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La Tribune Indépendante des Entrepreneurs de la Finance N O 57 – E 2014 – CHF 12.– / 10.– www.pointdemire.ch Revue fondée en 1995, 19 e année ISSN 1662-6826 1 Régulation financière à venir : de nouveaux enjeux pour les GFI et les banques  (suite en page 4) PORTRAIT Il n’est plus besoin de présenter Olivier Collombin aux lecteurs de Point de Mire. Voilà maintenant plus de cinq ans, en mars 2009 (voir à ce sujet PdM no 36 – Printemps 2009), le responsable du Département des Gérants Indépendants de la banque Lombard Odier & Cie SA, avait conçu et mis sur pieds, en véritable précurseur, la plateforme E-MERGING destinée au départ à créer un réseau rela- tionnel au sein du monde des gestionnaires de fortune indépendants (GFI). L’un des premiers objectifs de cette structure digitale nouvelle était de faciliter les rapprochements et les fusions d’entreprises dans un secteur qui se trouvait alors juste à l’aube d’une phase de pro- fonde mutation. Devenue rapidement incontournable, cette communauté virtuelle a été étendue, en novembre 2012, à de nouveaux acteurs actifs dans le domaine de la finance et de l’économie non seulement en Suisse mais dans le monde entier (cf PdM no 50 – Automne 2012). En s’ouvrant ainsi à de nouveaux partenaires, à savoir les avocats d’affaires, les spécialistes en planification financière, les gérants d’actifs, les consul- tants en ressources humaines et les fournisseurs de solutions infor- matiques agissant aussi bien en Suisse qu’à l’étranger, notamment sur les marchés asiatiques, le réseau social E-Merging a rapidement gagné en ampleur. OLIVIER COLLOMBIN CAPITAL PARTNER CHEZ LOMBARD ODIER & CIE SA RESPONSABLE DU DÉPARTEMENT DES GÉRANTS INDÉPENDANTS VICE-PRÉSIDENT DE CITÉ GESTION SA Finance et stratégie digitale : Avec E-Merging la révolution est en marche Olivier Collombin Aujourd’hui, avec quelque 1000 membres et presque 15’000 collabo- rateurs, tous experts indépendants, d’aucuns considèrent la plateforme E-Merging comme un nouveau modèle de développement dans le monde de plus en plus complexe des entrepreneurs de la finance. En novembre dernier Olivier Collombin, qui est aussi Capital Partner de Lombard Odier & Cie SA, a fait une fois de plus œuvre de pionnier en lançant un premier événement financier virtuel: le «Virtual FinFair» lequel a permis à quelque 600 visiteurs virtuels du secteur de la finance basés dans le monde entier, représentés par leurs avatars, d’interagir et de se retrouver sur une seule et même plateforme digitale pour une journée de foire financière virtuelle, destinée aux GFI et également à bon nombre d’autres acteurs indépendants de la finance. Une deuxième édition de ce salon financier virtuel vient d’être annoncée: elle se tiendra sur deux jours, les 24 et 25 septembre prochains. De fait, de par ces développements, le groupe Lombard Odier, de tra- ditionnel gérant de fortune et de banquier privé qu’il est depuis plus de deux siècles, a pu ainsi adjoindre à son éventail de prestations la fonc- tion jusque-là non existante de facilitateur des relations, tout d’abord entre GFI, clients ou non de la banque, pour progressivement l’étendre à un nombre croissant d’acteurs actifs en finance mais sans avoir pour autant le statut ou la fonction d’intermédiaires financiers.

Finance et stratégie digitale: Avec E-Merging la ... · Il n’est plus besoin de présenter Olivier Collombin aux lecteurs de Point de Mire. Voilà maintenant plus de cinq ans,

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Page 1: Finance et stratégie digitale: Avec E-Merging la ... · Il n’est plus besoin de présenter Olivier Collombin aux lecteurs de Point de Mire. Voilà maintenant plus de cinq ans,

La Tribune Indépendante de s Entrepreneurs de la Finance

NO 57 – ETÉ 2014 – CHF 12.– / € 10.–

w w w . p o i n t d e m i r e . c hRevue fondée en 1995, 19e année ISSN 1662-6826

1

Régulation financière à venir :

de nouveaux enjeux pour les GFI et les banques

 (suite en page 4)

PORTRAIT

Il n’est plus besoin de présenter Olivier Collombin aux lecteurs dePoint de Mire. Voilà maintenant plus de cinq ans, en mars 2009 (voirà ce sujet PdM no 36 – Printemps 2009), le responsable duDépartement des Gérants Indépendants de la banque Lombard Odier& Cie SA, avait conçu et mis sur pieds, en véritable précurseur, la plateforme E-MERGING destinée au départ à créer un réseau rela-tionnel au sein du monde des gestionnaires de fortune indépendants(GFI). L’un des premiers objectifs de cette structure digitale nouvelleétait de faciliter les rapprochements et les fusions d’entreprises dansun secteur qui se trouvait alors juste à l’aube d’une phase de pro-fonde mutation.

Devenue rapidement incontournable, cette communauté virtuelle aété étendue, en novembre 2012, à de nouveaux acteurs actifs dans ledomaine de la finance et de l’économie non seulement en Suisse maisdans le monde entier (cf PdM no 50 – Automne 2012). En s’ouvrantainsi à de nouveaux partenaires, à savoir les avocats d’affaires, lesspécialistes en planification financière, les gérants d’actifs, les consul-tants en ressources humaines et les fournisseurs de solutions infor-matiques agissant aussi bien en Suisse qu’à l’étranger, notamment surles marchés asiatiques, le réseau social E-Merging a rapidement gagnéen ampleur.

OLIVIER COLLOMBIN

CAPITAL PARTNER CHEZ LOMBARD ODIER & CIE SA

RESPONSABLE DU DÉPARTEMENT DES GÉRANTS INDÉPENDANTS

VICE-PRÉSIDENT DE CITÉ GESTION SA

Finance et stratégiedigitale : Avec E-Merging la révolution esten marcheOlivier Collombin

Aujourd’hui, avec quelque 1000 membres et presque 15’000 collabo-rateurs, tous experts indépendants, d’aucuns considèrent la plateformeE-Merging comme un nouveau modèle de développement dans lemonde de plus en plus complexe des entrepreneurs de la finance. Ennovembre dernier Olivier Collombin, qui est aussi Capital Partner deLombard Odier & Cie SA, a fait une fois de plus œuvre de pionnier enlançant un premier événement financier virtuel: le «Virtual FinFair»lequel a permis à quelque 600 visiteurs virtuels du secteur de la financebasés dans le monde entier, représentés par leurs avatars, d’interagir etde se retrouver sur une seule et même plateforme digitale pour unejournée de foire financière virtuelle, destinée aux GFI et également àbon nombre d’autres acteurs indépendants de la finance. Unedeuxième édition de ce salon financier virtuel vient d’être annoncée:elle se tiendra sur deux jours, les 24 et 25 septembre prochains.

De fait, de par ces développements, le groupe Lombard Odier, de tra-ditionnel gérant de fortune et de banquier privé qu’il est depuis plus dedeux siècles, a pu ainsi adjoindre à son éventail de prestations la fonc-tion jusque-là non existante de facilitateur des relations, tout d’abordentre GFI, clients ou non de la banque, pour progressivement l’étendreà un nombre croissant d’acteurs actifs en finance mais sans avoir pourautant le statut ou la fonction d’intermédiaires financiers.

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3NUMÉRO 57 – ETÉ 2014 –

SOMMAIREPORTRAIT

• Olivier Collombin, Banque Lombard Odier & Cie, Genève

Finance et stratégie digitale: Avec E-Merging la révolution est en marche 1, 4 et 5

ASPECTS ÉCONOMIQUES ET FINANCIERS

• Vingt ans après: Le bull market obligataire peut-il se prolonger? 3

GÉRANCE DE FORTUNE INDÉPENDANTE

DOSSIER

• Les défis réglementaires des gérants indépendants 6 et 7• Un tsunami réglementaire 8

ECHOS DES AFFAIRES

• 20e anniversaire du Business Club Belgo-Luxembourgeois en Suisse 10

• ITSecuDay - GenevaLes enjeux de la sécurité informatique face à l’espionnage de masse 10

PRÉVOYANCE

• Libre propos: Prévoir la transmission de ses avoirs de retraite en cas de décès 11

• 6 propositions pour une vision à long terme de la prévoyance 11

FINANCE DURABLE ET RESPONSABLE

• Gérants de Fortune Indépendants : Comment concilier impact social et rendement financier? 12 et 13

• Note d’humeur : Démission! 13

FORUM

• Vie des sociétés 14- Edmond de Rothschild- Société Générale Private Banking- 1875 Finance

• Prévoyance et caisses de pension 15- Salon PPS - Zurich- Copré- PensExpert SA

• Marché immobilier 15- Procimmo Swiss Commercial Fund II

• Médias & Presse 15- Valais Valeur Ajoutée

Le bull market des obligations mon-diales est parvenu au cap des 20ans. Depuis le krach de 1994 quiavait porté les rendements décen-naux à près de 8% sur le dollar US,la décrue a été impressionnante etpresque ininterrompue.

Depuis la crise de 2008, les achatsdes banques centrales ont faitplonger les rendements sur leTrésor américain ou le Bund plusbas que leur valeur d’équilibre.Lorsque la Fed aura terminé sontapering (cessation progressive desachats) en octobre prochain, lesrendements mondiaux devront s’ajuster pour absorber l’excèsd’offre, car les besoins de finance-ment des États continuent de pro-gresser. L’accélération de l’activitééconomique devrait de mêmepousser à la hausse l’ensemble desrendements en termes réels, quisont très faibles aujourd’hui mêmesur les échéances longues.

Pour ces raisons, nous craignonsque d’ici douze mois le rendementdes bons du Trésor à 10 ansremonte à 3,3%, et à 2,1% pour leBund allemand. Cela dit, nous n’enavons pas encore pris le chemin.Les rendements se sont encoredétendus après les décisions de laBCE du 5 juin.

Dans l’euphorie qui a suivi, les inves-tisseurs oublient toutefois un détail:

contrairement au quantitative easingde la Fed, les mesures annoncées derefinancement des banques (LTRO)ne comporteront aucun achat netd’obligations de la part de la BCE. Si elles parviennent à relancer lacroissance, les LTRO déséquilibre-ront d’autant plus le rapport offre/ -de mande d’obligations.

Dernièrement, l’activité écono-mique s’est raffermie en Europe etl’inflation s’est stabilisée; aux États-Unis, après un 1er trimestre médio-cre, la croissance s’est à nouveauaccélérée et l’inflation également.En d’autres termes, le marché sedéconnecte toujours plus des fon-damentaux, accroissant le risqued’une correction.

Sur tous les segments jusqu’auxplus risqués, les émissions privéesont connu un bull market plus spec-taculaire encore que les titresd’État. Ce n’est que justice puisquele risque de crédit s’est atténué,nombre de sociétés ayant maîtriséleur endettement et restauré leurprofitabilité. De même, le taux dedéfaillance est tombé à un plancher.Les différentiels de rendement sesont ainsi partout resserrés, appro-chant les plus bas historiques.

Mais comment espérer mieuxdorénavant, compte tenu de lademande croissante en capital déjàmentionnée?

