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Facilité de soutien à la Paix pour l’Afrique RAPPORT ANNUEL 2017 Coopération Internationale et développement (DEVCO)

Facilité de soutien à la Paix pour l’Afrique · JOIN (2016) 52 final, 22.11.2016. Moussa Faki Mahamat, Président de la Commission de l'Union Africaine, Jean-Claude Juncker, Président

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Facilité de soutien à la Paix pour l’Afrique

RAPPORTANNUEL 2017

Coopération Internationale etdéveloppement(DEVCO)

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A P F I R A P P O R T A N N U E L 2 0 1 7

Luxembourg : Office des publications de l’Union européenne, 2018ISBN 978-92-79-80922-4ISSN 2363-0930Doi : 10.2841/793203© Union européenne, 2018Reproduction autorisée, moyennant mention de la sourceImprimé en Belgique, 2018

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Facilité de soutien à la Paix pour l’Afrique

Table des matières

Avant-propos  04

1 I Résumé exécutif  06

2 I Facilité de soutien à la paix pour l'Afrique : vue d'ensemble  07

3 I Activités et réalisations en 2017  14

  >> 3.1. Opérations africaines de soutien à la paix  14

  >> 3.2. Renforcement des capacités  20

  >> 3.3. Mécanisme de Réponse Rapide  22

4 I Gestion de l'APF  25

5 I Annexe : tableaux et chiffres  27

6 I Glossaire  32

7 I Contacts  34

RAPPORT ANNUEL 2017

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Avant-propos

E n tant que voisins et partenaires, l'Europe et l'Afrique coopèrent  étroitement  sur  un  large  éventail  de sujets  importants,  dont  celui  de  la  paix  et  de  la 

sécurité,  identifié  parmi  les  priorités  du  partenariat Afrique-UE  établi  à  Lisbonne  en  2007,  et  reconfirmé comme priorité au 4ème Sommet Afrique-UE à Bruxelles en Avril 2014. Dans ce contexte, la Facilité de soutien à la paix pour l'Afrique (APF)1 a considérablement contribué au renforcement du dialogue et de la coopération entre l'Union Européenne (UE) et l'Union Africaine (UA) depuis sa création en décembre 2003.

L'APF est un  instrument financé par  le Fonds européen de  développement  (FED).  En 2017,  comme  les  années précédentes,  la majeure  partie  des  fonds  de  l’APF  ont été  affectés  aux  opérations  africaines  de  soutien  à  la paix.  L'APF  apporte  également  un  soutien  financier  à long terme à la mise en œuvre de l’Architecture Africaine de  Paix  et  de  Sécurité  (AAPS).  Via  le  Mécanisme  de Réponse  Rapide,  elle  permet  en  outre  aux  partenaires africains  de  bénéficier  d’une  source  de  financement rapide et accessible pour la prévention, la gestion et la résolution des crises.

L'orientation  future  de  la  coopération  entre  les  deux continents  a  été  au  centre  des  discussions  entre  les 

dirigeants  européens  et  africains,  réunis  lors  du  5ème Sommet  UA-UE  qui  s’est  tenu  à  Abidjan,  Côte  d'Ivoire, du  29  au  30  novembre  2017,  et  placé  sous  le  thème « Investir dans la jeunesse pour un avenir durable ». Dans la déclaration politique finale, ces derniers « ont reconnu la nécessité de renforcer la relation entre l'UA et l'UE et se sont mis d'accord sur le principe de développer rapidement un  document  cadre  qui  placera  notre  partenariat concernant  la  paix  et  la  sécurité  sur  une  base  plus solide et structurée, en tenant compte de la complexité de  ces  menaces  et  de  la  nécessité  de  s'attaquer  à leurs  causes  profondes ».  En  plus  de  l'adoption  d'une déclaration conjointe, les dirigeants se sont accordés sur quatre priorités stratégiques communes pour la période précédant le prochain Sommet, dont celle de « Renforcer la Résilience, la Paix, la Sécurité et la Gouvernance ».

Le domaine de la paix et de la sécurité demeure au sommet de  l’agenda  politique  de  la  coopération  UE-Afrique.  C'est l'une des priorités de la communication conjointe au Parlement Européen et au Conseil pour un «nouvel élan du partenariat Afrique-UE »2 ainsi que  l'une des pierres angulaires de la proposition de l'Union européenne pour  un  partenariat  renouvelé  avec  les  pays  africains,  les Caraïbes  et  le  Pacifique,  lorsque  l'actuel  accord  de partenariat de Cotonou expirera en février 2020.3

1  Voir la section 6, page 32 pour une liste complète des acronymes.2   Communication commune au Parlement Européen et au Conseil « Pour un nouvel élan au partenariat Afrique-UE » ; JOIN (2017) 1 final, 

04.05.2017.3   Communication conjointe au Parlement Européen et au Conseil, "Un partenariat renouvelé avec les pays d'Afrique, des Caraïbes et du Pacifique" ; 

JOIN (2016) 52 final, 22.11.2016.

Moussa Faki Mahamat, Président de la Commission de l'Union Africaine, Jean-Claude Juncker, Président de la Commission Européenne et NevenMimica, Commissaire européen  pour la coopération internationale et le développement - © Tous droits réservés par l'Union Européenne

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2 . F A C I L I T É D E S O U T I E N À L A P A I X P O U R L ’ A F R I Q U E : V U E D ’ E N S E M B L E

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4   Règlement  du Conseil  (UE) 2015/322 du 2 mars 2015  relatif  à  la mise  en œuvre  du 11e  Fonds  Européen de Développement  (Article 15(e), dans le cadre de l'Accord de Partenariat ACP-UE (Accord de Cotonou).

5e Sommet UA-UE, 29-30 Novembre, Abidjan, Côte d'Ivoire - © Tous droits réservés par l'Union Européenne

Objectif du Rapport AnnuelCe  rapport  annuel  contribue  au  respect  de l’engagement juridique de la Commission européenne consistant à « élaborer un rapport d'activités annuel sur  l'utilisation des fonds de  l'APF pour  informer  le Conseil et le Comité du FED. »4

La première partie  du  rapport  présente une  vue d’ensemble  de  l'APF :  origine,  contexte  politique, priorités, base juridique, évolution et défis actuels. Il  fait  ensuite  le  point  sur  les  trois  principaux domaines  d'action  de  janvier  à  décembre  2017, avant de  conclure par  un  chapitre  consacré à  la gestion  de  l’APF.  L'annexe  du  rapport  propose une  actualisation  du  budget  et  des  initiatives soutenues par l'APF.

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R econnaissant  que  la  paix  est  une  condition indispensable  au  développement  durable,  l'Union européenne a créé la Facilité de soutien à la paix 

pour l'Afrique (APF) en décembre 2003 afin de répondre à une demande africaine d’agir en faveur de la paix et de la sécurité.

Le 27 avril 2017,  la Commission européenne a adopté une décision sur  le Programme d'Action 2017-2018 de l'APF, par la suite transformée en Accord de Financement avec la Commission de l’Union Africaine (CUA). L'objectif global de ce programme est de promouvoir des sociétés pacifiques et inclusives dans le cadre du développement durable. Ce programme s’inscrit ainsi dans l'Objectif de Développement Durable 16 (Paix, sécurité et institutions efficaces) et soutient l'engagement de l'Union Africaine consigné  dans  l'Agenda  2063  « de  réduire  au  silence les armes d'ici 2020 » et donc, de réduire le nombre de conflits violents sur le continent. L’objectif spécifique de ce programme est de soutenir efficacement la CUA et les organisations sous-régionales menant une opération de paix et de sécurité avec un mandat du Conseil de Paix et de Sécurité de l’Union Africaine (CPS) et, partant, de résoudre de manière globale et pérenne les conflits qui sévissent sur le continent.

Avec 2,7 milliards d'euros alloués depuis sa création, l’APF est devenue l'un des principaux instruments soutenant la coopération Afrique-UE en matière de paix et de sécurité. Sur un montant total de 2,3 milliards d'euros contractés au  titre  de  cet  instrument,  2,2 milliards  d'euros avaient  été déboursés à la fin de 2017.

Ce soutien permet à l'Union Africaine et aux Communautés économiques  régionales/Mécanismes  régionaux  (CER/MR) ainsi qu’à d’autres organisations sous-régionales menant une opération de paix et de sécurité avec un mandat du CPS de renforcer leurs rôles respectifs en matière de paix  et  sécurité,  assumer  la  responsabilité  de  la  stabilité  du continent et être progressivement reconnus en tant qu'acteurs de la sécurité mondiale. Cette aide, qui n’a cessé d’évoluer au fil des ans, est devenu un élément essentiel de la réponse aux problèmes communs que posent les conflits armés en Afrique. L'approche stratégique de l'APF repose en effet sur une combinaison de financement immédiat à court terme en cas de crise, et de soutien à plus long terme pour le renforcement des capacités institutionnelles en matière de paix et de sécurité.

L'APF  a  poursuivi  son  soutien  en  2017,  les  activités financées se répartissant en trois catégories :

1. Opérations africaines de soutien à la paix (OSP)En  2017,  les  OSP  les  plus  intenses  étaient  localisées en  Somalie,  en  Guinée  Bissau,  au  Soudan  du  Sud,  en Gambie,  dans  le  bassin  du  lac  Tchad,  au  Sahel  et  en Afrique centrale. La majeure partie du financement de l'APF a de nouveau été affectée à la Mission de l'Union Africaine en Somalie (AMISOM).

2. Mise en œuvre de l'Architecture Africaine de Paix et de Sécurité (AAPS)

L’appui  au  renforcement  des  capacités  s'est  poursuivi pendant  la  troisième phase du programme de  soutien à l'Architecture Africaine de Paix et de Sécurité (AAPS), qui contribue à la mise en œuvre de la feuille de route AAPS 2016-2020. Ainsi, le programme de soutien aux salaires du personnel de la CUA pour la paix et la sécurité a  permis  à  l'Union  Africaine  d’assumer  ses  frais  de personnel. En outre, le programme des bureaux de liaison de  l'UA a  concouru au maintien du  réseau de bureaux  de liaison déployés dans les pays africains en situation de conflit et post-conflit.  L'APF a également  soutenu  l'UA dans l'acquisition d'un système de commandement, de contrôle, de communication et d'information (C3IS) et dans le développement du Système Continental d'Alerte Précoce (CEWS).

3. Initiatives menées au titre du Mécanisme de Réponse Rapide (MRR)

Le  Mécanisme  de  Réponse  Rapide  (MRR)  a  maintenu  son  soutien  à  l'UA  et  aux  CER  dans  la  prévention  des crises à travers l'Afrique. Quatre initiatives ont bénéficié de financement en 2017, dans le domaine de la médiation (en  Libye),  de  la  navette  diplomatique  (au  Soudan  du Sud),  de  la prévention des  conflits  liés aux processus électoraux  (au Libéria) et dans  le  cadre du démarrage d'une opération de soutien à la paix (en Gambie).

La Commission européenne a  renforcé  son  contrôle  sur  la mise  en œuvre  et  la  gestion  financière  des  activités  de  l'APF par  le biais d'organisations partenaires afin de répondre  aux  exigences  de  transparence,  responsabilité  et bonne gouvernance.  L'un des principaux défis pour  les institutions de l’AAPS est de renforcer leurs capacités institutionnelles pour les porter à hauteur de leurs ambitions politiques. À cette fin,  la Commission européenne et  la  CUA  ont mis  à  jour  en mai  2017  l'aide-mémoire  signé  en avril 2016, lequel définit les mesures visant à renforcer les capacités de gestion financière de  la CUA. De  telles mesures  s'appliquent  également  aux  CER/RM.  Deux mécanismes  de  suivi  ont  également  été mis  en  place :  au niveau politique (avec au moins une réunion annuelle)  et au niveau technique (avec une réunion trimestrielle).

