41
Festival Musical 2016 des Grands Crus de Bourgogne

Festival Musical 2016 des Grands Crus de Bourgogne...Astor Piazzolla, compositeur argentin, est considéré comme le musicien le plus important de la seconde moitié du XXème siècle

  • Upload
    others

  • View
    0

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

  • Festival Musical 2016 des Grands Crus de Bourgogne

  • 3

    Vive les maths ! et ne boudons plus les problèmes de piquets, de clôture et de pré puisque grâce à cette merveilleuse science, le Festival Musical des Grandes Heures de Cluny fêtera, deux années de suite, le chiffre 50. Effectivement si 2016 marque la 50ème édition du Festival, 2017 le verra fêter son 50ème anniversaire, son Jubilé. Les Grandes Heures peuvent s’enorgueillir d’être un des plus vieux festi-vals en France ce qui prouve bien sûr son excellence

    Chers amis,

  • 4 5

    à notre rattachement au Festival Musical des Grands Crus de Bourgogne.

    Je remercie les nombreux partenaires qui nous apportent leur concours, la Région de Bourgogne Franche-Comté, le Conseil Départemental de Saône-et-Loire, France-Musique, France-Inter, Radio Clas-sique, le JSL, France 3 Bourgogne, la municipalité de Cluny et ses services techniques, la Communauté de Communes du Clunisois, la Sa-cem, la Spedidam, les mécènes annonceurs de notre programme, la presse et les médias qui commu-niquent pour nous, et les nombreux amis et membres bénévoles de notre association qui veillent au bon déroulement du festival.

    Que la musique, une fois encore, ensoleille votre vie, lui apporte émotions et sensations, l’émerveille.

    Le président, Guy Touvron

    Président d’honneur Michaël Levinas, Membre de l’Institut

    mais aussi sa combativité. Il a su, à travers vents et tempêtes, résister et vous offre aujourd’hui deux millésimes exceptionnels à la suite : voilà de quoi nous réjouir !

    Pour le programme 2016, un mot nous a menés, celui d’ambition au sens que lui donnait Hugo lorsqu’il écrivait que « les magnifiques ambitions font faire les grandes choses ».– Ambition de vous offrir un concert entièrement consacré à Beethoven. – Ambition de réunir 6 grands solistes pour une soirée autour de la trompette.– Ambition de faire venir à Cluny un orchestre à cordes reconnu internationalement, celui de Minsk, la répu-tation des musiciens russes n’étant plus à faire en ce qui concerne la qualité légendaire de leurs cordes.

    Comme d’habitude, nous vous accueillerons dans différents lieux de l’Abbaye de Cluny : le transept, le cloître, le farinier, grâce à l’excellente collaboration qui continue à nous unir à Monsieur François-Xavier Verger, Administrateur du Centre des Monuments Nationaux, à Monsieur Laurent Arnaud, Directeur de l’Ensam et à Monsieur Laurent Chabot, Directeur de l’Ecole Intercommunale de Musique et Danse du Clunisois. Et deux concerts seront également donnés à l’église Saint-Marcel dont nous apprécions toujours l’acoustique parfaite.

    Nos fidèles partenaires, des viticulteurs bourguignons régionaux, sous les auspices du B.I.V.B., inviteront les auditeurs, après chaque concert, à venir déguster leurs meilleurs crus. Une occasion chaleureuse de rencontre avec les artistes et qui donne tout son sens

  • 6 7

    Août

    Orient OccidentJordi Savall, gambisteDans le cadre des journées du patrimoine, en co-production avec le Centre des Monuments Natio-naux et l’Abbaye de Cluny, l’événe-ment de l’année 2016Dimanche 18 septembre 20 h,Farinier des Moines de l’Abbaye

    Orchestre et chœurs de l’Ain direction Eric Reynaud Meister Musik, Laudate dominumRequiem de MozartSamedi 13 août 18h00 et 21h00,Eglise Saint Marcel

    Orchestre de chambre de Minsk sous la direction de Evgueni Buchkov, Kiryl Keduk, piano, Guy Touvron, trompetteShostakovitch, TchaïkovskiLundi 15 août 20 h,Eglise Saint Marcel

    Sep-tembre

    Juin

    Juillet

    Août

    Présentation du Festival par Guy Touvron et Fortissimo Spe-didam, avec Thomas Enhco, piano et Vassilena Serafimova, marimba Samedi 18 juin 17h30 Cloître de l’Abbaye

    Concert BeethovenOrchestre Symphonique de Lute-tia, sous la direction d’ Alejandro Sandler. Soliste Frank Braley, pia-no. Ouverture de Coriolan, Concerto pour piano n° 4, 7ème symphonieVendredi 5 août 20 h Cloître de l’Abbaye

    Quatuor LudwigDana Ciocarlie, pianoHaydn, Schumann, DvorakSamedi 6 août 20 h, Farinier des Moines

    Ensemble vocal Beatus chants grégoriens et byzantinsJeudi 28 juillet 20 h Transept de l’Abbaye

    ProgrammeGrandes Heures de Cluny Saison 2016

    La trompette dans tous ses éclatsAvec Nicolas André, Thierry Caens, David Guerrier, Simon Fournier, Bernard Soustrot et Guy TouvronOrchestre de Lutetia, direction Alejandro SandlerVivaldi, Bach, LevinasJeudi 11 Août 20 h Cloître de l’Abbaye

  • OuvertureThomasEnhco

    Vassilena Serafimova

    Guy Touvron

    Fortissimo Spedidam

    J.S. Bach Adagio et Fugue de la 1ère sonate pour violon solo en sol mineur, BWV 10011. Adagio2. Fuga (Allegro)3. Siciliano4. Presto

    W.A. Mozart Sonate pour deux pianos en ré majeur, K. 4481. Allegro con spirito2. Andante3. Molto Allegro

    Thomas Enhco Eclipse

    Vassilena Serafimova & Thomas Enhco Variations sur un chant traditionnel bulgare Dilmano, Dilbero

    Camille Saint-SaënsAquarium, extrait du Carnaval des animaux

    Astor PiazzollaLe Grand Tango

    Ce concert a été concocté comme un hommage à la jeunesse : jeunesse des artistes et jeunesse clunisoise qu’ils ont initiée à la musique.

    (entrée libre)

    Samedi 18 Juin 2016 — 17h30 Cloître de l’Abbaye

  • 10 11

    Adagio et Fugue de la 1ère sonate pour violon solo en sol mineur, BWV 1001J.S. Bach (1685 – 1750)

    Cette première sonate appartient à un ensemble de trois sonates et de trois partitas qui furent composées par Bach en 1720 alors qu’il était employé comme maître de chapelle à la cour du prince Léopold d’Anhalt-Köthen. Le prince est lui-même un brillant musicien qui joue du clavecin, du violon et de la viole de gambe et il traite les musiciens comme ses égaux. Période fertile pour Bach qui écrira également les Concertos brandebourgeois, le Double concerto pour violon et les Suites pour vio-loncelle seul. Chaque sonate est composée de quatre mouvements avec une alternance de tempos lent-rapide-lent-rapide et une fugue pour le deuxième mouvement. C’est le schéma classique de la sonate dans la tradition de Corelli.

    Sonate pour deux pianos en ré majeur, K. 448W.A. Mozart (1756 – 1791)

    La Sonate pour deux pianos en ré majeur, KV 448, est une œuvre de Mozart composée en novembre 1781 à Vienne quand il avait 25 ans. Seule œuvre de Mozart écrite pour deux pianos, c’est un pur moment d’allégresse qui suit la forme stricte d’une « Sonate Allegro » en trois mouvements : Allegro con Spirito, Andante et Allegretto Molto. La sonate a été écrite pour un concert que Mozart donnait avec une de ses élèves, la pianiste Josepha von Aurnhammer. Au commencement, les deux pianos se par-tagent la mélodie puis, dès lors que le thème est exposé, les deux interprètes la jouent simultanément et on ressent, dans l’écriture, un jeu de dialogue tendre et complice qui doit être à l’image de la relation qui unissait Mozart et cette élève.

    Pour la petite histoire, cette sonate fut  à l’origine du phénomène baptisé « l’effet Mozart » ; suggérant que

    la musique classique développait  plus positivement le cerveau que les autres musiques et permettait d’élargir la conscience dans les domaines espace-temps.

    Aquarium, extrait du Carnaval des animauxCamille Saint-Saëns (1835 – 1921)

    Parenthèse dans l’œuvre du musicien, Le Carnaval des animaux est une suite musicale pour orchestre que Saint-Saëns a composée en Autriche en 1886, pour un concert de mardi gras. Son but était de faire rire sans tomber dans la puérilité. Mais le compositeur en interdit ensuite l’exécution publique de son vivant. Cette œuvre s’inscrit dans une tradition française de pastiche musical sous couvert de description animale. Aquarium, qui est la 7ème pièce de l’ensemble — « De la baleine à la sardine et du poisson rouge à l’anchois dans le fond de l’eau cha-cun dîne d’un plus petit que soi... » — développe un thème tournoyant et scintillant, évoquant à la perfection le monde des contes de fées et pays imaginaires.

    Le Grand TangoAstor Piazzolla (1921 – 1992)

    Astor Piazzolla, compositeur argentin, est considéré comme le musicien le plus important de la seconde moitié du XXème siècle pour le tango. Dans les années 60, il crée un Quinteto avec violon, piano, guitare élec-trique, contrebasse et lui au bandonéon, en s’entourant des musiciens emblématiques de la scène du tango à Buenos Aires. Ce quinteto est la formation parfaite pour lui, et il écrit alors la majeure partie de son œuvre. Sa mu-sique se détache de plus en plus de la forme standard du tango populaire puisqu’il s’applique à faire une synthèse du tango des années 1940 en y insérant les éléments pro-gressifs de la musique néoclassique des années 1940 : Bartok, Stravinski, et du Jazz Hard-Bop. Il créera ensuite d’autres formations mais, en 1979, il renoue avec son

  • 12 13

    quinteto et c’est à cette période qu’il écrira la sonate Le Grand Tango pour violoncelle et piano, pour Rostropovitch qui en fera la création deux ans avant la mort de Piazzolla avec Martha Argerich au piano.

    Toutes les œuvres classiques de ce programme sont évidemment des transcriptions.

    Vassilena Serafimova

    Celle que Thomas Ehnco baptise « mon âme sœur musicale », Vassilena Serafimova a commencé par suivre la classe de percussion de son père en Bulgarie avant de continuer sa formation au CNSM de Paris et à la Julliard School de New-York. Elle a obtenu le premier prix de la « World International Marimba Competition » en Alle-magne, le prix spécial de la Spedidam, et a été « Musicienne de l’année » en 2009 en Bulgarie. Invitée à donner des récitals et des master class en Europe, en Asie, Amérique du Nord et en Amérique Centrale, Vassilena a joué en soliste au Carnegie Hall à New York en 2014. Elle a sorti son premier disque, Percussion, en 2012. Mais savez-vous bien ce qu’est un marimba. C’est un genre de xylophone qui s’est surtout ré-pandu dans certains pays d’Amé-rique latine. Il est composé d’un clavier, posé sur un support, que l’on dit progressif car les lames sont de moins en moins larges au fur et à mesure que l’on va de la gauche (notes graves) à la droite (notes aigües), et il se joue de-bout à l’aide de baguettes. Vassi-lena Serafimova joue sur un marimba d’Adams Alpha Series Marimba.