Dans le meilleur des cas, lesspreads resteront inchangés: lesrendements sur les débiteurs pri-vés se retendront de concert avecceux des titres d’État de durationanalogue. Les rendements étanttrop bas pour compenser lesmoins-values, une hausse modérée– 100 points de base – se traduiradéjà par des rentabilités totalesnégatives. Même raisonnementpour les États surendettés enEurope: la convergence a été justi-fiée, mais lorsque le rendementdes Bunds remontera, celui desBOT italiens, des bonos espagnolsetc. se retendront également.

Les marchés obligataires sont par-venus à des sommets où l’air seraréfie. Or Mme Yellen continue derefermer le robinet d’oxygène et le«mago» Draghi n’a pas d’instru-ment comparable dans sa panoplie.20 ans n’est pas toujours «le plusbel âge», il pourrait au contrairemarquer la fin du bull market obli-gataire.

VINGT ANS APRÈS:

Le bull marketobligataire peut-il se prolonger?n Patrizio MERCIAI, Chief Strategist, Gonet & Cie, [email protected]

ASPECTS ÉCONOMIQUES ET FINANCIERS

PROCHAIN NUMÉRO: Automne 2014CLÔTURE DE LA RÉDACTION: 1ER SEPTEMBRE 2014

Rendement des titres d’État à 10 ans – États-Unis et Allemagne

Patrizio Merciai

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4 NUMÉRO 57 – ETÉ 2014 –

PORTRAIT

Au début de ce mois de juinOlivier Collombin et son équipe E-Merging ont inauguré à Genèveun nouvel événement: le CasualThursday Lunch, une rencontre de type réseautage réunissantmembres et partenaires de E-Merging, connectés en live avec lesmembres-participants des CasualThursday Lunch de Lausanne,Zurich, Gibraltar et Hong Kong.A l’occasion de ce premier CasualThursday Lunch, appelé à se répé-ter régulièrement, nous avons rencontré Olivier Collombin.Spontanément il a bien voulurépondre à nos questions. Nousavons pu faire ainsi un point desituation sur E-Merging et tenterd’évaluer avec lui quelles pour-raient être les prochaines étapesde ce concept révolutionnaire dansle cadre de la finance helvétique etbrossé au passage les grandeslignes de l’évolution future de lagérance de fortune indépendante.

Entretien

Point de Mire : La plateforme E-Merging vient de passer le cap de sacinquième année d’activité. Son déve-loppement a été spectaculaire et adébordé largement la sphère des seulsGFI. Comment expliquer ce succès etquel rapide bilan pouvez-vous tirer deces cinq premières années?

Olivier Collombin: Effectivement,5 ans se sont écoulés depuis le lan-cement en mars 2009. Nous noustrouvions alors peu de temps aprèsl’émergence des premiers réseauxsociaux, en particulier de celui quidevint Facebook en s’ouvrant augrand public à la fin 2006. Dès lors,pour un organisme comme lenôtre, vouloir se lancer dans unetelle aventure si peu de tempsaprès la création et le développe-ment des premiers concepts deréseaux sociaux digitaux était évi-demment un pari audacieux. Lescepticisme affiché par d’aucunsétait parfaitement compréhensible.Vu sous cet angle, cinq années c’estbeaucoup. Toutefois, considérées àl’échelon des grands cycles écono-miques et technologiques, ces cinqannées forment une période trèscourte. C’est peu aussi en compa-raison de l’histoire de la Maison quia bientôt 220 ans. Mais pour nouset je le répète, considérées parrapport à l’évolution de l’Internet,puis à celle des réseaux sociaux,ces cinq années forment une his-toire relativement longue. C’estune période pendant laquelle nousavons énormément appris, d’unpoint de vue technologique, puisque

nous partions de zéro en termesde maîtrise des outils et desconcepts des réseaux sociaux. Enoutre, pendant cette période oùnous nous sommes formés nous-mêmes, nous avons tenté d’emme-ner avec nous un certain nombrede professions contribuant à lachaîne de valeur du WealthManagement. En partant de trèsloin puisqu’il n’y avait en fait pasd’attentes particulières de la partde ces professionnels pour l’utili-sation de tels outils. Ce point estimportant car, s’il y avait bien desattentes sur ce que pouvaient offrirles réseaux sociaux, à aucunmoment il ne serait venu à l’espritde ces acteurs que ce serait lesréseaux sociaux qui pourraientrépondre à leurs attentes. Ces cinqannées ont permis de démontrer àces acteurs qu’il existe une nou-velle manière d’interagir entre pro-fessionnels, une méthode à mêmede les aider à devenir plus perfor-mants et, in fine, à gagner davantagede clients.

PdM: D’un concept au départ dédiéà la gérance indépendante celui-ci aété ouvert avec succès à d’autresacteurs de la finance. Quelles sont lesprochaines déclinaisons que vous avezen vue? La plateforme E-Merging va-t-elle s’ouvrir encore à d’autres parti-cipants? La prochaine Virtual FinFairsera ouverte aux investisseurs privéset une douzaines de banques pour-raient y venir en tant qu’exposants.Est-ce là une nouvelle ouverture pourE-Merging?

O. C. : Ce deuxième salon finan-cier virtuel que nous avons intituléVirtual FinFair se dérouleradonc les 24 et 25 septembreprochains. Cet événement estorganisé conjointement avecDerivative Partners Media AG baséà Zurich.

Nous entendons réunir à ce pro-chain salon les professionnels citésen introduction. Du fait que cettecommunauté, présente dans 50pays différents, est très disperséegéographiquement, on a pensé dèslors à utiliser une technologiebasée sur une réalité en «3D» defaçon à pouvoir réunir en unmême lieu, des acteurs présentsaux quatre coins du monde. Autravers de leur PC ils peuvent par-ticiper, avec un avatar, à une foirequi, à partir de septembre, seraouverte non plus aux seuls profes-sionnels mais également aux inves-tisseurs privés. Pourquoi cetteouverture aux particuliers? L’annéedernière nous étions les seulsorganisateurs. Nous nous étionsdès lors naturellement adressésaux membres et aux partenairesde la plateforme qui tous sont des professionnels. Pour cettedeuxième édition, notre partena-riat avec Derivative Partners, unmedia financier de Zurich qui aaccepté de se joindre à E-Mergingplutôt que d’organiser son propreévénement virtuel, a changé ladonne étant donné qu’il s’adresseà des investisseurs privés. Nousavons donc mis en commun nosforces avec une première journéeB2B le 24 septembre dédiée auxprofessionnels, et le 25 une jour-née B2B2C pour professionnels etinvestisseurs privés.

Chacun pourra ainsi choisir l’am-pleur de la visibilité qu’il souhaiteavoir. Veut-on uniquement êtrevisible auprès d’une populationde professionnels, ou veut-onégalement pouvoir toucher desclients privés finaux? Pour unacteur qui ne veut pas, d’un pointde vue juridique et légal, avoiraffaire à un client final, cetteoption peut être un paramètreimportant.

PdM: Comment se définit votre asso-ciation avec Derivative Partners dansle cadre de ce prochain salon? Quellesvont être les fonctions de chacun?

O. C.: Chacun promeut le salon deson côté et au sein de son propreréseau. Mais nous louons simulta-nément le logiciel à la sociétéHyperFair qui, elle, nous met àdisposition la plateforme techniquepour le salon. Ce logiciel qui nousdonne la possibilité, dans le mêmeespace, d’avoir simultanément desmilliers d’avatars différents, a étédéveloppé par une start-up améri-caine, Hyperfair, avec laquelle nouscollaborons.

PdM: Est-ce une collaboration per-manente ou ne l’est-elle que pour lesalon?

O. C.: Notre concept est vraimentcelui de la location pendant letemps du salon. Mais nous envisa-geons une collaboration à longterme sur la base d’un accord d’exclusivité pour tout salon enlien avec la finance.

PdM: E-Merging s’adresse à des pro-fessionnels, à des experts indépen-dants de la finance. Une ouverturetoutefois va se faire bientôt avec lesinvestisseurs privés. Les PME et lemonde des créateurs d’entreprises nepourrait-il pas constituer un nouvelaxe de développement?

Dans le cadre du second salonFinFair, en effet, l’accès sera donnéà la c l ientèle pr ivée . Mais demanière plus large et depuis sonlancement, E-Merging a annoncéque la gestion d’une communautéB2B n’était que la première étape.Cette phase est importante, certes,mais ce déploiement n’est pas ter-miné, car on entend encore dou-bler, quadrupler même le nombrede membres professionnels au seinde la plateforme. En fait il va êtretemps, dans un avenir très proche,de décliner le concept à l’égard desclients finaux. Notre objectif estdès lors d’inciter nos membres àcréer pour leur propre compte ceque nous avons fait avec E-Merging.Même si les GFI représentent tou-jours la grande majorité de nosmembres, nous allons intégrer dansnotre démarche nos autres mem b-res professionnels et leur proposerde créer leur propre écosystème.Cela veut dire que chacun pourracréer, pour ses besoins, un espacedans lequel il va pouvoir faire co-habiter ses clients, ses fournisseurset ses collaborateurs. On a, dans leréseau E-Merging, 1000 entreprisesqui emploient 14’000 collabora-

teurs. Maintenant ces 1000 entitésvont créer pour elles-mêmes desmini E-Merging, autrement dit nousallons leur donner une mini plate-forme E-Merging, clés en mains.Elles vont alors pouvoir inviterleurs clients, leurs fournisseurs,leurs collaborateurs à faire partiede ce réseau relationnel et utiliserl’outil, comme vecteur de commu-nication pour leur propre société.Le travail consiste à démontrerque les entreprises vont dans l’ave-nir, interagir avec leurs clients, leursfournisseurs, leurs collaborateursau travers d’un réseau social plutôtqu’au travers des mécanismes tra-ditionnels que sont l’utilisation dutéléphone ou de l’e-mail, suppor-tée par un CRM moribond.

PdM: Mais est-ce réaliste de penserqu’une petite PME de 2 ou 3 person-nes dispose de moyens suffisants poursuivre un tel chemin?

O. C. : Oui, je le crois pour desentités qui emploient 5-10 person-nes et plus.Traditionnellement lerôle de ce GFI a été celui d’unhomme-orchestre, celui d’un supergénéraliste à même d’animer sonéquipe. Mais je pense qu’aujourd’- hui cet homme-orchestre doit setransformer en un vrai chef d’or-chestre, c’est-à-dire qu’il doit re -noncer à utiliser tous les instru-ments lui-même. Il doit se mettredans la position d’un découvreur detalents, d’un chef d’orchestre quiréunit autour de lui des musiciensavec leurs instruments et qui meten musique ces différents talentsindividuels pour en faire un actecohérent dans sa globalité. C’est ceque permet de faire un réseausocial, son animateur passe ainsi dustatut de Relationship Manager àcelui de Community Manager. Il estdans un réseau et il l’anime. Il faitvenir les gens, les fait interagir. Illeur donne de la substance puis ilmet en musique tout cela. Pour moic’est là la vraie transition profes-sionnelle à laquelle on va assister.

PdM: Les réseaux sociaux sont deve-nus une réalité de la vie quotidienne. E-Merging met en contact des GFI et desspécialistes basés dans le monde entier.Par ce biais, la problématique trans-frontalière est ainsi évitée. La recherched’opportunités d’affaires ne se faisantplus à partir d’un pays particulier - laSuisse par exemple - les déplacementsphysiques sont de moins en moinsnécessaires. Mais quid de la cybercri-minalité, des risques d’espionnage, deperte de la protection des données etce aussi bien pour les banques, les GFIet pour leurs clients?

