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EDITION N°: 153 Du mercredi 03 février 2021 PROTÉGEZ-VOUS, ON VOUS INFORME ! www.maroc-hebdo.com QUESTIONS À ISAAC CHARIA, NOUVEAU COORDINATEUR DU PARTI LIBÉRAL MAROCAIN : LA MAJORITÉ PARLEMENTAIRE S’EN PREND À SON CHEF DE GOUVERNEMENT “LE CONGRÈS EXTRAORDINAIRE DU PARTI A ÉTÉ COURONNÉ DE SUCCÈS” SOUTIEN AU PRODUIT NATIONAL : Retrouvez l’édition digitale de Maroc Hebdo sur votre smartphone ou tablette. Scannez le QR code pour vous connecter à notre site web. /press.mhi FINANCEMENT DE L’ÉCONOMIE MAROCAINE LE CRÉDIT BANCAIRE À LA PEINE

FINANCEMENT DE L’ÉCONOMIE MAROCAINE LE CRÉDIT BANCAIRE …

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EDITION N°: 153Du mercredi 03 février 2021

PROTÉGEZ-VOUS, ON VOUS INFORME !

www.maroc-hebdo.com

QUESTIONS À ISAAC CHARIA, NOUVEAU COORDINATEURDU PARTI LIBÉRAL MAROCAIN :

LA MAJORITÉ PARLEMENTAIRE S’EN PREND À SON CHEFDE GOUVERNEMENT

“LE CONGRÈS EXTRAORDINAIRE DU PARTI A ÉTÉ COURONNÉDE SUCCÈS”

SOUTIEN AU PRODUIT NATIONAL :Retrouvez l’édition digitalede Maroc Hebdo sur votresmartphone ou tablette.Scannez le QR code pourvous connecter à notre site web./press.mhi

FINANCEMENT DE L’ÉCONOMIE MAROCAINE

LE CRÉDIT BANCAIRE À LA PEINE

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Protégez-vous, on vous informe !

Edition 153 - Du mercredi 03 février 2021

LE CRÉDIT BANCAIRE À LA PEINEFINANCEMENT DE L’ÉCONOMIE

Malgré le fait que le crédit bancaire ait terminé l’année 2020 sur une hausse de 4,5%, les crédits à la consommation et à l’investissement ont marqué un repli.

Seddik MOUAFFAK

V u le contexte de crise, le crédit bancaire a relati-vement perdu de sa ca-dence en décembre 2020,

mais a terminé l’année sur une croissance honorable. Il a, en effet, décéléré à 4,5% au terme de l’année écoulée, avec un encours de 958,145 milliards de dirhams, après avoir af-fiché +5,2% à fin novembre dernier. C’est ce qu’indique Bank Al Maghrib dans ses dernières statistiques mo-nétaires. À rappeler qu’un an plus tôt, le financement de l’économie par voie bancaire s’est accéléré, af-fichant un rythme de progression de 5,3%, après 3,2% seulement en 2018.

LA VENTILATION DE CES CRÉDITS PAR OBJET ÉCONOMIQUE FAIT, QUANT À ELLE, RESSORTIR UN IMPORTANT

DYNAMISME DES CRÉANCES DIVERSES.

opération financière et des créances acquises par affacturage. Idem pour les comptes débiteurs et crédits de trésorerie qui se sont accrus de 8,8%, crise oblige.Les crédits immobiliers se sont, quant à eux, contentés de 2,5%, tirés vers le bas par les crédits aux promoteurs qui ont reculé de 1,8%. Et ce, au moment où les crédits à l’habitat se sont améliorés de 3,4%. Cet indicateur inclut le financement participatif à l’habitat qui a atteint 11,32 milliards de dirhams à fin 2020, en hausse de 45,3% sur un an. En revanche, les crédits à la consom-mation et à l’équipement ont recu-lé de 4,2 et 3% respectivement. Et comme il fallait s’y attendre, les créances en souffrance ont connu un bond de 14,4%, dépassant les 80 milliards de dirhams l

Cette résistance du crédit bancaire a été, toutefois, moins évidente pour les prêts au secteur non financier qui ne se sont accrus que de 3,9% à fin décembre dernier, après 5,5% un an auparavant. Ce qui est en deçà des prévisions de la Banque centrale qui tablait sur une progression du crédit au secteur non financier de 4,3% en 2020, sous l’effet des mesures bud-gétaires et monétaires.Cette baisse de rythme est, tou-tefois, due au seul secteur public. Les sociétés non financières privées sont, en effet, bien servies par les banques qui leur ont accordé des crédits en accroissement de 4,7%.

