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Édition 2007 La recherche MADE IN Aquitaine 10 portraits de recherches

Fiches made in Aquitaine 2007

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Fiches made in Aquitaine 2007 (fr)

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Page 1: Fiches made in Aquitaine 2007

Édition 2007

La recherche MADE IN Aquitaine10 portraits de recherches”“

Page 2: Fiches made in Aquitaine 2007

Réalisation : Cap Sciences - Rédaction : Donatien Garnier - Photo : Frédéric Desmesure - Conception graphique & réalisation : Lisa Morand

La recherche en Aquitaine11 000 personnes

6 000 chercheurs

dans des laboratoires publics

3 000 chercheurs

dans des entreprises privées

130 laboratoires de recherche

300 brevets déposés

chaque année

5 UniversitésUniversité Bordeaux 1 Sciences Technologies

Université Victor-Segalen Bordeaux 2

Université Michel-de-Montaigne Bordeaux 3

Université Montesquieu Bordeaux IV

Université de Pau et des Pays-de-l’Adour

6 Organismes de rechercheC N R SC E AI N R AC E M A G R E FI N S E R MI F R E M E RI N R I A

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UMR Physiologie cellulaire de la synapse

Les secrets de la mémoire dans les connections du système nerveux“ ”

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Aide constanteLa Région Aquitaine a financé la moitié des 300 000 € néces-saires à l’acquisition d’un micro-scope con fo cal destiné à visuali-ser l’activité des synapses. Depuis2000, elle finance ainsi une partiedes équipements de pointe dulaboratoire.

UMR Physiologie cellulaire de la synapseInstitut François Magendie - CNRSUniversité Victor-SegalenBordeaux 2 - Bordeaux www.synapse.u-bordeaux2.fr

Les nanomouvements et la mémoireLes synapses ne fonctionnent pastoutes de la même façon et leurfonctionnement peut changer aucours de l’apprentissage. Cette«plasticité synap tique» peut s’ex-pliquer par des nanomouvementsde récepteurs du glutamate dans lacellule. Ces mouvements (del’ordre de 200 nano mètres) ont puêtre visualisés grâce aux travauxde Daniel Choquet.

Une première européenneLe premier congrès Européen sur lasynapse, regroupant les meilleursspécialistes mondiaux sur ce sujet,se tiendra à Bordeaux en 2008.

A tout moment, le corps de l’homme estparcouru par des milliards d’informa-

tions, codées par des impulsions électriques.Elles circulent des capteurs sensoriels vers le cerveau, entre ses différentes zones, puis du cerveau vers les muscles et les organes.Les neurones sont connectés entre eux par des points de contact appelés syna pses, oùs’effectue le transfert d’information.Les microscopes des laboratoires de neuro-biologie du monde entier sont braqués sur lesmystérieux organes synaptiques où, le tempsdu passage d’un neurone à un autre, les ins-tructions du cerveau sont transformées ensignaux chimiques véhiculés par des molé-cules très simples comme le glutamate.

A l’Institut des neurosciences de Bordeaux, le laboratoire de Christophe Mulle travailleplus particulièrement sur les synapses d’unerégion du cerveau appelée hippocampe,impli quée dans la mémorisation. Elle a notam-ment caractérisé un gène, le GluR7, qui codeune protéine sur laquelle le glutamate exer-ce son action. Présent sur le versant présy-naptique, le GluR7, permet d’amplifier latransmission d’information vers le versantpostsynaptique et donc de rendre certainessynapses plus efficaces. Des études en courstentent de démontrer que les souris privées de ce gène sont incapables de retrouver leurchemin, révélant que GluR7 pourrait êtreimpliqué dans la mémoire spatiale.

Comprendre le fonctionnement des synapses est l’un des objectifsmajeurs des neurosciences avec, à la clé, des pistes prometteuses pourla recherche médicale et le traitement de pathologies comme l’épilepsie,la maladie d’Alzheimer ou la dépression. L’équipe de Christophe Mulle

est au tout premier plan international dans ce domaine.

