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fordisme

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L'organisation du travail a subi de multiples mutations au cours de l'histoire. Chaque forme d'organisation n'a pas forcément balayé la précédente. Toutefois, ces transformations ont eu des conséquences sur les conditions de travail ainsi que sur le contenu et les formes du salariat.Henry Ford, au début du 20ème siècle, va ajouter quelques modifications par rapport à l'OST de Taylor.

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Table des matières :

Introduction…………………………………………………………….2

I. Généralités « fordisme »………………………………….3II. L’âge d’or…………………………………………………………9

III. Les causes de chute du fordisme……………………..11

Conclusion………………………………………………………………20

Bibliographie…………………………………………………………..21

Introduction :L'organisation du travail a subi de multiples mutations au cours de l'histoire. Chaque forme

d'organisation n'a pas forcément balayé la précédente. Toutefois, ces transformations ont eu

des conséquences sur les conditions de travail ainsi que sur le contenu et les formes du

salariat.

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Henry Ford, au début du 20ème siècle, va ajouter quelques modifications par rapport à l'OST

de Taylor.

Les bases du fordisme

En plus de la double division du travail et du contrôle du temps, Ford ajoute le travail à la

chaîne, la standardisation des produits et le « five dollar a day ».

Travail à la chaine

Le travail à la chaîne consiste dans le convoyage automatique des objets de production qui

permet d'accroître la fixité du travailleur et d'imprimer un rythme de travail à ce dernier.

Standardisation des produits

La standardisation des produits se traduit par une production en masse d'un même modèle (la

Ford T noir à l'époque).

Five dollar a day

Enfin, le « five dollar a day » permet à la fois de stimuler les travailleurs à être plus productifs

et ainsi de les fidéliser à l'entreprise mais aussi de permettre à ces derniers d'avoir un meilleur

revenu et ainsi de consommer plus. Cette logique de rémunération permet ainsi, selon Ford,

d'offrir des débouchés certains à sa production.

Dans ce contexte, on va essayer de définir le fordisme, ses origines et son évolution, et enfin

les causes qui ont mené le système vers le déclin.

I. Généralités :

1) Définition :

Le modèle Fordiste était un système économique et social qui a dominé le monde industriel

depuis les années 1920 jusqu’aux années 1970, alors que le “ post-Fordisme ” fait référence

au modèle économique et social qui a émergé doucement lors de la révolution technologique

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des années 1970 et 1980. Cela a chamboulé le système économique mondial, appelé

maintenant “ système économique mondial intégré ”.

Dans le modèle Fordiste, les travailleurs n’avaient pas les instruments fondamentaux qu’ils

avaient dans le système de travail manuel précédent, à savoir leur adresse, leur sagesse, leur

connaissance, leur expérience. Bien avant le Fordisme les travailleurs ont été capables de

contrôler le cycle de production et la technologie.

Une des principales raisons pour laquelle le Fordisme est devenu populaire a été que les

employés ont décidé de réagir contre une telle situation. Les syndicats contrôlaient la force de

travail à travers le système de closed shop : pour engager de nouveaux travailleurs, il faut aller

à l’encontre des syndicats. Le côté dé-qualifiant inhérent à l’approche Fordiste a entraîné un

changement dans le pouvoir de négociation des travailleurs : ils ont perdu leurs habiletés et

avec l’introduction du Fordisme, également leur pouvoir de négociation.

Qu’est-ce que le Fordisme? Le terme a été inventé dans les années 1920, il est devenu à la

mode dans les années 1930 et est resté très populaire après la Seconde Guerre Mondiale. Par

Fordisme, on entend au moins trois choses :

Premièrement   :

On fait référence à un système de production qui était basé sur une technologie donnée.

C’était une manière d’organiser le processus de travail basé sur le concept d’une chaîne de

montage à l’intérieur d’une unité de production unique. Le Fordisme a signifié technologie

mécanique et atelier de production : il s’agissait là de la production de masse sur une chaîne

de montage.

Deuxièmement   :

C’était un système d’accumulation. Le Fordisme était un modèle économique basé non

seulement sur la production de masse mais également sur la consommation de masse. Il

supposait une capacité croissante de la consommation en augmentant les groupes de

population.