En revanche, les prêts aux sociétés non financières publiques ont connu un repli de 0,5%. Les crédits aux ménages, eux, se sont appréciés de 3,4%.

Clientèle financièreLa ventilation de ces crédits par ob-jet économique fait, quant à elle, ressortir un important dynamisme des créances diverses sur la clientèle qui ont connu une évolution à deux chiffres (10,7%).À noter que ces créances sont com-posées principalement des prêts octroyés à la clientèle financière et non financière dans le cadre d’une

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Edition 153 - Du mercredi 03 février 2021

Bonne nouvelle pour l’écosystème entrepreneurial marocain. La future législation sur le finan-cement collaboratif est sur la

bonne voie. Le projet de loi 15-18, qui régit ce mode de financement, plus connu sous l’anglicisme «crowdfunding» (financement par la foule) a été approuvé lundi 1er février 2021 en deuxième lecture par la commission des finances et du développement écono-mique de la Chambre des représentants. Une avancée significative après son adoption en août 2019 par le Conseil de gouvernement. Elle entrera en vigueur après son vote en plé-nière et sa promulgation au Bulletin officiel.Ce texte juridique définit le crowdfunding comme une collecte de fonds dans des plate-formes électroniques pour le financement de projets. Une opération qui pourrait s’ef-fectuer à travers le prêt avec ou sans intérêt, le don et l’investissement en capital (prise de participation dans le capital d’une en-treprise). Les projets financés peuvent être situés au Maroc comme à l’étranger, pré-cise-t-il. D’après le ministère de l’Economie

de 300.000 dirhams, après l’obtention d’un agrément auprès de Bank Al-Maghrib pour les opérations de prêts et de de dons, et du ministère de l’Economie et des Finances. Ensuite, elles doivent publier une note de présentation du projet sur leur plateforme, la remise des fonds collectés aux porteurs de projets, la présentation des contrats de fi-nancements collaboratifs, des informations sur le porteur du projet et sur le contributeur au financement durant chaque opération, pour éviter, notamment, d’éventuels finan-cements émanant de cellules terroristes ou des blanchiments d’argent. Trois types de financement sont prévus par la loi: le financement des projets sous forme de prêt (crowlending) avec un encadrement du taux d’intérêt ou des durées maximales

d’emprunt par Bank Al Maghrib (banque centrale); le crowdfunding proprement dit, où le donateur devra obtenir une autorisa-tion si le montant dépasse 500.000 dirhams; et, enfin, le crowdequity (l’investissement en capital). Les SFC qui souhaitent adopter cette dernière option devront impérative-ment obtenir un feu-vert de l’Autorité ma-rocaine du marché des capitaux (AMMC) et disposer d’un capital minimum de 300.000 dirhams dans leurs plateformes. En outre, les SFC doivent aussi définir une politique de prévention et de réduction des risques l

et des Finances, l’objectif est de permettre aux jeunes porteurs de projets d’accéder à de nouvelles sources de financement et de renforcer l’attractivité financière du pays. Une véritable aubaine pour les startups ma-rocaines, qui peinent souvent à obtenir des financements auprès des banques, selon l’Association marocaine des investisseurs en capital (AMIC).

Un arsenal juridique Plusieurs dispositifs y sont prévus pour en-cadrer cette pratique dans le Royaume. D’abord, le statut de ces plateformes nu-mériques qui doivent être créées et gérées par des sociétés de financement collabo-ratif (SFC) qui auront la forme de sociétés commerciales avec un capital minimum

LA LOI BIENTÔT EN VIGEURFINANCEMENT COLLABORATIF

Le projet de loi sur le financement collaboratif a été adopté lundi 1er février 2021 en deuxième lecture par la commission des finances et du développement économique de la Chambre des représentants.

Une avancée majeure vers la promulgation de cette législation qui permettra aux jeunesentrepreneurs d’accéder à des financements innovants.

Elimane SEMBENE

UNE VÉRITABLE AUBAINE POUR LES STARTUPS MAROCAINES, QUI PEINENT SOUVENT À OBTENIR DES FINANCEMENTS

AUPRÈS DES BANQUES.

