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49 Magazine décembre 2012 48 Harrie Theeuwes ‘111’: « de plus en plus de sélection vers la qualité » DLes chevaux de Harrie Theeuwes sont connus pour porter l’affixe ‘111’, qui se réfère au numéro de la rue où se trouvent ses écuries Zeldenrust à Zonhoven. La modes- tie est sa seconde nature, mais la vérité doit être racontée. Harrie est l’éleveur ou le découvreur de bon nombre de chevaux de haut-niveau tels que Winningmood, Plot Blue, Chippendale Z, Action Breaker et beaucoup d’autres encore. Cette an- née, 18 foals sont nés à Zeldenrust et il en a acheté 10 autres dont un à Piet Janssen à la Vente Elite Z, où il a lui- même vendu Air Force One 111 Z (par Air Jordan Z). Harrie Theeuwes est plus qu’un simple éleveur, il inves- tit également dans la valorisation de ses produits : « Financièrement, 2012 n’a pas été une année mirobolante, explique Harrie. J’ai entamé une col- laboration avec Abdel Said, qui me loue une partie de mes écuries et me monte cinq chevaux en concours. Si on veut élever à grande échelle, il faut investir dans l’entraînement. C’était une bonne année pour le haras dans la mesure où tous nos poulains sont nés en bonne santé grâce à Dieu. Ensuite, on sera heureux s’ils restent dans cet état dans les trois prochaines années, » plaisante Theeuwes dont le préféré cette année est un mâle par son étalon Der Senaat 111 et une fille de Winningmood. Pour l’année prochaine, il attend beaucoup de sa 7 ans Girl Power, une fille de Darco, du 6 ans Her Senaat et d’un jeune Lord bienvenue à 2013 Encore quelques nuits, et hop, on se réveillera en 2013. C’est le moment de jeter un regard rétrospectif sur l’année qui s’achève et se projeter dans celle à venir. Que nous a apporté 2012 ; qu’attendons-nous de 2013? Une double question que nous avons posée à plusieurs personnalités équestres. Z né de la fille de Winningmood. « Il est possible que nous les vendions en septembre lors du Mondial des jeunes chevaux. » Pour 2013, Harrie Theeuwes a un conseil : « Nous de- vrions être tous encore plus stricts sur la sélection et la qualité car c’est le seul moyen de bien vendre. » Patrik Spits, le cavalier le plus magnanime de 2012 C’était le plus beau geste spor- tif de l’année. Retour au Jumping de Malines 2011, le 30 décembre. Gregory Wathelet enlève l’épreuve Coupe du monde et quelques heu- res après, c’est la douche froide. Copin vd Broy, le cheval avec lequel Wathelet venait de remporter cette victoire était confié à Marcus Ehning. Un désastre sportif pour Gregory. Patrik Spits avait été témoin de la scène. De son côté, il savait qu’avec Cadjanine Z (par Canabis Z), il te- nait un cheval d’exception mais il avait du mal à s’en sortir. C’est là que le monde du cheval a pu découvrir que Patrik Spits était un type bien, quelqu’un de lucide qui avait bien compris que Cadjanine Z méritait une meilleure chance que celle qu’il pouvait lui-même lui donner. Patrik Spits voulait apporter quelque chose au sport, à la Belgique et à l’olym- pisme. Et c’est ainsi qu’il a pu voir sa Cadjanine Z participer aux Jeux olympiques depuis la tribune: « Je voulais que mon geste ait valeur d’exemple pour les propriétaires et, plus généralement, pour toutes les personnes impliquées dans ce sport, explique Patrik. Londres a été le plus beau moment de mon année 2012. Quand on voit son cheval participer à une finale olympique, ce n’est pas rien. Bien sûr, on aurait pu espérer un meilleur résultat mais déjà, partici- per aux Jeux avec un cheval que l’on connaît depuis peu est déjà un bel aboutissement. J’ai débuté Cadjanine Z à 4 ans pour la mener au haut-ni- veau, mais Gregory a atteint le som- met avec elle. Pour être franc, c’est plus dur pour les nerfs d’être assis en tribune que sur la selle. Je n’ai jamais été aussi nerveux qu’à Londres, » reconnaît Spits. Sur le plan person- nel, il n’est pas prêt d’oublier sa vic- toire dans un Grand Prix en France, au CSI3* de Villeneuve sur Lot : « Particulièrement parce que je l’ai remporté avec Witheny vd Dwerse Hagen, ma vieille ‘lady’. Ce fut un grand moment, » se souvient Patrik qui espère voir se révéler un certain nombre de ses jeunes chevaux pro- metteurs qui devront faire leurs preu- ves la saison prochaine. Harrie Theeuwes Patrick Spits Adieu 2012, Kevin Staut Michael Whitacker Gregory Wathelet Christian Ahlmann Cadjanine Z Cheyenne 111 Z Taloubet Z Antello Z T OP RIDERS ON Z- HORSES

FA 03 74 Z Magazine dec 2012 jan 2013 - … · J’ai entamé une col-laboration avec Abdel Said, qui me loue une partie de mes écuries et me ... voulais que mon geste ait valeur

