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Exposition La Renaissance et le Rêve au Musée du Luxembourg - dossier de presse
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Issue elle-même d’un rêve de vie nouvelle, la Renaissance a conféré aux songes, à leur interprétation, à leur
représentation, une extraordinaire importance : dans la vie politique et sociale, avec le renouveau des pratiques
divinatoires ; dans la littérature, tant en prose qu’en poésie (Francesco Colonna et Rabelais, l’Arioste et le
Tasse, la Pléiade et d’Aubigné…) ; dans les débats médicaux et théologiques, notamment lors de la terrible
chasse aux sorcières qui du XVe au XVII
e siècle a sévi en Europe. Alors a fleuri ce que l’on pourrait appeler
l’« ancien régime » du rêve, fondé sur l’idée que le sommeil et les songes nous mettent en relation avec les
puissances de l’Au-delà : en rêvant, l’homme s’évade-t-il des contraintes de son propre corps pour entrer en
contact avec le divin ? Ou bien se trouve-t-il livré à des « démons » étrangers ? Quel crédit accorder à
l’oniromancie ? Est-il possible d'établir un lexique du rêve, comme dans les « clés des songes »?
Ces problèmes, les peintres et graveurs de la Renaissance les ont affrontés à leur manière : artistique et non
théologique, philosophique ou médicale. Les questions qu’ils posent, et qui leur sont propres, vont bien au-delà
des débats de l’époque et demeurent fascinantes : d’une part, entre les images de l’art et les images oniriques,
existe-t-il une profonde affinité ? D’autre part, comment s’acquitter de l’impossible tâche de représenter ce que
rêve un rêveur ? Aux XVe et XVI
e siècles, si certains explorent le rêve en tant que révélation d’un autre monde,
saint ou infernal, et si d’autres l’utilisent pour transfigurer le vécu quotidien ou montrer sa dimension érotique,
chez les plus exigeants il est perçu comme une métaphore de l’art lui-même. Alors la vie devient un songe et
l’artiste un rêveur.
À une célèbre exception près — celle de Dürer, évoquée à la fin de l’exposition —, les artistes de la
Renaissance ne peignent pas leurs propres rêves. Ils peignent ceux des autres, ou ceux qu’ils pourraient avoir ;
ils représentent tantôt des récits de rêve, tirés de la mythologie et de l’histoire sainte, tantôt des visions
reconstruites qui se font parfois cauchemardesques. Mais tous se heurtent à la même difficulté : peindre le
rêve, c’est-à-dire non l’apparence mais l’apparition, c’est vouloir objectiver l’inobjectivable. Le songe échappe à
la saisie. Or l’impossibilité même de le représenter a suscité, chez les artistes les plus soucieux de pousser leur
art à ses limites, le désir de relever un défi ; de montrer leur habileté à représenter un irreprésentable, plus
spectaculaire encore que les tempêtes ; et de conférer ainsi à leurs œuvres une puissance accrue, en frappant
l’imagination et les yeux par une représentation particulièrement vive. Tenter de peindre l’onirique, comme
l’avaient déjà fait des artistes médiévaux (mais dans un contexte différent), c’est donc, à bien des égards,
transgresser les frontières de l’art ; c’est en élargir considérablement le domaine et en affirmer les nouveaux
pouvoirs.
communiqué
La Renaissance et le Rêve Bosch, Véronèse, Le Greco… 9 octobre 2013 – 26 janvier 2014
Musée du Luxembourg
Battista Dossi, Allégorie de la Nuit (détail), vers 1543-1544, huile sur toile, 82 x 149,5 cm, Dresde, Staatliche Kunstsammlungen,
Gemäldegalerie, © BPK, Berlin, Dist. RMN-Grand Palais / Elke Estel / Hans-Peter Kluth
Cette exposition est organisée par la Réunion des
musées nationaux - Grand Palais, Paris, et la
Soprintendenza del Polo Museale Fiorentino.
Elle est présentée au Palazzo Pitti, Florence, du 21 mai
au 15 septembre 2013
La Renaissance et le Rêve 2
Selon le sujet, les périodes et les régions, suivant aussi leur talent particulier, les artistes ont apporté à ce défi
des réponses fort différentes : l’écart est grand entre un Songe du Quattrocento et un Songe du siècle suivant,
de même qu’entre une œuvre du Nord et une œuvre méridionale, comme le montre la variété des artistes
convoqués – illustres comme Bosch, Dürer ou Michel-Ange, ou moins connus comme Mocetto ou Naldini.
Logiquement et chronologiquement, le parcours conduit de la nuit à l’endormissement, de l’aurore - où pour
l’homme de la Renaissance se manifestent les vrais rêves - au réveil final ; l’essentiel étant consacré aux rêves
et visions. Ainsi le visiteur verra-t-il successivement des figurations de la nuit (comme celles de Michel-Ange et
Battista Dossi) et de belles endormies dont l’âme est « en vacance » (comme celle de Pâris Bordon), avant que
ne soit franchie l’étape décisive : celle où l’artiste représente non seulement le corps du dormeur-rêveur, mais le
phénomène onirique lui-même. Tantôt pour montrer des « songes vrais », tirés de la Bible (Jacopo Ligozzi) ou
des vies de saints (Garofalo, Véronèse…), tantôt au contraire pour offrir des visions infernales (Jan Brueghel,
Jérôme Bosch…). Certains juxtaposent en un même lieu le rêveur et le rêve (comme l’a fait Giotto), d’autres
imaginent des médiations (Le Greco), tandis que les artistes du Nord nous font entrer de plain-pied dans le
cauchemar. Dans la nuit aussi, on voit des choses ; loin d’éteindre le visible, l’obscurité fait surgir d’autres
espaces, de jeu, de liberté ou d’inquiétude.
Le propos de l’exposition, qui appelle aussi l’attention sur quelques œuvres énigmatiques (Le Songe de
Raphaël du graveur Raimondi, Le Songe du docteur de Dürer), n’est pas seulement historique. Sans doute
importe-t-il de rappeler l’intérêt de l’ « ancien régime » du rêve, largement effacé de nos mémoires par les
révolutions successives et antagonistes de la psychanalyse et des neurosciences ; mais il importe plus encore,
en offrant pour la première fois au public un tel ensemble d’œuvres de la Renaissance, de l’inviter à rêver lui-
même. À laisser libres et ouvertes les voies de son imagination.
............................
commissariat :
Alessandro Cecchi, directeur de la Galleria Palatina et du Jardin de Boboli au Palazzo Pitti, Florence
Yves Hersant, professeur à l’Ecole des hautes études en sciences sociales, Paris
Chiara Rabbi-Bernard, historienne de l’art
............................
contacts presse :
Réunion des musées
nationaux -Grand Palais
254 – 256 rue de Bercy
75577 Paris cedex 12
Florence Le Moing
01 40 13 47 62
Julie Debout
01 40 13 41 36
ouverture : tous les jours de 10h à 19h30
(nocturne les lundis et vendredis jusqu’à 22h)
fermeture du musée le 25 décembre
tarifs : 11 €, TR 7,5 €
gratuit pour les moins de 16 ans
carré 26-30 : 4 personnes entre 26 et 30 ans : 30 €
accès : M° St Sulpice ou Mabillon,
Rer B Luxembourg
Bus : 58 ; 84 ; 89 ; arrêt Musée du Luxembourg /
Sénat
audioguides : français, anglais, espagnol et italien
4 €, TR 3 € ou 2 € en téléchargement sur support
mobile
renseignements, tarifs complets et
réservations sur www.museeduluxembourg.fr et
www.grandpalais.fr
publications aux éditions de la
Réunion des musées nationaux-
Grand Palais, Paris 2013 :
- catalogue de l’exposition
22,5 x 26 cm, 176 pages, 100 ill.
relié, 35 €
- l’album de l’exposition,
21 x 26,5 cm, broché, 48 pages,
40 ill., 10 €
La Renaissance et le Rêve 3
communiqué de presse p.1
sommaire p.3
press release p.4
comunicato p.6
textes des salles p.8
liste des œuvres exposées p.11
quelques notices d’œuvres p.18
extraits du catalogue de l’exposition p.23
le catalogue de l’exposition p.28
les activités autour de l’exposition p.29
informations pratiques p.32
Le Musée du Luxembourg p.33
visuels disponibles pour la presse p.34
les partenaires médias p.38
l’exposition du musée national de la Renaissance, château d’Écouen p.39
sommaire
La Renaissance et le Rêve 4
Itself sparked by a dream of a new life, the Renaissance set great store by dreams, their interpretation and
representation: in political and social life, with the revival of divinatory practices; in literature, both prose and
poetry (Francesco Colonna and Rabelais, Ariosto and Tasso, the Pléiade and d’Aubigné…) ; in medical and
theological debates, especially during the terrible witch hunts throughout Europe from the fifteenth to the
seventeenth centuries. There then flowered what might be called 'the old regime' of dreams, based on the idea
that sleep and dreaming put us in contact with the powers of the other world. When we dream, do we escape
the constraint of our own bodies to enter into contact with the divine? Or are we delivered up to foreign
'demons'? What credit should be accorded to oneiromancy? Is it possible to draw up a vocabulary of dreams, as
in "The Interpretation of Dreams"?
Renaissance painters and engravers dealt with these problems in their manner: that is, artistic and not
theological, philosophical or medical. The questions they asked, which are proper to art, go beyond the debates
of the time and still fascinate us today: is there a profound affinity between the imagery of art and that of
dreams? How can an artist possibly represent what a dreamer sees? In the fifteenth and sixteenth centuries,
although some artists explored dreams as a revelation of another world, be it holy or hellish, and others used
them to transform everyday experience or heighten its erotic dimension, the more demanding artists saw
dreams as a metaphor for art itself. Life became a dream and the artist was a dreamer.
With one famous exception — Dürer, presented at the end of the exhibition — Renaissance artists did not paint
their own dreams. They painted the dreams that other had, or could have had, showing them sometimes as
narratives of dreams taken from mythology and Biblical history, and sometimes as nightmarish visions. But they
all stumbled on the same obstacle: painting a dream, that is, not an appearance but an apparition, means trying
to objectify what cannot be objectified. Dreams are elusive. But the very impossibility of representing them
aroused in artists seeking to test the limits of their art the desire to take up the challenge; to show their skill in
representing what cannot be represented, more spectacular still than storms; and to give their works greater
power by striking the imagination and the eyes by a particularly vivid image. To try to paint an oneiric world, as
the medieval artists had already done (but in a different context), was in many respects to transgress the limits
of art; it meant broadening the field and asserting new powers.
press realease
The Renaissance and Dreams Bosch, Veronese, El Greco… 9 october 2013 – 26 january 2014
Musée du Luxembourg
An exhibition organised by the Réunion des musées
nationaux - Grand Palais, Paris, and the Soprintendenza
del Polo Museale Fiorentino.
Presented at the Palazzo Pitti, Florence, from 21 May to
15 September 2013
Battista Dossi, Allégorie de la Nuit (detail), around 1543-1544, oil on canvas, 82x149,5 cm, Dresde, Staatliche Kunstsammlungen,
Gemäldegalerie, © BPK, Berlin, Dist. RMN-Grand Palais / Elke Estel / Hans-Peter Kluth
La Renaissance et le Rêve 5
Depending on the subject, period and region, and their individual talents, artists responded very differently to
this challenge. There is a huge difference between a Dream in the Quattrocento and a Dream in the next
century, just as there was between works from northern and southern Europe as shown in variety of artists on
display — whether famous like Bosch, Dürer or Michelangelo or less well known like Mocetto or Naldini.
Logically and chronologically, the exhibition goes from night and sleep, from dawn - where for the Renaissance
man manifest the true dreams - to the final awakening, with the main part devoted to dreams and visions.
Visitors will therefore see in succession figurations of the night (Michelangelo and Battista Dossi), sleeping
beauties whose soul is vacant (like those of Paris Bordon) before passing to a decisive stage, in which artists
paint not only the body of the sleeper and dreamer, but the dream itself. Sometimes to show "true dreams"
taken from the Bible (Jacopo Ligozzi) or lives of saints (Garofalo, Veronese), sometimes, on the contrary, to
conjure up infernal visions (Jan Brueghel, Hieronymus Bosch…). Some artists juxtapose the dreamer and the
dream in the same space (as Giotto did); others imagine meditations (El Greco), while the northern artists thrust
us straight into a nightmare. We see things in the night, too; far from extinguishing the visible, the darkness
releases other spaces for games, freedom or anguish.
The argument of the exhibition, which also includes some enigmatic works (Raphael's Dream, by the engraver
Raimondi), is not only historical. No doubt it is useful to recall the importance of the 'old regime' of dreams,
largely effaced from our memories by the successive and antagonistic revolutions of psychoanalysis and the
neurosciences; but it is even more important to invite visitors to dream, too, to keep the paths of imagination
open by offering them, for the first time, such a collection of Renaissance works.
............................
curators:
Alessandro Cecchi, director of the Galleria Palatina and the Boboli Gardens at the Palazzo Pitti,
Florence, Yves Hersant, professor at the Ecole des hautes études en sciences sociales, Paris,
Chiara Rabbi-Bernard, art historian
............................
press contacts :
Réunion des musées
nationaux -Grand Palais
254 – 256 rue de Bercy
75577 Paris cedex 12
Florence Le Moing
+33 (0)1 40 13 47 62
Julie Debout
open : every day from 10 a.m. to 7:30 p.m, late night until
10 p.m. on Mondays and Fridays.
Exceptional closing on December 25
rates : 11 €, concession 7,5 €
free for visitors under 16 years
square 26-30: 4 people between 26 and 30 years : 30 €
access : M° St Sulpice or Mabillon
Rer B : Luxembourg
Bus : 58 ; 84 ; 89 ; bus stop
Musée du Luxembourg / Sénat
audioguides : French, English, Italian, Spanish : 4 €
concession 3 €, download 2 €
information and bookings on
www.museeduluxembourg.fr and www.grandpalais.fr
publications, éditions de la
Réunion des musées
nationaux-Grand Palais, Paris
2013 :
- exhibition catalogue :
22,5 x 26 cm, 176 pages, 100 ill.,
35 €
- exhibition album :
21 x 26,5 cm, paper-backed, 48
pages, 40 ill., 10 €
La Renaissance et le Rêve 6
Poiché il Rinascimento stesso è nato dal sogno di una nuova vita, attribuisce ai sogni, nonché alla loro
interpretazione e rappresentazione, un'importanza straordinaria: nella vita politica e sociale, grazie alla rinascita
delle pratiche divinatorie; nella letteratura, sia in prosa che in poesia (Francesco Colonna e Rabelais, l'Ariosto e
il Tasso, la Pléiade e d’Aubigné…) e nei dibattiti medici e teologici, in particolare durante la terribile caccia alle
streghe che ha imperversato in Europa dal XV al XVII secolo. In questo contesto ha avuto origine ciò che
potremmo chiamare l'"ancien régime" del sogno, imperniato sull'idea che il sonno e i sogni siano in grado di
mettere l'uomo in relazione con le potenze dell'aldilà: nel sogno l'uomo può varcare i confini del proprio corpo ed
entrare in contatto con il divino, oppure si trova in balia di demoni sconosciuti? Quale credito va attribuito
all'oniromanzia? È possibile definire un lessico del sogno, come nelle chiavi per l'interpretazione dei sogni?
