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Faly Stachak Faire écrire les enfants 300 propositions d’écriture © Groupe Eyrolles, 2013 ISBN : 978-2-212-55514-1

Faire écrire les enfants - multimedia.fnac.commultimedia.fnac.com/multimedia/editorial/pdf/9782212555141.pdf · pour induire au minimum l’imaginaire de l’enfant. ... de mots

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Faly Stachak

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d’écriture

© Groupe Eyrolles, 2013ISBN : 978-2-212-55514-1

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Sommaire

Invitation à l’écriture ...................................................................... 5Préface ............................................................................................. 9

Partie IHistoires du réel

1. Qui suis-je ? .............................................................................. 172. Moi, maman, papa et les autres… ........................................... 333. Entre deux récrés ..................................................................... 394. Mes histoires d’amour .............................................................. 455. Il était une fois la Terre…........................................................ 516. … Et tout ce qui vole, rampe, broute, court, galope et nage ! ... 59

Partie IILe monde de l’imaginaire

1. Paroles de sorcières et murmures d’ogres .............................. 712. Du frisson de l’aventure à l’horreur de l’au-delà ! ................. 85

Partie IIIJeux d’écriture à plusieurs mains

1. Jeux de questions/réponses ................................................... 1032. Jeux en tous genres… ............................................................ 107

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Partie IVComment écrire ton histoire

Sur la trace des écrivains en douze commandements ............... 121

Fiche n° 1 Une histoire, c’est vivre une aventure pour devenir plus fort ............................................. 123

Fiche n° 2 Les personnages ....................................................... 125Fiche n° 3 Le héros/l’héroïne .................................................... 127Fiche n° 4 Les six personnages secondaires ............................. 129Fiche n° 5 Fiche du personnage ............................................... 133Fiche n° 6 L’objet de l’aventure : la récompense ! ................... 137Fiche n° 7 Les forces opposantes majeures ............................. 139Fiche n° 8 Les forces opposantes mineures ............................. 141Fiche n° 9 Six questions pour construire ton histoire ............ 143Fiche n° 10 Une histoire comporte trois parties ....................... 145Fiche n° 11 Histoires du monde réel,

histoires du monde imaginaire ............................... 149Fiche n° 12 Les douze commandements des écrivains ............. 151

Bibliographie ............................................................................... 163

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Préface

De la forme au ton

J’ai longtemps cherché la forme que j’allais donner à ce livre. Quel concept allait guider les propositions d’écriture ? Dans Écrire – Un plaisir à la portée de tous, j’avais imaginé un voyage aux quatre points cardinaux, chacun incarnant quatre grandes étapes d’écriture. J’étais le « guide » en quelque sorte, et le lecteur pouvait se prêter au jeu du voyage. Mais ici, quel dispositif adopter ? Une sorte de grand jeu vidéo ? Des univers propres à la jeunesse d’aujourd’hui et dans les-quels on circulerait au gré de son humeur ? – vite démodés ! – Tout ce que j’imaginais me semblait « fabriqué ».

J’ai finalement opté pour la structure la plus sobre possible, une sorte de catalogue de propositions d’écriture, chaque thème correspondant à l’univers des enfants. Le rythme, le ton devaient se jouer avec la nature même des propositions.

Ah ! Ce ton ! Comment s’adresser aux enfants sans être directif ? Didactique ? Démagogique ? Abscons ? Des mots simples, d’accord. Mais jusqu’où ? Et doit-on leur dire « vous » ou « tu » ? Comment les inviter à écrire et que ce soit, à chaque proposition, affable et neutre tout à la fois ? J’ai d’abord écrit au « vous ». Et puis, au quart du livre, j’ai glissé progressivement du « vous » au « tu ». Finale-ment, de vous à toi, une évidence.

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Provoquer l’écriture : tout compte !

