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Mars 2016
Dossier de Presse
FONDATION POUR LA RECHERCHE MEDICALE
Contacts presse
We agency Camille Robert – 01 44 37 22 26 / 06 23 53 53 70 – camille.robert@we-‐agency.fr Sabine Zitella – 01 44 37 22 11 / 06 29 25 93 48 – sabine.zitella@we-‐agency.fr Emilie Loubié – 01 44 37 22 17 / 06 62 20 91 97 – emilie.loubie@we-‐agency.fr
Fondation pour la Recherche Médicale Valérie Riedinger – 01 44 39 75 57 – [email protected]
La Fondation pour la Recherche Médicale investit 4 millions d’euros dans la recherche
sur les maladies psychiatriques
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Sommaire
Les maladies psychiatriques : un véritable fléau P.2 Des maladies fréquentes et sévères Un poids économique et social considérables Des maladies mal diagnostiquées La recherche en psychiatrie P.4 Des maladies encore mal comprises malgré quelques avancées Le parent pauvre de la recherche française Les réponses apportées par la FRM P.6 L’appel à projets de la FRM : « Physiopathologie des maladies psychiatriques » Des axes de recherche prometteurs soutenus par la FRM dans le cadre de son appel à projets Tableau récapitulatif des projets sélectionnés
FONDATION POUR LA RECHERCHE MEDICALE
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Les maladies psychiatriques : un véritable fléau Les maladies psychiatriques regroupent un ensemble de troubles, qui se manifestent sous des formes différentes. Font notamment partie des maladies psychiatriques : la dépression, les troubles anxieux, les troubles bipolaires, la schizophrénie et autres psychoses, les addictions, et les troubles du développement dont l’autisme... Parmi les pathologies les plus préoccupantes du 21e siècle, l’OMS a identifié cinq maladies mentales : la schizophrénie, les troubles bipolaires, l’addiction, la dépression et les troubles obsessionnels compulsifs1. Ces maladies sont stigmatisées et mal connues des Français. Les images négatives auxquelles elles sont associées ont de très fortes répercussions sur le patient : isolement, marginalisation, mauvaise observance du traitement, baisse d’estime de soi, exclusion du monde du travail… Des maladies fréquentes et sévères Contrairement aux idées reçues, les maladies psychiatriques sont fréquentes. Selon l’OMS, plus d’une personne sur 5 est concernée chaque année, et 20 % des enfants et adolescents de moins de 20 ans ont des troubles mentaux. En raison du manque d’études épidémiologiques en France, les chiffres pour l’hexagone ont été estimés par extrapolation des études européennes et internationales, ce qui est dommageable pour la prise en charge des patients. En effet, des données fiables et précises sont nécessaires pour que les autorités de santé puissent prendre des décisions adaptées. Quelques chiffres Monde Dépression : 350 millions de personnes2 Troubles bipolaires : 60 millions de personnes2 Schizophrénie : 21 millions de personnes2 Autisme : 1 enfant sur 1603 Quelques chiffres France Maladies psychiatriques : 12 millions de personnes4 Episode dépressif majeur : 18 % de la population5 Troubles bipolaires : 1 à 2,5 % de la population6 Schizophrénie : 1% de la population7 Troubles envahissants du développement dont autisme : environ 100 000 jeunes de moins de 20 ans8 Anorexie mentale : 0,5 % des filles et 0,03 % des garçons entre 12 et 17 ans9 1 The global burden of disease : 2004 update 2 « Troubles mentaux ». Organisation Mondiale de la Santé. Aide-‐mémoire n°396, Octobre 2015 3 « Questions-‐réponses sur les troubles du spectre autistique ». OMS, Septembre 2013 4 Karine Chevreul. « The cost of mental disorders in France ». European Neuropsychopharmacology, Septembre 2012 5 « La dépression en France ». Enquête Anadep 2005 6 « Troubles bipolaires : repérage et diagnostic en premier recours ». HAS, Fiche Memo Juin 2014 7 « La prise en charge de votre schizophrénie. Vivre avec une schizophrénie ». HAS, Novembre 2007 8 « Autisme et autres troubles envahissants du développement (TED) » – Haute Autorité de Santé – Chiffre 2010 9 « Anorexie mentale ». Dossier Inserm, juin 2014
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Ces maladies sont sévères et souvent chroniques. Leurs conséquences peuvent être dramatiques. Plus de 800 000 personnes se suicident chaque année dans le monde10. En France 11 400 décès par suicide ont été comptabilisés en 2011, les hommes étant trois fois plus touchés que les femmes11. Le taux de suicide en France est l’un des plus élevés d’Europe : 18 pour 100 000 habitants en France, contre 12 pour 100 000, en moyenne, en Europe11.