La production de masse a rendu possible de nouveaux investissements. Ceci a permis à la

production du travail d’augmenter et donc la possibilité de réduire le prix des marchandises, et

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de ce fait, rendre la consommation de ces produits plus populaire. Le Fordisme n’était pas

seulement un système d’usine; c’était également un genre particulier de relation entre la

production et la consommation.

Troisièmement :

Le Fordisme implique un système social et politique. Le système politique a soutenu et

encouragé la production et la consommation de masse. Les institutions et les autorités

publiques était censées travailler pour que le travail soit disponible, pour distribuer la richesse

et acheminer cette richesse jusqu’aux différentes classes sociales qui allaient consommer. De

plus, le Fordisme a mis en évidence l’efficacité de la force ouvrière en fournissant des

services d’assistance sociale tels que le logement, les soins sanitaires et la protection sociale.

En d’autres mots, l’Etat Providence est devenu un composant important du Fordisme.

2) Biographie de Ford :

30 juillet 1863 Naissance d'Henry Ford

Henry Ford naît à Dearborn (Michigan). Il est le fondateur de l'entreprise automobile Ford,

qui créa une révolution avec la sortie de la Ford T en 1908. C'est aussi l'instigateur d'une

méthode de travail, le Fordisme, qui prend appui sur la théorie de l'ingénieur Frederick

Winslow Taylor. Sa carrière a été ternie par son rapport au régime nazi, ainsi qu'à ses

opinions antisémites. Il est décédé le 7 avril 1947 à Dearborn.

3) Naissance du fordisme

14 Janvier 1914

Le constructeur automobile américain Henry Ford instaure une nouvelle méthode de travail:

le montage à la chaîne. Grâce à cette innovation, le temps de construction de la Ford "T" est

considérablement réduit : il passe de 6 heures à 1h30. La productivité de l'usine est multipliée

par 4. L'ouvrier est désormais statique et assemble les pièces qui défilent devant lui, le

Fordisme est né.

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Schéma   : Relation entre fordisme et taylorisme

4) Origines et évolution :

Au 20ème siècle, le Fordisme était composé des trois caractéristiques mentionnées ci-dessus :

un système technologique, un système d’accumulation et un modèle social. Ces trois

composants ont subi des changements importants, comme la crise économique de 1929, les

deux guerres mondiales, le fascisme et les luttes syndicales devenues assez communes après

la Seconde Guerre Mondiale.

Ces conditions ont été celles de la plus grande partie du 20ème siècle et sont entrées en crise

lors de ses 25 dernières années. Comment s’est passé tout cela?

Même si nous utilisons le terme “Fordisme” pour caractériser cette période, le Fordisme a

connu divers changements durant les soixante ans où il a été le modèle dominant. Il y avait

une sorte de Fordisme “initial”, le Fordisme américain d’Henry Ford, et l’émergence de

l’industrie automobile, depuis 1929. La crise de 1929 était la preuve de la contradiction que ce

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modèle économique et social avait amenée. La politique du New Deal de Roosevelt, dans les

années 1930 a introduit une intervention très forte de l’état dans l’économie du pays.

Plus tard, il y eut une sorte de Fordisme américain “réformé” qui fut en place jusqu’à la

Seconde Guerre Mondiale. Ensuite, entre 1945 et 1960, un Fordisme “transnational” est

apparu : le modèle fut adopté à l’étranger et est devenu populaire en Europe et au Japon. Cela

a touché les systèmes économiques et de production des pays les plus industrialisés.

Finalement, après la Seconde Guerre Mondiale, le Fordisme était identifié avec le système de

production de tous les pays développés.

Quelles ont été les caractéristiques du Fordisme original et les traits de ce système de

production qui ont été modifiés?

Le modèle Fordiste a été mis en place aux alentours des années 1913/14, quand Henry Ford a

introduit la chaîne de montage dans son usine Higland Park à Détroit. C’était apparemment

une invention élémentaire qu’il avait copié sur le système organisationnel des abattoirs de

Chicago, où la viande était déplacée et travaillée le long d’une ligne.

