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EXPÉDITIONS SCIENTIFIQUES CAFOTROP 2011-2013 À la recherche des rescapés du Gondwana DOSSIER DE PRESSE − 7 novembre 2011 Contact presse : Muséum national d’Histoire naturelle Estelle Merceron 01 40 79 54 40 [email protected]

Expéditions cafotrop

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Les rescapés du Gondwana, mission 2011-2013

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EXPÉD IT IONS SCIENT IFIQUES

CAFOTROP2 0 1 1 -2 0 1 3À la recherche des rescapés du Gondwana

DOSSIER DE PRESSE − 7 novembre 2011 Contact presse : Muséum national d’Histoire naturelle Estelle Merceron • 01 40 79 54 40 • [email protected]

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COMMUNIQUÉ DE PRESSE

LES SCIENTIFIQUES PARTENT EN PATAGONIE À LA RECHERCHE DES RESCAPÉS DU GONDWANA Un nouveau programme CAFOTROP

Les « Rescapés du Gondwana » est le nom du nouveau programme CAFOTROP. L’objectif est de mieux comprendre l’évolution depuis le Crétacé des lignées d’hexapodes* qui occupent aujourd’hui les grandes forêts primaires tempérées de l’hémisphère sud (Patagonie, Afrique du Sud, Australie, Nouvelle-Zélande). Il s’agit notamment de différencier les phases de diversification ou spéciation directement liées à la fragmentation du Gondwana de celles qui sont liées aux changements plus récents comme la transition Eocène-Oligocène.*Les hexapodes (Hexapoda) regroupent les insectes et tous les autres arthropodes à trois paires de pattes : les protoures, diploures et collemboles. Ils représentent probablement plusieurs millions d’espèces présentes sur Terre.

L’orig ine des hexapodes

Bien que l’origine de la plupart des genres actuels d’hexapodes soit postérieure à la crise Crétacé-Tertiaire (– 65 millions d’années), diverses sources (fossiles, biogéographiques, moléculaires) montrent que les insectes sont nombreux à être apparus à une date antérieure, le plus souvent au Crétacé (autour de – 120 millions d’années). Cette période est aussi le moment où débute la fragmentation de l’immense continent Gondwana, qui regroupait l’Amérique du Sud, l’Afrique, l’Inde, l’Australie, la Nouvelle-Zélande et l’Antarctique.

Un projet d ’exploration des grandes forêts tempérées de l ’hémisphè re sud

Aujourd’hui, ces groupes d’insectes ont encore des représentants. Ils constituent donc d’excellents mo-dèles pour étudier leurs modes de diversification sur de longues périodes et en particulier leur évolution suite à des événements majeurs : fragmentation du Gondwana, grandes crises de la biodiversité — telles que la crise Crétacé-Tertiaire, la transition Éocène-Oligocène (entre – 40 et – 34 millions d’années) ou encore les nombreux bouleversements climatiques qui ont jalonné l’histoire de la Terre depuis le début du Miocène (– 24 millions d’années).

Après avoir parcouru les forêts tropicales du monde entier depuis 2006, les entomologistes du programme CAFOTROP (CAnopée des FOrêts TROPicales) partent, cette fois-ci, à la recherche des insectes dans les forêts tempérées de l’hémisphère sud. La première étape de ce programme les conduira, du 21 novembre au 13 décembre 2011, en Patagonie chilienne. En 2012 et 2013, ils partiront en Afrique du Sud puis en Australie.

Patagonie chilienne Patagonie chilienne

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2Sur la rivière Approuague, Guyane

Jurassique supérieur – 152 millions d’années

Crétacé supérieur – 94 millions d’années

Crise Crétacé-Tertiaire – 66 millions d’années

Aujourd’hui

LES RESCAPÉS DU GONDWANA

La dé rive des continents, depuis le Jurassiquejusqu’à nos jours

LÉGENDE

Ancien continent

Continent actuel

Zone de subduction (pointes des triangles orientées dans la direction de la subduction)

Dorsales océaniques

Crédit : C. R. Scotese, PALEOMAP Project, www.scotese.com

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COMMENT ?

En inventoriant les insectes appartenant à quelques groupes cibles.

Éric Guilbert aux monts Koghis, Nouvelle Calédonie

DANS QUEL BUT ?

Étudier l’évolution de lignées dont l’origine remonte à l’époque du Gond-wana il y a environ 120 millions d’années (phylogénie, biogéographie historique).

