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Le Flagrant Délit Avril 2011 Vol. 4 No 6 STIKEMAN ELLIOTT S.E.N.C.R.L., s.r.l. AVOCATS MENTOR 2010/2011 VOUS VOYEZ-VOUS CHEZ NOUS? www.stikeman.com Philippe Cordisco [email protected] Les pancartes électorales étaient affichées jusque dans les toilettes. La campagne électorale de cette année a été courue et le tout Fauteux était au courant de la chaude com- pétition livrée par les candidats à l’élection de l’association étu- diante de droit civil. Le taux de participation au vote a atteint plus de 50 %, un record selon la présidente sortante Alik An- galadian. « C’est une des plus belles courses que j’ai vue. On parle souvent de la faible impli- cation des étudiants, mais cette année, ça nous a pris quatre heures faire le dépouil- lement des votes. La participa- tion était là » ajoute-t-elle. Les gagnants se déclarent heureux, contents ou soulagés de leurs victoires. En fait, la plupart des postes ont été rem- portés haut la main par de bonnes majorités sauf l’excep- tion des finances, gagnée par seulement 11 voies. Le nouvel administrateur de la caisse, Ni- colas Perrino admet : « Même si c’est serré, je me sens très bien d’avoir remporté. Mon ad- versaire Éric était un très bon candidat, mais au final, que tu gagnes par un ou 150 votes, les étudiants ont fait leur choix. » Donner plus d’argent aux clubs étudiants et organiser des 4 à 7 facultaires sont ses priorités. Avec un père organi- sateur du parti libéral du Qué- bec, M Perrino a définitivement le sens de la clip politique. Sa campagne était axée sur des thèmes comme la réduction des dépenses et une plus grande transparence. Ces thèmes reviennent chaque année au poste de vice-prési- dent finances. « Je veux redon- ner l’argent aux étudiants pour qu’ils sentent que l’association est là pour eux », soutient l’in- téressé. « On est une équipe formidable, des personnalités compétentes, et les étudiants vont être très bien servis. » Si l’enthousiasme était au ren- dez-vous jeudi dernier lors du dévoilement des résultats au Draft pub, l’analyste politique et ex-coordonnateur du club étu- diant d’Amnistie Internationale Pierre-Alexandre Cardinal sou- ligne les points positifs. « Beaucoup de candidats ont misé sur l’amélioration de la politique des clubs, et voir que les premières années s’impli- quaient à ce point-là, c’est en- courageant. On sent la volonté des étudiants de s’approprier l’association étudiante à nou- veau. » Celui qui ne veut pas avoir l’air du grand méchant loup relève cependant cer- taines problématiques. « Même si la compétition sem- blait assez saine, c’était de la super belle politique molle. J’ai remarqué une surutilisation de la publicité avec des belles af- fiches insipides sans message politique. L’enjeu de la défédé- ration de la FEUO était très porteur, pourtant les candidats ne se sont pas assez pronon- cés. » La clique de Fauteux Dossier étudiant: Fin d’année mouvementée Les échecs du programme coop................................p.6 Lettre ouverte sur le manque de flexibilité Demandes abusives de révi- sion de notes..................p.7 Une chronique de Philippe Coderre Défédération en vue?......p.8 Bruno nous écrit de Belgique Un bal trop cher?...........p.14 L’analyse des coûts Suite en page 3 Photo: Philippe Cordisco FlagrantAvril2011_Flagrant Décembre 2010 11-04-05 12:42 Page1

Flagrant Avril 2011

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Le Flagrant DélitAvril 2011 Vol. 4 No 6

STIKEMAN ELLIOTT S.E.N.C.R.L., s.r.l. AVOCATS

MENTOR 2010/2011

VOUS VOYEZ-VOUS CHEZ NOUS?www.stikeman.com

Philippe [email protected]

Les pancartes électoralesétaient affichées jusque dansles toilettes. La campagneélectorale de cette année a étécourue et le tout Fauteux étaitau courant de la chaude com-pétition livrée par les candidatsà l’élection de l’association étu-diante de droit civil. Le taux departicipation au vote a atteintplus de 50 %, un record selonla présidente sortante Alik An-galadian. « C’est une des plusbelles courses que j’ai vue. Onparle souvent de la faible impli-cation des étudiants, maiscette année, ça nous a prisquatre heures faire le dépouil-lement des votes. La participa-tion était là » ajoute-t-elle.

Les gagnants se déclarentheureux, contents ou soulagésde leurs victoires. En fait, laplupart des postes ont été rem-portés haut la main par debonnes majorités sauf l’excep-tion des finances, gagnée parseulement 11 voies. Le nouveladministrateur de la caisse, Ni-colas Perrino admet : « Mêmesi c’est serré, je me sens trèsbien d’avoir remporté. Mon ad-versaire Éric était un très boncandidat, mais au final, que tugagnes par un ou 150 votes,les étudiants ont fait leur choix.» Donner plus d’argent auxclubs étudiants et organiser

des 4 à 7 facultaires sont sespriorités. Avec un père organi-sateur du parti libéral du Qué-bec, M Perrino a définitivementle sens de la clip politique. Sacampagne était axée sur desthèmes comme la réductiondes dépenses et une plusgrande transparence. Cesthèmes reviennent chaqueannée au poste de vice-prési-dent finances. « Je veux redon-ner l’argent aux étudiants pourqu’ils sentent que l’associationest là pour eux », soutient l’in-téressé. « On est une équipeformidable, des personnalitéscompétentes, et les étudiantsvont être très bien servis. »

Si l’enthousiasme était au ren-dez-vous jeudi dernier lors dudévoilement des résultats auDraft pub, l’analyste politique et

ex-coordonnateur du club étu-diant d’Amnistie InternationalePierre-Alexandre Cardinal sou-ligne les points positifs. «Beaucoup de candidats ontmisé sur l’amélioration de lapolitique des clubs, et voir queles premières années s’impli-quaient à ce point-là, c’est en-courageant. On sent la volontédes étudiants de s’approprierl’association étudiante à nou-veau. » Celui qui ne veut pasavoir l’air du grand méchantloup relève cependant cer-taines problématiques. «Même si la compétition sem-blait assez saine, c’était de lasuper belle politique molle. J’airemarqué une surutilisation dela publicité avec des belles af-fiches insipides sans messagepolitique. L’enjeu de la défédé-ration de la FEUO était très

porteur, pourtant les candidatsne se sont pas assez pronon-cés. »

La clique de Fauteux

Dossier étudiant:Fin d’année mouvementée

Les échecs du programmecoop................................p.6Lettre ouverte sur le manque deflexibilité

Demandes abusives de révi-sion de notes..................p.7Une chronique de Philippe Coderre

Défédération en vue?......p.8Bruno nous écrit de Belgique

Un bal trop cher?...........p.14L’analyse des coûts

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Philippe [email protected]Éditorial

Je n’ai pas l’habitude de faire unechronique d’opinion. À vrai dire, jeconsidère souvent que ce genrejournalistique comporte bien peud’intérêt pour le lecteur qui n’a au-cune idée de qui est l’auteur. Unethéorie de la communication trèsactuelle prétend que le lien deproximité entre l’auteur et le lecteurentraîne l’influence. Le leaderd’opinion communicationnel arriveà transmettre un message parceque le lecteur lui fait confiance.

J’écris maintenant depuis trois ansdans le Flagrant délit. J’ai étémembre de la direction médiatiquedurant les deux dernières années.À titre de rédacteur en chef, j’aimisé sur le journalisme d’informa-tion dans notre journal. J’ai harcelénos journalistes pour qu’ils rappor-tent les faits et assurent que cer-tains débats soient tenus avecéquilibre. Le journalisme d’informa-tion diffère du journalisme d’opi-nion. J’ai fait un point d’honneur dene pas prendre position dans mesarticles, parce que le journalismed’information consiste à citer dessources et des faits et non pas àprofiter d’une tribune pour expli-quer aux autres ce qu’on pensed’un sujet.

Je déroge aujourd’hui à mes règleshabituelles contre l’opinion puisquecette édition sera ma dernière àtitre de rédacteur en chef. Le flam-beau passe à une nouvelle géné-ration prometteuse menée parGabrielle Fortier-Cofsky et Char-lotte Chicoine-Wilson. Commed’habitude, le Flagrant restera tou-jours à la recherche de collabora-teurs. J’espère sincèrement avoirlaissé un héritage de journalismed’information à cette nouvelleéquipe. Je persiste à croire qu’unarticle complet pèse les différentsaspects d’une question et permetau lecteur de mieux comprendreun enjeu scolaire, législatif ou ac-tuel relié au droit. À ce sujet, le Fla-grant a toujours encouragé sescollaborateurs à rapporter de lanouvelle locale du terrain plutôt

que de copier-coller ce que les mé-dias nationaux font.

Bien que soutenu par l’associationétudiante, le Flagrant est un journalindépendant. Il ne s’agit pas d’unoutil communicationnel de l’asso-ciation étudiante. Le mot du prési-dent ou les annonces del’AEEDCO sont faites en accordavec la direction du journal et j’es-père personnellement que le Fla-grant recevra davantage dedemandes de publications de lapart de l’association étudiante l’anprochain. I hope our fellow angloswill write too. I once heard that 30%of droit civil is anglophone. Well, Idefinitely don’t see 30% of Le Fla-grant's articles being in English.Don't be a stranger; we're lookingforward to seeing you get involved.

Je me permets aujourd’hui d’écriremon opinion sur la politique étu-diante en espérant que ma contri-bution puisse influencerpositivement les actions de nosélus. J’en ai en fait contre deux as-pects spécifiques qui caractérisentnos représentants et concernent cequi fait cruellement défaut à nosadministrations.

La transparenceComme chaque année, les ru-meurs les plus folles courent sur lacaisse de l’association étudiante.Combien de fois avons-nous en-tendu parler de supposés vols faitspar nos élus? La réalité est que lescomptables de la FEUO scrutentles dépenses chaque année et qu’iln’y a aucune façon de savoir vrai-ment si les dépenses sont légi-times ou non. Le Flagrant aurait pufaire un travail en profondeur, maispersonne n’a voulu nous parler.Une véritable omerta existait cetteannée à l’AEEDCO et personne nes’est confié au journal étudiantpour laver l’histoire. Un journalistene peut pas toujours faire des re-portages avec des sources ano-nymes. Lorsque l’information estaccessible aux élus et qu’ils sontles seuls à pouvoir justifier chaquedépense, il est difficile pour eux deplaider l’anonymat. Que nos élusassument leur responsabilité.Qu’une réelle reddition de compte

soit publiée sur le site Internet del’AEEDCO et les rumeurs s’étein-dront d'elles-mêmes.

L’administration du Flagrant esttrès à l’aise d’expliquer ses dé-penses. Avec 5250 $ en comman-dites, le journal n’a jamais été enaussi bonne posture financière.Notre équipe est allée chercher1800 $ de plus en commanditairescette année. C’est un montant demoins payé par l’association étu-diante. Alors qu’il y a quelques an-nées, nous coûtions 6000 $ auxétudiants, nous devrions nous entirer cette année avec un coût d’en-viron 2000 $. Notre seule véritabledépense consiste à payer notre im-primeur. Nous avons aussi achetédeux logiciels cette année : Anti-dote, pour assurer la qualité de lalangue et Quark, un logiciel demontage. Finalement, je souligneune dépense de 8,87 $ pour l’achatdes timbres nécessaires à l’envoid’une version papier à nos fidèlescommanditaires. Le Father andSons nous a offert 300 $ enchèques-cadeaux échangeablescontre de la pizza et des breu-vages. Cet argent a servi à récom-penser les bénévoles qui mettentdes heures à écrire des articles ouà gérer le journal.

Le paraître souriant mouDans le contexte juridique, notreréputation est une marque de com-merce. Il n’est donc pas surprenantde constater à quel point les genstiennent à bien paraître. Je déplorecependant l’attitude couarde am-biante de refuser de livrer son opi-nion sur la place publique. Lesdiscours de politiciens pullulent àFauteux et je crois que cette atti-tude discrédite nos élus. Quand j’aidemandé à nos nouveaux repré-sentants leur position sur la défé-dération de la FEUO, j’ai essuyédes refus de répondre. En se ca-chant derrière les référendums etla démocratie étudiante, nos repré-sentants me disent qu’ils n’ont pasencore pris position. Après un oudeux ans d’études à Fauteux, cesgens-là n’ont-ils pas encore réflé-chi à la question? Combien d’an-nées faut-il pour décider de saposition par rapport à la défédéra-

tion? J’imagine que je fais partied’une vieille génération qui élit sesreprésentants en fonction de leurprogramme plutôt qu’en fonctionde leur sourire. Il m’apparaît trèsdifficile de faire un choix lorsqu’au-cun candidat ne se prononce surles enjeux qu’ils devront décider. Ya-t-il de la conviction dans la salle?

Tous ceux qui s’intéressent lemoins du monde à la situation po-litique étudiante savent et recon-naissent qu’il n’y a aucun avantageà laisser une organisation externecomme la FEUO gérer nos fonds.Les gens en droit passent leurtemps à Fauteux et non au centreuniversitaire l’autre côté de la rue.Je ne crois pas que ce soit mal oubien. C’est un fait. Je constate queles étudiants en droit ont un senti-ment d’appartenance plus fort pourleur association étudiante facultairequ’avec la FEUO. Mentionnonsseulement le taux de participationaux élections : plus de 50 % pourl’élection de l’AEEDCO contre 11.5% pour l’élection de la FEUO.Sommes-nous capables de nom-mer un avantage à rester avec laFEUO? Si votre réponse est incer-taine, n’est-ce pas la preuve duproblème? Quels services ris-quons-nous de perdre? Quels ser-vices utilisons-nous?

Durant les trois dernières annéesd’association étudiante, j’aiconstaté comme plusieurs qu’unprésident a su faire l’unanimité parson charisme, son ardeur et sapersonnalité ouverte. Qu’avons-nous tant apprécié de ce bon vieuxBurn? Il a incarné le poste grâce àson implication bénévole colos-sale, sa franchise et sa transpa-rence. Personne ne se souvenait,en début d’année, du trou de 6000$ laissé par son administration.Cette année, l’association étu-diante a non seulement épongé cedéficit, mais a en plus dégagé dessurplus considérables. Personnene peut disgracier leur travail sur labase de rumeurs. Ces gens méri-tent des remerciements pourtoutes les heures qu’ils ont don-nées aux étudiants.

