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ENCGM 2013 a Réalisé par : Benzaghloul Oumaima Echaachouai Salma Chafaqi Oumaima Oudghir Houda Axime Ghizlane Bennis Lamya Encadré par :

Finance Islamique

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description et définition des concepts de la finance islamique

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Rapport de stage

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La finance islamiqueLa finance islamique peut-elle remdier la crise financire?ENCGM20134me anne lcole nationale de commerce et de gestion

Ralis par:Benzaghloul Oumaima Echaachouai Salma Chafaqi Oumaima Oudghir Houda Axime Ghizlane Bennis Lamya Encadr par:Monsieur Boulahrir Lotfi

Plan

Introduction

Partie 1: La finance islamique

Fondements Principes Les instruments de financement (les produits financiers islamiques) La diffrence entre banques islamiques et banques traditionnelles Les courants de pense

Partie 2: La finance islamique face la crise

Opportunits de la finance islamique dans le contexte de la crise Dfis et limites de la finance islamique dans le contexte de la crise Synthse

Conclusion

IntroductionL'Islam est l'un des cultes monothistes dont les chiffres sont en continuelle croissance depuis presque un demi-sicle, avec une communaut reprsentant plus d'un cinquime de la population mondiale. En effet, ces cinquante dernires annes, qui marquent le dbut du quinzime sicle de l're Hgirien, tmoignent d'une vritable volont de retour verslesvaleurs islamiques fondamentales dans plusieurs parties du monde musulman.Cependant, malgr l'tendue de l'Islam travers le monde, la grande majorit des socits non-islamiques ignorent peu prs tout de cette croyance qui fait pourtant tant parler d'elle. Dans un tel climat d'hostilit largement aliment par la pression mdiatique, il n'est par consquent pas tonnant que l'mergence d'un nouveau systme financier dans le monde musulman soit reste totalement mconnue du public occidental.Pourtant La finance islamique en tant quune nouvelle forme de finance qui trouve ses origines dans les travaux du Pakistanais Sayid Abul Ala Maududi dans les annes 1940.Cette formulation thorique de la finance islamique sest concrtise pour la premire fois en Egypte en 1963 par la cration Mit Ghamr de la premire banque islamique. En effet lvolution de ce systme est assez surprenante ce qui a manifest un profond et large dsir de la comprendre. Ce dsir qui sest propag travers le monde, y compris dans des pays non musulmans, stimule notre dsir de rechercher les principes et les fondements de ce nouveau processus dynamique, qui risque de transformer radicalement les rgles du systme financier international.De plus lactuelle crise internationale a permis tout le monde de dcouvrir la finance islamique. En effet, musulmans et non musulmans connaissent mal cette forme de finance. Le fait que les institutions financires islamiques ont rsist la crise, et mme ralis de bonnes performances durant la crise, tandis que les banques de la finance conventionnelle ont souffert normment de cette crise, a t dterminant pour que les financiers et les non financiers sintressent la finance islamique. Do la ncessit de se poser la question suivante: La finance islamique peut-elle remdier la crise?Pour laborer ce travail, nous avons tent en premier lieu de comprendre thoriquement les fondements et les principes du systme financier islamique.Puis nous nous sommes bass sur les thories lies la finance islamique ainsi nous avons tch d'utiliser une approche comparative mettant en relief les diffrentes facettes de la finance islamique par rapport la finance classique.Et enfin nous avons essay d'analyser la relation entre finance islamique et la crise.Finance islamique

I. Fondements:La finance islamique est une technique de financement fonde sur la participation qui recouvre lensemble des transactions et produits financiers conformes aux principes dgalit, de justice et dquit de la Charia.Cependant, les institutions financires islamiques contemporaines se caractrisent par lintervention directe dans les transactions finances par elles mmes et le respect de la charia. La rmunration quelles peroivent se justifie par leur qualit de copropritaires, aux rsultats des projets financs. Ainsi, les institutions s'associent systmatiquement avec leurs clients dans des oprations rentables plutt que de leur prter ses fonds. L'accent mis sur la prise de participation affecte la nature mme des techniques bancaires utilises et implique l'existence essentielle d'un service, spcialis, charg de l'valuation des projets.Lobjectif se manifeste en plaant lhumain au centre des proccupations et en vitant lendettement excessif des emprunteurs car la monnaie nest pas une marchandise mais une mesure de valeur, donc toute dette constitue une responsabilit dont le commerce est prohib.

II. Principes de la finance islamique:La finance islamique se diffrencie de la finance traditionnelle par sa vision alternative de la valeur du travail et du capital. Dans le cadre d'une relation prteur-emprunteur, la finance islamique exige un partage plus juste du risque entre les deux parties. Donc, on distingue5 principes majeurs dans l'conomie islamique:

1. L'interdiction de la Riba(intrt):

Il est interdit de tirer un avantage d'un prt si cet avantage n'est pas justifi. Donc, Le terme Riba dsigne, dans le droit musulman, tout avantage ou surplus peru par l'un des contractants sans aucune contrepartie acceptable et lgitime du point de vue de la Sharia que si elle vise compenser quelque chose de lgitime comme:

la perte de valeur lie l'usage d'un bien. l'effort fourni pour la ralisation d'un objet. le travail accompli pour l'obtention d'un bien matriel et le risque engag dans sa prise en charge.