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Edition 153 - Du mercredi 03 février 2021

E.S

AUTOMOBILE

La criminalité en Algérie a enre-gistré, en 2020, une hausse glo-bale de 3% par rapport à 2019, selon la Direction générale de

la Sûreté nationale. «Même si certaines activités criminelles ont connu une baisse sensible l’an dernier, il n’en demeure pas moins que, dans sa globalité, la criminali-té a enregistré une hausse globale de 3% comparativement à l’année 2019», selon le bilan de l’année 2020 de la police judi-ciaire algérienne. Cité par les médias algé-riens, le DG de la police algérienne, Saïd Arezki, révèle une hausse inquiétante du crime de façon générale et de la cybercri-minalité, en particulier. «En 2020, on a enregistré 258.171 affaires, dont 184.777 ont été traitées», a-t-il précisé, ajoutant que 246.200 personnes ont été arrêtées.Il a noté que l’un des facteurs qui ont contribué à cette hausse est, sans conteste, la cybercriminalité, qui prend des propor-tions de plus en plus inquiétantes.

Ainsi, il ressort du bilan présen-té l’enregistrement de 5.163 affaires liées à la cybercrimina-lité, contre 4.210 en 2019, soit une hausse de 22,63%. Selon le chef de la PJ algérienne, cette hausse ne peut être expliquée, uniquement, par les mesures de confinement imposées pour lutter contre la propagation du coronavirus. Cette tendance à la hausse de la cybercriminalité s’explique essentiellement par la généralisation de l’accès à in-ternet. La mauvaise utilisation des réseaux sociaux a également contribué à la hausse de cette criminalité.Dans le volet «atteinte aux personnes», 2.816 affaires ont été enregistrées, contre 2.748 en 2019, soit une hausse de 2,47%.Le même responsable a fait également état d’une augmentation de 7,44% des affaires liées à l’atteinte aux systèmes informa-

Les ventes automobiles semblent reprendre du poil de la bête au Maroc. Les récentes

statistiques de l’Association des im-portateurs de véhicules au Maroc

tiques, pour se situer à 332. Pour le volet de l’escroquerie sur le Net, il ressort du bilan une hausse de 42,51% en 2020, soit 238 affaires, contre 167 en 2019. Concer-nant la pédophilie sur internet, le bilan fait état aussi d’une hausse de 116%, soit 110 affaires en 2020, alors qu’en 2019, la PJ n’avait traité que 51 affaires l

(AIVAM) confirment cette reprise. D’après l’AIVAM, 11.679 véhicules particuliers ont été vendus durant le mois de janvier 2021, soit une hausse de 4,38% dans ce segment, par rap-port à la même période en 2020. Les ventes des véhicules utilitaires légers (VUL), ont, quant à elles, enregistré une progression de 25,93% avec 1.656 unités écoulées.A en croire l’association, un total de 13.335 véhicules ont été vendus sur le marché marocain durant le premier mois de l’année en cours, tous impor-tateurs confondus. Ce qui représente une augmentation de 6,65% par rap-

port à la même période en 2020. Cette conjoncture favorable devrait rassurer les acteurs ce secteur, après une an-née 2020 très éprouvante, marquée par une baisse de 19,7% des ventes par rapport à 2019, d’après des sta-tistiques révélées début janvier par son président Adil Bennani, lors d’une conférence de presse digitale de pré-sentation du Bilan du secteur en 2020. Il y révélait que les segments des voi-tures particulières (VP) et des véhi-cules utilitaires légers (VUL) avaient connu des baisses respectives de 21,1% et de 7,9% l

L’ALGÉRIE EN PROIE À UNE EXPLOSION DE LA CRIMINALITÉ

HAUSSE DE 4,38% DES VENTES EN JANVIER 2021

MAGHREB

A.A

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”“LE CONGRÈS EXTRAORDINAIRE DU PARTIA ÉTÉ COURONNÉ DE SUCCÈS

ENTRETIEN

Comment vous en êtes-vous arrivés à tenir un congrès extraordinaire et non pas ordinaire? Le mouvement réformateur au sein du parti ne date pas des derniers mois ou dernières semaines. Il remonte à 2017. Cette année-là, j’avais déposé ma candidature pour le poste de coordinateur national pendant le congrès ordinaire. Les choses ont pris une tournure invraisemblable et ma candidature a été re-jetée. Les cadres du parti qui me soutenaient et moi-même avons alors décidé de lancer un mouvement réformateur. Nous avons, pendant des mois, fait des tournées dans les régions et avons pu avoir le soutien des diri-geants locaux et régionaux. Ce qui a poussé l’ancien coordinateur national à s’engager avec nous sur un certain nombre de principes pour préserver l’unité du parti.