    Thomas Enhco

    Qu’ont fait les fées en 1988 ? Elles se sont penchées sur le ber-ceau de Thomas Enhco puisqu’il a la chance de naître dans une famille d’artistes renommés – il est notamment le petit–fils du chef d’orchestre Jean-Claude Casadesus – et d’avoir pour beau-père Didier Lockwood qui lui permettra, très jeune, de participer au Festival de Jazz de Juan Les Pins. Pianiste, violoniste et compositeur, Thomas Enhco sort son premier album, Esquisse, en 2006 et, la même, année, il est élu Talent du Fonds d’Action Sacem. Il fait le tour du monde en 2011 avec son trio accueilli sur les scènes jazz et classique. En janvier 2012, il rem-porte le FIPA d’Or de la Meilleure Musique de Film et enregistre, à New York, un album en trio avec Jack DeJohnette et John Patitucci. Son dernier opus, Fireflies, sorti en 2012, est entièrement composé d’oeuvres originales. Il tourne dans le monde entier en trio, duo et solo. L’année 2014 est marquée par l’enregistrement de son pre-mier album en solo ainsi que par la création de Signs of Life, une oeuvre que le compositeur amé-ricain Patrick Zimmerli a dédiée au duo qu’il forme avec la percus-sionniste classique bulgare Vassi-lena Serafimova.

    Un duo piano et marimba

    Fortissimo SPEDIDAM

    Société de Perception et de Distribution des Droits

    des Artistes Interprètes de la Musique et de la Danse

    propose une rapide information sur les droits des artistes-inter-

    prètes relatifs au code de la propriété intellectuelle, sur la

    perception et la répartition de ces droits, ainsi que sur les enjeux

    économiques, sociaux et culturels du secteur.

    Et nous savons tous combien ces enjeux sont cruciaux

    en ce moment.

    La SPEDIDAM

  • 14

    Ensemblevocal

    Beatus

    Chants

    Byzantins&

    Grégoriens

    directionJean-Paul Rigaud

    Lux LucisChants de lumière

    Jeudi 28 Juillet 2016 — 20h Transept de l’Abbaye

    Chant ByzantinGeorges Abdallah

    Chant PersanTaghi Akhbari

    Chant GrégorienEnsemble Beatus avec

    Jean-Paul Rigaud baryton direction artistique

    Stephan Olry ténor

    Renaud Bres baryton basse

    Avons-nous choisi ce concert ou bien n’est-ce pas plutôt le transept de l’abbaye qui nous l’a naturellement imposé ?

  • 16 17

    Lux Lucis

    Lux Lucis, comme son nom l’indique, est un programme qui propose des chants issus de plusieurs fêtes évoquant la lumière : Noël, Pâques ou encore la fête de Saint-Jean l’évangéliste. Mais, à côté de chants connus comme l’introït de Pâques ou l’Alleluia Dies sanctificatus, plusieurs autres pièces viennent traduire l’attachement du groupe pour les répertoires antérieurs au grégorien, à savoir le chant vieux-romain ou encore l’ambrosien, vestiges de temps où les traditions grecques et latines étaient en dialogue. Les premières polyphonies de St Martial de Limoges ou de l’Ecole Notre Dame de Paris, elles directement issues du répertoire grégorien, encadrent des pièces mono-diques. D’autre part, la présence de deux chantres de tradition orientale, Taghi Akhbari et Georges Abdallah, permet de découvrir, sur ce même thème de la lumière, la richesse des répertoires byzantin et persan et d’actu-aliser le dialogue entre ces trois grandes traditions de chant sacré. La participation de Taghi Akhbari et de Georges Abdallah à l’interprétation du chant grégorien, et celle des chanteurs de Beatus pour le chant byzantin ajoutent à cette rencontre une dimension essentielle de l’art du chantre : celle du partage et de l’improvisation.

    L’ensemble Beatus

    créé en 2005, est localisé en Région Limousin. Il a pour vo-cation la diffusion d’œuvres musicales du Moyen Âge dans une perspective contemporaine, c’est-à-dire que l’objectif de cet ensemble n’est pas une reconstitution de ce qui a pu avoir lieu à l’époque car « la reconstitution historique en mu-sique, je n’y crois pas », affirme Jean-Paul Rigaud, son chef. Mais nous nous servons du matériel médiéval et baroque pour en faire quelque chose d’actuel. Nos programmes sont souvent en lien avec le Moyen-Orient car de nombreux rap-prochements sont possibles entre notre tradition médiévale et la leur. Par exemple, les deux se placent du côté de l’ora-lité, les manuscrits n’étant là que comme aides mémoire ».

    Jean-Paul Rigaud

    Baryton et directeur artistique de l’Ensemble Beatus, Jean-Paul Rigaud a fait ses études de chant lyrique au conservatoire de Viry-Chatillon (classe d’Odile Pietti), et s’est perfectionné au-près de Lise Arseguay et Xavier le Maréchal. Passionné par l’in-terprétation des musiques mé-diévales, il est engagé par l’en-semble Organum (Marcel Pérès, 1989) avec lequel il a enregistré et effectué de nombreux concerts en France et à l’étranger, puis par l’ensemble Perceval (Guy Robert) pour lequel il enregistre le ré-pertoire des trouvères et trou-badours. Il a consacré une grande par-tie de son temps à l’activité de concertiste avec l’ensemble Diabolus in Musica et a en-registré avec cet ensemble de nombreux disques, tous salués par la critique musicale (Dia-pasons d’or, Choc du monde de la musique, 10 de Répertoire, 5 de Goldberg). Avec l’ensemble Jacques Moderne, il a enregistré deux CD Plain-Chant baroque et orgue sous la direction de Jean-Yves Hammeline. Il a fait également partie de l’ensemble Sequentia avec lequel il a chanté aux Etats-Unis, et au Québec. Il a participé à la création du spectacle « Le Tournoi deChauvency » mis en scène par

    Franscesca Lattuada pour une production à l’Arsenal de Metz. Il a fondé, en 2005, l’ensemble Beatus, et il est également ensei-gnant d’art lyrique au C.R.D. de Guéret, responsable de la classe de chant grégorien et paléogra-phie musicale au département de musique ancienne du CRR de Tours et dirige l’Ensemble Vocal Départementale de la Creuse de-puis 2012. La critique musicale a salué son travail par plusieurs Diapasons d’or et Diapason d’or de l’année, Choc du Monde de la Musique, 10 de Répertoire , ffff de Télérama.

    Georges Abdallah

    Georges Abdallah est né au Liban en 1982. Dès son plus jeune âge, il chante les chants orientaux. Il étudie au Conservatoire du Liban et se produit régulièrement en tant que soliste dans son pays. Mais tout petit, il se nourrit éga-lement de la tradition byzantine de l’Eglise grecque melkite ca-tholique à laquelle il appartient et chante dans cette tradition. Il tra-vaille aux côtés du Père Makarios Haidamous et dans la Chorale Jeunesse du Sauveur. Installé en France depuis 2005, ses activités sont multiples : chanteur, chef de chœur et musicologue, il s’attache à faire vivre le chant tradition-nel libanais et byzantin. Sa voix

  • 18 19

    Stephan Olry

    Titulaire d’une licence de mu-sique, Stephan Olry se forme au chant lyrique auprès de Malcolm Walker et de Marie Kobayashi, et obtient un diplôme d’études musicales au CRR de Colmar, dans la classe de Francis Jeser, avant de se perfectionner avec Chantal Mathias. Il s’initie éga-lement au théâtre et à la danse. Il se produit en tant que soliste avec une prédilection pour le théâtre musical. Tour à tour Pauvre Matelot dans l’opéra épo-nyme de Darius Milhaud, Théière et Petit vieillard dans L’enfant et les sortilèges de Ravel, il inter-prète avec bonheur les évangé-listes de la Passion selon Saint Matthieu de Bach ou de l’His-toire de la Nativité de Schütz. Depuis 2010, il collabore avec le pianiste Domingos Costa pour le lied et la mélodie et a interpré-té notamment le Winterreise de Schubert. Il participe à de nom-breux concerts et spectacles avec des ensembles tels que Solistes XX, Beatus, Convivencia, ou encore Les Cris de Paris. Ses engagements l’ont amené à se produire partout en Europe, aux Etats-Unis, au Sénégal, en Rus-sie et en Jordanie.

    Renaud Bres

    Percussionniste de formation, Renaud Bres, né en 1987, débute le chant choral sous la direction de Patrice Baudry au jeune chœur du C.R.R. de Montpellier dans lequel il interviendra plus tard en tant que soliste. Il com-mence alors des études de chant lyrique auprès d’Elene Golgevit avant de se rendre à Paris où il étudiera aux côtés de Mireille Alcantara. L’année suivante il est reçu au Centre de Musique Baroque de Versailles, où il par-fait son expérience de chœur et de soliste auprès d’Isabelle Des-rochers et Viviane Durand ainsi que grâce à Olivier Schneebeli et d’autres chefs d’orchestres dont Hervé Niquet, Christophe Rousset et Jérémie Rhorer. Durant sa formation, il est no-tamment intervenu en tant que soliste dans Tancrède de Cam-pra, Judith et la Pastorale H.483

    chaude et son timbre unique en font l’un des jeunes spécia-listes de la musique orientale en France aujourd’hui.

    Taghi Akhbari

    Taghi Akhbari découvre la tech-nique vocale occidentale dans les années 80 et prend des cours de chant lyrique avec des ar-tistes de l’Opéra de Tours. Dans le même temps, il fréquente les cours de chant sacré auprès des maîtres de la musique persane. Ceci lui permet de conjuguer la technique occidentale et la sensibilité orientale. Il a de nombreux concerts à son actif, à l’Opéra de Varsovie, l’Abbaye de Royaumont, Venise, au Théâtre de l’Athénée à Paris, à l’Opéra de Bruxelles, au Festival Interna-tional de Vivonne, au Festival de Fès, etc. Depuis 2007 il chante avec l’ensemble Douce Mémoire dirigé par Denis Raisin Dadre dans des programmes qui mêlent musique baroque et musique persane. Le cd auquel il a parti-cipé, Laudes et chant soufis, a remporté un Diapason d’Or en septembre 2009.

    de Charpentier (Château de Versailles), ainsi que dans les Goûts Réunis (Programme Bach, Purcell, Charpentier) au Natio-nal Center of Performing Arts de Pékin. Renaud Bres travaille régulièrement avec l’ensemble Correspondances (dir. Sébastien Daucé), les Cris de Paris (dir. Geoffroy Jourdain), l’ensemble Beatus (dir. Jean-Paul Rigaud), l’ensemble Chronochromie (dir. Jean-Michel Hasler).

    Une dégustation vous est offerte par

  • 20

    Ludwig

    van

    Beethoven

    Frank Braley

    Orchestre Lutetia

    Vendredi 5 Août 2016 — 20h Cloître de l’Abbaye

    Beethoven

    Ouverture de Coriolan en do mineur, opus 62

    Concerto pour piano et orchestre n° 4, opus 58 en sol majeur

    Allegro moderatoAndante con motoRondo vivace

    Frank Braley piano

    Apothéose de la Danse 7ème Symphonie en la majeur, opus 92

    Poco sostenuto vivace AllegrettoScherzo : PrestoAssai meno prestoPrestoAllegro con brio

    Un concert Beethoven parce que, comme le dit Romain Rolland : « Il est bien davantage que le premier des musiciens. Il est la force la plus héroïque de l’art moderne. »

    1.2.3.

