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UNIVERSITÉ LIBRE DE BRUXELLES Faculté de philosophie et lettres Langues et littératures françaises et romanes ANNÉE ACADÉMIQUE 2007-2008 LA FÉMINISATION Féminisation des insultes et des gros mots CAUDRON Caroline POPULAIRE Julie Travail réalisé dans le cadre du cours : Grammaire descriptive II (Roma-B-304)

Feminisation Insultes Et Gros Mots

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UNIVERSITÉ LIBRE DE BRUXELLES

Faculté de philosophie et lettres

Langues et littératures françaises et romanes

ANNÉE ACADÉMIQUE 2007-2008

LA FÉMINISATION

Féminisation des insultes et des gros mots

CAUDRON Caroline

POPULAIRE Julie

Travail réalisé dans le cadre du cours :

Grammaire descriptive II

(Roma-B-304)

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Introduction

La féminisation des insultes et des gros mots est un sujet particulier qui

peut sembler peu sérieux pour certains mais qui, à nos yeux, paraît intéressant :

tout le monde jure, tout le monde s’insulte ; de Georges Brassens au capitaine

Haddock, de Coluche aux personnages de Molière,… d’autant plus que ce sujet

touche à la fois le domaine des linguistes, des psychologues, des grammairiens…

C’est sur ce dernier point que nous allons particulièrement insister, c’est

sous cet angle que nous allons diriger notre analyse.

Tout d’abord, qu’est ce qu’une insulte, et pourquoi avoir choisi ce sujet ?

Au XVIe siècle, l’insulte se définit comme une attaque. Aujourd’hui, le

sens a évolué vers « Acte ou parole qui vise à outrager ou constitue un outrage,

un affront, une injure, une offense »1. L’insulte a sans doute toujours existé, mais

malheureusement nous ne connaissons que les plus récentes. Le gros mot et

l’insulte sont de proches synonymes, ils s’adressent tous deux à quelqu’un en

particulier et sont de nature blessante et méprisante.

En exécutant nos recherches sur les gros mots, nous nous sommes

aperçues qu’on associait souvent gros mot et français populaire, c’est parce qu’ils

font partie de ce langage plus pittoresque, plus libre. Toutes les générations ont

leurs propres insultes, mais elles sont parfois méconnues de l’une à l’autre.

Aucun linguiste ne s’est encore penché sur cette branche de notre

vocabulaire, aucun décret n’a été tenu à ce propos (cependant, on constate que les

noms de métiers et de fonctions n’ont pas été négligés). C’est pourquoi il nous

1 Godefroy, Dictionnaire de l’ancienne langue française du IXe au XVe siècle, Paris, 1938, 4 v.,

395 p.

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intrigue d’autant plus. Nous allons tenter de vérifier si les règles de la féminisation

du Bon usage de Grévisse s’appliquent aux insultes et aux gros mots.

N’importe qui peut voir, au premier abord, qu’il existe de nombreux gros

mots qui font exception aux règles de la féminisation, pourtant, dans les

dictionnaires, ils sont traités comme des adjectifs ou des noms, ou encore les deux

à la fois ; mais, certains n’ont pas de féminin, d’autres n’ont pas de masculin,

certains encore n’ont pas la même signification dans un genre que dans l’autre,

etc. C’est cette curiosité qui nous a poussées à aborder ce sujet « tabou ».

On distingue deux grands types d’injures :

Le vocable isolé : connard, filou, chaudasse, boudin

La locution injurieuse : je t’emmerde, espèce de rabat-joie

C’est sur le vocable isolé que se centrera notre travail.

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1. La féminisation : généralités

Déjà en 1981, certaines femmes appartenant au gouvernement voyaient en

l’absence de certaines formes féminines un signe d’oppression et un obstacle au

changement social. En effet, cela représentait pour elles un refus de l’accession

des femmes à ces fonctions. En 1983 fut votée une loi sur « l’égalité

professionnelle entre les femmes et les hommes ».

Au début de l’année 1998, plusieurs ministres femmes ont décidé de se

faire appeler officiellement « Madame la ministre ». L’Académie française, vexée

de ne pas avoir été mise au courant de ce changement, s’attaque à cette vague de

féminisation auprès du Président de la République, lui faisant remarquer qu’ « il

n’apparaît pas que les décrets d’attribution ministérielle confèrent aux ministres la

capacité de modifier de leur propre chef la grammaire française et les usages de la

langue »2. On chargea la Commission générale de terminologie et de néologie de

trancher sur la question. Elle rédigea un long rapport qui sans doute ne plût pas au

gouvernement puisqu’on n’en entendit jamais parler.

2. Le bon usage et les gros mots

Nous avons choisi de prendre une grammaire, en l’occurrence celle de

Grevisse3 et d’essayer d’adapter la féminisation des adjectifs et des noms aux gros

mots et aux insultes.

2 http://www.ciep.fr/chroniq/femi/femi.htm

3 Grevisse Maurice, Le bon usage, « Grammaire française refondue par André Goosse », Paris,

Duculot, treizième édition, 1757p.

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Les gros mots et insultes présents dans ce travail seront tirés de trois

dictionnaires :

Lemonier Marc, Le petit Dico des insultes, gros mots et autres injures,

Paris, City édition, 2007, 211 p.

Édouard Robert, Dictionnaire des injures, Paris, Tchou éditeur, 1967,

337 p.

Gordienne Robert, Dictionnaire des mots qu’on dit grOs, de l’insulte et du

dénigrement, Courtry, Éditions Hors commerce, 2002, 506 p.