I pittori e gli incisori del Rinascimento hanno affrontato queste tematiche a modo loro: in forma artistica, non
teologica, filosofica o medica. Gli interrogativi che pongono, e che li caratterizzano, vanno ben oltre i dibattiti
dell'epoca e hanno mantenuto un grande fascino: esiste una profonda affinità tra le immagini artistiche e quelle
oniriche? E ancora, come riuscire nell'impresa impossibile di rappresentare ciò che sogna un sognatore? Nel
XV e nel XVI secolo, se da una parte alcuni esplorano il sogno in quanto rivelazione di un altro mondo, sacro o
infernale, e altri lo utilizzano per trasfigurare il vissuto quotidiano o mostrarne la dimensione erotica, i più
esigenti lo percepiscono come una metafora dell'arte stessa. In questo modo la vita diventa un sogno e l'artista
un sognatore.
Gli artisti del Rinascimento, con la famosa eccezione di Dürer, evocata alla fine della mostra, non dipingono i
propri sogni. Rappresentano, piuttosto, quelli degli altri o quelli che potrebbero fare: talvolta racconti onirici, tratti
dalla mitologia e dalla storia sacra, talvolta visioni ricostruite che assumono i tratti di un incubo. Tuttavia, tutti
incontrano lo stesso ostacolo: dipingere il sogno, ossia rappresentare non l'apparenza ma la visione, significa
voler rendere oggettivo ciò che oggettivo non è. Il sogno è sfuggente per natura. L'impossibilità stessa di
rappresentarlo ha suscitato, negli artisti più propensi ad ampliare i limiti della propria arte, il desiderio di
raccogliere una sfida; di mostrare la loro abilità nel rappresentare ciò che non può essere rappresentato, ancora
più spettacolare delle tempeste, e di conferire quindi alle proprie opere una potenza ancora maggiore, che
colpisce l'immaginazione e gli occhi grazie a una rappresentazione particolarmente viva. Tentare di dipingere
l'onirico, come avevano già fatto gli artisti medievali, seppure in un contesto diverso, significa quindi, superare in
più modi le frontiere dell'arte, ampliandone considerevolmente l'ambito di espressione e conferendole nuovi
poteri.
comunicato
Il Rinascimento e il sogno Bosch, Veronese, Il Greco... 9 ottobre 2013 – 26 gennaio 2014
Musée du Luxembourg
Questa mostra è organizzata dalla Réunion des musées
nationaux - Grand Palais, Paris, e dalla Soprintendenza del
Polo Museale Fiorentino.
Sarà presentata a Palazzo Pitti, Firenze, dal 21 maggio al 15
settembre 2013
Battista Dossi, Allégorie de la Nuit (particolare), 1543-1544 circa, olio su tela, 82 x 149,5 cm, Dresde, Staatliche Kunstsammlungen,
Gemäldegalerie, © BPK, Berlin, Dist. RMN-Grand Palais / Elke Estel / Hans-Peter Kluth
La Renaissance et le Rêve 7
A seconda del soggetto, del periodo e dell'area, nonché del loro talento particolare, gli artisti hanno risposto a
questa sfida in modi molto diversi: tra la rappresentazione di un sogno del Quattrocento e quella del secolo
seguente le differenze sono notevoli, tanto quanto un'opera del Nord rispetto a una del Sud, come dimostra la
varietà degli artisti esposti, tra cui spiccano nomi illustri quali Bosch, Dürer e Michelangelo, ma anche artisti
meno famosi quali Mocetto o Naldini. Seguendo una successione logica e cronologica, il percorso espositivo
conduce dalla tematica della notte all’assopimento, dall’aurora – durante la quale, per l’uomo del Rinascimento,
si manisfestano il veri sogni - al risveglio finale, poiché l'essenziale è consacrato ai sogni e alle visioni. In questo
modo, il visitatore potrà ammirare in successione rappresentazioni della notte (come quelle di Michelangelo e
Battista Dossi) e di belle addormentate la cui anima è "in vacanza" (come quelle di Pâris Bordon), prima che
venga svelata la tappa decisiva: quella in cui l'artista rappresenta non solo il corpo del dormiente/sognatore, ma
il fenomeno onirico stesso. Talvolta vengono illustrati sogni veri, tratti dalla Bibbia (Jacoppo Ligozzi) o dalle vite
dei santi (Garofalo, Veronese), talaltra vengono proposte visioni infernali (Jan Brueghel, Jérôme Bosch…).
Alcuni contrappongono nello stesso luogo il sognatore e il sogno (come aveva fatto Giotto), altri immaginano
una forma di mediazione (il Greco), mentre gli artisti del Nord ci fanno immergere di colpo nell'incubo. Anche di
notte è possibile vedere delle cose: invece di ampliare l'ambito di ciò che è visibile, l'oscurità fa emergere altri
spazi di gioco, di libertà o d'inquietudine.
L'obiettivo della mostra, che richiama inoltre l'attenzione su alcune opere enigmatiche (tra cui Il sogno di
Raffaello dell'incisore Raimondi e Il sogno del dottore di Dürer) non è solo storico. È opportuno ricordare
l'interesse dell'"ancien régime" del sogno, ampiamente cancellato dai nostri ricordi dalle rivoluzioni successive e
avverse alla psicanalisi e alle neuroscienze; tuttavia, lo è ancora di più invitare il pubblico stesso a sognare,
proponendogli per la prima volta un insieme così ricco di opere del Rinascimento. Per lasciare libere e aperte le
strade dell'immaginazione.
............................
curatori : Alessandro Cecchi, direttore della Galleria Palatina e del Giardino di Boboli presso Palazzo
Pitti, Firenze; Yves Hersant, professore presso l’Ecole des hautes études en sciences sociales, Parigi;
Chiara Rabbi-Bernard, storica dell'arte
............................
contatti stampa :
Réunion des musées
nationaux -Grand Palais
254 – 256 rue de Bercy
75577 Paris cedex 12
Florence Le Moing
+33 1 40 13 47 62
Julie Debout
apertura :
tutti i giorni dalle 10 alle 19.30, apertura notturna, il
lunedì e il venerdì fino alle 22
chiuso il 25 dicembre
tariffe:
11 €, tariffa ridotta 7,50 €
gratuito per i bambini sotto i 16 anni
gruppo 26-30 (4 persone tra i 26 e i 30 anni) 30 €
come arrivare:
metropolitana: fermata St Sulpice o Mabillon
linea RER B: fermata Luxembourg
autobus linee 58, 84, 89 : fermata
musée du Luxembourg / Sénat
audio: disponibile in inglese, francese,
spagnolo, e italiano : 4 € (ridotta 3 €, per il
download : 2 €)
per ulteriori informazioni o acquistare i
biglietti
www.museeduluxembourg.fr e
www.grandpalais.fr
pubblicazioni presso le edizioni
Réunion des musées nationaux-Grand
Palais, Paris
-catalogo della mostra:
22,5 x 26 cm, 176 pagine, 100
illustrazioni, 35 €
- album della mostra :
21 x 26,5 cm, 48 pagine, 40 illustrazioni
10 €
La Renaissance et le Rêve 8
LA NUIT
Mère du sommeil et des songes, la nuit est profondément ambivalente. Elle ouvre un espace et un temps
d’inquiétude, voire de terreur ; mais elle apaise aussi et invite au recueillement.
À la fin du XVIe siècle, Cesare Ripa se souvient de la puissance redoutable que lui conférait l’Antiquité, lorsqu’il
la décrit dans son Iconologia comme « une femme vêtue d'un manteau bleu constellé, avec deux grandes ailes
déployées dans le dos ; sa carnation est sombre, son front orné d'une couronne de pavots ; dans les bras, elle
porte deux enfants endormis, à droite un enfant blanc (le Sommeil), à gauche un enfant noir (la Mort)... ». De
fait, Hésiode disait de Nyx (l’Obscurité primordiale) qu’elle avait conçu Thanatos (la Mort) ainsi qu’Hypnos (le
Sommeil), et selon Ovide elle était mère des Furies. À peine moins inquiétante, et tributaire cette fois de Jérôme
Bosch, est l’allégorie de Battista Dossi figurant La Nuit comme une majestueuse femme endormie, à côté de
monstres qu’éclaire un château en flammes. En revanche, c’est à l’amour et aux inventions de l’art que Karel
Van Mander associe le nocturne, dans un dessin où transparaît sa culture humaniste.
Mais un autre modèle, illustre, a inspiré la plupart des œuvres rassemblées dans cette salle : celui qu’a donné
Michel-Ange, dans les années 1530-1534, en sculptant La Nuit pour le tombeau de Julien de Médicis à
Florence. Les « imitateurs » ont diversement réélaboré cette savante composition ; mais tout en modifiant
quelque peu les attributs et la pose — celle même de la Léda dessinée par le maître —, ils ont conservé
l’essentiel : la Nuit veille. Son regard est tourné vers l’intérieur ; ses yeux sont clos, mais fertiles. Car elle n’est
pas simple absence de jour ; elle redistribue les formes, appelle d’autres couleurs et crée une autre lumière.
LA VACANCE DE L'ÂME
Dormir, rêver peut-être
Le statut du sommeil, à la Renaissance, s’éclaire grâce au concept de vacatio animae, ou « vacance de l’âme
», élaboré par Marsile Ficin en référence à Platon. Dans le Timée, celui-ci écrit que l’inspiration surgit dans les
moments de dépossession du sujet, caractérisés par la perte de raison. Précisant et enrichissant cette idée
dans sa Théologie platonicienne (1482), Ficin explique qu’il est possible à l’âme, médiatrice entre le corps et le
monde, de se libérer temporairement des servitudes de la matière : l’occasion en est fournie, notamment, par le
sommeil et par la mélancolie. Détachée plus ou moins complètement du corps, l’âme de certains endormis peut
s’élever vers un principe supérieur et divin ; elle accède à l’état prophétique, de même qu’à l’inspiration
poétique. Cette conception du sommeil n’est certes pas la seule admise au XVIe siècle, mais elle a influencé
nombre d’artistes ; aussi la peinture renaissante multiplie-t-elle les images de dormeurs, en les insérant dans un
contexte mythologique ou chrétien.
« Dormir, rêver peut-être » : dans cette section de l’exposition sont présentés des endormis, et plus encore de
belles endormies dénudées, à qui pourrait s’appliquer la formule de Shakespeare. Que ces figures rêvent ou
non, elles sont « en vacance » et incitent à la songerie.
LA VACANCE DE L'ÂME
Inspiration, ravissement, allégorie
Abandonnés à la pesanteur du sommeil, hommes et femmes voient s’ouvrir une autre scène : la puissance
démonique du rêve les fait entrer dans un monde nouveau, dans un ailleurs insituable où ils se dédoublent, où
l’ordre naturel des choses est rompu, où abondent les métamorphoses et les merveilles. État propice à
l’inspiration créatrice : dans l’Apollon endormi de Lorenzo Lotto, c’est quand le dieu solaire s’assoupit que
dansent les Muses. L’espace du sommeil et du rêve apparaît ainsi comme celui de la « fureur poétique ».
textes des salles
La Renaissance et le Rêve 9
Dans un tout autre esprit, le conte philosophique de Psyché — personnification de l’âme qui, déchirée entre les
mondes matériel et spirituel, s’unit à l’amour divin après bien des épreuves — inclut lui aussi une histoire
d’inspiration et de ravissement : tandis que la belle princesse attend la venue de son mari sur un rocher
escarpé, le vent Zéphyr l’enlève et la conduit chez le dieu de l’amour, dont il lui est interdit de connaître le
visage et le nom. Éros ne lui rend visite que dans l’obscurité de la nuit.
C’est de l’obscurité encore — non plus physique, mais intellectuelle et tout aussi féconde — que produisent, en
recourant à l’allégorie, nombre d’artistes de la Renaissance. Expression figurée d’une idée, l’allégorie procède à
la manière même du rêve : comme lui, elle signifie une chose par une autre, comme lui elle s’exprime de
manière détournée et souvent mystérieuse. Si différentes qu’elles apparaissent, les œuvres de Mocetto et de
Leonbruno témoignent ainsi, au même titre que le Songe de Poliphile, de l’étroit rapport qui unit l’allégorique à
l’onirique ; et elles excitent d’autant plus l’imagination qu’elles conservent une part d’énigme.
VISIONS DE L’AU-DELÀ
Par les portes de corne ou d’ivoire, comme disent les poètes, le rêve ouvre l’homme à l’autre que soi ; alors les
absents, les morts et les non encore nés peuvent rencontrer les vivants ; l’ailleurs peut rejoindre l’ici ; le passé
et l’avenir peuvent coïncider avec le présent et l’imaginaire s’enlacer au réel. Comment représenter une telle
merveille ?
Entre les XVe et XVI
e siècles, les manières d’inscrire dans l’espace cette temporalité paradoxale, avec les
« phantasmes » qui la peuplent, ont beaucoup varié selon les régions et les écoles : le monde du rêve et celui
du songe peuvent être figurés côte à côte, reliés par un médiateur, ou séparés autant qu’unis par une frontière
(mandorle, nuage, bulle...). Mais dans tous les cas, à une notable exception près qui sera présentée plus loin,
les artistes de la Renaissance se gardent de peindre leurs propres rêves ; ils s’inspirent de la mythologie et de
l’histoire sainte, sans toujours distinguer songe et vision.
Rêveurs et visionnaires peuvent accueillir le meilleur comme le pire, le vrai comme le faux. Dans cette partie de
l’exposition sont présentés des songes véridiques, c’est-à-dire inspirés par Dieu, ou des visions de l’Au-delà
suggérées le plus souvent par la Bible et les vies de saints : songes de Pharaon, de sainte Catherine
d’Alexandrie, de saint Augustin, de sainte Hélène — dont la vision, sous le pinceau de Véronèse, se matérialise
sans cesser d’être irréelle. Quant au Greco, il se propose dans Le Songe de Philippe II (présenté pour la
première fois en France) d’établir une étroite connexion entre la puissance temporelle et la conquête spirituelle.
RÊVES ÉNIGMATIQUES ET VISIONS CAUCHEMARDESQUES
En contraste avec les sections précédentes, celle-ci regroupe des œuvres plus inquiétantes ou plus
mystérieuses, dont aucun texte ne peut orienter le sens à coup sûr. Quand le rêveur n’est pas représenté, il
s’agit de pures représentations oniriques.
