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Extrait de la publication...photographie, cette fois de joueuses de Rivière-du-Loup posant fièrement dans le studio d’un photographe en 1929. Fascinée, j’ai voulu en savoir

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Nos GlorieusesPlus de cent ans de hockey fémin in au Québec

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Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada

Baril, Lynda, 1960-

Nos Glorieuses : Plus de cent ans de hockey féminin au Québec

Comprend un index.

ISBN 978-2-89705-173-0

1. Hockey féminin - Québec (Province) - Histoire. I. Titre.

GV848.6.W65B37 2013 796.96208209714 C2013-942108-4

Présidente Caroline Jamet

Directrice de l’édition Martine Pelletier

Directrice de la commercialisation Sandrine Donkers

Éditrice déléguée Nathalie Guillet

Conception graphique et montage (intérieur) Célia Provencher-Galarneau

Retouche photos Bruno Paradis

Photo (couverture) Collection Laval Raymond

Photo (couverture arrière) Dave Sandford/HHOF/IIHF

Révision Yvan Dupuis

Correction Christine Dumazet

L’éditeur bénéficie du soutien de la Société de développement des entreprises culturelles du Québec (SODEC) pour son programme d’édition et pour ses activités de promotion.

L’éditeur remercie le gouvernement du Québec de l’aide financière accordée à l’édition de cet ouvrage par l’entremise du Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres, administré par la SODEC.

Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entre-mise du fonds du livre du Canada (FLC).

Photo de la couverture : Isabelle Chassé (à gauche) et sa cousine Yvonne Ouellet (à droite), en 1915 à Rivière-du-Loup.

© Les Éditions La Presse

TOUS DROITS RÉSERVÉSDépôt légal – 4e trimestre 2013ISBN 978-89705-173-0Imprimé et relié au Canada

Les Éditions La Presse7, rue Saint-JacquesMontréal (Québec) H2Y 1K9

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Nos GlorieusesPlus de cent ans de hockey fémin in au Québec

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À mon père et ma mère,à Josée, Adèle et Simone

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9remerciements

RemerciementsJe tiens tout d’abord à remercier Andrew Molson et sa famille, qui ont été les premiers à croire en Nos Glorieuses. Andrew m’a offert, pendant quatre ans, une oreille attentive et à un soutien constant. Je lui en serai toujours reconnaissante. Merci à Martine Pelletier et à Caroline Jamet, des Éditions La Presse d’avoir accepté de publier cet ouvrage. Merci à Hockey Québec, Sun Life et Molson Coors d’en avoir rendu la réalisation possible.

Mille mercis à mon éditrice, Nathalie Guillet, qui a fait preuve d’un immense professionnalisme et d’une délicatesse de tous les instants ainsi qu’à la graphiste Célia Provencher-Galarneau, qui a si bien su mettre en valeur Nos Glorieuses.

Merci aux amis qui ont eu la gentillesse d’être mes premiers lecteurs : Madeleine Roy, Chantal Lavigne et Guy Bois. De nombreuses personnes, tout au long du parcours, ont également fait preuve d’une grande générosité. Je n’en nomme que quelques-unes : Lilian Rider, Pierre Bruneau, Danielle Soucy, Mia Webster, Claude Berardelli, André Vanasse, Craig Campbell, Philippe Legault, Jean-Patrice Martel, André Rivest, Josée Tétreault et David Chan-Hine.

Merci à toutes les joueuses qui ont partagé avec moi leur histoire, dont : Georgette Lestage, Wilma Wallace, Janine Trépanier, Raymonde Jodoin, Pierrette Turgeon, Paulette Thomas, Ghislaine Éthier, Manon Chapleau, Lucie Valois, Julie Dufour, France St-Louis, Danielle Goyette, Nancy Drolet, Manon Rhéaume, Danièle Sauvageau, Caroline Ouellette et Kim St-Pierre. Un grand merci aussi à tous les enfants des joueuses, aujourd’hui disparues, et aux parents des hockeyeuses qui m’ont fourni les photos qui font de ce livre un ouvrage aussi bien illustré.

Si je ne pouvais remercier qu’une seule personne, je remercierais sans hésiter Josée Dupuis. Sans elle, sans son infinie patience, ses encouragements, son écoute et son aide précieuse, ce livre n’aurait pas vu le jour. Elle aura toujours toute ma gratitude.