Quels principes?Nous nous étions mis d’accord pour que les décisions soient prises par les instances ha-bilitées, bureau politique et Conseil politique (conseil national) et non pas par le coordina-teur national seul. Nous nous étions égale-ment mis d’accord pour qu’il n’y ait pas de mélange entre la responsabilité partisane du coordinateur national et ses affaires person-nelles ou professionnelles… Or, juste après une petite accalmie, les mêmes reproches que nous faisions au coordinateur national sortant ont été de retour, voire se sont aggra-vés. Faire un million de likes sur les réseaux sociaux ne signifie pas avoir un million de personnes avec toi ou avec le parti. Appeler au boycott des élections sur le net et avoir des centaines de milliers de likes n’a aucune valeur sur le terrain. En tant que membres d’un parti politique, nous avons toujours ap-

pelé et agi pour des actions dans le cadre institutionnel et non en dehors, comme les manifestations ou les sit in dans la rue. C’est ce que nous avons toujours expliqué au coordinateur national, mais il ne s’en faisait qu’à sa tête. Nous avons alors décidé de prendre en main le destin du parti.

Qu’avez-vous fait alors?Rien de bien extraordinaire. Nous avons rassemblé le nombre de militants suffisant pour la tenue d’une session du conseil po-litique du parti. Réunie, le 26 décembre 2020, cette session a décidé la tenue du congrès extraordinaire le 30 janvier 2021, à Khémisset. En l’espace d’un mois, la com-mission préparatoire a réalisé un travail colossal: sur le plan de la communication, avec notamment la mise en ligne d’un nou-veau site électronique du parti et la confec-tion d’un nouveau logo, la mise à jour de la liste des membres du parti et celles des organisations parallèles (jeunesse et femmes).

Mohamed Ziane, l’ancien coordinateur na-tional du parti, estime que le congrès que vous avez tenu n’a aucune base juridique…A ce que je sache, le congrès extraordi-naire du 30 janvier n’a pas été tenu dans la clandestinité. Juste après la décision du conseil politique, nous avons déposé la de-mande pour l’organisation du congrès au-près des autorités compétentes, avec tous les documents nécessaires. Le ministère de l’Intérieur nous a délivré l’autorisation et c’est ainsi que le congrès a pu se tenir. Ce rendez-vous du 30 janvier a eu lieu dans le respect le plus strict des mesures de pré-

vention sanitaire, en présentiel pour une partie des congressistes et par visioconfé-rence pour ceux qui ne peuvent pas faire le déplacement pour diverses raisons.

Quelle est votre évaluation de ce congrès?Je peux dire qu’au vu des difficultés de pré-paration et du contexte lié à la crise sani-taire, le congrès a été couronné de succès. Il a rempli toutes les conditions juridiques d’abord, mais surtout politiques en ce sens qu’il intervient dans un contexte par-ticulier marqué par la crise sanitaire et se devait donc d’apporter sa contribution au débat national sur l’avenir proche du pays. D’ailleurs, nous avons élaboré une charte d’honneur que nous proposons aux autres formations politiques pour ne pas accrédi-ter aux futures échéances électorales des personnes dont la réputation est entachée par des pratiques peu orthodoxes…l

Isaac Charia, nouveau coordinateur du Parti Libéral Marocain.

Entretien réalisé parN. JOUHARI

«NOTRE CONGRÈS N’A PAS ÉTÉ TENU DANS

LA CLANDESTINITÉ.»

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Edition 153 - Du mercredi 03 février 2021

En attendant, éventuellement, une prochaine visite de respon-sables marocains en Israël, les contacts officiels se poursuivent

entre Rabat et Tel-Aviv. Moins de quatre jours après avoir eu le conseiller à la sécu-rité nationale israélien, Meir Ben-Shabbat, au téléphone, c’est avec le chef de la diplo-matie de l’État hébreu, à savoir Gabi Ashke-nazi, que le ministre des Affaires étrangères Nasser Bourita a échangé ce mardi 2 février. Une “conversation” qualifiée, sur le réseau social Twitter, de “chaleureuse et amicale” par M. Ashkenazi, qui a révélé que lui et M. Bourita s’étaient “mis d’accord pour rapide-ment mettre en œuvre les accords entre le Maroc et Israël”. “Nous avons aussi discuté du renforce-ment de la coopération bilatérale ainsi que des questions régionales plus larges,” a-t-il poursuivi. C’est dire que le rapproche-ment opéré entre les deux parties, et qui s’est notamment concrétisé à partir du 22 décembre 2020 avec la signature d’une

soutien officiel aux accords d’Abraham, par le biais desquels le Maroc, donc, mais aus-si les Émirats, Bahreïn et le Soudan ont, à partir du 13 août et tout au long des quatre mois suivants, normalisé leurs relations avec Israël. Entendu le 26 janvier au Sénat, qui constitue la deuxième chambre du par-lement US, afin d’être approuvé, M. Blin-ken a ainsi qualifié ces accords de “bonne chose”.

