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Extrait de la publication…bien sûr, à la condition qu'il serait plus tard vétéri-naire. » petiteMarie« s'entêtaitMafille estàmuettene pas», parler,disait saquandmère, enellelaétaitpré-sentant

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BULLETIN D'AOUT 19 5\6 1

BULLETIN D'AOUT 1956SUPPLÉMENT A LA NOUVELLE N. R. F.

DU Ier AOUT 1956

nrfPUBLICATIONS DU 15 JUIN

AU 15 JUILLET1956(Renseignements bibliographiques.)

On trouvera ici tous les renseignements bibliographiques sur les ouvrages effec-tivement parus du 15 juin au 15 juillet 1956.

BIBLIOTHÈQUE DE LA PLÉIADE

DICKENS Charles. Dossier de la Maison Dombey Père et Fils.Traduction faite par Georges Connes, sousla direction de Léon Lemonnier, et

complétée par Francis Ledoux. Tempsdifficiles. Traduction d'Andhrée Vailland.

Introduction et Notes de Pierre Leyris.Un vol. 1.356 p., in-16double couronne.Reliure pleine peau, sous étui en matièreplastique transparente. 2.700 fr.

ŒUVRES COMPLÈTES

ARTAUD Antonin. Œuvres Complètes, Tome I, 364 p., in-166double couronne. Collection blanche. 750 fr.

400 ex. num. sur vélin, sous couverture

Ingres. Collection « Œuvres Complètesd'Antonin Artaud » 1.500 fr.

COCTEAU Jean. Poèmes (1916-1955), 240 p., in-16 doublede l'Académie Française. couronne. Collection blanche 650 fr.

GROSJEAN Jean. Majestés et Passants. 248 p., in-16 doublecouronne. Collection blanche. 590 fr.

20ex. num. purfil Lafuma Navarre 1.800 fr.

SUPERVIELLE Jules L'Escalier. Poèmes nouveaux suivis de:A la Nuit (1 947). Débarcadères (I922), Les

1 Poèmesdel'HumourTriste(l9l9), 192 p., in-166double couronne. Collection blanche. 500 fr.

15 ex. num. sur hollande. 3.000 fr.

75 ex. num. pur fil Lafuma Navarre.1.500 fr.

N° 44

POÉSIE

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BULLETIN D'AOUT 1956

TRADUCTIONS

TOUKARAM Psaumes du Pèlerin. Traduction du marathe,Introduction et Commentaires de G. A.

Deleury. 224 p., in-8° carré, sous couver-ture illustrée. « Connaissance del'Orient», Collection UNESCO d'Œuvres

représentatives, Série Indienne. 690 fr.

ROMANS

LAMBERT Jean Tobiolo. 216 p., in-16 double couronne.Collection blanche 500 fr.

20 ex. num. pur fil Lafuma Navarre.1.800 fr.

LECŒUR Yves. L'Escalier de Jean-Paul Sartre. 264 p., in-16double couronne. Collection blanche. 550 fr.

20 ex. num. pur fil Lafuma Navarre. 1.700 fr.

NEYRAC Pierre La Jeunesse d'Elias. 352 p., in-16 doublecouronne. Collection blanche. 790 fr.

20 ex. num. pur fil Lafuma Navarre. 2.500 fr.

SERVIN Jean-Pierre. L'Espace d'un Matin. 176 p., in-16 doublecouronne. Collection blanche. 450 fr.

30 ex. num. pur fil Lafuma Navarre. 1.500 fr.

RÉCITS

SCHLUMBERGER Jean. Passion. 144 p., in-16 double couronne.Collection blanche 390 fr.

60 ex. num. pur fil Lafuma Navarre. 1.200 fr.

LITTÉRATURE ESSAIS

BERL Emmanuel. Présence des Morts. 184 p., in-16 doublecouronne. Collection blanche. 450 fr.

20 ex. num. pur fil Lafuma Navarre. 1.900 fr.

SCHLUMBERGER Jean. Madeleine et André Gide. 256 p., in-16double couronne 650 fr.

10 ex. num. hollande 3.500 fr. (épuisé)160 ex. num. pur fil Lafuma Navarre. 1.800 fr.

