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Fiche de lecture Ce livre qui n'en est pas un
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Fiche de lecture : Bennett, Guy. «Ce livre qui n'en est pas un : le texte littéraire électronique». Littérature. 2010/4 n°160, p. 37-‐43.
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Fiche de lecture
Référence de l’ouvrage : Bennett, Guy. « Ce livre qui n'en est pas un : le texte littéraire électronique ». Littérature. 2010/4 n°160, p. 37-‐43.
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• Les « livres augmentés » actuels sont des livres imprimés qui ont été enrichis d’éléments multimédias et de fonctions Social Media auxquelles le lecteur peut accéder en ligne. Ils restent bien ancrés dans l’imprimé et ce malgré leurs attributs numériques.
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• De toutes les textualités alternatives issues du XXème et du XXIème siècles, à la connaissance de l’auteur, la seule à avoir réussi à échapper à la page imprimée est le texte littéraire électronique, qui est une œuvre littéraire créée en code ou « née numérique » et destinée à être lue sur écrans.
• Les « classiques » de la littérature mondiale ont été numérisés et mis sur Internet par le projet Gutemberg.
• Les origines de la littérature électronique remontent aux années 1970, avec les jeux d’aventures textuels (ex : Adventure de Willie Growther et Don Woods). Ces œuvres étaient créées pour être lues sur les ordinateurs et diffusées, au début, sur Arpanet (l’ancêtre d’Internet), publiées dans des revues informatiques ou bien vendues commercialement. Ces textes se présentaient sous la forme de séquences de phrases ou d’énigmes auxquelles le lecteur devait répondre afin d’avancer dans le récit. Bien qu’ils ne soient pas encore des œuvres littéraires à proprement parler, ces textes possèdent les bases des ouvrages électroniques à venir : un texte latent qui ne se réalise qu’avec la participation du lecteur.
• Les premiers textes littéraires électroniques à proprement parler (qui se présentent, se publient et se lisent comme tels) apparaissent au milieu des années 1980.
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• La structure et les fonctionnalités des hypertextes de cette première période ne diffèrent pas essentiellement du site Web de base.
• Les textes électroniques intègrent à la trame de leur récit la fragmentation, l’indétermination, la multi-‐linéarité et le manque de clôtures.
Fiche de lecture : Bennett, Guy. «Ce livre qui n'en est pas un : le texte littéraire électronique». Littérature. 2010/4 n°160, p. 37-‐43.
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• Avec l’évolution de l’Internet, la littérature électronique abandonne peu à peu l’hypertexte pour l’hypermédia. Les ouvrages deviennent alors plus visuels et plus interactifs. Le rôle de l’écriture s’y redéfinit : elle devient un élément parmi d’autres et n’est plus l’élément central. Elle disparaît parfois même totalement pour laisser place à un texte non verbal, qui s’exprime par l’image, le mouvement, le son. Tous ces éléments sont actionnés par le lecteur.
• On voit bien cette évolution dans le travail de Stuart Moulthrop, écrivain et théoricien de littérature électronique depuis ses débuts. Sa webographie complète est disponible sur : http://iat.ubalt.edu/moulthrop/hypertexts/
• Stuart Moulthrop a écrit différents textes électroniques et a utilisé plusieurs méthodes pour les réaliser. Les premiers de ces textes étaient des hypertextes « classiques », comme Forking Path (1987) et Victory Garden (1992). Les suivants ont été des textualités hybrides, composés d’hypertextes et d’hypermédias, comme Hegirascope (1995/1997) et Reagan Library (1999). Enfin, ceux qui ont suivi ont été des cybertextes (terme empreinté à Espen Aarseth), comme Pax (2003), An Instrument (2003) et Under Language (2008).
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• Les instruments textuels comme Pax rappellent les « textes scriptibles » de Barthes. Ils font du lecteur « non plus un consommateur, mais un producteur de texte ».
• « On constate une scission entre ceux qui tiennent encore à la notion d’un texte écrit et ceux qui voient dans le jeu d’ordinateur la forme dominante de la littérature électronique ».
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• Quel que soit l’avenir du texte littéraire, l’avènement de la littérature électronique a provoqué une remise en question de la nature de ce dernier.
• La littérature électronique a transformé les rôles de l’écrivain et de son public dont les relations binaires traditionnelles (« auteur-‐lecteur », « destinateur-‐destinataire », etc.) ont explosé.
• Malgré les efforts des médias numériques pour enrichir les textes littéraires et élargir notre notion de la littérature, le format électronique n’est pas sans défaut.
• Le problème de la durée de vie des œuvres se pose étant donné que cette dernière dépend de technologies et de matériel dont la vie est relativement courte.
• Voir le site Web : www.eastgate.com
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• L’existence des textes électroniques est précaire et, une fois disparus, certains d’entre eux deviennent introuvables.
• La Electronic Literature Organization, groupe composé d’écrivains, d’universitaires et de développeurs, fondée en 1999, a créé un programme dont le but est d’ « identifier les œuvres de littérature électronique menacées ou en danger et de maintenir l’accessibilité,
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d’encourager la stabilité et assurer la disponibilité des textes électroniques au profit des lecteurs, des institutions et des spécialistes ». Ce programme est nommé « The Preservation, Archiving and Dissemination Project » (PAD). Le site Web du groupe est : http://www.eliterature.org et celui du programme est : http://www.eliterature.org/programs/pad
• The Wayback Machine est un projet d’Internet Archive qui permet de naviguer dans une archive de plus de cent cinquante milliards de pages web créées entre 1996 et il y a quelques mois (http://www.archive.org).
• « Le numérique ne dépend pas plus de l’imprimerie qu’une presse typographique ne dépend d’un porte plume ». Il est donc normal qu’il existe une littérature électronique qui soit intraduisible en pages imprimées.