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Extrait de la publication - storage.googleapis.com › cantookhub-media...CommerCe du bois Aux dernières décennies du 18e siècle, l’écono-mie de la ville de Québec est toujours

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Ce livre est le second d’une série de quatre ouvrages proposant une exploration visuelle de la ville de Québec, de son histoire et de son architecture. Le premier livre, Québec, ville du patrimoine mondial, permet de découvrir la haute-ville, alors que le second, Québec, berceau de l’Amérique française, entraîne le lecteur vers la basse-ville, le long du fleuve Saint-Laurent, là où la ville a pris naissance au début du 17e siècle avec l’établissement d’un petit poste de traite. Le destin de la basse-ville a toujours été étroitement lié aux fortunes de l’industrie maritime à Québec; au fil des siècles, les exigences de l’activité portuaire ont dicté non seulement la taille et l’échelle des bâtiments du secteur, mais aussi l’étendue du territoire disponible pour la construction.

UNE ExPLORATION vISUELLE DE QUÉBEC

Chaque lieu principal fait l’objet d’un bref histo-rique, suivi d’une exploration par étapes qui pré-sente d’abord des vues générales extérieures et intérieures, puis des objets, des symboles et des éléments architecturaux choisis. Les textes sont volontairement concis pour faire place aux cartes historiques, aux images anciennes et surtout aux magnifiques photographies de Luc-Antoine Couturier. Comme on le constatera, de nombreux édifices et structures d’intérêt historique ont sur-vécu au passage du temps dans la basse-ville. Des témoins de l’évolution de Québec comme cité portuaire demeurent visibles à presque tous les coins de rue, attendant d’être découverts par les passants à l’œil attentif. C’est une histoire qui se raconte en briques et en pierres.

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QuébecBERCEAU DE L'AMÉRIQUE FRANÇAISE

8 • Introduction

e destin de Québec, fondée en 1608 par l’ex-plorateur Samuel de Champlain, a toujours

été lié à son emplacement stratégique. « Clé du continent », Québec est située à la tête de l’es-tuaire du Saint-Laurent et juchée sur la forte-resse naturelle que constitue le cap aux Diamants. D’abord modeste poste de traite, Québec devien-dra la capitale de la Nouvelle-France, une cité for-tifiée dominant le passage entre le monde atlan-tique et l’intérieur du continent.

Le poste de trAite de ChAmpLAin

Samuel de Champlain remonte le fleuve Saint-Laurent pour la première fois en 1603, à titre de membre d’une expédition française. À Tadoussac, où la rivière Saguenay rejoint le Saint-Laurent, les explorateurs font la rencontre des Innus, qui invi-tent les Français à former avec eux une alliance commerciale et militaire. Les Français acceptent

de se battre aux côtés des Innus contre leurs en-nemis, les Iroquois; en contrepartie, les Innus per-mettent aux Français d’établir un poste de traite un peu plus loin en amont. En 1608, Champlain choisit un site sur la rive du fleuve Saint-Laurent appelé Québec, un nom tiré d’une langue algon-quine, qui signifie « l’endroit où le fleuve rétré-cit ». En s’installant à ce point de contrôle naturel, Champlain et ses hommes espèrent faire obstacle à leurs concurrents dans la traite des fourrures, les Basques et les Hollandais. De plus, en s’alliant aux Innus, les Français peuvent bénéficier des allian-ces commerciales de ces derniers avec d’autres peuples amérindiens, notamment les groupes de

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Introduction • 9

langue algonquine et les Hurons, dont les routes de commerce le long des rivières mènent aux plus riches sources de fourrures. Lors de leurs pre-miers voyages au pays, Champlain et ses hommes laissent leurs grands navires à Tadoussac. Ils connaissent mal le fleuve Saint-Laurent, qui peut être extrêmement difficile à naviguer, et préfè-rent se rendre à Québec à bord de bateaux plus petits. Dès les années 1630, cependant, les navires de haute mer français remontent le fleuve jusqu’à Québec; mais passé ce point, le fleuve devient trop difficile à naviguer et les grands navires sont forcés de s’arrêter à Québec pour décharger leur cargaison.

