9
FISCALITÉ ET COMPÉTIVITÉ Eric Woerth et Pascal Lorot Editions Choiseul | Géoéconomie 2014/1 - n° 68 pages 19 à 26 ISSN 1284-9340 Article disponible en ligne à l'adresse: -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- http://www.cairn.info/revue-geoeconomie-2014-1-page-19.htm -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Pour citer cet article : -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Woerth Eric et Lorot Pascal, « Fiscalité et compétivité », Géoéconomie, 2014/1 n° 68, p. 19-26. DOI : 10.3917/geoec.068.0019 -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Distribution électronique Cairn.info pour Editions Choiseul. © Editions Choiseul. Tous droits réservés pour tous pays. La reproduction ou représentation de cet article, notamment par photocopie, n'est autorisée que dans les limites des conditions générales d'utilisation du site ou, le cas échéant, des conditions générales de la licence souscrite par votre établissement. Toute autre reproduction ou représentation, en tout ou partie, sous quelque forme et de quelque manière que ce soit, est interdite sauf accord préalable et écrit de l'éditeur, en dehors des cas prévus par la législation en vigueur en France. Il est précisé que son stockage dans une base de données est également interdit. 1 / 1 Document téléchargé depuis www.cairn.info - National Chung Hsing University - - 140.120.135.222 - 21/03/2014 02h20. © Editions Choiseul Document téléchargé depuis www.cairn.info - National Chung Hsing University - - 140.120.135.222 - 21/03/2014 02h20. © Editions Choiseul

Fiscalité et compétivité

  • Upload
    pascal

  • View
    226

  • Download
    2

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: Fiscalité et compétivité

FISCALITÉ ET COMPÉTIVITÉ Eric Woerth et Pascal Lorot Editions Choiseul | Géoéconomie 2014/1 - n° 68pages 19 à 26

ISSN 1284-9340

Article disponible en ligne à l'adresse:

--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------http://www.cairn.info/revue-geoeconomie-2014-1-page-19.htm

--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

Pour citer cet article :

--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------Woerth Eric et Lorot Pascal, « Fiscalité et compétivité »,

Géoéconomie, 2014/1 n° 68, p. 19-26. DOI : 10.3917/geoec.068.0019

--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

Distribution électronique Cairn.info pour Editions Choiseul.

© Editions Choiseul. Tous droits réservés pour tous pays.

La reproduction ou représentation de cet article, notamment par photocopie, n'est autorisée que dans les limites desconditions générales d'utilisation du site ou, le cas échéant, des conditions générales de la licence souscrite par votreétablissement. Toute autre reproduction ou représentation, en tout ou partie, sous quelque forme et de quelque manière quece soit, est interdite sauf accord préalable et écrit de l'éditeur, en dehors des cas prévus par la législation en vigueur enFrance. Il est précisé que son stockage dans une base de données est également interdit.

1 / 1

Doc

umen

t tél

écha

rgé

depu

is w

ww

.cai

rn.in

fo -

Nat

iona

l Chu

ng H

sing

Uni

vers

ity -

-

140.

120.

135.

222

- 21

/03/

2014

02h

20. ©

Edi

tions

Cho

iseu

l D

ocument téléchargé depuis w

ww

.cairn.info - National C

hung Hsing U

niversity - - 140.120.135.222 - 21/03/2014 02h20. © E

ditions Choiseul

Page 2: Fiscalité et compétivité

| Eric WoErth |

19

Ancien ministre du Budget (2007-2010), Eric Woerth est maire de Chantilly et député de l’Oise.

Fiscalité et compétivité

eric Woerth”Entretien réalisé par Pascal Lorot*

* Président de l’Institut Choiseul et directeur de la revue Géoéconomie.

Géoéconomie : Vous avez été ministre du Budget. Dans ses nouvelles projections de finances publiques transmises le 1er octobre à la Commission européenne, le gouvernement français prévoit un taux de croissance de 2 % dès 2016. Ces prévisions vous paraissent-elles réalistes ?

