52
http://dit.epfl.ch p/a EPFL - Domaine IT - CP 121 - CH 1015 Lausanne 15 - tél. +41 21 69 322 11 31.08.2010 SPÉCIAL ÉTÉ 2010 SOCIÉTÉ 2.0 sommaire en page 51

Flash informatique 2010 - no spécial été - Société 2.0

  • Upload
    epfl

  • View
    224

  • Download
    2

Embed Size (px)

DESCRIPTION

journal informatique de l'Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne du 31 août 2010

Citation preview

  • http://dit.epfl.ch

    p/a EPFL - Domaine IT - CP 121 - CH 1015 Lausanne 15 - tl. +41 21 69 322 11

    31.08.2010

    SPCIAL T 2010SOCIT

    2.0 sommaire en page 51

  • 2 SPCIAL T 2010 SOCIT 2.0 31 AOT 2010flash informatique SPCIAL T 2010 SOCIT 2.0 31 AOT 2010

    Les lecteurs du FI ont pris lhabitude de voir les articles tagus de 1 3 piments: tout public, public averti, expert. Ce numro spcial se veut une invitation emprunter des chemins de traverse, dcouvrir de nouveaux paysages; tous les auteurs ou presque ont jou le jeu, pas de technique, pas dalgorithmes, pas de rfrences trop technologiques, pas de morceaux de code. Cest donc un numro tout public, mme si sa lecture peut se faire plusieurs niveaux - certains se contenteront de dcouvrir un monde nouveau, les autres installeront de nouvelles applications sur leur smartphone, dautres encore iront plus loin en collaborant lun des nombreux projets cits dans ce journal.

    ImpressumLes articles ne retent que lopinion de leurs auteurs. Toute reproduction, mme partielle, nest autorise quavec laccord de la rdaction et des auteurs. Abonnement la version lectronique du en envoyant un courrier : [email protected]

    Rdacteur en chef:Jacqueline Dousson, @ep.chMise en page & graphisme: Appoline Raposo de BarbosaComit de rdaction:Aristide Boisseau, Paulo de Jesus, Patrice Fumasoli, Jean-Damien Humair, Laurent Kling, Julia Paolini, Vittoria Rezzonico, Franois Roulet,

    Christophe Salzmann, Predrag Viceic & Jacques VirchauxImpression: Atelier de Reprographie EPFLTirage: 4000 exemplairesAdresse Web: dit.ep.ch/-spipAdresse: Domaine IT EPFLCP 121, CH-1015 Lausanne 15Tlphone: +4121 69 32246 & 32247

    SPCIAL T 2010

    31 aot 2010

    2.0z quelque chose du ct des phnomnes Facebook, Twitter ou YouTube, tous ces

    rseaux sociaux que les ados privilgient l'e-mail peru comme ringard ? z un buzz utilis par le marketing pour faire croire que leurs produits sont tout

    fait innovants ? z un terme de fanatiques de technologie ? z Cest un peu de tout cela mais bien autre chose encore !

    Dcouvrez en lisant ce numro:w comment la golocalisation change notre rapport aux autres;w comment des citoyens semparent des donnes publiques pour faire un monde

    plus ouvert et participatif, comment certains utilisent les rseaux sociaux pour rsister;

    w comment utiliser son smartphone de manire active, notamment travers le projet OpenStreetMap;

    w comment les institutions, les bibliothques utilisent ces nouveaux outils;w le monde tonnant des Fab Labs;w des applications locales;w w et cela sans occulter les dangers inhrents toute technologie.

    Laissez-vous surprendre et bienvenue dans le monde daujourdhui !

    Partager et dcouvrir

    . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

    31 aot 2010 Publi Flash Informatique | 7 Commentaires | pervasivit | crowd-sourcingCommentaires

    Riche numro que ce FI spcial t, qui montre bien que dans sa dynamique mme, le Web ne se contente plus d'inviter le lecteur devenir acteur mais qu'il transforme tout usager du Web 2.0 en un producteur potentiel de donnes et tout objet technique (mme le livre) en service...

    . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

    Rdig par : RT | 31 aot |

    Quelques pistes de lecture

    Le 5e cran, les mdias urbains dans la ville 2.0 par Bruno Marzloff

    L'dition lectronique par Marin Dacos

    Informatique, liberts, identits par Daniel Kaplan

    The Shockwave Rider par

    Quvoquent pour vous ces deux chiffres quon retrouve un peu partout depuis quelques annes ?

    [email protected]

  • SPCIAL T 2010 SOCIT 2.0 31 AOT 2010 3SPCIAL T 2010 SOCIT 2.0 31 AOT 2010

    A growing number of innovative services are based on geolocalized social networks organized on large scale real-time spontaneous sharing of personal data. These initiatives raise the question of knowing what are the users motivations to contribute and how their involvement could challenge our privacy.

    Un nombre grandissant de services innovants se basent sur des rseaux sociaux golocaliss organi-ss partir du partage volontaire dinformations grande chelle en temps rel. Comment analyser ce qui motive la contribution des usagers ces disposi-tifs et quelles influences peuvent avoir ces derniers sur notre sphre prive ?

    Savoir en un clin dil quels sont vos amis qui se trouvent proxi-mit, bncier en quelques secondes des bons plans fournis par les milliers de visiteurs qui vous ont prcd dans cette ville que vous ne connaissez pas, avoir accs des offres commerciales ou encore utiliser la ville comme un immense terrain de jeux gran-deur nature, etc. Le partage grande chelle et en temps rel de donnes personnelles golocalises foisonne de promesses, mais aussi de questions dlicates quant aux formes de protection de la sphre prive encore inventer. Retour sur ces innovations mer-gentes partir de la perspective de lusager.

    Au croisement de deux tendances fortes

    Du point de vue de lusage des technologies de linformation, les dernires annes sont marques par une double volution. La plus rcente de ces volutions sincarne dans la monte en puissance des rseaux sociaux qui constituent une des manifestations les plus reconnues de ce que lon nomme souvent le Web social. Elle sinscrit plus largement dans lensemble des dispositifs qui contri-buent faciliter et, dans une certaine mesure, dmocratiser les processus de mise en ligne et de partage dinformation. Dans leur ensemble, les technologies du Web 2.0 ont conduit, sous une grande diversit de formes et de formats, la massication des changes en ligne en les faisant passer dans le quotidien de cen-taines de millions dusagers.Le second changement capital, peine plus ancien si lon consi-dre la temporalit des pratiques sociales et non pas celle des in-novations techniques, est celui de lusage de la tlphonie mobile

    qui sest profondment implant en quelques annes dans nos habitudes communicationnelles. Lintgration de plus en plus g-nralise sur ces appareils de laccs Internet et des fonctionna-lits de golocalisation ouvre des possibilits de convergences qui restent encore largement inexplores dans la ralit des pratiques. Les tudes sur lutilisation du Web mobile indiquent que les r-seaux sociaux en ligne sont clairement la destination privilgie des internautes mobiles 1. Dans ce contexte, de nombreuses initiatives ont t lances pour produire une nouvelle gnration de services visant articuler les dynamiques propres aux rseaux sociaux en ligne avec les outils de golocalisation en temps rel offerts par la tlphonie mobile 2. Ce type de couplage qui renforce le rle des smartphones comme des outils de navigation sociale possde le potentiel de redessi-ner en profondeur non seulement nos usages des technologies de linformation, mais bien lensemble de nos pratiques quotidiennes. Sans entrer dans un exercice toujours hasardeux de prvision des volutions futures, les principales expriences en cours nous of-frent lopportunit dexplorer certaines des dimensions saillantes des formes possibles de ces usages et des enjeux qui en dcoulent.

    Gowalla: liste de lieux dintrt sur le campus

    Avez-vous fait votre check-in ?

    Pour aborder les logiques de la mise en uvre des rseaux sociaux golocaliss, il convient de commencer par llment fondateur de ce type de dispositifs: les modalits de lannonce de la position des membres de la communaut. Si la possibilit de localisation existe techniquement de manire automatique depuis longtemps

    Rseaux sociaux et golocalisationpromesses et [email protected] de recherche lObservatoire Science, Politique, Socit (UNI-Lausanne)

    1 Aux USA 30% des utilisateurs de smartphones accdent aux rseaux sociaux en ligne avec leur tlphone, au Royaume-Uni Facebook est class avant Google comme destination privilgie (source: GSMA/ComScore, Janvier 2010)

    2 Par exemple, Foursquare, Loopt, Gowalla, Wikitude, Geonote etc.

    Analyse

  • flash informatique44 SPCIAL T 2010 SOCIT 2.0 31 AOT 2010flash informatique SPCIAL T 2010 SOCIT 2.0 31 AOT 2010

    pour les oprateurs, cette dernire reste souvent activer ma-nuellement par les usagers au sein de ces communauts. Cette distinction est importante, car elle renverse, sans la remplacer, la logique classique de la traabilit collectivement subie en la subordonnant une action volontaire et partage. Elle permet aussi de poser la question de savoir pourquoi les usagers de ces systmes divulguent volontairement des informations relatives leur positionnement. Ain-si, les utilisateurs de ce type de services comme Foursquare sannoncent, afchent et partagent leur prsence en effec-tuant une opration ap-pele check-in.De nombreux commenta-teurs taient et demeu-rent sceptiques lide dun systme dpendant du fait que les usagers ac-tivent leurs localisations. Les check-in traditionnels que nous connaissons quils se droulent dans un aroport ou dans un htel ne constituent pas, typiquement, une par-tie de plaisir. Alors pour quelles raisons les utili-sateurs sinigeraient-ils volontairement ce type daction ?

    Pour comprendre cette motivation, il convient dabord de resi-tuer cette pratique dans le cadre plus large des nouvelles habi-tudes de communication. Le micro-blogging que ce soit sous la forme de chat, SMS, Tweets, ou encore la mise jour des statuts des prols des rseaux sociaux offrent autant dactivits qui en-couragent les micros dvoilements en temps rel de nos activits quotidiennes. Ces formes morceles et parses dafchage de soi en ligne constituent une des dimensions emblmatiques de pra-tiques de plus en plus rpandues au sein desquelles il est postul comme normal de fournir en quasi-permanence des informations personnelles. Les pratiques de micro-dvoilements sinscrivent pour lusager dans une perspective qui nest pas forcment tech-nologique. Ce qui importe dabord, cest le maintien de la relation sociale quil ou elle entretient avec ses cercles de connaissances. Un des attraits forts de lusage des rseaux sociaux golocaliss ne se trouve pas tellement dans ce quil permet de crer, mais dans ce quil permet de prserver: le contact avec les autres. En ce sens, et en partant du point de vue des usagers, il convient de relativiser lide de virtualisation des rapports interpersonnels qui passent par les technologies de linformation. En effet ces dernires sont vcues comme autant de prolongements dactivits de sociabilits classiques. Il est dailleurs sans doute plus juste de parler, comme

    le propose le sociologue Bruno Latour3, dun processus de ma-trialisation plutt que de virtualisation. Les rseaux sociaux en ligne et leurs dclinaisons mobiles rendent prcisment visibles, stockables et manipulables des informations de type social qui ntaient le plus souvent que des objets phmres, des paroles dont le proverbe nous rappelle juste titre la volatilit. Ce sont prcisment ces bases de donnes sociales titanesques accessibles

    en temps rel et les condi-tions de leurs exploitations qui suscitent les convoi-tises des experts en mar-keting et les craintes des dfenseurs de la sphre prive. Les gisements informa-tionnels que reprsentent des donnes de cette na-ture forment galement un des attraits principaux pour les usagers de la go-localisation sociale. Alors que la localisation type GPS ne constitue quune infrastructure ncessaire, lessentiel du contenu est fourni par les utilisateurs. Ces derniers enrichissent et augmentent la reprsen-tation cartographique du monde avec les informa-tions quils souhaitent par-tager avec leurs proches ou

    avec lensemble de la communaut qui gravite autour dune ap-plication spcique. Ces vastes processus distribus de marquage gographique qui contextualisent socialement une information gographique savrent tre le point crucial des diffrentes so-lutions prsentes sur le march. Les oprateurs de ces offres d-ploient cet gard un arsenal de dispositifs visant encourager la production et surtout le partage de ce type dinformations. Les utilisateurs les plus assidus de ces systmes dans un lieu donn se voient attribuer, par exemple, le titre virtuel et honorique de maire de cet endroit. Ce type de rcompense symbolique ainsi que les multiples badges ou points reus en fonction du nombre et de la varit des contributions golocalises construisent un uni-vers ludique au sein duquel lmulation entre les participants doit conduire laccroissement des informations mises en ligne.