Tout est important dans une proposition : le moindre ton, le moindre signe va provoquer l’acte d’écrire, ouvrir ou fermer l’espace du pos-sible. Ainsi, pour amener à l’écriture, il serait préférable de ne jamais prononcer, quand on énonce une proposition, le mot « consigne ». Même si les enfants en ignorent les autres sens, écrire n’est sur-tout pas une punition ! Il vaut mieux éviter aussi l’affreux terme : « déclencheur » ou celui, tout aussi laid, d’« inducteur ». Conno-tations d’automatisme, de robotique, bref, trop techniques ! Parmi tous ceux-là, « proposition d’écriture » me semble le plus adapté. Il invite, il offre le choix, la liberté. Celle de reformuler le contenu de la proposition, celle d’écrire ou de ne pas écrire.

De même, le thème d’une proposition serait presque accessoire. On peut jeter le mot Caillou ! Cheval ! Tous les mots de la créa-tion, l’important se situe dans la formulation, dans l’intonation. Ce sont elles qui provoqueront ou non le désir d’écriture. Prenez, par exemple, cet énoncé archibateau : Raconte tes dernières vacances. Non seulement il est terriblement ennuyeux dans le sens, mais par quel bout le prendre ? C’est long, des vacances, il s’en passe des choses… On peut aussi proposer : Des vacances ou Les vacances… Vacances… ou Vacances !, Vacances ? À chaque nouvel énoncé, un autre texte se des-sine, un autre ton, une autre forme. Et parmi tous ceux-ci se trouve LA bonne proposition. À peine lue ou prononcée, elle provoque déjà des images, des sensations, des émotions, des mots.

Alors ? Parmi toutes ces propositions de vacances, laquelle vous sem-blerait marcher à tous les coups ?

Écrire sans frontière

Pour créer les propositions de ce livre, je suis retombée en enfance ; la mienne, celle des enfants que je connais, celle relatée dans les livres pour la jeunesse, fortifiée par mes dernières recherches sur l’écriture jeunesse, et par cette certitude : le livre qui dépasse le temps, les modes et les frontières est celui qui parle à l’immuable de chacun d’entre nous. Ainsi devait-il en être de mes petites propositions : les

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adresser d’emblée aux enfants, les imaginer en quelques mots qui nous ressemblent et nous rassemblent.

Certaines d’entre elles, au chapitre « Qui suis-je ? », peuvent paraître un peu « sombres ».

Mais ces interrogations, ces états d’âme, nous les avons tous ressentis enfants. Et n’est-ce pas sur la page que nous avons parfois, voire sou-vent, déposé nos malaises ?

De même, j’ai voulu rendre ces propositions le plus sobres possible, pour induire au minimum l’imaginaire de l’enfant. Par leur forme, le choix des thèmes, elles devaient aussi ne pas forcer l’éveil de certaines expériences ou ressentis négatifs. Ce qui doit se dire finit toujours par sortir. En atelier d’écriture – plus souvent qu’ailleurs et la plupart du temps avec des enfants ou des ados –, il n’est pas rare qu’explosent soudain sur la page des secrets douloureux, insupportables. Si loin, à chaque fois, de la proposition d’origine. Toute proposition, si ano-dine soit-elle, peut s’avérer une bombe…

D’une proposition à l’autre, s’exprimer d’abord…

Quand il ne s’agit pas d’écrire une histoire, les propositions de ce livre invitent classiquement à dresser une liste, poursuivre un début de phrase ou quelques vers d’un poème, mais aussi à écrire les frag-ments d’un journal intime, à dresser un portrait, écrire un fait divers, un e-mail, une interview, un dialogue, un suspense, une chanson… La technique d’écriture de ces différents genres ou formes narratives n’est pas expliquée volontairement, contrairement à la démarche poursuivie dans Écrire – Un plaisir à la portée de tous. Cet ouvrage en est le complément. Cette fois, j’ai préféré porter l’accent sur la construction d’une histoire et les formes ou démarches narratives principales qui la nourrissent.

Enfin, chaque auteur a son univers. J’évoque ici, si vous ne les connaissez déjà, l’approche de Gianni Rodari, par exemple, sur le jeu de mots et de sens, ou celle de Pierre Coran pour l’art de la poésie.