La grande innovation de Ford a quand même été celle d’appliquer ce système de production à

un nouveau produit : la voiture, qui était dans un sens le produit du 20ème siècle. Il a eu la

brillante idée de transformer la production de voitures en partant d’un style de travail manuel

pour arriver à une production de masse.

Dans “The Machine that Changed the World1”, un livre écrit par une équipe d’experts MIT,

cette invention était définie comme “révolutionnaire”, car cela a radicalement changé le

monde. Par “machine”, ils entendent la chaîne de montage. La “division industrielle” était le

point central entre le système industriel précédent et le nouveau système de production, qui a

dominé le 20ème siècle.

Dans les usines du système de production industriel précédent, les objets étaient statiques et

les travailleurs tournaient autour. Par exemple, dans l’industrie automobile, les travailleurs

hautement qualifiés qui étaient habitués à toutes les opérations requises pour fabriquer un

produit, bougeaient autour de la voiture et assemblaient les différents composants qui étaient

produits dans de petits ateliers extérieurs par d’autres travailleurs qualifiés.

1 J. P. Womack, et al; The Machine That Changed the World: The Story of Lean Production; Paperback.

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Le modèle de production à la fin du 19ème siècle et au début du 20ème était organisé de

manière à ce que l’usine soit définie comme un “point terminal d’opérations de montage” où

les composants produits ailleurs étaient assemblés. Ceci était fait sur une base de travail

manuel, par des travailleurs qualifiés, non pas sur une base standardisée. Construire une

voiture sous ces conditions signifiait beaucoup d’heures de travail et demandait de nombreux

efforts.

Lorsque les premiers ouvriers ont commencé à construire des voitures à la fin des années

1800, chaque voiture était le fruit d’un effort manuel, faites sur mesure, selon les souhaits

précis de chaque client. Ces voitures nécessitaient de l’habileté manuelle ainsi que des

travailleurs hautement qualifiés en design et opérations faites à la machine. Le système de

production était décentralisé et souvent concentré dans une ville industrielle. Le propriétaire

de l’usine, avec peu de personnel, coordonnait directement toutes les opérations en contact

direct avec les clients, les travailleurs et les fournisseurs. Chaque voiture était une sorte de

prototype et un produit unique. Quand Henry Ford a adopté la chaîne de montage, il a

provoqué une révolution Copernicienne. La partie la plus importante de la révolution a été le

côté interchangeable complet et compatible des parties identiques et la simplicité de les

assembler avec l’utilisation de chaîne de montage/convoyeurs. Henry Ford a fait se déplacer

les composants et non plus les travailleurs. Le produit est passé en face des travailleurs qui

sont restés où ils étaient en répétant les mêmes opérations. Le corps de la voiture se déplaçait

le long de la chaîne de montage et passait par les différentes ateliers de travail individuel ou

un travailleur répétait une opération simple. Ceux-ci n’étaient plus des travailleurs hautement

qualifiés; ils étaient ainsi appelés travailleurs “ordinaires” (travailleurs non qualifiés). La

production de masse n’a pas seulement rendu abordables les voitures à un grand nombre de

consommateurs (et travailleurs), mais la simplicité et le côté interchangeable des parties a

permis entre autre d’augmenter la rentabilité et l’entretien simple par rapport à la production

manuelle des voitures.

Apparemment, ces idées simples apportées par Ford pour améliorer la production ont

nécessité deux innovations importantes.

Premièrement, l’adoption du “American System2”, une technique qui a permis la production

de composants identiques. Cette innovation était le résultat de l’application d’une technologie

très avancée dans les usines d’acier. Pour faire fonctionner ce nouveau système, les

2 D. Hounshell; From the American System to mass Production, 1800-1932; Baltimore; 1984.

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composants devaient être identiques, et les travailleurs n’étaient pas censés sélectionner ni

corriger les composants individuels. L’“American System” date de la Guerre de Cécession,

quand il y avait un besoin de construire des armes (composants de fusils et pistolets) en

masse. A ce moment-là, le système s’améliorait afin de pouvoir fabriquer des composants

identiques.

