d'une réduction de la valeur ajoutée et d'une

augmentation même réduite des frais de personnel.

Les parts respectives des frais de personnel dans le CA et dans la VA ont

augmenté en 1999 pour les mêmes raisons sus citées. Il est à noter que ces

performances peuvent être améliorées dans le cas de réalisation de meilleurs CA.

L'unité a près de 29 % de son personnel d'un niveau minimum du secondaire.

Elle bénéficie d'un marché de l'emploi de qualité. L'unité n'a pas une structure

Formation et aucun programme de formation ne nous a été présenté.

L'unité bénéficie d'un climat social serein et ne souffre pas de conflits de

travail. Elle est dotée d'une conventipl1 collective et d'un règlement intérieur.

1.7. Diagnostic financier

1.7.1. Tableaux des comptes de résultats

En K DA 

Désignation 1997 1998 Δ 97/98 1999 Δ 98/99 Chiffre d’affaire 90 676  91 129  0.5 %  81 616  ‐10.4 % Activité 93 697  91 423  ‐2.4 %  86 680  ‐5.2 % Produits 93 697  91 571  ‐2.3 %  86 680  ‐5.2 % Charges intermédiaires 42 454  44 225  4.2 %  41 839  ‐5.4 % Valeur ajoutée  51 243  47 346  ‐7.6 %  44 841  ‐5.3 % Produits dʹexploitation 101 874  103 079  1.5 %  86 681  ‐15.9 % Frais de personnel 14 027  14 124    16 930  19.9 % Impôts et taxes 4 318  4 333    3 871   Excédent brut dʹexploitation 40 775  40 397    24 041  ‐40.5 % Frais financiers 7 897  9 929    222   Frais divers 643  664    665   Dot. amort. Et provisions 10 812  11 705  8.2 %  12 626   Charges totales 37 697  40 755  8.1 %  34 314  ‐15.8 % Charges d’exploit. totales 80 151  84 980  6 %  76 153  ‐10.4 % Résultat d’exploitation 21 423  18 099  ‐15.5 %  10 528  ‐41.8 % Résultat hors exploitation (6 042)  (12 650)    (10 509)   Résultat de lʹexercice 15 381  5 449  ‐64.5 %  19  ‐99.6 % 

60

Effectifs (agents)   83  81    80   Production total  93 405  91 125  ‐2.4 %  86 257  ‐5.3 % 

 

1.7.2. Analyse de l'activité

L'activité de l'entreprise a régulièrement chuté durant les trois exercices. Le

parallélisme fait avec les niveaux de production signifie que les ventes de l'unité se

réduisent d'année en année et cela est dû à l'environnement sécuritaire. Les clients

ne viennent pas en masse et l'unité ne dispose pas de dépôt de distribution en ville.

En 1999, le taux d'EBE (excédent brut d'exploitation) a brutalement chuté

(de 40 %). Cette baisse se justifie par un niveau relativement bas du CA et une

augmentation des frais de personnel

1.7.3. Charges intermédiaires.

Le niveau des charges intermédiaires moyen durant les trois exercices est de

47,5 %. En 1998, l'unité a consommé 35 312 KDA en matières et fournitures de

production soit 38,7 % de la production totale alors que ces consommations

représentaient 36,8 % de la production totale en 1997. Cela est dû à une

augmentation des prix d'achat de la matière en 1998 et en 1999.

1.7.4. Analyse de la valeur ajoutée

La valeur ajoutée décroît linéairement durant les exercices étudiés. Cela est dû

aux baisses de la production.

La valeur ajoutée réussit à couvrir toutes les charges d'exploitation et l'unité

dégage des bénéfices.

La productivité de l'exploitation chute quelque peu en 1998 pour se stabiliser

en 1999. Cela est dû à la conjugaison de 2 éléments qui sont:

- production inférieure de 2,4 % en 1998

- augmentation des charges intermédiaires de 4,2 %

61

La productivité des investissements est croissante à cause de la nature des

investissements qui sont de plus en plus amortis.

• Les frais de personnel augmentent de 20 % en 1999 suite à l'application

de la nouvelle grille.

1.7.5. Les résultats

Les résultats des trois exercices sont certes positifs mais leur dégradation est

de nature exponentielle. Aussi, une attention particulière est exigée des

responsables de l'unité afin d'améliorer le résultat de l'exploitation par un meilleur

CA et réduire les charges hors exploitation.

Les produits hors exploitation de l'exercice sont constitués principalement des

écarts de réévaluation soldés par les dotations complémentaires. Les charges hors

exploitation de l'exercice sont constituées des dotations exceptionnelles (provisions

pour dépréciation des créances, résorption de frais préliminaires) et des frais de

siège.

1.7.6. Analyse des bilans 1997 - 1999  En KDA 

ACTIF 1997 1998 Δ 97/98 1999 Δ 98/99 Frais préliminaires 20 608  23 156  12.4%  15 154  ‐34.5% Terrains 457  457    457   Equip.de production 124 270  141 272  13.7%  122 151  ‐13.5% Autres investissements 3 431  3 241    2 232   Investissements en cours  34 021  ‐  ‐100%  ‐   Total investissements  182 787  168 126  ‐8%  139 994  ‐16.7% Matières et fournitures prod.  8 291  11 942  44%  19 628  64.3% Produits semi finis  ‐  ‐    569   Produit finis 3 171  2 903    7 032   Autres stocks 9 190  12 382    11 728   Total stocks 20 652  27 227  31.8%  38 957  43% Créances s/ clients 6 288  9 014  43.3%  12 999  44% Disponibilités 29 544  19 051  ‐35.5%  17 323   Autres créances 1 207  661    2 669   Total créances 37 039  28 726  22.4%  32 991  14.8% Actif circulant 57 691  55 953    71 948   

62

Actif Total 240 478  224 079  6.8%  211 942  ‐5.4%    

Les investissements se limitent à la construction du hangar de stockage réalisé

en 1998 et à des acquisitions d'équipements divers.

La part des stocks dans 18 structure de l'actif représente : 8,6 % en 1997,

12,1 % en 1998 et 18,4 % en 1999. La valeur des stocks augmente de manière

drastique d'année en anfl0e. En 1998 et en 1999, l'augmentation est due aux stocks

élevés de matières et fournitures.

En 1999, les stocks de matières et fournitures en jours de consommation sont

de 281 jours et les stocks de produits (finis et en cours) en jours de CA sont de 34,2

jours.

Le niveau des créances a évolué en dents de scie durant les trois exercices. Les

créances/clients représentent 36 jours de CA en 1998 et 58 jours en 1999. Cette

évolution signifie que l'unité n'applique pas ou n'a pas de politique de recouvrement

des créances.

En valeur absolue, les disponibilités ont diminué durant les années étudiées.

En valeur relative, elles représentent 80 % des créances totales en 1997, 66 % en

1998 et 52,5 % en 1998.

En KDA 

PASSIF  1997  1998  Δ 97/98  1999  Δ 98/99 Capital social  99 250  99 250    99 250   Réserves 88 806  92 356    92 356   Ecart de réévaluation  20 653  11 414  ‐44.7%  2 589  ‐77.3% Liaisons inter unités  (15 693)  (172 48)    (192 49)   Résultat inst - d'affectation   18 162  28 624  57.6%  34 073   Résultat de l'exercice  15 381  5 449    19   Fonds propres   226 289  219 445  ‐3%  209 038  ‐4.7% Dettes LMT 7 981  1 094  ‐86.6%  598  ‐45.3% Dettes envers fournisseurs 4 637  1 746  ‐62.3%  1 409   Dettes s/associés ‐  ‐    ‐   Découvert ‐  ‐    ‐   Autres DCT  1 571  1 794    897  ‐50% 

63

Total dettes  14 189  4 634  ‐67.3%  2 904  ‐37.3% PASSIF TOTAL   240 478  224 079    211 942   

 

Les fonds propres de l'entreprise suffisent au financement des investissements

et des valeurs d'exploitation. L'actif net est positif et l'unité jouit d'une situation

financière saine.