Aller sur la pointe des piedsReste à savoir si, dans le même sillage, le même appui se retrouvera sur le dossier du Sahara marocain. Car même si les officiels marocains, M. Bourita en tête, démentent tout lien entre la reprise avec Israël et la reconnaissance étasunienne de la souve-raineté du Maroc sur ses provinces saha-riennes, ponctuée par l’inauguration, le 10 janvier 2021, d’un consulat à Dakhla, il reste difficile de trouver une autre expli-cation au geste de l’oncle Sam en faveur de l’intégrité territoriale du Royaume en dehors du cadre de son entreprise de sé-duction du monde arabe afin que celui-ci fasse la paix avec Tel-Aviv. Or M. Blinken est, pour l’heure, demeuré silencieux, élu-dant même une question d’un journaliste à ce propos le 27 janvier lors d’un point presse. Il faut voir éventuellement là, dans la crainte d’un revirement, la raison der-rière le fait que Rabat y aille, en dépit des nombreux effets d’annonce, encore sur la pointe des pieds et se contente de bureaux de liaison en lieu et place d’ambassades en bonne et due forme. Au cours de leur dis-cussion en date du 29 janvier, M. Bourita et Ben-Shabbat avaient notamment évoqué, comme axes de coopération, les investis-sements, l’agriculture, l’eau, l’environne-ment, le tourisme, la science, l’innovation et l’énergie l

déclaration conjointe bilatérale au palais royal de Rabat, semble promis à résister au changement d’administration aux États-Unis, sous l’égide desquels a eu lieu le ré-tablissement de relations demeurées plus de vingt ans durant seulement officieuses suite au déclenchement de la deuxième in-tifada palestinienne fin septembre 2000 -le Maroc avait, alors, fait fermer les bureaux de liaisons ouverts quelque six ans plus tôt sous le règne de Hassan II. L’administration Joe Biden et plus parti-culièrement le nouveau secrétaire d’État américain, Tony Blinken, ont, au contraire, aussitôt installés le 20 janvier, apporté leur

LES CANAUX OUVERTS ENTRE BOURITA ET ASHKENAZI

MAROC-ISRAËL

Le ministre des Affaires étrangères et son homologue israélienont eu, pour la première fois, l’occasion ce 2 février 2021

d’échanger de vive voix au téléphone.

Gabi Ashkenazi Nasser Bourita

LE MAROC DÉMENT TOUT LIEN ENTRE LA REPRISEAVEC ISRAËL ET LA RECONNAISSANCE PAR LES USA

DE LA MAROCANITÉ DU SAHARA.

W. EL BOUZDAINI

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LA MAJORITÉ PARLEMENTAIRE S’EN PREND À SON CHEF DE GOUVERNEMENT

LE SOUTIEN AU PRODUIT NATIONAL ET LES EFFETS D’ANNONCE

Le made in Morocco est toujours affaibli par rapport au produit importé dans les appels d’offres publics. Ce qui justifie l’inquiétude des groupes par-lementaires de la majorité qui exigent

d’El Othmani une garantie. Autrement, les effets d’annonce, notamment à l’ap-proche des élections, on en a l’habitude.

Marouane KABBAJ

ENCOURAGER LE MADEIN MOROCCO IMPLIQUE UN

SOUTIEN AUX INDUSTRIES LOCALES POUR ATTEINDRE LEUR PLEINE

CAPACITÉ DE PRODUCTION.

duisent une sortie importante des devises. Cette absence de préférence pour le pro-duit national a des conséquences sociales dramatiques car au final, surtout en cette période de crise, l’emploi en pâtit. Je peux donner un exemple personnel. Mon entre-prise exporte des produits d’éclairage LED, notamment en Afrique, mais à chaque fois qu’elle soumissionne à un marché public au Maroc, elle est écartée au profit de sociétés étrangères. Alors que des organismes de l’UE certifient la qualité de nos produits…», se désole-t-il. Encourager le made in Mo-rocco implique un soutien aux industries locales pour atteindre leur pleine capacité de production et réaliser une économie d’échelle qui leur permette de vendre à un prix compétitif par rapport aux produits si-milaires étrangers sans sacrifier pour autant la qualité, assurer la couverture du marché local, et in fine exporter, tout en restant compétitifs à l’international. Mais quelles garanties gouvernementales pour que ce produit local soit prioritaire sur le marché lo-cal et que cette production renforcée puisse y être liquidée? Au-delà des annonces, cette question demeure sans réponse l