    Considres plus gnralement, les dynamiques luvre ce ni-veau ne sont pas sans rappeler les questions qui traversent depuis quelques annes le Web social. Comment bncier au mieux des apports volontaires de plusieurs milliers de contributeurs pour en faire un bien commun (qui, en loccurrence et la diffrence dini-tiative comme Wikipdia, devient aussi un bien priv) ? De quelle manire mettre en place des systmes endognes permettant la communaut des utilisateurs dvaluer les contributions des usa-

    Rseaux sociaux et golocalisation: promesses et enjeux

    3 Interview pour lmission Place de la toile, France Culture, 20 novembre 2009

    affichage Web (www.4qsearch.com) des commentaires laisss par des membres de Foursquare pour la gare de Lausanne

  • SPCIAL T 2010 SOCIT 2.0 31 AOT 2010 55SPCIAL T 2010 SOCIT 2.0 31 AOT 2010

    gers an de favoriser les contenus considrs comme constructifs et ltrer les contributions indsirables ? Il ny a en loccurrence aucune raison de penser que ces plates-formes soient labri des usages abusifs que permettent les mdias sociaux (fausses infor-mations, dnigrements, atteinte la sphre prive, harclement, concurrence dloyale, etc.) avec, facteur aggravant, les effets ac-crus lis localisation spatiale.

    Big Ben vu travers l'application Wikitude World Browser

    Entre tyrannie de la visibilit et rinven-tion de lesprit du lieu

    Au-del des usages abusifs, la possible gnralisation de ce type dinnovations sociotechniques nous conduira sans doute re-penser les modalits de construction de notre rapport aux autres. Dans la trivialit du quotidien comment ragirons-nous quand nous pourrons constater lectroniquement que nos amis se re-trouvent pour une fte laquelle nous ne sommes pas convis ? Les rseaux sociaux en ligne mettent plat et souvent mal la richesse et la diversit de nos rles sociaux en les crasant dans la mme interface. leur instar, les plates-formes de golocalisation demeurent encore souvent unidimensionnelles et ne rpliquent que de matire trs limite et mcanique les diffrents modes dafchage et de dvoilement de nos identits sociales. terme aurons-nous toujours la libert de renoncer tre visibles dans ces plates-formes sans que nos pairs en dduisent que nous avons quelque chose cacher ? La construction historique de la sphre prive sest fonde partir de multiples soustractions au regard dautrui de pratiques individuelles et collectives. En rac-tion la possible tyrannie de la visibilit qui merge des commu-nauts de golocalisation, plusieurs initiatives ont t lances par des concepteurs dsireux de susciter le dbat autour des implica-tions potentielles des fonctionnalits offertes par ces dispositifs. Par exemple, Avoidr& utilise le mme type dinformation, mais propose un service qui vous avertit lavance que vous entrez dans une zone o se trouve une personne que vous ne souhaitez pas rencontrer. Renversant la logique de la golocalisation sociale le site Please Rob Me. pleaserobme.com/ propose didentier le moment le plus propice aux cambriolages en indiquant quand les personnes sont loignes de chez elles. Ces services dits antiso-ciaux anticipent le vaste chantier des gardes fous technologiques, lgaux et thiques que la gnralisation de ces systmes deman-dera nos socits dinventer.

    Rseaux sociaux et golocalisation: promesses et enjeux

    Cette ncessaire et invitable rinvention ne doit cependant pas conduire ngliger le potentiel cratif de ces formes de commu-nications localises. De tels dispositifs permettent, par exemple, de donner une nouvelle dimension au concept de lieu. Avec de tels dispositifs de partage, ce dernier ne spuise pas uniquement dans sa dimension physique mais se dploie au travers de lombre informationnelle que ses visiteurs gnrent. De nombreuses ex-priences explorent les modalits de la rinvention du gnie des lieux en utilisant les contributions diverses (messages, graftis, photographies digitales) an de faire merger et voluer en conti-nu lidentit sociale dun lieu par lentremise des reprsentations et des pratiques associes ces espaces.

    Il est certes bien trop tt pour dresser ici une sorte de bilan sur les formes et lampleur que connatront ces volutions. Ltude de ce nouveau champ dexprimentation sociotechnique implique de ne pas se limiter une vision cumulative, qui consisterait considrer ces nouvelles plates-formes comme la rsultante m-canique de la simple addition de fonctionnalits dj existantes. Les synergies que ces systmes autorisent dans lagrgation de dynamiques sociales, temporelles et spatiales constituent un do-maine vritablement original et elles offrent, nen pas douter, un terrain dexploration fertile pour les sciences sociales et celles de lingnieur. n

    GLOSSAIRE &Avoidr: www.avoidr.org/ cette application Web base sur Fours-

    quare vous aide viter vos amis.

  • 6 SPCIAL T 2010 SOCIT 2.0 31 AOT 2010flash informatique SPCIAL T 2010 SOCIT 2.0 31 AOT 2010

    Were creating a map of your area. Its fun, its free, and you can help !

    Nous crons une carte de votre quartier. Cest amu-sant, gratuit et vous pouvez nous aider !

    Cet article prsente le projet OSM& dans ses grandes lignes, avec un focus sur la situation courante. Il expose galement un certain nombre denjeux actuels, tels que la collaboration avec les admi-nistrations et collectivits, la rponse humanitaire, lvaluation de la qualit des donnes, et la constitution dun cosystme com-mercial autour du projet.

    De quoi sagit-il ?

    Sur le wiki du projet, on peut lire en substance ceci: OpenStreetMap est un projet qui vise crer des donnes gographiques libres. Le projet a d-marr parce que la plupart des cartes que lon imagine gratuites sont assorties de restrictions techniques ou lgales, ce qui empche les gens de les utiliser dune faon crative, productive, ou dune manire encore inexplore. titre illustratif, on trouvera en gure 1 un rendu actuel des donnes OSM sur le primtre de lEPFL.

    Sources de donnes

    Le projet salimente essentiellement partir des traces GPS de ses participants. Le travail du contri-buteur consiste donc digitaliser de linformation gographique en suivant ses traces (ou celles contribues par dautres utilisateurs), et ajouter les donnes attributaires qui conviennent. Plusieurs logiciels permettent de sacquitter de cette tche avec plus ou moins de facilit selon le degr dexprience de lutilisateur: JOSM, Potlatch, Merkaartor, MapZenLes images ariennes mises disposition du projet OpenStreetMap constituent galement une source importante de donnes. Histo-riquement, laccord avec Yahoo (n 2006) a permis la cration rapide de donnes vectorielles sur les rgions pourvues dimagerie en haute rsolution. Lexemple de la rgion toulousaine en est lillustration parfaite, goo.gl/HozU 1.

    fig. 1 lEPFL, telle que reprsente sur OpenStreetMap au 1er juillet 2010. Source: openstreetmap.org

    Plus rcemment, les serveurs WMS& mis disposition avec les donnes de la ville de Lausanne, de lEPFL, du Systme dInforma-tion du Territoire Genevois (SITG) et du Systme dInformation du Territoire Neuchtelois (SITN) ont galement contribu accrotre le degr de compltude du jeu de donnes OSM dans leur exten-sion. On en trouvera une parfaite illustration avec la gure 2, qui prsente la densit de contributions OSM sur la rgion lausan-noise au cours des 30 derniers mois.Plus concrtement, le tableau en gure 3 prsente lavance de la carte OSM en plusieurs endroits de la rgion lausannoise sur une priode dun an, entre 2009 et 2010. Pour nir, il faut mentionner un contexte favorable la libration de donnes2, ce qui permet

    OpenStreetMap, plate-forme collaborative mondialeFranois Van Der Biest, [email protected], Camptocamp SA, gomaticienStphane Brunner, [email protected], Camptocamp SA, analyste dveloppeur

    1 Nous avons utilis dans cet article le racourcisseur dURL fourni par Google: goo.gl. Attention respecter la casse des caractres pour atteindre le bon site.

    2 En tmoigne par exemple la rcente publication par lOrdnance Survey (agence cartographique nationale anglaise) de plusieurs jeux de donnes au-paravant commercialiss, cf goo.gl/tLfH.

    3500

    3000

    2500

    2000

    1500

    1000

    500

    0

    03-2008 07-2008 10-2008 04-2009 08-2009 12-2009 03-201002-2008 06-2008 09-2008 01-2009 05-2009 11-2009 02-2010 06-2010

    Ajout Effacement Modifications

    A

    B

    fig. 2 nombre dactions journalires moyennes (ajouts/effacements/modifications) sur la rgion lausannoise, depuis fvrier 2008. Repre A: publication par lEPFL des orthophotos sur son tendue, suite la confrence Goperspectives 2009 et la mapping party associe goo.gl/YEgU. Repre B: publication des orthophotos de la ville de Lausanne par un serveur WMS hberg chez Campto-camp SA

    Analyse

  • SPCIAL T 2010 SOCIT 2.0 31 AOT 2010 77SPCIAL T 2010 SOCIT 2.0 31 AOT 2010

    Juin 2009 Juin 2010

    fig. 3 illustrations de lenrichissement de la base de donnes OSM sur la rgion lausannoise au cours des douze derniers mois, grce la mise disposition dorthophotos sous licence libre

    souvent de raliser des imports massifs de donnes dans la base OSM. Ces donnes proviennent soit de services de lEtat (ex: don-nes TIGER aux tats-Unis), soit de rmes prives (ex: donnes AND sur les Pays-Bas), de collectivits (ex: communaut urbaine de Brest, goo.gl/J1iJ), ou encore, plus rcemment, dun cabinet de

    gomtres experts vaudois - Olivier Peitrequin SA, goo.gl/peLD.En mme temps, les outils permettant de raliser ces importations se dmocratisent et deviennent de plus en plus simples demploi: citons par exemple les logiciels QuantumGIS, FME, et OGR2OSM.