Eric Woerth : Force est de constater que le gouvernement ne respecte pas ses prévisions et n’atteint jamais ses objectifs. C’est vrai dans le domaine des dépenses comme en matière de réduction des déficits publics. Ces derniers, plus importants que ceux prévus, ont dû être révisés à maintes reprises, passant de 3 à 4,1 % du PIB. On s’aperçoit de plus que les prévisions de 2014 ressemblent étrangement à celles de 2013, nous avons donc perdu une année. En ce qui concerne la croissance, tout dépend de la reprise. Pour le moment, la France génère malheureusement trop peu de croissance interne compte tenu de la politique économique menée par le

Doc

umen

t tél

écha

rgé

depu

is w

ww

.cai

rn.in

fo -

Nat

iona

l Chu

ng H

sing

Uni

vers

ity -

-

140.

120.

135.

222

- 21

/03/

2014

02h

20. ©

Edi

tions

Cho

iseu

l D

ocument téléchargé depuis w

ww

.cairn.info - National C

hung Hsing U

niversity - - 140.120.135.222 - 21/03/2014 02h20. © E

ditions Choiseul

Page 3: Fiscalité et compétivité

20

gouvernement. Ce n’est donc que le vent de croissance mondiale qui peut la tirer vers le haut. À ce jour, la prévision de 2 % semble ainsi tout à fait intenable. Le rythme actuel est plutôt de 1 % et au vu de la politique gouvernementale, je ne vois pas de raison particulière pour que les choses changent. Pourtant d’autres pays, certes moins en Europe que sur d’autres continents, sont en pleine reprise. Tel est le cas de l’Angleterre ou l’Espagne qui n’ont pas été épargnés par la crise. Mais ces pays ont su, à notre différence, se réformer de façon beaucoup plus profonde.

Géoéconomie : Tous le reconnaissent, nous sommes aujourd’hui face au mur de la dette ; nos déficits publics sont abyssaux. L’opposition appelle aujourd’hui à engager des mesures radicales en matière de finances publiques, qu’elle n’a d’ailleurs pas véritablement mises en œuvre lorsqu’elle était au pouvoir. Que faut-il faire ? Quel chemin réaliste peut-on suivre afin de rétablir, au moins tendanciellement, les grands équilibres ?

Eric Woerth : Il est vrai que nos déficits publics ont beaucoup progressé sur les trente dernières années et qu’ils atteignent aujourd’hui des niveaux extraordinairement dangereux. Ils nous mettent à la merci d’un coup de vent sur les marchés ce qui serait extrêmement pénalisant pour nos finances publiques et, plus généralement, pour notre crédibilité financière et, par conséquent, pour notre économie et pour l’emploi. Il est faux de dire que les mesures radicales que nous demandons dans l’opposition sont des mesures que nous n’avons pas prises quand nous étions dans la majorité. Nous avons fait évoluer la notion même de budget, de cadrage budgétaire, ainsi que les contraintes budgétaires. Nous avons instauré le principe de ne pas augmenter les dépenses plus que l’inflation puis celui de ne pas augmenter la dépense en valeur nominale. C’est nous qui avons intégré les conclusions de la Révision générale des politiques publiques (RGPP) aux dépenses publiques avec une idée simple consistant à dire qu’il faut transformer l’État

Doc

umen

t tél

écha

rgé

depu

is w

ww

.cai

rn.in

fo -

Nat

iona

l Chu

ng H

sing

Uni

vers

ity -

-

140.

120.

135.

222

- 21

/03/

2014

02h

20. ©

Edi

tions

Cho

iseu

l D

ocument téléchargé depuis w

ww

.cairn.info - National C

hung Hsing U

niversity - - 140.120.135.222 - 21/03/2014 02h20. © E

ditions Choiseul

Page 4: Fiscalité et compétivité

| Eric WoErth |

21

et transformer les politiques publiques en s’attaquant au process d’organisation de l’État pour limiter la dépense publique. Ce n’est pas uniquement une contrainte sous forme de rabot, car il s’agit d’une réforme en profondeur de nos finances publiques. Tout cela a été mis en place sous Nicolas Sarkozy mais nous avons été rattrapés par la crise, certainement la plus grave de ces cent dernières années. La France a connu une récession avec un repli de 3 % et l’Allemagne de 5 %. La crise de l’Euro a alors mobilisé toutes les énergies de l’État. Il a fallu de plus substituer de la dépense publique à la dépense privée ce qui a accru les déficits mais il s’agissait alors de déficits de combat, un combat mené avec force et vigueur contre la crise. Désormais, il est nécessaire de revenir à des niveaux de déficits beaucoup plus réalistes et supportables. La France a commencé à le faire sous Nicolas Sarkozy en revenant dès 2011 à un déficit de 5,2 % (au lieu d’une prévision de 6 % en 2010, année où nous étions à 7,1 %). En 2012, le déficit était de 4,8 % et il fallait continuer sur cette trajectoire de redressement, mais ce n’est hélas pas le chemin emprunté par le gouvernement contrairement aux paroles et à ses engagements.