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49Magazine décembre 201248

Harrie Theeuwes ‘111’: « de plus en plus de sélection vers la qualité »DLes chevaux de Harrie Theeuwes sont connus pour porter l’affi xe ‘111’, qui se réfère au numéro de la rue où se trouvent ses écuries Zeldenrust à Zonhoven. La modes-tie est sa seconde nature, mais la vérité doit être racontée. Harrie est l’éleveur ou le découvreur de bon nombre de chevaux de haut-niveau tels que Winningmood, Plot Blue, Chippendale Z, Action Breaker et beaucoup d’autres encore. Cette an-née, 18 foals sont nés à Zeldenrust et il en a acheté 10 autres dont un à Piet Janssen à la Vente Elite Z, où il a lui-même vendu Air Force One 111 Z (par Air Jordan Z). Harrie Theeuwes est plus qu’un simple éleveur, il inves-tit également dans la valorisation de ses produits : « Financièrement, 2012 n’a pas été une année mirobolante, explique Harrie. J’ai entamé une col-laboration avec Abdel Said, qui me loue une partie de mes écuries et me monte cinq chevaux en concours. Si on veut élever à grande échelle, il faut investir dans l’entraînement. C’était une bonne année pour le haras dans la mesure où tous nos poulains sont nés en bonne santé grâce à Dieu. Ensuite, on sera heureux s’ils restent dans cet état dans les trois prochaines années, » plaisante Theeuwes dont le préféré cette année est un mâle par son étalon Der Senaat 111 et une fi lle de Winningmood. Pour l’année prochaine, il attend beaucoup de sa 7 ans Girl Power, une fi lle de Darco, du 6 ans Her Senaat et d’un jeune Lord

bienvenue à 2013Encore quelques nuits, et hop, on se réveillera en 2013. C’est le moment de jeter un regard rétrospectif sur l’année qui s’achève et se projeter dans celle à venir. Que nous a apporté 2012 ; qu’attendons-nous de 2013? Une double question que nous avons posée à plusieurs personnalités équestres.

Z né de la fi lle de Winningmood. « Il est possible que nous les vendions en septembre lors du Mondial des jeunes chevaux. » Pour 2013, Harrie Theeuwes a un conseil : « Nous de-vrions être tous encore plus stricts sur la sélection et la qualité car c’est le seul moyen de bien vendre. »

Patrik Spits, le cavalier le plus magnanime de 2012C’était le plus beau geste spor-tif de l’année. Retour au Jumping de Malines 2011, le 30 décembre. Gregory Wathelet enlève l’épreuve Coupe du monde et quelques heu-res après, c’est la douche froide. Copin vd Broy, le cheval avec lequel Wathelet venait de remporter cette victoire était confi é à Marcus Ehning. Un désastre sportif pour Gregory. Patrik Spits avait été témoin de la scène. De son côté, il savait qu’avec Cadjanine Z (par Canabis Z), il te-nait un cheval d’exception mais il avait du mal à s’en sortir. C’est là que le monde du cheval a pu découvrir que Patrik Spits était un type bien, quelqu’un de lucide qui avait bien compris que Cadjanine Z méritait une meilleure chance que celle qu’il pouvait lui-même lui donner. Patrik Spits voulait apporter quelque chose au sport, à la Belgique et à l’olym-

pisme. Et c’est ainsi qu’il a pu voir sa Cadjanine Z participer aux Jeux olympiques depuis la tribune: « Je voulais que mon geste ait valeur d’exemple pour les propriétaires et, plus généralement, pour toutes les personnes impliquées dans ce sport, explique Patrik. Londres a été le plus beau moment de mon année 2012. Quand on voit son cheval participer à une fi nale olympique, ce n’est pas rien. Bien sûr, on aurait pu espérer un meilleur résultat mais déjà, partici-per aux Jeux avec un cheval que l’on connaît depuis peu est déjà un bel aboutissement. J’ai débuté Cadjanine Z à 4 ans pour la mener au haut-ni-veau, mais Gregory a atteint le som-met avec elle. Pour être franc, c’est plus dur pour les nerfs d’être assis en tribune que sur la selle. Je n’ai jamais été aussi nerveux qu’à Londres, » reconnaît Spits. Sur le plan person-nel, il n’est pas prêt d’oublier sa vic-toire dans un Grand Prix en France, au CSI3* de Villeneuve sur Lot : « Particulièrement parce que je l’ai remporté avec Witheny vd Dwerse Hagen, ma vieille ‘lady’. Ce fut un grand moment, » se souvient Patrik qui espère voir se révéler un certain nombre de ses jeunes chevaux pro-metteurs qui devront faire leurs preu-ves la saison prochaine.

