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DOSSIER TRANSMETTRE N°11 Expliquer Marie aux enfants 1

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DOSSIER TRANSMETTRE N°11

ExpliquerMarie

aux enfants

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Sommaire

Découvrir Marie

Marie, Mère de Dieu..................................................................... 3Pourquoi et comment honorer la Sainte Vierge............................4Marie, modèle de vie....................................................................5Marie de l'Ascension à la Pentecôte............................................. 8

Les fêtes de Marie

Les solennités.............................................................................. 9Les fêtes.......................................................................................14Les autres fêtes (dites mémores).................................................16

Prier Marie avec les enfants

Conseils pratiques pour honorer Notre Dame.............................. 21La crypte de Notre Dame............................................................. 23

Questions d'enfants

Marie, notre mère.........................................................................25Le mois de Marie.......................................................................... 27Qu'est-ce que l'Immaculée Conception?...................................... 29Marie et le caté............................................................................ 31Marie est importante !................................................................. 33

Coloriage

Je vous salue Marie...................................................................... 34

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Découvrir Marie

Marie, mère de DieuAbbé Pierre Rineau

Le Fils éternel de Dieu, vrai Dieu né du vrai Dieu, s’est fait homme dans le sein de Marie. La maternité divine est la clef du mystère de la Sainte Vierge.

Le mystère de l’Incarnation

Dans le Credo, à peine avons-nous affirmé que Jésus est la deuxième personne de la Sainte Trinité en proclamant que nous croyons en Jésus Christ son Fils unique Notre Seigneur, que nous confessons son Incarnation en disant Qui a été conçu du Saint Esprit, est né de la Vierge Marie.

La première partie de cet article du Credo est célébrée le 25 mars à l’Annonciation et la seconde à Noël ; d’abord la conception et ensuite la naissance.

Le Fils éternel de Dieu, vrai Dieu né du vrai Dieu, s’est fait homme dans le sein de la Vierge Marie, assumant ainsi, sans rien perdre de sa nature divine, la nature humaine. L’unique personne du Fils possède donc deux natures : de toute éternité, la nature divine, et, depuis le jour de l’Annonciation, la nature humaine.

La maternité divine

Il résulte logiquement de cette affirmation touchant le Fils une conséquence touchant la mère : puisque la Sainte Vierge est mère, selon la nature humaine, d’un Fils qui est réellement Dieu, elle est proprement Mère de Dieu.

Nulle femme n’est maman d’une nature ! Une femme ne peut être mère que d’une personne, d’un être vivant, d’un être humain, de quelqu’un.

La Sainte Vierge est la maman d’une personne, la maman d’un homme qui est Dieu, elle doit donc être appelée Mère de Dieu.

La maternité divine est la clef du mystère de la Sainte Vierge.

La dignité véritable se prenant de la proximité d’avec Dieu, nulle créature n’est plus proche de Dieu que la Sainte Vierge, du fait de sa maternité divine. Elle est pleine de grâce, bénie entre toutes les femmes, et sainte plus que tous les anges ; elle est le chef d’œuvre de Dieu le Père qui l’a choisie comme maman pour son Fils. Sa beauté comme sa dignité dépassent celles de toute la création.

En résumé : il n’y a pas de titre plus beau pour la Sainte Vierge que celui de Mère de Dieu parce qu’il n’y a pas pour elle de dignité plus haute que la maternité divine.

Et ainsi, tous les autres privilèges de la Sainte Vierge sont ordonnés et inférieurs à cette dignité première. L’Immaculée Conception par exemple est une préparation à la maternité divine ; l’Assomption en est une conséquence, de même que son incomparable puissance d’intercession auprès de Dieu. Tous les titres, toutes les fêtes, tous les privilèges de la Sainte Vierge doivent être finalement rapportés à sa maternité pour être bien compris.

Notre prière mariale

On comprend dès lors que l’Eglise, pour forger la plus belle prière à la Sainte Vierge Marie, toucher plus sûrement son cœur et

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obtenir sa puissante intercession auprès de son Fils, ait souhaité ajouter aux paroles de l’ange prononcées à l’Annonciation, les paroles qui suivent : Sainte Marie, Mère de Dieu, priez pour nous, pauvres pécheurs, maintenant et à l’heure de notre mort. On comprend aussi que

l’Angelus, qui rappelle le mystère de l’Incarnation et donc celui de la maternité divine de la Sainte Vierge sonne joyeusement trois fois le jour. On comprend de plus pourquoi tant de Pères de l’Eglise ont combattu pour que le titre de Mère de Dieu soit donné à Marie.

Pourquoi et comment honorer la Sainte ViergeAbbé Pierre Rineau

La Sainte Vierge doit être honorée d’un culte spécial. Mais pour être bien comprise et pratiquée, la piété mariale doit être replacée dans le contexte général de la religion chrétienne.

Tu adoreras Dieu seul et tu L'aimeras plus que Tout. Puisque le mot adorer signifie proprement reconnaître comme créateur, il est clair que seul Dieu peut être adoré. Mais si le culte d'adoration ne convient qu'à Dieu, cela ne veut pas dire que nous n'ayons aucun culte à rendre aux saints. Simplement, ce culte n'est pas l'adoration. Il est un honneur rendu aux amis de Dieu. Ce culte des saints culmine dans le culte marial qui honore la Sainte Vierge non pas seulement comme amie, mais bien comme Mère de Dieu.

Nous réservons des honneurs à la Sainte Vierge Marie, nous lui vouons un culte, nous lui rendons hommage parce qu'elle est la plus parfaite des créatures de Dieu, parce qu'elle seule a été jugée digne de concevoir, de porter, d'enfanter, d'élever le Fils de Dieu lui-même, parce qu'elle est pleine de la grâce de Dieu. L'honorant, nous honorons très réellement Dieu, puisque c'est son oeuvre à Lui qui fonde notre vénération pour elle.

Finalement, il est plus juste de dire que la Sainte Vierge doit être honorée d'un culte spécial que de dire qu'elle peut être honorée d'un tel culte. Car s'il est vrai que les Saints sont des miroirs de Dieu, des évangiles vivants en quelque sorte, ou bien encore des voies vers Dieu, la Vierge Marie est par excellence le miroir de son Fils Jésus, sa plus parfaite imitation et la voie la plus sûre vers Lui.

Prier et imiter Marie

Le culte marial, pour être bien compris, doit être replacé dans le contexte général de la religion chrétienne. Il s'agit de parvenir à la Vie éternelle. Or, deux choses y sont nécessaires : la grâce de Dieu d'abord, et notre collaboration ensuite.

A) Dieu nous donne ses grâces en abondance, gratuitement, car Il est infiniment bon. Mais Il veut bien aussi nous donner de ses grâces à notre demande : aussi Le prions-nous. Nous pouvons en particulier Le prier par l'intercession des Saints. Cette expression ne signifie pas que les saints soient de simples intermédiaires ; elle va plus loin. Elle souligne que les saints ont, par leur vie exemplaire toute donnée à Dieu, acquis des mérites qu'ils peuvent faire valoir auprès de Dieu. C'est précisément ce qu'ils font en intercédant pour nous à notre demande. C'est un aspect de ce que nous appelons la Communion des saints.

La prière mariale, première forme de l'honneur dû à la Mère de Dieu, trouve ici son fondement : les mérites acquis par la Sainte Vierge sont immenses. Comment Dieu pourrait-Il lui refuser ce qu'elle Lui demande au nom des mérites qu'elle a acquis en demeurant toujours fidèle à son Fils ? Comme Jésus a opéré à Cana son premier miracle suite à la discrète intervention de sa Mère et est ainsi venu en aide à des personnes en mauvaise posture, de même,

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en Fils aimant est-Il tout prêt à répondre aux sollicitations que sa Mère Lui présente pour nous, pauvres pécheurs.

Il n'en reste pas moins que dans l'Ave Maria, il convient de bien comprendre ; Sainte Marie, Mère de Dieu, priez (Dieu) pour nous, pauvres pécheurs. Toutes les prières, même celles qui sont faites « aux saints », et en particulier les prières mariales, s'adressent en définitive à Dieu comme à l'unique dispensateur de la grâce. Mais l'intercession mariale embellit notre prière, la rend agréable à Dieu et, en raison des mérites immenses de la Très Sainte Vierge, lui donne une grande efficacité. Elle nous rend donc puissants devant Dieu et nous fonde à espérer grandement que nous serons exaucés.

B) Aux grâces de Dieu, il faut répondre : il faut vivre en chrétiens. C'est la part de l'homme : soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait, nous prévient Jésus. Mais comment imiter le Père que nous ne voyons pas ? En regardant Jésus : Qui M'a vu, a vu le Père. C'est tout l'objet de l'imitation de Jésus-Christ. Imiter Jésus, Lui ressembler, voilà toute la vie chrétienne.

Seulement, la tâche peut paraître surhumaine ! Imiter le Christ, le Verbe éternel de Dieu, Dieu le Fils lui-même ! Il faut pourtant y tendre, par sa grâce. Et c'est précisément pour nous ménager des exemples, des modèles moins inaccessibles à nos faibles forces que Jésus suscite des Saints et les propose à notre imitation. Voilà la seconde forme du culte marial : l'imitation de la Sainte Vierge Marie, le

culte rendu par notre propre vie. Il n'y a pas de route plus sûre vers l'imitation de Jésus que l'imitation de sa propre Mère. Pratiquer les vertus de la Mère, c'est déjà imiter le Fils. Aussi devons-nous avoir à coeur de méditer les mystères de la vie de la Sainte Vierge pour, petit à petit, nous en imprégnant, les faire passer en acte dans notre propre vie.

Quelques suggestions

Toute notre dévotion mariale peut donc se résumer à ceci : prier et imiter la Très Sainte Vierge Marie. Mais plus un mystère est riche, et plus ses expressions sont multiples et variées. Parmi toutes les suggestions possibles pour un bon mois de mai, en voici donc quelques-unes, qui ne sont certainement pas exhaustives :

- raconter les épisodes mariaux de l'Evangile ;- raconter des apparitions mariales reconnues

par l'Eglise ;- prier le chapelet, le Souvenez-vous ou

chanter l'antienne du temps liturgique (le Regina Caeli au Temps Pascal, le Salve Regina au temps ordinaire ) ;

- honorer spécialement le samedi ;- visiter un sanctuaire marial, ou, tout

simplement, la chapelle de la Vierge à l'église.

Que Dieu nous accorde à tous une vraie dévotion mariale. C'est Lui-même en effet qui nous a donné pour Mère sa propre Mère et qui, par elle, veut nous combler de grâces.

Marie, modèle de vieCatherine Culot

La Sainte Vierge peut être considérée comme un modèle de vie, particulièrement pour les mères de famille.

Marie est, depuis ce jour, la mère de l’Eglise, la mère de tous les hommes, mais bien plus encore : elle est un modèle. En effet, un enfant imite toujours sa mère ; ainsi devons-nous prendre notre Mère du Ciel en exemple pour

ses vertus, vertus qu’Elle a acquises grâce à Jésus.

« L’Eglise voit en Marie la plus haute expression du génie féminin et trouve en Elle une source d’inspiration constante. Marie s’est

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définie elle-même servante du Seigneur (Lc 1,38). C’est par obéissance à la parole de Dieu qu’elle a accueilli sa vocation privilégiée, mais pas du tout facile, d’épouse et de mère de la famille de Nazareth » (Jean Paul II, Lettre aux femmes, 1995, n° 10).

Modèle de simplicité, d’humilité, d’obéissance, modèle pour notre vie intérieure, Marie doit être notre Etoile du matin et nous guider quotidiennement dans notre tâche de parents, d’éducateur ou tout simplement, de chrétien.