Socialiste de droite

Le Flagrant DélitJournal étudiant de la Faculté de droit

Section de droit civil

Rédacteur en chefPhilippe Cordisco

Rédacteurs en chef adjointsPhilippe B. CoderreGabrielle Fortier-Cofsky

Correctrice: Carla Korzinstone

Le Flagrant délit est toujours à la recherche de jour-nalistes, anglophones et francophones, afin d’offriraux étudiants et au personnel de la Section un jour-nal de qualité.

Soyez informés de notre prochaine rencontre en noussuivant sur Facebook.

[email protected]

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Nouvelles

Surhommes ou sous-hommes?Cristina [email protected]

Quand on reçoit la lettre d’accepta-tion de l’université où l’on veut ob-tenir notre baccalauréat en droit, lajoie qui nous envahit est démesu-rée. Paul L. Caron, professeur dis-tingué de Pepperdine School ofLaw, mentionne que la majoritédes apprentis avocats sont motivéspar le prestige qui entoure la vo-lonté d’aider les gens ainsi que parla contribution à un changementauquel ils aspirent. Quelle que soitla raison pour laquelle on veutpoursuivre cette carrière, notre per-ception évolue au fur et à mesurede notre progression scolaire.

Dans un article par Maître GregoryJ. Van Rybroek, Ph.D., on dénoteque les étudiants en droit et lesavocats se distinguent de la popu-lation en général par les qualitéssuivantes : très grand désir deréussite, extraversion et sociabilité,compétitivité, froideur, faible intérêtaux gens, questions interperson-nelles, etc. Aussi, Van Rybroekmentionne que les avocats sont

différents par leur désir dispropor-tionné de « penser au lieu de «sentir », leur façon de penserconventionnelle basée sur lesdroits reliés aux obligationscontractées, leur esprit matéria-liste, leur plus haut niveau de dé-tresse psychologique et leur abusde substances.

La personnalité d’un étudiant endroit change avec l’avancement desa carrière. Avant même de com-mencer ses études en droit, les «futurs bacheliers » ont tendance àavoir un esprit de dirigeant, une ap-proche active envers la vie et undésir de se maîtriser à soi-même etnon pas de se soumettre à uneautre autorité. Lors de leur cursusscolaire, les individus semblent dé-velopper un sens accru de la domi-nation, et les niveaux d’ambition etd'agressivité se voient plus élevésqu’avant le début de leur parcours.De plus, des études montrent queles relations entre collègues onttendance à être plus compétitives,au détriment de leurs relations hu-maines et de leur sociabilité. Eneffet, les statistiques révèlent une

indifférence aux émotions et unmanque d’empathie vis-à-vis lespersonnes. Aussi, un avocat dis-tingue du commun en développantune personnalité centrée vers l’as-pect juridique, plutôt qu’humainedes droits et des libertés auxquelsun individu a droit. Les barrièresd’éthique deviennent de plus enplus confuses avec l’avancementde la carrière en droit. Il y a uneaugmentation d’altruisme et uneconcentration spécifique est accor-dée aux récompenses externes aulieu de l’épanouissement internepersonnel.

Compte tenu de ce qui précède, re-gardons la satisfaction des avocatsavec le choix de carrière qu’ils ontfait. Maître Gregory J. Van Ry-broek, Ph.D. mentionne que lesavocats qui sont les plus satisfaitssont : ceux qui ont des enfants, quiont plus de 36 ans, et qui sont pra-ticiens indépendants ou qui travail-lent dans des plus petitescompagnies. On relève que l’avo-cat est moins satisfait lorsqu’il tra-vaille pour un grand cabinet.

Qu’en est-il du bien-être ? La com-pétitivité accrue, le niveau destresse élevé, l’acharnement à laréussite et le manque de tempslibre régissent l’ensemble des in-convénients que peut présenter lemétier d’avocat. Par exemple, aucours de l’année 2009 et 2010, pasmoins de 700 demandes ont étéprésentées au Programme d’aideaux membres du barreau. Or, pourles années 2000 à 2001, seule-ment 231 demandes ont été pro-duites, ce qui laisse transparaîtreune certaine détresse. Dans lesdernières années, le nombre dedemandes a haussé de près de200%.

L’ensemble de notre étude démon-tre donc l’existence réelle d’une dé-tresse dissimulée au sein de cemilieu professionnel. Il est essen-tiel de parvenir à percevoir cettedétresse et de réussir à se procu-rer un équilibre mental et social in-dispensable au bien-être de toutepersonne, avocat ou non.

Au nom de ladémocratie, les prochains mem-bres de l’exécutif de l’associationrefusent tous de se prononcer surl’enjeu d’envergure qu’est la défé-dération. La nouvelle présidenteStéphanie St-Jean souhaite resterneutre dans ce débat-là. « Je croisque c’est important d’avoirquelqu’un qui va représenter lesétudiants, peu importe ce qu’ilspensent. Je constate qu’un petitgroupe est très informé, mais quela majorité ne sait pas. Les per-sonnes moins informées sont réti-centes à se défédérer. » MmeSt-Jean entend surtout s’atteler àla tâche de créer un sentimentd’équipe avec les autres membresde l’AEEDCO. Visiblement sur-prise, la nouvelle présidente des’attendait pas à remporter l’élec-tion. « Je pensais que Katrina ga-gnerait par quelques votes. C’étaitdifficile de voir l’opinion des gens.»

Un certain suspense entourait labataille à quatre pour l’obtention duposte de vice-président communi-cations. Laurence Larrivée-Fortin agagné par une avance de 76 votessur son plus proche rival. « Je pen-sais que ça serait vraiment trèsserré! J’ai été émue de savoirqu’autant de personnes m’ont faitconfiance. Je vais me couchercontente! » Bien qu’elle veuillemettre en œuvre sa plate-forme,

Mme Larrivée-Fortin soutient queles idées des autres candidats neseront pas oubliées. Sa prioritésera d’instaurer un mot de l’assobilingue. « Je ne vais pas décevoirles anglophones qui ont voté pourmoi. Ça leur tient à cœur. »

Notons que Jean-François Landry,en compétition contre lui-même, areçu une claque au visage des par-tisans de la chaise, qui a tout demême reçu 52 votes. Déterminé,cet accro ne changera rien à sonplan de match. Il réitère que tousles étudiants en droit recevront leguide carrière dès l’automne.

« Les autres événements sont suf-fisamment rodés pour qu’on puisseproduire le guide tôt dans l’annéeen incluant des domaines hors del’entente de recrutement. D’ail-leurs, l’expression carrière alterna-tive me pue au nez. Je veuxdonner une visibilité aux champsmoins traditionnels du droit. » MLandry a continué sur une envoléelyrique dans lesquelles il est passémaître « cette année, le feuilletonscolaire ne se déroulera pas autourde l’asso. On va travailler pour lesétudiants. On va défendre les étu-diants. »

Laetitia Angba est la seule membrede l’AEEDCO en qui les étudiantsont renouvelé leur confiance. « Jesuis la seule à avoir un deuxièmemandat, alors je vais pouvoir aider

mes collègues. L’asso avait un ex-cellent esprit cette année, mais il ya des choses à améliorer. Il fautêtre certains qu’une équipe de ferpuisse conserver son énergie toutel’année. On a tous rempli notremandat même s’il y avait des ques-tions de mauvaise communication,de rumeurs qui circulaient. Je croisque c’était des incompréhensionspeut-être pas correctement fon-dées. »

Pendant la campagne, plusieursétudiants ont été déçus d’appren-dre que Lyla Bradley abandonnaitla course. Nul ne pouvait prédirel’issue du vote, mais la rumeur vou-lait qu’elle ait certainement pu rem-porter le poste de présidente.Pourquoi a-t-elle abandonné enplein milieu de la semaine aprèsavoir affiché ses pancartes sur les-quelles elle représentait humoristi-quement le personnage de DonDraper dans la série Mad Men? « Iwant to concentrate myself on law.Je veux diversifier mon temps devie personnelle » rétorque-t-elletout d’abord. Puis à force de discu-ter, Mme Bradley arrive une ré-ponse plus convaincante. À sesyeux, le plus important est d’offrirde la diversité aux étudiants endroit et une bonne association étu-diante doit être présidée par unepersonne qui peut créer un espritd’équipe et ouvrir l’organisation àdiverses perspectives. « On doit in-tégrer tout le monde et s’assurer

que toutes les voix sont entendues.J’ai adoré occuper mon poste cetteannée, mais il y a eu de gros trou-bles, de grandes frictions entre cer-taines personnes. Despersonnalités fortes n’ont pas étécapables de gérer leurs propresproblèmes et il y avait beaucoupd’hypocrisie. Ça a miné l’espritd’équipe. J’ai senti qu’il y aurait uneclique élue cette année et j’avaispeur que ce ne soit pas assez ou-vert. J’ai décidé de donner plus detemps dans un autre type de béné-volat. La cause des aveugles metient à cœur. »

Du côté social, Gabrielle Corriveaumisera sur la semaine d’initiation.« On va faire une ambiance dyna-mique dès le début. » Le défilé demode sera de retour et le comitésera créé dès septembre. Aux af-faires externes, Julie Lacoursièremettra tout en œuvre pour queFauteux reçoive un procès de laCour fédérale. Aux affaires spor-tives, Jade Deschenaux croitqu’elle a gagné grâce à son enga-gement et son travail acharné. «J’ai été vraie, les gens ont cru enmon potentiel. Je ne connaissaispas tous les autres, mais ça va êtreune belle équipe. Je suis contentedu taux de participation. Ça m’adépassé. Je ne pensais pas qu’il yaurait autant d’intérêt. C’est lapreuve que Fauteux on participe.

Suite de la Une

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Nouvelles

Fast-food criminelPhilippe Côté[email protected]

Le crime rapporte. Il exalte lespassions, il provoque une réac-tion. Il fait débattre le cœur deses témoins ahuris. Le crimeest payant.

Question simple : Qui encaissele chèque de ce spectacle? Cesont ces médias, grands pro-moteurs du sensationnel,grands cinéastes de la réalitéquotidienne, qui font roulercette industrie. La recette estsimple : sexe, sang, sport. Lesmédias sensationnels sont lespremiers sur le terrain. Ils ou-vrent l’œil, toujours à l'affût duscandale qui fera vibrer lesmœurs de la population, celle-ci prise en otage, attendant avi-dement le prochain coupd’éclat.

Si le fast food médiatique pro-duit un téléroman matin et soirpour les millions de lecteurs ettéléspectateurs abaissés ausensationnalisme, quel est sonimpact sur l’image du crime lui

même? Mme Margarida Gar-cia, qui enseigne le droit pénalainsi que la criminologie àl’Université d’Ottawa, nouséclaire sur cette question : (Lesmedias sont la source d’infor-mation (et donc de connais-sances) la plus importante dela population sur le crime. Orles recherches montrent aussique la représentation du crime,par les médias à sensation, estbasée sur des stéréotypes, surdes simplifications outran-cières, partielles et souventcarrément erronées par rapportà ce qui se passe en matièrede crime et de contrôle socialpar la voie du système pénal. »

À partir de ces stéréotypes,touchant principalement les mi-norités visibles ainsi que lesgroupes défavorisés, les mé-dias soumettent à la populationune vision erronée du crime.Les témoins de cette désinfor-mation réagissent toutefois malà cette situation. Groupes depression, idées sociales et po-litique populiste contribuent àmettre à part les protagonistes

criminels. Résultat : Profilageracial et social. Vous connais-sez la chanson, le cercle vi-cieux continue.

Désinformation et dérision dusystème pénal se retrouventmaintenant comme desthèmes centraux de l’informa-tion judiciaire. Le droit pénal seretrouve critiqué de toutesparts par les médias pour sonlaxisme, sa sévérité insuffi-sante ainsi que son manque desensibilité face aux souffrancesdes victimes. Voilà la principalepente glissante de toute cetteaffaire. Mme Garcia soulève unfait inquiétant : (dans mes re-cherches sur la déterminationde la peine, j’ai pu constater àplusieurs reprises que la cou-verture médiatique d’un événe-ment criminel et la publicitéd’une affaire opérée par lesmédias à sensation semblaientêtre des critères (non officiels)de justification de peines sé-vères.

Le quatrième pouvoir peut-ilavoir une influence marquée

sur le droit pénal? Dans tousles cas, l’indépendance dupouvoir juridique doit être dé-fendue sans compromis. Ellereprésente le dernier rempartd’une société sainement via-ble. Si autrefois des balises fu-rent posées pour garder lepouvoir législatif à distance desdécisions judiciaires, des rè-gles claires d’information mé-diatique sont nécessaires pourne pas interférer avec l’universdu droit pénal, autant dansl’exécution que dans la percep-tion de celui-ci.

Mme Garcia résume cette pen-sée : (désinformer plutôt qu’in-former et sévir plutôt queguérir. Si l’avenir en venait àconfirmer cette tendance, nousnous retrouverions dans unesituation où autant les médiasque le système pénal fourni-raient du crime une image sim-pliste et redondante qui ne faitrien pour favoriser la créativitéet la réforme dans un domainede la vie sociale qui en a gran-dement besoin. »

Une gang de branleuxGabrielle [email protected]

Sur la colline parlementaire, lavenue du printemps n’appor-tera pas que des tulipes cetteannée. Le Canada est officiel-lement en élection. C'est ainsique le 25 mars dernier, le gou-vernement conservateur deStephen Harper est tombé à lasuite d’une motion de censure,votée à 156 voix contre 145,l'accusant d'outrage au parle-ment. En présence d'un nou-veau gouvernementconservateur minoritaire, lespartis politiques d'oppositionformeront-ils une coalition?

Les accusations sont fondéessur le refus du gouvernementde présenter aux élus les coûtsde certains projets de loicomme l'achat d'avions dechasse F-35, la réduction del'impôt des grandes entrepriseset le durcissement des peinesde prison. Ces agissementsportent considérablement at-teinte aux privilèges des parle-mentaires. Le vote de censure

pour outrage au tribunal estune première dans l'histoire duCanada.

Les campagnes électoralessont déjà en branle et unequestion fait maintenant sur-face : l'éventualité d'une coali-tion entre les différents partisd'opposition. Si les intentionsde vote sont confirmées et queles Canadiens se retrouventencore face à un gouverne-ment conservateur minoritaireau lendemain des élections, ilsemblerait y avoir une possibi-lité qu'un gouvernement de co-alition libéral-néo-démocratese forme, appuyé par le Blocquébécois.