Linterdiction du Riba semble tre lune des consquences de lgalitarisme recherch dans la loi musulmane. Car cette prohibition est fonde sur la double affirmation que le temps appartient Dieu seul et ne peut tre vendu, et que largent, en lui mme, nest pas productif.

2. L'interdiction du Gharar(lincertitude):

Le mot Gharar voque lincertitude rsultante dune information volontairement ou involontairement insuffisante. Ce terme recouvre des notions diffrentes : ala, incertitude, hasard, spculation Cette incertitude est souvent lie la spculation, qui consiste tenter de prvoir le rsultat futur dun vnement.Cependant les contrats alatoires sont contraires la morale islamique car cette situation gnre une ignorance quant aux gains et aux pertes des deux cocontractants, susceptible de causer un prjudice lun ou lautre car on ne peut savoir, lorigine, si le contrat est quilibr. Or un contrat ne doit lser aucune partie.

Comme le cas de: La vente de choses futures et les oprations qui contiennent une incertitude sur les caractristiques de lobjet du contrat. la vente qui porte sur une marchandise qui n'est pas dtermine de faon prcise. La vente des articles dont lexistence ou les caractristiques ne sont pas certaines.

3. L'interdiction du maysir (Le jeu du hasard):

De la mme manire, le Sharia interdit les transactions bases sur le Maysir. Le Maysir dsigne toute forme de contrat dans lequel le droit des parties contractantes dpend d'un vnement alatoire. Cependant, la finance islamique exige que dans chaque contrat, il doit y avoir tous les termes fondamentaux (tels que lobjet, le prix, les dlais dexcution et lidentit des parties) clairement dfinis au jour de sa conclusion.Donc, Le concept de maysir va au-del des jeux de casino auxquels on peut penser spontanment : il recouvre tout enrichissement injustifi moralement dune partie au dtriment dune autre.

4. Interdiction des activits illicites:

Aucune transaction financire ne doit tre dirige vers des secteurs non conformes la Charia. Cest linterdiction des activits illicites distingue entre lactivit en soi et lobjet de lactivit.Cependant, la liste des objets prohibs par la religion est particulirement longue comme le cas de vente danimaux morts, de porc, dalcool, jeux de hasard Au surplus, certaines activits sont vues comme illicites comme la production et la commercialisation des biens impurs, le jeu, la spculation. Au-del de ces interdictions religieuses, dautres interdits rsultent de la morale tel le cas descroquerie, des contrats objet irralisable.

5. Partage des profits et des pertes (des 3P):

Les parties une transaction financire doivent partager les risques et les rendements y affrents.Cependant, lors d'une relation emprunteur/prteur, le risque et les gains sont partags quitablement. Ici on parle de finance participative mais si l'emprunteur choue, sans faire de faute majeure, le prteur se doit de partager les pertes avec son client.

6. Le principe dexistence dun actif sous-jacent:

Toute transaction financire doit tre sous-entendue par un actif pour tre valide selon la Sharia. La tangibilit de lactif signifie que toute opration doit tre obligatoirement adosse un actif tangible, rel, matriel et surtout Dtenu.Ce principe permet de renforcer le potentiel en termes de stabilit et de matrise des risques et de participer au dveloppement de l'conomie relle par la cration dactivit conomique dans les autres domaines.

III. Les instruments de financement:

Instruments de participation:

1. La mudaraba:

Le financement Moudaraba est accord aux clients jouissant dune bonne moralit et dune parfaite matrise de leur domaine dactivit mais ne disposant de ressources financires leur permettant dexploiter leur expertise.Ainsi, dans le contrat de Moudaraba, le client apporte son expertise et la banque apporte le financement ncessaire la ralisation de lopration. Sur les profits gnrs par lopration, le client est rmunr pour son travail et son expertise, tandis que la banque est rmunre pour son apport en capital. Si lopration est dficitaire, le client perd son effort et la banque perd ses fonds.

2. La Musharaka:

La Moucharaka est une formule de financement participatif. Ainsi, dans ce type de financement, la banque et le client participent ensemble au financement dune opration et assument conjointement le risque au prorata de leur participation. Les profits ou les pertes sont rpartis entre le client et la banque sur des bases fixes lavance daccord des parties.La formule de financement Moucharaka implique une parfaite connaissance du march et des clients afin de minimiser les risques de pertes de la banque, dautant plus que le financement peut tre court, moyen et long terme.

Les instruments de financement:

3. La Morabaha:

La Morabaha est un contrat par lequel un client qui souhaite acqurir des produits ou des biens dquipement demande la banque de les acheter pour les lui revendre aux prix cotant augment dune marge bnficiaire fixe daccord partie.Le contrat de Morabaha prcise notamment la nature de la marchandise, le prix dachat, les changes, le prix de revient, la marge bnficiaire, le prix de vente ainsi que les conditions de livraison et de paiement. Elle peut porter aussi sur des oprations de commerce intrieur ou de commerce extrieur.