Certaines demeurent des énigmes, largement ouvertes à l’interprétation en dépit des efforts des spécialistes :
telle la merveilleuse gravure de Marcantonio Raimondi, ou Le Songe du docteur de Dürer. Pour ne prendre que
ce dernier exemple, on a pu se demander si l’artiste représente un rêveur tenté par Vénus, ou bien (comme le
pense Panofsky) les dangers de l’acedia, cette peste de l’âme qui menace les paresseux, ou encore Cybèle se
moquant d’un alchimiste endormi devant son four. Dans quelques œuvres intervient explicitement le Démon : le
Séparateur, le grand Transgresseur, qui fait naître des cauchemars. Quand la souveraineté diurne a capitulé,
quand apparaît la face nocturne des choses, toute frontière peut s’effacer entre la forme et le chaos. Alors
surgissent les hybrides, les grotesques, les monstres ; l’imagination des artistes est sans limite. En témoignent,
avec leurs représentations de l’Enfer ou de la tentation de saint Antoine, Bosch et Brueghel, Jan Mandijn et Met
de Bles.
La Renaissance et le Rêve 10
Les monstres de Bosch sont des apparitions, des phantasmata, qui se présentent à des hommes dont la raison
est suspendue pendant le sommeil. Pour les contemporains, il s’agissait bien de représentations oniriques : en
1521, Marcantonio Michiel déclare dans son journal avoir vu à Venise des œuvres de Bosch « représentant des
rêves ». Quant à Lomazzo, dans son Trattato dell’arte della pittura publié en 1584, il qualifie l’artiste d’ «unique
et vraiment divin (sic) dans la représentation des apparitions et des rêves extraordinaires ou horribles».
LA VIE EST UN RÊVE
Le dessin de Michel-Ange qu’on intitule Le Rêve ou Allégorie de la vie humaine, conservé au Courtauld Institute
de Londres, a connu une remarquable fortune iconographique. Il a été inspiré par une composition poétique de
Pic de la Mirandole, invitant l’homme à se détacher des plaisirs charnels et à s’arracher au sommeil terrestre
pour tourner ses regards vers le Ciel pur, où l’attend la félicité d’un éternel état de veille.
Le sujet de ce dessin a beaucoup compté aussi dans la vie d’un prince mélancolique et épris d’alchimie :
François Ier
de Médicis, grand-duc de Toscane, le choisit pour illustrer le verso d’un portrait peint par Alessandro
Allori et représentant Bianca Capello, sa maîtresse puis seconde épouse.
Sur ce prince rêveur, auquel est consacrée ici une section particulière, la nuit a exercé une véritable fascination
: elle est l’espace-temps qui lui permet de se projeter, à travers le rêve, dans une autre expérience mentale et
existentielle, d’endosser des identités différentes et de réaliser ainsi nombre d’expériences fantastiques. L’idée
du rêve comme espace de liberté et de créativité imprègne symboliquement les œuvres, les lieux et les
moments qui lui sont particulièrement chers. Tel celui de son mariage avec Jeanne d’Autriche, le 2 février 1566,
pour lequel il a conçu une fête nocturne consacrée au monde onirique : la Mascarade ou Triomphe des Rêves.
Cette mascarade a laissé des traces dans une Allégorie des Rêves de Giovan Battista Naldini (1571), que le
prince choisit d’installer dans son studiolo du Palazzo Vecchio à Florence : lieu de quiétude, qui pour lui était
symboliquement lié à la nuit.
L’AURORE ET LE RÉVEIL
C’est à l’approche de l’aube, selon le poète Moschos (IIe siècle av. J.-C.), que « la troupe des songes véridiques
se donne carrière ». Bientôt Aurore, sœur de la Lune et du Soleil, va ouvrir le passage du monde obscur et
trouble au monde lumineux. Chez Homère, la déesse se colore de rose et de safran : Battista Dossi se souvient
de ce chromatisme, quand il la représente au moment précis où elle libère les chevaux d’Apollon et s’apprête à
repeindre le ciel. La raison apollinienne n’a pas encore repris ses droits : le monde est dans un entre-deux. Aux
contours nets des chevaux, éclairés par le jour naissant, s’opposent les épaisses formations nuageuses de la
nuit qui s’achève : les « merveilleux nuages », sur lesquels le XVIe siècle a tant rêvé — et auxquels nombre
d’artistes ont prêté la même fluidité qu’à l’eau et aux songes —, effilochent ici leurs formes indistinctes.
Si le sommeil est proche de la mort, le réveil devrait être une résurrection. Avec lui font retour, en principe, la
discipline et le contrôle de soi, la maîtrise logique et la raison. Pourtant, de sérieux doutes subsistent… D’une
part, parce que certains réveils sont périlleux, tel celui d’Éros brûlé (en pleine nuit) par la lampe de Psyché,
comme dans le tableau de Zucchi que commentera le psychanalyste Jacques Lacan. D’autre part, parce qu’il
n’est pas certain que le réveil nous éveille : ainsi que l’époque nouvelle l’exprimera avec force, il se peut que la
vie entière soit un songe et que nous soyons faits de la même étoffe que les rêves.
La Renaissance et le Rêve 11
78 œuvres exposées
I. La nuit
Battista Dossi (San Giovanni del Dosso,
Mantoue, vers 1490 – Ferrare, 1548)
Allégorie de la Nuit
1543-1544
huile sur toile ; 82 x 149,5 cm
Dresde, Staatliche Kunstsammlungen,
Gemäldegalerie
Michele di Ridolfo del Ghirlandaio, d’après
Michel-Ange (Florence, 1503 – Florence, 1577)
Allégorie de la Nuit
vers 1553-1555
huile sur bois ; 135 x 196 cm
Rome, Galleria Colonna
Francesco del Brina, d’après Michel-Ange
(Florence, 1540 – Florence, 1586)
Allégorie de la Nuit
vers 1575
huile sur bois ; 50 x 65,5 cm
Florence, Fondation Casa Buonarroti
Battista Franco, d’après Michel-Ange (Venise,
1498 – Venise, 1561)
La Nuit
vers 1536
crayon noir sur papier beige quadrillé au crayon
noir ; 26 x 36,5 cm
Paris, musée du Louvre, département des Arts
graphiques
Sculpteur anonyme, d’après Michel-Ange
Allégorie de la Nuit
seconde moitié du XVIe siècle
terre cuite ; 29 x 31 x 13 cm
Rome, Museo Nazionale di Palazzo Venezia
D’après Michel-Ange
La Nuit
seconde moitié du XIXe siècle
plâtre ; 34,5 x 39 x 13 cm
Paris, musée Gustave-Moreau
Jan Sadeler (Bruxelles, 1550 – Venise ?, 1600)
Allégorie de la Nuit
1582
gravure sur cuivre, 18,3 x 28,2 cm
Rennes, musée des Beaux-Arts
Karel Van Mander Ier
(Meulebeke, 1548 –
Amsterdam, 1606)
Allégorie de la Nuit
fin du XVIe siècle
dessin, papier gris, plume, encre brune, blanc
(rehaut), gouache blanche ; 18,3 x 28,6 cm
Rennes, musée des Beaux-Arts
II. La vacance de l’âme
Dormir, rêver peut-être
Niccolò de’ Mucci, dit Andrea Sansovino (Monte
San Savino, Arezzo, vers 1467 – Monte San
Savino, Arezzo, 1529)
Allégorie du Sommeil ou de la Mort ; Le char du
Soleil ou de l’Âme
vers 1490-1491
terre cuite vernissée ; 57,5 x 74,5 x 11,4 cm et
58 x 80,5 x 11,4 cm
Poggio a Caiano, Prato, Villa Medicea
Lelio Orsi (Novellara, vers 1510 – Novellara,
1587)
Allégorie du Sommeil
seconde moitié des années 1570
plume et encre marron sur papier ; 26,3 x 40,8 cm
Londres, The British Museum, Department of Prints
and Drawings
liste des œuvres exposées
La Renaissance et le Rêve 12
Lavinia Fontana (Bologne, 1552 – Rome, 1614)
Sainte Famille avec l’Enfant endormi, saint Jean et
sainte Élisabeth
signé et daté 1591
huile sur toile ; 45 x 37 cm
Rome, Galleria Borghese
Agnolo di Cosimo, dit Bronzino (Florence, 1503
– ibid., 1572)
La Sainte Famille (Madonna Panciatichi)
1538-1540
huile sur bois ; 117 x 93 cm
Florence, Galleria degli Uffizi
Anonyme (français ?)
Memento mori
vers 1580
xylographie ; 27,2 x 38,4 cm
Londres, The British Museum
Anonyme
Femme endormie (étude d’après Giulio Romano)
XVIe siècle
dessin à la plume, encre brune, lavis brun rehaussé
de blanc ; 21 x 21,3 cm
Paris, musée du Louvre, département des Arts
graphiques
Attribué à Giovan Battista Naldini (Fiesole, vers
1537 – Florence, 1591)
Bacchus découvre Ariane endormie
1560-1561
plume et encre marron ; 16,8 x 40,8 cm
Florence, Galleria degli Uffizi, Gabinetto Disegni e
Stampe
Lorenzo Lotto (Venise, 1480 – Lorette, 1556)
Apollon endormi
vers 1530
huile sur toile ; 44 x 74 cm
Budapest, Szépmüvészeti Múzeum
Benvenuto Tisi, dit Garofalo (Ferrare, 1481 –
Ferrare, 1559)
Diane et Endymion
entre 1545 et 1550
huile sur toile ; 94,5 x 154 cm
Dresde, Staatliche Kunstsammlungen,
Gemäldegalerie
Antonio Allegri, dit le Corrège (Correggio, 1489
– Correggio, 1534)
Vénus et l’Amour endormis découverts par un
satyre
vers 1525
huile sur toile ; 188 x 125 cm
Paris, musée du Louvre, département des
Peintures
Pâris Bordone (Trévise, 1500 – Venise, 1571)
Vénus endormie et Cupidon
peinture sur toile ; 86 x 137 cm
Venise, collection G. Franchetti à la Cà d’Oro
III. La vacance de l’âme
Inspiration, ravissement, allégorie
Toussaint Dubreuil (Paris, 1558 ou 1561 – Paris,
1602)
L’Amour (?) endormi
seconde moitié du XVIe siècle
plume et pinceau, encre noire, rehauts de gouache
blanche, sur papier préparé lapis-lazuli ;
12,1 x 19,3 cm
Paris, musée du Louvre, département des Arts
graphiques
Nicolò dell’Abate (Modène, 1509 ? –
Fontainebleau, 1571)
Zéphyr et Psyché
vers 1555 ?
plume, encre brune et aquarelle brune rehaussées
de blanc ; 35 x 18,3 cm
Oxford, The Ashmolean Museum, Purchased
(Campbell Dodgson Bequest Fund) 1950
La Renaissance et le Rêve 13
Léonard Limosin (Limoges, vers 1505 –
Limoges ?, vers 1576)
Psyché emportée par Zéphyr
1534
émail peint ; 18,2 x 24 cm
Paris, musée du Louvre, département des Objets
d’art
Nicolò dell’Abate (Modène, 1509 ? –
Fontainebleau, 1571)
Le Songe d’Énée
vers 1540
fresque transposée sur toile ; 111,5 x 88 cm
Modène, Galleria Estense
Attribué à Denijs Calvaert (Anvers, 1540 –
Bologne, 1619)
Anchise apparaissant en rêve à Énée
seconde moitié du XVIe siècle
tempera sur bois ; 24,8 x 32,5 cm
Venise, Museo Correr
Hans Daucher (Francfort, vers 1485 –
Hofgastein, 1569)
Le Songe de Pâris
vers 1529
bas-relief en pierre ; 21 x 19 cm
Berlin, Staatliche Museen, Skulpturensammlung
und Museum für Byzantinische Kunst
Pieter Coecke van Aelst (Aelst, 1502 –
Bruxelles, 1550)
Le Songe de Pâris
1530-1540
huile sur bois ; 47 x 35 cm
Paris, musée du Louvre, département des
Peintures
Lorenzo Lotto (Venise, 1480 – Lorette, 1556)
Le Songe de la jeune fille ou Allégorie de la
Chasteté
vers 1505
huile sur bois ; 42,9 x 33,7 cm
Washington, National Gallery of Art, Samuel
H. Kress Collection
Lorenzo Leonbruno (Mantoue, vers 1480 –
Mantoue, 1537)
Allégorie
vers 1520
huile sur bois ; 38,4 x 31 cm
Florence, Galleria degli Uffizi
Agostino Veneziano, d’après Raphaël (Venise,
vers 1490 – Rome, vers 1540)
Lycaon et Jupiter
1524
burin ; 28 x 41,3 cm
Strasbourg, Cabinet des estampes et des dessins
Girolamo Mocetto (Murano, vers 1470 – Venise,
1531)
La Nymphe endormie (Amymone changée en
ruisseau)
vers 1500
burin ; 32,8 x 45,9 cm
Paris, Bibliothèque nationale de France
IV. Visions de l’au-delà
Jacopo Ligozzi (Vérone, 1547 – Florence, 1627)
Le Songe de Jacob
1593-1594
huile sur toile ; 145,5 x 67 cm
Florence, église San Giovannino dei Padri Scolopi
Ludovico Cardi, dit Il Cigoli (Cigoli, Pise, 1559 –
Rome, 1613)
Le Songe de Jacob
vers 1593
huile sur toile ; 188 x 131 cm
Florence, Palazzo Pitti, Galleria Palatina
Adam Elsheimer (Francfort, 1578 – Rome, 1610)
Le Rêve de Jacob
vers 1600
huile sur cuivre ; 19,7 x 26,3 cm
Francfort, Städel Museum
La Renaissance et le Rêve 14
Giorgio Vasari (Arezzo, 1511 – Florence, 1574)
Le Rêve de Jacob
1532
plume et encre marron, traces de mine de plomb ;
25,2 x 33,2 cm
Paris, musée du Louvre, département des Arts
graphiques
Marcantonio Raimondi (Molinella, vers 1480 –
Bologne, avant 1534)
La Vision de sainte Hélène
vers 1511
gravure ; 15,6 x 9,3 cm
Florence, Galleria degli Uffizi, Gabinetto Disegni et
Stampe
Paolo Caliari, dit Véronèse (Vérone, 1528 –
Venise, 1588)
La Vision de sainte Hélène
vers 1570-1575
huile sur toile ; 197,5 x 115,6 cm
Londres, The National Gallery
Ludovico Carracci (Bologne, 1555 – Bologne,
1619)
Le Songe de sainte Catherine d’Alexandrie
1600-1601
huile sur toile ; 138,8 x 110,5 cm
Washington, National Gallery of Art, Samuel
H. Kress Collection
Francesco d’Antonio (Florence, vers 1393 –
documenté jusqu’en 1433)
Le Songe de saint Jérôme
vers 1430
tempera sur bois ; 19,1 x 37,8 cm
Avignon, musée du Petit-Palais, dépôt du musée du
Louvre (1976)
Sano di Pietro (Sienne, 1406 – Sienne, 1481)
L’Apparition de saint Jérôme à Sulpice Sévère puis,
aux côtés de saint Jean Baptiste, à saint Augustin
1444
peinture sur bois ; 23 x 35 cm