Penchons-nous sur les scènes de l’Evangile où Marie est présente. Elle a en effet accompagné le Seigneur de la crèche de Bethléem jusqu’au lieu de sa Passion. Figurons-nous certaines représentations artistiques de la Mère de Jésus et voyons quelles sont précisément ces vertus exemplaires.

Marie modèle de simplicité

Contemplons la scène de l’Annonciation. Elle est très simple : une jeune fille est en prière dans sa petite maison de Nazareth, bourgade du nord de la Palestine sans importance, et la maison où vit la jeune fille est toute modeste. Marie ne s’encombrait certainement pas du superflu ni ne s’embarrassait du tracas de la vie quotidienne. En effet, l’œuvre divine se réalise dans le silence et la solitude, loin des bruits de ce monde.

De même, la naissance de Jésus a lieu dans l’abandon complet : abandon des richesses (la crèche), abandon humain (personne ne veut les accueillir). Le fils de Dieu et sa mère auraient pu prétendre à plus d’égards et de confort mais Marie vit ce dénuement en méditant tout cela dans son cœur (Lc, 2,19).

Puissions-nous prendre la sainte Vierge en exemple dans l’accomplissement de notre devoir d’état ; ne nous embarrassons pas du superflu, ne cédons pas facilement aux modes et tentations diverses, acceptons les difficultés passagères, un peu d’inconfort, le mauvais temps mais sachons rester simples et prions Notre-Dame de nous donner un peu de cette simplicité des enfants de Dieu.

Marie et la vertu d’humilité

Plus que la simplicité, Marie nous montre la valeur de l’humilité. Dès la naissance de Jésus, Marie accepte de se rabaisser en mettant au monde son fils dans une crèche et ne s’enorgueillit pas de sa divine maternité. Lorsque Jésus grandit, Marie remplit pleinement son rôle de mère et ne se dérobe pas, bien que Jésus soit Dieu. Nous le constatons lors du recouvrement au Temple : Marie et Joseph cherchent leur fils comme le feraient tous les parents qui ne retrouvent pas un de leurs enfants. Lorsqu’ils le retrouvent, la parole de Jésus force leur humilité : « Pourquoi me cherchiez-vous ? Ne saviez-vous pas que je me dois aux affaires de mon Père ? Mais eux ne comprirent pas la parole qu’il venait de leur dire » (Lc, 2, 49).

Nous le voyons aussi lors des noces de Cana : Marie va trouver Jésus. Elle sait s’effacer et laisser sa place à Jésus en acceptant d’être mise à l’écart. « Que me veux-tu, femme ? Mon heure n’est pas encore venue » (Jn, 2, 4). Jésus appelle sa mère « femme », ce qui peut nous surprendre, mais l’humble Marie acceptait. Cela nous amène à nous poser la question suivante : comment prenons-nous une remarque de la part de notre conjoint, d’un supérieur ou de l’un de nos aînés ? Marie ne cède pas à l’orgueil mais reste la servante du Seigneur et accepte que sa volonté soit faite avec une grande humilité.

Marie modèle de vie intérieure

Nous imaginons sans difficulté la Vierge Marie très souvent en prière. Il nous suffit de penser aux différentes représentations de Marie, à son personnage dans la crèche : la Vierge est, la plupart du temps, représentée à genoux. Certes, la Vierge Marie a connu les occupations et soucis de toute vie familiale mais cela ne l’a pas empêchée d’avoir une vie de prière intense et une confiance absolue en Dieu. Tout en exécutant les tâches familiales par amour pour Dieu, Marie a su trouver un

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équilibre entre sa vie intérieure et sa famille. Savons-nous de notre côté mettre notre

confiance en Dieu même pour des choses très matérielles ou bien nous référons-nous plus souvent aux jugements humains ? Arrivons-nous à trouver des moments de recueillement nécessaires même si nous ne sommes pas des consacrés ? Demandons à la Sainte Vierge cet équilibre nécessaire à toute famille chrétienne entre le devoir d’état et la vie de chrétien baptisé. Nous pouvons reprendre les paroles de la Vierge de la Visitation : Le Puissant a fait pour moi de grandes choses. Et son nom est saint (Lc, 1, 49). Certes la vie moderne n’est pas adaptée à la vie intérieure mais prenons chez notre Mère du Ciel ce regard en permanence tourné vers Dieu. La paix et la stabilité de notre foyer tiennent à la vie intérieure de chacun de ses membres. La prière de la mère de famille revêt une grande importance. Apprenons de Marie ces petites prières que l’on appelle oraisons jaculatoires et que l’on peut faire tout au long de la journée. La Vierge Marie ne devait s’occuper que de l’essentiel, sachons aussi supprimer le superflu, ne pas se jeter dans l’activisme et cela produira la paix dans le foyer. La Vierge Marie doit être notre « arme » dans notre vie et à l’égard du démon.

« Si l’on veut progresser dans la voie du bien, on apprendra de Marie la foi héroïque, l’espoir contre toute espérance, l’amour de Dieu et des hommes ; on se pénètrera de sa sagesse, de son amour de la vérité, de sa vaillance » (cardinal J. Mindszenty, La mère, miroir de Dieu).

Marie exemple d’obéissance

Toute la vie de la Sainte Vierge a été faite de oui, d’acceptation. Dès l’Annonciation, Marie dit « oui » immédiatement à Dieu et obéit sans condition. Je suis la servante du Seigneur ; qu’il me soit fait selon ta parole (Lc, 1, 38) De même, lors de la présentation de Jésus au temple, Marie entrevoit déjà ce qu’elle devra souffrir : un glaive te transpercera le cœur (Lc, 2, 35) et l’accepte. Puis, c’est la fuite en Egypte et la douleur intérieure. Enfin, sacrifice ultime Marie

assiste à la mort de Jésus sur la croix. Sa souffrance culmine à ce moment là et encore elle accepte ses peines et offre ses souffrances à Dieu. Que Marie nous aide à accepter nos souffrances, à les offrir à Dieu en réparation de nos offenses. « Seul l’amour peut mesurer la souffrance de Marie. Si je pouvais comprendre la grandeur sublime de Marie, je pourrais peut-être aussi parler de sa peine ! Car le martyre de Marie a sa raison dans le fait qu’elle a été choisie : avec la coupe de l’élection, il lui a fallu, en même temps, boire le calice de l’amertume» (ibid.).

Enfin lors de l’Ascension dernière souffrance pour la Mère de Jésus : elle le voit partir une seconde fois, et avant elle, au Ciel.

Marie modèle imitable

Marie n’a pas, contrairement à son fils, de nature divine. C’est en cela que nous pouvons la prendre en exemple car elle a vécu de la même façon que nous. « Priez Marie de Nazareth dont l’existence pendant trente ans fut, comme la vôtre, semée de toutes sortes de joies et d’inquiétudes familiales. Elle avait pour mission unique de tenir chaque jour une maison qui abritait le trésor infiniment précieux du Fils de Dieu ; vous avez pour mission unique, au milieu d’un monde redevenu païen, de tenir une maison qui abrite le trésor infiniment précieux d’une famille chrétienne » (Dom Gérard, Mères de famille, ayez confiance).

La Vierge Marie est en effet l’image la plus magnifique de l’amour maternel. D’illustres mères ont suivi cet exemple ; citons sainte Monique, patronne des mères de famille, qui a beaucoup prié pour son fils, avec persévérance. « Considérez la Très Sainte Vierge comme votre grande amie, elle, le modèle par excellence de toutes les mères chrétiennes : puisez à pleines mains dans les mystères de sa vie à Nazareth les grâces nécessaires à l’accomplissement journalier de votre devoir d’état, au sein d’une existence laborieuse, enjouée et vigilante, où vous maintiendrez en paix votre petit royaume. Vous remplissez alors, à l’exemple de Marie, votre mission d’éducatrice, faite d’exigence et de ferme bonté » (ibid.).

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Marie de l'Ascension et la PentecôteAbbé Louis-Marie Rineau

Faisons le chemin qui nous conduit de l’Ascension à la Pentecôte en compagnie de Marie, mère de Jésus, et notre Mère.

« Comme il parlait, une femme élevant la voix du milieu de la foule lui dit : ‘heureux le ventre qui t’a porté et les seins qui t’nt allaité !’ Mais il dit : ‘heureux plutôt ceux qui écoutent la parole de Dieu et l’observent’ » (Lc 11, 27-28).

Cet épisode de l’évangile de saint Luc (dont on pourrait rapprocher un autre passage : cf. Lc 8, 19-21) est très suggestif. Qui en effet a été plus proche de Jésus, au plan de la présence corporelle, que Marie ? Certes, les Apôtres ont mangé et bu avec Lui, et saint Jean a même reposé sa tête sur sa poitrine. Mais la Vierge, elle, l’a porté dans son sein durant neuf mois ! Et pourtant, dit Jésus, ce bonheur ne vaut pas celui de croire à la Parole de Dieu et de l’observer, autrement dit d’avoir la foi, l’espérance et la charité. Car c’est ainsi que le Père, le Fils et l’Esprit-Saint habitent en nous spirituellement, bien plus profondément que dans la plus intime présence corporelle.

Ce disant donc, il semblerait que Jésus veuille « maintenir [Marie] dans l’ombre de la discrétion qu’elle a elle-même choisie », mais il n’en en rien. « Marie n’est-elle pas la première de ‘ceux qui écoutent la Parole de Dieu et la mettent en pratique’ ? Dans ces conditions, la bénédiction prononcée par Jésus en réponse aux paroles de la femme anonyme ne la concernent-elle pas avant tout ? Assurément Marie est digne d’être bénie, du fait qu’elle est devenue la Mère de Jésus selon la chair (…), mais aussi et surtout parce dès le moment de l’Annonciation elle a accueilli la Parole de Dieu, parce qu’elle a cru, parce qu’elle a obéi à Dieu, parce qu’elle ‘conservait’ la Parole et la ‘méditait dans son cœur’ (…) et l’accomplissait par toute sa vie » (Jean Paul II, Redemptoris Mater, n°20).

Il faut même dire que « ce Fils, comme l’enseignent les Pères, elle l’a conçu en son

esprit avant de le concevoir en son sein, précisément par la foi » (ibid., n°13), puisque, comme l’enseigne Jésus, lui-même, « ma mère et mes frères, ce sont ceux qui écoutent la Parole de Dieu et la mettent en pratique » (Lc 8, 21).

Marie est donc par excellence celle qui est « bienheureuse parce qu’elle a cru ». Ceci explique peut-être pourquoi la Sainte Ecriture ne dit jamais que le Christ soit apparu à sa Mère après sa Résurrection. Saint Marc écrit même que c’est à Marie-Madeleine qu’il se montra «d’abord » (cf. Mc16, 9). Peut-être parce que la foi de Marie était trop parfaite, trop pure pour avoir besoin, comme les Apôtres, de ce soutien ?

Ce qui ne fait aucun doute en revanche, c’est sa présence lors de la Pentecôte : « tous, d’un même cœur, étaient assidus à la prière avec quelques femmes, dont Marie, mère de Jésus, et avec ses frères » (Ac 1, 14). Comme cela se comprend bien ! Nul n’était mieux préparé à recevoir le Saint-Esprit que Marie, celle qui fut «bienheureuse d’avoir cru à l’accomplissement de la parole du Seigneur » (cf. Lc 1, 45), celle qui conservait cette Parole dans son cœur pour la méditer, celle enfin qui, au pied de la croix, fit preuve d’une « héroïque (…) obéissance de la foi (…) face aux ‘décrets insondables’ de Dieu » (Jean Paul II, ibid., n°18).