4. L'Ijara:

La ijara wa iktina consiste pour la banque acqurir des biens quelle met la disposition du client sur la base dun contrat de location-vente. Dans ce cas, la banque peroit un loyer pour le service rendu.Le client verse les loyers dans un compte dinvestissement islamique dont le solde crditeur sera affect au terme de lopration lachat du bien objet du contrat. Ce compte dinvestissement dans lequel sont dposs les loyers est rmunr par la banque au profit du client.La banque islamique souhaite promouvoir cette technique de financement des investissements pour diversifier son offre en direction des PME/PMI pour la couverture de leurs besoins en quipements et investissement.

5. L'Istisnaa:

LIstisnaa est un contrat dentreprise en vertu duquel une partie demande une autre de lui fabriquer ou construire un ouvrage moyennant une rmunration payable davance, de manire fractionne ou terme.La formule de lIstisnaa, mise en pratique par une Banque Islamique peut revtir laspect dune opration triangulaire faisant intervenir aux cts de la Banque, le Matre de louvrage et lEntrepreneur dans le cadre dun double lIstisnaa.La formule de lIstisnaa permet donc, dapporter son concours dans le cadre de travaux de construction, de rfection, damnagement et de finition douvrages de masse et aussi de financer la construction dquipements de production et de transport.

En rsum, la rmunration que peroit la banque se justifie soit, par la marge commerciale tire dune vente dans le cas dune morabaha, soit par sa qualit de copropritaire, au versement de part de bnfice gnr par le projet financ (pertes ou profits) dans le cas dune moudaraba ou dune mousharaka, soit par les revenus locatifs tirs de biens pralablement acquis par la banque dans le cas dun Ijara ou enfin dans le cas dun Istisna travers la fabrication ou la construction de biens meubles ou immeubles par ses soins ou par des tiers. Et donc, la finance islamique est une finance de participation, de coopration et dassociation.

IV. La diffrence entre les banques islamiques et les banques traditionnelles:Il est important de noter que les banques islamiques tout comme les banques classiques se positionnent en tant quintermdiaires entre les dtenteurs de capitaux et les personnes dsireuses demprunter de largent. Dans ce sens, on peut donc dire que les services offerts par les banques islamiques sont identiques ceux proposs par les banques classiques.Ainsi, lactivit principale des banques islamiques est de rassembler des fonds provenant des personnes disposant dun excdent dargent, cest dire les pargnants afin de les offrir aux personnes morales ou physiques dans le besoin. Comme cest le cas dans le cadre des banques classiques, le capital initial des banques islamiques est apport par les actionnaires; il sagit donc de socits par actions. Ces actionnaires sont alors responsables de la gestion des banques islamiques. En effet, il est de leur ressort dlire des reprsentants qui forment le conseil dadministration.

Les diffrences au niveau des principes de fonctionnement:

Lanalyse des principes de fonctionnement met en vidence les divergences au niveau :

De lintrt:La religion islamique rejette les notions dusure et dintrt, la riba. Ainsi les banques islamiques ne peuvent consentir de prts engendrant des intrts. En ce sens, le systme bancaire islamique et donc totalement oppos au systme bancaire classique puisque ce dernier repose essentiellement sur le paiement dintrts dbiteurs et crditeurs.Du partage du risque:Le partage du risque est la particularit la plus importante du systme bancaire islamique. Il constitue lune des divergences les plus flagrantes par rapport au systme bancaire traditionnel.De la productivit et la solvabilit:Lorsquil est question de prt, le systme bancaire classique attache une importance toute particulire la solvabilit de lemprunteur et met laccent sur lchance du remboursement de la somme prte et des intrts.Le systme bancaire islamique diffre par le fait que laccent est port sur la productivit et non sur la solvabilit de lemprunteur. La banque islamique tant donn le partage des profits et des dettes sintresse davantage la viabilit des projets et aux capacits de lentrepreneur. Le systme financier islamique est de ce fait plus humain, puisquil attache beaucoup dimportance aux entrepreneurs et sintresse davantage leurs projets.Du risque moral:Contrairement aux banques classiques, les banques islamiques attachent une trs grande importance aux implications morales des activits quelles financent. En effet, les banques islamiques doivent se soumettre aux valeurs de lIslam. Ainsi, elles ne pourront par exemple pas financer les projets ayant attrait lalcool, au gain dargent, au tabac, etc.

Les diffrences au niveau de gestion des oprations bancaires:

1. Gestion du compte courant: Dans la banque classique:Lorsque la banque classique octroie un prt, elle le transfre sur le compte courant de son client. Ce prt produit des intrts. Dans la banque islamique:Lorsque quun client sollicite la banque islamique pour lacquisition dun bien, le compte courant du client ne reoit pas de largent. La banque verse largent au fournisseur pour lachat du bien et le revend terme au client. Donc la rmunration de la banque est constitue de la marge sur la vente du bien.Dans le cas o le client souhaite, de la banque, un prt pour une cause urgente (mariage, dcs), la banque passe par un compte spcial. La banque ne prlve pas dintrt sur le prt.