Finalement, j’en sais gré à mes deux filles, Adèle et Simone, qui ont, elles aussi, fait preuve d’une grande patience en composant avec une mère trop souvent totalement absorbée par son sujet. Maintenant que l’histoire de Nos Glorieuses est racontée, nous aurons tout notre temps pour nous rattraper.

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SommairePréface.............................................................................................................................................................................................................13

Avant-propos...............................................................................................................................................................................................14

Les débuts du hockey féminin au Québec.Les.années.1890.et.1900.................................................................................................................................................................................17

Première Guerre mondiale : l’immense popularité du hockey féminin Les.années.1910...............................................................................................................................................................................................35

De la patinoire de McGill au Forum de Montréal Les.années.1920...............................................................................................................................................................................................53

Des joueuses sur toutes les patinoires .Les.années.1930...............................................................................................................................................................................................69

La disparition du hockey organisé ..Les.années.1940.et.1950.................................................................................................................................................................................91

La renaissance Les.années.1960.............................................................................................................................................................................................105

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Un jeu « illégal »Les.années.1970.............................................................................................................................................................................................123

Une nouvelle impulsionLes.années.1980.............................................................................................................................................................................................143

Vers les Olympiques Les.années.1990.............................................................................................................................................................................................159

Une décennie en orLes.années.2000.............................................................................................................................................................................................181

Conclusion...................................................................................................................................................................................................205

Crédits photos...........................................................................................................................................................................................207

Notes...............................................................................................................................................................................................................213

Index................................................................................................................................................................................................................219

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LefabricantdescigarettesaméricainesTurkish Trophiespublie,audébutdesannées1900,uneséried’illustrationsd’actricesetdesportives.ici,en1902,uneélégantehockeyeuse.

(collectiondel’auteure)

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13préface

PréfaceC’est un honneur pour moi de faire partie des femmes dont on raconte l’histoire dans Nos Glorieuses, un livre fascinant, et d’y figurer parmi les grands noms du hockey féminin.

À la suite de mon passage dans la Ligue nationale de hockey, où j’ai gardé les buts du Lightning de Tampa Bay en 1992, on a mis sur le marché de nombreuses cartes de hockey qui portaient la mention : « Manon Rhéaume, la première dame du hockey ». J’ai trouvé le surnom « très gros » et plutôt exagéré, car je savais fort bien qu’il y avait eu d’autres pionnières avant moi.

Les gens que je rencontre ou qui m’écrivent — j’ai reçu au fil des ans des milliers de lettres — me disent que mon parcours a eu une influence positive sur les femmes. De nombreux parents m’ont confié que j’avais donné envie à leur fille de jouer au hockey, et des femmes qui évoluent dans un monde d’hommes m’ont dit que je les avais inspirées. Ces témoignages m’ont fait comprendre que le titre de « première dame du hockey » soulignait surtout le fait que j’étais la première femme à jouer avec des hockeyeurs à un aussi haut niveau.

Après avoir lu Nos Glorieuses, j’ai réalisé que beaucoup de ces jeunes femmes dont on raconte l’histoire avaient de nombreuses choses en commun avec moi. De tout temps, les joueuses ont dû faire face à des préjugés et à des contraintes de toutes sortes. Sou-vent, elles ont été ignorées. Parfois, des promoteurs les ont utilisées pour remplir les gradins. Ce livre est le premier à relater l’histoire du hockey féminin au Québec. Il nous montre comment les Québécoises ont commencé à jouer et comment le hockey féminin d’ici a progressé.

Nous avons toutes joué à des moments et dans des contextes différents, chacune de nos histoires est unique, mais nous avons toutes une chose en commun : notre PASSION pour le hockey, le plus beau sport au monde.

Manon Rhéaume

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14 avant-propos

AvAnt-PRoPoSMa carrière de hockeyeuse n’a duré qu’une seule saison. À six ans, le temps d’un hiver, j’ai parcouru dans tous les sens la patinoire que mon père avait aménagée devant notre maison de Grand-Mère. Après l’école, ma voisine et moi empruntions les bâtons de nos frères, chaussions nos patins blancs et sautions sur la glace. Nous n’étions que deux. Une contre une.

Je ne me souviens plus combien de rondelles j’ai lancées entre les mottes de neige durcies qui délimitaient nos buts, mais j’ai toujours en mémoire le plaisir intense que j’éprouvais. Mes chevilles me faisaient mal, je patinais sur la bottine, mais je pouvais prendre de la vitesse, déjouer mon amie et sentir chaque but compté comme une im-mense victoire. Un grand cri poussé dans l’air. Je me souviens du froid et des énormes bancs de neige qui entouraient la patinoire. Je me rappelle la vapeur qui sortait de ma bouche, mes joues rouges et mes pieds gelés.