Les maladies psychiatriques se déclarent souvent chez les sujets jeunes. Selon l’OMS, la moitié des personnes qui développent des troubles mentaux présentent leurs premiers symptômes avant l’âge de 14 ans12. Chez les garçons et les filles âgés de 10 à 19 ans, la dépression est la principale cause de maladie et de handicap12.
Un poids économique et social considérables Le retentissement des maladies mentales a longtemps été sous-‐estimé. Elles ont des répercussions directes sur le patient : sur sa vie professionnelle (incapacité, perte de revenus), sur sa vie sociale (stigmatisation, isolement)… Elles ont également des conséquences sur la famille et les proches. Les coûts directs (dépenses de santé et de soins) et indirects (coût pour les familles, productivité moindre…) sont considérables, ce qui s’explique en grande partie par le fait que ces maladies sont souvent de longue durée. Aujourd’hui les maladies psychiatriques représentent le premier poste de santé en termes de coût. Pour l’Assurance maladie, il est estimé à environ 13 milliards d’euros par an, soit 8 % de ses dépenses13. Les troubles psychiatriques concernent 20 % à 30 % de l’activité des médecins généralistes14. Au total (coûts directs et indirects), le coût économique et social des maladies psychiatriques s’élève à 109 milliards d’euros par an en France13. Les pertes de productivité pour les entreprises sont en effet estimées à environ 24 milliards d’euros chaque année13.
Des maladies mal diagnostiquées Le diagnostic d’une maladie psychiatrique n’est pas aisé à poser. Il relève souvent du parcours du combattant pour les patients et leurs proches. D’une part, le médecin généraliste est souvent en première ligne de soins et n’est pas suffisamment informé pour repérer et prendre en charge les patients susceptibles d’être atteints d’une maladie psychiatrique. D’autre part, le diagnostic est basé uniquement sur les observations cliniques, car il n’existe aucun marqueur biologique permettant de détecter une maladie mentale.
Ces maladies sont complexes, c’est pourquoi l’établissement d’un diagnostic précis prend beaucoup de temps : il faut par exemple compter, en moyenne, 2 ans pour la schizophrénie et 10 ans pour les troubles bipolaires. Or l’établissement d’un diagnostic est une priorité, car, c’est durant les 5 premières années de la maladie que les chances de guérison sont les plus grandes.
10 « Suicide ». OMS. Aide-‐mémoire n° 398. 11 « SUICIDE : État des lieux des connaissances et perspectives de recherche ». Observatoire national du suicide. 1er rapport Novembre 2014 12 « L’OMS appelle à en faire plus pour la santé des adolescents ». OMS, Communiqué de presse 14 mai 2014. 13 Karine Chevreul. « The cost of mental disorders in France ». European Neuropsychopharmacology, Septembre2012. 14 « La santé mentale et l’avenir de la psychiatrie », Op. cit.
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La recherche en psychiatrie
Des maladies encore mal comprises malgré quelques avancées Les mécanismes impliqués dans les maladies psychiatriques restent très mal compris aujourd’hui. Les origines de ces maladies sont particulièrement obscures.
Néanmoins, ces dernières années ont été marquées par quelques avancées notables.
La composante génétique est aujourd’hui établie pour plusieurs maladies psychiatriques. C’est notamment le cas de l’autisme, de la schizophrénie et des troubles bipolaires pour lesquels on sait qu’il existe une prédisposition génétique. Mais le terrain génétique ne suffit pas à déclencher la maladie. Les facteurs environnementaux sont en effet déterminants dans le développement ou l’aggravation des maladies psychiatriques. Avoir une mère qui a contracté une infection virale pendant sa grossesse, avoir été victime de maltraitance ou avoir subi un traumatisme crânien pendant l’enfance, avoir consommé du cannabis… sont des facteurs environnementaux qui peuvent occasionner des troubles chez l’adolescent et le jeune adulte.
Autre avancée qui a marqué le domaine ces dernières années : les progrès de l’imagerie cérébrale qui ont permis de révéler que des perturbations du développement cérébral, même in utero, étaient impliquées dans les maladies psychiatriques.