2. Gestion du compte dinvestissement: Dans la banque islamique:Les fonds dposs dans le compte dinvestissement sont grs par la banque en contrepartie de frais de gestion qui peuvent tre, soit des profits, soit des pertes. Les dpositaires nont aucun droit de regard sur la gestion de leurs comptes.La dure des dpts varie entre 1 mois et 5 ans. Si le dtenteur du compte se retire avant la fin de lchance il partage les pertes, mais pas les profits que les fonds ont pu gnrer. Ni le capital ni le taux de rendement ne sont garantis. Dans la banque classique:Dans la banque classique, il nexiste pas dquivalent aux comptes PSIA. Cependant, il est noter que dans tout compte traditionnel le capital est suppos tre garanti. La banque doit donc pouvoir rembourser une partie du capital de tous ses dposants tout moment. Ce qui nest pas le cas des comptes PSIA.

3. Gestion du compte dpargne: Dans la banque islamique:Dans la banque islamique, le compte dpargne ne gnre pas dintrt, titulaire du compte peut percevoir des profits, et le capital est garanti mais il est vers aprs prlvement de la zakat. Dans la banque classique:Dans la banque classique, le compte dpargne gnre un intrt dont le taux dintrt fixe est connu davance.

4. Gestion de la relation client-banquier: Dans la banque islamique:Les banques islamiques ont, avec leurs clients, des relations de partenariat. Dans la banque classique:Les banques classiques ont, avec leurs clients, des relations de cranciers / dbiteurs.

5. Rle de la banque: Dans la banque islamique:La banque islamique a en plus du rle dintermdiaire financier, un rle dintermdiaire commercial car lensemble des transactions financires sous-tend un actif tangible. Dans la banque classique:La banque classique a uniquement un rle dintermdiaire financier. Elle collecte des fonds et les utilise dans des oprations de prts.

6. Les courants de pense:

Dans la grce antique, Aristote (384, m.322 av. J.C.) qualifie la pratique du prt intrt de dtestable car elle consiste crer de la monnaie partir d'elle-mme, alors que la monnaie a t cre pour l'change, non pour se servir elle-mme. Ce qu'on dteste avec le plus de raison, c'est la pratique du prt intrt parce que le gain qu'on en retire provient de la monnaie elle-mme et ne rpond plus la fin qui a prsid la cration. Car la monnaie a t invente en vue de l'change, tandis que l'intrt multiplie la quantit de monnaie elle-mme. C'est mme l l'origine du mot intrt: car les tres engendrs ressemblent leurs parents, et l'intrt est une monnaie ne d'une monnaie. (Aristote, Politique, Livre I, 10. Traduction par J. Tricot.)

De nombreux intellectuels ont de leur ct fustig l'usure, le prt intrt, en argumentant que celui-ci dissuade l'investissement dans ce qui n'est pas directement et certainement rentable, mme si cet investissement a une importance sociale (dveloppement des infrastructures, ducation, etc.). L'conomiste et philosophe Adam Smith (1723, m.1790 ap. J.C.) estima pour sa part que par l'usure "le capital est au risque de l'emprunteur qui est comme l'assureur de celui qui prte". On voit trs nettement apparaitre ici cette inversion qui amne celui qui a besoin devenir l'assureur de celui qui possde.Les penseurs et thoriciens socialistes ont galement dvelopp la critique en argumentant que l'usurier (celui qui prte) reoit des revenus sans fournir aucun travail, ce qui apparaissait leurs yeux comme une injustice particulire.

La Finance islamique face la criseLa finance islamique peut-elle remdier la crise?

I. Les opportunits de la finance islamique dans le contexte de la crise:

1. Les crises sont des caractristiques intrinsques du capitalisme financier en raison de la structure mme du systme:Une telle structure est par nature fragile, et cette fragilit est convertie, sous certaines conditions, en une instabilit. L'une des figures de proue des tenants de ce point de vue, Keynes, a mis en exergue lexistence dune lacune dans le capitalisme financier qui se manifeste par la prdominance des contrats de dette intrts dans ces types dconomies. Ainsi, il n'y a aucune assurance qu'un montant d'argent prt aujourdhui, et qui doit tre pay dans le futur avec un montant plus grand, soit utilis dans des projets d'investissement gnrateurs demplois dans le secteur rel. En effet, l'argent pourrait tre utilis pour la consommation ou pour lachat d'actifs financiers gnrs par des investissements antrieurs. Pour Keynes, c'est cette faille dans le capitalisme financier qui aggrave le problme de coordination entre l'pargne et l'investissement et qui constitue une source d'instabilit pour le systme. (Mirakhor et Krichene, 2009).