    OpenStreetMap, plate-forme collaborative mondiale

  • flash informatique88 SPCIAL T 2010 SOCIT 2.0 31 AOT 2010flash informatique SPCIAL T 2010 SOCIT 2.0 31 AOT 2010

    Porte du projet

    Le projet sintresse toutes les voies de circu-lation, dices, quipements, commerces, itin-raires, mais aussi loccupation du sol, au rseau hydrographique et aux limites administratives. Lensemble des objets dignes dintrt pour le projet sont runis au sein dune seule et unique page du wiki OpenStreetMap, goo.gl/Qfd2. Les adresses postales sont galement lobjet dune saisie manuelle, que ce soit travers les diteurs habituels, ou une interface ddie, goo.gl/KN6e.Le constat actuel, que partagent un grand nombre de contributeurs, est que le projet ne vise plus construire une carte libre du monde, mais une base de donnes gographiques libres lchelle mondiale. La carte disponible sur la page daccueil du site est un reet de ce constat sur les zones denses, goo.gl/spYG. la diffrence dun projet SIG & classique, dans lequel les couches thmatiques sont distinctes et activables indpendamment les unes des autres, il nexiste quun rendu agrg de tous les thmes sur le site du projet. Pour autant, les couches de donnes sont individualisables via une slection attributaire sur les donnes vectorielles source de la carte. Les rendus personnali-ss sont donc tout fait pertinents et possibles (ex: goo.gl/RSBf).

    Projet: historique, croissance

    Si le projet a dmarr en aot 2004, et a connu trs vite un fort essor en Grande Bretagne, il nen est pas de mme sur le conti-nent, o il a fallu attendre 2006 voire 2007 pour assister lmer-gence des communauts locales. Actuellement, le projet compte plus de 270000 utilisateurs (dont 10% rellement actifs), qui ont cr 53 millions de chemins et enregistr 1.8 milliard de points GPS. La croissance de la base de donnes est impressionnante, goo.gl/he7Y, et la devise keep it simple stupid adopte par les concepteurs de linfrastructure de donnes sous-jacente y est probablement pour beaucoup.

    Participants et bnces

    Les tudes montrent que le contributeur moyen est un trentenaire mle technophile. Les auteurs du prsent article ne drogent pas la rgle et ne se permettront donc pas de contredire;-)En terme de bnces participer cette communaut, les contributeurs OSM citent souvent la mise disposition de don-nes libres, souvent pour leur usage propre (via GPS, Webmap-ping, ou autre). La participation une communaut technique dynamique de type Web 2.0 est galement un intrt fort.Les contributeurs ont loccasion de se rencontrer loccasion de carto-parties pendant lesquelles ils se rpartissent sur un petit territoire bien dlimit et cartographient les lieux (g. 4). Il faut galement mentionner la rencontre annuelle dite State of the Map qui a eu lieu au mois de juillet 2010 Grone, en Espagne (goo.gl/d2CR). Notons juste, pour conclure ce point, que les com-munauts franaise et francophone de OSM et de lOSGeo& ont

    des recoupements non nuls, la fois en termes dobjectifs et de personnes, et quun rapprochement entre les deux est actuelle-ment en cours (goo.gl/dDfH).

    Evaluation de la qualit

    Une tude ralise par Muki Haklay de lUniversity College de Londres montre quen mars 2010, 70% de la Grande Bretagne pos-sde une couverture routire comparable celle du jeu de donnes commercial Meridian 2 (goo.gl/lJiT). Ds 2009, ce mme chercheur qualiait la qualit du jeu de donnes OSM comme beyond good enough pour un grand nombre dusages (goo.gl/AuLg). Des tudes similaires sont en cours en France et en Suisse, mais nous navons pas encore eu communication des rsultats complets. On remarquera souvent une htrognit forte de la couverture des donnes OSM: les zones fortement peuples sont souvent car-tographies avec un niveau de dtail dpassant de loin la concur-rence directe, alors que les zones rurales peuvent tre lacunaires. propos de qualit, on reproche souvent OSM son absence de mtadonnes: est-ce rellement un frein important ? Sans au-cun doute, car certains usages requirent un certain niveau de qualication du jeu de donnes. Il y aurait l une opportunit pour les agences cartographiques nationales de crer de la valeur cet endroit, en qualiant le jeu de donnes OSM relativement leurs jeux de donnes de rfrence.Mentionnons enn que, si la communaut OSM semble globa-lement oppose qualier chaque nouveau tronon de route ajout en fonction de la prcision du relev, ces questions res-tent dans lair du temps et il ne serait pas tonnant de voir la problmatique ressurgir sous une forme ou une autre avec peut-tre une amorce de solution. La communaut allemande a, par exemple, dj mis en place une bauche de contrle qualit en crowd-sourant & la comparaison du jeu de donnes OSM avec des orthophotos (exemple sur Haiti en rfrence, goo.gl/xAO7).

    fig. 4 contributions respectives des utilisateurs lors de la carto-partie de septembre 2008 Bradford (UK). Source: wiki.openstreetmap.org/wiki/File:Bradford-party-traces.png

    OpenStreetMap, plate-forme collaborative mondiale

  • SPCIAL T 2010 SOCIT 2.0 31 AOT 2010 99SPCIAL T 2010 SOCIT 2.0 31 AOT 2010

    Ecosystme

    La licence sur les donnes OSM (actuellement Creative Commons BY-SA) ne restreint pas lusage du jeu de donnes OSM aux usages non-commerciaux. Cest une des raisons du succs de OSM: le projet sattire les bonnes grces dentreprises partenaires, qui ven-dent du service ou des produits drivs de ces donnes. Ainsi sest cr, petit petit, un cosystme de socits gravitant autour du projet OSM. Les plus connues sont Cloudmade, Geofabrik, ITO & Camptocamp (liste complte: goo.gl/YV7o).

    Usages

    Les donnes OSM servent crer des cartes papier, bien sr ( travers le magnique MapOSMatic goo.gl/mDYn), mais galement des guides de voyage, tel le WikiTravel Paris, goo.gl/uQsm.Lusage majoritaire reste tout de mme la cration de cartes nu-mriques, disponibles sur le Web 3, sur assistant personnel, tl-phone portable, GPS et autres dispositifs lectroniques (cf larticle de Jean Daniel Bonjour, dans ce mme numro). Lusage mobile de ces donnes est en plein essor, et on voit surgir des applications trs innovantes, limage de celles qui proposent la ralit aug-mente des donnes OSM.

    fig. 5 utilisation des donnes OSM sur le terrain, en Hati, par le Fairfax County Urban Search & Rescue Team. Source: wiki.openstreetmap.org/wiki/File:OpenStreetMap_on_a_Garmin_in_Haiti.JPG

    Tous ces nouveaux usages sont rendus possibles par labsence ou la faiblesse des cots dentre: des projets qui auraient aupara-vant t tus dans luf au regard du tarif des licences sur les godonnes bncient ainsi dune prime lintelligence. Le mou-vement cloud-computing participe de cette dynamique, puisque il propose galement un service sans cot dentre. La conjonction actuelle des deux fait que le domaine est trs productif.Linfrastructure et les donnes OSM ont galement prouv leur utilit lors de la crise qui a touch Hati en ce mois de janvier. De nombreux tmoignages venant du terrain (goo.gl/tqTW) ont conrm quel point le projet OSM a aid sauver des vies (g. 5).Il faut remercier ce titre non seulement les contributeurs OSM qui ont aid constituer ce jeu de donnes dune valeur inesti-mable, mais galement les fournisseurs de prises de vue ariennes,

    GLOSSAIRE &crowd-sourcing: mot construit en rfrence loutsourcing qui

    consiste externaliser certaines tches, le crowd-sourcing consiste utiliser la crativit, lintelligence et le savoir-faire dun grand nombre dinternautes.

    H.O.T.: Humanitarian OpenStreetMap Team, http://hot.openstreet-map.org/: initiative base sur OpenStreetMap pour linterven-tion humanitaire et le dveloppement conomique.

    OSGeo: Open Source Geospatial Foundation fondation visant promouvoir les logiciels et donnes libres en gomatique.

    OSM: OpenStreetMap, goo-gl/Hso0.

    SIG: Systme dInformation Gographique.

    WMS: Web Map Service protocole standard utilis par des services web pour communiquer des donnes gographiques sous forme dimage.

    qui ont fait preuve dune grande ractivit (26 heures entre le tremblement de terre et la mise disposition des premires images sous licence libre).Sur le plus long terme, le groupe de travail H.O.T.& est en train daccompagner la remise en tat de linfrastructure de donnes spatiales du pays.Pour conclure sur ce point, il est pertinent de prsenter une ini-tiative trs rcente de la socit Spot Image, trs probablement inspire des vnements de Hati. travers son API YouMapps, goo.gl/XPwS, la socit souhaite mettre disposition de la com-munaut OSM des images choisies parmi leur catalogue. Il ne fait aucun doute que ce genre dinitiative va dans le sens dune plus grande interaction entre les communauts et les socits, avec une stratgie gagnant-gagnant.

    Perspectives

    Pour la premire fois, une plate-forme collaborative mondiale existe pour linformation gographique. cet gard, il faut remercier les concepteurs de OSM de ne pas avoir impos un modle de donnes a priori, mais au contraire, davoir encourag la description des particularismes locaux, grce un modle extrmement souple. Cette souplesse permet de faire cohabiter un grand nombre dexigences.Si la dynamique en faveur de OpenStreetMap est si forte, cest probablement parce quil existe actuellement une lame de fond en faveur de linformation gographique libre et de la rutilisa-tion des donnes publiques. OpenStreetMap se veut le creuset permettant dagrger les donnes gographiques libres. Ltude des tendances du Web montre bien cet engouement: il suft de consulter Google Trends, goo.gl/cVxi ou encore Twitter, goo.gl/HdaN sur le sujet Open Data. lavenir, il faut donc sattendre une contribution accrue des or-ganismes publics, au fur et mesure que se mettront en place des partenariats public-contributeurs, lexemple de ce qui se passe sur lagglomration de Brest, en France. La valeur du jeu de don-nes OSM crot dautant, et permet un cosystme dentreprises innovantes de se dvelopper, ce qui, en retour, ne manque pas de proter la collectivit. Cest du moins lquation, telle quelle est envisage par la majorit des contributeurs du projet. n

    OpenStreetMap, plate-forme collaborative mondiale

    3 titre dexemple, il existe un groupe de travail visant intgrer les cartes OSM dans les articles gorfrencs de Wikipedia, cf goo.gl/wEsn.

  • 10 SPCIAL T 2010 SOCIT 2.0 31 AOT 2010flash informatique SPCIAL T 2010 SOCIT 2.0 31 AOT 2010

    (Almost) everyone now uses a GPS, generally based on non free maps. This article shows how, with a smartphone, you can use the world free map Open-StreetMap and improve it for the benefit of all.

    Tout le monde (ou presque) utilise aujourdhui un GPS, bas sur des cartes gnralement payantes. Cet article montre comment, laide dun smartphone, on peut utiliser la carte mondiale libre OpenStreet-Map ainsi que lenrichir soi-mme pour le bnfice de tous.