Toujours dans ce premier objectif de laisser libre cours à l’expression – non sans volonté de progression –, j’ai inséré très peu d’extraits d’au-

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teurs, souhaitant, par expérience, ne pas utiliser de modèle pour ne pas influencer, voire « paralyser », la parole des enfants. En revanche, j’ai mis à l’honneur quelques poésies d’adultes et surtout d’enfants, particulièrement dans le chapitre 5 de la partie I « Il était une fois la Terre… ». Le thème et les enfants s’y prêtent naturellement.

Ce livre recense aussi, dans la troisième partie, une trentaine de jeux d’écriture à plusieurs voix. Ils permettent d’aborder des règles de l’écrit comme on aimerait toujours pouvoir les vivre : dans l’échange, le rire et le jeu !

Puis structurer, développer, enrichir

Si les propositions d’écriture, dans une première approche, en ap-pellent souvent plus au fond qu’à la forme – ce que les enfants en-tendent d’abord –, ce n’est que pour mieux avancer… Une fois la page apprivoisée, pourquoi ne pas aller plus loin ? Écrire une his-toire ! Du début à la fin, seul ou à plusieurs, la construire. Oui, mais comment ?

J’ai souvent remarqué que les récits conduits par des enfants (et des adultes) souffrent d’une absence de charpente solide et, par là même, de ressort dramatique. Savoir structurer une histoire, c’est apprendre aussi, me semble-t-il, de façon créative, à structurer tout court, quels que soient le thème ou la discipline concernés.

Oui, mais comment expliquer simplement aux enfants des concepts sur lesquels se fonde la construction d’un récit ? Je n’ai pas voulu ré-péter ici le modèle de Vladimir Propp sur la morphologie des contes, largement répandu, mais celui, plus complexe et plus juste drama-tiquement, du Guide du scénariste, le voyage du héros de Christopher Vogler, disciple de Campbell. Les recherches de ce dernier ont com-plété et amplifié le schéma fondateur de Propp. Cette structure, for-cément très incomplète, est traitée parmi les 12 fiches techniques qui accompagnent, en dernière partie de ce livre, les différentes étapes de la construction d’un récit.

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Voilà ! La conception de ce livre dévoilée dans ses grandes lignes, je fais un vœu : qu’il réponde à la demande qui m’a été faite par des « éducateurs » d’un ouvrage à destination des enfants. Qu’il offre durablement à ces derniers le goût de la lecture et le plaisir d’écrire.

À chacun de le faire vivre désormais, d’en poursuivre et d’en enrichir les pistes proposées, en toute liberté.

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1Qui suis-je ?

Ça t’arrive parfois de te planter devant la glace et de te regarder, droit dans les yeux ? Ou même de haut en bas ? Tu te places de profil, tu te tords le cou pour te voir de dos. Tu te remets face à la glace. Tu te souris, tu te fais une grimace. Tu passes la main dans tes cheveux, tu fronces les sourcils. Et tu te dis peut-être : « C’est moi, ça ? »

Et qui es-tu, toi qui viens d’ouvrir ce livre ?

Voici toute une série de propositions d’écriture pour poser sur la page ce que tu aimes, ce que tu aimes moins. Ce qui te révolte et ce qui te rend heureux. Ce que tu voudrais changer en toi, autour de toi aussi. Et ce dont tu es fier (fière) !

Toi, ta famille, ton école ou ton collège, tes amours, le monde… Tout, quoi !

Mes listes et inventairesUne liste, ce sont juste des mots, des noms ou des verbes tout seuls, un bout de phrase…

Un inventaire, c’est une liste de mots aussi, mais auxquels on rajoute parfois quelques détails, une petite description, une explication.

L’important, dans une liste ou un inventaire, c’est de nommer les choses sans penser à la grammaire ou à l’orthographe. Tu écris, comme ça vient, un mot, une phrase, l’un au-dessous ou à côté de l’autre… Exemple de liste :

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Liste de mes trésors :• des coquillages ;• ma collection d’éventails ;• ma chienne Kali ;• ma boîte à crayons japonaise ;• etc.