BEAUX-ARTS

BOPP Léon Les Beaux-Arts en France. Complémentà la Philosophie de l'Art. 240 p., in-8°carré. Collection blanche. 700 fr.

v 25 ex. num. pur fil Lafuma Navarre. 2.000 fr.

SOUVENIRS

SALMON André SouvenirssansFin.DeuxièmeÉpoque: 1908-1920.

352 p., in-8° soleil. Collection blanche.. 950 fr.30 ex. num. pur fil Lafuma Navarre 2.900 fr.

"contes ET NOUVELLESAKINARI Uéda Contes de Pluie et de Lune. Traduction et

Commentaires de René Sieffert. 232 p.,in-8° carré, sous couverture illustrée.« Connaissance de l'Orient ». Collection

UNESCO d'Œuvres représentatives,Série Japonaise 750 fr.

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BULLETIN D'AOUT 1956

L « L'AIR DU TEMPS of collection dirigée par PIERRE LAZAREFF.

{ MORPHÉ Jean-Pierre Toute la Ville accuse. 200 p., in-8° soleil.1 et BOISSOL Claude.. 8 hors-texte. 590 fr.I SÉRIE NOIRE

LATIMER Jonathan L'Épouvantable Nonne.Trad.de l'américainpar Minnie Danzas et Henri Robillot.

DOMINIQUE A. L Le Gorille compte ses Abattis.

r CHASE Hadley James. Signé La Tortue. Trad. de l'anglais par L.Brunius.

BRETT Martin A Boulets Rouges. Trad. de l'américain parJ. Hérisson.

DORCINO Jean. Le Crapaud.

Chacun de ces volumes 220 fr.

8

[ DIOGÈNE.1 SOMMAIRE DU NUMÉRO SEIZE

K. E. BOULDING.. L'Économie et les Sciences du Comportement une Fron-tière déserte ?

Alfred SAUVY. Influence de l'Opinion publique sur le Pouvoir.

Marcel COHEN Structure sociale et structure linguistique.Indra DEVA Influence de la Civilisation moderne sur les Chants popu-

laires de l'Inde.

G. SCHOLEM La Signification de la Loi dans la Mystique juive (II).George COEDES Le deux mille cinq centième Anniversaire du Bouddha.L. G. GROCKER Réponse à Charles Bell sur le Tragédie.

Prix du n° 200 fr. abonnement annuel (4 nos) France 700 fr.-Étranger 875 fr.Les abonnements sont reçus au « Service Abonnements Diogène », LibrairieGallimard, 5, rue Sébastien-Bottin, Paris (7e), C. C. P. Paris 169-33, et chez tous

les libraires.

ANNÉE SCHUMANNCENTENAIRE DE LA MORT DE SCHUMANN

.Alfred COLLING Schumann.

Nouvelle Édition revue, illustrée et augmentée. Collection « LeursFigures».345 fr.

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BULLETIN D'AOUT 1956

ÉCHOS PROJETSAu cours du Congrès des PEN Clubs, André Chamson a été élu à l'unanimité

Président de la Fédération Internationale.

• Le Prix Rambert, décerné à Lausanne tous les trois ans et qui couronna, entreautres, Ramuz et Cingria, vient d'être attribué à Philippe Jaccottet, auteur deL'Effraie et Autres Poèmes, recueil paru dans la Collection « Métamorphoses ».

• Le Livre et la Scène.

Une tournée de représentations de Celles qu'on prend dans ses Bras, d'Henry deMontherlant, avec Victor Francen dans le rôle qu'il a créé, est organisée par « LesGrands Spectacles de Paris », du Ier au 15 août. Villes visitées Divonne, Annecy,Aix-les-Bains, Le Touquet, Deauville, La Baule, Biarritz, Luchon, Vichy, et, enBelgique, Knokke.

A l'occasion du Festival d'Athènes, Les Nuits de la Colère, d'Armand Salacrou,vont être présentées, le 15 août, à la Scène Attique, dans une traduction de M. Soti-ris Patatzis.

• Le Livre et la Radio.

Famille Boussardel, de Philippe Hériat, adapté pour la radio, sera diffusé en troisépoques, le samedi à 21 heures, à partir du 28 septembre, sur Paris-Inter. Ladistribution, qui réunit plus de cinquante comédiens, comprend Mmes B. Bovy,R. Devillers, Jeanne Moreau, Sylvie; MM. J. Dumesnil, H. Guisol, J.-L. Jemma,Jean Wall, etc.