Stephen Harper s'est ouverte-ment prononcé contre le gou-vernement de coalition. Le chefdu Parti conservateur a accuséses adversaires libéraux, néo-démocrates et bloquistes devouloir « prendre le pouvoirsans gagner les élections. »Cependant, Gilles Duceppe aressorti une lettre datant de2004 dans laquelle Stephen

Harper, de concert avec lespartis de l'opposition del'époque, signifiait à la gouver-neure générale leur communeenvie de former une coalitioncontre le gouvernement libéralminoritaire de Paul Martin.Face à cette flagrante contra-diction, on peut se demanderpourquoi le chef du particonservateur tient maintenantde tels propos alors qu'hier ilaffirmait publiquement lecontraire. Le professeur BenoîtPelletier commente « Je nesuis pas étonné, car la politiqueest faite de surenchères etd'oublis volontaires. Bref, çafait partie du jeu. » Selon M.Pelletier, d'un point de vue juri-dique, la coalition est tout à faitlégitime, car elle exprime la vo-lonté commune d'une majoritédes députés d'avoir un gouver-nement en lequel ils ontconfiance.

D'après un sondage de LégerMarketing mené le 26 et 27mars dans toutes les provincesdu Canada, l'idée de coalitionrallie une majorité de Québé-

cois (52 %) alors qu'elle estbeaucoup moins populaire auCanada anglais, plus particu-lièrement dans l'ouest et enColombie-Britannique où uneimportante majorité est contrel'idée. Benoît Pelletier affirmeque cela serait pratiquementsuicidaire sur le plan politiquepour les libéraux de former unecoalition avec l'appui du Blocquébécois, car le reste du Ca-nada pourrait le voir commeune trahison de leur part. Ilsauraient alors beaucoup de dif-ficulté à être réélus. Selon lui,la seule possibilité de coalitionqui ne porterait pas atteinte à lacrédibilité du parti libéral ausein des électeurs anglo-phones serait une coalition li-bérale-néo-démocrate sansl'appui du Bloc québécois,dans l'éventualité où les deuxpartis remportent assez desièges à eux seuls. M. Pelletiera cependant refusé de se pro-noncer sur lequel des deuxscénarios serait le plus avanta-geux dans l'intérêt des élec-teurs québécois.

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Nouvelles d’environnement

Le Québec dort-il au gaz?Chloé D’Astous et Nikola [email protected]@uottawa.caChronique du club de droit del’environnement

Depuis des mois, l’industrie du gazde schiste occupe une place trèsimportante dans l’actualité environ-nementale, mais qu’en est-il exac-tement?

Le gaz de schiste est un gaz natu-rel prisonnier dans de profondesformations géologiques. Pour pro-céder à l’extraction, un puits verti-cal d’environ 1000 ou 2000 mètresdoit être foré et pour libérer le gaz,il faut fendiller la roche en injectantun mélange d’eau, de sable et deproduits chimiques. Cette dernièreopération est appelée la fractura-tion. Non seulement celle-ci néces-site entre 400 et 600camions-citernes remplis d’eau po-table, mais également un cocktailhautement chimique de plus de500 produits toxiques. L’industrien’a pas l’obligation de dévoiler lesproduits chimiques qu’elle utilise,mais les scientifiques ont décelésentre autres du méthane et du ben-zène, des polluants importants quicontribuent au gaz à effet de serreet à l’amoindrissement de lacouche d’ozone. De plus, il y a unhaut taux de risque de contamina-tion des nappes phréatiques et depollution dans l’air causant degraves troubles de santé.

En 2008, le gouvernement a déli-

vré des permis à des prix mo-diques à différents promoteurs leurpermettant l’exploration pour voir siles réserves québécoises pou-vaient mener à une industrie via-ble. Depuis, 31 forages ont étécreusés et 18 d’entre eux ont étéfracturés. À la suite de nom-breuses contestations de la popu-lation, le gouvernement a mandatéle Bureau d’audiences publiquessur l’environnement, le BAPE, pourqu’il se prononce sur le sujet. Lerapport de l’organisme a été rendupublic le 8 mars 2011. Dans celui-ci, le BAPE reproche au gouverne-ment d’avoir agi précipitamment etd’avoir ainsi violé le principe de laprécaution en droit environnemen-tal. En effet, il n’y a pas encoreassez d’informations disponiblessur le sujet en ce moment. Or, leBAPE recommande entre autresune évaluation environnementalestratégique pouvant s’étendre surenviron deux ans, une solution fi-nancière pour compenser le faibleprix payé pour l’obtention de per-mis d’exploration et la compensa-tion des communautés touchées.Le Bureau d’audiences a égale-ment proposé que les instancesmunicipales aillent un rôle à jouerdans le processus décisionnel, cequi est une bonne nouvelle,puisque les municipalités sont deplus en plus impliquées dans laprotection de l’environnement.

Lucien Bouchard, ancien premierministre du Québec, est le prési-dent de l’Association pétrolière etgazière du Québec et agit en tant

que porte-parole de l’industrie desgaz de schiste. Il a confirmé queles promoteurs allaient se confor-mer aux recommandations duBAPE. Cependant, il avertit de lapossibilité d’intenter des recours endédommagement en raison desdélais qui retardent et compromet-tent l’exploitation.

De son côté, Nathalie Norman-deau, ministre des Ressources na-turelles et de la Faune, a annoncéque d’ici la fin de l’évaluation envi-ronnementale commandée par leBAPE, il n’y aurait aucun forage

commercial et que toutes les acti-vités liées au gaz de schiste se dé-rouleraient à des fins purementscientifiques sous l’œil attentif ducomité d’experts qui mène l’évalua-tion.

La bombe à retardement que re-présente l’industrie du gaz deschiste a donc été désamorcéepour l’instant, mais elle pourraitêtre réactivée, car les promoteursse disent prêts à attendre. Pourplus d’information, regardez le do-cumentaire Gasland.

Pascal [email protected]

Avec 2 milliards de barils d’or noir,Harper tente d’acheter le vote duQuébec à la veille du lancement of-ficiel des élections fédérales. Ungeste qualifié de stratégique parcertains, mais d’historique pard’autres, puisque c’est à un débatvieux de 12 ans auquel le gouver-nement conservateur a mis fin le23 mars dernier.

Ottawa a finalement levé son em-prise sur la plus grande structuremarine non exploitée de l’est cana-dien, Old Harry, donnant ainsi àQuébec le feu vert pour en tirer bé-néfice. La totalité des redevanceséventuelles du gisement gazier etpétrolier, situé à la limite des terri-toires québécois et terre-neuviens,irait au Québec. «  Maîtres cheznous  », diront ceux qui croientavoir obtenu l’autonomie énergé-tique. Maîtres de nos ressourcesnaturelles, mais aussi maîtres des

risques environnementaux qu’en-gendrait l’exploitation d’un tel gise-ment. Un moratoire a déjà étédéposé par le passé afin de sus-pendre toute activité de foragejusqu’en 2012. L’objectif est depermettre au gouvernement d’ef-fectuer les évaluations environne-mentales  «  stratégiques  » (EES)nécessaires. Les « EES » ont étédéveloppés par le ministère desRessources naturelles et de laFaune en 2006 afin de favoriser lamise en œuvre d’un développe-ment durable.

Toutefois, cette stratégie que déve-lopperont les autorités responsa-bles aura-t-elle la force requisepour maintenir un potentiel de neufmilliards de dollars sous la mer s’ils’en avérait nécessaire?

Le gouvernement libéral prône lacréation d'emplois, la sécuritéénergétique et le développementéconomique dans les régions duQuébec, mais il se proclame aussi

lui-même comme étant une puis-sance mondiale en énergie propreet renouvelable ayant un leader-ship connu en environnement et endéveloppement durable. Par ail-leurs, il suffit de penser à l’explo-sion de la plate-forme DeepwaterHorizon dans le golfe du Mexiquele 20 avril 2010 pour démontrerque le forage marin est un procédédélicat, voire même extrêmementdangereux pour le système écolo-gique canadien. C’est jusqu’à800  000 litres de pétrole quis’échappaient quotidiennementdes fonds marins lors de ce qui aété déclaré comme étant la plusgrande catastrophe environnemen-tale de l’histoire des États-Unis.

Alors que le gouvernement prétenddévelopper des méthodes d’exploi-tation d’énergies renouvelables al-ternatives au pétrole, il priorisequand même le secteur pétrolierau secteur éolien, pour n’en nom-mer qu’un. Sa position par rapport

aux gaz de schistes est un autreexemple de l’attitude qu’adopte leQuébec par rapport au développe-ment énergétique. Alors que l’ex-traction du gaz de schiste suscitedéjà de nombreuses inquiétudesaux États-Unis, des millions de dol-lars ont déjà été investis dans lavallée du St-Laurent et le budgetBachand, déposé le 17 mars der-nier, projette même des rede-vances supérieures à 200 millionspour les industries minières et ga-zières.

Le Canada devrait apprendre deserreurs de ses voisins du sud etmettre ses œufs dans un panierdifférent que le leur. Espérons quele rapport du vérificateur général,qui se fait toujours attendre, sauraconvaincre les autorités québé-coises de prendre en considérationtous les éléments pertinents avantd’investir temps et argent dans OldHarry : un projet qui pourrait coûterplus que ce qu’il rapporterait.

Plein de cash, plein de problèmes

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Stress institutionnalisé, ambition découragée

Gabrielle [email protected] ouverte

Apparemment, j’ai le problèmede vouloir tout faire : travaillerdans un gros cabinet, un petitcabinet, faire un stage à l’inter-national, faire le programmeCoop, la course aux stages,m’impliquer, faire un concoursde plaidoirie, aller en échange,avoir un chien et un copain. Ànoter que le copain vient endernier. Bref.

En entrant à l’université, je mesuis rapidement rendu compteque ce ne serait pas possible.Au-delà des choix écono-miques normaux, il existe desproblèmes fondamentaux quetous les étudiants devraientconnaître afin de faire deschoix éclairés.

J’ai choisi le programme Coopqui j’espérais m’ouvrirait desportes. Pour ce faire, j’ai sacri-fié 500 $ par session, d’étude,de stage ou de rien, j’ai choiside graduer une session plustard, conséquemment de fairemon Barreau en quatre mois,et donc de prendre les pas-sionnants cours que l’école duBarreau nous suggère de pren-dre durant notre licence.

Le Programme Coop se vanted’offrir «  une préparation quivise le succès » et nous offrede « démarrer notre carrière ».Pas contre, ils ne se vantentcertainement pas de leur flexi-bilité et leur accommodement.Avec raison. Il existe une limitetrès stricte qui pénalise assezlourdement les étudiants lesplus motivés de la faculté, sansconsidérer l’unicité des étu-diants en droit : la course auxstages.

La fameuse course aux stages.Trois mots suffisants pour don-ner des maux de tête et desnausées à plusieurs étudiants.Personnellement, «  pu capa-ble ».

Le guide de préparation, les

rencontres de préparation deCV, les rencontres de prépara-tion des entrevues, les jour-nées carrière, préparer monCV, ma lettre de présentation,s’informer sur chaque cabinet,et appliquer aux cabinets. Est-ce que j’oublie quelque chose?Ah oui, attendre les appelsd’entrevues, faire des aller-re-tour à Montréal au moins deuxfois par semaine, aller aux en-trevues, dîner au « food-court »de la Place Ville-Marie en pro-fitant du wi-fi gratuit, manqueret reprendre des cours, parlerde tout et de rien avec les milleétudiants qui attendent pourleur entrevue aussi, attendreles appels de deuxièmes entre-vues, pleurer lorsqu’ils ne vien-nent pas (pourquoiiii), êtreheureuse lorsqu’ils viennent,aller aux cocktails/soupers/dé-jeuners, faire des beaux sou-rires, être beau, intelligent,divertissant, mais pas trop, ettomber sur les nerfs de son co-pain pendant trois semaines.Sans compter tous les «  pis,toi? » que chacun se demandepour savoir s’il a eu plus d’en-trevues que son voisin, s’il esten bonne voie ou s’il devraitaller boire sa peine au F&S ense disant qu’il n’a plus aucunespoir d’avoir une carrière.

Tout cela jusqu’au beau matindu 25 mars où l’on regarde fré-nétiquement son téléphone enlui commandant de sonner.Parfois il sonnera; plus souventqu’autrement il ne sonnerapas.

Je semble cynique, mais toutcela pour dire que la courseaux stages vaut n’importe quelprocessus Coop. Même sansobtenir de stage, c’est une ex-cellente façon d’apprendre àgérer son temps, son stress, etde s’habituer à être confortableen entrevue. Mais cela le bu-reau Coop ne le comprendpas.

Je semble être une personneamère qui n’a pas réussi àavoir de stage durant la courseet qui se défoule sur le Bureau

Coop. Non. J’ai eu un stage.Bravo, félicitations, j’ai travailléfort pour l’obtenir et je devraisêtre fière. Mais je ne me sensaucunement « winner », parceque mon futur bureau est degrosseur moyenne, et qu’il n’apas les moyens d’offrir des em-plois d’été à tous ses futursstagiaires. Donc après avoirpassé trois semaines à me ron-ger les ongles dans le train, jeme les ronge cet été, parceque le service pour lequel jepaie 500 $ par session refusede m’offrir son service. Pour-quoi? Tout simplement à causedes dates.

La première ronde des emploisCoop commence au début dumois de février, et se termineavant la semaine de relâche.Au même moment où com-mencent les applications pourla course aux stages. Nousavons donc officiellement deuxchoix  : trouver notre proprestage Coop en espérant que lacourse fonctionne, ou ne pasfaire la course et dire adieu ànos rêves de la Place Ville-Marie. J’aurais également pufaire des manœuvres un peudouteuses, mais non. J’ai dé-cidé d’être honnête et de pren-dre un risque, et maintenant jeme demande si les moyenssuspects n’auraient pas étéune meilleure option.

Oui, rationnellement il y a uneplus grande probabilité de nepas avoir d’appel le 25 mars,donc le moyen sûr serait de ra-valer ses ambitions et de parti-ciper au placement Coop. Sauf

que nous ne sommes étudiantsqu’une seule fois. Et nousn’avons qu’un seul stage dubarreau. À la base, la courseaux stages, comme son noml’indique, sert à obtenir unstage du barreau. Et un emploifutur, dans la majorité des cas.Je ne devrais pas avoir à choi-sir entre ma recherche d’em-ploi et un emploi Coop pourl’été. Un des deux choix a desrépercussions à beaucoup pluslong terme, et n’a pas le mêmeobjectif que le programmeCoop. Il n’est pas logique dedevoir faire un choix entre lesdeux. Au contraire, le BureauCoop devrait encourager la re-cherche d’emplois post-gra-duation et la détermination deleurs étudiants. Pour ceux seretrouvant dans une situationsimilaire à la mienne, soit ils re-grettent pratiquement d’avoirde l’ambition, soit ils doiventessuyer une deuxième décep-tion après celle de ne pas avoireu de stage.