Les neurosciences en renfort de la médecine

UMR Physiologie cellulaire de la synapse

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UMR Biodiversité gènes et communautés

Le «Nobel» de la recherche forestièrepour le généticien du chêne ”“

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De l’importance de la diversité pour durerLes périodes de glaciation et deréchauffement ont rythmé l’èrequaternaire. Elles se sont tradui -tes pour les chênaies d’Europe,par une succession de dé ploie -ments et le repli à l’échelle conti-nentale. Les travaux d’AntoineKremer ont montré que l’adapta-tion du chêne avait été renduepossible par sa grande variabilitégénétique, et par son exception-nelle capacité à la maintenir toutau long de ses migrations.

UMR Biodiversité gènes et communautés INRA - Université Bordeaux 1Sciences TechnologiesPierroton-Cestaswww.pierroton.inra.fr/biogeco

Excellence EuropéenneAntoine Kremer coordonne leréseau d’excellence européenEvoltree qui associe 25 labora-toires Européens. Son objectif estde mettre en place les outils etméthodes de recherche à l’échelleeuropéenne permettant de pré -di re les réponses possibles desdifférentes essences d’arbres auxchan gements climatiques.

L’outil de basedu généticienPartenaire de longue date des tra-vaux d’Antoine Kremer, la RégionAquitaine a contribué récemmentau financement d’un sé quen ceurautomatique ADN à hauteur de200 000 €.

Au milieu des années 70, quand le généti-cien de l’INRA Antoine Kremer entre-

prend de travailler sur le chêne, le sujet n’estguère à la mode en Aquitaine. La région esten effet plutôt tournée vers le pin maritime etl’époque vers les arbres de rendement à crois -sance ra pi de. Mais, poussé par sa sensibilitéde forestier – il a été ingénieur des eaux etforêts avant de se spécialiser dans la géné-tique – Antoine Kremer profite d’une oppor -tunité pour commencer à travailler sur lechêne d’Amérique. Rapidement, des épiso des dramatiquescomme la sécheresse de 1976 ou les pluiesacides en Europe de l’est attirent l’attentiondes gestionnaires et du public sur le devenirdes espèces forestières. Antoine Kremer selance alors dans une entreprise sans précé-

dent dans les scien ces du vivant : reconstituersur toute l’Europe l’histoire des migrations du chêne depuis le dernier épisode glaciaireen Europe, il y a 18000 ans. Avec cette idéeque l’évolution passée des espèces – notam -ment au cours de changements environne-mentaux majeurs – pourrait permettre d’anti -ciper les réponses des arbres à l’accélérationdu réchauffement climatique en cours. C’est l’aboutissement de ce travail, ayant né ces sité l’inventaire génétique de plus de2600 chênaies, la datation des pollens fos si lesdisponibles, la confrontation de ces donnéesaux simulations informatiques et la co lla bo -ration de 13 laboratoires européens, qui a étécouronné en 2006 par le Prix Wallenberg, le« Nobel » de la recher che forestière.

En reconstituant l’histoire des migrations du chêne en Europe,Antoine Kremer et son laboratoire de l’INRA ont posé les bases d’une

recherche européenne orientée vers l’adaptation des différentesespèces d’arbres aux changements climatiques en cours.

L’histoire du chêne au secours de la forêt

UMR Biodiversité gènes et communautés[BIOGECO]

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Institut Ausonius - Archéopôle d’Aquitaine

Des techniques de visualisationen trois dimensions au service de l’Histoire“ ”

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and Façon Puzzle

Développée par Archéovision encollaboration avec le Laboratoirebor delais de recherche en infor -ma ti que, une technique associantau scanner 3 D un logiciel de ma -nipulation dans l’espace permet-tra à trois musées mondiaux -dont le Louvre - d’assembler vir-tuellement trois fragments d’unemême sculpture dont ils détien-nent chacun une partie et de fabri-quer, trois répliques de l’assem-blage ainsi obtenu.

Des outils recherchésPionnier mondial en matière demo délisation 3D appliquée à la re cher che archéologique, Arché -ovision est aujourd’hui impliquéedans plus de 60 programmes derecherche.

Des projets soutenusLa Région Aquitaine investit unemoyenne de 50 000 € annuelsdans les projets d’Archéovision.