Intégration des observations dans Le bon usage

Observation préliminaire :

Selon la tradition, on part du masculin pour donner le féminin, parce que le

masculin singulier est, pour les adjectifs (ainsi que pour les noms et les pronoms),

la forme indifférenciée, neutralisée, comme l’infinitif pour les verbes.

Exception : lorsqu’ il n’y a pas de masculin mais seulement le féminin,

comment fait-on pour former le masculin, on supprime le « e » ajouté pour la

forme féminine ? Les mots comme : pute, buse, bobonne, frigide, fripouille,

groupie, marâtre, ventouse,… beaucoup ne possèdent pas de masculin, soit parce

que certains noms ne peuvent que caractériser une femme (par exemple : marâtre,

frigide) soit parce qu’il n’existe pas de masculin (ventouse), soit encore parce

qu’un seul mot peut caractériser à lui seul l’homme ou la femme (fripouille).

Règle générale :

Dans l’écriture, on obtient souvent le féminin en ajoutant un e à la fin de la

forme masculine.

Abruti- abrutie

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Ahuri- ahurie

Balourd- balourde

Exception : comment fait-on pour les formes masculines qui ne possèdent

pas de féminin comme pour les mots: goujat, gringalet, grison, guignol, ignare,

impuissant, malfrat, plaisantin,… ? Doit-on alors recourir aux suffixes ? Par

exemple dit-on gringalette ou encore goujatte ? Le mot impuissant ne peut que

caractériser un homme par exemple. Comment peut-on expliquer le féminin de

ignare -> ignarde alors que la finale masculine ne comprend pas de -d ?

Du point de vue phonétique, les féminins qui, dans l’écriture, se

caractérisent seulement par l’addition d’un e muet,

1° Tantôt sont identiques au masculin

S’il se termine au masculin par une voyelle orale dan l’écriture

Défoncé- défoncée

Toqué Ŕ toquée

Écervelé- écervelée

S’ils se terminent au masculin par une consonne articulée

Lourd Ŕ lourde

2° Tantôt se caractérisent par l’addition d’une consonne si le masculin se

termine dans l’écriture par une consonne muette

Idiot [ o]Ŕ idiote [ ot]

Les adjectifs terminés par e au masculin ne varient ni dans l’écriture ni

dans la prononciation quand ils sont employés au féminin.

Gnome

Débile

Racaille

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Fiente

Cette règle est appliquée par exemple aux adjectifs « ivrogne »,

« sauvage » qui ont un féminin en Ŕesse quand ils sont pris comme des noms mais

aussi pour les noms ayant un suffixe en Ŕaire comme par exemple : centenaire,

lunaire…

Hist. _ Dans les adjectifs de formation populaire, l’e final du masculin peut

résulter du jeu des lois phonétiques.

Dans d’autres cas, la forme féminine s’est substituée à la forme masculine.

Dans beaucoup d’adjectifs de formation savante, -e a remplacé la finale Ŕ

us, -is du latin : stupide ( brutus), bègue ( balbus),…

En même temps que par l’addition d’un e, certains féminins se

caractérisent, dans l’écriture par le redoublement de la consonne finale du

masculin :

Redoublement du l :

1° Pour les adjectifs en Ŕ el [εl] et en Ŕ eil [ εj] ainsi que pour nul : fiel ,

fielle

Exception : et que fait-on des autres adjectifs qui se terminent autrement

que par -el ou Ŕeil, il n’y a pas de redoublement ? Comme par exemple pour

maboul Ŕ maboule.

Redoublement du n :

Pour les adjectifs en Ŕ en, - on : Chien- chienne , Con- conne, Dragon-

dragonne, laideron Ŕ laideronne ; pigeon Ŕ pigeonne

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EXCEPTION : dondon Ŕ dondone ;…

Les autres adjectifs en Ŕ an, les adjectifs en Ŕ in , - ain, - ein, - un ne

redoublent pas l’n : artaban Ŕ artabane, faquin Ŕ faquine, malandrin Ŕ malandrine,

hautain Ŕ hautaine, …

Remarque : Du point de vue de la prononciation, les adjectifs terminés au

masculin par une voyelle nasale subissent deux modifications au féminin :

apparition d’une consonne nasale [n] et dénasalisation de la voyelle.

[õ] → [ο] : con Ŕ conne

[ ε] a deux aboutissements :

[ ε] dans les adjectifs terminés par Ŕ ain, _ ein, - en : hautain [ otε],

hautaine [ otεn]

[ i] dans les adjectifs terminés par Ŕ in : faquin [ε ] Ŕ faquine [ in

Redoublement du t :

1° Pour les adjectifs en Ŕ et : benêt - benette

2° Pour les adjectifs : fiot , sot , cabot , fayot », : fiotte, sotte, cabotte,

fayotte

Les autres adjectifs en Ŕ ot et les adjectifs en at ne redoublent pas le t : fat,

fate ; idiot, idiote ; nabot, nabote

Exception : que fait- on des mots comme chiant Ŕ chiante, maudit- maudite

alors que leur finale n’est reprise dans aucune des règles ci-dessus ? On rajoute

seulement le Ŕe de la première règle ?

Remarque : Du point de vue phonétique, ces féminins se caractérisent par

l’addition d’une consonne au féminin : benêt [ε] , benette [εt]. En outre, dans les

adjectifs en Ŕ ot, il y a une ouverture de la voyelle : sot [ so], sotte [ sot].