    4.

    1.2.3.

  • 22 23

    Beethoven (1770 – 1827) le premier solitaire

    Si on peut parler de « révolution Beethoven » c’est parce qu’avec lui, ce n’est plus la musique qui parle par un homme, c’est un homme qui parle par la musique. À la notion de l’art au service de la société il va substituer la notion de l’art pour l’art. L’artiste beethovénien n’écrit pas ce que son public attend de lui mais il écrit ce qu’il veut imposer à son public. « Avant Beethoven on écrivait pour l’immédiat, et après lui on écrit pour l’éternité. » note Alfred Einstein qui poursuit : « Beethoven préfère écrire contre son temps que pour lui. »La destinée de Beethoven, adepte des idées révolution-naires françaises, le situe à la jonction entre le classicisme, dont il représenta l’aboutissement, et le romantisme dont il favorisa l’éveil. Entre ces deux tendances de l’art s’im-pose la grandeur d’un génie qui exerça une influence libératrice sur la pensée musicale.Entre une mère rongée de l’intérieur et un père à la dérive, Beethoven n’eut pas réellement d’enfance mais très vite le talent du musicien rayonne au-delà du cercle familial et amical. Il part à Vienne à 22 ans, ville où il vécut quasi-ment toute sa vie et où il est très bien accueilli par l’aristo-cratie. Il y rencontre d’éclatants succès comme pianiste. Il compose beaucoup pour cet instrument, sonates, trios, concertos et également ses premiers quatuors. De 1804 à 1812 il domine la scène viennoise, écrivant de nom-breuses partitions, dont six de ses symphonies, de la 3 à la 8, de nouveaux quatuors à cordes, des sonates dont l’Appassionata, ainsi que son unique opéra, Fidelio, qui chante l’amour conjugal et la liberté. Beethoven, lui, ne se maria jamais et s’il ne s’en consola pas il fut très souvent amoureux de femmes inspiratrices, la plupart du temps des élèves. Après une période de relative stérilité, un re-nouveau créateur décisif se manifeste à partir de 1817 au cours duquel il compose notamment sa 9ème Symphonie et ses 5 derniers quatuors.Dès 1798, il n’a pas 30 ans, Beethoven connait des crises de surdité. Cette tragédie contribuera à le populariser car

    comment ne pas s’émerveiller devant ce prodige — un musicien sourd ! — et Hugo lui-même s’exclamera : « Il semble qu’on voie un dieu aveugle créer des soleils. » Si Beethoven vit cette tragédie comme terrible sur le plan de la vie sociale et amoureuse, il ne l’a jamais ressenti comme une entrave sur le plan de la création car, de sa première à sa dernière œuvre, et de plus en plus au fil du temps, la cérébralité l’emporte chez lui sur la sensuali-té des sons. L’œuvre se forge dans son cerveau et dans son cœur, au prix d’une longue recherche qui peut se poursuivre pendant des années. Sa musique ne pulvérise pas les formes qui existent, elle les dynamise, elle leur confère une énergie auparavant insoupçonnée.Assister en concert à une œuvre de Beethoven c’est vivre un bout de l’itinéraire d’un individu qui nous atteint au cœur en ne cessant de nous parler de lui. C’est l’écouter nous dire : « Je veux saisir le Destin à la gueule ; il ne réussira pas à me courber tout à fait. »

    L’ouverture de Coriolanen do mineur, opus 62

    On doit à Shakespeare une pièce intitulée Coriolan mais c’est d’une tragédie datant de 1804 et signée de Heinrich Joseph von Collin, poète à la cour de Vienne, que Bee-thoven s’inspira pour composer cette ouverture en 1807. L’histoire de Coriolan est celle d’un général romain banni qui appelle les Volsques à la rébellion et à rompre le traité avec Rome. Lorsque les troupes, menées par Coriolan, menacent Rome, les matrones romaines, dont l’épouse et la mère de Coriolan, sont envoyées pour le dissuader d’attaquer. Coriolan fléchit, ramène ses troupes aux fron-tières du territoire romain et se suicide. L’ouverture de Coriolan, par sa puissance expressive et dramatique, est une des œuvres les plus caractéristiques du style dit « héroïque » du compositeur. Deux thèmes principaux se dégagent de cette ouverture ; le premier, véhément et puissant, représente la volonté farouche et la détermination de Coriolan ; le compositeur met là

  • 24 25

    les vents à contribution pour rendre cette énergie intense qui est l’emblème de l’ouverture ; le second, apaisé et chaleureux, symbolise les prières des femmes. Les deux thèmes se succèdent dans l’exposition et la réexposition donnant l’impression d’une hésitation. La coda conclut l’œuvre par une dissolution du premier thème, évocation intense du sacrifice de Coriolan.

    Concerto pour piano et orchestre n° 4 en sol majeur, opus 58

    Le Concerto n° 4 de Beethoven, qu’il écrivit en 1806, est singulier et pas seulement parce que, pour la première fois dans l’histoire du concerto pour piano, le piano commence à découvert, nu, face au silence de l’orchestre, en exposant passionnément le thème qui va circuler dans toute l’œuvre et que les cordes reprennent ensuite sur la pointe des pieds. Mais aussi pour sa nature lyrique et profonde, ce sentiment d’improvisation quasi-permanent qu’il dégage, cette façon d’aller en méandres, de ruisseler de tendresse et de magie sonore. Par là il dépasse totalement le modèle mozartien, posant la question même de la forme du concerto, semblant peser et soupeser les présences respectives du piano et de l’orchestre, alternant puis mêlant les solos et les tuttis qui se font complice de l’orchestre et non pas rappel à l’ordre du soliste. Dans cette alchimie entre le lyrisme du piano et la respiration complice de l’orchestre on peut dire que naît vraiment le concerto romantique.C’est Beethoven lui-même, pourtant déjà muré dans sa surdité, qui créa cette œuvre en 1808.

    Symphonie n° 7 en la majeur, opus 92

    Si l’on observe la structure des symphonies de Beethoven, on se rend compte qu’elles comportent toutes (sauf la Sixième) 4 mouvements, structure héritée de Haydn et de Mozart. La 7ème symphonie a été écrite entre 1811 et 1812,

    en même temps que la 8ème, car Beethoven travaillait toujours sur deux symphonies en même temps. De forme strictement classique, c’est une composition sans mes-sage autobiographique et sans intentions descriptives. Beethoven semble tourner le dos aux affres des ques-tions existentielles des symphonies précédentes pour revenir à une musique moins cérébrale qui peut faire penser à la danse ou aux folles soirées de Vienne. C’est Beethoven lui-même qui dirigea la première de cette symphonie, à Vienne, le 8 décembre 1813, au profit des soldats autrichiens et bavarois blessés à la bataille de Ha-nau, contre Napoléon. Le succès du concert est immense et l’Allegretto en la mineur, le mouvement le plus connu de cette symphonie dans lequel s’entendent des opposi-tions entre nostalgie et mystère qui vont droit au cœur, est bissé en entier. Beethoven voyait dans cette symphonie une de ses meilleures œuvres quand Weber, au contraire, en parle comme d’une musique de fou. Wagner, qui la dirigea, la surnomma Apothéose de la danse à cause de la prééminence de certains rythmes obstinés.

    Une dégustation vous est offerte par

  • 26 27

    L’Orchestre de Lutetia

    Jeune orchestre fondé il y a 5 ans et composé d’une cinquantaine de jeunes musiciens, l’orchestre de Lutetia se produit en France et à l’étranger. Il a su conquérir son public par un répertoire riche d’œuvres phares mais aussi d’iné-dits, et par sa musicalité et la qua-lité de son interprétation. Mozart, Beethoven, Bach, Fauré, Tomasi, Franck, Bizet, Saint Saëns, Vival-di, Moussorgski, Tchaïkovski, Borodine, Nápravník, Ginastera, Marquez, Piazzolla, De Falla, Rodrigo, Dvorak, Glinka, Holst et Sibélius sont à son programme. Cet orchestre s’associe régulière-ment avec le choeur Aria de Paris et sa chef Sylvie Portal. Il a égale-ment joué dans le cadre du Festi-val du Château d’Asnières, du Festival de Castilla de la Mancha en Espagne, du Festival Marias Chrétien, du Festival du Monas-tier sur Gazelle. Sous l’impulsion d’Alejandro Sandler, son fondateur et son chef, l’ensemble se réunit fréquemment pour de grandes causes humanitaires comme l’as-sociation Allegro Argentina Ar-gentina qui a pour but de sauver les enfants de la rue en Argentine par l’apprentissage de la musique et l’Association AAVS (aide médi-cale d’urgence au profit de la Sy-rie). Depuis 2014, l’Orchestre de Lutetia est en résidence artistique au centre Casdal à Paris.

    Alejandro Sandler

    Né en Argentine, Alejandro San-dler s’est installé en France en 2001 grâce à une bourse de l’Uni-versité Mozarteum de Salzbourg. Il a obtenu les premiers prix de trompette, de trompette baroque et de musique de chambre au CNSM de Lyon. En ce qui concerne la direction d’orchestre, il a fait ses études au CRR d’Evry et au Conservatoire de Seine-Saint-Denis et a suivi des stages et des master-class avec Sylvain Cambreling, Charles Dutoit, Kurt Masür, Daniel Baremboïm et Yutaka Sado. Ce chef, qui n’a pas la quarantaine, aborde un large répertoire qui va de la musique baroque : Bach, Charpentier, Vivaldi, à la musique classique et romantique : Beethoven, Mozart, Brahms, Tchaikovsky, Sibelius, sans oublier la musique contem-poraine. Il est le fondateur et le directeur musical de l’orchestre de Lutetia. En mars 2013, il a été choisi après concours comme nouveau chef permanent et comme directeur artistique de l’Orchestre Symphonique du Loiret, l’OSL. Qu’est-ce que la musique pour Alejandro Sandler : « C’est de l’amour. Et cette passion, j’ai envie de la partager. Un or-chestre, c’est plein de ballons avec des fils, et ces fils, c’est à moi de les saisir pour en tirer quelquechose. »

    Frank Braley

    Brillant et atypique, Frank Braley abandonne, à sa majorité, l’uni-versité pour rejoindre le cercle des élus au C.N.S.M. de Paris. Il en sortira avec un premier prix de piano et de musique de chambre pour être aussitôt pro-pulsé sur la scène internationale en obtenant à 22 ans, en 1991, le Premier Grand Prix et le Prix du Public du Concours Reine Elisabeth de Belgique. Cette notoriété lui ouvrira la porte des plus grandes salles au Japon, aux U.S.A., au Canada et dans toute l’Europe. Il est partenaire de l’Orchestre de Paris, l’Orchestre National de France, le Phil-harmonique de Radio-France, l’Orchestre du Gewandhaus de Leipzig, le London Philharmo-nic, l’Orchestre de la Radio de Berlin, le Tokyo Philharmonic ou le Boston Symphony Orches-tra. Frank Braley s’enthousiasme aussi pour des projets originaux : il  a participé notamment à une intégrale des Sonates de Beetho-ven, donnée en 2004 en concert au festival de La Roque d’Anthé-ron, à Paris, à Rome et au Brésil et reprise ensuite à Bilbao, Lis-bonne et Tokyo. Cet artiste à l’intelligence vive et aux idées musicales bien arrêtées a un rapport au piano fait de sponta-néité, d’humour et de poésie, de grâce et d’inaltérable sincérité.