Géoéconomie : Arrêtons-nous un instant sur les questions fiscales. Depuis plusieurs années, la pression fiscale devient de plus en plus forte, avec une nette accélération sur la période récente. Vous dénoncez fréquemment le matraquage fiscal que le gouvernement actuel promouvrait. Pour autant, la France est-elle en aussi grand décalage qu’on le dit par rapport à nos voisins ? L’argument fiscal n’est-il pas finalement un alibi facile ?

Eric Woerth : Le matraquage fiscal est réel, tellement réel que tous les Français s’en sont aperçu. Nos concitoyens de toutes générations, de toutes conditions et pas seulement les plus riches comme le faisait entendre le Premier ministre, sont frappés par l’assommoir fiscal mis en place par le gouvernement. Cette pression fiscale a également été dénoncée avec force par les entreprises. un seuil de tolérance a été franchi, François Hollande a mis à mal le consentement à l’impôt

Doc

umen

t tél

écha

rgé

depu

is w

ww

.cai

rn.in

fo -

Nat

iona

l Chu

ng H

sing

Uni

vers

ity -

-

140.

120.

135.

222

- 21

/03/

2014

02h

20. ©

Edi

tions

Cho

iseu

l D

ocument téléchargé depuis w

ww

.cairn.info - National C

hung Hsing U

niversity - - 140.120.135.222 - 21/03/2014 02h20. © E

ditions Choiseul

Page 5: Fiscalité et compétivité

22

ce qui est extrêmement dangereux pour la stabilité de notre pacte républicain. Il est vrai que nous avions augmenté les impôts en fin de mandat de Nicolas Sarkozy, mais nous les avions au préalable fortement baissés. Ainsi, sur l’ensemble du quinquennat les impôts ont augmenté de manière beaucoup plus faible et plus tolérable que ce matraquage tous azimuts des contribuables orchestrés par le gouvernement actuel. Le niveau d’imposition en France est trop élevé en pourcentage de notre richesse nationale. Quand on regarde les impôts catégorie par catégorie, on remarque que l’imposition sur le capital est très forte contrairement à ce que croient certains. Il est faux de dire que le capital ne payerait pas assez et le travail trop. Le capital est mobile, il a souvent été taxé au niveau des revenus, c’est grave pour notre capacité à investir notamment dans les entreprises. L’impôt sur les revenus, il est vrai est moins important que dans d’autres pays mais il est complété par un ensemble de cotisations extrêmement fortes dont la CSG. Il ne faut pas juger uniquement les prélèvements obligatoires au vu du système fiscal, il faut aussi regarder les prélèvements sociaux qui eux sont considérables, bien plus considérables que dans bien d’autres pays du monde.

Géoéconomie : Pression fiscale oblige, de plus en plus de personnes fortunées quittent la France pour s’installer en Belgique, en Suisse ou dans des pays jugés plus accueillants. Quel jugement portez-vous sur cette évolution ? Quelles en sont les conséquences ?

Eric Woerth : En ce domaine, le gouvernement refuse toujours de publier ses statistiques, bien qu’elles aient pourtant été demandées à plusieurs reprises par des commissaires de l’opposition dont le président de la commission des finances de l’Assemblée nationale, Gilles Carrez. Chaque année, des personnes privées et des entreprises quittent le pays et le mouvement s’accélère. Cela peut être considéré comme un acte peu patriote mais d’un autre côté, lorsque le gouvernement met en place un système de surtaxation insupportable pour nombre de Français, il ne faut pas non plus s’en étonner. Leur départ n’est que la conséquence de mauvaises décisions et d’une

Doc

umen

t tél

écha

rgé

depu

is w

ww

.cai

rn.in

fo -

Nat

iona

l Chu

ng H

sing

Uni

vers

ity -

-

140.

120.

135.