• Pierre Deffontaines participe au Congrès International de Géographie deRio de Janeiro, qui a lieu du 9 au 18 août, en qualité de co-président de la Sectionde Géographie Humaine. Il séjournera ensuite au Brésil jusqu'à fin septembrecours à l'Université de Rio, conférences à Sao-Paulo, Bahia, Bello Horizonte. Il

rentrera ensuite à Barcelone où il dirige l'Institut français, après avoir fait desconférences en Bolivie et au Pérou, pour y corriger les épreuves de son nouveaulivre L'Homme et l'Hiver au Canada.

Après avoir pris part, du 21 au 29 août, à Amsterdam, au Troisième CongrèsMondial de Sociologie où il est chargé d'organiser et diriger la Section de SociologieIndustrielle, Georges Friedmann se rendra en Yougoslavie. Ily a été invité à faire,durant le mois de septembre, une série de conférences à Belgrade, Zagreb, Loublianaet Serajevo. Il reviendra en France pour la sortie en librairie de son nouveau livreLe Travail en Miettes.

Jean Guéhenno assistera, du 5 au 15 septembre, aux Rencontres Internationalesde Genève. Le thème général choisi cette année est Tradition et Rénovation del'Humanisme. Jean Guéhenno traitera plus particulièrement de Prospero et Caliban.

Daniel Sauvage, auteur de Ma Vespa, ma Femme et Moi, assistera à une manifes-tation Vespa, le 2 septembre, à Bergerac.

Le Dr Rivolier, spécialiste des expéditions polaires et auteur de Bdss, Chienpolaire, dirige une équipe de savants, installée au sommet du Mont Blanc poury étudier les problèmes de l'acclimatation de l'homme à l'altitude et au froid.

• La traduction des Mandarins, de Simone de Beauvoir, connaît aux États-Unisun véritable triomphe. L'éditeur, « The World Publishing Company », nous écritque ce succès, qu'il ne prévoyait pas aussi grand, « est véritablement fantastiquepour un roman français aussi intellectuel et qui coûte 6 dollars »

• Pour paraître en septembre, entre autres, les romans d'André Salmon Sylvèreou La Vie moquée, Romain Gary Les Racines du Ciel, F. Régis-Bastide LesAdieux, Renée Massip La Jeune Anglaise, -Henri Bocrat La Reine de Tulle,René-Jean Clôt Le Bleu d'Outre-Tombe, Jean Bloch-Michel Un Hommeestimable, un essai de. Gustave Cohen: Théâtre du Moyen Age et de la-Renaissance, et un ouvrage de Jean Dutourd Les Tapis de la Marne.

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LA NOUVELLE

NO UvELLE

REVUE FRANÇAISE

ANA DE MARIE LAURENCIN

Maris. Je ne serais pas moi, je ne

voudrais pas me connaître.

Esprit de Marie.

Nous avons adopté une fille.MARIE « Moi, j'adopterais plutôt un garçon, mais,

bien sûr, à la condition qu'il serait plus tard vétéri-naire. »

Marie s'entêtait à ne pas parler, quand elle était

petite « Ma fille est muette », disait sa mère, en la pré-sentant. A la fin, on dut la punir, pour l'obliger à sortirde son silence, mais, pour narguer les gens, elle parlait

de travers ou faisait semblant, parfois zézayait.

Marie se souvient que plus tard, quand elle commença

à lire et à écrire, elle prit en horreur les mots qui seterminaient en tion, comme acclimatation, abolition,

au point d'en changer les finales, ce qui rendait son

langage incompréhensible.1

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LA NOUVEU.E REVUE FRANÇAISE

Marie a une passion pour Charles-Quint. « Mais,me dit-elle un jour, ce qui me touche, sans que je lesache, dans Charles-Quint, après tout ce n'est peut-être

qu'Arlequin. »

Marie me confie qu'elle avait peur de la nuit, enfant,

que des crises de larmes lui prenaient, à l'approche ducrépuscule, et la réveillaient au cœur des ténèbres

qu'en se réveillant, la première chose qu'elle demandait,c'était « Fera-t-il encore nuit demain ? »

Son plus grand désir était de se regarder dans les yeux,

le nez contre une glace elle trouvait là une sorte de

fin de tout, de quiétude, son repos.