La seconde innovation était l’adoption de moyens scientifiques pour mesurer le temps des

opérations. Il s’agit de l’invention de Frederick Taylor. Le Taylorisme était l’organisation

scientifique du travail, l’identification d’une série de techniques pour transformer le processus

de travail en opérations simples. Le temps nécessaire pour chaque opération individuelle était

mesuré par le système “One Best Way3”, qui établissait la meilleure façon de faire une

opération donnée. Cela a permis aux travailleurs de s’occuper du contrôle de leur propre

travail. Avant cela, les travailleurs eux-mêmes devaient savoir combien de temps allait durer

une opération. Les propriétaires de l’usine n’avaient pas cette information ; le temps

nécessaire était géré individuellement par les travailleurs eux-mêmes.

Taylor pensait que les travailleurs allaient augmenter exprès le temps nécessaire pour les

opérations. Les travailleurs craignaient que, devant travailler plus vite, certains perdent leurs

emplois ou seraient payés moins. Taylor a inventé un système scientifique pour révéler

l’information détenue par les travailleurs et pour établir un système scientifique « One Best

Way » à travers un calcul répété du temps. Cette méthode était absolument nécessaire pour

que la chaîne de montage fonctionne. Si le temps individuel de chaque opération n’était pas

fixé, il aurait été difficile d’organiser la production de masse et distribuer les diverses

opérations le long de la chaîne de montage.

A partir de là, grâce également à l’adoption de la chaîne de montage, le temps nécessaire pour

fabriquer des véhicules a considérablement baissé et le produit est devenu standard du fait de

la croissance de la production et de la productivité.

En un mot, dans les vieilles usines, les produits était fabriqués sur mesure par des travailleurs

spécialisés et souvent manuellement avec de simples technologies. Avec la production

standardisée, il n’était plus possible de produire des véhicules de cette manière-là : les

véhicules étaient tous identiques. Une des expressions préférées d’Henry Ford était : “Chacun

est libre de choisir la couleur de sa voiture, dans la mesure où elle est noire”.

3 R. Kanigel; The One Best Way: Frederick Winslow Taylor and the Enigma of Efficiency (Sloan Technology Series), Hardcover.

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Les voitures sortaient de la chaîne de montage en quantités énormes. Elles étaient

standardisées et fabriquées par des travailleurs ayant de très basses qualifications

professionnelles (travailleurs non qualifiés). Dans une usine Fordiste typique, chacun peut

apprendre les bases du travail en très peu de temps. Dans le passé, au contraire, un travailleur

avait besoin de longues années d’apprentissage pour apprendre les bases de son travail.

II. L’âge d’or :1) Apport du fordisme :

Le travail à la chaîne   :

Articulation entre la production de masse et la consommation de masse: mise en place d’un

système qui dépasse le strict cadre de l’organisation scientifique du travail, en ajoutant trois

principes à la logique taylorienne qui sont :

• Standardisation des pièces (=> économies d’échelle)

• Standardisation du produit et production de masse (=> économies d’échelle)

• Principe : Introduction de la chaîne (convoyeur). Le rythme est dicté par la machine («

cadences infernales ») => plus besoin de contremaître pour chronométrer.

• Illustration : Les temps modernes (Chaplin)

Augmentation des salaires   :

• « Five dollars day » : qui représente une rémunération plus élevée que celle en vigueur sur

le marché.

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• Cause : Elargissement nécessaire des débouchés (consommation de masse) pour répondre à

la production de masse.

• Origine : Utilisation d’une partie des gains de productivité pour augmenter les salaires

• Effet micro et macroéconomique

• Réduction du turn over.

2) Impact sur l’entreprise :

Forte centralisation des décisions, selon un processus juxtaposant une série de services

s'occupant respectivement de la conception, de la production, de la gestion du

personnel, de la finance, etc.

Un traitement de l'information centralisé, ne laissant que peu d'initiative aux

établissements dans la gestion, même quotidienne.

Développement d’une série de hiérarchies pour le contrôle des unités de rangs

inférieurs.

3) Impact sur l’économie :

La croissance économique dans un système fordiste est principalement basée sur la

production de masse qui augmente la productivité via des économies d’échelle et

d’agglomération. Cet espace productif vise un espace de consommation basé sur la

consommation de masse qui est sans cesse en croissance. En résulte un cercle qui est sans

cesse en croissance. En résulte un cercle vertueux de l’accumulation libérant une quantité

croissante de capital qui est soit destiné à des investissements dans de nouvelles capacités de

production ou dans la consommation.