Et en même temps, « sa présence discrète, mais essentielle, montre la voie de la ‘naissance par l’Esprit’ » (ibid., n°24) : le chemin qui nous conduit de l’Ascension à la Pentecôte doit être fait, comme le sien propre, de foi, de « prière assidue », de méditation de la Parole de Dieu et d’obéissance confiante aux desseins de Dieu sur nous. Le tout en compagnie de « Marie, mère de Jésus » et notre Mère.

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Les fêtes de Marie

Francine Bay

Toute l'année liturgique est constellée de fêtes en l'honneur de Marie. Chacune d'elles nous fait entrevoir un aspect de la Mère de Dieu. «Si tu te vois ballotté dans le courant de ce siècle, écrit saint Bernard, au milieu des orages et des tempêtes, si les vents de la tentation s’élèvent, si tu rencontres les récifs des tribulations, regarde l’étoile, invoque Marie !» Les fêtes de la Sainte Vierge sont comme des lumières, des phares éclairant la nuit. Ces jours-là, il y a grande joie dans le Ciel mais il y a surabondance de grâces sur la terre ; alors ouvrons nos cœurs pour les recevoir, nous laisser combler de bienfaits. Nous les connaissons d’avance : c’est comme l’horoscope des âmes mariales... L’Église les classe en quatre catégories : les solennités, les fêtes, les mémoires obligatoires et les mémoires facultatives.

Les solennités

L’Immaculée Conception (8 décembre)

La tradition nous rapporte qu’après de longues années de stérilité, sainte Anne retrouva son époux saint Joachim, qui s’était retiré sur la montagne depuis quelques mois. Leur rencontre, pleine de joie, eut lieu à la Porte Dorée à Jérusalem. L’un et l’autre avaient été avertis par un ange qu’en réponse à leurs instantes prières une enfant leur serait donnée « qui serait honorée sur toute la terre jusqu’à la fin des siècles».

Cette Conception de Marie était déjà fêtée dans les débuts de l’Église puisqu’on en trouve mention sur un calendrier de marbre du IXe

siècle découvert à Naples.Dès les premiers siècles du christianisme, les

Pères de l’Église ont enseigné que Marie fut conçue immaculée, c’est-à-dire avec le privilège exceptionnel d’être préservée du péché originel. «Il fallait que la mère du Christ fut le plus possible digne de Lui, et elle ne l’aurait pas été si elle avait un seul instant été sujette à l’emprise du péché».

Au XIIe siècle, sous l’influence de saint Anselme, abbé du Bec Hellouin, on fêtait déjà

en Normandie l’Immaculée Conception de la Vierge Marie. Ce courant s’étendit bientôt à d’autres régions de France, puis à Rome, où cette fête fut instituée officiellement en 1477.

Le 8 décembre 1854, le pape Pie IX proclama solennellement comme vérité de la foi catholique le dogme de l’Immaculée Conception. Le curé d’Ars en fut si heureux que les cloches de son église sonnèrent à toute volée ce jour-là, si longtemps et si vigoureusement que tous crurent à un incendie !

Il est remarquable que ce soit sous ce nom («Je suis l’Immaculée Conception») que la Vierge Marie ait choisi de se présenter, quatre ans plus tard, à Bernadette de Lourdes, en 1858.

«Cette solennité nous remplit de joie en célébrant la grandeur de la seule créature de notre race qui a retrouvé par avance la perfection primitive.» En effet, par son immaculée conception, la Vierge Marie nous rappelle notre vocation à la sainteté, notre dignité, et ravive notre désir d’imiter sa pureté qui lui a permis de donner Jésus au monde.

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Marie, mère de Dieu (1er janvier)L’Octave de Noël se conclut chaque année

par la solennité de Marie Mère de Dieu, célébrée le 1er janvier. Or, trop souvent, cette fête est négligée, éclipsée sans doute par le réveillon ! Pourtant, le calendrier civil, qui fait du premier jour de l’an un jour férié, facilite sa célébration ; de plus, cette solennité dépasse en importance bien d’autres fêtes de la Sainte Vierge, ce qui paraît échapper à la plupart des catholiques et les conduit à omettre de placer leur année sous la garde de leur Mère du ciel.

En ce matin du 1er janvier, même si la nuit a été courte, bravons le froid et peut-être la neige pour aller honorer Notre Dame en cette belle solennité qui inaugure l’année nouvelle : Sainte Marie, Mère de Dieu. Ce titre, que nous répétons dans l’Ave Maria, nous paraît évident et presque banal. Il n’en a pourtant pas toujours été ainsi.

En effet, au Vème siècle, un prêtre d’Antioche, Nestorius, devenu évêque-patriarche de Constantinople en 428, niait que Jésus soit à la fois homme et Dieu ; pour lui, Jésus Dieu et Jésus homme étaient deux personnes distinctes, et Marie, ne pouvant être que la mère de l’homme Jésus, n’était en aucun cas mère de Dieu. Comme le fait remarquer Dom Guéranger : « Selon Nestorius, Jésus n’eut été qu’un homme ; sa mère n’était donc que la mère d’un homme : le mystère de l’Incarnation était anéanti. »

Le scandale éclata par la faute d’un disciple de Nestorius qui, en pleine chaire, parlant de la Vierge Marie, affirma qu’on n’avait pas le droit de l’appeler Mère de Dieu mais seulement mère de Jésus. Cela fit un beau désordre; en pleine église, des fidèles protestèrent, une bagarre éclata, car l’habitude de nommer la Sainte Vierge Mère de Dieu était chère à la piété chrétienne et le terme de « Théotokos » était usuel.

Saint Cyrille d’Alexandrie

Nestorius avait suffisamment de disciples pour que ses idées commencent à se répandre. Le nestorianisme devint une véritable hérésie, qui induisait les âmes en erreur, divisait les

esprits et engendrait même des troubles graves. Mais, comme il arrive quand une hérésie menace l’Eglise, il se trouva en son sein un homme capable de défendre vigoureusement la vérité : saint Cyrille, évêque d’Alexandrie en Egypte, en qui Nestorius trouva son adversaire le plus résolu.

Saint Cyrille commença par écrire aux moines d’Egypte une lettre pour les prémunir contre la nouvelle hérésie : « Je trouve très surprenant qu’il y ait des gens pour se demander vraiment si la Sainte Vierge doit être appelée Mère de Dieu. Car si notre Seigneur Jésus est Dieu, comment la Vierge qui l’a engendré ne serait-elle pas la mère de Dieu ? »

Par toutes sortes de manières, avec larmes et douceur, avec force et raisonnements, saint Cyrille essaya de convaincre l’hérétique. Il admonesta Nestorius dans des lettres émouvantes où il parlait admirablement de la Mère de Dieu. Nestorius répondit d’une manière insolente et hautaine, ne négligeant aucun moyen, même les accusations mensongères pour tenter d’accabler son adversaire. Mais saint Cyrille lui répliqua courageusement qu’il n’accorderait ni le sommeil à ses yeux ni le repos à ses membres jusqu’à ce qu’il eut rétabli dans sa totalité la foi véritable.

Le concile d’Ephèse

Pape à cette époque, saint Célestin réunit un concile qui, à l’unanimité, condamna Nestorius. Un peu plus tard, à la demande de l’empereur Théodose qui soutenait Nestorius, un nouveau concile se réunit encore, à Ephèse cette fois, à la Pentecôte 431; saint Cyrille le présida en qualité de légat du pape.

Les pressions étaient très fortes, l’empereur cherchant à protéger Nestorius ; les sessions de ce concile d’Ephèse s’étalèrent sur plusieurs semaines. Enfin, les soixante évêques groupés autour de Cyrille condamnèrent l’hérésie de Nestorius et proclamèrent que « Marie est vraiment Mère de Dieu ». La lumière triomphait donc enfin des ténèbres et cette victoire était

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due surtout au zèle inébranlable de saint Cyrille, qui raconte ainsi dans un de ses écrits la fin de cette journée fameuse : « La grande séance où fut condamnée l’hérésie nouvelle avait duré depuis le matin jusqu’au coucher du soleil. La nuit était venue lorsque les membres de l’assemblée purent quitter la basilique de Sainte Marie. Depuis le point du jour, le peuple d’Ephèse n’avait cessé d’entourer l’édifice sacré, attendant le jugement du concile. Aussitôt qu’on eut appris la condamnation de Nestorius, des acclamations unanimes éclatèrent au milieu de la foule en liesse :”Gloire à Dieu, honneur au saint concile ! L’ennemi du Christ est renversé !” criaient toutes les voix. Au sortir de l’église, on entoura les évêques et on les escorta jusqu’à leurs demeures avec des flambeaux et des torches; l’allégresse éclatait partout ; les rues étaient illuminées ; les dames chrétiennes, portant à la main des cassolettes, nous précédaient et brûlaient des parfums devant les images de la Vierge Marie ».

C’était, en effet, par ce qu’elle contenait d’injurieux contre l’honneur de la Sainte Vierge que la doctrine de Nestorius avait surtout soulevé l’indignation populaire. D’une seule voix, l’Orient et l’Occident proclamèrent le Verbe fait chair dans l’unité de personne et Marie véritablement Mère de Dieu, « Deipara, Theotokos ».

La première fête mariale

La liturgie byzantine institua le 26 décembre, lendemain de Noël, une fête célébrant Marie Mère de Dieu, tandis que la liturgie romaine, elle, fixait cette première fête mariale de son calendrier au 1er janvier, octave de Noël. Les jours choisis furent différents mais le désir était bien le même de célébrer la maternité divine de Marie, et l’éclatante proclamation du concile d’Ephèse face à l’hérésie nestorienne.

Le pape saint Célestin, recevant le décret définitif du concile d’Ephèse, composa la deuxième partie du Je vous salue Marie : Sainte Marie, Mère de Dieu, priez pour nous, pauvres pécheurs... C’était vraiment la consécration du dogme de la maternité divine de la Vierge Marie. Et il s’agit bien là, en effet, de son titre le plus éminent, celui dont découlent tous les

autres, comme l’illustrent bien les Litanies de la Sainte Vierge qui ont pour première invocation « Sainte Mère de Dieu ».

La neige au mois d’août

Mais il n’y a pas que dans les prières que Marie Mère de Dieu fut honorée. La merveilleuse histoire de la basilique Sainte-Marie-Majeure, à Rome, est encore là pour nous rappeler, dans l’art et dans la pierre, la louange rendue à Marie Mère de Dieu. La primauté que cette église prit dès l’origine et qu’elle conserve sur toutes les églises du monde consacrées à Marie lui fut acquise par les circonstances vraiment prodigieuses de sa construction.

En plein été, le 5 août 352, la Sainte Vierge indiqua à un riche et pieux romain comment il devait employer sa fortune : alors que cette période est plutôt à Rome celle des grandes chaleurs, une partie du mont Esquilin fut couverte de neige pendant la nuit. En même temps, une vision avertissait le romain et sa femme (ainsi que, de son côté, le pape Libère) que la Vierge Marie désirait voir construire une église à cet emplacement. Ainsi naquit Notre-Dame-des-Neiges (dont on continue à fêter la dédicace le 5 août) appelée aussi basilique libérienne, du nom du pape Libère qui consacra cette église en 358.c’est surtout le pape saint Sixte III qui, en 432, un an donc après le concile d’Ephèse, consacra cette église à Marie Mère de Dieu. Il l’embellit et l’enrichit d’objets de culte d’un luxe exceptionnel et de splendides mosaïques. Les trésors continuèrent à affluer vers elle au cours des siècles, avec une relique de la crèche, offerte par Théodore 1er et conservée sous le maître-autel, avec aussi le premier or venu du Pérou et offert par les souverains d’Espagne Ferdinand et Isabelle pour orner le magnifique plafond à caissons de la nef.