Institut Ausonius Archéopôle d’AquitaineUniversité Michel-de-MontaigneBordeaux 3 - CNRSPessachttp://archeovision.cnrs.fr

Dans la Rome antique, le départ des gran -des courses de chars disputées au cirque

Maximus était signalé aux cochers par la chuted’un foulard blanc. Mais, ce n’était pas la mainimpériale qui le lançait devant les boxes dedépart. Telle était pourtant l’hypothèse en vi -gueur avant qu’Archéovision ne s’attelle à la mo -délisation en trois dimensions du plus grandhippodrome romain. Un travail de huit années aucours desquelles cinquante chercheurs, choi sisparmi les plus éminents spécialistes de l’Anti-quité, sont venus renforcer la plateforme bor -delaise. Régulièrement, réunis devant l’écrangéant de l’Archéopôle de Bordeaux, ils ont passéchaque étape de la reconstruction au crible deleurs compétences respectives et validé le résul-tat final en 2006. La reproduction virtuelle est si exacte et si maniable qu’elle est devenue un

outil de travail pour ces historiens. C’est ainsiqu’a été précisé le rituel du départ des courses :une simulation chronométrée a montré l’impos-sibilité pour l’empereur de lâcher le foulard àproximité des boxes de départ puis de rejoindresa loge pour y suivre la course. De même, à partirdu modèle numérique il a été démontré que le nombre maxi mum de spectateurs pouvantsuivre la course ne pouvait dépasser les 95000person nes alors que les chiffres avancés jusqu’àprésent étaient de plus de 200000. Bénéficiantde la méthode mise en place pour le CircusMaximus, de nombreux autres sites font à pré-sent l’objet de reconstitutions et notamment en Aquitaine. Très attaché à la divulgation desavancées scienti fiques auprès du grand public,Archéovision souhaite rendre accessibles lesreconstitutions sur… Google Earth.

Archéovision, la plateforme 3D de l’Institut Ausonius, ne cesse d’inventer des outils informatiques pour reconstituer le plus

fidèlement possible des sites et des objets du passé. Au-delà de la simple visualisation, ces images permettent de répondre à des

interrogations anciennes tout en posant de nouvelles questions.

Recréer des lieux du passépour mieux les interroger

Institut Ausonius Archéopôle d’Aquitaine

La recherche MADE IN Aquitaine 10 portraits de recherches - Édition 2007

Page 9: Fiches made in Aquitaine 2007

Plateforme génomique fonctionnelle Bordeaux

Une boîte à outils de rêve pour les sciences du vivant”“

Page 10: Fiches made in Aquitaine 2007

Un écrin de 3000 m2

Inauguré en 2007, le bâtiment degénomique fonctionnelle a été fi -nancé par la Région Aquitaine àhau teur de 80% soit près de7000000€.

Plateforme génomique fonctionnelle BordeauxUniversité Victor-Segalen Bordeaux 2www.pgfb.u-bordeaux2.fr

Sept spécialitésLa plateforme de génomique fonc -tionnelle est structurée autour desept pôles. Quatre d’entre eux (gé -no typage et séquençage; trans cri -ptome; protéomique; méta bo lo mi -que) sont dédiés à l’étude du vivantà l’échelle moléculaire, deux autres(microscopie électronique et mi -cro scopie photonique) à l’observa-tion des cellules et des nanoobjets,le dernier à la bio informatique.

Label nationalEn moins de dix ans six des septpôles ont déjà obtenu le labeld’excellence nationale (label RIO)décerné par les instances natio-nales de la recherche.

C’est l’histoire d’un tournant bien négocié.Au milieu des années 90, la révolution

génomique se met en route avec les grandsprojets de séquençage des géno mes. Ces projets visent à identifier, pour chaque celluled’un organisme vivant, la liste des gènes, puisà comprendre leur implication dans le fonc-tionnement ou le dysfonctionnement de la cel -lu le. Les résultats escomptés sont im men ses,notam ment dans le domaine médical mais ils nécessitent des équipements très sophis -tiqués. Bien décidés à ne pas se laisser distan-cer, les laboratoires aquitains décident alorsde s’équiper. Mais au lieu de multiplier lesachats d’instruments coûteux et d’utilisationcomplexe ils décident de mutualiser les inves-tissements et de construire un bâtiment pour

partager leurs acquisitions. La pertinen ce deces choix a vite été démontrée : au-delà dusim ple partage des coûts, les trente ingénieursdédiés au fonction nement des outils de spec-trométrie de masse, de déchiffrage de l’ADN ou de microscopie, savent les utiliser au mieuxde leurs capacités et les adapter en fonctiondes demandes formulées par les équipes dere cherches.