Conclusion : je ronge mes on-gles pour cet été. J’appliqueaux programmes étudiantsgouvernementaux en espérantrecevoir un appel en avril, etharcèle tous mes contacts pourun stage. Peut-être pensez-vous que c’est l’apanage detous les étudiants, et que je nefais aucunement pitié? Peut-être, mais vous ne payez pas500  $ par session pour lefaire… Je me demande si tra-vailler au Starbucks pourraitcompter comme stage Coop?

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Vie campus

Fin de la loto-révision de notes

Philippe [email protected]

Depuis quelques années déjà,nous, les étudiants en droit civil,remportons haut la main la palmedu titre des plus contestataires del’université, relayant à grand coupde masse à l’administration intrafa-cultaire la tâche de réviser nosexamens aussitôt qu’une de nosnotes nous apparaît hors-norme.

Au cours du semestre d’automne,361 demandes de révision ont eulieu dans l’enceinte de Fauteux quicompte à peine 750 étudiants dedroit civil. C’est donc un civiliste sur2 qui a contesté au moins un deses résultats lors de la session au-tomnale. À titre d’exemple, uneannée chargée dans la faculté demusique comporte 6 rappels pour6000 étudiants.

Cette problématique donne pré-sentement des cheveux gris (pourceux qui n'en ont pas déjà!) auxmembres du conseil administratif.Selon le corps professoral, les étu-diants transforment un système quiest nécessaire au maintien de l’in-tégrité des examens en une loterieleur permettant d’espérer augmen-ter leur moyenne. Malheureuse-ment, quelqu’un doit gérer lesmises et ce n’est certainement pasLoto-Québec qui s’en chargera.

À l'heure actuelle, la Section doitconsacrer d'importantes res-sources à la gestion des révisionsde même qu'à leur traitement. Lesdemandes sont acheminées auprofesseur qui a donné l'examen etcelui-ci doit impérativement traiteret analyser la revendication.

« Le temps des professeurs esttrès précieux », affirme le doyenadjoint et secrétaire de la Sec-tion, Pierre Thibault. « Leurs troismandats sont l'enseignement, larecherche et le service commu-nautaire. Si un professeur doitprendre une grande portion deson temps pour réviser 20 de-mandes de révision de note dansune classe qui compte 80 étu-diants, on lui ajoute un fardeau detravail pour lequel il n’est pas em-bauché. »

Bien que permettre à l'étudiant defaire réviser un examen est essen-tiel, l'abus de la procédure amplifieprésentement cette crise adminis-trative.

«  Les étudiants ont le droit de

consulter leurs examens et de lesfaire réviser s’ils ont des motifs sé-rieux de croire que le prof a mal ap-pliqué son barème  », réitèreM. Thibault. « Ils doivent toutefoisaccompagner leurs demandes demotifs raisonnables et satisfaisantsqui ne sont pas seulement baséssur une impression d’injustice. »

« J’avais mal à la tête durantl’examen », « Je ne comprendspas pourquoi j’ai eu cette note»,« J’ai fourni tellement d’efforts, jemérite mieux », « Il me manque.5 pour changer de note », « Jevais perdre ma bourse si je n'aipas un A » et « Je n’aime pas lacorrection  », sont des excusestout aussi loufoques que réellesqui timbrent de plus en plus lesdemandes de révision.

« Il faut que les étudiants compren-nent que la révision de note est undroit valorisé et que nous sommestoujours prêts à éliminer nos er-reurs de correction », assure Pa-trick Dumberry qui a lui-même étéravagé par un grand nombre de re-cours en révision à l'automne.« Toutefois, lorsque la justificationest absente, non fondée ou baséesur une interprétation trop libéraledu corrigé par l'étudiant, le proces-sus constitue une perte de tempspour tout le monde. L'étudiant quifait la demande perd son temps, lepersonnel administratif qui traite lademande perd son temps et le pro-fesseur qui se prête à l’exerciced’évaluer la demande perd égale-ment son temps ».

Un phénomène propre à la Sec-tion droit civilIl semble que la contestation demasse découle de notre difficulté àbien comprendre les fondementsdu système. Alors que ce procédéest mis en place pour éliminer leserreurs de correction, il est présen-tement utilisé comme une négocia-tion tacite de résultats scolairesavec le professeur. Plusieurs d'en-tre nous jettent le blâme sur la fai-blesse des corrigés et croientqu'une meilleure rétroaction nousempêcherait de nous questionnerlorsqu'on consulte nos examens.

Pourtant, le conseil de la faculté, àla suite de nos revendications, aadopté une directive au printempsdernier commandant aux profes-seurs de fournir aux étudiants soitun corrigé d'examen, une rétroac-tion claire dans le cahier d'évalua-tion ou encore un exemple de lameilleure copie corrigée. En der-

nier recours, si les autres exi-gences ne peuvent se concrétiser,le professeur doit rencontrer l’étu-diant qui en fait la demande. Il n’ya eu aucun cas rapporté où un pro-fesseur n’a pas respecté au moinsune de ces exigences à ce jour.

La justification de nos gestes par lemanque de rétroaction est donc unargument plutôt fade. La réalité, etsoyons honnêtes, est que la plu-part d’entre nous ont joué à cetteloto-révision de notes afin de profi-ter des largesses du système. Laraison principale? Ça fonctionne etça excuse les résultats qui nousont déçus. Philippe Cordisco, ré-dacteur en chef du Flagrant, af-firme avoir gagné 50  % de sescauses. J’ai moi-même obtenu dusuccès dans 2 cas sur 5, ce quiconstituerait une excellentemoyenne au bâton si je m’appelaisVladimir Guerrero.

Selon M.  Cordisco, ces nom-breuses tentatives de modificationde notes sont imputables à la pres-sion inhérente au milieu juridique.« La différence entre le succès pro-fessionnel d'un étudiant qui a uneMPC de 7.5 et un autre qui a 8.5,au niveau de la pratique du droit,est probablement inexistante outrès minime », croit-il. « Or, cettedistinction peut carrément changerune vie au niveau des opportunitésd'emploi en raison de toute l'impor-tance accordée par les employeursau rendement scolaire. Parfois, lacontestation réussie d'un examenpermettra à l'un d'en devancer unautre dans l'échiquier des meilleursétudiants. »

Pression professionnelle ou pas, ilsemble que nous ayons finalementfait déborder le vase et cette pro-blématique sera corrigée dès l’au-tomne. Bien que l’administrationveut maintenir ce droit essentieldes étudiants, elle souhaite désor-mais l’encadrer. De nouvelles me-sures seront conséquemmentvotées par le conseil de la facultépour pallier à ce problème. Vu legrand intérêt pour les postes de re-présentants de niveau, seulementLambert V. Lorrain pourra nous re-présenter lors du vote.

Si la faculté souhaite mieux nousinformer quant aux motifs qui sontjugés pertinents pour l'établisse-ment d'un recours en révision denote, l'implantation d'un comité detamisage semble être la solution laplus prisée actuellement. Ce co-mité aurait pour mission de trier les

demandes en fonction de leur cré-dibilité et de ne donner suite qu'àcelles qui sont bien appuyées.

Cette procédure a porté ses fruitsen common law, alors qu'enmoyenne 45 évaluations ont étécontestées par année depuis deuxans dans cette Section qui compteplus de 1000 étudiants.L'application de cette nouvelle mé-thode n'aura toutefois pour effetque de transférer le problème. Lesprofesseurs économiseront beau-coup de temps, mais le comité detamisage continuera d'encaisserdes demandes de plus en plus fri-voles.Il n'y a pas de solution miracle àces abus qui constituent un refletde la déresponsabilisation de plusen plus accrue des Québécois.Nous évoluons dans une sociétéoù les gens font des pétitions pourfaire tomber un gouvernementalors que 42 % d'entre eux n'ontpas été voter, où la réglementationest de plus en plus stricte et forma-liste afin d'éviter que la populationpuisse prendre des décisions et oùles professeurs du secondaire sontmartyrisés par des parents qui cou-vrent leurs enfants comme un por-tier défend les portes de son bar.Peut-on se surprendre de voir quenous, les étudiants en droit,sommes devenus immatures et ir-responsables au point de refiler lafaute de nos insuccès acadé-miques sur le dos d'une correctionapparemment boiteuse?

Notre génération a été habituéepar nos parents à justifier nos im-pairs par un rejet du blâme sur lesacteurs du système public. Il estnormal que ce réflexe d'autodécul-pabilisation se prolonge et s’em-bourbe dans le chaînonuniversitaire. Aux yeux des éduca-teurs oeuvrant dans le milieu sco-laire, la situation ne devraitqu'empirer au cours des pro-chaines années.

La simple présence de ce débatest une autre illustration du degréd'irresponsabilité qui entoure l'aurades nouveaux académiciens. Aulieu de tout miser notre avenir surun processus qui n'est visiblementpas conçu pour rectifier les résul-tats scolaires de tout un chacun,peut-être pourrions-nous noustourner vers la solution principalequi pourrait nous permettre deconserver le système dans sonétat actuel  : délaisser Facebookpendant nos cours et étudier unpeu plus.

Mea culpa

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Bruno Gé[email protected]

À l'heure d'écrire ceslignes, cinq associationsétudiantes de l'univer-sité d'Ottawa ont tenudes votes favorables àune défédération de laFÉUO.

Étudiants de droit civil,je crois sincèrementqu'il est maintenant ànotre tour de se lancerdans une réflexion surl'avenir de notre asso-ciation étudiante. Eneffet, depuis plusieursannées, l'AÉÉDCO aété marginalisée par laFÉUO. Il est vrai qu'ilexiste un double ques-tionnement : sommes-nous isolationnistes etprétentieux ou sommes-nous ignorés par laFÉUO? La situation decercle vicieux a en effetcaractérisé les relationsAÉÉDCO/FÉUO depuisplusieurs années. Tou-tefois, la réelle raisonqui devrait nous pous-

ser à la réflexion et àl'action ne tient pas decette relation conflic-tuelle. En effet, depuisquelques années, la ré-pétition d'évènementstroublants mène àconclure que la FÉUOs'est laissée ronger parune culture de corrup-tion et de favoritisme.Les derniers évène-ments concernant ladisqualification d'uncandidat victorieux auxélections pour le postede vice-président aux fi-nances, avec le plusgrand déni des prin-cipes de justice natu-relle, ne font queconfirmer cette culture.

À cet effet, plusieursmesures ont été prisesau fil du temps. Malheu-reusement, force est deconstater que la situa-tion ne fait qu’empirer.Non seulement cettecorruption nous imposeune obligation moraled'agir, mais notre vo-lonté devrait égalementêtre motivée par un plus

grand désir d'efficacité.En effet, posez-vous laquestion. À combiend'activités de l'AÉÉDCOavez-vous participé aucourant de l'année? Re-posez-vous la questionpour la FÉUO? À mesyeux, et pour unegrande majorité d'étu-diants, la réponse estévidente.

Maintenant, il est impor-tant dans ce débat dene pas sauter auxconclusions en décriantle manque futur de ser-vices ou d'activitésqu'entraînerait une dé-fédération. À mes yeux,si ce débat à lieu, il estimportant de mettrel'emphase sur l'énormepotentiel du projet dedéfédération. En effet,un projet mené de façonintelligente pourrait parexemple nous permettrede rapatrier la cotisationque nous payons ac-tuellement à la FÉUOdans les coffres del'AÉÉDCO. Les groupescomme Amnistie inter-

nationale et Avocat sansfrontières pourraientalors recevoir une sub-vention égale, sinon su-périeure à celle qu'ilsreçoivent de la FÉUO.

D'autres clubs de droitcivil pourraient égale-ment émerger. Les acti-vités de développementprofessionnel, un do-maine auquel la FÉUOn'a jamais participé,pourraient être boni-fiées. Mon expériencede président au sein del'AÉÉDCO m'a ouvertles yeux sur le potentielque pourrait avoir notreassociation étudianteavec un plus grand bud-get. Pensons à la créa-tion d'un café ou mêmed'un bar qui nous appar-tiendrait. De tels projetssont-ils irréalistes? Cer-tainement pas si l'onconsidère qu'ils sontdéjà en place dans lesfacultés de droit de l'uni-versité Laval ou McGill.Seulement, ces projetsseraient réalisables seu-lement avec une auto-

nomie financière ac-crue. Imaginez seule-ment les possibilités.

Bien qu’en Belgique àl’heure actuelle, je suisconscient que certainsde ces enjeux ont étésoulevés cette annéedans la campagne élec-torale de l'AÉÉDCO. Jecrois toutefois qu'il seraitpertinent de lancer ledébat dès le début del'année prochaine. Unesimple assemblée gé-nérale spéciale nouspermettrait de voter surla tenue d'un référen-dum. Bien encadré, ceréférendum pourrait voirla création de comitésdu « oui » et du « non »qui pourraient enfin en-gager un vrai débat surle futur de notre asso-ciation.

Il ne resterait alorsqu'une seule question :voulons-nous être maî-tres chez nous?

Mot de la présidente sortanteAlik [email protected]

Avec la fin de l’année scolairequi s’approche à grands pas,j’en profite pour vous faire unbilan de l’année 2010-2011,ainsi que quelques remercie-ments.

À la suite d’une discussion ré-cente avec un journaliste deDroit- Inc, il m’a demandéquelle était la priorité del’AÉÉDCO pour l’année 2010— 2011. Quoi répondre à unesimple question qui engendreplus qu’une réponse?

C’est pourquoi je dirais qu’il n’yavait pas qu’UNE SEULE prio-rité dans notre mandat, maisplusieurs axes qui sont tousimportants. Par exemple, nousavons fait un grand effort pouraugmenter nos revenus decommandite et nous avonsconclu une entente avec la

Section qui nous fournira dés-ormais une contribution an-nuelle comme toutes les autresfacultés de droit civil du Qué-bec. Nous avons aussi entaméun projet de documentaire surla Course au stage en collabo-ration avec cinq cabinets.Quelques scènes sont déjà fil-mées. De plus, nous avonscréé plus de liens avec lescontentieux et les cabinets.Nous avons augmenté le nom-bre de cocktails et d’activités.Nous avons organisé desportes ouvertes dans des cabi-nets, ainsi que dans desétudes notariales. De plus, il ya eu la création d’une nouvellebourse AEEDCO. La boursesera officiellement remise pourla première fois à un étudiantde la Section de droit civil lorsde la collation des grades en2012. Cette bourse encoura-gera l’implication et la partici-pation étudiante au sein denotre communauté.

De ce fait, toutes nos activités: dégustation de vins, souperétiquette, conférences, jour-nées carrières et carrières al-ternatives furent de grandssuccès. Il ne faut pas non plusoublier les autres changementsau sein de l’association quiavaient pour but d’améliorernotre efficacité, comme leblogue, le mot de l’asso en-voyé électroniquement chaquelundi, la modernisation de notreconstitution, etc.