La basilique Sainte-Marie-Majeure est vraiment considérée comme l’église-mère de toutes les églises du monde dédiées à la Sainte Vierge, sans doute parce qu’elle en fut la première dans le temps, mais surtout parce qu’elle symbolise la proclamation à Ephèse de Marie Mère de Dieu et que ce titre est le plus éminent de la Vierge Marie.

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La fête de Marie Mère de Dieu

En 1931, le pape Pie XI, à l’occasion du 1500ème anniversaire du concile d’Ephèse, tint à sortir de l’oubli l’antique fête romaine de Marie Mère de Dieu qui, au cours des siècles, avait été éclipsée par d’autres grandes fêtes mariales. Il l’étendit à l’Eglise universelle et fixa la fête de la Maternité de la Sainte Vierge au 11 octobre, qui correspondait sans doute à peu près à la fin des différentes sessions du concile d’Ephèse (la nuit d’allégresse racontée par saint Cyrille). Le pape Paul VI éleva cette fête au rang de solennité (rang le plus élevé pour une fête liturgique, même si, en l’occurrence, il ne s’agit pas d’une fête d’obligation), lui rendit son premier nom (« Sainte Marie Mère de Dieu ») et la rétablit à la date de l’antique fête romaine, le 1er janvier.

En nous faisant vénérer ainsi la Mère du Sauveur, l’Eglise veut susciter en nos âmes un

véritable amour filial pour celle qui est devenue notre propre mère, car la maternité spirituelle (sur nos âmes) de la Sainte Vierge est la conséquence de sa maternité divine. En même temps que la maternité divine, l’Eglise « confesse une maternité spirituelle de Marie envers nous, envers le corps mystique du Christ qui est l’Eglise, ce qui nous autorise à recourir à l’intercession de Marie comme à celle d’une mère aussi bonne qu’elle est puissante près de la source de toute grâce, c’est à dire du Christ, son Fils notre Sauveur » (Paul VI, audience générale, 11 octobre 1967).

Le 1er janvier, une porte s’ouvre sur la nouvelle année, comme l’indique d’ailleurs le mot « janvier » (janua = la porte, l’entrée des maisons et sanctuaires). Qu’en fêtant Sainte Marie Mère de Dieu ce jour-là , unis à tous ceux qui l’ont vénérée par ces mots dès les premiers siècles, nous approchions avec confiance de cette « porte du Ciel », sûrs de l’amour très doux et miséricordieux de celle qui est aussi notre mère !

L’Annonciation (25 mars)

On pourrait presque dire que cette fête est pour nous le commencement de tout. Par le «Fiat» de la Vierge Marie, le salut est entré dans le monde, Jésus vient «habiter parmi nous» pour nous sauver, l’obéissance de Marie vient réparer la désobéissance d’Ève.

L’ange Gabriel entre chez la Sainte Vierge et lui dit : «Je vous salue Marie, pleine de grâce, le Seigneur est avec vous.» C’était le premier «Je vous salue Marie» du monde.

L’Annonciation est l’annonce faite à la Vierge Marie qu’elle a été choisie par Dieu, mais c’est aussi, en conséquence de son «Fiat», la conception virginale de Jésus (Jésus conçu en une vierge), à ne pas confondre avec l’Immaculée Conception (Marie conçue sans le péché originel).

Cette grande fête veut faire ressortir la gloire qui revient à la Vierge Marie d’avoir été choisie pour être la mère du Sauveur. La fête de l’Annonciation, célébrée dès les premiers temps, peut être vraiment considérée comme d’origine

apostolique. Les premiers chrétiens eux-mêmes avaient aussi une grande vénération pour cette visite de l’ange Gabriel à Marie, comme on le voit dans les catacombes de Priscille, à Rome, où on en trouve déjà une représentation.

Au début du IVe siècle, sainte Hélène, mère de l’empereur Constantin, fit construire une basilique à l’endroit supposé de la maison de la Vierge Marie à Nazareth, où l’on fêtait l’Annonciation.

De là, cette grande fête de la Sainte Vierge, célébrée d’abord pendant le temps de l’Avent, se répandit bientôt dans toute la chrétienté. C’est à Éphèse au VIe siècle qu’elle fut transférée au 25 mars, neuf mois avant la naissance de Jésus.

Lorsqu’elle tombe pendant la Semaine sainte, ce qui arrive de temps à autre, elle est reportée au lundi suivant l’octave de Pâques. Au grand sanctuaire marial du Puy-en-Velay, la coïncidence du 25 mars avec le Vendredi saint marque le début d’ un grand Jubilé.

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L’Assomption (15 août)Abbé Pierre Rineau

Nous sommes peu renseignés sur les détails de la vie de la Sainte Vierge, car la discrétion a imprégné toute cette vie. Cependant, nous savons et nous croyons en toute certitude qu'il y a environ 2000 ans, au terme de sa course terrestre, la Mère de Dieu a été emmenée, conduite au Ciel, en corps et en âme. C'est ce mystère glorieux, l'Assomption, que nous célébrons avec toute l'Eglise au jour du 15 août.

Pour dire quelque chose de ce mystère, il convient de se rappeler que le Seigneur Jésus a voulu s'associer sa Mère en toutes choses d'une manière unique. Il est vrai Dieu et vrai homme ; Sa maman n'est pas divine, elle est de la race des hommes, mais de toutes les créatures de Dieu, elle est la plus proche du Créateur car elle seule a été choisie pour être la Mère d'un fils qui est vraiment Dieu, elle seule est proprement Mère de Dieu. Si, comme Dieu, le Fils n'a qu'un seul Père, comme homme, il n'a qu'une seule Mère, la Sainte Vierge.

Le jour de l'Ascension, quarante jours après sa Résurrection, Jésus est monté aux cieux en corps et en âme, par ses propres forces. Le jour de l'Assomption, Il a chargé ses anges d’emporter sa mère au Ciel pour la placer près de Lui en Paradis et la faire couronner Reine du Ciel. Au privilège du Fils répond donc le privilège de la Mère : désormais tous deux sont unis dans la gloire, et en particulier, tous deux règnent aux cieux avec leur corps déjà ressuscité, déjà glorifié. Tous deux jouissent déjà de la plénitude des récompenses éternelles, tous deux bénéficient déjà des fruits complets de la Rédemption accomplie par le Fils ; ils n'attendent pas, comme les autres saints du Paradis, la Résurrection finale.

La proximité de la Mère et du Fils explique le fait que le corps de la Sainte Vierge n'ait subi absolument aucune corruption après sa mort : parce que son Fils lui-même avait connu la mort, il convenait qu'elle la connût ; mais son Fils ne pouvait tolérer que ce corps paré de la plus pure virginité, que ce corps qui L'avait enfanté, Lui, le Fils éternel de Dieu, fût soumis à la corruption du tombeau ; Il ne pouvait tolérer que ces entrailles dont il était le fruit béni, fussent

livrées à la moindre décomposition. Un théologien médiéval a pu écrire : la chair de Jésus, c'est la chair de Marie. Non, Dieu ne pouvait tolérer que la mort continuât son œuvre sur cette chair si pure, vrai Temple du Très-Haut. Dans l'Ancien Testament, l'Arche, destinée à contenir le texte des dix commandements de l'Alliance, avait été fabriquée en bois imputrescible ; les Pères de l'Eglise y voient la figure du corps de la Sainte Vierge qui devait abriter l’auteur de l'Alliance en personne.

C'est l'avis le plus commun des théologiens qu'il était convenable que la Mère de Dieu passât comme son Fils par la mort corporelle ; mais c'est un point de notre foi, défini par le pape Pie XII, qu'elle fut absolument exempte des suites de la mort. Après sa mort, donc, elle fut immédiatement emportée aux cieux, ressuscitée et glorifiée, ce pourquoi on a pu parler pour elle seule, plutôt que de mort, de passage ou de Dormition. On voulait exprimer ainsi, par un terme particulier, puisque la mort corporelle est la conséquence du péché et de la victoire du démon, combien précisément la Sainte Vierge avait échappé à cette loi générale : si elle connaissait la mort - et encore, si peu - c'était uniquement par conformité à l'exemple de son Fils. Elle avait été, par son Immaculée Conception, préservée du péché originel ; jamais non plus elle n’avait commis de péché. En droit la mort, c'est-à-dire en définitive Satan, n'avait sur elle aucun pouvoir. En quelque sorte, elle pouvait dire avec son Fils : « ma vie, nul ne la prend, mais c'est moi qui la donne ».

Non seulement donc, le corps de la Sainte Vierge n'a subi aucune corruption, mais il a été glorifié comme celui de son Fils. La Mère du Sauveur est entrée triomphalement, avec son corps et son âme, dans la gloire du Ciel. Cette glorification, comment Dieu ne l'aurait-il pas accordée immédiatement, sans attendre la fin des temps ainsi qu'Il le fait pour les élus, à celle qui avait participé de si près à l’œuvre de la Rédemption ? Préservée comme on l’a dit du péché originel, exempte de quelque péché que ce soit, elle seule avait gardé la foi pendant la

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Passion de son Fils ; elle seule avait compati comme il convenait aux souffrances du Sauveur ; elle seule avait eu son cœur transpercé d'un glaive de douleur ; elle seule avait offert au Père éternel avec un amour toujours fidèle les terribles souffrances de son Fils ; elle seule avait attendu avec confiance sa Résurrection : elle avait participé d'une manière unique, il était juste qu'elle fût récompensée, glorifiée, d'une manière unique. Cette glorification culmine dans la Royauté de Marie : par son Fils en effet, par le Roi des rois et le Seigneur des seigneurs, elle a été établie Reine du Ciel, couronnée Reine des Anges et des Apôtres. Elle règne avec puissance pour l'éternité, aux cieux, tout près de son Fils.

Conclusion

1- On le voit par les quelques lignes qui précèdent, la solennité de l'Assomption offre la possibilité d'une belle catéchèse sur la Sainte Vierge ; elle permet d'évoquer en effet :

- l'Immaculée Conception et l'exemption de tout péché personnel de Marie ;

- sa Maternité divine ;- sa Virginité ;- la participation de la Mère de Dieu au

mystère de la Rédemption.En présentant l'Assomption comme la suite

logique ou le couronnement des autres privilèges de la Bienheureuse Vierge Marie, on fera une bonne leçon de catéchisme marial. A travers la Mère on ne pourra manquer d'aimer et de faire aimer le Fils.

2- L'Assomption fournit aussi la matière d'une conversation sur l'éternité et d'un acte d'espérance : c'est aux cieux que règne la Mère de Jésus, c'est là qu'elle nous attend, c'est là qu'elle intercède pour nous auprès de son Fils, c'est là que la servent les anges et les saints.

3- Le 15 août est enfin l'occasion de souligner l'importance du salut corporel auquel nous sommes également appelés : notre corps est promis à la Résurrection et à une gloire magnifique comme l'âme dont il est le temple ; en aucun cas nous ne pouvons mépriser notre propre corps ou nous en mal servir.