222

- 21

/03/

2014

02h

20. ©

Edi

tions

Cho

iseu

l D

ocument téléchargé depuis w

ww

.cairn.info - National C

hung Hsing U

niversity - - 140.120.135.222 - 21/03/2014 02h20. © E

ditions Choiseul

Page 6: Fiscalité et compétivité

| Eric WoErth |

23

mauvaise politique. Je ne jette donc pas la pierre à ceux qui partent mais voudrais simplement que notre pays puisse les retenir ou les faire revenir en devenant plus attractif non seulement socialement mais aussi économiquement et fiscalement. C’est en attirant la richesse et les investissements sur notre sol que nous réussirons. C’est pourquoi il ne faut pas que la France se ferme sur elle-même, mais au contraire, qu’elle s’ouvre et développe son attractivité afin d’attirer les entreprises et créer des emplois.

Géoéconomie : Le déficit commercial pèse naturellement sur l’équilibre des comptes. Pourquoi la France perd-elle des parts de marché ? Comment résoudre les graves problèmes de compétitivité dont souffre la France sur les marchés extérieurs et, in fine, résorber nos quelque 70 milliards d’euros de déficit ?

Eric Woerth : C’est un sujet sur lequel nous nous penchons depuis longtemps. Beaucoup de rapports ont été produits pour peu d’efficacité. Le problème est à la fois celui de notre compétitivité-prix et de notre compétitivité-produit. En France, le coût du travail est bien plus élevé que dans la plupart des autres pays dont l’Allemagne, ce qui handicape fortement nos exportations et notre compétitivité. Par ailleurs, il y a un problème de gamme. Nos produits sont de gamme moyenne et donc plus soumis à la compétition internationale que, par exemple, des produits à haute valeur technologique. Vendre, c’est vendre de la technologie innovante et pas uniquement du tout-venant. C’est pourquoi, il est urgent de mener une politique courageuse en faveur de l’innovation et soutenir nos PME qui ne sont pas suffisamment exportatrices par rapport à d’autres pays, en renforçant leurs fonds propres, en facilitant leur accès au financement, mais aussi en leur donnant tout simplement envie, envie d’innover, envie de découvrir de nouveaux marchés et envie de croire à nouveau en l’avenir. Beaucoup de choses ont été faites, mais les institutions qui s’en occupent sont trop nombreuses, il faut désormais concentrer nos efforts et renforcer notre politique.

Doc

umen

t tél

écha

rgé

depu

is w

ww

.cai

rn.in

fo -

Nat

iona

l Chu

ng H

sing

Uni

vers

ity -

-

140.

120.

135.

222

- 21

/03/

2014

02h

20. ©

Edi

tions

Cho

iseu

l D

ocument téléchargé depuis w

ww

.cairn.info - National C

hung Hsing U

niversity - - 140.120.135.222 - 21/03/2014 02h20. © E

ditions Choiseul

Page 7: Fiscalité et compétivité

24

Géoéconomie : La France a certes de grands groupes qui exportent et investissent hors de nos frontières. Toutefois, au-delà de ces mastodontes, les entreprises de taille intermédiaire se font rares. On évoque fréquemment l’absence d’un tissu de PME/PMI dynamique, à l’opposé de ce qui prévaut chez nos voisins allemand et italien, pour expliquer notre incapacité à gagner des parts de marché à l’international. Quelle est votre vision des choses ?

Eric Woerth : Comme je le disais, devant ce constat fait depuis longtemps, je pense que pour dynamiser les PME/PMI, il est surtout nécessaire de les laisser tranquilles. Qu’on les laisse travailler ! Qu’on leur redonne confiance en l’avenir et que l’État ait confiance en nos entreprises ! Pour ce faire, elles ont besoin de stabilité et d’un environnement économique, fiscal et social rassurant. La meilleure des choses à faire est donc d’assurer une vraie stabilité pour nos PME, stabilité des normes, des impôts et du droit social. Il faut leur faciliter les choses et créer un environnement qui leur soit favorable. Les pays qui ont réussi ne s’y sont d’ailleurs pas trompé en intervenant peu dans les PME. De plus, il est nécessaire de doper les appareils qui leurs sont utiles comme la Banque publique d’investissement (BPI) qui réunit les outils que nous avions créés. Il faut donc simplifier l’environnement productif, fiscal et social des PME. C’est un service à leurs rendre et rendre service aux entreprises, c’est rendre service à notre pays. La création d’emplois et de richesses n’est possible que dans et par les entreprises.