Avant qu'elle sût parler, on lui aurait donné un jeu de

cartes et le premier mot qu'elle aurait prononcé n'est

pas « cœur », mais « pique ».

Marie « Louis XIII, bien, mais Louis XIV, je te dis

que c'est un métèque. Il en a le toupet. »

MARIE « Tout ce que je sais, je l'ai appris dans monlit, de mes amants. »

Rameaux 43.

MARIE « Tu sais, Marcel, je suis allée ce matin à la

Messe avec Suzanne et j'y ai pleuré.Ah!

Oui, et tu sais pourquoi ?Non.

A cause de la sécheresse. »

Suzanne « Madame ouvre les yeux, Madame boitson café.

MARIE. Quand je te dis qu'elle s'exprime commeBossuet, à propos de bottes.»

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ANA DE MARIE LAURENCIN

Marie « Parlions-nous longuement au téléphone,je lui trouvais une belle voix et de l'esprit, venait-ilme voir le soir, dans la pénombre de ma chambre,

entre chien et loup, je lui trouvais un beau visage,une belle main, de beaux cheveux. Je téléphonais chaque

jour à mes amis pour leur dire « J'ai rencontré enfin un

grand Seigneur, un Prince. » Quand voilà qu'une fois

j'ai la mauvaise idée de lui demander, imprudente, de

m'accompagner chez des gens et dans la rue, tout d'un

coup, en plein jour, mais pourquoi diable me suis-jeretournée, pour le regarder ? C'était la première foisqu'il était coiffé devant moi. Oh ce chapeau Une envie

subite de rire, de le semer, gênée. Et puis j'ai horreur

des gens qui me palpent « Mon cher, je vous seraisreconnaissante de me laisser. J'ai besoin d'être seule.Taxi »

MARIE « Moi, n'est-ce pas ? je suis un animal à

poils et Jean Paulhan est un batracien, alors on a beau

être amis, on ne s'entend pas. »

Marie me conte que, parfois, elle s'endort et rêve qu'elle

est dans une sorte de métro qui tourne sur lui-même, et

d'où elle descend tous les cent ans pour jeter un coupd'œil sur le monde, sans en être.

Une fois, en 1925 ou 26, il s'en est fallu de je ne sais

quoi qui m'invita à ouvrir la fenêtre, et il ne fut plus

question entre nous jamais de ce qu'on pense.

Marie me raconte qu'une courtisane princièrementriche allait dîner, quand vient la voir une amie moins

fortunée qu'elle.La courtisane était couchée sur un lit de satin blanc

et de précieuse dentelle rose.

Entre la femme de chambre qui apporte un plateau

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LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

d'argent où reposait sur un triple lit de verdure, de

mayonnaise et de tranches de citron une truite sau-monée.

La visiteuse s'esclaffe

« On dirait Salomé. »

La courtisane

« Qui ?»L'autre « La truite. »

Je soupçonne Marie d'être l'auteur de ce bon mot.

Marte « Toi et moi, vois-tu, Marcel, c'est indestruc-

tible, parce que nous n'avons jamais couché ensemble.

Notre mystère, c'est la pureté.

Moi. Un soir, il s'en est fallu de peu.ELLE. Sans doute.

Moi. Ensuite, il était trop tard. »

Marie fait mon portrait et c'est d'abord un forçat qui

apparaît sur la toile (chez Marie, le premier mouvement

est toujours bon. Il répond à son instinct profond quiest trapu, rude, et c'est ressemblant). Mais, peu à peu, elle

amène du rose et du gris et du blanc le forçat fait placeau pierrot qui aussi bien se cache en nous tous.

Marie avait fait le portrait de je ne sais qui. C'était

plein de morgue, vert-de-gris.Je lui dis « C'est Talleyrand. »

Huit jours plus tard, je repasse passé au bleu, ce

n'était plus qu'un Jean-Foutre.