Redoublement du s :

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Gras - grasse

En même temps que l’addition d’un Ŕe, certains féminins se caractérisent

dans l’écriture par le remplacement de la consonne finale du masculin.

f è v : oisif Ŕ oisive ; vomitif Ŕ vomitive

x è s : peureux Ŕ peureuse ; crasseux Ŕ crasseuse

Le « x » étant muet, ces féminins se caractérisent dans la prononciation par

l’addition d’une consonne : [z] ou [ s].

C è qu : turc- turque

En même temps que par l’addition d’un Ŕe, certains féminins se

caractérisent par des phénomènes divers

a) Remplacement de -er par -ère (avec accent grave) : fier Ŕ fière

b) Remplacement de -eau [o]par -elle [el] : maquereau- maquerelle ;

manceau Ŕ mancelle ; puceau - pucelle

c) Remplacement pas -ou [u] par -olle [ эl] : fou- folle ; mou- molle

d) Remplacement de -eux [ø] par -eille [εj] :

Adjectifs en –eur.

Les adjectifs en –eur [Œ :R] qui dérivent d’un verbe français font leur

féminin en Ŕeuse [ø :z] : allumeur Ŕ allumeuse ; menteur- menteuse, lâcheur-

lâcheuse…

Exception dans : calculateur- calculatrice,…

Les adjectif en Ŕteur qui ne dérivent pas d’un verbe français font leur

féminin en –trice : prédateur- prédatrice

Cas spécial.

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Traître doit son féminin au nom correspondant : traîtresse

Adjectifs usités à un seul genre.

Certains ne sont employés qu’avec des noms désignant des personnes ou

des animaux d’un sexe déterminé :

Masculins : facho ; parano ; démago …

Féminin : garce ;…

Exception : fat Ŕ fate

Certains adjectifs ne sont employés qu’avec un seul nom. On pourrait

parler de locutions.

Certains adjectifs ne s’emploient qu’avec des noms masculins, et l’on doit

recourir à un autre adjectif si le nom est féminin.

Exceptions :

Beaucoup de mots peuvent désigner le masculin et le féminin mais gardent

cependant leur genre intrinsèque : Amerloque, âne, andouille, patate,

banane, balance, charogne, cocu, coyote, crapule, enflure, mauviette,

ganfre, nouille, gouine, …

Beaucoup de mots changent de sens d’un genre à l’autre, parfois même

l’insulte n’existe que dans un seul genre :

o Branleur Ŕ branleuse

o Dindon Ŕ dinde

o Babouin - guenon

o Coco Ŕ cocotte

o Carabin Ŕ carabine

o Damoiseau - damoiselle

o Machin Ŕ machine

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o Vache - taureau

o Chien - Chienne

o Coq - poule

Parfois, un nouveau mot est créé pour servir d’insulte au féminin : par

exemple comme dans cochon Ŕ truie, le mot « cochonne » a été créé

comme insulte.

Certains féminins n’existent pas car les mots masculins désignent un objet

ou un animal réel. La mise au féminin pourrait exister si l’on tenait

uniquement compte des règles de féminisation (comme pour cochon Ŕ

cochonne) : Chaudron, débris, morpion, morveux, dadais, cornichon,

baudit, asticot, rhinocéros, mufle, …

Certains masculins n’existent pas car les mots féminins désignent un objet

ou un animal réel : peste, vipère, morue, biguine, cruche, godiche,

pondeuse, asperge, autruche, mijaurée, …

Certains mots ont une finalité caractéristique du masculin mais désignent

pourtant des personnes de sexe féminin : Carcan, guichet, boudin

(boudinasse prouve bien que ce mot s’applique uniquement aux femmes),

friolet, …

Un mot à finalité féminine mais désignant une personne masculine :

galine.

Beaucoup de noms ont un suffixe à la forme féminine mais parfois il

s’avère que ces noms ne proviennent d’aucune forme masculine, par

exemple dans : chaudasse, ce nom ne vient pas de chaudas, idem pour

grognasse, pétasse et chiennasse, alors que : connasse < connas ; merdasse

<merdas.

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Conclusion

Les gros mots et les insultes, qualifiés de noms et adjectifs, ne sont pas

considérés comme tels dans la Grammaire de Grevisse, puisque tous ne suivent

pas les règles de la féminisation.

On pouvait déjà observer ces anomalies au cours du travail mais, après

avoir interrogé une cinquantaine de personnes à ce sujet, cela se confirme.

Soit la langue française de Belgique et de France ne s’adapte pas à la

Grammaire de Grevisse, soit c’est la Grammaire de Grevisse qui n’est pas

adaptée à la langue française de Belgique et de France.

Ce travail fut une grande découverte, très enrichissante et particulièrement

prenante. Les gens interrogés dans l’enquête ont été, sans exception, surpris du

sujet de notre travail et plutôt amusés, c’est le même sentiment qui nous a

frappées, c’est pourquoi il fut très plaisant de l’élaborer.

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Bibliographie

BRUNOT Ferdinand, Observations sur la Grammaire de l’Académie française,

Paris, E. Droz, 1932, 127 p.

CAPUT Jean-Pol, L’académie française, Puf, (Collection « Que sais-je ? »), 1986,

127 p.

EDOUARD Robert, Dictionnaire des injures, Paris, Tchou éditeur, 1967, 337 p.

GODEFROY, Dictionnaire de l’ancienne langue française du IXe au XVe siècle,

Paris, 1938, 4 v., 395 p.

GORDIENNE Robert, Dictionnaire des mots qu’on dit grOs, de l’insulte et du

dénigrement, Courtry, Éditions Hors commerce, 2002, 506p.

http://dictionnaire.sensagent.com

http://www.ciep.fr/chroniq/femi/femi.htm

LEMONIER Marc, Le petit Dico des insultes, gros mots et autres injures, Paris, City

édition, 2007, 211 p.