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III. Les causes de la chute du fordismeTout système économique, aussi performant soit-il, a un ensemble de paramètres qui le

déstabilise et qui éventuellement forceront son obsolescence. Malgré les taux de croissance

continu dont bénéficient les pays développés sous la période fordiste, une série d’événements

vont graduellement ébranler ses fondations.

1) La crise des années 1930 :

Même si le système fordisme a connu sa plus importante période de croissance après la

seconde guerre mondiale, la crise des années 1930 illustre des problèmes structurels issus

d’un système fordiste dans ses premières phases de développement. Plus de 70 années après la

crise, ses causes et conséquences n’ont toujours pas été clairement établies.

a. Surcapacité de production

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Dans le but de profiter des nouvelles opportunités de production qu’offre la chaîne de

montage, beaucoup d’entrepreneurs investissent massivement dans de nouvelles capacités au

point où une situation de surinvestissement apparaît. Le système économique se retrouve alors

en situation de surcapacité puisque dans plusieurs cas l’offre dépasse largement la demande.

Ceci est notamment le cas pour les matières premières dont le pétrole et les produits agricoles

ayant subit une baisse de plus de 10% entre 1913 et 1929. De plus, les résultats de la

croissance importante des années 1920, les « années folles », sont très inégalement répartis

entre les actionnaires et les ouvriers. Les premiers emploient leurs dividendes à consommer et

à réinvestir tandis que les seconds, beaucoup plus nombreux, utilisent leurs salaires pour

subvenir à des besoins de base (logement, habillement, nourriture) qui laisse peu de place aux

biens de consommation.

La production dépasse la capacité de consommer et les surplus font baisser les prix.

Les entreprises qui sont les plus puissantes peuvent supporter cette tendance et même

plusieurs pratiquent le dumping pour écouler leurs marchandises. Le dumping est avantageux

pour les grandes entreprises et les nations ayant une puissance capacité de production,

puisqu’il permet de venir à bout de la concurrence en abaissant temporairement les prix. Il

crée cependant une situation d’oligopole ou encore de monopole qui contraint les règles du

marché en plus d’élever les barrières tarifaires des nations voulant se protéger de ces

stratégies, ce qui limite le commerce international.

b. Spéculation boursière

Dans les années 1920, la bourse devient une institution très répandue où plusieurs

spéculateurs tentent d’y faire fortune. Devant la croissance continuelle des valeurs boursières,

plusieurs petits épargnants investissent une partie de leurs avoirs dans des titres dont la

solidité est souvent douteuse. La valeur de plusieurs actions est donc plus attribuable à la

spéculation qu’à la productivité des entreprises qu’elles représentent.

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Vient un moment où ce système de valeur s’écroule.

Lors du crash du jeudi 24 octobre 1929 (le « jeudi noir ») et des semaines subséquentes, des

milliards de dollars en actions s’évanouissent et la grande majorité des petits investisseurs ont

perdu leurs capitaux. A la fin du fatidique mois d’octobre, plus de 15 milliards de dollars

étaient perdus sur les marchés boursiers. Les investisseurs sont donc considérablement moins

en mesure de consommer et l’impact sur la demande est quasi immédiat.

c. Le manque de capitaux

Le manque chronique de capitaux durant cette période s’explique de deux façons.

D’une part les capitaux ont été investis dans les forces productives et d’une autre le capital de

consommation a considérablement diminué par la baisse des valeurs boursières et la faillite de

plusieurs banques. Dans la période ayant précédée la crash, les entreprises et les banques

favorisaient l’endettement des individus pour augmenter la consommation. Malgré que les

taux intérêts deviennent très bas, plusieurs individus et entreprises ne sont pas en mesure de

régler leurs dettes, donc de générer de l’épargne et des profits.

d. Conséquences de la première crise fordiste

La crise des années 1930 illustre plusieurs lacunes du système fordiste, notamment les

problèmes de spéculation et de surcapacité de production. Entre 1929 et 1932, le

PIB des pays industrialisés baisse de 17,1% et le commerce international baisse de

26,8%. Plusieurs États ont répondu à la crise par des mesures protectionnistes telles que la hausse

des tarifs douaniers. Devant de graves problèmes économiques, les gouvernements n’ont

d’autre choix que d’intervenir par des politiques de stabilisation et de travaux publics,

interventions d’autant plus préconisées par des économistes comme Keynes (1936).