1. Résumé exécutif

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2. Facilité de soutien à la Paix pour l'Afrique : vue d'ensemble

   À l’origine : l’Union Africaine (UA)  et l’Architecture Africaine de Paix  et de Sécurité (AAPS)

Fondée en 2002, l’UA s’est vue confier un vaste mandat politique dans le domaine de la consolidation de la paix et la prévention, la gestion et la résolution des conflits en Afrique. Conjointement  avec  les  Communautés  Économiques Régionales Africaines (CER) et les mécanismes régionaux (MR),  l'UA  a  créé  l'AAPS  afin  d’apporter  une  réponse structurelle  et  à  long  terme  aux  défis  continentaux  et régionaux en matière de paix et sécurité.

L'AAPS  est  constituée  de  plusieurs  composantes  et structures :   Le  Conseil  de  Paix  et  de  Sécurité  de  l'UA  (CPS)5, 

qui est l'organe de décision central ;   Huit CER investies d’un mandat dans le domaine de 

la  paix  et  de  la  sécurité,  qui  constituent  les  piliers  de l'architecture globale de sécurité : 

  -  L’Union du Maghreb arabe (UMA)  -   La Communauté des États sahélo-sahariens (CENSAD)  -   Le  Marché  commun  de  l'Afrique  orientale  et 

australe (COMESA)  -  La Communauté de l'Afrique de l'Est (EAC)  -   La  Communauté  Économique  des  États  d'Afrique 

centrale (CEEAC)  -   La Communauté Économique des États de l'Afrique 

de l'Ouest (CEDEAO)  -   L’Autorité  Intergouvernementale  pour  le 

Développement (IGAD)  -   La  Communauté  de  Développement  de  l'Afrique 

Australe (SADC) ;    Deux Mécanismes Régionaux (MR) :    -   Le  Mécanisme  de  coordination  de  la  force  en 

attente d'Afrique de l'Est (EASFCOM)   -  La Capacité Régionale de l'Afrique du Nord (NARC);    Le Groupe des Sages (POW) chargé de la prévention 

et de la résolution des conflits ;   La Force Africaine en Attente (FAA) ;   Le  Fonds  pour  la  Paix  en  Afrique6  chargé  de 

promouvoir  les  travaux du Département de  la Paix 

et de la Sécurité (DPS) de la Commission de l'Union Africaine (CUA) ; et

    Le Système Continental d'Alerte Rapide (SCAR), qui a pour mission d’appuyer la prise de décision du CPS de l'UA et d'orienter le déploiement de la FAA.

Le  Protocole  de  2002  relatif  à  la  création  du  Conseil de  Paix  et  de  Sécurité  de  l'Union  Africaine  établit  la responsabilité  principale  de  l'UA  pour  la  promotion de  la paix, de  la sécurité et de  la stabilité en Afrique.7 Les liens entre la CUA et les CER/MR ont été officialisés par  la signature d'un memorandum d'accord en 20088 qui,  tout  en  réaffirmant  la  responsabilité  principale  de l'UA, insiste également sur les principes de subsidiarité, de  complémentarité  et  d’avantages  comparatifs  pour optimiser  le partenariat entre  l'UA et  les CER/MR dans la  promotion  et  le maintien  de  la  paix,  de  la  sécurité  et de la stabilité.9

 Le contexte politique 

L'APF a été créée pour renforcer la capacité financière des  institutions  africaines  à  promouvoir  la  paix  et  la sécurité  sur  le  continent,  en  réponse  à  une  demande formulée  lors du Sommet de  l'UA à Maputo en  juillet 2003.10 Aussi,  l’APF a pour objectif global de soutenir la paix, la stabilité et la sécurité en Afrique et de jeter les  bases  d’un  développement  durable,  fondé  sur  le principe de l'appropriation par l'Afrique.

5   Article 2 (1) du Protocole relatif à la création du Conseil de Paix et de Sécurité de l'Union Africaine, Durban, Afrique du Sud, 2002 : www.peaceau.org/uploads/psc-protocol-en.pdf.

6   Article 21 du même protocole.7   Article 16 du même protocole.8   Mémorandum  d'Accord  sur  la  coopération  dans  le  domaine  de  la  paix  et  de  la  sécurité  entre  l'Union  Africaine,  les  Communautés 

Économiques Régionales et les Mécanismes de Coordination des Brigades Régionales en Attente de l'Afrique de l'Est et de l'Afrique du Nord, 2008:http://www.paxafrica.org/areas-of-work/peace-and-security-architecture/peace-and-security-architecture-documents/mou-in-the- area-of-peace-and-security-between-the-au-and-the-recs.

9   Article IV de ce Mémorandum d'Accord.10   Assemblée de l'UA, Décision sur la Création par l'Union Européenne d'une Facilité Opérationnelle de Soutien à la Paix pour l'Union Africaine, 

Maputo, Mozambique, 2003 [Assemblée/UA/Dec.21 (II)], disponible sur <http://www.peaceau.org/uploads / assembly-UA-dec-21-ii-f.pdf>.

Formation des formateurs AMISOM, Février 2017 - © AMISOM

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La paix et la sécurité sont l'un des principaux piliers de la stratégie de l'UE pour l'Afrique11 adoptée en 2005. Afin de renforcer son soutien dans ce domaine, l'UE a proposé un  concept  relatif  au  renforcement  des  capacités  de l’Afrique en matière de prévention, gestion et résolution des conflits en 2006.12

Adoptée  en  2007  à  Lisbonne,  la  Stratégie  conjointe Afrique-UE  (Joint Africa-EU Strategy,  JAES),13  a  défini la paix et  la sécurité comme  l'un des huit domaines du partenariat. Dans ce cadre,  le Partenariat Afrique-UE en matière de paix et de sécurité vise à soutenir la recherche de « solutions africaines aux problèmes de l’Afrique » et inclut  la mise en œuvre de  l’AAPS parmi ses principaux domaines de coopération. La Stratégie conjointe et ses plans  d'action  successifs  ont  été  renouvelés  lors  du troisième sommet Afrique-UE à Tripoli en 2010.14

Le quatrième Sommet Afrique-UE organisé à Bruxelles en avril 2014 a confirmé et renforcé le soutien à l’AAPS au titre de l’APF.15 Ce sommet a également vu l’adoption de la Feuille de Route 2014-2017, qui recentre la mise en œuvre de la Stratégie conjointe autour de cinq thèmes prioritaires : la paix et la sécurité ; la démocratie, la bonne gouvernance,  les droits de l'homme ;  le développement humain ;  le  développement  et  la  croissance  durables  et  inclusifs  et  l’intégration  continentale ;  ainsi  que  les questions globales et émergentes.16

La paix et la sécurité figurent également au rang des intérêts vitaux de l’UE17 tels que définis par la Stratégie Globale de l’UE, adoptée en juin 2016 et qui établit par ailleurs un lien entre la sécurité interne et externe  : « notre sécurité sur notre propre territoire suppose de témoigner en parallèle un intérêt pour la paix dans les régions voisines et environnantes. De manière plus générale, cela implique un intérêt pour prévenir les conflits, favoriser la sécurité humaine, endiguer les causes profondes de l'instabilité et œuvrer à l'avènement d'un monde plus sûr ». La Stratégie Globale adopte ainsi une  approche  intégrée  des  conflits,  présentée  comme l'une des cinq priorités de l'action extérieure de l'UE. 

Cette  approche  implique  une  intervention  de  l’UE  aux différents stades du cycle du conflit ; à travers des actions de prévention, une réponse résolue et efficace en cas de crise sécuritaire et enfin, un investissement accru dans la phase  de  stabilisation  en  évitant  tout  désengagement prématuré.  L'UE  reconnaît  toutefois  qu'elle  ne  peut résoudre seule les conflits, la paix durable ne pouvant être atteinte  que  par  des  accords  globaux  reposant  sur  des partenariats régionaux et internationaux de long terme.

La création de  l'APF découle de  la  reconnaissance que la  paix  et  la  sécurité  sont  des  conditions  préalables nécessaires au développement durable,  et  inversement. Cette orientation a été soulignée dans un accord signé par les  États membres  de  l'UE  en  novembre 2007,18  lequel spécifie que le lien entre le développement et la sécurité doit  guider  les  stratégies et  les politiques de  l'UE.  Le nouveau Consensus Européen pour le Développement19 - adopté en tant que déclaration conjointe en juin 2017 - considère  également  la  sécurité  et  le  développement comme des composantes essentielles et complémentaires des  relations  de  l'UE  avec  les  pays  tiers,  ce  qui  relève par  ailleurs  d’un  double  constat :  l’augmentation  de  la demande  en  aide  humanitaire  lorsque  les  causes  de l’insécurité  ne  sont  pas  traitées,  et  l’incapacité  à  lutter contre la pauvreté profonde dans les zones marquées par les conflits. Sans oublier l’évolution des flux migratoires engendrés par les contextes d’insécurité et d'instabilité.

Durant le cinquième Sommet UA-UE tenu en novembre 2017, à Abidjan, en Côte d'Ivoire, l’ensemble des dirigeants africains et européens ont renouvelé leurs engagements dans le cadre de la Stratégie conjointe Afrique-UE. Dans le domaine de la paix et de la sécurité,  ils ont reconnu l’existence de défis communs menaçant la stabilité des deux continents, réitérant, dans ce contexte, la nécessité de  renforcer  les  relations  entre  les  deux  organisations régionales.20 À l'approche du sommet, l'UE a adopté une communication conjointe au Parlement Européen et au Conseil  intitulée  « Un  nouvel  élan  pour  le  Partenariat Afrique-UE ».

11   Disponible sur<http://eur-lex.europa.eu/LexUriServ/LexUriServ.do?uri=COM:2005:0489:FIN:EN:PDF>.12   Disponible sur<http://www.consilium.europa.eu/uedocs/cmsUpload/Capabilities_Africa_20.11.pdf>.13   Disponible à <http://www.consilium.europa.eu/uedocs/cms_data/docs/pressdata/en/er/97496.pdf>.14  Disponible<https://www.consilium.europa.eu/uedocs/cms_data/docs/pressdata/en/er/117953.pdf>.15   Disponible<https://www.consilium.europa.eu/uedocs/cms_data/docs/pressdata/en/er/117953.pdf>.16   Disponible à <http://www.africa-eu-partnership.org/sites/default/files/documents/2014_04_01_4th_eu-africa_summit_roadmap_en.pdf>.17  Shared Vision, Common Action: A Stronger Europe. A Global Strategy for the European Union’s Foreign and Security Policy. June 2016.18  Conclusions du Conseil sur la sécurité et le développement :http://register.consilium.europa.eu/pdf/en/07/st15/st15097.en07.pdf19   Déclaration commune du Conseil et des représentants des gouvernements des États membres réunis au sein du Conseil, du Parlement 

européen et de la Commission européenne : "Le nouveau consensus européen pour le développement - Notre monde, notre dignité, notre avenir" 9459/17.

20     Disponible <https://www.consilium.europa.eu/uedocs/cms_data/docs/pressdata/en/ec/142096.pdf>.

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2 . F A C I L I T É D E S O U T I E N À L A P A I X P O U R L ’ A F R I Q U E : V U E D ’ E N S E M B L E

9

 Les principales priorités 

L'APF est, par nature, un instrument panafricain. Un soutien financier est octroyé - à la demande - à l'UA, aux CER/MR ou à une autre organisation régionale ayant un mandat relatif à la paix et la sécurité. Aussi, les actions au niveau national ne sont-elles pas éligibles au financement.

Depuis  sa  création,  l'APF  est  devenu  le  principal instrument de mise en œuvre du partenariat Afrique-UE en matière de paix et sécurité en collaboration avec :    les programmes régionaux et nationaux du FED ;    l'instrument de  l'UE contribuant à  la  stabilité et à 

la paix (IcSP) ;  le Fonds fiduciaire d'urgence de l'UE pour l'Afrique ;   les actions menées dans  le  cadre de  la Politique 

Étrangère et de Sécurité Commune (PESC) de l'UE ; et   les missions et opérations militaires et civiles menées 

dans  le  cadre  de  la  Politique  de  Sécurité  et  de Défense Commune (PSDC)21 de l'UE. 