Eric Woerth : 7. Géoéconomie : Eric Woerth : 8. Géoéconomie : Eric Woerth :

Doc

umen

t tél

écha

rgé

depu

is w

ww

.cai

rn.in

fo -

Nat

iona

l Chu

ng H

sing

Uni

vers

ity -

-

140.

120.

135.

222

- 21

/03/

2014

02h

20. ©

Edi

tions

Cho

iseu

l D

ocument téléchargé depuis w

ww

.cairn.info - National C

hung Hsing U

niversity - - 140.120.135.222 - 21/03/2014 02h20. © E

ditions Choiseul

Page 8: Fiscalité et compétivité

| Eric WoErth |

25

Géoéconomie : Plus généralement, avec la montée des pays émergents, l’aspiration de nouvelles nations à devenir des acteurs à part entière du jeu international, comment percevez-vous les rapports de force économiques qui se font jour ? L’Europe est-elle suffisamment armée pour répondre à une guerre économique qui ne dit pas son nom ?

Eric Woerth : Les rapports de force économiques et politiques se déplacent dans le monde comme ce fut d’ailleurs le cas dans les siècles passés. Il faut qu’en France, en Europe, nous n’ayons pas un sentiment de fatalité ou de déclin et que nous ne baissions pas les bras en attentant, passivement que les choses s’améliorent d’elles-mêmes en se disant qu’après la pluie vient le beau temps. Il n’existe pas de cycle automatique. Il faut donc redoubler de travail et d’imagination en simplifiant notre environnement économique, social et fiscal, en baissant le niveau de dépenses publiques afin d’augmenter l’investissement tombé à un niveau extrêmement préoccupant. Le taux de marge des entreprises est trop faible et le risque économique n’est pas suffisamment rémunéré en France. Nous devons donc nous ressaisir au plus vite et ce, avec l’Europe. Ce n’est pas le cas aujourd’hui. Certes nous pouvons parler d’une guerre économique entre pays européens ou du moins d’une compétition armée, mais pour autant, ne retirons pas les marrons du feu trop tôt. L’Europe est toujours en construction et sa réalisation dépend de nous. S’il existe un déficit de démocratie en Europe, si les peuples ne comprennent pas comment l’Europe fonctionne ce qui suscite beaucoup de méfiance, voire de rejet à l’égard des décisions de l’uE, c’est à nous de changer les choses et de construire l’Europe compétitive et forte que nous voulons.

Doc

umen

t tél

écha

rgé

depu

is w

ww

.cai

rn.in

fo -

Nat

iona

l Chu

ng H

sing

Uni

vers

ity -

-

140.

120.

135.

222

- 21

/03/

2014

02h

20. ©

Edi

tions

Cho

iseu

l D

ocument téléchargé depuis w

ww

.cairn.info - National C

hung Hsing U

niversity - - 140.120.135.222 - 21/03/2014 02h20. © E

ditions Choiseul

Page 9: Fiscalité et compétivité

26

Géoéconomie : La constitution d’un vaste marché euro-américain constitue-t-elle une réponse crédible ? Jusqu’où peut-on aller en ce domaine ?

Eric Woerth: Des négociations sont en cours et il ne faut pas les aborder avec défiance ou naïveté. Je pense qu’il est nécessaire de faciliter les courants d’échanges et ce n’est pas par un repli sur soi que l’Europe et la France s’en sortiront. Il faut affronter le monde tel qu’il est, en l’utilisant et même en tentant de le devancer. C’est pourquoi, il est important de constituer une Europe plus homogène, plus cohérente sur le plan fiscal, social et économique. L’Euro nous y engage, mais au-delà c’est la construction même de l’Europe, la concrétisation de ce rêve commun, qui nous y incite. Ce travail n’a pas été suffisamment bien fait pour le moment, il doit cependant être fait dans un temps court ce qui est une tâche extrêmement difficile mais extrêmement nécessaire.

Doc

umen

t tél

écha

rgé

depu

is w

ww

.cai

rn.in

fo -

Nat

iona

l Chu

ng H

sing

Uni

vers

ity -

-

140.

120.

135.

222

- 21

/03/

2014

02h

20. ©

Edi

tions

Cho

iseu

l D

ocument téléchargé depuis w

ww

.cairn.info - National C

hung Hsing U

niversity - - 140.120.135.222 - 21/03/2014 02h20. © E

ditions Choiseul