Harrie Theeuwes

Patrick Spits

Adieu 2012,

Kevin Staut Michael Whitacker

Gregory Wathelet Christian AhlmannCadjanine Z

Cheyenne 111 Z

Taloubet Z

Antello Z

T O P R I D E R S O N Z - H O R S E S

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Brecht Bille (vainqueur des Sires of the World pour la deuxième année consécutive) :« Le jour où Scendix est revenu a été le plus beau de ma vie. »Brecht Bille est très sérieux quand il affirme que : « le retour d’Hunters Scendix a même été un moment plus fort que ma victoire dans l’épreu-ve des Sires de Zangersheide » Le Flamand Brecht Bille monte pour le haras Hunters à Westhoek. C’est un jeune cavalier qui n’avait jamais pensé pouvoir monter un jour au ni-veau international… jusqu’à ce qu’il croise le chemin de Scendix. L’entente a été immédiate et l’an dernier ils remportaient les Sires of the World. « Eric Lamaze et Stephan Conter avaient déjà manifesté leur intérêt pour Scendix quand il avait 7 ans. Son propriétaire, Ludwig Lemenu ne voulait pas le vendre et je me sentais confortable. Mais ensuite, quand nous avons gagné les Sires, fin sep-tembre et quand Hickstead est mort en novembre, les choses se sont em-ballées. » Scendix est donc parti chez le Champion olympique : « Bien évi-demment, j’en étais malade et je n’ai pas pu voir un cheval en face pendant deux semaines. C’était un sentiment partagé car c’était un honneur de savoir que mon cheval avait retenu l’attention d’un champion olympi-que, mais de l’autre côté, je perdais mon meilleur cheval. » Scendix a fait le tour du monde avec Lamaze, mais après neuf mois, le partenariat a pris fin. « Mi-juillet, Scendix est revenu et cela m’a pris un mois avant de retrouver les automatismes et qu’il

Bilan de fin d’année Christian AhlmannQuel fut pour vous l’événement le plus important de 2012 ?La naissance de Leon, bien sûr, qui a été le moment le plus heureux de ma vie. Pour Judy-Ann comme pour moi, cela représente un nouveau tournant.

Dans quelle mesure la naissance de votre enfant est-elle plus importante qu’une participation aux Jeux olym-piques ? Ce sont deux choses totalement diffé-rentes. Les deux n’ont rien à voir. La venue au monde de Leon, c’est une nouvelle vie qui commence. C’est un événement unique. Les Jeux olympi-ques sont « seulement » un événement sportif. Même si c’est le plus important tous les quatre ans, on ne peut tout de même absolument pas le comparer avec la naissance d’un enfant ou l’émo-tion d’une famille.

Votre fils va-t-il faire changer votre carrière sportive ?Non, le sport reste pour moi aussi im-portant qu’avant. J’adore ce sport et je m’efforce de faire de mon mieux. Cela ne va pas changer, même maintenant que notre fils est là. Il n’empêche que Leon va recevoir toute l’attention qu’il mérite.

Et à la carrière sportive de Judy, son bébé va-t-il changer quelque chose ? Elle voit les choses comme moi. Leon passe en premier, mais elle reste aussi passionnée par les chevaux et le sport qu’avant. Elle va continuer à monter au plus haut niveau. Au bout du compte, elle s’absentera peut-être moins de la maison, mais elle conserve toutes ses ambitions.

Quel regard portez-vous sur votre sai-son sportive 2012 ?Le principal objectif, c’était les Jeux. Nous n’avons pas été très brillants par équipe et, en tant que cavalier individuel, je ne suis pas satisfait de ma prestation. Il faudra que cela se passe mieux la pro-chaine fois. En revanche, je peux être satisfait de tous les autres concours de 2012. Je termine la saison dans les trois

premiers du classement mondial. Mes chevaux étaient en grande forme, cette année.

Le résultat des Jeux olympiques aurait-il été différent si l’entraîneur national vous avait sélectionné avec Taloubet Z?Certainement. C’est la question que tout le monde s’est posée, après. Taloubet Z est un étalon capable de sauter n’im-porte quel parcours au monde. Après Aix-la-Chapelle, le sélectionneur a choisi mon autre cheval, Codex One. Il avait fait une bonne saison, lui aussi, mais, quand on compare les résultats, on se rend compte que j’aurais sans doute fait mieux avec Taloubet Z. Codex était en-core vert à ce niveau, après tout.

Que va vous apporter 2013 ?L’année prochaine, il y a le Champion-nat d’Europe et la finale de la Coupe du monde, bien sûr, et j’aimerais participer aux deux. Pour le reste, j’espère faire de bonnes performances, comme en 2012, notamment dans le Global Champions

Tour. Je suis pour l’instant dans une si-tuation plus que confortable. Avec le lot de chevaux actuellement à ma disposi-tion, je suis en mesure de participer aux plus gros concours tous les week-ends et de gagner. Maintenant, j’ai aussi Asca Z à monter. Il a déjà montré, à 8 ans, avec Judy, combien il était bon. Il est capable de faire des Coupes du monde, des Coupes des Nations et des GP du Global Tour. Mais j’espère surtout que mes chevaux resteront en bonne santé, parce que, si j’en perds un ou deux, je ne tarderai pas à me retrouver dans une toute autre situation.

