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Extrait de la publication

Extrait de la publication…Sonores comme tambours, Les derniers chocs des poubelles, Le lait blanc comme l'amour. Lorsque, dès potron-minet Le vent frais jase d'extase, L'autre compte

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QUE VOUS DORMEZ.

PENDANT

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Les ÉTOILES BRULÉES.

Poésie

A DOS D'OISEAU.

ARENTELLES.

Aux Créneaux DE LA PLUIE.

Prose

SOLDAT.

LES GODILLOTS SONT LOURDS.

Poésie

LES MOULINS DE LA PAROLE (La Hune, Lille).D'AMOUR ET D'AVENTURE (René Debresse).Poussière DU SILENCE (Pierre Seghers).DÈs POTRON-MINET (Pierre Seghers).

Prose

LA RIVIÈRE aux OIES (La Fenêtre ouverte).MANILLE coinchée (La Fenêtre ouverte).LE VIN DE LA HAUMUCHE (Bellenand).LA VIE AVENTUREUSE DE SAINT-AMANT (Ferenczi).CEUX DES PAYS D'OUEST (Horizons de France).

A paraître.

IO LES CAQUETS DE LA PROVINCE.2° Garde-champêtre A SAINT-GERMAIN-DES-PRÉS.3° ESSAI SUR COLETTE.

DU MÊME AUTEUR

Chez d'autres éditeurs.

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MAURICE FOMBEURE

Pendant quevous dormez.

poèmes

nr

GALLIMARD

5, rue Sébàstien-Bottin, Paris VII-

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Il a été tiré de l'édition originale de cet ouvrage,quarante-cinq exemplaires sur vélin pur fil La f uma-Navarre, dont quarante numérotés de i à 40, et cinq

hors commerce, marqués de A à E.

Tous droits de traduction, de reproduction et d'adaptationréservés pour tous les pays, y compris la Russie.

Copyright by Librairie Gallimard, 1953.

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LES BRUITS D'UN JOUR

J'écoute du fond de mon lit de plumeRenaître les bruits sur mon vieux terroir,

Tous les coqs sonner, tinter une enclume,L'angélus s'effilocher au vent noir,

Ronfler l'enfer familier de la forgeEt battre le linge au frais des lavoirs,La branche ployer sous le rouge-gorgeOu le vent voler sur le vas-y-voir,

Claquer les sabots, les pas lourds des vaches,Le butor vautré crisser dans les joncs,La grenouille crever le ciel des flachesEt les freux rentrer aux trous des donjons;

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PENDANT QUE VOUS DORMEZ.

Puis c'est tant de bruits que le jour emporteQue je ne saurais plus les démêler.Je me dresse frais, déclenche ma porteBonjour Rosalie, sourire de lait!

Mon gros matou noir coule au bas d'un arbreII revient manger, ronronner, dormirIl griffe et dégriffe en tranchants de sabreSur mes genoux bons à le renfermir.

Après tant de préludes et de flûtesS'envole au zénith un beau jour d'étéOù nous accordons nos repos, nos luttesPour durer un peu vers l'éternité.

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DÈS POTRON-MINET

Qu'un aruspice interrogeLes entrailles du matin,

La lune à face d'horlogeOu le métropolitain,

Tous ces êtres malhabiles

Lémures issus des murs

Avant les automobiles

Et les chutes d'astres mûrs,

Le vol des pigeons qui claqueAux récifs de nos clochers,

Et puis la danse mabraqueOù l'aube vient trébucher

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PENDANT QUE VOUS DORMEZ.

Hongres lourds clopant aux ruellesSonores comme tambours,

Les derniers chocs des poubelles,Le lait blanc comme l'amour.

Lorsque, dès potron-minetLe vent frais jase d'extase,L'autre compte ses jaunetsEt se rase l'anathase

Accoudé sur mes balcons

Je vois la vie qui cloporteEt des laitiers rubiconds

Ferraillant de porte en porte.

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L'AVARE DE CAMPAGNE

Ce vieil avare fou de peuTout auprès de son feu de pou.La grenouille se rencorbelleEt la truie file ses fuseaux.

L'araignée tisse en arentellesAu plancher des camus meseaux.

Lui ne pense qu'à ses jaunetsCoulant d'un sac en toile bise,

Il les compte, la goutte au nezPendant qu'au loin siffle la biseLe long des buissons étonnés.