Exemple d’inventaire, toujours sur les trésors :• « J’ai une montre rouge offerte par mon frère à Noël. »• « J’ai la collection complète des mangas Dragon Ball. »• « J’ai une photo dédicacée de Zidane quand il marque un but. »• etc.

À toi maintenant !• La liste de mes idoles.• La liste de mes peurs : « J’ai peur de… »• La liste de mes petits moments de bonheur.• L’inventaire de trois « choses » adorées que j’ai perdues (objets ou

êtres).• La liste de mes trésors.• La liste des questions que je me pose tout le temps (pourquoi… ?).• L’inventaire de mes mensonges.• La liste de mes vantardises (réelles ou imaginaires).• La liste de mes petits malheurs.• L’inventaire de deux choses qu’il faut que je réussisse un jour !• La liste de mes vieux jeux et jouets préférés.• La liste de mes courses idéales au supermarché.• L’inventaire des bonnes surprises que l’on m’a faites.• L’inventaire de mes bêtises.• L’inventaire de mes bonnes actions.• L’inventaire de toutes les injustices que j’ai subies.• La liste de tout ce que je n’ai pas le droit de faire.• La liste de ce que je ne supporte pas.• La liste de ce que je ne dois pas oublier.• La liste de mes petites habitudes (plutôt des verbes : aller à, jouer à…).• La liste de mes mots préférés.

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Je veux une vie en forme de…

« Je veux une vie en forme d’arêteSur une assiette bleueJe veux une vie en forme de choseAu fond d’un machin tout seulJe veux une vie en forme de sable dans les mainsEn forme de pain vert ou de cruche… »

Boris Vian, « Je veux une vie en forme d’arête »

Et toi ? Quelle forme a-t-elle, la vie que tu souhaiterais ? Tu pourrais commencer par : « Je veux une vie en forme de… »

Quand j’aurai 15 ans

Tu voudrais que ce soit comment, quand tu auras 15 ans ? Com-ment t’imagines-tu ? Et que feras-tu ? Tu pourrais commencer par : « Quand j’aurai 15 ans… »

Quand je serai grand(e)

À écrire comme : « Quand j’aurai 15 ans », sauf que là, tu les as dépassés !

Je ne suis pas comme les autres

Ça t’arrive parfois de le penser ? Si oui, en quoi te sens-tu différent(e) ?

Je suis heureux quand…

Dresse une liste qui débuterait chaque fois par : « Je suis heureux quand… » et qui dirait tous tes petits moments de bonheur.

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Ce que je n’ai jamais dit sur moi à ma copine/à mon copain…

Peut-être que tu pourrais l’écrire maintenant ? Le copain ou la copine en question n’en saura rien, ce sera un secret entre toi et la page…

Quand faire un vœu ?

Il faut une circonstance spéciale, voire exceptionnelle, pour faire un vœu ! Sinon, on en ferait tout le temps et ils ne marcheraient pas. Par exemple, on peut faire un vœu :• quand on marche longtemps sur la bordure du trottoir sans tomber ;• quand, d’un seul souffle, on fait s’envoler tous les pétales d’une fleur de

pissenlit ;• quand on voit s’allumer la première étoile dans le ciel…

Certains de ces moments exceptionnels sont les mêmes pour tout le monde. D’autres, en revanche, ne concernent que nous : on se les invente.

Dresse l’inventaire des circonstances exceptionnelles où tu peux faire un vœu.

Ma liste de vœux

Des circonstances exceptionnelles ont eu lieu : feu vert ! Tu peux dresser la liste de tous tes vœux !

Mon secret

« Dans tes yeux, je perçois quelque chose d’étrangeUn secret m’est caché ;dis-le-moi, je veux savoir… »

Christina, 11 ans, Poèmes d’enfants, École Freinet

Si, toi aussi, tu possèdes un secret, veux-tu le confier à la page ? Ça restera entre elle et toi…

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Je ne suis pas content(e) quand…

Raconte tous ces petits moments où tu n’es pas content…

Quand je suis en colère !

Là, c’est encore plus fort !