La part des dettes dans la structure du passif du bilan diminue rapidement, ce

qui signifie que l'unité est un bon payeur et tout s'achète cash. Les dettes

d'investissement sont pratiquement résorbées en 1999 et l'unité contracte de moins

en moins de dettes de stocks.

L'unité dispose d'un fonds de roulement excessif qui couvre 10 mois de

charges de l'exploitation en 1997 el 1998, 13 mois en 1999.

L'unité a dégagé un autofinancement durant tous les exercices étudiés.

L'unité enregistre des besoins en fonds de roulement de 100 jours

d'exploitation en 1997, 143 jours en 1998 et 250 jours en 1999. Il est confirmé que

l'entreprise finance la totalité des actifs circulants par J'intermédiaire de ses fonds

propres durant les trois exercices. Une meilleure maîtrise de la gestion des créances

et des stocks d'une part et un effort d'investissement (ou de placement) va réduire

les BFR de l'unité.

Le délai de recouvrement des créances passe de 25 jours en 1997 à 2 mois en,

1999. L'unité accorde ainsi un délai de crédit assez long à ses clients et cela va, à

terme, grever sa trésorerie.

Le délai de décaissement est de 10,5 jours en 1999, cela signifie que l'unité

règle tous ses achats au comptant et cela va grever d'autant sa trésorerie.

En conclusion, l'unité doit faire un gros effort de recouvrement de ses créances

auprès des clients afin de continuer à jouir d'une trésorerie saine.

64

Les capitaux permanents sont faiblement rentabilisés durant les 3 exercices.

Le résultat se dégrade d'une manière linéaire.

La structure du passif est particulière, en effet le passif est constitué de 98 %

de capitaux propres en 1999. L'unité ne fait pas d'effort d'investissement de ses

capitaux.

CONCLUSION DU DIAGNOSTIC

1. Points forts

• Trésorerie positive. • Bonne capacité d'autofinancement. • Actif net positif. • Bonne qualité de l'eau. • Existence d'un marché étendu à plusieurs wilayate. • Equipements neufs. • Simplicité du processus technologique et production intégrée. • Assez bon rendement du personnel. • Personnel motivé, stable et expérimenté. • Bonne qualification du personnel. • Climat social serein. • Organisation structurée et utilisation de logiciels de gestion. • Existence de capacités de stockage. • Existence d'un contrôle de qualité.

2. Points faibles

• Les procédures de gestion ne sont pas formalisées. • Absence d'actions de formation. • Absence de l'inventaire physique des investissements. • Actions marketing absentes. • Stocks élevés de matières et de produits finis. • Créances s/clients en augmentation. • Absence d'individualisation des investissements. • Coûts élevés de changement de la bouteille PVC en bouteille PET.

65

• Délais déséquilibrés des recouvrements et des décaissements.

OPPORTUNITES ET MENACES

1. Opportunités

- Source d'eau intarissable située au piémont du Djurdjura - Facilité d'extension de l'usine en matière de bâti

2. Menaces

- Existence d'une concurrence : la menace ne réside pas dans les parts de

marché mais plutôt dans la mise à niveau en matière d'emballage

- Situation géographique de l'unité et accès unique par la route

RECOMMANDATIONS

Les recommandations ont trait à la gestion et aux procédures des systèmes:

‐ Investissements

‐ Stocks

‐ Créances

‐ dettes

‐ exploitation

‐ finances

Nous relevons des opérations relatives à l'évaluation du patrimoine:

- Résorption des frais préliminaires pour un montant de 15 154 KDA :

constitués à 85 % de pertes de change.

- Le montant des stocks rebutés est de 74 377 DA : à comptabiliser en charges

exceptionnelles.

66

Résumé du Business Plan

Le Diagnostic nous a permis de connaître l'entreprise, objet de l'évaluation, et

nous pouvons dire qu'elle est viable et que sa situation financière est saine. Il nous a

permis aussi de faire l'évaluation de l'entreprise sur la base de la méthode

patrimoniale : l'Actif Net Corrigé ou valeur du patrimoine net a été calculé. Mais

l'application des autres méthodes d'évaluation nécessite la connaissance

d'informations sur le devenir de l'entreprise, sur ses revenus futurs et ce travail

prévisionnel fera l'objet de ce chapitre.

Le document original est assez volumineux et se compose de plusieurs

chapitres. Dans le cadre de cette étude, nous allons présenter un résumé présentant

les éléments les plus significatifs.

2.1. Fondements stratégiques

L'unité présente des points forts et des opportunités tels que:

- exploitation d'une source intarissable d'eau minérale

- bonne qualité de l'eau

- possibilité d'extension de l'atelier de production

- équipements neufs

- intégration de la production : bouteilles, bouchons

- capacités impor1antes de stockage d'eau minérale et de bouteilles

- personnel qualifié

67

- existence d'une gestion de la qualité du produit

Les points faibles et les menaces sont:

- éloignement de l'unité des grands axes routiers

- absence de politique commerciale

- difficulté de produire le PET : la bouteille actuelle est en PVC et la

production du PET nécessite le changement de toutes les extrudeuses non encore

amorties.

L'unité se caractérise actuellement par une sur - capacité de ses moyens

matériels et humains et ce en rapport au marché.

L'objectif n'est pas de réduire les capacités de cette unité mais de développer

son impact sur le marché afin de mieux la rentabiliser.

Les actions nécessaires pour réaliser l'objectif consistent en :

- Actions marketing afin de faire connaître le produit et attirer une nouvelle

clientèle.

- Mise en place d'un réseau de distribution du produit : se rapprocher des

clients.

Ces actions doivent être complétées par une action juridique consistant en la

création d'une entité autonome sous forme de SARL ou autre.

Cette dernière action se fera par:

- Le transfert du patrimoine de l'entreprise vers l'unité - La création de la société : statut, registre de commerce, affiliations, ...

2.2. Plan d'actions

• Assurer les actions marketing permettant d'attirer le client et de le garder en :

- Faisant la promotion du produit

- Assurant l'action publicitaire

68

• Mettre en place un réseau de distribution du produit : distributeurs grossistes,

camions livreurs,…

• Améliorer la gestion

- Mettre en place les systèmes de gestion nécessaires afin d'obtenir

la certification ISO 9000.

- Rationaliser les effectifs et les mettre en adéquation avec les

niveaux réels de production.

- Réduire les coûts et assurer une politique de prix par l'élaboration

et la mise en place d'un système de comptabilité analytique.

- Mettre en adéquation les ressources humaines à l'organigramme

à travers la mise en œuvre d'un plan de carrière et de plans de

formation adéquats

- Assurer la formation des cadres dans le domaine du

management.

Planning et coût des actions 

Actions Coût KDA 

Scénario1  Scénario2 ISO 900  ‐  3 000 Organisation et systèmes dʹinformation   2 000  2 000 Formation  500  500 Actions marketing (**)  ‐  ** 

(**) L'action marketing va coûter 3 % du CA par an.

Les détails de programmation des autres actions sont présentés dans les

tableaux des investissements.

Résultats attendus

La mise en œuvre des actions projetées va permettre de créer une entité

commerciale autonome en rentabilisant au mieux ses capacités installées.

69

Le chiffre d'affaires

Deux scénarios sont envisagés:

1. Prévoir une augmentation de 4 % par an du CA.

2. Prévoir une augmentation du CA suite à l'action de marketing; le CA

dépend du taux de réalisation des capacités installées (70 % en fin de

période de projection).

Les consommations de matières et fourniture

Cette rubrique représente une moyenne annuelle de 45 % de la production

totale durant les années étudiées. En 1999, les matières nécessaires à la production

représentaient 83 % des consommations totales.