    Les Musiciens de l’Orchestre

    ViolonsEmmanuelle GarciaMarie Lhomme Aramis MonroyEléonore AubelCaroline LartigaudAlexandre CottinFlorès SurvierGaëlle DeblondeRobin Soudière

    AltoPauline Le ToullecClara Lefèvre-Perriot

    VioloncellesValéna Delval Margot Lang

    ContrebasseLouis Galliot

    FlûteNaïé Dutrieux

    HautboisJulie EschardMariko Ninomiya

    BassonAyumi Shimada

    TimbalesGuillaume Ubeda

  • Haydn

    Schumann

    Dvorak

    Dana Ciocarlie

    QuatuorLudwig

    Samedi 6 Août 2016 — 20h Farinier des Moines

    Joseph Haydn Quatuor Opus 77 n° 1 en sol majeur1. Allegro en sol majeur 2. Adagio en mi bémol majeur3. Menuetto (Presto)4. Presto

    Robert Schumann Fantaisie opus 17

    Durchaus phantastisch und leidenschaftlich vorzutragen (À jouer d’un bout à l’autre d’une manière fantasque et passionnée)Mässig, durchaus energisch (Modéré, toujours énergique)Langsam getragen (Lent et soutenu)

    Antonin DvorakQuintet à cordes avec piano n° 2 opus 81

    Allegro ma non tantoDumka. Andante con motoScherzo (Furiant). Molto vivaceFinale. Allegro

    Dana Ciocarlie est soutenue par la Fondation Safran.Quelques sommets de la musique de chambre dans un lieu d’exception, le farinier des moines.

    1.2.

    3.

    4.

    1.

    2.

    3.

  • 30 31

    Quatuor à cordes opus 77 n° 1 en sol majeur Joseph Haydn (1732 – 1809)

    Haydn forme, avec Mozart et Beethoven qui furent tous deux ses élèves, la première Ecole de Vienne. Son influence sur la musique est considérable. Il fixe le cadre classique des grands genres comme la symphonie et le quatuor, et pose les bases de ce qui deviendra l’ochestra-tion romantique du XIXème siècle.Son catalogue comporte 68 quatuors à cordes, écrit sur une période d’un demi siècle. Le quatuor opus 77 appar-tient au dernier cycle qui concentre l’expérience de toute une vie tout en ouvrant de nouveaux horizons. Le premier mouvement s’articule autour d’une marche rythmée qui développe le thème principal alors que le se-cond thème est plus lyrique, doté d’une grande intensité. L’ Adagio, plus mélancolique, est directement inspiré des éléments empruntés au premier mouvement. Le Menuet-to, noté Presto, est en fait un Scherzo ardent et étonnant avec un premier violon qui explore les aigus jusqu’à des hauteurs vertigineuses, avec des sauts de deux octaves et plus. Le dernier mouvement, marqué Presto, est égale-ment de forme sonate.

    La Fantaisie opus 17Robert Schumann (1810 – 1856)

    Robert Schumann fut l’un des plus grands poètes de son temps. Artiste emblématique du Mal du Siècle, son univers musical habité par la passion, le tourment, les allusions littéraires, l’humour et l’élan spontané font de lui le vrai « Tondichter » — « Poète des sons » — du 19e siècle. Sa maladie mentale et la difficile histoire d’amour qui l’a lié à la grande pianiste Clara Wieck, ont achevé de donner corps à la légende. Schumann compose toujours d’un jet. Sorte de fuite en avant, ses émotions matérialisées sur le papier se bousculent, comme s’il savait que le temps allait lui être compté. Cette lutte perpétuelle et hallucinée avec le destin, voilà ce qui est magnifique chez Schumann.

    La Fantaisie opus 17 est une œuvre majeure composée dans les années 1835 alors que le compositeur a 26 ans. C’est un déchirant cri d’amour adressé à Clara Wieck , la jeune pianiste virtuose qui allait devenir son épouse quatre ans plus tard mais dont le père lui refuse, pour l’instant, la main. En 1838 Schumann écrira d’ailleurs à Clara : « Pour que tu com-prennes bien la Fantaisie, il faut que tu te reportes à ce malheureux été 1836, où j’avais dû renoncer à toi…. ». L’œuvre est contemporaine des Scènes d’enfants et des Kreisleriana, autres monuments pianistiques du musicien. Trois grands mouvements composent cette œuvre qui va de la tension fébrile du premier mouvement jusqu’à la paix et la méditation des dernières mesures. La première partie, ode tourmentée à sa future épouse, est achevée dès 1836 alors que les deux autres mouvements ne seront composés que plus tardivement, en hommage à Beethoven afin d’aider une souscription lancée pour la construction d’un monument à Bonn à la mémoire du compositeur mort une dizaine d’années auparavant. Dans le dernier mouvement, hymne à la beauté de la nuit, Schumann rejoint le dernier Beethoven dans ses pensées les plus intimement romantiques. Cette fin est généralement considérée comme un des sommets de toute la musique romantique.

    Quintet à cordes avec piano n° 2 opus 81 Antonín Leopold Dvořák (1841 – 1904)

    Après avoir écrit en 1872 un premier Quintette pour piano et cordes en la majeur dont il était lui-même déçu, Dvořák compose en 1887 son Quintette en la op.81. Cette parti-tion, l’une de ses meilleures, reflète un optimisme unique dans son répertoire. Ce Quintet doit quelque peu à Schu-bert et à Schumann et beaucoup à Brahms, quoique ses inflexions slaves n’appartiennent qu’à leur auteur. Bien que construite en quatre mouvements, l’œuvre revient à l’ordre préclassique puisqu’il présente le scherzo en deuxième position. Ce quintet offre un mélange de lyrisme

  • 32 33

    Dana Ciocarlie

    Formée aux sources de l’école roumaine de piano comme Dinu Lipatti, Clara Haskil et Radu Lupu, Dana Ciocarlie a également étudié à Paris auprès de Victoria Melki et a suivi le cycle de per-fectionnement du CNSM de Paris dans les classes de Domi-nique Merlet et Georges Plu-dermacher. Sa rencontre avec le pianiste allemand Christian Zacharias sera également déter-minante. Douée d’un tempéra-ment vif-argent où la générosité le dispute à l’engagement, Dana Ciocarlie possède un vaste répertoire, s’étendant de Jean- Sébastien Bach aux compositeurs d’aujourd’hui. Elle se produit à travers le monde en récital ou en concert avec orchestre et on l’en-tend régulièrement sur France Musique. Elle est Professeur au CNSM de Lyon et à l’Ecole Normale de Musique de Paris Alfred Cortot.

    Une question à Dana Ciocarlie

    Pourquoi Schumann ? Je dirais que Schumann est un peu comme « mon mari spirituel ». Si on fait abstraction des pièces pour la jeunesse que tous les en-fants apprentis pianistes jouent, la première fois que j’ai réelle-ment interprété une œuvre de Schumann j’ai immédiatement

    expressif auquel s’adjoint l’utilisation d’éléments repre-nant les styles et les formes des chansons et des danses populaires. Le premier mouvement s’ouvre tranquillement sur un premier thème donné par le violoncelle accom-pagné par le piano puis le deuxième thème est introduit par l’alto. Ces deux thèmes sont largement développés et le mouvement se termine par une récapitulation et une coda exubérantes. Pour le deuxième mouvement Dvořák indique en tête de la partition : Dumka, la dumky étant un chant populaire ukrainien proche de la ballade, de la rê-verie germanique. Cette forme sera réutilisée par Dvořák dans son trio pour piano n° 4 en mi mineur et connaîtra le même succès. Le thème donné par le piano est plutôt mélancolique et alterne avec des intermèdes plus heu-reux et rapides. Le troisième mouvement porte l’indica-tion Furiant qui est une danse folklorique rapide exécutée par des hommes en Bohème mais dont l’âpreté a été stylisée, la rendant proche d’une valse. Particulièrement développé, le rondo-sonate final, une sorte de polka lé-gère et vive, débute au registre le plus grave du violoncelle avant de proposer comme un trop-plein d’allégresse.

    ressenti une adéquation avec ce musicien, comme si j’étais dans un costume taillé sur mesure. En plus Schumann m’a porté chance car j’ai plusieurs fois gagné des prix en jouant ses œuvres. Pour le concours d’entrée en cycle de perfectionnement du CNSM de Paris en 1992, André Boucourechliev, qui a écrit un livre sur Schumann, a accordé 5 étoiles à mon interprétation de l’Humoresque opus 20, me consi-dérant comme une « schuman-nienne née ». Mon interprétation de la Première sonate m’a valu de devenir lauréate de la Fonda-tion Yvonne Lefébure en 1996, du Prix International Pro Musi-cis en 1996 et de recevoir le prix « Sandor Végh » au concours « Gezà Anda » à Zurich en 1997. De tous les compositeurs ro-mantiques, Schumann est celui qui bénéficie le plus de l’énergie et de la spontanéité du concert, de la confrontation avec un public. Son sens du rythme obsessionnel, presque hypno-tique, sa capacité à changer très rapidement d’affects, passant par exemple d’une tendresse extrême à une humeur sauvage, sa façon de mêler de multiples voix intérieures, comme dans un jeu de pistes, la sincérité de ses sentiments sont exacerbés dans le partage avec le public. En tant qu’interprète, il ne faut pas avoir peur de se laisser déborder, que

    Une dégustation vous est offerte par

  • 34 35

    ce soit par la ferveur ou la rêve-rie. En jouant Schumann, c’est comme si je faisais ma propre psychanalyse.Dana Ciocarlie sortira en sep-tembre 2017 une intégrale des œuvres pour piano de Schumann qu’elle a enregistrée en live à l’occasion des 16 concerts qu’elle a donnés entre 2012 et 2016. C’est un projet totalement inédit puisqu’aucune des trois intégrales existantes de l’œuvre de Schumann par le même ar-tiste n’a été réalisée en concert : « Comme un peintre qui ressent le besoin d’étaler son œuvre de-vant lui, toile après toile, je vis pleinement le besoin de bâtir quelque chose qui s’inscrit dans la durée dit-elle, alors que mon rôle habituel s’arrête à la fin d’une représentation. Et donc petit à petit l’idée de jouer en concert et de réaliser simultanément une intégrale de l’œuvre pour piano de Schumann s’est imposée à moi. »

    Quatuor Ludwig  

    Thierry Brodard1er violon Manuel Doutrelant2e violon Padrig Fauréalto Anne Copéryvioloncelle

    Fondé en 1985 après des pre-miers prix brillamment obtenus par chacun de ses membres au C.N.S.M. de Paris, le Quatuor Ludwig a reçu les conseils du chef d’orchestre Sergiu Celibi-dache et a travaillé auprès des quatuors Berg, Tokyo, Amadeus, LaSalle et Kolish. Il a été primé à de nombreux concours inter-nationaux : fondation Menu-hin, concours de Portsmouth, concours Arthur Honegger et concours Vittorio Gui de Florence. Au fil des années, le Quatuor Ludwig a donné des concerts dans le monde entier dans des lieux prestigieux tels que le Théâtre des Champs-Ely-sées, l’Opéra Comique, la Cité de la Musique, le Musée d’Orsay, l’Orangerie de Sceaux, l’audito-rium Cziffra de la Chaise-Dieu, le Wigmore Hall de Londres, le Merkin Hall de New-York, le

    Théâtre National de Taipei ou le Théâtre National de Shanghai. À l’occasion de tournées de concerts, il se produit dans toute l’Europe de l’Est, le Canada, le Japon, la Nouvelle-Calédo-nie, la Corée, le Moyen-Orient, l’Afrique et l’Inde. On doit aux Ludwig une abondante discogra-phie auréolée de nombreuses ré-compenses, notamment le grand prix du disque lyrique, le grand prix de l’Académie du disque français, le grand prix interna-tional du disque de l’Académie Charles Cros et le grand prix du Midem. Abordant avec curiosité le répertoire contemporain, le Quatuor Ludwig a créé de nom-breuses œuvres en collaboration avec Thierry Escaich, Philippe Hersant, Michael Lévinas, Alain Louvier ou Ivan Jevtic. Il est également très attaché à s’asso-cier à d’autres musiciens sur la scène, parmi lesquels Abdel Ra-hamn El Bacha, François-René Duchâble, Brigitte Engerer, Marie-Josèphe Jude, Anne Qué-fellec pour le piano, ou encore Emmanuelle Bertrand pour le violoncelle ou Christophe Gau-gué pour l’alto. Le quatuor sait également se faire pédagogue, à travers de nombreuses master-classes et autres projets pédago-giques à destination des conser-vatoires, mais aussi pour des publics plus larges, non-initiés à la pratique de la musique.