2) Les changements politiques des relations internationales

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En Europe, la première crise du fordisme précipite la Deuxième Guerre mondiale avec

l’avènement de dictatures militaires en Allemagne et en Italie. Ces régimes ont profité de la

période d’instabilité économique et conséquemment sociale des années 1930 pour asseoir leur contrôle.

Il convient aussi de noter l’affirmation des puissances socialistes, dont l’URSS fait figure de

proue, qui proposent un modèle économique opposé au capitalisme. En Asie, le Japon

cherchant à avoir accès à de nouveaux marchés et sources d’approvisionnement en matières

premières poursuit des politiques impérialistes agressives (Chine, Corée, Taiwan). La

Deuxième Guerre mondiale qui en résulte marque de profonds changements dans les relations

internationales. Parmi les plus significatifs, notons la période de décolonisation et le clivage

entre l’Est et l’Ouest.

a. La décolonisation

En 1939, les empires coloniaux d’Afrique et d’Asie étaient à leur sommet, tandis qu’en

1965, ils avaient pratiquement tous disparus.

Les mouvements de décolonisation ont lieu en plusieurs vagues après la Deuxième

Guerre mondiale, processus ayant certaines analogies avec un effet de dominos.

L’indépendance d’une colonie entraînant l’indépendance des autres. Le sous-continent indien

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obtient son indépendance de la Grande-Bretagne dès 1947, créant ainsi une Inde hindouiste et

un Pakistan islamique. Il en va de même pour les pays de l’Asie du Sud-Est avec la Birmanie

(de la Grande-Bretagne en 1948), l’Indonésie (des Pays-Bas en 1949), de l’Indochine

française (Laos, Cambodge, et Viêt-nam du Nord en 1954) et plusieurs colonies qui formeront

la Malaysia (Singapour, Sarawak, Bornéo en 1963). Les

Philippines, suite à la promesse américaine lors de la Deuxième Guerre mondiale,

auront leur indépendance dès 1946. Le continent africain sera l’objet de la seconde vague de

décolonisation dans les années 1960. L’Égypte avait théoriquement acquise son indépendance

dès 1922, mais il faudra attendre 1956 pour que la nation coupe ses liens du contrôle

britannique par la nationalisation du canal de Suez. Voulant rompre définitivement la Libye

de son statut de colonie italienne, les Nations Unies la proclame indépendante en 1951.

L’Algérie, après une guerre civile sanglante ayant débuté en 1954, devient indépendante en

1962. Voulant dans la plupart des cas éviter des guerres coloniales coûteuses empêchant

l’accès aux ressources africaines, la France, l’Angleterre et la Belgique confèrent

l’indépendance de la plupart des pays africain dans les années 1960.

Il n’y a pas de raisons précises qui expliquent un mouvement si rapide de décolonisation, mais

il convient de noter un ensemble de facteurs qui varient ou convergent selon les territoires.

Les mouvements d’indépendance vinrent à la fois des colonies elles-mêmes, mais aussi par

des forces externes qui ont joué contre le maintient des empires coloniaux. Notons :

L’émergence du nationalisme . Le nationalisme est une idée spécifiquement d’origine

européenne. En effet, les pays européens (outre les États-Unis et le Japon) furent

d’importants promoteurs de l’attachement idéologique à une identité nationale qui fut

une des forces motrice du colonialisme et de l’impérialisme. En s’exposant à ces idées

nationalistes, l’élite coloniale la transmet aux colonies elles-mêmes.

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La révolution soviétique . En 1917, les Soviets renversent le gouvernement impérial

russe et donne naissance à des mouvements de masse basés sur la lutte entre les

classes à travers l’ensemble du monde.