2. Lopinion dominante des experts de la finance islamique : Le Riba est parmi les causes de la Crise:Lobjectif de ltablissement de la Chariah est la sauvegarde de l'intrt de l'humanit. Riba est svrement interdit dans le Coran. -Suwailem (2010) a soutenu que le Riba est la principale cause des crises et des instabilits financires et conomiques. Il cre une sparation entre l'conomie relle et le secteur financier et permet l'inflation de la dette par rapport la production relle. Dans cette perspective, Riba n'est pas restreint aux prts; il embrasse plutt toute transaction impliquant lchange de l'argent pour de largent avec ingalit des deux montants et / ou le report du versement de lun des montants. En effet, la cration de richesses supplmentaires n'est pas garantie dans l'environnement o se droulent les entreprises productives. Certaines entreprises vont en faillite, d'autres ne ralisent pas de retour positif. Si le systme financier est domin par le financement base d'intrt, le retour positif, garanti l'argent des prteurs ne peut pas tre respect de manire globale. Par consquent, les entrepreneurs dont les entreprises ont failli ou ont eu de mauvaises performances seront tenus de s'acquitter de leurs obligations financires de leurs richesses dj existantes. Ainsi, il ya transfert de richesse de ces entrepreneurs vers ces financiers qui ne prennent pas de risque, mais exigent un retour positif sur leur argent prt.

Dans ce contexte, Usmani (2009) cite une analyse trs pertinente d'Imam Al-Ghazali, sur les consquences de financement bas sur lintrt:Riba est interdit car il empche les gens d'entreprendre des activits conomiques relles. Lorsqu une personne ayant de l'argent est autoris gagner plus d'argent sur la base de l'intrt, il devient plus facile pour lui de gagner plus d'argent sur cette base que de sengager dans des activits prouvantes de l'conomie relle. "

Donc, le financement base d'intrt cre un terrain favorable la concentration des richesses, l'inefficacit du systme financier et l'instabilit conomique. Ce dernier point est bien labor par Minsky dans sa thorie de l'instabilit financire (Financial Instability Hypothesis), qui montre l'instabilit inhrente du systme capitaliste fond sur l'intrt.

Maysir dans certaines causes de la crise:Maysir est un cas extrme de Gharar et comprend toute forme d'acquisition de richesse qui dpend purement de la chance. Maysir est par consquent un change commercial avec une structure de jeu somme nulle qui conduit un transfert pur et simple de la richesse sans contre-valeur. Le Coran a clairement interdit Maysir .Beaucoup de spcialistes de lconomie islamique ont condamn les instruments drivs sur la base de leur ressemblance au Maysir. Au cours de la CFM, des Credit Default Swaps (CDS) ont t identifis comme l'un des instruments complexes qui avaient aliment le comportement de risque moral des tablissements de crdit qui avait finalement men l'mergence de la bulle. Au lieu d'aider attnuer les risques, les CDS ont t, en effet, une source de risque systmique complexe qui s'est matrialis avec l'apparition des premiers signes de dtresse de certains gants de Wall Street (Siddiqi, 2008; Al-Suwailem, 2010, p. 45-49).

Donc, de ce qui prcde, la plupart des causes de la CFM violent une ou plusieurs des principes fondamentaux de la finance islamique.

3. Perspectives davenir:

Les spcialistes de lconomie islamique ont mis en exergue plusieurs lments quil convient de considrer pour parvenir un systme conomique plus stable et plus efficace. Plus Vaste Adoption de Partage des Risques:Lorsque le financier partage le risque dcoulant des entreprises productives avec l'entrepreneur, une plus grande discipline sera introduite dans le systme financier. C'est parce que, avec un tel modle, le bailleur de fonds (c--d institutions financires) sera tenu d'valuer les risques avec davantage d'attention et surveillera rigoureusement l'utilisation des fonds par les emprunteurs. Ainsi, il y aura une double valuation des risques: par l'entrepreneur et le financier, et cela est de nature injecter plus de discipline dans le systme et aider rduire les prts excessifs. Lorsque le propritaire des fonds et leur utilisateur sont conscients qu'ils vont partager la richesse supplmentaire cre ainsi que les pertes rsultant de l'entreprise, la crainte de la perte va contre balancer l'espoir du gain. Avec de tels arrangements, il y aura toujours une forme de partage des risques entre le vendeur et l'acheteur et de facto la plupart des transactions spculatives seront vites.

La Mise en Place d'un Organisme de Rglementation et Surveillance Solide et Complet:La finance islamique est en train d'voluer dans le cadre institutionnel du systme financier conventionnel qui est diffrent de celui prescrit par l'Islam. Par consquent, la finance islamique fait face la mme vulnrabilit que le systme financier conventionnel. On peut mme faire valoir que certains risques sont beaucoup plus graves pour le premier. Par exemple, le risque de rputation qui dcoulerait de la faillite de quelques institutions ou instruments pourrait facilement se transformer en un risque systmique et devenir particulirement prjudiciable la finance islamique ce stade de son dveloppement (Mirakhor et Krichene, 2009).Par consquent, Mirakhor (2008) plaide pour un cadre efficace et solide de rglementation. Un tel cadre devra laborer des normes de Chariah ainsi que les normes rglementaires habituelles de surveillance prudentielle, visant assurer la scurit des institutions financires islamiques et leurs instruments. Ceci est bas sur les leons tires de la CFM qui indiquent l'inefficacit d'un cadre rglementaire fragment qui repose sur une conception errone de division entre les marchs montaires et ceux des matires premires. Les innovations financires, les progrs informatiques des dernires dcennies et le rythme rapide de la financiarisation ont brouill la distinction traditionnelle entre les diffrents marchs, remettant en cause lefficacit d'une autorit de rglementation fragmente. Si la cration de cet organe de rglementation unifi est destine assurer efficacement la scurit et la stabilit du systme qui permettra de restaurer la confiance dans le systme.