O. C.: C’est là, je pense, que le

 (suite de la page 1) OLIVIER COLLOMBIN – BANQUE LOMBARD ODIER & CIE SA – GENÈVE

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PORTRAIT

NUMÉRO 57 – ETÉ 2014 – 5

goodwill suisse - qui fut longtempscelui du secret bancaire, celui de laconservation des données et de lasphère privée - va pouvoir êtretransféré sur de l’expertise de hautniveau, notamment en ce quiconcerne la conservation des don-nées. On va faire de la Suisse et desa place financière un vrai «coffre-fort digital». Ce coffre-fort digitalsuisse qui va permettre d’assurerune parfaite protection des donnéesa, de toute évidence, un grand avenir.Il bénéficie déjà d’un excellent good-will international. Dans ce contextel’assouplissement de notre secretbancaire ne pourra que rendre ser-vice, non seulement à E-Merging,mais à l’ensemble de la profession. Avrai dire si l’on n’avait pas eu cesoutils, au moment où le secret ban-caire a commencé à s’estomper, onse serait trouvé dans une positiontrès peu confortable.

PdM: Devant la montée des régula-tions de toutes natures E-Mergingpourrait-il être pour les banques hel-vétiques, peu ouvertes encore aumonde digital et à la connectivitéinstantanée, le modèle à suivre pourdévelopper de nouveaux systèmes defonctionnement?

O. C. : La régulation, comme tou-jours, se construit sur la base desoutils et des pratiques d’aujourd’- hui, voire même d’hier. S’agissant dela clientèle dite conforme d’unpoint de vue fiscal, le Conseil fédé-ral et la Finma anticipent sans doutesur les dispositions qui pourraientêtre prises au sein des principauxorganismes internationaux dans cedomaine. A cet égard la Suisse tendmême à devancer quelque peu ceque certains pays rechignent à fairechez eux. Mais, en revanche, parrapport aux standards internatio-naux tels qu’ils se sont dessinés

aujourd’hui, la Suisse s’aligne pourl’essentiel. Est-ce qu’il pourrait enrésulter une entrave au développe-ment des réseaux sociaux? Selonmoi certainement pas. Car que cesoient les réseaux sociaux ou lesespaces virtuels en 3D qui, à monpoint de vue, sont l’extensionfuture et probable des réseauxsociaux, pour l’instant ces espacessont encore extra-territoriaux. Cequi serait grave, et c’est peut-êtrelà l’un des travers suisses, ce seraitque moi, comme entrepreneur, jeme mette à spéculer et à anticipersur ce que pourraient être les pro-chaines décisions de la Finma. Cesont des espaces de liberté relativequi existent encore et qu’il faut dèslors explorer de manière raisonna-ble et avec du bon sens. Vouloirs’autocensurer et donc renoncer àune démarche 3 D par exemple,dans l’anticipation d’une possiblemesure restrictive, serait une mau-vaise approche.

PdM: Le principe de la gouvernancedoit s’inscrire au centre de tout nou-veau modèle d’affaires. Commentcette équation et l’indépendancequ’elle implique s’intègrent-elles ausein d’E-Merging?

O. C.: Prenons un exemple simple.Dans le cadre d’un salon financier, entant qu’organisateur ou commeexposant, ma capacité à filtrer lesvisiteurs, de façon à savoir à qui j’ai àfaire, à déterminer si oui ou non jeleur donne un accès, est beaucoupplus faible dans le cas d’un salon tra-ditionnel que s’il s’agit d’un accèsélectronique puisque, dans ce cas,chaque visiteur ou chaque exposanta été préalablement trié sur le volet.Un tel salon virtuel n’est donc pasouvert à tout un chacun. Et ensuiteje vais savoir exactement qui estvenu me trouver, qui a pris tel docu-

ment, qui a échangé quoi, etc. Avecun salon virtuel nous pouvons doncdocumenter toutes les interactionssurvenues dans ce cadre. Je diraisdonc qu’à cet égard le principe degouvernance est amélioré par rap-port à l’approche traditionnelle. Jene prétends pas, bien entendu, quele système est infaillible, mais ceciprévaut partout. Si demain la Finmadécide de nouvelles règles pour qua-lifier la profession de GFI - et elle lefera - elle délivrera divers agrémentsselon la qualification du profession-nel, et ces qualifications auront, jel’espère, des équivalences digitales.

PdM: En matière de développementgéographique vous aviez mis, voilàdeux ans, un fort accent sur les mar-chés du Sud-Est Asiatique et en parti-culier sur celui de la Chine? Où en êtes-vous avec ces développements? Lors dece premier Casual Thursday Lunch,vous avez souligné qu’à Singapour lesGFI étaient pratiquement tous présentsdans votre réseau alors qu’à Genèvemoins de la moitié de cette professiony est représentée? Quelles conclusionstirez-vous de cette dichotomie?

O. C. : Les professionnels asia-tiques sont généralement plus jeu-nes, plus curieux, plus performantsdans l’utilisation des réseauxsociaux que nous . En ce quiconcerne la profession financièreelle-même, ils ont en revanche uneexpertise moins élevée et pro-fonde que la nôtre. A Singapournotamment, il y a beaucoup moinsde gérants indépendants qu’enSuisse. Mais, à l’inverse de cheznous, tous sont membres de E-Merging. Sur cette place, toutefois,n’est pas gérant indépendant quiveut. Les contraintes sont plusimportantes qu’en Suisse, d’où ladichotomie constatée. En Asie, enoutre, le «gap» générationnel estaussi moins marqué que chez noussimplement parce que la moyenned’âge est inférieure à la nôtre.

Nous restons très orientés sur cesmarchés asiatiques. Pour preuve,nous avons fait cette année l’évé-nement multi-sites mentionné justement avec Hong Kong etSingapour notamment. La moyenned’âge à Hong Kong est plus jeuneencore qu’à Singapour. Le potentielde croissance des GFI sur cetteplace est de ce fait élevé.

PdM: Sur le plan des affaires, de cel-les concernant le secteur de lagérance indépendante de votreEtablissement, dans le cadre d’E-Merging quels ont été à ce jour lesretours sur investissements? Les déve-loppements en matière d’actifs sous

gestion ont-ils compensé de manièresuffisante les coûts engendrés par lamise sur pied et le suivi de cette pro-digieuse plateforme relationnelle?

O. C. : Pour 2013, la moitié denotre croissance dans le domainedes GFI est attribuable à E-Merging.Cette part va en augmentant. Deplus en plus le développement desaffaires est initié par la plateforme.Plus de 5% des revenus nets desGFI sont générés par E-Merging. Ily a donc un retour que l’on peutclairement chiffrer par rapport au«business gérants indépendants».

PdM: Les développements futurs, àl’international notamment, ne vontpas se faire sans des coûts de plus enplus élevés. La maîtrise des technolo-gies digitales impliquent en effet lerecours à des spécialistes de hautniveau. Comment ce point est-il prisen compte par votre Etablissement?Des limites pourraient-elles par exem-ple vous être imposées où avez-vouscarte blanche pour aller plus encorede l’avant avec E-Merging?

O. C.: Je puis affirmer que le ser-vice aux GFI, E-Merging et sonextension à d’autres activités fontparties des axes stratégiques impor-tants du groupe Lombard Odier. Lesavoirs gérés par les GFI représen-tent 10% de ceux de la clientèle dugroupe, de l’ordre de 200 milliardsde francs. Le potentiel est d’autantplus grand que je suis convaincu quele vrai basculement se fera avec ledéploiement des réseaux sociaux.Comme je l’ai dit c’est cela qui per-mettra de transformer beaucoupd’hommes-orchestres en véritableschefs d’orchestre.

PdM: Votre spécialisation premièreest celle de la gérance de fortuneindépendante, vous avez été l’un desinitiateurs de la création au sein deLombard Odier d’un départementapproprié. Comment voyez-vous l’évo-lution de cette profession et aussi cellede la concurrence? En ce qui concerneE-Merging et l’approche en réseauvous avez été, dans le cadre deLombard Odier, un peu le «Nespressode la Finance»? Comment faire pourse maintenir en tête de peloton?

O. C.: Dans le domaine de la ges-tion indépendante on peut dire en effet que nous sommes le«Nespresso de la Finance». En fait cesont surtout les grands de la bran-che qui cherchent à nous concur-rencer, UBS, Crédit Suisse pour neciter qu’eux. Ces institutions ontune parfaite compréhension desenjeux. Mais d’autres institutionsfinancières semblent aussi intéres-

sées, notamment celles qui j’espèreparticiperont comme exposantes auprochain Virtual FinFair.

PdM: Avec les contraintes de plus enplus lourdes qui pèsent en Suisse surla profession de GFI, avec l’obligationsans doute de devoir régulariser plusencore une activité devenue trèsimportante chez nous et ce, pour larendre «euro-compatible», ne court-onpas le risque de provoquer un reculsensible des affaires, voire la disparitionde plusieurs sociétés de gestion de for-tune indépendantes? Quelle est votrevision de cette situation, non seulementpour les GFI mais pour l’ensemble dela communauté bancaire et financièrehelvétique? A l’heure de la communi-cation digitale instantanée les banquessuisses, pour redonner confiance à lafois à leurs clients et leurs collabora-teurs ne pourraient-elles pas suivrel’exemple de la plateforme E-Merging?

O. C.: Je dirais que cette plateformeest déjà un modèle. Elle est attiranteet inspirante surtout au sein d’au tresinstitutions bancaires qui vont déve-lopper des concepts qui s’en rap-prochent. A l’idée qu’E-Merging soitle «Nespresso de la Finance», j’ad-hère volontiers même si c’est sansdoute un peu présomptueux. Audépart l’idée des concepteurs ne futsemble-t-il pas bien comprise. Pourma part je ne crois pas tellementaux grandes révolutions. Au fond,avec la même substance de base -chez Nespresso le café et chez E-Merging l’expertise financière - jepense qu’en changeant la manièred’agencer cette substance et enchangeant la manière de l’amenerjusqu’au consommateur final, onpeut créer une petite révolution.Nespresso n’a rien fait d’autre quede vendre du café, mais en ce faisantNespresso s’est mis à vendre desmachines, des capsules mais aussiune expérience client et de nou-veaux concepts qui ont influencétoute l’industrie. A la fin, ce quicompte c’est d’avoir fait évoluer l’in-dustrie, d’avoir inventé de nouveauxgoûts, de nouvelles façons deconsommer.

Pour E-Merging c’est la mêmechose. On propose des experts àdes gens qui ont besoin de presta-tions financières. Mais pour ce faireon va les amener jusqu’au consom-mateur final en utilisant des moyensdifférents de ceux traditionnelle-ment utilisés dans la profession. Desmoyens performants et novateursqui surtout - en tous cas je l’espère- devraient être aussi plus efficaces.

Propos recueillis par Jean-Pierre Michellod

Olivier Collombin

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GÉRANCE DE FORTUNE INDÉPENDANTE

Les années 2013 et 2014 ont étéparticulièrement prolifiques ennouvelles réglementations dansl’environnement de la gestion defortune. De nouvelles exigencessont désormais applicables auxGFI qui ont souvent à peine letemps de s’adapter à un change-ment que de nouvelles règlesapparaissent.