  • Vivaldi

    Bach

    HaydnLevinas

    La trom-pette

    Dans tous ses éclats

    Jeudi 11 Août 2016 — 20h Cloître de l’Abbaye

    Giuseppe VerdiFanfare du Requiem pour 6 trompettes

    Heinrich BiberSonate pour 6 trompettes et orchestre

    Michäel LévinasDie Posaunenstelle CREATION MONDIALEPièce pour 2 trompettes —T. Caens & G. TouvronSoliste Cor — David Guerrier

    Georg Friedrich HaendelConcerto pour orchestre et trompette Soliste — Bernard Soustrot

    AdagioAllegroLargoVivace

    Jean-Sébastien Bach3ème suite pour orchestreSolistes — D. Guerrier,S. Fournier & N. André

    OuvertureAirGavotte IGavotte IIBourréeGigue

    Entracte …↘

    Concert non seulement pour les passionnés de trompette mais pour les curieux qui découvriront à cette occasion des sonorités inédites.

    1.2.3.4.

    1.2.3.4.5.6.

  • 38 39

    Antonio VivaldiConcerto pour 2 trompettesSolistes — S. Fournier & N. André

    AllegroAdagioAllegro

    César Alejandro Carrillo Ave Maria pour 5 trompettes

    Colombo MurenaIndifférenceSoliste — Thierry Caens

    Jiry NerudaConcerto pour trompette en mi bémol majeurSoliste — David Guerrier

    Allegro moderatoAndanteAllegro

    Vivaldi - BachConcerto pour 4 trompettes Solistes — T. Caens, G. Touvron, B. Soustrot & N. André (arrangement T. Caens)

    AllegroAdagioAllegro vivace

    Fanfare du Requiem pour 6 trompettes et orchestreGiuseppe Verdi (1813 – 1901)

    La Messa da requiem de Verdi est une messe pour solistes, doubles chœur et orchestre, composée après avoir connu le succès avec Aïda, en mémoire de son compatriote, le grand poète Alessandro Manzoni, mort en 1873 et qui s’était, comme lui, engagé pour l’unité italienne au sein du Risorgimento, dans un idéal de justice et d’humanité. Il peut être vu comme une sorte d’opéra reli-gieux donnant une vision romantique de la mort, plus que comme une messe pour le repos de l’âme.La fanfare du Requiem est tirée du Dies iræ qui comprend dix numéros s’enchaînant sans interruption. Celui de la fanfare est le second, le Tuba mirum.Annoncé de façon inquiétante par des trompettes cachées aux yeux du public, il se déclenche dans un immense fortissimo de cuivres et de percussions.

    Sonate pour 6 trompettes et orchestre Heinrich Biber (1644 – 1704) — transcription Thierry Caens

    Violoniste et compositeur austro-tchèque, Biber fut sans doute non seulement le plus grand virtuose de son temps, mais aussi le plus inventif des compositeurs pour violon. Il compose toutes sortes de musiques, depuis des sonates jusque des opéras, Requiem et nombreuses cantates. On ne dira jamais assez, affirme Christophe Robert, « à quel point la musique de Biber est riche d’inventivité, de surprises, de virtuosité aussi bien compositionnelle qu’instrumentale. Intégrant tous les éléments de mu-sique populaire, il sait donner à sa musique une couleur spécifique, faite de rudesse, voire de violence, mais aussi de raffinement. La danse, omniprésente, possède une sensualité brute, qui emporte jusqu’à l’ivresse, rejoignant l’euphorie des soldats grisés par le vin.

    1.2.3.

    1.2.3.

    1.2.3.

  • 40 41

    Die PosaunenstelleMichaël Levinas

    Michael Levinas a reçu l’enseignement du C.N.S.M. de Paris, menant de front des études d’instruments, de direction d’orchestre  et des classes d’écritures. Dans cet établisse-ment, il rencontre les maîtres qui l’ont le plus marqué, no-tamment les pianistes  Vlado Perlemuter, Yvonne Lefébure, mais surtout Yvonne Loriod à laquelle il présente ses pre-miers essais de composition. Celle-ci le fait entrer dans la célèbre classe d’Olivier Messiaen tout en développant son répertoire pianistique et en lui enseignant le grand réper-toire du XX siècle, celui de Messiaen mais aussi les œuvres de ses élèves, Boulez et Stockhausen. Parallèlement à ces études, sa formation musicale bénéficiera dés l’enfance d’une autre tradition, celle qui remonte à l’école russe dont sa mère, Raissa Lévy, était dépositaire. En 1973, avec des camarades de cette célèbre classe de Messiaen, Tristan Murail et Gérard Grisey, il fonde l’ensemble Itinéraire, fon-dateur du courant spectral. Entre ses premières œuvres comme Arsis et Thésis (1971), Clov et Hamm (1973),  Appels (1974), etc, en passant par ses grandes œuvres pour or-chestre telles que La Cloche fêlée ( 1988), Evanoui (2009) ou tout récemment Amphithéâtre (2012), Michael Levinas est un pionnier quant au renouvellement de l’écriture ins-trumentale et l’élargissement de la palette sonore par la connaissance approfondie de l’acoustique et des environ-nements technologiques. Il s’est aussi affirmé dans l’opéra, composant Go-gol, d’après la nouvelle de Gogol, Le Man-teau, Les Nègres sur le texte de Jean Genêt et La Méta-morphose d’après le récit de Kafka. Cette proximité avec la littérature est au cœur du lien étroit que Michaël Lévinas a entretenu toute sa vie avec son père, le philosophe Emma-nuel Levinas. Michael Levinas est professeur au CNSM de Paris et Membre de l’Académie des Beaux-Arts de l’Institut de France.

    Die Posaunenstelle, qui signifie « Le passage des trompettes » est une création de Michaël Levinas pour le festival des Grandes Heures de Cluny.

    Michaël LevinasDeux questions à propos de cette œuvre

    De quelle idée êtes-vous parti pour composer l’œuvre créée à l’Abbaye de Cluny ?Cette pièce et son titre sont inspirés par le poème de Paul Celan dont je donne ici la traduction de Martine Broda dans le recueil Enclos du temps :

    Le passage des trompettestout au fond du brûlanttexte-blanc,à hauteur de la torche,dans le trou du temps :

    insuffle-toi l’écouteavec la bouche 

    Die Posaunenstelle tief im glühendenLeertext, in Fackelhöhe,im Zeitloch :

    hör dich einmit dem Mund

    En octobre 1969, Paul Celan (1920 – 1970), poète roumain de langue allemande, fit un voyage en Israël, au cours duquel il séjourna quelques jours à Jérusalem. De retour à Paris, il écrivit une série de dix-neuf poèmes inspirés par ce séjour. Ces poèmes furent publiés en 1976, six ans après sa mort, dans le recueil Zeitgehöft (Enclos du temps). Comme beaucoup de textes de sa dernière période, il se caractérise par une extrême concision.

    Quelle appréhension le pianiste et le compositeur que vous êtes a-t-il de la trompette ? Est-ce un instrument que vous avez souvent utilisé comme instrument soliste dans vos compositions ? 

    Comme l’explique remarquablement Stéphane Moses dans le commentaire qu’il fait de ce poème, le mot Posaune vient du latin bucina, de bos, boeuf et canere, chanter, qui désignait, semble-t-il, une trompette romaine en forme de corne de boeuf. Le terme Posaune a été introduit dans la langue allemande par Luther qui traduit ainsi le mot hébreux chofar, instrument à vent

  • 42 43

    Dana Ciocarlie

    Orchestre Symphonique du Lutetia

    Jordi Savall

    © David Ignaszewski

    Thierry Caens

    Quatuor Ludwig

    © Etienne Charbonnier

    Alejandro Sandler

    Ensemble Beatus

    Bernard Soustrot

    Guy Touvron

    David Guerrier

    © Florence Foucher Frank Braley © Nicolas Tavernier

  • 44 45

    en forme de corne de belier. Dans la Bible, la révélation des dix commandements à Moïse est précédée et suivie par les sons du chofar, de la trompette donc. Les instru-ments à vent, et plus précisément les cuivres, ont très tôt eu pour moi une importance majeure, je pense princi-palement à ma pièce Appels de 1974. Celan termine son poème par : Insuffle-toi l’écoute avec la bouche et il s’agit bien là de l’essence même de l’instrument à vent, de la trompette : le souffle, le porte-voix, le prolongement de la bouche, sa respiration. J’entends, dans le son de la trompette, le prolongement du corps, le pleur, l’appel, la spatialité.

    Concerto pour orchestre de chambre et trompette en si bémol majeur Georg Friedrich Haendel (1685 – 1759)

    Haendel est un compositeur allemand devenu sujet anglais qui personnifie, aux côtés de Jean-Sébastien Bach né 27 jours après lui, l’apogée de la musique baroque. Voici ce qu’a dit Beethoven quand, dans les derniers temps de sa vie, il reçut en cadeau depuis Londres une édition complète des œuvres de Haendel : « Das ist das Wahre ! » (« Voici la vérité »). Le concerto que vous entendrez ce soir a été com-posé à l’origine pour orchestre et hautbois. Les concertos de Haendel ont le caractère spontané d’une improvisation perpétuelle dans lesquels il notait au jour le jour ses impres-sions. Thèmes populaires, préludes, fugues, variations, fan-taisies, impromptus, danses stylisées françaises, anglaises ou italiennes, on y trouve toutes les formes en liberté.

    3ème suite pour orchestreJean-Sébastien Bach (1685 – 1750)

    La carrière du « Cantor de Leipzig » s’est entièrement dé-roulée en Allemagne centrale, dans le cadre de sa région natale, au service de petites municipalités, de cours princières sans importance politique, puis du conseil

    municipal de Leipzig qui lui manifestait peu de considéra-tion. Il n’a en fait jamais pu obtenir un poste à la mesure de son génie et de son importance dans l’histoire de la musique occidentale. La musique de Bach réalise l’équi-libre parfait entre le contrepoint et l’harmonie ; il est en particulier le grand maître de la fugue, du prélude de choral, de la cantate religieuse et de la suite qu’il a portés au plus haut degré d’achèvement. Il a écrit 4 suites pour orchestre que l’on nomme également ouvertures en raison de l’importance donnée au 1er mouvement consti-tué de deux parties, une lente puis une rapide en forme de fugue. Elles sont composées d’une succession de danses variées. La deuxième danse de cette 3ème suite, appelée « air », est célébrissime.