Selon vous, qui mérite une mention spéciale en 2012 ?Michael Jung, certainement. Ce cavalier de complet a gagné tout ce qu’il y avait à gagner. Il est Champion d’Allemagne, d’Europe, du monde et olympique. À Londres, il est médaillé d’or individuel et par équipe. Du reste, Jung se trouve également être un très bon cavalier de saut d’obstacles. C’est littéralement un cavalier très complet.

récupère physiquement. Je doutais avant les Sires. Nous étions absolu-ment d’accord pour ne pas prendre le départ s’il n’était pas prêt. Nous avons fait un premier concours à Bonheiden ensuite, nous sommes allés à Jardy où nous comptions prendre notre décision. Scendix s’est classé 5ème du Grand Prix et nous a rassuré sur sa forme. À Lanaken, j’ai complètement retrouvé le même Scendix qu’avant son départ, un an auparavant. » Cela a été clair pour tout le monde : Scendix a remporté largement la warming-up et la finale des Sires, comme si de rien n’était. Dans la même année, remporter les Sires, perdre son cheval, le retrouver et gagner à nouveau les Sires, c’est là une sorte de record dans l’histoire des Sires of the World. Et 2013 alors ? Et bien c’est le moment où Scendix et Brecht Bille devront passer à la vi-tesse supérieure : « Ce sera quelque chose de nouveau pour moi, une terre inconnue, je ne peux pas vous dire ce que ça représente. Je peux seulement vous dire que je sens que Scendix est capable de tout. J’espère pouvoir le prouver l’année prochaine. » Brecht Bille a d’autres atouts dans ses écuries comme Canatano Z (par Candian River) 2ème de la finale des 7 ans en Belgique.

Ludo & Nicola Philippaerts au premier plan grâce à Chellano ZLudo et Nicola Philippaerts montaient tous deux un fils de Chellano Z dans les épreuves de sélection pour l’équi-pe olympique belge, mais aucun des deux Philippaerts n’a finalement été retenu. Pourtant, ils se sont montrés très compétitifs. À un mois des Jeux, Nicola et Carlos VHP Z ont remporté le Grand Prix du CSI5* de Falsterbo. Un mois après, Ludo Philippaerts et Challenge vd Begijnakker Z se classaient 3ème du Grand Prix des Masters de Spruce Meadows, une épreuve remportée par l’autre fils de Ludo, Olivier Philippaerts (avec Cabrio vd Heffinck). Carlos VHP Z a été vendu une semaine après les Jeux à la milliardaire danoise Emilie Martinsen qui vient de s’installer comme élève chez Norman Dello Joio. Challenge vd Begijnakker Z, lui, est resté et a confirmé ses bonnes dispositions en prenant la 2ème place du Grand Prix Coupe du monde de Lyon : « Challenge a été impression-nant ces derniers mois et j’espère le monter en finale de Coupe du monde à Göteborg si je suis qualifié car il est taillé pour ce type d’épreuve. » L’an prochain, Ludo espère participer éga-lement au Global Champions Tour et monter en Coupe des Nations.

Brecht Bille

53Magazine décembre 2012

Bilan de fin d’année Kevin StautAvez-vous vécu beaucoup de change-ments en 2012 ?Tout à fait puisque ma collaboration avec le Haras de Hus s’est achevée. Le Haras des Coudrettes, qui avait acheté Silvana l’an dernier au Haras de Hus, est désor-mais mon nouvel employeur. Ainsi, j’ai quitté ma base belge, chez Christophe Ameeuw, pour rejoindre le team HDC en Normandie. On a trouvé une installation où je cohabiterai avec les autres mem-bres du team HDC, Patrice Delaveau et Olivier Guillon. J’ai un certain nombre de nouveaux chevaux à monter comme Rê-veur de Hurtebise, Estoy Aqui de Muze et Cheyenne 111 Z. je suis extrêmement reconnaissant envers mes nouveaux propriétaires, ce sont des gens fabuleux avec qui j’aime travailler.

Comment avez-vous réussi à rester performant en cette période de trou-bles, à rester dans le top 10 mondial?

C’est vrai que je n’ai pas à me plaindre de mes résultats en 2012. J’ai remporté un Global Tour à Monaco avec mon nou-veau cheval, Rêveur de Hurtebise. Avec le jeune Estoy Aqui de Muze, qui n’a que 8 ans, j’ai fini 10ème de la finale du GCT. Silvana HDC a remporté la Coupe du monde à Bordeaux, ma plus belle vic-toire cette année. Plus récemment, elle gagne à nouveau en Coupe du monde à Stuttgart alors que ma jeune jument, Cheyenne 111 Z, est sur le point de fran-chir un cap.

Comment avez-vous trouvé Cheyen-ne 111 Z ? Nous avons acheté cette jument de 9 ans cette année à Ashford Farm. Notre entraîneur national, Henk Nooren, l’avait vu évoluer avec Marlon Zanotelli à Arezzo. Il repère constamment des che-vaux pour le team HDC et il nous en a parlé. Je l’ai essayée et nous l’avons ra-

pidement achetée. Peu de temps après, je l’ai emmenée à Rotterdam et plus ré-cemment à Lyon, où elle a toujours été sans-faute. À Abu Dhabi elle s’est clas-sée seconde et troisième des grosses épreuves à 1m50 le jeudi et le vendredi. C’est prometteur, mais la jument a be-soin de vieillir. Elle a moins d’expérience que la plupart des 9 ans mais je suis très impressionné par ses qualités.