1. Changements dans la gestion et la distribution de placements collectifs

Tout d’abord, les GFI ont dû etdoivent encore s’adapter à larévision du droit des placementscollectifs de capitaux qui anotamment bouleversé la pra-tique des gestionnaires de fondsoffshore.

Les gestionnaires de fonds étran-gers ne peuvent ainsi plus gérerce type de fonds sans une auto-risation de la FINMA, sauf à ent-rer dans le cadre de la règle «deminimis». Ils avaient donc jusqu’àfin août 2013 pour s’annoncer àla FINMA et devront satisfaireaux nouvelles exigences impo-sées par la loi et déposer unerequête en autorisation d’ici à finfévrier 2015.

En outre, la révision de la législa-tion dans ce domaine a égale-ment profondément modifié lanotion de distribution de fonds.Ces nouvelles règles en matièrede distribution ont un impactsignificatif sur l’activité des GFIqui seraient bien avisés de revoirleur pratique afin de ne pas ris-quer une sanction de la FINMApour défaut d’autorisation.

En effet, le concept d’ «appel aupublic» a été remplacé par celuide «distribution». En substance,la notion de distribution en globetoute proposition ou publicitépour des placements collectifsqui ne s’adresse pas exclusive-ment aux investisseurs qualifiéssurveillés, soit principalement les banques, les négociants envaleurs mobilières, les directionsou gestionnaires de fonds.

Si l’offre ne s’adresse pas exclu-sivement à des investisseurs qua-lifiés surveillés, le GFI effectue dela distribution soumise à autori-sation de la FINMA, à moinsqu’une des exceptions suivantesne s’applique:

- le client a lui-même sollicitél’offre du GFI («Reverse sollici-tation»);

- l’offre est faite dans le cadred’un mandat de gestion de for-tune passé en la forme écriteavec un GFI soumis à la LBA età un code de conduite enmatière de gestion de fortuneédicté par un OAR;

- l’offre est faite dans le cadred’un mandat de conseil passéen la forme écrite avec un GFIqui remplit les conditions sus-visées et pour autant que lecontrat vise une relation deconseil à titre onéreux sur lelong terme.

Si les activités du GFI n’entrentpas dans le cadre d’une de cesexceptions, il doit obtenir sansdélai une autorisation d’exerceren qualité de distributeur. Adéfaut, il s’expose à des sanctionspénales et administratives.

Il faut relever ici qu’une des par-ticularités de la révision du droitdes placements collectifs estqu’elle n’a pas défini les GFIcomme étant des investisseursqualifiés. Ainsi, les activités dedistribution déployées par desdistributeurs tiers envers desGFI sont en principe soumises àautorisation de la FINMA.

2. Habilitation obligatoire pour les GFI gérant desavoirs de prévoyance

Par ailleurs, le début de cetteannée a vu naître de nouvellesexigences pour les GFI quigèrent des avoirs de prévoyanceprofessionnelle. La gestion de cetype d’actifs est, depuis le 1er

janvier 2014, interdite sans auto-risation.

Seuls les GFI ayant déjà une auto-risation FINMA (par exemple enqualité de gestionnaires de fonds)ou ceux ayant obtenu une habili-tation de la Commission de hautesurveillance de la prévoyance pro-fessionnelle pourront désormaisgérer des avoirs de prévoyance. Acet égard, les GFI ont jusqu’au 31juillet 2014 pour déposer leursdemandes d’habilitation.

3. Révision des règles-cadres en matière degestion de fortune(mandats à réviser)

En outre, la circulaire FINMA2009/1 règles-cadres en matièrede gestion de fortune a été révi-sée avec effet au 1er janvier 2014.

Les GFI doivent donc s’adapterau renforcement des prescrip-

DOSSIER: ASPECTS JURIDIQUES ET RÉGLEMENTAIRES

Les défis réglementaires des gérants indépendants1n Stéphanie HODARA EL BEZ, avocate (LL.M.) et associée de l'Etude ALTENBURGER LTD legal + tax, Genève

Le monde réglementaire des gérants de fortune indépendants («GFI») est en pleinemutation. Ces derniers mois, de nombreux chantiers législatifs ont vu le jour.D’autres sont encore à venir dans les prochaines semaines. Quels défis les GFI doivent-ils relever?

damment de ce qu’ils aient ounon des clients américains.

En principe, les GFI qui limitentleur activité à la gestion de for-tune sur la base d’un pouvoir degestion entrent dans les catégo-ries des «Registered deemed-compliant» ou des «Certifieddeemed-compliant». Les GFIayant ce type d’activité peuventdonc choisir entre ces deux sta-tuts.

Dans le premier cas, les GFIdoivent s’enregistrer en ligneauprès de l’IRS. Dans le secondcas, pour ceux qui sont oppo-sés à l’idée de s’enregistrerauprès de cette autorité améri-caine, les GFI doivent remplirle formulaire W-8BEN-E et l’a-dresser à toutes les banquesdépositaires avec lesquelles ilstravaillent.

Toute autre activité, commecelle de gestionnaires de fondsou celle de trustee peut chan-ger le statut FATCA du GFI. LeGFI devra donc analyser lasituation dans le détail avec sonconseil.

5. La prochaine vague réglementaire

Les GFI n’ont pourtant pas fini de s’adapter aux renforcementsréglementaires. La Loi sur les ser-vices financiers (LSFin) est unedes prochaines réglementationsqui les touchera de près.

En février 2013, le Départe mentfédéral des finances («DFF») apublié son rapport «Loi sur lesservices financiers: éléments principaux d’une ré gle mentation

tions existantes en matière demandat de gestion, de devoird’information (en particulier ence qui concerne les rétroces-sions) et de devoir de diligence.

En effet, la circulaire FINMArévisée prévoit notamment:

- Une obligation réglementairenouvelle, soit celle de s’assu-rer de la concordance entreles placements et le profil duclient («suitability» et «appro-priateness»).

Pour ce faire, le GFI doit éta-blir le profil risque de sonclient qui définira sa propen-sion au risque, sa capacité àsupporter ce risque, sesconnaissances et expériencesen matière financière, sa situa-tion financière et ses besoinspersonnels.

- Une obligation pour le GFId’informer ses clients des para-mètres de calcul et des four-chettes de valeurs des presta-tions qu’il pourrait recevoir detiers. Le GFI sera bien avisé dedonner cette information parécrit, par exemple dans uneannexe au mandat de gestion.De surcroît, à la demande duclient, le GFI devra informer leclient a posteriori des montantseffectivement reçus.

Les GFI ont par conséquent l’obligation d’adapter leurs acti-vités et leurs mandats à ces nou-velles prescriptions.

4. FATCA

En outre, les GFI ont égalementdû s’adapter à FATCA indépen-

Stéphanie Hodara El Bez estavocate aux barreaux de Genève etde New York. Titulaire d’un LL.M. deBoston University, elle est associéede l’Etude ALTENBURGER Ltd legal+ tax et responsable du TeamBanking & Finance du bureau gene-vois de cette Etude. Elle conseille desbanques, des négociants en valeursmobilières, des gestionnaires de pla-cements collectifs et des gérants indépendants dans les domaines contrac-tuels et régulatoires. Elle les assiste également dans le cadre de procéduresnationales et internationales.

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GÉRANCE DE FORTUNE INDÉPENDANTE

NUMÉRO 57 – ETÉ 2014 – 7

possible». Le projet de loi devraitêtre transmis par le DFF auConseil fédéral dans le courantde cet été, afin qu’une consulta-tion soit ouverte.

Un des grands axes de la LSFinsera le renforcement de la sur-veillance des GFI. Les GFI serontainsi soumis à des règles similai-res aux autres prestataires deservices financiers et assujettis àune surveillance prudentielle.Deux modèles de surveillancesont possibles: la surveillancedirecte de la FINMA ou la sur-veillance par l’intermédiaire d’unorganisme d’auto-régulation.

En outre, afin d’obtenir leur auto-risation d’exercer, les GFI devrontdisposer de ressources financièressuffisantes, avoir une organisationadéquate avec des fonctions decontrôle correspondantes, desorganes présentant des garantiesd’intégrité et du personnel qualifiésoumis à des obligations de for-mation.

Le rapport du DFF ne précisepas quelles seront exactementles exigences en matière d’orga-nisation et de ressources financières. Nous pouvons néan-moins imaginer qu’elles s’appro-cheront de celles applicablesaujourd’hui aux gestionnaires deplacements collectifs de capi-taux qui doivent avoir un capitalsocial minimum de CHF200’000.– et une organisationminimum composée notammentd’un compliance officer et d’unrisk manager.

En parallèle à ces changementslégislatifs qui interviennent enSuisse, les GFI devront faire face àl’évolution réglementaire interna-tionale. La mise en œuvre deMiFID II et l’échange automatiquede renseignements en matière fis-cale sont autant de défis auxquelsles GFI doivent se préparer.

Ce bref récapitulatif des dévelop-pements réglementaires en coursdevrait amener les GFI, lecteursde Point de Mire, à suivre de prèstous ces changements et à réflé-chir à de possibles regroupe-ments qui leur permettraient defaire face à ces importantes nou-velles exigences.

Note :1) Le présent article a été rédigé alors que le projetde Loi sur les services financiers (LSFin) n’avait pasencore été communiqué au public par le Conseilfédéral. Lors du prochain numéro de Point de Mire,Me Stéphanie Hodara El Bez commentera le projetLSFin.

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8 NUMÉRO 57 – ETÉ 2014 –

GÉRANCE DE FORTUNE INDÉPENDANTE

La lecture des rapports annuels est d’ordinaire mortellementennuyeuse, et les seuls à se livrer àune étude approfondie de ce genrede documents sont en généralleurs auteurs, soucieux d’éviter lescoquilles, et quelques analystesfinanciers en début de carrière.Toutefois, le rapport 2013 del’Association Suisse des Gérants deFortune (ASG) vaut que l’on s’yattarde, car il n’hésite pas à assénerquelques idées fortes qui, espé-rons-le, retiendront l’attention despolitiques. Au fil des pages, le mes-sage est clair: les gérants indépen-dants font depuis des années faceà des exigences légales de plus enplus contraignantes, et l’on peutlégitimement s’inquiéter de ce tsu-nami règlementaire.

La Loi sur les Services Financiers: protéger lesclients ou une frange privilégiée de prestataires?

L’ASG a par le passé collaboré effi-cacement avec nos autorités, etréussi souvent à infléchir, lors deprocessus législatifs, des positionsun peu trop éloignées des réalitéspratiques de la gérance de patri-moine. Aujourd’hui, malheureuse-ment, les tentations de dériveréglementaire, sous la pressionessentiellement des USA et del’UE, sont trop fortes. La concilia-tion fait place à la critique, et lestravaux préparatoires de la Loi surles Services Financiers font grincerdes dents. Dans son message d’in-troduction, Jean-Pierre Zuber, Pré -sident de l’ASG, dénonce claire-ment la tentation de dérapage dulégislateur: «Les cogitations sur la LSFont toujours été axées sur les règlesapplicables aux grands de la branche.Qu’on exige l’introduction des mêmes

règles pour nous, artisans de la placefinancière, laisse soupçonner qu’avecune bureaucratisation de la régle-mentation et des exigences excessives,on vise surtout à évincer des concur-rents indésirables. Au lieu de se per-dre dans le débat sur la LSF marquépar des motifs déguisés, nos autoritéset responsables politiques feraientbien de s’atteler énergiquement auxmesures concrètes pour renforcer lacompétitivité de notre place financière,attendues depuis longtemps.»