Paris, musée du Louvre, département des
Peintures
Matteo di Giovanni (Borgo San Sepolcro, vers
1428 – Sienne, 1495)
La Vision de saint Augustin à qui apparaissent saint
Jérôme et saint Jean-Baptiste
1476
tempera sur bois ; 37,6 x 66,1 cm
Chicago, The Art Institute, Mr and Mrs Martin
A. Ryerson Collection
Sandro Botticelli et son atelier (Florence, vers
1445 – Florence, 1510)
La Vision de saint Augustin
1487-1488
huile sur bois ; 20 x 38 cm
Florence, Galleria degli Uffizi
Vittore Carpaccio (Venise, vers 1460 – Venise,
vers 1526)
Intérieur avec une personne dans un lit
(étude pour Le Rêve de sainte Ursule)
vers 1495
fusain, plume et pinceau avec encre brune sur
papier blanc, les deux chiens ayant été dessinés
avec une encre différente ; 10,2 x 11 cm
Florence, Galleria degli Uffizi, Gabinetto Disegni e
Stampe
Pellegrino di Mariano Rossini (Siennois,
seconde moitié du XVe siècle)
Le Rêve de Pharaon
vers 1440
tempera sur bois ; 26,5 x 37,3 cm
Cologne, Wallraf Richartz Museum
Andrea del Sarto (Florence, 1486 – Florence,
1530)
Joseph interprétant les songes de Pharaon
vers 1517
huile sur bois ; 98 x 135 cm
Florence, Palazzo Pitti, Galleria Palatina
Bernardino Luini (Dumenza, vers 1481– Milan,
1532)
Le Rêve de saint Joseph
vers 1516
fresque transposée sur toile ; H. 168 cm
Milan, Pinacoteca di Brera
La Renaissance et le Rêve 15
Michele di Matteo Lambertini (documenté à
Bologne de 1410 à 1469)
Le Rêve de la Vierge
vers 1440
tempera sur bois ; 60 x 81 cm
Pesaro, Musei Civici
Ambrosius Bosschaert, dit Ambroise Dubois
(Anvers, vers 1543 – Fontainebleau, 1614 ou
1615)
Le Songe de Calasiris
1609
dessin à la plume noire, à la plume et à l’encre
brune, au lavis brun et gris violacé aux rehauts de
blanc ; 27,7 x 35,2 cm
Rouen, musée des Beaux-Arts
Jacopo Ligozzi (Vérone, 1550 – Florence, 1627)
Le Deuxième Rêve de Dante
1587-1588
plume et encre brune, encre aquarellée en gris et
brun, rehauts, papier aquarellé en beige, traces de
crayon noir ; 19,4 x 26,6 cm
Paris, musée du Louvre, département des Arts
graphiques
Benvenuto Tisi, dit Garofalo (Ferrare, 1481 –
Ferrare, 1559)
Apparition de saint Pierre et saint Paul à l’empereur
Constantin
panneau d’une suite de quatre (Les Histoires de
Constantin et du pape Sylvestre)
vers 1524
tempera sur bois ; 56 x 84 cm chacun
Ferrare, Pinacoteca Nazionale
À la manière de Giulio Cesare Procaccini
(Bologne, 1574 – Milan, 1625)
Le Rêve de Constantin
première décennie du XVIIe siècle
dessins à la plume et à l’encre ; 20,30 x 29,30 cm ;
17,4 x 26 cm
Londres, Victoria and Albert Museum
Domínikos Theotokópulos, dit Le Greco
(Candie, 1541 – Tolède, 1614)
Le Rêve de Philippe II
vers 1579
huile sur toile ; 140 x 110 cm
Madrid, Patrimonio Nacional et Real Monasterio de
El Escorial
V. Rêves énigmatiques et visions cauchemardesques
Anonyme flamand
Le Rêve de Raphaël
fin du XVIe siècle
huile sur bois ; 110 x 150 cm
collection particulière
Jan Ier
Bruegel, dit Jan de Velours (Bruxelles,
1568 – Anvers, 1625) et Hans Rottenhammer
(Munich, 1564 – Augsbourg, 1625)
Le Rêve de Raphaël ou Allégorie de la vie humaine
1595
peinture sur cuivre ; 35 x 51 cm
Toronto, Collection Art Gallery of Ontario, Gift of
Joey and Toby Tanenbaum, in loving memory of
Max Tanenbaum, 1986
Albrecht Dürer (Nuremberg, 1471 – Nuremberg,
1528)
Le Rêve du docteur
vers 1498
burin ; 18,8 x 11,9 cm (plaque), 18,8 x 12,1 cm
(feuille)
Paris, musée du Louvre, département des Arts
graphiques, Collection Rothschild
Marcantonio Raimondi (Molinella, vers 1480 –
Bologne, avant 1534)
Le Rêve de Raphaël
vers 1508
burin ; 23 x 33 cm
Paris, Bibliothèque nationale de France
Hans Baldung, dit “Grien” (Schwäbish Gmünd,
1484 ou 1485 – Strasbourg, 1545)
Le Palefrenier ensorcelé
1544
xylographie ; 33,6 x 19,7 cm
Paris, Bibliothèque nationale de France
Anonyme allemand (XVIe siècle)
Le Cauchemar
vers 1580
carton avec rehauts d’or ; 30 x 42,5 cm
Strasbourg, musée des Beaux-Arts
La Renaissance et le Rêve 16
École de Hieronymus Bosch
La Vision de Tondal
1520-1530
huile sur bois ; 54 x 72 cm
Madrid, Fundación Lázaro Galdiano
Hieronymus Bosch (Bois-le-Duc, vers 1453 –
Bois-le-Duc, 1516)
Visions de l’Au-delà : Le Paradis terrestre (a), La
Montée des bienheureux vers l’empyrée (b), La
Chute des damnés (c), L’Enfer (d)
1505-1510
huile sur bois ; 88,5 x 41,5 cm (a, b) ;
88 x 44 cm (c, d)
Venise, Palazzo Grimani
Monogrammiste IS
Vision apocalyptique
1595
huile sur bois ; 120 x 170 cm
Venise, Palazzo Ducale (dépôt de la
Soprintendenza PSAE e per il Polo Museale della
città di Venezia e dei comuni della gronda lagunare)
Herri Met de Bles, ou Herri de Dinant, ou Herry
de Patinir (Bouvignes ou Dinant, vers 1510 –
Ferrare ?, vers 1560)
Paysage avec la Tentation de saint Antoine
1550 ?
huile sur bois ; diamètre 25 cm
Paris, Fondation Custodia
Jan Mandijn (Harlem, 1502 – Anvers, 1560)
La Tentation de saint Antoine
vers 1550
huile sur bois, 22,8 x 29,6 cm
Paris, galerie De Jonckheere
Hieronymus Bosch ou un imitateur (Bois-le-
Duc, vers 1453 – Bois-le-Duc, 1516)
La Tentation de saint Antoine
après 1490
huile sur bois ; 26 x 19,4 cm
Ottawa, musée des Beaux-Arts, don de Mme Victor
Lynch-Staunton, 1983
VI. La vie est un rêve
Anonyme, d’après Michel-Ange
Le Rêve
vers le milieu du XVIe siècle
Paris, Bibliothèque nationale de France
Francesco del Brina (?), d’après Michel-Ange
(Florence, documenté de 1565 à 1586)
Le Rêve de la vie humaine
seconde moitié du XVIe siècle
huile sur bois ; 91 x 61,5 cm
Florence, Galleria degli Uffizi
Battista Franco (Udine, vers 1510 – Venise,
1580)
Le Triomphe de Montemurlo
1537
huile sur bois ; 173 x 134 cm
Florence, Palazzo Pitti, Galleria Palatina
Alessandro Allori (Florence, 1535 – Florence,
1607)
Portrait de Bianca Cappello (recto)
Le Rêve de la vie humaine (verso) d’après Michel-
Ange
vers 1570-1575
huile sur cuivre, 37 x 27 cm
Florence, Galleria degli Uffizi
Agnolo Bronzino (Florence, 1503 – Florence,
1572)
Portrait du prince François de Médicis
vers 1567-1570
huile sur bois ; 44 x 33,5 cm
Florence, Museo Stibbert
Michel-Ange (Caprese Michelangelo, Arezzo,
1475 – Rome, 1564)
Non so se s’è la desiata luce / Je ne sais si c’est la
lueur désirée, sonnet
1542-1546
plume ; 28,5 x 20 cm
Florence, Fondation Casa Buonarroti
La Renaissance et le Rêve 17
Accursio Baldi (Monte San Savino, 1565 ? –
1607 ?) et Sebastiano Marsili (Toscane, seconde
moitié du xvie siècle)
Le Char de la Nuit
1579
eau forte ; 16 x 22 cm
Paris, Institut national d’histoire de l’art
Taddeo Zuccaro (Sant’Angelo in Vado, 1529 –
Rome, 1566)
L’Antre du Sommeil
vers 1563
plume, encre brune, lavis brun ; 27,1 x 27,1 cm
Paris, musée du Louvre, département des Arts
graphiques
Giorgio Vasari (Arezzo, 1511 – Florence, 1574)
Allégorie de l’Oubli ; Allégorie du Rêve
vers 1565
dessin, encre brune sur papier ; diamètre 9,6 cm
New York, The Metropolitan Museum of Art (Rogers
Fund, 1967)
Alessandro Allori (Florence, 1535 – Florence,
1607)
Dossier de lit avec scènes mythologiques et
grotesques
1572
huile sur bois ; 139 x 232 cm
Florence, Museo Nazionale del Bargello,
collection Carrand
Vincenzo Borghini (Florence, 1515 – Florence,
1580)
Projet de décoration d’une chambre
seconde moitié du XVIe siècle
manuscrit autographe, reliure en parchemin,
22 x 15 x 2 cm
Florence, Biblioteca Nazionale Centrale
Anonyme
Descrizione del Canto de’ Sogni
1566
ouvrage imprimé
Paris, Bibliothèque nationale de France
VI. L’aurore et le réveil
Battista Dossi (San Giovanni del Dosso,
Mantoue, vers 1490 – Ferrare, 1548)
Le Matin : Aurore et les chevaux d’Apollon
1544
huile sur toile ; 89 x 155 cm
Dresde, Staatliche Kunstsammlungen,
Gemäldegalerie
Attribué à Pierre Bontemps (Paris ?, vers 1507 –
Paris ?, vers 1568)
Le Réveil d’Ariane, dit aussi Le Réveil des nymphes
entre 1542 et 1555
marbre ; 60 x 49 x 9 cm
Paris, musée du Louvre, département des
Sculptures
Jacopo Zucchi (Florence, vers 1541 – Rome ?,
1596)
Amour et Psyché
1589
huile sur toile ; 173 x 130 cm
Rome, Galleria Borghese
La Renaissance et le Rêve 18
Battista Dossi, (San Giovanni del Dosso, Mantoue, vers 1490 –
Ferrare, 1548)
Allégorie de la Nuit
1543-1544
huile sur toile ; 82 x 149,5 cm
Dresde, Staatliche Kunstsammlungen, Gemäldegalerie
cat. n°1
En mars 1544, alors que son frère Giovanni, dit Dosso, est mort depuis au moins deux ans, Battista Dossi est
rétribué pour la réalisation de « trois peintures […], La Nuit, L’Aurore et Le Jour, payées 8 ducats chacune, et
une Justice, pour 16 ducats d’or... » (Mezzetti, 1965). De ces peintures allégoriques destinées à orner un salon
des nouveaux appartements du palais du duc Ercole, via Coperta, seules La Nuit (ou Le Rêve) et L’Aurore (ou
L’Heure avec le cheval d’Apollon) nous sont parvenues – elles sont aujourd’hui à la Gemäldegalerie de
Dresde –, Le Jour (ou Apollon sur son char) ayant été perdu. L’Allégorie de la Nuit présente au premier plan
une femme endormie ; à sa droite, un coq ; derrière elle, une chouette et un homme barbu qui brandit un
flabellum de plumes (?), personnification du sommeil selon Tervarent (1960), pour qui cette peinture
représenterait le « Rêve d’Hécube », bien que rien ne l’indique. Sobre et classique, telle une Ariane, la
dormeuse, par sa monumentalité et son modelé michelangélesque ; elle est environnée d’un monde onirique
qui grouille de monstres vivement éclairés par les grandes flammes s’élevant dans le fond, comme dans le
Saint Michel de Raphaël du Louvre, peint pour les maîtres d’Urbino. La composition, étrange et originale,
transpose un passage des Métamorphoses (XI, 592) dans lequel Ovide décrit la « maison du Sommeil » ; elle
renvoie également à la célèbre gravure de Marcantonio Raimondi, Le Rêve de Raphaël, mais s’ajoute
l’atmosphère infernale des toiles de Bosch, que Battista a probablement vues à Venise, en 1541, avec son
frère, dans la collection du cardinal Grimani, comme le suggère Mezzetti.
Alessandro Cecchi
Michele di Ridolfo del Ghirlandaio, d’après Michel-Ange,
(Florence, 1503 – 1577)
Allégorie de la Nuit
vers 1553-1555
huile sur bois ; 135 x 196 cm
Rome, Galleria Colonna
cat. n°2
Avec trois autres tableaux – une Allégorie de l’aurore et une Vénus et l’Amour du même artiste, ainsi que
Vénus, Cupidon et un satyre de Bronzino –, cette allégorie dont on peut situer l’exécution entre 1553 et 1555
(Baldinotti, 2010-2011) provient de la collection Salviati ; les quatre œuvres devaient décorer à l’origine une
salle de réception du Palazzo Portinari Salviati à Florence. De fait, elles ont la même hauteur, cent trente-
cinq centimètres, ce qui permet de supposer qu’elles avaient été placées sur une même paroi et avaient été
commandées aux deux artistes par Alamanno Salviati. Le catalogue de 1783 attribue les deux allégories ainsi
que Vénus et l’Amour à Bronzino ; on a cru ensuite ces trois tableaux de Vasari ; puis, comme Voss et Venturi,
de Francesco Brina. C’est Gamba qui en 1928 les attribue avec rigueur à Michele di Ridolfo del Ghirlandaio,
contemporain de Bronzino, en soulignant leurs couleurs changeantes dans le style de Salviati et en les datant
du troisième quart du XVIe siècle, époque à laquelle l’artiste travaillait avec Vasari à la décoration de la salle des
Cinq-Cents du Palazzo Vecchio.
quelques notices d’œuvres
La Renaissance et le Rêve 19
Les deux allégories sont inspirées des célèbres sculptures que Michel-Ange avait installées dans la Sagrestia
Nuova de San Lorenzo, en les laissant sur le sol au moment de son départ pour Rome (on les a placées sur les
tombeaux des ducs avant 1545). Avec Vénus et l’Amour, repris du tableau attribué à Pontormo d’après un
carton du même Buonarroti (Florence, Galleria dell’Accademia), ces œuvres témoignent de la grande influence
que les « inventions » de Michel-Ange pouvaient avoir sur les peintres eux-mêmes. La Nuit, dont la nudité a été
par la suite atténuée par une draperie, est la plus grande version connue de la sculpture de Michel-Ange. Elle
en reprend les éléments : le mascaron sur quoi s’appuie le bras gauche ; la chouette sous la jambe – mais
l’animal est traité par le peintre dans un style plus naturaliste. Le feston qui sert d’appui au pied gauche de la
figure sculptée a été déplacé entre les jambes de la figure peinte, et celle-ci est plus repliée sur elle-même.