Par ailleurs, je prends ce mo-ment pour lever mon chapeauà l’exécutif de l’AÉÉDCO qui atravaillé fort pour vous offrir di-verses activités. Dès l’entréeen poste, chacun des mem-bres travaillait sans cesse pourvous offrir une année à la hau-teur de vos attentes. La majo-rité du travail passe inaperçupour les étudiants. Que ce soitau téléphone durant les mois

de l’été en train de solliciter lescabinets, en train de faire latournée des firmes à Montréalet dans la région, faire duremue-méninges pour trouverde nouvelles idées, travaillerles dimanches soirs pour avoirle mot de l’asso prêt dès lundimatin, chacun des 100 cour-riels à lire par semaine, les dif-férentes réunions; chacun atravaillé fort. Par ailleurs, j’ai-merais aussi remercier le Co-mité social pour leur travail etleur dévouement tout au longde l’année. Vous avez su met-tre du piquant dans la vie detoute la Section. Merci aussi àtous les étudiants qui ont parti-cipé aux activités et qui se sontaussi impliqués d’une manièreou d’une autre dans la vie étu-diante.

Merci pour cette excellenteannée cher Fauteux et bonnechance avec les examens.

Défédération: Fauteux en guerre

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Vie campus

Lede efter et eventyr ekstraordinær?Gabrielle Côté[email protected]

Envie d’une aventure unique? Par-ticiper à un échange internationalvous permettra certainement d’yparvenir. Je peux l’affirmer parceque je l’ai fait. En effet, monéchange m’a permis de participerà tant d’expériences diverses queje ne peux qu’être enchantéed’avoir osée quitter les pupitres fa-miliers de Fauteux pour venir pas-ser une session à Århus.

Vous n’avez probablement jamaisentendu de cette ville danoise.Avant de m’informer des diffé-rentes universités qui offrent descours enseignés en anglais, j’igno-rais tout de la deuxième ville duDanemark. Après avoir passé cinqmois dans cette ville, je peux affir-mer sans l’ombre d’un doute rai-sonnable qu’Aarhus university vautla peine d’être considérée lors duchoix d’université d’échange, et cepour plusieurs raisons.

D’abord, les Danois sont des genstrès festifs, alors c’est certain que

vous ne souffrirez pas d’ennui. LaStudenterhus, un bar sur le cam-pus, organise de nombreuses acti-vités (fêtes, voyages, concerts,regarder des parties de soccer)dont certaines spécialement pourles étudiants étrangers. Ainsi, dèsla première semaine, j’ai pu ren-contrer des étudiants de diversesorigines. Par ailleurs, en Europe eten Asie, il est très courant de parti-ciper à un échange. À mon grandsoulagement, de nombreux étu-diants des quatre coins du mondeont décidé de passer outre le nominconnu de cette ville typiquementdanoise. Par conséquent, j’étaisloin d’être la seule étudiante loin desa terre natale, ce qui était récon-fortant.

Par contre, cela ne signifie pas queje n’ai pas passé du temps avecdes Danois. En effet, je me suisparticulièrement liée avec deuxd’entre eux. Par un grand hasard,un parlait français. J’ai pu conver-ser en français au Danemark grâceà lui. De plus, j’ai participé à diffé-rents événements avec des Da-nois. J’ai été initiée à la culture

danoise dont un jeu qui demeura àjamais dans ma tête le symbole ducôté festif de ces descendants deVikings. Je n’avais jamais été té-moin d’un tel jeu ici au Canada.Mon échange m’a permis de m’im-merger dans une culture inconnuetout en ayant un aperçu de plu-sieurs autres cultures.

Avec ces amis que j’ai rencontréssur cette terre peuplée de blonds,j’ai vécu des moments inoublia-bles. Par exemple, deux amies etmoi avons passé une fin de se-maine à Hambourg chez un in-connu luxembourgeois qui nous afait entre autres visiter divers barsdu Red Light district. D’autres sou-venirs sont très simples : une ba-taille de boules de neige avec desamis de Singapour et de HongKong qui ont expérimenté leur pre-mier contact avec la substance im-maculée. Grâce à ces multiplesexpériences, nous sommes passésde camarades de classe à beau-coup plus : une famille.

Quant aux cours de l’Aarhus uni-versity, je les ai trouvés d’un très

bon niveau académique et trèsbien organisés. Étudier à l’étrangerpermet vraiment de mettre le droitquébécois en perspective. Par ail-leurs, la moitié de mes professeursn’était pas danois. Tout comme lamajorité des Danois, les profes-seurs s’exprimaient très bien enanglais. J’ai particulièrement ap-précié le cours International Crimi-nal Law and Transitional Justice enraison du professeur, consultantpour le ministre des Affaires étran-gères danois, qui nous faisait réflé-chir sur les perspectives juridiquesde différents pays à la suite d’unconflit meurtrier.

Pour conclure, en août dernier, j’aiquitté mon univers familier pouraller vers l’inconnu. C’était ef-frayant, mais malgré mes inquié-tudes, j’ai foncé. Par conséquent,je ne suis plus tout à fait la mêmepersonne  : j’ai davantageconfiance en mes capacités.Alors, si vous hésitez, oublieztoutes ces raisons sensées et pré-parez-vous pour une expériencehors du commun!

David [email protected]

Le Jessup est un concours deplaidoirie en droit internationalauquel participent chaqueannée de nombreuses facultésde droit de partout à travers lemonde.

Cette année, ce sont Ardeniaet Rigalia qui soumirent leurdifférend concernant les pro-vinces zétiennes à la Cour in-ternationale de justice. Lorsqueles Zétiens, des binationaux,réclament un partage pluséquitable des retombées éco-nomiques liées à l’exploitationd’une ressource naturelle (lecoltan), le président rigalien estcatégorique : si les Zétienssont pauvres, c’est à cause deleur mentalité « arriérée ».S’ensuit une très prévisible «campagne de terreur » : Unesérie d’attentats terroristesfrappent Rigalia, qui fait appelà son puissant allié, Morgania,pour lancer des drones Preda-tor contre les zétiens sépara-tistes. Ensuite, tout va très vite: un hôpital est atteint par er-

reur, et le mavazi, coiffe tradi-tionnelle portée par les femmesde la religion masinto, est inter-dit. Rigalia, désireux de mettrede la pression sur son voisin,fait une demande d’entraide ju-diciaire… Tout s’entremêle…Qui aura gain de cause?

Pour le déterminer, il faudrapasser aux plaidoiries. Noustentons de nous faire convain-cants, puis nous observons.L’analyse de chaque grimace,chaque sourire, chaque gestenous permettant de pronosti-quer la probabilité d’une éven-tuelle victoire. Tenter de ne passe laisser déstabiliser par unequestion assassine est unexercice qui représente un défistimulant. On ne pourra jamaisprévoir toutes les questions,même avec de longues prépa-rations.

Un seul mot définit le Jessup :Travail. Bien qu’il en soit ainsiavec la plupart des concoursde plaidoirie, le Jessup de-meure unique : la planète estvotre terrain de jeu, et vous netrouverez jamais toutes les

sources pertinentes. De toutefaçon, pour citer le juge Binnie,qui présidait le banc de jugeslors de la ronde finale : « Vousne pourrez jamais citer suffi-samment de sources pour mefaire prendre une décision queje ne veux pas prendre ».L’équipe de cette année a doncmis beaucoup de temps à fairede la recherche, et à se prati-quer. Mais le tout en vaut lapeine, car l’expérience est en-richissante. On apprend à tra-vailler efficacement en équipe.On travaille rarement si long-temps en étroite collaboration

avec les autres personnes lorsde notre temps passé à l’uni-versité. De septembre jusqu’àmars, on passe beaucoup detemps ensemble. Heureuse-ment, nous avons eu beau-coup de plaisir à travailler engroupe, ce qui explique sansdoute nos succès : L’équipe afini septième sur 15 lors desrondes préliminaires, a rem-porté le prix des deuxièmesmeilleur mémoires et SelinaSforza s’est méritée le prix dela cinquième meilleure plai-deuse lors des rondes prélimi-naires.

Concours J: Ardenia, c’est où ça ?

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Concours d’Avocats sans frontièresLa plus belle photo de coopération internationale

Photos gagnantesÉric [email protected]

«Ce cliché fut pris dans le cadre d'un stage surl'ile de Bornéo en Indonésie. J'avais eu le mal-heur/bonheur de sortir des friandises et boom,ce fut l'anarchie. Les enfants grimpaient les unssur les autres et me poussaient pour avoir droità ce sucrose enveloppé dans le papier plas-tique. Mais ne vous laissez pas attendrir tropvite par ces jolies sourires d'anges...il y a dessourires d'anges cornus.»

Karine El [email protected]

Vieille dame attendant sur le bord d'une route,regardant le coucher du Soleil à Rabat auMaroc.

Caroline [email protected]

Petite fille avec son petit frère qui rentrent del'école de Bwafwano, une organisation à basecommunautaire située à Chazanga (Lusaka), enZambie. La photo a été prises en juillet 2010 pen-dant un stage avec Shared World Initiative.

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Vie défile de mode Photos par Jessica Gauthier

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Vie plaidoirie

I stabbed him twice but it was an accident!!!Terry [email protected]

On the evening of November2ND 2010, Paul Lambert wasstabbed twice with a letter ope-ner held by the accused, Mela-nie Surette. The accused,Melanie Surette, claims thatboth times Paul Lambert wasinjured by her letter opener, itwas an accident. By the way,the second time Paul Lambertwas stabbed, it was in thethroat. And it severed his spi-nal cord and he is now paraple-gic. Not the ideal case for thedefence.

This is a brief synopsis of thecase myself, and my col-leagues Catherine DomincucciGobeil, Simon Pier Cosette,and Maximilien Briand weregiven to plead this year at theSopinka Cup criminal moot.We were coached by Profes-sors Gene Assad and ManonLapointe, who spent manyhours teaching us how toplead, the rules of evidence,and supervised us duringcountless hours of practice. Wealso applaud them for never lo-sing patience after hearing ourcross examinations 5000 times(each). This was definitely themost enriching, exciting, andunforgettable experience that(in my humble opinion) I hadthe opportunity to experience inlaw school. It was also a veryimportant lesson about humi-lity, learning from your mis-takes, and working in a team.Here is how it all happened.

Our case was assigned at thebeginning of September, andwe immediately started discus-sing the Crown’s theory as wellpossible defences that mayeventually be put forward bythe accused. In this case, theaccused’s defence was thatshe never meant to hurt PaulLambert; that it was an acci-dent. Generally, if you are thedefence and your client stab-bed a man twice (the secondtime in the throat!) and her de-fence is that both times it wasan accident, you are fighting anuphill battle. In the provincialcompetition which took place in

Montreal, we represented thedefence.

We practiced and practiced,and then we practiced a bitmore. We learned about thelaw of evidence, we re-enactedthe scene, asked our familymembers to act as witnesses,read cases, and then beforewe knew it, February rolledaround. And there we were,wearing our toge, about tocross examine witnesses,make objections, and plead ourclosing arguments. We werefacing Université de Montréal,who would be representing theCrown.

Right before the trial, yourheart is in your stomach andthere is this nervous, anxious,and uncomfortable feeling ofimpending doom. Then abouttwo minutes later when the trialstarts, you are cool as a cu-cumber, in the zone, and eve-rything runs smoothly.

The highlight of the provincialcompetition included absolutelydemolishing the Crown wit-nesses in cross examination(so much so that Catherinewon best cross examination inthe provincial competition!). Weplaced second in the provin-cials, and moved onto the na-tional championship, where wewere to plead the same case,this time, as the Crown.

Before pleading in the natio-nals, we had the opportunity tovisit the Supreme Court of Ca-nada and meet the SupremeCourt judges. It was a great ex-perience, and team Ottawa-Ukept a low profile, schmoozingand eating the delicious food.On a side note, the food wascooked by Prime Minister Har-per’s personal chef who wehad an enlightening conversa-tion with on the topic of Mexi-can cuisine and Bobby Flay.We were also given a tour bythe Honourable Justice Binnieof the SCC.

The next morning, the nationalcompetition took place in Ot-tawa, and after countless hoursof practice and reassurance by

our coaches (STOP PRACTI-CING, YOU KNOW YOURCROSS EXAMINATIONS, ITWILL BE FINE!) we were finallyready. The national competitionwas an absolute blast. It wasso much fun and such a reliefto be finished. It was amazingto see the improvement wehave made in comparison toour first cross-examinationsand closing arguments.

We faced-off against Universityof Moncton (last year’s cham-pions). They pleaded inFrench, and as a result, thejury was equipped with head-phones which were used tohear the translations. The onlyproblem was that someone inthe jury or the audience hadthe volume cranked up so loud,that the English translation wasblaring louder than any of uswere speaking. So when one ofthe witnesses was testifyingthat a witness had said, “En-voie, chien sale”, the transla-tion blasted “GO AWAY... YOUFILTHY SLUT”. The jury andthe audience got a good kickout of that one.

In the finals, the witnesseswere extremely argumentativeand difficult, but despite this,we placed third in Canadawhich we are extremely happyabout. The competition was de-finitely a success, and we lear-ned a ton. Manon Lapointe and

Gene Assad were fantasticcoaches, taught us so much,and kept us laughing the wholetime.

The Sopinka moot is full of upsand downs. Sometimes we leftpractice feeling amazing andas though everything wentsmoothly, and the next day wewould feel stupid and that eve-rything went wrong. At the endof the day, it all paid off andwas an important lesson inlearning from our mistakes. We also received amazing ad-vice from defence lawyers,crown prosecutors, and judgeswho took the time to hear uspractice. We learned funda-mental tools such as how tomake an objection, deposit evi-dence, and things like standingup when speaking to the judge.These are things that we do notgenerally learn in class, but areindispensable. We recommendthis competition to anyone whohas the slightest interest in cri-minal law or litigation; you willhave an awesome time!

I miss the competition alreadyand wish I could participatenext year, so much so that it al-most brings a tear to my eye.But then I think of the transla-tion yelling “GO AWAY, YOUFILTHY SLUT” and the juryerupting into laughter, and itbrings a smile to my face.

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Vie campus

Chers finissants et chères finissantes, c’est à votre…

Jo-Annie [email protected]

Le bal des finissants existe depuisles années 1800 et est devenu unetradition au fil du temps. Avant qu’ilne devienne le bal de graduationsous sa forme la plus connue, lebal était seulement la dernièredanse au niveau secondaire. Soninspiration vient du bal des débu-tantes qui consistait à présenter lesjeunes filles au monde adulte.Même si le bal conserve cette si-gnification, il marquait la fin del’adolescence et le passage aumonde adulte.

