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Extrait de la publication
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TITAN
De la même auteure chez Québec Amérique
JeunesseCassiopée, coll. QA Compact, 2002. • Livre préféré des jeunes de 12-17 ans au palmarès de
Communication-Jeunesse 2003-2004Rouge poison, coll. Titan, 2000. • Prix du livre M. Christie 2001Les vélos n’ont pas d’états d’âme, coll. Titan, 1998. • Mention spéciale du jury – Prix Alvine-Bélisle • Traduit en anglaisL’Homme du Cheshire, coll. Bilbo, 1990.Cassiopée – L’Été des baleines, coll. Titan, 1989.Cassiopée – L’Été polonais, coll. Titan, 1988. • Prix du Gouverneur général • Traduit en suédois, en espagnol, en catalan et en basque
AdulteLa Troisième Lettre, coll. Tous Continents, 2007.
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ROUGE POISON
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Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada
Marineau, MichèleRouge poison(Titan jeunesse ; collection Titan #43)ISBN 978-2-7644-0080-7 (Version imprimée)ISBN 978-2-7644-1561-0 (PDF)ISBN 978-2-7644-1939-7 (EPUB)I. Titre. II. Collection.PS8576.A657R675 2000 jC843’.54 C00-941623-4PS9576.A657R675 2000PZ23.M37Ro 2000
Québec Amérique329, rue de la Commune Ouest, 3e étage Montréal (Québec) H2Y 2E1Téléphone : 514 499-3000, télécopieur : 514 499-3010
Dépôt légal : 4e trimestre 2000Bibliothèque nationale du QuébecBibliothèque nationale du Canada
Projet dirigé par Anne-Marie VilleneuveMise en pages : Andréa Joseph [PageXpress]Révision linguistique : Diane Martin et Catherine BeaudinConception graphique : Isabelle LépineRéimpression : septembre 2010
Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptation réservés© 2000 Éditions Québec Amérique inc.www.quebec-amerique.com
Imprimé au Canada
Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du livre du Canada pour nos activités d’édition.
Gouvernement du Québec – Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres – Gestion SODEC.
Les Éditions Québec Amérique bénéficient du programme de subvention globale du Conseil des Arts du Canada. Elles tiennent également à remercier la SODEC pour son appui financier.
Michèle Marineau remercie le Conseil des arts et des lettres du Québec de son appui financier.
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QUÉBEC AMÉRIQUE
MICHÈLE MARINEAU
ROUGE POISON
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À Catherine,qui a été bien patiente
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Il y a d’abord eu Andrew, le jour de laSaint-Valentin.
Andrew Mason-Beauchamp, onze ans,ailier gauche des Braves de Saint-Stanislas, s’est écroulé pendant ladeuxième période d’un match de hockeyqu’il disputait à l’aréna Mont-Royal.L’équipe d’Urgences-Santé dépêchée surles lieux n’a pas réussi à le sauver, etAndrew est mort au cours du transport àl’hôpital. L’autopsie a révélé qu’il avaitsuccombé à des hémorragies causées parl’absorption d’une dose massive d’hépa-courine, un puissant anticoagulant. Dansquelles circonstances Andrew avait-il prisce produit, et comment en avait-il absorbéune telle dose ? Personne n’a pu répondreà ces questions. Aussi, après une enquêtesommaire, la police a-t-elle conclu à unmalheureux accident.
Prologue
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Quelques semaines plus tard, à deuxpas de l’aréna Mont-Royal, une fillette desept ans, Julie-Anne Hamel, mourait elleaussi d’une surdose d’hépacourine.
Aussitôt, tout le quartier a été saisi depanique. Personne ne croyait plus qu’ilpuisse s’agir d’accidents. On a commencéà parler d’empoisonnements, d’assassi-nats, de meurtres en série. La nouvelle afait la une d’un journal à sensation.
ATTENTION : POISON!
Après Andrew, c’est au tour deJulie-Anne de mourir, empoison-née par un anticoagulant qui aprovoqué des hémorragies in-ternes. C’est en jouant au parcdes Compagnons de Saint-Laurent, communément appelé leparc des Indiens, en face dechez elle, que la fillette amanifesté les premiers signesde malaise. On se rappelleraque c’est dans ce parc que setrouve l’aréna Mont-Royal, où,il y a un mois, le jeune AndrewMason-Beauchamp est mort dansdes circonstances similaires.On sait que des anticoagulantsentrent notamment dans la com-
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position de la mort-aux-rats.Des questions se posent donc.Un fou meurtrier a-t-il décidéd’éliminer les enfants de cequartier comme s’il s’agissaitde vulgaires rats? Verrons-nousles enfants du Plateau Mont-Royal périr les uns après lesautres? Et, surtout, qu’attendla police pour réagir et mettrefin aux agissements du maniaqueau poison?
Après les deux drames, une atmos-phère morbide flottait autour du « parcde la Mort », comme disaient les gens.Une atmosphère faite de peur, decuriosité, de suspicion. Des policierspatrouillaient constamment les lieux.Les parents interdisaient à leurs enfantsde jouer dans le parc. Les enfants yallaient quand même, curieux de voir s’ilallait se passer quelque chose, et per-suadés qu’ils sauraient se garder de toutdanger, eux.