L’artiste a ajouté deux masques, empruntés au répertoire de Bronzino, à qui le tableau doit aussi l’aspect
émaillé des surfaces, l’ivoire des chairs, la clepsydre et le putto qui allume une lampe avec une torche :
réélaboration savante et raffinée de l’illustre modèle, suivant un programme qui ne nous est pas connu et qui
devait établir un lien entre les quatre tableaux allégoriques.
Alessandro Cecchi
Benvenuto Tisi, dit Garofalo, (Ferrare, 1481 – 1559)
Diane et Endymion
entre 1545 et 1550
huile sur toile ; 94,5 x 154 cm
Dresde, Staatliche Kunstsammlungen, Gemäldegalerie
cat n°17
Le tableau de Garofalo, représentant le Crépuscule, venait peut-être compléter une série d’œuvres consacrées
au cycle du jour qu’avait peintes Battista Dossi et qui étaient destinées au nouvel appartement ferrarais du duc
Ercole Ier
d’Este. Le mythe dont il s’inspire réunit au moins deux traditions : l’une présente Endymion comme un
roi d’Élide qui a reçu de Zeus le privilège d’un sommeil éternel ; une autre fait de lui l’amant de la Lune, dont
Artémis / Diane est l’une des figures (avec Hécate et Séléné). L’évocation de leurs amours nocturnes, sur le
mont Latmos en Carie, semble dériver d’un poème de Sappho, repris par Apollonios de Rhodes
(Argonautiques, IV, 57).
Cicéron, le premier, introduit dans ses Tusculanae disputationes (I, 92) le motif du baiser, suggéré ici par le
peintre. La déesse, dont la peau laiteuse contraste avec la carnation dorée de son amant, lui saisit la tête
comme pour l’éveiller en l’embrassant ; sa position dominante a pu donner lieu à des commentaires sur la
passivité masculine. Garofalo, dans cette composition équilibrée, témoigne d’une maîtrise chromatique et
luministe qui évoque l’art vénitien ; du reste, il avait rencontré Giorgione à Venise en 1508 et allait se lier
d’amitié avec lui.
Le mythe s’est prêté à bien des interprétations artistiques et littéraires, à la Renaissance et au-delà. Les amours
de la Lune, déesse chaste mais séduite, peuvent illustrer le thème de l’amour tout-puissant, l’omnia vincit amor
qui présidera au programme de la galerie Farnèse (1597-1600), où Annibale Carracci peindra son Endymion ; à
l’inverse, l’histoire a permis à des auteurs florentins et napolitains de la fin du Quattrocento de forger l’idée que
le poète, amant déçu, n’a pas le bonheur de connaître même en rêve une issue heureuse à ses amours. La
culture humaniste a fait aussi du sommeil d’Endymion une illustration de la « mort du baiser » : l’âme humaine
se détache du corps et peut rejoindre son créateur divin, le sommeil signifiant ainsi le trépas. Ce thème
néoplatonicien peut être relié à l’interprétation ficienne du sommeil, un des sept états de vacatio où l’âme, libre,
s’élève vers Dieu. Endymion endormi offre au peintre l’occasion de suggérer cette expérience inconsciente
d’une vision céleste, comparable à la révélation religieuse ou à l’inspiration artistique, permettant d’atteindre un
idéal.
Véronique Dalmasso
La Renaissance et le Rêve 20
Lorenzo Lotto, (Venise, 1480 – Lorette, 1556)
Le Songe de la jeune fille ou Allégorie de la Chasteté
vers 1505
huile sur bois ; 42,9 x 33,7 cm
Washington, National Gallery of Art, Samuel H. Kress Collection
cat n°27
Dans l’écrin protecteur des arbres, une jeune fille assise sur l’herbe, les yeux ouverts et la tête dans la main,
prend appui sur le tronc coupé d’un laurier d’où renaissent quelques branches : allusion à la Laure de
Pétrarque, comme on a pu le dire (Laure, l’or, l’aurore…) ? Ou symbole de chasteté féminine, dans une scène
qui demeure pourtant érotique ? Sur le bleu limpide du ciel se détache, à l’aplomb de la jeune fille, un Amour
ailé, nu et sans arc, répandant des fleurs blanches : minuscules gouttes de peinture, diluées au point de devenir
transparentes. Les pieds nus émergeant de la robe immaculée sont pointés vers le dos musclé d’un satyre, qui
soulève une cruche ; ce spectacle et l’ivresse du satyre n’échappent pas à la satyresse, qui s’en amuse derrière
un arbre et qui, comme l’a souligné Daniel Arasse, joue le rôle du voyeur. Point d’allusion mythologique
précise ; l’œuvre peut à première vue s’interpréter comme une allégorie du repos, de la Quies conçue comme
un dépassement de la vaine et bestiale Voluptas. Le désir instinctif incarné par les créatures des bois est
dominé, sublimé par la jeune fille plongée dans de pures pensées, figurées par les fleurs qui la relient à l’Amor
virtutis. Du reste, il se peut que ce panneau ait servi de dessus coulissant à un portrait féminin, le Portrait de
femme de Dijon, selon David Allan Brown : la représentation allégorique révélant alors au spectateur le portrait
moral de la personne physiquement portraiturée qui se découvre en un second temps.
L’attitude de la rêveuse, bien qu’elle ait les yeux ouverts, ainsi que la proximité du point d’eau et des arbres
peuvent évoquer par ailleurs, dans une perspective néoplatonicienne, la nymphe endormie du Songe de
Poliphile (1499). On peut penser aussi au combat moral entre la Vertu et la Volupté, représenté notamment par
Raphaël vers 1503-1504 dans Le Songe du chevalier conservé à la National Gallery de Londres. Mais si de
telles références orientent la perception de l’œuvre, le peintre les déjoue : cette figure « irréalisée » qui n’est ni
une endormie, ni un objet de désir, ni un personnage viril à la croisée des chemins est traitée de manière à
devenir « irréelle » dans l’univers réservé aux forces naturelles représentées par les satyres. Plus qu’une
dialectique entre Voluptas et Virtus, il semble que soit représenté ici le dépassement de l’opposition entre
sensualité féminine et amour spirituel.
Véronique Dalmasso
Paolo Caliari, dit Véronèse, (Vérone, 1528 – Venise, 1588)
La Vision de sainte Hélène
vers 1570-1575
huile sur toile ; 197,5 x 115,6 cm
Londres, The National Gallery
cat. n°36
Une femme est assise près d’une fenêtre, la tête dans sa main droite, les yeux fermés ; en haut à gauche, deux
angelots portent une croix. La peinture a pour thème la vision qui visita sainte Hélène lorsqu’elle se rendit à
Jérusalem en 326, en quête de la Vraie Croix ; ce rêve, que les hagiographies les plus consultées, telle La
La Renaissance et le Rêve 21
Légende dorée, ne mentionnent pas, fait pendant à celui, beaucoup plus connu, de Constantin (le fils de la
sainte).
L’iconographie dériverait d’une gravure de Marcantonio Raimondi (Florence, Offices, Cabinet des dessins et
des estampes, inv. 444), elle-même tirée d’un modèle de Raphaël, passé par le filtre de Parmigianino. Selon
une hypothèse intéressante, la peinture serait un volet d’orgue, comme le suggèrent la représentation de bas
en haut et le déséquilibre de la composition vers la droite qui appelle un pendant à gauche (l’autre volet
disparu). Le caractère raphaélien du siège permet de situer la scène dans le contexte réaliste de la Venise du
XVIe siècle. Hormis quelques avis contraires, sporadiques et injustifiés, l’attribution à Véronèse est largement
acceptée ; du reste, la haute qualité picturale qui tient à la douceur de la facture et surtout à un très grand
raffinement chromatique, typique du maître dans les années 1570, plaident en sa faveur. Après avoir
appartenu, au début du XVIIIe siècle, au premier duc de Marlborough, puis à différents autres propriétaires, la
peinture a été achetée en 1878 par la National Gallery de Londres.
Carlo Cinelli
Ludovico Carracci, (Bologne, 1555 – 1619)
Le Songe de sainte Catherine d’Alexandrie
1600-1601
huile sur toile ; 138,8 x 110,5 cm
Washington, National Gallery of Art, Samuel H. Kress Collection
cat. n°37
Selon une version tardive de La Légende dorée, Catherine d’Alexandrie était de sang royal et possédait une
grande érudition ; devenue reine, elle se convertit au christianisme et reçut le baptême d’un ermite du désert.
Elle eut ensuite le privilège d’une vision dans laquelle elle contractait un mariage mystique avec le Christ. Le
songe-vision chrétien, qui permet en effet cette rencontre exceptionnelle avec Dieu, a scellé le destin de la
sainte. Forte de sa foi, elle refuse le mariage proposé par l’empereur Maximien et meurt décapitée après qu’il lui
eut fait subir le martyre de la roue. Le mariage mystique de Catherine est une métaphore de son engagement
spirituel. Mais les peintres italiens, à partir du XIVe siècle, le mettent en scène en s’inspirant d’une version
différente, attestée depuis 1337 : Catherine priant devant une image de la Vierge à l’Enfant, reçue de son guide
spirituel, voit Jésus lui glisser un anneau au doigt. À la représentation de l’action, Ludovico Carracci préfère la
vision de la sainte endormie.
La douceur voluptueuse qui émane du corps assoupi ne trahit pas l’instant crucial que Catherine vit en songe.
Une couleur dorée auréole Marie et enveloppe Catherine ; leurs corps sont d’autant plus unis que le peintre les
inscrit sur deux lignes obliques parallèles. Les jambes de l’Enfant, au mouvement naturel, attirent le regard et
établissent un lien charnel avec Catherine ; la Vierge en retient une dans sa main et semble poser son regard
entre les cuisses de Jésus – allusion possible, par contamination iconographique, au prépuce du Christ comme
anneau du mariage mystique avec une autre Catherine, Catherine de Sienne. Cette insistance souligne la
nature humaine de l’Enfant-Dieu, qui pose un regard direct sur le spectateur. Les jeux adoucis d’ombre et de
lumière créent une atmosphère propice à la mystérieuse vision ; les formes pleines des corps, quant à elles,
ancrent cette apparition dans la réalité du sommeil de la sainte et annoncent un destin bien réel, son martyre à
venir. La délicatesse de la main qui reçoit le visage de Catherine, très légèrement appuyé, contraste avec sa
main gauche, déployée sur le haut de sa cuisse et alignée avec celle que Marie pose sur la jambe de l’Enfant.
Ludovico Carracci parvient, dans une subtile composition (très éloignée d’un dessin antérieur conservé au
Louvre, inv. no 7662), à figurer l’idée de la sublimation du mariage : le songe-vision est ici, littéralement, une
union au divin.
Véronique Dalmasso
La Renaissance et le Rêve 22
École de Hieronymus Bosch
La Vision de Tondal
1520-1530
huile sur bois ; 54 x 72 cm
inscription en bas à gauche, en lettres gothiques : VISIO TONDALY
Madrid, Fundación Lazaro Galdiano
cat n°58
Le tableau ici présenté doit probablement être daté entre 1520 et 1530. Après avoir figuré dans la collection
N. Beest à Amsterdam, il est passé dans la collection Lacose à Paris en 1913, puis dans la collection Lazaro à
partir de 1926 ou 1927. Trois peintures respectivement en vente chez Fischer à Lucerne en 1961, sur le marché
parisien vers 1935 et dans une collection privée à Amsterdam (Unverfehrt, 1980, nos
81, 82, 84) proviennent du
même atelier anversois. Tolnay a rapproché le tableau de Madrid du Jugement dernier anciennement à Paris
dans la collection Pacully.
Au premier plan à gauche, un jeune homme richement vêtu est assoupi : il s’agit de Tondale, l’habile mais
perfide chevalier du récit de Marcus de Cashel (XIIe-XIII
e siècle), qui gagne son salut en faisant en rêve
l’expérience des châtiments réservés aux perfides et de la béatitude accordée aux bienheureux. Le texte de
Marcus a été traduit dans plusieurs langues et a connu maintes éditions, y compris dans les anciens Pays-Bas
(Bax, 1983). Dans le tableau de Madrid, l’ange gardien, qui se tient debout derrière le dormeur, accompagne
celui-ci dans l’Au-delà, lui explique les raisons des tourments qu’il subit, et finalement le soustrait aux démons
qui le harcèlent pour le mener vers le monde des bienheureux. En dépit du titre donné par l’inscription, la
peinture n’est pas une illustration du texte de Marcus (comme souvent lorsque ce thème est traité dans des
peintures de l’école de Bosch ; voir Unverfehrt, 1980) : elle reprend simplement le principe selon lequel les
fautes appellent des châtiments à leur mesure (la « contrepartie » de Dante ; voir Baschet, 1993, pour les
fautes et punitions mentionnées dans le récit). Les épisodes représentés ici sont donc le fruit de l’imagination du
peintre, ou du modèle dont il s’est inspiré. La tête infernale qui trône au centre incarne le péché en soi : ses
yeux de verre sont vides, des rats la parcourent, ses oreilles s’enroulent en forme de feuillage et, de chaque
côté, un arbre émerge du conduit auditif et troue le pavillon auriculaire – ce masque est un symbole de
tromperie et de fraude, selon Zehnpfennig (1979), mais évoque aussi la citation évangélique « Vous avez des
yeux et vous ne voyez pas, des oreilles et vous n’entendez pas », en référence aux pécheurs qui s’obstinent à
refuser Dieu. À ces excroissances est suspendu un bandeau d’étoffe qui couvre entièrement le front, semblable
à la coiffure à deux cornes qui est souvent, dans l’Enfer peint par les émules de Bosch, l’attribut de la sorcière
ou de la Luxure. On trouve les mêmes caractéristiques dans une tête figurant l’entrée de l’Enfer dans la
peinture d’Aix-la-Chapelle (Suermondt-Ludwig Museum ; voir Blanc, 2004). Ce noyau maléfique est entouré de
scènes symbolisant des péchés capitaux et les châtiments qui leur sont liés : des diables assaillent le lit des
paresseux, frappent et décapitent les colériques, étouffent les gourmands avec du vin, tourmentent les
luxurieux, chevauchent des créatures infernales. À l’arrière-plan à droite, les grilles incandescentes de l’Enfer
et, à gauche, l’étang gelé dans lequel (Lewis, 1985) sont plongés les damnés. Le centre de la composition est
occupé par une vaste cuve (peut-être en référence à la « grande cuve de la colère de Dieu », Apocalypse, 19,
15) emplie d’un liquide répugnant où sont plongés des damnés, sur lesquels descend – sous la forme de pièces
de monnaie – le souffle de la tête infernale (l’exact opposé du souffle de Dieu, ou Esprit). À l’avant de la cuve,
un démon embroche comme un gibier un pécheur assis sur un dé et entouré d’autres dés, symboles de la
rapacité et du mauvais usage de l’argent : l’avarice est donc le thème de la peinture et, tout bien considéré, elle
est aussi la cause de l’aventure de Tondale, puisqu’il était, avant son voyage initiatique, un usurier sans pitié, ce
que le texte de Marcus souligne à plusieurs reprises. Ainsi, bien que la peinture ne se conforme pas à la
narration (hormis pour la tour en feu et l’étang gelé), elle offre pourtant un résumé de ses thèmes les plus
importants.