    Aprs la mode du PDA et du baladeur numrique, voici venue celle du smartphone (tlphone intelligent) ! Dsormais connect en permanence, lusager dun tel quipement peut simmerger dans cette socit 2.0 (bloguer, twitter, contribuer des wikis) de-puis nimporte o et nimporte quand, pour le meilleur comme pour le pire ! Cet article illustre, par quelques applications sub-jectivement choisies, comment utiliser de faon mobile des don-nes gographiques laide dun smartphone, mais aussi devenir acteur dans ce domaine en contribuant au projet OpenStreetMap (OSM, www.openstreetmap.org), voir article de Franois Van Der Biest et Stphane Brunner dans ce numro.

    Caractristiques et utilit du smartphone

    fig. 1 - smartphone Android affichant ici lapplication GPS Status

    Avec le lancement de liPhone (mi-2007) puis lavnement de la plate-forme Android de Google (premier AndroPhone en automne 2008), le march des smartphones a dnitivement conquis le grand public. Rappelons quil sagit dappareils de poche (g.1),

    interface tactile et vocale, combinant les fonctionnalits de tl-phone mobile, assistant numrique personnel (PDA), baladeur nu-mrique, camra photo/vido, rcepteur GPS (sur iPhone depuis la version 3G en t 2008, sur tous les AndroPhones ds lorigine), et sappuyant sur un systme dexploitation complet dot notam-ment de possibilits tendues de connectivit Internet (par WiFi ou tlphonie 2G (GPRS/EDGE), 3G (UMTS/HSDPA)).Plates-formes de dveloppement part entire, les smartphones ont vu lclosion de dizaines de milliers dapplications en peine 2-3 ans. On ne stonnera donc pas de trouver actuellement des centaines de logiciels spciquement orients vers la visualisation cartographique, le positionnement et la navigation. Dans ces dif-frents domaines, le smartphone est devenu lquipement mobile de prdilection, clipsant le bon vieux rcepteur GPS ddi:z prcis et de bonne dimension (3 4"), lcran dun smartphone

    moderne permet lafchage de cartes dtailles;z la haute capacit de stockage (mmoire ash/SD de plusieurs

    GB) permet le stockage local et la consultation ofine de cartes couvrant de grandes tendues;

    z communiquant et connect, le smartphone offre en tout temps et tout lieu laccs online aux cartes et photos ariennes locales, la recherche par proximit ou par adresse, lafchage de points dintrt (POI, avec liens directs vers sites Web), et le calcul ditinraires;

    z sa puissance (processeurs de 500 MHz 1 GHz) satisfait aux exigences des applications de navigation (afchage perspec-tive 2.5D et en temps rel, guidage par synthse vocale);

    z outre le rcepteur GPS embarqu, des capteurs dorientation (boussole magntique numrique et acclromtre) permet-tent lorientation automatique de la carte et ouvrent le champ aux applications de ralit augmente;

    z last but not least, le smartphone est, en sa qualit de tl-phone, toujours porte de main (dans la poche) contraire-ment un rcepteur GPS classique.

    Lorsque la rception des signaux GPS est mauvaise ou impossible ( lintrieur dun btiment, ou dgagement insufsant vers le ciel), le smartphone est capable de localiser approximativement lusager par triangulation partir de lemplacement connu des antennes du rseau tlphonique cellulaire ou des points daccs WiFi. Par ailleurs, le fait de disposer dune connexion Internet sur un smartphone permet damliorer la ractivit du GPS grce la technique A-GPS (Assisted GPS): les phmrides des satellites GPS sont automatiquement tlcharges via Internet pour plu-sieurs jours en avance, et le premier x froid& du rcepteur GPS est quasiment instantan (au lieu dune quarantaine de se-condes pour un rcepteur classique dans de bonnes conditions). Les rares inconvnients du smartphone sur le rcepteur GPS sp-cialis rsident essentiellement dans sa plus faible autonomie en

    Utiliser OpenStreetMap et lenrichir avec un [email protected], EPFL - Facult ENAC, responsable IT ENAC

    Comment faire ?

  • SPCIAL T 2010 SOCIT 2.0 31 AOT 2010 1111SPCIAL T 2010 SOCIT 2.0 31 AOT 2010

    batterie et une plus grande vulnrabilit aux mauvaises condi-tions mtorologiques (froid, humidit, intempries).Dans la suite de cet article, nous nous concentrerons sur quelques applications interagissant avec OSM et disponibles sur smart-phones. Sagissant dapplications sur PC (de bureau, portable ou netbooks), on renvoie le lecteur au wiki OSM, wiki.openstreetmap.org/wiki/Software/Desktop. Nous distinguerons trois grands domaines dutilisation (certaines applications remplissant souvent plusieurs de ces fonctions):z afchage de cartes et vues ariennes;z recherche et localisation dadresses et points dintrts, dter-

    mination ditinraires, voire navigation en temps rel;z enregistrement sur le terrain de traces GPS et autres informa-

    tions utiles en vue de cartographier ultrieurement les lieux visits.

    Dans chacun de ces domaines, on pourrait encore distinguer les applications selon leur mode de diffusion: open source (licences GPL 2/3, LGPL, Apache), fermes/propritaires mais gratuites (free), ou fermes et payantes. Le wiki OSM recense les principales applications selon les plates-formes:z sous Android, wiki.openstreetmap.org/wiki/Android (Andro-

    Phones);z sur iPhone, wiki.openstreetmap.org/wiki/IPhone (et iPod

    Touch, iPad);z pour le vieillissant Windows Mobile, wiki.openstreetmap.org/

    wiki/WinPDA;z pour les quipements mobiles en gnral, wiki.openstreetmap.

    org/wiki/Software/Mobilephones.

    Afchage de cartes

    La fonction premire des applications cartographiques consiste afcher des cartes et/ou vues ariennes, permettre de zoomer et se dplacer dans celles-ci (on parle de carte glissante) ainsi que reprer la position courante de lutilisateur. Il est essentiel de bien distinguer les deux modes daccs suivants:online (mode connect): linformation est automatiquement

    tlcharge par le smartphone, ce qui permet daccder la cartographie du lieu o lon se trouve sans rien devoir installer au pralable; le trac rseau peut cependant tre important, gratuit avec une liaison WiFi mais payant en mode tlphonie (do lintrt de disposer dun abonnement comprenant un forfait de donnes adapt); certaines applications permet-tent, en connexion WiFi, de rcuprer localement (mettre en mmoire cache) les portions de cartes dune zone donne ou correspondant un itinraire, de faon pouvoir y accder ensuite sur le terrain en mode dconnect;

    offline (mode dconnect, usage stand-alone): les informations doivent avoir t pralablement acquises et enregistres sur le smartphone (mise en cache).

    Il faut aussi diffrencier deux types de donnes ou formats de stockage fondamentalement diffrents:raster (bitmap, matriciel): la carte est dcoupe en une multitude

    de facettes contigus (tuiles, carreaux) pralablement gn-res par les moteurs de rendu cartographique diffrentes chelles (avec diffrents niveaux de dtails et modes de sym-bolisation); ce format est gnralement utilis pour les cartes

    complexes (topographiques), les reprsentations ombres du relief, et bien entendu les images ariennes;

    vecteur (objet): les lments de la carte sont dcrits sous forme dobjets gomtriques (nud, ligne, surface et attributs); le volume de stockage est gnralement beaucoup plus faible quen mode raster; ce format convient bien aux cartes rou-tires et rend notamment possible la recherche par adresse, le calcul ditinraires; il permet aussi diffrents types de rendus et styles dafchage (carte de jour/nuit, activer/dsactiver cer-tains types dobjets).

    OruxMaps, www.oruxmaps.com/, sous Android, est un bon exemple dapplication gratuite permettant la fois lafchage de nombreuses cartes raster en mode connect (en particulier OSM Mapnik/Cyclemap, Google Maps/Earth/Terrain, Microsoft/Bing Maps/Earth/Hybrid) ou dconnect. Dans ce second cas, les tuiles doivent tre pralablement gnres par lutilisateur avec lappli-cation Java Mobile Atlas Creator (sous PC/Mac/Linux), mobac.dnsalias.org/. La gure 2 prsente lutilisation ofine de la carte SwissTopo 1:25000. Pour une zone rectangulaire englobant toute la Suisse (79000 km2), la carte sauvegarde aux niveaux de zoom 12/13/14/15 gnre 130000 tuiles occupant env. 3 GB. Dautres logiciels permettent un stockage plus compress, voire mme en base de donnes SQlite (BigPlanet). Parmi de nombreuses autres alternatives sous Android, lapplication RMaps, robertdeveloper.blogspot.com/2009/08/rmaps.html est particulirement lgre.Sur iPhone et sous Windows Mobile, relevons lapplication GPS-Tracks.com, www.gps-tracks.com/ qui donne laccs aux cartes OSM Mapnik/Cyclemap et permet galement dafcher les cartes topographiques suisse, allemande et autrichienne gratuitement en mode connect, mais de faon payante en mode dconnect (tarif 50 ct pour 30 km2 pour la carte SwissTopo au 1:25000).

    MapDroyd, www.mapdroyd.com/, sous Android, est un remarquable exemple dapplication gratuite permettant dutiliser en mode d-connect la carte OSM sous forme vectorielle, et de sy reprer (voir g. 3). Pour lensemble de la Suisse, celle-ci noccupe que 20 MB de stockage sur le smartphone. LEurope entire ne consomme que 1.2 GB, et lAmrique du Nord/centrale/du Sud 1.5 GB, le tout pouvant donc tre facilement stock en mmoire ash sur le smartphone. Trs uide, le zoom 2 doigts adapte intelligemment le niveau de

    Utiliser OpenStreetMap et lenrichir avec un smartphone

    fig. 2 - carte nationale SwissTopo affiche dans OruxMaps

  • flash informatique1212 SPCIAL T 2010 SOCIT 2.0 31 AOT 2010flash informatique SPCIAL T 2010 SOCIT 2.0 31 AOT 2010

    dtail et le graphisme des objets (symbolisation cartographique). Comme application analogue sur iPhone, voir True Maps.MapDroyd se dcline aussi dans une version guide de ville sous le nom TravelDroyd, www.traveldroyd.com/. Lapplication est gra-tuite, mais les donnes de chaque ville doivent tre acquises ind-pendamment (TravelBooks, au prix de 1 2 euros/ville, puis mises jour gratuites). Elle sappuie sur la cartographie OSM complte de courbes de niveau, intgre les articles Wikipedia concernant la ville (multilingue et golocaliss sur la carte), et implmente la recherche ditinraires (pdestre, motoris), le tout en mode dconnect. Sur iPhone on peut citer les applications similaires OffMaps, www.offmaps.com/ ou Mobile-Streetmaps, mobile-streetmaps.com/.

    fig. 3 - carte OSM mondiale (ici site EPFL) dans MapDroyd

    Lorsque lon est en mouvement, toutes ces applications permet-tent, comme sur un rcepteur GPS routier, dactiver le mode de suivi de dplacement (auto-follow): une che indique alors la position courante ainsi que la direction du mouvement, et la carte glisse automatiquement pour que lutilisateur reste centr. De plus, sur les appareils quips dune boussole numrique (tous les smartphones Android, liPhone partir du modle 3GS sorti mi-2009), la plupart des applications permettent dorienter automa-tiquement la carte (que ce soit en mode vecteur ou raster) selon lorientation du smartphone (pour faciliter la lecture de carte et le reprage dans le terrain) ou la direction du mouvement.