« Je peux rarement voir quelqu’un sans le battre. […]En voici un.Je te l’agrippe, toc.Je te le ragrippe, toc.Je le pends au portemanteau.Je le décroche.Je le repends.Je le redécroche.Je le mets sur la table, je le tasse et l’étouffe. […]Je le salis, je l’inonde.Il revit.Je le rince, je l’étire (je commence à m’énerver, il faut en finir)… »

Henri Michaux, « Mes occupations »

Et toi, quand tu es en colère, ça donne quoi ? Tu pourrais jouer sur les mots comme Henri Michaux, sous la forme d’un poème, ou de ce qui te vient à l’esprit…

Personne ne m’aime !

Ce n’est jamais vrai mais, parfois, on en est persuadé : personne ne nous aime ! Alors, on se monte tout un film et on se rend encore plus malheureux. Et puis ça passe, heureusement !

Si ça t’arrive de temps en temps, quel est ce film que tu t’inventes ? Tu pourrais commencer par : « Je me dis que personne ne m’aime quand… »

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Si j’étais quelqu’un d’autre, autre part…

Certains jours, tu te prends à rêver, ou à jouer, que tu es quelqu’un d’autre, que tu vis ailleurs, sur la terre ou sur une autre planète, dans un autre temps, une autre époque… Et c’est si fort que tu y crois vraiment !

Qui es-tu alors ? Quel âge as-tu ? Où es-tu ? À quelle époque vis-tu ? Au temps passé ou au temps futur ? Qui est avec toi ? Que fais-tu ? Comment sont les lieux autour de toi ? Fait-il froid ou chaud ? Y a-t-il des odeurs, des saveurs particulières ? Ferme les yeux, laisse venir à toi les images… Tu te vois dans cet autre temps, cet autre lieu ? Raconte une scène de cette vie-là, un moment, court ou long, fort ou tranquille.

Ce peut être une description, un dialogue avec celui, celle ou ceux qui t’accompagnent… Note sur la page ce qui te vient…

Ma cachette

Où est-elle, cette cachette ? L’as-tu fabriqué ce lieu où tu te réfugies quand tu veux être seul, rien qu’avec toi ? Est-ce un lieu secret, que personne, ou presque, ne connaît ?

Mon cauchemar

Ce peut être un cauchemar qui te revient souvent. Ou bien ce qui te fait vraiment peur. Tu pourrais raconter les images qu’il contient, tes impressions, tes émotions…

Le rêve que je fais toujours

T’arrive-t-il de faire plusieurs fois le même rêve, un rêve doux, heu-reux ? Un rêve que tu imagines le soir avant de t’endormir, ou un vrai rêve dont tu te souviens au matin ? Quel est ce rêve ? Quelles sont les images que tu vois ?

Ma première nuit blanche

La première fois que tu n’as pas dormi de toute la nuit, c’était quand ? Où ? Pourquoi ?

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Les trois grands événements de cette année

Ceux à venir, ou ceux qui sont déjà passés. Ce peut être une toute petite liste à dresser, voire à détailler ?

Ou une histoire… Note-les comme ils t’arrivent sur la page.

J’suis gros(se)/J’suis trop maigre…

Vraiment ? Ce n’est peut-être qu’une idée, mais tu en es persuadé(e).

Que ce soit vrai ou faux, écris la liste de ce que tu aimes en toi.

Mon plus grand bonheur

Des petits bonheurs, tu en vis souvent. Mais ton plus grand bonheur, c’est quand ? C’est quoi ? C’est où ?

Si j’étais un garçon

Si tu étais un garçon, qu’est-ce qui changerait dans ta vie ?

Note sous forme de liste :1. Les changements qui te feraient plaisir ;2. Les changements que tu n’aimerais pas du tout.

Si j’étais une fille

La même chose dans la peau d’une fille, cette fois si tu es un garçon.

Ma cicatrice

On a tous une petite ou une grande cicatrice sur le corps, au visage, sur les mains… et même, parfois, au cœur.

Où est la tienne ? Quelle est son histoire ?

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Je suis mauvais !

