FICHE DE PRECRIPTION KINESITHERAPIQUE

Hôpital de jour unité des troubles du mouvement . CHU Grenoble – Kinésithérapie – Eric CHEVRIER 06 11 07 19 38 [email protected]

FICHE DE PRECRIPTION KINESITHERAPIQUE Gymnastique d’entretien pour lutter contre les effets de la dystonie

Unité des troubles du mouvement – Hôpital de jour

CHU Grenoble – Pôle Neurologie et Psychiatrie ***

Ces exercices sont à faire pour lutter contre certaines complications qui sont entraînés par votre dystonie. Il est nécessaire pour être efficace de suivre les consignes de chaque exercice. En cas de difficulté d’application vous pouvez demander conseil à votre kinésithérapeute. Exercices d’entraînement quotidien, à effectuer environ 20 à 30 minutes par jour. EXERCICE 1 Pour lutter contre les problèmes respiratoires et les difficultés liées à la parole. Description de l’exercice Vous devez être assis avec les mains sur les cuisses (fauteuil roulant, chaise, lit …). Vous allez inspirer par le nez en gonflant le ventre, et expirer en rentrant le ventre. Lors de l’expiration, vous devez essayer de prononcer une des voyelles (A, E, I, O, U, Y) de la façon la plus forte possible, en gardant la même intensité sonore lors de toute l’expiration. Puis ensuite vous changez de voyelles et ainsi de suite. Veillez à conserver une respiration ample et non saccadée. Pour ceci il est intéressant de le réaliser dans une pièce, seul, pour ne pas être dérangé. Remarques : Cet exercice est adapté à votre pathologie, cependant, si vous avez la sensation de vertige, il ne faut pas hésiter à arrêter . Souvent vous risquez d’être confrontés à des difficultés articulatoires liées à des dystonies oro-faciales. Ceci ne doit pas vous arrêter, bien au contraire, les exercices articulatoires peuvent vous aider à conserver une bonne compréhension de la part de vos interlocuteurs. Cet exercice doit être réalisé avec lenteur en insistant sur le contrôle de la contraction du muscle le plus impliqué dans la prononciation de la lettre. EXERCICE 2

Lutter contre les sons jaillissant des la voix Description de l’exercice Vous devez être assis avec le dos contre un mur et les mains sur les cuisses. Il est important de garder le dos bien droit pendant toute la durée de l’exercice. Vous allez essayer de prononcer une lettre en commençant à voix chuchotée puis en montant le volume sonore petit à petit. Le but est de ne pas laisser la voix et le son jaillir de façon brutale. Ce contrôle peut


être difficile et provoquer des mouvements involontaires au niveau du visage et du cou (blépharospasme, torsion de la bouche, rétro ou latéro coli), dans la mesure du possible, il faut faire cet exercice devant une glace pour essayer de contrôler la survenue de ces mouvements. Pour compliquer cet exercice, vous pouvez essayer de le réaliser en combinant à la fois le contrôle du son et de la durée du volume sonore tout en effectuant des mouvements de la tête dans le sens de la rotation. Plus les charges motrices ou cognitives seront importantes plus l’exercice sera difficile, mais il peut vous apporter un meilleur contrôle moteur et une meilleur maintien de votre posture en parlant.

Remarques : Il est important de garder le dos droit. Vous ne devez pas ressentir de douleur ni forcer sur les amplitudes du cou. Il faut toujours dans la mesure du possible essayer de minimiser la diffusion des contractions musculaires aux muscles non impliqués dans l’exercice.. EXERCICE 3

Travail de la relaxation et de motricité dissociée. Description de l’exercice Le mieux est de rester en position couchée, la plus confortable possible, avec ou sans musique douce. L’exercice va consister en la réalisation d’une contraction très forte d’un poing ou d’un coude, pour prendre conscience de la crispation unique voire de la douleur engendrée par celle-ci. Tenir cette contraction quelques secondes puis relâcher complètement le segment impliqué, afin de ressentir le plus profondément ce relâchement, voire l’hypotonie provoquée par l’arrêt de la contraction. Plus la diffusion est importante lors de la contraction plus le relâchement doit être conscient et d’une durée assez longue pour reposer l’ensemble des muscles impliqués dans la diffusion. Selon le type de dystonie dont vous souffrez, plus proximo-distale (ballisme) ou disto-proximale (chorée), mieux vaut commencer ce type d’exercice par la partie du membre la moins touchée par votre dystonie.