Les activités de l'APF s’articulent autour de trois piliers :    les opérations africaines de soutien à la paix (OSP)   la mise en œuvre de l’Architecture Africaine de Paix 

et de Sécurité (AAPS)   les  initiatives menées  au  titre  du Mécanisme  de 

Réponse Rapide (MRR)

 La base juridique 

Conclu entre l’Union européenne et soixante-dix-neuf pays issus du groupe des États d'Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP), l’Accord de Cotonou22 constitue le cadre juridique général sur lequel repose l’APF.

La  deuxième  révision  de  l'Accord  de  Cotonou  en 2010 a  d’ailleurs  entériné  le  lien  d’interdépendance  entre sécurité  et  développement,  en  stipulant  que  « sans développement et sans réduction de la pauvreté, il ne peut y avoir de paix et de sécurité durables et sans paix et sécurité, il ne peut y avoir de développement durable ».23

Financé  par  le  Fonds  européen  de  développement, l'APF  est  actuellement  réglementé  par  l’article  15 du  règlement  de  mise  en  œuvre  du  11ème FED24,  qui définit  les sources spécifiques de financement et  les procédures applicables. Cet article est ensuite complété par  des  programmes  d’action  pluriannuels  approuvés par  le  Conseil,  qui  se  traduisent  par  des  décisions  de financement adoptées par la Commission et, finalement, par  des  accords  de  financement  entre  la  Commission  et la CUA. C'est le Programme d'Action APF 2017-2018  qui est actuellement mis en œuvre.

 Financement de l'APF 

Conformément  aux  Traités,  le  budget  de  l'UE  ne  peut couvrir  tous  les  domaines  d'action  de  l'UE  dans  le domaine  de  la  sécurité  et  de  la  défense.  Toutefois,  le FED,  principal  instrument  de  financement  de  l'Accord de  Cotonou,  ne  fait  pas  partie  du  budget  de  l'UE  et n’est  donc  pas  soumis  aux mêmes  règles.  L'APF  a  été principalement financé par  les enveloppes « intra-ACP » au  titre  des  9ème,  10ème  et  maintenant  11ème  FED.  À l'occasion, d'autres sources ont été utilisées, par exemple des  désengagements  de  FED  antérieurs  (« fermés »), des  enveloppes  régionales  du  FED,  des  contributions volontaires  supplémentaires  des  États  membres  de l’UE au FED et dans un cas,  le budget de  l'UE pour  les dépenses éligibles dans le cadre de l’APF.25

Les fonds de l’APF peuvent servir à financer  les coûts engagés  par  les  forces  africaines  de  maintien  de  la paix  sous  la bannière de  l'UA, d'une CER ou d’un MR. Ces fonds couvrent, par exemple, les frais de transport des troupes, les frais de subsistance des soldats et le développement  des  capacités.  La  liste  des  dépenses non  éligibles  au  financement  de  l'APF  inclut  les munitions,  les  armes,  le  matériel  militaire  spécifique, les  pièces  de  rechange pour  les  armes et  le matériel militaire, ainsi que les salaires et l'entraînement militaire des soldats.

21   Mission de formation de l'UE au Mali (EUTM Mali), EUTM CAR, EUTM Somalie ; Missions de renforcement des capacités de l'UE au Sahel (EUCAP Sahel Niger et EUCAP Sahel Mali), EUCAP Somalie et ; EU NAVFOR Somalie.

22   Article 11 : http://eur-lex.europa.eu/legal-content/EN/TXT/?uri=CELEX:02000A1215(01)-2017010123   Voir en particulier article 1 (« Objectifs du partenariat »), article 8 (5) (sur le « Dialogue politique »), Article 11 (« Politiques de consolidation 

de la paix, prévention et résolution des conflits, réponse aux situations de fragilité »), Articles 28, paragraphe 2, point a) et 29, paragraphe 1 ("Coopération et Intégration Régionales") : http://register.consilium.europa.eu/doc/srv?l=EN&f=ST%209565%202010%20INIT.

24   Règlement (UE) 2015/322 du Conseil du 2 mars 2015 relatif à la mise en œuvre du 11e Fonds européen de Développement.25   7,5 millions d'EUROS de contribution de la rubrique Afrique du Sud pour compléter l'enveloppe du 9ème FED.

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10

 La procédure décisionnelle

Chaque intervention devant être financée par l'APF doit faire  l’objet  d’une  demande  spécifique  de  la  part  de l'UA,  d’une  CER,  d’un  MR  ou  d’une  organisation  sous-régionale  investis  d’un mandat  de  paix  et  de  sécurité. Lorsqu’une  demande  émane  d'une  CER,  d’un  MR  ou d'une autre organisation  sous-régionale,  elle doit  alors être préalablement soumise et approuvée par l'UA.

Le  Service  Européen  pour  l’Action  Extérieure  (SEAE) et  la  Commission  européenne  soumettent  une  note d’information  conjointe  sur  l'intervention  demandée, qui inclut des recommandations aux groupes de travail préparatoire  concernés du Conseil.  Le Comité Politique et de Sécurité (CoPS) de l'UE se prononce ensuite sur la pertinence politique de l'intervention demandée.

En ce qui concerne  le soutien à de nouvelles opérations de  paix,  une  fois  la  demande  approuvée  par  le  CoPS, la  Commission  européenne  doit  adopter  une  décision formelle sur l'intervention envisagée. Aucune décision de la Commission n'est, en revanche, nécessaire pour l'extension ou le renouvellement du soutien à une opération de paix  en cours, ou pour l'appui à la mise en œuvre de l'AAPS.

Une procédure accélérée a été mise en place pour  les interventions financées au titre de l'APF nécessitant une réponse urgente dans le cadre du MRR, dont l’objectif est de fournir une réponse aux demandes dans les 10 jours.

 Bénéficiaires et partenaires

Les bénéficiaires directs de l'APF sont l'UA, les CER, les MR  ou  les  organisations  sous-régionales  investis  d’un mandat de paix et de sécurité, ainsi que les institutions et structures responsables au sein de l'AAPS ou qui en relèvent. Les bénéficiaires ultimes sont  les populations d'Afrique qui  seront moins affectées par  les  conflits et vivront dans un environnement plus sûr.

L'UE n'est pas le seul acteur à fournir une assistance à  l'UA et aux organisations régionales dans le domaine de la paix et de la sécurité. D'autres bailleurs sont également actifs dans ce domaine : à l'instar des Nations Unies et  de l'OTAN, des États, tels que les États-Unis, la Chine, la Turquie et certains États membres de  l'UE, contribuent également  à  promouvoir  la  paix  et  la  sécurité  sur  le continent africain. 

En  particulier,  les  OSP  (p. ex.  AMISOM)  bénéficient d'un soutien considérable de  la part de  l'ONU, d’autres organisations  internationales, d’États membres de  l’UE et de pays tiers. Afin de garantir la complémentarité de l'aide, un groupe des partenaires de l’UA sur la paix et la sécurité se réunit régulièrement à Addis-Abeba.

 Évolution et défis actuels 

Depuis  sa  création en décembre 2003,  l’APF a  connu deux évolutions  : son champ d'application s'est étendu graduellement  et  elle  s’inscrit  désormais  dans  une stratégie plus vaste de l’UE en matière de paix et sécurité. 

Sur le plan financier, près de 2,7 milliards d'euros ont été alloués à l'APF depuis sa création. 2,3 milliards d'euros ont été contractés et 2,2 milliards d'euros ont été payés entre 2004 et 2017.

   Au  titre  du  9ème  FED,  348  millions  d'euros  ont  été engagés au  total.  Ce montant  comprend des contributions volontaires supplémentaires d'environ 24 millions d'euros (après dégagements de montants non  contractés)  effectuées  par  la  Belgique,  la République tchèque, l'Estonie, la France, l'Allemagne, la Grèce, l'Irlande et le Luxembourg.

   Au  titre du 10ème FED, plus de 751 millions d'euros ont  été  engagés26.  Cela  inclut  une  contribution volontaire  supplémentaire  de  la  Belgique  de  0,6 million d'euros pour la Mission de Consolidation de la Paix en RCA (MICOPAX). 

   Dans le cadre du 11ème FED, le Programme d'Action 2014-2016 a été adopté par la Commission en juillet 2014 avec une contribution  initiale de 750 millions d'euros.  En  raison  de  l'augmentation  des  besoins, 150  millions  d'euros  supplémentaires  ont  été  alloués en décembre 2015 et 150 millions d'euros additionnels  en  décembre  2016.  Le  Danemark  a versé  une  contribution  volontaire  supplémentaire  de  1,24 million  d'euros  à  l'AMISOM.  À  la  suite  des dégagements  de  montants  non  contractés,  le montant  total  engagé  pour  2014-2016  atteint 1030,5 millions d'euros.

   Toujours au titre du 11ème FED, le Programme d'Action 2017-2018 a été adopté par la Commission en avril 2017 avec une contribution de 535 millions d'euros.

26   Deux Programmes d'Action triennaux (2008-2010 puis 2011-2013).

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11

Schéma 1 – Aperçu financier de l'APF dans le cadre du FED9, du FED10 et du FED11(en millions EUR)

Schéma 2 – Évolution des montants et paiements contractés, 2010-2017 (en millions EUR)

*Les montants pour le 11ème FED font référence à la période 2014-2017.

Au cours de  la période 2004-2017,  les contrats annuels ont atteint en moyenne 167 millions d'euros,  tandis que  les paiements annuels se sont élevés en moyenne à 157 millions d'euros. On constate une tendance à la hausse  pour les contrats et les paiements, surtout depuis 2010.

Mill

ions

d’e

uros 1.200

1.000

800

600

400

200

010e FED 11e FED* 9e FED

1.600

1.400

1.800

347,7 347,2 347,2

1.565,5

1.239,11.127,4

751,3 746,9 723,6

Montants totaux engagés

Montants totaux contractés

Montants totaux payés

300

250

200

150

100

50

02010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017

400

350

450

Mill

ions

d’e

uros

Contrats

Paiements

73

83,9 140,3

174,2

233,5

147,4

144,5

277,9

332,9

354,8

299

217

385

319289 360

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La majeure partie de l'enveloppe de l'APF entre 2004 et 2017 a été allouée aux OSP (2 109,7 millions d'euros, soit 90,9% du  total  des  contrats). Un montant de 170 millions d'euros  (7,3%) a été utilisé pour  le  renforcement des capacités et 28 millions d'euros (1,2%) pour le MRR (voir le schéma 3).

Schéma 3 – Montants contractés par l'APF par type d'activité, 2004-2017 (en millions EUR)27

Conjuguée à un nombre croissant de crises, cette évolution a mobilisé davantage de fonds de développement pour les besoins de financement de l'APF, déclenchant, au cours des trois dernières années, un débat particulièrement vif sur la viabilité financière de l'APF.

En  juillet  2015,  le  Comité  politique  et  de  sécurité  du Conseil  de  l’UE  a  adopté  des  principes  qui  visent  à garantir  le financement des opérations de soutien à  la paix  actuelles  à  court  terme  tout  en  augmentant  la prévisibilité et la viabilité financière de l’APF sur le long terme.  Ces  principes  ont  débouché  sur  une  série d’initiatives, y compris  :   la mise en oeuvre de démarches conjointes auprès 

des  États membres  de  l'UA28  afin  d’expliquer  les limites de l’APF, de souligner la nécessité de lever des fonds africains  pour  les OSP  sous  commandement africain  et  de  rappeler  leur  engagement  collectif  à couvrir progressivement 25% du budget de paix et de sécurité de l'UA d’ici 2020 ;29

    la mise  en  oeuvre  de  démarches  auprès  d’autres partenaires  internationaux,  pays  et  organisations d’autres régions afin d’attirer des fonds supplémentaires pour  les  OSP  africaines  et  les  programmes  de renforcement des capacités ;30

    le renforcement du dialogue entre l’Union européenne et l’ONU sur le soutien aux OSP africaines, notamment lors  du  dernier  Comité  directeur  ONU-UE  sur  la gestion des crises ;

    l’introduction dans les contrats d’OSP d’un nouveau plafond qui  limite à 80%  la contribution maximale de l’UE allouée aux troupes et d’un plafond similaire pour l’AMISOM à partir de janvier 2016 ;

    l’ajout dans les contrats de dispositions spécifiques relatives à une stratégie de sortie ;

   la promotion d'un nouveau modèle de programmes de soutien, notamment en affectant les financements au  renforcement  des  capacités  plutôt  qu’aux indemnités des troupes ;

   un soutien accru au  renforcement des capacités et autres activités éligibles au  titre de  l'aide publique au développement dans  le cadre du MRR,  tels que  la médiation et la diplomatie.