« Alors que j’étais étendu là dans le noir, une révélation m’est venue : j’étais quelqu’un de mauvais. Hé oui. Je m’en suis rendu compte d’un coup, d’un seul. Et ça expliquait tout. La personnalité fait la destinée. Ma prof d’anglais avait écrit ça sur le tableau le jour de la rentrée. J’avais une personnalité mauvaise, j’étais quelqu’un de mauvais, et maintenant ma destinée m’avait rattrapé. J’ai repassé dans mon esprit toutes les mauvaises actions que j’avais commises. J’avais menti à des gens, j’avais volé des trucs, j’avais mis une dégelée à Howie Zimmerman quand j’étais au CM1. J’avais balancé un chariot de supermarché dans la rivière Clackamas quand j’étais en troisième. J’avais savaté le rétro d’une bagnole que je m’étais prise en skate. La liste était infinie… »

Blake Nelson, Paranoid Park

On a tous une liste de mauvaises actions. Et la tienne ? Bien sûr, comme d’habitude, ça reste entre la page et toi !

Si j’osais…

Hé oui ! Si tu osais ? Et quoi d’abord ?

Dresse la liste de tout ce que tu aimerais oser, ou raconte quelque chose qui te tient à cœur. Que se passerait-il alors ? Tu peux com-mencer par : « Si j’osais… »

Ça te brise le cœur

« Un chien qui est abandonnéÇa te brise le cœur.Un homme qui meurt de faimÇa te brise le cœur.Un village que détruit la pollutionÇa te brise le cœur.Des hommes qui s’insultentÇa te brise le cœur… »

Vincent, 9 ans, Poèmes d’enfants, École Freinet

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Et toi, qu’est-ce qui te brise le cœur ?

Tu pourrais l’écrire sur le même modèle que ce poème ; annoncer la chose qui te brise le cœur, et reprendre : « Ça ME brise le cœur. »

Où s’en vont tous les mots que je n’ai pas pu dire ?

C’est vrai, où s’en vont-ils ?

Ce n’est pas ma faute si…

Une petite liste ? Ça fait tellement de bien !

La nuit, quand je ne dors pas, je pense à…

… Tu penses à ce que tu as vécu dans la journée ? Ou tu te poses des questions sur l’existence ? À quoi penses-tu, la nuit, quand tu es réveillé(e) ? Ou même avant de t’endormir ?

Ma photo préférée

Celle sur laquelle tu figures, ou une autre.

Choisis d’abord ta photo : papier ou numérique ? Un paysage, un animal, autre chose ou des personnages ? Et si ce sont des person-nages, qui sont-ils ? Comment sont-ils ? Quel décor y a-t-il derrière eux ? C’était à quelle occasion ? Étais-tu là quand on l’a prise ? Enfin, pourquoi est-elle ta préférée ? Décris, raconte…

Ce que je ne supporte pas chez les filles

Une liste. Et sans pitié !

Ce que je ne supporte pas chez les garçons

Une liste. Et sans pitié !

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Quand on est perdu face à un problème grave

« Je suis allé sur différentes stations. J’ai écouté des bouts de musique. […] Puis j’ai chopé les boules. […] J’étais là avec un vrai problème sur les bras, un problème grave, mais existait-il un endroit où moi je pouvais aller ? Qui appelle-t-on quand quelque chose déconne réellement ? Ces tordus du bureau d’aide scolaire ? Quand on était en butte à un vrai problème, il n’y avait rien à faire, personne à qui parler […], quelqu’un de compétent, capable de vous prodiguer de vrais conseils… »

Blake Nelson, Paranoid Park

Toi aussi, tu t’es déjà trouvé(e) face à un problème, petit ou grand (pas un problème de maths !), que tu devais résoudre tout(e) seul(e) ? Quel problème ? À qui aurais-tu voulu te confier alors (personne réelle ou imaginaire) ? Qu’aurais-tu souhaité qu’elle te dise ? Tu pourrais commencer par : « J’aurais aimé qu’elle me dise… »

Ce dont je suis fier (fière)