«Le libre accès aux marchés étrangers estillusoire»

C’est en ces termes que Jean-Pierre Zuber balaie l’argumenta-tion que l’on nous sert trop com-plaisamment depuis des années:une réglementation suisse compa-tible avec celle de l’Union Euro -péenne nous permettrait d’amélio-rer l’accès aux marchés étrangers.C’est en fait une tarte à la crèmequi ne convainc plus personne. Iln’y a pas plus protectionniste quele système financier des pays quinous font concurrence: tous ceuxqui ont un jour tenté de s’établir àParis, Francfort, Londres ou NewYork en ont fait l’amère expé-rience. Bien que situées dans despays signataires des accords duGATS (Accord général sur le com-merce de services), ces différentesplaces continueront à violer impu-nément les dispositions desditsaccords . L ’empressement duConseil fédéral à reprendre lesdispositions de MiFid II n’a doncpas de sens, ce d’autant plus quel’encre de ces directives n’a mêmepas eu le temps de sécher.

En fait, cette docilité empressée denos autorités fait surtout le jeu des

grands établissements bancaires,qui sont déjà installés à l’étrangeret ont naturellement fait pressionsur l’administration. Le projet deLSF n’est en fait que la cinquièmetentative en un quart de siècle, etles mêmes problèmes ressurgis-sent chaque fois.

Stratégie «argent propre» du Conseil fédéral: irréfléchie?

L’Association Suisse des Banquiersavait qualifié la politique fédéralevisant à la mise en place de condi-tions-cadres «pour une place finan-cière suisse intègre et concurren-tielle» d’« incohérente». L’ASGs’in surge à son tour, estimant lastratégie du Conseil fédéral «irré-fléchie». Une fois de plus, le syn-drome du «Swiss finish» a frappé:nos édiles se sont contentés dereprendre les prescriptions duGAFI en optant pour une versionrenforcée de la lutte contre l’éva-sion fiscale. La Suisse se proposede faire des «infractions graves audroit fiscal étranger» des infrac-tions préalables au blanchiment.Personne ne demandait à Berned’aller si loin et aucun autre paysn’applique ou n’envisage d’appli-quer de telles règles.

Quant au volet qui devait êtreconsacré au renforcement de laposition concurrentielle de la placefinancière suisse, il s’est enlisé.L’élaboration de bases stratégiquesa été renvoyée à une commissiond’experts qui devrait soumettredes propositions à nos sept sagescet automne. Curieusement, l’ASG,que Berne met si volontiers au tra-vail quand cela l’arrange, n’a pas étéinvitée à se joindre à ce groupe. Les interventions parlementaires

DOSSIER: ASPECTS JURIDIQUES ET RÉGLEMENTAIRES

Un tsunami réglementairen Maurice BAUDET, Ancien président et membre d’honneur de l’ASG

Le rapport annuel 2013 de l’Association Suisse des Gérants de Fortune (ASG) vaut quel’on s’y attarde, car il dénonce clairement les dérives réglementaires qui menacentnotre place financière, et la docilité trop complaisante du Conseil fédéral face auxexigences de l’Union Européenne et des USA. Depuis sa création en 1986, l’ASG acollaboré efficacement avec nos autorités. Aujourd’hui, elle s’agace ouvertement deleur attitude.

L’ASG a quelque peine à accepterces critiques, et l’on peut la com-prendre: elle exerce un contrôledu respect de son code deconduite par ses membres depuis1990, et à mis en place des dispo-sitions anti-blanchiment dès 1996,soit bien avant que des lois oudirectives ne soient mises en placepar Berne. Mais les reprochesadressés par la FINMA n’ont riende nouveau. L’autorégulation a tou-jours eu ses détracteurs, et il suffitde se remémorer les passes d’ar-mes homériques entre l’ASB et laCFB pour s’en convaincre. De plusce système est fort mal compris àl’étranger, la Grande Bretagneétant la seule a l’avoir pratiquéquelques temps avec l’IMRO, orga-nisme privé remplacé ensuite parla FSA (Financial Survey Authority),d’obédience étatique.

L’ASG s’interroge dès lors: laFINMA a-t-elle oublié la volonté dulégislateur, qui avait fort sagementadmis la surveillance des intermé-diaires financiers par leurs pairs?

Note :1) Rappelons que les intermédiaires financiers nonbancaires sont soumis, au titre de la Loi sur leBlanchiment (LBA) à la surveillance d’organismesd’autorégulation. L’ASG a créé un tel organisme en1998, lequel agit d’ailleurs non seulement commeOAR au sens de la LBA, mais exerce également unesurveillance prudentielle, s’assurant du respect par sesmembres de son code de conduite.

demandant que les gérants indé-pendants soient représentés sontrestées lettre morte.

L’autorégulation remise en question?

Tant dans l’élaboration de la Loisur les Services Financiers quedans les rapports entre la FINMAet l’ASG, le rôle de cette dernièrecomme organisme d’autorégula-tion est remis en question. Alorsque la CFB avait en son tempsmartelé qu’elle ne voulait surtoutpas se mêler de la surveillance desgérants indépendants, la FINMAverrait d'un assez bon oeil leurassujettissement direct à soncontrôle.

Ce n’est donc sans doute pas parhasard que l a F INMA a mis l’accent, dans son audit 2013 de l’Orga nisme d’Autorégulation(OAR) de l’ASG1, sur l’interdé-pendance entre cet OAR et l’ASGen sa qualité de chambre profes-sionnelle. L’indé pendance for-melle de l’OAR par rapport à l’as-sociation professionnelle et à sesaffiliés a été jugée insuffisante. Ladirection de l’OAR est actuelle-ment composée de 9 membres:trois gérants de fortune (dontdeux siègent au Conseil de l’ASG),trois cadres de l’administration del’ASG et trois avocats. Seuls cesderniers, selon la FINMA, seraientréellement indépendants.

Place financière suisse: le temps de la révolte

L’attitude critique adoptée parl’ASG dans son rapport 2013marque une rupture: depuis desannées, sa collaboration avec nosautorités, même si elle n’a pas tou-jours été exempte de frictions, lais-sait peu de place à l’affrontement.Aujourd’hui, ses propos, à l’instarde ceux d’une majorité d’acteursde la communauté financière, fontplace à la révolte. Le message del’ASG au Conseil fédéral et aumonde politique est clair: face auxattaques dont notre place finan-cière fait l’objet «la docilité empres-sée n’est plus de mise», et, pourreprendre les propos du Présidentde l’ASG: «Nos autorités et respon-sables politiques feraient bien des’atteler énergiquement aux mesu-res concrètes pour renforcer lacompétitivité de notre place finan-cière, attendues depuis long-temps.»

Maurice Baudet a consacré leplus clair de sa carrière à la ges-tion indépendante, successivementau sein du groupe Bearbull et deCoges Corraterie Gestion. Présidentde l’Association Suisse des Gérantsde Fortune (ASG) de 1993 à1997, il en a également été ledirecteur général entre 2002 et2007. Pendant ces six années il aassumé aussi la fonction de rédac-teur responsable de «Denaris», larevue de l’ASG. Maurice Baudetreste aujourd’hui actif dans sa pro-fession comme conseiller indépen-dant. Il est en outre étroitementassocié à Point de Mire en tantque membre de son Comité derédaction.

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ECHOS DES AFFAIRES

Ces deux qua l i tés , l ’ anc ienConse i l l er fédéra l Pasca lCouchepin, fidèle à lui-même,en a fait preuve en évoquantavec truculence les multiplesatouts de la Suisse et la rési-lience helvétique face aux diver-ses difficultés que traverse notrepays, sabrant au passage la vota-tion calamiteuse du 9 févrierdernier d’une jolie formule «ladémocratie n’est pas un son-dage», et appelant de ses vœuxune nouvelle décision populairepermettant de corriger un mou-

vement de mauvaise humeur quis’avère d’ores et déjà contre-productif.

Pierre Keller, ancien directeurde l’ECAL, a déclenché l’hilaritéde l’assistance en présentant desprojets volontiers déjantés deses étudiants, (comme des varia-tions réjouissantes sur labaguette de chef d’orchestre).Mais l’humour de ces designersn’est pas gratuit: il permet unépanouissement de la créativitéqui débouche sur des retom-bées économiques non néglige-ables.

L’optimisme était ensuite illustrép a r M a d a m e N e l e v a nMalderen, chargée de commu-nication chez Novartis. Dans lemétier de la recherche pharma-ceutique, a-t-elle affirmé, l’opti-misme est un moteur indispen-sab le de l ’ ac t ion : qua l i téné ces saire tant dans le processusd’investissement que pour nour-rir l’espoir, qui soutient toutcombat contre la maladie.

Me Jean-Luc Simonet nous aensuite présenté la Ligue des

Opt imistes du Royaume deBelgique, qu’il préside. Cetteligue se répand avec bonheurdans le monde entier, et se veutune réponse à la déshumanisa-tion des rapports économiques,un fer de l ance contre lecynisme et la résignation qui yrègnent trop souvent. «Je suismaître de ma pensée et nouspouvons changer les choses»,martelait cet orateur en rappe-lant la force de l’esprit d’ouver-ture.

Cette belle soirée s’est concluesur un rappel de l’histoire fortriche du BLC par ChristianFabri, son fondateur et adminis-trateur délégué, et sur une noted’humour débridé d’un étonnantquatuor de saxophones, lesdéSAXés (l’inventeur de l’instru-ment, Adolphe Sax, était belge),caracolant de Jean SébastienBach aux Beatles et de NinoRota à Vivaldi.

Point de Mire souhaite longue vieau BLC qui tisse depuis 20 ansdes liens précieux et fructueuxentre ses membres.

20e anniversaire du Business Club Belgo- Luxembourgeois en Suissen Maurice BAUDET, Expert financier indépendant - Point de Mire

SOUS LE SIGNE DE L’OPTIMISME ET DE L’HUMOUR

Le 8 mai dernier, le Business Club Belgo-Luxembourgeois en Suisse fêtait son 20e anni-versaire. Cette institution réunit, comme le rappelait son Président, l’ancien Conseillerd’Etat genevois Dominique Föllmi, «trois petits pays qui comptent dans l’environne-ment européen». Il a placé ces festivités sous le signe de l’optimisme et de l’humour,fils conducteurs des orateurs qui se sont succédé à la tribune.

C’est le constat qu’a fait le GRI, le Groupement Romand del’In formatique – en plaçant sousce thème son quatrième Sym -posium annuel qui a eu lieu àGenève le 16 mai dernier1).

Au vu des révélations d’EdwardSnowden reprises par la presse etqui ont ébranlé le monde entier, onpeut se demander s’il existe vrai-ment des moyens pour résister àl’espionnage de masse organisé auniveau gouvernemental ou s’il estillusoire, pour le grand publiccomme pour les entreprises, depenser pouvoir mettre en placedes systèmes de défense efficacescontre ces nouvelles menaces.

Cinq experts de grande renomméeont été invités par le GRI, dans le cadre de son traditionnelITSecuDay, pour débattre de cesujet brûlant. Il s’agissait tout d’abord de bien appréhender lesbuts et les mécanismes de l’espion-nage gouvernemental; d’en exami-ner ensuite la portée eu égardnotamment au cadre juridiqueaussi bien national qu’international.