Quels sont vos projets avec ce cheval en 2013 ? D’abord, elle doit prendre du métier. Je la débuterai certainement en Grand Prix, mais je ne veux pas précipiter les cho-ses. Je ne veux pas rater une marche et je tiens à respecter les qualités de cette jument. C’est trop tôt pour l’envoyer par exemple sur un Grand Prix de Global Champions Tour. Heureusement, mes propriétaires m’ont mis plein de che-vaux d’expérience à disposition qui me permettent de rester au top niveau.

Quels sont vos objectifs avec Cheyen-ne?La sortir en Grand Prix, assurément. Elle a les qualités pour, elle est respec-tueuse, intelligente, rapide et tonique. Si je devais la comparer à mes autres chevaux, elle se rapprocherait plus de Silvana.

Bordeaux a été votre plus beau mo-ment en 2012. Quelle a été votre plus grosse déception de l’année ?Lors de la finale des Jeux olympiques de Londres, où nous avons fait un score inhabituel de 16 points.

Quel est votre objectif principal pour l’année prochaine ?La finale de la Coupe du monde à Göte-borg avec Silvana HDC. C’est un mer-veilleux cheval d’indoor. Après quatre classements dans le top 10 y compris cette victoire à Stuttgart, j’ai déjà assuré mon billet pour Göteborg et désormais, je peux me préparer soigneusement pour cette finale. Avec Rêveur de Hur-tebise, je vais essayer de décrocher ma sélection en équipe de France pour le Championnat d’Europe qui aura lieu au Danemark.

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Questions de fin d’année Gregory Wathelet

2012 a été pour vous une année tu-multueuse. Tout est bien qui finit bien?En effet. Quand on se rappelle où j’en étais au 1er janvier, on voit que je n’ai pas fait une mauvaise année. Mon rêve olympique s’est réalisé, enfin, bien que j’aie perdu mon cheval olympique Co-pin vd Broy l’avant-dernier jour de 2011. Une demi-heure après avoir remporté la coupe du monde de Malines avec l’éta-lon, j’apprenais que le propriétaire allait l’envoyer chez Marcus Ehning.

Cadjanine Z vous a sauvé la mise ?C’est vrai. J’ai d’abord reçu Banda de Hus, des écuries de Kevin Staut. Et dans les premiers jours de la nouvelle année, Patrik Spits m’amenait sa super jument Cadjanine Z (Canabis Z). Il estimait ne pas arriver à tirer le meilleur parti de son potentiel et m’a demandé si je voulais essayer. Au bout d’une période d’essai, nous avons établi un contrat de loca-tion pour jusqu’à après les Jeux olym-piques. À ce moment-là, il n’était pas certain que nous allions aux JO. Nous nous sommes préparés sur le Sunshine

Tour. Notre dixième place dans le Global Champions Tour à Doha a constitué une première confirmation. Puis nous avons fait un double sans-faute dans la Coupe des Nations de La Baule, avant de termi-ner à la quatrième place du Grand Prix, ce qui nous a immédiatement valu un billet pour les Jeux de Londres. Un rêve qui se réalisait. Personne ne s’attendait à cela quand j’ai commencé l’année, le 1er janvier, sans cheval.

Aux Jeux, vous avez fait une faute à chaque tour – et même trois lors de la finale. Pouvez-vous tout de même dire que ce fut un concours réussi ?Encore une fois, si vous m’aviez de-mandé le 1er janvier si j’espérais aller aux Jeux olympiques, je n’aurais pas pu vous répondre. Avec Cadjanine Z, je suis arrivé en finale individuelle après une période de préparation de deux cents jours seulement. Il n’y a donc pas de quoi être déçu.

Après les Jeux, le contrat de location s’est transformé en contrat de vente. Mais vous n’avez pas eu plus de ré-sultats.Mon sponsor, Alain Vancampenhout, de Citizen Guard, a acheté Cadjanine pour le sport. Après les Jeux, Cadjanine a eu droit à une longue période de repos. Elle a repris les concours alors que la saison indoor avait déjà commencé et il lui a fallu un temps pour s’adapter. C’est une jument assez délicate. Elle besoin d’un peu de temps pour passer de l’extérieur à l’indoor, mais elle va revenir, ne vous inquiétez pas.

2013 va être l’année de la percée ?Je pense que nous ferons encore mieux l’année prochaine qu’en 2012 parce que, l’année prochaine, nous n’aurons pas à prendre les Jeux olympiques en consi-dération. En 2012, j’ai dû économiser la jument pour viser un seul événement. L’année prochaine, il n’y aura pas de pression. Je pense que Cadjanine réagi-ra bien dans ces circonstances. Et, entre temps, j’ai reçu d’autres chevaux prêts

à percer à leur tour. Desteny vh Denne-hof (Andiamo Z), qui vient de chez Karel Geens, est un cheval qui a tout. Il s’est déjà classé sixième du Global Tour de Hambourg cette année, mais il a souffert de problèmes respiratoires. Il a donc été traité. J’attends vraiment beaucoup de ce cheval. Ensuite, j’ai dans mes écuries quatre chevaux de 8 ans que je voudrais préparer pour le Sunshine Tour. En 2013, j’espère garder la place dans le top 30 du classement mondial que j’ai acquise en 2012. Un classement dans les tren-te premiers permet de voir les portes s’ouvrir. On peut participer aux épreuves du GCT et tous les frais occasionnés par ces concours sont remboursés.