    Sans disposer dapplication cartographique spcique sur son quipement mobile, il est aussi possible dafcher la carte OSM en mode connect depuis un navigateur Web en se rendant sur le site OpenTouchMap, http://www.opentouchmap.org/ (pour iPhone/iPodTouch/iPad, Android et certains Blackberry). Il sagit dune version de la carte glissante OSM adapte aux dispositifs interface tactile (gestes tels que: drag, pinch, tap, double-tap), sappuyant sur les librairies javascript TouchMapLite et panoJS. Si le navigateur Web supporte lAPI de golocalisation (voir impl-mentation sous refox, www.mozilla.com/en-US/refox/geoloca-tion/), il est mme possible de centrer la carte par rapport la position courante de lutilisateur.

    Recherche dadresses, dtermination diti-nraires et navigation

    La recherche par adresses et points dintrt (par attributs ou par proximit), le calcul ditinraires et la navigation temps rel (turn-by-turn) avec afchage 2D/2.5D font partie des fonctionnalits de base de tout quipement GPS de navigation routire. Les socits dveloppant ces quipements (TomTom, Navigon, Garmin) ont rcemment port leurs applications sur smartphones, mais celles-ci sont la plupart du temps trs coteuses (applications elles-mmes, puis mises jour des cartes). Elles prsentent cependant lavantage de travailler en mode dconnect, nengendrant aucun frais de communication (sauf pour les services spciaux en temps rel tels que informations sur le trac routier via Internet).

    loppos, Google Maps sur smartphone (implment sous la forme dapplications spciques sur iPhone, Android) travaille en mode 100% connect, dans la pure tradition des services cloud de Google. Lusage est gratuit, les fonctionnalits de recherche dadresses et calcul ditinraires dexcellente qualit, et lutili-sateur na aucun souci de mise jour des cartes. Sont ensuite apparues sur smartphone les possibilits dafchage de photos panoramiques Google StreetView (dcembre 2008, avec orien-tation automatique grce la boussole et lacclromtre) et tout rcemment Google Maps Navigation (en Europe depuis juin 2010, gratuit, disponible pour linstant sous Android seulement), vritable application de navigation avec guidage par synthse vo-

    fig. 4 menu principal et menu contextuel de gvSIG Mini Maps (ici avec cartes OSM)

    Utiliser OpenStreetMap et lenrichir avec un smartphone

  • SPCIAL T 2010 SOCIT 2.0 31 AOT 2010 1313SPCIAL T 2010 SOCIT 2.0 31 AOT 2010

    cale multilingue (prononciation tout--fait correcte des noms de rue !). Les solutions de navigation alternatives sont gnralement bases sur les donnes OSM, et la plupart du temps implmentes en mode connect. Prenons lexemple de gvSIG Mini Maps, https://conuence.prodevelop.es/display/GVMN (version mobile du SIG open source et multi-plates-formes rput gvSIG, www.gvsig.org/Web/home/portal-gvsig-fr/), qui se dcline en une version Android et une version pour smartphones quips de Java. La gure 4 en prsente les possibilits principales.

    gvSIG Mini Maps permet dafcher de nombreuses cartes et images ariennes prcongures (OSM Mapnik/Osmarender/Cyclemap, Cloudmade, Google Maps/Satellite/Terrain, Yahoo Maps/Satellite/Hybrid, Microsoft-Bing Maps/Satellite/Hybrid), mais il est galement possible daccder aux cartes fournies par des serveurs WMS (Web Map Service, spcication de lOpen Geospa-tial Consortium) choisis par lutilisateur ! Si lon souhaite mettre en mmoire-cache des portions de cartes ou dimages ariennes (an dy accder ultrieurement en mode dconnect), on peut choix:z sur le smartphone lorsque lon dispose dune liaison WiFi: sim-

    plement afcher aux diffrents niveaux de zoom souhaits les zones concernes (les tuiles correspondantes tant automati-quement mises en cache);

    z sur un PC xe, avec lapplication gvSIG et lextension Phone Cache, https://conuence.prodevelop.es/display/GVMN/Phone +Cache: tlcharger aux niveaux de zoom souhaits le secteur concern, et transfrer ces informations (tuiles) sur la carte SD du smartphone.

    La recherche dadresses et points dintrts seffectue en mode connect et fait appel au service Name nder, gazetteer.openstreetmap.org/namender/ bas OSM. Il existe plusieurs ser-vices de routage (calcul ditinraires) bass OSM, gvSIG Mini Maps utilisant le service YOURS&. Le rsultat vient se superposer sur la carte ou image arienne raster (g. 5).

    fig. 5 calcul ditinraire dans gvSIG Mini Maps (ici superpos sur une vue a-rienne Google)

    AndNav2, www.andnav.org/ est une application de navigation routire bien connue du monde Android. Son volution est in-tressante: la premire version (AndNav1) tait ferme, se basait sur Google Maps et se limitait lafchage cartographique et la planication ditinraire. La seconde version (AndNav2) sappuie sur les donnes OSM, permet de naviguer avec guidage audio en mode dconnect, et elle est passe sous licence open source d-

    but 2010. Sur iPhone, voir par exemple Skobbler, www.skobbler.co.uk/mobile bas OSM.Les dveloppeurs de MapDroyd viennent de mettre sur le march lapplication NavDroyd, www.navdroyd.com/ (US$ 5), galement base OSM, qui permet la recherche ditinraire et la naviga-tion 2D/2.5D en mode ofine. Une fois lapplication acquise, les cartes peuvent tre tlcharges et mises jour gratuitement en connexion WiFi pour le monde entier.Pour illustrer le problme pos par les donnes cartographiques non libres (contrairement aux donnes libres OSM), mention-nons lapplication de navigation Nav4All, www.nav4all.com/ qui sappuyait sur la cartographie Navteq devenue liale de Nokia mi-2008. Les dveloppeurs de cette application gratuite, conue pour des centaines de modles diffrents de tlphones et tlcharge par 27 millions dutilisateurs, ont t mis en de-meure par Nokia dbut janvier 2010 de cesser le dveloppe-ment et la distribution de ce logiciel dans les trois jours, www.therstmobilephonenavigationwar.com/.

    Enregistrement de traces

    Il nous faut nalement aborder la dimension Web 2.0 de la carto-graphie ! quip dun smartphone, lutilisateur a tout ce quil faut sur lui pour devenir cartographe (moyennant un tout petit peu dexprience). Existe-t-il ensuite plus grande satisfaction que de voir apparatre sur la carte mondiale, dans les innombrables ser-vices Web bass OSM (voir limpressionnante liste, wiki.openstreet-map.org/wiki/List_of_OSM_based_Services) et sur son smartphone, la portion de territoire que lon a soi-mme cartographie ? !Le but de ce chapitre nest pas de vous apprendre cartographier dans OSM (voir ce sujet labondante documentation disponible sur le wiki OSM, en franais, wiki.openstreetmap.org/wiki/FR:Main_Page ou en anglais, wiki.openstreetmap.org/wiki/Main_Page) mais de prsenter rapidement quelques outils utiles sur smartphone pour acqurir sur le terrain linformation ncessaire an de com-plter/diter la carte mondiale une fois de retour la maison.Linformation primaire quil est ncessaire dacqurir, ce sont des traces GPS, cest--dire des lignes (succession de points dnis par leur longitude et latitude) correspondant aux itinraires par-courus (route, chemin) ou contours des objets cartographier (rivire, bordure de fort). Ces traces ne seront pas directement afches dans la carte mondiale, mais vous serviront crer/diter ces objets par un procd de type dcalque. Il faut en outre obli-gatoirement associer chacun de ces objets un (ventuellement plusieurs) attribut non graphique (appels tags ou map features, wiki.openstreetmap.org/wiki/Map_Features) servant structurer la carte et reprsenter ces objets avec la symbologie approprie (catgorie de route, type de btiment). Il est donc galement ncessaire de saisir ces informations lorsque lon est sur le terrain, et le smartphone offre, l aussi, beaucoup de souplesse:z saisie de notes crites: ici se trouve une cabine tlphoniquez enregistrement de commentaires audio: partir de l, limita-

    tion de vitesse 50 km/hz photos: panneaux avec noms de rue;informations qui doivent bien entendu tre golocalises (relies des coordonnes gographiques), ce que fait automatiquement lapplication sur un smartphone quip dun GPS.

    Utiliser OpenStreetMap et lenrichir avec un smartphone

  • flash informatique1414 SPCIAL T 2010 SOCIT 2.0 31 AOT 2010flash informatique

    Vous partez faire une randonne en vlo ou une balade en mon-tagne: voici les diffrentes tapes du processus qui vous permet-tront de cartographier les lieux parcourus:1 Au dbut de votre parcours, lancez votre application et at-

    tendez quelques secondes pour que le GPS vous localise avec prcision, puis dmarrez le mode denregistrement de trace. Il peut tre utile de dsactiver lafchage de la carte en arrire plan lorsque celle-ci est obtenue en mode connect (pour ne pas engendrer de cots de communication). Sur iPhone, en attendant la version iOS 4 (juin 2010) du systme qui devien-dra partiellement multitche, vous ne pouvez plus rien faire dautre sur votre appareil tant que lapplication denregistre-ment de trace est active (sauf couter de la musique et rece-voir des appels tlphonique). Android, quant lui, ne pr-sente pas cette limitation (multitche ds sa conception).

    2 Mettez ensuite votre appareil en mode veille (extinction cran) pour conomiser la batterie, et commencez votre balade ! Dans ce mode, le logiciel continue denregistrer la trace mais ne tlcharge pas le fonds de carte. Lintervalle denregistre-ment automatique de points seffectue selon les prfrences de votre application (critres distance ou temps).

    3 Tout le long du trajet, chaque fois quil se prsente quelque-chose de signicatif sur un plan cartographique (changement de catgorie ou de nom de route, point dintrt), arrtez-vous prcisment au bon endroit et saisissez, dans votre appli-cation, une note crite, un commentaire audio, ou prenez une photo.

    4 Selon la capacit de votre batterie, envisagez de suspendre lenregistrement de trace et dteindre votre smartphone lorsque vous faites une longue pause. La capacit de stoc-kage (taille des chiers traces) nest par contre aujourdhui plus une limitation sur smartphone.

    5 De retour chez vous, dchargez vos chiers de traces/way-points GPS sur votre ordinateur. Si ceux-ci sont dans un for-mat propritaire, exportez-les au format standard GPX (GPS Exchange Format, format lisible bas XML, utilis par OSM et par les logiciels de cartographie associs). Le processus ddition OSM peut alors dbuter. Si vous tes parti pour un long trek de plusieurs jours, certaines appli-cations permettent de tldposer ses traces directement sur OSM (ou dans dautres systmes propritaires tels que Google Maps, EveryTrail, MapMyTracks, Face-Book).

    La plupart des logiciels dafchage de cartes per-mettent denregistrer des traces (p.ex. OruxMaps vu plus haut), mais certains sont plus appropris une saisie OSM tel que OSMTracker (voir interface de saisie de

    GLOSSAIRE &Fix froid: dure ncessaire pour obtenir une premire position

    lorsque le rcepteur GPS na pas t utilis depuis plusieurs heures. Celle-ci dpend principalement du nombre de satel-lites visibles et de la qualit de rception de leurs signaux. Voir TTFF (Time to first fix). en.wikipedia.org/wiki/Time_to_rst_x.