Par ailleurs, on sait aujourd’hui que des éléments comme le microbiote digestif ou l’inflammation peuvent moduler le risque de maladie psychiatrique. Des phénomènes inflammatoires, notamment cérébraux, pourraient en effet faciliter l’apparition d’une dépression. Quant au microbiote intestinal, il serait impliqué dans l’apparition de dépression, mais également d’anorexie et de boulimie.
Mais ces avancées restent insuffisantes, les connaissances actuelles sur les maladies psychiatriques sont trop limitées. « Les initiatives comme celle de la FRM, avec son appel à projets consacré aux maladies psychiatriques, sont nécessaires », insiste Pierre Thomas, Chef du pôle de « Psychiatrie, médecine légale, médecine en milieu Pénitentiaire » au CHRU de Lille, qui a présidé le comité de sélection de l’appel à projets. Il est en effet urgent de mieux comprendre l’origine et les mécanismes des maladies psychiatriques, car c'est ce qui permettra d'améliorer le diagnostic et de développer de nouveaux traitements, plus efficaces, avec moins d'effets secondaires.
Une urgence car les thérapies actuellement utilisées ont été découvertes dans les années 50 et 60 et n'ont été améliorées qu'en termes de sécurité. Tous les traitements restent symptomatiques car on ne connaît pas les causes des maladies psychiatriques. Et l’industrie pharmaceutique se désintéresse de ce secteur, jugé trop complexe et pas assez « rentable ».
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Le parent pauvre de la recherche française En France, 2 % des investissements en recherche biomédicale sont consacrés à la recherche sur les maladies psychiatriques, soit environ 24,8 millions d’euros15. Pourtant elles représentent 8 % des coûts de l’Assurance maladie. Pour comparaison, 20 % du budget de la recherche biomédicale est attribué au cancer qui représente 10 % des dépenses de l’Assurance maladie.
La France accuse un retard considérable en termes d’investissement en recherche, comparé à d’autres pays. La Grande Bretagne consacre en effet 7 % de ses investissements en recherche aux maladies psychiatriques, et les Etats-‐Unis 16 %15.
Malgré tout, depuis 10 ans, la recherche en psychiatrie a réussi à se structurer. Une trentaine d’équipes françaises labellisées CNRS et Inserm mènent des projets en psychiatrie, avec des financements français et européens. Ces équipes sont aujourd’hui compétitives au niveau international. Par ailleurs, des réseaux se sont constitués afin de faciliter les échanges d’informations entre les chercheurs et les cliniciens : c’est le cas de la Fondation FondaMental et de l’Institut de psychiatrie. Les lieux de soins et de recherche, qui sont éloignés les uns des autres pour le moment, commencent également à se rapprocher.
L’activité française de la recherche en psychiatrie a pu être évaluée en se basant sur un indice facilement mesurable : le nombre et la qualité des publications scientifiques. Ainsi la France se situe au 8e rang mondial et seulement au 5e rang européen en termes de nombre de publications et de niveau scientifique de publications16.
15 Karine Chevreul et al. « Public and non profit funding for research on mental disorders in France, the United Kingdom and the United States ». The Journal of Clinical Psychiatry, 2012. 16 Frédéric Rouillon. « Psychiatrie française/Psychiatrie en France ». Editions Springer
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Les réponses apportées par la FRM « Avec cet appel à projets dédié aux maladies psychiatriques, la Fondation pour la Recherche Médicale va insuffler une impulsion à la recherche dans ce domaine », souligne Pierre Thomas, Chef du pôle de « Psychiatrie, médecine légale, médecine en milieu Pénitentiaire » au CHRU de Lille, qui a présidé le comité de sélection de l’appel à projets. « Face à la situation d’urgence de la recherche sur les maladies mentales, toutes les initiatives sont nécessaires. » L’appel à projets de la FRM : « Physiopathologie des maladies psychiatriques » Les axes de l’appel à projets La Fondation a choisi d’encourager les recherches sur les aspects moléculaires, cellulaires et intégrés de la physiopathologie des maladies psychiatriques. L’objectif est de mieux comprendre les mécanismes de ces pathologies, permettant d’envisager à terme de nouveaux moyens de diagnostic, de prévention, de traitement et de prise en charge des patients. Toutes les maladies psychiatriques, à l’exception des addictions, étaient concernées. Etaient exclus du cadre de cet appel à projets, les études purement génétiques et épidémiologiques ainsi que la constitution de cohortes et les essais thérapeutiques.