MERLE Pierre, Argot, verlan et tchatches, éditions Milan, Toulouse,1997, 63 p.

MERLE Pierre, Le dico du français qui se cause, éditions Milan, Toulouse, 252 p.

MILNER Jean-Claude, De la syntaxe à l’interprétation, éditions Seuil, Paris, 1978,

403 p.

RUWET Nicolas, Grammaire des insultes et autres études, éditions Seuil, Paris,

1982, 350 p.

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Annexes

A) Lexique

Pour réaliser ce lexique, nous avons eu recours à plusieurs dictionnaires :

Edouard Robert, Dictionnaire des injures, Paris, Tchou éditeur, 1967,

337p.

Gordienne Robert, Dictionnaire des mots qu’on dit grOs, de l’insulte et du

dénigrement, Courtry, Éditions Hors commerce, 2002, 506p.

http://dictionnaire.sensagent.com

Merle Pierre, Le dico du français qui se cause, éditions Milan, Toulouse,

252 p.

Abruti : Etre un --- = Avoir, à la suite d’un travail excessif ou de remontrances

criardes et injustifiées, subi une régression intellectuelle rapprochant de

l’animalité.

« Espèce d’abruti ! » = Se dit à un individu momentanément ou définitivement

plongé dans cet état, pour qu’il sache bien que l’on n’ignore pas qu’il a enduré de

dures épreuves et que l’on compatit ; mais qu’il aurait intérêt à ne pas abuser de

son infériorité s’il ne tient pas à en connaître de plus dures encore. On dit aussi :

Espèce d’idiot, d’andouille, de cornichon, etc. mais seulement quand on ne ressent

aucune compassion.

Ahuri : « Espèce d’ahuri ! » ; « Bougre d’--- ! » ; « A-t-on jamais vu un pareil ---

! » ; etc. Ancien terme de vénerie qui s’appliquait à certains faucons. S’applique

maintenant plutôt aux vrais et, en général, à toute personne qui paraît mal

réveillée. Ne pas confondre avec abruti.

Allumeur, euse : n. De « allumer », « mettre le feu ». Désigne péj. une personne

qui excite, qui aime exciter ? Peut désigner au féminin exclusivement une

« entraîneuse ».

Amerloque :n. Désignation péj. et xénophobe depuis 1945 d’un américain.

Andouille : n.f. Boyau de porc bourré de tripes. S’emploie, au figuré, dans le sens

d’idiot de ballot, d’ abruti, etc. pour désigner une personne complètement

bouchée. « Espèce d’andouille ».

Âne : n.m. Injure pédagogique très appréciée du corps enseignant jusqu’à ces

dernières années : « Vous n’êtes qu’un âne ! ».

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Artaban : n.m. Allusion à « Artaban », personnage de la Calprenède. Désigne par

antonomase et non sans ironie un « fanfaron », un « hâbleur » dont la fierté

légendaire sert de comparaison.

Asperge : n.f. Désigne et familièrement « une personne grande et maigre » et,

avec une certaine complaisance, « un phallus long et mince ».

Asticot : n.m. Allusion à la « larve de mouche » utilisée parfois frauduleusement

comme appât dans certaines catégories de rivières. Désigne depuis le XXe siècle

une « petite personne nerveuse et importune »

Autruche : n. f. Désigne péj. une « femme bête ».

Babouin : n.m. (Grand singe d’Afrique). De nos jours, et surtout depuis le retour

en métropole des européens d’Afrique du Nord, « babouin » s’emploie surtout

comme euphémisme de singe pour désigner le patron.

Balance : n. f. « Qui dénonce ses petits camarades ».

Balourd, e : n. et adj. (ital. Balordo, « lourdaud, bête). Désigne péj. Une

« personne maladroite et sans aucune finesse. Au pluriel et en argot, les

« balourds » sont de faux papiers.

Banane : n.f. La banane sert à désigner vulgairement mais naturellement le

« pénis » en érection. Désigne péj. une « personne stupide » dont la tête ne nous

revient pas. Au secondaire, ça sera bien évidemment « tête de nœud ».

Bâtard : n. et adj. Né sous un « bât », ou « fils ou fille de bast », c’est-à-dire, pour

faire court, d’un muletier d’une fille d’auberge. Désigne depuis le XIIe s. une

« personne née hors mariage ou qui n’est pas de pure souche ». Désigne péj. une

« personne dont les origines sont suspectes ou étrangères ».

Bègue : n. m. ou f. Personne atteinte d’un trouble de la parole qui ciste à répéter

les syllabes de façon saccadée ou à bloquer l’émission vocale

Benêt : n.m. et adj. XVIe s. De « benoît », « béni ». Désigne en mauvaise part un

« sot », un « abruti », une « personne facile à duper ».

Bobonne : n.f. Répétition de « bonne », construit sur le même modèle que

« popote ». La « Bobonne » désigne péj. une « épouse d’âge moyen établie dans

une vie petite bourgeoise », bien pépère

Boudin : n.m. Sert à désigner exclusivement une « fille mal faite, petite et grosse,

sans aucune grâce et mal fagotée ». Il sert également à amplifier l’expression

« caca boudin » ou chez les scatos à préciser la nature de leur défécation :

« boudin de caca ».

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Boudinasse : n.f. Se dit d’une grosse mémère boudinée.