Comme nous pouvons le constater, les consommations sont directement

proportionnelles à la production globale, aussi le rapport de 45 % sera maintenu

durant toute la période de projection.

Les stocks de produits

L'unité va garder l'équivalent de 8 jours de vente de produits finis en stock.

2.3. Prévisions des ventes

Le Business Plan développe deux hypothèses sur l'activité future de l'unité

projetée sur 6 ans.

La base de travail demeure le bilan 1999 de l'unité mais il a subi les

retraitements suivants :

- La valeur des investissements a augmenté suite aux travaux d'évaluation

- Les stocks et les créances ont subi des corrections dues à leur dépréciation

- Les fonds propres correspondent à la valeur actualisée de l'Actif net.

70

- Les comptes de liaison inter unités sont transformés en dettes ou créances sur

associés

Le bilan 1999 après évaluation est présenté dans le cadre de ce manuel et les

détails de calcul de l'ANC sont présentés dans le Chapitre Evaluation du

patrimoine.

Hypothèses principales :

Les scénarios projetés dans cette étude sont:

Hypothèse basse: il est prévu une situation de statu quo de l'activité de

l'unité caractérisée par une augmentation de 4 % par an du CA et par la

réduction des charges de personnel.

Hypothèse haute : il est prévu une évolution des CA à travers les actions

de marketing

1) Hypothèse basse (1) Rubriques 1999 2000 2001 2002

CA en KDA 81 615 84 440 87 818 91 331 Taux de croissance en % 4 4 4 4 Taux de réalisation en % 31% 30 32.5 33.8 Stocks produits finis KDA 5 064 1 876 1 951 2 029

Rubriques 2003 2004 2005 2006

CA en KDA 94 984 98 784 102 735 106 844 Taux de croissance en % 4 4 4 4 Taux de réalisation en % 35.2% 36.6 38 39.6 Stocks produits finis KDA 2 110 2 195 2 293 2 374

 

Les taux de réalisation des capacités installées sont donnés pour un prix de

vente de la bouteille de 14,50 DA en hors taxes et pour un stock de produits finis de

8 jours.

2) Hypothèse haute (2)

Rubriques  1999  2000  2001  2002 

71

CA en KDA  81 615  84 440  94 572  105 921 Taux de croissance en %  4  4  12  12 Taux de réalisation en %  31%  30  35.1  39.3 Stocks produits finis KDA  5 064  1 876  2 102  2 354 

Rubriques  2003  2004  2005  2006 CA en KDA  121 800  140 000  160 690  184 793 Taux de croissance en %  15  15  14.8  15 Taux de réalisation en %  45.2  52  59.7  68.7 Stocks produits finis KDA  2 706  3 111  3 570  4 200 

Les taux de réalisation des capacités installées sont donnés pour un prix de vente de la bouteille de 14,50 DA en hors taxes et pour un stock de produits finis de 8 jours. Dans le cas de cette hypothèse le taux de réalisation en fin de période est de 70 % des capacités installées

2.4. Structure des fonds propres et du financement

Situation actuelle

ACTIF en KDA  1999  PASSIF en KDA  1999 Investissements bruts  290195  Fonds propres  209038 Investissements nets  139994  Dont capital  99250 Stocks  38957  Dettes LMT  598     Dettes s/associés  ‐     DCT  2306 Créances  32991  Total dettes  2904 Dont disponibilité  17323  PASSIF total  211942 ACTIF TOTAL  211942   

 

Ce bilan est le bilan avant évaluation au 31/12/1999.

Situation après évaluation du patrimoine net : le bilan 1999 se présente ainsi

après l'évaluation et les retraitements :

ACTIF en KDA  1999  Traitements  Valeur actualisée Total investissements  139 994  +43 645  183 639 Total stocks  38 957  ‐74  38 883 Total créances  32 991  +18 181  51 172 

72

Actif total  211 942  61 752  273 964 

Plus value : 61 752 KDA

PASSIF en KDA  1999  Traitements  Valeur actualisée Fonds propres 209 038 61 752 270 790 Dettes LMT 598 - 598 Dettes envers s/apparentées - - - Dettes envers fournisseurs 1 409 - 1 409 Avances bancaires - - - Autres DCT 897 - 897 Total dettes 2 904 - 2 904 PASSIF TOTAL 211 942 61 752 273 694

2.5. Plan financier

2.5.1. Hypothèses générales

1. Investissements

Aucun programme particulier d'investissement n'est prévu parce que les

équipements sont encore neufs.

2. Eléments de l'exploitation

1. Consommations

Le rapport Consommations de matières et fournitures/production totale est

de 45 % durant toute la période projetée pour les deux hypothèses.

2. Services

Ce poste constitué par l'entretien des équipements, du matériel roulant et des

bâtiments est estimé à 1,5 % du chiffre d'affaires.

Il sera majoré des frais de marketing dans le cas de la variante n02

uniquement sur la base de 3 % du CA.

3. Frais de personnel

Les frais de personnel demeurent inchangés durant l'année 2000 mais vont

être réduits en l'an 2001 dans le cadre de l'hypothèse basse. En effet un niveau de

rendement de 40,2 % des capacités installées en fin de période nécessite seulement

73

deux équipes au niveau de l'extrudage et une seule équipe au niveau du

conditionnement, ce qui va amener les effectifs de 80 agents à 70 agents.

Dans le cas de l'hypothèse haute, le personnel sera réduit de 20 personnes

(sur les 27 agents constituant le service Sécurité). Il est supposé que toute

contrainte sécuritaire est levée.

Dans tous les cas, les frais de personnel augmentent de 3 % par an à partir de

l'an 2002.

4. Impôts et taxes (de l'année 1999)

TAlC au taux de 2,55 % sur le CA

VF au taux de 6 % sur les frais de personnel

A ces taxes, il est adjoint une taxe domaniale relative à la concession de

l'eau. Elle est actuellement de 5 % sur le CA. Il est constaté que l'entreprise paie

ainsi une "concession" sur la bouteille en plastique en plus de l'eau et cela est

inadmissible. Mais en l'absence d'une autre donnée ce tarif est admis dans le cadre

de la série de projections.

5. Frais divers

Ce poste constitué principalement par les assurances est estimé à 0,5 % du

montant des investissements nets, terrains exclus.

6. Frais financiers.

Ils sont nuls car aucun nouvel investissement n'est réalisé et l'unité ne recourt

pas à l'endettement à court terme.

7. Amortissements

Le montant des amortissements est calculé pour les investissements après

évaluation (se référer au tableau des amortissements).

2.5.2. Résultats et analyse de la variante 1

74

Le Business Plan original présente deux séries de tableaux correspondant à la

variante 1 et à la variante 2. Dans le cadre de cette étude, nous allons présenter

l'ensemble des tableaux de la variante 1 et seulement les 3 tableaux principaux de la

variante 2 qui sont : le TCR, le bilan actif et le bilan passif.