Pourtant, ce n’est pas au parc desIndiens, mais à une quinzaine de rues delà, à côté de la piste cyclable, tout prèsde la voie ferrée du CP, qu’a été retrouvéle corps de la troisième victime, MathieuLozier, douze ans.
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31 marsDimanche des Rameaux
Quis ascendet in montem Domini, aut quis stabit inloco sancto ejus ?
Innocens manibus et mundo corde…
Qui montera à la montagne du Seigneur, quipourra se dresser sur son lieu saint ?
Celui qui a les mains innocentes et le cœurpur…
(Antienne Pueri Hebraeorum, chantée pendantla bénédiction des rameaux)
Jour 1
1
La sonnerie du téléphone surprendSabine en plein sommeil. Comme tou-jours dans ces cas-là, l’adolescente seréveille en sursaut, affolée, le cœurbattant à grands coups désordonnés.
Il fait encore noir. Qui peut bienappeler à une heure pareille ?
La voix de sa mère lui parvient àtravers la porte fermée. Une voix rauquede sommeil.
« Mais oui, bien sûr que Sabine vabien. C’est pour savoir ça que tu m’ap-pelles à cette heure-là ? Tu as vu l’heurequ’il est ? Cinq heures ! Cinq heures undimanche matin ! ! !»
À son ton exaspéré, Sabine devinel’identité de l’appeleur matinal. Sa mèrene prend ce ton-là qu’avec une personneau monde : Pierre Ross, son ex-mari, lepère de Sabine.
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« Comment ça, six heures ? Le chan-gement d’heure ? Mais je m’en fiche, duchangement d’heure ! Qu’il soit cinq ousix heures ne change rien à l’affaire : cen’est pas une heure pour… Quoi ? ? ? »hurle maintenant la mère de Sabined’une voix qui n’a plus rien d’ensom-meillé. «Écoute-moi bien, Pierre. Tu saisdepuis trois mois que je vais en Répu-blique dominicaine avec Luc. Pasquestion que j’annule mon voyage à causede ta maudite job, est-ce que c’est clair ?J’ai supporté ça pendant huit ans – huitans ! Les retards, les changements deprogramme de dernière minute, lesabsences, les excuses… Mais c’est fini, cetemps-là, as-tu compris ? Fini. Job ou pasjob, enquête ou pas enquête, tu vienschercher Sabine aujourd’hui commeprévu et tu la gardes jusqu’au 9, un pointc’est tout. »
Elle raccroche le téléphone avec fra-cas.
Sabine, recroquevillée sous ses cou-vertures, a suivi la dispute téléphoniqueavec un malaise grandissant. Ses parentsveulent se débarrasser d’elle. Ils se ren-voient la balle, et la balle s’appelleSabine. Elle aimerait pouvoir rire de cejeu de ping-pong inusité, mais la boule de
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chagrin qui lui noue le ventre l’empêchede rire. Elle se sent triste. Triste et aban-donnée.
Elle se faisait une joie de ces dix joursqu’elle devait passer avec son pèrependant que sa mère profitait de longuesvacances de Pâques pour aller dans leSud avec son amoureux. Dix jours. Dixjours complets avec son père (le bon-heur !) et sans école (un double bon-heur !), puisqu’elle avait réussi à obtenirun congé en promettant d’étudier toutela matière couverte pendant cettepériode, de faire tous les devoirs et mêmede faire une recherche supplémentaire.C’était trop beau pour être vrai, semble-t-il. D’après ce qu’elle a compris, Pierreest accaparé par une enquête importante,et il ne veut pas d’elle. Il la considèrecomme un fardeau inutile et encom-brant. C’est clair, et particulièrementdéprimant. Quand va-t-il enfin se rendrecompte qu’elle n’est plus un bébé ?Quand va-t-il comprendre qu’à douzeans, presque treize, elle est grande, rai-sonnable, pleine d’idées et de ressources ?
Depuis qu’elle est toute petite,Sabine a toujours voulu être à la hauteurde ce père qu’elle aime et qu’elle admireplus que tout au monde, entre autres à
cause de sa «maudite job», comme dit samère. Sabine, elle, ne trouve pas quec’est une « maudite job ». Au contraire,elle est toujours très fière d’annoncer àses amis que son père est lieutenant-détective à la Division des homicides duService de police de la Communautéurbaine de Montréal. Oui, elle est fièrede lui, fière de son travail, fière de savoirqu’il mène des enquêtes importantes etqu’il rend service à la société en pour-chassant des criminels. Elle regrette justequ’il ne veuille pas d’elle quand il estplongé dans une enquête délicate.
Si seulement il lui laissait une chancede prouver qu’elle peut être utile !
Mais, en attendant le jour béni oùson père l’appréciera à sa juste valeur,Sabine ne sait pas où elle va passer lesdix prochains jours. Pourvu que ce nesoit pas chez la voisine, Mme Sabourin, lamère de l’horrible Daphnée-Anne!
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Fiches d’exploitation pédagogique
Vous pouvez vous les procurer sur notre site Internet à
la section jeunesse / matériel pédagogique.
www.quebec-amerique.com
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