    YOURS (Yet another OSM Route Service): www.yournavigation.org/.

    tags dans la gure 6), sous Windows Mobile, wiki.openstreetmap.org/wiki/OSMtracker ou Android, code.google.com/p/osmtrac-ker-android/. Certains sont spciquement ddis cette tche, tel AndAndo, andando.javielinux.com/ (voir g. 7). Dautres sont orients activits sportives (vlo, jogging), implmentant par exemple des graphiques de vitesse, prols daltitude, consomma-tion de calories (par exemple RunKeeper, runkeeper.com/).Il serait mme possible dditer en-ligne la carte OSM depuis votre smartphone (par exemple avec le logiciel Vespucci, code.google.com/p/osmeditor4android/), mais cela est assez pnible et dconseill vu le manque de prcision dune interface tactile. On se limitera donc sur smartphone des oprations non graphiques telles que modier des attributs, diter des points dintrt et lon utilisera un ordinateur classique pour le reste.

    Conclusion (toute provisoire)

    La golocalisation, le gorfrencement, la navigation sont des domaines trs en vogue aujourdhui et dont lvolution est extrmement dynamique. Les plates-formes mobiles (netbooks, smartphones, tablettes) se dveloppent galement un rythme soutenu. Notre slection dapplications ne pouvait tre que limi-te et subjective (avec une prfrence pour lopen source, ce qui est normal lorsque lon sintresse OpenStreetMap), mais vous trouverez facilement dautres applications qui vous conviendront tout aussi bien sans compter le fait que dans six mois la si-

    tuation aura encore norm-ment volu ! Nous esprons que, dici-l, vous ne serez plus seulement consomma-teur mais aussi acteur dans le monde de linformation gographique libre ! n

    Utiliser OpenStreetMap et lenrichir avec un smartphone

    fig. 6 dfinition de tags, prise de notes, photos et commentaires audio dans OSMTracker

    fig. 7 enregistrement de trace dans AndAndo, avec notes, commentaires audio et photos

  • SPCIAL T 2010 SOCIT 2.0 31 AOT 2010 15

    It is suggested that with Society 2.0 humanity has entered the Noosphere predicted by Teilhard de Chardin, with the Lake Leman region constituting a major hub.

    Il est suggr quavec Socit 2.0 lhumanit est entre dans la Noosphre prdite par Teilhard de Chardin et que la rgion lmanique en constitue un ple majeur.

    En parlant de Web 2.0 et de Socit 2.0 il convient dvoquer la Noosphre ou nappe pensante universelle propose par le grand penseur jsuite lexpression rsolument libre que fut Teilhard de Chardin (Auvergne 1881- New York 1955). Il sest attach dcrire dans toute leur diversit, avec mthode scientique et expression potique, les aspects essentiels de lHomme du 20me sicle, tels que vcus par lui dans les deux guerres mondiales: la premire o il fut brancardier au front franco-allemand, la seconde comme palontologue en Chine. Jol de Rosnay fut lun des scientiques qui dveloppa le concept de Noosphre et marquera certainement le Web 3.0 (smantique).Essayons donc desquisser les caractristiques communes cette Noosphre et Socit 2.0: a la Noosphre sinscrit dans la continuit volutionniste de la

    Gosphre et de la Biosphre;b elle est empreinte de convergence entre la Pense personnelle

    individuelle et la Pense collective, ou mieux encore hyper-personnelle (spiritualit volutionnaire);

    c elle pointe vers le Sommet Omga de cette convergence, marque, selon Teilhard, par la Pense chrtienne et un Christ cosmique.

    Quant Web 2.0, lment fondamental de Socit 2.0, on y trouve de manire similaire:a lusage multidisciplinaire de la Gosphre, par exemple le

    sable (silicium) pour stocker les composants de la Pense, ainsi que lor et le cuivre pour les connexions, jusquaux lments de Biosphre, tels les gnomes rcemment programms articiellement (bio-composants auto-reproducteurs);

    b la synergie de lindividuel et du collectif (blogs et rseaux so-ciaux);

    c dimmenses points dinterrogation aussi, en raison de lvapo-ration graduelle de nombreuses valeurs tablies au long des sicles par les civilisations successives.

    Ce qui ressort de cette volution, cest le grand besoin actuel de progrs en matire dutilisation de linformation, commencer par la formation secondaire.

    Analyse

    Socit 2.0 un pas en Noosphre ?Gabriel Minder, [email protected] suisse des sciences techniques SATW et Cercle de lecture Teilhard de Chardin, Genve

    titre dexemple reprsentatif pour la France, cette voie est prin-cipalement et clairement trace par la FADBEN& dans le Module de formation linformation-documentation publi dans le cadre de la rforme du lyce, le 12 janvier 2010 (www.fadben.asso.fr/spip.php ?article107):

    Ces dernires annes, les rexions menes au-tour de la rforme des lyces ont fait apparatre la ncessit de former tous les lves la culture delinformation. En juin 2008, les points de convergence sur les principes directeurs de la rforme du lyce prci-saient que tout au long de sa scolarit, lelycendoitpouvoir se prparer devenir tudiant en dvelop-pant la capacit de recherche documentaire et la ma-trise du travail en groupe

    En parallle, les rapports sur lducation aux mdias re-centrent le professeur documentaliste dans sa fonctionenseignantespciqueconcernant lesmdiaset laculturedelinformation.

    Ces recommandations rpondent aux enjeux de culture de linformation soulevs par lUNESCO. Aujourdhui, il faut matriserlinformation pour participer la soci-t du savoir, travers la formation permanente, le d-veloppement de la citoyennet, ainsi que lintgration sociale, professionnelle et culturelle des individus. Dans la formation dispense au lyce, le Socle commun de connaissances et de comptences intgre dj en partie ces enjeux.

    En octobre 2008, la FADBEN proposait de crer un en-seignement la culture de linformation sous la forme dun modulecohrent,inscritdanslescursus de tous les lves de la 6me la Terminale, sous la responsabi-lit des professeursdocumentalistesencollaboration pdagogique avec les autres enseignants.

    Depuis 2007 en France, lIABD& fait tat de lactualit concer-nant lInternet (ACTA, Dclaration de Wellington, www.iabd.fr/spip.php ?article8). Quant aux grandes organisations internationales, citons les rapports fournis par une vingtaine dentre elles en mai 2010 la Commission Science et Technologie de la CNUCED (Genve), le rapport 2010 de lUIT Measuring the Information Society, et des rencontres planies sur les Technologies convergentes telles que Informatica 2011 La Havane. En physique fonda-mentale et en cosmologie, les rseaux GRID et LPCC du CERN, o le Web fut invent en 1990, reprsentent en 2010 un puissant

  • flash informatique1616 SPCIAL T 2010 SOCIT 2.0 31 AOT 2010flash informatique

    En guise de conclusion, voici deux vues trs schmatiques:1. La rgion lmanique offre des atouts probablement inga-

    ls en matire de cooprations multidisciplinaires mondiales, notamment:w Genve, ple mondial de dveloppement durable et de

    coordination humanitaire;w Lausanne, Nyon, Aigle, ples de sports intensment m-

    diatiss;

    w Gland, pour la conservation de la nature, www.iucn.org;w Tolochenaz, pour la technologie mdicale de pointe, www.

    medtronic.ch;w LEPFL, la Haute cole francophone la plus internationale

    au monde (Francophonie: Congrs 2010 Montreux) et les Universits romandes;

    w Le CERN, ple des rseaux mondiaux GRID et LPCC servant linniment grand (avec ESO, Chili) comme linniment petit (avec Gran Sasso, Italie) et constituant ainsi un im-mense cloud computing sur les trois niveaux: matriel, donnes et informationnel;

    w La vingtaine dagences spcialises des Nations Unies cooprant dans le monde entier avec plus de 200 ONG internationales;

    w LOMC avec ses rseaux concernant les matires premires et les ressources humaines;

    w Le World Economic Forum avec toutes ses rencontres priodiques rgionales;

    w Les banques internationales qui grent une part substan-tielle des avoirs de la plante;

    w Les centres religieux autour de Genve: Le Grand Sacon-nex et Bossey (cumniques), Chambsy (orthodoxe);

    w LInternet Society, www.isoc.org, le SAWI Lausanne et ses cours Web 2.0 www.sawi.com/fr/Nos_formations/SMCM.

    2. LEPFL et son Rolex Learning Center constitueront donc une base minente de formation documentaire en matire de Socit 2.0 notamment sur les trois plans prcits (avec exemples dj existants de cooprations mondiales) sans ou-blier la notion de Bibliothque 2.0, savoir:

    Gosphre (sciences naturelles) avec associations et institu-tions spcialises:

    z exemples: environnement naturel, sols et roches, climat, catastrophes naturelles;

    z intgration dans le monde oriental, travers lEPFL Middle East et son soutien au projet RAK, visant y adap-ter une formation miroir de Lausanne, couvrant notam-ment lnergie, les transports et la scurit informatique;

    Biosphre (sciences de la vie) avec des entreprises multina-tionales et des centres universitaires:

    z questions fondamentales (exemples: gnomes, Life 2.0) et appliques (exemple: projet mtorologique WIFA en faveur de lagriculture africaine);

    Noosphre ( travers Socit 2.0) avec des centres universi-taires et religieux:

    z formes de gouvernance mondiale dans les domaines es-sentiels la survie plantaire;

    z volutions spirituelles, libres de cloisonnements et prjugs. n

    Socit 2.0 un pas en Noosphre ?

    Ds 1940, depuis Pkin, Teilhard de Chardin annonait la Noos-phre (ou nappe pensante) dans lun de ses ouvrages les plus c-lbres: Le Phnomne humain (Ed. du Seuil, 1955). La Socit 2.0 peut tre vue comme un pas marquant en Noosphre, en direction du PointdeconvergenceOmga, lantipode dAlpha (Big Bang), selon la vision spirituelle de Teilhard. Aprs ses tudes en Angleterre, la Sorbonne et au Caire, ce membre de lIns-titut de France devint le palontologue mondialement connu pour ses dcouvertes en Chine et travers lAsie (Homme de Pkin, Homme de Java).Dans le cadre de la Noosphre, il situa aussi lAscensiondelOccident, ce qui lui valut, la n du 20e sicle, dtre affectueusement surnomm Pape de lInternet aux USA. De son vivant, le Vatican quil respecta toujours sa ma-nire, interdit son uvre non-scientique. De 1955 1976, celle-ci fut publie titre posthume en 13 volumes par Jeanne Mortier, son excutrice testamentaire, puis par de prestigieux comits internationaux sous le patro-nage de lex-Reine Marie-Jos dItalie rsidant Meinier/Genve. Ce nest quen 1996 que Jean-Paul II dclarait plus quune hypothse la thorie de lvolution.

    GLOSSAIRE &FADBEN: Fdration des Associations de Documentalistes de

    lEducation Nationale (France).

    IABD: Interassociation Archives, Bibliothques et Documentation.