2.109,7

170 28

Opérations de Soutien à la Paix

Renforcement des capacités

Mécanisme de Réponse Rapide

27   13,3 millions d'euros pour l'Audit, l'Evaluation, la Communication et l'Assistance Technique ne sont pas inclus dans ce schéma.28   En particulier, les pays contributeurs de troupes aux OSP sous direction africaine financées par l'APF.29   Sommet de l'UA en Afrique du Sud en juin 2015, décision reconfirmée par la 24ème Session Ordinaire de l'Assemblée de l'Union Africaine 

tenue à Addis-Abeba (30-31 janvier 2015).30   Australie, Brésil, Chine, Inde, Japon, Koweït, Norvège, Oman, Qatar, Arabie saoudite, Corée du Sud, Turquie, Émirats arabes unis, Ligue des 

États arabes et ONU.

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Les chefs d’État africains,  réunis à Kigali  lors du 27ème Sommet de l’UA en juillet 2016, ont adopté une décisionportant  sur  l’objectif  d’un  financement  par  les  États africains de 25% du coût des opérations africaines de soutien  à  la  paix  d'ici  2020,  à  travers  la  création  d’un Fonds  africain  pour  la  paix,  alimenté  par  une  taxe  de 0,2% sur les importations admissibles. 

Conformément  aux  propositions31  formulées  par  le Haut  représentant  pour  le  Fonds  pour  la  paix,  Donald Kaberuka,  ce Fonds devrait être doté d’un montant de 325 millions de dollars en 2017, et atteindre un total de 400 millions de dollars d’ici 202032. Cette taxe devrait ainsi  permettre  à  l’UA  de  remplir  son  engagement  de financer  à  hauteur  de  25%  le  budget  des  opérations  de paix. Il est également prévu de maintenir un fonds  de réserve auto-renouvelable pour les situations de crise.

Ce Fonds sera structuré autour des trois axes suivants : la médiation et  la diplomatie préventive;  les  capacités institutionnelles ; et les opérations de soutien à la paix.

Le  calendrier  fixé  pour  le  prélèvement  des  fonds  a toutefois accusé d’importants retards. En effet, en janvier 2018, seuls 21 États Membres de l'UA avaient contribué au Fonds à hauteur de 29,5 millions de dollars. Bien qu’en deçà  du montant  cible  (65 millions  de  dollars),  il  s’agit néanmoins  de  la  plus  importante  contribution  des  États membres de l'UA au Fonds pour la paix depuis 1993.

La question du financement des opérations africaines a connu d’autres avancées  importantes en 2017 avec  le rapport du président Paul Kagame33  sur  la  réforme de l'Union Africaine. Intitulé « L’impératif de renforcer notre union », celui-ci dresse un bilan en matière de gestion et d’impact qui a fait l’objet d’intenses discussions entre les chefs d'État africains réunis lors du sommet de l’UA en janvier  2017.  L'installation  d'une  nouvelle  Commission de l'UA en avril 2017 a quelque peu ralenti les progrès attendus  dans  ce  domaine,  malgré  la  mise  en œuvre  de mesures clés, telles que l'approbation de la structure de gouvernance du Fonds pour la Paix.

 Éligibilité à l’aide publique  au développement (APD)

Conformément à la nouvelle approche adoptée en 2015, seule une petite partie des décaissements de l’APF a été incluse  dans  les  montants  du  FED  déclarés  par  l'UE comme  éligibles  à  l'aide  publique  au  développement selon les critères du Comité d'Aide au développement (CAD) de l'Organisation de Coopération et de Développement Économiques (OCDE). Une distinction a été établie entre les programmes comprenant des activités très largement éligibles et les programmes qui n’en n’ont que peu.

Dans le contexte de l'APF, une distinction supplémentaire doit  être  opérée  entre  les  OSP  militaires  et  les  OSP non militaires  (tels  que  CTSAMM  et  ODH/EM Burundi). L'évaluation  des  montants  relevant  du  MRR  dépend du  type d'activités financées,  tandis que  les montants consacrés au renforcement des capacités et à l'assistance technique sont considérés comme entièrement éligibles à l’aide publique au développement (APD).

Selon  cette  approche,  tous  les  paiements  octroyés  en 2017 à l'AMISOM, à l'ECOMIB, au G5 Sahel, à RCI-LRA et à la seconde phase du MRR ont été considérés comme non éligibles à  l'APD tandis que ceux pour  les ODH/EM Burundi et CTSAMM ont été considérés comme éligibles. Tous les paiements dans le cadre du programme d'appui à l'AAPS, de l’accord-cadre conjoint (salaires et bureaux de liaison de l’UA) ainsi que de l'assistance technique  ont également été considérés comme éligibles à l'APD.

Du point de vue financier, 21 millions d'euros sur environ 385 millions d'euros payés en 2017 ont été rapportés (soit environ 5,4% de l’ensemble des paiements).

Les  nouvelles  règles  du  CAD de  l’OCDE,  adoptées  en février 2016 et permettant de comptabiliser un éventail plus large d’activités de paix et de sécurité dans l’APD, n’ont  pas  eu  d’incidence  significative  sur  l'éligibilité  de l’APF à l'APD.

31   Kaberuka, D. Fonds pour  la Paix de  l'UA, Sécurisation d'un financement prévisible et durable pour  la paix en Afrique, 26 août 2016,  adopté lors du 27ème Sommet de l'UA en août 2016.

32  Communiqué de l'Union Africaine, 689e réunion du CPS. PSC/PR/COMM (DCLXXXIX), May 2017.33   S.E.  Paul Kagame, L'impératif de  renforcer notre union, Rapport  sur  les  recommandations proposées pour  la  réforme  institutionnelle 

de l'Union Africaine. Décision sur la réforme institutionnelle de l'Union Africaine (Assembly / AU / Dec.606 (XXVII).

2 .   F A C I L I T É  D E  S O U T I E N  À   L A   P A I X   P O U R   L ’ A F R I Q U E   :   V U E  D ’ E N S E M B L E

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3. Activités et réalisations en 2017

 3.1. Opérations africaines  de soutien à la paix (OSP)

Assurer la sécurité publique est la raison d’être des OSP. Sur le terrain, celle-ci trouve sa traduction en un éventail de tâches militaires et civiles, telles que le maintien de la paix et de l'ordre public, la police, la reconstruction des infrastructures, le dialogue politique et la réconciliation nationale.  Plusieurs  opérations  africaines  ont  ainsi  été déployées depuis 2004, souvent dans un environnement très hostile et dans un contexte politique sensible.

La Mission de l'Union Africaine en Somalie (AMISOM)En février 2007, suite à des années d'instabilité politique et de conflits récurrents, le Conseil de sécurité de l'ONU a autorisé l'UA à déployer la Mission de l'Union Africaine en  Somalie  (AMISOM)  destinée  à  promouvoir  la  paix durable, la sécurité et une gouvernance efficace. 

Le paysage institutionnel somalien a, depuis lors, connu une profonde mutation, suite à la création de nouvelles institutions fédérales en août/septembre 2012, ainsi que  l’adoption d’une nouvelle constitution provisoire. L’introduction  de  dispositions  en  vue  des  élections présidentielles au premier trimestre 2017 a marqué un autre tournant dans la vie politique nationale, au même titre que d’importantes victoires militaires contre  les militants  d'Al-Shabaab.  En 2017,  l'AMISOM a poursuivi son action en fournissant l'espace de sécurité nécessaire pour  assurer  le  progrès  continu  du  processus  politique en Somalie. 

Représentant  plus  de  75%  des  montants  contractés pour les OSP en 2017 dans le cadre du Programme APF 2017-2018, le soutien financier de l’UE reste vital pour l'AMISOM dans la poursuite de son mandat. Il est à noter qu’au-delà  de  l’aide  européenne,  l’AMISOM  bénéficie également de l’assistance des Nations-Unies et d’autres donateurs,  par  le  biais  de  contributions  financières  et en  nature  octroyées  à  l'UA  ou  directement  aux  pays fournisseurs de troupes. 

Depuis  2007,  la  contribution  financière  de  l'Union européenne s’est élevée à plus de 1,5 milliard d'euros (dont  239,4  millions  d'euros  en  2017),  faisant  de l'UE  l'un  des  principaux  partenaires  de  l'AMISOM.  Les fonds de l'UE servent ainsi à couvrir :   les indemnités pour les troupes de l'AMISOM ;   les salaires et indemnités des officiers de police ;   les salaires du personnel civil international et local ;

   les frais de fonctionnement des bureaux de la mission à Nairobi et à Mogadiscio et du camp d'entraînement général de Dhagabadan et les coûts ; et

   les coûts des Projets à Impact Rapide AMISOM (QIPs).

Le  soutien  financier  de  l'APF  à  l'AMISOM  fait  partie intégrante  d’une  approche  globale  articulant  les dimensions  politiques,  diplomatiques,  civiles,  militaires et humanitaires, en appui aux efforts de sécurité et de développement en Somalie. Trois missions militaires de l'UE relèvent d’ailleurs de cette approche et contribuent ainsi à sécuriser la région, dans le cadre de la Politique de Sécurité et de Défense Commune de l'UE :   l'Opération  ATALANTE  (EU  NAVFOR)  de  la  force 

navale de l'UE ;   la mission d'entraînement militaire de l'UE en Somalie 

(EUTM Somalia) ; et   la mission  civile de  renforcement des  capacités de 

sécurité maritime de l'UE (EUCAP Nestor).

Le  programme  indicatif  régional  pour  l'Afrique  de  l'Est, l'Afrique australe et l'océan Indien (EA-SA-IO) soutient non seulement  le  renforcement  des  capacités permettant  de s'attaquer au terrorisme et au crime organisé transfrontalier et  transnational,  mais  également  le  processus  de renforcement politique et institutionnel en Somalie.

En dépit de ces dispositifs, la Somalie est régulièrement le théâtre d’attaques armées contre l'AMISOM, les forces armées nationales, la police somalienne et, de plus en plus fréquemment, des cibles civiles à Mogadiscio et ailleurs, montrant clairement la capacité et l'intention des insurgés islamiques d’Al-Shabaab d'intimider la population et de perturber  le processus politique. Dans un tel contexte,  il est évident que la présence et le dynamisme opérationnel de l'AMISOM restent essentiels à court et moyen termes.

Il  demeure  cependant  incontestable que  la Somalie, alors qu’elle se dote d’institutions et fait graduellement émerger un État fédéral, doit également s’approprier ses propres  enjeux  sécuritaires.  L'adoption  d'une  Stratégie Nationale  de  Sécurité  par  le  gouvernement  fédéral somalien et  les États membres fédéraux en avril 2017 représente, à cet égard, un  repère politique significatif. Un  rôle  accru  des  forces  de  sécurité  somaliennes  est conforme à l'autorisation du Conseil de sécurité de l'ONU, dont la résolution 2372 (2017) du 30 août 2017 modifie le principal objectif stratégique de l'AMISOM de réduire la menace posée par Al-Shabaab afin de permettre  le transfert progressif  des  responsabilités aux  forces de sécurité somaliennes. 

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3 . A C T I V I T É S   E T   R É A L I S A T I O N S   E N   2 0 1 7

Ces  orientations  se  traduisent  également  dans l'engagement pris en décembre 2017 par le gouvernement fédéral  somalien,  réuni  lors  de  la  conférence  sur  la sécurité à Mogadiscio, à élaborer, d'ici février/mars 2018, un plan de transition assorti de conditions et de délais clairs  pour  le  transfert  d'autorité  de  l'AMISOM vers  les forces de sécurité somaliennes. 