Actuellement, la saison de Coupe du monde bat son plein. Aviez-vous également dans ambitions sur ce cir-cuit?Oui, mais j’ai raté le départ. J’avais es-péré marquer des points avec Kronos d’Ouilly à Oslo et Helsinki, mais ce n’est pas arrivé. Ensuite, Cadjanine a raté le départ de la saison indoor à Liège et Stuttgart, ce qui fait que nous sommes toujours à zéro point. Si les choses ne se sont pas améliorées après Genève et Malines, je rangerai mes ambitions pour la finale de la Coupe du monde et chan-gerai mes plans.

En attendant, vous voyez Marcus Ehning et Copin vd Broy à l’œuvre sur les terrains. Quelle est votre im-pression ?Marcus est le meilleur cavalier du monde. Il est extrêmement styliste et, en même temps, il a l’esprit de com-pétition. Cependant, il fait souvent une faute avec Copin. Il le monte comme il montait For Pleasure et Sandro Boy autrefois, mais Copin n’est pas le même genre de cheval. Il a besoin d’être beau-coup soutenu. Il saute plus haut au-des-sus des barres avec lui qu’avec moi, mais il lui arrive de faire une touchette quand Marcus avance les mains. À Abu Dhabi, dans le Global Champions Tour, c’était très net.

« J’ai le sentiment que mes étalons Zilverstar et Quintender sont désor-mais prêts pour passer au niveau su-périeur. Si j’arrive à grimper un peu dans le classement mondial, je serai automatiquement invité sur les plus gros concours du circuit mondial. Je n’ai pas envie de rester sur le bas-côté sous prétexte que mes fils sont per-formants. J’ai également mes propres ambitions. »

Luc Ruant, éleveur-propriétaire du meilleur cheval Z à la finale mondiale des 6 ans : « Un finish inoubliable. »Le meilleur cheval Z de la finale mondiale des 6 ans s’appelait Check Picobello Z (par Cardento), classé 8ème avec son cavalier hollandais Lowie Joppen. Après ce résultat, l’éleveur-propriétaire du cheval, Luc Ruant de Picobello Horses à Hooglede était sur son petit nuage : « C’est une finale que je n’oublie-rai jamais, c’était le moment fort de mon année 2012 parce qu’à côté de Check Picobello Z, mon autre cheval Picobello Gwindeline était également au barrage avec mon fils Guillaume Ruant. » Depuis, Check Picobello Z a été vendu aux USA via Tal Millstei. Luc Ruant, a, à ce jour, déjà fait en-registrer des centaines de produits au SB Zangersheide. Il résume ici son approche de l’élevage : « Check Picobello, comme 90% de mes pou-lains, est né par transfert d’embryon. Je n’élève pas pour produire du nom-bre : pas plus de dix foals par an

en moyenne, et seulement à partir de juments qui ont été elles-mêmes performantes en concours comme la mère de Check, par exemple, Only Picobello, qui a été également fina-liste des 6 ans à Lanaken comme sa propre mère Picobello’s Pleasure. Only Picobello est devenu un su-per cheval de junior avec ma fille. Pleasure est sorti au haut-niveau avec Eric Van der Vleuten et Edouard de Rothschild. Les foals que j’élève sont soit vendus, soit valorisés à la maison pour être commercialisés plus tard. C’est ce qui s’est passé pour Check, dont j’avais déjà vendu la moitié à son cavalier Lowie Joppen. » Son autre 6 ans, Picobello Gwindeline, aura le droit de rester encore un mo-ment à la maison. Luc explique : « Ce cheval intéresse déjà pas mal de monde, mais nous voulons le garder en 2013 pour que mon fils Guillaume puisse en profiter en concours. Nous essaierons de la qualifier à nouveau pour le Mondial des Jeunes chevaux. Après cela, la jument devrait être prête pour affronter le circuit inter-national et elle ira chez un cavalier de haut-niveau, tout dépendra des circonstances. » La mauvaise nou-velle de l’année 2012 pour l’homme de Picobello, Luc Ruant, connu pour son activité dans l’habillement fut de voir s’écrouler soin rêve olympique. Il aurait aimé voir sa jument de réfé-rence, Zeta de Hus Z, participer aux J.O, mais des considérations com-merciales l’en ont empêchée : « Kevin Staut nous a confié qu’il aurait préfé-ré monté Zeta aux Jeux olympiques, mais le clash avec son propriétaire, Xavier Marie, a abrégé cette éven-tualité.» Actuellement, la jument est montée par Michel Robert. Zeta de Hus avait été achetée pouliche par Luc Ruant et via Mario Piasecki elle avait rejoint le Haras de Hus.