C’était la fin des années 1960. Personne ne nous avait dit que les filles ne pouvaient pas faire partie de ligues organisées, mais c’était aussi clair que l’autorité de nos parents. Nous avions beau nous amuser avec nos frères ou nos voisines, nous savions que les tournois, les trophées et les applaudissements étaient réservés aux garçons. Je n’avais jamais vu, de ma courte vie, une femme jouer au hockey. Les mots « femme » et « hockey » me semblaient d’ailleurs parfaitement incompatibles.

Ce n’est qu’au milieu des années 2000, en travaillant à une grande série documen-taire sur l’histoire du hockey pour la télévision de Radio-Canada que j’ai réalisé, à ma grande surprise, que Manon Rhéaume n’avait pas inventé le hockey féminin. Je me souviens avoir vu, pour la première fois, des photos de femmes en jupes longues, un bâton de hockey à la main. J’étais médusée. Puis des manchettes de journaux datant de la Première Guerre mondiale, qui démontraient, noir sur blanc, que les hockeyeuses attiraient, dans l’est de Montréal, 3000 personnes à chaque match. Ensuite, une autre photographie, cette fois de joueuses de Rivière-du-Loup posant fièrement dans le studio d’un photographe en 1929.

Fascinée, j’ai voulu en savoir davantage. Qui étaient donc ces femmes ? Comment cette histoire avait-elle pu nous échapper ? Comment avions-nous pu ignorer que, depuis plus de cent ans, des Québécoises avaient défié la morale de leur époque pour pratiquer un sport qu’elles aimaient ?

J’allais découvrir, en fait, qu’elles jouent depuis presque aussi longtemps que les hommes. Lorsqu’une poignée d’étudiants de l’Université McGill ont contribué à jeter les bases du hockey moderne, en 1875, sur une patinoire de Montréal, ces mêmes joueurs n’hésitaient pas, au cours de soirées mondaines, à inviter leurs amies à prendre un bâton et à se joindre à eux sur la glace.

Avec ce livre, j’ai voulu mettre en lumière un pan méconnu de l’histoire du hockey et de l’histoire des femmes du Québec. J’ai voulu montrer aussi le visage des joueuses, faire entendre leur voix et parler de notre histoire autrement.

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15avant-propos

Contrairement à la croyance populaire, les Québécoises n’ont pas été que des spec-tatrices qui acclamaient leurs frères et leurs amoureux. Les premières équipes fémi-nines se sont formées, certaines jouant dans le plus grand secret, à la fin du XIXe siècle à Montréal, Sherbrooke, Québec, Trois-Rivières et Lachute. Au fil des décennies, les clubs se sont multipliés de Val-d’Or à Rivière-du-Loup, de Chicoutimi à La Tuque en passant par Sorel, Hull et Sept-Îles.

Les femmes ont joué dans tous les « temples » des Canadiens de Montréal : à l’aréna de Westmount au début du XXe siècle, à la patinoire Jubilee pendant la Première Guerre mondiale, à l’aréna Mont-Royal pendant les années folles, au Forum pendant la grande crise et, plus tard, au Centre Molson, devenu depuis le Centre Bell.

Les meilleures joueuses soulevaient les foules, faisaient les manchettes, puis tom-baient dans l’oubli. Qui se souvient d’Albertine Lapensée, d’Agnès Vautier, de Simone Cauchon ou de Paulette Thomas ?

Dieu sait qu’il fallait du cran pour jouer. L’Église catholique interdisait aux femmes de pratiquer notre sport national. Un péché, disait le clergé. Les parents décourageaient leurs filles de s’adonner à un jeu aussi peu féminin. Sans parler de certains esprits chagrins qui prétendaient qu’elles étaient plus jolies avec un balai qu’avec un bâton de hockey !

Depuis 15 ans, le nombre de hockeyeuses a énormément augmenté. Les petites filles peuvent maintenant appartenir à une ligue organisée. Les plus talentueuses peuvent obtenir des bourses d’études, être recrutées par de grandes universités, participer à des championnats mondiaux et gagner des médailles olympiques. Elles ont maintenant des modèles et savent qu’elles peuvent suivre les traces des France St-Louis, Manon Rhéaume, Danielle Goyette, Nancy Drolet, Danièle Sauvageau, Kim St-Pierre et Caroline Ouellette.