    Pierre Teilhard de Chardin, S. J. (Auvergne 1881 - New York 1955) Wikipedia

    support mondial la fois pour la recherche et pour lenseigne-ment (lpcc.web.cern.ch/LPCC/). Mais cest surtout au niveau universitaire quil convient de pour-suivre ce dveloppement. LEPFL et son nouveau Rolex Learning Center, rolexlearningcenter.ep.ch/, peuvent y jouer un rle ca-pital, comme lexprime Patrick Aebischer, Prsident de lEPFL et membre de lAcadmie suisse SATW: Le Rolex Learning Center illustre parfaitement notre cole, o les frontires traditionnelles entre les disciplines sont dpasses, o les mathmaticiens et les ingnieurs rencontrent les neuroscientifiques et les microtechni-ciens pour imaginer les technologies qui amlioreront notre quo-tidien. Nous invitons le public dcouvrir cet espace afin quil comprenne que travailler dans le domaine scientifique, cest par-ticiper au progrs de la socit. Dans cet esprit universaliste, le CERN afche mme lambition de rapprocher sciences et arts (Collide a cultural revolution), une sorte de Renaissance 2010 en droite ligne de celle de Lonard de Vinci il y a 500 ans !

  • SPCIAL T 2010 SOCIT 2.0 31 AOT 2010 17

    A new kind of government based on the organiza-tion of open source projects to increase the partici-pation of every citizen with the intention to truly represent the majority.

    Une nouvelle forme de gouvernement qui sins-pire de lorganisation des projets opensource pour intensifier la participation de chaque citoyen dans lintention de reprsenter rellement la majorit.

    Open Government

    En assemblant leurs rves individuels, les gens crent une ralit qui surpasse largement leur imagination initiale.Laccs et le partage du savoir sont des valeurs centrales de notre culture. Grce leur nergie et leur collaboration, les hommes ont cr en quelques annes lencyclopdie la plus consulte de tous les temps, Wikipedia.Linux, un des logiciels les plus com-plexes, fut conu grce la contri-bution de milliers de dveloppeurs passionns. De mme pour Firefox, le clbre navigateur qui propulsa le Web dans la dynamique quon lui connat aujourdhui. Les exemples ne manquent pas.La dmocratie& elle aussi devait tre un projet collectif labor par la majorit. Pourtant, que penser de Copenhague ? De nos systmes de sant ? Des bonus bancaires ? De la dlocalisation des entreprises ? Des OGM ? Que penser galement de G20, G8 ou mme de lONU ces systmes au sein desquels nous navons rien dire, mais qui dci-dent pour tous. Soyons francs, la majorit nest pas reprsente. Trop souvent, nos chefs de gouverne-ment plient sous la pression dune extrme minorit qui fait valoir ses intrts.Lopen government ou open gov sinspire de lorganisation de projets communautaires qui ont su utiliser lnergie du groupe sans stouffer dans la polmique. Des projets ou-

    Open GovSimon Perdrisat, [email protected] Drupal, actif dans plusieurs communauts Open Source et passionn par leurs dynamiques

    verts et exibles, mais surtout qui utilisent les outils de commu-nication de demain.

    Un gouvernement honnteLopen gov se veut totalement transparent et rellement dmo-cratique.Lopen gov est un ensemble doutils et de mthodes dorganisation issu dune philosophie promouvant louverture et la transparence.Lopen gov utilise les outils informatiques tels que les plates-formes Web collaboratives.Lopen gov nest pas un rgime politique en soi, mais permet de crer des rgimes politiques nouveaux.Lopen gov se veut rapide, performant, faiblement polluant et ex-trmement peu coteux.Lopen gov permet aux citoyens de:z partager des ides;z collaborer sur des ides et voter pour celles quil aime;z signaler un problme (bug) de la socit;z participer aux dcisions;

    lopen gov centralise les outils, mais lorganisation nest plus hirarchique, mais distribue (image cre par opte.org.)

    Analyse

  • flash informatique1818 SPCIAL T 2010 SOCIT 2.0 31 AOT 2010flash informatique SPCIAL T 2010 SOCIT 2.0 31 AOT 2010

    Guide pratique 2020

    Osez lopen gov pour votre dmocratie

    Pr-requisCest le gouvernement lui-mme qui doit oser lopen gov. Faire partie du gouvernement vous aidera promouvoir lopen gov.Intressez-vous aux projets open source & et surtout ses outils de communication, sources dinspiration de lopen gov.

    Revoyez votre ITQuite simply, we cant significantly improve the efficiency and effectiveness of the federal-government without fixing IT." Peter Orszag, directeur de lOffice of Managment and

    Budget du gouvernement Obama.LIT & joue un rle primordial dans lopen gov. Assurez-vous davoir des ressources et quipes qui savent manier et crer des plates-formes Web simples, performantes et attractives. Les outils devront continuellement voluer pour rpondre aux nouveaux besoins. Les logiciels dvelopps tant open source, les citoyens pourront proposer des modications. son dbut, lopen gov doit transfrer normment de donnes de vieux systmes ferms sur les nouvelles plates-formes. Heureusement, linformatique permet de traiter rapi-dement un grand nombre de donnes pour un cot drisoire.

    Construisez votre open gov

    Le gouvernement en place doit mandater une petite quipe capable de crer les services Web. lavenir, les services seront crs de manire collaborative par les citoyens.

    Distribuez une identit numriqueUn serveur didentication lOpenGovID permet aux gens de se connecter avec leur propre identit. Le spam, les actes il-lgaux, les appels la haine, lusurpation didentit ou luti-lisation didentits multiples doivent tre vits. Connatre lauteur de modications est donc vital.Certaines actions pourront rester anonymes, un vote par exemple. lOpenGovID permet cependant de vrier quune personne ne vote quune fois par sujet.LOpenGovID peut identier des personnes physiques et morales. Il peut galement tre utilis par des logiciels non ofciels telles que la poste ou des boutiques online.Capturez les idesAvant tout, concevez OpenGovUserVoices, une plate-forme Web pour capturer les ides et les feedbacks des citoyens. Les membres du gouvernement utiliseront aussi cette plate-forme pour prsenter leurs ides. Les utilisateurs peuvent commenter les ides et amener des contre-propositions. Les ides dpassant un certain seuil de popularit doivent tre soumises au vote lensemble de la population de manire automatique.

    Dployez des servicesLes autres principaux services (des plates-formes Web) peu-vent tre facilement identis et doivent tre mis en place rapidement. Ne cherchez pas crer des plates-formes par-faites, mais visez la simplicit; il est toujours possible dvo-luer selon les besoins. De nouveaux services peuvent tre dvelopps par chacun et intgrs au service ofciel si la ma-jorit de la population le souhaite.

    z avoir accs toutes les informations dtenues par le gouver-nement et ladministration;

    z avoir accs lensemble des actions faites sur lopen gov.

    Lopen gov - which will save us all

    Lopen gov est la possibilit de grer et entreprendre les dcisions qui nous sont utiles, de prendre la parole et retenir les ides les plus intressantes. Jamais par le pass nous navons eu la chance de pouvoir organiser et traiter tant dinformations.

    Ceci nest pas sans risque, mais ce nest pas en fermant laccs aux donnes que nous nous assurons quelles sont correctement protges. Le stockage de donnes doit saccompagner dune po-litique stricte.Actuellement, Google, Facebook et dautres socits prives ont pris les devants et emmagasinent des quantits folles de donnes personnelles sans aucun contrle. Ces entreprises en savent bien plus sur chacun de nous que notre propre gouvernement.

    Des exemples dans le monde

    En Suisse, le gouvernement a rcemment mis au point le Suis-seID &.Lors de sa campagne, Obama utilisa le Web pour informer ses lecteurs, mais aussi pour connatre et rpondre leurs questions et opinions. Sur le site change.gov les citoyens pouvaient poser des questions, proposer des ides ou voter pour les ides dautres utilisateurs. Une fois lu, il tendit lide la Maison Blanche et tous les services du gouvernement amricain. Il lappela open gov.Un nouveau parti sera ofciellement lanc le 11.11.11, le parti Wiki Dmocratie de Qubec, projet de socit que chacun peut amlio-rer. Il consiste en un wiki et un groupe Facebook.

    Sources

    z www.michelleblanc.com/2009/01/19/obama-ouvre-la-voie-du-gouvernement-20/

    z www.whitehouse.gov/open/innovations/vaiiz www.whitehouse.gov/open/about

    Open Gov

  • SPCIAL T 2010 SOCIT 2.0 31 AOT 2010 1919SPCIAL T 2010 SOCIT 2.0 31 AOT 2010

    brainstorm.ubuntu.com utilise IdeaTorrent un logiciel dinno-vation qui laisse les personnes dune communaut soumettre leurs ides, voter pour celles-ci et faire des brainstormings.

    Open Gov

    OpenGovUserVoices est la plus importante, elle permet de prendre les ides et les feedbacks des citoyens.

    OpenGovVote permet de voter sur les sujets.OpenGovDev centralise la cration et le dveloppement de

    plates-formes.OpenGovStats centralise les donnes statistiques du pays.OpenGovLaw contient les textes de loi et leurs historiques

    complets. Les utilisateurs doivent pouvoir commenter et proposer des modications des textes dans lesprit dun wiki.

    OpenGovDocs stocke les documents, guides, etc.OpenGovAdminData contient toutes les donnes de ladmi-

    nistration et leurs historiques.OpenGovAdminForm permet de crer des formulaires, de

    les soumettre, de rcolter les donnes et nalement de les stocker dans OpenGovAdminData; videmment, les champs connus par OpenGovAdminData sont rem-plis automatiquement, lutilisateur nayant qu vrier lexactitude des donnes.

    La dmocratie aux citoyens ce stade le pays est gr par ses citoyens qui dcideront eux-mmes du modle de socit et du futur de lopen gov que vous avez initi.

    GLOSSAIRE &IT: Information Technology regroupe les techniques utilises dans

    le traitement et la transmission des informations, principale-ment de linformatique, de lInternet et des tlcommunica-tions.

    dmocratie: rgime politique dans lequel le peuple est souve-rain et dtient le pouvoir collectivement.

    open source: logiciel dont la licence permet la libre redistribu-tion, laccs au code source et aux travaux drivs.Ce type de logiciel est majoritairement maintenu par des communauts.

    SuisseID: systme didentit lectronique scuris (carte puce ou cl USB) lanc en mai 2010. La SuisseID est la premire preuve didentit lectronique scurise en Suisse permet-tant une signature lectronique valable juridiquement et une authentification scurise.

    z vecam.org/article800.htmlz www.whitehouse.gov/open/aroundz www.wikidemocratiequebec.netz www.suisseid.ch/

    Outils de collaborationz wikipedia.comz uservoice.com/how_it_worksz https://github.comz stackoverow.com

    Web 2.0z www.ted.com/talks/seth_godin_on_the_tribes_we_lead.

    html n

  • 20 SPCIAL T 2010 SOCIT 2.0 31 AOT 2010flash informatique SPCIAL T 2010 SOCIT 2.0 31 AOT 2010

    Citoyens connectsNicolas Marronnier, [email protected] Content and Operational Manager, Social Media Club France

    The explosion of social media and of personal pub-lishing tools has given ordinary citizens the means, potentially at least, to participate in the public de-bate. The availability of expression tools results in the contribution of the technologies of mobile com-munication, sharing and mobilization on line, to an empowerment of citizens and to a renewal of the tools of militant political action.