       

 1. Résultats

CALCUL DU CASH FLOW

  1999  2000  2001  2002  2003  2004  2005 Production stockée 5 064  1 876  1 951  2029  2 110  2 195  2 293 CA en KDA 81 616  84 440  87 818  91 331  94 984  98 784  102 735 Cons. matières et fournitures  40 466  36 563  39 552  41 134  42 779  44 491  46 275 Services  1 373  1 267  1 317  1 370  1 425  1 482  1 541 Charges intermédiaires   41 839  37 830  40 869  42 504  44 204  45 973  47 816 Valeur ajoutée  44 841  48 486  48 900  50 856  52 890  55 006  57 212 Autres produits   1  0  0  0  0  0  0 Frais de personnel  16 930  17 000  14 875  15 321  15 781  16 254  16 724 Impôt et taxes  3 871  7 395  7 523  7 815  8 118  8 433  8 761 Ebe   24 041  24 091  26 502  27 720  28 991  30 318  31 709 Frais financiers   222  0  0  0  0  0  0 Frais divers  665  648  595  544  485  426  375 Amortissement   12 626  11 308  11 508  11 808  11 808  11 811  10 114 Charges d’exploitation   34 314  36 351  34 501  35 488  36 192  36 924  35 992 Résultat brut d’exploitation   10 528  12 135  14 399  15 368  16 698  18 082  21 220 Résultat hors d’exploitation  ‐10 509  3 840  6 560  9 280  12 320  15 360  18 720 Résultat de l’exercice   19  15 975  20 959  24 648  29 018  33 442  39 940 IBS  0  4 792  6 288  7 394  8 705  10 033  11 982 Résultat net  19  11 182  14 671  17 254  20 313  23 409  27 958 Cash – flow   12 645  22 490  26 179  29 062  32 121  35 220  38 072 

Les résultats hors exploitation sont constitués de produits financiers à partir

de l'exercice

75

2000. Les fonds placés au taux de 8 % proviennent de l'excédent de

trésorerie.

2. Analyse RATIOS DE RENTABILITE  

  1999  2000  2001  2002  2003  2004  2005 Marge de résultat 0.00  0.13  0.17  0.19  0.21  0.24  0.27 Marge de cash flow 0.15  0.27  0.30  0.32  0.34  0.36  0.37 Résultat économique net/actif  0.05  0.04  0.05  0.05  0.05  0.05  0.06 Activité/capitaux permanents en %  38.9  31.1  31.1  30.7  30.2  29.5  28.7 Résultat/capitaux propres  0.00  0.04  0.05  0.06  0.06  0.07  0.08 EBE/CA en %  29.5  28.5  30.2  30.4  30.5  30.7  30.9 

Les résultats augmentent linéairement durant la période des projections.

Certes tous les voyants de l'exploitation sont au vert mais la rentabilité financière

demeure insuffisante en fin de période.

L'unité génère des cash – flow importants résultant de la conjugaison des

résultats positifs et d'un amortissement élevé. Il est à noter que l'entreprise a une

activité qui stagne durant toute la période; en effet, les taux d'EBE tournent autour

de 29 – 30 %. Cette situation s'explique par la constance des proportions des CA et

des charges qui dessinent des courbes d'évolution parallèles. Une rentabilité

économique constante est une conséquence directe de la stagnation de l'activité

(taux d'EBE) et de l'absence d'investissements durant les exercices projetés.

RATIOS DE FINANCEMENT

  1999  2000  2001  2002  2003  2004  2005 CA/capitaux permanents en %  38.9  31.1  31.1  30.7  30.2  29.5  28.7 Résultat net /CA 0.00  0.13  0.17  0.19  0.21  0.24  0.27 Capitaux permanents/Passif en % 98.9  99.2  97.4  96.2  95.4  95.0  94.8 Fonds propres/Passif en %  98.6  98.9  97.2  96.0  95.2  94.8  94.7 Actifs circulants/DCT  31.20  39.05  15.49  12.40  11.76  12.05  12.75 Trésorerie/DCT   7.51  7.51  0.39  0.18  0.13  0.07  0.14 Cap. Permanents/investissements  1.50  1.48  1.64  1.84  2.08  2.40  2.80 

 

76

La rotation des ressources permanentes est de 30 % et est insuffisante dans le

cadre d'une unité de production.

Les capitaux permanents représentent la quasi totalité du bilan en l'an 2000.

Leur diminution, tout le long de la période, se justifie par l'augmentation des

montants des DCT. Ces capitaux financent la totalité des investissements et une

partie de l'actif circulant.

L'unité est viable et jouit d'une bonne santé financière mais elle gagnerait à

mieux équilibrer son bilan.

2. Tableaux financiers de la variante 1

• Investissements

• Besoins d'investissements

• Amortissements

• Bilans prévisionnels

• Flux de fonds

• Tableau de trésorerie

• Ratios de financement

L'unité des projections est le KDA (1000 DA). Première année de planification : 2000 Dernière année de planification : 2005

Tableau des investissements

EN KDA  1999  2000  2001  2002  2003  2004  2005 Equipements  43 645  ‐  1 000  1 500  ‐  ‐  ‐ matériels    ‐  ‐  ‐  ‐  ‐  ‐ Autres investissements              Total investissements  43 645  ‐  1 000  1 500  ‐  ‐  ‐ 

 

77

Le montant de l'exercice 1999 correspond au montant de la plus value sur

investissements soit 43 645 KDA.

Besoins d’investissements et BFR

EN KDA  1999  2000  2001  2002  2003  2004  2005 Total investissements  43 645  0  1 000  1 500  0  0  0 Stocks  38 883  35 695  35 770  35 848  35 929  36 014  36 112 créances  14 559  11 908  10 092  8 891  8 123  7 662  7 418 Dette financière  0  0  0  0  0  0  0 DCT  2 306  7 606  11 876  15 141  17 651  19 603  21 178 Besoins en fonds de roulement   51 176  39 997  33 986  29 598  26 402  24 073  22 352 Besoin en financement  94 821  39 997  34 986  31 098  26 402  24 073  22 352 Var BFR    ‐11 179  ‐6 011  ‐4 389  ‐3 196  ‐2 329  ‐1 721 

 

Le besoin de financement est égal à la somme du Total investissements et des BFR.

Tableau des Amortissements

EN KDA  2000  2001  2002  2003  2004  2005 Bâtiments et constructions 3 626  3 626  3 626  3 626 3 626 3 626 Installations complexes 5 988  5 988  5 988 5 988 5 988 5 988 Matériels et outillage             - Anciens (antérieurs) 1 694  1 694  1 894  2 194  2 197  500  - Nouveaux (de l'exercice) ‐  200  300  ‐  ‐  ‐ Total amortissements 11 308  11 508  11 808  11 808  11 811  10 114 

 

En 2004, l'amortissement sur anciens investissements est de 1 697 KDA.

L'amortissement des installations se fait sur 10 ans.

En l'an 2005, les équipements acquis avant et pendant l'an 2000 sont

complètement amortis.

Stocks

Les stocks de produits finis sont calculés ainsi dans le cas des deux variantes.

Stocks de l'année en cours = stocks de l'année antérieure + production de l'année en

cours - stocks vendus de l'année en cours.

78

Exemple : stocks de l'exercice 2000

Stocks exercice 1899 : 5 064 KDA + Production an 2000 : 81 252

KDA - Ventes exercice 2000 : 84 440

KDA = Stocks fin année

2000 : 1 876 KDA

Bilans prévisionnels en KDA

  1999 ouvertur

e  2000  2001  2002  2003  2004  2005 

Investissements bruts  290 195  183 639  183 639  173 331  163 323  151 515 139 707 127 896 Total amortissements  150 201  0  11 308  11 508  11 808 11 808 11 811 10 114 Investissements nets  139 994  183 639  172 331  161 823  151 515  139 707  127 896  117 782 Stocks  38 957  38 883  35 695  35 770  35 848  35 929  36 014  36 112 Créances/associés  0  19 250  19 250  17 325  15 400  13 475  114 550  9 625 Autres créances  15 668  14 599  11 908  10 092  8 891  8 123  7 662  7 418 Disponibilités  17 323  17 323  2 992  2 107  1 983  1 224  2 698  2 416 Placement  0  0  48 000  82 000  116 000  154 000  192 000  234 000 Créances totales  32 991  51 172  82 150  11 524  142 274  176 822  213 910  253 459 ACTIF  211 942  273 694  290 176  309 117  329 637  352 458  377 820  407 353 

Rubriques   1999  ouverture  2000  2001  2002  2003  2004  2005 

Capital  174 946  270 790  270 790  270 790  270 790 270 790 270 790 270 790 Résultat inst. dʹaffect.  34 073  0  0  11 182  25 854  43 107  63 420  86 829 Résultat exercice  19  0  11 182  14 671  17 254  20 313  23 409  27 958 Fonds propres  209 038  270 790  281 972  296 644  313 897  334 210  357 619  385 577 DLMT  598  598  598  598  598  598  598  598 Dette sur associés  0  0  0  0  0  0  0  0 

79

Dette financière  0  0  0  0  0  0  0  0 Autres DCT  2 306  2 306  7 606  11 876  15 141  17 651  19 603  21 178 Dettes totales  2 904  2 904  8 204  12 474  15 739  18 249  20 201  21 776 PASSIF  211 942  273 694  290 176  309 117  329 637  352 458  377 820  407 353 

 

 

 

 

 

 

 

Plan prévisionnel de trésorerie en KDA.