En 2010, le monde entier a vu l’équipe canadienne de hockey féminin remporter une troisième médaille d’or aux Jeux olympiques de Vancouver. Le nom de Marie-Philip Poulin, celle qui a donné la victoire au Canada, s’est répercuté dans tous les médias de la planète. Bientôt, d’autres joueuses s’illustreront aux Olympiques de Sotchi, en Russie.

Le chemin parcouru par les hockeyeuses reflète d’une certaine façon celui des Qué-bécoises au cours du dernier siècle. Un chemin énorme.

Aujourd’hui, il est temps de relater la longue et incroyable histoire de Nos Glorieuses.

Lynda BarilSaint-LambertOctobre 2013

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1. En1893,àLondres,lehockeysurgazonestdéjàpopulaire.Lessportivesn’ontqu’àchausserleurspatinssurunétanggeléduparcWimbledonpourfaired’unsportd’étéunsportd’hiver.

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17Les années 1890 et 1900

Dès 1875, des Montréalaises s’adonnent au hockey

Le 3 mars 1875, par un soir d’hiver frisquet, Henry James, un étudiant de l’Université McGill, participe au tout pre-mier match de hockey de l’ère moderne. Pour la toute pre-mière fois, sous les lampes à gaz de la patinoire Victoria, en plein cœur de Montréal, le hockey est joué selon des règles bien précises dans une enceinte couverte. Un mo-ment historique.

Jusque-là, des hommes et des enfants s’étaient amusés avec des bâtons et des balles sur des étangs et des lacs gelés de la Nouvelle-Écosse et de l’Ontario, mais jamais avec une rondelle de bois et des règles qui établissaient le nombre de joueurs, la grandeur de la patinoire, la durée de la partie et le type de passes qui pouvaient être admises.

Ce soir-là, entre les rues Drummond et Stanley, tout juste à côté de ce qu’est aujourd’hui le Centre Bell, le hockey moderne voit le jour. Et les femmes mettent peu de temps à comprendre les règles du jeu. « Nous avions souvent des sou-pers pour les membres de la patinoire et ceux-ci se termi-naient presque toujours par une partie de hockey à laquelle les jeunes hommes et les jeunes filles participaient1 », racon-tera plus tard Henry James.

Dès les balbutiements de ce tout nouveau sport issu du froid et de la glace, les femmes sont donc là, en jupes longues et épaisses, à échanger la rondelle avec les pion-niers du hockey.

Mais le hockey féminin ne naît pas tout de suite et ne vient pas au monde à Montréal. Si l’on s’en tient aux comptes rendus de la presse écrite, les Canadiennes mettent près d’une quinzaine d’années, après ce match historique, avant de mettre sur pied des équipes féminines, composées exclu-sivement de jeunes filles de la bourgeoisie anglo -saxonne.

Et cette première se déroule à Ottawa, à la résidence du Gouverneur général du Canada.

Isobel Stanley, fille de Lord Stanley et pionnière du hockey féminin

À 12 ans, Isobel Stanley est encore une enfant lorsqu’elle descend, à Québec, du grand navire qui arrive d’Angleterre, avec ses parents et ses frères, en juin 1888. Son père, Lord Frederick Arthur Stanley, vient d’accepter le poste de gou-verneur général du Canada, ce tout jeune pays qui est en-core une colonie de l’Empire britannique.

L’hiver suivant, dans le cadre du très couru carnaval d’hiver de Montréal, Isobel assiste en compagnie de sa famille à son premier match de hockey, une partie enlevante qui oppose les Victorias et l’Association athlétique amateur de Montréal, deux des meilleures équipes masculines de la métropole. Isobel et son père tombent immédiatement amoureux de ce nouveau jeu2.

Dès son retour à Ottawa, Lord Stanley supervise l’ar-rosage d’une immense patinoire sur les pelouses de sa résidence de Rideau Hall et le grand gaillard de 48 ans, fervent amateur de sports, saute sur la glace muni d’un bâton et d’une rondelle. Son épouse et lui encouragent leur fille et leurs sept fils à faire de même et ils invitent leurs hôtes, hommes et femmes, à se joindre aux matchs qu’ils organisent3.

Les débuts du hockey féminin au Québec Les années 1890 et 1900

2. IsobelStanley,passionnéedehockeyetfilledugouverneurgénéralduCanada,LordFrederickArthurStanley,donateurdelacoupeStanley.Extrait de la publication

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18 Nos Glorieuses

3. Bonnombredefemmesbraventl’hiveravecunepairedelamessurl’épaule,qu’ellesattachentàleursfinesbottesdecuir.DèsledébutduXXesiècle,lesmagasinscanadiensetaméricainsoffrentdespatinsdehockeypourfemmes.Leslamesetlespatinssevendrontséparémentjusquedanslesannées1930.