Les scientifiques aquitains peuvent ainsi bé -né ficier, sans attendre, des dernières avancéestechnologiques, et même, quelquefois, les ini-tier. Tant et si bien que la plateforme tourne à plein régime, accueillant une centaine deprojets, souvent internationaux, choisis pourleur excellence.

Lancée en 2000 par l’ensemble des acteurs des sciences du vivant de Bordeaux, la plateforme de génomique fonctionnelle, permet d’acquérir et de maîtriser les meilleurs équipements pour l’étude

des molécules et des cellules humaines, animales et végétales. C’est un atout majeur pour les recherches que ce soit dans

le domaine de la biodiversité ou celui des maladies.

Sept pôles à la pointe des évolutions

technologiques

Plateforme génomique fonctionnelle Bordeaux

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Laboratoire des sciences appliquées au génie civil et au génie côtier

Une sonde pour suivre l’érosion des plages en temps réel“ ”

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Matière grise en renfortDans le cadre du soutien qu'il ap -porte au Réseau de Recherche Lit -torale, le Conseil Régional finan cesur 3 ans (2006-2009, 70.000 €) le salaire d’un étudiant en thèse.

Laboratoire des sciencesappliquées au génie civil et au génie côtierUniversité de Pau et des Pays-de-l'AdourAnglethttp://lasagec2.univ-pau.fr

Un piquet et des diodesPour pouvoir fonctionner dans unmilieu soumis à de grandes for -ces, le procédé devait être sim ple,autonome et robuste. Il se présen-te sous la forme d’un piquet surlequel des électrodes sont im plan -tées. La me sure de la résistanceentre chaque électrode et la masseconstituée par le piquet indique la position du fond sableux avecune précision de 5cm et permet de suivre son évolution à chaquepassage de vague.

Un outil uniqueLa sonde inventée par le LaSA-GeC2 et IMARTEC est la premièreau monde à pouvoir fonctionnerdans un environnement marinaussi hostile et peu accessible.

Sur la côte aquitaine, des millions de ton nes desédiments sont déplacés cha que année par la

force des rouleaux et des courants. Un brassagequi se traduit par endroits par une forte érosion ou,au contraire, par un engraissement du rivage. ACapbreton, une moyenne de 30000m3 de sabledoit être apportée chaque année à la plage sud – soit l’équivalent de 3000 camions.Une nécessité contraignante et coûteuse dont la municipalité se passerait bien et qu’elle aime-rait, au moins, pouvoir anticiper. En perfection-nant leurs outils servant à mesurer la force et lataille de chaque vague, les chercheurs améliorentcontinuellement leur connaissance des dyna-miques érosives. Mais, dans l’eau agitée par lesva gues déferlantes, ils buttent sur l’impossibilité

d’observer les répercussions immédiates de lahou le sur la grève qu’elle recouvre. Au mieux peu-vent-ils mesurer la hauteur de la plage à maréebasse, toutes les douze heures. Ou plutôt : pou-vaient. Car une sonde, mise au point et brevetéepar le LaSAGeC2 en partenariat avec la sociétéIMARTEC en 2004, est actuellement testée dans le cadre d’un programme international sur la pla-ge du Truc Vert au Cap-Ferret. Installée sous l’eauelle permet de suivre l’évolution de la hauteur dusable en temps réel et de corréler ces résultatsavec ceux obtenus pour les vagues.Sans attendre les résultats scientifiques de cetteétude, l’appareil pourrait être utilisé par les villesbalnéaires ou portuaires pour suivre leur niveaud’ensablement.

L’érosion parfois spectaculaire constatée sur certaines plages aquitainesva-t-elle se généraliser, se déplacer ou s’inverser ? Les communes

côtières se posent la question avec angoisse tandis que des chercheursdu monde entier tentent d’y répondre. Une équipe du Laboratoire des

sciences appliquées au génie civil et au génie côtier, un laboratoire del’université de Pau et des Pays-de-l’Adour, a breveté, un appareil

très prometteur pour l’étude de ces phénomènes.