    Concerto pour 2 trompettes Antonio Vivaldi (1678 – 1741)

    Vivaldi a été l’un des virtuoses du violon les plus admirés de son temps. Il est également reconnu comme l’un des plus importants compositeurs de la période baroque en tant qu’initiateur principal du concerto avec soliste. Son influence, en Italie comme dans toute l’Europe, a été considérable et peut se mesurer au fait que Bach a adapté et transcrit plus d’œuvres de Vivaldi que de n’importe quel autre musicien. Il écrivit plus de 500 concertos d’une extraordinaire variété notamment par les multiples instru-ments placés en position de soliste. S’il composa le plus grand nombre pour le violon afin de les interpréter lui-même, il fit également appel à la plupart des instruments en usage à son époque. Presque tous ses concertos connaissent une structure en trois mouvements vif, lent vif, qui leur assure un parfait équilibre. Dans le flamboyant et très populaire concerto pour deux trompettes on entend comme deux sources couler côte à côte, s’enlacer, se suivre, se séparer, se retrouver. Jubilatoire !

  • 46 47

    Ave MariaCésar Alejandro Carrillo (1957) — transcription Rob Roy McGregor

    Né au Vénézuela, César Carrillo est considéré comme un des plus fameux compositeurs et arrangeurs du Venezuela et il est également le chef d’orchestre du « Cantarte Coro de Camara ». A l’origine écrit pour voix de femmes a ca-pella sur une prière de Sainte Thérèse d’Avila, cette pièce a été arrangée pour trompettes par l’américain Rob Roy McGregor.

    IndifférenceColombo MURENA (1915 – 1971) Colombo Murena est un accordéoniste et compositeur né en Italie. Initié à l’accordéon par un oncle, il joue très vite le répertoire du musette et commence, dès 9 ans, à « faire les bals », puis les cabarets et les music-halls. En 1949, il achète un dancing rue de Courcelles, à Paris, le Mirliton, où viendront parfois faire le bœuf Stéphane Grappelli et Django Reinhardt. En 1958, il fonde l’Orchestre musette de Radio Luxembourg avec Marcel Azzola, André Verchuren et Louis Ledrich. Accordéoniste virtuose au jeu fin et au phrasé élégant, doublé d’un excellent bandonéoniste, il fut très tôt attiré par le jazz. Son œuvre Indifférence est devenue un classique du répertoire.

    Concerto pour trompette en mi bémol majeurJiri Neruda (1708 – 1780)

    Jiri Neruda est un compositeur tchèque qui devint célèbre comme violoniste et compositeur à Prague et en Allemagne. Une de ses œuvres les plus significatives et les plus connues est certainement ce concerto pour trompette en mi bémol majeur écrit à l’origine pour « corno da caccia » ou cor naturel mais il est rarement joué avec un autre instrument qu’une trompette en mi bémol ou en si bémol.  

    Concerto pour 4 trompettes Vivaldi – Bach — transcription Thierry Caens

    C’est Thierry Caens, auteur de la transcription de ce concerto qui nous en parle : « Le matériau originel de ce concerto est de Vivaldi et a été écrit pour 4 violons et Cordes en Si mineur. Comme il était courant à cette époque d’emprunter les thèmes des uns ou des autres, Jean-Sébastien Bach eut l’idée d’écrire un concerto pour 4 claviers, en la mineur, d’après ce matériau en l’adaptant à la nouvelle instrumentation. J’ai gardé la tonalité de La mineur pour la version avec trompettes. En toute liberté, sans aucun esprit d’authenticité, j’ai continué (modeste-ment) cette démarche en transcrivant cette pièce pour 4 trompettes solistes, en utilisant selon les cas, les motifs de Vivaldi ou ceux de Bach. Seules les parties de trom-pettes du 2ème mouvement sont totalement inventées. Les motifs des violons, dans un cas, ou ceux des claviers dans l’autre n’étant pas du tout trompettistiques. Ces motifs ont servi comme base d’accompagnement sur lesquels j’ai rajouté les mélodies de trompette. »

    Une dégustation vous est offerte par

  • 48 49

    Nicolas André

    Né en 1972, Nicolas André fait ses premières notes à la trompette avec son père, Maurice André, à l’âge de six ans. Après une formation aux Conservatoires de Versailles et de Rueil-Mal-maison dans la classe d’Eric Aubier, il entre au Conserva-toire de Paris dans la classe de Guy Touvron. Il effectue avec sa soeur et son père de nom-breuses tournées dans le monde entier, puis fonde le trio baroque « Maurice André ». Professeur au Conservatoire de Valencia, Nicolas André est actuellement trompette solo au sein de l’Or-chestre de l’Opéra de Pampelune en Espagne.

    Thierry Caens

    Né à Dijon en 1958, Thierry Caens commence par jouer avec son père, Maurice Caens puis poursuit ses études musicales auprès de Maurice André. Après avoir appartenu à l’Orchestre de Lyon puis à celui de l’Opéra de Paris, il est actuellement directeur des Cuivres Français et il joue en trio avec André Cazalet et Michel Becquet. Il est professeur au CNSM de Lyon et aime multiplier les rencontres avec des musiciens issus d’ho-rizons très divers, depuis Jean

    Ferrat ou Brigitte Fontaine jusqu’à Michel Plasson, René Aubry, Jean Guillou ou Richard Galliano. Il joue également parfois pour le cinéma. Thierry Caens est également un compo-siteur, un arrangeur, et il a été nommé en 2013 Ambassadeur Culturel de la Ville de Dijon, en lien avec la Cité de la Gastro-nomie et des Vins.

    Simon Fournier

    Simon Fournier, né en 1973, fait ses études musicales au Conservatoire d’Angers puis au Conservatoire de Paris. Trom-pettiste, il obtient un Premier Prix et un Prix de Perfection-nement à l’unanimité auprès de Guy Touvron puis il se forme au Département de Préparation aux Métiers d’Orchestre. Professeur Certifié, il est également direc-teur de conservatoire depuis 1999. Trompette solo de l’American Church in Paris, il est ponctuellement répétiteur à Disneyland Paris et depuis 2003 Trompette Solo de l’Orchestre Symphonique de l’Aube. Donnant de nombreux concerts en soliste et dans différentes formations instrumentales, il collabore également depuis 2013 aux Battle Voices et autres concepts avec François Roure et Chorus Prod.

  • 50 51

    Guy TOUVRON

    Guy Touvron, élève de Maurice André, a très tôt entamé une brillante carrière, à ce jour couronnée par 4.500 concerts. Il a joué avec des orchestres prestigieux  dans les salles les plus renommées telles que la Philharmonie de Berlin, Scala de Milan, Salle Pleyel, Royal Albert Hall de Londres, Konzertwerein de Vienne et sous la direction de chefs tels que Menuhin, Serge Baudo, Sylvain Cambrelaing, Jean-Claude Casadesus, Emma-nuel Krivine, Claudio Scimone, etc. Plus de vingt-cinq œuvres contemporaines ont été écrites pour lui par Karol Beffa, Charles Chaynes, Graciane Finzi, An-tony Girard, Jacques Loussier, Alain Margoni, François Rauber. Parallèlement à sa carrière de soliste, il est un pédagogue qui a le souci de transmettre son expé-rience aux jeunes artistes dans de nombreuses Master-Class et Académies. En retraite du professorat au Conservatoire Supérieur de Paris (CNR), il donne actuellement des cours à la Schola Cantorum. Il a publié la biographie de Maurice André : « Maurice André, une trompette pour la renommée », aux éditions du Rocher. Il est chevalier des arts et des lettres et officier de l’Ordre National du Mérite.

    Sylvain Cornic

    claveciniste ayant fondé l’en-semble « Le concert de Philo-mèle » est également maître de conférences en littérature française à l’université Lyon-III, et il consacre ses recherches aux rapports entre théâtre et musique sous l’Ancien Régime.

    Orchestre de Lutetia & Alejandro Sandlervoir page 26

    Bernard SOUSTROT

    Né à Lyon, Bernard Soustrot entre au Conservatoire à l’âge de 9 ans, dans la classe de Maurice Benterfa où il obtient quatre ans plus tard une mé-daille d’or de trompette, de cornet et de solfège. Puis, en 1971, c’est l’entrée au C.N.S.M. de Paris dans la classe de Mau-rice André. Son travail sera récompensé en 1975 par un 1er Prix de trompette à l’unani-mité. Il commence sa carrière par le poste de trompette-solo à l’Orchestre Radio Sympho-nique de Stuttgart sous la di-rection de Celibidache, puis en 1976 il devient trompette-solo au nouvel Orchestre Philhar-monique de Radio-France sous la direction de Gilbert Amy. En 1981, il décide de se consa-crer définitivement à une car-rière de soliste et concertiste international, invité par les grands orchestres et les grands chefs. Grand Prix de l’Acadé-mie du Disque Français, il conjugue, à l’expression de son art, une action de directeur artistique de festivals et de professeur au conservatoire. Il a été promu Chevalier des Arts et Lettres par le ministre de la culture, Frédéric Mit-terrand.

    David Guerrier

    « Un génie, un extraterrestre ! » a dit de lui Maurice André. Considéré comme l’un des meil-leurs trompettistes au monde, David Guerrier, né en 1984, qui maîtrise aussi bien la trompette que le cor, est un véritable phé-nomène musical. Vainqueur, entre autres, du Concours Mau-rice André à l’âge de 16 ans et du prestigieux Concours ARD de Munich, il devient cor solo de l’Orchestre National de France sous la direction du célèbre Kurt Masur puis de l’Orchestre Phil-harmonique de Luxembourg. Il a été élu «Soliste instrumental de l’année» à deux reprises aux Vic-toires de la musique et enchaîne les concerts un peu partout dans le monde, des tournées en Amé-rique du sud, au Japon et aux Etats-Unis et il est invité dans les festivals les plus prestigieux tels que les Folles Journées de Nantes, la Roque d’Anthéron, La Grange de Meslay, Schwarzen-berg, Rheingau. En décembre 2011, il a effectué une tournée européenne avec l’Orchestre de chambre du Verbier Festival et Martha Argerich. Il joue éga-lement de la trompette baroque et a découvert la musique du 20e siècle avec Pierre Boulez. En 2008, David Guerrier a créé son propre ensemble de cors, le Quatuor David Guerrier.

  • Requiem

    Mozart

    Eric Reynaud

    Chœur et orchestre de l’Ain

    Samedi 13 Août 2016 — 18h & 21h Église St-Marcel

    MozartMeister MusikCantate en do mineur pour chœur et orchestre

    Laudate dominumCantate pour soprano, chœurs et orchestre (extrait des Vêpres solen-nelles d’un confesseur)SolisteCharlotte Müller Perrier

    RequiemIntroïtKyrieSéquence Dies IraeTuba mirumRex tremendaeRecordare ConfutatisLacrimosaOffertoire Domine Jesus ChristeHostiasSanctusBenedictusAgnus DeiCommunion

    Valérie Bonnard – altoCharlotte Müller Perrier —sopranoMichel Brodard – basse Rémi Poulakis – ténor

    « … le plus grand compositeur que je connaisse, en personne ou de nom, il a du goût, et en outre la plus grande science de la composi-tion. » Haydn à propos de Mozart.