Avare à ripe, à hue, à dia,Champion local du tire-arrache,

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PENDANT QUE VOUS DORMEZ.

Méfie-toi de ces giraudiasIls savent où l'argent se cacheCar ce ne sont point des « badias »!

Ils savent maquiller la brème,Chuchoter plus bas qu'un serpent.Aucun d'eux ne craindrait la blème

Aurore et l'Estrapade Pan!Quand on le pend, il se repent.

Mais, auparavant, il te sonne,T'arquepince et d'un coup de cléanglaise t'envoie dans les pommes,Puis il te fauche tout ton blé,

S'espadrille comme personne.

Aussi, va-t'en donc voir les filles

Et fais rouler ce bel argent!Mange, bois, puis abats les quillesTu y gagnes de l'entregent,La bénédiction des familles.

C'est-il pas plus intelligent?

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RETOUR AUX CHAMPS

Les anges disloqués des vieilles capitalesAux longs toits mansardés sur des balcons fleuris.

Le cri des vitriers monte, fuse, s'étale `Et se disperse en souffle aux cendres du ciel gris.

Moi je quitte l'arroi tumultueux des villesPour aller vers mes bleues campagnes malhabiles,

La Terre couleur fauve, en mère des moissons

D'où filent les oiseaux qui chantent des chansons.

Paysan, quelquefois ton boyau crie famineA l'ombre des statues des défunts empereurs.

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PENDANT QUE VOUS DORMEZ.

Pour un tableau de genre il faudrait la chaumine,La Mort fouettant l'attelage laboureur.

Ils ont repris du poil de l'homme et de la bêteCes terreux obstinés, ces esclaves, ces serfs,

Ils ont fait du cochon la plus belle conquêteEt goûtent par moments le sanglier, le cerf,

Ne mangent plus racine ou sinon tuberculesBoivent leur vin pineau, leur Chinon, leur Bourgueil

Se lèvent néanmoins au point des « dilicules »Et d'un soleil levant s'en vont se rincer l'œil,

Avant de se pencher sur les terres premièresDont labour et pastour sont les fameux « remeils ».

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ANIMAUX FANTASTIQUES SONT.

Animaux fantastiques sontLe molubec, le plumeçon,La gicandouille qui pendouilleAu croc aigu de l'hameçon.

L'homme? C'est l'animal qui trinque,La femme l'animal qui ment,Mais connais-tu l'ornithorynque,Le connais-tu suffisamment?

Ce mammifère monotrème

Aux pieds palmés, dont le museauRappelle tant celui-là mêmeDe nos canards de basses eaux.

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PENDANT QUE VOUS DORMEZ.

Et l'orphie, dis, la connais-tuQui te dis disciple d'Orphée?Poissons à becs fins et pointus,Animaux des contes de fées,

Et l'unicorne ou bien licorne

Cabrée sur les siècles défunts

Dont l'œil d'une perle s'adorneEt la toison de clairs parfums,

Et mon chat Papillon, de plume,De braise et de ronron dormant,Si bien roulé dans ma coutume

Qu'il n'y pèse point quasiment.

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GARDIEN DES MORTS

Le Doucelin nommé « Gardien des Morts »

Au cimetière où flûtent les cyprès,Torches d'ombre, vus de loin, vus de près.« Ils ne vont pas se plaindre. Et alors! »Que me dit-il. « Etje serai correct.J'en ai encorejamais vu un qui sort! »

Ils sont bien là, tout près de la rivièreQui les berce dans leur sommeil profond« Et après tout » qu'il me dit « que leur fontNos simagrées, nos soucis, nos prières.La Bible, l'astre et le Belléphoron ».

« On les connaît tous les vieux du villageDans leurs carrés que j'entends désherber,

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PENDANT QUE VOUS DORMEZ.

Tués par le vin, le travail ou bien l'âgeL'un après l'autre il nous faut macchaber!

Que la jeunesse y succombe avant l'âge,

« C'est ça surtout qui me fait de la peine! »(L'égalité n'y règne pas, mon vieux!)Quand c'est la fille aux yeux doux qu'on amèneLe polisson sous son drap blanc,je veuxQu'ils soient bien, là! Alors, je me démène

« Pour en faire un jardin du Paradis.Et toi, qu'en penses-tu? Qu'est-ce que t'en dis?On n'est pas trop vernis, la race humaine!

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