Branleur, euse : n. et adj. De « branler ». Certes, il s’agit de « celui ou celle qui

vulgairement se branle ». Désigne « celui qui a ses mains occupées à autre chose

qu’à travailler ».

Briscard :n. m. Toujours « vieux ». Désigne un « vieux soldat de métier », roué et

madré dont il y a tout lieu de se méfier.

Buse : n.f. Se dit d’un abruti, d’un individu complètement bouché.

Cabot : n.m. (péjoratif;familier)mammifère domestique carnivore, caniné, utilisé

pour l'agrément, la chasse, la protection du foyer, etc

Calculateur, trice : n. et adj. Individu peu recommandable uniquement préoccupé

par sin intérêt et mu par l’arrivisme. Syn. : Opportuniste.

Carabin : n. m. Désigne arg. un « étudiant en médecine, sans distinction de race ni

de sexe ».

Carcan :n. m. Allusion aux « supplices ». Désigne péj. une « femme méchante et

acariâtre ».

Centenaire : adj. Qui a, qui contient cent ans. Nombre, prescription, possession

centenaire. Un vieillard centenaire, ou substantivement, un centenaire.

Charogne :n.f. Terme d’insulte et de mépris pour désigner un « individu ignoble

sans aucune moralité ».

Chaudasse :n.f. Désigne avec mépris une « femme trop ardente au plaisir sexuel ».

Chaudron : n. m. Terme de mépris. Mauvais instrument à cordes qui sonne

comme un chaudron frappé. Ce piano n'est qu'un chaudron. C'est un chaudron que

votre guitare.

Chiant,e :n. et adj. De « chier ». Désigne grossièrement une « personne qui

ennuie, contrarie, emmerde ». Peut désigner également un « individu triste et sans

conversation », comme un spectacle qui traîne en longueur ou un livre sans grand

intérêt ».

Chien, ne : n. Terme d’injure encore d’actualité puisque Mitterrand avait traité un

certain nombre de journalistes de « chiens ». Un « chien » est une « personne

servile qui obéit comme un chien ».

Chiennasse :n. f. Terme d’injure et de mépris pour désigner une « personne plus

vile que la chienne ».

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Chouette :1. n. f. Allusion à la « chouette ». Toujours « vieille ». Une chouette est

donc une femme âgée, laide, méchante, avide et acariâtre avec de gros yeux.

2. n. m. Désigne vulg. Le « derrière », l’ »anus ».

Cochon :n. m. Symbole de la « gourmandise ». Désigne avec mépris une

« personne libidineuse, jeune ou vieille, aimant le sexe et tout ce qui est sale ou

répugnant.

Coco :n. m. « Individu pas très malin ».

Cocotte : n. f. « Femme aux mœurs aussi légères que la cervelle d’une poule » ou

« aussi belle qu’un cheval de carriole ».

Cocu,e : n. et adj. De « coucou ». Allusion à la femelle de cet oiseau qui pond ses

œufs dans des nids étrangers. Terme d’injure dans l’évidente tentation de rabaisser

l’autre, de l’humilier même.

Con : « Grand --- !», « Petit --- !», etc = Se dit de tout gêneur ; de toute personne

qui ne partage pas certaines de nos opinions ; de tout interlocuteur dont on ne

parvient pas à se faire comprendre ; de tout fournisseur qui nous propose un

produit autre que celui dont nous avons besoin ; de tout prestateur de service qui

se permet d’interpréter à sa façon les ordres reçus ; se dit aussi d’un auteur, d’un

peintre, d’un compositeur ou de tout autre artiste dont on n’apprécie pas les

créations ; d’un homme politique, d’un critique, d’un éducateur, dont les

conceptions nous indisposent ; d’un employeur, d’un agent de l’état ( Finance,

Police) malveillant ou incompétent ; d’un fils, d’un frère, d’un père dont on pense

avoir quelque raison de se plaindre. Ce ne sont là que des exemples. En fait on

traître de con toute personne -amie ou ennemie- avec laquelle on se trouve,

momentanément ou définitivement, en désaccord.

On dit con comme on dirait ballot, idiot, imbécile, sans y attacher la moindre

importance, sans malice ni méchanceté.

Connas : n. m. Grossier de « connasse ».

Connasse : n. f. De « con ». Désignation grossière du « vagin » et du suffixe

dépréciatif « asse ». La « connasse » réunit sur son compte tous les défauts qu’on

peut attribuer à une femme avec la méchanceté et la laideur en plus.

Coq : n. m. Désigne depuis le XVIe s. , un « garçon qui veut se faire admirer des

filles et qui fait la cour aux femmes ». Aime à se pavaner.

Cornichon : n.m. Variété de concombre. Se dit d’un jeune homme dépourvu de

toute inspiration.

Coyote :n. m. Se dit de quelqu’un d’agressif.

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Crapule :n. f . Se lance communément de nos jours à un individu qu’on eut en

d’autres temps qualifié de canaille.

Crasseux, euse : n. et adj. Injure qu’on peut adresser à une « personne sale », à un

« type pourri » dont on doit se méfier.

Cruche : n. f. Fille idiote et stupide.

Dadais: n. m. Dadais ne s’emploie plus guère aujourd’hui que dans l’expression

« grand dadais » qui s’applique à un jeune homme peu à la page.

Damoiseau :n. m. Désigne péj. un « jeune homme un peu efféminé », faisant

l’empressé auprès des dames, bref un niais.

Débile, débilos, debs : n. et adj. (lat. debilis, XIIIe s.). Désigne péj. Une

« personne ou propos d’une extrême faiblesse intellectuelle ». Déficience

d’intelligence.