Extrait de la publication

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4. Dèsledébutdusiècle,leshockeyeusesapparaissentsurlescartespostalesqu’envoientCanadiens,AméricainsetEuropéens.

Extrait de la publication

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20 Nos Glorieuses

Quelques semaines à peine après la partie qu’elle a vue à Montréal, Isobel Stanley écrit une page d’histoire en participant au premier match féminin officiellement rapporté par la presse. Le matin du 9 mars 1889, sur la grande patinoire familiale, l’équipe de la résidence du gouverneur général l’emporte sur celle des hockeyeuses du Rideau Skating Club. « Toutes les femmes sont des pa-tineuses particulièrement habiles et ont joué de façon extra-ordinaire », relate, le jour même, le journal montréalais The Gazette4.

L’idée d’un hockey joué par les femmes ne tarde pas à se propager et, bientôt, d’autres jeunes filles d’Ottawa et de partout au Canada imitent les invitées de la presti-gieuse famille et ressentent le même plaisir que les hommes à s’essouffler pour marquer des buts5.

Pendant leur séjour de cinq ans au Canada, les Stanley offrent aux Canadiens deux cadeaux de grande valeur : le gouverneur général et son épouse assurent l’éclosion du hockey féminin, et Isobel et ses frères convainquent leur père d’offrir une coupe d’argent à la meilleure équipe de hockeyeurs du pays, un trophée qui deviendra l’un des plus célèbres au monde.

Lorsque, en 1893, la coupe Stanley est offerte pour la première fois à l’Association athlétique amateur de Montréal, Isobel est déjà, à 17 ans, une joueuse passionnée et l’une des pionnières du hockey féminin au Canada.

L’Université McGill, berceau du hockey féminin au Québec

À l’hiver 1894, les étudiantes du Collège Royal Victoria, de l’Université McGill, demandent la permission d’utiliser la patinoire de leur école pour jouer entre elles. Le fonda-teur du collège la leur accorde, mais à trois conditions : les joueuses seront habillées chaudement, elles seront sur-veillées par trois gardiens (l’un posté sur le toit de la Faculté de physique et les deux autres près de la rue Sherbrooke), et les attroupements d’étudiants masculins ne seront en aucun cas tolérés près de la patinoire6.

Jupes longues au vent, les étudiantes de McGill de-viennent les premières Québécoises à jouer entre elles au hockey et les premières universitaires canadiennes à former des équipes.

L’hiver suivant, en 1895, une chroniqueuse mondaine évoque dans le journal montréalais The Metropolitan, la tenue possible d’un match entre Québec et Montréal. « Une nou-velle sensation », écrit-elle sans revenir plus tard sur le sujet7.

Les journaux font rarement état des matchs de jeunes filles, mais le hockey féminin fait tranquillement son che-min dans les communautés anglophones de la province. En janvier 1898, un petit groupe de Sherbrookoises for-ment une nouvelle équipe, et le journal local fournit un compte rendu très positif de leur premier entraînement : « Bien que plusieurs d’entre elles n’aient jamais tenu un bâton de hockey, elles ont toutes bien patiné et offert un beau jeu, naturellement exempt de toute rudesse. La par-tie a été remarquablement bonne et l’on peut s’atten dre à d’excellents résultats pour l’avenir8. »

LeS étUDIanteS DU CoLLèGe RoyaL VICtoRIa L’équipe championne du Collège Royal Victoria en 1904. Au centre, vêtue d’un gilet foncé, la capitaine Gertrude Macaulay, petite-fille de Robertson Macaulay, alors président de Sun Life, la plus importante compagnie d’assurances du Dominion. Les collégiennes du Royal Victoria jouent au hockey, chaque hiver, sur la patinoire qui leur est assignée au milieu du campus de l’Université McGill. Elles s’affrontent pendant les quatre années de leur formation et peuvent obtenir à la fin de la saison une jolie coupe d’argent ouvragé, gracieuseté de la bijouterie Birks.