« L’objectif était de cibler la compréhension des pathologies, sans en exclure aucune, dans le but de mieux les définir biologiquement pour envisager de mieux les prendre en charge tant au niveau diagnostique que thérapeutique », explique Valérie Lemarchandel, directrice des affaires scientifiques à la Fondation pour la Recherche Médicale. « La FRM ne souhaitait pas soutenir des projets uniquement descriptifs mais mécanistiques. Un volet génétique ou épidémiologique pouvait être inclus mais pas uniquement. Dans ce cas, la fonction d’un gène de susceptibilité par exemple devait être abordée. » © Jean CHISCANO
Les experts qui ont participé à la sélection de l’appel à projets
Le Comité scientifique était composé de 6 membres, experts du domaine : -‐ Pr THOMAS Pierre, président du Comité :
Chef du pôle de « Psychiatrie, médecine légale, médecine en milieu Pénitentiaire » au CHRU de Lille, professeur de psychiatrie à l’université de Lille, directeur adjoint du laboratoire SCALab-‐Sciences cognitives et Sciences affectives à Lille.
-‐ Pr DO CUENOD Kim Directrice du Centre de Neurosciences psychiatriques – Lausanne (Suisse)
-‐ Pr LINKOWSKI Paul Chef du service de Psychiatrie à l’hôpital Erasme, et responsable du Laboratoire de recherches psychiatriques à l’Université Libre de Bruxelles – Bruxelles (Belgique)
-‐ Pr MAGISTRETTI Pierre J Directeur du Laboratoire de neuroénergétique et dynamique cellulaire -‐ Institut de l'Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne (Suisse)
-‐ MELLET Emmanuel Chercheur dans le Groupe d’imagerie neurofonctionnel, CNRS UMR 5296 – CEA -‐ Bordeaux
-‐ TRONCHE François Directeur de recherche, Responsable de l’équipe « Expression des Gènes et Comportements Adaptatifs » au laboratoire Neuroscience Paris Seine-‐IBPS / CNRS UMR 8246 – Paris
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4 millions d’euros attribués à 16 projets La Fondation pour la Recherche Médicale envisageait de consacrer un budget de 3 millions d’euros à cet appel à projets afin de soutenir une douzaine d’équipes. Compte tenu du nombre de dossiers déposés (107), de la qualité des projets reçus et au vu de l’urgence de la situation de la recherche sur les maladies psychiatriques, la Fondation a finalement décidé de retenir 16 projets, pour un montant global d’un peu plus de 4 millions d’euros (4 078 754 € exactement). La FRM a attribué à chaque projet un montant allant de 150 000 € et 300 000 €, selon ses besoins. Des axes de recherche prometteurs soutenus par la FRM dans le cadre de son appel à projets Modulation de l’activité cérébrale perturbée
Deux approches basées sur la modulation de l’activité cérébrale se sont révélées efficaces ces dernières années, pour traiter certaines maladies psychiatriques sévères et résistantes aux traitements médicamenteux : la stimulation cérébrale profonde et la stimulation magnétique transcranienne. Mais tous les patients ne répondent pas à ces méthodes, d’où la nécessité de trouver des moyens de prédire chez qui elles seront efficaces.
La stimulation cérébrale profonde consiste à implanter des électrodes au cœur du cerveau, elle permet de délivrer un courant électrique qui modifie le fonctionnement de groupes précis de neurones. Il y a plusieurs années, cette technique s’est révélée efficace pour traiter les patients atteints d’une maladie de Parkinson sévère résistante aux traitements. Cette technique a ensuite été évaluée chez des patients atteints de maladies psychiatriques. Plus récemment, elle a fait ses preuves dans le traitement de troubles obsessionnels compulsifs (TOC) résistants aux autres approches thérapeutiques. Le nombre de personnes qui pourraient être concernées par la méthode n’est pas négligeable puisqu’environ 20 % des patients qui présentent des TOC sont résistants à toute stratégie thérapeutique. Malheureusement les patients atteints de TOC répondent de manière très variable à la stimulation cérébrale profonde. Or celle-‐ci est très coûteuse et il existe un risque lié à l’acte chirurgical. C’est pourquoi Luc Mallet et son équipe à Paris, dont le projet vient d’être sélectionné par la FRM dans le cadre de l’appel à projets consacré aux maladies psychiatriques, cherche à identifier des biomarqueurs capables de prédire la réponse à la stimulation cérébrale profonde chez des patients atteints de TOC.