Paola Squellati Brizio
La Renaissance et le Rêve 23
Peindre le rêve ?
Tout le monde rêve, partout et en tout temps : songer est la chose du monde la mieux partagée. Mais
l’expérience onirique, à la fois universelle et singulière, n’est pas directement communicable. Au réveil, les
« images » de la nuit – à supposer qu’il s’agisse bien d’images – ne sont accessibles que de biais : par la
médiation de récits qui les ordonnent, ou de discours rationnels qui les expliquent, ou d’« images d’images » qui
les présentent et re-présentent. Ainsi le rêve donne-t-il lieu à quantité de mythes, de discours, de spectacles et
de rites qui, d’une culture à l’autre, se combinent différemment.
En Europe, peu ou point de chamans ; peu ou point de prophètes possédés ; mais une grande variété
d’approches du rêve, par la littérature, la théorie et les arts. Trois voies que la Renaissance, en rupture autant
qu’en continuité avec le Moyen Age, a explorées avec une curiosité sans précédent. Ainsi fleurit, entre le
XIVe siècle et le début du XVII
e, ce que l’on pourrait appeler l’« ancien régime » du rêve : celui-là même qu’ont
aboli, ou largement effacé de nos mémoires, les révolutions successives et antagonistes de la psychanalyse et
des neurosciences. De cet ancien régime, les arts visuels témoignent avec une vigueur particulière ; mais avant
d’évoquer certaines œuvres de référence, il importe de les replacer dans un cadre plus général. Non pour
assujettir l’iconique au verbal, le pictural au discursif, mais au contraire pour souligner ce qu’a eu de spécifique
la démarche des peintres et des graveurs.
[…]
Que reste-t-il du rêve dans la représentation qu’on en donne ?
Là se situe, d’évidence, la première difficulté : quelle que soit son origine, le songe échappe à la saisie. Conduit
hors temps et dans un domaine autre, le rêveur « voit » s’ouvrir une autre scène ; arraché à un monde familier
et bien ordonné, régi par le Moi, il est entraîné par une puissance démonique (voire démoniaque) dans un
monde nouveau, dans un ailleurs insituable où il se dédouble, où l’ordre naturel des choses est rompu, où
abondent métamorphoses et meraviglie. Son âme, comme on disait alors, se déprend de l’agitation du corps,
mais se rend plus sensible aux mouvements du monde lointain ; une autre existence s’éveille, à mesure que la
conscience s’endort. Cet ailleurs et cette altérité, comment les représenter par les moyens ici disponibles ?
Dürer a déconseillé l’entreprise, la déclarant même hors de portée : « Que chacun se garde de faire des choses
impossibles que la nature ne peut souffrir. Ce serait comme s’il voulait peindre un rêve dans lequel on peut
mêler les unes aux autres toutes sortes de créatures. »
Pourtant, c’est au même Dürer que nous devons, sous la forme d’une aquarelle datée du 8 juin 1525, la
première figuration d’un songe vécu. Et sans aller jusqu’à l’« autobiographique », bien d’autres peintres ou
graveurs ont tenté l’impossible entreprise, ainsi que le montre la présente exposition. Comme si l’impossibilité
même avait suscité, chez les artistes les plus soucieux de pousser leur art à ses limites, le désir de relever un
défi ; de montrer leur habileté à représenter un irreprésentable, plus spectaculaire encore que les tempêtes ; et
de conférer ainsi à leurs œuvres une puissante enargeia, en frappant l’imagination et les yeux par une
représentation particulièrement vive.
Deuxième difficulté, inhérente cette fois à la pensée picturale de l’époque : dans le cas où le rêveur est peint en
même temps que son rêve, il faut représenter ensemble ce qui est vu avec les yeux de l’âme et ce qui se
montre aux yeux du corps ; comment faire en sorte que le songe ou la vision se mêle aux réalités visibles, dans
ce qui n’est pas un espace homogène ? Le grand Leon Battista Alberti, selon qui « la peinture s’applique à
représenter les choses vues », n’a pas prévu pareil cas ; l’artiste doit tirer ses enseignements « de la nature »,
distribuer logiquement les choses sur une surface plane, vue en perspective, et se cantonner à la
représentation du visible. Tenter de peindre malgré tout l’onirique, comme l’avaient déjà fait des artistes
médiévaux mais dans un contexte différent, c’est donc, à bien des égards, transgresser les frontières de l’art ;
extraits du catalogue de l’exposition
La Renaissance et le Rêve 24
ou, pour le dire positivement, c’est en élargir considérablement le domaine et en affirmer les nouveaux
pouvoirs.
A condition – difficulté supplémentaire – que si les figures issues de la phantasia apparaissent sous un aspect
naturel, faisant croire à leur présence effective, elles ne cessent pourtant pas de se désigner comme des
images oniriques. Remarquable paradoxe : l’imaginaire, voire le surnaturel, doit s’enlacer au réel tout en se
montrant imaginaire…
[…]
Yves Hersant
Fenêtres, nuées et bulles
Le cauchemar du peintre
On doit à Giorgio Vasari (1511-1574) d’inestimables informations sur l’activité et la vie de nombreux artistes ;
mais sur leurs rêves, il ne dit pas grand-chose. L’anecdote qu’il rapporte sur le peintre Spinello Aretino (1350-
1410 environ) n’en prend que plus d’importance. Déjà assez âgé, Spinello peignit à Arezzo une Chute des
anges rebelles ; il se plut tellement à montrer un Lucifer contrefait que « ce personnage qu’il avait peint lui
apparut en rêve et lui demanda où il l’avait vu si affreux et pourquoi il l’avait si honteusement ridicu lisé avec ses
pinceaux ; le peintre, éveillé en sursaut et muet de terreur, fut saisi d’un tremblement si fort que sa femme,
réveillée, vint à son secours. Cet accident aurait pu le tuer sur le coup tant il lui avait serré le cœur ; de toute
manière il ne le laissa vivre que peu de temps, à moitié fou et le regard fixe. » De l’œuvre ne subsistent
malheureusement que quelques fragments, mais une gravure de Carlo Lasinio, datée de 1822, montre un corps
noir et velu, des traits bestiaux : ce Lucifer devait être plus effrayant encore que les démons noirs et hirsutes
représentés par le même artiste dans La Légende de saint Benoît (sacristie de San Miniato al Monte de
Florence, vers 1388). Par son apparition nocturne, le diable aurait donc provoqué la mort du peintre, qui s’était
complu à le décrire avec trop d’exactitude et qui l’avait rêvé avec trop de netteté. « Tel est parfois le pouvoir de
l’imagination » : ainsi Vasari commente-t-il cet excès de sensibilité visuelle, dont quant à lui il était sans doute
préservé.
Albrecht Dürer a connu lui aussi un songe terrifiant : « La nuit du mercredi au jeudi après la Pentecôte [7-8 juin
1525], je vis en rêve ce que représente ce croquis : une multitude de trombes d’eau tombant du ciel… » A la
description littéraire du déluge qui s’abat sur la terre, la faisant trembler, est jointe une aquarelle que l’artiste a
exécutée aussitôt : effrayants tourbillons sur une plaine déserte, dans un espace réaliste mais dénudé, sans
caractère, sans indication de temps, simple décor du cataclysme qui demeure seul protagoniste.
L’imperturbable récit, dépourvu de la moindre interprétation, se conclut par « Dieu tourne pour le mieux toutes
choses » : formule chrétienne, comme le note Marguerite Yourcenar dans son magistral commentaire, « qui
sans nul doute a aidé Dürer à sortir indemne de son terrible rêve ».
Son contemporain Léonard de Vinci, qui partageait avec Dürer des centres d’intérêt et des méthodes, a
également noté au réveil certains de ses songes : on sait l’usage qu’a fait la psychanalyse de ces récits.
Les statues ne rêvent pas
Situées entre la vision, le rêve, le cauchemar et le récit que l’on en donne, ces images incertaines lancent un
défi aux nombreux peintres de toutes les époques qui se sont sentis appelés à les représenter en deux
dimensions, avec des lignes et des couleurs. Il en va autrement pour les sculpteurs : nul ne sait ni n’a tenté de
représenter ce à quoi rêvent les nymphes de marbre ou les hermaphrodites endormis. Quels songes peut avoir
la Nuit de Michel-Ange ? On peut tout au plus les supposer trompeurs, comme l’indique le masque.
Tridimensionnelles, les statues occupent « notre » espace ; pour exposer un rêve, il faut au contraire un espace
particulier, qui coexiste avec celui du rêveur et se trouve sur le même plan, donc différent de l’espace physique
qu’occupe l’observateur. Prérogative de la peinture, qui a inspiré à Horace la célèbre formule « Ut pictura
poesis », avec l’idée que peintres et poètes ont toujours eu le privilège de tout oser ; allant plus loin, Léonard
La Renaissance et le Rêve 25
conclut même à une supériorité de la peinture, qui peut représenter une grande variété de choses imaginaires
ou dépourvues de consistance – comme les lumières, les ombres, les nuages, les fumées et les poussières.
[…]
Cristina Acidini
Visions cauchemardesques
« J’en fus si terrifié que je me réveillai avant que ne tombassent toutes les autres eaux… » Tels sont les mots
d’Albrecht Dürer à propos d’une nuit traumatique de juin 1525 où, en proie à une vision diluvienne, l’artiste se
réveille en sursaut. Au petit matin, il peint à l’aquarelle les énormes cataractes venues le hanter, et précise que
ces images nocturnes ont surgi un lendemain de Pentecôte. Prophétie, ou réminiscence des Actes des
apôtres ? (« Le jour de la Pentecôte, ils étaient tous ensemble dans le même lieu. Tout à coup il vint du ciel un
bruit comme celui d’un vent impétueux, et il remplit toute la maison où ils étaient assis », 2, 1-4). Pour un
psychanalyste d’aujourd’hui, il pourrait s’agir d’un cauchemar : c’est-à-dire d’un rêve effrayant qui tire le
dormeur de son sommeil. Mais qu’en était-il autrefois ? La définition du phénomène était-elle aussi nette ?
Au cours des siècles, son origine supposée n’a pas manqué de varier. L’Antiquité païenne attribue le
cauchemar à Hécate, l’une des trois déesses de la lune, associée à l’ombre et aux morts ; dotée de pouvoirs
redoutables, qui ont fait d’elle une mère des magiciens, elle suscite les terreurs nocturnes et les fantômes. Dans
la tradition chrétienne, c’est du diable, du corps ou de l’âme que le cauchemar relève. Mais son identification
demeure longtemps incertaine – en dépit, ou à cause, de la typologie de Macrobe : rappelons que ce dernier
distingue le songe énigmatique (somnium), la claire vision de l’avenir (visio), l’oracle (oraculum), le rêve issu
des soucis du jour (insomnium) et l’apparition spectrale (visum). Si les deux derniers genres ne se prêtent pas
directement à la divination, ils s’apparentent en revanche au cauchemar : l’insomnium a lieu lorsque le sujet
éprouve en dormant les mêmes inquiétudes, les mêmes agitations d’esprit ou de corps qu’à l’état de veille ; le
visum, quant à lui, peut survenir lorsque le sujet n’est ni parfaitement éveillé ni tout à fait endormi, et cède à
l’influence des vapeurs somnifères. Dans cette perspective, le cauchemar peut se situer entre l’insomnium et le
visum, dont la frontière n’est pas étanche : il traduit des désirs et des craintes, il prolonge des pensées moroses
et des préoccupations diurnes.
[…]
Dans les scènes d’ermites tentés par le diable, en particulier dans l’histoire de saint Antoine qui a inspiré de
nombreux artistes du Nord tels Jérôme Bosch, Jan Mandijn ou Herri Met de Bles, on ne sait trop si la scène se
déroule de jour ou de nuit. Frappé d’acédie – version spirituelle de la mélancolie –, l’anachorète est travaillé par
des phantasmata que lui insuffle le démon ; même en plein jour, il se fait avaler dans une sorte de « nuit
sexuelle », comme en témoigne l’ambiguïté spatio-temporelle de ces épisodes. Ici les peintres ne représentent
pas la rencontre réelle avec le diable (telle celle du Christ dans le désert), mais l’éclatement et les
métamorphoses d’un moi pris dans un processus hallucinatoire : autrement dit, ils montrent ce que le solitaire
voit ou croit voir en rêve.
Pour Jérôme Bosch et ses contemporains, le diable était une réalité quotidienne. Rendre compte de la
dynamique de l’effroi qu’il suscite, saisir l’immédiateté sidérante d’une crise intérieure est donc pour les peintres
une nécessité autant qu’un défi ; et en peuplant l’espace pictural d’images fantasmatiques, ils extériorisent leurs
propres craintes tout en libérant leur phantasia. Une autre démarche consiste à caricaturer le démon : moyen
prophylactique de rire de lui pour le mettre à distance.
Dans un style parfois voisin, d’autres ont figuré le locus terribilis, sorte de paysage aussi inquiétant
qu’énigmatique. Ainsi en est-il des diverses représentations intitulées Songe de Raphaël par Marcantonio
Raimondi, Giorgio Ghisi ou Jan Brueghel, ainsi que de La Nuit selon Battista Dossi: nature luxuriante, créatures
menaçantes jonchant le sol, minéraux disposés en bossages, bestiaire excentrique ; ici une profusion de
plumes et de crêtes, des blasons, des têtes coupées, des nuées incandescentes, là un hibou satanique, une
La Renaissance et le Rêve 26
ville incendiée aux volutes tourbillonnantes… La nuit remue ; les monstres du sommeil s’invitent, accompagnés
parfois de sorcières, de crapauds géants, de squelettes ou de monstres bicéphales.
[…]
Irène Salas
François de Médicis, la vie et le rêve
L’existence de François de Médicis, d’après de nombreux témoignages, fut largement vouée au rêve et au
dolce tempo de la nuit. François aimait profondément ces heures habitées par le silence et le mystère durant
lesquelles, souvent, il s’aventurait seul dans les rues de Florence, provoquant le plus grand désarroi chez son
père, Côme, qui l’estimait trop insouciant des dangers que cette habitude pouvait causer pour son honneur et
sa sécurité. Mais François, d’un caractère plutôt réservé, mélancolique, en proie aux émotions et aux doutes,
était plus enclin au retrait. Les rapports sociaux ne lui inspiraient qu’ennui ou mépris et, sans doute, le
sentiment d’être mis trop en lumière, tandis que la nuit était pour lui source d’un profond et intime réconfort.