Mission de la CEDEAO en Guinée Bissau (ECOMIB)Créée  par  les  Chefs  d'États  et  de  gouvernements de  la  région  à  la  suite  du  coup  d'État  militaire  en  Guinée-Bissau le 12 avril 2012, l'ECOMIB a déployé en 2017  une  force  mixte  composée  de  476 militaires  et policiers ayant pour mission de :   faciliter le retrait de la Mission angolaise d'assistance 

technico-militaire en Guinée-Bissau (MISSANG) ;    assurer  la  sécurité  du  gouvernement  de  transition 

et du peuple de Guinée-Bissau ;   aider  à  la mise  en œuvre  effective  du  Programme 

d’appui à la réforme du secteur de la sécurité et de la défense (PARSSD) ; et

   créer un climat de sécurité pour de nouvelles élections et une relance du processus démocratique.

Le mandat  de  l'ECOMIB  a  été  renouvelé  jusqu'à  la  fin  de 2017 en raison de la persistance de la crise politique et de l'instabilité dans le pays. 

La  contribution  de  l’APF  s’est  élevée  à  15,2  millions d'euros  de  juillet  2015  à  décembre  2017,  la  majeure partie couvrant les indemnités des troupes sur le terrain. Malgré  un  contexte  politique  particulièrement  difficile, l'ECOMIB a permis d’assurer la sécurité du gouvernement de transition et de la population du pays.

Initiative de Coopération Régionale pour l'Élimination de l'Armée de résistance du Seigneur (RCI-LRA)L’Armée de résistance du Seigneur (LRA) est un facteur de  déstabilisation  dans  la  sous-région  de  l’Afrique centrale qui menace la sécurité et la situation des droits de  l’homme.  En 2005,  les  dirigeants  du mouvement  ont été les premières personnes à être inculpées par la Cour  pénale  internationale  pour  crimes  de  guerre  et crimes contre l’humanité. En réponse à la poursuite des attaques  menées  par  la  LRA,  la  CUA  a  mis  sur  pied  l’ICR-LRA pour éliminer  la LRA dans  les  régions  jouxtant l’Ouganda,  la  République  centrafricaine  (RCA),  la République démocratique du Congo (RDC) et le Soudan du Sud.

La RCI-LRA s’est donnée pour ambition de  fournir  une réponse  politique,  diplomatique  et  militaire  commune. Une  initiative  qui  s'est  avérée  efficace  et  a  permis d’affaiblir  considérablement  la  LRA  et  de  contraindre  ses combattants à la fuite. 

Programme de formation en renforcement des capacités à Mogadiscio (Somalie) – © Tous droits réservés, AMISOM

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A P F I R A P P O R T A N N U E L 2 0 1 7

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Entre  2013  et  2017,  le  soutien  de  l’UE  à  la  RCI-LRA, par  le biais de  l'APF,  s’est opéré en  coordination avec les  États-Unis,  dont  l'aide  visait  prioritairement  la logistique  et  les  renseignements  aux  forces  armées ougandaises.  L’aide  européenne,  quant  à  elle,  s’est déployée  principalement  par  les  voies  politiques  et diplomatiques34,  ainsi  qu’à  travers  la  couverture  des frais de fonctionnement du secrétariat et du siège de la force d’intervention.

La contribution de l’APF a pris fin le 30 juin 2017 suite à la décision des États-Unis de mettre un terme à leur soutien opérationnel à  la force régionale d’intervention de l'UA (FRI), ce qui a déclenché à son tour le retrait des forces ougandaises. Il est à noter que, dans sa dernière phase d’intervention  couvrant  la  période du 1er  janvier au  30  juin  2017,  l’APF  a  concentré  ses  efforts  sur  la réduction  progressive  de  la  FRI  en  vue  du  retrait  des forces américaines et ougandaises. 

La  capture  ou  la  reddition  d’un  grand  nombre  de combattants de la LRA sont à porter au compte de cette opération,  qui  a  permis  de  réduire  très  nettement  la capacité de nuisance de la LRA dans la région, ainsi que le nombre et la fréquence des attaques et enlèvements.

Force de Travail Multinationale Mixte (MNJTF) de la Commission du bassin du lac Tchad Au cours des huit dernières années, l'insurrection de Boko Haram  s'est  progressivement  étendue  du  nord-est  du Nigeria à une grande partie du bassin du lac Tchad. Ses attaques  contre  la population ont gravement affecté  le nord-est  du Nigeria,  le  Tchad,  le  Cameroun  et  le  Niger, occasionnant  la mort  de  plus  de  13 000  personnes,  le déplacement  forcé  de  2,5 millions  de  personnes  et  la fuite d’environ 250 000 d’entre elles vers les pays voisins. Face à ce bilan humain et aux menaces pour la stabilité régionale, les pays concernés (Nigéria, Cameroun, Tchad et  Niger)  et  le  Bénin  ont  réactivé  la  MNJTF  sous  les auspices de la Commission du Bassin du Lac Tchad (CBLT) et en vertu d’un mandat du CPS de l'Union Africaine.

En août 2016, le soutien européen à la MNJTF fait l’objet d’un accord signé entre l'UE et l'UA. D'un montant de 50 millions  d'euros  jusqu'en  janvier  2018,  celui-ci  prévoit de  renforcer  l’intervention et  l’efficacité des opérations militaires. Il couvre notamment les frais de construction et d'entretien du siège de la MNJTF à N’djamena, mais également  les  coûts  liés  aux  quartiers  généraux  au Cameroun et au Niger ainsi que les moyens de transport, de communication et d'évacuation médicale et sanitaire.

Si la CBLT a l'autorité politique sur le MNJTF, la gestion de l’opération revient cependant à la CUA - une configuration nécessaire dans la mesure où la CBLT n’est pas habilitée à  gérer  les  financements  de  l'UE.  Cependant,  des difficultés  liées  aux  processus  d'approvisionnement au niveau de  la CUA ont entraîné d’importants  retards  dans la mise en œuvre de l’aide européenne.

La  contribution  de  l'APF  à  la  MNJTF  s’inscrit  dans  un cadre  stratégique  européen  plus  vaste  qui  soutient  la stabilisation  et  la  relance  économique  dans  le  Bassin du Lac Tchad. Les opérations menées par la MNJTF ont permis  notamment  d’endiguer  la menace Boko Haram et de  réduire sa capacité de mouvement en  renvoyant les  personnes  sous  son  commandement  dans  leurs sanctuaires  et  en  démantelant  l'une  de  ses  factions rivales,  la branche de Shekau. En conséquence,  l'accès humanitaire, jusqu’alors entravé par l'insécurité dans la région, a été restauré, en particulier au Tchad.

Mécanisme de Surveillance du Cessez-le-feu et des Arrangements de Sécurité Transitoire (CTSAMM) au Soudan du SudC’est en janvier 2016 que le Mécanisme de surveillance et de vérification (MVM) dirigé par L'Autorité intergouvernementale pour  le  développement  (IGAD)  au  Soudan  du  Sud  est devenu  le Mécanisme  de  suivi  du  cessez-le-feu  et  des arrangements sécuritaires transitoires (CTSAMM), dont le mandat est de surveiller le respect de l’Accord et de faire rapport sur les violations de celui-ci. Le mandat élargi de CTSAMM, qui fait partie de l'Accord sur la Résolution des Conflits au Soudan du Sud (ARCSS) signé en août 2015, comprend les dispositions suivantes :   la  surveillance,  l’inspection  et  le  suivi  réguliers 

des  violations  du  cessez-le-feu permanent  et  de l'arrangement transitoire de sécurité ;

   la mise à disposition de rapports et recommandations à  la Commission  conjointe de  suivi  et  d'évaluation, chargée de surveiller la mise en œuvre de l'Arrangement de sécurité transnationale de l'ARCSS ;

   le suivi du désarmement, de la démobilisation et du rapatriement des acteurs non étatiques.

S'élèvant à 9,16 millions d'euros de mai 2016 à janvier 2018, la contribution de l'APF au CTSAMM vise à assurer la  maintenance  du  Siège  du  Comité  Technique  Mixte basé à Juba, ainsi que du bureau de l'IGAD au Soudan du Sud chargé de coordonner l'appui financier au CTSAMM. Enfin,  l’APF a  soutenu  également  les  seize  Equipes  de Suivi  et  de  Vérification  (MVT)  réparties  sur  l'ensemble  du territoire du Soudan du Sud.

34   Appui à l'Envoyé spécial de l'UA, réunions de coordination, préparation et adoption des documents stratégiques.

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Cependant  les  tensions  liées  au  non-respect  des engagements  souscrits  par  les  parties  signataires  de l’ARCSS,  combinées  à  la  détérioration  de  la  situation sécuritaire,  ont  entravé  le  travail  du  CTSAMM  durant l’année  2017.  En  conséquence,  l'IGAD  a  décidé  de convoquer en juin 2017 un Forum de haut niveau pour la  revitalisation de  l'accord de paix au Soudan du Sud (HLRF). La première phase du forum, qui s'est déroulée à Addis-Abeba (Éthiopie), s’est conclue par la signature le 21 décembre de  l'Accord de cessation des hostilités, de protection des civils et d’accès humanitaire. Le  rôle accru du CTSAMM figure parmi  les principales priorités de cet Accord.

Déploiement par l'Union Africaine d'Observateurs des Droits de l'Homme et d'Experts Militaires au Burundi (ODH/EM du Burundi)Au  Burundi,  de  nombreuses  violations  des  Droits  de l’Homme  ont  indéniablement  contribué  à  aggraver  la crise politique et sécuritaire. Face à ce double défi de la sécurité et de la justice, le déploiement des Observateurs des Droits de  l'Homme  (ODH) et des Experts Militaires (EM) de l’Union Africaine s’est avéré nécessaire afin de prévenir une escalade de la violence dans le pays. 

Le soutien de l’APF, à travers le Mécanisme de Réaction Rapide,  s’est  articulé  en  trois  temps :  suite  à  une première phase concluante entre mai 2015 et octobre 2016,  le  soutien  s’est  poursuivi  de  novembre  2016  à octobre  2017  suite  à  une  demande  de  la  CUA.  Enfin, en réponse à la crise continue, l’opération a de nouveau  été prorogée de décembre 2017 à fin mars 2018.

De novembre 2016 à mars 2018, l’APF a ainsi consacré 7,8 millions d'euros afin de couvrir les salaires, indemnités et frais de déplacement de 57 ODH et de 16 EM, mais également pour assurer les frais de fonctionnement des bureaux et l'équipement.

Les  ODH  sont  chargés  de  surveiller  la  situation  des droits  de  l'homme  sur  le  terrain  et  de  rendre  compte des  violations  éventuelles  des  Droits  de  l'Homme  et du  droit  international  humanitaire.  Quant  aux  experts militaires,  ils  ont  pour mission  de  vérifier  le  processus de désarmement des milices et autres groupes armés. Toutefois, en raison de divergences avec le gouvernement burundais sur les conditions de leur présence, l’efficacité de leur mission s'avère limitée. En dépit des restrictions de  déplacement  et  leur  accès  limité  à  Bujumbura, 

les ODH et EM ont néanmoins été en mesure de  faire rapport régulièrement à l’UA. 

Mission de la CEDEAO en Gambie (ECOMIG)En Gambie, dans un contexte marqué par la fragilisation de la situation sécuritaire suite à l’élection présidentielle de  2016,  l'ECOMIG  a  permis  d'enrayer  le  cycle  des violences et de garantir une transition démocratique. Le déploiement  initial de  l'ECOMIG de  février à mai 2017, avec  la  contribution  financière  du MRR,  a  joué  un  rôle déterminant dans le maintien de la stabilité et eu raison des  ultimes  réticences  du  président  sortant  Jammeh face aux résultats du scrutin électoral.

Le mandat de l'ECOMIG a été renouvelé par  les chefs d'État et de gouvernement de la CEDEAO le 4 juin 2017 jusqu'au  20  mai  2018.  À  ce  jour,  la  contribution  de  l'APF à l'ECOMIG, qui s'élève à hauteur de 7,5 millions d'euros,  porte  principalement  sur  les  coûts  liés  au dispositif  de  sécurité  du  nouveau  président,  des membres  du  gouvernement  et  des  institutions.  Elle concerne  également  l'établissement  de  patrouilles conjointes  entre  les  forces  de  l'ECOMIG  et  les  forces armées gambiennes, ainsi que la formation des forces armées nationales.