Autre technique visant à moduler l’activité cérébrale perturbée chez les malades : la stimulation magnétique transcranienne. Cette technique consiste à appliquer, à l’aide d’une bobine aimantée, un courant magnétique sur le cerveau, de façon à moduler localement l’activité cérébrale d’une zone précise impliquée dans la production des symptômes. La stimulation magnétique transcranienne a déjà montré son efficacité dans des cas de dépression résistante aux traitements. Caroline Dubertret, à Paris, teste l’efficacité de cette technique sur certains symptômes (perte de contrôle des pensées, voix dans la tête…) de la schizophrénie, chez 35 patients. Les chercheurs vont étudier, non seulement l’efficacité de la technique sur les symptômes, mais aussi les modifications cérébrales qu’elle engendre.
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Psychothérapies ciblées
Toutes les études portant sur l’évaluation de thérapies s’étaient jusqu’ici focalisées sur les médicaments. Le projet d’Emilie Olié à Montpellier, sélectionné par la FRM, est rare et essentiel : la chercheuse évalue la psychothérapie d’acceptation et d’engagement chez des patients suicidaires. Cette thérapie réduit l’intensité des idées suicidaires et module l’activité cérébrale préfrontale (zone clé dans la vulnérabilité au suicide). L’équipe cherche à identifier des biomarqueurs visibles en imagerie (IRM fonctionnelle) qui reflètent l’efficacité de cette thérapie chez les patients.
Des nouveaux concepts avec des perspectives thérapeutiques
Plusieurs études montrent une implication du microbiote intestinal dans l’apparition ou l’aggravation des maladies mentales. Michel Neunlist à Nantes, soutenu par la FRM, s’intéresse à des patients autistes qui présentent des troubles cognitifs associés à des troubles immunitaires et digestifs. Dans un premier temps, les chercheurs s’attacheront à mieux caractériser ces patients puis ils compareront leur microbiote intestinal avec celui de sujets sains et de patients autistes sans troubles associés. Puis ils injecteront du microbiote de malades chez des animaux sains pour voir si les symptômes sont reproduits.
Outre la flore intestinale, l’inflammation pourrait également moduler le risque de maladie psychiatrique. Plusieurs données récentes suggèrent en effet que des processus inflammatoires seraient impliqués dans l’apparition d’une dépression et dans le phénomène de résistance aux traitements chez les patients dépressifs. Diverses études rapportent des concentrations sanguines de facteurs inflammatoires plus élevées chez des patients dépressifs par rapport à des personnes non malades. Chez ces patients, l’importance de l’inflammation est corrélée à la sévérité de la dépression. Lucile Capuron à Bordeaux, dont le projet est soutenu par la FRM, cherche à comprendre les mécanismes impliqués. Elle s’intéresse plus précisément à une enzyme responsable de la dégradation d’un acide aminé précurseur de la sérotonine, molécule clé dans le maintien de l’humeur. Cette enzyme serait activée lors de processus inflammatoires, entraînant par conséquent une diminution de la production de sérotonine, ainsi que la fabrication de composés toxiques pour les neurones. Mieux comprendre l’impact de cette enzyme sur la dépression pourrait ouvrir de nouvelles pistes de prise en charge de la maladie.
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Tableau récapitulatif des projets sélectionnés
Bénéficiaire et laboratoire
Titre du projet vulgarisé
Lucile Capuron, Co-‐directrice de l'équipe « Psychoneuroimmunologie et nutrition : approches expérimentales et cliniques » à l'Université de Bordeaux
Explorer les rôles d’une enzyme dans l’apparition de la dépression et dans la réponse aux traitements
Pr David Cohen, Chef de service de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent à l'hôpital de la Pitié-‐Salpêtrière et membre de l'Institut des Systèmes Intelligents et Robotiques à Paris
Comprendre le fonctionnement des réseaux neuronaux face à un stress chez les adolescents atteints de troubles de la personnalité « borderline »
Pr Caroline Dubertret, praticienne hospitalière dans le service de psychiatrie et addiction de l'hôpital Louis Mourier à Colombes et membre de l'équipe « Vulnérabilité aux troubles psychiatriques et addictifs » au Centre de psychiatrie et neurosciences de Paris
Etudier l'activité cérébrale de patients schizophrènes et tester une thérapie utilisant la stimulation magnétique transcranienne
Dr Anne Giersch, Directrice de l'Unité de recherche « Neuropsychologie cognitive et physiopathologie de la schizophrénie » au département de psychiatrie, CHRU de Strasbourg
L'altération de la perception du temps chez les personnes schizophrènes ou atteintes de troubles bipolaires
Laurent Groc, Directeur de l'équipe « Adaptation et développement des circuits neuronaux » à l'Institut interdisciplinaire de Neurosciences de Bordeaux
Une implication du système immunitaire dans la schizophrénie ?