Voie d’ACCès à tout un Continent

En 1663, Louis XIV choisit le site stratégique de Québec comme capitale de la Nouvelle-France. Place forte naturelle et port intérieur – Québec est à des centaines de kilomètres de l’océan –, la capitale doit servir de point de contrôle entre

l’Atlantique et le vaste réseau de lacs et de rivières qui assurera la puissance de l’empire français en Amérique du Nord. Le bassin devant Québec est assez profond pour permettre aux grands navires de guerre et aux bateaux marchands de jeter l’an-cre en toute sécurité. Passé Québec, les bateaux de faible tirant d’eau peuvent continuer à navi-guer jusqu’à Montréal, où le passage est bloqué par les rapides de Lachine. À partir de ce point, il est plus facile de voyager en canot d’écorce.

L’expansion française a été comparée à un arbre dont les branches s’étendraient le long du Saint-Laurent, vers la rivière des Outaouais, puis les Grands Lacs et enfin jusqu’au golfe du Mexique par le Mississipi. Les forts et les postes de traite établis d’abord le long des principaux cours d’eau et ensuite sur leurs tributaires, permettent aux Français de s’enfoncer de plus en plus profondé-ment vers l’intérieur du continent. Plusieurs villes nord-américaines que l’on croit d’origine anglaise ont d’abord été des forts ou des postes de traites français, comme Toronto, Kingston, Détroit et la Nouvelle-Orléans.

10 • Introduction

La basse-ville de Québec se limite d’abord au secteur où se trouve aujourd’hui la place Royale; ailleurs, le rivage est submergé à marée haute. Afin d’agrandir la superficie disponible pour la construction, les battures que l’on distingue sur cette carte du 18e siècle sont graduellement remblayées. À la fin du 19e siècle, la superficie de la basse-ville a doublé.

VAriAtions dAns Les modes d’étAbLissement

Contrairement aux Français, qui se sont déjà avan-cés très loin à l’intérieur du continent dès la fin du 17e siècle, les Anglais ne peuvent pousser leurs explorations vers l’ouest car ils sont bloqués par la Nouvelle-France; les rivaux des Français sont donc confinés à une étroite bande de terre coincée en-tre l’Atlantique et les Appalaches. Mais même si les territoires anglais le long de la côte atlantique pré-sentent des possibilités d’expansion limitées, ils comportent aussi des avantages importants. Les ports de mer côtiers sont libres de glace en tout temps, ce qui permet l’accès à l’océan Atlantique pendant toute l’année, et les terres sont propices à l’agriculture. La population augmente rapide-ment; un premier établissement, Jamestown, est fondé en 1607 (un an avant Québec). Il s’y déve-loppe bientôt une économie florissante, fondée sur le commerce du tabac. Mais l’agriculture à grande échelle mène bientôt à des confrontations

avec les peuples autochtones, entraînant le pre-mier d’une longue série de conflits sanglants qui marqueront l’expansion anglaise le long de la fron-tière nord-américaine.

Les ALLiAnCes AVeC Les AutoChtones : LA CLé de LA puissAnCe frAnçAise

Les Français, de leur côté, se montrent plus inté-ressés à faire des affaires avec les autochtones qu’à s’emparer de leurs territoires des régions intérieures. La population francophone est sur-tout concentrée dans les basses terres du Saint-Laurent, où les terres agricoles sont suffisantes pour subvenir aux besoins de la colonie de la Nouvelle-France, dont l’économie repose prin-cipalement sur le commerce des fourrures. Au-delà de la vallée du Saint-Laurent, dans les vastes territoires désignés sous le nom de « pays d’en haut », les Français ne se sont jamais établis en

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Introduction • 11

Les groupes autochtones ont commencé à fréquenter le site où se trouve Québec il y a au moins trois mille ans. Cette aquarelle du début du 19e siècle montre un campement

micmac établi sur la rive sud devant Québec, de l’autre côté du Saint-Laurent.

assez grand nombre pour imposer leur volonté aux autochtones – ils cherchent plutôt à former avec eux des alliances commerciales et militaires. D’ailleurs, l’arrivée de colons dans l’intérieur continental aurait été une nouvelle désastreuse pour la traite des fourrures, puisque les pionniers coupent des arbres et éloignent les animaux, tout comme ils éloignent les chasseurs et les trappeurs autochtones dont dépendent les Français.

La pression monte : au milieu du 18e siècle, la po-pulation anglophone coincée le long de la côte atlantique se chiffre à plus de un million et demi de personnes, qui font face à 60 000 Français en place pour défendre tout l’intérieur du continent. Les colonies anglaises manquent d’espace et com-mencent à poser une menace sérieuse à l’empire intérieur de la Nouvelle-France, ainsi qu’au mode de vie autochtone. Sentant le danger, de plus en plus de groupes autochtones choisissent d’inviter explicitement les Français à construire des forts et des postes de traite sur leurs territoires, pour

faire obstacle à l’expansion anglaise. Sans l’aide des peuples autochtones, il aurait été impossible pour les Français d’exercer si longtemps leur in-fluence à l’intérieur du continent, considérant leur faible nombre.