Les fêtes

La Présentation de Jésus au Temple (2 février)

Dans le calendrier dit de saint Pie V, l’intitulé de cette fête ajoute : «et la Purification de la Sainte Vierge». En effet, la loi juive avait deux exigences : d’une part, elle considérait que comme tout enfant premier-né appartenait au Seigneur, il devait être présenté au sanctuaire quarante jours après sa naissance, et racheté par une offrande. D’autre part, une femme ayant accouché d’un garçon n’avait pas le droit de se présenter au sanctuaire avant quarante jours, temps nécessaire à sa purification. Elle devait en outre offrir un agneau en sacrifice (ou deux

tourterelles pour les moins riches).La Sainte Vierge et l’Enfant Jésus n’avaient

évidemment nul besoin de satisfaire à ces obligations. Cependant, par humilité et obéissance, et peut-être pour rappeler que toute vie est un don de Dieu, la Vierge Marie se soumet à cette loi et c’est ainsi qu’en ce jour la Sainte Famille se dirige vers le Temple de Jérusalem pour accomplir ces préceptes de la loi de Moïse.

Poussé par l’Esprit Saint, le vieillard Siméon vient aussitôt vers l’Enfant Jésus en qui il

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reconnait «la lumière pour éclairer les nations». En Orient, on donne à cette fête le beau nom de « Rencontre». Chez nous, la tradition populaire l’appelle souvent «Chandeleur» à cause de cette belle et si ancienne coutume de la procession des chandelles (cierges), en écho aux mots du vieillard Siméon : «lumière du monde». Jésus est bien, en effet, notre lumière et lorsque nous avançons avec ces cierges à la main, il dissipe devant nous les ténèbres. Comme Siméon, et comme toute l’Église qui depuis des siècles

répète à Complies ses paroles, nous pouvons dire : «Maintenant, Seigneur, tu peux laisser ton serviteur s’en aller dans la paix car nos yeux ont vu ton salut.»

On conserve les cierges bénis à la Chandeleur pour les allumer en cas de danger, de maladie et au chevet des mourants. Le Bienheureux pape Jean Paul II a choisi cette fête du 2 février pour en faire la Journée mondiale de la vie consacrée.

La Visitation (31 mai)

Comme beaucoup d’autres fêtes de la Sainte Vierge, on peut dire que celle-ci en est aussi une de l’Enfant Jésus, puisque nous assistons ici à sa première manifestation, décelée par le futur Jean-Baptiste.

La Vierge Marie vient retrouver à Aïn-Karim sa cousine Elisabeth. Elle s’ y rend «en hâte», nous dit saint Luc, car la charité est empressée ! Elle veut l’aider avant la naissance de Jean Baptiste. Celui-ci tressaille d’allégresse dans le sein maternel à l’approche du Sauveur, lui aussi caché dans le sein virginal de Marie.

Élisabeth et Jean Baptiste, chacun à leur manière, ne cachent pas leur joie à l’arrivée de Marie qui porte le Sauveur du monde. La promesse de Dieu est maintenant sensible : celui que les hommes attendaient depuis des siècles est enfin parmi nous !

La Vierge Marie laisse éclater sa joie et son action de grâces, qui est celle de tout un peuple, dans ce beau chant du Magnificat que l’Église reprend chaque jour à l’office des Vêpres.

Contrairement aux fêtes précédentes qui avaient souvent leur origine dès les premiers siècles de l’Église, la Visitation n’est entrée qu’à la fin du moyen-âge dans le calendrier liturgique.

C’est aux franciscains, et à saint Bonaventure en particulier, qu’on la doit, qui avaient inscrit dans leur bréviaire, dès la fin du XIIIe siècle, une fête pour la rencontre de la Vierge Marie et d’Élisabeth. Ils la propagèrent dans toute l’Europe, en en fixant la date au 2 juillet, mais ce n’est qu’en 1389 que le pape Urbain IV proclama solennellement cette fête de la Vierge et la rendit universelle.

Le concile Vatican II en a déplacé la date au 31 mai, afin qu’elle se trouve, suivant en cela les textes évangéliques, entre l’Annonciation et la naissance de saint Jean Baptiste, le 24 juin.

Peut-être aussi est-ce pour combler le vide de ce mois de mai, un des rares mois de l’année, pourtant traditionnellement dédié à Marie, où il n’y avait pas de fête mariale !

La Nativité de la Vierge Marie (8 septembre)

A Jérusalem,dans la maison d’Anne et Joachim, naît enfin, après la si longue attente de ses parents, cette petite fille promise comme

«l’aurore du salut».A l’emplacement de cette maison natale de la

Sainte Vierge, on construisit au début du Ve

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siècle une église (aujourd’hui basilique sainte Anne) dédiée à la naissance de la Mère du Sauveur : «Basilica Sancta Maria ubi nata est», et la fête en mémoire de cette naissance devint bientôt obligatoire dans l’Église d’Orient. Elle mit plus de temps à s’imposer en Occident où elle n’apparut qu’un peu plus tard. Cependant saint Fulbert, le célèbre évêque de Chartres, au début du XIe siècle, parle de cette fête qu’on célèbre avec beaucoup de solennité dans son diocèse. De même, à Angers, c’est depuis des siècles qu’on fête le 8 septembre Notre Dame Angevine, grâce à l’évêque saint Maurille.

«Toutes les nations, soyez présentes, s’écrie saint Jean Damascène : toute race, toute langue, tout âge, toute dignité, célébrons joyeusement le jour natal de l’allégresse du monde ! Célébrons avec faste l’anniversaire de Notre Dame ! Avec sainte Anne et saint

Joachim, réjouissons nous ce 8 septembre, et remercions Dieu d’avoir donné au monde celle qui devait être la mère du Sauveur ! A cette nouvelle-née que pouvons-nous apporter ? »

«Comment nous présenter à elle ? demande Aelred de Rievaulx. Quels présents lui offrir? Si au moins nous étions capables de lui rendre l’hommage qui lui est dû en stricte justice ! Nous devons l’honorer, nous mettre à son service ; nous devons l’aimer et lui offrir nos louanges. Nous sommes tenus de lui rendre honneur, puisqu’elle sera la mère de notre Dieu et Seigneur !»

Avec Dom Guéranger, demandons à sainte Anne de nous permettre, dans sa maison, de «baiser à genoux sa petite main bénie, toute prête déjà aux divines largesses dont elle est la dispensatrice prédestinée.»

Les autres fêtes (dites mémoires)

Notre Dame de Lourdes (11 février)

«Les saints et les anges, en chœurs glorieux, chantent vos louanges, ô Reine des cieux...»Cette fête nous transporte dès le chant

d’entrée dans la grotte de Massabielle, au milieu des pèlerins. C’est le 11 février 1858 que la Sainte Vierge apparut à Bernadette pour la première fois. Au cours de ses visites, elle l’exhorta à réciter son chapelet et à faire pénitence pour les pécheurs.

Il y eut tant de guérisons miraculeuses, du corps et de l’âme, avec l’eau de la source indiquée par la Sainte Vierge que ce 11 février est devenu la Journée mondiale de prière pour les malades. Le pape Benoît XVI nous invite «à prier Notre Dame de Lourdes avec ferveur pour les malades du monde entier et pour le personnel soignant qui les assiste.»

Notre Dame de Fatima (13 mai)

C’est sous le titre de Notre Dame du Rosaire que la Sainte Vierge s’est présentée aux enfants de Fatima, Lucia, Jacinta et Francisco, le 13 octobre 1917. Elle leur apparaissait chaque mois depuis le 13 mai et c’est cette date qui a été choisie par le Bienheureux pape Jean-Paul II pour la fêter.

Le 13 octobre eut lieu l’extraordinaire miracle du soleil, auquel assistèrent 50 000 à 70 000 témoins.

A chaque apparition, la Sainte Vierge demandait qu’on récite le chapelet chaque jour. Elle exhorta avec insistance à prier pour les pécheurs, montra un jour l’enfer aux trois enfants, annonçant des guerres et des persécutions contre l’Église (c’est le 13 mai 1981 qu’eut lieu à Rome l’attentat qui faillit coûter la vie au Bienheureux Jean Paul II), mais aussi la conversion de la Russie.

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Le Cœur Immaculé de Marie

(samedi de la troisième semaine après la Pentecôte)

La dévotion au Cœur Immaculé de Marie remonte au XVIIe siècle, quand saint Jean Eudes la propagea en l’unissant à celle du Sacré Cœur de Jésus.

En 1917, la Sainte Vierge à Fatima déclarait que Dieu voulait établir la dévotion à son Cœur Immaculé pour le salut du monde. Le 8 décembre 1942, en pleine guerre, le pape Pie XII consacra le genre humain au Cœur Immaculé de Marie, pour obtenir, par son intercession «la paix des nations, la liberté de l’Église, la conversion des pécheurs, l’amour de la pureté et la pratique des vertus». Il en fixa la fête au 22 août, à l’octave de l’Assomption.

Pour mieux marquer son lien avec le Sacré Cœur de Jésus, on la célèbre maintenant le lendemain de la solennité du Sacré Cœur de Jésus.

Notre Dame du Mont Carmel (16 juillet)

Le mont Carmel, en Israël, domine la mer au-dessus d’Haïfa ;« karmel», en hébreu, signifie jardin, verger. C’est sur cette montagne à la végétation luxuriante que s’était retiré, dans une grotte, le prophète Élie, puis des ermites qui, en venant se réfugier en Europe au XIIIe siècle, prirent le nom de «carmes». Le 16 juillet 1251, la Sainte Vierge apparut à saint Simon Stock, général des Carmes, et lui donna comme habit pour son ordre le scapulaire, signe de sa protection particulière.

En 1726, le pape Benoît XIII étendit à toute l’Église la fête qui commémore cette apparition, afin de réveiller dans le cœur de tous les fidèles un véritable esprit d’amour et de dépendance à l’égard de notre Mère.

C’est le 16 juillet 1858 qu’eut lieu la dernière apparition de la Sainte Vierge à Bernadette : «Jamais je ne l’ai vue plus belle que ce jour-là. Quand on a vu la Sainte Vierge une fois, on voudrait mourir pour la revoir...»

Dédicace de Sainte-Marie-Majeure à

Rome (5 août)

Cette fête portait encore récemment le titre de « Sainte Marie des Neiges», en raison de son origine : la Vierge Marie était apparue en songe à un riche romain ainsi que, la même nuit, au pape Libère, en leur demandant un édifice en son honneur, dont l’emplacement leur serait indiqué le lendemain par une chute de neige. Tous deux se rencontrèrent et, stupéfaits, constatèrent qu’en effet, bien qu’on fut au mois d’août, époque de fortes chaleurs à Rome, la neige était tombée sur la colline de l’Esquilin.

C’est donc là que fut construite la basilique Sainte-Marie-Majeure, l'une des quatre grandes basiliques romaines. On la considère aussi comme la mère des églises d’Occident dédiées à la Sainte Vierge. On y conserve une relique de la crèche.

Sainte Marie Reine (22 août)

Dès les premiers siècles, des Pères de l’Église comme saint Athanase ou saint Jean Damascène saluaient la Vierge Marie du titre de Reine. De même les Litanies de la Sainte Vierge chantent les louanges de la « Reine des anges, Reine des patriarches, Reine des Apôtres...» Le couronnement de la Sainte Vierge au Ciel, que nous méditons dans le dernier mystère du Rosaire, vient dans le sillage de l’Assomption. C’est le pape Pie XII qui a institué cette fête, la fixant au 31 mai. Le pape Benoît XVI, lui, a rappelé que le concile Vatican II l’a placée au 22 août «en complément de la solennité de l’Assomption, car les deux privilèges forment un unique mystère.»

Inclinons nous donc avec ferveur et amour devant notre Reine, appelée dans la gloire du Ciel pour y être couronnée !