Ces mouvements ont générés des sentiments anti-impérialistes à la fois au sein des puissances

coloniales elles-mêmes, mais aussi dans les colonies où des mouvements communistes

émergent. Le plus notable sera de toute évidence la Chine qui devient entièrement sous

contrôle communiste dès 1949.

La Deuxième Guerre mondiale. Cet événement a des conséquences importantes sur le

colonialisme européen en coupant la plupart des relations que les colonies

entretiennent avec leurs métropoles. Pendant la guerre, la France, la Belgique les Pays-

Bas et l’Italie furent coupés de leurs dépendances coloniales et il fut pratiquement

impossible de retourner au régime colonial une fois la guerre terminée. A l’échelle de

l’Asie de l’Est et du Sud-Est, le Japon fut souvent vu comme un libérateur du joug

colonial européen aux Philippines, aux Indes orientales néerlandaises, en Indochine

française, en Birmanie et en Malaysia. Le Japon appliqua dans plusieurs territoires

occupés des mesures visant à réduire l’influence coloniale européenne.

Le fordisme. Les années 1950 marquent pour l’Amérique du Nord et l’Europe de

l’Ouest une période de forte croissance économique par l’utilisation de nouvelles

techniques de production, notamment par le système de la chaîne de montage. Ceci a

causé d’importantes croissances de la productivité et une amélioration notable des

conditions de vie des pays développés. Face à une augmentation rapide de la demande

de biens et services de toute sorte, les marchés nationaux suffisent largement à la

croissance économique des industries nationales. Économiquement, le colonialisme

n’était plus nécessaire comme moyen d’assurer la croissance des pays industrialisés,

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aussi longtemps que des sources d’approvisionnement pour certaines matières

premières restent disponibles.

b. Le clivage Est-Ouest

Au même moment que de nombreuses nations acquièrent leur indépendance se dresse un

important clivage géopolitique entre deux grands groupes plus ou moins homogènes, les pays

capitalistes du bloc de l’Ouest et les pays communistes du bloc de l’Est. Ce clivage se base

sur deux modèles de développement économique et de distribution de la richesse, utilisant

tout deux les principes de base du fordisme, mais dont la propriété et le contrôle des forces

productives est différente. Ces deux modèles auront une marque importante sur l’espace

économique mondial.

Le cœur des économies capitalistes sous l’égide des États-Unis est presque entièrement

constitué des économies avancées d’Europe de l’Ouest, du Japon et de l’Australie. Le cœur

des économies communistes s’articulant autour de l’URSS regroupe principalement l’Europe

de l’Est. Les continents africain et sud-est asiatique ont fait l’objet de confrontations entre les

pays de l’Est et de l’Ouest.

3) La crise des années 1970 :

Les années 1970 marquent une période de profonde restructuration de l’économie mondiale

que deux grands événements vont précipiter. La crise pétrolière et la stagflation vont

considérablement modifier le système de fixation des prix des ressources et des salaires sur

lequel dépendait le fordisme.

a. La crise pétrolière :

Depuis les premières exploitations commerciales de Pennsylvanie en 1859, l’importance

du pétrole n’a fait que s’accroître. Dès 1920, 95 millions de tonnes sont produites

annuellement. Ce chiffre dépasse les 500 millions de tonnes en 1950 et le milliard en 1960

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pour atteindre une production annuelle moyenne de plus de 3 milliards de tonnes dans les

années 1990. Cette forte croissance repose pour une très grande part sur la disponibilité des

ressources pétrolières et leur faible coût, notamment au Moyen Orient. Les systèmes de

production s’adaptent à ces faibles coûts énergétiques en accroissant leur dépendance énergétique.

Le début des années 1970 marques le premier choc pétrolier avec l’émergence de l’OPEP

comme pouvoir de fixation du prix du pétrole.

Pour le système fordiste, les chocs pétroliers ont trois principales conséquences:

1. Approvisionnement . La plupart des pays développés se lancent dans des programmes de

diversification de l’approvisionnement énergétique. De nouveaux pays producteurs émergent,

déstabilisant le contrôle monopolistique des pays de l’OPEP.