Dresse l’inventaire de tout ce qui te rend fier (fière). Tu peux com-mencer par : « Je suis fier (fière) de…, quand… »

Ivresse de la musique et de la danse

« Viens vers moi, musique,Possède-moi,Emplis-moi,Atteins-moi… »

Alexandra, 11 ans, Poèmes d’enfants, École Freinet

« Viens vers moi, musique… » Écoute ta musique préférée, raconte les émotions que tu ressens, ce qu’elle provoque en toi…

Inventaire de mes émotions1. Avant de commencer, tu pourrais d’abord prendre connaissance

de la liste ci-dessous : « Choses extraordinaires, choses qui me font rougir de honte, etc. »

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2. Lorsque tu voudras écrire la « chose » qui provoque telle ou telle émotion, de nombreuses images et de nombreux mots te vien-dront à l’esprit.

3. Il faudrait que tu tries, parmi toutes ces images et ces mots, celles ou ceux qui ont vraiment de l’importance pour toi.

4. Ne garde qu’une à trois émotions pour chaque proposition.5. Puis écris-les sous la forme d’un mot ou d’une phrase.

Par exemple :• « Choses extraordinaires » : l’univers.• « Choses que je trouve sales » : un chewing-gum plein de bave collé sous

la table de la classe.

Liste des… :• choses extraordinaires ;• choses qui me font rougir de honte ;• choses qui me rendent triste ;• choses qui me font toujours rire ;• choses qui me mettent en colère ;• choses peu rassurantes ;• choses qui me donnent un grand bonheur ;• choses que je regrette ;• choses qui me calment ;• choses que j’aime sentir (odeurs, toucher) ;• choses que j’aime entendre ;• choses que j’aime voir ;• choses que je trouve sales ;• choses que je ne referai jamais ;• choses que je voudrais recommencer ;• choses qu’il vaut mieux ne pas dire ;• choses que je ne croirai jamais ;• choses que je trouve très belles ;• choses que j’aimerai toujours !

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Inventaire de ma chambre« Ma chambre est un vrai capharnaüm. Et mes étagères sont bourrées de bazar :un tas de Spiderman de collection dans des pochettes en plastique […],trois années de parution du magazine d’horreur français Fangoria,un vieil ordinateur portable, hors d’usage, mais qui a coûté trop cher pour qu’on le jette,[…], quatre pots remplis de petits personnages en plastique venus d’Asie, rescapés d’une phase que j’ai traversée quand j’avais quatorze ans […],tous mes vieux albums pour enfants […],trente-et-une peluches (crasseuses) […].Oh, et par terre :des vêtements sales,des vêtements propres,des vêtements essayés mais non portés… »

E. Lockhart, La Fabuleuse Histoire de la mouche dans le vestiaire des garçons

À ton tour de faire l’inventaire de ta chambre…

La maison de mes rêvesOù serait la maison dans laquelle tu aimerais habiter ? Comment serait-elle ? Et ta chambre ? Aurais-tu un jardin ?

Dans ma rue, il y a…Il est des pays où l’on vit dehors, comme en France l’été. On sort les chaises dans la rue, on s’assoit, on discute… La rue devient comme un salon.

Il est des pays où l’on travaille dans la rue : le cireur de chaussures, le crieur de journaux, le marchand de légumes, de hot-dogs, de bois-sons, de CD, le barbier (celui qui rase les barbes), etc.

Et des pays, aussi, où l’on ne fait que passer dans la rue.

Qu’y a-t-il dans ta rue ? Qui crie ? Qui vend ? Que s’y passe-t-il ? Que font les autres enfants ? Et les passants ?

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Tu pourrais commencer par : « Dans ma rue, il y a… » et reprendre chaque fois ce même début.