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Notre Dame des Douleurs (15 septembre)

Au lendemain de la fête de la Croix glorieuse, l’Église veut honorer toutes les souffrances éprouvées par Marie sur le chemin de la Croix et au Calvaire. Elles lui avaient déjà été annoncées par le vieillard Siméon lorsque Jésus fut présenté au Temple. « Qui pourrait dire quelle douleur et quel amour exprimèrent ses regards lorsqu’ils rencontrèrent ceux de Jésus chargé de la croix ?» demande Dom Guéranger.

Devant cet océan de souffrances, la plus tendre des mères a été tellement associée aux douleurs de Jésus, elle a tellement participé à cette Passion, qu’elle a vécu un véritable martyre de com-passion qui l’a rendue co-rédemptrice de tous les hommes, dans le sillage de son Fils bien-aimé.

Cette fête fut instaurée au XVe siècle dans un concile provincial de Cologne, en esprit de réparation et en réponse aux Hussites qui profanaient les images représentant cette Mère de douleur. C’est le pape Benoît XIII qui l’inscrivit au calendrier en 1725.

En ce jour, nous nous rappelons que la Vierge Marie est particulièrement à nos côtés lorsque nous sommes éprouvés. Qui peut mieux qu’elle nous comprendre et consoler ?

Notre Dame du Rosaire (7 octobre)

Cette fête fut instituée en souvenir de la protection de la Sainte Vierge, le 7 octobre 1571, à l’occasion de la célèbre bataille navale de Lépante, à l’ouest de la Grèce. Le pape saint Pie V avait demandé à toute la chrétienté de s’unir par la prière du Rosaire pour obtenir de Marie la victoire sur les Turcs.

La récitation du chapelet remonte encore à quelques siècles plus tôt et fut surtout propagée par l’ordre dominicain. La fête du 7 octobre porta d’abord le nom de Notre Dame de la Victoire puis, avec le pape Grégoire XIII, prit celui de Notre Dame du Rosaire. Cette prière si populaire qui nous fait méditer sur chaque dizaine un épisode évangélique, a été enrichie

de cinq nouveaux mystères «lumineux» par le Bienheureux pape Jean Paul II.

Cette fête a donné son nom à tout le mois d’octobre, appelé mois du Rosaire.

La Présentation de la Sainte Vierge au Temple

(21 novembre)

La tradition nous rapporte que la Vierge Marie, vers l’âge de trois ans, fut présentée au Temple par ses parents, Anne et Joachim, qui la virent monter seule les marches de l’imposant escalier menant vers le grand prêtre.

Elle resta sans doute au Temple quelques années pour y parfaire son éducation. «Transplantée dans le saint lieu dès sa plus tendre enfance, elle y crût comme l’olivier fertile sous les yeux du Seigneur.»

Par cette fête, Marie enseigne à tous le devoir de se consacrer de bonne heure à Dieu, de fuir l’esprit du monde et d’aimer la maison de Dieu.

En ce jour, beaucoup de séminaristes et de religieux(ses) renouvellent les vœux qui les ont consacrés au Seigneur.

Notre Dame de la Médaille miraculeuse

(27 novembre)

C’est au cours de sa deuxième apparition à sainte Catherine Labouré, le 27 novembre 1830, que la Sainte Vierge donna le modèle de la médaille miraculeuse, avec la fameuse inscription «O Marie conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours à vous».

Elle ajouta : « Faites frapper une médaille sur ce modèle ; toutes les personnes qui la porteront au cou recevront de grandes grâces. Les grâces seront abondantes pour tous ceux qui la porteront avec confiance.»

La diffusion extrêmement rapide de la médaille dans le monde entier fut accompagnée de tant de prodiges, conversions et guérisons qu’on l’appela très vite«miraculeuse»

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«Venez au pied de cet autel, avait dit la Sainte Vierge; là, les grâces seront répandues sur tous.» Cette fête n’a pas rang de «mémoire», mais attire d’innombrables pèlerins à la chapelle de la rue du Bac à Paris.

Signalons ici une liaison «mal-t’-à-propos» trop répandue : «...priez pour nous qui avons recours à vous » doit se prononcer

recour.à.vous, sans faire entendre le s. En effet, la règle des liaisons indique que dans les mots terminés par plusieurs consonnes, la dernière ne fait pas liaison, si l’avant-dernière se fait entendre. Par exemple : un regar(d) inquiet, un discour(s) absurde, for(t) intéressant, à tor(t) et à travers, un secour(s) immédiat. Ayons recour(s !) avec confiance à Notre Dame pour qu’elle nous aide à la prier en parlant une belle langue...

Les fêtes au fil de l'année liturgique

Voici les fêtes mariales dans l’ordre de l’année liturgique :

- 8 décembre : Immaculée Conception de la Vierge Marie.

- 1er janvier : Sainte Marie Mère de Dieu.

- 2 février : Purification de la Vierge Marie (ou Présentation de Jésus).

- 11 février : Notre Dame de Lourdes.

- 25 mars : Annonciation.

- 13 mai : Notre Dame de Fatima.

- 31 mai : Visitation (2 juillet dans le calendrier dit de saint Pie V).

- 3e samedi après la Pentecôte : Cœur Immaculé de Marie.

- 16 juillet : Notre Dame du Mont Carmel.

- 5 août : Dédicace de la basilique Sainte-Marie-Majeure.

- 15 août : Assomption de la Vierge Marie.

- 22 août : La Vierge Marie Reine.

- 8 septembre : Nativité de la Vierge Marie.

- 15 septembre : Notre Dame des Douleurs.

- 7 octobre : Notre Dame du Rosaire.

- 21 novembre : Présentation de la Vierge Marie.

- 27 novembre : Notre Dame de la Médaille miraculeuse.

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Prier Marie avec les enfants

Conseils pratiques pour honorer Notre DameFrancine Bay

Voici des conseils pour honorer Marie, spécialement pendant le mois de mai.

Toutes celles (et ceux) qui portent le beau nom de Marie - et toutes les âmes mariales - savent que les fêtes de Notre Dame, plus ou moins grandes, sont très nombreuses, et qu'il y en a même souvent plusieurs par mois. Pourtant le mois de mai, considéré depuis des siècles comme le mois de Marie, est l’un des rares mois de l'année qui, jusqu'à une date encore récente , ne comportait... aucune fête de Notre Dame ! (C'est en 1954 que le pape Pie XII institua la fête de Marie Reine le 31 mai. Depuis la réforme du calendrier liturgique, cette fête a été déplacée au 22 Août, dans l'octave de l'Assomption et le 31 mai est devenu la fête de la Visitation, un mois environ avant la Nativité de saint Jean-Baptiste, le 24 Juin). C'était, bien sûr, pour la fêter chacun des jours de ce mois ! Tout atteste en effet que, depuis des temps très anciens, la Sainte Vierge a toujours été particulièrement honorée pendant ce si beau mois de l'année où toute la nature , comme pour la fêter, se couvre de fleurs.

Ainsi, dans de nombreuses villes, dès les temps anciens, une grande procession - la procession verte - clergé en tête, allait décorer les églises dédiées à Notre Dame d'arbustes et de branches fleuries. Les corporations (orfèvres, brodeuses, tisserands... ) rivalisaient entre elles de zèle et de talent pour honorer Marie comme elle doit l'être.

On sait même qu'encore au début du XVIIe

siècle le Chapitre de Notre Dame de Paris commandait chaque année au mois de mai un tableau à un peintre en renom. Ce beau tableau,

appelé may de Notre Dame, était suspendu entre les grandes arcades de la nef ou du choeur. Au cours des âges, que d'amour manifesté à Notre Dame, notre Reine, notre Mère bien aimée !

Pavoisons, décorons !

Et nous, en cette fin du XXe siècle, allons-nous être en reste, et laisser ce monde sans idéal qui a perdu ses racines, oublier qui est la Reine de France ? N’avons-nous pas le devoir de perpétuer cette belle tradition de notre pays où pauvres et riches honoraient Notre Dame de tout leur cœur ? Nous trouvons normal de voir les Champs-Elysées décorés pour la venue d'un chef d'état. En ce mois de mai, Notre Dame Reine de France sillonne notre pays pour y répandre ses grâces : honorons la elle aussi comme une reine, pas seulement dans nos coeurs mais aussi visiblement : pavoisons, décorons, fleurissons ses statues et ses images ! Que ses couleurs, le bleu de la fidélité, le blanc de la pureté, de l'humilité, de la joie, l'emportent sur les ténèbres de notre monde en détresse et viennent ranimer l'espérance !

Dès le 1er mai, décorons avec un vrai amour marial le coin prière de la famille, que le printemps qui explose partout vienne honorer Notre Dame et qu'ainsi toute la maison soit en fête ! C'est le moment de faire découvrir à nos enfants (et même à d'autres....) les belles musiques, les beaux chants dédiés à Notre

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Dame. C'est le moment de mettre en valeur notre statue ou notre icône de la Sainte Vierge par un joli bouquet et quelques bougies, ou un petit projecteur dirigé vers elle. Les architectes, de nos jours, ne prévoient plus de niche sur les façades des maisons pour y mettre sa statue, mais pourquoi ne pas afficher son image à une fenêtre pour rappeler à tous qu'elle est bien notre Mère, et redonner peut-être ainsi espérance et réconfort à un passant découragé ?

Faisons collaborer nos enfants

Les enfants ont souvent de si bonnes idées : comme ce petit bonhomme de dix ans à peine qui avait recopié de son écriture appliquée quelques belles citations ou messages de Notre Dame (à Pontmain, Lourdes, Fatima...) et avait disposé ces petits papiers soigneusement pliés dans une grosse boite où chacun venait puiser discrètement comme un secret avec le Ciel. Voilà un vrai trésor familial, à mettre en bonne place dans la maison ou (pourquoi pas, si notre situation le permet ?) à la porte de l'appartement ou la grille de la maison...

La force du rosaire

Au cours de sa dernière apparition à Fatima, le 13 octobre 1917, la Sainte Vierge a redemandé (comme elle l'avait fait chaque fois depuis le 13 mai) la prière du Chapelet : « Je viens vous demander de dire tous les jours le chapelet et de changer de vie ». Le mois de mai

n’est-il pas l'occasion de mettre en pratique ce message si important de Notre Dame ? Que de grâces sont obtenues par cette simple prière !

Prenons cette résolution pour ce mois de dire vraiment notre chapelet chaque jour si nous ne le faisons pas encore, et comme les bonnes habitudes viennent souvent au secours de notre désir de fidélité, fixons nous une heure régulière pour le commencer (par exemple au début de l'après-midi pour les jeunes mamans, quand les enfants sont à l'école et que les bébés dorment, ou le soir en famille quand les enfants sont plus grands, ou même dans les transports en commun... ). Décrochons le téléphone pendant vingt minutes, et comme il est souvent plus facile de tenir une résolution à plusieurs (parce que l'Adversaire va essayer de nous dissuader), invitons des proches (famille, amis, voisins, voisines, mamans de l'école...) à venir à heure fixe pour cette belle prière si puissante sur le coeur de Notre Dame, qui a promis au Bienheureux Alain de la Roche : « Tout ce que l'on me demandera en récitant le rosaire on l'obtiendra ». Prions donc de tout notre coeur et avec toute confiance !

On peut se retrouver à l'église ou à la maison (les chapelets de quartier sont de plus en plus nombreux), devant un beau décor préparé pour Notre Dame en ce mois qui lui est consacré. Si c'est possible, annonçons le dans le feuillet paroissial ou, à défaut, par de petits papiers à distribuer largement autour de nous ! Que de grâces sont contenues dans le Coeur de Notre Dame , qui ne demandent qu'à être déversées sur nous et sur nos familles pour peu que nous les exprimions dans la prière !