    1.2.3.

    4.

    5.6.7.8.

  • 54 55

    Cantate en do mineur pour chœur d’hommes et orchestre Meister Musik

    Peu de certitude quant à l’origine des paroles de cette cantate funèbre mais beaucoup d’hypothèses. Elle fut en tout cas composée par Mozart à Vienne en 1785 mais apparemment sans chœur. D’où viennent les paroles ? Ont-elles été ajoutées par la suite ? Par qui ? Il semblerait que sa composition corresponde à un rituel de passage au 3ème grade en Franc-Maçonnerie, Mozart étant entré dans la Franc-Maçonnerie le 14 décembre 1784.

    Cantate pour soprano, chœur et orchestre (extrait des Vêpres solennelles d’un confesseur)Laudate dominum

    Revenu à Salzbourg début 1779 après un périple de 18 mois qui l’avait mené jusqu’à Paris où il avait triomphé, mais que, faute de commandes et d’argent, il avait dû quitter après la mort de sa mère, c’est sans enthousiasme que Mozart s’est remis au service de Colloredo, prince de Salzbourg. Néan-moins, il composa en cette période des œuvres religieuses essentielles dont Les Vêpres Solennelles d’un Confesseur d’où est tiré le Laudate dominum que vous allez entendre. Jean et Brigitte Massin rappellent, dans leur ouvrage, que « quand toutes les autres voies lui semblent momentané-ment interdites, Mozart se souvient volontiers qu’il peut lui donner un libre cours relatif à l’église. Mais sitôt qu’il peut s’exprimer ailleurs, il y court. »

    Requiem

    Tout le monde connaît le mystère qui entoure l’histoire de la dernière œuvre écrite par Mozart. Une lettre non signée lui est remise, fin juillet 1791, par un messager inconnu qui lui demande s’il consentirait à entreprendre la composition d’une Messe des Morts. Cette démarche étrange impres-

    sionne profondément Mozart qui va se sentir personnel-lement concerné par cette Messe. Dans cette œuvre se retrouvent à la fois la terreur face à la mort et au jugement dernier, et l’espérance d’un repos éternel dans la lumière et la miséricorde divine. Ainsi, au sein de l’atmosphère inquiétante de l’« Introit », ponctuée tour à tour par de douloureuses octaves descendantes et des rythmes lour-dement pointés, l’éclat lumineux et apaisé du court solo de soprano traduit la douceur de la louange à Dieu. Après le « Kyrie », s’enchaîne une suite de moments terrifiants ; puis le « Tuba mirum » convoque les vivants et les morts par son arpège initial au trombone et les intervalles distendus de la péremptoire voix de basse ; s’ensuit l’effroi général dans un tremblement de notes répétées et une angoisse mar-quée de silences interrogateurs. Enfin, le « Rex tremendae » fait littéralement voir le naufrage redouté par ses gammes descendantes en rythmes pointés et ses exclamations au chœur. C’est alors que la frêle prière vers Jésus, le « Sal-va me », s’élève. Le même contraste se retrouve dans le « Confutatis » où la fragile supplication « Voca me » se glisse entre d’implacables rythmes pointés au chœur accompagnés par un martèlement obstiné sur des harmonies tendues.

    Une dégustation vous est offerte par

  • 56 57

    L’Ensemble Vocal de l’Ain

    a vu le jour sous d’heureux auspices à l’automne 2001. En effet, les choristes recrutés sur audition pour chanter le Requiem de Gabriel Fauré sous la baguette de Michel Corboz, se sont ensuite constitués en association pour continuer l’aventure sous la direction d’Eric Reynaud, élève du Maître Helvétique, devenu parrain du Chœur. En 2003, ils créent parallèlement un orchestre qui rejoint régulièrement le chœur pour de nombreux concerts.

    Eric Reynaud

    né dans la région stéphanoise, étudie dans différents conserva-toires avant d’arriver à Paris où il rencontre notamment Odette Gartenlaub, élève de Darius Milhaud et d’Olivier Messiaen. C’est dans la classe du célèbre chef de chœur Michel Corboz qu’il obtient son prix en 2000 à Lausanne. Il est aujourd’hui en poste au CRD de Bourg-en-Bresse. L’Ensemble Vocal de l’Ain et l’Ensemble Instrumental de l’Ain, qu’il a créés, lui per-mettent d’aborder le vaste réper-toire de la musique sacrée qu’il affectionne. Eric Reynaud a construit un Chœur parfaitement homogène par la rigueur et l’exigence demandées à chaque choriste. Sous sa direction, le chœur exprime, grâce à la passion qui l’anime, ce qui lui donne vie : son âme.

    Valérie Bonnardmezzo soprano

    étudie le chant au Conservatoire de Lausanne et obtient ses di-plômes d’Enseignement en 1998 et de Virtuosité en 2001. Parallèlement à ses études mu-sicales, elle étudie l’Histoire de l’Art et est titulaire d’une Licence en Lettres. Elle interprète de nombreuses œuvres sous la di-rection de Michel Corboz, ainsi qu’avec M. Hofstetter, J. Nelson, P. Heras-Casado, H. Holliger, G. Tourniaire, B. Héritier ou P. Mayer. Avec le label Mirare, elle a enregistré la Messe en si mineur de JS. Bach, ainsi que Les Sept Paroles du Christ sur la Croix et le Requiem de Gounod avec l’Ensemble Vocal et Ins-trumental de Lausanne, sous la direction de Michel Corboz.

    Charlotte Müller Perriersoprano

    a obtenu le diplôme de virtuosité du Conservatoire de Lausanne avec les félicitations du jury. Lauréate de la bourse Colette Mosetti et finaliste de plusieurs prestigieux concours interna-tionaux d’opéra et de musique sacrée en Italie et en France, elle s’est récemment illustrée dans le rôle de Violetta dans Travia-ta de Verdi. Elle a eu la chance de travailler avec des chefs tels Hervé Niquet, Reinhard Goebbel ou Michel Corboz. Elle a éga-lement été invitée à collaborer avec Maurice Béjart pour son spectacle La voix humaine et la danse.

    Michel Brodardbasse

    Après l’obtention de sa virtuo-sité de chant au Conservatoire de Fribourg, avec la mention « Summa cum laude, avec félici-tations du jury », Michel Brodard s’engage dans une intense car-rière de concertiste. Il participe à de nombreux concerts sous la direction de grands chefs tels que Michel Corboz, Igor Mar-kévitch, Edwin Loehrer, Horst Stein, Yehudi Menuhin, Armin Jordan, Helmuth Rilling, Michel Plasson, Philippe Herreweghe,

    Jean-Claude Malgoire, Jesus Lo-pez-Cobos, Neeme Järvi, Mar-cello Viotti, Fabio Luisi. Son ré-pertoire est très vaste et il chante aussi bien la musique ancienne que contemporaine, certains compositeurs ayant écrit pour lui. A l’Opéra, il chante Rossini, Cimarosa, Donizetti, Gluck, Bizet, Purcell et Britten. Depuis 1997, Michel Brodard enseigne le chant à la Musikhochschule de Lucerne.

    Rémy Poulakisténor

    débute ses études de musique par la pratique de l’accordéon, puis il suit les cours de l’Ecole Nationale de Musique du Puy en Velay. Il obtient son diplôme de fin d’étude au Conservatoire de Lyon en classe de piano en 1997. Musicien complet et éclectique, il débute le chant en 2001 et poursuit sa carrière de chanteur dans des œuvres de Poulenc, Verdi, Mozart, Bizet ou Pucci-ni sans délaisser pour autant la musique sacrée sous la direction d’Eric Reynaud ou de Philippe Peatier. Il interprète de nom-breux oratorios parallèlement à ses activités d’accordéoniste, tango Argentin et répertoire populaire, et de jazzman avec le big-band Label Equipe ou le quartet Amachao.

  • Shosta-kovitch

    Tchaïkovski

    Kiryl Keduk

    Guy Touvron

    Lundi 15 Août 2016 — 20h Église St-Marcel

    Edvard Grieg2 mélodies pour orchestre à cordes, opus 53

    NorvégienPremière rencontre

    Dmitri Shostakovitch3 pièces issues de la Suite de jazz

    Dmitri ShostakovitchConcerto pour pianotrompette et orchestre à cordes en do mineur, opus 35

    AllegrettoLentoModeratoAllegro con brio

    Piotr llitch TchaïkovskySérénade pour cordes en ut majeur opus 48

    Pezzo en forma di sonatina. Andante non troppo - Allegro mode-rato (ut majeur)Valse. Moderato. Tem-po di Valse (sol majeur)Elegia. Larghetto ele-giaco (ré majeur)Finale (Tema russo). Andante - Allegro con spirito - Molto meno mosso - Tempo I - Più mosso (ut majeur)

    Tout le charme de la grande Russie apporté par l’orchestre et par le choix des œuvres.

    Orchestre de chambre de Minsk

    Evgeny Bushkov

    1.2.3.4.

    1.

    2.

    3.

    4.

    1.2.

  • 60 61

    Deux mélodies pour orchestre à cordes opus 53Edgard Grieg (1843 – 1907)

    Ces deux mélodies sont basées sur des chansons écrites par deux poètes très différents l’un de l’autre. La première, Le Norvégien, est adapté d’un texte de Vinje, grand poète lyrique, pionnier de la langue paysanne fondée sur une veine poétique et un don d’émotion et de rêve, et dont l’attitude par rapport à la vie avait fortement impressionné Grieg. Après une période de crise, les poèmes de Vinje lui avaient donné une nouvelle inspiration, un nouvel élan. La seconde, Première rencontre, est de Bjornstjerne Bjomson. Il parle des émotions humaines sur un ton quasiment exta-tique que l’on retrouve dans certains passages du Journal de Grieg : « Petit à petit le soleil disparaît comme s’il coulait dans le sein de la mer, la nuit tire son voile sur la nature tout autour de nous et une ambiance merveilleusement douce et lugubre s’installe autour de moi. »

    La Suite pour orchestre de jazz n° 2Dmitri Shostakovitch (1906 - 1975)

    est un compositeur russe de la période soviétique et une figure majeure de la musique du XXème siècle. Toute sa vie, il devra composer avec les aléas du pouvoir sovié-tique, souvent très autoritaire, par moments un peu plus libéral. En 1948, par exemple, il sera sommé de faire son autocritique et il perdra son poste de professeur. Par contre, dans les années 60, on assiste à des événements d’une portée capitale comme l’arrivée de Leonard Bernstein et de l’Orchestre de New York à Moscou, ou le retour d’Igor Stravinski après cinquante ans d’absence. Et, le 30 décembre 1961, l’Orchestre philharmonique de Moscou joue pour la première fois la 4ème symphonie de Shostakovitch tandis que des concerts en son honneur sont donnés un peu partout dans le monde.La Suite pour orchestre de jazz n° 2 est une œuvre pour orchestre que Shostakovitch a composée en 1938 en s’inspirant de thèmes et d’une écriture liés au jazz.