  2000  2001  2002  2003  2004  2005 Recouvrement sur      Créances antérieures  4 380  3 572  3 028  2 667  2 437  2 299 Créances/associés  0  1 925  1 925  1 925  1 925  1 925 CA  82 751  86 062  89 504  93 084  96 808  100 680 Découvert bancaire  0  0  0  0  0  0 Recettes totales  87 131  91 559  94 457  97 677  101 170  104 904 Règlement des             DLMT  0  0  0  0  0  0 DCT  577  1 901  2 969  3 785  4 413  4 901 Investissements en dinars  0  1 000  1 500  0  0  0 Dettes financières  0  0  0  0  0  0 Dépenses  52 885  55 542  56 113  56 650  57 284  58 285 Dettes sur associés  0  0  0  0  0  0 Décaissements totaux  53 462  58 444  60 581  60 435  61 697  63 186 Solde  33 669  33 115  33 876  37 241  39 474  41 718 Disponibilités antérieures  17 323  2 992  2 107  1 983  1 224  2 698 Disponibilités actuelles  50 992  36 107  35 983  39 224  40 698  44 416 Placement  48 000  34 000  34 000  38 000  38 000  42 000 Caisse  2 992  2 107  1 983  1 224  2 698  2 416 

   

Tableau des flux des fonds prévisionnels en KDA

80

Rubriques   2000  2001  2002  2003  2004  2005 Investissements   0  1 000  1 500  0  0  0 Remboursement DLMT  0  0  0  0  0  0 Remboursement Dette/associés   0  0  0  0  0  0 Régalement des bénéfices répartis   0  0  0  0  0  0 Variation du BFR   ‐11 179  ‐6 011  ‐4 389  ‐3 196  ‐2 329  ‐1 721 Total Emplois   ‐11 179  ‐5 011  ‐2 889  ‐3 196  ‐2 329  ‐1 721 Cash flow   22 490  26 179  29 062  32 121  35 220  38 072 Créances sur associés et autres   0  1 925  1 925  1 925  1 925  1 925 Augmentation du capital   0  0  0  0  0  0 Emprunt    0  0  0  0  0  0 Total  ressources  22 490  28 104  30 987  34 046  37 145  39 997 Solde ressources – emplois  33 669  33 115  33 876  37 241  39 474  41 718 Solde de trésorerie   33 669  33 115  33 876  37 241  39 474  41 718 

STRUCTURE DE FINANCEMENT

Rubriques   2000  2001  2002  2003  2004  2005 Capitaux permanents   282 570  297 242  314 495  334 808  358 217  386 175 Actifs immobilisés  172 331  161 823  151 515  139 707  127 896  117 782 Fonds de roulement  110 239  135 419  162 980  195 101  230 321  268 393 

Evolution en %  58.3  22.8  20.4  19.7  18.1  16.5 Taux sur actif en %  38.0  43.8  49.4  55.4  61.0  65.9 

stocks  35 695  35 770  35 848  35 929  36 014  36 112 Evolution en %  8.4  ‐0.2  ‐0.2  ‐0.2  ‐0.2  ‐0.3 Taux  12.3  11.6  10.9  10.2  9.5  8.9 Nombre de jours de stockage MP  322  298  288  277  267  258 

Créances hors disponibilités  11 908  10 092  8 891  8 123  7 662  7 418 Evolution en %  ‐24.0  ‐15.3  ‐11.9  ‐8.6  ‐5.7  ‐3.2 Taux en %  4.1  3.3  2.7  2.3  2.0  1.8 Durée du crédit en jours   51  41  35  31  28  26 

DCT  7 606  11 876  15 141  17 651  19 603  21 178 Evolution en %  2 29.8  56.1  27.5  16.6  11.1  8.0 Taux en %  2.6  3.8  4.6  5.0  5.2  5.2 

Besoins de fonds de roulement   3 9997  33 986  29 598  26 402  24 073  22 352 Evolution en %  ‐23.55  ‐15.03  ‐12.91  ‐10.80  ‐8.82  ‐7.15 Taux sur la VA en %  82.5  69.5  58.2  49.9  43.8  39.1 BFR en jours d’exploitation   178  149  125  108  96  88 

Variation BFR  ‐1 1179  ‐6 011  ‐4 389  ‐3 196  ‐2 329  ‐1 721 

 

81

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

2.5.3 Résultats et analyse de la variante 2

CALCUL DU CASH – FLOW

Rubriques   1999  2000  2001  2002  2003  2004  2005 Productions stockée  5 064  1 876  2 102  2 354  2 706  3 111  3 570 CA en KDA  81 616  84 440  94 572  105 921  121 800  140 000  160 690 Cons. matières et fournitures  40 466  36 563  42 659  47 778  54 968  63 182  72 517 Services   1 373  1 267  4 256  4 766  5 481  6 300  7 231 Charges intermédiaires   41 839  37 830  46 915  52 544  60 449  69 482  79 748 Valeur ajoutée   44 841  44 486  49 759  55 731  64 057  73 629  84 512 Autres produits   1  0  0  0  0  0  0 Frais de personnel   16 930  17 000  12 750  13 133  13 526  13 932  14 350 Impôts et taxes   3 871  7 395  7 905  8 785  10 007  11 406  12 993 Ebe   24 041  24 091  29 104  33 813  40 523  48 291  57 169 Frais financiers   222  0  0  0  0  0  0 Frais divers   665  648  595  544  491  436  383 Amortissements   12 626  11 308  11 508  11 808  12 108  12 411  10 714 Charges d’exploitation   34 314  36 351  32 759  34 269  36 133  38 185  38 440 Résultat brut d’exploitation  10 528  12 135  17 001  21 461  27 924  35 443  46 072 Résultat hors exploitation   ‐10 509  3 840  6 720  9 920  13 520  17 840  22 960 Résultat de l’exercice   19  15 975  23 721  31 381  41 444  53 283  69 032 IBS   0  4 792  7 116  9 414  12 433  15 985  20 710 Résultat net   19  11 182  16 604  21 967  29 011  37 298  48 322 Cash – flow   12 645  22 490  28 112  33 775  41 119  49 709  59 036 

 

82

Les résultats hors exploitation sont constitués de produits financiers à partir

de l’exercice 2000. Les fonds placés au taux de 8% proviennent de l’excédent de

trésorerie

 

 

 

 

 

 

 

Bilans prévisionnels en KDA

  1999 ouvertur

e 2000  2001  2002  2003  2004  2005 

Investissements bruts  290 195  183 639  183 639  173 331  163 323  153 015 142 407 129 996 Total amortissements  150 201  0  11 308  11 508  11 808 12 108 12 411 10 714 Investissements nets  139 994  183 639  172 331  161 823  151 515  140 907  129 996  119 282 Stocks  38 957  38 883  35 695  35 921  35 173  36 525  36 930  37 389 Créances/associés  0  19 250  19 250  17 325  15 400  13 475  11 550  9 625 Autres créances  15 668  14 599  11 908  10 227  9 277  8 930  9 051  9 550 Disponibilités  17 323  17 323  2 992  2 252  1 296  1 808  1 363  1 468 Placement  0  0  48 000  84 000  124 000  169 000  223 000  278 000 Créances totales  32 991  51 172  82 150  113 804  142 274  193 213  244 964  307 643 ACTIF  211 942  273 694  290 176  311 548  337 661  370 645  411 890  464314 