[…]
Si la nuit exerce une telle fascination sur François, c’est aussi parce qu’elle représente l’espace-temps qui lui
permet de se projeter, à travers le rêve, dans une autre expérience mentale et existentielle. Tout comme
l’alchimie, autre passion du prince, le rêve engendre une certaine métamorphose du réel et plus
particulièrement la possibilité d’endosser une identité différente, de parvenir à une sorte d’altérité où l’esprit peut
réaliser nombre d’expériences fantastiques. François reflète à cet égard le sentiment de toute une époque, la fin
du XVIe siècle, qui voit disparaître peu à peu la conception de l’homme comme à la fois figure centrale et
microcosme, si représentative de la première Renaissance, tandis que se développe une crise d’identité de
caractère mélancolique. Mais au doute existentiel qui s’insinue et au statut d’instabilité qui en découle, le rêve
semble apporter un prodigieux remède : il permet de dépasser les limites corporelles et, en métamorphosant
l’identité par un jeu de faux-semblants, paraît donner vie à une sorte d’éternelle renaissance.
Cette pensée qui lie le rêve à un espace-temps de liberté et de créativité accompagnera toujours François ; elle
imprégnera symboliquement les œuvres artistiques et les lieux qui lui sont particulièrement chers, à commencer
par l’un des plus emblématiques : le Studiolo, au Palazzo Vecchio à Florence. Ce cabinet fait songer à une
sorte d’écrin, protégé de la lumière et du bruit, obscur comme la nuit ; François aime à s’y réfugier pour admirer
les choses qui lui sont le plus précieuses.
[…]
D’autres œuvres renvoyant au sommeil et au rêve auraient pu se trouver dans la chambre du prince : par
exemple la Tête ou Ciel de lit peinte par Alessandro Allori dans les mêmes années mais aussi une tapisserie,
peut-être perdue, où figurait le rêve de Cyrus.
Ces symboles liés à la nuit et au rêve entourent également la personne que François aima le plus : sa
maîtresse et seconde épouse, Bianca Cappello. Il lui fit construire par Bernardo Buontalenti un palais dans la
via Maggio à Florence où – fait significatif –, dans les inginocchiate des encadrés des fenêtres, on peut
apercevoir des chauves-souris aux ailes déployées. Et au défilé allégorique nocturne qui clôture les cérémonies
de leur mariage célébré le 14 octobre 1579, le char de la Nuit figure en bonne place.
Mais l’œuvre à cet égard la plus marquante, actuellement à la galerie des Offices, est celle qui présente au
recto le portrait de Bianca et au verso le célèbre dessin de Michel-Ange : Le Rêve de la vie humaine. Le
tableau, peint par Alessandro Allori, probablement lorsque Bianca était déjà grande-duchesse de Toscane, fut
sûrement destiné à un usage privé. Les deux représentations ont en commun le thème du péché : Bianca était
considérée comme une grande libertine, car maîtresse de François durant de nombreuses années alors que sa
première femme, Jeanne d’Autriche, était encore en vie. Quant à Michel-Ange, il réalisa le dessin qui figure le
Jugement dernier ou la rédemption de la faute et du péché à une époque où il vivait un amour illicite avec
Tommaso de’ Cavalieri, à qui il en aurait fait cadeau. Un jeune homme appuyé sur une sphère semble se
La Renaissance et le Rêve 27
réveiller au son d’une grande trompette qu’un ange, descendant droit sur lui, pose sur sa tête ; il est assis sur
une sorte de caisse à l’intérieur de laquelle se trouvent des masques, symboles de la tromperie et de la fausse
satisfaction que procurent les péchés. Ces derniers sont représentés par différentes images disposées en demi-
cercle autour de lui et comme immergées dans un brouillard. Selon Panofsky, qui en a le premier étudié la
symbolique, ce dessin imprégné d’un fort caractère néoplatonicien représenterait, à travers la figure du jeune
homme, le réveil de l’âme qui, après une longue période passée dans les vices, serait au son de la trompette de
l’ange rappelée à la vertu et à Dieu.
[…]
Chiara Rabbi-Bernard
La Renaissance et le Rêve 28
sommaire :
Peindre le rêve ? par Yves Hersant
Fenêtres, nuées et bulles par Cristina Acidini
Du rêve visionnaire à la vision onirique par Ralph Dekoninck
Rêves et art de la mémoire par Lina Bolzoni
Visions cauchemardesques par Irène Salas
François de Médicis, la vie et le rêve par Chiara Rabbi-Bernard
catalogue des œuvres exposées
La nuit
La vacance de l’âme
Visions de l’au-delà
Rêves énigmatiques
La vie est un rêve
L’aurore et le réveil
Liste des œuvres exposées
bibliographie
...................
auteurs : Yves Hersant, Professeur à l’Ecole des hautes études en sciences sociales, Cristina Acidini,
Surintendante pour le Patrimonio Storico, Artistico ed Etnoantropologico et pour le Polo Museale della città di
Firenze, Ralph Dekonink, Professeur à l’Université catholique de Louvain, Lina Bolzoni, Professeur à la
Scuola Normale Superiore de Pise, Irène Salas, Enseignant-chercheur à l’Université d’Oxford,
Chiara Rabbi-Bernard, Historienne de l’art.
...................
La Renaissance et le Rêve
Bosch, Véronèse, Le Greco…
ouvrage collectif
éditions de la Réunion des musées nationaux - Grand Palais, Paris,
22,5 x 26 cm, 176 pages, relié, 100 illustrations, 35€, nomenclature Réunion
des musées nationaux-Grand Palais EC 40 6061, ISBN : 978-2-7118-6061-6
diffuseur : Flammarion
en vente dans toutes les librairies à partir du 25 septembre 2013
le catalogue de l’exposition
également disponible : l’album de l’exposition,
21 x 26,5 cm, broché, 48 pages, 40 illustrations
diffuseur : Flammarion
10 €
en librairie le 2 octobre 2013
La Renaissance et le Rêve 29
les visites-conférences
visite générale de l’exposition (à partir de 13 ans)
avec un conférencier du musée, découvrez des œuvres majeures de la Renaissance, à travers la thématique
du rêve et ses représentations.
durée : 1h15
à partir du 14 octobre, tous les jours (sauf jours fériés), à 12h, le vendredi à 20h.
Pendant les vacances scolaires, pas de visite les mardis et jeudis
visite parents-enfants (à partir de 5 ans) « La clef des songes »
écoutez les histoires fabuleuses de ces rêveurs endormis et laissez libre cours à votre imagination, à travers un
parcours spécialement conçu pour les familles.
durée : 1h
à partir du 20 octobre, le dimanche à 14h30. Pendant les vacances scolaires, visite supplémentaire le vendredi
à 14h30
la contre-visite (pour tous les âges) « Corps de rêves »
àvec la complicité d’un chorégraphe, laissez-vous guider par votre imaginaire et vos perceptions pour vivre une
expérience inédite et personnelle, à travers des œuvres choisies de l’exposition
durée : 1h
les samedis 16 et 30 novembre, le samedi 14 décembre à 11h30
tarifs :
visite + DE, plein tarif = 25€
visite + DE, tarif réduit = 20€
visite enfants = 10€
visite Sésame+ = 17€
parcours croisés / lignes de fuite :
Musée du Luxembourg / musée d’Orsay « Les métamorphoses du rêve », à partir de 13 ans
au Musée du Luxembourg, explorez la représentation du rêve à la Renaissance, de Bosch à Véronèse. Puis, à
travers les collections symbolistes et Nabis du musée d’Orsay, découvrez un monde onirique, derniers feux du
romantisme, aux portes de la psychanalyse naissante.
vendredi 15 novembre 11h00-12h30 (Musée du Luxembourg) / 14h30-16h30 (Musée d’Orsay)
vendredi 29 novembre 11h00-12h30 (ML) / 14h30-16h30 (MO)
vendredi 10 janvier 11h00-12h30 (ML)/ 14h30-16h30 (MO)
réservez vos visites en contactant le service de réservation du musée d’Orsay au 01 53 63 04 63
tarif : 21 € (en sus du billet d'entrée dans chaque musée)
Musée du Luxembourg / Théâtre de l’Odéon « Rêves de théâtre », à partir de 15 ans
visite-guidée de l’exposition puis spectacle à l’Odéon de Joël Pommerat « Au Monde »
les activités autour de l’exposition
La Renaissance et le Rêve 30
Héros endormis sous de lourdes tentures, figurants complices, décors oniriques : découvrez l’exposition du
Musée du Luxembourg puis tirez le fil jusqu’au Théâtre de l’Odéon pour plonger dans l’univers de Joël
Pommerat entre jour et nuit.
pour les lycéens, jeudi 17 et vendredi 18 octobre (16h45 au Musée du Luxembourg, 20h au théâtre de l’Odéon)
réservez votre visite auprès des deux établissements à: [email protected] et
pour les individuels, samedi 19 octobre (10h30 au Musée du Luxembourg, 14h30 au théâtre de l’Odéon-places
en première catégorie)
Réservez pour le parcours croisé (visite de l’exposition et spectacle sur www.museeduluxembourg.fr
les visites-ateliers
l’atelier 5/9 ans (maternelle, primaire) «Il était une fois mon rêve »
En compagnie d’un conférencier du musée, les enfants partent à la rencontre d’illustres rêveurs : rois et reines,
héros mythologiques, figures bibliques. Puis, à leur tour de raconter l’histoire de leurs nuits dans un jeu de plis
et de replis, de la nuit à l’aube, du rêve à la réalité.
durée : 1h45
en alternance avec la visite-atelier « Peindre le rêve», le mercredi et samedi, à 14h30
l’atelier 10/14 ans (collège) « Peindre le rêve »
Comment représenter ses rêves et rendre ainsi l’invisible visible ? Après avoir découvert dans l’exposition
comment les artistes de la Renaissance relèvent ce défi, les enfants se confrontent à cette question et
choisissent, parmi plusieurs propositions, un dispositif pour représenter le rêveur et son rêve.
durée : 1h45
en alternance avec la visite-atelier «Il était une fois mon rêve», le mercredi et samedi, à 14h30
un mercredi soir pour débattre (18h30)
Tables-rondes animées par des personnalités du monde de l’art et de la culture
Les œuvres d'art, à l'épreuve de la psychanalyse : lire, voir, écouter avec Freud
Avec Christophe Paradas, psychiatre, psychanalyste, Mireille Naturel, maître de conférences en lettres,
Thomas Schlesser, historien de l’art
o 27 novembre
Les soleils de la nuit, autre regard sur l’exposition
Jacqueline Kelen, écrivain et Baldine Saint-Girons, philosophe, analysent, commentent et débattent de
l’exposition à la lumière de l’actualité de leurs recherches.
o 18 décembre
les rencontres du jeudi (18h30)
Conférences d’histoire de l’art du musée
Peindre le rêve à la Renaissance, avec Yves Hersant, commissaire de l’exposition
o 7 novembre
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La peinture flamande au XVIe siècle : les Tentations de Saint Antoine, avec Alain Tapié, conservateur du
patrimoine
o 14 novembre
Le sublime et l'illusion : le songe littéraire à la Renaissance, avec Sylviane Bokdam, maître de conférences
en littérature française du XVIème siècle
o 5 décembre
Neurobiologie du rêve avec Jean-Pol Tassin, neurobiologiste
o 9 janvier
Les conférences et débats ont lieu au Palais du Luxembourg.
Entrée gratuite, réservation obligatoire à [email protected]
un samedi au musée
Accès libre sur présentation d’un billet d’entrée du jour
« Et la lune rêve encore… »
« Marche doucement car tu marches sur mes rêves.» (William Butler Yeats)
Parcours chorégraphique dans l’exposition par la compagnie Fêtes Galantes.
« Et la lune rêve encore… » se présente comme l’exploration d’un univers onirique où deux danseurs
dialoguent avec de grandes bulles éphémères et entrainent le spectateur dans un temps suspendu, celui du
songe.
o 14 décembre, 11 janvier, à 16h
o Durée : 30 mn
les soirées spéciales
A la tombée de la nuit, après la fermeture du musée, l’exposition se métamorphose.
Nuit d’encre – Soirée Halloween au musée
Le temps d’une soirée, l’exposition se transforme en scène de théâtre. Dans la section dédiée aux rêves
étranges et aux cauchemars, découvrez « Les Monstres », récital exalté où Jérémie Le Louët, comédien,
metteur en scène, interroge la figure du monstre en littérature de Perrault à Borges en passant par
Lautréamont.
o Jeudi 31 octobre de 20h15 à 22h
o Spectacle à 20h45, durée 45 mn
o Tarif unique : 5 €. Réservation dans la limite des places disponibles sur
www.museeduluxembourg.fr
Soirée Carnet de dessin
Au cours de cette soirée exceptionnelle, en présence de Rachel Deville, auteur de bande-dessinée, les
étudiants des écoles d’art pourront investir le musée comme un atelier et créer face aux œuvres.
o Mercredi 6 novembre de 19h30 à 22h
o Nocturne réservée aux étudiants en art
La Renaissance et le Rêve 32
o Entrée gratuite. Inscription obligatoire à [email protected]
Musée du Luxembourg
19 rue de Vaugirard
75 006 Paris
01 40 13 62 00
accès : M° St Sulpice ou Mabillon, RER B Luxembourg,
bus 58 ; 84 ; 89 arrêt Musée du Luxembourg / Sénat
ouverture : tous les jours de 10h à 19h30, nocturnes lundi et vendredi jusqu’à 22h
fermeture à 19h30 les 1er et 11 novembre et à 18h les 24 et 31 décembre, fermeture du musée le 25 décembre
tarifs : plein tarif : 11 € / tarif réduit : 7.50 €
carré 26-30 : 4 personnes entre 26 et 30 ans : 30 €
tarif réduit accordé aux jeunes de 16 à 25 ans inclus ; demandeurs d'emploi ; conférenciers et guides
interprètes nationaux et internationaux ; élèves et professeurs des écoles d’art ; artistes professionnels ;
titulaires de la carte Famille nombreuse ; adhérents de la Société des Amis du Louvre ; aux visiteurs du musée
national de la Renaissance, château d’Écouen (collections permanentes et exposition Un air de Renaissance, la
musique au XVIe siècle)
gratuité pour les moins de 16 ans ; bénéficiaires des minima sociaux ; handicapés invalides civils (carte MDPH
orange)
Liste complète des gratuités disponible à la billetterie ou sur le site Internet du musée
visites guidées avec un conférencier du musée, visite adulte (1h15), visite en famille (1h)
plein tarif : 18 € (entrée + visite guidée)
tarif réduit : 14,50 € (entrée + visite guidée)
offre tandem : 21 € (un adulte et un enfant de moins de 16 ans=
offre carré 26 – 30 : 50 € (4 personnes de 26 à 30 ans inclus)
pour les visiteurs déjà en possession d’une entrée pour l’exposition ou bénéficiaire de la gratuité du droit
d’entrée :
tarif visite guidée adulte : 8,50 € ; tarif visite guidée abonnés Sésame+ : 7,50 €
tarif visite guidée enfant: 6,50 € (moins de 16 ans)
visite-atelier avec un conférencier du musée (1h45), de 5 à 14 ans
tarif : 8,50 €
tarif préférentiel visite atelier : 6,50 € (enfants de moins de 16 ans dont les parents sont bénéficiaires du RSA,
ASS ou demandeurs d’emploi)
audioguides : français, anglais, espagnol et italien
tarif : 4 €, tarif réduit : 3 €
2 € en téléchargement sur support mobile
abonnement Sésame+ (en cours au 21 mai 2013)
informations pratiques
La Renaissance et le Rêve 33
abonnement liberté, plus besoin de billet, la carte Sésame+ vous offre un accès coupe-file et illimité aux sept
expositions proposées pour la saison 2013 au Musée du Luxembourg et au Grand Palais !
renseignements et réservations sur : www.grandpalais.fr et sur www.museeduluxembourg.fr
D’abord installé dans le Palais du Luxembourg, que Marie de Médicis fait
construire entre 1615 et 1630, le Musée du Luxembourg est le premier musée
français ouvert au public en 1750.
