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Jung Lu, se retourne vers Luan et John et explique ce que Luan a déjà compris. En guise de conclusion, il repose la question, taraudant An Teh-hai : « Je ne crois pas que ça vous ait échappé, An veut connaître l’objet de notre présence ici. Que dois-je dire ? ». Luan souhaite expliquer elle-même le but de la mission. Jung Lu demande la permission à son maître. An acquiesce, d’un hochement de tête. Luan se rapproche de lui, le visage affable. Elle s’incline pour bien marquer le respect qu’elle lui porte, puis s’assied. Le vieillard en fait autant. Accroupie devant lui, le regard serein, la face légèrement courbée, les mains croisées, elle laisse passer le temps, celui qui guide le fluide de la confiance. Son impatience est suspendue entre… l’éducation de sa mère génétique et… le besoin d’efficacité de Luan le clone. Elle ne laisse transparaître aucun énervement, pas une goutte de sueur. Elle attend l’apparition des lueurs de l’écoute. Dans son silence, elle ressent la caresse d’une brise transférant ses souhaits vers ce vieil homme qui la jauge. An Teh-hai décide alors que le temps est venu. D’un geste de la main, il l’incite à parler. Luan le clone, longtemps contenue, s’exprime alors allant à l’essentiel. Elle est une scientifique, archéologue, et recherche en ces lieux les vestiges d’une antique civilisation, bien au-delà de la période confucéenne. Elle n’ose pas dire que l’Atlantide, cette terre mystérieuse irréelle, est l’objet de sa présence ici. A la fin le vieil homme hoche la tête, sans expression. Surprise, elle se retourne vers ses compagnons. Jung Lu, surpris de l’ambivalence de l’attitude première de Luan, et de ce dernier comportement surprenant, conquérant et présomptueux… la regarde intensément au fond des yeux. A nouveau, il lui demande de reprendre sa discussion avec An et de s’exprimer plus lentement et de faire preuve d’humilité. * En fait le vieillard n’a pas compris. La lueur de l’écoute l’a quitté ! Tout est à recommencer. Jung Lu se joint alors à elle. A nouveau le processus de confiance se rétablit au bout de quelques instants. Jung Lu guide les étapes au rythme de la lueur de l’entendement. L’explication de Luan s’immisce enfin dans les dédales de la compréhension du vieillard. A la fin de ce long échange, An est heureux, presque apaisé, son visage s’éclaire. Sa vie n’aura pas été inutile !! Mais il y a plus qu’un éclair de joie, il y a autre chose… de plus mystérieux, hors de la folie, dans le conscient de l’homme qu’il a été

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Jung Lu, se retourne vers Luan et John et explique ce que Luan a déjà compris. En guise de conclusion, il repose la question, taraudant An Teh-hai :

« Je ne crois pas que ça vous ait échappé, An veut connaître l’objet de notre présence ici. Que dois-je dire ? ».

Luan souhaite expliquer elle-même le but de la mission. Jung Lu demande la permission à son maître. An acquiesce, d’un hochement de tête.

Luan se rapproche de lui, le visage affable. Elle s’incline pour bien marquer le respect qu’elle lui porte, puis s’assied. Le vieillard en fait autant.

Accroupie devant lui, le regard serein, la face légèrement courbée, les mains croisées, elle laisse passer le temps, celui qui guide le fluide de la confiance.

Son impatience est suspendue entre… l’éducation de sa mère génétique et… le besoin d’efficacité de Luan le clone. Elle ne laisse transparaître aucun énervement, pas une goutte de sueur. Elle attend l’apparition des lueurs de l’écoute.

Dans son silence, elle ressent la caresse d’une brise transférant ses souhaits vers ce vieil homme qui la jauge.

An Teh-hai décide alors que le temps est venu. D’un geste de la main, il l’incite à parler.

Luan le clone, longtemps contenue, s’exprime alors allant à l’essentiel. Elle est une scientifique, archéologue, et recherche en ces lieux les vestiges d’une antique civilisation, bien au-delà de la période confucéenne. Elle n’ose pas dire que l’Atlantide, cette terre mystérieuse irréelle, est l’objet de sa présence ici.

A la fin le vieil homme hoche la tête, sans expression.

Surprise, elle se retourne vers ses compagnons.

Jung Lu, surpris de l’ambivalence de l’attitude première de Luan, et de ce dernier comportement surprenant, conquérant et présomptueux… la regarde intensément au fond des yeux. A nouveau, il lui demande de reprendre sa discussion avec An et de s’exprimer plus lentement et de faire preuve d’humilité.

*

En fait le vieillard n’a pas compris. La lueur de l’écoute l’a quitté ! Tout est à recommencer.

Jung Lu se joint alors à elle.

A nouveau le processus de confiance se rétablit au bout de quelques instants.

Jung Lu guide les étapes au rythme de la lueur de l’entendement.

L’explication de Luan s’immisce enfin dans les dédales de la compréhension du vieillard.

A la fin de ce long échange, An est heureux, presque apaisé, son visage s’éclaire. Sa vie n’aura pas été inutile !!

Mais il y a plus qu’un éclair de joie, il y a autre chose… de plus mystérieux, hors de la folie, dans le conscient de l’homme qu’il a été