Scruter l’envers des vagues, c’est possible !

Laboratoire des sciencesappliquées au génie civil et au génie côtier [ LaSAGeC2 ]

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Centre de recherche Paul Pascal

Le fil en nanotubes de carbone rendra les tissus intelligents“ ”

Page 14: Fiches made in Aquitaine 2007

Un prototype en gestationLa mise au point d’une machinepermettant de produire indus - triel lement un fil constitué demulti ples filaments est le nouvelobjectif autour duquel l’équipe de Philippe Poulin est mobilisée.

Fileuse 1.0La Région Aquitaine a co-financéles 160000 € nécessaires à la mi -se en place de la première ligne de filage (monofilament) continude fils de nanotubes carbone.

Centre de recherche Paul Pascal CNRS - Pessac www.crpp-bordeaux.cnrs.fr

Capteur et actionneurToujours en quête de nouvellespropriétés pour leur fil, les cher-cheurs du CNRS ont découvertque sa conduction variait en fonc-tion de la traction qui lui étaitappliquée ce qui en fait un boncapteur. Ils tra vaillent à présentsur ses réactions à des stimula-tions électri ques ou thermiques,en terme de mémoire de forme,d’allongement et de contraction.Un nœud a ainsi pu être serré oudes objets de plusieurs grammesdéplacés par le simple passaged’un courant à travers un fil dequel ques microns de diamètre,une performance inatteignablepar les autres polymères connuset dits « intelligents ».

Après leur découverte, il y a une quinzained’années, les nanotubes de carbone – ces

cylindres de quelques nanomètres de diamètre constitués uniquement d’atomes decarbone – sont longtemps restés une curiosi-té de laboratoire. Dès cette époque, certainschercheurs essayent cependant de tirer partiede leur exceptionnelle résistance pour fabri-quer des matériaux composites.Au CNRS, Philippe Poulin est l’un d’entre eux.Il expérimente ainsi des associations à base de polymères lorsqu’il découvre que dans certains de ses échantillons les nanotubes,ordinairement désordonnés, sont orientésdans le même sens. Il s’avère bientôt que cettesingularité est due à un flux créé par une mani-pulation un peu vive de la pipette. Grâce à cette découverte son équipe produit bientôt

un fil de quelques millimètres de long (quel -ques mi crons de diamè tre) et brevette le pro-cédé. Trois ans plus tard, en 2003, une équipeaméricaine met en évidence des propriétésmécaniques du fil de nanotubes qui permet-tent d’envisager de nombreuses applicationsnotam ment dans les domaines militaire et aé -ro nautique. Reste à faire les tests en grandeurnature, ce qui suppose de pouvoir produi re aumoins 100 g de matière soit 100 km de fil encontinu. L’équipe de Philippe Poulin reprend la main en2006 en améliorant les performances du fil.Les résultats éveillent l’intérêt de la DGA et du groupe Arkema avec qui un partenariat estétabli pour développer un procédé de filagecontinu, capable de produire de grandes lon-gueurs de fils.

Une aile d’avion se déformant en cours de vol, une pince de nano- chirurgie actionnable par un courant électrique, un béton ultra résistant,une chemise réactive au rythme cardiaque... les perspectives ouvertes

par les propriétés des fils en nanotubes de carbone sont immenses. Si tant est que l’on puisse les produire en quantité suffisante.

Découvert par hasard, le filaquitain a de l’avenir

Centre de recherche Paul Pascal[CRPP]

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Institut des sciences de la vigne et du vin

200 chercheurs au service des grands et petits crus de demain“

Page 16: Fiches made in Aquitaine 2007

Unique au mondeLieu de recherche, mais aussi deformation et de transfert techno -logique, l’ISVV est une plateformesans équivalent dans le mon de.

16 millions d’eurosLa Région Aquitaine a financé61,3 % des 26, 56 millions d’eu-ros nécéssaires à la constructionet de l’équipement scientifique du bâtiment de l’ISVV.