Tu peux aussi t’installer dans ta rue, un carnet à la main, et noter tout ce qui s’y passe… Puis mettre tes notes sous la forme d’un poème : « Dans ma rue, il y a… »

Les bruits de ma rue

Tu te réveilles, c’est le matin. Que tu habites une grande ville ou que tu vives à la campagne, ferme de nouveau les yeux. Écoute…

Quels sont les bruits, les sons que tu entends ? Viennent-ils de l’inté-rieur de ta maison, du dehors ? Tu peux les écrire sous la forme d’une liste-poème. Par exemple :• bruit des talons de ma mère dans la cuisine ;• bruit de la machine à laver ;• chant des oiseaux ;• claquement d’une porte…

Et, peut-être, utiliser la liste de sons ci-dessous pour changer un peu du mot « bruit » que l’on emploie trop souvent : clapotis, craquement, cliquetis, grincement, bourdonnement, pépiement, tintement, glouglou, siffle-ment, voix, cris, miaulement, clameur, rumeur, grondement, vacarme, tapage, fracas, souffle, murmure, choc…

Tu peux aussi en trouver d’autres dans les dictionnaires.

Ce qui ne va pas dans ma cité/Ce qui me rend heureux dans ma cité

« J’habite la cité Bellevue, le bloc D2. Dans la cité, on l’appelle le bloc des gens heureux parce que, lorsqu’on descend faire ses courses, on ne risque pas de glisser sur les canettes de bière qui traînent dans les escaliers. Parce que l’ascenseur n’est pas en panne tous les deux jours. Parce que les familles s’organisent pour le nettoyage de la cage d’escalier. Parce que les boîtes aux lettres ne sont pas défoncées… »

Jean-Luc Luciani, Un rap pour Samira

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Tu habites peut-être une cité ? Sous la forme d’une liste ou d’un inventaire, décris d’abord : « Ce qui ne va pas dans ma cité… »

Puis, toujours sous la forme d’une liste ou d’un inventaire : « Tout ce qui me rend heureux dans ma cité… »

J’ai deux paysPeut-être viens-tu d’un autre pays où tu retournes parfois ?

Quel est ce pays ? Qu’est-ce que tu aimes là-bas et que tu ne trouves pas dans le pays où tu vis ?

Et dans ce pays où tu vis aujourd’hui, qu’est-ce que tu aimes et que tu ne trouves pas là-bas ?

Là-basC’est un « là-bas » que tu ne connais pas, mais que tu imagines, qui te fascine. Quel est ce « là-bas » ? C’est comment ? Quelles images te viennent ?

Ce serait bien si…La liste ou l’inventaire qui dirait tout ce que tu voudrais changer autour de toi, dans le monde…

La guerre« Il y a mille petits sapins brisésPar les éclats d’obus autour de moiIl y a un fantassin qui passe aveuglé par les gaz asphyxiants […]Il y a que je languis après une lettre qui tardeIl y a à minuit des soldats qui scient les planches pour les cercueils […]Il y a des hommes dans le mondeQui n’ont jamais été à la guerre… »

Guillaume Apollinaire, « Il y a »

Écris une lettre à la guerre.

Qui suis-je ?

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Lettre à la personne qu’on admire le plus

Écris une vraie lettre, à la main ou sur l’ordinateur : que vas-tu lui dire, à ton héros ou à ton héroïne ?

Lettre à un bébé qui vient de naître

Il est tout neuf. Que lui écrirais-tu sur la vie, sur le monde dans lequel il vient d’arriver ?

Et si tu étais un magicien ou une bonne fée, quels seraient les trois vœux que tu ferais pour lui ?

J’aimerais dire à tous ceux qui sont tristes…

Que leur dirais-tu pour qu’ils aient de l’espoir et qu’ils sourient, rien qu’à te lire ?

Le plus important…

C’est quoi, pour toi, le plus important ?

Rédige une liste ou un inventaire, sous la forme d’un poème, qui commencerait à chaque vers par : « Le plus important pour moi, c’est… »

Je m’aime !MOI« Je ressemble au jour,mes yeux aux éclairsmes cheveux au ventma bouche au soleil.Je m’aime… »

Serge, 10 ans, Poèmes d’enfants, École Freinet

Écris tout ce que tu aimes en toi… À dire comme ça vient – liste, portrait, poème… Mais surtout, à terminer par : « Je m’aime ! »