Aujourd’hui, le bal des finissantsest utilisé pour célébrer la fin d’uneétape importante dans le milieuscolaire. La section de droit civil nepasse pas outre cette tradition.Cette année, le Comité social a dé-cidé qu’il se tiendrait au ChâteauLaurier d’Ottawa, le 30 avril pro-chain.

Mais qui est le Comité social?Le Comité social est un comité in-dépendant de l’Association étu-diante. Chacun de ses membresest élu l’année précédente de leurmandat, qui consiste principale-ment à organiser le bal des finis-sants. Ses membres sont KatrinaFrappier, VP aux affaires sociales,

Catherine Godbout, CarolineNeveu et Marie-Ève Sasseville. Cesont elles qui ont organisé les acti-vités sociales durant l’année 2010-2011. Elles ont également présidédeux sous-comités (défilé de modeet graduation).

Chaque activité permet d’amasserdes fonds pour le bal, il s’agit duseul moyen de recueillir de l’argent.Donc, la participation étudiante fi-nance le bal des finissants, ultime-ment. C’est pourquoi le prix desbillets de bal est fixé le plus tardpossible, car il dépend directementdes fonds. Cette année, plusieursactivités ont été organisées par leComité. On retrouve, entre autres,la croisière, les partys d’Halloweenet de St-Valentin, le 007 (en colla-boration avec les Law Games) etaussi le PBH. À ces fêtes, on doitajouter la vente des articles et desvêtements promotionnels et le dé-filé de mode.

Malgré les nombreuses activitésqui ont eu lieu tout au long de l’an-née, l’organisation du bal débuteen septembre par le choix de lasalle. À cet effet, les membres duComité ont visité plusieurs salles etont demandé de nombreuses sou-missions. Le choix qui répondait lemieux aux exigences que s’étaitimposées le Comité, pour son em-

placement et son rapport qua-lité/prix, était le Château Laurier.

Le bal sera donc le point culminantde l’année 2010-2011. Il s’agit dela dernière soirée officielle qui per-mettra aux étudiants-finissants dese rassembler. Au menu, on re-trouve un cocktail, un souper etune soirée dansante. Pour la pre-mière fois dans l’histoire récente,un photographe sur les lieuxpourra prendre la photo officielle devotre arrivée. Il faut donc s’attendreà une soirée chaleureuse qui vous

permettra de boucler la boucle auxtrois années de travail qu’a néces-sité la licence en droit civil.

2010-2011 a été une année de pre-mière, en termes d’activités, c’est-à-dire que le Comité a usé decréativité pour trouver de nouveauxmoyens de financer le bal. Lesmembres du Comité espèrent, àcet effet, créer un précédent pourles années futures et vous souhai-tent un bon bal.

Caroline Bé[email protected]

Le 13 mars dernier, le Talent showd’amnistie international a eu lieusur la scène de l’auditorium desanciens. Plus de 12 artistes se sontprêtés au jeu pour amasser desfonds et nous donner de l’informa-tion sur la campagne actuelle del’organisme : la santé maternelle.Une soirée amusante a permis àl’auditoire de découvrir que pourplusieurs de nos confrères declasse, étudier le droit n’est pasleur seul talent. Chant, théâtre, mu-sique, monologues et même unvaudeville ont fait fureur.

En ouverture, notre bien aimée Lé-gislatrice est venue nous entretenirnon seulement de sa vie, maisaussi de l’importance de la santématernelle. En effet, toutes lessoixante secondes, une femmemeurt à la suite des complicationsliées à la grossesse et à l’accou-chement. Plus de 95  % de cesfemmes proviennent de pays peu

développés ou de milieux défavo-risés. Le manque flagrant demoyens dans certains pays met enpéril la vie de milliers de femmes,pour ne pas dire tout simplementqu’il les tue. Certaines évitent lamort, mais souffriront toute leur viede lésions invalidantes. Malgré lecaractère sombre de ces statis-tiques, la Législatrice a réussi ànous faire rire en évoquantquelques blagues sur ses cheveuxet le sénat, question de détendrel’atmosphère.

Pierre-Luc Bergeron, Marie Bel-leau et Annie Aningmiuq. Pierre-Luc a interprété au violon l’humeurdes étudiants durant la fin de ses-sion. Tous s’y sont reconnus à uncertain moment. La salle a éclatéde rire lorsqu’il a joué My heart willgo on, Chanson thème du Titanic,pour représenter les éternellesstressés qui s’imaginent toujoursavoir échoué leurs examens.Quant à Marie et Annie, elles ontinterprété avec brio des chants degorge inuits. Elles ont aussi expli-

qué à l’assistance la techniquepour y parvenir. Chaque chants’est terminé dans le rire, ce quipermettait de voir qu’elles pre-naient vraiment plaisir à les faire.

Du côté musical, Stéphanie St-Jean, organisatrice en chef du Ta-lent show, a interprété unecomposition personnelle qui acharmé l’auditoire. Majid Waftas’est laissé aller à quelques mor-ceaux de guitare. Philippe Pépin,Sean Swyner, Zoé Gorgaras etMathieu Poitras ont marié musiqueet théâtre dans un vaudeville auxsaveurs de l’Europe de l’est. LouisCharron a interprété l’immensité duvide en s’accompagnant lui-mêmeà la guitare. Ani Galstian a elleaussi interprété une magnifiquechanson; hurt de Christina Aguil-lera. Pour terminer la soirée, tou-jours en chanson, les artistes ontinterprété Hallelujah de LeonardCohen.

Pour nous ramener un peu sur lesujet de la santé maternelle, six co-

médiens ont joué une scène desbelles-sœurs de Michel Tremblaysur les filles-mères. Entre chaquenuméro, de petits sketches permet-taient de recentrer l’assistance surla santé maternelle. Le sketch ga-gnant de la soirée est sans nuldoute celui de l’avion où la destina-tion n’était rien de moins que leseptième ciel et où les charmantsagents de bord ont expliqué latechnique parfaite pour poser unpréservatif. Éducatif pour certains,le numéro s’est révélé être le plusdrôle de la soirée.

Pour amasser un maximum de pro-fits, l’équipe d’amnistie a mis àcontribution trois membres qui ontdémontré leur talent de pâtissiersen préparant des cup cakes queles gens pouvaient acheter moyen-nant une contribution volontaire.

Cette soirée a été couronnée desuccès et les spectateurs ont ex-primé leur désir de voir unedeuxième édition l’année pro-chaine!

Pas d’amnistie pour le talent

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Le bal était dans votre campPhilippe [email protected]

« C’est donc bien cher », « il ya quelqu’un qui s’en met dansles poches » et « le comité so-cial a tellement pas fait d’ar-gent cette année » sont leslieux communs qui circulent ac-tuellement pour décrier le coûtdu bal. Chiffres à l’appui, lesresponsables du comité socialont ouvert les livres pour per-mettre de comprendre com-ment les étudiants enarriveront à payer 90 $ pourune soirée au Château Laurier.

« C’est un peu comme gérerune mini entreprise » préciseKatrina Frappier, présidente ducomité dédié à l’organisationd’activités de financement pourle bal. « On a travaillé enéquipe et on a du commencerà zéro ». Chaque année, lenouveau comité planifie lesévénements en espérant quela population étudiante sera aurendez-vous, mais si la géné-ration Fauteux ne se présentepas en quantité prévue, c’estmoins d’argent pour le bal.

L’année commençait bien avecun joli surplus laissé dans lacaisse par le comité social del’an passé. Au lieu de rembour-ser 19 $ à chaque étudiant quiétait allé au bal en 2010, lesparties ont négocié avec l’ad-ministration actuelle pour dé-penser l’argent dans unnouveau projet, le défilé demode. Le surplus de 2200 $devait donc aller à cette nou-velle cause étudiante plutôtque d’être remis à un orga-nisme de charité comme cer-

tains le réclamaient.

Le fameux défilé a certaine-ment été plaisant, mais le ré-sultat de ce nouveau projetressemble davantage à unéchec relatif en terme écono-mique. Les étudiants ontboudé l’événement et au lieud’engranger des profits espé-rés de 4000 $, le défilé a fina-lement couté 1200 $. Lesestimations pour rentabiliser ledéfilé prévoyaient 400 specta-teurs, alors qu’environ 140 per-sonnes se sont présentées.(Lire la lettre ouverte à ce sujeten page 15) Beaucoup de fac-teurs ont influencé le bilan fi-nancier négatif, notamment lajournée de la semaine retenue(un samedi soir), le prix des bil-lets, et les frais supplémen-taires imprévus comme lalocation de rideaux et de pro-jecteur. De façon habituelle, ungros événement attire environ250 personnes.

En bref, tous les autres projetsont permis de ramasser desfonds. La croisière a rapporté600 $ et « les gens ont aimé ça» soutiennent à l’unisson lesmembres du comité. « La par-ticipation à la fête de l’Hallo-ween été vraiment bonne »déclare fièrement la vice-prési-dente aux communicationsMarie-Ève Sasseville. Le bilana été de 2200 $. La soirée 007a entrainé un bénéfice de 900$ et la St-Valentin célébrée àOttawa un montant de 1000 $.« On essaie de correspondre àla demande avec de la diver-sité », spécifie la trésorière Ca-roline Neveu. « À Ottawa, lesbars t’attendent! Ils chargent

un montant pour réserver alorsqu’au Bistro à Hull, c’est gratuitet ils font des spéciaux… maisles gens ne veulent pas tou-jours traverser la rivière ».

Coordonner les dates avec leshoraires des premières an-nées, s’assurer de ne rien pré-parer le samedi (parce que lafin de semaine les gens vont àMontréal), réserver des salles,vendre les billets et prier queles étudiants se pointent ontété le lot des quatre membres.« On pense qu’on va faire leparty toute l’année, mais fina-lement t’es la seule personnequi ne le fait pas parce que t’estout le temps en train de travail-ler », disent les filles du comité.Avec un concours du Plus BelHomme rempli d’étudiants as-soiffés par la chair fraiche, lecoût du bal aurait certainementété plus bas, car l’événement arapporté 1700 $. « La participa-tion n’était pas aussi grandequ’à l’habitude », déclare la tré-sorière qui prévoyait amasser2500 $.

Pour en revenir au prix de 90 $pour le bal, les filles du comitérappellent que « les gens chia-lent encore de l’an passé auChâteau Cartier ». La soiréecoûtait 75 $ par personne,mais un des services du repasn’a pas été fourni. La vice-pré-sidente communications estcatégorique « 90 $ pour leChâteau Laurier, c’est unebonne affaire. On a un endroitbien plus jet set et notre butétait d’avoir la place la pluschaude pour tenir le bal. Lemontant est élevé parce qu’onaimait mieux jouer de prudence

et acheter davantage de vin aurisque d’avoir un surplus. » Lecoût non subventionné du balest évalué à 110$. À ce jour,147 personnes ont acheté desbillets, y compris M Grammondet M Thibault.

Parlant de caisse pleine, tousles yeux sont tournés versl’AEEDCO qui nage dans l’ar-gent cette année. Bien des étu-diants apprécieraient unecommandite pour le bal. Cetteannée, un photographe, M Os-borne sera présent et les fillessoutiennent qu’il « est unamour ».

Si c’était à refaire, les quatremembres du comité social re-tenteraient l’expérience. MmeNeveu retient qu’elle estcontente d’avoir fait enmoyenne dix heures de béné-volat pour les étudiants. « J’au-rais aimé ça que les genssoient plus excités pour le balque d’entendre chialer parceque ça coûte 15 $ de plus quel’an passé. » Les filles ont tra-vaillé gratuitement toute l’an-née. Elles ne sont pas amèresmême si elles manquent de re-connaissance. « Est-ce quequelqu’un est venu nous voirpour nous remercier? » Cathe-rine Godbout raconte « lesgens ne voient pas tout le tra-vail qui est fait dans les cou-lisses, ils pensent qu’on estdans l’asso ».

En fin de compte, elles clairon-nent leur travail accompli. «C’est pas grave, les mécon-tents, il y en a toujours. On vas’amuser comme tout lemonde au bal. »

Philippe [email protected] d’information

Une collègue de classe me demande depuis le début de l’année de passer le mot à ceux qui ne veulent pas payer pourla passe d’autobus U. Sachez-le, les alternatives existent pour s’exclure du programme. Bon nombre d’étudiants ont faitun faux bail ou ont changé leurs coordonnées d’une facture électronique pour une adresse desservie par la Société detransport de l’Outaouais. Ça sauve tout de même 290 $.

S’exclure de la passe d’autobus universelleU-pass et passe-droit

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Vie défilé

Shake my little tush on the catwalkIvana [email protected]

Le 5 mars, au Centre nationaldes arts, la section de droit civila organisé son premier défiléde mode afin de ramasser desfonds pour le bal des finissants.Cet événement, organisé parles étudiantes Jade Desche-neaux, Annabelle Lacroix etVanessa Chénier, portait le titreles dessous de la toge.

En montrant les styles d’unétudiant en droit à travers sasemaine, le défilé exposait desvêtements de plusieurs bou-tiques. Le défilé était un spec-tacle vibrant et divertissant quiprésentait fidèlement les habitsdiversifiés d’un étudiant endroit.

Lundi : pour commencer la se-maine avec une tenue sophis-tiquée et de qualité, lesétudiants portent Banana Re-public. La soirée entre filles,par contre, les inspire à porterUrban Planet pendant que lesgarçons optent pour les chan-dails de hockey de chez Du-guay sport.

Mardi  : pour une deuxième

journée au boulot ou à l’écolede droit, la boutique Mexx pré-sente des vêtements profes-sionnels, mais chics.

Mercredi  : l’occasion est arri-vée pour que les filles choisis-sent des tenues élégantes dechez Cacique lors du dînerd’affaires auquel tout juristedoit assister. En soirée, parcontre, elles font ressortir leuroriginalité en optant pour destenues de chez Kania.

Jeudi  : pour satisfaire les be-soins d’une vraie fashionista,les filles se gâtent avec des vê-tements de Michael Kors aprèsd’innombrables heures de lec-ture et d’étude. En soirée, alorsque vous pensiez connaître lesstudieux étudiants en droit, ilsvous prennent par surprise endévoilant leur passion pour lessports extrêmes, vêtus par laboutique En Équilibre.

Vendredi  : après que lesjeunes hommes aient fini lajournée de travail dans leurshabits de chez Moores, ils sedétendent en jouant au golfavec leurs amies dans les vê-tements de Golft Town. En soi-rée, tous se laissent aller dans

leurs morceaux tendance dechez Toxik pour une nuit inou-bliable!