    Lexplosion des mdias sociaux et des outils de pu-blication personnelle ont donn des citoyens or-dinaires les moyens, au moins potentiellement, de participer au dbat dans lespace public. Les tech-nologies, par le biais de la mise disposition doutils dexpression, de communication mobile, de partage et de mobilisation en ligne, participent donc dun empowerment& des citoyens et dun renouvelle-ment des rpertoires daction politique et militante.

    Les technologies au service de lacti-visme & et de la mobilisation

    Il parait intressant de rappeler premirement que lexploitation des technologies par des activistes a tout dabord pris la forme de dtournements, de rappropriation des outils pour dnoncer leur utilisation premire.Ainsi, ds 1996, les Surveillance Camera Players, www.notbored.org/the-scp.html, organisaient des reprsentations thtrales pu-bliques devant des camras de vido-surveillance, an de protes-ter contre leur prolifration en milieu urbain. La dnonciation des drives de la socit de surveillance reste pr-gnante dans les ralisations des activistes en ligne. En tmoigne le projet du collectif anglais Irational, www.irational.org, qui en 2000 mit en place un dispositif de dlation citoyenne de la d-linquance, plugg & un ux de vidosurveillance de la ville de Glasgow diffus sur leur site. Notons que cet outil a rellement t mis en place au Texas et en Europe: les sites Texas Border Watch, texasborderwatch.com/ et European Border Watch, www.europeanborderwatch.org/fr_goal.html proposent aux inter-nautes de signaler par e-mail et en temps rel tout immigrant clandestin repr sur le ux vido mis disposition en ligne, dans une inquitante logique de crowd-sourcing de la surveillanceOutre le message port par ces dispositifs artistiques en ligne, ces ralisations sont vite apparues comme de formidables outils au service des citoyens dsireux de djouer les mcanismes de sur-veillance mis en place sur lespace public, donnant lieu un vri-table maptivism & visant rpertorier les outils et mcaniques de surveillance mis en place par les autorits.

    Analyse

    Les ingnieurs de lInstitute for Applied Autonomy mettent par exemple disposition sur leur site Isee, www.appliedautonomy.com/isee.html des plans des grandes villes amricaines an quen sy rfrant, tout habitant en qute de discrtion puisse viter les camras de surveillance lors de ses trajets quotidiens.Ricardo Dominguez et son collectif dartivists The EDT (ElectronicDisturbanceTheater) ont, quant eux, dvelopp loutil Trans-border Immigrant Tool, bang.calit2.net/xborderblog/ ?p=96, (cf. image): une application mobile pour les candidats limmigration mexicains utilisant les technologies de golocalisation an dvi-ter les patrouilles la frontire. Ricardo Dominguez parle de cet outil comme dun dislocative media, utilisant la golocalisation non pas des ns dautosurveillance monitore (je renseigne les autres du lieu o je me trouve) par exemple Foursquare, fours-quare.com mais pour mieux contrer la surveillance des autorits.De faon plus gnrale, ces exemples illustrent galement la notion de sousveillance propose par le militant Steve Mann, en.wikipedia.org/wiki/Steve_Mann: elle met en lumire le phno-mne de surveillance des surveillants au travers de contre-ou-tils visant surveiller les systmes de surveillance eux-mmes et les autorits qui les contrlent. Des individus collectent ainsi des donnes sur leur environnement de surveillance et les mettent disposition de tous en ligne.

    Cet article est paru sur le blog du Social Media Club France socialmediaclub.fr, le 3 juin 2010.Le Social Media Club France est un cercle de rexion sur les nouveaux mdias, rassemblant journalistes, diteurs, pro-fessionnels de la communication et des relations publiques, entrepreneurs, chercheurs, bloggeurs, responsables marke-ting et, plus largement, tout professionnel passionn par les mdias et leur volution. C est le chapitre franais du Social Media Club (SMC). Le Social Media Club France organise des dbats participatifs, et a ralis un livre blanc sur les grands enjeux associs aux mdias sociaux (librement tlchar-geable sur socialmediaclub.fr/livre-blanc-2008-2009/).

  • SPCIAL T 2010 SOCIT 2.0 31 AOT 2010 2121SPCIAL T 2010 SOCIT 2.0 31 AOT 2010

    Vers des data.gov gnraliss

    Ces initiatives dartistes et dingnieurs, activistes de la cause mais non engags en politique, sont lorigine dun largis-sement du champ politique aux problmatiques lies la sur-veillance mais surtout aux donnes publiques et leur trans-parence. En tmoigne la cration de la plate-forme data.gov, www.data.gov, aux USA qui, dans un souci de transparence, met disposition les donnes publiques dans des formats rutilisables par les citoyens. On attend toujours un projet de ce type de la part de ladministration fran-aise En attendant, des initiatives citoyennes voient le jour, et des civic hackers se chargent dutiliser les outils des NTIC pour enrichir la vie citoyenne. Le code informatique, les donnes (publiques ou personnelles) et leur mise en visi-bilit sont leurs armes. Le site www.nosdeputes.fr en est un bon exemple. Les membres du collectif Regards Citoyens, lorigine du site, ont mis lt 2009 leurs ca-pacits techniques au service de la cration dun dispositif de mise en visibilit de lactivit parlementaire, en rcuprant, mettant en forme et synthtisant les donnes publiques issues des sances de lAssemble Nationale franaise. Lactivit de chaque dput est donc suivie quo-tidiennement et linternaute a ainsi accs une plate-forme centralisant toutes les donnes et informations sur la prsence, les prises de pa-roles et la nature des travaux lgislatifs des re-prsentants. Lobjectif premier est de crer un outil daide au citoyen, non partisan, retant objectivement lactivit des lus. Mais comme le fait justement remarquer Tangui Morlier, cofondateur de Regards Citoyens, cet outil est galement la condition pralable un empowerment du citoyen, comme en atteste la possibilit de dialogue avec les lus, par le biais de commentaires a posteriori de lactivit des parlemen-taires, mais surtout la cration de la plate-forme Simplifions la loi 2.0 , www.regardscitoyens.org/avec-%C2%AB-simplions-la-loi-2-0-%C2%BB-participons-a-la-coproduction-legislative/ qui encourage les dbats a priori, autour des projets de loi en discus-sion lAssemble.

    Outils globaux pour mobilisations locales

    Pour nir, au del de lobservation et de la participation aux d-bats parlementaires, les technologies reprsentent galement un vritable arsenal au service de la mobilisation et de lactivisme & citoyen. Les technologies du Web 2.0 et du mobile fournissent en effet des armes pour pouvoir simpliquer dans la politique non plus par la simple et traditionnelle distribution de tracts, mais dans une logique beaucoup plus individualiste, par des actions aussi simples que denvoyer un SMS ou un tweet en temps rel des militants galement connects, permettant ainsi de dclen-cher de vritables actions dans le monde rel.

    Dune part, les fonctionnalits 2.0 offrent une multiplicit doutils dexpression en privilgiant les micro-formats: crire sur les m-dias digitaux nquivaut pas forcment rdiger un billet de blog, mais peut se manifester par diffrentes procdures simplies (ajout aux favoris, bouton jaime ) et nanmoins faire sens.Dautre part, loutil mobile peut tre un puissant vecteur dorgani-sation du fait de sa masse critique dutilisateurs: si le chiffre de 1,7

    milliard dinternautes travers le monde est dj impressionnant, on dnombre 4,6 milliards dabonns mobiles, dont 60% dans les pays mergents Compars aux 3 milliards des mdias TV et ra-dio, ces chiffres en font donc le premier mdia personnel. Cet outil individualis dexpression peut donc savrer tre un for-midable canal alternatif dissident au service dune mobilisation aussi bien locale quinternationale.La mobilisation de 2001 aux Philippines qui a conduit la d-mission du prsident Estrada illustre merveille ces possibilits. Lusage du SMS tant extrmement rpandu dans ce pays (2 mil-lions de SMS/jour), le collectif TXTPower, www.txtpower.org/ a su utiliser au mieux les capacits de coordination des citoyens via le mobile pour organiser manifestations et rassemblements an de protester contre le pouvoir en place.En Egypte, galement, le groupe du 6-Avril, mouvement informel uvrant contre les censures et pour la libert dexpression, est un collectif articul par les technologies digitales dont les outils ont permis ses militants de mettre en place, en cas darrestation dun des leurs, un rseau dalertes et une hotline pour donner les moyens chacun dorganiser sa dfense et de contacter au plus vite un avocat.

    Citoyens connects

    page du site nosdeputes.fr permettant aux lecteurs franais de suivre les activits de leur dput.

  • flash informatique2222 SPCIAL T 2010 SOCIT 2.0 31 AOT 2010flash informatique SPCIAL T 2010 SOCIT 2.0 31 AOT 2010

    Meet your friends in the city with your MadeinLocal iPhone-Android app !

    Sortir avec ses amis en ville avec lapplication iPhone-Android MadeinLocal !

    MadeinLocal homepage

    Nous assistons aujourdhui une rvolution silencieuse. En effet, larrive des smartphones altre les rapports entre le citoyen et sa ville et nous navons pas encore pris conscience de limportance de ce changement. Tout dabord, nous vous proposons dtudier les deux diffrences les plus remarquables entre un smartphone et un ordinateur. Dune part, notre tlphone nous donne accs In-ternet partout et en tout temps et en deuxime lieu il connat ma position en ville (GPS). Dans ce contexte, lInternet mobile peut dsormais rpondre des besoins soudains de la vie quotidienne. Par exemple, trouver les meilleurs restaurants du quartier que lon visite, dcouvrir les vnements de la ville dans laquelle on vit ou encore savoir lesquels de mes amis sortent en ville ce soir. Trs ra-pidement, on a vu merger de nombreuses applications qui don-nent des informations sur les restaurants les plus proches comme AroundMe entre autres, ou encore les restaurants de la ville sur les pages jaunes mobiles, etc. Mais nous pensons que ces applica-tions donnent des rsultats sous-optimaux, car les commerants locaux sont des entits que lon ne peut juger que subjectivement. Et par consquent, seuls les commentaires des clients peuvent d-partager les meilleurs commerants.

    Le rseau social arrive en [email protected] et fondateur de MadeinLocal.com

    Outre-Atlantique, lors des rcentes lections amricaines, on a vu pour la premire fois apparatre sur Twitter lusage du hashtag (#votereport), canal smantique permettant de discuter autour dun vnement particulier et qui a mis en lumire la facilit de centraliser la production de rapports sur les irrgularits dans les bureaux de vote.Enn, des dispositifs plus sophistiqus voient le jour. Articulation de la sousveillance et de la mobilisation, lapplication Ushahidi, www.ushahidi.com permet par exemple lenvoi par SMS ou e-mail de rapports go-localiss sur une carte mise en ligne et actualise en temps rel. Loutil permet le crowd-sourcing de la communi-cation de crise en cas de catastrophe naturelle, mais aussi, dans la mme veine que le VoteReport aux USA, le monitoring dlections dans les pays susceptibles dtre touchs par la fraude, comme ce ft le cas lors des lections