LA Chute de LA nouVeLLe-frAnCe

La Nouvelle-France sera finalement conquise par les Anglais. En 1763, à la signature du traité de Paris, les régions à l’ouest des Appalaches pas-sent officiellement aux mains des Britanniques. Quelques décennies plus tard, dans la foulée de la révolution américaine, des centaines de milliers de colons franchiront les Appalaches, repoussant les tribus autochtones. Le commerce des fourrures amorce bientôt un déclin, à mesure que disparaît l’environnement naturel dont il dépend.

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12 • Introduction

de LA trAite des fourrures Au CommerCe du bois

Aux dernières décennies du 18e siècle, l’écono-mie de la ville de Québec est toujours fondée sur le commerce des fourrures et le secteur du port connaît peu de changements. Au début du 19e siècle, cependant, certains événements inter-nationaux donnent une importance nouvelle au port de Québec et entraînent des transformations majeures dans la basse-ville. En effet, lors des guerres napoléoniennes, la France coupe l’An-gleterre de ses sources traditionnelles d’approvi-sionnement en bois dans la Baltique; les Anglais doivent se tourner vers les forêts du Canada afin de pourvoir à leurs besoins en bois. Le port de Québec entre alors dans une période d’expansion économique remarquable. Des fortunes seront amassées à Québec et la demande britannique pour le bois et les navires en bois transforme la petite cité coloniale et en fait l’un des plus grands ports d’Amérique du Nord. Entre 1806 et 1814, les exportations de bois en partance du port de Québec passent de 100 000 à 370 000 tonnes – et ce n’est qu’un début. La progression du nombre de vaisseaux qui entrent au port au cours des années donne une idée de l’extraordinaire niveau d’acti-vité du port de Québec à cette époque. Pendant tout le 18e siècle, le port accueille au maximum 80 navires par année, mais dès 1811, ce chiffre grimpe à 188, pour atteindre entre 1500 et 1700 dans les années 1860. La construction navale devient un commerce important, et le nombre de bateaux construits à Québec passe de 7 en 1800 à une moyenne annuelle de 49 en 1850.

un des pLus grAnds ports du monde

Au milieu du 18e siècle, le port de Québec a un vo-lume d’affaires plus élevé que le port de Boston et n’est surpassé que par New York et la Nouvelle-Orléans en termes de manutention de marchan-dises. Québec devient également une importante porte d’entrée de l’immigration en Amérique du Nord. Les bateaux qui transportent du bois vers la Grande-Bretagne reviennent à Québec chargés de lest humain, des immigrants souvent très pauvres partis de l’Angleterre, de l’Écosse et de l’Irlande à la recherche d’une vie meilleure dans le Nouveau Monde. Dans les années 1830, 30 000 personnes débarquent en moyenne à Québec chaque année. En 1847, lors de la grande famine en Irlande, près de 90 000 personnes descendent sur les quais à

Québec – à une époque où la population perma-nente de la ville n’est que de 45 000! Cette année-là, seule la ville de New York accueille davantage d’immigrants irlandais que Québec. La plupart des nouveaux arrivants continuent leur route vers l’ouest du Canada ou vers les États-Unis, mais la pression exercée sur Québec est quand même énorme. Si la haute-ville offre des possibilités d’expansion, le secteur du port se remplit rapide-ment et il faut trouver des solutions pour compen-ser le manque de terrains disponibles. Les travaux de remblayage amorcés progressivement sous le Régime français sont accélérés afin de satisfaire aux besoins de l’expansion du secteur portuaire, et à la fin du 19e siècle, la superficie de la basse-ville a doublé.