Harrie Smolders et Regina Z, vainqueurs du Z-Ranking Pas d’année olympique pour Harrie Smolders et le team Euro Horse en 2012. Mais une très belle année quand même : « En faisant le bilan, analyse Harrie Smolders, on peut

dire que ce fut une saison particuliè-rement réussie. Regina Z a remporté le Championnat Rabobank du CSIO de Rotterdam. Elle a terminé en tête du Z-Ranking et 7ème du classement mondial WBFSH de CSO. Pour ma part, je me suis maintenu dans le Top 30 mondial. Je ne peux être que sa-tisfait d’une telle année. Mais j’aurais quand même aimé faire partie de l’équipe hollandaise médaille d’argent aux Jeux de Londres. J’ai fait de mon mieux, mais je n’ai pas réussi à décro-cher cette sélection ; je n’en perds pas le sommeil pour autant. Enfin, plus maintenant ! Si j’arrive à reproduire mon niveau de performance 2012 en 2013, j’en serais heureux. Tous mes chevaux ont démontré cette année qu’ils avaient le niveau. Regina Z a terminé dans le top 10 de la finale de la Coupe du monde, et l’un des mo-ments fort de l’année a été la 3ème place de Walnut de Muze en finale du Global Champions Tour d’Abu Dhabi. Mon fidèle 15 ans, Powerfee, a effectué la plus belle saison de sa carrière. Il a remporté le Grand Prix de Bonheiden et six autres épreuves internationales. Il faut juste que mes chevaux restent en bonne santé et gardent le même rythme. Depuis 5 ans, je fais toujours partie du top 30 du classement Rolex FEI. Pourquoi voudrais-je que quelque chose chan-ge ? J’ai trouvé une relève pour mon piquet comme la carrière d’Exquis Oliver Q semble toucher à sa fin et qu’il reste également que quelques années à Powerfee. Heureusement j’ai un successeur avec mon entier Emerald. Emerald a 9 ans, il est très prometteur mais il va falloir qu’il le prouve et j’espère que ce sera dès l’année prochaine. »

Luc Ruant

Harrie Smolders

56 Magazine décembre 2012 57

Bilan de fin d’année Michael Whitaker

Félicitations, vous avez reçu un nou-veau cheval en 2012, Antello Z, qui vous a presque aussitôt permis de gagner 163 500 euros lors de la finale du GCT à Abu Dhabi. D’où sort ce cheval ?Il vient de chez Cameron Hanley, en Al-lemagne. Je l’ai acheté en 2011, mais je n’ai commencé à le monter qu’au cours de l’été 2012. Il avait déjà gagné quel-ques belles épreuves avec mon cavalier, Joe Clayton, par exemple à Hickstead et plusieurs concours nationaux. Je l’ai emmené à Calgary et il est tout de suite allé super. Nous n’avons pas réussi à boucler un sans-faute là-bas, mais les sensations qu’il m’a procurées m’ont donné bon espoir. À Hanovre, environ un mois avant la finale du GCT, nous avons terminé à la septième place du Grand Prix.

Vous avez sorti GIG Amai et Viking toute la saison. Pourtant, pour la fi-nale du Global Champions Tour, vous avez brusquement opté pour le 9 ans Antello Z. Est-il donc tellement meilleur ?Je pense qu’il peut devenir aussi bon qu’Amai. En tout cas, je l’espère. C’est pour cela que je l’ai engagé, ici, à Abou Dhabi. Je savais qu’il était de taille, mais je ne m’attendais pas à ce que nous soyons sans faute dans le Grand Prix. Notre quatrième place dans la finale et notre troisième place au classement final du Global Champions Tour, c’est la surprise de l’année. J’étais sixième avant la finale. Antello regardait tout sous les lumières artificielles d’Abu Dha-bi. Ça n’a pas été facile, mais il est très respectueux.

Qu’attendez-vous de votre nouveau crack en 2013 ?Il va faire de grandes choses, mais je n’ai pas encore d’objectif précis pour lui. Je suis encore en train de le construire. Je l’ai dans mes écuries, je vais l’emme-ner en concours et nous verrons bien jusqu’où il va. Ici, à Abu Dhabi, il a déjà prouvé qu’il pouvait faire des parcours à

1,60 m sans faute. Donc, l’année pro-chaine, il va courir d’autres épreuves de ce niveau.

Quel est le meilleur moment que vous ayez vécu en 2012 ?Ma victoire avec GIG Amai dans le Grand Prix d’Aix-la-Chapelle, bien sûr. La veille au soir, j’avais dit à mes collègues que je n’arrêterais pas de monter tant que je n’aurais pas gagné le GP d’Aix-la-Cha-pelle. J’ai écrit mon nom sur le « wall of fame » et, le lendemain, mon rêve s’est réalisé. Vous imaginez que je ne suis pas près d’arrêter de monter !

Un peu plus tôt, à Aix-la-Chapelle, le sélectionneur de l’équipe britannique vous avait dit que vous ne seriez pas dans l’équipe olympique. Cela a-t-il

été votre pire moment en 2012?Sans aucun doute. J’aurais adoré en fai-re partie. J’ai fait de mon mieux pour y arriver et je croyais vraiment avoir gagné mon billet. La déception a été amère, mais elle est vite passée. Rétrospec-tivement, de toute façon, je n’aurais pas pu y aller puisque mon cheval GIG Amai s’est légèrement blessé après Aix-la-Chapelle, ce qui m’aurait retiré de la course.

Qui, selon vous, a été le meilleur ca-valier de 2012 ?Nick Skelton. C’est incroyable, tout ce qu’il a gagné avec Big Star et Carlo. Et, là-dessus, conclure la saison en rempor-tant la médaille d’or aux JO devant son public, c’était la cerise sur le gâteau.