Cancer et Sida en ligne de mireTravaillant sur les ellagitanins,une classe particulière des pol-phénols libérés par les fûts dechêne utilisés pour le vieillisse-ment des grands crus, l’équipe de biochimistes de SébastienQuideau a pu mettre en évidenceles propriétés anticancéreuses de certains d’entre eux et anti-HIVde certains autres. Un brevet a étédéposé et l’utilisation pharma -ceutique est à l’étude.

Institut des sciences de la vigne et du vinINRA - Université Victor-Segalen Bordeaux 2Université Bordeaux 1 Sciences TechnologiesUniversité Michel-de-Montaigne Bordeaux 3Université Montesquieu Bordeaux IVENITA - Bordeaux École ManagementVillenave-d’Ornon - www.isvv.fr

Garder l’avantage. Ce pourrait être la de-vise de l’ISVV, créé en 2002 dans un

contexte mondial marqué par les incer titudesliées au dérèglement climatique et à l’accélé -ration de la compétition internationale maisaussi par l’émergence prometteuse de nou-veaux marchés et de nouveaux publics.En termes scientifique et technique comme en terme de renommée, l’Aquitaine dispose, eneffet, d’une avance qu’elle n’a eu de cesse deconserver depuis un siècle et demi. Commentfaire mieux ? Par le partage des outils, des mé tho des et du formidable trésor des don néesaccumulé, dans chaque domaine d’étude,depuis des décennies mais également par l’in-tensification des collaborations interdisci -plinaires, ont répondu les parties prenantes.

C’est ainsi que le l’ISVV a été structuré autourd’un noyau dur de quatre grands laboratoiresdédiés à la connaissance biologique de la vi -gne, à l’œnologie, à la santé humaine et végé-tale, dont les activités seront regroupées, dèsla rentrée 2008, dans un bâtiment high tech de 10000m2, situé dans les vignes de l’INRA,à Villenave-d’Ornon.Creuset de rencontre, de recherche et d’ensei-gnement, il sera par ailleurs étroitement asso-cié à cinq laboratoires apportant des compé-tences aussi différentes que l’analyse géné-tique des maladies, la biochimie du raisin et duvin, l’économie, la sociologie, le droit ou ledéveloppement local. Étudié en profondeurdepuis la vigne jusqu’à la table du consom -mateur, le vin conservera-t-il son mystère ?

En fédérant, croisant et stimulant les nombreux efforts de recherche déjà existants autour de la vigne et du vin, l’Institut

des sciences de la vigne et du vin se veut un outil efficace pour relever les défis posés par l’évolution du marché du vin,

les maladies de la vigne et le changement climatique.

De la génétique aumarketing, neuf laboratoires

en renfort des Châteaux

Institut des sciences de la vigne et du vin[ ISVV]

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Laboratoire de chimie des polymères organiques

Ils construisent des chevaux de TroieHigh Tech pour molécules anticancéreuses“ ”

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and Un chercheur bienvenu

Pour renforcer l’équipe du pro-gramme Pnata la Région Aqui -taine a financé un poste de cher-cheur doctorant à hauteur de 50%soit 40 000 € sur trois ans. L’autremoitié de cette bourse étant fi -nancée par le CNRS.

Laboratoire de chimie des polymères organiques ENSCPB - CNRS Université Bordeaux 1 Sciences Technologies - Pessac http://recherche.enscpb.fr/lcpo/fr/pnata/pnata.html

Ouverture automatiqueL’un des intérêts de la conceptionde nanocapsules polymères est de pouvoir associer deux poly-mères aux propriétés différentes,voire contraires. Hydrophobe à l’intérieur et hydrophile à l’exté-rieur, par exemple. On peut égale-ment jouer sur la réactivité despolymères aux variations de pH :une fois entré dans sa cible, dont le pH est différent de celui du sang,la capsule se défait et libère sonprincipe actif.

Primeur magnétiqueLe LCPO est aujourd’hui pionnierdans la construction de nanocap-sules polymères nanométriques àouverture actionnée par applica-tion d’un champ magnétique.www.physorg.com/news73581022.html

Directement injectées dans le sang, lesmolécules anticancéreuses sont peu

efficaces car elles sont peu solubles dans lesfluides biologiques et présentent une toxicitéélevée pour l’organisme. L’équipe Pnata a donccherché à fabriquer des capsules en globantces principes actifs afin de les rendre solublesdans le sang et de leur permettre de circulerplus longtemps dans le corps, augmentantainsi les chances d’atteindre leur cible théra-peutique, c’est-à-dire les cellules cancéreu -ses. Pour cela, ces véhicules doivent être depetite taille (autour de 100 nanomètres), suffi-samment solides pour ne pas se dégrader aumo ment de l’injection et capables de reconnaî -tre spécifiquement les cellules cancéreusespour améliorer l’efficacité thérapeutique.