2. Systèmes de production. Pour la plupart des firmes, le choc pétrolier à favorisé la

concentration et rationalisation de leurs activités. En effet, face à une augmentation des coûts

de main d’œuvre (indexée à l’inflation) et des ressources des gains de productivité

supplémentaires sont recherchés.

Par exemple, des initiatives pour de nouvelles technologies de conservation d’énergie dans les

domaines industriels, domestiques et des transports sont mises de l’avant

3. Inflation. Conséquemment à l’augmentation du prix du pétrole, les coûts de production

augmentent et entraînent une baisse notable de la productivité dans plusieurs secteurs. Il s’en

suit une augmentation des coûts des biens de consommation, d’où l’inflation.

b. La stagflation :

Une importance conséquence de la hausse du prix du pétrole est de faire significativement

augmenter l’inflation puisqu’une part importante de l’économie des pays industrialisés repose

sur l’utilisation du pétrole bon marché. On dénomme la stagflation une période où des

conditions de chômage et d’inflation élevées concordent avec une croissance économique

faible. C’est à partir de 1974, avec une croissance de 0,8%, un taux de chômage de 3,6% et un

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taux d’inflation de 13,9%, que se manifeste la stagflation au sein des pays de l’OCDE. La

lutte à l’inflation devient alors une priorité dans l’intervention des gouvernements. Des

politiques fiscales sont imposées pour réduire l’inflation, ce qui réduit en même temps la

croissance économique.

c. Conséquences sur l’espace économique :

La crise des années 1970 aura plusieurs conséquences illustrant une incapacité d’adaptation

des états, entreprises et institutions. L’instrument d’intervention étatique est davantage

préconisé surtout dans les domaines de la protection sociale, du prix de la main d’oeuvre et de

plusieurs secteurs de production industrielle. La puissance des mouvements syndicaux, que ce

soit dans les secteurs publics ou privés favorise l’indexation des salaires à l’inflation, sans

pour autant qu’il y ait une croissance de la productivité. Les prélèvements croissants dans

l’économie par les institutions gouvernementales et par la masse salariale iront empiéter sur

les profits et sur la capacité à investir, consommer et innover. De toute évidence, ce

mouvement ne peut durer indéfiniment. Vers le début des années 1980, de faibles niveaux de

productivité des systèmes industriels des pays développés, associés à des processus de

mondialisation changeront l’environnement économique de façon fondamentale.

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Conclusion :

Il est vrai que les chocs pétroliers ont joué un rôle très important dans la rupture de la

croissance économique depuis les années 70 mais d'autres facteurs ont également joué un rôle

très déterminant : le blocage du fordisme (système économique et social qui a fondé la

croissance des trente glorieuses), le déclin industriel et technologique de la plupart des pays

industriels, la crise monétaire et financière.

Dans les années 80 va donc émerger de nouveaux types d'organisation du travail basés sur des

principes novateurs.

Toyotisme

Venu du Japon, l'organisation du travail toyotiste correspond à de nouvelles pratiques au sein

des entreprises : le travail à flux tendus, la production est guidée par la demande des

consommateurs, la possibilité de s'adapter qualitativement aux souhaits de biens différenciés

émis par les consommateurs, la lutte contre les gaspillages. Ainsi, les travailleurs doivent

devenir plus polyvalents, être capables de travailler en équipe et s'impliquer au sein de cercles

de qualité.

L'autonomie des travailleurs

De nouvelles méthodes de travail et de management apparaissent laissant un peu plus

d'autonomie aux travailleurs. Cependant, là encore, il ne faut pas caricaturer la réalité car les

nouvelles organisations du travail n'ont pas remplacé totalement les anciennes formes

d'organisation. Dans les services en particulier, l'organisation taylorienne subsiste.

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Bibliographie

J. P. Womack, et al; The Machine That Changed the World: The Story of Lean Production; Paperback.

http://people.hofstra.edu/jean-paul_rodrigue/downloads/EEM%20Chapitre%203.pdf

http://fr.wikipedia.org/wiki/Fordisme

http://www.bac-es.net/document/sciences-economiques-et-sociales/organisation-du-travail-et-croissance---fiche-bac-economie-1303.html

http://ford-tpe.e-monsite.com/pages/le-fordisme.html