LA bAsse-ViLLe éVoLue AVeC Le port

Pendant le 17e et le 18e siècles, le port de Québec n’est doté que des installations rudimentaires re-quises pour l’exportation des fourrures ou la ré-ception d’approvisionnements. De fait, jusqu’à la fin du 17e siècle, aucun quai n’est aménagé dans le secteur portuaire. Les grands voiliers doivent jeter l’ancre au large, en eau profonde, où des em-barcations plus petites se rendent pour charger ou décharger les marchandises. Les bateaux plus pe-tits accostent simplement sur le rivage. Des enclos en bois sont érigés le long du rivage pour protéger les débardeurs des vagues du Saint-Laurent et de la marée montante. Au tournant du 18e siècle, on remplace ces constructions en bois par des murs de pierre équipés d’anneaux de fer qui permet-tent aux bateaux de s’amarrer à marée haute. Les quais en pierre peuvent accommoder les petits ba-teaux mais ne sont pas installés en eau assez pro-fonde pour les navires de gros tonnage. Au début du 19e siècle, les propriétaires commencent donc à construire de longs quais en bois où les grands navires peuvent s’amarrer, même à marée basse. Les structures s’avancent sur l’eau comme de longs doigts fins et chaque quai prend le nom de son propriétaire : le quai Grant, le quai Hunt, etc. Les marchands construisent sur leur quai privé des « magasins », c’est-à-dire de grands entrepôts pour conserver les marchandises qui transitent par le port, dont le volume augmente sans cesse jusqu’à la fin du 19e siècle. Sur la rue Saint-Pierre voisine s’élèvent des bâtiments imposants où lo-gent des banques et des entreprises qui desser-vent les besoins du port de Québec, toujours en pleine expansion.

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Introduction • 13

CI-DESSUS : Cette vue romantique peinte en 1805 par George Heriot montre des traîneaux qui glissent sur la surface gelée de la rivière Saint-Charles, avec Québec en arrière-plan. - CI-DESSOUS : Au 19e siècle, le transport des passagers et du courrier sur les eaux glacées du Saint-Laurent n’est pas chose facile. De nos jours, à l’occasion du Carnaval d’hiver de Québec, on organise une course en canot pour commémorer l’époque où cette activité exténuante était une nécessité plutôt qu’un sport.

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Pendant les premières décennies du 19e siècle, malgré le bruit et l’activité toujours croissants, les marchands prospères continuent à résider dans le secteur du port. Mais dans les années 1830 et 1840, quand le choléra et le typhus introduits par les immigrants déclenchent des épidémies qui font des milliers de victimes, les marchands commen-cent à quitter la basse-ville. Certains s’installent en haute-ville et d’autres se font construire des villas en campagne pour éloigner davantage leur famille du port. Ces mouvements signalent les débuts de la réorganisation de la ville en districts commerciaux, manufacturiers et résidentiels.

Les sAisons, Les Vents et Les mArées

À l’époque de la navigation à voile, presque tous les aspects de la vie à Québec sont dictés en tout ou en partie par le rapport de la ville avec l’eau. Les visiteurs arrivent par bateau, tout comme le courrier et les nouvelles en provenance d’ailleurs. Le gagne-pain d’une bonne partie de la popula-tion dépend du fleuve : commerce des fourrures, construction navale, commerce du bois et autres entreprises liées au secteur portuaire. De nom-

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breuses activités sont organisées en fonction des réalités du fleuve, c’est-à-dire les saisons, les vents et les marées. Les navires à voile, par exemple, prévoient leurs déplacements en fonc-tion des vents favorables. Les agriculteurs trans-portent leurs produits et leur bois de chauffage par bateau aux marchés le long de l’eau, comme le Marché Champlain, que l’on voit sur cette photo prise en 1880 (ci-dessous). À l’Île d’Orléans, on abat les animaux au début de l’hiver pour pouvoir livrer la viande congelée au marché en traversant en traîneau le « pont de glace » qui se forme entre

l’Île et la rive nord, là où le fleuve est peu profond et gèle chaque hiver. Devant la ville, cependant, le Saint-Laurent est beaucoup plus profond et le pont de glace se forme seulement quand l’hiver est particulièrement froid. Quand le fleuve ne gèle pas complètement, des canotiers offrent leurs ser-vices pour transporter des passagers et des mar-chandises d’une rive à l’autre, naviguant entre les plaques de glace en mouvement, une tâche assez ardue (voir page 13). Québec était véritablement une cité maritime, à un point difficile à imaginer aujourd’hui.