Un Rle Plus Actif des Institutions de Zakat et du Secteur Bnvole:Bien que la promotion du partage des risques dans le systme financier et l'tablissement d'un organisme rglementaire fort est de nature apporter plus de discipline et de la stabilit dans le systme, ils pourraient aussi empcher les pauvres daccder au crdit, tant donn que le financement de cette catgorie n'est pas ncessairement efficace. Pour rsoudre ce dilemme, Chapra (2008) propose l'intgration des institutions de micro finance avec ceux de la Zakat (une sorte dimpt obligatoire pay par les musulmans riches) et Awqaf (fondations islamiques). Avec une telle intgration, ces institutions financires novatrices devraient tre en mesure de fournir du financement aux pauvres par le biais, par exemple, Qard al-Hasan (c.--d prt sans intrt) et l'utilisation de la subvention de la Zakat et des Awqaf pour financer ce genre d'oprations. Do l'importance de renforcer le rle du secteur bnvole pour une solution durable la crise. Ainsi, le secteur bnvole constitue le niveau suprieur qui orienterait directement les fonds ceux qui en ont le plus besoin. Non seulement une telle politique permettrait de rduire l'ingalit dans la rpartition des richesses au sein de la socit, mais aussi il serait de nature encourager le secteur productif.

Voici donc des avantages de la Finance Islamique:

Une finance rassurante:

La finance islamique reprsente une technique de financement fonde sur la participation. Le principe des 3 P (Partage des Profits et des Pertes).En effet, les banques interviennent dans une relation de partenariat avec un entrepreneur. Les banques ont une responsabilit importante dans la gestion des fonds. Les banques islamiques vont accompagner les entrepreneurs maximiser la rentabilit conomique du projet alors que les banques dans la finance conventionnelle ne prennent aucun engagement et ne se soucient pas de la retombe du projet, une fois le prt accord. Outre les valeurs thiques et morales que dgage la finance islamique, elle joue un rle important dans le fonctionnement et/ou dans le dveloppement d'une conomie.

Le rle important de la Finance islamique dans le fonctionnement d'une conomie et potentialits face la crise:En effet tout crdit que la finance islamique octroie aux particuliers doit tre adoss des actifs rels et tangibles. En effet, les banques islamiques financent des oprations lies l'conomie relle. Contrairement la finance conventionnelle, les banques islamiques interviennent dans des oprations o la notion du risque est trs limite. En finanant toute opration lie une conomie relle, la finance islamique participe activement au dveloppement de son environnement car cela va stimuler l'conomie en crant des emplois et dgager des liquidits.La finance islamique ressort quatre avantages (finance thique, non spculative, base sur l'conomie relle et la potentialit de ses investisseurs). La finance islamique pourra tre une alternative la finance conventionnelle. En effet, Il tait remarquable durant la crise financire mondiale que les institutions financires islamiques taient relativement plus stables que les institutions conventionnelles. Cette observation a t vrifie par une tude faite par deux chercheurs du Fond Montaire International, Hasan et Dridi (2010), qui a montr que les banques islamiques avaient fait preuve dune capacit de rsistance plus grande que leurs homologues conventionnels durant la crise. Les deux auteurs ont trouv que cette bonne performance des banques islamiques tait due leur modle de business. Ce point donne, donc, un intrt particulier aux opinions des spcialistes de lconomie islamique (thoriciens de lconomie islamique et spcialistes de la Chariah) sur la crise.

La finance islamique: Une source de financement solide la recherche de nouveaux relais de croissance dans les conomies occidentales En termes dactifs, la finance islamique serait value 822 milliards de dollars selon une tude mene par la banque britannique HSBC et devrait atteindre 1,033 trillion de dollars en 20108. Les institutions financires iraniennes comptent 36 % du total des actifs de la finance islamique contre 43 % pour les institutions du Conseil de Coopration du Golfe9 (CCG). Malgr la crise financire, la croissance annuelle de cette industrie a t de 29 % pour 2009 contre 6,8 % pour les actifs des banques conventionnelles, rvlant ainsi une alternative crdible aux banques conventionnelles dans un certain nombre de marchs. Toutefois, les actifs de la finance islamique ne constituent gure plus de 1 % des actifs des 1 000 premires banques mondiales, ce qui met en perspective le poids relatif de cette industrie.