QUE VONT FAIRE LES SCIENTIFIQUES ?Mettre en valeur la richesse biologique des forêts primaires tempérées de l’hémisphère sud.

L’O BJ E C T I F D E L A M I S S I O N

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Les hété roptè res Tingidae

sont une famille d’environ 2 500 espèces de punaises phytophages d’une taille de 3 mm environ. On les trouve autant à la racine des plantes qu’à la cime des arbres. Ils entretiennent des relations étroites avec leur plante hôte. Ces punaises sont échantillonnées par battage et fauchage de la végétation.

Les diptè res Empidinae

sont un ensemble de plus de 2000 espèces de mouches floricoles ou prédatrices. Leur rôle dans la pollinisation est essentiel. Elles sont, de ce fait, étroitement liées à l’explosion des angiospermes (plantes à fleurs) il y a 130 millions d’années. Les mâles offrent une proie à la femelle au moment de l’accouplement. Ils sont échantillonnés au filet ou par piège de Malaise. On les rencontre essentiel-lement dans les zones tempérées des deux hémisphères.

Les col lemboles

sont des insectes apterygotes, d’une taille de l’ordre du millimètre, que l’on trouve essentiellement dans le sol, mais qui peuvent être dominants dans la canopée. On en compte, à ce jour, plus de 8 000 espèces, alors qu’il y en aurait beaucoup plus. Ils sont parmi les premiers hexapodes à apparaître dans les archives fossiles depuis le Dévonien (environ – 400 millions d’années), ainsi que les Néélipléones dont la diversité a été très largement sous-estimée dans l’hémisphère sud.

LES MODÈLES D’HEXAPODES

Trois modèles d’hexapodes terrestres seront étudiés : les collemboles du genre Triacanthella dont les espèces se partagent les sols de la Terre de Feu, de l’Afrique du Sud, de l’Australie et de la Nouvelle-Zélande ; les diptères Empidinae, importants pollinisateurs œuvrant notamment dans les grandes forêts de Nothofagus de Patagonie et d’Australie ; les punaises de la famille des Tingidae qui affectionnent parti-culièrement la canopée des forêts de toutes les régions ayant constitué le Gondwana.

Gargaphia sp. Tingidae, Yungas, Argentine

Couple de Rhamphomyia sp.,la femelle se nourrit d’une proie pendant l’accouplement, France

Caledonimeria mirabilis, collembole, Nouvelle CalédonieL’Arataïe au camp des Nouragues, Guyane française

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2011 : la Patagonie chi l ienne

Forêts humides bordées par l’océan Pacifique à l’ouestet les Andes à l’est.

2012 : l ’Afrique du Sud

Les forêts primaires de ce hotspot sont réduites à quelques fragments.

2013 : l ’Austra l ie du Sud-Ouest

La faune de ce hotspot est unique, rare et présente un endémisme élevé.

LES SITES EXPLORÉS :DE L’AMÉRIQUE DU SUD À L’AUSTRALIE

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LA PATAGONIE CHILIENNE : DU 21 NOVEMBRE AU 13 DÉCEMBRE 2011

Les scientifiques vont suivre la célèbre route australe (Carretera Austral en espagnol). Mesurant 1 240 kilomètres, la route australe relie à travers la Pata-gonie la ville de Puerto Montt à Villa O’Higgins. Dans leur périple, les scien-tifiques s’arrêteront à Coihaique, après avoir parcouru 638 km en 4 x 4, et exploreront plusieurs parcs nationaux et réserves naturelles.

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Christophe Daugeronchercheur, entomologiste, spécialiste des diptères Empididae (Origine, Structure et Évolution de la Biodiversité, MNHN / CNRS)

Emmanuel Delfossetechnicien (MNHN / Direction des collections)

Lionel Picartgrimpeur Tree Climbing France

Adrian R. Plantchercheur, entomologiste, spécialiste des diptères Empididae (National Museum of Wales)

Éric Gui lbertchercheur, entomologiste, spécialiste des hétéroptères (Origine, Structure et Évolution de la Biodiversité, MNHN / CNRS)

Phi l ippe Psaï laphotographe reporter

Clément Schneiderétudiant en thèse de doctorat (Origine, Structure et Évolution de la Biodiversité, MNHN / CNRS)

Cyri l le D’Haesechercheur, entomologiste, spécialiste des collemboles, (Origine, Structure et Évolution de la Biodiversité, MNHN / CNRS)

LES PARTICIPANTS

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8Pièges de Berlèse, Chili Piège de Malaise, France

Tree cl imbing

Les forêts tropicales sont considérées comme les milieux terrestres les plus riches de la planète bio-logiquement. Quand on parle de leur richesse, on parle essentiellement du sous-bois, visible et acces-sible ; le sol étant accessible mais relativement mal connu. En revanche, la canopée est considérée comme un milieu extrême à cause des difficultés d’accès. Jusqu’à maintenant, les moyens pour l’étude de la biodiversité de la canopée étaient lourds et coûteux. Il s’agissait de structures fixes de type grue ou échelle, de structures mobiles comme le radeau des cimes, ou de moyens indirects comme le fogging (ou thermonébulisation d’insecticide).