Prions notre Mère, notre Reine, de nous inspirer tout ce qui pourra contribuer à la faire connaître et aimer : pendant ce beau mois de mai, manifestons lui joyeusement notre amour !

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La crypte de Notre Dame

Francine BayPrions Marie dans la crypte intérieure de notre âme.

Dans nos plus belles églises, nos magnifiques cathédrales, il y a toujours un lieu de prière sinon secret, du moins caché : ce sont les fondations du sanctuaire, le lieu le plus ancien mais aussi celui qui résiste à tout, tempêtes, incendies, révolutions : la crypte.

Il est important pour nous aussi, après avoir enrichi notre coin-prière de multiples fleurs et dessins, l'avoir joyeusement éclairé de quelques bougies, après avoir construit avec amour notre petite «cathédrale» familiale, il est important de rappeler à nos enfants que doit lui correspondre un lieu caché où sont les fondations de notre amour pour la Vierge Marie, un lieu silencieux où nous pouvons la retrouver dans la prière : notre crypte intérieure.

Et si les plus beaux décors nous aident à élever notre âme et sont vraiment nécessaires, aussi, pour le culte extérieur dont, à l'image de la nature, nous devons spécialement honorer la Vierge Marie pendant ce mois de mai, il faut aussi habituer nos enfants à descendre souvent l'escalier de la crypte intérieure de notre âme, pour retrouver Notre Dame dans une belle prière, qui peut être courte (un instant, pendant la récréation, par exemple) mais doit être fervente, un vraie prière avec le cœur

C'est pourquoi décorons aussi la crypte : confession dès le début du mois pour nous approcher de l'Immaculée avec une âme pure, petits sacrifices secrets pour accroître notre intimité avec Elle, et puis, si c'est possible, descendons tous ensemble le soir à la "crypte" pour dire le chapelet en famille (ou au moins une dizaine, selon l'âge des enfants).

Louange extérieure, mais aussi prière intérieure : voici la très belle, et très indispensable, manière d'honorer Notre Dame. Les deux sont nécessaires et, loin de s'opposer, s'enrichissent l'une l'autre. Efforçons-nous, pendant ce mois de mai, d'encourager nos enfants à honorer notre Mère, notre Reine, non pas seulement extérieurement mais aussi vraiment intérieurement.

L'imitation de Marie

Cherchons avec eux comment nous rapprocher d’elle ; elle est notre Reine, mais elle n’est pas inaccessible ; au contraire, elle est même toute proche de nous, «plus mère que reine» disait sainte Thérèse, et le mois de mai est l’occasion d’en faire l’expérience. Elle veut nous faire faire des progrès en sainteté, nous combler de ses grâces pendant ces quelques semaines où, comme saint Jean, nous la «prenons chez nous». Comment mieux nous rapprocher d’elle qu’en essayant de l’imiter ?

Et puis elle aussi eut l’âge de nos enfants ! Cette petite fille qui grandit dans le Temple de Jérusalem, puis à Nazareth, essayons d’imaginer avec eux comment elle vivait... Comme les autres petites filles de son époque, bien sûr, mais en même temps tellement différente ! Avec nos enfants, cherchons en quoi elle se distinguait des autres, quelles étaient ses qualités particulières, ses «vertus» .

Saint Alphonse de Liguori en remarque au moins dix, que nous pouvons essayer de leur faire découvrir, et puis surtout tenter de mettre en pratique, nous aussi, pour lui ressembler un peu ...

La première, c’est sans aucun doute l’humilité, le fondement de toutes les vertus : nous ne sommes rien (humus, en latin, désigne la terre), Dieu est tout, tout vient de Lui, même les dons qu’Il nous a faits dans sa bonté, et que nous devons mettre au service des autres.

Bien sûr, il y a aussi dans le cœur de la Sainte Vierge un si grand amour de Dieu ! Sans cesse elle tourne son cœur vers Lui, mais elle garde «les pieds sur terre» : cela ne l’empêche pas de faire soigneusement son travail, et d’être attentive aux autres.

Cet amour de Dieu entraîne tout naturellement la charité envers le prochain : essayer de l’aimer autant que Dieu l’aime! Elle voit tout de suite ceux qui ont besoin d’être

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aidés, elle devine, avant même qu’ils ne le demandent ; elle est prévenante, elle fait des surprises !

La foi est ce qui lui permet de voir au-delà des apparences : Jésus naît dans une étable mais elle croit quand même qu’il est le créateur du monde, le Roi des rois, il meurt sur la croix, mais elle continue à croire qu’il est Dieu. Elle sait que la vérité est souvent cachée, et n’est pas forcément ce que l’on voit.

Son cœur est rempli d’espérance, car elle ne met sa confiance qu’en Dieu, qui jamais ne peut la décevoir. Elle s’abandonne complètement à Lui, sachant qu’Il l’aime et l’aidera toujours.

Elle est la très pure, vit dans la lumière et détourne ses yeux de tout ce qui est mal, laid, sale et conduit au péché.

Elle aime la pauvreté, vivant du travail de ses mains, qui la rendait si proche de Dieu et mettant en garde son cœur contre les attraits de la richesse, pour toujours garder cette union au Ciel.

Elle était bien sûr très obéissante, ne cherchant toujours à faire que ce qui plaisait à

Dieu, en oubliant ses préférences ou plutôt en ne préférant que ce que Dieu veut.

Elle a montré souvent sa patience, dans toutes ses peines et ses épreuves, qu’elle a supportées avec courage en les offrant à Dieu.

Son amour pour la prière devait inonder son cœur de joie ! Dans le silence, en pensant à Dieu qui nous aime et en lui disant notre amour, que de secrets avec Lui ! On est déjà au Paradis !

Toutes ces vertus de la Vierge Marie, toutes ces qualités qui brillaient en elle dès son enfance, essayons de les imiter, d’en vivre à notre tour ! Serait-ce si difficile d’essayer d’en vivre, au moins un peu ? Est-ce que cela ne va pas, justement, nous rendre très heureux ?

Pourquoi, à la prière du soir, ne pas tirer au sort un petit message qui indiquerait une de ces qualités, de ces vertus, à pratiquer le lendemain ?

Quel beau mois de Marie ce serait si, dans le sillage de la Sainte Vierge, nous avions fait quelques progrès et comme Notre Dame serait contente et nous couvrirait de grâces !

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Questions d'enfants

Marie, notre mère

- Maman, pourquoi aime-t-on tant la Sainte Vierge ? - Elodie, elle est notre maman du ciel.- Oui, mais une maman que l'on ne voit pas... - Pourtant, lorsque nous pensons à elle, lorsque nous la prions ou lui mettons un cierge, nous sentons bien qu'elle est auprès de nous. - Moi, je l'aime surtout parce qu'elle est la maman de Jésus ! - Et qu'est-ce que cela signifie pour toi ?- Qu'elle a donné naissance à Jésus le jour de Noël. - Et qu'ainsi elle a participé avec Dieu à son projet sur le monde. - Quel projet ? - La venue sur terre de Son Fils en vue de la Résurrection et du salut des hommes. - Je ne pensais pas à tout ça.- Tu sais, c'est parce qu'elle a toujours médité la Parole de Dieu, que Marie a pu accueillir avec calme le message de l'Ange Gabriel.- Sans doute.- C’est encore grâce à sa confiance totale en Dieu et à sa grande capacité d'amour qu'elle a pu, toute sa vie, accepter ce qu'elle ne comprenait pas, qu'elle a pu vivre les terribles événements de la Semaine sainte et la mort de son Fils sur la Croix. - C’est bien à ce moment-là que Jésus l'a confiée à saint Jean ? - Oui, mais en même temps il lui confiait, à elle son disciple préféré... ce qui veut dire que le Christ a fait don de sa mère à ses disciples, jusqu'à la fin des temps, pour qu'elle les aide et qu'ils l'aiment. - Alors, elle ne nous quitte jamais ? - Non, puisque sa mission est de nous conduire vers Dieu et de nous faire entrer dans son intimité. - Tu en es certaine ?- Bien sûr et saint Luc nous le montre dès le début de son évangile. Si tu le lis attentivement, tu découvres que Marie s’efface toujours pour laisser les hommes adorer son Fils, qu'il s'agisse des bergers, des mages ou du vieillard Siméon. - Tu sais, le jour de la Fête des mères, j'ai bien envie de lui porter des

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fleurs à l'église. - C’est une bonne idée, mais cela ne suffit pas... - Ah bon ?- Elodie, puisque Marie est ta maman du ciel, tu dois lui parler comme tu le fais avec moi. Mais en face d'elle, tu dois aussi apprendre à te taire. - Ca, c'est plus difficile, et je préfère lui réciter des Je vous salue Marie.- D’accord, mais dans cette prière, ne lui demandes-tu pas de prier pour toi, maintenant et à l'heure de ta mort ? - Oui.- Alors il est normal que tu fasses silence en toi, pour entrer avec elle dans la prière qu'elle adresse à Jésus pour toi.- J'ai compris et je vais essayer…- Elodie, si grand que soit ton amour pour la Sainte Vierge, il doit toujours passer après celui que tu as pour son Fils. C'est lui seul que nous adorons parce qu'il est Dieu et notre seul Sauveur. - Je sais.- Seulement, dans sa grande bonté, il nous permet de nous appuyer sur sa mère pour nous unir à Lui toujours plus profondément. - Quel beau cadeau, il nous fait là !- Ma chérie, c'est par amour pour nous que Jésus a apporté le visage de Dieu sur la terre. Et, c'est ce même amour qui l'a poussé à nous offrir en même temps le visage réconfortant de sa maman. On ne lui dira jamais assez merci.

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Le mois de Marie

- Dis maman, pourquoi le mois de mai est-il le mois de Marie ? - Tout simplement parce que nous voulons honorer la Sainte Vierge et lui montrer la place qu'elle tient dans nos vies. - Tant que cela ?- Oui ma chérie, Marie est sans cesse auprès de nous , et surtout auprès de ceux qui ont besoin d'elle. Regarde les Apôtres, elle ne les a jamais quittés, ni après la mort de Jésus alors qu'ils étaient tristes et sans forces, ni à la Pentecôte, ni dans les tous premiers temps de l'Eglise. - Je n'y avais pas pensé...- Et l'Eglise qui, pour cela, la considère comme sa mère, a décidé, il y a bien longtemps, de lui consacrer un mois tout entier, pendant lequel elle peut tranquillement la prier, la fêter et la remercier.- Et c'est le mois de mai qui a été choisi pour fêter la maman de Jésus.- Oh Elodie, fais bien attention à ces trois mots et à ce qu'ils signifient pour nous. En acceptant d'être la mère du Christ, Marie permet à Dieu de venir sur la terre, de se faire connaître et de se faire aimer. De plus, elle est la première au monde à avoir vu son visage, la seule à l'avoir tenu dans ses bras. - Elle est aussi notre mère à tous... - Comme Jésus le lui a demandé sur la Croix. Et depuis cet instant, elle est toujours prête à nous prendre par la main pour nous conduire vers Lui. - Comment fait-elle ? - Puisqu'elle est un lien entre Dieu et nous, elle facilite notre rencontre avec Lui et rend plus facile notre entrée dans la prière. D’ailleurs quand tu te mets à genoux pour prier Dieu, tu peux toujours demander à sa maman de rester près de toi... - Pour m'aider à ne pas penser à autre chose !- Par exemple. Mais son intercession va plus loin. Elle présente sans cesse tous ses enfants au Père : ceux qui souffrent ou qui vont mourir, ceux qui l'ont oublié ou ne le connaissent pas encore, et aussi tous ceux qui ne lui disent jamais merci... Tu sais maintenant tout ce que la Sainte Vierge fait pour nous, alors dis-moi un peu ce que, toi, tu fais pour elle ? - Je lui parle dans ma prière et je lui mets parfois un cierge à l'église.- Je crois surtout que tu pourrais la prendre comme modèle. - Comme modèle ? - Oui Elodie, comme modèle, en ayant comme elle une totale confiance en Dieu. Tu sais, cette confiance qu'elle a montrée à l'Annonciation et