Débris :n. m. Injure méprisante mais totalement dépourvue de grossièreté.

S’utilise contre une personne sensiblement plus âgée que soi, surtout quand elle

nous fait grief de notre relative jeunesse.

Défoncé, e : n. et adj. Terme péj. Pour désigner un « drogué ». Syn. :camé.

Dinde :n. f. Se dit d’une femme prétentieuse et bête.

Dondon : n. f. fille ou femme grosse, mal faite.

Dragon :n.m. Allusion au “soldat de cavalerie” au XVIe s. Désigne une « femme

acariâtre et intraitable, aux manières brutales, sans urbanité ».

Écervelé, e : n. et adj. De « écerveler », « ôter la cervelle ». Désigne péj. Un

« étourdi », une « personne sans jugement et oublieuse ».

Enflure : n. f. Désigne péj. un « homme orgueilleux dont les prétentions ne

correspondent pas à ses moyens intellectuels ».

Facho : Abrév., par ressuffixation de « fasciste ». Allusion aux « partisans de

Mussolini dans les années 30 ». Désigne péj. un « partisan de l’extrême droite ».

Faquin : n.m. (anc. fr. facque, « portefaix »). Terme d’injure, jusqu’au XVIIe s.,

pour désigner une « espèce de crocheteur », un homme de la lie du peuple, vil et

méprisable. Vieilli, même pour désigner un « individu sans valeur, semblable au

mannequin » (« faquin ») qui servait à s’entraîner sur la lice moyenâgeuse.

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Fat : n. m. (lat. Fatuus, « qui déraisonne »). Désigne un « homme sot, impertinent,

vaniteux et sûr de soi ». Pédant et prétentieux.

Fayot : n. m. (familier)personne qui fait du zèle auprès de ses supérieurs pour s'en

faire bien voir.

Fiel : n.m. Allusion au « fiel » réputé pour son amertume. Terme d’injure et de

dénigrement.

Fier : « Ne sois pas si --- !» = se dit, pour humilier, à un éminent personnage, ou à

un sous- fifre quelconque, qui revient des toilettes avec autant d’arrogance que s’il

venait d’accomplir un exploit exceptionnel.

Fiente : excrément mou de certains animaux (ex. fiente des oiseaux). Ce mot peut

également s’adresser à une personne en vue de l’injurier.

Fiot, e : n.f. et adj. De « foire » et « diarrhée » ou de la contraction et réduction de

« fillotte » : « petite fille ». désigne, avec mépris, un homosexuel passif. Des

« allures de fiottes » sont exagérément féminines. « Être un peu fiotte », c’est

avoir ces allures.

Fou, folle : n.m. XIe s. Variation de « fol » et de « follis ». Toujours « vieux » ou

« vieille ». Désigne péj. un « prétentieux » idéaliste. Peut être lancé comme injure

à un ravagé par les mites à fromages.

Frigide : n. et adj. Terme d’insulte et de dénigrement qu’on peut lancer à une

« femme qu’on juge froide, pas assez ardente en amour. »

Friolet : n. m. Allusion à une pâtisserie légère. Idée de « friandise ». Désignation

hypocoristique de « jeune sein affriolant ».

Fripouille : n. f. La « fripouille » désigne avec mépris un « homme sans moralité

qui se livre à toutes sortes d’escroqueries et de trafics illicites ».

Galine : n. f. Désigne péj. un « homme trop efféminé pour être honnête ».

Garce : n.f. XIIe s. De « gars » ? Depuis le XVIe s. « fille (plutôt) publique ».

Désigne injurieusement une « femme méprisable autant par ses mœurs délurées

que par ses coups tordus, sa traîtrise, sa perfidie ». S’applique autant à une chose

qu’à une personne. La « vie » peut être considérée comme une « garce ». Elle peut

être « de remparts », à « chien », « infâme », « sale ». Et plus la garce est

« vieille », l’insulte est importante, plus elle est « petite », plus elle est allumeuse.

Syn. :Putain, salope, bitch.

Page 20: Feminisation Insultes Et Gros Mots

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Gnome : n. Allusion aux « petits génies gardiens des richesses terrestres ». Terme

de mépris pour désigner un « nain » ou pour « toute personne petite et

malfaisante ».

Godiche: n. f. Désigne un « benêt », un « niais », un « emprunté » et un

« gauche », se dit essentiellement pour une fille.

Gouine :n.f. Terme très bas d'injure. Femme de mauvaise vie, coureuse. Désigne

péj. une lesbienne.

Goujat : n. m. Homme vulgaire et grossier dans ses manières.

Gras : adj. Rondouillard, obèse.

Gringalet :n. m. Désignait jadis un « petit cheval ». Désigne péj. une « personne

faible et maigre », taillée dans une biscotte.

Grison :n. m. Allusion au « grison », à l’ « âne » et non aux habitants du canton

suisse et à leur viande. Désigne donc un « vieillard libidineux ».

Grognasse :n. f. Désigne avec mépris une « femme grosse, laide et d’humeur

acariâtre ».

Groupie :n. f. Désigne péj. une « femme plutôt jeune et fanatique, au

comportement de harpie ».

Guenon : n. f. De « guenon, femme du singe ». Désigne péj. une « femme très

laide et très petite qui ressemble à un cercopithèque ».

Guichet :n. m. Terme passablement vulgaire pour désigner un « sexe féminin

passablement étroit ».

Guignol : n. m. De « guigner », « faire signe » ou « convoiter ». Désigne péj. une

« personne involontairement comique et ridicule ».