II. Dfis et limites de la finance islamique dans le contexte de la crise:

1. Inconvnients des financements islamiques:Le premier des inconvnients lis aux financements islamiques est que les banques islamiques refusent de financer les activits dont la licit du point de vue de la Shariaa nest pas prouve. Certains projets doivent obtenir lapprobation du comit de Shariaa pour bnficier du financement des banques islamiques.Il peut arriver que lactivit finance soit halal mais engendre indirectement ou directement une autre activit qui ne respecte pas la Shariaa. Tout ceci fait que les montages financiers comprenant une part islamique sont trs difficiles mettre en uvre, ncessitant souvent lintervention de spcialistes du droit islamique et des financements islamiques. Ce qui peut avoir pour consquence une augmentation du cot final du projet. Dans le cadre de financement de projets les banques islamiques exigent souvent la preuve de rentabilit prvisionnelle trs leve avant daccorder leur financement. Et si le projet est jug risqu ou si la banque na pas une excellente relation et qui datent de plusieurs annes avec lentrepreneur, les garanties peuvent tre trs levs (hypothque en gnral). Etant donn que les banques islamiques prennent plus de risques que les banques, elles exigent un dossier solide et du promoteur, de lexprience et la matrise de son domaine dactivit.Aussi en recourant aux financements islamiques, les PME peuvent courir le risque dingrence de la banque dans leurs affaires. Cest le cas des oprations de Moudaraba et de Mousharaka o le promoteur peut difficilement apporter des modifications dans la conduite du projet sans lautorisation de la banque.Les produits financiers islamiques sont souvent plus coteux que ceux des banques classiques. Cela ne tient quau fait que ces produits sont souvent trs imposs, mme si pour linstant certaines banques islamiques sont en ngociation avec les administrations fiscales pour une basse de leurs charges fiscales. On peut citer le cas des oprations de Mourabaha o on constate une double imposition, dabord la banque en achetant le bien doit payer la TVA qui est de 18 % (Sngal) ce qui sera rpercut sur le prix de vente. Le client en achetant le bien au niveau de la banque doit galement payer la TVA sur le prix dachat constitu par le prix de revient du bien plus la marge de la banque.Sur le plan financier, les instruments de financement par participation ont un effet de levier nul parce que le client dans ces oprations ne reoit directement aucune somme dargent provenant de la banque.Ce qui a une consquence sur la rentabilit financire que lon ne peut ngliger.

2. Inconvnients pour les banques islamiques:Les banques islamiques dans beaucoup de leurs oprations de financement rencontrent de nombreuses difficults. Ces difficults sont lies soit la nature de leurs oprations de financement ou aux principes mme de la finance islamique.Dans le cas des oprations de participation comme le Mousharaka et le Moudaraba, les banques islamiques prennent des risques que les banques classiques refusent de prendre. En posant comme condition de leur rmunration la ralisant de profits grce lactivit finance, les banques islamiques non seulement sexposent aux alas de la vie conomique, aux risques de dfaut de paiement et sont souvent victimes dasymtrie de linformation de la part de leurs clients.En jetant un coup dil dans les rapports annuels de la BIS, on remarque un montant des crances en souffrance qui est trs lev. Au niveau de lactif du bilan, les crances douteuses et litigeuses pour les exercices 2005 et 2006 se chiffrent respectivement 487 et 780 millions de FCFA soit une augmentation 60,2 % en lespace dune anne. Mme si lon ne peut attribuer la totalit de ces comptes aux PME/PMI, il faut reconnatre quelles y ont une part qui nest pas ngligeable.Aussi sur le plan fiscal, ressortent de ces oprations des problmes qui ont tendance minorer les gains des banques islamiques. La marge sur les actifs vendus dans les oprations de Mourabaha et les bnfices des oprations de participation ne sont souvent pas considrs par les administrations fiscales comme des produits financiers au mme titre que lintrt classique, donc ces profits subissent limpt sur les revenus.De mme la TVA et les taxes denregistrement sur certains produits comme lIjara et le Mourabaha entrainent une augmentation du cot de ces produits. Ce qui est un obstacle pour ces produits sur le plan de la comptitivit par rapport aux produits financiers classiques.Selon les principes de la finance islamique, les banques islamiques doivent prendre, dans les oprations de financement au moins autant de risques que leurs clients. Elles ne peuvent donc transfrer la majeure partie des risques sur les clients comme peuvent le faire les banques classiques. Et aussi en cas de retard de paiement de la part de leurs clients, les banques islamiques par principe peuvent difficilement appliquer des pnalits de retard par crainte de se voir pratiquer le Riba. Par peur de pratiquer galement le Gharar (la spculation financire), les banques islamiques nont pas recours aux instruments de couverture comme le swap, les options Ce qui a pour consquence une exposition aux risques de taux et de change dans les oprations au niveau international.

3. Les dfis de la finance islamique:La finance islamique se proposant de manire morale, droit et conomie, sexpose des difficults techniques dues aux contraintes que la morale lui impose.

Les dfis quelle doit relever sont de plusieurs ordres:Il sagit, en premier lieu, de linscurit juridique qui sattache la finance islamique du fait que le droit islamique des affaires se superpose des droits nationaux et que des controverses doctrinales parcourent celui-ci.En deuxime lieu, la mise en uvre de la finance islamique dans le monde bancaire et financier rencontre des difficults dues certaines rgles juridiques islamiques spcifiques.Un troisime dfi se trouve dans la performance que cette finance peut apporter aux dposants et aux investisseurs. Toutefois, le manque de donnes gnrales et comparables, plus gnralement dun outil statistique dvelopp, ne permet pas de tirer de conclusion sur ce point.