Je montre à X le portrait que Marie a fait de moi et

je dis « Il faut savoir ce que Marie prétend, pour toutadmettre. Et qu'est-ce qu'elle prétend ? Que c'est unportrait secret. Votre Marie a plus le don des mots que

de peindre. »

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ANA DE MARIE LAURENCIN

I,e même, quelquesjours plus tard

« Est-ce parce que j'ai vu votre portrait par Marie,

vous me semblez avoir aujourd'hui une fausse tête. »

QUELQU'UN « Marie prête à ses amis les visages

qu'ils ont dans ses rêves. Or, elle ne les fréquente quechangés en fleurs, endormie. »

A propos de l'amour de Marie pour nous, grande

coquetterie entre Arland et moi, hier chez de Gestas.Je commente « Marie me dit sans cesse Marcel,

regarde Marcel (c'est vous qu'elle me cite en exemple).Au moins lui, il penche vers ce qui est distingué. Je

n'en veux pour exemple que Janine, sa femme. (Ce qui

ne signifie pas que Marie trouve la mienne vulgaire,

mais que je l'aie choisie l'a étonnée.) Toi, tu as les goûts

perdus. Comme les bêtes de race, à qui l'on sert des mets

délicats et des horreurs, tout de suite tu te jettes sur

le pire.

En somme, conclut Arland, si je l'entends bien,

Marcel, Marie me préfère à vous mais c'est vous qu'elleaime. »

A propos de Charles-Quint. Vers 1927, j'invitaiMarie à venir me voir dans mon pigeonnier, au septième

sans ascenseur, 27, boulevard de Grenelle. Je disposais

là de deux pièces. Mon bureau avait l'air d'une cabine

de vaisseau, à cause des deux petites fenêtres jumelées

qui s'ouvraient au ras du ciel sur le Vélodrome d'hiver,

cube gigantesque de briques roses, coiffé de verre,

qui, vu de là-haut, ressemblait à un palais assyrien.Au delà se levaient les coteaux de Meudon et de Ver-

sailles dorés par le soir. Myope, Marie fut peu sensible aupaysage, mais l'émotion la gagna dans ma chambre, dontles murs semblaient flotter comme des voiles, inclinés

qu'ils étaient selon la pente du toit et revêtus d'un épaisvelours noir semé de loin en loin de grands huit soufre.

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I<A NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

Un divan recouvert d'une dentelle écrue, une petitetable ancienne, un fauteuil Louis-Philippe en compo-saient tout l'ameublement. Au-dessus du lit se détachait

sur la soie d'une chasuble brodée du grand siècle uncrucifix d'ivoire Louis XIII. En face, un miroir, comme

une porte encadrée d'or. Il n'y avait pas d'autre orne-ment et un seul objet posé sur la cheminée la tête

d'adolescent en marbre blanc que m'avait donnée laduchesse.

A peine entrée, Marie s'écria « Mais c'est la tente de

Charles-Quint! »

Max Jacob faisait certes peu de cas de la peinturede Marie, mais n'était pas indifférent aux dons de poètequ'elle y déploie. Il admirait surtout son intelligence, sonesprit de suite, l'intelligence qu'elle avait de ce qu'il fautde patience et d'habileté (je dirais presque politique,puisque, sous ce rapport, il allait jusqu'à la comparer àRichelieu) pour atteindre au succès ? A la gloire ?

« Elle faisait l'idiote au besoin, me disait-il, si

modeste à ses débuts parmi nous, qu'on ne se gênaitpas plus devant elle que devant la chatte. »

C'est ainsi qu'elle a passé peu à peu sur les genouxd'Apollinaire et, de là, dans le Ciel.

C'est chez Yvonne Gallimard que j'ai rencontré Marie

pour la première fois, en 1924.J'étais très jeune alors, sans la moindre habitude du

monde. Quelqu'un m'avait dit « Si vous voulez plaireà Marie, ne faites pas précéder sur vos enveloppes sonnom d'un « Madame ». Marie se veut « Mademoiselle »,

et ne lui parlezjamais d'Apollinaire. Ceux qui viennentà elle à cause de lui sont fort mal reçus. »

Durant mes longues stations chez elle, j'ai remarquéla double attitude qui est la sienne selon les gens, àpropos d'Apollinaire. A ceux qui exaltent le poète des

Extrait de la publication

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ANA DE MARIE LAURENCIN

« Amours de Marie », elle répond « Moi, je ne me sou-viens de lui que saoul, en taxi ou ailleurs, et vomissant

sur moi, comme s'il y avait pris un plaisir particulier. »Mais qu'on essayât de le diminuer, elle le portait auxnues.