Pr Bruno Guiard, membre de l'équipe « Mécanismes biologiques de la mémoire » au Centre de Recherches sur la Cognition animale à Toulouse
Explorer l’action de certaines protéines dans la dépression
Pr Marie-‐Odile Krebs, praticien hospitalier et Directrice de l'équipe « Physiopathologie des Maladies Psychiatriques » au Centre de Psychiatrie et de Neurosciences à l'hôpital Sainte-‐Anne à Paris
Etudier l'impact de mutations génétiques rares chez certains patients schizophrènes pour mettre au point des traitements personnalisés
Pr Mohammed Jaber, Directeur du Laboratoire de « Neurosciences Expérimentales et Cliniques » à Poitiers
Caractériser les troubles moteurs associés à l'autisme pour améliorer leur prise en charge
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Pr Marion Leboyer, responsable du Pôle de Psychiatrie du Groupe Hospitalier Chenevier-‐Mondor à Créteil, et de l'équipe « Psychiatrie Génétique » au sein de l’Institut Mondor de Recherches Biomédicales
Etudier le rôle de l'infection par le virus HERV-‐W et de la réaction inflammatoire qu'elle induit sur le développement de la schizophrénie
Pr Marc Maier, Directeur de l'équipe « Dextérité Manuelle en Santé et Maladie » à l'Université Paris Descartes
Caractériser les troubles moteurs associés à la schizophrénie pour mieux les prendre en charge
Pr Luc Mallet, Responsable de l’équipe « Comportement, émotion et ganglions de la base » à l’Institut de recherche sur le Cerveau et la Moelle épinière, et psychiatre au sein du service de psychiatrie et au Centre d’investigation clinique en neurosciences de l’hôpital de la Pitié-‐Salpêtrière à Paris.
Développer des biomarqueurs prédictifs de la sensibilité au traitement des troubles obsessionnels compulsifs par stimulation cérébrale profonde
Pr Giovanni Marsicano, responsable de l'équipe « Endocannabinoïdes et Neuroadaptation » au Neurocentre Magendie à Bordeaux
Découvrir de nouvelles cibles thérapeutiques dans la schizophrénie et les troubles psychotiques
Michel Neunlist, directeur de l'unité « Neuropathies du système nerveux entérique et pathologies digestives » au CHU de Nantes
Autisme : quel impact la flore intestinale a-‐t-‐elle sur la maladie et ses symptômes digestifs ?
Dr Emilie Olié, psychiatre à l'Hôpital Lapeyronie et membre de l'unité « Neuropsychiatrie : recherche épidémiologique et clinique » à l'hôpital la Colombière à Montpellier
Mieux évaluer la réussite des psychothérapies chez les patients suicidaires
Mathias Pessiglione, Neuropsychologue à l'Institut de la Mémoire et de la Maladie d’Alzheimer, et Responsable de l’équipe « Motivation, Cerveau et Comportement » à l'Institut du Cerveau et de la Moelle épinière à Paris
Modéliser l'activité cérébrale au cours des troubles de la motivation en vue d'améliorer la prise en charge des patients dépressifs ou schizophrènes
Daniela Popa, chargée de recherche, membre de l'équipe « Cervelet » à l'Institut de Biologie de l'Ecole Normale Supérieure de Paris
Comprendre comment le cervelet, une région cérébrale, contribue aux troubles de l’anxiété
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Contacts presse
We agency Camille Robert – 01 44 37 22 26 – camille.robert@we-‐agency.fr Sabine Zitella – 01 44 37 22 11 – sabine.zitella@we-‐agency.fr Emilie Loubié – 06 62 20 91 97 – emilie.loubie@we-‐agency.fr
Fondation pour la Recherche Médicale Valérie Riedinger – 01 44 39 75 57 – [email protected]