Jérôme Guery, Champion de Bel-gique à Zangersheide: « La plus belle victoire de ma carrière. »Jérôme Guery (32 ans) est un habitué des pistes de Zangersheide. Il s’était classé deux années de suite dans les finales mondiales des Jeunes chevaux avec Armani van Overis Z (par Air Jordan Z). Cette année, son objec-tif était le Championnat de Belgique avec Tic Tac du Seigneur. Il n’était pas le favori et pourtant, il a fini avec la médaille d’or autour du cou.

Cela fait déjà quelques temps que Jérôme Guery dirige sa propre écurie à Waterloo et s’est construit une répu-tation internationale grâce à Waldo (par Darco), qu’il a vendu cette année au sommet de sa carrière. Tic Tac du Seigneur (par Clinton) lui a succédé. Jusqu’à ses 9 ans, Tic Tac a évolué dans l’ombre de Waldo, il est devenu une étoile montante avec sa perfor-mance au Championnat de Belgique : « J’étais convaincu des qualités de mon étalon mais cette médaille d’or a quand même été une sacrée surprise. Un championnat est toujours diffé-rent d’un concours normal car il faut être régulier sur quatre parcours. Les deux années précédentes, j’ai tou-jours été sur le chemin du podium avec Waldo et j’ai toujours craqué en finale. Ces deux années d’expé-rience m’ont aidée à franchir un cap. Avec cette idée à l’esprit, je visais une place dans les cinq premiers. » Guery a acheté Tic Tac à 2 ans avec Luc Henry. Il a travaillé sept années pour atteindre ce résultat : « la technique de saut de Tic Tac s’est considérable-ment améliorée dans les mois qui ont

précédé le Championnat, au moment où Waldo est parti. Il a évolué posi-tivement mais je ne m’attendais par pour autant à devenir Champion de Belgique. C’est vraiment, la plus bel-le victoire de ma carrière, » se réjouit Guery, qui devra se résoudre à vendre Tic Tac : « Beaucoup de personnes se sont montrées intéressées après le Championnat. J’espère qu’un jour, j’aurai les moyens de ne pas céder à une belle offre, mais pour l’instant, je n’en suis qu’au début de ma carrière et j’ai besoin de cet argent pour pou-voir la poursuivre, cela fait partie du métier. »

Ton Vullers, naisseur du vice-champion du monde, Casuality Z: « Nous grandissons dans un marché qui se réduit. »Ton Vullers, du Centre de transfert d’embryon animal de Maria Hoop aux Pays-Bas, jouit d’une réputation mondiale en matière de technologie de la reproduction et a vu son activité s’accroître de 10%. « Nous grandis-sons dans un marché qui se réduit, » note Vullers qui a son explication des choses : « Le transfert d’embryon est tout sauf bon marché. Considérant cela, les éleveurs n’utilisent ce procé-dé qu’avec leurs meilleures juments et cela conduit de fait à un processus de sélection plus pointu, car l’investisse-ment doit être très pertinent, » dé-veloppe le technicien Ton Vullers qui a également remarqué que le marché de semence fraîche était en expan-sion. Son affaire s’est donc dévelop-pée avec l’arrivée de nouveaux clients comme notamment Zangersheide : « J’ai eu l’honneur de flusher un clone

de Ratina Z et nous n’en sommes pas peu fiers ! » Le Centre de transfert d’embryon animal réalise 80% de son CA à l’étranger et Ton Vullers martèle que cette mondialisation est inéluctable : « Ce n’est même plus une tendance, c’est dans les mœurs. Le nombre de transfert d’embryons est en plein boom à l’échelle mon-diale. »

Si professionnellement ce fut une an-née fabuleuse pour Ton Vuller, elle le fut également sur le plan de son hob-by : l’élevage. Il y a 5 ans, il avait fait naître un poulain appelé Casuality Z (par Cassini II x Chellano Z). Ton en avait vendu la moitié à Leon Spronken et ce dernier confia le che-val aux écuries Dorperheide. Pieter Clemens a eu la charge de travailler le 5 ans Casuality Z. Ils se sont en-tendus dès le début et ont remporté les qualifications Z en juillet et sont devenus vice-champions du monde en septembre. Leon Spronken racon-te : « C’était notre premier cheval engagé au Mondial de Zangersheide et c’était très gratifiant d’atteindre le podium. » « C’est également une sen-sation agréable que les éleveurs soient ainsi considérés à Zangersheide car ce n’est pas toujours le cas, » ajoute Vullers. Le cheval a été remarqué sur les deux rendez-vous et après sa mé-daille d’argent, Judy Ann Melchior a acheté le futur crack : « ce n’est ja-mais plaisant de devoir vendre son cheval, admet Ton Vullers, mais c’est une chose excellente que Casuality Z soit en de bonnes mains. S’il avait été une jument, je ne l’aurais pas vendu. Mais nous devons vivre également de nos chevaux et l’élevage est notre business, pas le sport. C’est un autre métier et certainement pas le nôtre. » Casuality Z est peut-être vendu, mais dans les années à venir, Vullers compte sur plusieurs propres frères et sœurs de Casuality Z qui seront bien sûr présentés au Z-Festival.

Jerôme Guery Ton Vullers