Hautain : n. Personne qui manifeste dans son comportement ou son allure

extérieure une fierté dédaigneuse et arrogante.

Hibou : n. m. Vieilli. Désigne péj. un « homme mélancolique et peu commode,

fuyant la société ».

Idiot, e : n. et adj. (lat. idiota). « Simple particulier », « homme de condition

modeste », puis « être sans éducation « et « ignorant ». Enfin un « sot ». Un idiot

est donc une « personne sans intelligence, avec un degré de compréhension

rudimentaire ». Premier degré d’arriération mentale avec un degré de 2 à 3 ans.

Page 21: Feminisation Insultes Et Gros Mots

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Quand il est « du village », l’idiot désigne avec un certain amusement un « simple

d’esprit ». Syn. : crétin, stupide.

Ignare :n. et adj. De « ignorer ». Terme d’injure qu’on peut adresser à une

« personne particulièrement bornée et inculte ».

Impuissant :n. m. Terme d’injure et de mépris qu’on peut lancer à un « homme

physiquement incapable d’accomplir l’acte sexuel » ou à un « homme peu

courageux ».

Ivrogne : n. m. De « ivre ». désigne, avec mépris, une « personne qui s’adonne à

la boisson , qui ne vit que pour elle et s’emplâtre quotidiennement ».

Lâcheur, euse : n. De « lâche ». Désigne péj. depuis le XIXe s. une « personne qui

ne suit pas jusqu’au bout, qui ne tient ni ses engagements si ses promesses ».

Laideron, onne : n. De « laid », Désigne péj. Un « jeune garçon ou jeune fille

particulièrement laid(e), petit(e) et gros(se) ».

Lourd, e : n. et adj. De « lort », « stupide ». Désigne péj. Un « individu aussi lourd

qu’une porte », à qui manquerait l’esprit de finesse et la légèreté.

Lunaire : adj. Se dit d’une personne qui est dans la lune.

Maboul,e : n. et adj. Désigne péj. une « personne atteinte de maboulerie ou de

maboulisme ». Désigne donc un « être à demi ravagé par les mites à fromages ».

Malandrin : Hist. Membre des bandes de pillards qui ravageaient la France au

XIVème siècle.

Brigand, voleur de grand chemin, mauvais garçon.

Maquereau : n.m. (néérl. Makelen, « trafiquer »). En relation, au XVIIIe s., avec

Varius : « aux couleurs changeantes ». désigne avec mépris un « homme qui vit de

la prostitution des femmes » et s’habille comme ses putes de couleurs voyantes Il

faut que ça se sache ! Iceberg Slim a été le plus grand maquereau des années

cinquante à Chicago. Il n’en est pas moins l’auteur de Pimp (« maquereau » en

anglais). Syn. :hareng, barbeau, merlan.

Malfrat :n. m. Désigne péj. un « malfaiteur plutôt spécialisé dans le casse ».

Marâtre :n. f. Désigne péj. une « femme qui traite durement ses enfants ».

Maudit,e : n. et adj. Sert à renforcer une injure et exprimer sa colère envers une

chose et une personne. Désigne également une « personne qui porte sur elle la

malédiction, la poisse ».

Page 22: Feminisation Insultes Et Gros Mots

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Mauviette :n. f. Désigne péj. une « personne frêle et chétive ».

Menteur, euse : n. et adj. Terme injurieux. « Personne qui ment ». En argot

désigne , pas si souvent à tort, au masculin, le « journal » et au féminin, la langue.

Comme quoi, « l’esprit est vraiment structuré comme un langage ».

Merdas, se : n. m. ou f. Interjection de « merde » et suffixation péj. « asse ».

Désigne « quelque chose de plus répugnant encore que la merde ».

Mijaurée :n. f. « Femme sèche et prétentieuse affectée de ridicule ».

Morpion :n. m. Terme grossier et qui ne doit pas être prononcé. Sorte de pou qui

s'attache aux endroits poilus du corps ; pou du pubis, pediculus pubis, L. Fig. et

populairement, se dit par injure aux petits garçons pour leur reprocher leur

petitesse ou leur importunité.

Morue :n. f. Désigne avec mépris une « prostituée de bas étage ». Injure qu’on

peut adresser à une « femme passablement maigre et mal fardée »

Morveux, euse : n. et adj. De « morve ». Désignation péj. d’un « enfant » ou d’un

« homme atteint de morve »et, qui plus est, qui veut donner son avis alors qu’on

ne lui demande rien ».

Mou : « Ce que tu peux être--- !» ; « Il est mou comme une chique !», etc = ce dit

de quelqu’un qui manque de rigueur ou d’énergie ; d’un apathique, d’un tiède,

d’un hésitant.

Mufle :n. m. Désigne avec mépris un « individu désagréable, grossier, indélicat et

souvent sale ».

Nabot, e: n. De « nain » et de « bot », sous l’influence de « navet ». Désigne péj.

Un « homme de petite taille, passablement contrefait ».

Nouille :n.f. et adj. « Être nouille », c’est être semblable aux pâtes alimentaires,

c’est-à-dire mou et paresseux.

Nul : n. et adj. Terme très méprisant pour qualifier une personne en la rabaissant à

une valeur quasi inexistante.

Oisif, iven. et adj. Du lat. otiosus. Personne qui se comporte comme un « oiseau ».

Toujours perché sur une borne, sur le dossier des bancs publics, sur les barres de

métro, sur les premières marches d’un immeuble ou dans les parties communes

sans autre occupation que de rester là, à ressasser, quand il ne deale pas sa propre

connerie. Les « oisifs » portent en eux leur propre désespoir.