Les visiteurs peuvent alors y admirer les vingt-quatre toiles de Rubens à la
gloire de Marie de Médicis et une centaine de tableaux provenant du Cabinet
du Roi, peints par Léonard de Vinci, Raphaël, Véronèse, Titien, Poussin, Van
Dyck ou encore Rembrandt.
Après le transfert de ces œuvres au Louvre, le Musée du Luxembourg
devient, en 1818, un «musée des artistes vivants», c’est-à-dire un musée d’art
contemporain. David, Ingres, Delacroix, entre autres, y sont exposés.
Affectataire du Palais et du Jardin du Luxembourg en 1879, le Sénat fait
édifier le bâtiment actuel entre 1884 et 1886. Les impressionnistes y sont pour la première fois exposés dans un
musée national, grâce au legs Caillebotte qui comporte des œuvres de Pissarro, Manet, Cézanne, Sisley,
Monet, Renoir... Cette collection se trouve aujourd’hui au musée d’Orsay.
Fermé après la construction d’un Musée national d’art moderne au Palais de Tokyo en 1937, le Musée du
Luxembourg rouvre ses portes au public en 1979. Le Ministère de la Culture y organise des expositions sur le
patrimoine des régions et les collections des musées de province, le Sénat conservant un droit de regard sur la
programmation et l’usage du bâtiment.
En 2000, le Sénat décide d’assumer à nouveau l’entière responsabilité du Musée du Luxembourg, afin de
conduire une politique culturelle coordonnée dans le Palais, le Jardin et le Musée.
S’il a pour missions premières, en sa qualité d’assemblée parlementaire, le vote de la loi, le contrôle du
Gouvernement, l’évaluation des politiques publiques et la prospective, le Sénat se doit en effet également de
mettre en valeur le patrimoine dont il est affectataire.
Pour garantir un rayonnement et un niveau d’excellence dans la production et l’organisation des expositions
présentées au Musée du Luxembourg, le Sénat a choisi de faire appel à des professionnels de ce secteur.
Le Musée du Luxembourg s’est depuis lors imposé comme l’un des principaux lieux d’expositions parisiens, en
permettant à ses très nombreux visiteurs d’apprécier les chefs-d’œuvre de Botticelli, Raphaël, Titien,
Arcimboldo, Véronèse, Gauguin, Matisse, Vlaminck, Modigliani, Cranach, Cézanne, Cima da Conegliano, les
collectionneurs du Havre et tout dernièrement Chagall.
Depuis 2010, le Sénat a délégué la gestion du Musée à l’Établissement public de la Réunion des musées
nationaux et du Grand Palais des Champs-Élysées (Réunion des musées nationaux – Grand Palais) avec pour
mission d’y organiser des expositions ambitieuses. Trois axes de programmation, en lien avec l’histoire du lieu,
sont privilégiés : « la Renaissance en Europe », « art et pouvoir » et « le Palais, le Jardin et le Musée : le
Luxembourg au cœur de Paris, capitale des arts ».
La Réunion des musées nationaux – Grand Palais est l’un des premiers organisateurs d’expositions dans le
monde. Elle expose, édite, diffuse, acquiert, accueille, informe. Elle contribue, pour tous les publics, à
l’enrichissement et à la meilleure connaissance du patrimoine artistique aux niveaux national et international.
Retrouvez toute l’actualité du Musée du Luxembourg sur www.museeduluxembourg.fr
le Musée du Luxembourg
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La Renaissance et le Rêve 34
Battista Dossi
Allégorie de la Nuit
vers 1543-1544
huile sur toile ; 82 x 149,5 cm
Dresde, Staatliche Kunstsammlungen, Gemäldegalerie
© BPK, Berlin, Dist. RMN-Grand Palais / Elke Estel /
Hans-Peter Kluth
Michele di Ridolfo del Ghirlandaio, d’après Michel-
Ange
Allégorie de la Nuit
vers 1553-1555
huile sur bois ; 135 x 196 cm
Rome, Galleria Colonna © Galleria Colonna, Rome
Battista Franco, d’après Michel-Ange
La Nuit
vers 1536
crayon noir sur papier beige quadrillé au crayon noir ;
26 X 36,5 cm
Paris, Musée du Louvre, départements des Arts
graphiques
© RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Thierry Le
Mage
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visuels disponibles pour la presse autorisation de reproduction uniquement pendant la durée de l’exposition et pour en faire le compte-rendu
reproduction authorised only for reviews published during the exhibition Toute reproduction en couverture ou à la une devra faire l’objet d’une demande d’autorisation auprès du service presse
de la Réunion des musées nationaux-Grand Palais.
La Renaissance et le Rêve 35
Jan Ier
Bruegel, dit Jan de Velours et Hans
Rottenhammer
Le Rêve de Raphaël ou Allégorie de la vie humaine
1595
peinture sur cuivre ; 35 x 51 cm
Toronto, Collection Art Gallery of Ontario, Gift of Joey
and Toby Tanenbaum, in loving memory of Max
Tanenbaum, 1986
© Art Gallery of Ontario
Agnolo di Cosimo, dit Bronzino
La Sainte Famille (Madonna Panciatichi)
1538-1540
huile sur bois ; 117 x 93 cm
Florence, Galleria degli Uffizi
© 2013. Photo Scala, Florence - courtesy of the Ministero Beni e Att. Culturali
Benvenuto Tisi, dit Garofalo
Diane et Endymion
entre 1545 et 1550
huile sur toile ; 94,5 x 154 cm
Dresde, Staatliche Kunstsammlungen, Gemäldegalerie
© BPK, Berlin, Dist. RMN-Grand Palais / Elke Estel
Pâris Bordone
Vénus endormie et Cupidon
peinture sur toile ; 86 x 137 cm
Venise, collection G. Franchetti à la Cà d’Oro
© 2013. Cameraphoto/Scala, Florence - Photo Scala, Florence - courtesy of the Ministero Beni e Att. Culturali
La Renaissance et le Rêve 36
Lorenzo Lotto
Le Songe de la jeune fille ou Allégorie de la
Chasteté
vers 1505
huile sur bois ; 42,9 x 33,7 cm
Washington, National Gallery of Art
Samuel H. Kress Collection
© Courtesy National Gallery of Art, Washington
Lorenzo Leonbruno
Allégorie
vers 1520
huile sur bois ; 38,4 x 31 cm
Florence, Galleria degli Uffizi
© 2013. Photo Scala, Florence - courtesy of the
Ministero Beni e Att. Culturali
Paolo Caliari, dit Véronèse
La Vision de sainte Hélène
vers 1570-1575
huile sur toile ; 197,5 x 115,6 cm
Londres, The National Gallery
© The National Gallery, Londres, Dist. RMN-Grand
Palais / National Gallery Photographic Department
La Renaissance et le Rêve 37
Ludovico Carracci
Le Songe de sainte Catherine d’Alexandrie
1600-1601
huile sur toile ; 138,8 x 110,5 cm
Washington, National Gallery of Art
Samuel H. Kress Collection
© Courtesy National Gallery of Art, Washington
Francesco d’Antonio
Le Songe de saint Jérôme
vers 1430
tempera sur bois ; 19,1 x 37,8 cm
Avignon, musée du Petit-Palais, dépôt du musée du
Louvre (1976)
© RMN-Grand Palais / René-Gabriel Ojéda
Domínikos Theotokópulos, dit Le Greco
Le Rêve de Philippe II
vers 1579
huile sur toile ; 140 x 110 cm
Madrid, Patrimonio Nacional et Real Monasterio de El
Escorial
© 2013. Photo Scala, Florence
École de Hieronymus Bosch
La Vision de Tondal
1520-1530
huile sur bois ; 54 x 72 cm
Madrid, Fundación Lázaro Galdiano
© Museo Lázaro Galdiano. Madrid
La Renaissance et le Rêve 38
Hieronymus Bosch
Visions de l’Au-delà : Le Paradis terrestre (a), La
Montée des bienheureux vers l’empyrée (b), La
Chute des damnés (c), L’Enfer (d)
1505-1510
huile sur bois ; 88,5 x 41,5 cm (a, b), 88 x 44 cm (c, d)
Venise, Palazzo Grimani
© 2013. Photo Scala, Florence - courtesy of the
Ministero Beni e Att. Culturali
Jacopo Zucchi
Amour et Psyché
1589
huile sur toile ; 173 x 130 cm
Rome, Galleria Borghese
© 2013. Photo Scala, Florence - courtesy of the
Ministero Beni e Att. Culturali
La Renaissance et le Rêve 39
http://www.20minutes.fr/
http://www.franceculture.fr/
http://www.francemusique.fr/
http://www.paris-premiere.fr/
http://www.teva.fr/
http://www.anous.fr/
http://www.artsmag.fr/
http://www.psychologies.com/Psychologies-Magazine
http://www.doitinparis.com/
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La Renaissance et le Rêve 40
Entre la musique médiévale qui court à elle seule sur près de huit siècles et la musique baroque désormais bien
connue des mélomanes, la musique de la Renaissance n’a encore fait l’objet d’aucune grande exposition.
Celle-ci entend ainsi réparer cette injustice.
Destinée à tous types de publics, initiés ou non, cette exposition décloisonne les disciplines pour redonner à la
musique la place de premier plan qu'elle occupait à la Renaissance, alors au cœur de la civilisation. Sacrée ou
profane, elle rythme les existences de toutes les couches de la société.
Les enfants jouent un rôle primordial pendant l’office religieux catholique où ils chantent les voix aiguës aux
côtés des hommes assurant les voix graves. Les femmes, exclues des chœurs d’églises n’en pratiquent pas
moins l’art musical. Elles se produisent entre autre lors des fêtes de Cour. Instruments très prisés dans les
milieux aristocratiques et bourgeois, épinette, viole ou luth sont joués dans l'intimité du foyer. De là provient la
notion de musique de chambre : l’ambiance feutrée des intérieurs s’accommode parfaitement des résonances
de ces bas instruments.
Dès la fin du XVe siècle, cet art connaît des évolutions majeures : essor de la pratique instrumentale, évolution
formelle et technique des instruments, professionnalisation des musiciens qui sillonnent l'Europe de Cour en
Cour et diffusion accrue des œuvres grâce aux partitions désormais imprimées. La pensée réformée suscite un
nouveau rapport à la musique, la transforme en profondeur et favorise la pratique amateur.
Le XVIe siècle voit aussi émerger de grandes figures de compositeurs tels Josquin des Prés, Vittoria, Lassus,
Claude Goudimel, Claudin de Sermisy, Albert de Rippe, Jacques Arcadelt ou encore Tallis. Leurs réflexions
mèneront à la naissance de l’opéra, l’Orfeo de Monteverdi pouvant être considéré comme aboutissement de la
Renaissance et premier chef-d’œuvre du Baroque.
Au-delà du divertissement, la musique, élément essentiel à toute bonne éducation comme le précise
Baldassare Castiglione dans Le Livre du Courtisan (1528), accompagne la vie des princes jusque dans leur
manière de gouverner.
Le visiteur pourra découvrir les instruments et les répertoires de cette musique, les conditions matérielles de sa
pratique ainsi que son rôle social, symbolique et politique, grâce à une centaine d’œuvres réunies parmi
communiqué
Un air de Renaissance La musique au XVI
e siècle
11 septembre 2013 – 6 janvier 2014
Musée national de la Renaissance
château d’Écouen
Cette exposition est organisée par le musée national de la
Renaissance, château d’Écouen, et la Réunion des musées
nationaux – Grand Palais.
Paolo Zacchia, Portrait d’un joueur de viole (détail), 1540-1550, huile sur bois, Paris, musée du Louvre, département des Peintures
© RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Franck Raux
La Renaissance et le Rêve 41
lesquels instruments de musique, partitions et traités ainsi que des tableaux, gravures et dessins ou encore des
objets d’art. Le parcours thématique abordera quatre thèmes essentiels pour permettre l'immersion dans la
musique de la Renaissance : la musique sacrée, traditions et mutations ; la musique profane et l'essor de la
pratique instrumentale ; le retour à l’Antique ; les fastes de Cour : danses, fêtes, entrée royale.
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commissaires :
Thierry Crépin-Leblond, conservateur général, directeur du musée national de la Renaissance,
Benoît Damant, musicologue, commissaire scientifique, Muriel Barbier, conservateur du patrimoine, musée
national de la Renaissance .............................
publication aux éditions de la
Réunion des musées nationaux-
Grand Palais, Paris 2013 :
- catalogue de l’exposition,
176 pages,140 ill., broché, 29 €
ouverture : tous les jours sauf le mardi de
9h30 à 12h45 et de 14h à 17h45 (17h15 à
partir du 01/10/13)
tarifs : 7 €, TR 5,50 €
gratuit pour les moins de 26 ans et pour tous
les 1ers
dimanches du mois ainsi que le WE
des journées du Patrimoine
accès :
par le train (SNCF) :
Gare du Nord banlieue : ligne H (voie 30 ou
31)
25 minutes direction Persan-Beaumont /
Luzarches par Monsoult , Arrêt gare d'Écouen
-Ezanville, puis autobus 269, direction
Garges-Sarcelles (5 min), Arrêt Mairie/Église
[ou rejoindre le musée à pied depuis la gare
(20 min) par la forêt]
par la route : (à 19 km de Paris)
autoroute A1 depuis la Porte de la Chapelle
suivre Roissy CDG, sortie Goussainville /
Cergy-Pontoise par la Francilienne (D104),
direction Cergy-Pontoise, puis RD 316 (N16)
en direction de Paris
renseignements sur www.musee-
renaissance.fr
et sur www.grandpalais.fr
contacts presse nationale et
internationale
Réunion des musées nationaux -
Grand Palais
254-256 rue de Bercy
75577 Paris cedex 12
Florence Le Moing
01 40 13 47 62
Julie Debout
01 40 13 41 36
contact presse régionale
Musée national de la Renaissance
Château d'Écouen
Virginie Mathurin
01 34 38 38 64
Exposition réalisée avec le concours exceptionnel de la Bibliothèque nationale de France
L’exposition a été réalisée avec le soutien de la Macif et de Vygon