    Concerto pour piano, trompette et orchestre à cordesen do mineur, opus 35Dmitri Shostakovitch (1906 - 1975)

    Ce concerto a été composé en 1933 et constituait alors la partition pour clavier la plus importante de Shostakovitch. Il ne s’agit pas d’un double concerto dans la pure forme romantique car on ne peut pas dire que les deux solistes que ce concerto réunit, piano et trompette, dialoguent réellement ensemble. La trompette tient plutôt ici le rôle, périlleux, de commenter l’action qui se déroule entre le piano et les cordes. Le concerto s’ouvre sur un Allegretto de frottements rythmiques étonnants, comme s’il s’agis-sait de surprendre l’auditeur avec humour. Au cours du concerto, on croit reconnaître des thèmes de Mozart et de Beethoven, l’influence des œuvres concertantes de Hindemith et de Poulenc. L’écriture pianistique nerveuse est influencée par Stravinski et Prokoviev ; elle peut aussi rappeler, par ses brusques changements de caractère, l’expérience de pianiste de cinéma muet qu’avait connue Shostakovitch. Quant à la trompette, elle s’inspire des cou-leurs du jazz et des sonneries militaires. Ce concerto est travaillé par une ironie sous-jacente qui ont fait dire à cer-tains que la partition avait « des allures de clown sadique ».

    Sérénade pour cordes en ut majeur opus 48Piotr llitch Tchaïkovsky (1840 – 1893)

    Contemporain de Grieg, Tchaïkovski est un compositeur russe dont l’œuvre, d’inspiration plus occidentale que celles de ses compatriotes contemporains, utilise aussi les mélodies folkloriques nationales. À partir des années 1880 sa réputation va croissante en Russie mais également à l’étranger, et de nombreux voyages le mènent dans les grandes capitales européennes et même aux Etats-Unis où il participe à l’inauguration du Carnegie Hall. Amoureux de l’époque classique et de la musique de Mozart en particulier, Tchaïkovski a sans doute songé aux ouvrages du musicien salzbourgeois en choisissant le titre de son

  • 62 63

    opus 48 composé en septembre et octobre 1880 même si ce dernier, contrairement aux ouvrages du XVIIIème siècle, fut conçu dans un esprit symphonique : « Plus l’effectif de l’orchestre à cordes sera nombreux, plus cela correspondra au désir de l’auteur. » écrivit-il sur la par-tition. En 4 mouvements, la Sérénade débute par un morceau en forme de sonatine où une introduction lente précède l’allegro moderato. L’œuvre se poursuit avec une Valse, danse chère au XIXème siècle et à Tchaïkovski, d’une grâce et d’une délicatesse où se lit immédiatement la signature de l’auteur. Le lyrisme est également de mise dans l’Elégie. Enfin, retour aux racines russes du musicien dans le Finale, avec son tema russa où, après une intro-duction andante, résonne un allegro con spirito composé à partir de thèmes populaires.

    Orchestre de Minsk

    L’Orchestre de Minsk a été fondé en 1968. En 1975, il a été proclamé l’un des meilleurs orchestres des Pays de l’Est au Festival International des orchestres de Chambre de Vilnius, en Lithuanie, et il a également reçu des ré-compenses dans plusieurs pays de l’ex URSS. Parmi les artistes les plus prestigieux qui ont joué avec lui on peut citer les pianistes Sviatoslav Richter, Paul Badura-Skoda, Nikolay Petrov, Tatiana Nikolaeva, Mikhail Voskressensky ; les violoncellistes Mstislav Rostropovich, Natalia Gutman ; les violonistes Victor Tretyakov, Liana Issakadze ; les chanteuses Irina Arkhipova et Katia Ricciarelli. L’orchestre a également joué sous la direction de nombreux chefs dont Rudolf Barshai, Gennady Provatorov, Vitaliy Kataev. Il est aussi un laboratoire de création pour de nombreux compositeurs biélorusses tels Smolsky, Kondrusevich, Kopytsko, Soltan, Gorelova. Il s’engage, d’autre part, de façon très intense auprès des enfants musiciens dans l’apprentissage du jeu en concert.

    Kyril Keduk (1987)

    Kyril Keduk est un biélorusse qui a étudié à l’Académie de Mu-sique de Danzig. En 2004, il a gagné en Pologne le 3 ème prix au concours Arthur Rubinstein puis des premiers prix dans des concours à Minsk, Bucarest, Danzig et Marsala. Il a joué avec les orchestres de Palerme, Nice, Florence et également en Israël et aux Etats-Unis. En 2010, il fut soliste avec Wladimir Spiwakow au violon et l’orchestre philhar-monique de Russie sous la direc-tion de Thomas Sanderling dans le cadre du « Kissinger Som-mer ».

    Evgeny Bushkov

    a d’abord été remarqué comme violoniste. Puisqu’il a gagné, avec cet instrument, 4 Concours

    Internationaux les plus presti-gieux. De 2002 à 2009, il a été chef d’orchestre associé auprès du State Symphony Orchestra « Novaya Rossiya » dirigé par Yury Bashmet. Il collabore au-jourd’hui avec des solistes aussi éminents que Elisso Virssaladze, Natalia Gutman, Barry Douglas, Stephen Kovacevich, Debora Voigt, Maria  Guleghina et Guy Touvron. Depuis 2009, il est le directeur artistique et le chef de l’Orchestre de chambre de Minsk avec lequel il a, depuis, tourné un peu partout dans le monde. Après une récente colla-boration avec le pianiste légen-daire Paul Badura-Skoda, ce-lui-ci a écrit : « Evgeny Bushkov est un des meilleurs chefs d’or-chestre avec lesquels j’ai joué ces dix dernières années. »

    Guy Touvron voir page 51Une dégustation vous

    est offerte par

  • Orient

    JordiSavall

    PedroEstevan

    Driss elMaloumi

    Dimanche 18 Sept 2016 — 20h Farinier des Moines

    Jordi Savalllire d’archetvièlerebab

    Driss el Maloumioud

    Pedro Estevanpercussion

    Dans le cadre des journées du patrimoine, en co-production avec le Centre des Monuments Nationaux et l’Abbaye de Cluny.

    Occident

  • 66 67

    Ce concert est né sous l’impulsion de François-Xavier Verger, Administrateur de l’Abbaye de Cluny, qui a toujours rêvé de recevoir Jordi Savall à l’Abbaye de Cluny. Et il a insisté pour que ce soit avec le programme : Entre l’Orient et l’Occident, un dialogue des âmes ?

    Pourquoi ces choix ? Nous sommes allés lui poser la question :

    Parce que Cluny est une communauté monastique qui, dès sa fondation, s’est tournée vers l’Orient. Effectivement dès l’an 1000 les clunisiens accompagnent la propagation du monde latin en Orient puisqu’ils sont présents à Jérusalem, au Mont Thabor et à Byzance. Et Pierre le Vénérable, abbé de Cluny de 1122 à 1156, est le premier à faire traduire le Coran en latin pour comprendre de quoi il s’agit. Car il recommande, plutôt que de se lancer dans des croisades, d’établir des débats argumentés avec les théologiens des autres religions. Donc cette proposi-tion musicale de Jordi Savall, une rencontre entre Orient et Occident, a vraiment sa place ici, dans ce lieu qu’est l’Abbaye de Cluny.

    Orient – Occidentun dialogue des âmes

    Jordi Savall rêve d’un monde où les différentes cultures et religions cohabiteraient en paix et pense que la musique doit concourir à répandre cette vision tout autant que des discours intellectuels. Au XVe siècle, avec l’écroulement de Byzance, Orient et Occident se séparent. La Méditer-ranée, antique berceau culturel commun, devient lieu de bataille, de barrières mentales et spirituelles. Subtilement rassemblées par Jordi Savall, les pièces de ce pro-gramme nous invitent à aller bien au-delà d’un dialogue des cultures et des croyances : vers un dialogue des âmes à partir des traditions juive, musulmane et chrétienne. Écouter ces chants et ces musiques d’Orient et d’Occident nées à des époques et en des terres diverses, n’est pas

    une expérience ordinaire. Parce qu’à l’émotion esthétique vient s’ajouter un sentiment plus intense encore, celui de communier avec une humanité réconciliée.

    Jordi Savall

    Jordi Savall, né en 1941 à Igualada en Catalogne, est une person-nalité musicale parmi les plus polyvalentes de sa génération. Depuis plus de cinquante ans, il fait connaître au monde des mer-veilles musicales laissées dans l’obscurité, l’indifférence et l’ou-bli. Ses activités de concertiste, de pédagogue, de chercheur et de créateur de nouveaux projets, tant musicaux que culturels, le situent parmi les principaux acteurs du phénomène de revalo-risation de la musique historique. Il a fondé avec sa femme, Mont-serrat Figueras, les ensembles Hespèrion XXI (1974), La Ca-pella Reial de Catalunya (1987) et Le Concert des Nations (1989) avec lesquels ils ont exploré et créé un univers d’émotion et de beauté qu’ils ont diffusé dans le monde entier et que Jordi Savall continue à proposer malgré le décès de son épouse en 2011. Une des dates fondamentales pour la reconnaissance de son travail fût sa participation au film d’Alain Corneau, Tous les Matins du Monde, en 1991,

    récompensé par un César pour la meilleure bande son. Il a également créé, en 1998, avec Montserrat Figueras, son propre label discographique Alia Vox. Au fil de sa carrière, il a enregis-tré et édité plus de 230 disques piochant aussi bien dans réper-toires médiévaux, renaissants, baroques que classiques, avec une attention particulière au pa-trimoine musical hispanique et méditerranéen. Ce travail a été récompensé par de nombreux prix comme plusieurs Midem Awards, des International Clas-sical Music Awards et un Gram-my Award. Par contre, en désac-cord avec la politique culturelle du gouvernement espagnol, il a refusé, en 2014, le Prix natio-nal de Musique que le ministère voulait lui décerner. Dans une lettre publiée sur Facebook, il relève « le dramatique désinté-rêt et la flagrante incompétence en matière de défense et de promo-tion des arts et de leurs créateurs » du Ministère et exprime ainsi les deux sentiments qu’il a ressentis à l’annonce du prix : « une grande joie pour une reconnaissance tardive » mais aussi, et surtout

  • 68 69

    « une immense tristesse de sentir que je ne pouvais pas accepter ce prix sans trahir mes principes et mes convictions les plus intimes ». En 2008, il est nommé Ambas-sadeur de l’Union Européenne pour un dialogue interculturel et, aux côtés de Montserrat Figue-ras, « Artiste pour la Paix », dans le cadre du programme « Am-bassadeurs de bonne volonté » de l’UNESCO. Jordi Savall dé-montre que la musique ancienne n’est pas nécessairement élitiste, mais qu’elle peut intéresser un large public. Et, comme l’a dit le critique Allan Kozinn dans le New York Times en 2005, son travail infatigable en concerts et enregistrements « n’est pas sim-plement une récupération musi-cale mais plutôt une réanimation créative ».

    Driss El Maloumi

    né en 1970 à Agadir, au Maro, est un oudiste réputé, surnommé « l’enchanteur du oud ». Après une enfance sans soucis, il obtient en 1993 un master en littérature arabe à l’Université Ibnou Zohr d’Agadir sur une approche philo-sophique de la musique. À côté de cela, il reçoit une très solide formation musicale classique arabe et occidentale. Driss El Maloumi croise le che-min d’artistes internationaux tels que Jordi Savall, Pierre Hamon, Keyvan Chemirani en Iran, Françoise AtlanOmar Bachir en Iraq, Carlo Rizzo en Italie et Alla en Algérie, que ce soit en musique ancienne, traditionnelle ou classique. Il a également été partenaire du trompettiste de jazz Paolo Fresu. Il a joué aux côtés de grands poètes tels que Abdela