Samedi  : il faut bouger aprèsles cours! La boutique S3 per-met aux étudiants de porterdes tenues confortables pourles sports extérieurs.

Dimanche  : en préparationd’une soirée auprès des amiset collègues, les étudiants por-tent la collection décontractéede Banana Republic.

Finalement vient le temps degraduer, et quoi de mieux quedes robes uniques et mo-dernes d’une designer de l’Ou-taouais, Guertina Cruz!

Par fidélité à l’école de droit, ledéfilé a réservé un numérospécial pour soutenir la Chartequébécoise pour une imagecorporelle saine et diversifiée.Accompagnés de la talen-tueuse Ani Galstian qui chan-tait Beautiful, de ChristinaAguilera, les modèles ont défilédans les vêtements d’AmericanApparel. Elles ont démontréune confiance et une fiertédans des vêtements détendus,mais vibrants.

Durant le défilé, l’anticipationétait évidente auprès des spec-tateurs alors que plusieursvoyaient défiler leurs amis. Ma-quillés et coiffés, les modèlesposaient pour les spectateurs,les caméras et les vidéos quiles entouraient de chaque côtéet au bout de la piste.  Derrière les rideaux, les mo-dèles ont vécu une expérienceunique. Les changements ra-pides, les imprévus et surtoutl’excitation ont créé une am-biance de camaraderie et desoutient dont les modèles sesouviendront longtemps. Bref,le défilé a permis à tous lesétudiants impliqués de parta-ger une expérience incompara-ble.

Plusieurs personnes ont contri-bué au succès de la soirée, no-tamment le comité social, lescoiffeuses, la maquilleuse,l’équipe technique, la chan-teuse et, bien évidemment, lesmodèles. À toutes ces per-sonnes, et surtout aux organi-satrices, bravo pour cettepremière à la faculté de droitcivil!

Une organisatrice du défilé s’exprimeVanessa Ché[email protected] ouverte

C’est suite au tout premier dé-filé de mode de la section dedroit civil du 5 mars dernier quel’idée d’écrire cette lettre m’estvenue à l’esprit. Malgré unspectacle haut en styles et encouleurs, mettant en vedettevos confrères et consœurs etprésenté au Centre Nationaldes arts de cen-ville d’Ottawa,une chose manquait au ren-dez-vous…un public. Souve-nez-vous que les genstravaillent fort tout au long del’année afin d’organiser des ac-tivités pour amasser des fondspour le bal des finissants de lapromotion terminale. Le seulhic, nous pouvions compter surune seule main le nombre deprésents dans la salle prove-nant de cette promotion.

Étant en deuxième année, j’aieu l’occasion d’entendre àmaintes reprises les étudiantsse plaindre du fait que les acti-vités organisées par le comitésocial n’étaient que des «par-tys» arrosés dans les bars.Cette année, pour remédier àla situation, votre vice-prési-dente aux affaires sociales, Ka-trina Frappier, a mis en placeun sous-comité afin de mettreen branle un tout nouveau pro-jet, le défilé de mode. Ce spec-tacle en était un différent desautres, pour plaire à la popula-tion étudiante, et instructivequant à son objet, soit celui deprésenter des tenues vesti-mentaires appropriées pour unjuriste. Une grande chance queles parents et amis des organi-satrices et des mannequins sesont déplacés pour venir en-courager leurs proches, car

croyez-moi, les étudiantsn’étaient certainement pas ma-joritaires dans l’assistance.

Alors réfléchissez un instant, etavant de vous plaindre de votreassociation étudiante et des di-vers comités présents à la fa-culté, demandez-vous àcombien d’activités vous avezparticipés au cours de l’année,et vous vous rendrez compteque le problème n’est pas auniveau des organisateurs, maisprovient bien de vous. Lesgens qui travaillent afin de vousfaire profiter des résultats, quece soit des fonds pour le bal,les cocktails ou vous rencon-trez vos futurs employeurs oubien simplement pour vousdonner l’occasion de vous di-vertir un peu, se donnent corpset âmes, perdent des heuresd’études et dépensent leur pro-pre argent pour vous. Mes

conclusions à tout cela? Lesétudiants en droit ne saventpas lire et n’ont pas d’ordina-teurs reliés à internet…. Carcroyez-moi, de la publicité, il yen a eu, que ce soit sur lesmurs de l’école sous forme depancartes, dans le «Mot del’asso», sur Facebook, par le«bouches à oreilles» ainsi quepar la vente de billets à lademi-lune. Ne vous demandezpas pourquoi au cours des pro-chaines années, le nombred’évènements seront en baisseà la faculté.

Et je profite de l’occasion pourremercier les spectateurss’étant déplacés en ce 5 marsdernier pour leurs cris d’encou-ragement et la belle soirée quenous avons tout de même pas-sés afin de vous divertir !!

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Une distinction royaleEdline Simé[email protected]

Le 1er mars dernier, l'embrassadebelge annonçait à Ottawa une nou-velle qui a fait feu dans la facultéde droit de l'Université, mais éga-lement au Québec ainsi que lascène fédérale. En effet, c'est belet bien officiel, Benoit Pelletier de-viendra commandeur de l'ordre dela Couronne belge. Mais qui est cethomme important de notre facultéde droit? D'où vient-il, qu'aime-t-il,quelle est son idéologie? Aussi,que signifie « être commandeur del'Ordre de la Couronne la Belge? Entrevue avec Benoit Pelletier, pro-fesseur de droit constitutionnel etde droit public fondamental à la fa-culté de droit civil de l'UniversitéOttawa et futur commandeur del’ordre de la Couronne belge.Signification de cette nominationhonorifique?

Un peu comme les Prix Nobel, l’Or-dre de la Couronne récompenseles œuvres qui se démarquentdans les matières artistiques, litté-raires ou scientifiques, intérêtscommerciaux, industriels ou pourtout travail pour causes humani-taires.

L’ordre de la Couronne provienthistoriquement par décrets en1897 sous le règne du Roi duCongo indépendant. Bien entendu,cette institution fut instaurée dansl'ensemble des prix honorifiquesbelges en 1908. L’Ordre de la Cou-ronne a notamment récompensél'homme d'affaires et directeur dePower Corporation Canada, PaulDesmarais (père).

C'est le 1mars, 2011 que l'am-bassade Belge annonçait à Ot-tawa que vous aviez étécouronné commandeur de l'or-dre de la Couronne Belge. Com-ment avez-vous réagi lors quevous avez appris la nouvelle? Etoù étiez-vous?

En bon français : je ne l’avais pasvu venir! En fait, je le savais depuisenviron 2-3 mois. C’est dans monbureau que l’on a adressé une let-tre qui m’informait de la situation.Cependant, avant d’accepter unprix comme celui-ci, la premièreétape c’est l‘acceptation du gou-vernement canadien. Suite à unepermission du fédéral, on doit éga-lement attendre une publication dela nouvelle dans la gazette officielledu Canada, dans le cas qui nousoccupe c’est environ le vendredi 25février 2011. Par conséquent, unefois que l’on publie une nouvelle

dans la Gazette officielle cette nou-velle devient publique. Alors je l’aisu un peu avant vous, mais j’étaistenu de garder la nouvelle secrète!J’ai été très surpris et heureux, carsouvent beaucoup de ce que l’onfait reste dans l’ombre. D’ailleurs,cet intérêt que je portais pour laBelgique n’était pas du tout connudu public. Aussi, j’ai entamé mesétudes comparatives entre les ins-titutions belges et canadiennesdans les années 90 lorsque j’étaisprofesseur, donc je n’étais pas en-core très connu, alors ça m’a faitun grand plaisir et je ne m’y atten-dais pas du tout!

Le commandeur de la couronnebelge a-t-il des droits et obliga-tions, ou c’est un honneur plussymbolique?

Non, c’est strictement honorifique,c’est une distinction qui n’est ac-compagnée d’aucun droit ou pou-voir, sauf une obligation morale defaire honneur à la Belgique peut-être.

Le communiqué du gouverne-ment le 1er mars dernier nouslaissait savoir que ce sont enpartie vos études comparativesentre les institutions belges etcanadiennes qui vous ont méritécet honneur. Dans quel contexteavez-vous réalisé ses études?

Dans les années 90, lorsque j’étaisprofesseur à l’université Ottawa,j’ai commencé à m’intéresser à laBelgique chaque année de ma-nière consécutive. Pendant environ5 ans, je m’y suis rendu pour m’ins-truire sur leur droit, leur situation,leur Constitution, leur révolution etégalement pour y donner desconférences. Je tiens à soulignerque tous ses voyages étaient stric-tement sur une base personnelle.Ce n’était pas dans un contexted’échéance universitaire, ni poli-tique, car je n’œuvrais pas encoredans ce domaine. C’était desvoyages que j’organisais moi-même avec un réseau de contactsque j’avais mis sur pied et qui pre-nait de l’ampleur d’année enannée.

Dans quelle mesure ces étudesque vous avez menées ont-ellescontribué aux rapprochementsentre la Belgique et le Canada, fai-sant en sorte que le Prince Albert IIa décidé de vous décorer ainsi?Ces voyages personnels que jem’organisais chaque année, aucours desquels je m’instruisais enprofondeur sur la Belgique, m’ontamené à écrire des textes et don-

ner des conférences. Il m’est aussiarrivé d’être consulté par l’Étatbelge lorsqu’il éprouvait des pro-blèmes au niveau de la structurede l’État. En gros, je pense que lePrince Albert II a voulu soulignermon intérêt de longue date, car cesétudes ont eu un impact positifdans le rapprochement entre l’Étatbelge et canadien. Mais, je nel’avais vraiment pas vu venir! En plus, lorsque ma carrière en po-litique s’est amorcée, je n’avais pascoupé les ponts avec la Belgique,mais j’étais moins appelé à y aller.J’ai donc été étonné que mon inté-rêt pour la Belgique soit si biensouligné, car ces études qui me va-lent cet honneur ont été accom-plies lorsque j’étais professeur, etnon politicien.

Pourquoi La Belgique? Il y a plusieurs parallèles intéres-sants. D'abord comme au Canadail y a deux grandes communautés :les francophones et les Flamands.La Belgique est aussi une fédéra-tion, plus décentralisée que nouscependant. On est en présenced’une grande communauté franco-phone en Belgique avec laquelleon peut parler de francophonie in-ternationale et de langue française.De plus, comment passer outre laBelgique quand on sait queBruxelles est la capitale de l’Unioneuropéenne? C’est là où se trou-vent la Commission européenne,l’administration et l’ensemble defonction publique européenne.Alors, la Belgique, même si c’estun pays qui a des problèmes poli-tiques importants, c’est d’abord làoù se situe la capitale européenne.Alors, tout ça fait que j’ai trouvé lechoix de la Belgique très important.Vous êtes premier ministre duQuébec demain, nommez-moi lesdeux secteurs de compétence pro-vinciale dans lesquels vous appor-teriez des modifications.

Le financement de la santé, car lasanté occupe plus de 40 % du bud-get de l’État, mais les coûts denotre système de santé augmen-tent plus rapidement que l’inflation.Je pense aux coûts de l’équipe-ment et des médicaments qui aug-mentent plus vite que le coût de lavie québécoise. Je crois que l’onpourrait résoudre une partie duproblème en se demandant com-ment on pourrait réduire le cout dela santé, ce qui nous amènerait àpenser à alléger le poids de la bu-reaucratie dans la gestion et l’ad-ministration du système de santédu Québec.

Aussi la question familiale, concer-

nant l’universalité du “7 $ par jours”en ce qui concerne les services degarde, devrait être remise en ques-tion. Je pense que les gens qui ontplus de moyens que d’autres de-vraient payer un peu plus que 7 $.Aussi avec l’argent que le gouver-nement économiserait avec cettemesure, il devrait donner desbonus aux naissances, de façon àessayer de modifier un peu lacourbe démographique.

S'il y avait une chose à refairelors de votre mandat de 2003-2008 au sein du parti libéral (mi-nistre des Relationsintergouvernementales, de laFrancophonie canadienne et desAffaires autochtones?), quelleserait-elle?

Il y a plusieurs contraintes en poli-tique qui font en sorte qu’on ne par-vient pas toujours à faire ce quel’on veut. D’abord, en est dans ungroupe, or les choix sont pris engroupe. Il y a aussi l’omniprésencede l’autorité de premier ministre quia le dernier mot sur toutes lesquestions. Aussi il y a les paramè-tres de politiques qu’il faut respec-ter.

Cependant, la question des bu-reaux du Québec au Canada mehante toujours. Ces bureaux duQuébec sont situés dans lesgrandes villes canadiennes tellesque Toronto, Vancouver, Ottawa etMoncton. Ils ont le devoir de fairela promotion du Québec sur le planéconomique. Cependant, je croisque ces bureaux pourraient avoirun mandat plus clair, avoir plus deressources, plus d’employés etêtre présents dans d’autresgrandes villes telles qu’Edmontonou Calgary. C’est un aspect demon travail où je n’ai pas fait ceque j’aurais dû faire. J’aurais dû yconsacrer plus de temps et d’éner-gie, car ces bureaux ont une impor-tance capitale. S’ils étaient mieuxoutillés, ils pourraient rechercherplus d’investisseurs potentiels pourtout partenariat économique auQuébec, mais aussi faire reconnaî-tre le Québec sur la scène poli-tique, culturelle, et économique.

Quelle est la plus belle réalisa-tion de votre vie?

Honnêtement, je sais que c’est debonne guerre de dire ça, mais hon-nêtement dans mon cas, si jen’avais pas eu une famille aussifonctionnelle je n’aurais jamais puavoir la carrière que j’ai eue. Ja-mais je n’aurais pu m’épanouir decette manière sans ma famille.

Vie campus

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Arts et culture

Nikola Todorovic [email protected] 6

Le voile nuptial avait mainte-nant couvert le ciel des Pays-d’en-Droit, amplifiantl’atmosphère sombre qui ré-gnait depuis que Séraphinavait fait son entrée dans lamaison d’Angélique. Accablépar l’arrivée de Séraphin,Théophile présente le docu-ment que Jean-Simon lui avaitsigné, afin de s’exonérer en-vers l’avare. Le créanciers’avança d’un pas lourd et lentvers son débiteur, afin que cedernier puisse bien saisir l’inti-midation de son regard. Aprèsune brève lecture du billet, Sé-raphin sourit à Théophile en luirépondant que l’accord passéavec Jean-Simon n’avait pasd’effet envers le créancier.Pour se justifier, Séraphinénonça l’article 1440 du codecivil qui stipule  : « Le contratn'a d'effet qu'entre les partiescontractantes; il n'en a pointquant aux tiers ». Le billet étantinopposable au créancier,Théophile se retrouve dansl’obligation de rembourser l’en-tièreté du loyer. Une autre vic-toire s’enregistre à la boursebien garnie de Séraphin. Aprèsavoir pris les arrangements né-cessaires pour percevoir l’ar-gent dû, l’avare sorti de lademeure en direction du rangcroche.