Rubriques   1999  ouverture 

2000  2001  2002  2003  2004  2005 

Capital  174 946  270 790  270 790  270 790  270 790 270 790 270 790 270 790 Résultat inst. dʹaffect.  34 073  0  0  11 182  27787  49754  78764  116063 Résultat exercice  19  0  11 182  16604  21967  29011  37298  48322 Fonds propres  209 038  270 790  281 972  298577  320544  349554  386853  435157 DLMT  598  598  598  598  598  598  598  598 Dette sur associés  0  0  0  0  0  0  0  0 Dette financière  0  0  0  0  0  0  0  0 

83

Autres DCT  2 306  2 306  7 606  12373  16519  20493  24439  28541 Dettes totales  2 904  2 904  8 204  12971  17117  21091  25037  29139 PASSIF  211 942  273 694  290 176  311548  337661  370645  411890  464314 

 

Conclusion

Les deux variantes montrent que l’unité a une exploitation viable et rentable.

Elle jouit d’une bonne situation financière et réussit à placer des fonds au taux

rémunérateur de 8% par an

L’entreprise génère un cash flow suffisant pour assurer une expansion ou

permettre des participations dans d’autres sociétés sous forme de partenariat.

EVALUATION

Utilisation de méthodes telles que:

- Méthode de la valeur patrimoniale ou ANC : l'évaluation patrimoniale est

réalisée avant l'élaboration du Business Plan.

- Méthode de l'UEC ou actualisation de la rente de goodwill

- Méthode des DCF

- Méthode des rendements

L'évaluation de l'entreprise a été faite suivant chacune des méthodes pour

chacune des deux hypothèses présentées dans le Business Plan. Dans le cadre de ce

cours, vous aurez tous les calculs relatifs à la première hypothèse : et seulement les

résultats de la deuxième hypothèse.

3:1. Valeur patrimoniale

3.1.1. Evaluation des terrains

84

Dans le cadre de la cession des entreprises, la valeur à attribuer au terrain

d'assiette de l'unité doit correspondre, non à la valeur estimée par les domaines,

mais à la valeur réelle sur le marché foncier.

Assiette de l'unité

Superficie totale: 8 972.5 m2 Superficie bâtie: 2 113 m2

Evaluation

Prix moyen régional d'un terrain de cette nature : 5 000 DA/m2

Valeur du terrain d'assiette usine: 8 972.5 x 5 000 = 44 862 500 DA

Abattements : 20% pour la superficie construite :2 113x 20 % x 5 000 = 2 '113

000 DA Soit la valeur vénale à retenir = 44 862 500 – 2 113 000 = 42 749 500 DA

3.1.2 - Bâtiments et infrastructures

Le patrimoine bâti de l'unité est constitué par :

Le bâtiment industriel Le bâtiment administratif Le hangar de stockage Les constructions légères et les 2 logements.

L'évaluation des bâtiments se distingue par la différence des prix du mètre

carré qui dépendent de la nature et des caractéristiques de la construction. Nous

distinguons:

- la construction en dur: maçonnerie en pierres et briques, toiture en dalle de

béton étanche. Les sols sont en béton revêtus de carrelage. Le coût actuel (en 1999)

de réalisation d'une construction de caractéristiques identiques est de 20 000

DAlrn2.

L'abattement pour vétusté, retenu pour le constructions en dur est obtenu en

appliquant un taux de 2 % par an à compter de la sixième année (inclus~) suivant

l'année de mise en service.

85

- la construction métallique (préfabriqué) : ossature métallique, bardage

partie en dur et partie en TN40, couverture en TN40 ou/et plaques d'amiante

ciment. Les sols sont revêtus de béton. Le coût actuel de réalisation d'une

construction de caractéristiques identiques (portées, hauteur) est de 10 000 DA/m2.

L'abattement pour vétusté, retenu pour les constructions en charpente

métallique est obtenu en appliquant un taux de 3 % par an à compter de la sixième

année (incluse) suivant l'année de mise en service.

Le taux de vétusté maximum accepté est de 60 %.

Les calculs ont été effectués sur la base de tableaux détaillés présentant le

prix du mètre carré, les abattements pour vétusté et pour l'état général. Nous

donnons le prix calculé de manière globale sans reprendre les détails du calcul.

Exemple illustrant la méthode de calcul: Bâtiment de stockage

L'état général est jugé très bon.

Surface :4 320 m²

Evaluation

Prix: 10 000 DA/m2.

Valeur de remplacement: 10 000 x 4 320 = 43 200 000 DA

Abattement pour état apparent: 10 %.

Valeur vénale à retenir: 43 200 000 x 0,90 = 38 880 000 DA

La valeur totale des bâtiments, ouvrages et infrastructures est de

132417 KDA.

3.1.3. Equipements

86

La présente évaluation repose sur les données qui nous ont été

communiquées par l'entreprise (inventaire comptable et inventaire physique) d'une

part et sur les informations collectées lors de nos visites sur le site d'autre part.

La démarche classique pour l'estimation de la valeur vénale consiste dans le

cas général à déterminer une valeur dite de remplacement équivalente au prix actuel

d'acquisition d'un bien similaire et sur laquelle on procède à un ou plusieurs

abattements en cascade et relatifs à la vétusté, l'état général, ...

Cette démarche s'applique seulement pour le matériel roulant dans le cas de

l'évaluation de cette unité. En effet, les prix d'acquisition affichés sur le bilan sont

identiques ou très proches des prix actuels des installations, matériels et outillages,

mobiliers et matériels de bureau. Pour ces derniers, la VNC est prise en compte.

Evaluation

Désignation  V.O.R en KDA  VNC en KDA Installations complexes  146 934  59 888 Matériels et outillage  1 371  724 Mobiliers et matériels de bureau  1 741  460 Total  150 046  61 072 

Matériel roulant en KDA

Désignation  Date  Valeur à neuf  Abattement  Valeur actuelle 1 véhicule Daewoo  1992  440  176  264 1 véhicule Renault nevada  1992  900  360  540 1 véhicule Renault experess  1994 900  270  630 1 véhicule Peugeot 405  1994 700  210  490 1 fourgon Peugeot  J5  1995 1 800  450  1 350 1 camion K 120 (*)  1989 2 400  1 320  1 080 1 camion K 66 avec ridelles  1995 2 000  500  1 500 Matériels de manutention  1996 1 700  340  1 360 1 citerne tractable de 3000 L  1995  100  25  75 Total     10 940  3 651  7 289 

Remarque :

(*) le camion K 120 appartient à une autre unité de la société. Il ne figure pas

sur les états comptables de l’entreprise AMAN JARJAR.

87

La camionnette Dacia figurant au bilan est actuellement affecté à une autre

unité de la société.

RECAPITULATIF GENERAL

Désignation  Valeur de cession an KDA Terrains  42 749 Construction, bâtiments et ouvrages  70 297 Installation complexes de production  59 888 Matériels et outillages  724 Matériel roulant  7 289 Mobilier et matériel de bureau  460 Logement de fonction (équipements sociaux)  2 232 Total   183 639 

 

Les frais préliminaires d’un montant de 15 154 KDA sont résorbés

Stocks

Lʹévaluation des stocks sʹest faite sur la base de lʹinventaire  physique.                             

 La base de référence est la valeur portée    sur lʹinventaire. 