III. Synthse:La finance islamique repose sur des valeurs morales et des principes de bon sens oublis par les conomies occidentales dont la seule logique est dsormais la recherche de profit court terme. La succession des crises constitue la preuve de la dfaillance majeure de tout un systme capitaliste. Mais avant daborder les causes de la crise, il convient dintroduire quelques dfinitions, Quand on parle de crise conomique cette dernire peut dsigner aussi bien une priode de faible croissance ou de dcroissance dans un cycle long (et alors on parle de crise structurelle car les institutions dun nouveau rgime daccumulation ne naissent pas spontanment) quun ralentissement de la croissance ou dune dcroissance sur une priode beaucoup plus courte (et alors on parle de crise conjoncturelle ).Il convient de bien distinguer la crise financire de la crise conomique, mme si une crise financire peut engendrer une crise conomique. Une crise financire est une perte de valeur brusque dactifs financiers : un krach boursier, la crise des subprimes (perte de valeur des certificats de dette et des obligations), la crise des dettes souveraines (haircut douloureux), etc.Ce rgime capitaliste est fond sur un mode de financement bas essentiellement sur lusure (riba) et la spculation (mayssir). Or, cest la hausse des taux dintrt et le montage des oprations spculatives qui a dclench la crise des subprimes.Loin dassurer la stabilit du systme, tous ces produits vont permettre aux banques mettrices de se dgager de leurs risques en augmentant le risque systmique pour tout le monde. On se file la patate chaude du risque et de linstabilit.Tandis que la finance islamique reposant sur la morale et lthique sest avre capable de garantir la liquidit ncessaire au fonctionnement et la croissance conomique suivant ses principes dinterdiction de prts intrt et le principe des 3 P (Partage des Profits et des Pertes).En effet linterdiction de riba et de la spculation minimise lexposition des banques islamiques au risque de contrepartie en raison de ce principe de partage de risque et dinvestissement du capital. En outre, la volatilit du taux dintrt qui expose le dbiteur au risque dinsolvabilit et la banque au risque dilliquidit naura pas lieu dans une finance sans intrt. De mme, le risque de march naura pas lieu dans une finance sans spculation. La contrainte de liquidit ncessite alors une finance durable qui ne peut se raliser quavec une thique de comportement. Or, les banques islamiques dans beaucoup de leurs oprations de financement rencontrent de nombreuses difficults. Ces difficults sont lies soit la nature de leurs oprations de financement ou aux principes mme de la finance islamique.Comme prcit, dans le cas des oprations de participation comme le Mousharaka et le Moudaraba, les banques islamiques prennent des risques que les banques classiques refusent de prendre. En posant comme condition de leur rmunration la ralisant de profits grce lactivit finance, les banques islamiques non seulement sexposent aux alas de la vie conomique, aux risques de dfaut de paiement et sont souvent victimes dasymtrie de linformation de la part de leurs clients.Et aussi en cas de retard de paiement de la part de leurs clients, les banques islamiques par principe peuvent difficilement appliquer des pnalits de retard par crainte de se voir pratiquer le Riba. Par peur de pratiquer galement le Gharar (la spculation financire), les banques islamiques nont pas recours aux instruments de couverture comme le swap, les options

Conclusion

Nous avons dbut par dfinir les principes sur lesquels repose la finance islamique. Celle-ci est base sur un ensemble de prohibitions telles que les intrts (Riba), la spculation (Maysir, Gharar), l'investissement dans des secteurs jugs illicite (Haram) par la loi islamique (Sharia). Nous avons par ailleurs expliqu les principes des 3P (Partage de Profits et de Pertes) et de l'adossement des actifs tangibles. Toutes ces caractristiques cites prcdemment traduisent des valeurs morales, humaines et environnementaux qui sont trs important aux yeux de la religion musulmane. Aprs avoir vu les bases sur lesquels repose la finance islamique, nous avons vu les principaux techniques de financement qu'offre la finance islamique. Nous avons voqu les instruments dits:participatifs (Murabaha, Mudaraba et Musharaka) et les instruments de financement (Ijara et Istisna). Dans l'ensemble, cette tude a montr que les professionnels sont unanimement d'accord sur le fait que la finance islamique peut tre une bonne alternative la finance conventionnelle. Cependant, malgr leur optimisme, la majorit d'entre eux ont reconnu que si la finance islamique devait tre amene devenir une trs bonne alternative la finance conventionnelle, elle devra amliorer certains points afin de concurrencer la finance conventionnelle.Ainsi La finance islamique propose des techniques de financement intressantes sans remettre en cause la stabilit financire. Elles sont soumises des contraintes auxquelles elles n'ont pas droit d'y droger. En cas d'incertitude sur la conformit de l'opration, la banque fait appel la Sharia Board qui va statuer sur l'opration. Ce qui va diminuer fortement le risque. Nanmoins, la finance islamique nest pas pargne dune ventuelle crise. En effet, et par principe trs li aux activits conomiques et leurs risques, la finance islamique peut tre touche svrement; lexemple le plus convaincant est celui de la crise immobilire qui a frapp lmirat de Duba, et qui a touch des sukuk que lmirat na pas pu les payer lchance au dbut (ce nest que lintervention de lmirat dAbu Dhabi qui la sauv in extremis).

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