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16 • Introduction

déCLin… et renAissAnCe

Cependant, les belles années de Québec comme ville portuaire majeure du 19e siècle n’allaient pas durer. Dès le milieu du siècle, un chenal navigable est creusé dans le Saint-Laurent et est assez profond pour permettre le passage des navires transatlantiques jusqu’à Montréal. Québec perd donc son statut de port intérieur principal reliant l’océan Atlantique et l’ouest du continent. De plus, l’avènement d’une nouvelle ère marquée par le fer, l’acier et la vapeur sonne le glas de la naviga-tion à voile. Les navires à vapeur peuvent désor-mais naviguer le long du chenal jusqu’à Montréal beaucoup plus aisément que les bateaux à voile, à la merci des vents. De plus, le chemin de fer qui relie désormais Montréal et le port de Portland (Maine), libre de glace, permet d’éviter Québec et son fleuve gelé. L’Angleterre abolit les tarifs pré-férentiels qui ont protégé jusque-là le commerce

du bois, ce qui fait plonger les exportations du port de Québec. Quand les Britanniques décident de se lancer dans la construction de navires en métal, le marché des navires en bois de Québec s’effondre complètement. À la fin du 19e siècle, de nombreux travailleurs sont sans emploi et cherchent du travail dans les manufactures du quartier Saint-Roch, ou quittent Québec pour tenter leur chance ailleurs.

Des efforts considérables seront requis pour faire renaître la prospérité au port de Québec. Le port est dragué et on aménage de nouveaux quais en eau profonde à l’embouchure de la rivière Saint-Charles, où les autorités portuaires construisent également un terminal céréalier le long du bassin Louise. Toutefois, ce développement a lieu assez loin de l’emplacement original de la basse-ville,

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Introduction • 17

soit du côté de l’anse au Foulon dans les années 1930 et de la baie de Beauport dans les années 1960. En conséquence, l’ancien secteur du port et des affaires est graduellement abandonné et plu-sieurs bâtiments sont démolis ou désaffectés.

L’automobile et les autoroutes dominent alors la vie quotidienne, l’accès aux secteurs portuaires est interdit, et les citoyens de Québec perdent peu à peu contact avec leur héritage maritime. Mais en 1984, les espaces en bordure du fleuve sont rou-verts au public et d’élégantes promenades en pa-vés sont aménagées devant des quais en eau pro-fonde, ce qui donne aux passagers des bateaux de croisière un accès direct au secteur portuaire his-torique. Au cours des années suivantes, la basse-ville connaît une véritable renaissance, d’abord avec l’ouverture du Musée de la civilisation, en

1988, puis avec la conversion d’anciens entrepôts en unités d’habitation et l’arrivée d’élégants hôtels-boutiques, de magasins et de restaurants.

Le port dans son ensemble, désormais accessible toute l’année grâce aux brise-glaces, a subi des transformations majeures. Étant donné que les navires deviennent toujours plus imposants, un port naturel en eau profonde comme Québec of-fre des avantages considérables. Ses installations améliorées peuvent accommoder les navires de catégorie Panamax et même ceux de catégorie Capesize, dont la capacité de chargement atteint 150 000 tonnes. Ces atouts assurent une liaison en eau profonde vers les Grands Lacs et l’intérieur de l’Amérique du Nord, permettant ainsi à Québec d’assumer à nouveau le rôle de port intérieur d’im-portance qui a longtemps été le sien.

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’ancien bureau de poste est l’un des édifices les plus imposants de l’arrondissement histo-

rique du Vieux-Québec. Construit en 1871 selon les plans de l’architecte Pierre Gauvreau et agrandi en 1913, le bureau de poste est rebaptisé en 1984 en l’honneur de l’un des plus distingués citoyens de la ville, Louis S. Saint-Laurent, premier ministre du Canada de 1949 à 1958. L’édifice ne loge plus le principal bureau de poste de Québec, mais on y trouve un comptoir postal desservant la haute- ville. Ce sont les bureaux régionaux de Parcs

L'ancienbureau

de posteUN ÉDIFICE IMPOSANT

L

18 • L’ancien bureau de posteExtrait de la publication

Canada qui occupent aujourd’hui la majeure partie du bâtiment. L’agrandissement effectué en 1913, qui confère beaucoup de dignité à l’ensemble, est coiffé d’une coupole de cuivre monumentale, vue ici du Château Frontenac par une nuit d’hiver.

L’agrandissement comprend également une nou-velle façade, encadrée de colonnes massives et surmontée d’un fronton triangulaire, qui fait face à la côte de la Montagne. La façade est plutôt difficile à voir à partir de la rue, mais elle

rend le bâtiment très impressionnant vu de loin, particulièrement pour les visiteurs qui arrivent par bateau (voir page 21). Avant la construction du bureau de poste en 1871, le site est occupé par une des plus grandes demeures du 18e siècle de la ville. Désignée sous le nom de Chien d’or, la vieille maison de pierre (voir photo page suivante) sert d’abord de résidence, puis d’auberge, de temple maçonnique et de bureau de poste, avant d’être démolie pour faire place au bâtiment actuel.

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