De  nouveau,  il  est  important  de  souligner  que  cet apport fait partie intégrante du plan de coopération au développement en Gambie qui s’exprime notamment à travers l'Instrument de l'UE contribuant à la Stabilité et à la paix (IcSP). En février 2017, le Commissaire Européen au  Développement  et  à  la  Coopération  Internationale s'est rendu à Banjul dans le but d’exprimer le soutien de l'UE à l’égard du nouveau gouvernement engagé sur la voie des réformes démocratiques dans le plein respect des droits de l'homme et de la règle de droit.

Force Conjointe du G5 SahelLes États du G5 Sahel (Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger,  Tchad)  sont  confrontés depuis plusieurs années à  la  progression  de  la  menace  terroriste  et  du  crime organisé, qui fragilisent une région où la question de la sécurité humaine se pose avec une acuité particulière. En  réponse  à  ces  défis  communs,  les  chefs  d’État  du  G5  Sahel,  réunis  en  sommet  le  7  février  2017,  ont décidé d’établir la Force conjointe transfrontalière du G5 Sahel avec pour mission de  lutter contre  le terrorisme, la criminalité  transnationale organisée et  la  traite des êtres humains. 

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Le soutien financier de l’UE à la Force conjointe atteste de sa volonté d’accompagner efficacement cette dernière dans sa lutte contre les groupes terroristes armés, afin de  réduire  leur  liberté  d’action,  marquer  la  présence  de l’État dans les zones touchées par les djihadistes et  créer  des  conditions  favorables  au  développement socio-économique de la région du G5 Sahel.

L'UE a par ailleurs salué la création de cette Force conjointe comme une démonstration claire de la détermination des pays du G5 Sahel  d’endiguer  l’évolution de  l’instabilité dans la région et de s’attaquer de manière coordonnée  et structurée aux menaces transnationales. 

Après que le Comité Politique et de Sécurité de l'UE se soit prononcé le 1er juin 2017 sur l'opportunité politique de soutenir la Force conjointe du G5 Sahel, une demande de  financement  est  ensuite  émise  le 3  juin 2017 par le  G5  Sahel  et  approuvée  par  l'UA  le  15  juin  2017. L’enveloppe débloquée par l’UE, soit 50 millions d'euros, est destinée à financer la fourniture d'équipements aux forces  (mobilité  terrestre,  équipement  de  lutte  contre les  EEI,  équipement  de  protection  individuelle),  ainsi  que la construction d'infrastructures (quartiers généraux, postes de commandement) et la fourniture de services (tels que, par exemple, l'évacuation des victimes).

L’UE a confié à Expertise France,  l'agence française de coopération technique internationale, la mise en œuvre de cette aide accordée à la Force conjointe. 

La Résolution du Conseil  de Sécurité des Nations unies 2391  (2017)  du  8  décembre  2017  appelle  au  soutien international à  la Force Conjointe du G5 Sahel.  Tout en soulignant  l’impérieuse  nécessité  d’établir  « un  cadre réglementaire solide pour prévenir toute violation du droit des droits de l’homme et du droit international humanitaire en rapport avec la Force conjointe, enquêter, prendre des sanctions ou rendre compte à ce sujet », la Résolution appelle également à un accord entre l’ONU, l’UE et les États du  G5 Sahel en vue de fournir, par l’intermédiaire de la Mission multidimensionnelle  intégrée des Nations Unies pour  la stabilisation au Mali  (MINUSMA),  un appui  opérationnel  et logistique spécial à la Force conjointe du G5 Sahel. 

Dans sa Résolution, le Conseil de sécurité a par ailleurs pris note avec satisfaction de la proposition de l'UE tendant à ce que l’APF serve de dispositif de canalisation des contributions volontaires internationales à l’appui de la Force conjointe,  en étroite coordination avec les autres contributeurs. 

Le  soutien  de  l'APF  à  la  Force  conjointe  relève  d’une approche intégrée de l'UE dans la région du Sahel, qui se traduit non seulement par la présence de trois missions de la Politique de Sécurité et de Défense Commune (PSDC) –EUCAP  Sahel  Niger,  EUCAP  Sahel  Mali  et  la  mission  de formation de l'UE au Mali (EUTM) –, mais également par la mobilisation du  fonds fiduciaire d'urgence pour  l'Afrique pour soutenir des projets complémentaires de renforcement de la sécurité, de gouvernance, de création d'emplois et de résilience des populations affectées dans la région.

Moussa Faki Mahamat, Président de la Commission de l'UA et Jean-Claude Juncker, Président de la Commission européenne - © Tous droits réservés à l'Union Européenne

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CARTE 1 – Opérations de soutien à la paix menées par l'Afrique et soutenues par l'APF en 2017

SomalieSoudandu SudRCA

RDCOuganda

Mali NigerChad

Nigeria

Cameroun

BurkinaFaso

Mauritanie

Gambie

Guinée-Bissau

Burundi

AMISOMMission de l'UA en Somalie

ECOMIBMission de la CEDEAO en Guinée-Bissau

RCI-LRAInitiative de Coopération Régionale pour l'Élimination de l'Armée de Résistance du Seigneur

MNJTFForce Multinationale Conjointe de la Commission  du Bassin du lac Tchad

CTSAMMMécanisme de Surveillance du Cessez-le-feu et des Arrangements de Sécurité Transitoire mené par l’IGAD

ECOMIGMission de la CEDEAO en Gambie

HROs/MEsDéploiement des forces de l’UA : Observateurs des Droits de l'Homme et d'Experts Militaires au Burundi

Force Conjointe du G5 Sahel

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 3.2. Renforcement des capacités

Composante  majeure  de  l’APF  depuis  sa  création,  le programme  de  renforcement  des  capacités  vise  à accroître  les  capacités  institutionnelles  et  l’efficacité de  l’UA,  des CER et des MR dans  la planification et  la conduite des opérations de soutien à la paix. 

Divers  programmes  d’assistance,  au  premier  rang desquels figure  le programme de soutien à  l’AAPS, ont ainsi  été  déployés  en  vue  d’améliorer  la  capacité  de l'UA, des CER ainsi que des MR à faire face aux crises, à  prévenir  les  conflits  et  à  œuvrer  par  eux-mêmes  à  la stabilité en Afrique.

Le Programme de soutien à l'AAPSL’UE s’est engagée à  renforcer  les capacités de  l’AAPS en mettant l’accent sur l’amélioration des performances et  de  l’efficacité  continentales  et  régionales  africaines en matière de prévention, de gestion et de résolution de conflits. Conçues pour apporter une réponse structurelle et  à  long  terme  aux  défis  sécuritaires  sur  le  continent africain, les programmes de renforcement des capacités financés par l’UE portent, dans leurs phases successives, sur les principaux éléments de l’AAPS, tels que la mise en place de la Force africaine en attente et du Système continental d’alerte rapide. 

Les  deux  premières  phases  du  programme  d'appui  à l’AAPS,  financées  à  hauteur  de  44.2 millions  EUR,  ont pris fin en août et en décembre 2015 respectivement. Le soutien au renforcement des capacités s’est poursuivi au cours de la troisième phase du Programme de soutien à l’AAPS, qui contribuera à la mise en œuvre de la Feuille de route 2016-2020 de  l’AAPS conjointement adoptée par l’UA et les CER/MR à la fin de l’année 2015.

Le  contenu  et  la  conception  de  l’actuel  programme de  soutien  à  l'AAPS  reflètent  les  priorités  stratégiques identifiées dans la feuille de route :   la  prévention  des  conflits,  la  gestion  des  crises 

(systèmes  d'alerte  précoce)  et  des  conflits  (Force africaine en attente) et la médiation ;

   la  reconstruction  post-conflit  et  la  consolidation  de la paix ;

   les  questions  de  sécurité  stratégique  (terrorisme, armes légères et de petit calibre, piraterie, etc.) ; et

  la coordination et les partenariats.

L’enveloppe  de  28,8  millions  d’euros  allouée  pour  la période comprise entre janvier 2016 et décembre 2018 couvre  la  mise  en  œuvre  de  ces  priorités  à  l’échelle continentale  (par  l’UA)  et  régionale  (par  la  CEDEAO,  la CAE, la SADC, l’IGAD, la EASF, la CEEAC, la CRAN et le COMESA).

Programme de renforcement des capacités au Libéria – © CEDEAO

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Si assurer la complémentarité entre les activités de paix et  de  sécurité  continentales  et  régionales  demeure un défi de taille pour l’UA et les CER/MR, il faut cependant souligner  que  le  rapport  du  président  Paul  Kagame « L'impératif de renforcer notre union »,  plaidant  pour une  clarification  des  liens  de  subsidiarité  entre  l’UA  et les organisations régionales dans le domaine sécuritaire, constitue, à cet égard, un jalon important. 

Salaires du personnel de la CUA dans le domaine de la paix et de la sécuritéDéployé sous la forme d’un accord conjoint de financement réunissant  d'autres  partenaires  de  développement (Allemagne, Pays-Bas, Suède, Royaume-Uni et Norvège), ce programme vise à soutenir les coûts du personnel de la CUA chargé de mettre en place des programmes de paix et de sécurité. Il contribue dès lors directement à la mise en œuvre de l'AAPS et veille au maintien d'un lien plus étroit entre les activités continentales et régionales de  paix  et  de  sécurité  en  Afrique.  En  outre,  il  offre  à  l’UE un point de départ pour amorcer le dialogue avec la CUA au sujet des progrès réalisés dans la mise en œuvre de l’AAPS.

Une  enveloppe  de  5  millions  d’euros,  allouée  pour  la quatrième phase de ce programme de septembre 2016 à décembre 2017,  a  fourni  un  soutien  temporaire à  la CUA  dans  la  formulation  de  sa  nouvelle  politique  de ressources humaines et la mise en œuvre des décisions du  sommet  de  l'UA  relatives  à  son  financement.  Une cinquième  phase,  prévue  à  partir  de  janvier  2018, permettrait  d’approfondir  un  débat  informé  pour  une appropriation  des  enjeux  sécuritaires  africains  par  les Africains eux-mêmes.

Bureaux de Liaison de l'Union Africaine (BLUA)Ce  programme,  financé  avec  la  participation  d'autres partenaires  de  développement  (Suède,  Danemark, Norvège  et  Royaume-Uni)  par  le  biais  d'un  accord  de financement  conjoint,  vise  à  soutenir  le  réseau  des bureaux de liaison (BL) de l'UA dans les pays africains en conflit et sortant d’un conflit.35 La phase la plus récente de  ce  programme,  de  janvier  à  décembre  2017,  a  été financée à hauteur de 7 millions d'euros.

Ces bureaux, mandatés par le Conseil de Paix et de Sécurité de l'UA, sont des éléments essentiels de l’Architecture Africaine  de  Paix  et  Sécurité  (AAPS),  garantissant la  présence  de  l'UA  dans  ces  pays  et  contribuant  à 

l'accomplissement de son mandat  lié à  la prévention, la gestion et la résolution des conflits en Afrique.

En 2017, une évaluation externe a permis de mesurer l’importance des BLUA et éclairé leur rôle déterminant dans la  dynamisation  des  relations  entre  les  gouvernements nationaux et la communauté internationale. Le rapport d’évaluation  avance  également  des  propositions  pour accroître l’efficacité des BLUA et éviter de compromettre les avancées enregistrées  lors des phases précédentes.  À ce titre, il importe désormais que leur évolution continue de  conforter  ces  acquis,  tout  en  améliorant  certains aspects critiques des modalités de mise en œuvre.

Système de Commandement, de Contrôle, de Communication et d'information (C3IS)Au  cours  des  séances  de  planification  d'Amani  Africa II, l’UA et l'UE ont convenu de constituer un groupe de travail  technique pour  organiser  la mise en place d’un C3IS  pour  les  OSP  africaines,  soulignant  la  nécessité  de combler les lacunes empêchant l'Afrique de jouer un rôle plus efficace dans la gestion des conflits et d’asseoir son autorité en la matière.