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qui a duré toute sa vie, alors que tout paraissait s'écrouler. - Je sais... C’est pour cela qu'elle ne pleure pas devant la Croix !- C’est vrai. Forte et discrète, Marie ne s'effondre jamais, ni lorsque son Fils va mourir, ni lorsque les Apôtres ont peur et abandonnent. - Mais moi, ce n'est pas pareil.- Si ma chérie. Par exemple, tu es forte comme elle chaque fois que tu ne te plains pas, alors que quelque chose ne va pas comme tu veux ! Pense un peu à la Sainte Vierge qui, sans un mot, a su accepter la naissance de son Fils loin de chez elle, la fuite en Egypte et bien d'autres choses, comme ses réponses qu'elle ne comprenait pas, sa condamnation, sa mort... - Arrête maman, tout cela suffit pour que ce mois-ci, J'allume ma bougie tous les soirs rien que pour elle. - Cela fera certainement très chaud à son coeur de maman, comme a dû la faire sourire le choix d'un dimanche de mai pour la Fête des Mères ! - Je n’y avais pas pensé.- Tu vois Elodie, je suis certaine que la Sainte Vierge est heureuse chaque fois que, ce jour-là, une famille lui offre quelques fleurs en la remerciant d'être notre mère à tous.- Ca c'est une idée, j'en parlerai avec papa !

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Qu'est-ce quel'Immaculée Conception ?

- Dis maman, quand elle est apparue, pourquoi Marie a dit à Bernadette qu'elle était l'Immaculée Conception ? - Lorsque l’on parle de la conception d’un être humain, il s’agit en quelque sorte de sa « création » dans le sein de sa mère. Et nous sommes tous conçus, c’est-à-dire créés, avec la trace du péché d’Adam et Ève, nos premiers parents. Or, la sainte Vierge Marie a été conçue, elle, sans la trace du péché ; elle en a au contraire été préservée. Dieu lui a accordé cette faveur. C’est pour cela que l’on dit qu’elle est « immaculée », c’est-à-dire sans tâche, sans souillure, toute pure. Et t’es-tu demandé pourquoi, Élodie, la sainte Vierge a eu ce privilège ?- Peut-être parce qu’elle est la maman de Jésus.- C’est en effet parce qu’elle a de tout temps été destinée à être la mère du Christ, qu’elle a connu cette faveur. C’est en vue de sa maternité divine que Dieu l’a privilégiée. Tu comprends bien, Élodie, que Jésus n’aurait pas pu avoir une mère avec une âme salie ! Cela lui a été reconnu depuis longtemps. Déjà l’ange Gabriel a salué Marie au jour de l’Annonciation comme étant « Pleine de grâce ». Et sa cousine Élisabeth lui a dit : « Tu es bénie entre toutes les femmes ». - La sainte Vierge est donc différente de nous ?- Elle est certes la seule au monde à avoir été préservée de la sorte et tu sais maintenant pourquoi. Mais cela n’a pas empêché Marie de vivre comme nous. Elle a eu des parents, sainte Anne et saint Joachim. Elle a connu la joie et la tristesse, la douleur et le réconfort. Elle est notre mère du Ciel et tu peux bien sûr la prier de la même manière que ta sainte patronne ou que les autres saints. L’Immaculée Conception de Marie a été érigée en dogme par le pape Pie IX, en 1854, il y a donc un peu plus de 150 ans. C’était très exactement le 8 décembre.- Qu’est ce que c’est qu’un dogme ?- C’est une vérité de foi définie par l'Église, que l’on doit croire et sur laquelle on ne peut revenir. Et lorsque, 4 ans plus tard, en 1858, la petite Bernadette prononce ces mêmes mots : « La dame a dit : je suis l’Immaculée Conception », monsieur le curé ne pouvait que la croire car elle n’aurait pu les inventer ! Depuis, tous les 8 décembre nous commémorons cette fête.- Est-ce que tu connais une prière à l’Immaculée Conception, Maman ?- Nous pouvons réciter la neuvaine qui commence le 30 novembre. Tu

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peux aussi réciter souvent : « O Marie, conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours à vous ». Enfin, dans les litanies de la sainte Vierge, nous disons : « Mère très pure, Mère sans tâche, reine conçue sans le péché originel, priez pour nous ! ».

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Marie et le caté

- Maman, je me demande qui je vais avoir comme catéchiste cette année.- Je ne sais pas, Elodie, mais je connais déjà le nom de la personne qui, tout au long de l'année va vous aider à aller vers Jésus.- Qui donc ? - La Sainte Vierge. D'ailleurs, elle vous le rappelle à tous, au début du mois de septembre. - Elle nous le rappelle ? - Oui, le 8 septembre, le jour où l'on fête sa naissance. Et c'est une bien belle coïncidence de pouvoir commencer l'année de catéchisme en fêtant la Nativité de Celle qui a été choisie pour amener le Fils de Dieu sur terre. - On dirait que le Bon Dieu nous fait un signe ! - Sans doute pour vous faire prendre conscience qu'on ne peut pas progresser dans la connaissance du Christ sans s'appuyer sur ce que Marie a dit ou vécu. - Tu crois ? - Oui ma chérie. En catéchèse, Marie est un modèle pour tout le monde, les enfants, les parents et les catéchistes. - Pour tout le monde ? - Pour s'en convaincre, il n'y a qu'à voir le déroulement de sa vie.- Dis-moi... - Petite fille, Marie apprend avec Anne et Joachim, ses parents, à chanter les louanges de Dieu à travers les psaumes Elle prie en même temps pour que le Messie promis vienne vite sauver son peuple... Il en est de même pour toi, tu apprends à louer le Seigneur par des chants, et tu le pries pour qu'il demeure en toi et te protège de tout mal. - Tu sais, l'année dernière, on récitait un "Je vous salue Marie" au début de chaque séance, et parfois même, on chantait un chant à la Sainte Vierge.- Continuons. Regarde son comportement lors de l'Annonciation. Elle est face au Messager de Dieu, et que fait-elle ? Elle écoute, dit oui et retient tout dans son coeur... N'est-ce pas un beau modèle pour des élèves ? - Sûrement !- A partir de la naissance de Jésus, Marie se fait discrète. Elle passe au second plan pour laisser toute la place à son fils. Elle est alors un modèle pour les parents et les éducateurs. - Je ne comprends pas.

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- Que ce soit à la crèche ou lors de la Présentation au Temple, ce n'est pas vers elle que se précipitent les bergers ou le vieillard Siméon, mais vers Jésus. Elle, elle n'est là que pour le présenter et le faire connaître. C'est aussi ce que font les dames qui s'occupent de vous. - Et aux Noces de Cana, c'est pareil ? - C'est la même chose. Quand Marie dit aux serviteurs "faîtes tout ce qu'il vous dira", c'est à nous qu'elle s'adresse. Elle nous dit d'écouter son Fils et de lui faire confiance. N'est-ce pas ce qu'on vous rappelle au "caté" ? - On nous dit qu'il faut écouter la Parole de Dieu et la mettre en pratique.- Enfin nous retrouvons Marie au pied de la Croix. Et là, que fait-elle ? - Elle reste courageusement auprès de Jésus qui va mourir. - Et que lui dit-il à propos de saint Jean, qui est là lui aussi ? - Je ne sais pas.- Il lui dit "Femme, voici ton fils", c'est à dire qu'Il confie son apôtre bien-aimé à sa Mère, et à travers lui, tous les hommes. - C'est pour cela qu'elle est notre Mère du Ciel !- Oui Elodie. Sur la Croix, Jésus a demandé à la Sainte Vierge de devenir la mère de l'Eglise. Et elle est tout particulièrement auprès de ceux qui, après leur baptême, veulent continuer à connaître son Fils, pour le recevoir de mieux en mieux dans leur coeur. - Alors, elle est vraiment la maman de tous les groupes de catéchèse et on a bien raison de la prier au début de chaque séance.

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Marie est importante !

- Maman, j'ai eu de la peine hier lorsque Nadia m'a dit que la Sainte Vierge n'était pas aussi importante que je le croyais. - Elodie, elle ne voit sans doute pas la place -privilégiée que Marie tient dans l'histoire de la Révélation. Tu devrais peut-être lui en parler ! - Mais comment ?-Tout simplement en lui disant ce que tu sais. - Et c'est quoi ? - D'abord que Marie était une jeune fille d'Israël très pieuse et très proche de Dieu. Avec ses parents, Anne et Joachim, et comme tout son peuple, elle attendait fortement la venue du Messie. - Et alors ? - Un jour, l'Ange Gabriel entre chez elle, la salue et lui annonce qu'elle sera la mère du Messie-Fils-de-Dieu, et que celui-ci s'appellera Jésus. - Et comment a-t-elle réagi ? - Elle est d'abord bouleversée, puis, après les éclaircissements de l'Ange, elle exprime sa totale disponibilité au Seigneur en acceptant d'entrer dans son plan d'amour. - Je vois.- Dieu a donc placé Marie au sommet de l'aventure humaine Jusqu'à elle, il restait éloigné des hommes, et par elle, il est au milieu d'eux en la personne même de son Fils. - C’est vrai !- C’est donc la Sainte Vierge qui a permis à l'humanité d'accéder au Père par le Fils et grâce à l'Esprit Saint. De plus, par l'action du Saint-Esprit en elle, elle laisse entrevoir toute la réalité de la Trinité. - Je n'y avais pas pensé !- Tu pourras aussi dire à Nadia que pendant toutes les semaines qui ont précédé la Nativité, Marie a réellement porté Dieu en elle afin de le donner au monde. - Elle devait surtout être impatiente de tenir Jésus dans ses bras ! - Sans doute Elodie, mais dans la crèche c'est toute la tendresse de Dieu qu'elle a rendue visible. Tu sais, cette tendresse qui ouvre tout grand nos coeurs et dont nous avons tant besoin. - Maman, Marie est merveilleuse, pense aussi que grâce à elle, Dieu est venu jusqu'à nous au point d'habiter maintenant dans nos coeurs, comme il a habité dans le sien. - Nadia n'a sans doute pas vu tout cela !- Elle sait quand même que c'est Jésus lui-même qui a demandé à sa

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mère d'être la maman de tous les hommes - Ah ça oui !- Pour cette raison, Marie est toujours présente et disponible à ceux qui lui font confiance pour les conduire à son Fils et intercéder pour eux auprès du Père. - Je sais.- Ma chérie, tu rappelleras enfin à Nadia que la présence de la Sainte Vierge dans nos vies a été voulue par Dieu et qu'il a fait de sa maternité le lien obligé entre lui et nous.- Elle est donc très importante.- Je dirais même « incontournable » !- Maman, j'ai tout compris ; écoute bien. Lorsque devant la crèche nous récitons un Je vous salue Marie, nous nous rapprochons de Jésus, son fils, et pouvons plus facilement le contempler. Mais Jésus qui est aussi le Fils de Dieu nous a appris à dire le Notre Père. Donc sans Marie, nous n'aurions pas nos deux plus belles prières !- Alors demande-lui de t'aider, lorsque tu parleras avec Nadia !

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Je vous salue Marie

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