 La valeur totale des stocks est de 38 957 KDA au 31/12/99. 

 

Nous considérons que la valeur affichée de l'inventaire est réaliste parce que

le biais pouvant être causé par les stocks à rotation lente est minime d'une part et la

valorisation des stocks s'est faite sur la base du prix unitaire moyen pondéré d'autre

part. Il est constaté un stock de déchets et rebuts d'une valeur de 74 377 DA,

montant à élaguer de l'actif du bilan.

1994 : 36 KDA  1996 : 278 KDA 1997 : 917 KDA  1998 : 75 KDA 1999 : 8988 KDA Total  : 10 294 KOA 

88

Stocks nets = 38 957 KDA - 74 KDA = 38 883 KDA.

3.1.5. Compte de Liaisons Inter Unités

Ce compte présente les détails des opérations entre l'unité d'eau minérale et

les autres unités de la société. Il se présente ainsi:

Montant au crédit au 31/12/1999: -19249660 DA.

La totalité de ce montant sera transférée au compte de créances envers

associés et sociétés apparentées.

3.1.6. Créances

En KDA

  Rubriques   Montant brut   Provisions  Montant net  Créances de stocks  46    46 Créances/ass. et s.app.  ‐    ‐ Avances pour compte  1 962    1 962 Avances dʹexploitation  661    661 Créances sur clients  13 040  41  12 999 Disponibilité  17 323    17 323 Total créances  33 032  41  32 991 

Situation âgée des créances sur clients:

Provisions à faire:

La totalité du montant des créances dʹavant 1996 soit  : 314000 DA Créance client en litige du 04/01/1997  : 109578 DA 25 % sur chèques à encaisser  : 686 500 DA 

Montant total des provisions  : 1 110078 DA. 

 

Le montant de 41 KDA A été provision né en 1999, la différence, soit

1 069 KDA, est provision née en complément.

Le compte de créances inclut les créances envers l'entreprise et les unités qui

sont de 19250 KOA au 31/12/99.

3.1.7. Dettes

89

Dettes à long et moyen terme : 598 KDA

Le Solde Dette envers les unités de la même société (après traitement des

créances et dettes sur associés) est nul.

Les montants des dettes sont conformes aux tableaux détaillés du bilan 1999.

3.1.8 SYNTHESE

Il s’agit de procéder au calcul de la valeur patrimoniale de l’unité par la

sommation des éléments de l’actif.

La situation nette est ensuite déterminée par l’extraction des dettes de l’actif

total

ACTIF en KDA  1999  Traitements Valeur actualisée 

Frais préliminaires  15 154  ‐15 154  0 Terrains  457  +42 292  42 749 Bâtiments et ouvrages d’infrastr.  56 819  +13 478  70 297 Installations complexe   59 888  ‐  59 888 Autres investissements   7 676  +3 029  10 705 Investissements en cours   ‐    ‐ Total investissements  139 994  +43 645  183 639 Matières et fournitures  31 266    31 266 Produits semi finis  569    569 Produits finis  7 033    7 033 Déchets et rebuts  74  ‐74  ‐ Stocks à l’extérieur  15    15 Total stocks  38 957  ‐74  38 883 Créances de stocks   46    46 Créances s/ clients 12 999  ‐1 069  11 930 Créances sur s/ apparentées  ‐  +19 250  19 250 Disponibilités  17 323    17 323 Autres Créances  2 623    2 623 

90

Total Créances  32 991  18 181  51 172 Actif circulant  71 948  18 107  90 055 Actif total   211 942  +61 752  273 694 

 

Calcul de la plus value nette :

Plus value : 61 752 KDA IBS à 30 % : 18 526 KDA Plus value nette : 43 040 KDA  

Passif en KDA  1999  Traitements  Valeur actualisée Fonds propres  209 038  + 61 752  270 790 Dettes LMT  598  ‐  598 Dettes envers s/ apparentées   ‐  ‐  ‐ Dettes envers fournisseurs  1 409  ‐  1 409 Avances bancaires   ‐  ‐  ‐ Autres DCT  897  ‐  897 Total dettes   2 904  ‐  2 904 PASSIF TOTAL  211 942  + 61 752  273 694 

 

 

 

Bilan après évaluation et traitements 1999

En KDA

Rubriques   Ouverture   rubriques  ouverture Terrains  42749  Fonds propres   270 790 Equipements de production   130185     Autres investissements   10705     Investissements en cours   ‐     Total investissements  183639     Matières et fournitures  31266  DLMT  598 Produits en cours  569  DCT  2 306 Produits finis  7032     Déchets et rebuts  ‐     Stocks à l’extérieur  15     Stocks  38883  Dettes totales  2 904 Créances clients 11930     Créances sur stés apparentées  19250     Autres Créances  2669     

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Disponibilités  17323     Créances Total   51172     ACTIF   273694  PASSIF   273 694 

 

La valeur patrimoniale nette de l'entreprise est de 270 790 KDA.

Ce bilan est la base de référence dans la série de projections de l'exploitation de

l'entreprise faites dans le Business Plan.

L'unité doit faire l'objet d'une cession avec continuité de l'activité de

production. Cette opération obéira aux conditions fixées par la loi sur la

privatisation et elle se fera sur la base d'un appel d'offre. La valeur patrimoniale est

de 270 790 KDA dans le cas où l'acquéreur prend le bilan en charge. Les

autres valeurs sont données dans le Manuel d'évaluation.

3.2. Première Méthode d'Evaluation

Il s'agit, dans cette méthode, de combiner le résultat de la méthode

patrimoniale avec le Goodwill ou le Badwill actualisés.

3.2.1. Calcul des capitaux permanents nécessaires à l'exploitation

(CPNE)

CPNE = Actif immobilisé réévalué + BFR pour l'exercice 1999

BFR = 51 176 KDA

CPNE = 183639 + 51 176 = 234 815 KDA

3.2.2. Détermination de la capacité bénéficiaire normative

Rubrique  2000  2001  2002  2003  2004  2005 Résultats hors FF  15 975  20 959  24 648  29 018  33 442  39 940 IBS  4 792  6 288  7 394  8 705  10 033  11 982 Résultats net hors FF  11 182  14 671  17 254  20 313  23 409  27 958 

 

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3.2.3. Calcul de la valeur l'unité

Valeur de l'unité = Actif Net Réévalué +/- Goodwill / Badwili

Valeur de l'Actif Net Réévalué en KDA : 270 790 KDA.

CPNE = 234 815 KDA

Taux d'intérêt = 9 %

Rémunération brute du capital : 234 815 x 9 % = 42 266 KDA

IRG à 15% = 6 340 KDA

Rémunération nette = 35 926 KDA

La rémunération nette correspond à la rentabilité exigée par le propriétaire

(ou l'investisseur). Elle est calculée sur la base des capitaux engagés (CPNE)

capitalisés au taux d'intérêt offert par les banques en 1999.

Rubrique  2000  2001  2002  2003  2004  2005 Résultats net hors FF  11 182  14 671  17 254  20 313  23 409  27 958 Intérêt net  35 926  35 926  35 926 35 926 35 926 35 926 Goodwill ou Badwill  ‐24 744  ‐21 255  ‐18 672  ‐15 613  ‐12 517  ‐7 968 

Dans le cas de cette hypothèse, la rémunération nette du capital est

supérieure au résultat net dégagé par l'entreprise et cette situation perdure durant

toute la période de projection. Dans le cadre de la deuxième hypothèse (non

reproduite ici), l'entreprise dégage un goodwill à partir de l'année 2004.