I,a seconde fois que nous nous sommes vus, c'est àSaint-Cloud dans le parc, où nous avons cinq minutesjoué aux grâces.

Avec Marie, on ne jouait à rien longtemps. C'est

pourquoi je ne la vis jamais qu'en passant.

Assis dans le fauteuil d'Apollinaire, chez Mme Faure-

Favier, quai de Bourbon, je considérais deux person-

nages sculptés sur bois le Navigateur et la Sirène.

« Savez-vous, m'interrompt la vieille dame, que Guil-

laume voulait que ces deux personnages fussent l'un etl'autre son image ?

Et les seins de la Sirène ? objectais-je.Afi pour ça, regrette, les yeux pleins de larmes,

non sans humour, Mme Faure-Favier, je n'y suis pas

allé voir. Je n'ai jamais connu Guillaume que vêtu.

Interrogeons Marie.Marie. Eh bien mes enfants, moi je les ai vues,

les mamelles de Tirésias, Guillaume avait la poitrined'une femme. »

C'est « merveille que notre voyage à Mirande, où nous

ne sommes jamais allés. A cause de lui, Marie ne veut

plus nous voir et n'a consenti à nous rencontrer chezNicole que pour nous le reprocher « Ainsi, commença-t-elle au moment où nous allions partir, on vous a invitésà Mirande et, le soir, Élise est descendue dans la salle

à manger avec un grand nœud bleu dans les cheveux,

pour tenir au dessert sur Suzanne et sur moi des propossi malveillants qu'à Eymoutiers, le dimanche, on venait

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LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

nous attendre à la sortie de la Messe, pour nous regarder

sous le nez et qu'un jour, dans un square, la femme

de B. le peintre, peut-être par curiosité, peut-êtresincère, nous a abordées toutes les deux pour me mettre

en garde contre les faux amis que vous êtes pourmoi.

Seulement, Marie, voilà, nous ne sommes jamais,

ni Élise ni moi, allés à Mirande et nous n'avons jamaisrencontré nulle part au monde Mme B.

Oui, dit Marie, tu le prétends, Marcel, mais com-

ment pourrais-jejamais te croire ? Il y a ce nœud bleu

monumental dans les cheveux de ta femme qui est vrai,qui est indiscutable, qui ne s'invente pas. C'est Élisecrachée. » Je conclus que ce qui fait la vraisemblance

du mensonge, c'est qu'il est bien fait, mais qu'un men-

songe bien fait n'en est que deux fois plus un mensonge.Marie n'en démord pas.

Ce matin, Marie a soufflé sur un monde, sur vingtans d'amitié. Tout le charme s'en est allé comme d'un

objet désenchanté. J'ai cru en elle plus qu'elle, et malgré

le cercle même de nos prétendus amis. J'ai parlé d'elle

comme d'un Ange et, sans doute, il y a eu l'hiver des

malentendus, mais je gardais « le charme » pour moi,

en moi. Elle ne le permet plus.

Que faire ? Ne pas répondre, ou écrire « Je te plains,Marie, de savoir encore avec moi être méchante. Pour

moi, je n'en ai pas le courage. Nous sommes tous trop

malheureux. » 1943.

Rien ne me plaît au fond comme de souffrir de mes

amis, de leur méconnaissance, parce que rien ne m'in-

vite davantage à me surpasser, à me transfigurer, bien

plus pour me prouver qu'ils se trompent que pour lesdétromper.

Extrait de la publication

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ANA DE MARIE LAURENCIN

Je ne peux pas comprendre ceux qui renient les objetsde leur amitié ou de leur amour. On n'a plus le droit demaudire ce que l'on a adoré. C'est un crime de lèse-majesté impardonnable envers soi-même que de revenirsur ses dons. Dieu ne retire jamais de ceux qu'il a mis

à part pour lui le signe dont il les avait marqués. Sesprêtres le sont pour l'éternité, même dans la prévarica-tion, dans l'infamie et jusqu'en Enfer. Pour moi, jene crois pas avoir manqué à l'amour ou à l'amitié,et de plus en plus c'est ma religion je ne pécherai pascontre l'amour. J'aimerai malgré eux ceux qui me haïs-sent et ceux qui ont cessé de m'aimer ne parviendront

pas à me faire partager leur malheur. Je demeure etdemeurerai éternellement à leur égard dans le cercle

magique et bienheureux que j'ai créé autour de leurcœur et personne ni rien ni eux ne me le feraitquitter.