L’espionnage de masse est-il uneévolution des menaces connuesou représente-il une vraie révolu-tion? Il est un fait, a-t-il été admis,qu’avec Internet et l’avènementd’organisations telles que Googleou Face book, la sophistication desméthodes de surveillance et decontrôle de pratiquement toutesles activités humaines s’est consi-dérablement renforcée. Mais dansle fond et c’est la conclusion quel’on a pu tirer de ces débats, cespratiques ne sont pas nouvelles. Iln’y a donc rien de nouveau sous lesoleil.

Jean-Pierre Michellod,

Point de Mire

Note :1) Depuis 1971 le GRI est une association d’entre-prises actives dans le domaine des technologies de l’in-formation et de la communication (TIC). Depuis lefameux Salon Computer, créé à son initiative àLausanne en 1976, le GRI n’a cessé d’évoluer. Depuissa refonte en 2009, et sous l’impulsion de son prési-dent, Albin Baptista, le GRI développe aujourd’huide nouvelles ambitions et s’adresse à toute société etadministration utilisatrices ou prestataires de ressour-ces informatiques. Il s’implique de plus en plus dans ledomaine de la formation de spécialistes. Le GRI estorganisateur de cours interentreprises et offre à sesmembres une véritable plateforme d’échange d’idées.

ITSecuDay - GenevaLes enjeux de la sécurité informatiqueface à l’espionnage de masseTous les jours les métiers de l’informatique sont au cœurde nos activités. Que ce soit pour nos loisirs ou notre vieprofessionnelle, les nouvelles technologies de l’informa-tion et de la communication (TIC) ont envahi notre quotidien. Dans ce contexte «la sécurité informatiquereprésente l’un des enjeux les plus importants à l’ère dela globalisation économique».

Pascal Couchepin

Albin Baptista, Président du GRI, titulaire d’un master es Sc. Economiques

MM. Rodolphe MEYER, Directeur HUG, Dominique FÖLLMI et Christian FABRYrespectivement Président et Administrateur-Délégué du BLC, Me Luc SIMONET,

Président de la Ligue des Optimistes du Royaume de Belgique.

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PRÉVOYANCE

NUMÉRO 57 – ETÉ 2014 – 11

LIBRES PROPOSpar Pasquale Zarra, Directeur PensExpert SA, Lausanne

Prévoir la transmission de ses avoirsde retraite en cas de décès

Lorsqu’on planifie sa retraite, on imagine évidemment les meilleures solutions afin de couler desjours heureux une fois sa carrière terminée. Toutefois, dans le monde réel, il est un point à ne pasnégliger: le cas du décès de l’assuré. Qu’advient-il alors des avoirs de prévoyance qu’il a accumu-lés? Comment se règle l’héritage de ce capital?

Dans le domaine obligatoire de la prévoyance, la loi limite fortement les marges de manœuvre.Ainsi, les droits de succession font par exemple la différence entre les enfants qui ont le droit à une

rente et ceux qui ne l’ont pas. Les critères de distinction sont l’âge et la formation: l’enfant doit avoir moins de 18 ans ou, dans le cas où il suit une formation, moins de 25 ans révolus.

Dans le domaine de la prévoyance pour les cadres, il existe quelques possibilités légales offrant une plus grande flexi-bilité. Il faudra cependant se pencher sur le règlement de son institution de prévoyance pour faire les bons choix.

Prenons l’exemple d’un homme affilié à un contrat de prévoyance de type «Bel étage», divorcé, vivant seul, père d’unenfant de 24 ans qui suit une formation et d’un autre de 26 ans. En cas de décès, ses avoirs de retraite seront auto-matiquement légués à son cadet. Pour éviter un tel cas de figure, de nombreuses caisses de pension prévoient dansleur réglementation la possibilité de modifier la répartition de l’héritage, afin que celui-ci soit équitablement distri-bué parmi sa progéniture. Il est également possible, selon sa situation personnelle, de changer l’ordre des légataires– par défaut, le conjoint est prioritaire, suivi des enfants. Mais il est en général stipulé dans le règlement que toutedemande de modification, liée notamment à l’ordre des légataires ou à la répartition du montant de la succession,devra être faite par écrit au conseil de fondation.

Les institutions de prévoyance ont compris la nécessité d’adapter leurs conditions aux modes de vie de leurs assu-rés, dans les limites fixées par la loi. Notre exemple ci-dessus n’est qu’un cas parmi d’autres. Il sert surtout à souli-gner qu’un contrat de prévoyance cadre peut offrir une certaine flexibilité, qui implique de bien se renseigner sur lesrègles en vigueur dans sa caisse ou de se faire conseiller par un spécialiste.

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6 propositions pour une visionà long terme de la prévoyance

A l’heure où le Conseil fédéral s’apprête à mettre en œuvre son important projet deréforme Prévoyance vieillesse 2020, un groupe de spécialistes romands, sans appar-tenance politique et inspiré par un idéal civique de défense de la prévoyance pro-fessionnelle, propose six idées fortes pour pérenniser un système dont la valeur estreconnue unanimement en Suisse comme à l’étranger1).

Pour être socialement et politique-ment acceptable, compatible avecle marché de l’emploi et garante dela transparence de la gestion, uneréforme de la prévoyance imposedes choix conduisant à un arbi-trage délicat entre financementaccru et révision des prestations.C’est fort de cette conviction quele groupe de réflexion romand«Avenir de la prévoyance» formuleles 6 propositions suivantes:

Proposition 1: pour une pré-voyance sociale - Pour renforcerla confiance dans le système, il fautdévelopper une assurance socialequi s’appuie sur la solidarité etlimite l’individualisation.

Proposition 2: un seul universpour les caisses de pensions - Lamoitié des caisses de pensions suissesdisparaîtra ces dix prochaines annéesdans l’intérêt même des assurés. Il en

ira de même du modèle de l’assu-rance complète des assureurs vie,lequel n’est pas viable à terme.

Proposition 3: des normescomptables supportables - Desnormes comptables réalistes etsupportables pour les entrepriseset les institutions de prévoyancedoivent être appliquées pour unsystème pérenne.

Proposition 4: une adaptationà l’évolution du monde du tra-vail - Le maintien du niveau desrentes de vieillesse impose de coti-ser plus. Dans une vision à longterme, le groupe de réflexion pro-pose la suppression de la déductionde coordination et un taux de coti-sation unique pour favoriser l’em-ployabilité des salariés âgés et tenircompte de l’évolution du travail àtemps partiel comme des interrup-tions de carrière professionnelle.

Proposition 5: la confiance au3e cotisant - En cas de découvert,les cotisations ne peuvent pas par-ticiper à l’assainissement du 2e

pilier mais seulement à sa stabilisa-tion. Notre confiance dans le 3e

cotisant est maintenue.

Proposition 6: un niveau deprestation garanti - La garantiedu taux de conversion permet decalculer le montant des rentespour le 2e pilier obligatoire et desatisfaire au mandat constitution-nel de la prévoyance.

Note :1) Le groupe de réflexion romand «Avenir de la pré-voyance» est un projet spontané, inspiré par un idéalcivique et sans appartenance politique. Il est composéd’experts issus de tous les domaines du 2e pilier -actuariat, assurance, droit, finance, syndicat. Il s’agit de,par ordre alphabétique: Aldo Ferrari, Bernard Perritaz,Stéphane Riesen, Jacques-André Schneider, FabriceWelsch.Contact pour plus de détails: Laurent Pittet, PittetCommunication SA, 022 593 01 15, [email protected]

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FINANCE DURABLE ET RESPONSABLE

Pour Marie-Noëlle La Ngoc,active depuis de nombreuses annéesdans le monde de la gestion indé-pendante et qui, aujourd’hui, est encharge des relations avec les inves-tisseurs sur le marché suisse romandpour le compte de la genevoiseBlueOrchard Finance SA, sociétépionnière dans le domaine de lamicrofinance, de nouvelles appro-ches émergent dans ce contexte.

Selon elle, de nombreux GFIs(Gérants de Fortune Indé -pendants) sont aujourd’hui enquête de solutions de gestionresponsable, susceptibles d’assurerà leurs clients et investisseurs unevéritable création de valeur sur lelong terme.

Deux approches se présen-tent:

- La première, dite «investisse-ment socialement responsa-ble» ou «ISR», vise à minimiserles impacts sociaux et environ-nementaux négatifs de l’investis-sement. En prenant systémati-quement en compte des critèresenvironnementaux, sociaux et degouvernance («ESG») en sus descritères financiers, l’analyste-gérant applique les principes dudéveloppement durable au choixdes placements, notamment dansles classes d’actifs traditionnels,telles qu’actions ou obligations.

- La deuxième, dite «investisse-ment d’impact», vise à créerdes impacts sociaux et environ-nements positifs mesurables,parallèlement à un rendementfinancier. Cette définition diffèrede celle de la philanthropie (quine s’attend pas à un rendementfinancier) et de l’investissementsocialement responsable (où lesimpacts négatifs sont évités sansque les impacts positifs soientnécessairement exigés).

Désireux d’en savoir plus nousavons rencontré à Genève Marie-Noëlle La Ngoc qui a bien voulurépondre à nos questions.

Cinq questions à Marie-Noëlle La Ngoc

1- Quelles sont les diverses motiva-tions qui amènent les GFIs à s’inté-resser à l’investissement durable?

Face à une offre complète, maissouvent standardisée, de servicesproposés par les banques dotéesd’une multitude de centres de

Gérants de FortuneIndépendants: Comment concilierimpact social et rendement financier?Au cours de ces dernières années, les acteurs de la gestion patrimoniale sur la placefinancière suisse, poussés par les interrogations et les prises de consciences croissan-tes vis-à-vis de différentes crises (Subprimes en 2007 et Madoff en 2008), cherchentdes solutions d’investissements afin de valoriser leur travail en faveur d’une financesocialement responsable tout en obtenant des performances tout à fait honorablesdans un environnement de taux d’intérêt très bas (en moyenne + 4 % par année).

taux, l’attractivité de ces types deproduits devient flagrante.

3- Par quel biais et à quel type devéhicule d’investissement le GFI peut-il recourir pour intéresser ses clients àcette approche responsable?

Les approches d’investissementsocialement responsable (ISR) sontaussi nombreuses que les véhiculesde placement dédiés à ce domaine.Parmi les approches, on peut citer:les approches d’exclusion, de «best-in-class», appliquées à l’investisse-ment en lignes directes, par fonds,certificats sur indices durables. Auvu de l’importante taille de l’universd’investissement et du long histo-rique de l’approche ISR, l’offre en lamatière est très vaste.

En revanche, l’investissement d’im-pact concerne l’univers plus res-treint des classes non-traditionnel-les (dette privée et capital-risque).Il se caractérise pourtant par unegrande complexité. Un nombrelimité de sociétés de gestion sesont spécialisées dans cette nichedepuis une dizaine d’années et pro-posent des fonds de placement enmicrofinance, entrepreneuriatsocial et d’autres domaines. Cesdomaines sont difficilement acces-sibles en direct aux non-spécialis-tes.

4- Quels sont les critères dans le choixdes véhicules de placement et com-ment les valoriser?

Comme pour tout investissement,le choix de véhicules de placementdépend tout d’abord de la straté-gie globale de placement du client,de son profil de risque stratégiqueet de ses choix tactiques. A celas’ajoutent les critères éthiques spé-cifiques: Est-ce que le client a unepréférence pour les enjeux sociauxou plutôt pour la préservation dela planète? Préfère-t-il un investis-sement local, régional ou global?