C’est soit l’illustration d’une démocratie idéale à la-quelle on ne s’est pas ha-bitués soit un paradoxe qui

est bien de chez nous! Voilà que les chefs des groupes parlementaires de la majori-té s’en prennent à leur chef de gouverne-ment. Il s’agit en l’occurrence des groupes PJD, Mouvement populaire, Rassemble-ment constitutionnel et USFP. Leurs prési-dents, Ibrahimi, Moubdii, Kamil et Amam, ont déposé au Parlement, le 26 janvier 2021, une question orale adressée à Saâd Eddine El Othmani dans laquelle ils lui de-mandent quelle évaluation son cabinet fait de la politique gouvernementale relative au soutien au produit national. Des ques-tions pertinentes, certes, en ce moment où le gouvernement El Othmani et notam-ment son ministre de l’Industrie, Moulay Hafid Elalamy, multiplient les annonces sur la nécessité de protéger et renforcer le produit local et de limiter les importations de l’étranger. Sauf qu’il aurait pu être plus approprié que ces interrogations légitimes viennent des partis de l’opposition. Au cas où les groupes parlementaires et de la ma-jorité et de l’opposition seraient du même avis, il est à coup sûr que Sâad Eddine El Othmani est dans l’embarras.

Conséquences dramatiquesCar de l’avis de nombre d’industriels, le made in Morocco est toujours affaibli par

rapport au produit importé dans les mar-chés publics. Ce qui justifie la question des groupes parlementaires de la majorité qui exigent une garantie. Autrement, les effets d’annonce, notamment à l’approche des élections, on en a l’habitude. Une réalité décrite par Mohamed Malal, député USFP, mais également un indus-triel installé à Casablanca. Une double casquette qui lui attribue une certaine crédibilité par rapport à cette question en particulier: «Le fait de ne pas encourager le produit national et le label made in Moroc-co impacte sérieusement l’économie natio-nale, la balance commerciale et la balance des paiements notamment par rapport au volet des importations massives qui in-

Saâd EddineEl Othmani.

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CONSEIL D’ADMINISTRATION DE LA MAP :L’ÉPINE DORSALE DU SECTEUR DE L’INFORMATION DANS LE ROYAUMEL’agence Maghreb Arabe Presse (MAP), dirigée par Khalid Hachimi Idrissi, a tenu son conseil d’administration, vendredi 29 janvier 2021, sous la présidence du ministre de la culture, Othman El Ferdaous. Ce dernier a mis en avant le rôle central de la MAP dans le champ médiatique national, soulignant que la MAP est prioritaire et constitue l’épine dorsale du secteur de l’information dans le Royaume. Le ministre a en outre fait part de la disposition du ministère à accompagner la MAP dans tous ses projets. Sous la direction de M. Hachimi, l’agence de presse officielle cumule les exploits et les réalisations au Maroc et à l’étranger.En effet, la MAP a reçu en 2019 pour la deuxième fois le prix Emtiaz dans la catégorie “Applications Mobiles” pour son application “MAP News. L’année 2019 a été marquée aussi par l’adoption du nouvel organigramme de la MAP et la montée en puissance d’une production riche et diversifiée. L’année qui vient de s’écouler a été en effet marquée par le lancement de 12 sites web régionaux. Ce projet vise notamment à enrichir l’offre informationnelle régionale et offrir à la région une vitrine de mise en valeur de ses atouts et accroître son attractivité. Par ailleurs, l’agence a respecté en 2019 ses engagements de publication sur les réseaux sociaux avec 260.000 abonnés. Au total, 13.261 publications ont été effectuées au cours de l’année, soit une moyenne de 3 publications toutes les 2 heures. Il y a eu également le lancement de six newsletters (quatre quotidiennes et deux hebdomadaires) adressées à une catégorie d’audience pressée et qui cible ses choix de lecture. Il s’agit d’Educatis, Politis, Sports, Geopolitis, Vivre et Business.