J'appelle Marie. J'obtiens Suzanne. Je dis, commepour exprimer un regret « Nous ne nous voyons plusbien souvent.

Suzanne. Tant mieux. »

Marie prend l'écoute« Oh vous, n'est-ce pas, et toi, on n'ose plus lever

les yeux vers vos lumières de peur d'être éblouies.Vous êtes des gens qui pensez, qui écrivez. Moi, pauvre,

je me contente de peindre. »

Lettre à Marie

« Marie, je n'ai pas su te parler comme toi, répondreà tes allusions qui se sont logées dans mon cœur où

elles répètent la leçon, ta chanson que, née fidèle, tu nenous a pas remplacés, Élise et moi. Je sais, moi, quelleplace tu as tenue dans ma vie depuis plus de vingt ans.Comment resterait-elle vide ? Tout me rappelle que

Extrait de la publication

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LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

personne n'a su me donner foi en moi-même comme toi,

que si tu ne m'avais pas réchauffé souventde ta confiance,je me serais découragé. Du regard, je parcours les ruesJosé-Maria, Vaugirard, Savorgnan, Masseran et toutesles phases de ma vie sont marquées à un signe qui serapporte à toi et je dois dire qu'il ne m'est rien venude toi qui m'ait déçu ou attristé. Chaque fois que je tevoyais, tu renouvelais ma provision de force. Quand jete quittais, j'étais, comment dire ? un peu ivre toujoursde cette ivresse douce et quasi divine que me donne laseule amitié. D'avoir été connu, compris, choyé, exaltéun moment par Marie m'a plus apporté en ces vingtannées sans nuages que toutes mes passions et peut-être mon mariage ensemble. Le nôtre n'est pas de ceuxqu'enregistrent les rôles des hommes, mais celui des

Anges, aussi qu'importe que nous ne nous voyions plusaussi souvent Nous connaissons des voies secrètes parlesquelles nos âmes se rencontrent, s'abordent, s'enchan-

tent. Quand seulement le parfum ou la magie de ton nomme visite, je frémis doucement. »

Quand nous rappelons nos brouilles, Marie et moi,il lui arrive de dire « Oui, mais tu oublies nosMères. »

Ce mot, Marie le prononce un peu comme celui dedivinités mystérieuses, tutélaires, qui s'entretiendraientde nous dans un autre monde et dont l'accord secret

scellerait notre amitié.

Il est vrai que peu d'êtres ont aimé leur mère, commeelle fit, et moi.

A propos des seins de Mme Fourneau (Apprentis etGarçons, p. 94), Marie proteste (je l'avais prévu)qu'elle ne m'a jamais dit cela, que sa mère. « Ma mère,

tu n'as pas connu ma mère, ma mère ne m'eût jamais

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ANA DE MARIE LAURENCIN

confiée enfant à une femme capable de faire sa toilettedevant moi. »

J'ai répondu « Et cependant tu me l'as dit. Ce qui neveut pas du tout dire que tu aies menti, mais ce quiest bien plus certain, c'est que je n'ai rien inventé,j'en suis bien incapable. Ce qui est sûr, c'est que je t'aientendue me le dire. »

Certes, ce n'est pas la première fois que je constatechez les femmes cette sorte de désaveu. Selon les âges,

la mémoire n'est plus la même, ce qui ne signifie pas queles souvenirs en eux-mêmes ne sont pas les mêmes.On ne consent plus à les reconnaître pour ce qu'ils sont.Sur les femmes, en particulier, sujettes à passer d'unesensualité effrénée à une sévérité de mœurs implacable en

d'autres temps, on peut faire cette étrange observation,à croire que la mémoire serait une sorte de chaudière

à clapets. L'un s'ouvre, l'autre se ferme selon la tem-pérature. Avant le refroidissement, il s'en échappaitvolontiers des bouffées scandaleuses. Après, Dieu

garde Avec peut-être une égale sincérité plus rien qued'édifiant ne vous monte au cerveau, n'arrête votre

attention, ne frappe votre conscience.Autrefois, c'est indéniable, Marie avait pris plaisir

à voir Mme Fourneau se laver les seins dans une cuvette.