Chaque hypothèse est étudiée suivant deux scénarios qui sont:

Scénario 1 :

Ce scénario retient le taux de risque du marché à 50 % et ce, pour des raisons

sécuritaires. Le taux d'actualisation calculé est de 13,5 % lorsque le taux sans risque

est de 9 %.(1)

Les coefficients pour un taux d'actualisation à 13,5 % sont pour les années

2001 à 2005 : 0,88 ; 0,78 ; 0,68 ; 0,60 ; 0,53 ;

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Scénario 2 :

Ce scénario retient le taux de risque du marché à 35 %. Le taux

d'actualisation calculé est de 12,15 % lorsque le taux sans risque est de 9 %. Les

coefficients du taux d'actualisation sont pour les années 2001 à 2005: 0,89 ; 0,79 ;

0,70 ; 0,62 ; 0,55

Hypothèse basse

Scénario 1 :

Actualisation à 13,5 %  ‐ 24 744  ‐18 704  ‐14 564  ‐10 617  ‐7 510  ‐4 223 

Badwill total sur 6 ans : 80 362 KDA

Valeur de l'unité : Actif net réévalué - badwill ou + goodwill,

270 790 - 80 362 =190 428 KDA

Scénario 2

Actualisation à 12,15 %  ‐ 24 744  ‐18 917  ‐14 751  ‐10 929  ‐7 760  ‐4 382 

Badwill total sur 6 ans : 81 484 KDA

Valeur de l'unité : Actif net réévalué - badwill ou + goodwill,

270 790 - 81 484 = 189 306 KDA

Hypothèse haute

Scénario 1 :

Actualisation à 13,5 %  ‐ 24 744  ‐17 003  ‐10 888  ‐4 702  823  6 570 

Badwill total sur 6 ans : 49 944 KDA

Valeur de l'unité : Actif net réévalué - badwill ou + goodwill,

270 790 – 49 944 = 220 846 KDA

(1) Taux d'actualisation = taux sans risque + I~ x prime de marché x taux sans

risque

= 9 % + 1x 50 % x 9 % =13,5 %

Scénario 2 :

94

 Actualisation à 12,15 %  ‐ 24 744  ‐17 196  ‐11 028  ‐4 841  851  6 818 

Badwill total sur 6 ans : 50 139 KDA

Valeur de l'unité : 270 790 - 50 139 = 220 651 KDA

Synthèse des valeurs de l'unité selon cette méthode d'évaluation

En KDA Hypothèses CPNE Badwill Valeur de l’unité

Base Scénario 1 270 790 80 362 190 428 Scénario 2 270 790 81 484 189 306

Haute Scénario 1 270 790 49 944 220 846 Scénario 2 270 790 50 139 220 651

 

3.3. Deuxième Méthode d’Evaluation : Flux Financiers

Valeur de l’unité = Cashs flow actualisés + valeur terminal – DLMT

Calcul des cash flow

Rubrique  2000  2001  2002  2003  2004  2005 Résultats exploit  hors FF  12 135  14 399  15 368  16 698  18 082  21 220 – IBS  3 640  4 320  4 610  5 009  5 425  6 366 + Amortissements  11 308  11 508  11 808  11 808  11 811  10 114 – Investissements   0  1 000  1 500  0  0  0 – variation BFR   ‐11 179  ‐6 011  ‐4 389  ‐3 196  ‐2 329  ‐1 721 = Cash flow, CF  30 981  26 598  25 455  26 692  26 797  26 689 CF actualisé à 13,5 %  30 981  23 406  19 855  18 151  16 078  14 145 CF actualisé à 12,15 %  30 981  23 672  20 109  18 685  16 614  14 679 

L’actualisation à 13,5 % concerne le scénario 1 et celle à 12,15 % concerne

le scénario 2

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Valeurs cumulées des cash flow actualisés :

Scénario 1 : 122 616 KDA

Scénario 2 : 124 740 KDA

Calcul de la valeur terminale

Valeur terminale = valeur résiduelle actualisée à fin de période

Valeur résiduelle = (Cash flow brut - Investissements moyens)/taux de

capitalisation

Taux de capitalisation = (taux d'actualisation - taux de croissance)/ (1 + taux d'actualisation)

Taux de capitalisation pour un taux d'actualisation de 13,5 % et un taux de

croissance de 4 % = 8,37 %

Taux de capitalisation pour un taux d'actualisation de 12,15 % et un taux de

croissance de 4 % = 7,27 %

Hypothèse basse

Scénario 1

Valeur résiduelle = 38 072 KDA – 417 KDA)/ 8,37 % = 449 880 KDA

Valeur terminal = 449 880 KDA x 0,53 = 238 436 KDA

Scénario 2

Valeur résiduelle = 38 072 KDA – 417 KDA)/ 7,27 % = 517 950 KDA

Valeur terminal = 517 950 KDA x 0,55 = 284 873 KDA

Valeurs de l’unité = Cashs flow actualisés + valeur terminal – dette financière nette

DLMT de l’année 1999 (ouverture)

= 598 KDA

disponibilités = 17 323 KDA Dette nette = - 16 725

KDA

96

 

En KDA Hypothèse basse  Hypothèse haute 

Scénario 1  Scénario 2 Scénario 1 Scénario 2 Cash flow actualisés   122 616  124 740  150 839  153 814 Valeur terminale  238 436  284 873  368 017  439 690 Dette nette   ‐16 725  ‐16 725  ‐16 725  ‐16 725 Valeur de l’unité   377 777  426 338  535 581  610 229 

 

Note : 1 / (1+ 13,5 %) 5 = 0,53

1 / (1+ 12,15 %) 5 = 0,55

3.4. Troisième Méthode d'Evaluation : Méthode des rendements

La valeur de rendement par capitalisation du résultat d'exploitation après

impôt (REAI) est utilisée.

Valeur de rendement = REAI / Taux de capitalisation

REAI = résultat moyen après impôt des six années de projection.

Le taux de capitalisation a été calculé précédemment et il est de 8,37 % dans

le cas du scénario 1 et de 7,27 % dans le cas du scénario 2.

Valeurs de l'unité:

Hypothèse 1: REAI = 19 131 KDA

Scénario 1 : 19 131 / 8,37 % = 228 566 KDA

Scénario 2 : 19 131 / 7,27 % = 263 150 KDA

Hypothèse 2 : REAI = 27 397 KDA

Scénario 1: 27 397 / 8,37 % = 327 324 KDA

Scénario 2 : 27 397 / 7,27 % = 376 850 KDA

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SYNTHESE

Le tableau ci dessous présente les résultats des trois méthodes utilisées pour

l'évaluation de l'entreprise.

 

Hypothèse   Méthode 1 Valeur

patrimoniale

Méthode 2 Goodwill et

badwill

Méthode 3 Flux financiers

Méthode 4 Rendements

Basse Scénario 1 270 790  190 428  377 777 228 566 Scénario 2  270 790  189 306  426 338 263 150 

Haute Scénario 1 270 790  220 846  535 581  327 324 Scénario 2  270 790  220 651  610 229  376 850 

 

 

La valeur patrimoniale nette est de 270 790 KDA et ce montant peut

intéresser l'acquéreur éventuel qui achète du tangible et le propriétaire n'y perd rien.

Toutefois, les flux financiers donnent une valeur maximum de 610 229 KDA alors

que la méthode n° 2 affiche des montants inférieurs à la valeur patrimoniale. Ces

deux extrémités nous ont amené à utiliser une autre méthode (celle des rendements)

afin de pouvoir approcher au mieux la valeur de l'entreprise. Les montants affichés

par cette méthode se situent exactement entre la borne supérieure des valeurs

calculées par la méthode du badwill et la borne inférieure des valeurs calculée par

la méthode des flux financiers. La méthode des rendements affiche des valeurs

situées au voisinage de la valeur patrimoniale et elle constitue un argument de taille

face à l'acquéreur éventuel.

La valeur de cette entreprise est située entre 270 790 KDA et 376 850

KDA. L'acquéreur est tenu de continuer l'activité de l'unité et de prendre en

charge la totalité de son bilan.