Les polymères sont d’excellents matériaux carils peuvent être porteurs de molécules dereconnaissance spécifique qui joueront le rôlede détecteur et de sésame dans les cellulescancéreuses. Le LCPO qui possède une exper-tise reconnue dans la synthèse et l’assemblagedes polymères s’est positionné comme un par-tenaire de premier plan dans la recherchecontre le cancer, mais aussi contre d’autresmaladies comme la sclérose en pla que ou lesmaladies neurodégénératives. L’ambition estde taille : utiliser les propriétés physiques decertains polymères pour déclencher l’ouvertu-re des nanocapsules une fois l’organe maladeatteint. Cela peut être réalisé par une augmen-tation localisée de chaleur par exemple, puis-qu’il est possible d’utiliser des polymères sen-sibles à la température. Efficacité garantie.

Avec son Equipe Pnata*, le Laboratoire de chimie des polymères organiquesmet ses compétences au service de la recherche médicale. Son objectifest de façonner des nanocapsules polymères pour le transport desmédicaments dans le sang. De tels vecteurs permettraient d’accroîtrel’efficacité des traitements existants tout en limitant les effets secondaires.

Vers une chimiothérapie plus efficace et sans

effets secondaires

Laboratoire de chimiedes polymères organiques[LCPO]

* Pnata : Polymer Nano-Assemblies for Therapeutic Applications

La recherche MADE IN Aquitaine 10 portraits de recherches - Édition 2007

Page 19: Fiches made in Aquitaine 2007

Centre de physique moléculaire optique et hertzienne

Des nanoparticules d’or pour espionner le fonctionnement du cerveau ”“

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and Une découverte

en neuroscienceEn collaboration avec des cher-cheurs en neurobiologie del’Insti tut François Magendie deBordeaux, des nanoparticulesutilisées comme marqueurs, etsuivies par leur fluorescence oupar la méthode LISNA ont mis enévidence que les neurorécep-teurs n’étaient pas, comme on le pensait jusqu’alors, confinésdans une synapse mais qu’ils sedéplaçaient en permanence lelong des neurones.

Première mondialeLa méthode LISNA est à l’heureactuelle la méthode optique dedétection de nanoparticules d’orla plus sensible au monde.

Macro financement pour micro particulesdu généticienTrès impliquée dans la recher -che sur les nanoparticules d’or la Région Aquitaine a financé leséquipements à hauteur d’un demimillion d’euros depuis 7 ans.

Centre de physique moléculaire optique et hertzienneUniversité Bordeaux 1 Sciences Technologies CNRS - Talencewww.cpmoh.cnrs.fr/nanophotonics

Un savant extra-terrestre suit un match defootball terrien à l’aide d’une caméra qui ne

prend en compte que le comportement moyendes joueurs. Il ne perçoit donc pas l’exis tence aty pique du gardien de but et ignore son rôle stra té gique. C’est dans cette position que se trou vaient il y a une quinzaine d’années, les cher -cheurs qui voulaient scruter des objets nano -métriques constitués seulement de quel quesmo lé cules. Rendre visible chaque nanoobjet d’un milieu donné pour identifier et analyser lasingularité de leurs comportements est l’aven-ture dans laquelle s’est lancée l’équipe Nano-photonique du CPMOH, en s’intéressant, entreautre, à l’étude des nanoparticules d’or indivi-duelles. Celles-ci, quand leur taille est inférieure

à 50 nanomètres, ne diffusent plus la lumièremais continuent à l’absorber. Le phénomène setraduit par la formation d’un halo de chaleurautour de la particule qui peut, lui, diffuser effi -cacement la lumière et être vu par des micro-scopes optiques ultrasensibles. Cette méthode (LISNA) qui associe deux fais-ceaux laser, un pour chauffer les particules etl’autre pour visualiser leur halo, présente deuxinté rêts majeurs pour la recher che : non intru-sive (le microscope ne touche pas son objetd’étude) elle permet de travailler directement sur le vivant ; durable (les nanoparticules d’or nese détruisent pas quand on les regarde) elle peuts’appliquer à des expériences longues. Ce qui lui promet un brillant avenir.