Fi donc Aujourd'hui qu'elle n'a plus d'amants et ne

fréquente que les Bénédictines du Sacré-Cœur, ellerefuse d'avoirjamaisjoué à cejeu, qu'elle supprime aubénéfice d'un autre

« Mme Fourneau, je n'avais qu'une idée, quandje venais chez elle après midi et qu'il pleuvait. C'étaitde la décoiffer et de la recoiffer des heures. Elle s'y

prêtait. Je la faisais s'asseoir pour tricoter et, deboutderrière elle, je retirais les épingles de son chignon.Mme Fourneau avait les plus beaux cheveux du mondequi, tout d'un coup, se déroulaient à mes pieds jusqu'àterre. Ensuite, je les nattais, dénattais, renattais à

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merci, en une seule tresse, en dix, dont je drapais sonénorme tête ou dont je la couronnais, mêlant des rubansà mes édifices pilaires. »

MARIE « N'est-ce pas ? Il y a deux choses qui nousrapprochent, Marcel et moi c'est nos mères et que nousn'ayons ni l'un l'autre de voiture. »

MARCEL JOUHANDEAU

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TRADUCTION

Par quel mystère le premier jour où je la vis jedevins son esclave

et par quel instinct je cachai si bien mon amourque toute ma conduite avec elle lut celle d'un monstre.

Elle était grande et brune Quand je rêvaisd'elle et j'en rêvais souvent le mot élégance qui larendait si bien ne me venait pas à l'idée et jel'appelais princesse

Ses mains étaient les Plus belles du monde etsavaient me dompter quand j'étais en révolte

Quelles rages je pouvais avoir contre elle qui nem'aimait pas comme je l'aimais Quand lajournée avait été mauvaise, perfide elle attendaitle soir et au crépuscule elle commençait ses chantsaux paroles passionnées pour mon supplice et monravissement.

Quel était son charme Ses yeux, sa voix, ses

mouvements lents Je ne pouvais pas m' expliquer.Je l'ai presque toujours vue, étendue sur une

chaise-longue, ses yeux Pleins de divination fixéssur moi.

Les chats l'aimaient et il y en avait un constam-ment près d'elle.

Ces deux êtres immobiles des journées entièrescomme ils m'ont fait soupirer au bruit, au mouve-

ment, à la lumièreElle avait de très beaux éventails et des boîtes

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bizarres qui venaient de Perse et des bibelots dusecond empire et des dentelles précieuses.

Les bonnes parties que je fis, surtout avec lesétuis persans qui étaient entièrement peints et quireprésentaient des sultanes couchées sur les coussins.

Madame voulait bannir toute volupté en moi.C'était bien difficile avec ses robes à traîne sonsilence et cette maison où tout était en soie et inconnu

Pendant des années Madame ne me manifesta

que son dédain, puis un lien se forma entre nous.Lien subtil qui dura toute sa vie

Et peut-être puis- je me flatter de cela Lafière, la dédaigneuse changea, et me récompensad'une tendresse de la plus grande rareté

ce lut à propos d'un portrait de lemme que j'ai-mais regarder et dont les yeux m'enivraient

Je découvris que Madame possédait le même et ellene s'entourait que de ce qui lui plaisait extrêmement.

0 ce rapprochement je m'imaginai briller etj'osai exprimer mes désirs Ils furent comblésÉpoque divine et d'une telle liberté

C'était moi maintenant qui intriguais Madame etsi je rencontrais ses yeux sombres ils n'avaientPlus leur expression d'arrogance L'angoisses'y montrait.

L'angoisse que je pouvais faire durer sur cevisage orgueilleux.

Et la subtilité grandit entre elle et moi.Je mentis Elle devinait tous mes mensongesElle devinait aussi qu'il fallait me laisser faire à

ma guiseFièrement elle disparut.

MARIE I,AURENCIN

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