Le plus souvent, les schémas envahis par la dystonie et sa diffusion sont pour les membres supérieurs en rotation interne, extension du coude, flexion des poignets et extension des doigts. Ce schéma pouvant être mobile et s’inverser vers la flexion du coude et l’extension des poignet. Le but de travailler la motricité dissociée est de dynamiser les schèmes délaissés par la dystonie : soit la rotation externe du bras, la flexion du coude avec extension du poignet. Il faut bien sûr adapter le schème au mouvement dystonique dont vous souffrez. Au niveau du membre inférieur, il est important de travailler en dissociation les mouvements du pied et ceux du genou, par exemple la flexion du genou en position assise et le glissement du pied sur le sol le long d’une ligne droite, inversement en extension du genou. EXERCICE 4

Pour la souplesse des pieds et des orteils Description de l’exercice Assis en position droite, mains sur les cuisses, fesses au fond de la chaise. Soulevez les talons en gardant les orteils au sol .Inversement, soulevez les orteils et l’avant du pied en gardant les talons au sol.

Travail de la respiration


La conservation des amplitudes articulaires des chevilles est prioritaire. En effet, les tensions musculaires dystoniques tendent irrémédiablement à déformer les pieds en inversion ou en éversion tout en combinant un équin. Dans la mesure où vous pouvez accepter la position en tailleur, ou simplement une jambe sur le genou opposé, il est important de bien mobiliser les orteils dans les amplitudes maximales, pour lutter contre la griffe de ces orteils. EXERCICE 5 Etirement des triceps. Si difficulté à la marche travail : fente avant devant un espalier.

Remarque : veillez à bien garder le talon du pied postérieur en appui au sol. Si bon équilibre : étirement dans l’escalier ou avec une cale en bois.

Remarques : Maintenir l’étirement quelques secondes, penser à expirer sur l’étirement.


EXERCICE 6

Etirement de la chaîne postérieure des membres inférieurs Description de l’exercice En position couchée sur le ventre (procubitus), placer une cale sous l’abdomen pour protéger la zone lombaire, puis étirer les genoux en extension, soit manuellement par les techniques de contracté-relâché, soit en posturant avec un poids de leste placer aux chevilles. Travail plus fonctionnel lorsque la position est possible : Assis sur une chaise, les fesses au fond de l’assise, mains croisées entre les cuisses. Projeter les mains et les bras en avant tout en poussant sur les pieds pour se redresser.

Le but est de porter les mains le plus possible vers le sol afin d’étirer les ischio-jambiers et les triceps suraux, veillez à ne pas projeter les fesses en arrière. En fonction de l’aspect segmentaire, de l’hémicorps ou de la généralisation de la dystonie, le travail de mobilisation passive et d’étirement postural peut être à réaliser sur chaque articulation. Les étirements et le stretching restent les exercices les plus adaptés pour améliorer le quotidien des patients dystoniques. Les postures à quatre pattes sont difficiles à réaliser sauf

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peut-être par les patients les plus jeunes ce qui peut aussi permettre de travailler les postures de développement moteur selon Le Metayer. EXERCICE 7

Contrôle du ciblage L’expression de la dystonie et sa diffusion est principalement favorisée par le mouvement volontaire. Il est donc nécessaire de travailler dans ce sens tout en réalisant des exercices progressivement plus complexes en partant du plus simple. Ciblage avec un doigt : par exemple sur un clavier d’ordinateur

Il faut essayer de contrôler la posture dystonique de la main !! Ciblage avec le bras dans son ensemble :


Ciblage avec le bras et croisement de la ligne médiane :

Ciblage avec le talon :

Attention à la griffe des orteils et au gros orteil en extension !! Ciblage avec la pointe du pied :


EXERCICE 8

Contrôle de la contraction antagoniste à l’aide de feed-back

Le principe de la rééducation sous contrôle feed-back est de permettre au patient de prendre conscience de la contraction des muscles antagonistes ou non impliqués dans la tâche simple demandée. L’installation se réalise par une électrode de surface sur le corps musculaire de l’antagoniste, cette électrode transmettant le potentiel d’action sous la forme de diodes lumineuses, vertes puis rouges lorsque le contraction dépasse un certain seuil prédéfini, ou par un signal auditif qui s’accélère avec l’intensité de la contraction de l’antagoniste. Travail sur un doigt :

Travail de la pince pouce-index :


Travail sur l’amplitude de la pince digito-palmaire, mais aussi pouce-index à des diamètres différents :

Travail du contrôle de la prise d’un verre, souvent difficile en raison de l’overflow et de la non sélectivité de la force requise :

Entrainement de la respiration : L’objectif est de conserver un bon travail du diaphragme, une bonne ampliation de ce muscle et donc de le travailler en mobilité : c’est le rôle de la spirométrie incitative en inspiration et en expiration car les patients dystoniques sont souvent sujets à l’encombrement bronchique..


Le travail consistera a inspirer doucement mais le plus longtemps possible, pour visualiser la boule qui doit rester élevée le plus longtemps possible. Au début positionner la valve sur 200cc puis au fil du temps les plus courageux pourront atteindre la valeur de 1200cc. Vous pouvez noter votre durée, son allongement est le meilleur guide de votre bénéfice. Les contre-indications en rééducation

1. le massage, comme dans tous les troubles du tonus musculaire d’origine centrale.

2. le renforcement musculaire, la musculation et les éfforts contre resistance

3. La fatigue

4. les contrariétés psychologiques

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