1 millionième de millimètres (nanomètre) c’est la taille de la plus petite des nanoparticules d’or détectée avec un microscope optique par lesscientifiques du Centre de physique moléculaire optique et hertzienne

de Bordeaux. Cet exploit repose sur la méthode LISNA qui a fait l’objetd’un dépôt de brevet en 2004 et dont les applications sont multiples pour la recherche biologique – l’or étant biocompatible – mais aussi

pour étudier la physique fondamentale à l’échelle nanométrique.

Observer le minuscule sans le détruire

Centre de physique moléculaire optique et hertzienne[CPMOH ]

La recherche MADE IN Aquitaine 10 portraits de recherches - Édition 2007

Page 21: Fiches made in Aquitaine 2007

Laboratoire bordelais de recherche en informatique

La réalité virtuelle en continu du PC au téléphone portable”“

Page 22: Fiches made in Aquitaine 2007

6,47 millions d’eurosLe Bâtiment high tech qui abrite leLaBRI, achevé en 2005 a été finan-cé à 95% par le Conseil Régional.

Laboratoire bordelais de recherche en informatique ENSERB - CNRS Université Bordeaux 1Sciences Technologies http://iparla.labri.fr

L’art du croquisAlors que la réalité virtuelle tendvers un rendu quasi photogra -phi que, l’équipe du projet Iparlas’inspire de l’histoire du graphis-me et s’appuie sur les sciencescognitives pour simplifier lesreprésentations en trois dimen-sions destinées aux appareilsmobiles. Quel trait, quelle nuancede couleur peut-on supprimersans nuire à la lisibilité ou à l’effetde volume? Telle est la question.

Scène internationaleAvec seize chercheurs mobilisés,dont sept permanents, Iparla est un projet bien identifié sur lascè ne internationale.

Faire entrer un éléphant dans un dé à cou -dre, et qu’il s’y sente à l’aise : c’est un peu

l’objectif assigné au projet Iparla. Il s’agit eneffet de rendre accessible sur un téléphone, unassistant personnel, ou tout autre appareilmobile, les programmes interactifs en troisdimensions, initialement destinés à des ordi-nateurs puissants, comme les jeux vidéo oudes applications de géo localisation. Exempleprospectif : des secouristes doivent interveniren montagne. Au centre opérationnel, le rendu3D des images de la région, projetées sur grandécran, est très précis et la navigation facilitéepar l’usage d’un joystick. Mais, pas questiond’envoyer les mêmes ima ges aux hommesprésents sur le terrain pour les guider.

Les puces servant d’ordinateur à leurs GPS ou à leurs téléphones ne disposent ni d’unemémoire suffisante pour les charger, ni d’unepuissance de calcul assez importante pour lesmanipuler. Pour y parvenir, il faudrait d’abordalléger les images sans en altérer la lisibilité. Il faudrait ensuite simplifier au maximum lesalgorithmes utilisés pour les interactions. Ilfaudrait enfin créer des outils de déplacementvirtuel transposables sur tous les accessoiresde la mobilité. Un triple défi que les chercheurs du projetIparla rivalisent d’ingéniosité pour relever.Ainsi utilisent-ils les caméras présentes sur un nombre croissant de ces outils pour filmerdes gestes associés à des commandes.

Projet commun au Laboratoire bordelais de recherche en informatique et à l’INRIA, le projet Iparla a pour but la visualisation etla manipulation d’images en 3D sur des ordinateurs de taille et de

puissance très différentes. Du centre de calcul au téléphonemobile. Une telle mobilité ne va pas de soi mais elle ouvre

de nombreuses perspectives d’applications.

Alléger la 3D sans la dénaturer

Laboratoire bordelais de recherche en informatique [LaBRI ]

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La recherche MADE IN Aquitaine 10 portraits de recherches - Édition 2007