A u Maroc, la campagne de vaccination divise les Marocains entre scep-tiques et impatients. Certains sont impatients même au point de tout faire pour se faire vacciner avant les personnes prioritaires. Les affaires de vaccination de personnes non prioritaires se multiplient. Après les

huit personnes à Taza et un membre de la chambre d’industrie, de commerce et des services (CCIS) de Marrakech vaccinés, un autre cas vient d’être relevé à Casa-blanca, selon le ministère de l’Intérieur.Cette affaire s’est déroulée lors de l’opération de vaccination dans un centre à Mers Sultan-Al Fida. Samedi 30 janvier 2021, le département de Abdelouahed Laftit a relevé, à Taza, le cas de 8 personnes vaccinés contre la Covid alors qu’elles n’appartiennent pas aux cibles prioritaires de la première phase de la campagne nationale. Elles ont bénéficié de la première dose du vaccin à la station de vaccination Anoual. La sanction n’a pas tardé à tomber: le khalifa du caïd en charge de la deuxième annexe administrative de Taza et un auxiliaire administratif suspendus de leurs fonctions. Ce n’est pas tout. Les responsables de l’enregistrement et de la vérifica-tion des cibles prioritaires au niveau de la station de vaccination Anoual ont été remerciés.Dans le cas de Marrakech, un membre de la chambre d’industrie, de commerce et des services (CCIS) a fraudé avec l’aide de son épouse, une pharmacienne exer-çant à Marrakech, qui l’a inscrit sur la liste des professionnels du secteur de la pharmacie, faisant partie de la liste du personnel de la santé devant être vaccinés en priorité. Ces affaires sèment la confusion et la frustration au sein de la population. Le mi-nistère assure d’ailleurs que des mesures disciplinaires et juridiques seront prises contre toute personne impliquée dans cette affaire. Le démarrage de toute opéra-tion de cet acabit connait des dysfonctionnements, mais c’est à l’Intérieur de faire montre de plus de fermeté et de rigueur dans le contrôle de l’âge des vaccinés et de leur profession l

LES CAS DE FRAUDE DES PERSONNES NON-PRIORITAIRES SE MULTIPLIENT

M. KABBAJ A.A

CAMPAGNE DE VACCINATION ANTI-COVID

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En ligne avec sa stratégie visant à développer ses investissements à l’échelle panafricaine et à conso-lider sa présence au Soudan, le

groupe minier Managem vient de conclure récemment un second partenariat de coo-pération avec le groupe Wanbao Mining. En effet, selon un communiqué du Groupe, cet accord porte sur le développement d’un pro-jet minier de grande envergure au Soudan, où Managem développe ses activités depuis plus de 10 ans et opère dans la mine de Gab-gaba, première mine industrielle du pays. Le communiqué souligne que depuis 2019, le groupe Wanbao Mining est également présent au Soudan, où il détient des blocs d’exploration aurifère.

Nouveau partenariat À travers ce nouveau partenariat, les deux groupes ont décidé de mutualiser leurs efforts pour développer un grand projet aurifère, avec un objectif de production à moyen terme d’environ 5 tonnes d’Or par an et un niveau d’investissement d’environ 250 M USD . Il permet également d’accélérer les travaux d’exploration dans les blocs détenus par Managem ainsi que les blocs détenus par Wanbao Mining, afin de développer une seconde mine d’Or à un horizon de 3 ans, a ajouté la même source, notant que ce parte-nariat stratégique prévoit une prise de parti-cipations minoritaires croisées de 35%.

a t-il dit, ajoutant que ce «partenariat stra-tégique permettra à Managem et au groupe Wanbao Mining de contribuer positivement au développement de l’industrie minière au Soudan et de créer de la valeur durable pour nos investisseurs et toutes nos parties prenantes».Et de rappeler que Managem et Wanbao Mi-ning ont signé un premier accord en 2017 pour le développement de Pumpi, un com-plexe minier de grande taille en République Démocratique du Congo, qui cible la pro-duction de 45.000 T de Cuivre et 5 000 T de Cobalt par an. «Les premières cathodes de Cuivre ont été produites en septembre 2020 et la production des hydroxydes de Cobalt est prévue au premier trimestre 2021», a conclut le Groupe l

«À travers cette opération majeure, Mana-gem confirme sa détermination à se posi-tionner parmi les plus importants produc-teurs d’or de taille intermédiaire au niveau du continent, et à développer un projet au-rifère de taille importante, conjointement avec un partenaire industriel de renommée internationale», a fait savoir le Président Di-recteur Général de Managem, Imad Toumi.«Ce partenariat donnera à Managem les moyens de se développer et d’augmenter sa production d’or annuelle au Soudan de 2 tonnes à plus de 5 tonnes à moyen terme»,

UN ACCORD DE COOPÉRATION EN OR

MANAGEM ET WANBAO MINING S’ALLIENT POUR DÉVELOPPERDES PROJETS MINIERS AU SOUDAN

À travers ce nouveau partenariat, les deux groupes ont décidé de mutualiser leurs effortspour développer un grand projet aurifère, avec un objectif de production à moyen terme

d’environ 5 tonnes d’or par an.