En route vers sa terre, Séra-phin ne cessait d’additionnerdans sa tête l’argent qu’il avaitfait tout au long de l’année, carle mois d’avril annonce lecompte annuel de son patri-moine. Si tôt rendu chez lui, ilprit congé pour souper avecDonalda sa douce épouse.Après avoir englouti ses ga-lettes à la farine de sarrasin, ilprit place à son bureau dans lehaut côté.

Il compta d’abord la valeurmarchande de ses terres, le re-venu qu’elles produisaient etles agréments qui s’y trou-vaient. Il additionna ensuite sescréances à percevoir, en plusdes intérêts générés. Enfin, ilprit soin de terminer sa comp-tabilité par ses nombreusespièces d’or qui se trouventdans ses sacs d’avoine. Quelleivresse pour cette avare quede caresser ces jolies petitespièces d’or brillantes, une ma-tière qui ne disparaît jamais!

Pour lui, l’or signifie bien l’éter-nel, l’alpha et l’oméga du ma-tériel. Séraphin finit par écrireses derniers chiffres, déposason crayon et admira son chef-d'œuvre financier. Il avait de-vant ses yeuxl’accomplissement de touteune vie. Travaillant depuis l’âgede 14 ans, il ne cessait de serépéter dans sa tête : « tu t’en

viens bien, mon Séraphin  ».Mais tous savaient que cen’était pas assez, car l’incorri-gible avaricieux avait besoind’encore plus pour satisfaireson pêché.

Le printemps se faisait néan-moins sentir, doucement lacontrée des Pays-d’en-Droit re-tirait sa combine d’hiver pourenfiler son tablier fleuri. Séra-phin savait que ce changementde décor annonçait le travailaux champs. Le temps descréances était suspendu pour

laisser place à l’agriculture deses nombreuses terres. S’affai-rant à son travail dans leschamps, il n’aura plus le tempsde faire respecter les obliga-tions dans la paroisse. Toute-fois, tous savent que l’été esttrès court dans cette région ettel un ours qui hiberne, l’éternelcréancier se réveillera à la findes récoltes pour entreprendreencore une fois son infatigablegoût pour le profit. Pour Séra-phin, ce n’est donc pas un aurevoir, mais plutôt un à la pro-chaine fois.

Les belles histoires des pays d’en droit

Un grand merci aux collaborateurs

L’équipe du Flagrant souhaite remercier tous ceux qui ont contribué, de près ou de loin, à l’essor du journal cette année. Nous sa-luons la contribution de Nikola Todorovic, Charlotte Chicoine-Wilson, Catherine Blanchard, Cristina Rogov, Alik Angaladian, Stépha-nie Morin, Jo-Annie Charbonneau, Caroline Bédard, Isabel Valenta, Majid Watfa, George Balabanian, Joel St-Laurent, JérémieLandry, Shawn Kupfert, Antonio Perfetto, Marie-Pier Parent, Gabrielle St-Onge, Philippe Côté, Chloé D’astous, Catherine Mayer,Raphaëlle L. Mignault, Edline Siméon, Camille Pillière, Vanessa Chénier, Ivana Nenadic, Gabrielle Côté, David Girard, Terry Skol-nik, Pascal Routhier, Bruno Gélinas-Faucher, Carla Korzinstone, Hayden Bernstein de même que le professeur Charles Belleaupour ses réponses aux «Belles histoires des pays d’en droit».

Nous vous remercions également, fidèles lecteurs. Sans votre appui, le Flagrant n’aurait pas la notoriété qu’il possède aujourd’hui.

Bon succès à tous et au plaisir de vous compter parmi nous à l’automne 2011.

Philippe Cordisco

Philippe Coderre

Gabrielle Fortier-Cofsky

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Arts et culture

Les folies du législateur: Chronique d’humour surréalisteL’imposture

Charlotte [email protected]

Vous arrive-t-il parfois de vousréveiller avec l’impression,vague, mais persistante, quece n’est pas votre lit, votrechambre ou votre vie ? Depuisque je suis Législatrice, c’estce sentiment qui m’assaille ré-gulièrement. J’en suis venue àcroire que je souffre du syn-drome chronique de l’impos-teur.

L’adage veut que « le législa-teur ne parle pas pour ne riendire ». Il y a pourtant des joursoù j’ai l’impression de ne faireque ça : ne rien dire ! Qui suis-je pour vous dire quoi faire etne pas faire, comment vivre etsurtout bien vivre ? En quoisuis-je mieux placée qu’unautre pour déterminer ce que ledroit doit être ? Ces questionsm’obsèdent et j’en ai déve-loppé une phobie de l’illégiti-mité.

J’imagine que vous avez suivile débat sur la nomination desjuges. Cette crainte de partisa-nerie découle en fait d’unepeur plus profonde : celle d’ad-mettre que la justice est renduepar des êtres humains, doncaussi faillible que n’importe qui.Alors, imaginez si on se rendcompte que le droit provient decette même source faillible, s’ilétait mis au grand jour qu’il n’ya pas de Législateur suprême,omniscient et surtout, objectif.Ça vous inquiète ? Et bien moiaussi. Car c’est à moi qu’il re-vient de remplir les souliers dece fameux Législateur. Alorsvous comprendrez qu’il y a desmatins où je me lève avec lanette impression de ne pasêtre à la hauteur. Je me dis quequelqu’un va bien finir par réa-liser que je n’ai pas la tremped’un rédacteur de lois. J’enviens même à le souhaiter,pour que toute cette superche-rie prenne fin une fois pourtoutes.

Et puis, récemment, je me suisdit que c’en était assez : il fallaiten finir avec le syndrome del’imposteur. Je n’étais certaine-ment pas la première à meposer la question de ce qu’estle droit et ce qu’il devrait être.Heureusement, ma mémoiren’a pas encore complètementflanché et je me souvenaisavoir abordé ces questions épi-neuses lors de ma licence.Après quelques fouilles qu’onpourrait qualifier d’archéolo-giques, j’ai mis la main sur monvieux manuel de philosophiedu droit. Malheureusement, j’aiété bien naïve de croire que laréponse me viendrait aussisimplement. Les philosophesdont il était question dans le fa-meux manuel ne semblaientpas arriver à s’entendre, en-core moins à apporter une so-lution à mon problèmeexistentiel. J’essayai par lasuite de transcrire ma proprevision du droit sur papier. Monsuccès fut, je le concède, li-mité.

Déçue, je me détournai de laphilosophie et, en désespoir decause, je cognai à la porte d’unéminent psychanalyste quej’avais consulté dans le passé.Étendue sur le fauteuil, suivantdes yeux le ballet de l’araignéeau plafond, je vidai mon sac etlui avouai mes angoisses.Après m’avoir écouté longue-ment, ponctuant mon discoursde hochements de tête dis-crets, il prit un moment pour ré-fléchir. M’inquiétant de sonsilence, je me levai et le ques-tionnai du regard. Enfin, reti-rant ses lunettes d’un gestelas, il laissa fuser sa réponse :« La solution est pourtant sim-ple ma chère : ce n’est pas unénième traité de philosophie dudroit qu’il vous faut rédiger,mais plutôt votre autobiogra-phie ! »

Me voilà donc chargée d’unambitieux projet d’été dont jevous redonnerai des nouvellesen septembre prochain.

Des élections d’éliteGeorge [email protected]

Avec les élections qui sont pas-sées, je pense qu'il serait pro-pice de tirer l'attention surl'histoire étymologique assezcurieuse de ce mot. Dans labase indo-européenne *eks-lekt, chose extraite, *eks est unpréfixe qui apparaît en grec eten latin sous la forme ex et quisignifie « hors de » et l'élément*lekt (pensez à lecture et lire)représente la racine *leg- aug-menté d'un suffixe -t- servant àformer des participes ou desadjectifs.

L'élément *lekt se retrouvaitdans un grand nombre de com-posés tant grecs que latins.Ainsi le nom grec dialektos(avec dia -, « de part à l'autre») dans lequel la racine leg-portait le sens secondaire de «dire », signifiait « conversation», avant de prendre le sens de« langage », d'où dialecte. L'artde la discussion s'appelait dia-

lektikê, d'où dialectique.

En latin, le participe collectus(*con-leg-tus) « cueillies en-semble, rassemblé » avait unféminin collecta, modèle decollecte. Les dérivés collectioet collectivus ont fourni collec-tion et collectif. Le surcomposépraedilectus, « aimé avant tousles autres », avait un dérivépraedilectio, modèle de prédi-lection. Le participe intellectus,« lu entre, compris » avait denombreux dérivés : intellectus,« faculté de comprendre », in-tellectio « action de compren-dre », intellectualis « relatif àl'intelligence », tous très pro-ductifs. Le participe selectus, «cueilli en séparant, trié » (avecle préfixe se-, « à l'écart »), estla base de selectio, « tri », d'oùsélection, puis sélectionner,sélectif, etc.

En grec existait un verbe ekle-gein, et en latin un verbe eli-gere; ces deux verbes avaientle même sens : « cueillir en ti-

rant de, choisir ». Le grec avaitun adjectif eklektos et le latinun participe electus (*ex-leg-tus) signifiant tous les deux «choisi ». Dérivé d'eklektos, l'ad-jectif eklektikos s'appliquait àdes philosophes qui consti-tuaient leur pensée en choisis-sant divers éléments dedoctrines différentes. Un per-sonnage électique est lecontraire du sectaire : il mé-lange. Sur éclectique a été faitle nom éclectisme.

De l'autre côté de la mer Io-nienne, le nom latin electio dé-rivé d'electus désignait l'actede choisir, et notamment dechoisir un magistrat par un vote: d'où notre mot élection. Leneutre pluriel du participe,electa, signifiait « choses bientirées », devenu féminin singu-lier, il nous a fourni le mot élite.D'élection à élite, ça prend lesens de l'humour en fait!

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Sports

Camille Pilliè[email protected] et commentaire

8 mars 2011, Centre Bell, Montréal.Le capitaine de l’équipe des Bruinsde Boston blesse le joueur deMontréal, Max Pacioretty, à la suited’une violente mise en échec. Ré-sultat? Le jeune attaquant du Ca-nadiens se retrouve avec unesolide commotion cérébrale, et unefracture à la quatrième vertèbre.Lorsque l’incident se produit, plu-sieurs opinions surgissent de toutepart.

D’une part, les admirateurs du Ca-nadiens qui furent les premiers àhurler au crime, d’une autre, lesmembres de la Ligue nationale dehockey (LNH) qui déclarèrent l’évé-nement comme un incident, et d’unautre, les juristes québécois qui sedemandèrent si cet assaut durantun banal match de hockey ne de-vrait pas devenir une agression devoie de fait, causant lésions corpo-relles.

En effet, beaucoup de plaintes fu-rent déposées auprès du 911, encette soirée du 8 mars dernier.Mais, d’un point de vue judiciaire,est-ce que, vraiment, les pour-suites criminelles ont leur placedans le sport professionnel? Selonle Code criminel, quiconque com-met des voies de fait, ou se livre àdes attaques ou une agression,quiconque intentionnellement em-ploie la force, directement ou indi-rectement, contre une autrepersonne sans son consentementest coupable de voie de fait. Etbien sûr, survient la questionconcernant le consentement, un

sportif professionnel consent-il àsubir des voies de fait, pouvantcauser lésions, lors de la pratiquede son sport?

La Cour suprême du Canada a sta-tué en 1991, à la suite de l’arrêt R.c. Jobidon, [1991] 2 R.C.S. 714,que le consentement de deux per-sonnes à l’utilisation intentionnellede la force pour s’affliger mutuelle-ment des blessures graves est nul.Cette disposition ne s’applique gé-néralement pas dans les cas desport, car le sportif consent à rece-voir des coups ou blessures résul-tant d’une action qui respecte la loisportive. Poussant plus loin la re-cherche jurisprudentielle, la mêmeCour a déclaré plus tard, dans l’ar-rêt Paice, que le consentement dela victime devenait vicié dans descas de lésions graves voulues parl’agresseur.

À la lumière de tous ces faits, il nefait nul doute que les poursuites cri-minelles devraient être de misedans des cas de violence sportive.Le seul problème se situe dans lapreuve. Il faut prouver que l’agres-seur a eu un caractère intentionneldans la perpétration de son acte.Le problème se situe tout autour decette question. Faudra-t-il qu’àchaque fois qu’il y a une mise enéchec causant lésion dans unmatch de hockey, le procureur dela couronne doive investiguer surla situation? Et porter des accusa-tions, pour ensuite décider s’il yavait, oui ou non, une intention cri-minelle derrière l’acte? Si c’est lecas, est-ce que cette situation nerendrait-elle pas le hockey profes-sionnel moins attrayant, avec lesrisques de poursuites criminelles à

la suite de chaque mise en échecspermise dans les règlements de laLNH?

Selon la professeure Marie-ÈveSylvestre, la difficulté qu’apportentles poursuites criminelles se situedans la recherche de la Mens Rea.Selon elle, il sera très difficile deprouver la volonté de l’agresseurau moment de l’incident.

Les conflits du genre Chara-Pacio-retty devraient être réglés à l’in-terne, car l’effet dissuasif despoursuites criminelles est faible.Les sportifs, particulièrement lesjoueurs de hockey professionnels,sont formés pour jouer un sportrude, et sont encouragés par leursentraîneurs et les admirateursd’agir ainsi.

D’une autre part, ne faudrait-il pasutiliser cette plateforme qu’offre le

sport professionnel si populaire auQuébec pour envoyer un messageclair de tolérance zéro vis-à-vis laviolence dans le sport? Selon uneétude américaine, plusieurs jugesestiment que la violence dans lesport a un impact social. Et seloneux, la loi sportive ne sera pas lasolution au problème. Les procèsen la matière seraient très difficileset il serait périlleux de démarquerla ligne entre l’acte volontaire ou in-volontaire.

Le message est donc contradic-toire, car d’un côté, on demandedes sanctions lors d’incidents, maisd’un autre, nous encourageons larudesse. Le message de faire ces-ser les mises en échec causant lé-sions graves est clair, mais, il y ades étapes pour le faire passer, quisont avant celle de faire des pour-suites criminelles…

La justice et le sport : Bon ménage?

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