En  2013,  l'UA  et  l'UE  ont  signé  un  accord  visant l'acquisition et  la mise en place du système C3IS pour la  gestion  des  OSP  africaines  avec  une  contribution de  12,5 millions  d'euros  de  l’APF  entre mars  2013  et septembre 2018.

L'objectif  global  est  l’installation  d’une  structure continentale permettant à l'UA de déployer rapidement des  capacités  de  communication,  de  commande  et de  contrôle  stratégiques  et  opérationnelles  entre  l'UA à  Addis-Abeba,  les  sièges  régionaux  et  les  missions sur  le  terrain  (QG de  la mission, QG de  la  force  et QG des  trois  secteurs).  Le C3IS  fournira des  services  voix-données-images  sécurisés  grâce  à  la  communication par satellite entre  l'UA,  les organisations sous-régionales et les missions de paix déployées au niveau national ou régional. Il fournira également des systèmes informatiques utiles à la transmission des commandes et la génération des  rapports  et  cartes  nécessaires  à  la  gestion  des opérations sur le terrain.

La poursuite de ce programme dépend de l’engagement ferme  et  renouvelé  de  la  CUA  à mettre  en œuvre  le processus  d’approvisionnement  selon  un  échéancier  et une échelle de priorités dûment respectés.

35   Tchad, Guinée Bissau, Burundi, République Démocratique du Congo, Côte d'Ivoire,  Libye, Soudan, Madagascar, Sahara occidental (relocalisé dans l'Union Africaine, Éthiopie), Libéria, Comores, Mali, République centrafricaine, Soudan du Sud. 

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Coopération scientifique et technique du Système Continental d'Alerte Rapide du CCR-UA (SCAR)L’APF s’efforce non seulement de favoriser l’appropriation par  les  Africains  de  leurs  enjeux  sécuritaires,  mais également d’assurer la pérennisation de leurs capacités à gérer les crises. De 2007 à 2014, le Centre Commun de Recherche de l’UE a mis à disposition une gamme de ressources, méthodes et instruments destinés à renforcer les capacités de l’UA à anticiper et prévenir les conflits en Afrique. Ceux-ci ont notamment contribué à la mise en place et au renforcement du Système Continental d'Alerte Rapide de l'UA (SCAR).

Le 1er mars 2017, le CCR a entamé la quatrième phase de sa coopération avec le SCAR, financée cette fois par l’APF  à  hauteur  d’un  million  d'euros  pour  une  période de  16  mois.  En  renforçant  davantage  la  capacité  du personnel  du  SCAR  à  développer  les  compétences techniques  et  analytiques  nécessaires  au  déploiement et  à  l'exploitation  des  composantes  du  SCAR,  ce programme  marque  ainsi  une  étape  essentielle  dans la poursuite du premier objectif stratégique (prévention des  conflits)  de  la  feuille  de  route  AAPS  2016-2020.

 3.3. Mécanisme de réponse rapide (MRR)

Le MRR a été mis en place en 2009 pour permettre à l’APF de gérer avec plus de flexibilité les crises urgentes en Afrique, 

fournissant à  l'UA et aux CER une  source de financement immédiatement  disponible  et  fiable  pour  entamer  des actions de prévention, gestion ou résolution de crises. 

À l’issue d'une première phase concluante du MRR en 2015, une  seconde  phase  s’est  ouverte  d’août  2015  à  juillet 2018 suite à  la signature d’un accord entre  l'UA et  l'UE établissant une contribution de l’APF de 15 millions d'euros.

Les initiatives du MRR en vertu de cet accord sont axées sur les phases imprévisibles, précoces et urgentes des crises et conflits qui incluent, sans s’y limiter :   la mise en place des processus de médiation ou de 

négociation politique ;  la navette diplomatique ;   le  soutien  au  déploiement  d'observateurs  de  la 

sécurité ou des droits de l'homme ;   le  soutien  à  la  prévention  de  la  violence  liée  aux 

processus électoraux ; ou   des missions  exploratoires  en  vue  de  préparer  une 

opération de soutien à la paix. 

En  2017,  le  MRR  a  financé  quatre  initiatives  pour  un montant total de 3,9 millions d'euros :  l'opération de  la CEDEAO  visant  à  la  prévention  de  la  violence  et  des conflits liés aux élections au Liberia, les efforts de l'IGAD pour revitaliser le processus de paix au Soudan du Sud,  le déploiement rapide de l'ECOMIG en appui au processus de transition démocratique en Gambie et le soutien au Haut Représentant de l'UA en Libye.

Moussa Faki Mahamat, Président de la Commission de l'Union Africaine et Neven Mimica, Commissaire européen pour la coopération internationale et du développement –  © Tous droits réservés par l'Union Européenne

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Soudan du Sud

Gambie

Libéria

Libye

23

CARTE 2 – Initiatives soutenues dans le cadre du MRR (ERM) en 2017

Élections au Libéria

Déploiement initial de l'ECOMIG en Gambie

Forum de Revitalisation de Haut niveau pour le Soudan du Sud

Haut Représentant de l'Union Africaine (AUHR) en Libye

3 . A C T I V I T É S   E T   R É A L I S A T I O N S   E N   2 0 1 7

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24

A P F I R A P P O R T A N N U E L 2 0 1 7

Le  Haut  Représentant  de  l’UA  en  Libye,  l’ancien président  de  la  Tanzanie  Jakaya  Mrisho  Kikwete, a  mené,  avec  le  soutien  du  MRR,  une  série  de consultations avec les autorités libyennes et les autres acteurs  concernés,  pour  promouvoir  un  dialogue politique constructif en vue d’aboutir à la réconciliation nationale. Le Haut Représentant a également participé à  l’Assemblée chargée de  rédiger  la  constitution et a établi  des  contacts  avec  le  gouvernement  d’entente nationale libyen.

En  Gambie,  le  MRR  a  soutenu  le  déploiement  initial de  l’ECOMIG  de  février  à  mai  2017,  permettant  de forcer  au  départ  le  président  sortant  Yahya  Jammeh qui refusait de céder le pouvoir à Adama Barrow après son élection à  la présidentielle  le 1er décembre 2016. L'ECOMIG s'est révélé essentiel dans la prévention de la violence et le maintien de la stabilité dans cette phase délicate de transition démocratique.

Le MRR  a  également  soutenu  en  2017  les  efforts  de l'autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD) pour revitaliser l’Accord sur la Résolution du Conflit en République du Soudan du Sud (ARCSS). Le Forum de Revitalisation de Haut Niveau (HLRF) entend examiner le processus de transition pour la pleine mise en œuvre de l'ARCSS et susciter un dialogue politique inclusif aux fins de l’établissement d'une paix durable.  Il a mené à la  signature en 2017 de  l'Accord  sur  la Cessation des Hostilités, la Protection des Civils et l'Accès Humanitaire.

Au Libéria, dans un contexte pré-électoral extrêmement sensible, le MRR a joué en 2017 un rôle capital afin de créer les conditions d’une transition pacifique du pouvoir. C’est en appui aux activités de diplomatie préventive et dans la mobilisation des principaux acteurs politiques que  le  MRR  s’est  révélé  particulièrement  efficace, permettant  au  Liberia  de  poursuivre  les  avancées enregistrées au cours des derniers mois en matière de renforcement de la démocratie.

Forum de Revitalisation de haut niveau sur la mise en œuvre de l'Accord sur la résolution du conflit au Soudan du Sud – © MFAEthiopia

Le Mécanisme de Réponse Rapide - MRR En 2017, quatre actions permettant de prévenir ou atténuer des crises en Afrique ont été financées par le MRR pour un montant total de 3,9 millions d'euros.

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4. Gestion de l'APF

 4.1 Gestion de l'APF

La mise en œuvre de l'APF par la Commission européenne s'effectue par le biais de divers partenaires : la CUA, les CER/MR,  l'agence  d'un  État membre  (tel  que  Expertise France)  ou  des  contractants-cadres  mobilisés  pour l'assistance technique.

Les exigences de l'UE en matière de gestion opérationnelle et  financière  des  fonds  européens  présentent  un  défi particulier  pour  certains  bénéficiaires  institutionnels de  l’APF,  notamment  en  matière  de  transparence,  de contrôle  interne,  de  redevabilité  et  d’établissement  de rapports. 

L'UE a, par conséquent, adopté un train de mesures visant à assurer une gestion  rigoureuse. D'une part,  toutes  les interventions menées par l’UA et les CER/RM et financées par l’APF font systématiquement l’objet d’audits financiers ex-post.  D'autre  part,  la  Commission  européenne  et  la CUA ont signé un aide-mémoire en avril 2016 et modifié son contenu en mai 2017 afin de renforcer les capacités de gestion et de suivi de la CUA. Ces mesures s'appliquent aussi bien à l’UA qu’aux CER/MR.

SuiviDeux mécanismes de coordination ont été prévus pour améliorer la gouvernance et le contrôle de l’APF.

Au niveau politique, un Comité de Coordination Conjoint (CCC) a été établi. Co-présidé par la CUA et l'UE, le CCC est constitué de  représentants des CER/MR. Ce comité suit  la  mise  en  œuvre  de  l’APF  par  l’intermédiaire  de réunions  et  d’échanges  réguliers  sur  les  questions opérationnelles  entre  les  départements  concernés de  la CUA et  les services de  la Commission,  le Service Européen pour l'Action Extérieure (SEAE) et la délégation de  l'UE  auprès  de  l’Union  Africaine  à  Addis  Abeba.  Le CCC se réunit une fois par an pour discuter de l'état du partenariat UE-Afrique dans le domaine de la paix et de la sécurité. En vue du sommet UA-UE qui s'est tenu du 29 au 30 novembre 2017,  le CCC a également mis en place une SOM (réunion de hauts fonctionnaires) faisant office de réunions préparatoires au Sommet pour la paix et la sécurité qui a eu lieu le 5 juillet 2017 à Addis-Abeba avec l'UA, l'UE, les CER/MR ainsi que les Nations-Unies.

Le deuxième mécanisme de coordination est le Comité de  Pilotage  qui  se  réunit  régulièrement  au  niveau 

technique afin de superviser la gestion de la coopération UA-UE et d’en suivre les progrès, surtout sur le plan de  la mise en œuvre de l'Aide Mémoire.

Communication et visibilitéEn  vue  d’accompagner  la  mise  en  œuvre  du programme  d’action  APF  2017-2018,  une  stratégie de  communication  a  été  définie  par  la  Commission européenne,  précisant  les  différents  axes  de  l'action qu'elle  entend  déployer :  organisation  d'événements à  Bruxelles  et  à  Addis-Abeba,  mise  en  place  de  mini-campagnes sur les réseaux sociaux et conception d’outils  de  communication  spécifiques  tels  que brochures,  vidéos  et  reportages  sur  l'APF.  L’année 2017  a  en  outre  été marquée  par  l’organisation  d’un événement  dans  le  cadre  des  Journées  Européennes du  Développement  et  par  la  publication  du  rapport annuel 2016, destiné à une large diffusion. Un contrat de  deux  ans,  pour  un montant  de  500  000  euros,  a été signé en  juillet 2017 avec  la société Landell Mills chargée de développer et mettre en œuvre la stratégie de communication.

   4.2. Échange de personnel  et d'assistance technique pour renforcer la gestion de l'APF

Un accord administratif  trilatéral entre  la Commission européenne,  le  SEAE  et  la  CUA,  signé  en  avril  2016, vise  à  améliorer  la  coopération  administrative  entre les  institutions  dans  les  domaines  d’intérêt  commun comme le développement professionnel du personnel, l'élaboration des politiques et  la  gestion  financière.  Afin de  favoriser  l'échange  de  compétences  et  de  bonnes pratiques,  le  personnel  du SEAE et  de  la Commission européenne peut, en vertu de cet accord, travailler pour une  période  limitée  au  sein  de  l’administration  de  la CUA et inversement. 