De plus, les montants alloués à l’in-vestissement socialement respon-sable et/ou d’impact ne sont passans importance pour le choix duvéhicule. Ainsi, un client souhaitantinvestir un montant modeste peutavoir recours à un véhicule de pla-cement commun tandis qu’uninvestisseur disposant d’un capitalconsidérable aurait tendance à pri-vilégier des placements en directpar le biais d’un mandat surmesure.

La valorisation, en revanche, nerésulte guère des préférences duclient, mais se détermine en fonc-

compétences, les gérants indépen-dants se démarquent par la per-sonnalisation du conseil prodigué àleur clientèle.

La relation qu’entretient un gérantindépendant avec chacun de sesclients est habituellement baséesur une connaissance et uneconfiance mutuelles de longuedate, ce qui permet au gérant deproposer des solutions d’investis-sement sur mesure répondant auxvaleurs éthiques de ses clients. Loindes contraintes d’uniformisationde certaines grandes structures, legérant indépendant est à même deproposer des investissements àbiais environnemental à un clientsensible à la cause du réchauffe-ment climatique, tandis qu’un autreclient pourrait voir son intérêtpour le développement social tra-duit dans un portefeuille incluantdes investissements d’impact enmicrofinance.

Qui plus est, le gérant indépendantest un entrepreneur au serviced’autres entrepreneurs. Dans cecontexte, le choix d’un modèled’affaires qui façonne le monde dedemain représente une prioritéstratégique pour le gérant et sonclient, qui doit trouver son corol-laire dans le choix des investisse-ments. Qu’il s’agisse de la sélectiond’actions des entreprises se distin-guant par l’excellence de leur gou-vernance, de l’exercice des droitsde vote ou du choix d’un fonds deplacement contribuant à l’émanci-pation des femmes dans les pays envoie de développement, l’approcheentrepreneuriale du gérant indé-pendant résonne avec les préoccu-pations de sa clientèle.

2- Y-a-t-il un déclencheur qui déter-mine la décision d’un GFI ou d’unclient final d’investir dans un fondsdédié à la finance durable?

Ce sont les côtés éthiques et dura-bles de l’investissement qui attirentles investisseurs potentiels dans unpremier temps. La perfomancefinancière vient dans un deuxièmetemps.

Le fait de pouvoir concilier l’impactsocial et recherche de rendementfinancier permet de sensibiliser l’in-térêt des acteurs. Comme toutinvestisseur, lorsque le GFI ou sonclient constate que cette alterna-tive d’investissement peut êtreconsidérée comme un autre place-ment, à savoir, une rentabilité finan-cière tout à fait honorable dans uncontexte de taux bas et une évo-lution positive en cas de hausse des

Après un Master en Gestion d’Entreprise obtenu à l’Ecole des HEC del’Université de Lausanne, Marie-Noëlle La Ngoc a forgé ses expérien-ces dans différents métiers du domaine bancaire pendant plus de 25 ans.Elle était au service des Gérants Indépendants en tant qu’analyste-courtiersur les marchés boursiers d’Asie du Sud-Est chez Bondpartners SA, puis entant que responsable Marketing et «Relationship Manager» au sein desdépartements en charge des gérants de fortune indépendants de Pictet &Cie, puis de Mirabaud & Cie.

Marie-Noëlle La Ngoc a rejoint la société de gestion genevoise BlueOrchardFinance SA, pionnière dans le domaine de la microfinance, en 2012. Elle esten charge les relations avec les investisseurs sur le marché suisse romand. Elle fut également active, pendant plus de 15 ans, au sein de l’équipe del’Association des Gradués HEC de l’Université de Lausanne (Rédactrice enchef du Bulletin HEC).

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FINANCE DURABLE ET RESPONSABLE

NUMÉRO 57 – ETÉ 2014 – 13

NOTE D’HUMEURpar Maurice Baudet

Démission!C’est décidémentun mot à la mode.Passons pudique-ment sur l’emploiad nauseam dece terme dans lapresse française,

où selon les tendances l’on a réclamécelle de François Hollande, ou, avecplus de succès, celle du président del’UMP. Dans notre petite Helvétie, c’estle même couplet que l’on nous sert:Ueli Maurer fait capoter le Grippen:Démission! crie le bon peuple! Lesmilieux politiques et le Conseil fédéralse demandent comment rafistoler lesrelations avec l’Union Européenneaprès la votation calamiteuse du 9 février: Démission! enrage ChristophBlocher, et c’est de la sienne qu’il parle.Il affiche ainsi son mépris souverainpour notre démocratie, et pour ceuxqui lui ont imprudemment offert unsiège au Conseil National: le Parlementdevra se passer de ses services. Mais les appels les plus tonitruants àla démission, voire au désistement puret simple, ce sont ceux dont a été gra-tifié Brady Dougan. Ce dernier voudraitpourtant rester inébranlable dans sonfauteuil, même si ses dénégationsdevant la commission sénatorialeaméricaine, puis face à la presse, n’ontconvaincu personne. Démission! aboieChristian Levrat! Il nous avait déjà faitle même numéro à propos de MarcelOspel et de ses acolytes. L’on avait puà l’époque lui accorder quelque légiti-mité, dans la mesure où la Confédé -ration venait de prendre un pari pourle moins risqué: sauver l’UBS. Maisdans le cas du Crédit Suisse et de sonCEO, son intervention, bien que prévi-sible, amène à se demander s’il nes’est pas trompé de terrain de jeu. En revanche, Brady Dougan pourraitbien devoir ravaler sa fierté face à lavague de fond qui déferle contre lui:celle de ses collaborateurs, auxquelsil entend faire porter le chapeau,celle de nombre d’employés de labanque laissés sans défense face àla justice américaine, et celle enfindes clients du Crédit Suisse, que lefringant CEO semble prendre pourdes demeurés. L’on chuchote en cou-lisses que des contacts auraient déjàété pris discrètement avec des successeurs potentiels. N’y aurait-ilpersonne dans son entourage pourlui rappeler que la plupart des per-sonnages qui, dans l’histoire, ont jouéles potentats indéboulonnables, ontfini assez tristement?

tion de la nature des investisse-ments (dette publique ou privée;capital-actions ou capital-risque) etde la liquidité de ces derniers.

5- En conclusion, comment voyez-vousl’avenir de la microfinance sur un hori-zon de 5 ans? (Que sera la mircrofi-nance en 2020?)

La finance durable n’étant pas de laphilanthropie, elle suit les mêmesrègles que la finance traditionnelleet se doit d’être aussi rigoureuse àtoutes les étapes du processus

d’investissement. Si la finance «tra-ditionnelle» et l’investissement«durable» pouvaient être considé-rées comme antinomiques il y aencore deux décennies, la crois-sance importante de la dernière adémontré qu’elle répond non seu-lement à une demande de plus enplus importante des investisseurs,mais qu’elle est progressivementen train de devenir la norme pourles clients sophistiqués d’un mondeen pleine évolution.

Propos recueillis par Jean-Pierre Michellod

Investisseursprivés

• Individus• Groupes Solidaires• Micro et petites

entreprises

Investisseurs Fonds de Microfinance IMFs1) Micro-entrepreneurs

• Institutions de Microfinance

• Centrales de Crédit pour protéger les clients

• Les Fonds, véhicules efficient pour regrouper les investissements

• Sélection et allocation par pays et IMF

• Investisseurs publics:Ex. Fonds souverains ou Banques de développement

• Investisseurs privés: Ex. Fonds privés, Fondations, Banques, Assurances

1) Institutions de Microfinance

La chaîne de valeurs en Microfinance: Connecter les marchés des capitaux avec le secteur de la Microfinance

$$$

$$$$$$$

$+%$+%$+% Contrôle du risque de surendettement par les Centrales de Crédit Supervision par le

régulateur local / la Banque Centrale

Investisseurspublics

Régulations sur les Fonds d’investissement

$

Régulations pour la protection des investisseurs

$

BlueOrchard Finance SA

Fondée à Genève en 2001, Blue Orchard Finance SA est le gérant du premierfonds d’investissement commercial en microfinance : «Blue Orchard MicrofinanceFund».

BlueOrchard c’est :

• Le pionnier dans la gestion des dettes privées en microfinance ; • Une présence sur 4 continents avec le siège à Genève et des bureaux au

Pérou, au Cambodge, au Kenya, en Géorgie, mais aussi à Zurich et auLuxembourg et une société de gestion agréée par le CSSF: BlueOrchard AssetManagement (Luxembourg).

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Société Générale Private Banking a nommé, avec effet au 19 mai dernier,Alan Mudie en tant que Responsable de la Stratégie Investissement.

Alan Mudie sera responsable de l’équipe «stratégie d’investissement» dela banque privée, en charge de définir la politique d’investissement deSociété Générale Private Banking (SGPB).

Plus particulièrement, il aura pour mission de:

- Présider le comité d’investissement de Société Générale PrivateBanking et assurer la publication des recommandations de ce comité,en interne comme en externe

- Associer les équipes de gestion à la définition de la stratégie d’inves-tissement et la communiquer aux équipes commerciales

- Délivrer régulièrement des thèmes d’investissement, dans lesquelsviendra s’inscrire une offre produits appropriée correspondant auxbesoins de la clientèle et des prospects.

Basé à Genève, Alan Mudie sera également Chief Investment Officer deSociété Générale Private Banking (Suisse) SA, rapportant directement àAntoine Blouin, Responsable du département Wealth ManagementSolutions en Suisse.

Comme le précise le communiqué du 27 mai dernier, en tant que CIOde Société Générale Private Banking (Suisse) SA, Alan Mudie sera l’in-terlocuteur privilégié de l’entité en matière de stratégie d’investissement.

Rappelons que le Groupe Société Générale célèbre cette année ses 150ans au service de l’économie.

14 NUMÉRO 57 – ETÉ 2014 –

FORUM

Vie des sociétés

Edmond de Rothschild: une identité commune pour l’ensemble du Groupe

Comme le Baron Benjamin de Rothschild en a fait état au début juin parle biais d’une information à la presse, c’est dans une volonté de clarifica-tion et afin de renforcer l’identité du Groupe qu’il préside, qu’il a pris ladécision d’aligner sous un seul nom, celui de son père Edmond deRothschild, le fondateur du Groupe, l’ensemble de ses activités dans lemonde, aussi bien ses opérations financières que non financières et philanthropiques. En optant ainsi pour une marque unique, la visibilité du Groupe, au planmondial, devrait s’en trouver renforcée, le nom Edmond de Rothschilds’étendant désormais à toutes ses entités. Par ailleurs, au début mai, il aété convenu que la Holding du Groupe (Edmond de Rothschild HoldingS.A.) placée sous la direction générale de Christophe de Backer, égale-ment président du Comité exécutif du Groupe, soit à l’avenir la seulestructure opérationnelle du Groupe.

En Suisse, cette nouvelle identité commune s’est traduite par un changement dans la raison sociale des entités helvétiques; ainsi- La Banque Privée Edmond de Rothschild S.A. devient Edmond de

Rothschild (Suisse) S.A.- La Banque Privée Edmond de Rothschild S.A., succursale de Lausanne

devient Edmond de Rothschild (Suisse) S.A., succursale de Lausanne- La Banque Privée Edmond de Rothschild S.A., succursale de Fribourg

devient Edmond de Rothschild (Suisse) S.A., succursale de Fribourg- A Lugano, Banca Privata Edmond de Rothschild Lugano S.A. devient

Edmond de Rothschild (Lugano) S.A.