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221index

Ouellette, Caroline 182-183, 190-191, 195, 200

Ouellette, Caroline 9, 15, 162, 180, 182-183, 188, 190-191, 193, 195, 198-200

Outremont 23, 26, 29, 43, 60

PPacaud, Cécile 26Parenteau, Nicole 143Parry, Ivy 61Patinoir Mont-Royal 35Pats, Patterson 65Payette, Lise 129Philadelphie 85, 89Picard, Nathalie 150, 162, 168Picton 118, 124Pierre de, Coubertin 26Piper, Cherie 181Pitre, Didier 38, 40Pittsburgh 47, 85, 89, 123Plante, Jacques 41, 111Porteous, Len 38, 41Poulin, Marie-Philip 15, 162,

192-194, 196-198Powell, Phyllis 49, 58, 59Préfontaine, Raymond 23Première Guerre mondiale 14-15,

29, 35-38, 114Princesses 114Providence 85Provost, Claude 105

QQuebec Amateur Athletic

Association 22

RRenaud, Carole 143René Fasel 198Rhéaume, Manon 9, 13-15, 69, 133,

154, 162, 164-170, 172-173, 175, 198

Richard, Aimé 111, 114-115Richard, Maurice 96, 101, 108, 109,

145Rideau Skating Club 20Ritchie, Amy 30Rivard, Nathalie 162Rivard, Rolande 82, 84Rivulettes de Preston 76-77Rosenfeld, Fanny 65, 76, 88Roy, Marie-Claude 162, 168Royales 71, 77, 85-86, 89, 92-93Rudesse 20, 35, 48, 85, 152Rustlers d’Edmonton 76

SSaguenay 59Saint-Césaire 150Saint-Hyacinthe 43, 144, 150Saint-Lambert 15, 49, 55, 126Saint-Stanislas 95-97Sauvageau, Danièle 162, 166, 170,

173-175, 181-183, 186-188, 198, 200

Scott, Barbara Ann 98Sherbrooke 15, 20, 29, 43, 55, 82,

92-94, 126, 140, 150-151, 153, 155, 165

Shewchuk, Tammy Lee 162, 183, 198, 200

Sillery 99, 128Smith, Peter 162Social 43Souveraines 112, 114St-Louis, France 9, 15, 136, 140-141,

150, 153, 156-157, 159-160, 162, 164, 166, 168, 170, 172-175, 182, 188, 198, 200, 201

St-Pierre, Kim 180-183, 185, 188, 190-192, 196, 198, 200

Stanley, Isobel 17, 20-21Stanley, Lord Frederick Arthur 17Stanley, Maisonneuve 37-38, 43Stars de Montréal 199-201, 203Stingers de l’Université Concordia

176Szabados, Shannon 192-193

TTelegraph 37, 43, 47Thomas, Paulette 107-111, 114, 119Titan 125, 136, 139-140, 143-145,

149-150, 152Toronto 26, 32, 48, 56, 58, 85-86, 92,

118, 176, 186, 199Tremblay, Réjean 168Trépanier, Janine 9, 95-97Trois-Rivières 15, 23, 26-30, 85, 165Trophée Hart 43Trophée Lady Bessborough 76, 88Trophée McCallion 157Trophée Roméo Daoust 76Tudeau, Irène 82-83, 85Turbide, Françoise 132, 133Turcotte, Marie-José 170, 186Turgeon, Pierrette 9, 103, 124, 126,

132

UUniversité Concordia 139, 143, 171,

176

Université de Toronto 26, 32, 56, 58, 176

Université Laval 22, 128-129, 155Université McGill 14, 17, 20, 26, 28,

32, 54-56, 59, 63, 109, 185, 201Université Queens 56

VVaillancourt, Sarah 162, 191, 198-

200Valois, Lucie 9, 126, 135, 143-144,

146, 155, 160-161, 163Vautier, Agnès 15, 37-38, 40, 44, 49,

53, 58-59Victoria 17, 20, 28, 31, 35, 38, 40,

55-56, 128Victoria de, Cornwall 38, 40Victorias 17, 31

WWall, Irene 69-70, 76Wallace, Wilma 9, 93Wanderer 29Ward, Catherine 162, 192, 198-199Ward, Isabel 70, 72Ward, Jimmy 72Watson, Hattie, 30Western 37-44, 47, 49, 53Westmount 15, 23, 27-29, 86, 109White, Edith 22, 30Wickenheiser, Hayley 170, 172, 182,

186, 188, 192, 195

y-zYWCA 55, 58-59, 63

Ziegler, John 161

Extrait de la publication

Page 22: Extrait de la publication...photographie, cette fois de joueuses de Rivière-du-Loup posant fièrement dans le studio d’un photographe en 1929. Fascinée, j’ai voulu en savoir

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