Plusieurs  membres  du  personnel  ont  bénéficié  en 2017  de  ce  programme  d’échange.  Dix  agents  des départements  des  ressources  humaines  et  audit  de la CUA ont effectué en octobre et novembre une visite auprès de leurs homologues de la DG HR et la DG IAS à  la  Commission  européenne.  Du  côté  européen,  un chef d'unité à la retraite de la DG BUDG a effectué en juillet et septembre deux missions de conseil auprès de la CUA. 

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26

En  outre,  depuis  février  2017,  la  CUA  a  également bénéficié  d’une  assistance  technique  axée  sur  les résultats,  afin  de  résoudre  les  problèmes  de  gestion financière.  Des  experts  ont  été  affectés  dans  les domaines  des  achats,  des  audits,  PPEP  (Politique  de 

propriété, installations et équipements), IPSAS (normes comptables  internationales  du  secteur  public),  GRI (gestion  des  risques  d'entreprise)  et  SAP  (Systèmes, Applications et Produits).

Moussa Faki Mahamat, Président de la Commission de l'Union Africaine et Federica Mogherini, Haute Représentante de l'UE pour les affaires étrangères et la politique de sécurité –  © Tous droits réservés par l'Union Européenne

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5. ANNEXES – Tableaux et schémas

Schéma 1 – Montants contractés par l'APF par type d'activité, 2004-2017 (en millions EUR)36

36   13,3 millions d'euros pour l'audit, l'évaluation, la communication et l'assistance technique ne sont pas inclus dans ces montants.

Tableau 1 – Aperçu financier de l'APF dans le cadre des 9ème, 10ème et 11ème FED (en millions EUR)

Engagements Globaux Total

Engagements Individuels (contractés)

(OSP, CB, ERM uniquement)

Engagements Individuels (payés)

(OSP, CB, ERM uniquement)

9ème FED 347,7 344,5 344,5

10ème FED 751,3 732,6 715,0

11ème FED 1 565,5 1 230,6 1 125,1

Total 2 664,5 2 307,7 2 184,6

2.109,7

170 28

Opérations de Soutien à la Paix

Renforcement des capacités

Mécanisme de Réponse Rapide

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A P F I R A P P O R T A N N U E L 2 0 1 7

28

Graphique 2 – Aperçu financier de l'APF en vertu des 9ème, 10ème et 11ème FED : engagements individuels pour les OSP (contractés, en millions d'euros)

Graphique 1 – Aperçu financier de l'APF au titre des 9ème, 10ème et 11ème FED : engagements individuels pour les OSP, CB, ERM (contractés, en millions EUR)

Mill

ions

d’e

uros

300

250

200

150

100

50

02004 2005 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017

400

350

2006

Opérations de Soutien à la Paix

Renforcement des Capacités

Mécanisme de Réponse Rapide

Mill

ions

d’e

uros

300

250

200

150

100

50

02004 2005 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017

400

350

2006

AMIS

MICOPAX

MVM / CTSAMM

ECOMIG

FOMUC

AFISMA

ECOMIB

Burundi HROs/MEs

AMISEC / MAES

MISCA

MNJTF

AMISOM

RCI-LRA

G5 Sahel

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Graphique 3 – Programmes de soutien AAPS 2010-2016 (en millions EUR) – engagements CUA/CER/MR37

37  Les montants de contingence ne sont pas pris en compte.

Moussa Faki Mahamat, Président de la Commission de l'Union Africaine et Neven Mimica, Commissaire européen pour la coopération internationale et du développement –  © Tous droits réservés par l'Union Européenne

Mill

ions

d’e

uros

6

5

4

3

2

1

0CUA COMESA CAE EASF CEEAC CEDEAO IGAD CRAN SADC

8

7

AAPS SP I

AAPS SP II

AAPS SP III

5 . A N N E X E S   –   T A B L E A U X   E T   S C H É M A S

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A P F I R A P P O R T A N N U E L 2 0 1 7

30

Tableau 2 – Initiatives soutenues par les missions MRR depuis sa création en 2010

Titre Partenaire opérationnel

Autorisé (en milliers d'EUR)

Date de début Date de fin

Madagascar CUA 422 15/02/2010 14/08/2010

AUHIP I CUA 1 401 15/02/2010 31/10/2010

Guinée Conakry CUA 373 15/02/2010 14/08/2010

Somalie IGAD 352 01/04/2010 31/12/2010

Niger CUA 250 09/04/2010 30/09/2010

Guinée Bissau CUA 337 09/04/2010 31/10/2010

LRA I CUA 1 194 28/12/2010 30/06/2011

Côte d’Ivoire CUA 300 04/02/2011 31/07/2011

AUHIP II CUA 1230 05/02/2011 31/10/2011

Libye CUA 265 17/03/2011 15/09/2011

LRA II CUA 1200 20/12/2011 31/12/2012

AU/SADC LO Madagascar CUA/SADC 435 15/03/2012 14/12/2012

Kenya IGAD 395 01/08/2012 31/03/2013

Sahel/AU SAPROG CUA 775 01/01/2013 30/09/2013

AUHIP III CUA 1134 01/03/2013 30/09/2013

Somalie IGAD 1199 15/04/2013 14/09/2014

JVM / ICGLR CUA 997 15/06/2013 14/06/2014

UA-CEDEAO (Mali HR observateur) CUA 1273 01/07/2013 30/11/2013

LRA III CUA 226 15/08/2013 31/12/2013

AFISM-CAR CUA 1 098 19/09/2013 31/12/2013

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31

Médiation de l'IGAD au Soudan du Sud

IGAD 1 109 03/01/2014 03/07/2014

EAC-COMESA Burundi EAC-COMESA 1 288 01/11/2014 03/07/2015

Médiation de l'IGAD Sud-Soudan 2

IGAD 796 01/10/2014 30/04/2015

Efforts de médiation la CUA pour la RCA

CUA 280 03/11/2014 03/04/2015

AUHIP IV CUA (Panel Mbeki) 1000 01/11/2014 31/03/2015

EJVM ICGLR 873 01/01/2015 30/06/2015

HR Burundi CUA 420 19/05/2015 30/07/2015

AUC HR et observateurs militaires au Burundi

CUA 2 227 01/09/2015 31/05/2016

Médiation au Soudan du Sud CUA 763 01/09/2015 31/05/2016

Médiation au Burundi CUA 300 20/12/2015 30/03/2016

AUHIP V AUC 250 01/03/2016 30/06/2016

AUHR Libye CUA 300 16/06/2016 16/02/2017

HRF Soudan du Sud IGAD 693 01/08/2017 30/06/2018

ECOMIG CEDEAO 2 292 21/02/2017 20/05/2017

Élections au Libéria CEDEAO 651 01/05/2017 30/04/2018

Total 30 148

Titre Partenaire opérationnel

Autorisé (en milliers d'EUR)

Date de début Date de fin

5 . A N N E X E S   –   T A B L E A U X   E T   S C H É M A S

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6. GLOSSAIRE

AAPS Architecture Africaine de Paix et de Sécurité

ACP Groupe des États d'Afrique, des Caraïbes et du Pacifique

AFISM-CAR/ MISCA Mission internationale de soutien à la Centrafrique sous conduite africaine

AFISMA Mission internationale de soutien au Mali sous conduite africaine

AMIS Mission de l'Union Africaine au Soudan

AMISEC Mission de l'UA pour le soutien aux élections aux Comores

AMISOM Mission de l'Union Africaine en Somalie

APD Aide Publique au Développement

APF Facilité de soutien à la paix pour l'Afrique

AUHIP Panel de mise en œuvre de Haut niveau de l'Union Africaine (Darfour)

BLUA Bureau de Liaison de l'UA

CAE Communauté d'Afrique de l'Est

CCR Centre commun de recherche (Commission européenne)

CEDEAO Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest

CEEAC Communauté Économique des États de l'Afrique Centrale

CEN-SAD Communauté des États Sahélo-Sahariens

CER Communauté Économique Régionale

COMESA Marché Commun pour l'Afrique Orientale et Australe

CoPS Comité Politique et de Sécurité de l'UE

CPS Conseil de Paix et Sécurité de l'UA

CRAN Capacité régionale d'Afrique du Nord

CTSAMM Mécanisme de Surveillance du Cessez-le-Feu et des Arrangements de Sécurité Transitoire au Soudan du Sud

CUA Commission de l'UA

C3IS Système de Commandement, de Contrôle, de Communication et d'Information

DEVCO Direction Générale de la Coopération Internationale et du Développement

DPS Département Paix et Sécurité de l'UA

EASF Force en attente de l'Afrique de l'Est

EASFCOM Mécanisme de Coordination des forces d'Afrique de l'Est en Attente

ECOMIB Mission de la CEDEAO en Guinée Bissau

ECOMIG Mission de la CEDEAO en Gambie

EUCAP NESTOR Mission de l'UE sur le Renforcement des Capacités Maritimes Régionales

EUTM Somalia Mission de formation de l’UE en Somalie

FAA Force africaine en attente

FED Fonds Européen de Développement

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FOMUC Force Multinationale de la CEMAC

IcSP Instrument contribuant à la Stabilité et à la Paix

IGAD Autorité Intergouvernementale pour le Développement

JAES Stratégie conjointe Afrique-UE (Joint Africa-EU Strategy)

JCC Comité Conjoint de coordination

LRA Armée de Résistance du Seigneur

MAES Mission de l’UA pour l’assistance électorale et sécuritaire aux Comores

MCC Mécanisme Conjoint de Coordination (au titre de la RCI-LRA)

MICOPAX Mission de consolidation de la paix en Centrafrique

MISCA Mission internationale de soutien à la Centrafrique sous conduite africaine

MNJTF Force de Travail Multinationale Mixte (contre Boko Haram)

MR Mécanisme Régional

MRR Mécanisme de Réponse Rapide 

MVM Mécanisme de Surveillance et de Vérification (IGAD)

NAVFOR Force navale de l'UE

OCDE Organisation de Coopération et de Développement Économiques

ODD Objectif de Développement Durable

ODH/EM Déploiement d'Observateurs des Droits de l'Homme et d'Experts Militaires de l'UA. Mission au Burundi.

ONU Nations Unies

OSP Opérations de soutien à la paix

OTAN Organisation du Traité de l'Atlantique Nord

PESC Politique Étrangère et de Sécurité Commune (de l'UE)

PIR Programme Indicatif Régional

PSDC Politique de Sécurité et de Défense Commune (de l'UE)

RCA République centrafricaine

RCI-LRA Initiative de Coopération Régionale pour l'Elimination de l'Armée de résistance du Seigneur

RDC République Démocratique du Congo

SADC Communauté de développement de l'Afrique australe

SCAR Système Continental d'Alerte Rapide

SEAE Service Européen pour l'Action Extérieure

SOM Réunion des Hauts Fonctionnaires

UE Union Européenne

UMA Union du Maghreb arabe

6 . G L O S S A I R E

Page 34: Facilité de soutien à la Paix pour l’Afrique · JOIN (2016) 52 final, 22.11.2016. Moussa Faki Mahamat, Président de la Commission de l'Union Africaine, Jean-Claude Juncker, Président

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7. CONTACTS

Mme Kristin DE [email protected]

Service européen d'action extérieure

Département Afrique

Chef de Division Afrique.5

Affaires panafricaines

M. Domenico [email protected]

Commission Européenne

DG de la Coopération Internationale et du Développement

Directeur de l'unité D/3

Partenariat Afrique-UE – Facilité de soutien à la paix pour l’Afrique

M. Ranieri SABATUCCI [email protected]

Service européen pour l’action extérieure

Délégation de l’Union Européenne auprès de l’Union Africaine

Chef de la délégation

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POUR EN SAVOIR PLUS :

https://ec.europa.eu/europeaid/regions/africa/continental-cooperation/african-peace-facility_en

www.africa-eu-partnership.org

MN-AA-18-001-FR-N

Page 36: Facilité de soutien à la Paix pour l’Afrique · JOIN (2016) 52 final, 22.11.2016. Moussa Faki Mahamat, Président de la Commission de l'Union Africaine, Jean-Claude Juncker, Président

ISBN 978-92-79-80922-4Doi : 10.2841/793203

MN

-AA-18-001-FR-N