Suite à cette véritable métamorphose du Groupe Edmond de Rothschild,diverses mutations sont intervenues en Suisse au second trimestre.

- Emmanuel Fievet, spécialiste du WealthManagement International, qui avait rejoint le 1er

mai le Groupe pour diriger la filiale suisse duGroupe, assume depuis ce printemps également la responsabilité de tout le segment Banque privéeinternationale du Groupe. En tant que membre duComité exécutif du Groupe il reporte directementà Christophe de Backer.

- Manuel Leuthold, qui assurait depuis février 2012 les fonctions deDirecteur général adjoint de Banque Privée Edmond de Rothschild S.A.a rejoint pour sa part Edmond de Rothschild Holding S.A. en tant queGroup Chief Administrative Officer pour assurer la gestion des fonc-tions support du Groupe.

D’autres nominations sont intervenues encore au sein de l’entité helvé-tique, citons celle de

- Alessandra Gaudio, au bénéfice d’une longueexpérience professionnelle, en tant que GlobalChief Investment Officer du Groupe. A ce titre ellea rejoint aussi le Comité exécutif de Edmond deRothschild (Suisse) S.A. et reporte directement àEmmanuel Fievet.

Et, sous réserve de l’approbation de la Finma et avec effet au 31 juillet2014, relevons enfin la nomination de- Luca Venturini, à la fonction de Directeur général adjoint de Edmond

de Rothschild (Suisse) S.A. en tant que remplaçant de Hervé deMontlivault qui quittera la banque à la fin juillet. Dans le Groupe depuis2011 Luca Venturini, pendant 3 ans, a réalisé des performances remar-quées à la tête de la Banque à Lugano.

Ces modifications et remodélisations significatives des activités chapeau-tées par Benjamin et Ariane de Rothschild constituent une étape majeuredu plan stratégique visant à renforcer l’excellence professionnelle duGroupe et surtout les synergies au sein de ses différentes entités, un pro-gramme que Christophe de Backer avait présenté à la presse voilà 2 ans.Tout laisse penser que les objectifs chiffrés ambitieux qui en ressortaientpourront être désormais atteints dans les meilleures conditions. JPM

Société Générale Private Banking nomme un nouveau responsable de sa stratégie d’investissement

Une première chez 1875 FINANCE

La société genevoise 1875 Finance, créée en 2006 par des anciens dirigeants de Ferrier Lullin, devenue aujour-d’hui un acteur indépendant majeur en Suisse dans la gestion d’actifs et l’un des plus importants multi FamilyOffice d’Europe, a révélé à la mi-juin, à l’occasion d’un entretien de son Managing Partner Olivier Bizon avec notreconfrère «Le Temps», qu’elle avait obtenu l’agrément de la Finma, non pas pour un produit financier mais pourl’ensemble de ses trois métiers ainsi que pour son organisation administrative. C’est là un élément de poids puis-qu’il s’agit de la première autorisation de ce type délivrée en Suisse à un gérant de patrimoine indépendant etce, alors même que le projet de loi sur les services financiers n’avait pas encore été rendu public par l’Autoritéfédérale de surveillance des marchés financiers. L’agrément de la Finma, selon Olivier Bizon, devrait conférer àson groupe un meilleur contrôle du risque et lui permettre aussi de recruter de nouveaux talents notammentpour développer ses activités dans la gestion institutionnelle, son troisième secteur d’activité.

Dans ce contexte justement, à la fin juin,1875 Finance a annoncé le renforcement de sonmanagement avec la nomination de Marc Lüthi en tant que gérant senior. Cet expertreconnu des métiers de la gestion privée et du multi Family Office va ainsi pouvoir déve-lopper et présenter des solutions d’investissement sur-mesure à un cercle toujours plusimportant d’entrepreneurs.

Marc Lüthi a débuté sa carrière dans la finance en 1983, pour se spécialiser par la suite dansla banque et la gestion de fonds de placement immobiliers. A ce titre il préside depuis2001 le conseil d’administration de FidFund Management S.A. JPM

Alan Mudie possède plus devingt ans d’expérience en matièrede stratégie d’investissement. Il arejoint Société Générale PrivateBanking en provenance de l’UBPen Suisse, où il était CIO PrivateBanking depuis 2011, après avoirtravaillé chez Syz & Co, en qualitéde CEO d’Oyster Funds. Au pa ra -vant, il a exercé différentes fonc-tions, pendant 14 ans, au sein dugroupe BNP Paribas, notammentcomme CIO de BNP ParibasInternational Private Bank. Il a éga-lement occupé des postes de hautniveau au sein des groupes CréditAgricole à Londres et BarclaysBank à Paris. Alan Mudie est denationalité britannique et diplômédes universités de St Andrews et duTeesside Polytechnic.

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NUMÉRO 57 – ETÉ 2014 – 15

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Prévoyance et caisses depension

Salon PPS - Zurich

Le projet ambitieux du Conseil fédéral de réformer notre systèmede prévoyance vieillesse à l’horizon 2020, un plan très controverséet dont la mise en consultation s’est achevée à la fin du mois demars, a été l’un des sujets fort débattus à Zurich, les 7 et 8 mai der-niers, lors du Salon de la Prévoyance Professionnelle Suisse,organisé pour la 6e fois dans cette ville par les Editions EPAS. Cetévénement, de haut niveau, organisé de main de maître par BrunoDurrer, le fondateur du Salon PPS et qui en est toujours le directeurexécutif, a fait converger un public très nombreux et motivé au«Kongresshaus» de la capitale économique suisse, attiré qu’il fût parla richesse des débats menés dans le cadre de huit «Arènes» et deplusieurs ateliers pratiques. Point de Mire a participé à ces deuxjours de convivialité et d’échanges en tant que partenaire médiaSuisse romand. En 2015, et suite au succès rencontré par le SalonPPS de 2013, c’est Lausanne et le Palais de Beaulieu qui recevrontpour la seconde fois le Salon PPS. Point de Mire se réjouit d’ores etdéjà d’y prendre part.

Copré, une nouvelle fois récompensée pour ses performances

La Collective de Prévoyance - Copré, qui fête cette année son 40e anni-versaire, a décroché la première place dans la catégorie «meilleur ren-dement sur 10 ans» dans le comparatif national des caisses de pensiondu journal alémanique SonntagsZeitung.

La SonntagsZeitung et le cabinet de conseil Weibel Hess &Partner AG effectuent tous les ans un sondage comparatif àgrande échelle des fondations collectives et communes en Suisseet distinguent les meilleures caisses de pension dans 4 catégo-ries: les coûts de risque et d’administration, le rendement desplacements, la rémunération, l’administration et la qualité de service.

- Le 28 mai 2014, la Collective de Prévoyance - Copré s’est vu attri-buer le prix du meilleur rendement sur 10 ans parmi les fondationscollectives et communes suisses.

- En 2012 et 2013 Copré avait déjà été récompensée pour le meilleurrendement sur 7 et 8 ans et en 2009, pour le meilleur intérêt attri-bué sur 9 ans.

Ces quatre distinctions démontrent la volonté de cette institution deprévoyance d’être un partenaire solide et fiable, une caisse de pensionqui remplit ses engagements et répond aux attentes de ses affiliés dansla durée.

PensExpert SA

En 2013, PensExpert SA a de nouveau été en mesure de confirmerl’attractivité de ses fondations de prévoyance. Dès lors, la majo-rité des assurés qui ont placé auprès de cette institution la partiesur-obligatoire de leur second pilier ont de quoi se réjouir, en particulier ceux dont les portefeuilles recèlent une part élevéed’actions, puisque leurs rendements ont clairement dépassé lesprévisions. La question que tout un chacun aujourd’hui se poseest celle de savoir jusqu’à quand les principales banques centrales,y compris la Banque nationale suisse, seront en mesure de main-tenir leurs politiques de régulation monétaire particulièrementaccommodantes qui ont été à la base de la très forte reprise desmarchés actions?

JPM

Marché immobilier

Lancement réussi pour le Procimmo Swiss Commercial Fund II (P2)

Le lancement du fonds immobilier Procimmo Swiss CommercialFund II (P2) s’est déroulé dans de très bonnes conditions.Comme annoncé par Procimmo SA le 3 juin, ce nouveau fondsde niches a rassemblé près de 75 millions de francs auprès desinvestisseurs qualifiés, institutionnels et privés. Après le déve-loppement remarquable du premier fonds de Procimmo, essen-tiellement romand, le P2 va se concentrer sur l’acquisition et lagestion de bâtiments industriels et artisanaux en Suisse alle-mande. (Pour plus de détails voir à ce sujet PdM no 56,Printemps 2014).

«Le succès de ce lancement», comme indiqué par Arno Kneubühler, directeur chezProcimmo SA et responsable du bureaude Zurich «est basé sur la confiance des inves-tisseurs dans ce modèle d’affaires et sur la vita-lité de l’économie suisse, notamment dans le seg-ment des PME, pr inc ipaux locata ires desimmeubles gérés par ce fonds».

JPM

Médias & Presse

Valais Valeur Ajoutée

Depuis le début de l’été un nouveau titre enrichitle paysage médiatique valaisan, avec la parutionde «Valais Valeur Ajoutée», un magazine trimes-triel, Pour et Sur le Valais économique, fondé entoute indépendance par le journaliste écono-mique romand Didier Planche, en partenariatavec divers décideurs et acteurs économiquesvalaisans.

A l’heure du tout digital et dans une période où d’aucuns s’in-terrogent sur le devenir de la presse écrite, cette initiative entre-preneuriale et indépendante mérite d’être soulignée. Elle estd’autant plus courageuse quand on sait que si la Suisse romandecompte plus de 1000 journalistes généralistes coopérant avec ungrand nombre de journaux, de magazines et de revues diverses,ceux actifs dans la presse économique et financière ne sont guèreplus de 50. Pour ce qui est du Valais, et notamment de la partiefrancophone de ce canton, les spécialistes de la presse écono-mique, pratiquement inexistante dans le Vieux Pays, doivent secompter sur les doigts d’une seule main. Le défi qu’entend rele-ver Didier Planche est donc de taille. Comme il le dit lui-même:«Valais Valeur Ajoutée ambitionne de devenir la référence édito-riale et la vitrine médiatique d’une économie valaisanne imagina-tive et au fort potentiel de développement, qui mettra l’accentsur un Valais économique dynamique et diversifié». Ces objectifs,toujours selon Didier Planche, «sont sur la même ligne que ceuxdes autorités, des chefs d’entreprise et des leaders d’opinion ducanton qui souhaitent promouvoir un Valais moderne, innovant,ouvert sur la Suisse et le reste du monde». Tirée à 10’000 exem-plaires, au prix de vente de 6,50 CHF au numéro, cette nouvellerevue économique paraîtra 4 fois par année, la prochaine éditiondevant coïncider avec la Foire du Valais, à fin septembre, où ellesera distribuée en nombre.

Jean-Pierre Michellod

Page 16: Finance et stratégie digitale: Avec E-Merging la ... · Il n’est plus besoin de présenter Olivier Collombin aux lecteurs de Point de Mire. Voilà maintenant plus de cinq ans,

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