Mais, depuis peu, une nouvelle technique se développe : le « tree climbing ». Dérivée des tech-niques utilisées pour l’élagage, la méthode consiste à grimper dans les arbres comme on grimpe sur une falaise. Equipé d’un baudrier et d’une corde, le grimpeur a accès à la canopée, et peut s’y déplacer d’arbre en arbre. Il peut alors évoluer librement pour observer, capturer les insectes, ou encore poser des pièges. L’équipement léger et facilement démontable, donne une grande mobilité au grimpeur, et permet aussi à celui-ci de laisser le site d’étude dans l’état où il l’a trouvé, sans trace de son passage. En plus d’être efficace, la méthode est respectueuse de l’environnement.

Le piège de Berlèse

Procédé qui permet d’extraire les arthropodes d’un échantillon de litière, de sols ou de tout autre prélèvement. Le dispositif est simple et repose sur la crainte de la lumière et de la sécheresse des animaux vivant dans le sol. Un entonnoir contient de la litière. Une source de chaleur, comme une simple lampe électrique, chauffe la litière. Les animaux qu’elle contient fuyant la dessiccation de la litière descendent dans l’entonnoir, un filtre à maille large empêche la litière de tomber mais pas les animaux. Ceux-ci finissent par tomber dans un liquide conservateur contenu dans un récipient.

Le piège de Malaise

Piège d’interception inventé par le Dr. Malaise, composé d’une sorte de tente en moustiquaire et d’un récipient collecteur au sommet. Il est posé au sol ou en canopée et permet de capturer tous les insectes volants et grimpants. Les insectes se prennent dans la toile et remontent en cherchant une sortie. Ils finissent donc dans le récipient collecteur.

LES TECHNIQUES DE COLLECTE,QUELQUES EXEMPLES

Lionel Picart dans la forêt d’Ipassa, Gabon

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LES MISSIONS CAFOTROP – MUSÉUM 2006-2010

Gabon 2006Argentine (Yungas) 2007Madagascar (Tsingy) 2007Guyane (Nouragues) 2009Nouvel le-Zé lande 2010

Parc National de l’Ivindo dans la réserve d’Ipassa, Gabon

Les Yungas, Argentine

Les Tsingy d’Ankarana, Madagascar

L’inselberg, Réserve des Nouragues, Guyane française

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© Cyrille D’Haese / MNHN pages de couverture + communiqué de presse : Christophe Daugeron en Patagonie chilienne, 2007 p.2 : Sur la rivière Approuague pas très loin de Régina, Guyane p.3 : Éric Guilbert aux monts Koghis, Nouvelle Calédonie, 2005 p.4 : L’Arataïe au camp des Nouragues, Guyane française, 2010 + Gargaphia sp. Tingidae, Yungas, Argentine + Caledonimeria

© Clément Schneider / MNHN p.7 : Autoportrait © Adrian R. Plant p.7 : Autoportrait © Aurélie Defaye p.7 : Portrait d’Emmanuel Delfosse © Philippe Psaïla p.7 : Portraits de Cyrille D’Haese + Éric Guilbert © Éric Guilbert / MNHN p.7 : Portrait de Philippe Psaïla p.8 : Lionel Picart dans la forêt d’Ipassa, Gabon, 2006 p.9 : Parc National de l’Ivindo dans la réserve d’Ipassa, Gabon, 2006

mirabilis, collembole, lle Calédonie p.8 : Pièges de Berlèse, Chili, 2007 p.9 : L’inselberg, Réserve des Nouragues, Guyane française, 2010 + Les Tsingy d’Ankarana, Madagascar, 2007 + Les Yungas, Argentine, 2007© Christophe Daugeron / MNHN p.4 : Couple de Rhamphomyia sp., la femelle se nourrit d’une proie pendant l’accouplement, France, 2011 p.7 : Autoportrait p.8 : Piège de Malaise, 2006

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