Parano : n. (familier) Personne atteinte de paranoïa.

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Patate :n. f. Une « patate » désigne au XXe s. une « personne lourde et stupide ».

Épaisse et sans intelligence.

Peste :n. f. Désigne péj. une « personne méchante et médisante »

Pétasse :n. f. Extrêmement vulgaire. « Pétasse » désigne une « prostituée

particulièrement laide » et garde son terme injurieux à l’égard d’une « femme qui,

physiquement, fait peur à en donner la pétasse ».

Peureux : n. m. Personne qui manque de courage, qui est peureux.

Pigeon : n.m. XVe s. (lat. vulg. Pibionem via pipio, « dupe »). Désigne un

« homme qu’on attire avec adresse pour le plumer ».

Plaisantin : n. « Qui aime plaisanter, faire des niches ».

Prédateur, ice : n. et adj. (lat. praeda, « proie »). Désigne un « individu qui attend

sa proie pour la dévaliser, la voler, la cambrioler » Syn. : Pillard. Désigne

également, dans le monde de la finance, une « personne qui lance une opa contre

un concurrent en vue de le racheter ou de le dépecer ». Syn. :Raider.

Pondeuse : n. f. Désignation très péj. d’une « mère de famille nombreuse ».

Poule : n. f. Désigne péj. une « femme aux mœurs légères, qui se laisse entretenir

par le plus offrant ».

Puceau, pucelle, pucelet : n. Bonne pioche dans le trio des naïfs plus ou moins

prétentieux et effrontés. Pas de pitié pour leur état ? Désigne péj. un jeune sot.

Pute : n. f. et adj. La pute est une « prostituée ».

Racaille : (péjoratif)ensemble de personnes méprisables, d'escrocs.

Rhinocéros :n. m. Se dit de quelqu’un de gros et acariâtre

Sauvage : n. (lat. salvaticus). Allusion aux « peuplades n’ayant en apparence

aucune civilisation » ou aux « animaux qui vivent en liberté ». Exclamation pour

stigmatiser le « comportement d’une brute plus ou moins épaisse, un grossier

personnage ». Désigne donc péj. un « individu sans éducation, qui ne connaît pas

les usages, hermétique ou raffinement »un peu comme les supporters marseillais

ou parisiens. Le sauvage va par « bande » ou par « tas », injure qu’on peut

adresser à des chauffards ou des pillards.

Sot, sotte : n. XIIe s. (bas latin sottus ). Désigne péj. une « personne qui a peu

d’intelligence, incapable de jugement, de raisonnement » Le « sot » peut être

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« triple ». Semblable aux « personnages bouffons qui jouaient dans les soties (ou

sotties) du Moyen-Âge ». Le sot désigne un « mari trompé ».

Stupide : n. et adj. XVIe s. (lat. stupidus, « frappé de stupeur »). « Être frappé de

stupeur ». Désigne péj. un « imbécile », une « personne à l’esprit lourd et

pesant ». Terme d’injure, surtout lorsqu’il est accompagné du mot

« personnage » : Mère Ubu.

Toqué,e : n. et adj. XIXe s. De « toquer », « frapper ». Désigne péj. une

« personne un peu dérangée, un peu folle, très bizarre ». Ravagée par les mites à

fromages. « Se toquer », avoir une tocade pour quelqu’un (un soudain

engouement), « s’enticher de ». Syn : marteau «(être), fada, ravagé frappé, timbré,

cinglé.

Traître, traîtresse : n. et adj. XIe s. De « trahir » via le lat. tradere. Toujours

« vilain ». « Personne qui trahit, qui rompt sa fidélité, ses serments, qui se

parjure ».

Truie :n. f. Désigne une « femme très grasse, dont la vulgarité des traits et de

l’esprit est à toute épreuve ».

Turc : n. m (persan türküt). Terme d’insulte et xénophobe qui au XVIIe s.

désignait un « homme dur et cruel ». Sans pitié. Inexorable.

Vache : n. f. Désigne péj. une « grosse femme dévergondée, méchante et

sournoise ».

Vaurien,ne :n. Désigne péj. une « personne vicieuse, fainéante et peu

recommandable ».

Ventouse : n. f. Désigne péj. et injurieusement une « personne qui s’incruste ».

Vipère : n. f. Fig. Personne méchante, aussi dangereuse que l'est une vipère.

Vomitif : n. et adj. Qui fait vomir, en parlant d'un médicament ou d’une personne.

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B) Enquête : document

Âge :

Sexe :

Profession :

Nous sommes en troisième bachelier en langues et littératures françaises et

romanes à l’Université Libre de Bruxelles, et, dans le cadre du cours de

Grammaire descriptive du français moderne II nous avons pour objectif de

constater que le Bon Usage de Grevisse n’est pas adapté aux insultes et aux gros

mots, bien qu’ils soient des adjectifs et des noms communs. Nous vous proposons

d’apporter votre contribution dans notre étude en répondant aux questions ci-

dessous.

Quels sont les féminins des insultes suivantes :

Cochon :

Ignare :

Branleur :

Asticot :

Morpion :

Morveux :

Gringalet :

Fripouille :

Maboul :

Crapule :

Débris :

Boudin :

Quels sont les masculins des insultes suivantes :

Connasse :

Chaudasse :

Mijaurée :

Pute :

Vipère :

Chouette :

Morue :

Cruche :

Marâtre :

Patate :

Enflure :

Qu’avez-vous observé de particulier dans la féminisation ou la masculinisation de

ces mots ?