Seddik MOUAFFAK

CONTRIBUER AU DÉVELOPPEMENT DE L’INDUSTRIEMINIÈRE AU SOUDAN ET CRÉER DE LA VALEUR DURABLE POUR

NOS INVESTISSEURS ET TOUTES NOS PARTIES PRENANTES.

Page 10: FINANCEMENT DE L’ÉCONOMIE MAROCAINE LE CRÉDIT BANCAIRE …

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Protégez-vous, on vous informe !

Edition 153 - Du mercredi 03 février 2021

Sous l’effet de la crise sanitaire du Covid-19, le chômage a atteint des proportions alarmantes dans notre pays. Selon les dernières statis-

tiques rendues publiques, mercredi 3 février 2021, par le Haut Commissariat au plan, l’économie nationale a perdu en 2020 plus de 420.000 postes d’emploi. Ces pertes im-portantes d’emploi concernent aussi bien le milieu urbain que le milieu rural. Ce dernier est paradoxalement le plus touché par le phénomène, avec la perte de 295.000 postes, essentiellement en raison de la sécheresse qui a frappé le pays pendant les deux der-nières années. Par secteurs, l’agriculture voit s’évaporer 273.000 emplois, suivie par les services avec 107.000 emplois. L’activité de l’artisanat, liée au tourisme, qui est certai-nement l’un des secteurs les plus gravement

en compte que les pertes d’emploi recensées et enregistrées par les entreprises sachant que l’ampleur du phénomène est beaucoup grave que cela. En intégrant le marché in-formel, qui emploie habituellement des millions de Marocains, le taux de chômage avoisinerait facilement plus de 30%. Avec la crise du Covid-19, le marché informel a été gravement touché particulièrement en pé-riode de confinement. Exclus pour la majori-té d’entre eux du soutien financier de l’Etat, malgré un bref épisode d’aide organisé dans le cadre du régime Ramed, les travailleurs dans l’informel ont souffert le martyre pen-dant cette crise sanitaire avec ce que cela a engendré comme conséquences sociales sur leurs familles. Appauvris, sans revenus,

marginalisés, la majorité de nos concitoyens ont plongé brutalement dans la misère et le dénuement le plus total. Le moins que l’on puisse dire est que les nou-velles statistiques relatives au chômage diffu-sées par le HCP ne symbolisent que la partie visible de l’iceberg. La partie cachée est pro-bablement la plus importante qui renvoie à un phénomène qui s’aggrave jour après jour. Hors Casablanca, qui peine à reprendre son rythme normal d’activité économique, les autres régions sont d’ores et déjà rongées par le chômage. Et avec le Covid-19, le pire est encore à venir l

touchés par la pandémie, a vu perdre 37.000 emplois. Le BTP n’est pas en reste avec plus de 37.000 emplois perdus. Cette hémorragie professionnelle va certainement s’aggraver au cours des prochains mois.

L’informel souffre le martyre2021 est ainsi considérée comme l’année de tous les dangers pour l’économie nationale. L’explosion du chômage est l’un des pro-blèmes majeurs que craignent par-dessus tout les pouvoirs publics. De 9,2% en 2019, le taux de chômage est officiellement passé à environ 12% en 2020. Un chiffre qui ne prend

LE CHÔMAGE EXPLOSESOUS L’EFFET DU COVID-19

DE 9,2% EN 2019, LE TAUX DE CHÔMAGE AU NIVEAUNATIONAL FLAMBE À 12% EN 2020

Les nouvelles statistiques du chômage, malgré leur gravité, ne reflètent que la partie visible de l’iceberg.Car l’ampleur du chômage est beaucoup plus grave dans notre pays en intégrant les composantes

du marché informel qui vivent une crise économique brutale et sévère.

Aissa AMOURAG

2021 EST AINSI CONSIDÉRÉE COMME L’ANNÉE DE TOUS LES DANGERS POUR L’ÉCONOMIE NATIONALE.